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I.1.

L’organisation comptable
Chaque entité a sa propre méthode pour mettre en place une comptabilité adéquate à ses
besoins. Cela permet d’assurer l’authenticité des écritures de façon à ce que la comptabilité
puisse servir à la fois d’instrument de mesure des droits et obligations des partenaires de l’entité
mais aussi d’instrument de preuve et d’informations. Pour se faire, l’organisation comptable doit
assurer :

 un enregistrement exhaustif au jour le jour et sans retard des informations de base;


 le traitement en temps opportun des données enregistrées ;
 la mise à la disposition des utilisateurs des documents requis dans les délais légaux
fixés pour les délivrances.

I.2. Le plan comptable


La comptabilité est un système d’organisation et de traitement des informations permettant
de saisir, classer, d’enregistrer les données chiffrées afin de fournir après traitement adéquat un
ensemble de document de synthèse conforme aux normes du plan comptable général
(SYSCOAHADA Révisé) et destiné aux besoins des divers utilisateurs intéressés.

Le plan comptable est la liste des comptes que l’entreprise utilise placé dans un ordre
défini, il précise pour chaque compte son fonctionnement. Le nombre de comptes à créer dépend
du degré de détail souhaité par l’entreprise.

I.3. Les principes comptables


Toute comptabilité utilise un certain nombre de règles regroupés sous l’appellation de «
principes comptables ». La connaissance de ces principes permet de comprendre l’objectif
général assigné aux états financiers dans toutes les normes comptables. Le droit comptable
OHADA avait rendu neuf (09) principes qui étaient universellement reconnus. Suite à la révision
du SYSCOADA, quelques modifications et changements ont eu lieu et nous avons à présent (05)
postulats et (05) conventions.

1.3.1. Les postulats


Ils permettent de définir le champ du model comptable. Ce sont des principes acceptés sans
démonstration mais cohérent avec les objectifs fixés. Nous avons cinq (05) postulats qui sont :

 Le postulat de l’entité

Il s’agit d’une hypothèse portant sur la relation entre, d’une part la personne morale ou le groupe
et d’autres parts son ou ses propriétaires (exploitant, associés, actionnaires, membres).

En effet, l’entité est considérée comme étant une personne morale ou un groupe autonome et
distinct de ses propriétaires et de ses partenaires économiques. La comptabilité financière est
fondée sur la séparation entre le patrimoine de l’entité et celui de ses propriétaires. Ce sont des
transactions de l’entité et non celles des propriétaires qui sont prises en compte dans les états
financiers de l’entité.
Une entité s’étend à toute organisation exerçant une activité économique et qui contrôle et
utilise des ressources économiques. Lorsqu’une entité (personne morale) contrôle une ou
plusieurs entités, l’ensemble forme un groupe qui doit présenter des états financiers consolidés.

 Le postulat de la comptabilité d’engagement ou d’exercices

Les effets des transactions et autres évènements sont pris en compte dès que ces transactions
ou événements se produisent et non pas au moment des encaissements ou paiement. Ils sont
enregistrés dans les livres comptables et présentés dans les états financiers de l’exercice auquel
ils se rattachent. L’information financière ainsi établie, à l’exception de celle contenue dans le
tableau des flux de trésorerie et sous réserve des dispositions spécifiques concernant le Système
Minimal de trésorerie, renseigne les utilisateurs, non seulement sur les transactions passées ayant
entrainé des flux de trésorerie, mais également sur des obligations et autres événements
entraînant des encaissements et des paiements futurs.

 Le postulat de la spécialisation des exercices

Ce postulat, prévu à l’art. 59 de l’acte uniforme relatif au droit comptable et à l’information


financières, signifie que la vie de l’entité étant découpée en périodes appelées « exercices » à
l’issue desquels sont publiés des états financiers annuels, il faut rattacher à chaque exercice tous
les produits et les charges qui le concernent (né de l’activité de cet exercice), et ceux-là
seulement. D’une manière générale, lorsque les revenus sont comptabilisés au cours d’un
exercice, toutes les charges ayant concouru à la réalisation doivent être déterminées et
rattachées à ce même exercice.

Ce raisonnement ne peut s’étendre à toutes les charges, certaines ne peuvent être rattachées
à aucun produit déterminé et constituent des charges « de période » engendrant une réduction
d’actifs ou augmentation de passif. L’exemple type est constitué par les frais d’administration
générale de l’entité. Le respect de ce postulat est assuré par le biais de comptes dits de
régularisation qui permettent d’ajuster les produits et les charges dans le temps.

 Le postulat de la permanence des méthodes

Le postulat de permanence des méthodes rappelé dans l’article 14 de l’acte uniforme relatif
au droit comptable et à l’information financières exige que les mêmes méthodes de prise en
compte, de mesure et de présentation soient utilisées par l’entité d’une période à l’autre. En
effet, la comparabilité et la cohérence des informations comptables au cours de périodes
successives impliquent la permanence des méthodes d’évaluations et de présentation.

Le terme « méthode comptable » s’applique aux méthodes et règles d’évaluation et de


présentation des comptes. On peut cependant déroger à la fixité des méthodes si un changement
exceptionnel est intervenu dans la situation de l’entité ou dans le contexte économique,
industriel, financier et que le changement de méthodes fournit une meilleure information
financière compte tenu des évolutions intervenues.

 Le postulat de la prééminence de la réalité économique sur l’apparence juridique


L’utilisation de ce principe est logique et intéressante au plan économique et financier,
surtout si on la combine avec celle du principe de l’importance significative (la prééminence ne
valant la peine d’être mise en œuvre que si l’élément présente une importance significative). Ce
principe conduit à donner, dans les états financiers, la priorité à la réalité économique sur la
forme ou l’apparence juridique (exemple : inscription à l’actif des bilans de la valeur des biens
acquis en crédit-bail).

1.3.2. Les conventions comptables


Les conventions comptables sont destinées à guider le préparateur des comptes dans
l’évaluation et la présentation des éléments devant figurer dans les états financiers. Elles ont un
caractère de généralité moins grand que les postulats comptables et peuvent varier d’un pays ou
d’un espace géographique à un autre. Les conventions comptables servant de guide pour
l’élaboration des états financiers annuels du Système Comptable OHADA sont les suivant :  La
convention du coût historique

La convention du coût historique consiste à comptabiliser les opérations sur la base de la


valeur nominale de la monnaie sans tenir compte des éventuelles variations de son pouvoir
d’achat. Il repose sur la stabilité de l’unité monétaire qui doit permettre d’additionner des unités
monétaires de différentes périodes, sans dénaturer l’information comptable.

Selon les articles 23 et 36 de l’Acte Uniforme relatif au droit comptable et à l’information


financière, la méthode d’évaluation des éléments inscrit en comptabilité est fondée sur la
convention du coût historique. Ainsi donc, à leur date d’entrée dans le patrimoine de l’entité, la
valeur des actifs est déterminée dans les conditions suivantes : les actifs acquis à titre onéreux
sont à leur coût d’acquisition, ceux qui sont produit par l’entité sont comptabilisés à leur coût de
production, ceux acquis à titre gratuit sont comptabilisés à leur valeur actuelle et les actifs acquis
par voix d’échange sont comptabilisés à la valeur actuelle des actifs.

 La convention de prudence

Cette convention est énoncée dans les articles 3 et 6 de l’Acte Uniforme relatif au droit
comptable et à l’information financière : « la comptabilité doit satisfaire dans le respect de la
convention de prudence, aux obligations de régularité, de sincérité et de transparence inhérente
à la tenue, au contrôle, à la présentation et à la communication des informations qu’elle a
traitées. »

La prudence est l’appréciation raisonnable des faits dans des conditions d’incertitude afin
d’éviter le risque de transfert sur l’avenir, d’incertitude présente susceptible de grever le
patrimoine ou le résultat de l’entité. Les actifs et les produits ne doivent pas être surévalués aussi,
les passifs et les charges ne doivent pas être sous évalués.

 La convention de la régularité et de la transparence

Ce principe est capital pour l’obtention d’une information loyale. Il est aussi appliqué
internationalement sous diverses appellations (clarté, bonne information, sincérité objective).

Dans le SYSCOA, il est affirmé dans les articles 6, 8, 9, 10 et 11 du règlement. En fait, il imprègne
tous les textes relatifs à l’information externe. Il faut inclure dans ce concept :
• la conformité aux règles et procédures du SYSCOA, au plan comptable et à sa
terminologie, à ses présentations d’états financiers (notion de régularité) ;

• la présentation et la communication claire et loyale de l’information, sans


intention de dissimuler la réalité derrière l’apparence (article 6) ;

• le respect de la règle de non-compensation, dont l’inobservation entrainerait


des confusions juridiques et économiques et fausserait l’image que doivent donner
les états financiers annuels. Sont uniquement autorisées les compensations
juridiquement fondées (article 34) en vertu de la loi ou du contrat...

 La convention de la correspondance bilan de clôture et bilan d’ouverture (intangibilité du


bilan)

Ce principe est rappelé à l’article 34 du règlement, le bilan d’ouverture d’un exercice doit
correspondre au bilan de clôture de l’exercice précédent. Ce principe classique mais d’application
délicate, a pour principale conséquence que l’on ne peut imputer directement sur les capitaux
propres (à l’ouverture de l’exercice, donc à la clôture de l’exercice précédent) :
• ni les incidences (gains ou pertes) des changements de méthode comptable ;
• ni les produits et les charges relatifs à des exercices précédents qui auraient
été omis.

Ces corrections doivent transiter par le compte de résultat du nouvel exercice.

 La convention de l’importance significative

Ce principe, absent des plans antérieurs est essentiel à une bonne information mais son
application est parfois délicate. Bien qu’énoncé à l’article 33 seulement du règlement, à propos de
l’état annexé, il concerne également tous les autres états financiers.

Sont significatifs, tous les éléments susceptibles d’influencer le jugement que les destinataires
des états financiers peuvent porter sur le patrimoine, la situation financière et le résultat de
l’entité (article 33).

I.4. Le manuel de procédures comptable


Le manuel de procédure et d’organisation comptable a pour finalité de capitaliser le savoir-
faire au sein d’une organisation et faciliter son transfert ; de favoriser la formation et
l’encadrement du personnel ; de poser les principes généraux de travail et enfin de définir les
obligations des différents acteurs et leurs méthodes de travail. Le manuel de procédure pourra
indiquer notamment :

Le plan des comptes de l’entreprise (c'est-à-dire la liste des comptes utilisés) ;

La liste des documents comptables (livres obligatoires, livres auxiliaires…) utilisés dans
l’entreprise ;
Le plan de classement des pièces justificatives ;

Les procédures de traitement (type du système comptable, utilisation de pièces


récapitulatives, méthode de pré imputation).

La méthode pratiquée dans l’entreprise sera décrite dans le document des procédures.

I.5. Les systèmes de traitement comptable


Nous avons trois (03) systèmes de traitement comptable qui sont :

 Le système classique
Ce système se caractérise par un enregistrement chronologique de toutes les pièces
comptables reçues, classées et imputées. Il est adapté aux entités de petite taille dans lesquelles
la comptabilité est tenue par une seule personne. Il est impossible de diviser le travail ou les
tâches car tous les enregistrements doivent se faire dans le même journal. La comptabilité est
basée sur l’emploi de trois (03) documents à savoir : le journal classique, le grand livre et la
balance. Par la suite, il y a le report du journal au grand livre et du grand livre à la balance servant
de base à l’établissement des états financiers.

 Le système centralisateur
Le système centralisateur est comme le système classique, fondé sur une méthode indirecte
d’établissement des comptes et divers journaux. Il analyse et enregistre les opérations
préalablement inscrites dans les comptes. Les opérations sont enregistrées quotidiennement au
cours de la période dans une série de « journaux auxiliaires ».

 Le système informatisé
Avec le développement des techniques d’information et de la communication (TIC), nous
rencontrons de plus en plus une comptabilité informatisée dans les entités. Cette comptabilité
informatisée a pour avantages :

• de faciliter le travail comptable ;


• de minimiser les erreurs dans la comptabilité ;
• de rendre la comptabilité plus fiable et plus performante.
La comptabilité informatisée peut se faire à travers des fichiers Excel ; mais elle est surtout
plus pratique avec l’utilisation de logiciels comptables. Les logiciels comptables les plus connus et
les plus utilisés sont SAGE comptabilité, CIEL comptabilité, TOMPRO. C’est le système
centralisateur amélioré. Le comptable est chargé après paramétrage du logiciel, d’effectuer le
premier degré de travail qui consiste à enregistrer toutes les opérations comptables dans les
journaux auxiliaires. Le reste du travail à savoir le grand livre et la balance sera automatiquement
exécuté par le logiciel comptable.

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