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Les critères de choix des

investissements
1. Les critères de choix des investissements en avenir certain
La finalité de tout investissement productif est de maximiser la valeur de l’entreprise.
Plusieurs méthodes permettent d’évaluer la rentabilité d’un projet d’investissement.

A. Délai de récupération (ou pay-back period)

B. Délai de récupération actualisée : DRact

C. Valeur actuelle nette (VAN)

D. Taux de rentabilité interne (TRI)

E. Indice de profitabilité (IP)

a) Le délai de récupération du capital investi


Définition
Le délai de récupération du capital investi (ou investissement initial) correspond au
délai au bout duquel le cumul des flux monétaires générés par l’investissement est
égal au montant des capitaux investis dans le projet.

Tout projet dont le délai de récupération des fonds investis est égal ou inférieur à la
contrainte de temps fixée est égal ou inférieur à la contrainte de temps fixée est
acceptable (norme fixée par l’entreprise). Par contre, l’entreprise rejette les projets
dont les délais sont supérieurs à la norme établie.

Entre deux projets acceptables, le projet dont le DRC est le plus court sera retenu.

Application (1) :
Supposons une société X qui analyse actuellement deux possibilités d’investissement
A et B, projets qui sont mutuellement exclusifs. Chaque projet requiert un
investissement initial de 60 000 Dhs et engendre les flux monétaires suivants :
Pour calculer le délai de récupération, on additionnera les flux monétaires annuels à la
valeur de l’investissement, jusqu’à ce que celui-ci soit totalement absorbé, soit
jusqu’à ce que le solde des flux monétaires cumulés devienne positif.

Si l’on suppose que les flux monétaires peuvent s’étaler sur toute l’année, alors le
délai de récupération du projet B peut être un nombre fractionnaire. Après un an, il
reste 10.000 à récupérer alors que les flux monétaires attendus de l’année seront de 22
.000, soit 10.000/22.000 ou 45% du flux monétaire de la deuxième année. Le délai de
récupération est donc de 1,45 année ou un (1) an et (5) cinq mois. En revanche, si l’on
suppose que les flux monétaires ne sont reçus qu’en fin d’année, alors le délai de
récupération ne peut être qu’un nombre entier, soit, dans l’exemple du projet B, deux
ans. Décision : sur la base du délai de récupération, le projet B serait préféré au projet
A.

Analyse critique (DR)


Avantages :
 Simple et rapide
 Favorise les projets court terme
 Façon de traiter le risque (plus un investissement est liquide, c.-à-d., que la
mise de fonds est récupérée rapidement, moins il est censé d’être risqué)

Inconvénients :

 Pas valeur de l’argent dans le temps


 Les FM après le délai sont complètement ignorés
 Norme arbitraire

b) Le délai de récupération actualisé (DRact)


On actualise, au taux de rendement ajusté selon le risque, les flux monétaires liés à
chacun des projets et on calcule le délai de récupération sur les flux actualisés comme
dans la méthode précédente.

Reprenons les mêmes données en supposant un taux de rendement exigé de 10 %.

Le principe d’actualisation consiste à ramener à la date 0 l’ensemble des flux


monétaires :
On suppose que les flux monétaires sont reçus tout au long de l’année, ce qui nous
donne un DRact fractionnaire*.

Décision : en tenant compte du délai de récupération actualisé, le projet B serait plus


intéressant que le projet A.

Analyse critique (DRact)


Le DRact constitué un privilège pour les projets dont les FNT sont plus élevés en
début de période ;

Permet du calculer le point mort actualisé ;

Est utilisé pour comparer deux projets dont la durée de vie économique est identique.

• Ne prends toujours pas en considération les flux monétaires postérieurs au calcul du


délai (critère de trésorerie et non de rentabilité) ;

• La non-prise en considération de la répartition et l’importance des flux monétaires


dans le temps réduit la qualité de l’information concernant la liquidité et le risque
d’un projet ;

• Les deux approches du délai constituent une mesure imparfaite du risque.

c) La valeur actuelle nette : VAN


Définition
La VAN correspond à la différence entre la valeur actuelle des rentrées de fonds et la
valeur actuelle des sorties de fonds liées à un projet d’investissement.

Elle traduit l’enrichissement net de l’entreprise grâce à un investissement.

Une VAN positive représente la richesse qu’un projet apporte à l’entreprise (càd
l’existence d’un rendement supérieur aux attentes, ce qui devrait favoriser
l’acceptation du projet).

• Les flux sont actualisés au taux d’actualisation choisi par l’entreprise.

n
VAN =∑ C F i (1+t)−i −I 0
i=1

• Quand il y a un seul investissement I0 à la date 0, ou encore, de façon plus générale :


n
VAN =∑ Ai (1+t )−i
i=0

Un projet est accepté si sa valeur actuelle nette est égale ou supérieure à zéro.

Entre deux projets acceptables, celui dont la VAN est la plus grande sera retenu (il
permet l’enrichissement financier le plus fort).

Un index est déterminé en divisant la valeur actuelle nette par l’investissement initial
afin de comparer des projets de tailles différentes avec l’investissement initial.

Si les CF sont constants durant la durée de vie du projet, on peut utiliser la formule
suivante :

−n
1−(1+t)
V AN =CF −I 0
t

Application 1 (suite)
• Reprenons notre exemple précédent, en supposant que l’entreprise espère un taux de
rendement de 10 % de ce projet, ce qui serait conforme au degré de risque qu’il
représente.

Question : Quel est le projet le plus intéressant ?

Décision : Si l’entreprise disposait de 60 000 DH, elle devrait donc investir dans le
projet A qui se révèle plus enrichissant que le projet B, étant donné que VAN(a)
supérieure à la VAN(b)

Analyse critique (VAN) Avantages : • Actualisation • Approche basée sur FM non sur
BNC • Seuil non arbitraire • Taux réaliste (CMPC)

• Détermination la richesse créée par le nouveau projet Inconvénients : • Comparaison


de projets avec des I0 fortement différents • Sensibilité au taux d’actualisation •

Courbe des taux plate

d) Taux de rentabilité interne (TRI)


Définition :
Le taux interne de rentabilité est le taux r pour lequel la somme des flux de liquidité
actualisés est égale au montant du capital investi.
C’est la solution de l’équation : VAN(t) = 0
Taux faisant en sorte que l’investisseur récupère sa mise initiale sur la durée de
l’étude :
Total des encaissements actualisés = Total des décaissements actualisés
n
I 0=∑ C F i (1+TRI )−1
i=1

Calcul du TRI : On calcule le TRI par itération ou par tâtonnement. Les calculatrices
financières fournissent le TRI d’une chronique de flux.
Règle de décision :
On accepte les projets dont le TRI est supérieur au taux de rendement exigé par les
investisseurs, et qui correspond au minimum (TRI = coût du capital). Dans le cas de
projets mutuellement exclusifs, on choisit le projet dont le TRI est le plus élevé. Dans
le cas de projets indépendants, on accepte le projet dont le TRI est supérieur au coût
du capital, à condition qu’il excède le coût du capital, ou le taux de rendement requis.
Exemple : Soit un investissement de 100 DH, engendrant les flux monétaires
suivants :

Il faut déterminer TRI tel que : 100 = 30/(1+TRI)*1+40/(1+TRI)*2+50/(1+TRI)*3+


1+20/(1+TRI)*4 Pour un taux d’actualisation de 15%, la VAN est d’environ de 0,64.
Le TRI, qui annule la VAN, est de 15,32 %.
Avantages : Actualisation Tient compte des FM et non-bénéfice comptable Seuil non
arbitraire
Inconvénients :
Problème potentiel de TRI multiples Hypothèse implicite de réinvestissement
Existence d’un conflit avec la VAN (taille et durée de vie).

e) L’indice de profitabilité (IP)


Définition

L’indice de profitabilité d’un projet est égal au rapport de la valeur actuelle des flux
de trésorerie nets à la valeur actuelle de l’investissement initial. Méthode de calcul :
n
CF
∑ (1+ r)t t
t =1
IP=
I0

Règle de décision

Un projet dont l’IP est égal ou supérieur à l’unité est accepté. Il est rejeté dans le cas
contraire (l’IP > 1 ; VAN>0). Projets mutuellement exclusifs, on retient le projet dont
l’IP est le plus élevé, à condition qu’il soit supérieur à 1.

Dans l’exemple précédent, l’IP, pour un taux d’actualisation de 10 %, est égal à :

Chaque DH investi rapporte 1,1154 DH La méthode de l’IP présente les mêmes


avantages et les même insuffisantes que ceux de la valeur actuelle nette.

Les problèmes d’application L’étude de plusieurs projets d’investissement conduit à


rencontrer quelques cas particuliers : Contradiction entre les critères de la VAN et du
TRI Durées de vie différentes des projets Montants investis dans les projets différents

Plusieurs solutions sont envisageables : → Rendre les projets de même durée de vie
→ Le recours à la valeur résiduelle du projet long → Le recours à l’annuité
équivalente (AE) → Calcul de la VAN globale (VANG) et du TIR global (TIRG)

Conflit entre la VAN et le TRI : quel indicateur retenir ? Il arrive que l’application des
deux critères conduise à des conclusions opposées et le recours à une seule pourrait
amener l’investisseur à prendre des décisions erronées.

Par exemple : Plus les flux monétaires importants d’un projet sont rapprochés, moins
la VAN est sensible à une augmentation du taux d’actualisation. Dans ce cas, la VAN
décroit moins rapidement lorsque le taux d’actualisation augmente, donc plus le TRI
est élevé.

Projets mutuellement exclusifs : L’acceptation de l’un entraine automatiquement le


rejet de l’autre. → Exemple : Si on possède un terrain formant un coin de rue, on peut
y construire une station-service ou un immeuble d’appartements, mais pas les deux.
Intuitivement, vous utiliserez les règles de décision suivantes :

VAN : choisir le projet avec la VAN la plus élevée.

TRI : choisir le projet avec le TRI le plus élevé.

Pour synthèse

Sur le critère TRI : projet B est le meilleur Sur le critère VAN

• Quand le taux d’actualisation supérieur à environ de 22,5 %, projet B est plus


intéressant que A

• Quand le taux d’actualisation inférieur à environ de 22,5%, projet A est plus


intéressant que B

Quel critère faut-il utiliser ?

• Le projet B est moins sensible à une augmentation du taux que le projet A, dont la
pente est beaucoup plus abrupte, étant donné que les cash-flows sont plus réguliers.

• TRI privilégie les projets qui bénéficient des cash-flows les plus importants dans les
premières années

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