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Chapitre 3

Les indicateurs de
l’analyse financière
L’objectif du chapitre
 On se pose une question relativement
simple : l’investissement est-il rentable du
point de vue de son promoteur ?
 Pour cela un certain nombre d’indicateurs
sont étudiés :
• Les ratios financiers qui sont empruntés à
l’analyse comptable,
• Les indicateurs qui n’utilisent pas le
principe de l’actualisation,
• Les indicateurs qui font recours à
l’actualisation.

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I. Les ratios financiers
 Les ratios financiers sont des rapports
établis entre deux éléments ou deux sous
ensembles quantitatifs tirés du compte
d’exploitation, de la trésorerie ou du bilan
prévisionnels.
 En analyse de projet, ces ratios sont
utilisés pour d’une part suivre l’évolution
de la situation financière du projet et
d’autre part pouvoir faire des
comparaisons avec des activités similaires
dans le même secteur.
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I.1. Les ratios de liquidité et
d’endettement

 Ces ratios sont utilisés pour évaluer


la capacité du projet à faire face à
ses engagements.
 On les appelle aussi ratios de
solvabilité.
 Ils doivent être en général supérieur
à un pour que l’exploitation soit
solvable.

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I.1. Les ratios de liquidité et
d’endettement

 Le ratio de liquidité générale


(RLG)
actifs circulants
RLG =
dettes à court terme
 La solvabilité de l’exploitation est
d’autant plus appréciable que le
ratio est élevé.

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I.1. Les ratios de liquidité et
d’endettement

 Le ratio de liquidité immédiate


(RLI)
actifs circulants - stocks
RLI =
dettes à court terme
 Ce ratio a les mêmes objectifs que
le précédent, il met cependant
l’accent sur les éléments des actifs
circulants les plus liquides.

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I.1. Les ratios de liquidité et
d’endettement

 Le ratio capital sur dette (RCD)

capital
RCD =
dettes à court terme
 On peut également calculer le ratio
dette sur capital mais, dans ce cas,
le ratio doit être inférieur à un pour
que le projet soit apprécié solvable.

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I.1. Les ratios de liquidité et
d’endettement

 Le ratio de couverture des actifs


fixes (RCAF)
actifs fixes - amortissements
RCAF =
dettes à long terme
 C’est un ratio d’endettement à long
terme. Il mesure la capacité des
actifs fixes (évalués à leurs valeurs
nettes) à prendre en charge la
valeur des emprunts.
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I.1. Les ratios de liquidité et
d’endettement

 Le ratio de couverture du
service de la dette (RSCD)
bénéfice après impôt + amortissement + intérêts
RCSD =
service de la dette

 Ce ratio apprécie dans quelle


mesure le bénéfice dégagé par le
projet peut supporter le
remboursement de l’emprunt.

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I.2. Les ratios de rentabilité

o On peut les diviser en deux


catégories :
• ceux qui évaluent la rentabilité par
rapport ventes
• Ceux qui évaluent la rentabilité par
rapport aux investissements
o Ces ratios sont donnés en
pourcentage

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I.2. Les ratios de rentabilité

 La rentabilité par rapport aux


ventes
 Il est calculé par le ratio de marge
nette (RMN)

bénéfice après impôt


RMN=
ventes

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I.2. Les ratios de rentabilité

 La rentabilité par rapport aux


investissements
• Ratio de rentabilité des actifs
(RRA) bénéfice après impôts
RRA =
actif total
• Ratio de rentabilité du capital
(RRC) bénéfice après impôt
RRC =
capital total

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I.3. Les ratios d’efficience

 Ils mesurent l’efficacité de l’unité


d’exploitation dans l’utilisation des
inputs et la minimisation des coûts.
 Il s’agit donc d’apprécier l’efficience
technique de l’unité de production.
 Elle est une condition à la rentabilité
de l’exploitation.

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I.3. Les ratios d’efficience

 Le ratio des ventes par jour (V/J)


ventes annuelles
V/J =
360

 La vitesse de rotation des stocks


(VRS)
coût des biens vendus
VRS =
stocks

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I.3. Les ratios d’efficience
 Le ratio de coût des ventes journalières
moyennes (RCVJM)
coût des biens vendus
RCVJM =
360
 Le ratio de contrôle des dépenses
administratives (RCDA)
dépenses administratives
RCDA =
ventes
 Ratio d’exploitation (RE)
dépenses d' exploitation
RE =
ventes

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II. Les indicateurs qui n’utilisent
pas l’actualisation

Il s’agit principalement :
• Le délai de récupération du capital
investi (DRCI)
• Le ratio de l’unité monétaire investi
(RUMI)

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II.1. le délai de récupération du
capital investi

 Le calcul de la rentabilité repose sur


l’évaluation du temps nécessaire
pour que les bénéfices (hors
amortissement) du projet soient
égaux au montant des dépenses
d’investissements.
 L’investissement sera dit rentable
s’il est récupéré dans un délai assez
bref.

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II.1. le délai de récupération du
capital investi

 Pour ce faire, le promoteur du projet


fixe d’abord un délai de récupération
maximale supportable
 Si le délai effectif est inférieur à ce
délai maximum, le projet est accepté.
Dans le cas contraire, il est rejeté
parce que considéré comme non
rentable.
 Trois méthodes de calcul sont
utilisables.
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II.1.1. La méthode du cash flow
moyen

 On prend en considération la
moyenne arithmétique des divers
cash flow net.
montant du capital investi
d=
 somme des cash flow 
 
 durée de vie de l' investissement 

montant du capital investi


=
cash flow moyen

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II.1.1. La méthode du cash flow
moyen

 Ex : un promoteur envisage de
réaliser un investissement de 100
millions rapportant sur 5 ans les
cash flow nets suivants :
années CFN CFNC
1 20 20
2 30 50
3 42 92
4 48 140
5 10 150

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II.1.1. La méthode du cash flow
moyen
100 100 1
d= = = 3 + = 3 ans et 4 mois
150 30 3
5
 Le capital investi est récupéré au bout
de 3 ans et 4 mois
 Si le délai maximal est de 4 ans d ‹ d
max, le projet est donc accepté.
 Il n’est conseillé d’utiliser cette méthode
que lorsque les cash flow sont
identiques.

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II.1.2. La méthode des cash flow
cumulés

 La méthode va consister à calculer


le cash flow net cumulé issu de
l’investissement.
 Le DRCI apparait lorsque ce cash
flow net cumulé s’égalise avec le
montant du capital investi.
 Le capital sera récupéré ici entre la
3ième et 4ième année.

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II.1.2. La méthode des cash flow
cumulés
 d = 3 ans + x
 Sur les x mois, il est réalisé 8 (100-92 = 8)
de cash flow.
 Sachant qu’en 12 mois (entre la 3ième et
4ième ) l’exploitation réalise 48 de cash flow,

somme restant à récupérer 12  8


x = 12  = =2
CF réalisé entre les années 3 et 4 48

 d = 3ans et 2 mois

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II.1.3. La méthode graphique

 Elle est identique à la méthode du


cash flow cumulé, elle utilise
toutefois le calcul graphique.
 En portant en abscisse le temps et
en ordonné le cash flow cumulé,
une simple projection du montant
du capital investi permettra de lire
la valeur de d sur l’axe des
abscisse.

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II.1.3. La méthode graphique
CFC

d = 3 ans 2 mois

Tps

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II.1.4. L’inconvénient de la
méthode

 La méthode présente un avantage


certain dans sa facilité et sa clarté.
 Elle favorise systématiquement les
investissements qui permettent les
rentrées d’argent les plus rapide.
 Hors tout investissement se traduit
par une immobilisation de liquidité et
toute entreprise est constamment
aux prises avec les besoins pressant
de liquidité.
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II.1.4. L’inconvénient de la
méthode
 L’inconvénient majeur de la méthode tient
au fait qu’elle ne prend pas en compte le
rendement effectif du capital.
 Les recettes encaissées postérieurement à
ce délai sont totalement négligées.
 Un investissement caractérisé par de fortes
rentrées d’argent à la fin de sa durée de vie
sera automatiquement pénalisé alors qu’il
peut s’agir de l’investissement le plus
rentable financièrement.

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Dans quels cas utiliser le critère du
délai de récupération

 Le critère de délai de récupération


permet de minimiser le risque de
perte des capitaux investis.
 On l’utilisera dans les situations de
grandes insécurités :
• Insécurité dans le pays d’implantation
• Investissement dans une branche à
mutation technologique rapide
• Investissement dans une branche où la
demande évolue rapidement.
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II.2. Le critère de rendement de
l’unité monétaire investie (RUMI)

 Le RUMI correspond au quotient du


montant cumulé des avantages nets
par le coût total des
investissements et renouvellement
des investissements.
 C’est donc un ratio avantages sur
coûts. t =n

 (R t - Ct )
r= t =1
I

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II.2. Le critère de rendement de
l’unité monétaire investie (RUMI)

 Ce ratio donne ce que rapporte en


terme de richesse une unité
d’investissement.
 L’utilisation de ce ratio risque de
favoriser les petits projets
nécessitant un faible
investissement.
 Il peut toutefois être utile quand la
contrainte de financement est forte.
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III. Les indicateurs ayant recours à
l’actualisation

Il s’agit des critères :


 de la valeur actuelle nette (VAN)

 du ratio avantages sur coûts (RAC)

 du taux de rendement interne (TRI)

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III.1. Le critère de la VAN

 La VAN peut être calculée sous


plusieurs angles :
 Selon que l’on tienne compte ou non
de l’emprunt (VAN après financement
ou VAN avant financement);
 Selon qu’on se place du seul point de
vue des actionnaires (VAN du seul du
seul point de vue des actionnaires).

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III.1.1. La VAN avant financement

 La VAN avant financement est


calculée en supposant que le projet
est entièrement financé par fonds
propres.
 Supposons qu’un projet se traduit
par les données suivantes :
Années 0 1 2 - n
Inv I
RE (Rt) R1 R2 - Rn
CE (Ct) C1 C2 - Cn

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III.1.1. La VAN avant financement

 Pour chaque année de


fonctionnement, nous pouvons
calculer le cash flow brut du projet
et CFBt = Rt – Ct
 Nous appellerons valeur actuelle
(VA) du projet la somme algébrique
des CFB actualisés :
t =n
R t − Ct
VA = 
t =1 (1 + i ) t

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III.1.1. La VAN avant financement

 La VAN du projet sera la somme


obtenue en déduisant le capital
investi de la valeur actuelle :
R t − Ct
t =n
VAN =  − I0
t =1 (1 + i )
t

 Avec n, la durée de vie du projet,


 i, le taux d’actualisation

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III.1.1. La VAN avant financement

 Dans le cas général,


l’investissement sera lui-même un
flux actualisé lorsque les dépenses
d’investissement s’échelonnent sur
plusieurs années.
R t − C t t =n I t
t =n
VAN =  -
t =1 (1 + i) t
t =0 (1 + i) t

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III.1.1. La VAN avant financement

 Lorsque la VAN est positive, la


somme actualisée des avantages
nets est supérieure à la somme
actualisée des valeurs des capitaux
investis.
 L’investissement est alors considéré
comme rentable. D’où :
• VAN ›0 projet rentable
• VAN ‹ 0 projet non rentable (rejetté)

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III.1.1. La VAN avant financement

 Pour connaître la décision à prendre


dans le cas particulier ou la VAN est
nulle, il faut connaître l’interprétation
de la VAN.
 Considérons un agent économique
qui dispose d’une somme I et qui
envisage deux situations : soit placer
cette somme au taux d’intérêt i soit,
engager la somme dans un projet
d’investissement.
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III.1.1. La VAN avant financement

 La VAN s’interprète comme le gain


supplémentaire de celui qui investit
dans un projet par rapport à celui
qui se contente de placer son
argent.
 Une VAN égale à zéro, signifie que
le projet rapporte exactement le
même gain que le placement.

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III.1.1. La VAN avant financement

 En conséquence, aucun
entrepreneur qui tient compte des
risques ne réalisera un projet
d’investissement dont la VAN est
nulle.
 En conclusion :
VAN = 0, projet rejetté

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III.1.2. La VAN après financement

 Lorsqu’on tient compte de l’emprunt


et du service de la dette, la VAN
calculée est appelée VAN après
financement
 On l’obtient comme suit :
R t − C t − SD t t =1 I t
t =n
VAN =  − +E
t =1 (1 + i) t
t = 0 (1 + i)
t

 E, l’emprunt et SD le service de la
dette.
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III.1.2. La VAN après financement

 En pratique, la VAN est calculée en


se référant au compte d’échéancier
des flux financiers et en faisant la
somme actualisée des cash flow.
 S’il s’agit de la VAN avant
financement, on exclut du calcul du
CF l’emprunt et le service de la
dette.

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III.1.2. La VAN après financement

 La VAN avant financement peut être


supérieur, inférieur, ou égale à la
Van après financement, selon que le
taux d’intérêt est supérieur,
inférieur ou égal au taux
d’actualisation.
 Supposons que la VAN après
financement soit supérieur à la VAN
avant financement.

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III.1.2. La VAN après financement
t =n
Rt − Ct − SDt t = n I t =n
Rt − Ct t = n I

t =1 (1 + i ) t
−
t =0 (1 + i ) t
+E
t =1 (1 + i ) t
−
t =0 (1 + i ) t

t =n t =n
SDt SDt
− + E  0  E  
t =1 (1 + i ) t =1 (1 + i )
t t

t =n
SDt
si r est le taux d' intérêt E = 
t =1 (1 + r ) t
t =n t =n
SDt SDt

t =1 (1 + r )
t
 
t =1 (1 + i )
t
r i

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III.1.2. La VAN après financement

 Si r ‹ i, l’emprunt coûte
relativement moins cher. Dans ce
cas, la VANapf › VANavf et on dit que
l’emprunt joue un effet de levier sur
la rentabilité financière.
 Si r › i, dans ce cas, la VANapf ‹
VANavf, mieux vaut financer par FP
 si r = i, VANapf = VANavf

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III.1.3. La VAN du seul point de
vue des actionnaires

 La VAN des actionnaires est la


différence entre les revenus
actualisés générés par les fonds
propres (dividendes) et les fonds
propres eux mêmes.
t =n
divt
VAN actionnaires = −K
t =1 (1 + i )
t

 Div, les dividendes et K, les fonds


propres

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III.2. Ratio avantages sur coûts
actualisés
 Ce critère encore appelé indice de
profitabilité revient à considérer ce que
rapporte le Franc investi.
 Ce ratio se calcule de la manière suivante :
t =n
Rt − Ct

t =1 (1 + i )
t
RACavf = t =n
It

t = o (1 + i )
t

t =n
Rt − Ct − SDt
 (1 + i ) t
+E
RACapf = t =1
t =n
It

t = o (1 + i )
t

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III.2. Ratio avantages sur coûts
actualisés

 Pour que le ratio puisse être


considéré comme acceptable, il faut
que ce ratio soit supérieur à 1.
 Trop souvent, on ne calcule pas à la
fois le RAC et la VAN.
• Si RAC › 1 , VAN › 0, projet rentable
• Si RAC ≤ 1, VAN ≤ 0, projet non
rentable

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III.3. Le taux de rendement interne

 Il existe une VAN et un RAC pour


chaque taux d’actualisation.
 Le TRI est le taux d’actualisation qui
annule la VAN.
 Il est solution de l’équation
suivante:
t =n
Rt − Ct t = n I t

t =1 (1 + i )
t
−
t = 0 (1 + i )
t
=0

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III.3.1. L’approximation du TRI

 Il existe une méthode par


approximation pour déterminer le
TRI.
 On détermine au préalable deux
taux if (taux faible) et iF (taux fort)
aussi proche que possible telle que :
• if ‹ i F
• VAN(if) › 0 et VAN(iF) ‹ 0

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III.3.1. L’approximation du TRI

VAN

Vf TRI = X

tf A tF
X r
VF B

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III.3.1. L’approximation du TRI

 En partant du principe que la


tangente A est égale à la tangente
B:
VAN f VAN f − VAN F
=
TRI − t f tF − t f

tF − t f
TRI − t f = VAN f 
VAN f − VAN F

VAN
TRI = t + (t −t ) f
f F f VAN −VAN
f F

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III.3.2. L’interprétation du TRI

 Le calcul du TRI ne constitue qu’une


étape dans l’évaluation de la
rentabilité de l’investissement.
 Le TRI doit être comparé à un
terme de référence.
 Ce terme sera le coût de
financement du projet qui est une
moyenne pondérée des coûts des
diverses sources de financement.
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III.3.2. L’interprétation du TRI

 Ce coût du financement est le taux


d’actualisation utilisé pour évaluer
la VAN et le RAC et le terme de
référence auquel on va comparer le
TRI.
 Le TRI se présente comme
l’efficacité marginale de
l’investissement c’est-à-dire le
rendement des capitaux investis

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III.3.2. L’interprétation du TRI

 Si nous appelons x en %, le coût de


financement, nous avons :
• Si TRI › x% , l’investissement est
rentable
• Si TRI ‹ x%, l’investissement est non
rentable
 On peut calculer le TRI avant ou après
financement selon le même principe
que le calcul des VAN et RAC avant et
après financement.
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