La politique financière représente l’aspect financier de la stratégie de
l’entreprise. Au travers de la Politique Financière, l’entreprise détermine les moyens de financement à utiliser pour financer les différents projets d’investissement que contient la stratégie de la société. Les différents moyens de financements ont un coût. LE COUT DU CAPITAL ET LES SOURCES DE FINANCEMENT Le coût du capital
Un projet d’investissement ne sera être sélectionné que si sa rentabilité
est supérieure au coût des ressources nécessaires à son financement. Il existe donc un taux plancher en dessous duquel les projets d’investissement sont rejetés. Ce taux est la coût moyen pondéré des ressources de financement, appelé « coût du capital » ou coût moyen pondéré du capital (CMPC ou WACC). Le coût du capital correspond en réalité au coût des capitaux permanents, c'est-à-dire des capitaux propres et des dettes financières. L’utilisation du CMPC comme taux pour actualiser les flux de trésorerie futurs générés par l’investissement n’est possible que :
- lorsque le projet d’investissement présente le même risque
économique que l’ensemble des projets de l’entreprise - lorsque le projet d’investissement n’est pas financé différemment de l’ensemble des autres projets de l’entreprise - lorsque le projet d’investissement ne modifie pas la structure financière de l’entreprise. Les sources de financement de l’entreprise
Ce sont :
- les capitaux propres qui coûtent les dividendes futurs
versés - les réserves qui possèdent un coût implicite (le coût d’opportunité d’un placement alternatif) - les emprunts auprès des établissements de crédit qui ont un coût explicite, celui défini par les conditions de crédit - les dettes fournisseurs qui coûtent l’escompte dont se prive l’entreprise en payant à terme Le choix entre capitaux propres et emprunts à moyen et long terme
Le choix est fonction des objectifs de l’entreprise.
Celle-ci peut : - rechercher la rentabilité financière maximum de ses fonds propres et pour cela utiliser l’effet de levier financier - rechercher l’indépendance financière en privilégiant l’autofinancement - rechercher un coût de financement minimum. Dans ce cas, elle vise un ratio d’endettement optimal qui minimise le coût du financement par une utilisation raisonnable de l’avantage fiscal lié à la déductibilité des intérêts. LES CRITERES FINANCIERS DE LA DECISION D’INVESTIR
L’investissement conditionne le devenir d’une entreprise.
Pour créer de la valeur, l’investissement doit être rentable, c'est-à-dire que les recettes du projet doivent couvrir les dépenses d’investissement, ainsi que le besoin en fonds de roulement générés par l’investissement. Les flux de trésorerie relatifs à l’investissement
Analyser la rentabilité d’un investissement nécessite de
raisonner en termes de flux de trésorerie. Il ne faut donc pas utiliser la notion de résultat net comptable, mais celle de flux nets de trésorerie (FNT) générés par le projet d’investissement au cours de son existence. Ces flux de trésorerie sont appelés « cash flows » (CF) par les anglo-saxons. Ces flux comprennent :
- l’investissement réalisé, intégrant les dépenses relatives
aux immobilisations matérielles et immatérielles réalisées pour le projet - l’accroissement du besoin en fonds de roulement d’exploitation (∆BFRE) engendré par le supplément d’activité.
Le calcul des flux nets de trésorerie d’un projet
d’investissement est effectué en deux étapes :
● Calcul de la capacité d’autofinancement générée par le
projet
● Calcul des flux net de trésorerie générés par le projet
Les critères financiers de la décision d’investissement Les critères financiers d’évaluation des projets d’investissement, utilisent le plus souvent, les techniques de l’actualisation, afin de rendre comparable et des flux de trésorerie générées à des dates différentes (prise en compte de la valeur temporelle de l’argent).
L’actualisation consiste à calculer la valeur actuelle d’un
flux de revenus futurs, en utilisant un taux d’actualisation. La formule de base de l’actualisation est Co = Cn(1+t)-n Le taux d’actualisation retenue correspond très souvent au coût des ressources nécessaires pour financer l’investissement. La valeur actuelle nette : VAN
La valeur actuelle nette : VAN
La VAN appelée Net Présent Value (NPV) par les anglo-saxons, mesure la valeur créée par un investissement. Elle constitue le critère déterminant pour choisir un projet. La VAN exprime l’enrichissement financier procuré par le projet d’investissement. Elle doit être positive pour que le projet soit accepté, dans la mesure où les flux sont actualisé au taux plancher fixé par l’entreprise. Pour calculer la VAN, on utilise la formule suivante : VAN = - INVESTISSEMENT + Σ FNT(1+t)-n Avec le montant de l’investissement réalisé en début de période (placé en année « 0 ») et FNT les flux nets de trésorerie (cash flows) générés par le projet. VAN La VAN est la différence entre la somme des flux de trésorerie actualisée en début de période (année 0) et le capital investi. Cet indicateur mesure l’avantage absolu procuré par l’investissement. Il doit être positif et le plus élevé possible. Si une VAN est négative, l’investissement ne doit pas être retenu, sauf cas particulier de positionnement stratégique qui nécessitera de toute façon le support d’autres projets ayant une VAN positive. La VAN est une fonction décroissante du taux d’actualisation. Plus le taux d’actualisation est élevé, plus la VAN sera faible. L’indice de profitabilité : IP
C’est le résultat du rapport entre la valeur actuelle des flux de
trésorerie nette générés par l’investissement et le coût de l’investissement. L’indice de profitabilité mesure l’avantage relatif d’un projet pour 1 € de capital investi et permet ainsi de comparer différents projets dont le montant investi est différent. IP = 1 + [VAN / CAPITAUX INVESTIS] L’indice de profitabilité doit être supérieur à 1 pour que le projet soit acceptable et un projet est d’autant plus intéressant que son IP est grand. Lorsque il y a conflit entre VAN et IP, il faut privilégier la VAN car pour une entreprise, l’avantage absolu est plus important que l’avantage relatif, l’objectif étant de maximiser la valeur créée. TIR Le taux interne de rentabilité : TIR Le taux interne de rentabilité (TIR) ou taux de rendement interne (TRI) est le taux pour lequel il y a équivalence entre les flux monétaires utilisés pour un projet et les flux monétaires générés par ce projet Si un projet se résume à un investissement INV à la date 0, et une suite de n cash-flows CF, le TIR est tel que l’investissement soit égal aux cash-flows qu’il induit INVESTISSEMENT = Σ FNT(1 + TIR)-n Cela signifie que le TIR est le taux pour lequel la VAN est nulle. Pour être acceptable, le TIR doit être supérieur au taux minimum exigé par l’entreprise, appelé généralement taux de rejet. Plus le TIR est élevé, plus le projet est rentable. On peut également considérer que le TIR représente le coût maximal supportable pour financer le projet. LES CRITERES NON FINANCIERS DE LA DECISION D’INVESTIR
Le délai de récupération du capital : DRC
Le délai de récupération du capital (DRC) est appelé Pay-
back period chez les anglo-saxons. Il représente le temps nécessaire pour que le montant des flux de trésorerie actualisée soit égal au capital investi.
Ce critère s’appuie sur le postulat suivant : une
récupération rapide du capital investi permet de diminuer le risque associé au projet. DRC L’investisseur va donc refuser des emplois de fonds sur de trop logues périodes, privilégiant des projets qui génèrent des flux de liquidités importants dans les premières années d’exploitation. Le délai de récupération du capital correspond au délai au bout duquel le cumul des flux monétaires générés par l’investissement est égal au montant des capitaux investis dans le projet. Le critère du DRC ignore les flux monétaires dégagés à partir du moment où le capital investi a été récupéré. C’est un critère de trésorerie et non de rentabilité. Il favorise souvent une perspective de court terme au détriment de la création de valeur, bien qu’il puisse parfois se justifier dans un univers instable.