Vous êtes sur la page 1sur 69

Comptabilité Internationale

MASTER 1
COMPTABILITÉ – FINANCE
Présenté Par : Pr. FEUDJO JULES ROGER
Agrégé des Universités en Sciences de Gestion
Objectifs et contenu de l’UE 
 Les notions de normalisation et d’harmonisation comptable internationale;
 La philosophie comptable dans les différents systèmes comptables
(international, anglo-saxon, français et africain) et les organismes en charge
d’élaboration et/ou d’harmonisation de ces normes ;
 Les enjeux de la normalisation et de l’harmonisation comptable internationale ;
 Les principes comptables internationaux IAS/IFRS et les US - GAAP;
 Les méthodes comptables internationales ;
 La présentation et le contenu des états financiers dans les normes IAS/IFRS ;
 Convergences et divergences entre les normes internationales et les normes de
l’OHADA ;
 Discussions sur les concepts et les principes comptables en conflit: juste-valeur,
coût historique, principe de prudence, etc.…..
BIBLIOGRAPHIE

 Robert Obert (2003), Pratique des normes 1AS/IFRS, Dunod


 Francis Lefebvre, (2003), IFRS 2005
 Denis Cormier (2007) Comptabilité anglo-saxonne et Internationale, 2e
édition Economica, paris
 Stéphane Brun, normes comptables internationales IAS/IFRS, Gualino
éditeur, 2007
 J.R. FEUDJO (2010), « Harmonisation des normes africaines et
internationales : une urgence ou une exigence ? », RSG-DG, N° 245-246,
septembre-décembre.
 ODILE BARBE ET LAURENT DIDELOT (2012), Maîtriser les IFRS,
6ème édition groupe Revue Fiduciaire.
 Etc.
INTRODUCTION GENERALE

Selon les encyclopédies, la comptabilité internationale désigne à la fois :

 Les problèmes comptables posés par l’internationalisation des entreprises

(comptabilisation des opérations en devises, informations financières par zone,

conversion des documents de synthèse, etc.) ;

 Les problèmes liés à la diversité des pratiques comptables dans le monde.

Contrairement à cette approche ancienne, cette unité d’enseignement abordera la

comptabilité internationale comme l’application d’un jeu unique de normes de tenue des

comptes et d’élaboration des états financiers à l’échelle internationale à savoir : les normes

IAS/IFRS produites par l’IASC/l’IASB.


INTRODUCTION GENERALE

Au cours des quinze dernières années, des efforts considérables ont été

déployés afin d’harmoniser les pratiques comptables à l’échelle internationale.

Parmi les facteurs explicatifs de ce développement de la comptabilité à l’échelle

internationale, on peut citer :


 le développement des échanges et la mondialisation de l’économie,
 le développement de la concurrence et la primauté de l’information dans la
hiérarchie des ressources de l’entreprise,
 la recherche permanente de la transparence dans le développement des affaires,
 l’obligation constante pour l’entreprise de produire une information fiable et
pertinente aux investisseurs et une image fidèle des comptes, du patrimoine et
des performances de l’entreprise,
 La primauté consacrée de l’approche économique sur l’approche juridique et
patrimoniale de l’évaluation de l’entreprise (juste valeur versus coût historique,
principe de la primauté de la réalité économique sur l’apparence juridique, etc.)
 Depuis 2005, les firmes européennes cotées en bourse doivent présenter leurs comptes
consolidés selon les normes internationales IAS/IFRS. De plus en plus, des efforts
considérables sont déployés au niveau international pour une harmonisation des
pratiques comptables. J’en veux pour preuve, la forte convergence entre les normes
internationales élaborées par l’IASC/IASB et les normes anglo-saxonnes élaborées par
le FASB ; et le plan de convergence des deux organismes.
 L’adhésion des grands pays émergents comme le Japon, la chine, etc., aux normes
internationales et le basculement de l’Europe depuis 2005, dévoilent largement les
enjeux de la comptabilité internationale tant au niveau des pays développés et sur les
grandes places financières du monde que pour les pays émergents et d’Afrique. Cette
Unité d’Enseignement (UE) de comptabilité internationale est donc un outil venu à point
nommé dans le contexte actuel de mise en ouvre du système Licence – Master –
Doctorat (LMD).
 La bonne gouvernance au sein des entreprises notamment par une bonne information
des investisseurs constitue également un motif légitime de l’adoption d’un jeu unique
UTILITÉ DE LA COMPTABILITÉ AU SEIN DES ENTREPRISES

 « Qui croit en Dieu aura la vie éternelle ». Par analogie à cette phrase d’évangile,
« celles des entreprises qui croient en la comptabilité comme guide d’évaluation,
comme outil d’information, de mesure de la performance, comme outils de
développement et d’intégration économique des nations, et surtout comme source
d’alerte des dérives ou des crises financières auront la vie éternelle ».

 La comptabilité comme système d’information fournit une information unique et


formalisée à toutes les parties prenantes de l’entreprise. Ces informations
produites sous forme (ou non) de ratios alertes les dirigeants face aux crises
financières susceptibles d’entraîner la faillite de l’entreprise et permettent
également un meilleur contrôle des dirigeants et des performances de l’entreprise.
Ce qui permet, toutes choses étant égale par ailleurs, de diagnostiquer les sources
du mal, de l’éradiquer et donc d’accroître la longévité de l’entreprise.
 
UTILITÉ DE LA COMPTABILITÉ AU SEIN DES ENTREPRISES

 Jacques Greling (2000) disait d’ailleurs : « Heureuses les


sociétés appliquant les bons principes comptables
internationaux, le royaume des marchés sera à elles ». Cette
phrase souligne la nécessité d’universaliser les principes
comptables afin de faciliter : la comparabilité de l’information
entre les entreprises à l’échelle internationale ou mondiale,
l’accès des sociétés aux places financières internationales, etc.

 A ce titre, la question de la normalisation comptable


internationale par rapport aux normes nationales (anglo-
saxonnes, françaises, africaines, étc.) est une préoccupation
importante tant dans les économies nationales, sur les marchés
financiers que chez les professionnels de la comptabilité
UTILITÉ DE L’INFORMATION COMPTABLE

 L’information quelle soit comptable ou non joue un rôle capital


dans la réduction de l’incertitude des agents économiques et
dans l’optimisation de leur choix.
 Dans le processus de gestion de l’entreprise, la comptabilité
comme système d’information joue un rôle central non
seulement dans l’optimisation du comportement des agents
économiques, mais aussi dans la prise des grandes décisions au
niveau de la politique économique et sociale de l’Etat.
 Si la probabilité « p » d’obtenir une information fiable de
l’entreprise par les différents agents économiques est = 1, alors
la probabilité pour la nation d’anticiper les risque et d’optimiser
de façon plus rationnel ses choix tend également vers l’unité.
 Ce qui, toutes choses étant égales par ailleurs,
accroit le potentiel de croissance et de
développement économique et social de cette
nation comme le montre les schémas suivants:
 1) utilité de l’information comptable pour le
développement économique;
 2) utilité de l’information comptable dans le
processus de gestion.
Mise à disposition d’informations comptables et financières
fiables et pertinentes

Réduction de l’incertitude sur le marché des capitaux

Développement du marché des capitaux grâce à :

La qualité de l’information La répartition du risque

Efficacité du marché des capitaux dans l’allocation de ressources


rares

Croissance économique
Production obligatoire de l’information
par les entreprises La première règle de l’économie est de tenir les comptes, le
premier pas qui conduit à la ruine est de les négliger
(Jacques Neker)

Réduction de l’incertitude sur les Marché des capitaux, Marché des


marchés biens et services, marché de travail.

Dirigeants Salariés Clients et fournisseurs


Qualité et pertinence de
L’Etat Autres parties prenantes
l’information : mesure des droits
et des obligations des parties
prenantes

Bonne information de Résolution des conflits Contrôles des opérations, des


l’entreprise et des tiers d’intérêts droits et des obligations

Rôle de contrôle
Aide à la décision, à la
Rôle de la régulation sociale
communication et à la
coordination des tâches
 Le rôle et l’utilité de la comptabilité aussi
bien dans l’entreprise que dans l’économie
en générale, et, surtout, le développement de
la concurrence au niveau international, le
souci pour les investisseurs de disposer
d’une information formalisée comparable à
l’échelle mondiale, marquent de façon
légitime l’ambition mondiale des normes
IAS/IFRS.
« Les chiffres gouvernent le monde et c’est par les
chiffres que l’on sait comment le monde est
gouverné. » B. Colasse (2009);

d’où la nécessité d’harmoniser la production et la


présentation de ce facteur mondiale de la
gouvernance
LA COMPTABILITÉ INTERNATIONALE ET LACA PACIOLI

 Parue dans l’antiquité et formalisée depuis le XVè siècle, notamment par Luca
Pacioli (1494), qui publia en occident le tout premier ouvrage traitant la comptabilité
intitulé « summa de arithmetica, geomitria, proportioni and proportionnaliti » qui
veut dire traité d’arithmétique, de géométrie, des proportions et de la proportionnalité.
 Cet ouvrage consacre pour la première fois la description des méthodes comptables en
vigueur à l’époque et en particulier la méthode d’enregistrement en partie double. La
pratique de la comptabilité va progressivement se généraliser à partir du 19 ème siècle
avec notamment le développement des grandes sociétés et les exigences du cadre
règlementaire (obligation de présenter un bilan, un compte de résultats, bref de
produire et de rendre public des informations).
 L’entreprise en tant que entité sociale, agent économique, doit tenir une comptabilité
obligatoire destinée à son information propre et à l’information de ses partenaires.
Cette comptabilité est appelée comptabilité générale ou financière.
 LUCA Pacioli, l’auteur du premier ouvrage imprimé de la comptabilité, est né en
1447 à Borgo Sansepolcro, province d’Arezzo, petite cité située dans la haute vallée
du Tibre, aux confins de la Toscane et de l’Ombrie. Il est le père fondateur de la règle
comptable de base : la règle de la partie double.
COMPTABILITÉ NATIONALE VERSUS COMPTABILITÉ
INTERNATIONALE
 Le plan comptable général définit la mesure comptable selon trois perspectives
distinctes :
 faire apparaître périodiquement la situation active et passive du patrimoine de
l’entreprise (bilan) ;
 faire apparaître le résultat de la période (compte de résultat ou TSIG);
 faire ressortir l’origine des fonds et leur affectation au cours de l’exercice (TAFIRE).
 Le bilan et le compte de résultat s’articulent autour d’un élément pivot : le résultat qui
exprime en faite la performance de l’entreprise au cours de l’exercice. Cette
perspective du PCG relève de la philosophie comptable continentale (une comptabilité
patrimoniale).

 La normalisation comptable internationale garde, certes, les mêmes perspectives, mais


reste fondamentalement tournée vers les investisseurs (une comptabilité boursière).
Cette logique comptable chère au système anglo-saxon caractérise le système
comptable dans la plus part des pays où le marché financier joue un rôle actif ou très
actif dans l’économie, la gestion et la gouvernance des entreprises
COMPTABILITÉ NATIONALE VERSUS COMPTABILITÉ
INTERNATIONALE
 Avec les stratégies actuelles de croissance externe,
d’internationalisation, délocalisation, de fusion et surtout de
l’interconnexion des marchés, le vœu des investisseurs, des marchés,
des actionnaires et de toutes les autres Parties Prenantes dans
l’entreprise est d’avoir une information formalisé, fiable et
pertinente, comparable d’une société à l’autre, aussi bien sur le plan
national qu’international.

 Les systèmes comptables actuels étant différente d’un pays à l’autre,


d’un espace économique à l’autre ou d’un continent à l’autre, l’étude
des normes internationales permettra de faciliter la lecture et la
compréhension des états financiers produits par les entreprises sur le
plan international.
PLAN DE L’UE
 Pour faciliter cette mise en relief des normes et règles comptables internationales, les deux premiers

chapitres seront consacrés à la présentation des concepts de normalisation et d’harmonisation

comptable, leurs enjeux et les organismes en charge de leur production et de leur suivi. La

normalisation comptable étant basée sur un ensemble de principes et de règles, le troisième chapitre

présentera les principes comptables de base dans les normes IAS/IFRS. Le chapitre quatre

consacrera la gestion des éléments de l’actif (les stocks, les immobilisations, etc.) tandis que le

chapitre cinq consacrera le contenu et la présentation des états comptables et financiers de synthèse.

Le traitement spécifique du coût d’emprunt sera traité au chapitre 6 tandis que la consolidation des

comptes et le regroupement d’entreprises feront l’objet des chapitres 7 et 8. En fin, le chapitre 9

consacrera le traitement de la variation du cours des monnaies et la consolidation des bilans

présentés dans des monnaies différentes. La conclusion sera focalisée sur la problématique de

l’arrimage des normes comptables Africaines aux normes comptables internationales.


CHAPITRE I : LA NORMALISATION ET L’HARMONISATION COMPTABLE : DUALITÉ,
PHILOSOPHIE ET ORGANISMES
 

« c’est parce qu’un langage est commun qu’il possible


de s’entendre et de se comprendre ». Pigé et Paper
(2005)

 Historique de la normalisation comptable

 Définition des concepts de base


1. HISTORIQUE DE LA NORMALISATION COMPTABLE
 

 Antiquité : apparition de la comptabilité

 15ème siècle (en 1494) :formalisation de la comptabilité

 20ème siècle (1909) : émergence de la normalisation de la


comptabilité. Comme la plupart des outils de gestion, c’est aux Etats-
Unis en 1909 que le Conseil de l’Association Américaine des
Comptables Publics (American Association of Public Accountants)
représentant la profession comptable créa un comité chargé de définir
les termes du jargon de la comptabilité et de l’audit (Committee of
Accounting) dirigé à l’époque par M. SEYMOUR WALTON.
1. HISTORIQUE DE LA NORMALISATION COMPTABLE
 1935
: en Grande Bretagne, la London School of Economics associée aux
professionnels comptables crée l’ARA (Accounting Research Association), etc.

 Au cours de la décennie 1940-1950, notamment pendant la seconde


guerre mondiale, deux logiques comptables vont se développer :
 La logique anglo-saxonne : ce modèle s’appuie sur un ensemble de

normes élaborées par des professionnels (notamment aux USA et en


Grande Bretagne). Selon les sources de l’histoire, c’est aux USA
qu’une première normalisation comptable a été mise en place en 1939
sous l’égide du CAP (Committee on Accounting Procedure). Le CAP
(1939-1959) sera remplacé en 1959 par APB (Accounting principles
board) va rapidement conquérir son indépendance vis à vis de
quelques grands cabinets d’expertises comptables et d’audit en
devenant en 1973 le Financial Accounting Standard Board (FASB)
ouvert à plusieurs groupes.  
 La logique continentale (modèle comptable de l’Europe
Continentale) : fondée sur des normes et des règles
comptables édictées par les pouvoirs publics. L’histoire
indique ici que, la France a été le promoteur du modèle
continental, notamment par la création en 1946 (Décret
446-619 du 04 avril) de la Commission de
Normalisation des Comptabilités et par l’approbation en
1947 d’un plan comptable général, le plan comptable
français de 1947, inspiré du plan Allemand de 1937
(plan d’EUGEN SCHMOLEN BACH).
L’on remarque que, la philosophie comptable est différente dans les deux
modèles. Dans le modèle continental, la comptabilité est orientée vers le
patrimoine (Comptabilité Patrimoniale) tandis que dans le modèle anglo-
saxon, elle est orientée vers le marché (Comptabilité Boursière) et donc
vers l’information des investisseurs.
Cette hétérogénéité des procédures et des objectifs rend difficilement
comparable les états financiers produits par les entreprises dans des
différents pays.

 29 juin 1973 : signature à Londres par les représentants des principales


organisations comptables des pays de l’Europe (France, Allemagne,
L’Australie, le Mexique, les Pays Bas, la Grande Bretagne) du Canada,
du Japon, et des USA, la charte de la création d’un organisme
international de normalisation comptable. C’est ainsi que L’IASC
(International Accounting Standards Committee) a été créée et dirigée
pour la première fois par son penseur Monsieur Henry Benson. Elle
avait pour fonction de produire des normes comptables de base qui
seraient acceptées dans le monde entier.
 1993-2000: élaboration et amélioration progressive
d’un dispositif complet de normes

 2001 : reforme de l’IASC suivie de la création


d’une fondation l’IASC et d’un conseil appelé
l’IASB (International Accounting Standards Board).
Désormais, c’est l’IASB qui est chargée de la
normalisation comptable sur le plan international.

 Janvier 2005 : Entrée en vigueur des normes de


l’IASB (modèle international) pour les pays de
l’Europe et les autres pays signataires du traité de
Londres.
 2009: création, suite à la crise financière mondiale de 2009, d’un
conseil de surveillance (Monitoring Board) de l’IASC. Il est
composé des autorités publiques des marchés de capitaux
(représentants, de la commission Européenne, de l’agence du
services financiers du Japon, de la SEC, du comité de Bâle
(comité de surveillance bancaire), etc.). Le conseil de surveillance
est une autorité de contrôle qui a pour rôle de désigner et de
superviser le travail des 22 administrateurs (trustees) de l’IASC,
d’informer les pouvoirs publics de l’effectivité et de la régularité
de leur travail. La création de ce conseil permet ,sur le plan
politique, de résoudre la question de la légitimité démocratique de
l’IASB, en l’offrant un contre pouvoir.
 2009: en juillet 2009, l’IASB publie la norme
comptable spécifique aux PME. Le projet de cette
normalisation spécifique avait été publié en
septembre 2003.

2014: plus de 120 pays du monde ont basculé au


référentiel unique IFRS
2. DÉFINITION DES CONCEPTS

 La normalisation comptable

 L’harmonisation comptable
2.1 La normalisation comptable

La norme est :

 un ensemble de critères concrets ou abstraits permettant de rendre un objet, ou une


production comparable.

 une règle, constituée des principes et des formulations à respecter ; ce sont donc des
instruments de gouvernement « dépolitisés » énoncés de façon explicite, dont la
prolifération marque le mouvement de régulation libérale avec comme objectif, la
recherche d’un agonisme (absence de conflit, terrain d’entente…) au regard d’un
consensus. Ce sont des standards de régulation.

 L’ISO définit la norme comme « un document établi par un consensus et approuvé
par un organe reconnu, qui fournit, pour des usages communs et repérés, des règles,
des lignes directrices ou des caractéristiques, pour des activités ou leurs résultats,
garantissent un niveau d’ordre optimal dans un contexte donné ».

 Une concrétisation de la volonté d’un groupe de définir un référentiel commun,


public et reconnu, facilitant les relations entre les différentes parties prenantes.
La normalisation comptable peut être définie comme :
 l’action tendant à rendre toutes les comptabilités semblables dans leur présentation et
dans leur formulation (action de standardiser des normes comptables) ;
 un processus dynamique qui évolue avec l’environnement national, continental et
mondial des sociétés. C’est une émanation de la puissance économique de chaque État,
de chaque groupe d’États ou d’organisations professionnelles.

Pour Lassègue (1998), « Normaliser c’est établir des règles communes afin d’harmoniser
et d’améliorer les pratiques comptables ». A cet effet, la normalisation internationale
désigne au sens large, un référentiel comptable dont le champ d’application couvre l’espace
territorial de plusieurs États à l’intérieur d’un même continent ou dans plusieurs continents.

Qu’elle soit nationale, continentale ou mondiale, la normalisation comptable consiste à


adopter des principes, des règles, des lois, des formulations, des procédures, des méthodes,
des modèles et des présentations à respecter dans l’enregistrement et le traitement
comptable des opérations, dans la confection et la présentation des documents comptables
et financiers de synthèse.
Types de normalisations :

 La normalisation de fond est à notre avis la première phase du processus

de normalisation. Elle porte sur l’adoption des principes, des procédures,

des conventions et des formulations comptables. Elle doit être assise sur

une source de pensée et en conformité avec l’esprit sur lequel chaque État

fonde son développement économique et social. A ce sujet, elle peut être

influencée par les pouvoirs publics qui, en éditant les lois et les règlements

généraux, leur donne un caractère hiérarchique; par les organismes

professionnels à travers leur puissance et leurs habitudes séculaires ; par les

normes internationales et celles des pays les plus puissants qui offrent des

unités de mesures communes aux sociétés les plus grandes et à celles


Types de normalisations :

La normalisation de forme est intimement liée à

la première. Elle porte sur la fixation et l’adoption

des modèles et des structures de présentation des

états comptables et financiers, de leur contenu, de

l’emplacement de chaque information, sur la

définition des concepts et la classification des


2.2- L’harmonisation comptable

 L’harmonisation est l’action de faire converger les normes comptables en


vigueur dans plusieurs pays ou dans plusieurs contextes économiques.

 Si normalisation et harmonisation sont deux sœurs, la normalisation est


antérieure à l’harmonisation. A l’intérieur d’un pays, lorsqu’on normalise,
on harmonise (la normalisation harmonise les pratiques comptables).

 Entre plusieurs pays ou groupes de pays ayant des normes différentes,


l’harmonisation consiste pour ces différents pays à faire converger, à
homogénéiser leurs normes et leurs règles de tenue de la comptabilité.
Synthèse comparative : les normes internationales,
Françaises, OHADA et les US-GAAP
Objets IAS/IFRS Modèle Anglo-Saxon Modèle (OHADA) Africain

Sources de la normalisation Normes privées indépendantes des Idem Approche privée avec ratification par
pouvoirs publics (P.P) (source privée) (organismes professionnels) les pouvoirs publics
(source privée)
Nombre de référentiels Référentiel unique pour tous les Idem Référentiel unique pour les comptes
acteurs économiques. N.B : ici sauf les sociétés faisant appel individuels et consolidés
public à l’épargne sont tenues de
présenter leurs comptes au public

Logique Logique d’information et de Idem Mixte : à cheval entre la logique


communication (comptabilité internationale et continentale
boursière orientée vers l’information
des investisseurs)
Prééminence Principe de « substance over form » Idem Comme dans les IAS/IFRS
Droit/Economie Préeminance du fond sur la forme. - cas du crédit bail ;
- cas des engagements hors bilan

Lien avec la Fiscalité Lien ombilical avec la fiscalité rompu Lien normes fiscalité rompu Lien non rompu
De nombreuses règles comptables
résultent des dispositions fiscales
Gouvernance Orientation vers les investisseurs Idem Comptabilité orientée vers les
donc, une conception actionnariale de partenaires de l’entreprise : une
la gouvernance conception partenariale de la
gouvernance de l’entreprise
Vision de l’entreprise Économique (juste valeur idem À cheval entre la vision
versus coût historique) économique et la vision
juridique
Organismes chargés et structure Fondation IASC - F.A.S.B (même structure que - OHADA
IASB (conseil central) l’I.A.S.C) - Administration fiscale des
IFRIC (comité - S.E.C (Securities and États parties
d’interprétation) Exchange Commission) organe
SAC (comité de surveillance et du contrôle
consultatif) du marché ; c’est « l’avocat »
IFRIC : international financial de l’investisseur chargé de la
reporting interpretation comity protection de l’épargne
LE JEU DE LA SEC ET DE LA FASB
 La SEC et la FASB influencent fortement la
production des normes par l’IASC/IASB. La
preuve de cette influence est donnée par la forte
convergence entre les normes récentes de l’IASB
et les US-GAAP : L’IAS7 relative aux flux de
trésoreries, les engagements de retraites (IAS 19),
la conversion des devises (IAS 21), la
dépréciation de l’actif (IAS 36), le regroupement
d’entreprise (IFRS 3), etc.
CONCLUSION
 Le tableau précédent montre d’énormes points de convergences entre les normes internationales et
le modèle comptable anglo-saxon. Ces points de convergences et l’adoption en Europe depuis
janvier 2005 des normes IAS/IFRS montrent que la normalisation comptable internationale est un
enjeu actuel face aux systèmes comptables nationaux et aux grands regroupements économiques du
Monde.
 
 La fusion NYSE-EURONEXT en septembre 2007 est une manifestation de l’enjeu de cette
normalisation et des défis qu’elle doit relever :
 Etant donné le plan de convergence entre IASB et FASB (les accords de la NORWALK
(2002));
 Etant donné la fusion entre les bourses européennes (EURONEXT= bourse d’Amsterdam, de
Bruxelles et de Paris) et la plus importante bourse américaine ;
 Etant donné les similitudes constatées entre les normes IAS/IFRS et les normes anglo-saxons ;
 Etant donné la puissance des normes américaines ;
 Etant donné l’adoption par l’Europe depuis 2005 des normes internationales ;
 Les modèles comptables anglo-saxon et international vont converger dans un avenir proche.
 Pour cela, ils constitueront le modèle comptable international le plus puissant et dominant sur la
scène économique mondiale et ceci à côté des modèles comptables nationaux marginaux.
CHAPITRE I I : LES ENJEUX ET LES DÉFIS DE LA
NORMALISATION COMPTABLE INTERNATIONALE IAS/IFRS

- Normes IAS/IFRS : normes a prétention internationale


ou mondiale ?
- Normes IFRS : quel pouvoir et quelle légitimité 
- La question de la stabilité des normes IFRS
- L’enjeu de la légitimité technico - rationnelle de l’IASB 
- La bonne gouvernance des marchés financiers
- Autres enjeux et défis des normes IFRS 
I. NORMES IAS/IFRS : NORMES A PRÉTENTION
INTERNATIONALE OU MONDIALE ?

 La presse économique et les autres medias ne cessent de multiplier des


interrogations sur les enjeux et les défis de la normalisation comptable
IAS/IFRS. La convergence de ces normes internationales, leurs limites et
surtout leur vocation mondiale sont au centre de la plupart des
questionnements.

 Depuis 2000, les perspectives de la création des normes comptables unifiées


utilisables à l’échelle mondiale ont changé, prenant ainsi une vitesse de
croisière. Ces avancées tiennent, d’abord, à la profonde reforme de l’IASC,
avec notamment la création de l’IASB, mais aussi, par la SEC et le FASB. Ces
deux dernières structures n’ont pas caché leur ambition d’influencer l’IASB
afin de rapprocher les normes IFRS des normes Américaines. Devant les
normes Américaines (US-GAAP) que d’aucun prétendait en faire un
référentiel mondial, plus de 100 pays sont aujourd’hui engagés dans
l’utilisation des IFRS (CCA, décembre, 2007 P3-20).
I. NORMES IAS/IFRS : NORMES A PRÉTENTION INTERNATIONALE OU MONDIALE ?

 Cette dynamique est due, entre autres, au rôle


moteur joué par l’Union Européenne, à la
reconnaissance des IFRS sur le marché
Américain notamment grâce aux choix annoncés
par les pays émergeants, en faveur du référentiel
international (Chine, Brésil, Inde, Russie…).
Sans aucune prétention d’être des normes
universelles, le référentiel IFRS est un référentiel
comptable à prétention mondiale.
II. NORMES IFRS : QUEL POUVOIR ET QUELLE LÉGITIMITÉ ?

 Ces questions sont au cœur de la régulation


comptable internationale et de l’information
financière. Ses contours et sa nature sont l’un des
enjeux des IFRS et de l’IASB.

 D’une façon générale l’IASB peut tirer son pouvoir


et sa légitimité, entre autre, de la procédure
itérative et consultative d’adoption de ses normes.
II. NORMES IFRS : QUEL POUVOIR ET QUELLE LÉGITIMITÉ ?

Processus itératif et consultatif d’adoption d’une


norme par l’IASB : «the due process »
1 Identification du sujet

2 Étude comparative des pratiques nationales

3 Consultation de la SAC et constitution d’un comité consultatif (un groupe restreint de la SAC)

4 Rédaction et publication d’un document de discussion pour appel à commentaires

5 Publication d’un projet de norme ou de révision de norme (exposé de sondage). L’objectif de cette étape
est de recueillir les avis et les commentaires de tous les organismes membres de l’IASB.
6 Analyse de commentaires reçus

7 Approbation de la norme

8 Publication définitive de la norme


II. NORMES IFRS : QUEL POUVOIR ET QUELLE LÉGITIMITÉ ?

 Cette procédure (the due process : une procédure rituelle destinée à rendre
transparente l’élaboration des normes) confère certes, aux normes
comptables internationales une certaine légitimité technico-rationnelle ;
Mais, en même temps, elle dévoile son caractère anti-démocratique en
réservant le droit à la parole aux seules détenteurs des ressources
financières et intellectuelles.
 Les injonctions comme celles faites par l’Union Européenne (UE) et le G8
en octobre 2008 suite à la crise financière internationale, demandant à
l’IASB d’amender les normes IAS 39 « instruments financiers » et IFRS 7
« présentation des instruments financiers » indique un retour progressif du
politique dans la normalisation comptable internationale. Cette implication
des organisations politique internationales constitue, d’une part, un contre
pouvoir aux prérogatives des experts de l’IASB et, d’autre part, un début de
solution à sa légitimité démocratique. Cette implication s’est soldé en
janvier 2009 par la création du conseil de surveillance de l’IASC, qui est
une autorité de contrôle et de surveillance.
(discussion avec les étudiants sur l’emprise de cette implication
du politique dans la production des normes comptables
internationales et sur l’indépendance des experts).

 A ce niveau, deux autres enjeux ou défis interpellent l’IASB :


 La viabilité dans la durée d’un système normatif fondé sur
les principes et son universalité.
 Les normes IFRS peuvent –elles briser les contingences
culturelles, fiscales, technologiques qui caractérisent
chaque contexte comptable ?
III. LA QUESTION DE LA STABILITÉ DES NORMES IFRS 

 Les normes IFRS ayant une vocation mondiale, il se pose la question de sa


stabilité. Des dysfonctionnements potentiels liés à l’existence d’un
organisme régulateur peuvent exister. En effet l’existence d’une bureaucratie
ayant pour rôle intrinsèque de rédiger des règles doit continuer à en rédiger
pour pouvoir justifier son existence et son budget annuel. Si la tâche consiste
à rédiger des normes comptables, elle en rédigera, bien évidemment, de plus
en plus, rendant ainsi le code comptable lourd et complexe. L’IASC étant
indépendant, elle doit vivre des ressources provenant de la vente de ses
publications, <<publier ou mourir>> devient alors sa devise. Cette vocation
risque de rendre les normes IFRS instables et complexes et donc
difficilement applicable à l’échelle mondiale.

 L’IASB doit donc relever le défi de la simplicité et de la stabilité des normes


comptables internationales.
IV. L’ENJEU DE LA LÉGITIMITÉ TECHNICO - RATIONNELLE DE
L’IASB 
 L’IASB dispose d’une légitimité technico-rationnelle (liée à son
professionnalisme technique et à l’efficacité de ses résultats ; puisqu’il s’agit
des normes élaborées par les professionnelles de la comptabilité) ; donc d’un
pouvoir normatif qui lui fait jouer, en matière de politique économique
internationale, un rôle pour lequel il n’a pas à priori de légitimité
démocratique. L’absence d’une véritable autorité de tutelle indique, au fait,
que cet organisme international privé est sans contre-pouvoir véritable.
Heureusement que le Conseil de Surveillance a été mis sur pied pour jouer ce
rôle.

 L’IASB doit donc relever le défi de cette légitimité technico – rationnelle,


notamment par une efficacité permanente de ses résultats. Elle ne doit faillir à
quelque niveau que se soit. Mais, elle doit aussi relever le défi d’une légitimité
démocratique (même si la conciliation des deux légitimités est délicate) par le
respect des droits des États - Nations. L’IASB ne doit pas, pour cela, s’ériger
en donneur de leçon aux États - Nations ou aux systèmes comptables
nationaux cohabitant ou non avec le référentiel international.
V- AUTRES ENJEUX ET DÉFIS DES NORMES IFRS

 Une meilleure prise en compte des parties prenantes.


Les normes IFRS sont orientées vers les investisseurs et
non vers l’information de toutes les parties prenantes. Elles
doivent donc, étant donné leur prétention mondiale, gérer
de façon équitable et équilibrée les intérêts de l’ensemble
des parties prenantes, afin de favoriser au sein des
entreprises une gouvernance par les parties prenantes.
 L’homogénéité de l’application des normes
Faut-il accepter ou refuser les adaptations internes ou les variations internes aux
États ?
 La quête de l’universel est-elle possible ?
Malgré les contingences nationales, la résistance des systèmes nationaux, l’IASB
doit se lancer dans une logique d’universalisation de ses normes.
 L’enjeu de la gouvernance mondiale des marchés financiers (MF).
L’enjeu des normes IFRS pose également la problématique de la gouvernance des
marchés financiers et donc du mode de fonctionnement du capitalisme financier
international. En effet, si les normes internationales s’implantent à l’échelle
mondiale, elles joueront un rôle déterminant dans la gouvernance mondiale des
marchés financiers et dans les modes de fonctionnement du capitalisme mondial
(la normalisation comptable internationale est bénéfique pour les entreprises et les
investisseurs. En appliquant un référentiel unique les entreprises rendent faciles le
reporting interne et l’audit; ce qui accroit la transparence et la bonne
gouvernance).
 L’enjeu du vagabondage comptable des entreprises
« Le vagabondage comptable consiste pour une entreprise à choisir à
volonté le référentiel comptable le mieux approprié à ses besoins,
notamment en terme de production et de communication d’information
financière ».

Une entreprise Française cotée sur le NYSE, peut choisir soit le


référentiel Français, soit le référentiel Américain, en fonction de ses
besoins. Elle peut donc produire un résultat qui peut être un bénéfice ou
une perte en fonction du référentiel utilisé, ce qui ne favorise pas la
comparabilité des informations. L’harmonisation IFRS permettra de
mettre un terme à ce comportement comptable
Soit l’exemple suivant de trois sociétés pour illustration de ce comportement comptable des entreprises:

Compte 2001 en million € Normes locales (1) US-GAAP (2) Ecart (3) = (1) – (2)
(résultat)
Deutsche telecom -3454 +523 -3977

B.P.AMOCO +8943 +3996 +4947

Britisch telecom +1612 -1186 +2798

Source : Charlotte DISLE et Christine NOEL (2006)


NB : une entreprise qui a un résultat déficitaire / excédentaire selon les
normes françaises peut rapidement retraiter ses comptes dans la normalisation
Américaines ou internationale et avoir un résultat différent avant publications.
 
D’une façon générale, nous voyons que la
normalisation comptable internationale est un
enjeu majeur sur plusieurs plans et à plusieurs
niveaux. Sa mise en œuvre, si elle se réalise à
l’échelle mondiale, apportera des solutions à
d’énormes questions comptables en suspens ;
mais ne pourra-t-elle pas en créer d’autres ?
 
LES OBJECTIFS DE L’IASB

Développer un jeu unique de


norme à l’échelle mondiale et
promouvoir leur application
rigoureuse.
Prendre en compte les besoins
des entreprises en fonction de
leur taille et autres spécificités.
Promouvoir et faciliter
l’adoption des IFRS par la
convergence des référentiels
nationaux avec les IFRS (PME).
promouvoir la transparence et
la bonne gouvernance des
marchés.
LES SIX RAISONS D’UNE NORMALISATION SPÉCIFIQUE AUX PME

 L’application homogène et cohérente de normes d’informations


financières au plan international améliore l’efficacité de
l’allocation des ressources et diminue le coût du capital. Ce
avantage doit également être étendu aux PME.

 Les institutions bancaires, dont les décisions d’octroi de crédits


s’appuient largement sur l’analyse des états financiers,
enregistrent une part croissante de leurs activités à
l’international. L’adoption d’une moule unique de production
de ces états financiers aussi bien par les entreprises (PME ou
GE cotées) reste un atout mutuel pour les banques et leurs
clients.
 Les sociétés de capital-risque investissement
également dans les PME au-delà des frontières
nationales.
 De nombreuses PME ont des actionnaires
étrangers qui doivent s’appuier sur les états
financiers produits par la PME pour prendre des
décisions.
 L’accroissement des échanges internationaux
conduit à devoir apprécier le devenir des relations
d’affaires sur la base de l’information financière
produite par les partenaires commerciaux.
 Enfin, l’homogénéisation du langage des affaires
et des normes de production et de diffusion de
l’information comptable et financière s’est avérée
indispensable pour la PME et ses partenaires
commerciaux ou financiers, nationaux ou
internationaux.
CHAPITRE 3 : LA PRÉSENTATION DES PRINCIPES COMPTABLES
FONDAMENTAUX DE L’IASB

I. Les principes comptables de base de l’IASB

II. Du coût historique à la juste valeur : une


infraction au principe de prudence
CHAPITRE 3 : La présentation des principes comptables
fondamentaux de l’IASB

Le droit comptable est constitué de l ‘ensemble des règles applicables en


matière de tenue des comptes. Il garanti la fiabilité de l’information des tiers en
imposant un cadre comptable, c’est-à-dire un ensemble de principes fondamentaux
et de mode d’organisation.
Aux USA, ces principes sont regroupés sous le nom de « US-GAAP » (United
States- Generally Accepted Accounting Principles). Les US-GAAP constituent
aujourd’hui le fondement international du droit comptable.
Sur le plan international, le droit comptable a plusieurs sources :
 le FASB (Financial Accounting Standard Board) organe américain chargé
de la normalisation comptable.
 Le Security and Exchange Commission (SEC) organisme américain de
contrôle des opérations de bourses (influence directe et indirecte à travers
la FASB)
 IASC/IASB (International Accounting Standards Committee)
 Des organismes et associations professionnelles de l’audit et de
Dans le cadre de l’Europe continental;
 Le Conseil National de la Comptabilité (CNC);
 L’Ordre des Experts comptables (OEC) ;
 Le Comité de la Régulation Comptable (CRC) ;
 La commission des Opérations de Bourse (COB) ;
 La Compagnie Nationale des Commissaires aux comptes (CNCC) ;
 La commission européenne ;
 Etc.

Ces différentes sources influencent l’élaboration des principes et des méthodes


imposables en matière comptable à toutes les entreprises appliquant les normes de
l’lASB.
I. LES PRINCIPES COMPTABLES DE BASE DE L’IASB

 La nature et les objectifs des états financiers ;


 Les caractéristiques qualitatives des états
financiers ;

 L’évaluation des éléments de l’actif et du passif 


I.1. Objectifs et nature des états financiers 
Les états financiers produits par les entreprises doivent fournir une information fiable
et pertinente sur la situation financière, la performance et l’évolution de la situation
financière de l’entreprise. Les états financiers produits exigés par l’IASB sont les
suivants :
 un bilan ;

 un compte de résultat ;

 un tableau de variation de la situation financière (tableau de flux de trésorerie ou


tableau emplois- ressources) ;
 Un état indiquant la variation des capitaux propres

 les notes annexes et tout autres documents explicatifs habituellement mis à


disposition et publiés une fois par an et qui fait l’objet d’un rapport par un auditeur
(rapport de gestion par exemple).

 D’une façon générale, la comptabilité doit être tenue sur la base du principe de la
partie double et doit donner une image fidèle des comptes, des performances et de la
situation financière de l’entreprise.
I.2. Les caractéristiques qualitatives des états financiers

 Les états financiers sont préparés et présentés sur la


base de la comptabilité d’engagement (selon cette
base, les effets des transactions et autres événements
sont comptabilisés quand ils se produisent (et non
lorsque intervient la trésorerie ou l’équivalent de
trésorerie qu’ils engendrent) et ils sont enregistrés
dans les livres comptables et présentés dans les états
financiers des exercices auxquels ils se rattachent) ;
et le principe de la continuité de l’exploitation.
I.2. Les caractéristiques qualitatives des états financiers

Les principes comptables internationaux sont au nombre de 14 à savoir :


 La prééminence de la substance sur la forme  ;

 La séparation des exercices ou principe d’indépendance des exercices ;

 La prudence ;

 Le cout historique ;

 La permanence des méthodes   ;

 La non compensation ;

 La pertinence de l’information ;

 L’importance significative  ;

 La clarté  ;

 La fiabilité ;

 La rapidité  ;

 L’intelligibilité  ;

 La neutralité  ;

 Le cout raisonnable .
I.2. Les caractéristiques qualitatives des états financiers

 La comptabilité en générale doit être tenue dans un esprit de transparence. Les


informations doivent être présentées et communiquées clairement sans intension de
dissimuler la réalité derrière les apparences. Cette transparence suppose deux principes
implicites :
 le principe de régularité; c’est-à-dire la conformité aux règles et aux procédures en
vigueur ;
 le principe de sincérité: c’est-à-dire l’application de bonne foi des règles et procédures.

 D’une manière générale, une comptabilité donne une image fidèle de la situation de
l’entreprise si et seulement si elle est régulière et sincère.

 La régularité et la sincérité des informations regroupées dans les états financiers annuels de
l’entreprise résultent d’une description adéquate, loyale, claire, précise et complète des
événements, opérations et situations se rapportant à l’exercice.
II. DU COÛT HISTORIQUE À LA JUSTE VALEUR : une infraction au
principe de prudence

 L’article 35 de l’acte uniforme du droit comptable OHADA oblige comme


dans les normes IAS les entreprises à respecter le principe de coût
historique. Tout comme celui de la partie double, le principe du coût
historique est l’un des fondements du modèle comptable classique. Il
conditionne, en convergence avec le respect des principes de prudence
et de continuité de l’exploitation, la mesure de la richesse et du revenu de
l’entreprise par la comptabilité financière.

 Dans l’OHADA, il reste le fondement de la mesure comptable des


résultats et de l’évaluation du patrimoine. L’IASB, en conformité avec le
FASB, rend son application optionnelle en lui substituant le concept de la
juste valeur (fair value).
II. DU COÛT HISTORIQUE À LA JUSTE VALEUR : une infraction au
principe de prudence

 Cette notion pose des problèmes tant au niveau de sa compréhension


qu’au niveau de la stabilité de la situation financière des entreprises. La
juste valeur est un concept générique plus large que celui du coût
historique. Elle désigne pour un actif quelconque, soit son prix sur un
marché (ou coût de marché), soit sa valeur d’échange, soit la valeur
actuelle des avantages futurs qu’il pourra apporter à l’entreprise (je
parlerai ici du coût économique). Elle peut également désigner une valeur
théorique dérivée d’un modèle mathématique parfois interne à l’entité.
 L’absence d’un modèle unanimement accepté peut occasionner des
manipulations de résultats et des capitaux propres. Comment prévenir et
contrecarrer par exemple le comportement pessimiste ou optimiste qui
influence automatiquement les capitaux propres et les résultats.
QUE DIT LA NORME IFRS 13: « FAIT VALUE MEASUREMENT »

 En 2011, l’IASB et la FASB, dans le cadre de leur plan de


convergence ont publié la norme sus indiquée relative à la
détermination de la juste valeur d’un actif ou d’un passif.
Cette norme est entrée en vigueur pour compter du
premier janvier 2013.
 « la juste valeur est le prix qui serait reçu pour vendre un
actif, ou payé pour transférer un passif (prix de sortie),
lors d’une transaction normale entre des intervenants du
marché à la date d’évaluation. »
 Comment déterminer concrètement le JV?
QUELQUES PRÉCISIONS RELATIVE À LA DÉTERMINATION DE LA
JV
 La JV est déterminée en tenant compte:

1) des caractéristiques spécifiques de l’actif ou du passif (état de l’actif, son


utilisation, le lieu ou il se trouve, etc.,
2) du marché de la transaction: le marché de la transaction doit être le marché
principal de l’actif (celui sur lequel on observe le volume et le niveau d’activité les
plus élevés pour l’actif ou pour le passif), à défaut, le marché le plus avantageux
(celui qui maximiserait le montant qui serait reçu pour vendre l’actif ou qui
minimiserait le montant qui serait payé pour transférer le passif),
 - du comportement rationnel des intervenants qui agissent dans leur meilleur

intérêt économique,
 - aux techniques d’évaluation utilisées: priorité aux données observables,

 Etc.

 Malgré cette publication de la norme IFRS 13, la juste valeur reste un concept
élastique dans le modèle comptable international.
II. DU COÛT HISTORIQUE À LA JUSTE VALEUR : une infraction au
principe de prudence

 Le coût historique et la juste valeur ne peuvent être justement et


identiquement appréciés que dans un contexte de stabilité des prix
et de la monnaie. Dans le cas contraire, la juste valeur suscite une
certaine volatilité des résultats et des capitaux propres due aux
plus-values latentes enregistrées. Ce qui est une infraction au
principe de prudence. Le coût historique converge bien avec
l’esprit du SYSCOHADA d’une comptabilité à orientation
patrimoniale tout comme en France. La juste valeur quant à elle,
est une remise en cause fondamentale de ce principe et de celui de
prudence. Cependant, elle corrobore la philosophie des normes
internationales et des US-GAAP fondées sur une comptabilité
orientée marché.
 En fait, la « fair value » est une démarche optionnelle qui se
justifie lorsque les activités sont négociées en continue sur un
marché de concurrence. Elle s’insère dans la logique de la
stratégie d’évaluation, de fusion et d’acquisition des entreprises.
Dans ces cas particuliers, chaque acteurs est égoïste et cherche à
empocher la totalité de la plus-value (ou à se désengager
totalement de la perte) générée par le dynamisme du marché. Dans
l’hypothèse de continuité de l’exploitation, elle contrevient bien
au principe de prudence Comme le note Matherat (2003),
« valoriser tous les titres et instruments financiers (…) à leur
valeur de marché contrevient au principe de prudence dans la
mesure où certaines plus-values potentielles ainsi calculées
peuvent s’avérer totalement illusoire ». Dans le même sens, si les
marchés ne sont pas efficients, il y va de soi que, la réévaluation
au prix du marché ou à la valeur actuelle des avantages futurs
reste assaisonnée d’une dose sacrée de subjectivité.
 Dans le contexte actuel de diversité des approches, le législateur
a crée la norme IFRS 13 qui vise à homogénéiser les pratiques.
Cette norme définit la juste valeur comme « le prix qui serait
reçu à l’occasion de la vente d’un actif, ou le prix qui serait payé
pour transférer une dette dans le cadre d’une opération conclue à
des conditions normales par des intervenants de marchés à la date
d’évaluation ». Il s’agit d’un prix implicite, ou de sortie d’une
opération de vente sur un marché principal ou sur le marché le
plus avantageux (vente à la casse, liquidation judiciaire exclut).
Les précisions apportées par la norme IFRS 13 ne met en aucun
cas un terme à ce conflit coût historique – juste valeur dans
l’évaluation de certains éléments du Bilan et dans la production
d’information en annexe (voir RFC N°444 juin 2011).
 On peut donc noter que, les divergences d’application
des principes comptables entre l’OHADA et l’IASB
relèvent des divergences de philosophie comptable.

 NB : On peut noter ici que les principes comptables


africains et français sont orientés vers la recherche
de l’image fidèle du patrimoine, des comptes et des
performances des entreprises ; tandis que ceux de
l’IASB et de la FASB sont orientés vers la
production d’une information fiable et pertinente à
destination du marché et des investisseurs.

Vous aimerez peut-être aussi