Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
MASTER 1
COMPTABILITÉ – FINANCE
Présenté Par : Pr. FEUDJO JULES ROGER
Agrégé des Universités en Sciences de Gestion
Objectifs et contenu de l’UE
Les notions de normalisation et d’harmonisation comptable internationale;
La philosophie comptable dans les différents systèmes comptables
(international, anglo-saxon, français et africain) et les organismes en charge
d’élaboration et/ou d’harmonisation de ces normes ;
Les enjeux de la normalisation et de l’harmonisation comptable internationale ;
Les principes comptables internationaux IAS/IFRS et les US - GAAP;
Les méthodes comptables internationales ;
La présentation et le contenu des états financiers dans les normes IAS/IFRS ;
Convergences et divergences entre les normes internationales et les normes de
l’OHADA ;
Discussions sur les concepts et les principes comptables en conflit: juste-valeur,
coût historique, principe de prudence, etc.…..
BIBLIOGRAPHIE
comptabilité internationale comme l’application d’un jeu unique de normes de tenue des
comptes et d’élaboration des états financiers à l’échelle internationale à savoir : les normes
Au cours des quinze dernières années, des efforts considérables ont été
« Qui croit en Dieu aura la vie éternelle ». Par analogie à cette phrase d’évangile,
« celles des entreprises qui croient en la comptabilité comme guide d’évaluation,
comme outil d’information, de mesure de la performance, comme outils de
développement et d’intégration économique des nations, et surtout comme source
d’alerte des dérives ou des crises financières auront la vie éternelle ».
Croissance économique
Production obligatoire de l’information
par les entreprises La première règle de l’économie est de tenir les comptes, le
premier pas qui conduit à la ruine est de les négliger
(Jacques Neker)
Rôle de contrôle
Aide à la décision, à la
Rôle de la régulation sociale
communication et à la
coordination des tâches
Le rôle et l’utilité de la comptabilité aussi
bien dans l’entreprise que dans l’économie
en générale, et, surtout, le développement de
la concurrence au niveau international, le
souci pour les investisseurs de disposer
d’une information formalisée comparable à
l’échelle mondiale, marquent de façon
légitime l’ambition mondiale des normes
IAS/IFRS.
« Les chiffres gouvernent le monde et c’est par les
chiffres que l’on sait comment le monde est
gouverné. » B. Colasse (2009);
Parue dans l’antiquité et formalisée depuis le XVè siècle, notamment par Luca
Pacioli (1494), qui publia en occident le tout premier ouvrage traitant la comptabilité
intitulé « summa de arithmetica, geomitria, proportioni and proportionnaliti » qui
veut dire traité d’arithmétique, de géométrie, des proportions et de la proportionnalité.
Cet ouvrage consacre pour la première fois la description des méthodes comptables en
vigueur à l’époque et en particulier la méthode d’enregistrement en partie double. La
pratique de la comptabilité va progressivement se généraliser à partir du 19 ème siècle
avec notamment le développement des grandes sociétés et les exigences du cadre
règlementaire (obligation de présenter un bilan, un compte de résultats, bref de
produire et de rendre public des informations).
L’entreprise en tant que entité sociale, agent économique, doit tenir une comptabilité
obligatoire destinée à son information propre et à l’information de ses partenaires.
Cette comptabilité est appelée comptabilité générale ou financière.
LUCA Pacioli, l’auteur du premier ouvrage imprimé de la comptabilité, est né en
1447 à Borgo Sansepolcro, province d’Arezzo, petite cité située dans la haute vallée
du Tibre, aux confins de la Toscane et de l’Ombrie. Il est le père fondateur de la règle
comptable de base : la règle de la partie double.
COMPTABILITÉ NATIONALE VERSUS COMPTABILITÉ
INTERNATIONALE
Le plan comptable général définit la mesure comptable selon trois perspectives
distinctes :
faire apparaître périodiquement la situation active et passive du patrimoine de
l’entreprise (bilan) ;
faire apparaître le résultat de la période (compte de résultat ou TSIG);
faire ressortir l’origine des fonds et leur affectation au cours de l’exercice (TAFIRE).
Le bilan et le compte de résultat s’articulent autour d’un élément pivot : le résultat qui
exprime en faite la performance de l’entreprise au cours de l’exercice. Cette
perspective du PCG relève de la philosophie comptable continentale (une comptabilité
patrimoniale).
comptable, leurs enjeux et les organismes en charge de leur production et de leur suivi. La
normalisation comptable étant basée sur un ensemble de principes et de règles, le troisième chapitre
présentera les principes comptables de base dans les normes IAS/IFRS. Le chapitre quatre
consacrera la gestion des éléments de l’actif (les stocks, les immobilisations, etc.) tandis que le
chapitre cinq consacrera le contenu et la présentation des états comptables et financiers de synthèse.
Le traitement spécifique du coût d’emprunt sera traité au chapitre 6 tandis que la consolidation des
présentés dans des monnaies différentes. La conclusion sera focalisée sur la problématique de
CHAPITRE I : LA NORMALISATION ET L’HARMONISATION COMPTABLE : DUALITÉ,
PHILOSOPHIE ET ORGANISMES
La normalisation comptable
L’harmonisation comptable
2.1 La normalisation comptable
La norme est :
une règle, constituée des principes et des formulations à respecter ; ce sont donc des
instruments de gouvernement « dépolitisés » énoncés de façon explicite, dont la
prolifération marque le mouvement de régulation libérale avec comme objectif, la
recherche d’un agonisme (absence de conflit, terrain d’entente…) au regard d’un
consensus. Ce sont des standards de régulation.
L’ISO définit la norme comme « un document établi par un consensus et approuvé
par un organe reconnu, qui fournit, pour des usages communs et repérés, des règles,
des lignes directrices ou des caractéristiques, pour des activités ou leurs résultats,
garantissent un niveau d’ordre optimal dans un contexte donné ».
Pour Lassègue (1998), « Normaliser c’est établir des règles communes afin d’harmoniser
et d’améliorer les pratiques comptables ». A cet effet, la normalisation internationale
désigne au sens large, un référentiel comptable dont le champ d’application couvre l’espace
territorial de plusieurs États à l’intérieur d’un même continent ou dans plusieurs continents.
des conventions et des formulations comptables. Elle doit être assise sur
une source de pensée et en conformité avec l’esprit sur lequel chaque État
influencée par les pouvoirs publics qui, en éditant les lois et les règlements
normes internationales et celles des pays les plus puissants qui offrent des
Sources de la normalisation Normes privées indépendantes des Idem Approche privée avec ratification par
pouvoirs publics (P.P) (source privée) (organismes professionnels) les pouvoirs publics
(source privée)
Nombre de référentiels Référentiel unique pour tous les Idem Référentiel unique pour les comptes
acteurs économiques. N.B : ici sauf les sociétés faisant appel individuels et consolidés
public à l’épargne sont tenues de
présenter leurs comptes au public
Lien avec la Fiscalité Lien ombilical avec la fiscalité rompu Lien normes fiscalité rompu Lien non rompu
De nombreuses règles comptables
résultent des dispositions fiscales
Gouvernance Orientation vers les investisseurs Idem Comptabilité orientée vers les
donc, une conception actionnariale de partenaires de l’entreprise : une
la gouvernance conception partenariale de la
gouvernance de l’entreprise
Vision de l’entreprise Économique (juste valeur idem À cheval entre la vision
versus coût historique) économique et la vision
juridique
Organismes chargés et structure Fondation IASC - F.A.S.B (même structure que - OHADA
IASB (conseil central) l’I.A.S.C) - Administration fiscale des
IFRIC (comité - S.E.C (Securities and États parties
d’interprétation) Exchange Commission) organe
SAC (comité de surveillance et du contrôle
consultatif) du marché ; c’est « l’avocat »
IFRIC : international financial de l’investisseur chargé de la
reporting interpretation comity protection de l’épargne
LE JEU DE LA SEC ET DE LA FASB
La SEC et la FASB influencent fortement la
production des normes par l’IASC/IASB. La
preuve de cette influence est donnée par la forte
convergence entre les normes récentes de l’IASB
et les US-GAAP : L’IAS7 relative aux flux de
trésoreries, les engagements de retraites (IAS 19),
la conversion des devises (IAS 21), la
dépréciation de l’actif (IAS 36), le regroupement
d’entreprise (IFRS 3), etc.
CONCLUSION
Le tableau précédent montre d’énormes points de convergences entre les normes internationales et
le modèle comptable anglo-saxon. Ces points de convergences et l’adoption en Europe depuis
janvier 2005 des normes IAS/IFRS montrent que la normalisation comptable internationale est un
enjeu actuel face aux systèmes comptables nationaux et aux grands regroupements économiques du
Monde.
La fusion NYSE-EURONEXT en septembre 2007 est une manifestation de l’enjeu de cette
normalisation et des défis qu’elle doit relever :
Etant donné le plan de convergence entre IASB et FASB (les accords de la NORWALK
(2002));
Etant donné la fusion entre les bourses européennes (EURONEXT= bourse d’Amsterdam, de
Bruxelles et de Paris) et la plus importante bourse américaine ;
Etant donné les similitudes constatées entre les normes IAS/IFRS et les normes anglo-saxons ;
Etant donné la puissance des normes américaines ;
Etant donné l’adoption par l’Europe depuis 2005 des normes internationales ;
Les modèles comptables anglo-saxon et international vont converger dans un avenir proche.
Pour cela, ils constitueront le modèle comptable international le plus puissant et dominant sur la
scène économique mondiale et ceci à côté des modèles comptables nationaux marginaux.
CHAPITRE I I : LES ENJEUX ET LES DÉFIS DE LA
NORMALISATION COMPTABLE INTERNATIONALE IAS/IFRS
3 Consultation de la SAC et constitution d’un comité consultatif (un groupe restreint de la SAC)
5 Publication d’un projet de norme ou de révision de norme (exposé de sondage). L’objectif de cette étape
est de recueillir les avis et les commentaires de tous les organismes membres de l’IASB.
6 Analyse de commentaires reçus
7 Approbation de la norme
Cette procédure (the due process : une procédure rituelle destinée à rendre
transparente l’élaboration des normes) confère certes, aux normes
comptables internationales une certaine légitimité technico-rationnelle ;
Mais, en même temps, elle dévoile son caractère anti-démocratique en
réservant le droit à la parole aux seules détenteurs des ressources
financières et intellectuelles.
Les injonctions comme celles faites par l’Union Européenne (UE) et le G8
en octobre 2008 suite à la crise financière internationale, demandant à
l’IASB d’amender les normes IAS 39 « instruments financiers » et IFRS 7
« présentation des instruments financiers » indique un retour progressif du
politique dans la normalisation comptable internationale. Cette implication
des organisations politique internationales constitue, d’une part, un contre
pouvoir aux prérogatives des experts de l’IASB et, d’autre part, un début de
solution à sa légitimité démocratique. Cette implication s’est soldé en
janvier 2009 par la création du conseil de surveillance de l’IASC, qui est
une autorité de contrôle et de surveillance.
(discussion avec les étudiants sur l’emprise de cette implication
du politique dans la production des normes comptables
internationales et sur l’indépendance des experts).
Compte 2001 en million € Normes locales (1) US-GAAP (2) Ecart (3) = (1) – (2)
(résultat)
Deutsche telecom -3454 +523 -3977
un compte de résultat ;
D’une façon générale, la comptabilité doit être tenue sur la base du principe de la
partie double et doit donner une image fidèle des comptes, des performances et de la
situation financière de l’entreprise.
I.2. Les caractéristiques qualitatives des états financiers
La prudence ;
Le cout historique ;
La non compensation ;
La pertinence de l’information ;
L’importance significative ;
La clarté ;
La fiabilité ;
La rapidité ;
L’intelligibilité ;
La neutralité ;
Le cout raisonnable .
I.2. Les caractéristiques qualitatives des états financiers
D’une manière générale, une comptabilité donne une image fidèle de la situation de
l’entreprise si et seulement si elle est régulière et sincère.
La régularité et la sincérité des informations regroupées dans les états financiers annuels de
l’entreprise résultent d’une description adéquate, loyale, claire, précise et complète des
événements, opérations et situations se rapportant à l’exercice.
II. DU COÛT HISTORIQUE À LA JUSTE VALEUR : une infraction au
principe de prudence
intérêt économique,
- aux techniques d’évaluation utilisées: priorité aux données observables,
Etc.
Malgré cette publication de la norme IFRS 13, la juste valeur reste un concept
élastique dans le modèle comptable international.
II. DU COÛT HISTORIQUE À LA JUSTE VALEUR : une infraction au
principe de prudence