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COURS : COMPTABILITE GENERALE

2022 2023

SEMESTRE 1
Sommaire
Chapitre 1 : La comptabilité et l’entreprise
Chapitre 2 : La normalisation comptable
Chapitre 3 : Les méthodes comptables
Chapitre 4 : L’organisation comptable
Chapitre 5 : Les états financiers
CHAPITRE 1 : LA COMPTABILITE ET
L’ENTREPRISE

I. La comptabilité
La comptabilité est née des besoins des acteurs économiques pour faciliter le suivi des
opérations. Evoluant au fil du temps, elle assure aujourd’hui plusieurs rôles.
1. Définition de la comptabilité
La comptabilité est un système d’organisation de l’information financière
permettant de saisir, classer, enregistrer des données de bases chiffrées et
présenter des états financiers reflétant une image fidèle du patrimoine, de la
situation et du résultat de l’entité à la date de clôture.
2. Caractéristiques de la comptabilité financière
La comptabilité qualifiée de financière ou de « financière » se distingue d’autres
systèmes d’informations par quelques caractéristiques essentielles.
Caractéristiques
La comptabilité se situe en Les données traitées par la comptabilité trouvent leur source dans
aval de la plupart des les autres fonctions de l’entreprise (production, ressources
fonctions de l’entité humaines, financement)
La comptabilité est Elle renseigne sur des données exprimées en FCFA et non en
uniquement traduite terme physiques (quantités vendues ou produites, heures
en terme monétaire travaillées, etc.). Certaines informations comptables peuvent
cependant être non financière
La comptabilité Tout commerçant a l’obligation de tenir une comptabilité.
est obligatoire
La comptabilité est définie Elle permet ainsi la comparabilité des documents comptables ; et
selon les règles et des rend possible leur lecture et analyse par des tiers.
principes uniformes
L’objet de la comptabilité consiste donc à passer d’informations économiques diffuses
à une information finale compréhensible par tous les acteurs de l’entité.
3. Rôles et utilisateurs de la comptabilité
3.1 Rôles de la comptabilité
La comptabilité financière est un système d’information financière aux rôles
multiples.

Rôles
Instruments de contrôle la comptabilité constitue un instrument de contrôle
pour les différents acteurs et partenaires de l’entité.
Moyen de preuve la comptabilité correctement tenue peut être admise
en justice comme élément de preuve en cas de litige
entre commerçants.
Outil d’aide à la décision la comptabilité constitue un outil à la décision pour
les différents acteurs et partenaires de l’entité.
Instrument de dialogue le rôle social de la comptabilité est essentiel puisque
social la comptabilité apparaît comme étant un
instrument de communication.

3.2 Utilisateurs de la comptabilité


La comptabilité n’est pas seulement nécessaire l’entité d’un point de vue interne, elle
répond également à des besoins d’informations externes :
 Les actionnaires : la comptabilité permet de les informer sur la rentabilité
financière de leur investissement ;
 Les clients et fournisseurs : la comptabilité permet de renseigner les
partenaires sur la stabilité financière et la pérennité de l’entité et garantir leur
source d’approvisionnement et de vente ;
 Les salariés : la comptabilité permet le contrôle des cotisations sociales et
informe les travailleurs des risques éventuels de cessation des activités de
l’entité ;
 Les banquiers : la comptabilité permet d’analyser la solvabilité de l’entité ;
 L’Etat : la comptabilité est un moyen de calcul ou de vérification de l’assiette
des différents impôts.
II. Notion d’entreprise
1. Définition de l’entreprise
L’entreprise est définie comme une unité économique et juridique combinant divers
facteurs de production afin de produire les biens et services destinés à être vendus sur
un marché dans le but de réaliser un bénéfice.
Plusieurs approches sont utilisées pour définir la notion d’entreprise dont l’entité.
L’entité est considérée comme une personne morale distincte de ses propriétaires et
de ses partenaires économiques.
La comptabilité financière est fondée sur la séparation entre le patrimoine de l’entité
et celui de ses propriétés
2. Classification des entreprises
Les entreprises peuvent être classées selon plusieurs critères.
 L’entreprise peut appartenir à un propriétaire unique (entreprise
individuelle), à plusieurs associés (les sociétés), à l’Etat (entreprises
publiques) ou à ses adhérents ou salariés (coopératives).
 Les entreprises au plan juridique, sont classées en sociétés de personnes (SNC,
SCS), en sociétés de capitaux (SA) et en sociétés intermédiaires (SARL).
 La classification économique des entreprises distingue trois grands secteurs : le
secteur primaire, le secteur secondaire et le secteur tertiaire.
 Selon la taille, les entreprises peuvent être classées selon leur taille. On distingue
les très petites entreprises (TPE), les petites et moyennes et entreprises (PME) et
les grandes entreprises. Le plus souvent on retient comme critère de classification,
l’effectif du personnel, le chiffre d’affaires et le montant des capitaux.
CHAPITRE 2 : LA NORMALISATION
COMPTABLE

I. Normalisation comptable
1. Normalisation comptable
1.1 Définition de la normalisation comptable
La normalisation comptable vise à codifier le langage comptable dans le but
d’harmoniser le traitement des informations comptables pour satisfaire les besoins
des utilisateurs et des différents pays.
La normalisation tire son autorité d’une instance reconnue comme la Commission des
Normes Comptables (CNC) dans l’espace OHADA.
1.2 Rôle de la normalisation comptable
La normalisation comptable a pour rôle de construire et de spécifier un modèle
comptable à travers la définition des normes comptables.
1.3 Les normes comptables
Les normes comptables sont des règles de comptables qui visent à l’amélioration des
méthodes de tenue comptable et à la meilleure compréhension des comptabilités et de
leur contrôle.
Les normes comptables comportent des principes, des règles et des méthodes intégrés
dans un référentiel comptable. Les normes comptables définissent les qualités visées
de l’information comptable à savoir :
 Comparabilité : la comparaison entre les entités est possible ;
 Pertinence : l’information financière a le même sens pour tous ;
 Fiabilité : La production d’information financière respecte les règles communes ;
 Evolutivité : les règles s’adaptent aux évolutions économiques
 Convergence : les règles comptables convergent vers les règles internationales.
2. Les principes comptables
Les principes comptables sont des normes et règles de base à respecter en comptabilité
afin de garantir la qualité et la légalité de cette dernière.
Le terme générique de principes comptables regroupe les postulats et les conventions.

Classification Principes comptables


 Postulat de l’entité ;
 Postulat de la comptabilité d’engagement ou d’exercice ;
 Postulat de la spécialisation des exercices ;
Postulats  Postulat de la permanence des méthodes ;
 Postulat de la prééminence de la réalité économique sur l’apparence
juridique.
 Convention du coût historique ;
 Convention de prudence ;
 Convention de régularité et transparence ;
Conventions  Convention de la correspondance bilan de clôture-bilan d’ouverture
 Convention de l’importance significative.

2.1 Les postulats comptables


Les postulats sont des principes acceptés sans démonstration mais cohérents avec les
objectifs fixés. Ils permettent de définir le champ du modèle comptable.
Les postulats ont un caractère primordial dans le suivi comptable d’une entité. Ils
servent de canevas du modèle comptable du SYSCOHADA.
2.2 Les conventions comptables
Les conventions comptables sont destinées à guider le préparateur des comptes dans
l’évaluation et la présentation des éléments devant figurer dans les états financiers.

II. Système comptable OHADA


Le SYSCOHADA a pour objet la collecte, la tenue, le contrôle, la présentation et la
communication par les entités, d'informations financières établies dans les mêmes
conditions de fiabilité, de compréhension et de comparabilité. Les composantes du
nouveau dispositif sont constituées de :
 l’Acte uniforme relatif au droit comptable et à l’information financière (AUDCIF)
 du SYSCOHADA Révisé constitué du Plan comptable Général OHADA (PCGO)
 et du Dispositif Comptable relatif aux Comptes Consolidés et Comptes Combinés
(D4C).
1. L’Acte Uniforme relatif au Droit Comptable et à l’Information
Financière (AUDCIF)
L’Acte uniforme relatif au droit comptable et à l’information financière (AUDCIF)
concerne toutes les entreprises sises dans les Etats-partie au traité de l’OHADA.
Le Droit comptable est en vigueur dans toutes les entités à l’exception de celles
soumises aux règles de la comptabilité publique. Le texte final compte 120 articles
organisés en 113 articles.

2. Le Système comptable OHADA Révisé


Le système comptable OHADA regroupe le Plan Comptable Général OHADA (PCGO)
et le Dispositif Comptable relatif aux Comptes Consolidés et Comptes Combinés
(D4C).
Toutefois, les établissements de crédit, les établissements de microfinance, les acteurs
du marché financier, les sociétés d'assurance et de réassurance, les organismes de
sécurité et prévoyance sociale et les entités à but non lucratif ne sont pas assujettis au
SYSCOHADA.
2.1Le Plan Comptable Général OHADA (PCGO)
Il est institué un système comptable unique, commun à tous les Etats parties composé
du Plan comptable général OHADA.
Le plan comptable est la liste des comptes et s’imposent à toutes les entreprises de la
zone. Le plan comptable d’une entreprise doit être conforme aux exigences du système
comptable OHADA.
Le système comptable OHADA retient une liste de comptes repartis en neuf (09)
classes allant de 1 à 9.
Le Système comptable OHADA retient une codification décimale des comptes avec
neuf classes ayant les codes 1 à 9.
Les huit (08) premières classes sont réservées à la comptabilité générale. Les classes 1
à 5 sont destinées aux comptes du bilan et les classes 6 ; 7 et 8 les comptes de gestion
appelés encore les comptes de résultat.
Le PCGO est entré en vigueur le 1er janvier 2019 pour les comptes personnels
ou sociaux des entités.
2.2 Le Dispositif Comptable relatif aux Comptes Consolidés
et Comptes Combinés (D4C)
Le Dispositif Comptable relatif aux Comptes Consolidés et Comptes Combinés (D4C)
est applicable dans les sociétés cotées et celles faisant appel public à l’épargne.
Ces entités sont soumises à l’application du SYSCHOADA REVISE et la présentation
des états financiers en normes IFRS.
Pour les comptes consolidés et les comptes en normes IFRS des sociétés cotées et
celles qui sollicitent un financement dans le cadre d’un appel public à l’épargne la
date de mise en vigueur retenue est le 1er janvier 2019 ;
CHAPITRE 3 : LES METHODES COMPTABLES

I. Notion de flux
Les transactions de l’entreprise avec ses différents partenaires prennent la forme de
flux réels de biens et des services et de flux financiers ou monétaire.
L’ensemble de ces mouvements de valeur est appelé flux.
1. Définition d’un flux
Un flux est un mouvement de monnaie, de biens et de services entre agents
économiques effectués au cours d’une période.
2. Typologie des flux
On peut classer les flux selon leur nature et leur sens.
 Classification selon la nature : On distingue trois catégories de flux.
 les flux réels : Ils correspondent aux mouvements de biens matériels et
services.
Exemple : Achat de marchandises ou de matières premières,
 les flux monétaires qui constatent les mouvements de monnaie et sont la
contrepartie monétaire des flux réels ;
Exemple : Règlement des fournisseurs par virement bancaire, encaissement
des créances ;
 les flux financiers représentent l’échange monétaire sans contrepartie réelle,
tel l'octroi d'un emprunt.
 Classification selon le sens. On distingue :
 les flux internes sont des flux occasionnés par des opérations réalisées à
l’intérieur de l’entreprise.
Exemple : virement d’un somme d’argent de la caisse à la banque de l’entreprise.
 les flux externes résultent des mouvements de l’entreprise avec l’extérieur.
Exemple : Vente de marchandises à un client, achat d’un matériel de bureau.

3. Représentation schématique de flux


Un flux est caractérisé par quatre (04) éléments :
 l’origine du flux : c’est le point de départ du flux. Il est encore appelé la ressource.
 la destination du flux : c’est le point d’arrivée du flux. Le point d’arrivée est appelé
l’emploi dans le sens d’utilisation.
 le montant du flux correspond à la valeur occasionnée par l’opération.
 La nature du flux correspond à l’élément sur lequel repose le flux.
Tout flux a une origine et une destination.
 L’origine constitue la ressource
 La destination constitue l’emploi. L’emploi indique l’utilisation faite de la
ressource.
Les caractéristiques du flux peuvent être représentées sur le graphique suivant :
Flux externes
O Nature et Montant D

D Nature et Montant O

Flux internes

O Nature et Montant D

APPLICATION
L’entreprise « GLB » a réalisé les opérations ci-après :
1. La société GLB vend des marchandises à NDONG au comptant par chèque bancaire
800 000F
2. La société SOGATRA transporte le personnel de la société GLB pour une excursion
pour 1 500 000F
3. Versement d’espèces en banque pour 2 500 000F
4. Sortie des matières premières du magasin de GLB pour une usine. Valeur du stock
1 800 000F
5. Achat de matières premières à crédit pour 2 000 000F.
CONSIGNES : Schématiser ces flux.
4. Analyse des flux
4.1La notion d'emploi et de ressource
Un flux a une origine et une finalité :
 l'origine du flux correspond au plan comptable à une ressource. La ressource
précise ce qui permet la réalisation de l'opération : la ressource indique l’origine
(la source) d’un flux de biens ou de services. Généralement, elle indique la
justification économique du flux. La ressource est également désignée à travers la
notion de crédit.
 la destination du flux correspond au plan comptable à un emploi. L'emploi
précise l'utilisation du flux faite par l'entreprise ou son impact sur l'entreprise :
l’emploi indique l’affectation faite de la ressource. L’emploi représente la
destination d’un flux, ce en quoi a été transformée la ressource. L’emploi est
également désigné à travers la notion de débit.

Présentation schématique d’un flux


Origine Destination

Ressources Opération Emploi


A l’origine de tout emploi, il y a une ressource. De même, toute ressource a un emploi.
Pour une opération, on a l’égalité :
Montant Emploi = Montant Ressource
Pour plusieurs opérations, on a également l’égalité :
Total des Emplois = Total de Ressources
II. Le compte
1. Définition
Le compte est un dispositif destiné à enregistrer les mouvements de flux réalisés par
l’entité.

2. Terminologie
 Imputation
On appelle imputation l’inscription d’une somme soit au débit, soit au crédit d’un
compte. Les sommes portées au débit ou au crédit sont appelées les mouvements du
compte.
 Débiter un compte
Débiter un compte, c’est inscrire un montant au débit de ce compte.
 Créditer un compte
Créditer un compte, c’est inscrire un montant au crédit de ce compte.
 Solde d’un compte
Le solde d’un compte est la différence entre le total des mouvements débit et le total
des mouvements du crédit.
 Lorsque TOTAL DEBIT > TOTAL CREDIT Solde Débiteur
 Lorsque TOTAL CREDIT > TOTAL DEBIT Solde créditeur
 Solder un compte
Solder un compte, c’est l’annuler ou l’apurer.
 Arrêter un compte
Arrêter un compte, consiste à calculer son solde final (débiteur ou créditeur).
 Réouverture d’un compte
Rouvrir un compte, c’est inscrire le solde dégagé au moment de l’arrêt des comptes du
coté de sa nature, c’est-à-dire solde débiteur au débit et solde créditeur au crédit.
3. Présentation du compte
Le compte se présente sous forme de tableau à double entrée
 le coté gauche appelé DEBIT (D) enregistre par convention les emplois
 le coté droit appelé CREDIT (C) est réservé aux ressources par convention.
L'emploi est appelé débit et la ressource crédit. On distingue trois sortes de comptes,
savoir :
 le compte schématique ou le compte en T,
 le compte classique ou compte à colonne séparées,
 le compte à colonnes mariées ou jumelées.
 Compte schématique
Le compte schématique sous forme de la lettre T se présente ainsi :
DEBIT « Intitulé du compte » CREDIT
Les emplois Les ressources
 Compte classique ou compte à colonnes séparées
On appelle également complet. Il comporte trois colonnes au Débit et trois colonnes
au Crédit. Il se présente ainsi :
DEBIT « Intitulé du compte » CREDIT
Dates Libellés Montants Dates Libellés Montants

 Compte à colonnes mariées


C’est la forme réduit du compte classique. Il se présente comme suit :
Dates Libellés Montants
DEBIT CREDIT

Il peut être présenté de façon à obtenir les soldes au fur et à mesure.


Dates Libellés Sommes Soldes
DEBIT CREDIT DEBIT CREDIT

4. Principe de la partie double


Le principe de la partie double est un mécanisme qui consiste à enregistrer, pour
chaque opération, à la fois l’emploi et la ressource associée :
 chaque flux donne lieu à un double enregistrement : tout emploi est financé par
une ressource et, inversement, toute ressource finance un emploi ;
 pour chaque opération, les emplois sont égaux ressources.
5. Enregistrement comptable
L’enregistrement comptable correspond à la retranscription d’un point de vue
comptable de l’entreprise. Chaque écriture comptable précise :
 les références de la pièce justificative, document qui permet de justifier les
informations à enregistrer ;
 le montant du flux, c’est-à-dire la valeur de l’opération ;
 l’origine du flux, c’est-à-dire ce qui permet la réalisation de l’opération ;
 la destination du flux, c’est-à-dire ce que procure la réalisation de l’opération.

CAS PRATIQUE
L’entreprise JOLIDON a réalisé les opérations ci-après :
1. Vente au comptant par chèque bancaire de marchandises 1 850 000
2. Achat de marchandises en espèces 350 000
3. Achat à crédit de marchandises pour 2 000 000
4. Vente à crédit de marchandises pour 1 850 000
5. Acquisition d’une machine industrielle par chèque bancaire 6 000 000
6. Paiement de 900 000 par chèque au fournisseur MBA
7. Vente à crédit de marchandises au client MEZUI pour 3 200 000.
8. Encaissement des créances par virement bancaire pour 2 500 000
9. Vente de marchandises au client ODON. 1 800 000 par chèque bancaire, 900 000
à crédit.
CONSIGNES :
1. Réaliser l’analyse de ces opérations en termes d’emploi et ressource ;
2. Réaliser l’analyse de ces opérations en débit et crédit.
CHAPITRE 4 : L’ORGANISATION COMPTABLE

I. L’organisation comptable
1. Définition et obligations légales
1.1 Définition
L’organisation comptable peut être définie comme le cadre dans lequel est traitée les
activités économiques afin de produire les informations comptables et financières. Elle
décrit le processus d’enregistrement des opérations comptables.
1.2 Obligations légales
L’organisation comptable en place doit assurer un enregistrement exhaustif au jour le
jour, et sans retard des informations de base, le traitement en temps opportun des
données enregistrées, la mise à disposition des utilisateurs des documents requis dans
les délais légaux fixés pour leur délivrance.

II. Comptabilité d’engagement et Comptabilité de trésorerie


En comptabilité selon que l’on considère les mouvements financiers et/ou les
mouvements réels, deux types de comptabilité se distinguent.
1. Comptabilité d’engagement ou d’exercice
Les opérations sont prises en compte dès que ces transactions ou événements se
produisent et non pas au moment des encaissements ou paiements.
Les opérations sont donc enregistrées lors de leur réalisation, indépendamment de
leur date de règlement.
L'information financière ainsi établie, renseigne les utilisateurs, non seulement sur les
transactions passées ayant entraîné des flux de trésorerie, mais également sur des
obligations et autres événements entraînant des encaissements et des paiements
futurs.
2. Comptabilité de trésorerie
Les opérations sont enregistrées au moment de leur encaissement ou décaissement.
La comptabilité de trésorerie est également appelée « comptabilité de caisse ».
III. Le Plan comptable Général OHADA
Le plan comptable d’une entreprise est l’ensemble des comptes utilisés par cette
entreprise compte tenu des dispositions du système comptable OHADA pour traduire
dans ces documents les informations comptables et financières qui découlent de ces
opérations.
A chaque compte est attribué un numéro. Le Plan Comptable Général OHADA (PCGO)
établit une classification générale.
Les comptes sont regroupés en 9 classes dont une huitième classe dédiée aux
engagements hors bilan.

1. Les classes
Les huit (08) premières classes sont réservées à la comptabilité générale. La classe 1 à
5 se rapportent au bilan et les classes 6 à 8 au compte de résultat.

Classes Intitulés Contenu


de
comptes
Classe 1 Comptes de ressources durables Ils enregistrent les ressources de financement
mises à la disposition de l’entreprise de façon
durable et permanente par les associés et les tiers.
Classe 2 Comptes des immobilisations Ces comptes concernent les immobilisations
incorporelles, corporelles et financières.
Les stocks sont formés par l’ensemble des
marchandises, des matières premières et
Classe 3 Comptes des stocks fournitures liées, des produits intermédiaires,
des produits finis ainsi que des produits et
services en cours qui sont la propriété de
l’entreprise à la date de l’inventaire.
Les comptes de la classe 4 retracent les relations
de l’entreprise avec les tiers.
Ils servent donc à comptabiliser les dettes et les
Classe 4 Comptes de tiers créances de l’entreprise à l’exclusion de celles
inscrites dans les comptes de classes 1 et 2. Cette
classe regroupe les créances de l’actif circulant et
dettes du passif circulant.
Ils enregistrent les opérations relatives aux
valeurs en espèces, aux chèques, aux effets de
commerce, aux titres de placement, aux coupons
Classe 5 Comptes de trésorerie ainsi qu’aux opérations faites avec les
établissements de crédit. On retrouve dans cette
classe : titres de placement, valeurs à encaisser,
comptes bancaires et caisse.
La classe 6 est destinée à enregistrer les charges
liées à l’activité ordinaire de l’entreprise.
Classe 6 Comptes de charges de l’activité Ces charges entrent dans la composition des
ordinaire coûts des produits de l’entreprise.
Les comptes de la classe 7 enregistrent des
produits liés à l’activité de l’entreprise. Ils
Comptes de produits de l’activité
Classe 7 ordinaire résultent essentiellement de la vente de biens ou
de services ainsi que de la production de biens et
services non encore vendus.
Ces comptes enregistrent les charges et produits
correspondant à des opérations qui ne se
Comptes des charges et produits
Classe 8 hors activité ordinaire rapportent pas à l’activité ordinaire de
l’entreprise.

Comptes des engagements Cette classe est dédiée aux engagements hors
Classe 9 et comptabilité analytique bilan et à la comptabilité analytique.

2. Les comptes du bilan


2.1Les comptes de l’actif
Un actif est un élément identifiable du patrimoine ayant une valeur économique
positive pour l’entité.
Il s’agit d’un élément générant une ressource que l’entité contrôle du fait d’événements
passés et dont elle attend des avantages économiques futurs quantifiables.
Selon la substance et la temporalité de l’utilisation de l’actif, on distingue les actifs
immobilisés et les actifs circulants et la trésorerie-actif.
Immobilisations incorporelles
Actif immobilisé Immobilisations corporelles
(Comptes de Classe 2) Immobilisations financières
Actif circulant Les stocks et encours
(Comptes de Classe 3 et 4) Les créances (Clients, fiscales, sociales)
Trésorerie-Actif Les titres de placement, les valeurs encaissées
(Comptes de Classe 5) et les disponibilités

2.2 Les comptes du passif


Un passif est un élément du patrimoine ayant une valeur économique négative pour
l’entité. Il s’agit d’une obligation de l’entité à l’égard d’un tiers dont il est probable ou
certain qu’elle provoque une sortie des ressources au bénéfice de ce tiers, sans
contrepartie au moins équivalente attendue de celui-ci.
Le passif est classé selon la nature de l’obligation, la nature de la sortie de ressources,
la nature de l’échéance et le montant de l’obligation. On distingue les capitaux propres
et les dettes. Une dette est un passif (une obligation) certain dont l’échéance et le
montant sont fixés de façon précise.
Capitaux propres Apports des propriétaires de l’entité, les résultats laissés à
(Comptes 10 à 15) disposition de l’entité, etc..
Dettes financières Les emprunts ; les dettes de location ; les dettes de participation et
(Comptes 16 à 19) les provisions pour risques et charges.
Passif circulant Les dettes d’exploitation : fournisseurs, dettes sociales et fiscales.
(Comptes de Classes 4)
Trésorerie-passif Les dettes de trésorerie : Découverts ; concours bancaires et
Comptes de Classes 5) Escompte de crédit ordinaire.

2. Les comptes de résultat


Les comptes de résultat sont classés en deux grandes catégories : les comptes de
charges et les comptes de produits
2.1 Les comptes de charges
Une charge est un emploi définitif correspondant à un appauvrissement de l’entité.
Les charges sont classées selon leur nature :
 Charges des activités ordinaires (AO)
Les charges des activités ordinaires sont des charges répétitives, liées à l’exploitation
normale de l’entreprise et au cycle de financement. Les charges AO regroupent les
charges d’exploitation et les charges financières.
N° CONTENU ET FONCTIONNEMENT DES COMPTES
60 Achats
(sauf 603) Ce compte sert à enregistrer le montant des factures d’achats et la valeur des
retours de marchandises et fournitures aux fournisseurs ainsi que les rabais,
remises hors facture.
Variation des stocks de marchandises
603 Il enregistre les variations de stocks de biens et de marchandises achetées. Les
comptes de variations peuvent être débiteurs ou créditeurs.
61 Transports
Il enregistre le montant des charges de ports ou de transports engagés par
l’entreprise, à l’occasion des achats, des ventes, des déplacements de son
personnel ou de l’expédition de plis.
62 &63 Services extérieurs
Ces comptes enregistrent le montant des factures, paiements et rémunérations
versés aux prestataires extérieurs à l’entreprise et les éventuels rabais et ristournes
obtenus hors factures sur les services extérieurs.
64 Impôts et taxes
Ce compte enregistre tous les impôts et taxes à la charge de l’entreprise à
l’exception toutefois de l’impôt sur le bénéfice.
65 Autres charges
(sauf 659) Il enregistre le montant des charges de caractère souvent accessoire, qui entrent
dans les consommations de l’exercice provenant des tiers.
659 Charges pour dépréciations et provisions pour risque d’exploitation
Ce compte enregistre les dépréciations des éléments de l’actif circulant ainsi que
les provisions pour risques et charges à court terme d’exploitation.
66 Charges de personnel
Ce compte enregistre l’ensemble des rémunérations du personnel
(appointements, salaires, commissions, congés payés, primes, gratifications,
indemnités). Il enregistre également les charges sociales ainsi que les avantages
en nature.
67 Frais financiers et charges assimilées
Ce compte enregistre l’ensemble des charges financières dues à différents tiers
intervenant dans le financement de l’entreprise
68 Dotations aux amortissements
Ce compte enregistre au titre de l’exercice, les dotations aux amortissements dans
leur conception économique et comptable (et non pas fiscal).
69 Dotations aux provisions et aux dépréciations
Ce compte enregistre les dotations aux provisions d’exploitation et à caractère
financier, et la couverture de dépréciation, risques, charges ou pertes à prévoir.

 Charges hors activité ordinaires (HAO)


Les charges hors activités ordinaires sont des charges qui présentent un caractère non
récurrent, exceptionnel, occasionnel, inhabituel et qui naissent généralement à la suite
des événements dus aux calamités naturelles (incendies, inondation, guerre, etc.).
Les comptes de la classe 8 à terminaison impaire désignent les charges hors activités
ordinaire.
N° CONTENU ET FONCTIONNEMENT DES COMPTES
81 Valeurs comptables des cessions d’immobilisations
Ce compte sert à déterminer la valeur comptable des éléments de l’actif immobilisé
cédés.
Charges hors activités ordinaires
83 Il s’agit de charges qui n’ont pas de lien avec l’activité ordinaire de l’entreprise.
85 Dotations hors activités ordinaires
Ce compte enregistre les dotations aux amortissements et aux provisions qui ne
concernent pas l’activité ordinaire de l’entreprise.
87 Participation des travailleurs
Ce compte enregistre les montants prélevés sur les bénéfices réalisés et affectés par
l’entreprise à un fonds légal ou contractuel à l’avantage des travailleurs.
89 Impôts sur le résultat
Ce compte enregistre l’impôt sur le résultat de l’entreprise.

2.2 Les comptes de produits


Un produit est une ressource interne correspondant à un enrichissement de l’entité.
Les produits se subdivisent en : Les produits des activités ordinaires (AO) et les
produits hors activité ordinaires (HAO).
 Les comptes de produits des activités ordinaires
Les comptes de la classe 7 enregistrent les produits liés à l’activité ordinaire de
l’entreprise. Ils regroupent les comptes de produits d’exploitation et financiers.
N° CONTENU ET FONCTIONNEMENT DES COMPTES
70 Ventes
Ce compte enregistre les ressources de l’entreprise provenant de la vente des
marchandises, des travaux effectués et des services rendus à des tiers.
71 Subvention d’exploitation
Il s’agit d’aides accordées par l’Etat, les collectivités publiques ou des tiers. Elles sont
destinées à compenser l’insuffisance de prix de vente ou à faire face à des charges
d’exploitation.
72 Production immobilisée
Ce compte enregistre le coût de production des travaux faits par l’entreprise pour elle-
même.
73 Variations des stocks de biens et services produits
Ce compte enregistre les variations de stocks de biens et services produits. Il peut
présenter un solde débiteur (déstockage) ou créditeur (augmentation des stocks du
début à la fin de l’exercice)
75 Autres produits
Ce compte enregistre tous les produits divers qui ne proviennent pas directement de
l’activité productrice ou commerciale de l’entreprise
77 Revenus financiers et produits assimilés
Ce compte enregistre l’ensemble des ressources que tire l’entreprise de ses activités
financières.
78 Transferts de charges
Ce compte sert à l’imputation de charges d’exploitation ou financières qui doivent être,
en raison de leur nature, affectées à un compte de bilan (sauf les immobilisations pour
lesquelles le compte 72 ‘’Production immobilisée’’ est utilisé).
Le transfert concerne les charges immobilisées, les stocks, les comptes de tiers. Il sert
aussi, exceptionnellement à des transferts de charges à charges (ex Avantages en
nature)
79 Reprises de provisions, de dépréciations et autres
Ce compte enregistre les annulations et les ajustements en baisse des provisions
constituées pour risques et charges ainsi que des provisions pour dépréciation des
éléments de l’actif immobilisé.

 Les comptes de produits hors activités ordinaires


Les produits hors activités ordinaires sont des produits non récurrents, correspondant
à des opérations qui ne se rapportent pas à l’activité ordinaire de l’entreprise.
Les comptes de la classe 8 à terminaison paire désignent les produits hors activités
ordinaire.
N° CONTENU ET FONCTIONNEMENT DES COMPTES
82 Produits des cessions d’immobilisations
Ce compte enregistre le produit net de la cession des éléments de l’actif immobilisé
Produits hors activités ordinaires
84 Il s’agit de produits qui n’ont pas de lien avec l’activité ordinaire de l’entreprise.

86 Reprises hors activités ordinaires


Ce compte enregistre les annulations et réajustements en baisse de provisions,
amortissements et subventions qui ne sont pas liés à l’activité de l’entreprise.
88 Subventions d’équilibre
Ce compte enregistre les montants des subventions allouées par l’Etat ou l’un de ses
démembrements à l’entreprise, pour permettre de compenser en totalité ou
partiellement des pertes survenues dans des circonstances exceptionnelles.

III. Les documents comptables et les livres comptables


1. Les documents comptables
Les documents comptables sont constitués des livres comptables et des états
financiers.
2. Les livres comptables
Les enregistrements comptables sont transcrits dans des livres comptables (livre
journal ; grand livre et la balance). Ils donnent lieu à la réalisation des états financiers
: le bilan et le compte de résultat.
Il y a lieu de préciser que les livres comptables dont la tenue est obligatoire sont :
 le livre-journal ;
 le grand-livre ;
 la balance générale des comptes ;
 le livre d’inventaire.
Les livres comptables et autres supports doivent être tenus sans blanc ni altération
d'aucune sorte. Toute correction d'erreur, commise et découverte sur l’exercice en
cours, s'effectue exclusivement par inscription en négatif des éléments erronés ;
l'enregistrement exact est ensuite opéré.
La correction d’une erreur significative commise au cours d’un exercice antérieur doit
être opérée par ajustement du compte report à nouveau. Toute correction d’erreur
découverte sur l’exercice en cours et commise sur les exercices antérieurs doit faire
l’objet d’une information dans les Notes annexes.
3. Enregistrement comptable des opérations
3.1 Etapes du système d’information comptable
Tout flux donne lieu à l’établissement d’une pièce justificative (factures, bulletin de
paie, pièce de caisse, chèque, avis d’imposition, relevé bancaire etc…) qui doit être
classée, numérotée et conservée. Chaque pièce justificative fait l’objet d’un
enregistrement comptable et chaque enregistrement comptable se rapporte à une
seule pièce comptable.

Pièces comptables Journal Grand-livre Balance Etats financiers

3.2 Systèmes d’organisation comptable de l’information


L’organisation comptable et le traitement de l’information au sein d’une entité repose
sur deux systèmes. Il s’agit du système classique et du système centralisateur.
 Le système classique
C’est un système qui s’adapte aux entreprises de petite taille et dans lesquelles les
informations à traiter ne sont pas nombreuses.
Dans ce système, la comptabilité est tenue à l’aide d’un livre-comptable et d’un grand-
livre unique.
Pièces comptables Livre-Journal Grand-livre

 Le système centralisateur
Dans un système centralisateur, la comptabilité est tenue à l’aide de journaux
auxiliaires qui permettent d’enregistrer les écritures en les regroupant par nature
(achats, ventes, caisse banque, etc)
Dans le système centralisateur, l’entité périodiquement procède à la centralisation,
c’est-à-dire au versement des écritures figurant dans les journaux auxiliaires dans un
journal appelé journal appelé Journal Général avant le report dans le grand-livre
général. L’entité peut créer autant de journaux auxiliaires qu’elle désire et ce selon ses
besoins.
Pièces Journaux Centralisation Journal Grand-livre
Comptables Auxiliaires Périodique Général
4. Le Livre -Journal
Le livre-journal ou journal est un livre comptable présentant de manière
chronologique les enregistrements comptables. Chaque écriture dans le journal est
présentée comme suit :
1
2 3 4

5 6 7
8

1 : la date de l’opération ;
2 : le numéro des comptes débités ;
3 : intitulé des comptes débités ;
4 : le montant des comptes débités ;
5 : le numéro des comptes crédités ;
6 : intitulé des comptes crédités ;
7 : le montant des comptes crédités ;
8 : libellé explicatif de l’opération généralement la référence de la pièce justificative.
Dans la pratique, la date est écrite une seule fois par jour. Ainsi, on mettra la mention
dito (d°) pour l’enregistrement des autres opérations réalisées à la même date.
Dans une même écriture comptable, un ou plusieurs comptes peuvent être débités de
même qu’un ou plusieurs comptes peuvent être crédités.
Les opérations sont enregistrées sous forme d’écriture en partie double : toute écriture
au journal doit être équilibrée. A la fin de chaque page, on effectue le total du journal.
Ces totaux sont inscrits de nouveau au début de la page suivante.

APPLICATION
La société GRACE SUR GRACE a réalisé au cours du mois de mars les opérations
ci-après :
02/3 : Payé loyer du mois en espèces pour 800 000 ;
03/3 : Versement d’espèces en banque pour 5 000 000 ;
05/3 : Achat d’un ordinateur portatif pour 350 000 en espèces ;
07/03 : Achat de marchandises à crédit pour 3 000 000 ;
10/3 : Encaissé le loyer d’un local nous appartenant par chèque bancaire pour
1 200 000
15/3 : Vente de marchandises au client NGUEMA 2 000 000 à crédit ;
18/3 : Emprunt auprès de UGB versé en compte 6 000 000 ;
20/3 : Règlement des clients par virement bancaire 2 800 000 ;
23/3 : Retrait de la banque pour alimenter la caisse 2 000 000 ;
26/3 : Remboursement des fournisseurs par virement bancaire 3 000 000 ;
28/3 : Remboursement d’une partie de l’emprunt par chèque bancaire 2 500 000 ;
30/ 3 : Payé espèces facture d’électricité 190 000.
CONSIGNES : Enregistrer ces opérations au journal

5. Le Grand-livre
Le Grand-livre est un document comptable obligatoire qui répertorie, par compte,
tous les mouvements ayant affecté ce compte sur une période donnée.
Le Grand-livre permet l’étude de chaque compte et un contrôle de cohérence
comptable.
Le Grand-livre peut être présenté sous forme de comptes schématiques. Il regroupe
l’ensemble des comptes ouverts au sein de l’entité lors des différents mouvements.
Mais pour les grandes entreprises, où la comptabilité est tenue à l’aide des journaux
auxiliaires, le grand-livre est tenu comme suit :

Date de Journal Libellé de Pièce Débit Crédit


l’opération auxiliaire l’opération justification
de l’opération

APPLICATION
L’entité REVELATION a réalisé les opérations ci-après :
03/08 : Facture n° 506 à OVONO pour ventes de marchandises. Montant 3 000 000
20/08 : Reçu chèque bancaire du client OVONO d’un montant de 3 000 000.
CONSIGNES
1. Enregistrer ces opérations au journal ;
2. Présenter le Grand-livre.
6. La balance
La balance est un document non obligatoire qui récapitule les mouvements et les
soldes de tous les comptes du grand-livre au cours d’une période donnée.
L'ensemble des comptes mobilisés lors des enregistrements comptables est présenté
dans le grand livre.
La balance permet de contrôler de manière arithmétique la justesse des opérations
enregistrées tout le long de la période. Chaque valeur comptable apparaissant dans la
balance est ensuite confrontée à sa réalité physique et financière : on vérifie que les
quantités et valeurs réelles des biens répertoriés correspondent aux soldes de la
balance.
La balance peut se présenter de différentes manières (balance à 2, 4 ou 6 colonnes).
Mais celle recommandée par le système comptable OHADA est la balance à 6 colonnes
qui se présente ainsi :
N° Intitulés Soldes à l’ouverture Mouvements Soldes à la clôture
Débiteur Créditeur Débit Crédit Débiteur Créditeur

TOTAUX A A B B C C

Il est recommandé d’établir au moins une balance mensuelle. La balance est un moyen
d’information et de gestion. C’est aussi un moyen de contrôle des égalités suivantes
propres à toutes comptabilités :
Total des débits = Total des crédits
Total des soldes débiteurs = Total des soldes créditeurs
APPLICATION
Vous disposez des éléments suivants relatifs à l’entreprise « MICHESTER » au 31
août 2020.
Fournisseurs 2 000 000 ; Matériels de bureau 2 000 000 ; Emprunts 2 400 000 ;
Fonds commercial 800 000 ; Marchandises 3 300 000 ; Matériel de transport
4 000 000 ; Capital 20 000 000 ; Bâtiments 4 000 000 ; Mobilier de bureau
3 000 000 ; Clients 3 000 000 ; Banque 1 600 000 ; Caisse 1 900 000 ; Terrain
2 000 000. Etat 1 200 000.
Au cours du mois de septembre 2019, les opérations suivantes ont été réalisées :
02/9 : Achats à crédit de marchandises pour 4 000 000
04/9 : Payé en espèces :
 Prime d’assurance : 200 000
 Frais de transport sur achat : 120 000
06/9 : Règlement des clients par chèque bancaire 1 600 000
08/9 : Vente de marchandises 5 000 000 par chèque et 2 500 000 à crédit
10/9 : Versé à un fournisseur de matériel un acompte de 300 000 en espèces
12/9 : Payé en espèces l’honoraire de l’expert-comptable 300 000
15/9 : Facture du garagiste pour réparation du camion de livraison pour 120 000
18/9 : Achat de marchandises 3 500 000 par chèque bancaire
20/9 : Ristourne obtenue du fournisseur pour 100 000
23/9 : Retrait de la banque pour alimenter la caisse 1 500 000
26/9 : Payé en espèces les charges de personnel pour 1 200 000
28/9 : Encaissé intérêts sur prêts pour 300 000
30/9 : Règlement du fournisseur par chèque bancaire pour 2 500 000
Le stock de marchandises au 30/9 est de 4 800 000.
CONSIGNES
1. Enregistrer ces opérations au journal ;
2. Dresser le grand livre et présenter la balance à six colonnes.
CHAPITRE 5 : LES ETATS FINANCIERS

I. De la balance aux états financiers


1. Les travaux d’inventaire
La comptabilité de l’entreprise est découpée en périodes de douze (12) mois appelées
« exercices comptables ».
A la fin de chaque période, l’entreprise a l’obligation de répertorier tous les éléments
d’actif et de passif qui composent son patrimoine. Ce sont les enregistrements
comptables de toutes les opérations et l’inventaire de ce patrimoine qui permettent
d’établissement des comptes annuels.

2. Les types d’opérations


Les opérations réalisées par l’entité affectent soient son patrimoine soient son activité.
2.1 Le Patrimoine de l’entité
Le patrimoine est l’ensemble des biens et des dettes de l’entité. Le bilan est le
document qui retrace la situation patrimoniale de l’entité à une période donnée.
Le patrimoine de l’entité est composé de ses actifs et de ses passifs.
2.2L’Activité de l’entité
La comptabilité permet de mesurer la création de valeur de l’entité à travers sont
compte de résultat.
Le résultat est déterminé par la différence entre les produits et les charges de l’entité.
Le compte de résultat fait la synthèse des produits et des charges sur une période
d’activité de l’entité.

3. Les états financiers


Les états financiers sont un ensemble de documents indissociable élaborés en fin
d’année qui renseignent sur la situation patrimoniale, l’activité et la trésorerie de
l’entité. Ils regroupent le bilan le compte de résultat, les notes annexes et le tableau de
trésorerie.
Il existe deux niveaux de présentation des états financiers : le système normal et le
système minimal de trésorerie.
Pour notre niveau d’étude nous retiendront le bilan et le compte de résultat.

II. Le bilan
1. Le bilan
1.1 Définition du bilan
En comptabilité financière, le bilan se définit comme une photocopie, à un instant
donné, de la situation patrimoniale (l’ensemble des biens et des dettes) de l’entité.
Le bilan est un document comptable fournissant une image de la situation
patrimoniale de l'entreprise à un moment donné.

1.2 Présentation schématique du bilan


Le bilan se présente sous forme d’un tableau divisé en deux parties :
 la partie gauche appelée ACTIF regroupe les biens de l’entreprise. L’actif explique
utilisation qui est faite des ressources de l’entreprise.
 la partie droite appelée PASSIF regroupe les ressources de financement de
l’entreprise.

ACTIF PASSIF (Ressources)


Eléments que contrôle l’entité et qui Moyens de financement qui ont permis de
sont susceptibles de lui procurer des ressources faire l’acquisition des actifs

Les emplois étant la justification des ressources de l’entreprise, à la présentation du


bilan nous avons l’équilibre fondamental :
TOTAL DE L’ACTIF = TOTAL DU PASSIF
On peut schématiquement représente le bilan en six masses
Actif ou Emplois Passif ou Ressources
ACTIF IMMOBILISE CAPITAUX PROPRES ET
Immobilisations incorporelles DETTES
Immobilisations corporelles FINANCIERES
Immobilisations financières Capitaux propres
Dettes financières
Provisions pour risque et charges
ACTIF CIRCULANT PASSIF CIRCULANT
Actif circulant HAO Passif circulant HAO
Actif circulant d’exploitation Passif circulant d’exploitation
TRESORERIE-ACTIF TRESORERIE-PASSIF
Titres de placement
Disponibilités
Ecart de conversion-actif Ecart de conversion-passif
TOTAL GE NERAL TOTAL GENERAL

4. Etude de la structure du bilan


4.1L’actif du bilan
Les postes de l’actif sont classés par ordre de liquidité croissante. La liquidité étant
l’aptitude d’un bien ou d’une créance à être transformé en monnaie.
Ainsi les immobilisations qui sont moins liquide sont classées en haut du bilan, ensuite
vient l’actif circulant et enfin la trésorerie de l’actif.
 Les postes de l’actif immobilisé
Les postes de l’actif immobilisé correspondent aux investissements réalisés et destinés
à rester durablement dans l’entreprise.
A l’actif immobilisé on distingue les immobilisations incorporelles (les frais de
développement, les brevets, logiciels, le fonds commercial et le droit au bail), les
immobilisations corporelles (terrains, Bâtiments, Matériels, avances versées sur
acquisition et autres immobilisations) et les immobilisations financières : les
titres de participation et autres immobilisations financières.
 Les postes de l’actif circulant
On distingue l’actif circulant de l’activité ordinaire (AO) qui comprend les
postes directement liés aux opérations d’exploitation à savoir les stocks, les créances
clients et comptes rattachés.
Les postes liés aux opérations peu fréquentes et non récurrentes représentent l’actif
circulant hors activité ordinaire (HAO)
 Les postes de la trésorerie-actif
Les titres de placement ; les valeurs encaissées, les disponibilités (banque, CCP et
caisse) forment la trésorerie-actif.
 Les écarts de conversion-actif
L’écart de conversion correspond à une diminution d’une créance ou à une
augmentation d’une dette consécutive à une variation du cours de la devise dans
laquelle a été libellé cette créance ou cette dette.
4.2Le passif du bilan
Les postes du passif sont classés par ordre d’exigibilité croissante
L’exigibilité étant la date qui sépare une dette du moment de sa naissance au moment
de son remboursement (échéance).
Les dettes les moins exigibles sont situées en haut du passif du bilan. Par contre les
dettes les plus exigibles sont situées en bas de bilan.
 Les postes capitaux propres
Les capitaux propres renseignent sur les moyens de financement propres.
Le recours aux actionnaires (capital, réserves, résultat ; report à nouveau), recours aux
aides (les subventions d’investissement) et aux facilités fiscales (provisions
règlementées).
 Les dettes financières
Les dettes financières indiquent des ressources de financement extérieures et
comprennent les emprunts (dont les intérêts courus sur emprunts), les provisions
pour risques et charges (destinées à couvrir un risque probable main dont le montant
ou l’échéance est incertain.
 Les postes du passif circulant
On distingue les postes liés aux opérations d’exploitation (dettes fournisseurs et
comptes rattachés, dettes sociales et fiscales) et qui représentent l’actif circulant. Les
opérations peu fréquentes et non récurrentes représentent des dettes hors activité
ordinaire et sont rattachées à l’actif circulant HAO
 Les postes de la trésorerie-passif
Les soldes créditeurs de banque, les découverts bancaires, les crédits de trésorerie et
d’escompte constituent le trésorerie-passif.
 les écarts de conversion-passif
L’écart de conversion-passif correspond à l’augmentation d’une créance ou à la
diminution d’une dette consécutive à une variation du cours de la devise dans laquelle
a été libellé cette créance ou cette dette.
Remarques fondamentales
1. A la création de l’entreprise on a :
TOTAL DE L’ACTIF - TOTAL DU PASSIF= CAPITAL
2. En fin de période le résultat de l’exercice est égal :
TOTAL DE L’ACTIF - TOTAL DU PASSIF= RESULTAT
Lorsque TOTAL DE L’ACTIF > TOTAL DU PASSIF Bénéfice
Lorsque TOTAL DE L’ACTIF < TOTAL DU PASSIF Perte
1. Le résultat est toujours au passif quel que soit sa nature. Toutefois lorsqu’il est
négatif il est précédé du signe (-)
2. Les postes Prêts, Emprunteur puis Fournisseur, avance et acompte versés sont des
postes de l’actif. Par contre les postes Emprunt, Prêteur puis client avance et
acompte reçues sont du passif.
3. Les comptes de tiers à savoir : Client, Fournisseur, Personnel, Etat et Banque peut
être à l’actif ou au passif. Par contre le poste Caisse est toujours à l’actif.

APPLICATION 1
Monsieur OGOULA commerçant à MOUILA pour démarrer son activité le 02 Mars
2014 apporte les éléments ci-après :
 Un terrain évalué à 8 500 000F
 Un bâtiment à usage commercial 32 500 000F
 Un matériel de transport 8 200 000F
 Des matériels de bureau estimés pour 6 500 000F
 Un stock de marchandises valant 12 800 000F
 Des fonds versés en banque 7 000 000F
 Des espèces en caisse pour 1 900 000F
Il a emprunté auprès de la BCIG une somme de 30 000 000 remboursable sur 3 ans.
Il doit également 7 400 000 à ses fournisseurs.
CONSIGNES :
1. Déterminer le capital
2. Présenter le bilan de OGOULA au 02 Mars.

APPLICATION 2
Monsieur OBIANG pour créer son entreprise apporte le 01 septembre 2014 des fonds
propres. Face à l’insuffisance des fonds, il contracte un emprunt de 5 000 000F
auprès de la banque.
Grâce à ces sommes, il achète un bâtiment 8 000 000, du matériel et outillage de
1 000 000, du mobilier de bureau 1 500 000 ; du matériel de transport 2 500 000, des
marchandises valant 900 000. Il dépose en banque 1 000 000 et verse en caisse
100 000.
CONSIGNES :
1) Préciser quelles sont les ressources et les emplois de l’entreprise ;
2) Déterminer le montant des fonds apportés par Monsieur OBIANG ;
3) Etablir le bilan d’ouverture au 01 Septembre 2014.

5. La notion de patrimoine
5.1Définition du patrimoine
Le patrimoine d’un individu ou d’une entreprise est l’ensemble de ses biens et dettes.
5.2Calcul du patrimoine
Calculer le patrimoine revient à calculer la situation nette c’est-à-dire la fortune ou la
richesse créée par l’entreprise après une autre période d’activité donnée.
Situation nette correspond aux capitaux propres de l’entreprise.
Selon l’approche financière de l’entreprise la situation nette représente la valeur réelle
de l’entreprise et revêt une importance capitale pour l’analyse financière. La situation
nette peut être calculée de deux manières :
1ère Manière
Situation nette = Total Biens – Total des dettes

2ème Manière
Situation nette = Capital + Réserves ± Résultat ±Report à
nouveau
II. Le compte de résultat
Le compte de résultat regroupe les comptes de la classe 6 ; 7 et 8. C'est un document
comptable informant sur la formation du bénéfice ou de la perte réalisé par l'entité.
Il présente les produits et les charges participant à la formation du résultat de
l'entreprise.
1. Présentation du compte de résultat simplifié
Charges Montants Produits Montants
Charges d’exploitation Produits d’exploitation

Charges financières Produits d’exploitation

Charges HAO Produits HAO

Résultat net (Bénéfice) Résultat net (Perte)


TOTAUX A TOTAUX A

Le compte de résultat est scindé en deux parties : Les charges et les produits.
Le PCGO a prévu trois grandes familles de charges et de produits :
 les charges et produits d’exploitation ;
 les charges et produits financiers
 les charges et produits hors activité ordinaire.
Ces trois familles sont regroupées deux activités différentes :
 l’activité ordinaire
 et le hors activité ordinaire
2. Détermination du résultat
Le résultat peut être déterminé par les comptes de patrimoine (le bilan) de même que
par les comptes de gestion (le compte du résultat).

o Calcul du résultat par le compte du résultat


Le résultat est calculé à travers les comptes de charges et de produits.
La formule est la suivante :
RESULTAT = TOTAL DES PRODUITS – TOTAL DES CHARGES
 Total des produits > Total des charges Bénéfice ou Résultat bénéficiaire
 Total des produits < Total des charges Perte ou Résultat déficitaire
o Calcul du résultat par le bilan
RESULTAT = TOTAL DE L’ACTIF – TOTAL DU PASSIF
 Total de l’actif > Total du passif Bénéfice ou Résultat bénéficiaire
 Total de l’actif < Total du passif Perte ou Résultat déficitaire

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