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POLITIQUE D’INVESTISSEMENT

I- CONCEPT D’ INVESTISSEMNT
A- Définition des investissements
Les économistes définissent conceptuellement
l’investissement comme l’échange d’une satisfaction immédiate
et certaine, à laquelle on renonce, contre une espérance que l’on
acquiert et dont le bien investi est le support.

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Sur le plan comptable, sont considérés comme des investissements
l’ensemble des actifs immobilisés figurant en classe 2 du système
comptable OHADA.
Ce sont :
• Les immobilisations incorporelles ;
• Les immobilisations corporelles ;
• Les immobilisations financières .
Mais cette définition est restrictive car elle n’intègre pas les besoins
permanents que représentent le besoin en fonds de roulement où
besoin de financement global.

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En résumé,
l’investissement consiste, pour une entreprise, à engager des
ressources en vue de réaliser des profits futurs. C’est
l’ensemble des actifs immobilisés auxquels il faut ajouter le
Besoin en Fonds de Roulement (BFR). Ce qui n’est rien d’autre
que l’actif économique.
Io = AI + BFR
CP + DF = AI +BFR

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B- Typologie des investissements
Plusieurs critères sont utilisables pour caractériser les
investissements:
- Objectifs visés par l’investissement;
- Nature de l’investissement ( tangible ou intangible)
- Nature de la croissance; 
- Liens existants entre plusieurs investissements

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1- Typologie par rapport à l’objectif visé

Sans prétendre être exhaustif, on peut citer, pour l’entreprise privée, les investissements
suivants :
• de renouvellement ou de remplacement : pour maintenir la capacité de
l’entreprise. De tels investissements apparaissent pendant la période d’exploitation
de l’investissement principal;
• de productivité : pour diminuer le coût de production à production constante.
Cet objectif est atteint grâce à la modernisation des équipements ou à l’amélioration des
techniques,
• de croissance, de capacité ou d’expansion : pour augmenter le potentiel
productif de l’entreprise. Il s’agit de se doter de moyens supplémentaires,
• de diversification ou d’innovation : pour atteindre de nouveaux marchés
grâce à l’étude et au lancement de produits nouveaux,
• obligatoires : pour se conformer à la législation en matière d’hygiène, de
sécurité ou de préservation de l’environnement (ex : normes antipollution,
normes antibruit). Ils sont contingents à l’espace et au temps puisque la
législation diffère selon les pays et évolue dans le temps,
• sociaux : pour améliorer le climat social en créant des conditions de travail
favorables au personnel (ex : restaurant d’entreprise, crèche et centre de
loisir pour les enfants du personnel),
2. Selon les liens existants entre les investissements
a- Investissements en concurrence
Pour répondre à un objectif fixé, une entreprise envisage de réaliser un
investissement. Avant de faire son choix, elle élabore une liste d’investissements dont
l’objectif final est le même mais dont les paramètres techniques, la situation
géographique, la taille, l’échéancier de réalisation ou encore la durée de vie
économique sont différents. Ces investissements, qui répondent au même objectif
stratégique, sont en concurrence car in fine le décideur n’en retiendra qu’un seul.
Par exemple, pour mettre au point un nouveau médicament, le laboratoire
pharmaceutique hésite entre la mise en place d’un projet de R & D ou l’achat d’un
brevet. Il ne choisira qu’une seule de ces deux solutions.
D’une manière générale, des investissements sont concurrents s’ils utilisent une
même ressource (ex : enveloppe budgétaire, terrain, matière première, débouché
commercial) dont la quantité est limitée.
b- Investissements complémentaires

Des investissements sont complémentaires si l’on peut les lier entre eux
pour créer un nouvel investissement qui tiendra compte de cette
complémentarité. On obtient des investissements interdépendants
dont l’analyse doit être globale et réalisée dans le cadre d’un
programme.
Par exemple, la municipalité réfléchit en même temps à
l’agrandissement de l’école élémentaire et à la création d’un centre de
loisirs pour accueillir les enfants en dehors des horaires scolaires.
c- Investissements indépendants
Deux investissements sont indépendants du point de vue financier si
l’échéancier des flux de trésorerie de l’un n’est pas modifié par le fait que le
second sera ou non réalisé.
Ex : Une chaîne hôtelière investit dans deux nouveaux hôtels : l’un à Dakar,
l’autre à Abidjan.
Ils sont indépendants du point de vue stratégique s’ils ne répondent pas au
même objectif stratégique.
Ex : Un constructeur automobile investit dans un projet de R & D pour
concevoir la voiture de demain et achète une nouvelle usine de montage en
Chine pour commercialiser une gamme de voitures existantes.
d- Investissement incompatible

Enfin, un investissement est dit incompatible par rapport à


l’objectif stratégique assigné, s’il va à l’encontre de la direction
stratégique décidée par l’entreprise.
Ex : Au moment où un groupe de télécommunications se
reconcentre sur son cœur de métier, il est envisagé d’acquérir
une entreprise de composants électroniques
3- selon la nature de l’investissement

- Investissements en immobilisations incorporelles;


- Investissements en immobilisations corporelles;
- Investissements en immobilisations financière;
II- Caractéristiques financières d’un projet d’investissement
- Le coût de l’investissement;
- La durée de l’investissement;
- Valeur résiduelle;
- Les flux de trésorerie annuels produits par l’investissement

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III- CRITERES DE CHOIX D’INVESTISSEMENT DANS UN ENVIRONNEMENT
CERTAIN

Les critères les plus utilisés en matière de choix


d’investissement sont les critères de la valeur actuelle nette,
du taux interne de rentabilité, du délai de récupération des
capitaux investis et de l’indice de profitabilité.

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A- Critère de la valeur nette (VAN)
Définition
La valeur actuelle nette représente la différence la valeur
actuelle des flux de trésorerie générés par
l’investissement et le coût de l’investissement.

• VAN = -I0 + Flux nets de trésorerie actualisés.


n
• VAN = -I0 +  CFNp (1+t)-p
p=1
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Entreprise A n = 5
I0 = 100
Somme CF actualisé = 120

VAN = 120-100 = 20 ; VAN> 0 donc investissement rentable

Ip = 120/100 = 1,2 ; Ip >1 donc investissement rentable

Ip = (20/100)+1 = 0,2 +1 = 1,2

Entreprise B
I0 = 150
Somme CF actualisé = 140

VAN = 140-150 = -10 ; VAN inférieur à 0 donc investissement non rentable


Ip = 140/150 = 0,93 ; Ip inferieur à 1 donc investissement non rentable
IP = -10/150 + 1 = 0,93
2. Conclusion

VALEUR ACTUELLE NETTE

CRITERE DE CRITERE DE
REJET SELECTION
Tout projet dont la Entre plusieurs projets
VAN au taux concurrents sera
d’actualisation sélectionné celui qui
retenu est négative présente la VAN la plus
sera rejeté. élevée au taux
d’actualisation retenu.

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B- Critère de l’indice de profitabilité (IP)
1. Définition
L’indice de profitabilité mesure le profit induit par un franc de
capital investi. IL représente le rapport entre la valeur actuelle
des flux de trésorerie dégagés par l’investissement et le coût
de l’investissement
n
Indice de profitabilité =  CFNp(1 + t)-p
I0
ou
indice de profitabilité = VAN + 1
I0

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2. Conclusion

INDICE DE PROFITABILITE

CRITERE DE REJET CRITERE DE


SELECTION
Tout projet dont Entre plusieurs projets
l’indice de concurrents sera retenu
profitabilité est celui qui présente l’IP le
inférieur à 1 sera plus élevé.
rejeté.

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C- Critère du délai de récupération des capitaux investis (DRC)
1. Définition
Le DRC est aussi appelé « pay back période ». Il correspond au
délai au bout duquel, les flux de trésorerie générés par
l’investissement permettent de rembourser le coût de
l’investissement ( capital investi).
Ici, l’investissement est intéressant si les flux financiers qu’il
génère permettent de récupérer le plus rapidement possible le
montant du capital initialement investi.

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2.Conclusion

Délai de récupération des capitaux investis


CRITERE DE REJET CRITERE DE
SELECTION
Tout projet dont le Entre plusieurs projets
DRC est supérieur au concurrents sera retenu
délai maximum celui qui présente le DRC
attendu sera rejeté. le plus court.

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D - Critère du taux de rendement interne (TRI)

1. Définition
Le TRI correspond au taux d’actualisation pour lequel la
valeur actuelle nette est égale à zéro.
n
VAN = -I0 +  CFNp(1 + TRI)-p=0
p=1
Avec CFN= cash flows nets induits par le projet.

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2. Conclusion

TAUX DE RENDEMENT INTERNE


CRITERE DE REJET CRITERE DE
SELECTION
Tout projet dont Le Entre plusieurs projets
TRI serait inférieur concurrents sera
aux taux sélectionné celui qui
d’actualisation retenu présente le TRI le plus
sera rejeté. élevé.

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Exemple
Un projet d'investissement de 450 présente les caractéristiques
suivantes (voir tableau). Le taux d’actualisation est fixé à 10%.
Calculer la VAN, l’IP, le TRI et DRC.
Que peut-on conclure par rapport à la rentabilité du projet?

0 1 2 3 4

Cash Flows 150 160 170 180

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