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Chapitre 7 : L’EVALUATION FINANCIERE DES INVESTISSEMENTS

Pour assurer sa production, l’entreprise doit disposer suffisamment des immobilisations. À cet effet, elle
doit faire des acquisitions ou renouveler celles-ci. L’acquisition ou le renouvellement engendre des
dépenses qu’il faut prévoir et leur financement : c’est le but du budget des investissements.

I- DEFINITION DE L’INVESTISSEMENT
L’investissement est une opération qui consiste à transformer les ressources financières en un ou
plusieurs éléments que l’entreprise utilisera en permanence ou pendant une durée relativement longue.

II- CHOIX DES INVESTISSEMENTS


Pour tout investissement, l’entreprise doit se demander si elle peut s’engager ou pas. Dans l’affirmative,
quel investissement peut-elle réaliser. Ainsi se pose le problème de choix entre plusieurs projets. Il
convient à ce moment de retenir le projet qui offre plus d’avantages à l’entreprise. Pour retenir un projet,
plusieurs critères peuvent être utilisés :

1) Le critère du coût de revient minimum


On recherche ici le projet qui a le coût faible par rapport aux autres. Ce coût comprend le prix
d’acquisition ainsi que les charges induites, telles que les frais d’installation ou la formation nécessaire
du personnel.

2) Le critère du taux de rentabilité moyen maximum


Ici on recherche le projet qui laisse espérer le meilleur taux de rentabilité du capital moyen investi sur la
durée de vie de l’investissement.
𝒃é𝒏é𝒇𝒊𝒄𝒆 𝒏𝒆𝒕 𝒎𝒐𝒚𝒆𝒏
Taux de rentabilité = 𝒄𝒂𝒑𝒊𝒕𝒂𝒍 𝒎𝒐𝒚𝒆𝒏 𝒊𝒏𝒗𝒆𝒔𝒕𝒊

𝒔𝒐𝒎𝒎𝒆 𝒅𝒆𝒔 𝒃é𝒏é𝒇𝒊𝒄𝒆𝒔 𝒑𝒐𝒖𝒓 𝒏 𝒑é𝒓𝒊𝒐𝒅𝒆𝒔


Bénéfice net moyen = 𝒏𝒐𝒎𝒃𝒓𝒆 𝒅𝒆 𝒑é𝒓𝒊𝒐𝒅𝒆𝒔

𝒊𝒏𝒗𝒆𝒔𝒕𝒊𝒔𝒔𝒆𝒎𝒆𝒏𝒕 𝒊𝒏𝒊𝒕𝒊𝒂𝒍−𝒗𝒂𝒍𝒆𝒖𝒓 𝒓é𝒔𝒊𝒅𝒖𝒆𝒍𝒍𝒆


Capital moyen investi = 𝟐

En cas de projet unique, il sera retenu si le taux de rentabilité est supérieur à zéro.
Face à deux projets, on retiendra le projet qui a le taux de rentabilité le plus élevé.
Le bénéfice peut être :
- Le bénéfice brut d’exploitation
- Le bénéfice net d’exploitation après amortissement
- Le bénéfice après impôt.
Le capital moyen peut être :
- Le montant de l’investissement initial ;
- La valeur moyenne des immobilisations au cours de la durée de vie du projet ;
- La valeur nette des immobilisations annuelles dans le cadre de la recherche d’un taux annuel de
rentabilité.
Application
Un investissement d’une valeur de 250.000.000 a une durée économique de 5 ans. Les comptes
d’exploitation prévisionnels en découlant montrent les résultats nets suivants (en millions de F) :
Années An1 An2 An3 An4 An5
Résultat net 40 30 20 10 0
La valeur résiduelle de l’investissement = 30 000 000 frs.
TRAVAIL A FAIRE : Calculer le taux de rentabilité moyen de cet investissement.

3) Le critère de la valeur actuelle nette ou valeur actualisée nette (VAN)


a) Définition
La VAN est la valeur actualisée des flux de trésorerie prévus de laquelle on déduit le montant de
l’investissement lui-même.
La VAN est la différence entre ce que doit rapporter l’investissement et le coût de celui-ci. En d’autres
termes, c’est l’excédent des cash flow (c’est la marge brute d’autofinancement ou capacité
d’autofinancement) sur l’investissement.
b) Tableau de calcul des cash flow
Les cash flow sont considérés en fin d’année. Les calculs (hors taxes) se présentent de la manière
suivante :
Années
1 2 …….. n
Éléments

Recettes (R) R1 R2 Rn

Dépenses (D) -D1 -D2 -Dn

Amortissements (A) -A1 -A2 -An

Résultat avant impôt (R. AV. Imp) R. AV. Imp R. AV. Imp R. AV. Imp

Impôt sur le bénéfice (Imp) -Impôt 1 -Impôt 2 -Impôt n

Résultat après impôt (R. Ap. Imp) R. Ap. Imp 1 R. Ap. Imp 2 R. Ap. Imp n

Amortissement (A) + A1 + A2 + A2

Cash flow (CF) CF1 CF2 CFn

Cash flow = Bénéfice après impôt + Amortissements (si on tient compte de l’impôt)
Cash flow = Bénéfice courant + Amortissements (si on ne tient pas de l’impôt)
Bénéfice courant = Produits courants (recettes courantes) – charges courantes (dépenses courantes)
𝟏𝟎𝟎−𝟑𝟑
Bénéfice après impôt = Bénéfice avant impôt x 𝟏𝟎𝟎

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- Si VAN > 0, l’investissement est rentable ;
- Si VAN < 0, l’investissement n’est pas rentable.
Face à deux ou plusieurs investissements mutuellement exclusifs, on retient celui qui a la VAN la plus
élevée.
c) Formulation de la VAN
Désignons par :
- n le nombre de périodes
- CF les cash flow
- VR la valeur résiduelle
- i le taux d’actualisation pour 1 franc
- Io l’investissement initial

 Si les cash flow sont variables, on a :


VAN = - Io + CF1 (1+i)-1 + CF2 (1+i)-2 + CF3 (1+i)-3 + … + CFn (1+i)-n + VR (1+i)-n

VAN = -Io + ∑𝐧𝐢=𝟏 𝐂𝐅(1+i)-n + VR (1+i)-n

 Si les cash flow sont constants, on a :

𝟏−(𝟏+𝐢)−𝐧
VAN = - Io + + VR (1+i)-n
𝐢

d) Application
L’entreprise NOUDJE & Fils souhaite acquérir un camion pour la livraison des marchandises à ses
clients. L’investissement initial s’élève à 64 000 000 FCFA. Ce camion sera amorti en linéaire sur cinq
(05) ans. Le taux d’actualisation est de 8% et les recettes attendues ainsi que les dépenses prévues pour
ces cinq années sont les suivantes :
Années 1 2 3 4 5

Recettes 35 000 000 38 000 000 45 000 000 50 000 000 50 000 000

Dépenses 8 000 000 8 500 000 11 000 000 12 500 000 13 000 000

Le taux d’impôt sur les sociétés est de 33%.

TRAVAIL A FAIRE : Calculer la VAN de ce projet et conclure.

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4) Le critère du délai de récupération
a) Définition
Cette méthode répond à la question de savoir : en combien d’années ou de mois le montant investi est
récupéré ? Encore appelé « Pay back Period », il s’agit donc du temps nécessaire pour récupérer les
capitaux investis. Ce délai est le temps au bout duquel le montant des cash flow est égal à
l’investissement initial. Avec ce critère, le projet ayant le délai le plus court sera celui à retenir.
b) Application
À partir de l’application sur le calcul de la VAN, déterminer le délai de récupération de cet
investissement.

5) Le critère de l’indice de profitabilité (IP)


a) Définition
L’indice de profitabilité d’un projet est le rapport de sa VAN sur le montant de l’investissement.

𝑽𝒂𝒍𝒆𝒖𝒓 𝑨𝒄𝒕𝒖𝒂𝒍𝒊𝒔é𝒆 𝑵𝒆𝒕𝒕𝒆 (𝑽𝑨𝑵)


Indice de profitabilité =
𝑰𝒏𝒗𝒆𝒔𝒕𝒊𝒔𝒔𝒆𝒎𝒆𝒏𝒕 𝒊𝒏𝒊𝒕𝒊𝒂𝒍 (𝑰𝒐)

b) Application
À partir de l’application sur le calcul de la VAN, déterminer l’indice de profitabilité de cet
investissement.

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6) Le critère du taux interne de rentabilité (TIR ou TRI)
a) Définition
Le taux interne de rentabilité est le taux d’actualisation qui annule la VAN c’est-à-dire qui rend le projet
non rentable. Le décideur doit choisir le projet qui a le TIR le plus élevé.
Au TIR, VAN = 0
- Io + CF1 (1+i)-1 + CF2 (1+i)-2 + CF3 (1+i)-3 + … + CFn (1+i)-n + VR (1+i)-n = 0

b) Application
À partir de l’application sur le calcul de la VAN, déterminer le TRI de cet investissement.

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Chapitre 8 : LA GESTION DE LA TRESORERIE

Dans l’ordre logique de la budgétisation, le budget de trésorerie est le dernier. De même que le budget
des ventes constitue généralement le numéro 1 et doit par conséquent être étudié en premier, de même
le budget de trésorerie constitue la conséquence de tous les autres budgets ; il est étudié en dernier.

I- DEFINITION ET OBJECTIF
Le budget de trésorerie est un tableau prévisionnel des encaissements et des décaissements de
l’entreprise sur une période donnée. Il est établi dans le but de ressortir les déficits de trésorerie
prévisionnels et la nécessité de trouver des solutions préventives avant leur échéance.

II- LES PREVISIONS DE LA TRESORERIE


Elles consistent à prévoir les encaissements, les décaissements et de déduire la situation de la trésorerie
mois par mois.
1) Les prévisions des encaissements
Les encaissements résultent généralement des opérations d’exploitation et par moment des opérations
hors exploitation. On peut noter comme opérations d’encaissement :
- Les ventes toutes taxes comprises (TTC) de marchandises, produits et services ;
- Les règlements des clients et acomptes versés ;
- Les dividendes et intérêts reçus par l’entreprise ;
- Les encaissements de loyers par l’entreprise ;
- Les subventions reçues ou à recevoir ;
- Les cessions d’éléments d’actif immobilisation ;
- Les augmentations du capital ;
- Les emprunts ;
- Etc.

2) Les prévisions des décaissements


De même que pour les encaissements, les décaissements résultent des opérations d’exploitation et hors
exploitation. Comme opérations de décaissement, on peut citer :
- Les achats TTC de marchandises, matières premières et fournitures ;
- Les salaires et charges salariales (charges sociales) ;
- Les impôts et taxes ;
- Le paiement des loyers ;
- Le règlement des fournisseurs ;
- Le remboursement des emprunts ;
- Les intérêts et les dividendes versés ;
- Les achats d’actifs ;
- Les achats de titre de participation ;
- Etc.
NB : Les dotations aux amortissements et provisions ne sont pas des charges décaissables.

III- INCIDENCE DE LA TVA SUR LE BUDGET DE TRÉSORERIE


1) Définition de la TVA
Comme son nom l’indique, la TVA est une taxe qui est imposable uniquement sur la valeur ajoutée
c’est-à-dire sur le surplus ou la marge de bénéfice que le fournisseur impose sur le prix d’achat d’une

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marchandise. La TVA est un impôt indirect supporté par le destructeur du bien c’est-à-dire le
consommateur final.

2) Mécanisme de la TVA
Le fournisseur lorsqu’il est assujetti, facture la TVA à son client lequel facture à son tour à son client et
ainsi de suite jusqu’à ce que le produit soit dans les mains du consommateur final.
La TVA facturée en amont par le fournisseur est appelée TVA facturée sur vente ou TVA collectée. Au
niveau de l’intermédiaire (client, futur vendeur) qui achète le bien, il s’agira de la TVA déductible ou
TVA récupérable sur achat.
La TVA facturée par l’entreprise doit être reversée au trésor public. Toutefois, il convient de noter que,
avant d’effectuer ce versement, l’entreprise prendra soin de déduire la TVA payée en amont chez ses
fournisseurs. La différence entre la TVA collectée et la TVA déductible est appelée TVA à décaisser ou
TVA due ou TVA à reverser au profit de l’État.
Notons qu’il peut arriver que cette différence soit négative, elle est à ce moment appelée crédit de TVA ;
somme qui sera prise en considération et donc reportée le mois suivant lors du calcul de la TVA à
décaisser.
TVA à décaisser = TVA collectée du mois N
– TVA déductible sur immobilisations du mois N
– TVA déductible sur achats du mois N (ou selon la fiscalité en vigueur)
NB : Le taux de la TVA en vigueur au Cameroun est de 19,25%. La TVA à décaisser d’un mois
donné est payable le mois suivant (ou selon la législation fiscale en vigueur).

IV- APPLICATION
Afin d’assurer durablement la trésorerie de son entreprise, M. KWEDI a prévu une augmentation du
capital début janvier 2015. Les charges du premier trimestre en cours sont les suivantes :
- Renseignements concernant certains postes du bilan au 31/12/2014
Comptes Montants Échéances

Clients 1 085 000 Janvier

Clients effets à recevoir 2 200 000 50% en janvier et 50% en février

Fournisseurs 6 245 000 4 245 000 en janvier et le reste en février

Dettes sociales 300 000 Janvier

TVA à décaisser 288 400 Janvier

- La trésorerie initiale est de 3 000 000 FCFA ;


- Les ventes hors taxes sont les suivantes :
 Janvier : 6 000 000 FCFA
 Février : 5 000 000 FCFA
 Mars : 7 000 000 FCFA
Elles sont encaissées 50% au comptant, 25% à 30 jours et le reste à 60 jours.
- Les achats hors taxes sont les suivants :
 Janvier : 2 500 000 FCFA

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 Février : 3 500 000 FCFA
 Mars : 3 000 000 FCFA
Ils sont réglés 50% au comptant et 50% à 30 jours

- Un apport en capital de 5 000 000 FCFA est prévu en début janvier 2015 ;
- Une redevance de crédit bail de 2 000 000 FCFA sera payée en espèce en février 2015 ;
- Les salaires fixes mensuels s’élèvent à 800 000 FCFA ;
- Les charges sociales représentent 40% des salaires mensuels et sont réglées le mois suivant ;

TRAVAIL A FAIRE

1) Présenter successivement :
a) le budget des achats
b) le budget des ventes
c) le budget de trésorerie
2) Établir le budget des encaissements
3) Établir le budget des décaissements
4) Établir le budget de trésorerie

V- PRISE DE DECISION
Lorsque les soldes négatifs apparaissent dans le budget de trésorerie, l’entreprise peut recourir à
plusieurs solutions :

- Mobiliser ses créances pour les transformer en liquidité avant échéance :


 Par remise à l’escompte des effets escomptables ;
 Par recours au crédit mobilisable des créances commerciales ;
 Par recours à l’affacturage.
- Recourir :
 au crédit bancaire ;
 aux facilités de caisse ;
 au découvert ;
 au crédit saisonnier ou crédit de campagne.
- Demander le recul d’échéance au fournisseur à condition que cette solution ne soit que
temporaire ;
- Demander d’avancer les paiements des clients ;
- Retarder les commandes ;
- Etc.

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Programme officielle du cours

EJG702 : Gestion et évaluation financière et comptable-nouveau système OHADA

Volume Horaire (20H) 2cr

Objectifs :

 Permettre aux étudiants d’avoir des notions comptables et financières de base susceptibles de leur permettre de
comprendre, interpréter les Etats financiers d’une entreprise, créer et mieux gérer leur future entreprise
 Pouvoir présenter une analyse interne et externe des opérations comptables de l’entreprise, être capable
d’identifier les variables pertinentes pour une analyse financière de l’entreprise, pouvoir mener une analyse des
choix des investissements et, d’orienter les prises de décisions d’investissements et de financements, être capable
de prendre des décisions de gestion

Compétences à acquérir:

Mot-clef :

Contenu :

Introduction

Bases comptables de l’analyse financière.

- Principes de la comptabilité générale ;

- Elaboration du bilan comptable ;

- Elaboration du compte de résultat.


Le Bilan Comptable OHADA et le Compte de Résultat

Les Soldes intermédiaires de gestion

La Notion de Fonds de Roulement, Besoin en Fonds de Roulement, Trésorerie

Gestion de la Trésorerie

La méthode des ratios et l’analyse financière d’entreprise

Méthodes d’évaluation et d’estimation prévisionnelle du coût d’un procédé.

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