Vous êtes sur la page 1sur 122

IHEC Carthage

Lecture des états financiers

Préparé par
Mme Neila BOULILA
Professeur en comptabilité
neila_boulila@yahoo.fr
Objectifs
2

A l’issue de ce chapitre, les étudiants seraient capable de :


 Apprécier la fiabilité et la pertinence de l’information financière
véhiculée à travers les états financiers ;
 Etre capable de répondre aux questions suivantes :
✓ y’a-t-il une seule vérité des comptes ?
✓ Les normes comptables sont elles neutres ?
✓ Comment les banques nettoient leurs comptes ?
✓ Comment le banquier lit les états financiers des entreprises
désireuses de s’endetter ? Peut il se fier à leurs comptes présentés?
✓ Les banques gèrent elles leurs résultats ou leurs capitaux
propres ?
✓ Les techniques de manipulations des données comptables.
Objectifs
3

A l’issue de ce cours, vous serez capable de :

 Maitriser les différentes formes des manipulations comptables ;


 Etudier les spécificités de la gestion des données comptables dans
le secteur bancaire ;
 Etudier les principaux montages comptables et financiers
 Exposer les techniques comptables et les décisions de gestion ayant
pour effet d’améliorer les ratios de liquidité et de capitaux propres
des banques.
La comptabilité financière ?
4

 La comptabilité est un système d’organisation de l’information


financière permettant de saisir, classer, enregistrer des données
chiffrées et de présenter des états financiers reflétant une image
fidèle du patrimoine, de la situation financière et du résultat de
l’entité à la date de clôture de l'exercice comptable.

 Elle doit respecter les principes qui conditionnent les règles et


méthodes comptables utilisées par les entreprises afin d’atteindre les
objectifs d’image fidèle, de régularité et de sécurité.

 Elle a pour objectif de fournir des informations financières


répondant aux besoins des différents utilisateurs des états
financiers.
La comptabilité financière est-elle neutre ?
5

 La comptabilité financière censée être un système neutre


d’appréciation des résultats et du patrimoine d’une entreprise n’est
pas si « neutre » que l’on pense.

 Au croisement d’une science exacte (mathématique) et d’une


science sociale (droit), la comptabilité financière laisse aux
dirigeants des marges substantielles d’interprétation. Il n’est
pratiquement pas de compte qui ne peut être interprété et, par voie
de conséquence, « maquillé ».

 Depuis la faillite d’Enron, passant par les scandales de Parmalat


et WorldCom jusqu’à l’effondrement de Lehman Brothers, jamais la
comptabilité n’a été aussi pointée du doigt ni victime de sa propre
image.
L’émergence des recherches en comptabilité financière
6

La recherche en comptabilité financière a connu de profondes


mutations au cours des dernières décennies.

 À partir de la fin des années 1960, la recherche comptable, a


progressivement évolué vers une approche empirique.

 Watts et Zimmerman (1978, 1979 et 1986) ont développé un


courant de recherche « Positive Accounting Theory » qui se
proposait d’expliquer les pratiques observées et de prédire les choix
comptables effectués par les dirigeants.
C’est quoi le problème de la comptabilité ?
7

Les actionnaires étaient les premiers à en avoir largement profité.


La manipulation des chiffres pour dégager des bénéfices fictifs leur a
permis de toucher de gros dividendes et de réaliser des plus values
substantielles. Ils ont instauré un système implacable qui s’est
retourné violemment contre eux :

 La psychose du cours de bourse et les fortes pressions qu’ils


exercent sur les managers pour accroître les résultats a conduit ces
derniers à prendre quelques libertés avec la présentation de leurs
comptes financiers ;
C’est quoi le problème de la comptabilité ?
8

 En vue de s’assurer que les managers ne poursuivent pas d’autres


stratégies que la maximisation du profit économique, les
actionnaires ont mis en place des systèmes de rémunération indexés
sur le cours de l’action de l’entreprise. Ce faisant, ils ont donné
naissance à une pratique boursière redoutable, connue sous le nom
du « pump and dump ». Elle consiste, en maquillant les comptes, a
annoncé des résultats qui dépassent les prévisions du marché, faire
monter artificiellement les cours (pump) et vendre les actions
détenues au plus haut (dump), réalisant au passage des plus values
généreuses.

 Les opérations de haut de bilan (introduction en bourse, fusion


acquisition, cession, financement externe,…) sont également des
occasions propices pour se montrer créatif en comptabilité.
Discussion
9

 Q1 : L’information communiquée est elle fiable ?

 Q2 : À quelle information comptable dois-je me fier lorsque vient le temps


de porter un jugement sur la santé financière d’une entreprise ?

 Q3: La comptabilité est elle victime ou coupable ?


Définition de l’information financière
10

Une information est un :

 « Elément de connaissance susceptible d’être représenté à l’aide de


conventions pour être conservé, traité ou communiqué » (Dictionnaire de
français LAROUSSE).

 L’information objective n’existe pas entant qu’ensemble de


renseignements disponibles sur une question donnée à un moment
donné. L’information est toujours plus ou moins ciblée et présentée
par quelqu’un ou dans un cadre qui lui donne un sens.
Définition de l’information financière
11

 L'information financière est souvent la seule source disponible


pour un analyste externe, d'où l'importance de disposer d'une
information détaillée reflétant la réalité économique de l'entreprise
(Verniman)
 En Tunisie, comme dans la plupart des pays, il existe une
obligation légale d'établir des comptes annuels, réguliers et sincères
donnant une image fidèle du patrimoine, de la situation financière
et du résultat de l'entreprise.
 Les éléments essentiels de l'information financière sont : le bilan,
l’état de résultat, l’état de flux de trésorerie et les notes aux états
financiers.
Définition de l’information financière
12

Documents Journal Grand-livre Balance générale


des comptes
Pièces comptables Raisonnement

Etats financiers

Procédure d'enregistrement comptable


Les principes comptables généralement admis
13

 Pour le SCE 97, aux termes du § 13 de la NCG consacrée aux


considérations pour l'élaboration et la présentation des états
financiers, les principes comptables généralement admis englobent :

✓ les concepts fondamentaux définis par le cadre conceptuel


représentant une source première des principes comptables
généralement admis en Tunisie.
✓ les règles, méthodes et procédés énoncés dans les normes

comptables ;
✓ la doctrine englobe notamment les avis, prises de position et

explications du conseil National de la Comptabilité, de


l'International Accounting Standards Board, des Ordres des
Experts-Comptables et des autres sources du référentiel comptable
tels que les manuels, revues comptables et publications faisant
autorité.
Les composantes des états financiers
14

 Le bilan fournit l'information sur la situation financière de


l'entreprise et particulièrement sur les ressources économiques
qu'elle contrôle ainsi que sur les obligations et les effets des
transactions, événements et circonstances susceptibles de modifier
les ressources et les obligations (§ 79 Cadre conceptuel de la
comptabilité).

 Les ressources économiques, obtenues ou contrôlées,


correspondent aux actifs alors que les obligations correspondent aux
passifs qui, avec les capitaux propres constituent la structure
financière de l'entreprise.

 Les éléments inclus dans le bilan sont par conséquent les actifs,
les passifs et les capitaux propres.
Les composantes des états financiers
15

L'état de résultat fournit des renseignements sur la performance


de l'entreprise.

 L'information sur la performance est utile pour évaluer la


rentabilité de l'entreprise et sa capacité à générer des flux de
trésorerie à partir des ressources qu'elle contrôle. Elle est aussi utile
pour évaluer l'efficacité avec laquelle l'entreprise a utilisé ses
ressources et sa capacité à employer des ressources
supplémentaires.
Les composantes des états financiers
16

 L'état des flux de trésorerie renseigne sur la manière avec laquelle


l'entreprise a obtenu et dépensé des liquidités à travers ses activités
d'exploitation, de financement et d'investissement et à travers d'autres
facteurs affectant sa liquidité et sa solvabilité.
Les composantes des états financiers
17

 Les notes aux états financiers d'une entreprise doivent :

✓ informer sur les bases retenues pour l'élaboration des états


financiers et sur les choix particuliers de principes comptables
adoptés afférents aux transactions et événements les plus
significatifs ;

✓ divulguer et motiver les cas de non respect des normes comptables


tunisiennes dans l'élaboration des états financiers ;

✓ fournir des informations supplémentaires ne figurant pas dans le


corps des états financiers eux-mêmes et qui sont de nature à favoriser
une présentation fidèle.
Les composantes des états financiers
18

 Les notes aux états financiers comprennent les informations détaillant et


analysant les montants figurant dans le corps du bilan, de l'état de résultat
et de l'état de flux de trésorerie ainsi que des informations supplémentaires
qui sont utiles aux utilisateurs tels que les engagements et les passifs
éventuels. Elles comprennent les informations dont les normes comptables
tunisiennes requièrent la publication et d'autres informations qui sont de
nature à favoriser la pertinence.
Limites des états financiers
19

Les états financiers n'ont pas pour vocation de fournir la totalité


des informations dont les utilisateurs ont besoin pour leurs prises de
décisions ou leur évaluation de la réédition de comptes.

Ils constituent la composante centrale des informations requises


pour ces fins.

 Néanmoins, ils ne sont pas les seuls mesures utiles sur l'entité.
Des informations supplémentaires qui s'appuient sur des
informations hors du cadre des états financiers complètent et
enrichissent la pertinence de l'information financière utile à la prise
de décision des investisseurs à risque. Dans ce contexte, les besoins
des utilisateurs amènent à aller au delà de l'information fournie par
les états financiers vers le reporting financier.
Informations non financières
20

 D’après le paragraphe 83 du CC: « D'autres informations


financières et non financières, dont la publication est de nature à
rendre plus utile l'information pourraient être communiquées sous
forme de rapports ou d'états séparés complétant les états financiers
et concernent notamment :

✓ Les comptes prévisionnels renseignent sur les perspectives


d'activité de l'entreprise, les ressources et moyens qu'elle compte
mettre en œuvre, les performances attendues et les équilibres
financiers et de trésorerie futurs. Ces comptes favorisent la valeur
prédictive de l'information contenue dans les états financiers.
Informations non financières
21

✓ L'état sur les ressources humaines fournissant les données


qualitatives et quantitatives les plus pertinentes sur le capital
humain de l'entreprise et les activités et actions qui sont de nature à
le développer.

✓ Le rapport sur les performances environnementales reflétant les


avantages et les coûts de l'entreprise découlant des activités ayant
trait à la conservation de l'environnement.

✓ L'état sur la technologie portant sur les données relatives aux


choix technologiques et à l'effort d'innovation déployé par
l'entreprise.
Caractéristiques qualitatives de l’information financière
22

 Une information financière est produite selon des normes qui


cherchent à refléter aussi fidèlement que possible la réalité
économique. Sa qualité est donc indissociable de ces normes
(Raffournier, 2007).

 Les caractéristiques qualitatives sont indispensables pour garantir


la production et la divulgation d'informations financières utiles à la
prise de décision.

 Les quatre principales caractéristiques qualitatives sont :


l'intelligibilité ;
la pertinence ;
la fiabilité ;
et, la comparabilité.
Caractéristiques qualitatives de l’information financière
23

INTELLIGIBILITE

20. « Pour être utile, l'information fournie par les états financiers
doit être compréhensible par les utilisateurs. Cela signifie que
l'information soit explicite, claire et concise et à la portée des
utilisateurs ».

Ceux-ci sont présumés avoir une connaissance raisonnable des


affaires et de la comptabilité et sont soucieux d'étudier et de traiter
l'information avec diligence.
Caractéristiques qualitatives de l’information financière
24

PERTINENCE

 L'information est pertinente lorsqu'elle est de nature à favoriser


une prise de décision adéquate par les utilisateurs des états
financiers en les aidant à évaluer les évènements passés, présents
ou futurs ou en leur permettant de confirmer ou de corriger des
évaluations antérieures.

 La pertinence de l'information englobe, donc, deux qualités sous-


jacentes : valeur prédictive et valeur rétrospective. Elle implique
également que l'information soit établie et divulguée en temps utile.
Caractéristiques qualitatives de l’information financière
25

Valeur prédictive
22. L'information financière a une valeur prédictive lorsqu'elle aide les
utilisateurs à faire des prédictions ou des confirmations portant sur les
résultats et les événements économiques futurs qui sont susceptibles d'affecter
les affaires de l'entreprise.

Valeur rétrospective ou de confirmation


23. La valeur rétrospective est intimement liée à la valeur prédictive.
L'information financière est rétrospective dans la mesure où elle peut être
utilisée pour comprendre ou corriger des résultats, des événements et des
prédictions antérieures.

Rapidité de divulgation
24. Pour être pertinente, l'information doit être établie et divulguée à un
moment où elle est susceptible d'être utile aux prises de décisions des
utilisateurs. L'information perd de sa pertinence lorsqu'elle est fournie avec
retard.
Caractéristiques qualitatives de l’information financière
26

COMPARABILITE

29. L'information doit permettre à l'utilisateur de faire des comparaisons


dans le temps, pour déterminer les tendances de la situation financière et
des performances de l'entreprise. Les utilisateurs doivent être également en
mesure de comparer les informations financières issues d'entreprises
semblables pour évaluer de façon relative, les situations financières, les
performances et leurs évolutions.
Caractéristiques qualitatives de l’information financière
27

FIABILITE

25. L'information comptable est fiable lorsqu'elle permet aux utilisateurs de


s'y fier comme une information fidèle, neutre et vérifiable et qu'elle n'inclut
pas d'erreur ou de biais.

Les critères constituant les composantes du concept de fiabilité sont


essentiellement la représentation fidèle, la neutralité et la vérifiabilité.

La représentation fidèle
26. La représentation fidèle est la correspondance ou la concordance entre
la mesure ou la description et les phénomènes qu'elles sont censées
représenter en comptabilité. Ces phénomènes sont les ressources et les
obligations économiques de l'entreprise ainsi que les transactions et
événements qui modifient ces ressources et obligations.
Caractéristiques qualitatives de l’information financière
28

La neutralité
27. L'information comptable est neutre, quand elle ne fait pas l'objet de parti pris et, par
conséquent, n'aboutit pas à des données tendancieuses et des résultats prédéterminés.

La vérifiabilité
28. L'information comptable est vérifiable dans la mesure où elle est le résultat de
l'application correcte d'un mode de mesure et où elle repose sur des données probantes
et sur des évaluations dont les méthodes sont divulguées avec l'information elle-même.
Caractéristiques qualitatives de l’information financière
29
Questions
30

- L’information financière communiquée à travers les


états financiers est-elle fiable?

- Les normes comptables permettent elles le jugement


professionnel ?

- Y a t-il une seule vérité des comptes ?

- Les normes comptables sont -elles neutres ?


La comptabilité « science des comptes » devient un art manipulatoire.
31
La comptabilité « science des comptes » devient un art manipulatoire.
32
Manipulations des données comptables
33

 Selon Healy et Wahlen (1999) : « La manipulation comptable


intervient dès lors que les dirigeants se servent de leur jugement
dans les comptes et dans la structuration des transactions pour
altérer les états financiers en vue soit de tromper les tiers sur les
performances économiques réelles de la société, soit d’influencer le
résultat des dispositions contractuelles basée sur les chiffres
comptables ».
Manipulations des données comptables
34

Manipulations comptables / Fraude


Manipulations des données comptables
35

 Selon Dechow et Skinner (2000), il est indispensable de mettre


l’accent sur la légitimité ou non des pratiques en distinguant :

✓ les manipulations frauduleuses qui désobéissent explicitement les


règles et principes comptables: Dans ce cas l’intention de tromper est
proclamée ;
✓ les manipulations respectant les règles et principes comptables :
elles se caractérisent par l’intention opportuniste des choix légitimes
des dirigeants.
Les erreurs
36

 Les erreurs sont des inexactitudes ou des omissions non


intentionnelles de certains montants ou d’information au niveau des
états financiers publiés. Elles peuvent inclure :

✓ des fautes lors de la collecte ou de la comptabilisation des


information servant à la préparation des états financiers,

✓ des fausses estimations comptables découlant d’une omission ou


d’une mauvaise interprétation des faits,

✓ des fautes dans l’utilisation des principes comptables. Ces


erreurs découlent généralement de l’incompétence du comptable
(Ijiri, 1975).
Les fraudes
37

 Les fraudes n'ont rien de créatives : elles sont illégales


Les procédés "illégaux", "fraudes" et autres maquillages ne
mériteraient même pas d'être évoqués car il n'y a souvent rien de
créatif dans les mécanismes décrits.

 Il s’agit du délit de "comptes annuels ne présentant pas une


image fidèle", encore connu sous le nom de "présentation de bilan
inexact", délit qui doit être réprimé et révélé par les commissaires
aux comptes.
Le biais
38

 Le biais représente la partie intermédiaire entre les fraudes et


les erreurs. Il est également à la limite de la notion de fiabilité.

 Selon Delesalle (2003), « Le biais ne vise pas les pratiques


illégales : il concerne les pratiques de certaines entreprises qui,
en se jouant de la réglementation et de la normalisation,
cherchent à enjoliver l’image que la comptabilité donne de leur
situation et de leurs performances économiques et financières ».
Atelier 1 : Etude de cas des scandales internationales
39

 Cas 1 :
- Irrégularités comptables et _window dressing_ chez Lehman Brothers_
- - Lehman Brothers_ le rapport qui condamne _ Démystifier la finance
- - Repo 105 _ la manip de Lehman pour maquiller son bilan
 Cas 2 : L’affaire WorldCom _ Incompétence des auditeurs ou
manquement à leur obligation d’indépendance
 Cas 3 : L’affaire ENRON
 Cas 4 : Le scandale Parmalat
 Cas 5 : Les têtes tombent chez Toshiba sur fond de manipulation des
comptes
La confiance des investisseurs a été ébranlée par une
série d’affaires et de scandales financiers
40

ENRON (Opérateur de gaz naturel)


Profitant de la libéralisation du marché de l’énergie, ENRON se
lance dans le négoce en ligne d’électricité, de produits dérivés
climatiques et de matières premières. Classée au 7ème rang des
entreprises américaines en termes de capitalisation boursière,
ENRON a été élue « Entreprise américaine la plus innovante » six
fois de suite par le magazine Fortune de 1995 à 2000.
Fin 2001, ENRON dépose son bilan et sa valeur de marché est
passée de 60 milliards de dollars à 0, entraînant dans sa chute le
premier cabinet d’audit mondial (ARTHUR ANDERSEN).
En 2000, 96% des profits de ENRON étaient le résultat de
manipulations comptables : cession d’actifs surévalués à des filiales
créées pour l’occasion dans des pays peu transparents (plus de 3000
sociétés OFF SHORE ont été ainsi créées), déconsolidation
d’activités « toxiques »…).
La confiance des investisseurs a été ébranlée par une
série d’affaires et de scandales financiers
41

- WORLDCOM :
Six mois après l’affaire ENRON, (le 21 Juillet 2002), le cas
WORLDCOM (120 milliards de dollars) est la faillite la plus
spectaculaire de l’histoire.
La fraude qui a commencé en 1998 a consisté à comptabiliser
comme dépense d’investissement 3,85 milliards de dollars qui
étaient en fait des dépenses de fonctionnement.
La confiance des investisseurs a été ébranlée par une
série d’affaires et de scandales financiers
42

- AHOLD :
Aux Pays Bas, AHOLD, numéro 3 mondial de la grande
distribution, a reconnu en février 2003 des manipulation sur
ses trois derniers exercices portant sur 500 millions de dollars.
La manipulation consistait en une surévaluation volontaire des
profits de sa principale filiale qui représentait 60% de sa valeur
en bourse.
La confiance des investisseurs a été ébranlée par une
série d’affaires et de scandales financiers
43

- PARMALAT :
Groupe privé italien et géant de l’agroalimentaire
(CA : 7,6 milliards d’euros, 36000 employés dans 30 pays).
PARMALAT fait face à des difficultés en 2003 et les
actionnaires découvrent que les dirigeants ont dissimulé plus
de 11 milliards d’euros de pertes.
Définition du jugement professionnel
44

 Le jugement professionnel représente l'art du professionnel, son


aptitude à l'analyse et à la formulation de solutions pertinentes
pour résoudre, dans le cadre des normes officielles à caractère
général ou en l'absence de norme officielle, les problèmes résultant
aussi bien des situations courantes qu'inédites.

 Il repose sur la compétence professionnelle et l'exploitation


adéquate de la marge d'initiative qu'offre la discipline comptable.

 Il repose également sur un haut niveau d'éthique comptable et un


très haut sens de responsabilité.
Caractéristiques du jugement professionnel
45

 Selon Gibbins et Mason (1989), l'exercice du jugement


professionnel est au cœur de l'activité comptable. Aussi, l'éthique
comptable, la diligence, l'objectivité et l'intégrité professionnelle
sont des qualités essentielles pour permettre au comptable de faire un bon
usage de son aptitude au jugement.

 Le processus du jugement professionnel est complexe et raffiné. Il


est incompatible avec les analyses simplistes et peut nécessiter
beaucoup de temps d'analyse, de recherche et de réflexion.

L'expérience et la compétence peuvent contribuer à réduire le temps de


réflexion nécessaire parce que par l'effet de l'expérience, l'esprit peut
suggérer des solutions pertinentes rapidement.
Caractéristiques du jugement professionnel
46

 En pratique, certains comptables sont en mesure d'exercer leur


jugement plus rapidement et avec d'avantages de pertinence que
d'autres. Personne n'est, cependant, à l'abri de produire des
solutions erronées.

 Un certain nombre de forces et de faiblesses inhérentes à la nature


humaine peuvent avoir une incidence sur le jugement professionnel
exercé dans un contexte donné. En conséquence l'expérience,
l'apprentissage, la connaissance et autres aptitudes intellectuelles
jouent un rôle important dans la production d'un jugement
professionnel de qualité.

 Le jugement professionnel est un processus continu impliquant la


nécessité pour le professionnel appelé à l'exercer à être apte à mettre
en perspective l'impact et les conséquences des solutions envisagées.
Caractéristiques du jugement professionnel
47

 En exerçant leurs jugements, les professionnels doivent faire preuve de prudence et


doivent être en mesure de justifier le bien fondé et la pertinence des solutions
retenues.

 Devant la complexité des problèmes et le développement de la discipline comptable,


l'exercice du jugement professionnel tend à devenir un processus collectif.
L'expérience démontre que les jugements collectifs ont de meilleures chances d'être
supérieurs aux jugements exercés individuellement, ce qui laisse entendre que le
travail en équipe, la consultation et la concertation améliorent généralement la
qualité du jugement.

 Les normes comptables et d'audit et les règles de déontologie et d'éthique


professionnelles sont les outils d'un jugement pertinent et de haute qualité.
Apprentissage du jugement professionnel
48

 L'aptitude au jugement professionnel s'acquiert au fur et à mesure


que le futur professionnel avance dans ses études et accumule de
l'expérience professionnelle.
 La formation permanente, le développement de la culture du
professionnel, l'accumulation des expériences et par conséquent l'âge
constituent des sources d'accumulation de savoirs, de savoirs faire et
de savoir se comporter qui corrigent les imperfections notamment des
comportements, des attitudes et de ce que l'on communique, et
alimentent la capacité à exercer des jugements professionnels de
qualité élevée.
Occurrence du terme « jugement » dans les normes internationales

N° norme Titre Nombre de


citations

Cadre pour la préparation et la présentation des états financiers 6


1 Présentation des états financiers 7
2 Stocks 0
4 Comptabilisation des amortissements 2
7 Tableaux des flux de trésorerie 0
8 Résultat net de l’exercice, erreurs fondamentales et changements de méthodes comptables 1
9 Frais de recherche et développement 1
10 Eventualités et évènements survenant après la date de clôture 1
11 Contrats de construction 0
12 Impôts sur le résultat 1
14 Information sectorielle 5
15 Information reflétant les effets des variations de prix 0
16 Immobilisations corporelles 3
17 Contrats de location 1
18 Produits des activités ordinaires 0
19 Avantages du personnel 4
20 Comptabilisation des subventions publiques et informations à fournir sur l’aide publique 0
21 Effets des variations des cours des monnaies étrangères 1
22 Regroupements d’entreprises 0
23 Coûts d’emprunts 1
24 Information relative aux parties liées 1
25 Comptabilisation des placements 0
26 Comptabilité et rapports financiers des régimes de retraite 1
27 Etats financiers consolidés et comptabilisation des participations dans des filiales 0
28 Comptabilisation des participations dans des entreprises associées 0
29 Information financière dans les économies hyper inflationnistes 2
31 Information financière relative aux participations dans des coentreprises 0
32 Instruments financiers : information à fournir et présentation 3
33 Résultat par action 0
34 Information financière intermédiaire 1
35 Abandon d’activités 1
36 Dépréciation d’actifs 1
37 Provisions, passifs éventuels et actifs éventuels 2
38 Immobilisations incorporelles 3
39 Instruments financiers : comptabilisation et évaluation 0
49
Total 49
Nombre de référence au jugement dans les normes internationales
N° norme Titre Nombre de
citations

Cadre pour la préparation et la présentation des états financiers 22


1 Présentation des états financiers 29
2 Stocks 10
4 Comptabilisation des amortissements 3
7 Tableaux des flux de trésorerie 5
8 Résultat net de l’exercice, erreurs fondamentales et changements de méthodes comptables 8
9 Frais de recherche et développement 9
10 Eventualités et évènements survenant après la date de clôture 8
11 Contrats de construction 14
12 Impôts sur le résultat 13
14 Information sectorielle 19
15 Information reflétant les effets des variations de prix 8
16 Immobilisations corporelles 17
17 Contrats de location 15
18 Produits des activités ordinaires 16
19 Avantages du personnel 26
20 Comptabilisation des subventions publiques et informations à fournir sur l’aide publique 13
21 Effets des variations des cours des monnaies étrangères 8
22 Regroupements d’entreprises 20
23 Coûts d’emprunts 6
24 Information relative aux parties liées 5
25 Comptabilisation des placements 12
26 Comptabilité et rapports financiers des régimes de retraite 7
27 Etats financiers consolidés et comptabilisation des participations dans des filiales 4
28 Comptabilisation des participations dans des entreprises associées 9
29 Information financière dans les économies hyper inflationnistes 3
31 Information financière relative aux participations dans des coentreprises 7
32 Instruments financiers : information à fournir et présentation 24
33 Résultat par action 5
34 Information financière intermédiaire 11
35 Abandon d’activités 7
36 Dépréciation d’actifs 32
37 Provisions, passifs éventuels et actifs éventuels 25
38 Immobilisations incorporelles 24
39 Instruments financiers : comptabilisation et évaluation 39

50
Total 483
Occurrence du terme « jugement » dans les normes comptables tunisiennes

N° Titre Nombre
norme de
citations

Cadre conceptuel de la comptabilité 4


01 Norme comptable générale 2
02 Capitaux propres 0
03 Revenus 1
04 Stocks 0
05 Immobilisations corporelles 1
06 Immobilisations incorporelles 0
07 Placements 0
08 Résultat net de l’exercice et éléments extraordinaires 1
09 Contrats de construction 2
10 Charges reportées 0
11 Modifications comptables 1
12 Subventions publiques 0
13 Charges d’emprunt 0
14 Evènements postérieurs à la date de clôture 4
15 Opérations en monnaies étrangères 0
19 Etats financiers intermédiaires 0
20 Dépenses de recherche et de développement 1

Total 17

51
Occurrence du terme « jugement » dans certaines normes comptables tunisiennes

N° Titre Nombre
norme de
citations

21 Présentation des états financiers des établissements bancaires 0


22 Le contrôle interne et l’organisation comptable dans les établissements bancaires 0
23 Les opérations en devises dans les établissements bancaires 0
24 Les engagements et revenus y afférents dans les établissements bancaires 2
25 Le portefeuille-titres dans les établissements bancaires 0
26 La présentation des états financiers des entreprises d’assurance et / ou de réassurance 0
27 Le contrôle interne et l’organisation comptable dans les entreprises d’assurance et / ou de 2
réassurance
28 Les revenus dans les entreprises d’assurances et / ou de réassurance 0
29 Les provisions techniques dans les entreprises d’assurances et / ou de réassurance 0
30 Les charges techniques dans les entreprises d’assurance et / ou de réassurance 0
31 Les placements dans les entreprises d’assurance et / ou de réassurance 0

32 La présentation des états financiers des associations autorisées à accorder des micro-credits 0
33 Le contrôle interne et l'organisation comptable dans les associations autorisées a accorder des 1
micro-crédits
34 Les micro-credits et revenus y afférents dans les associations autorisées à accorder des micro- 2
credits
35 Etats financiers consolidés 0
36 Participations dans les entreprises associées 0
37 Participations dans les coentreprises 0
38 Regroupements d'entreprises 0
39 Informations sur les parties liées1 0
40 Structures sportives privées 1
41 Contrats de location 0
42 NORME RELATIVE A LA COMPTABILITE SIMPLIFIEE 0
52
8
Nombre de référence au jugement dans certaines
normes comptables tunisiennes
N° Titre Nombre de citations
norme

Cadre conceptuel de la comptabilité 10


01 Norme comptable générale 10
02 Capitaux propres 0
03 Revenus 13
04 Stocks 12
05 Immobilisations corporelles 14
06 Immobilisations incorporelles 13
07 Placements 6
08 Résultat net de l’exercice et éléments extraordinaires 5
09 Contrats de construction 14
10 Charges reportées 6
11 Modifications comptables 5
12 Subventions publiques 3
13 Charges d’emprunt 4
14 Evènements postérieurs à la date de clôture 6
15 Opérations en monnaies étrangères 4
19 Etats financiers intermédiaires 7
20 Dépenses de recherche et de développement 10

Total 142
53
Atelier 2 : Etudes de cas de jugement professionnel
54

En se basant sur votre expérience, citer les principaux cas de


jugement professionnel rencontrés dans :

 Groupe 1 : Cadre Conceptuel de la comptabilité

 Groupe 2 : Norme comptable tunisienne 14 «Les éventualités et


événements postérieurs à la date de clôture »
Les différentes formes de gestion des données
comptables
55

 La gestion des résultats (Earnings Managemet)

✓ la gestion comptable des résultats


✓ La gestion réelle des résultats

 Le lissage des résultats (Income Smoothing)


 La politique comptable
 Le nettoyage des comptes ou grand bain (Big Bath Accounting)
 La comptabilité créative (Creative Accounting)
Les formes des manipulations comptables
56

La définition la plus citée dans la littérature est celle de Shipper (1989) qui
indique que la gestion des résultats est « une intervention délibérée du
manager dans le processus d’information financière externe dans le but de
s’approprier des gains personnels ».

 Gestion à la hausse : améliorer le niveau de performance de l’entreprise

 Gestion à la baisse : Réduire les coûts fiscaux


Les formes des manipulations comptables
57

 Gestion comptable effectué à travers des choix comptables (exemple, choix


de la méthode d’amortissement, la durée d’utilité, Comptabilisation à la
juste valeur/ coût historique, etc.)

 Gestion réelle ( économique) à travers des décisions de gestion, tel que la


cession de titres de participations afin de dégager des plus values
Les formes des manipulations comptables
58

 Des études récentes ont soulevé que la gestion des résultats


n’entraîne pas nécessairement une altération des états financiers
induisant en erreur les décisions des ‘stakeholders’ à propos de la
performance économique de la firme ou biaisant les relations
contractuelles basées sur les chiffres comptables (Dechow et Skinner,
2000).

 Dans une certaine limite, la gestion des résultats contribue à


l’efficacité des décisions des investisseurs (Arya, Clover et Sunder,
2002). La gestion modérée de résultats comptables permet aux
dirigeants de signaler leurs anticipations au marché.

 Une gestion de faible ampleur des résultats comptables est


souhaitable par le marché (Dumontier, 2003).
Les formes des manipulations comptables
59

Mesure de la gestion des résultats

En théorie, les résultats diffèrent des flux de trésorerie (CF) par les
accruals (résultat = cash-flow + accruals)

Les flux de trésorerie étant considérés comme inaltérables, toute


gestion des bénéfices doit donc passer par les accruals

Les accruals varient courant le cycle normal de l’activité, ce qui pose


un problème : la détermination de la part des accruals ayant une
relation normale avec le niveau d’activité (les accruals non
discrétionnaires) et la part ouverte à la gestion de résultats (les
accruals discrétionnaire)
Les formes des manipulations comptables
60

 Le lissage des résultats « income smoothing » est une forme


spécifique de la gestion des résultats.

 Il se définit comme étant “un processus par lequel le dirigeant


manipule plusieurs instruments comptables afin de réduire la
variabilité des résultats d’une manière permanente” (Stolowy
,2003)

 Le lissage est pratiqué dans l’intention de présenter des résultats


peu fluctuants d’une année à l’autre.
Les formes des manipulations comptables
61

Il existe plusieurs types de lissage :

✓ Le lissage naturel, à savoir que le processus de génération des


produits génère de lui-même une évolution lisse des résultats. Il
est causé par des événements économiques

✓ Le lissage intentionnel qui peut être :

➢ soit Lissage artificiel (comptable) à travers des choix comptables

➢ Soit lissage réel ( économique) à travers des décisions de gestion,


tel que la sélection d’un projet de recherche et de développement
Les formes des manipulations comptables
62

 La réduction de la volatilité des résultats qui en découle peut


faire que le lissage est une pratique souhaitée par les banques,
étant donné qu’elles font l’objet d’une surveillance particulière et
accentuée de la part des banques centrales.

 Une gestion efficace et prudentielle des banques consiste entre


autres à déceler les risques d’instabilité financière en fonction
d’indicateurs parmi lesquels se trouvent ceux se rapportant à la
volatilité, à la liquidité, à l’appréciation de risque de crédit, etc.

 La réduction de la volatilité des résultats contribue par


conséquent dans la stabilité financière.
Les formes des manipulations comptables
63

 Deux mesures de lissage sont proposées dans la littérature.

- La première, développée par Eckel (1981), consiste à comparer la


variabilité des résultats avec celle des ventes de l’entreprise.

- Pour identifier les « lisseurs », il s’agit des entreprises pour


lesquelles le coefficient de variabilité des résultats (CVNI) est
inférieur au coefficient de variabilité du chiffre d’affaires (CVSales).
Ils sont calculés ainsi :
CVNI = σ(NI)/μ(NI)
CVSales = σ(Sales)/μ(Sales)

Avec ∆ : variation de résultat (ou des ventes) d’une année sur


l’autre ;
σ : écart-type des variations de résultat (ou des ventes) ;
μ : moyenne des variations de résultat (ou des ventes).
Les formes des manipulations comptables
64

 Le rapport entre les deux coefficients précédents permet


d’apprécier le lissage, sachant que le lissage augmente quand ce
ratio tend vers 0 (c’est-à-dire lorsque CVNI tend vers 0, ce qui
implique que les résultats ne varient pas d’une période sur l’autre).
Autrement dit :

LISSAGE = CVNI/CVSales
Les formes des manipulations comptables
65

 La seconde mesure, utilisée par Leuz et al. (2003), retient la


variabilité des flux de trésorerie opérationnels pour apprécier le
lissage des résultats.
 Elle part de l’idée que les flux de trésorerie opérationnels
s’imposent en grande part aux dirigeants, et que la gestion du
résultat s’opère essentiellement à l’aide des accruals (les produits
et les charges calculés et décalés).
 Par conséquent, une variabilité du résultat plus faible que celle
des flux de trésorerie est supposée traduire une volonté de lisser les
résultats via les accruals.
Les formes des manipulations comptables
66

 LIS21 = σ(Rt net /TA)/σ(CFO/TA)


Avec : Rt net : le résultat Net de l’entreprise ;
CFO : le flux de trésorerie opérationnel de l’entreprise ;
TA : le total de l’actif de l’entreprise
Les formes des manipulations comptables
67

 Stolowy (1999) définit la comptabilité créative « creative


accounting » comme : “un ensemble de procédés visant à modifier
le niveau de résultat, dans un souci d’augmentation ou de
minimisation, ou la présentation des états financiers, sans que ces
objectifs s’excluent mutuellement”.

 GILLET (1998) la définit comme étant : “l’ensemble des


techniques, des options et des espaces de libertés laissés par les
textes comptables qui, sans s’éloigner de la norme et des exigences
de la comptabilité, permettent aux dirigeants d’une entreprise de
faire varier le résultat ou de modifier l’aspect des documents
comptables”.
Les formes des manipulations comptables
68
Les formes des manipulations comptables
69
Les formes des manipulations comptables
70
Les formes des manipulations comptables
71

Les états financiers vus comme des êtres humains

 Les comptes "prennent vie" puisqu'ils peuvent faire l'objet de nombreux


rapprochements avec l'être humain.

 De nombreux articles ont voulu montrer que, à l'instar d'une danseuse, les
comptes doivent être :

✓plus ou moins habillés (le window-dressing ou l'habillage des bilans, Janin


Audas, 1993 ;

✓après avoir été nettoyés (Comment les banques nettoient leur bilan, Anne
Feitz, 1994 ; la BIMP innove pour nettoyer son bilan, Anne Feitz, 1994 ;
Club Méditerranée - Le nettoyage des comptes, Nathalie Silbert, 1994) ;

✓et toilettés (Elf toilette ses comptes avant la privatisation, Jean-François


Polo, 1994).
Les formes des manipulations comptables
72

Ils peuvent être :

✓maquillés : rimmel d'amortissements, fard de provisions (Pierre Adege,


1994) ;

✓embellis (Pour embellir ses comptes, Thomson cède ses brevets. Paul
Loubière, 1992),

✓ ou avoir le visage fiscal lifté (Habiller ses comptes, Pierre Adege, 1994).
Les formes des manipulations comptables
73

 CASTA (1998) définit la politique comptable comme étant :


“l’ensemble des choix effectués par les dirigeants sur des variables
comptables”.

 Il spécifie en outre que “depuis une dizaine d’années, la


problématique d’optimisation des choix comptables s’est
profondément renouvelée avec l’émergence d’une comptabilité dite
créative (NASSER, 1993). Tirant parti de la multiplicité des options
de comptabilisation, exploitant les conflits de référentiels ainsi que
les lacunes de la réglementation, les comptables ont - imaginé -,
conjointement avec d’autres praticiens (juristes, auditeurs,
banquiers) de nombreux montages d’ingénierie juridiques et
financières”.
Les formes des manipulations comptables
74

 La politique comptable relève d’actions licites et concertées, sous-


tendues par la recherche d’objectifs assignés par les dirigeants mais
peut aussi être l’expression de choix comptables implicites, voire
incohérents. La politique comptable concerne donc, selon une
acception extensive (Casta , 1997) :

✓Le choix (ou la modification) des méthodes d’évaluation relatives


aux états financiers annuels, consolidés ou semestriels ;

✓ Le choix (ou la modification) des méthodes de présentation des


états financiers annuels, consolidés ou semestriels ;

✓ La détermination du volume et du degré d’agrégation de


l’information publiée dans les états financiers et plus
particulièrement dans l’annexe des comptes annuels ou consolidés ;
Les formes des manipulations comptables
75

✓la détermination de l’information publiée dans le rapport de


gestion (des comptes annuels et consolidés) et le rapport semestriel
pour les sociétés cotées ;

✓ la détermination de la date de divulgation de l’information


financière ;

✓ la publication volontaire d’états financiers facultatifs (tels le


tableau de financement consolidé) ou d’informations relatives à la
marche de l’entreprise ;

✓ le choix ou le changement de l’auditeur légal ;

✓ l’alignement , total ou partiel, sur des référentiels comptables


étrangers.
Les formes des manipulations comptables
76
Les formes des manipulations comptables
77

 Le nettoyage des comptes ou « toilettage des comptes » « big bath


accounting » sert à enregistrer le maximum de perte dans un
contexte de faible performance. Cette technique est généralement
utilisé lors de la nomination d’un nouveau dirigeant. Ce dernier
liquide ainsi les pertes et repart sur des bases saines.

 Les périodes d’instabilité organisationnelle (changement de


dirigeant, réorganisations) semblent favoriser cette configuration.
Lors du changement de dirigeant, le nouveau responsable peut
constituer dès son arrivée d’importantes provisions pour
restructurations, dans l’optique d’assainir la situation et de nettoyer
la comptabilité des conséquences des artifices utilisés par ses
prédécesseurs.
Les formes des manipulations comptables
78

Le nettoyage des comptes « big bath accounting »

 Le nouveau dirigeant peut avoir intérêt à constater un maximum de


charges sur l'exercice de succession afin de reporter la responsabilité
des pertes sur son prédécesseur et préserver ainsi sa réputation. Les
provisions comptabilisées n’ont pas pour but de traduire objectivement
les risques réels de l’entreprise.

 Avant l’annonce du plan de restructuration, des dirigeants peuvent


aussi vouloir réduire les bénéfices afin d’éviter des négociations
difficiles avec les salariés ou les syndicats et de justifier plus aisément
certaines mesures (licenciements, fermetures d’usines).
Atelier 3 : Les formes des manipulations comptables
79

Le nettoyage des comptes « big bath accounting »

Natixis nettoie peu à peu son bilan grâce aux délestages massifs d'actifs risqués

Aujourd'hui, Natixis doit son entrée dans la cour des grands au travail de
restructuration et de nettoyage des actifs toxiques, entrepris sous la houlette du
président de BPCE, François Pérol. Ce dernier, ex-secrétaire général adjoint de
l'Elysée, avait été dépêché en urgence à la tête du groupe, en février 2009, par
Nicolas Sarkozy , après une crise de gouvernance.
Ce travail, loin d'être achevé, pourrait s'accélérer avec l'entrée au CAC 40 car la
banque devra mériter son statut de grande valeur. Une opération de cession d'actifs
toxiques d'envergure a ainsi été engagée cet été. Elle a donné lieu à un communiqué
laconique. La banque s'y félicitait de ce"délestage", sans détails sur le volume de l'opération
ou le vendeur. Selon des sources concordantes, que se refuse à commenter Natixis, un
bloc de 8 milliards d'euros d'actifs pondérés une notion réglementaire tenant
compte des fonds propres mobilisés en regard des actifs a été vendu à la banque
américaine Morgan Stanley.
Atelier 3 : Les formes des manipulations comptables
80

Q: Selon vous, quelle est la forme de forme de manipulation comptable la


plus utilisée par les dirigeants des banques ? Justifiez votre réponse par des
exemples.

Q: La comptabilité créative peut elle apparaitre comme une pratique


nécessaire au service des dirigeants et de la communication financière ?
Contredit elle l’image fidèle?
Atelier 3 : Les formes des manipulations comptables
81

Cas de la BT 2009
Atelier 3 : Les formes des manipulations comptables
82

Cas de la BNA 2009


Atelier 3 : Les formes des manipulations comptables
83

Nettoyage des comptes suite au licenciement de la PDG Alya Abdallah en 2011 ?

Cas de la BT
2011-2012
Atelier 3 : Les formes des manipulations comptables
84

Q: En période de mauvaise performance, la BS a-t-elle réussi à afficher des


résultats lissés ?

Cas de la Banque du Sud une année avant son acquisition par


ATTIJARI
Atelier 3 : Les formes des manipulations comptables
85

Q: Selon vous, s’agit il de quelle forme de GDC ?


ATTIJARI BANK 2008
La Gestion des Données Comptables dans les banques
86

 La gestion des résultats dans les banques est une pratique courante qui a
été démontré empiriquement dans différents contextes parce qu’elles font
l’objet d’une surveillance particulière et accentuée de la part des banques
centrales.

 La gestion des résultats contribue à la stabilité financière. La volatilité


des bénéfices n’a qu’un effet pervers sur la perception du risque par les
investisseurs.

 Les attentes des différentes parties prenantes du marché (les analystes


financiers, les investisseurs, les autres institutions bancaires (y compris les
banques étrangères) sont formulées à partir d’un ensemble de ratios tels
que Price Earning Ratio (P/E), le rendement des capitaux propres (ROE), le
rendement des actifs (ROA) ainsi que l’évolution des résultats.

La nécessité de respecter des niveaux raisonnables de ces ratios pourrait


amener les banques à gérer leurs résultats.
La Gestion des Données Comptables dans les banques
87

 Une autre motivation à la gestion des résultats découle du


respect des exigences réglementaires qui caractérisent l’activité
bancaire en soi.

 Le respect de ce ratio constitue une incitation pour les banques à


gérer leurs résultats surtout avant la mise en œuvre de l’accord de
Bâle 1988. Avant cette date, les provisions pour créances douteuses
étaient prises en leur totalité parmi les composantes des capitaux
propres. Les dirigeants avaient donc intérêt à augmenter le
niveau des provisions pour atteindre ce seuil et gérer ainsi les
capitaux réglementaires.
La Gestion des Données Comptable peut-elle être éthique ?
88

□ L’éthique est la réflexion qui intervient en amont de l’action et qui


a pour ambition de distinguer la bonne et la mauvaise façon d’agir.
□ La comptabilité comme « élément du jeu social » mène
immédiatement à un questionnement éthique. En conséquence, nous
nous intéresserons particulièrement à l’éthique des « acteurs » de la
gestion du résultat (producteurs et utilisateurs de l’information
comptable) avec comme objectif d’apporter des éléments de réponse à
la question de recherche suivante : la gestion du résultat comptable
peut-elle être éthique ?
La Gestion des Données Comptable peut-elle être éthique ?
89

□ L’objectivité du résultat comptable étant impossible et la norme


incertaine, l’éthique doit prendre le relais. C’est la signification
profonde de la notion britannique de « true and fair view » traduite
de façon raccourcie et ambiguë en français par « image fidèle »
(Colasse, 2007).

□ À défaut d’être vraie (true), l’image de l’entreprise produite par la


comptabilité doit être loyale (fair). L’éthique est ainsi convoquée pour
pallier les insuffisances éventuelles de la technique.
La Gestion des Données Comptable peut-elle être éthique ?
90

 Pour traiter de l’éthique, il convient au préalable de préciser cette


notion par rapport à d’autres qui bien qu’elles soient voisines restent
fondamentalement différentes : la morale et la déontologie.

 La morale « correspond à la démarche par laquelle un individu se


conforme à des règles ou des normes préétablies pour déterminer ce
qui est bien ou mal » Claude (2002).

La déontologie comme « un ensemble de règles d’action propres à un


groupe professionnel précis » (Lamrani, 2012)

 En comptabilité, l’éthique « serait alors un ensemble de règles


collectives relatives à une société et à une époque donnée » (Claude,
2002)
La Gestion des Données Comptable peut-elle être éthique ?
91

 Le rôle de l’éthique en comptabilité interpelle sur l’acceptabilité des


pratiques comptables susceptible d’orienter les choix comptables des
entreprises (Mard, 2002).

 Le degré d’acceptabilité se situe sur un continuum allant des


pratiques unanimement reconnues comme inacceptables (les fraudes
par exemple) jusqu’aux pratiques jugées acceptables, car légales et
informatives.

 Des études proposent plusieurs facteurs ayant un impact sur


l’acceptabilité des décisions comptables : la nature (comptable ou
réelle), l’intention de tromper, la transparence, la significativité, la
période (l’année ou le semestre/Trimestre), la date (fin d’exercice en
particulier) et la motivation des décisions (augmentation des bonus).
Mesure de la Gestion des Données Comptables : Accruals
92

 Depuis une vingtaine d’années, le concept d’accruals est utilisé


comme instrument global d’observation de certains choix
comptables (Healy, 1985 ; De Angelo, 1986).

✓ Les accruals sont définis comme la différence entres le cash-flow


d’exploitation et le résultat comptable

✓Les accruals mesurent l’incidence de la politique comptable menée


par les dirigeants sur les variables calculées (provisions,
amortissements, opérations de régularisation, charges à répartir) et
permettent de tester les prédictions de la théorie quant à la gestion
du résultat (earnings management)
Critiques de la gestion de résultat par les Accruals
et recours à l’ingénierie financière
93

 Depuis quelques années, certaines études ont remis en cause la


gestion de résultat par le moyen des accruals liés à l’activité
d’exploitation. Aussi, certains auteurs ont souligné l’effet potentiel
des méthodes alternatives sur la gestion de résultat, à savoir les
éléments liés aux activités d’investissement et de financement, tels
que la titrisation.

 Les dirigeants sont ainsi appelés, afin de gérer les résultats d’une
manière plus efficace, à structurer les transactions initiales de telle
sorte qu’elles ne créent pas des accruals réversibles, ou à structurer
des transactions additionnelles pouvant interrompre ou empêcher la
réversion prédictible des accruals liés à l’exploitation initialement
créés (Dharan, 2003).
Critiques de la gestion de résultat par les Accruals
et recours à l’ingénierie financière
94

 Ces transactions peuvent découler du transfert ou déplacement


des accruals, non pas dans un horizon temporel, mais plutôt, d’une
entité à une autre, appelée véhicule ad hoc (Dharan, 2003). Il est
aussi possible d’effectuer, soit des opérations relevant des activités
réelles d’exploitation qui génèrent des produits (ou diminuent les
charges) tout en donnant lieu à des mouvements de trésorerie
(Zang, 2003 ; Roychowdhary, 2006), soit des opérations
d’investissement ou de financement qui génèrent des flux de
trésorerie pouvant annuler les accruals liés à l’exploitation déjà
enregistrés (Dharan, 2003).

 Il s’agit des techniques d’ingénierie financière qui permettent, en


plus de la manipulation du résultat publié, d’affecter les flux de
trésorerie d’investissement et de financement.
Les motivations à la gestion des résultats
95

 La recherche en comptabilité financière a été marquée par le


développement de la théorie politico-contractuelle ou encore “l’approche
positive de la comptabilité” initiée par WATTS et ZIMMERMAN (1978).

 Selon la théorie politico-contractuelle, les décisions comptables sont le


reflet des relations d’agence au sein de l’entreprise et des coûts politiques
que celle-ci supporte.
Les motivations à la gestion des résultats
96

 Selon la théorie d’agence développée par Jensen et Meckling, la


firme se présente comme un ensemble ou un nœuds de contrats
(nexus of contracts) fondé sur une relation d’agence avec le
principal et l’agent.

 En raison des divergences d’intérêts entre les individus, les


relations de coopération s’accompagnent de conflits inducteurs de
coûts qui réduisent les gains potentiels issus de la coopération. Ces
coûts sont nommés coûts d’agence.

 les prélèvements d’impôt représentent un moyen par lequel les


agents politiques peuvent agir en imposant des coûts
supplémentaires à la firme. Aussi bien les dirigeants seraient
incités à réduire les bénéfices dans l’intention de payer moins
d’impôt (coûts politiques).
Les motivations à la gestion des résultats
97

Les travaux empiriques antérieurs visant à expliquer la gestion des


résultats se sont basés sur ces trois hypothèses :
✓ L ’hypothèse de la rémunération incitatrice des dirigeants ;
✓ L’hypothèse des clauses restrictives des contrats d’endettement ;
✓ et, l’hypothèse des coûts politiques.
Les motivations à la gestion des résultats
98

D’autres motivations à la GDC sont mises en place par le management de la


société (Schillit,1993) :
✓ conserver son poste du fait de bons résultats ;
✓ augmenter le prix de cession de l’entreprise ;
✓ anticiper une fusion ;
✓ faciliter l’accès au marché boursier ;
✓ obtenir de meilleures conditions d’emprunt ;
✓ dégrader volontairement la situation financière pour accentuer ensuite
l’impact de l’amélioration ou amoindrir les futures pertes ;
✓ rassurer les actionnaires et obtenir la confiance des investisseurs ;
✓ influencer une décision (restructuration salariale, choix d’un repreneur…)
Les motivations à la gestion des résultats
99
Atelier 4 : Montages et techniques de la GDC
100

Q1: Peut on se fier aux états financiers présentés par les entreprises
pour leur octroyer des crédits bancaires ? Pourquoi ?

Q2 : En se basant sur votre expérience, citer au moins 1 technique ou


un montage comptable ou financier qu’un dirigent peut recourir
afin :

✓ Cas 1 : Atténuer la pression syndicale


✓ Cas 2 : S’introduire en bourse
✓ Cas 3 : Avoir des liquidités supplémentaires
Atelier 4 : Montages et techniques de la GDC
101

Q3 : Quels sont les comptes les plus susceptibles à être manipulés ?

Q4: Comment peut on différencier entre fraude et gestion des


techniques comptables ?
Présentation des techniques comptables et montages financiers
102

 Les techniques les plus significatives de GDC ont trait aux choix
suivants :

✓ La politique d'étalement des charges financières


✓ La décision d’immobiliser à l’actif les coûts de R§D
✓ La méthode de valorisation des stocks
✓ Le recours à la réévaluation des actifs
✓ Le choix de la méthode d’amortissement
✓ Le recours à l'escompte d'effets de commerce
Présentation des techniques comptables et montages financiers
103

Postes concernés Mécanisme Impact sur les comptes Nature du


à titre principal procédé
Immobilisations et Incorporation de charges Augmentation du • Option.
charges financières au coût de résultat l'année du • Evaluation.
financières production transfert de charges.
(& 7 NCT 13) d'immobilisations par • Diminution l'année
l'entreprise. du transfert et les
années suivantes par
le biais de
l'amortissement de
l'immobilisation
produite
Présentation des techniques comptables et montages financiers
104

Postes concernés à Mécanisme Impact sur les comptes Nature du


titre principal procédé
Frais de recherche Immobilisation des Augmentation du • Option.
et de Charges de résultat l'année de • Evaluation
développement développement. l'immobilisation.
(& 21 NCT 20) • Diminution l'année
du transfert et les
années suivantes par
le biais de
l'amortissement de
l'immobilisation
produite.
• Impact du choix de
la date de
démarrage de
l'amortissement.
Présentation des techniques comptables et montages financiers
105

Postes concernés à Mécanisme Impact sur les comptes Nature du


titre principal procédé
Immobilisations Cession-bail (leaseback) • Apparition d'une Mécanisme
: cession d'une plus value financier
immobilisation puis de lease-back lors à visée
reprise du même bien de la cession. comptable
en crédit-bail. • Enregistrement de
loyers pendant la
période
de crédit-bail.
Présentation des techniques comptables et montages financiers
106

Postes concernés à Mécanisme Impact sur les comptes Nature du


titre principal procédé
Immobilisations Réévaluation des • Augmentation de Mécanisme
immobilisations l'actif. financier
corporelles. • Augmentation des à visée
capitaux propres comptable
(formule
intéressante pour
reconstituer des
capitaux
propres insuffisants).
Présentation des techniques comptables et montages financiers
107

Postes concernés à Mécanisme Impact sur les comptes Nature du


titre principal procédé
Amortissements Au moment de Modification, selon • Option.
(&28 et suivant l'établissement l'option, du montant • Evaluation.
NCT 5) du plan de
d'amortissement, il la dotation aux
existe de nombreux amortissements
choix et possibilités : ; d'où une
• déterminer une modification
durée probable de la répartition
d'utilisation ; dans le temps de la
• retenir une valeur charge
résiduelle ; d'amortissement.
• tenir compte des
cadences
d'utilisation ;
Présentation des techniques comptables et montages financiers
108

Postes concernés à Mécanisme Impact sur les comptes Nature du


titre principal procédé
Amortissements Réviser le plan Réduction (ou • Option.
(& 28 NCT 5) d'amortissement, par augmentation) • Evaluation.
exemple en augmentant des dotations
(ou en réduisant) futures sur une plus
la durée résiduelle longue (courte)
d'amortissement. période.
Présentation des techniques comptables et montages financiers
109

Postes concernés à Mécanisme Impact sur les comptes Nature du


titre principal procédé
Provisions et titres Sous-évaluation (ou • Augmentation (ou • Option.
de participation surévaluation) des réduction) du résultat • Evaluation.
( NCT 7) provisions pour au moment de la
dépréciation de titres dotation.
de participation, • Effet inverse
permise notamment l'année de la reprise.
par l'existence de
nombreuses méthodes
d'évaluation.
Présentation des techniques comptables et montages financiers
110

Postes concernés à Mécanisme Impact sur les comptes Nature du


titre principal procédé
Stocks Incorporation de • Augmentation du • Option.
(& 23 NCT 4 et & charges financières au résultat l'année du • Evaluation.
5 NCT 13) coût de production transfert de charges.
des stocks. • Diminution l'année
de l'annulation du
stock.
Stocks Changement de • Modification du • Option.
(& 28 NCT 4) méthode de valorisation résultat • Evaluation.
des stocks en fonction du
(PEPS, CUMP...). changement.
Présentation des techniques comptables et montages financiers
111

Postes concernés à Mécanisme Impact sur les comptes Nature du


titre principal procédé

Provisions et actif • Sous-évaluation (ou • Augmentation (ou • Option.


circulant surévaluation) des réduction) du résultat • Evaluation.
provisions pour créances au moment de la
douteuses. dotation.
• Sous-évaluation (ou • Effet inverse l'année
surévaluation) des de la reprise..
provisions pour stocks.
Présentation des techniques comptables et montages financiers
112

Postes concernés à Mécanisme Impact sur les comptes Nature du


titre principal procédé
Provisions pour Provisions pour • Impact sur le résultat • Option.
risques et charges restructuration.* en fonction du niveau de • Mécanisme
Existence de plusieurs la provision (la question financier
problèmes : est de savoir s'il faut à visée
• date de décision, ranger ces dotations aux comptable.
• degré de précision provisions en résultat
de la décision et d'exploitation ou
conséquences sur en résultat non récurrent )
l'évaluation, • Effet inverse lors de la
reprise.

* Les provisions pour restructuration sont destinés à couvrir un programme de


restructuration (fermeture de sites, licenciements,)
Présentation des techniques comptables et montages financiers
113

Postes concernés à Mécanisme Impact sur les comptes Nature du


titre principal procédé
Produits financiers Cession «artificielle» Transformation d'une Mécanisme
de titres : cession plus-value latente en financier
suivie d'un rachat plus-value réelle. à visée
(«aller-retour»). comptable.
Présentation des techniques comptables et montages financiers
114

Postes concernés à Mécanisme Impact sur les comptes Nature du


titre principal procédé
Produits financiers Ventes à réméré de • Transformation d'une Mécanisme
titres : vente de titres plus-value latente en financier
et droit de les racheter plus-value réelle. à visée
ultérieurement à un • Amélioration de la comptable.
prix pendant présentation du bilan :
un certain délai (une financement garanti par
vente avec faculté, des titres, sans
mais pas d’obligation) augmentation de dettes.
• L'année d'exercice de
l'option : paiement des
intérêts de portage et
baisse du résultat.
Présentation des techniques comptables et montages financiers
115

Postes concernés à Mécanisme Impact sur les comptes Nature du


titre principal procédé
Contrats à long Existence de plusieurs • Impact sur les • Option.
Terme (& 17 NCT méthodes revenus (chiffre • Evaluation.
9 d'enregistrement de d'affaires) et sur le
ces contrats : bénéfice
avancement, variable selon la
achèvement, méthode retenue.
produits nets partiels. • Modification de la
répartition dans le
temps du bénéfice du
contrat.
Présentation des techniques comptables et montages financiers
116

Postes concernés à Mécanisme Impact sur les comptes Nature du


titre principal procédé
Créances clients Escompte d'une lettre Vision comptable : Mécanisme
de change • Les effets escomptés financier
Une cession de créance, ne doivent plus figurer sans visée
et non comme au bilan comptable.
l’obtention d’un prêt • diminution du besoin
garanti par un effet en fonds de roulement.
• augmentation de la
trésorerie.
Présentation des techniques comptables et montages financiers
117

Postes concernés Mécanisme Impact sur les comptes Nature du


à titre principal procédé
Créances Cession civile des Vision comptable : Mécanisme
clients créances professionnelles • Les effets cédés ne financier
(les articles 204 et suivant doivent plus figurer au sans visée
du COC) équivalent de la bilan comptable.
loi Dailly- France • diminution du besoin
en fonds de roulement.
• augmentation de la
trésorerie.
Comptablement, l’effet
de la loi “Dailly” est le
même que celui de
l’escompte.
Présentation des techniques comptables et montages financiers
118

Postes concernés Mécanisme Impact sur les comptes Nature du


à titre principal procédé
Créances Loi n°98-4 du 2 février 1998, Vision comptable : Mécanisme
clients relative aux Sociétés de financier
Recouvrement des Créances- • Les effets cédés ne sans visée
Tunisie) “ les sociétés de doivent plus figurer au comptable.
recouvrement des créances ont bilan
pour objet l’achat des créances • diminution du besoin
pour leur propre compte et le en fonds de roulement.
recouvrement des créances pour • augmentation de la
le compte des tiers”. trésorerie.

(Cession ne concerne que les


créances échues et impayés)
Présentation des techniques comptables et montages financiers
119

Postes concernés Mécanisme Impact sur les comptes Nature du


à titre principal procédé
Créances Affacturage (Cession concerne Quelle que soit la Mécanisme
clients la totalité des créances échues méthode, pas de financier
, non échues; payés et modification sans visée
impayés) : transférer la de l'équilibre financier comptable.
totalité des créances (fonds de roulement,
commerciales à une société besoin en fonds de
de facteur. Le factor peut roulement et
régler par anticipation tout ou trésorerie).
partie du montant.
Présentation des techniques comptables et montages financiers
120

Postes concernés Mécanisme Impact sur les comptes Nature du


à titre principal procédé
Créances clients Titrisation : cession • Légère baisse du fonds Mécanisme
de créances à un de roulement (provenant financier
fonds de commun de de la différence entre la pouvant avoir
créances contre remise valeur des créances et le un objectif
de liquidités. prix de cession). comptable.
• Baisse du besoin en
fonds de roulement.
• Hausse de la trésorerie.
Présentation des techniques comptables et montages financiers
121

Postes concernés Mécanisme Impact sur les comptes Nature du


à titre principal procédé
Capitaux Émission de titres Modification du ratio Mécanisme
propres hybrides dont la d'endettement et de la financier
classification entre rentabilité des capitaux pouvant avoir
capitaux propres et propres. un objectif
dette est délicate. comptable.
Présentation des techniques comptables et montages financiers
122

Postes concernés Mécanisme Impact sur les comptes Nature du


à titre principal procédé
Emprunts Désendettement de • Diminution du ratio Mécanisme
fait (in substance d'endettement. financier
defeasance - annulation • Hausse du ratio à visée
Économique d'une dette). d'autonomie comptable.
Transfert d'une dette financière.
(et d'actifs) à une • Hausse de la rentabilité
structure ad hoc financière.
(trust, en général)
chargé d'effectuer le
Remboursement et non
pas un remboursement
de la dette par
anticipation (article 229
du COC)

Vous aimerez peut-être aussi