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Dr.

Jean IRIE
INP-HB

COMPTABILITE
FINANCIERE
Première année 2022-2023
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DR. JEAN IRIE 0


SOMMAIRE

Introduction générale….……………………………………………………….2

Chapitre I : Connaissance de l’entreprise…………………………………… 6

Chapitre II : Les flux économiques……………………………………….....10

Chapitre III : Le compte et la partie double……………………………….14

Chapitre IV : Notion du patrimoine et le bilan……………………………..19

Chapitre V : Plan et organisation comptables…………………………........24

Chapitre VI : Les opérations d’achats et de ventes…………………….…...37

Chapitre VII : Acquisition et production d’immobilisations………………47

Chapitre VIII : Déclaration de la T.V.A …………………………………....55

Chapitre X : Les règlements..……………..……………. ……………...…...61

Chapitre IX : Les emballages …..……………………...…………………….69

Chapitre XI : Les frais de personnel……..………..…………………………73

Chapitre XII : Les soldes intermédiaires de gestion………………………..90

Bibliographie…………………………………………………………………..96
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INTRODUCTION GENERALE

I°) GENERALITES

Toute activité économique gravite autour deux (2) phénomènes essentiels :


la production et la consommation.
La production consiste à créer des biens et services pour être vendus sur un
marché. Quant à la consommation, elle consiste à utiliser ces biens et services
pour satisfaire les besoins.
Ainsi d’une façon générale, toute entreprise se trouve être à la fois
productrice et consommatrice.
La connaissance intime de l’entreprise commence par une découverte de
ses chiffres. Ceux-ci ne font pas l’objet d’une présentation hasardeuse ; mais ils
sont inscrits dans un système normalisé d’information comptable, lequel système,
selon Robert Tellier, est « capable de supporter une approche plus large du
diagnostic interne et externe des organisations ».
L’étude du système d’information comptable draine d’abord en tant que
préalables un effort de définition et un effort d’analyse du rôle de la comptabilité.

1°) Définition de la comptabilité

D’après Colasse et Lesage (2010), la comptabilité est un instrument « grâce


auquel les dirigeants rendent compte de leurs activités aux divers partenaires
économiques et sociaux (stakeholders) qui, explicitement ou implicitement, leur
ont confié une mission et, plus spécifiquement, à ceux de ces partenaires qui
mettent à leur disposition des ressources financières ». C’est un donc un outil. Il
s’agit d’un système d’information qui a pour objectif de représenter l’entreprise.
A cet effet, la comptabilité mesure le résultat global obtenu par l’entreprise
au cours de l’exercice.
La comptabilité est avant tout un système d’organisation financière.
D’après René ROBLOT, « la comptabilité est l’art d’enregistrer, suivant
certaines règles, les mouvements de valeur qui se produisent dans les éléments de
l’entreprise par une figuration chiffrée de toutes les opérations qui ont été faites ».
En d’autres termes, la comptabilité est un système d’organisation de
l’information financière permettant :
- d’une part, de saisir, classer, traiter, enregistrer des données de base
chiffrées ;
- d’autre part, de fournir après traitement approprié, un ensemble de
documents conformes aux besoins des divers utilisateurs tels que :
l’entreprise pour sa gestion, les administrations fiscales et sociales, les
tiers concernés par la vie de l’entreprise.
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La comptabilité générale est le recensement et la mesure des flux des faits


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matériels, juridiques et économiques d'une entreprise.


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Ces documents de synthèse sont le bilan, le compte de résultat, le tableau
des flux de trésorerie, les Notes annexes.
Toutefois, la comptabilité ne s’intéresse qu’à la partie commerciale du
patrimoine de l’entreprise.

2°) Le rôle de la comptabilité

Ce rôle est double et clairement explicité par la doctrine comptable :


- la comptabilité est un système d’information pour les tiers. Afin que
cette information des tiers puisse se réaliser dans les meilleures
conditions, la présentation comptable obéit à un certain nombre de
règles qui doivent fournir une bonne compréhension de l’information et
faciliter les comparaisons. Dès lors, la comptabilité apparaît comme une
obligation pesant sur l’entreprise ;
- la comptabilité est un instrument de gestion pour les responsables de
l’entreprise. L’analyse des coûts, le contrôle de gestion et le diagnostic
financier sont des techniques utilisées par les entreprises.

3°) Les branches de la comptabilité

La comptabilité est divisée en deux parties : d’une part, la comptabilité


financière qui consiste à mesurer et à analyser les données liées aux échanges
externes, et d’autre part, la comptabilité de gestion qui sert à estimer et à analyser
les flux, les stocks et les performances internes de l’entreprise.
La comptabilité financière ou générale permet d’analyser l’évolution du
patrimoine de l’entreprise et de son activité à travers le bilan et le compte de
résultat respectivement. Cette branche donne les meilleures informations aux tiers
de l’entreprise. Sa tenue est rendue obligatoire par le code de commerce.
La comptabilité analytique de gestion est un système de saisie de
l’information permettant une analyse et un contrôle des coûts dans l’entreprise.
Cette branche est un outil particulièrement précieux pour les dirigeants qui, par
ailleurs, utilisent également les nombreuses informations apportées par la
comptabilité générale. Elle n’est pas obligatoire, mais nécessaire pour
l’entreprise.

Mais, l’application de la comptabilité en entreprise doit se fonder sur le


respect des normes qui sont adoptées par l’International Accounting Standards
Committee (IASC) afin de donner une image fidèle du patrimoine, de la situation
financière et du résultat de l’entreprise.
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II°) LES POSTULATS ET CONVENTIONS COMPTABLES


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A l’instar de tous les autres systèmes comptables, le système comptable de
l’organisation pour l’harmonisation en Afrique du droit des affaires
(SYSCOHADA) respecte les huit principes comptables adoptés par
l’International Accounting Standards Committee (I.A.S.C) appelé aujourd’hui
International Accounting Standards Board (I.A.S.B). Il classe ces principes en
cinq (5) postulats et cinq (5) conventions comptables
A cet effet, le principe est défini comme « une règle générale élémentaire
théorique d’une science ou une technique qui guide la conduite d’un
professionnel ».

1°) Les postulats comptables

Les postulats sont des principes comptables qui ne se démontrent pas mais, ils
sont cohérents avec les objectifs fixés. Les postulats permettent de définir le
champ du modèle comptable. On distinguera les postulats de l’entité (nouveau),
de la comptabilité d’engagement, de la spécialisation des exercices, de la
permanence des méthodes et de la prééminence de la réalité économique sur
l’apparence juridique.

a- Postulat de l’entité

Il s’agit d’une hypothèse fondamentale portant sur la relation entre, d’une part, la
personne morale ou groupe et d’autre part, son ou ses propriétaires (exploitant,
propriétaire, actionnaires, associés, membres). En effet, l’entité est considérée
comme une personne morale ou un groupe autonome et distinct de ses
propriétaires et de ses partenaires économiques. La comptabilité financière est
fondée sur la séparation entre le patrimoine de l’entité et celui de ses propriétaires.
Ce sont les transactions de l’entité et non celles des propriétaires qui sont prises
en compte dans les états financiers de l’entité.

b- Le postulat de la comptabilité d’engagement ou d’exercice

Les effets des transactions et autres événements sont pris en compte dès que ces
transactions ou événements se produisent et non pas au moment des
encaissements ou paiements. Ils sont enregistrés dans les livres comptables et
présentés dans les états financiers des exercices auxquels ils se rattachent.
L’information financière ainsi établie, à l’exception de celle contenue dans le
tableau des flux de trésorerie et sous réserve des dispositions spécifiques
concernant le système minimal de trésorerie, renseigne les utilisateurs, non
seulement sur les transactions passées ayant entraîné des flux de trésorerie, mais
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également sur des obligations et autres événements entraînant des encaissements


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et des paiements futurs.

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c- Le postulat de la spécialisation des exercices

L’article 59 dit que « le résultat de chaque exercice est indépendant de celui


qui le précède et de celui qui le suit. Pour sa détermination, il convient de lui
rattacher et de lui imputer les évènements et opérations qui lui sont propres et
ceux-là seulement ».
La vie de l’entreprise est scindée en exercices comptables dont la durée est
égale à un an coïncidant avec l’année civile. Ainsi, est-il tenu compte des produits
et charges afférents à l’exercice au cours duquel ils ont été engagés sans
considération de leurs dates de paiement ou d’encaissement pour la détermination
du résultat de l’exercice.

d- Le postulat de la permanence des méthodes

Les méthodes d’évaluation des biens et de présentation des états financiers


doivent être constantes d’un exercice à un autre, sauf changement exceptionnel
justifié dans les conditions d’activités de l’entreprise (article 40). Il est désigné
par « The constency concept » par les normes anglo-saxonnes.
L’observation de ce principe sert à ne pas modifier, d’un exercice à un autre, la
présentation des comptes annuels et les méthodes d’évaluation retenues.

e- Le postulat de la prééminence de la réalité économique sur


l’apparence juridique
Selon ce postulat, pour que l’information représente d’une manière pertinente les
transactions et autres événements qu’elle vise à représenter, il est nécessaire qu’ils
soient enregistrés et présentés en accord avec leur substance et la réalité
économique et non pas seulement selon leur forme juridique.
Les quatre applications au lieu de cinq dans l’ancien référentiel sont les suivantes :
- inscription à l’actif du bilan (comme si l’entité en était le propriétaire)
des biens détenus avec clause de « réserve de propriété » ;
- inscription à l’actif du bilan du locataire des biens utilisés dans le cadre
d’un contrat de location acquisition (côté preneur) et d’une créance de
location financement (côté bailleur). Ces dispositions sont limitées aux
contrats de crédit-bail, de location-vente ou tout autre contrat de location
assortie d’une option d’achat dot le preneur est raisonnablement certain
d’exercer) :
- inscription dans les charges de personnel du personnel facturé par
d’autres entités.

2°) Les conventions comptables


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Les conventions comptables sont destinées à guider le préparateur des comptes
dans l’évaluation et la présentation des éléments devant figurer dans les états
financiers. Elles ont un caractère de généralité moins grand que les postulats
comptables et peuvent varier d’un pays ou d’un espace géographique à un autre.
On distingue la convention du coût historique, la convention de prudence, la
convention de régularité et transparence, la convention de la correspondance bilan
d’ouverture-bilan de clôture et la convention de l’importance significative.

a- La convention du coût historique

La convention du coût historique consiste à comptabiliser les opérations sur la


base de la valeur nominale de la monnaie sans tenir compte des éventuelles
variations de son pouvoir d’achat. Il repose sur la stabilité de l’unité monétaire
qui permettre d’additionner des unités monétaires de différentes périodes sans
dénaturer l’information comptable. Les actifs sont comptabilisés pour le montant
payé ou pour la valeur de la contrepartie. Les passifs sont comptabilisés pour le
montant des produits reçus en échange de l’obligation (voir articles 35 et 36).

b- La convention de prudence

Selon les articles 3 et 6 de l’Acte uniforme, « la comptabilité doit satisfaire, dans


le respect de la convention de prudence, aux obligations de régularité, de sincérité
et de transparence inhérentes à la tenue, au contrôle, à la présentation et à la
communication des informations qu’elle a traitées ».
La prudence est l’appréciation raisonnable des faites dans des conditions
d’incertitude afin d’éviter le risque de transfert, sur l’avenir, d’incertitudes
présentes susceptibles de grever le patrimoine ou le résultat de l’entité.

c- La convention de régularité et transparence

Les articles 6,7,8,9,10 et 11 affirment cette convention.


Il faut inclure dans ce concept :
- la conformité aux règles et procédures du SYSCOHADA, au plan
comptable et à sa terminologie, à ses présentations d’états financiers
(notion de régularité)… ;
- la présentation et la communication claire et loyale de l’information,
sans intention de dissimuler la réalité derrière l’apparence (Article 6 de
l’Acte uniforme) ;
- le respect de la règle de non-compensation, dont l’inobservation
entraînerait des confusions juridiques et économiques et fausserait
l’image que doivent donner les états financiers annuels. Sont
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uniquement autorisées les compensations juridiquement fondées


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(Articles 34 de l’Acte uniforme) en vertu de la loi ou du contrat ;

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d- La convention de la correspondance bilan de clôture – bilan
d’ouverture

Elle est rappelée à l’article 34 de l’Acte uniforme : « le bilan d’ouverture d’un


exercice doit correspondre au bilan de clôture de l’exercice précédent ».
Cette convention, classique mais d’application délicate, a pour principale
conséquence que l’on ne peut imputer directement sur les capitaux propres (à
l’ouverture de l’exercice, donc à la clôture de l’exercice précédent) :
- ni les incidences (gains ou pertes) des changements de méthode
comptable ;
- ni les produits et charges relatifs à des exercices précédents qui auraient
été omis.
Ces corrections doivent transiter par le compte de résultat du nouvel exercice.

e- La convention de l’importance significative

Cette convention, bien qu’énoncé formellement à l’article 33 de l’Acte uniforme


relatif au droit comptable et à l’information financière, à propos des notes aux
états financiers, concerne également tous les autres états financiers.
Sont significatifs « tous les éléments susceptibles d’influencer le jugement que
les destinataires des états financiers peuvent porter sur le patrimoine, la situation
financière et le résultat de l’entité » (article 33 de l’Acte uniforme).

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CHAPITRE I : CONNAISSANCE DE L’ENTREPRISE

Introduction : L’entreprise doit pouvoir prendre des décisions tout en respectant


le code du commerce qui stipule que « toute personne physique ou morale ayant
la qualité de commerçant doit procéder à l’enregistrement comptable des
mouvements affectant le patrimoine de son entreprise ; ces mouvements sont
enregistrés chronologiquement ». Elle doit aussi rendre des comptes et à l’Etat
pour le calcul des impôts et taxes, aux organismes sociaux pour les obligations
sociales et aux autres partenaires pour la poursuite des relations.

I. GENERALITES

1. Définitions

L’entreprise est un ensemble de moyens techniques, financiers et humains dont


l’activité organisée et dirigée par un centre de décision a pour objectif la
production de biens ou services destinés à la vente.
En économie générale, l’entreprise est définie comme une entité économique
autonome. Elle combine et rémunère des facteurs de production pour produire et
vendre des biens ou services sur des marchés afin de réaliser des profits.
En économie d’entreprise, l’entreprise est appréhendée comme une
organisation ; elle se caractérise par un groupe humain hiérarchisé, une finalité,
une répartition des tâches et du pouvoir. Un système de communication et de
contrôle permet de coordonner les activités en fonction de ses politiques et de ses
objectifs.

2. Les fonctions de l’entreprise

On distingue deux sortes d’entreprises :


- l’entreprise commerciale qui revend en l’état à des clients variés des
marchandises qu’elle a achetées à des fournisseurs, ou bien elle vend des
services à des clients ;
- l’entreprise industrielle qui vend à des clients des produits finis qu’elle
a fabriqués dans ses usines, à partir de matières premières et fournitures
achetées à des fournisseurs.
Les entreprises, qu’elles soient commerciales ou industrielles, ont une
fonction essentielle qui est la vente qui suit soit l’achat de marchandises, soit la
transformation de matières.
Ainsi, acheter, produire et vendre sont les fonctions essentielles de
l’entreprise.
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Toutefois, les impératifs fondamentaux exigent un encadrement de


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fonctions complémentaires : administrative, comptable, financière et de sécurité.

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En résumé, les fonctions de l’entreprise sont :
- la fonction commerciale : approvisionnement et distribution ;
- la fonction de production : transformation des matières en produits
finis ;
- la fonction administrative : coordination des différentes tâches au sein
de l’entreprise ;
- la fonction comptable : enregistrement méthodique des opérations et
production des états financiers ;
- la fonction financière : recherche et gestion des ressources de
l’entreprise ;
- la fonction de sécurité : protection de l’entreprise contre les
déprédations.

3. L’investissement de l’entreprise

Pour pouvoir acheter, produire et vendre, l’entreprise doit réunir certains


moyens, parfois modestes, mais parfois considérables :
- des locaux, du matériel, des équipements industriels ;
- des hommes techniquement compétents (ingénieurs, ouvriers
spécialisés, employés) ;
- une organisation efficace.
Parmi ces moyens achetés, les moyens durables sont désignés sous le
vocable d’investissement.
Financer un investissement, c’est trouver les capitaux nécessaires à son
acquisition : soit avec les capitaux apportés y compris les bénéfices réalisés et
laissés dans l’entreprise sous forme d’autofinancement, soit avec les capitaux
empruntés.
L’ensemble du capital et de l’autofinancement constitue les capitaux
propres de l’entreprise.

II. CLASSIFICATION DES ENTREPRISES

Elle peut se faire selon trois critères différents : l’origine des capitaux, la nature
de l’activité et la dimension de l’entreprise.

1°) Origine des capitaux

Le patrimoine de l’entreprise peut être la propriété soit de personnes de


droit privé soit de personnes de droit public.
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Ainsi, on a les entreprises publiques et les entreprises privées telles les
entreprises individuelles, les entreprises à responsabilité limitée et les entreprises
anonymes sans omettre le groupe d’intérêt économique.

2°) Nature de l’activité de l’entreprise

On distingue :
- les entreprises du secteur primaire dont l’activité s’exerce dans un
domaine pour lequel le facteur naturel est prépondérant : plantations,
pêcheries, carrières ;
- les entreprises du secteur secondaire qui s’occupant de la production au
sens large du terme, en transformant les matières et fournitures achetées
en produits finis ;
- les entreprises du secteur tertiaire ou entreprises commerciales dont
l’objet principal est la revente des marchandises en l’état, mais
auxquelles sont rattachées toutes les autres entreprises qui vendent des
services (banques, assurances, transport…).

3°) Dimension de l’entreprise

Elle peut être mesurée par le chiffre d’affaires, l’effectif du personnel,


l’importance des capitaux utilisés et surtout par la valeur ajoutée.
Par ces critères, on pourra dire qu’une entreprise est petite, moyenne ou grande.

III. L’ENTREPRISE ET LE CALCUL ECONOMIQUE

1°) Le calcul économique

L’un des premiers objectifs de l’entreprise est de se maintenir, de


« survivre » et, si possible, de se développer. Ce qui n’est possible que si elle
réalise un minimum de bénéfice. Le chef d’entreprise doit donc se livrer à un
calcul économique afin de s’assurer que son activité est rentable c’est-à-dire
qu’elle procure des bénéfices. Il lui faut donc comparer :
- les recettes procurées par les ventes
- et le coût de revient des marchandises ou produits vendus, sachant que
le coût de revient est l’ensemble des sacrifices consentis.
Il trouvera comme résultat soit un bénéfice soit une perte.
- bénéfice quand recettes > coût de revient
- perte lorsque recettes < coût de revient

Coût de revient = coût d’achat + frais de distribution


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Coût d’achat = prix d’achat + frais sur achat


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Ce calcul est évidemment fondamental car :

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- il est toujours calculé a posteriori ; le chef d’entreprise désirant connaître
ce qu’il a gagné ou perdu dans l’année ;
- il est aussi effectué avant que soit engagée l’activité afin de permettre
au chef d’entreprise de prendre sa décision de produire ou de vendre en
toute connaissance de cause.

2°) Nécessité d’une comptabilité

En vérité, le calcul du résultat est fort complexe, car il doit tenir compte de
très nombreux éléments qui entrent dans le calcul du coût de revient des produits
vendus :
- les achats de marchandises, de matières, de fournitures diverses ;
- les salaires payés au personnel avec les charges sociales ;
- les impôts ;
- les intérêts payés aux prêteurs et aux banques ; etc…

En quelque sorte, il lui faut décrire les éléments principaux expliquant la


formation du résultat.
Par ailleurs, pour suivre régulièrement son activité, pour savoir « où il en est »,
pour connaître sa situation financière à tout moment donné, le chef d’entreprise
doit opérer bien d’autres calculs :
- que doit-il à ses divers fournisseurs ?
- que lui doivent ses clients ?
- de combien dispose-t-il dans sa caisse, en banque, aux chèques
postaux ?
- que doit-il au personnel, à la sécurité sociale, à l’Etat ?

Pour obtenir ces informations, une organisation rigoureuse est indispensable, qui
doit enregistrer, classer, trier, regrouper les centaines ou les milliers d’opérations
de l’entreprise : tel est le rôle de la comptabilité de l’entreprise.

Conclusion

Sans comptabilité, une entreprise ne peut convenablement fonctionner, parce que


ses responsables ne peuvent savoir où ils en sont, ni prendre de façon rationnelle
leurs décisions. Sans la comptabilité, l’entreprise est comme aveugle.
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CHAPITRE II : LES FLUX ECONOMIQUES

Introduction : L’activité de toute entreprise entraîne des mouvements de biens,


de services, de valeurs monétaires soit avec l’extérieur soit à l’intérieur de
l’entreprise. Ce transfert de propriété se nomme flux.

I. CATEGORIES DE FLUX

On distingue en général deux catégories de flux : les flux selon leur nature
et les flux selon leur sens.

1°) Définition du flux

Le flux est une quantité de biens, de services, ou de valeurs monétaires en


mouvement entre deux acteurs économiques.

2°) Les flux selon leur nature

Trois types de flux sont déterminés :


- les flux réels de biens qui représentent le transfert de marchandises, de
produits, etc…
- les flux quasi-réels ou flux de services matérialisant le mouvement
des prestations de services ;
- les flux financiers ou monétaires qui sont la contrepartie des flux ci-
dessus. A ce niveau, on peut considérer les flux financiers de
créances-dettes quand le règlement des opérations est ultérieur à leur
date de réalisation.

3°) Les flux selon leur sens

On distingue les flux externes des flux internes :


- les flux externes qui mettent l’entreprise en relation avec son
environnement. Ces flux drainent souvent deux flux : flux réel ou flux
de services et flux financiers.
- Les flux internes qui se déroulent à l’intérieur de l’entreprise sans
contrepartie. On peut citer le transfert de matières premières du
magasin de stockage à l’atelier de transformation.
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II. ANALYSE ET ENREGISTREMENT DES FLUX

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On analyse les flux selon leur origine appelée Ressource et leur
destination appelée Emploi. Leur enregistrement se fera dans comptes en forme
de T.

1°) Analyse des flux

Les flux sont représentés comme des flèches entre deux rectangles
représentant les entreprises.

Application n°1 : ASFA achète des marchandises chez BOOTS à crédit pour
100000 F.
T.A.F : Analyser cette opération chez ASFA et chez BOOTS.

Flux réel de marchandises : 100000F


ASFA BOOTS
Flux financier de créance dette : 100 000F

Analyse comptable

Chez ASFA :
E : marchandises : 100 000 F
R : fournisseurs : 100 000 F

Chez BOOTS
R : marchandises : 100 000 F
E : clients : 100 000 F

Analyse des flux générateurs de résultat

Lorsqu’un article est vendu, deux alternatives se posent :


- soit un profit est réalisé quand le coût d’achat est inférieur au prix de
vente. Ce profit est analysé comme un enrichissement de l’entreprise ;
d’où une nouvelle ressource ;
- soit une perte quand le coût d’achat est supérieur au prix de vente.
Dans ce cas, la perte est analysée comme un appauvrissement de
l’entreprise ; d’où un nouvel emploi.

Application n°2 : GOHOU vend à RATAROU un lot de marchandises au


comptant contre chèque pour 542 000F ; lequel lot lui a coûté 498 000F.
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TAF : Analyser cette opération chez GOHOU et chez RATAROU.


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Chez Gohou

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R : marchandises : 498000 F
R’ : profit : 44000 F
E : banque : 542000 F

Chez Ratarou
E : marchandises : 542000 F
R : banque : 542000 F

2°) Enregistrement des flux

L’enregistrement des flux se fait dans des comptes sous formes de T. Il


faut signaler que les comptes apparaissent lors de l’analyse des opérations.
Par convention, ce compte schématique enregistre les emplois à gauche et les
ressources à droite. Il se présente comme suit.
E compte R

Application n°3 : Reprendre les opérations ci-dessus et enregistrer dans les


comptes intéressés.

Application n°1 :
Chez ASFA
E marchandises R E fournisseurs R

Chez BOOTS

E clients R E marchandises R

Application n°2
Chez Gohou
E marchandises R E profit R E banque R
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Chez Ratarou
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E marchandises R E Banque R

EXERCICES D’APPLICATION

1°) Le tableau ci-dessus indique des opérations commerciales :

Opérations Flux Flux de Flux


réels services financiers
1. Achat de matières premières
2. Règlement de l’achat de matières premières
3. Transport de matières premières
4. Règlement des frais de transport
5. Règlement du téléphone du magasin
6. Assurance du magasin
7. Achat de marchandises à crédit
8. Electricité du magasin
9. Loyer du magasin
10. Achat de matières consommables

T.A.F : Mettez une croix dans la colonne appropriée.

2°) Analysez et enregistrez les opérations suivantes dans les comptes


schématiques correspondants :
a - L’entreprise FRCI achète des marchandises à crédit à PLEDOU : 2 000 000
F;
b – FRCI paie le transport des marchandises à Mamadou contre espèces à
45 000 F ;
c – FRCI vend les marchandises achetées à 2 045 000 F à divers clients à
3 150 000 F dont 70% contre espèces et 30% à crédit ;
d – FRCI paie sa dette vis-à-vis de PLEDOU par chèque ;
e – FRCI achète des marchandises pour 1 850 000 F à GADOUKOU : 45% à
crédit et le reste contre chèque.
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CHAPITRE III : LE COMPTE ET LA PARTIE DOUBLE

Introduction : Les opérations de toute entreprise doivent être enregistrées


quotidiennement, méthodiquement et chronologiquement dans les comptes
intéressés.
La correction des erreurs, des omissions est effectuée par la méthode du
virement.

I. GENERALITES

1°) Définition du compte

Le compte est un tableau à double entrée qui enregistre :


- les emplois du côté gauche appelé « débit »,
- les ressources du côté droit appelé « crédit ».
Schématiquement, il se présente sous forme de T.
Par ailleurs, le compte a trois présentations :

a- Le compte classique

DEBIT Intitulé du compte CREDIT


Dates Libellés Sommes Dates Libellés Sommes

TOTAL TOTAL

b- Le compte à colonnes mariées

Intitulé du compte
Dates Libellés DEBIT CREDIT

TOTAL
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c- Le compte à colonnes mariées avec colonnes de soldes

Intitulé du compte
Dates Libellés MONTANT Soldes

Débit Crédit Débiteurs créditeurs

Avec ce tracé, le solde du compte est calculé après chaque opération.

N.B : Quel que soit le tracé, le compte met en exergue la date, le libellé et le
montant des opérations effectuées.

2°) Imputation

L’imputation dans un compte signifie l’inscription d’une opération dans ce


compte.
Ainsi, « débiter » un compte signifie inscrire une opération au débit de ce
compte ; et « créditer » un compte traduit l’inscription d’une opération au crédit
de ce compte.

3°) Jeux des comptes

Un compte est débité lorsque pour l’opération qui l’intéresse, il enregistre un


emploi. Par contre, un compte est crédité lorsque pour l’opération qui
l’intéresse, il enregistre une ressource.
Ainsi pour toute opération, doit-on avoir l’égalité suivante : emploi = ressource.

4°) Solde du compte

Les mouvements de valeurs ayant été enregistrés au débit et crédit d’un compte,
le montant net dudit compte est la différence entre le total des débits et celui des
crédits. Cette différence est appelée solde.
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Le solde peut être :


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- débiteur lorsque le total des débits est supérieur au total des crédits ;

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- créditeur lorsque le total des crédits est supérieur au total des débits ;
- nul quand il y a égalité entre les débits et les crédits. Dans ce cas
précis, on dit que le compte est soldé.
Dans tout compte, le solde s’inscrit toujours du côté le plus faible pour avoir, à
l’arrêté, une égalité entre ressources et emplois.

II. PRINCIPE DE LA PARTIE DOUBLE

1°) Enoncé du principe

Toute opération simple intéresse deux (2) comptes : un compte débité et un


compte crédité du même montant.
Le corollaire de ce principe stipule que, pour un ensemble d’opérations, le total
des débits est égal au total des crédits.

2°) Applications

2-1°) A l’aide des opérations suivantes, vérifiez le principe de la partie double et


son corollaire.
a- Salasse négocie à 125 000 F des marchandises chez Douda à crédit.
b- Chicot vend des articles de ménage à Kobi à 457 500 F dont une moitié est
versée par chèque et l’autre moitié dans un mois.
c- Douda reçoit les 3/5 de créances en espèces de Salasse.

2-2°) L’entreprise BESSY a effectué les opérations suivantes à l’aide de


compte « banque » au cours du mois de Mars :
1er mars : ouverture du compte : 2 500 000 F en espèces
2 mars : achat de marchandises par chèque : 1 250 000 F
4 mars : vente de marchandises au comptant par chèque : 2 900 000 F
6 mars : retrait de 450 000 F pour alimenter la caisse
17 mars : achat à crédit d’un ordinateur : 750 000 F
20 mars : règlement du loyer du mois : 45 000 F, en espèces.
25 mars : versement d’espèces en banque : 1 075 000 F

T.A.F : Présentez le compte « banque » selon :


- le tracé classique ;
- le tracé à colonnes mariées ;
- le tracé à colonnes mariées avec colonnes de soldes.
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III. VIREMENT COMPTABLE ET RECIPROCITE DES COMPTES

1°) Le virement comptable

C’est une opération comptable par laquelle une somme est transférée du débit
d’un compte au débit d’un autre compte ou du crédit d’un compte au crédit d’un
autre compte tout en soldant le compte de départ.

a- Sens strictement comptable

Ce type de virement permet de soustraire, de regrouper et de ventiler des


sommes ou des soldes.

b- Virements entre comptes de tiers

Contrairement au virement comptable, le virement entre comptes de tiers traduit


des flux économiques et consiste à transférer une somme du crédit d’un compte
au crédit d’un autre compte.
Ce genre de virement se déroule souvent dans les entreprises, et plus
particulièrement dans les banques.

2°) Réciprocité des comptes

On parle de réciprocité lorsque deux entreprises entretiennent entre elles des


relations de créances et dettes.
Ainsi, sont dits réciproques les comptes enregistrant dans chacune des deux
comptabilités les flux de créances-dettes reliant ces deux agents économiques.

Applications générales

Exercice 1
L’entreprise TOUNZUEBO a effectué les opérations suivantes avec son compte
« Banque SGBCI » au cours de la première quinzaine du mois de juillet :
1er juillet : solde débiteur 473 617
2 juillet : versement de divers chèques remis par des clients 384 749
2 juillet : chèque n°475 en règlement du fournisseur DUBOUC 85 700
4 juillet : chèque n°476 en règlement de frais de transport 35 656
6 juillet : versement d’espèces provenant de la caisse 100 000
7 juillet : virement du client GBELE en notre faveur 35 725
19

10 juillet : chèque n°477 pour achat au comptant à FLAND 251 418


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12 juillet : chèque n°478 retrait pour la caisse 50 000

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13 juillet : chèque n°479 en règlement du loyer du magasin 84 710
14 juillet : virement du client HAMED en notre faveur 120 005
15 juillet : la SGBCI paie, pour notre compte, le fournisseur ALI 245 310

Travail à faire : Présenter le compte SGBCI et calculer le solde au 15 juillet,


selon le tracé à colonnes mariées et le tracé à colonnes mariées avec soldes.

Exercice 2

AKPOLE, petit commerçant, ne note pas les opérations de caisse qu’il réalise.
Le 28 novembre, à l’ouverture de son magasin, sa caisse contenait 100 100 F.
A la fin de la journée, elle contient 119 080 F ; mais, AKPOLE a effectué les
paiements suivants :
- Achat d’un registre comptable 3 510
- Fournisseur DELAPORTE, sa facture 50 840
- Prime d’assurance du magasin, quittance de novembre 12 350

Travail demandé
1°) Calculer le chiffre d’affaires réalisé par AKPOLE
2°) Présenter le compte caisse pour la journée du 28 novembre et vérifier le
principe de la partie double et son corollaire.

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CHAPITRE IV : LA NOTION DU PATRIMOINE ET LE BILAN

Introduction : Toute entreprise doit établir, à la fin chaque exercice comptable,


un état récapitulatif de son patrimoine : le bilan. Comment cet état s’établit-il ?

I. DEFINITIONS

1°) Le patrimoine

Le patrimoine de toute entreprise est l’ensemble de ses biens, de ses droits et ses
obligations. On peut alors définir sa vraie richesse ou situation nette comme la
différence entre l’ensemble de ses biens et droits et l’ensemble de ses dettes.

2°) Le bilan

C’est la photographie du patrimoine de l’entreprise à un moment donné de sa


vie.
Par ailleurs, le bilan est un document comptable qui, à une période donnée,
présente les droits patrimoniaux de l’entreprise dont l’ensemble est appelé actif
d’une part, et d’autre part, ses dettes dont l’ensemble est appelé passif.
En général, le bilan comporte deux parties : l’actif à gauche et le passif à droite.
Or, l’actif représente l’emploi du passif. Toutes choses égales par ailleurs, le
passif et l’actif sont deux facettes de la même réalité économique. D’où la
relation fondamentale suivante : ACTIF=PASSIF.

II LES ELEMENTS DU BILAN

1°) Actif du bilan

Les biens et les créances de l’entreprise sont classés à l’actif du bilan en 3


rubriques :
- l’actif immobilisé qui est constitué des biens et certaines créances
destinés à rester durablement dans l’entreprise. Ce sont les charges
immobilisées (les frais d’établissement, les charges à répartir sur
plusieurs années, primes de remboursement des obligations), les
immobilisations incorporelles, les immobilisations corporelles (les
terrains, les constructions, les matériels) et les immobilisations
financières (titres de participations, les prêts) ;
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- l’actif circulant composé de biens et de créances destinés à se
renouveler rapidement lors du cycle d’exploitation. On peut citer les
stocks, les créances sur les clients et autres divers;
- la trésorerie-actif composée des disponibilités en caisse et en banque
sans omettre les titres de placement.

2°) Le passif du bilan

Il décrit l’origine des financements qui permettent à l’entreprise d’être


propriétaire et créancière.
Aussi peut-on classer les éléments du passif en trois grandes rubriques :
a- les ressources durables composées d’une part des capitaux
propres et ressources assimilées (apport effectué sous forme de
capital et le résultat généré par l’activité de l’entreprise), et
d’autre part, des dettes financières et ressources assimilées
(emprunts contractés) ;
b- le passif circulant qui est formée des dettes d’exploitation de
l’entreprise : dettes envers les fournisseurs, l’Etat, les associés,
la CNPS, le personnel.
c- la trésorerie-passif concernant les découverts bancaires
momentanés autorisés par les banques commerciales.

De cette description, on peut présenter le bilan comme suit :

ACTIF Bilan au…………………. PASSIF


N° Libellés Montants N° Libellés Montants
cpte cpte
ACTIF IMMOBILISE RESSOURCES STABLES

ACTIF CIRCULANT PASSIF CIRCULANT

TRESORERIE-ACTIF TRESORERIE-PASSIF

TOTAL TOTAL

N.B : Les postes de l’actif du bilan sont classés par ordre de liquidité croissante
tandis que ceux du passif du bilan sont classés par ordre d’exigibilité croissante.
Par ailleurs, toute entreprise est obligée de produire deux bilans au cours de
chaque exercice comptable : un bilan d’ouverture et un bilan de clôture.
22

L’exercice comptable coïncide avec l’année civile.


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Exercice :
Le 01 Janvier N, la situation patrimoniale de l’entreprise ZIKALO se présente
comme suit :
- Terrain : 8 500 000 F
- Bâtiment à usage commercial : 39 000 000 F
- Véhicule utilitaire : 8 370 000 F
- Matériel de bureau : 1 264 000 F
- Stock de marchandises : 14 300 000 F
- Fonds en banque : 1 615 000 F
- Espèces en caisse : 437 000 F
Ses clients lui doivent 4 578 000 F. Elle a contracté un emprunt de 30 000 000 F
remboursable dans 3 ans. Aussi, doit-elle à ses fournisseurs 5 148 000 F et
2 916 000 F à l’Etat.
Travail à faire : Présenter le bilan d’ouverture de l’entreprise ZIKALO.

III. RELATION FONCTIONNELLE DANS UN BILAN

1°) Calcul du résultat

A la fin chaque exercice, il est plus que nécessaire pour toute entreprise de
calculer son résultat. A partir de l’égalité « actif = passif », on détermine le
résultat dans un bilan par la relation suivante :
Résultat = Actif – Passif
Si Actif >Passif, on a un bénéfice
Si Actif <Passif, on a une perte

Exercice : La situation de l’entreprise DJAKOUMANI se présente comme suit


au 01 Janvier N :
- Achalandage et clientèle : 4 500 000 F
- Bâtiment : 8 300 000 F
- Mobilier de bureau : 1 200 000 F
- Matériel bureautique : 1 800 000 F
- Stock de marchandises : 5 000 000 F
- Clients : 2 700 000 F
Elle doit, à la banque nationale de Côte d’Ivoire, 4 000 000 F ; 3 000 000
F à ses fournisseurs ; 6 000 000 F à l’Etat. Son avoir s’élève à 4 600 000 F en
banque et à 1 500 000 F en caisse.
Au 31/12/N, les constructions se sont dépréciées à 2%, le mobilier à 5% et
le matériel à 10%. Le stock de marchandises est estimé à 6 135 000 F, les clients
doivent 1 929 000 F ; l’avoir en banque est de 379 000 F et de 43 000 F en
caisse ; l’emprunt a été remboursé de 1 000 000 F.
23

Par ailleurs, elle doit 3 269 000 F aux fournisseurs, 182 000 F à l’Etat et
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293 000 F à la CNPS.

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Travail à faire : Après avoir déterminé le capital de l’entreprise, calculer son
résultat au 31/12/N dans le bilan de clôture.

2°) Soldes des comptes et bilan

Tout bilan s’établit à partir des soldes des comptes de situation ou de bilan.
Ainsi, le montant d’un poste du bilan s’inscrit dans un compte du même nom.
Toutefois, il est impératif de passer du poste du bilan au compte correspondant :

a- Passage d’un compte de situation au poste correspondant du


bilan

Après avoir arrêté les comptes à la fin d’une période, on prendra en


considération les différents soldes. De ce fait :
- tout compte à solde débiteur, traduisant un Emploi net, sera inscrit
comme « poste » à l’actif du bilan ;
- tout compte à solde créditeur, traduisant une Ressource nette, sera
inscrit comme « poste » au passif du bilan ;
- tout compte soldé ne correspond à aucun poste au bilan.
Par ailleurs, le poste « Résultat » se trouve toujours au passif du bilan et,
précisément, dans les ressources stables.

b- Passage d’un poste du bilan au compte de situation


correspondant

A la réouverture des comptes à partir des postes du bilan :


- les montants des postes de l’actif du bilan sont inscrits directement au
débit des comptes correspondants ;
- les montants des postes du passif du bilan sont inscrits directement au
crédit des comptes correspondants.

3°) Généralisation de jeu des comptes de situation

Tout compte du passif du bilan augmente au crédit et diminue au débit,


contrairement au compte de l’actif qui augmente au débit et diminue au crédit.

Application :
Une entreprise industrielle a été constituée par deux amis qui ont apporté
respectivement :
- Amidou : 5 000 000 F en espèces versés en banque au nom de
l’entreprise, un lot de matières premières de 15 000 000 F, un véhicule
24

de 5 000 000 F, un mobilier de bureau de 1 500 000 F ;


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- Fakhir : des espèces de 15 000 000 F versées en banque au nom de
l’entreprise, un matériel de transformation de 25 000 000 F, un brevet
de 8 000 000 F, un matériel de bureau de 2 000 000 F, un lot de
matières premières de 10 000 000 F.
Au cours du premier exercice, 20 000 000 F de matières premières ont été
transformées en produits finis d’une valeur de 65 000 000 F. Au cours de la
même période, 55 000 000 F de produits finis ont été vendus à 105 000 000 F
dont 45% contre espèces, 40% contre chèque et 15% à crédit. Aussi, les associés
ont-ils acheté à crédit 11000 000 F de matières premières.

Travail demandé
Dresser le bilan d’ouverture et le bilan de clôture.

4°) Détermination de la situation nette

Elle se détermine de deux manières et représente la valeur réelle de l’entreprise.

1ère méthode de calcul :

Situation nette=capitaux propres – charges immobilisées


Avec capitaux propres= capital+réserve+résultat+subventions+provisions
réglementées

2ème méthode de calcul

Situation nette= actif réel – total des dettes


Avec actif réel= total actif – charges immobilisées
Et Total des dettes= emprunts + passif circulant + trésorerie-passif

NB : La situation nette est aussi appelée actif net et les charges immobilisées actifs
fictifs. 25
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CHAPITRE V : PLAN ET ORGANISATION COMPTABLES

Introduction : L’enregistrement chronologique des opérations de l’entreprise


relève de la connaissance de la procédure et des livres exigés pour l’obtention
d’une base de données fiable.

Le plan comptable général est un système d’information normatif et modulable.


Il offre aux entreprises le choix entre des descriptions comptables adaptées à leur
taille, à leurs besoins et à leurs moyens en leur proposant des systèmes de
production des documents de synthèse.

La communication aux parties prenantes de la valeur patrimoniale de l’entreprise


et du résultat de l’entreprise de la gestion à la clôture de chaque exercice, exige
que l’entreprise collecte, enregistre et mémorise l’ensemble des informations
relatives aux opérations réalisées tout au long de cette période.

La mise en place d’une organisation comptable est, non seulement, une garantie
de la qualité des imputations, mais elle permet également d’ordonner la
complexité des opérations qui affecte l’image de l’entreprise.

Deux systèmes font l’objet de cette organisation : le système classique et le


système centralisateur.

I. LE PLAN COMPTABLE

1°) Définition du plan comptable

Le plan comptable général est un document à caractère réglementaire qui


constitue l’une des principales sources du droit comptable. Il se présente sous la
forme d’un ouvrage. Rédigé sous une forme normative regroupant l’ensemble des
textes comptables d’ordre général, il classe rationnellement les comptes, définit
26

leur contenu et leur mode de fonctionnement et organise leur numérotation.


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Le plan de comptes est l’ensemble des comptes utilisés dans un pays ou dans une
zone monétaire. Toutefois, le plan de comptes d’une entreprise est la liste des
comptes utilisés dans cette entreprise. Ainsi, à chaque compte est-il attaché un
numéro qui sert notamment d’identifiant pour les traitements comptables.

2°) Parties du plan de comptes SYSCOHADA

Le plan général de comptes SYSCOHADA comporte 9 classes :


- classe 1 : comptes de ressources durables
- classe 2 : comptes d’actif immobilisé
- classe 3 : comptes de stocks
- classe 4 : comptes de tiers
- classe 5 : comptes de trésorerie
- classe 6 : comptes de charges des activités ordinaires
- classe 7 : comptes de produits des activités ordinaires
- classe 8 : comptes des autres charges et autres produits hors activités
ordinaires
- classe 9 : comptes des engagements hors bilan et de la comptabilité
analytique de gestion

Ce plan est divisé en deux grandes parties : d’une part, les comptes de bilan
identifiés par les classes 1 à 5, et d’autre part, les comptes de gestion contenus
dans les classes 6 et 7.
Le 1er numéro d’un compte permet d’identifier la classe d’où il est issu.

3°) La codification
27

a- La structure décimale des comptes


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Le Référentiel juridique du SYSCOHADA, en son article 18, précise que chaque
classe est subdivisée en comptes identifiés par des numéros à 2 chiffres ou plus
dans le cadre d’une codification décimale. Ainsi, chaque classe comprend 10
comptes à 2 chiffres en général.
Cette codification permet alors :
- de subdiviser tout compte ;
- de regrouper les opérations par grandes familles de nature relativement
homogène ;
- d’accéder à des niveaux plus ou moins détaillés d’analyse des
opérations ;
- de faciliter le développement des applications informatiques afférentes
au traitement automatisé des comptes et opérations ;
- de servir les postes et rubriques entrant dans la confection des
documents de synthèse normalisés.
Ce qui entraîne la considération des comptes principaux, des sous-comptes et des
comptes divisionnaires. Les comptes principaux sont les comptes à 2 chiffres, les
comptes divisionnaires comportent 3 chiffres et les sous-comptes ont au moins 4
chiffres.

b- Les constantes

Le SYSCOHADA a retenu des constantes dans la numérotation des comptes pour


des raisons logiques. Ce qui permet de reconnaître facilement les comptes et de
faire un certain nombre d’observations. Ainsi, le numéro de chacune des classes
1 à 9 conditionne le premier chiffre des numéros des comptes de chaque classe.
Certains chiffres tels que 8 et 9 en des positions 2, 3 ou 4 entraînent d’autres
significations des comptes dans lesquels ils sont.
28
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b1- Position du chiffre 8

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Quand le chiffre 8 est en 2ème position, il indique les amortissements des
immobilisations. Cependant, lorsqu’il est en 3ème ou 4ème position, il indique
souvent un compte résiduel ou divers destiné aux opérations qui n’ont pas trouvé
leur place dans les catégories précédentes.

b2- Positions du chiffre 9

Lorsque le chiffre 9 est 2ème position, il indique un compte de provisions.


Mais, quand il est en 3ème position, il implique le caractère opposant au sens
normal du compte.

c- Les parallélismes

Ils concernent les opérations de même nature, mais de sens contraires. On a par
exemple ceci :

CHARGES PRODUITS
601 : Achats de marchandises 701 : Ventes de marchandises
602 : Achats de matières premières 702 : Ventes de produits finis
65 : Autres charges 75 : Autres produits
697 : Dotations aux provisions financières 797 : Reprises des provisions financières

4°) Plan de comptes de l’entreprise

Le plan de comptes de l’entreprise est établi par rapport au plan comptable


général. En effet, le SYSCOHADA fournit, en règle générale, les comptes à 4
chiffres. Il appartient à l’entreprise de construire son plan comptable selon deux
impératifs, à partir d’une procédure exigée de l’entreprise :
- une analyse plus fine de la nature de l’opération sur la base d’au moins
29

2 positions. Exemple : achat d’une bicyclette pour le coursier enregistré


Page

en 245801 ;
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- une analyse de la fonction de l’opération sur la base de 2 positions, en
prenant en compte la hiérarchie de l’organigramme de l’entreprise.

II. LE SYSTEME CLASSIQUE

1°) Généralités

Les dispositions législatives relatives à la comptabilité requièrent une présentation


et un traitement de l’information rigoureux et identique, pour les personnes
physiques et morales qui exercent une activité commerciale, afin de présenter
périodiquement un état de leur patrimoine. Ces obligations conduisent les
entreprises à mettre en place un système d’informations comptables structuré dont
la complexité dépendra de la taille de l’entreprise et de la quantité d’informations
à traiter. Le schéma de l’organisation du travail comptable peut se présenter de la
manière suivante :

30
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Pièces comptables de base

Saisie chronologique
de pièces
Quotidien

Journal

Report méthodologique
des écritures du journal

Grand-livre
Rubrique

A partir des comptes


du Grand-livre

Balance

Inventaire physique
Opérations d’inventaire Enregistrement des écritures au
Report du Grand-livre
Annuel

Bilan
Compte de résultat
TFT Synthèse de fin d’exercice
Etat annexé
31
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L’organisation du système comptable conduit à distinguer les travaux quotidiens
des travaux périodiques, et les documents obligatoires des documents
indispensables à l’établissement des états exigés par le Code de commerce.

2°) Les documents quotidiens

Toutes les opérations sont constituées par des pièces comptables (éléments de
preuve) qui doivent être enregistrées au journal et reportées au grand-livre.

a- Le journal

Le journal constitue la clé de voûte de l’organisation comptable puisqu’il est


rendu obligatoire par la Code de commerce qui exige que le commerçant tienne
un livre journal, sur un registre coté et paraphé par le juge du tribunal de
commerce ou de première instance statuant en la matière, sans blanc ni rature, ni
altération d’aucune sorte.

a1- Présentation

Le journal se présente sous la forme d’un registre dont le tracé comporte sur
chaque page, de gauche à droite :
- deux colonnes afin d’enregistrer les numéros des comptes débité (colonne
à gauche) et crédité (colonne à droite) concernés par l’opération affectant
le patrimoine ;
- un espace important où sont notés la date de l’opération, le nom des
comptes débité et crédité, le libellé explicatif de l’opération qui doit
indiquer la référence et le numéro de la pièce comptable ;
- deux colonnes destinées à recevoir l’indication des montants débit (colonne
de gauche) et crédit (colonne de droite).
32
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N° du compte débité Montant débité

date
X Libellé du compte débité X

X Libellé du compte crédité X

(Libellé explicatif de l’opération)

N° du compte crédité Montant crédité

N.B : Chaque enregistrement est séparé du précédent et du suivant par un trait


horizontal. L’ensemble des informations insérées entre les traits horizontaux est
appelé « article » du journal.

a2- Fonctionnement du journal

Les écritures sont portées au journal selon le système dit « en partie double ».

Chaque écriture s’appuie sur une pièce comptable justificative, établie sur papier
ou un support assurant la fiabilité, la conservation et la restitution au clair de son
contenu pendant des délais requis.

Lorsque plusieurs écritures interviennent à la même date, celle-ci n’est pas répétée
pour chaque article ; elle est remplacée par la mention « dito » abrégée par « d° ».

N.B : Les écritures ne doivent pas être coupées.

a3- Totalisation du journal

Les deux dernières colonnes réservées aux montants débit et crédit doivent être
totalisées au bas de chaque page. Et l’égalité suivante doit être observée à la fin
33

de chaque.
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Total débit du journal = Total crédit du journal

En effet, le total d’une page est reporté au début de la page suivante et ajouté aux
mouvements enregistrés sur cette page nouvelle.
En fin d’exercice, le journal est arrêté.

b- Le grand-livre

b1- Définition et rôle

Le grand-livre est constitué par l’ensemble des comptes utilisés par l’entreprise
lors de l’enregistrement des opérations au journal. Ce travail permet :
- d’effectuer les regroupements d’opérations de même nature afin de les
analyser ;
- d’informer le chef d’entreprise sur la situation de tous les comptes ouverts
durant l’exercice ;
- de préparer l’élaboration des états financiers de synthèse grâce à un
document intermédiaire appelé Balance.
Ce travail doit se faire avec rigueur.

b2- Présentation du grand-livre

Il n’est soumis à aucune forme standardisée. Cependant, les comptes sont le plus
souvent matériellement représentés par un folio, une fiche ou un listing dont la
présentation est identique à celle définie pour le compte lui-même.
Puisque le rôle du grand-livre est de recevoir la transcription dans les comptes
concernés des opérations enregistrées au journal, il répond à une égalité
essentielle :
Total du journal = Total du grand-livre
34
Page

3- Les documents périodiques


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Les exigences du Code de commerce en matière de documents périodiques sont
limitées à la présentation annuelle du bilan, du compte de résultat, du TAFIRE et
de l’état annexé. Cependant, pour obtenir ces documents, la présentation de la
balance est un passage obligé.

a- La balance

a1- Définition et présentation

Si la balance n’est pas un document obligatoire, elle n’en demeure pas moins un
document incontournable non seulement pour la présentation des documents de
synthèse obligatoires, mais pour la prise de décision de gestion qui s’imposent
tout au long de l’exercice, au vu des résultats provisoires.
La balance est un tableau qui récapitule les sommes et les soldes de tous les
comptes du grand-livre. Elle se présente généralement sous la forme de 6 colonnes
comme suit :

Situation Mouvements Soldes de fin de


N° de Libellé des initiale période
comptes comptes D C D C Débiteurs Créditeurs
1
2
3
4
5
6
7
8
TOTAUX

La balance doit répondre aux égalités suivantes :


35

TOTAL DES MOUVEMENTS DEBIT = TOTAL DES MOUVEMENTS CREDIT


TOTAL DES SOLDES DEBITEURS = TOTAL DES SOLDES CREDITEURS
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a2- Caractéristiques de la balance

Puisque la balance récapitule toutes les sommes et tous les soldes du grand-livre
qui correspondent, en fait, au report des écritures comptables du journal, à la fin
de ce travail, on doit se trouver à une triple égalité qui permet le contrôle de la
réalisation matérielle de ces reports :

Total journal = Total grand-livre = Total balance

b- Le livre d’inventaire

A l’instar du livre journal, le livre d’inventaire est un registre obligatoire qui doit
être coté et paraphé, sur lequel doivent être transcrits tous les comptes annuels
(bilan, compte de résultat, TAFIRE et l’annexe), ainsi que la récapitulation de
l’inventaire.

c- Le livre des procédures et de l’organisation comptable

Il n’est pas obligatoire, mais il est établi par l’entreprise dès que ce document est
nécessaire à la compréhension du système de traitement de l’information et à la
réalisation des contrôles.

III. LE SYSTEME CENTRALISATEUR

1°) Rôle du système centralisateur

Le système classique tel que défini précédemment a des limites :


- l’unicité du journal ne permet pas d’envisager une division du travail : une
seule personne tient le journal à une période donnée ;
- les opérations étant enregistrées chronologiquement, c’est-à-dire les unes
après les autres, il n’est pas possible d’avoir une idée succincte et rapide
36

de chaque catégorie d’opérations enregistrées pendant une période donnée.


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En effet, seul le système centralisateur peut y remédier. Dans ce système, les
opérations sont triées, classées et regroupées par nature, et enregistrées dans des
journaux auxiliaires ou divisionnaires.
Périodiquement, l’entreprise procède à la centralisation, c’est-à-dire au versement
des écritures figurant dans les journaux auxiliaires, dans un journal appelé journal
général, avant le report dans le grand-livre général.
Aussi, l’entreprise peut-elle créer autant de journaux auxiliaires qu’elle désire et
ce, selon ses besoins.

2°) Création des journaux auxiliaires

Les journaux auxiliaires sont des organes spécialisés qui reçoivent, dans un ordre
chronologique, les écritures d’une période comptable.
A chaque journal auxiliaire, correspond un compte mouvementé comme toutes
les écritures. Ce compte donne son nom au journal auxiliaire correspondant.
Toutefois, le nombre et la nature des journaux ouverts par une entreprise
dépendent de ses besoins. Les plus courants sont :
• Journaux de caisse : Caisse-recettes, Caisse-dépenses ;
Ces deux journaux enregistrent les opérations concernant la caisse.
• Journaux de banque : Banque-débit, Banque-crédit
Ces deux comptent enregistrent les opérations concernant la banque.
• Journaux des achats ; on peut, au choix, avoir l’un des journaux suivants :
journal des achats à crédit de marchandises, journal des achats de
fournitures, journal des achats à crédit ou au comptant.
• Journaux des ventes ; comme dans le cas des achats, l’entreprise peut, par
choix, avoir : journal des ventes des marchandises, journal des ventes à
crédit ou au comptant.
37

3°) Tracé des journaux auxiliaires


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Le tracé d’un journal auxiliaire dépend de la nature des opérations qui y sont
enregistrées. On peut commencer indifféremment par les comptes à débiter ou à
créditer, selon le modèle ci-après :

Comptes à débiter Comptes à créditer


Dates Libellés

TOTAUX

Pour éviter l’erreur du double enregistrement, on utilise généralement les deux


journaux auxiliaires en y faisant éclater l’enregistrement grâce à l’utilisation d’un
compte charnière appelé compte de liaison ou compte de virements internes qui
est soldé lors de la centralisation (voir compte 585 ou 588).

4°) Travaux périodiques

En fin de période, on prépare la centralisation en faisant le total des diverses


colonnes des sommes de chaque journal auxiliaire. Ensuite, on vérifie l’égalité
des mouvements débits et des mouvements crédits. Enfin, chaque journal
auxiliaire donne lieu à la rédaction d’un seul article au journal général.
Cependant, certains journaux auxiliaires tels la caisse, la banque, font l’objet
chacun de 2 articles au journal général.
38
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CHAPITRE VI : LES OPERATIONS D’ACHAT/VENTE

Introduction : Une fois les investissements réalisés et le cadre de son activité


créé, l’entreprise débute son exploitation. Elle engage des dépenses et reçoit en
contrepartie des recettes qui constituent respectivement des charges et des
produits. La relation de l’entreprise avec son environnement s’articule autour de
la vente ou de l’achat. Des documents comptables sont alors établis pour
l'enregistrement des opérations.

I. NOTIONS DE CHARGES ET DE PRODUITS

1°) Les charges

Les charges (ou frais) comprennent, essentiellement, le prix versé ou à verser en


contrepartie des biens et des services consommés par l’entreprise.
Elles sont comptabilisées à partir d’un document commercial externe et hors taxe
récupérable dans les comptes de la classe 6 du plan SYSCOA lorsqu’elles se
rapportent :
- à l’exploitation normale et courante de l’entreprise (comptes 60 à 66) ;
- à sa gestion financière (comptes 67) ;
- à ses opérations d’amortissement et de provisions (comptes 68 et 69)
- à ses opérations exceptionnelles (comptes impairs d’ordre 2 de classe8)
Cependant, il est impératif de savoir que les comptes de charges sont toujours
débités lors des opérations citées ci-dessus ; sauf cas exceptionnel.

2°) Les produits

Ils concernent, pour l’essentiel, le prix reçu ou à recevoir en contrepartie des biens
et des services vendus à des clients extérieurs.
Aussi sont-ils comptabilisés à partir d’un document comptable et, en principe,
39

hors taxes collectées dans les comptes de la classe 7 lorsqu’ils se rapportent :


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- à l’exploitation normale et courante de l’entreprise (comptes 70 à 75)
- à la gestion financière (comptes 77)
- aux transferts de charges (comptes 78)
- aux reprises de provisions (comptes 79).
- à des opérations hors activités ordinaires (comptes pairs d’ordre 2 de
la classe 8)
Ces comptes de produits ont généralement un solde créditeur ; sauf cas
exceptionnel.

N.B : Référez-vous au plan SYSCOHADA !

II. ENREGISTREMENT DES OPERATIONS D’ACHAT ET VENTE

1°) Principe d’enregistrement

L’opération d’achat/vente relie deux agents économiques dont l’un est acheteur
et l’autre vendeur : d’où un flux réel opposé à un flux financier.
Pour l’acheteur ou le client, l’achat est imputé au débit des sous-comptes du
compte 60 : Achats pour le crédit d’un compte de tiers (40) ou d’un compte de
trésorerie (521, 571).
Le fournisseur enregistre la vente au crédit des sous-comptes du compte 70 :
Ventes pour le débit d’un compte de tiers (41) ou d’un compte de trésorerie (521,
571)
Ces différentes imputations n’ont lieu qu’à partir d’un document de base qu’est la
facture.

2°) La facture

Elle comprend trois parties :


- l’en-tête qui indique l’identité du fournisseur, celle du client, la date
d’émission et le numéro de la facture
40

- le corps de la facture mettant en exergue la référence, la dénomination,


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la quantité, le prix unitaire et le montant de chaque article ;

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- les mentions obligatoires de règlement.

Identité du vendeur Date de la facture


Numéro de la facture
DOIT : Identité du client

Réf. Désignation Quantité Prix unitaire Montant

Net à payer
Date de règlement :

Conditions d’escompte

3°) Analyse des opérations d’achat/vente

♥ Le 11 Juin, Dali expédie à Zouzoua diverses marchandises dont le montant d


la facture est de 75 000 F.
T.A.F : Analysez cette opération chez Dali et chez Zouzoua.

Résolution
Chez Dali
D : 411 Clients : 75 000
C : 701 Ventes de marchandises : 75 000

Chez Zouzoua
D : 601 Achat de marchandises : 75 000
C : 401 Fournisseurs : 75 000

♥♥ Mizan vend au comptant contre espèces des articles à Fayé à 120 000F.
T.A.F : Analysez l’opération.
Résolution
41
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Chez Mizan

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D : 571 Caisse : 120 000
C : 701 Vente de marchandises : 120 000

Chez Fayé
D : 601 Achat de marchandises : 120 000
C : 571 Caisse : 120 000

♥♥♥ Martin achète des marchandises chez Jefferson au comptant par chèque :
874 000F.
T.A.F : Analysez cette opération.
Résolution

Chez Martin
D : 601 Achat de marchandises : 874 000

C : 521 Banque : 874 000

Chez Jefferson
D : 521 Banque : 874 000
C : 701 Vente de marchandises : 874 000

Toutefois, les factures comportent des réductions et des majorations.

III. FACTURES COMPORTANT DES REDUCTIONS

Selon le SYSCOA, on distingue deux types de réductions : les réductions à


caractère commercial et les réductions à caractère financier.

1°) Les réductions commerciales

On a le rabais, la remise et la ristourne


- le rabais : c’est une réduction pratiquée exceptionnellement sur le prix
de vente préalablement convenu pour tenir compte d’un défaut de
qualité ou de conformité des objets vendus ;
- la remise : c’est une réduction pratiquée habituellement sur le prix
courant de vente en considération de l’importance de la vente ou de la
profession du client, et généralement calculée sur application d’un
pourcentage au prix courant de vente ;
- la ristourne : c’est une réduction de prix calculée sur l’ensemble des
opérations faites avec un même tiers, pendant une période donnée.
Sur la facture, après chaque réduction, on a un net commercial qui est enregistré
42

comme achat ou vente.


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2°) Les réductions financières

Il s’agit essentiellement de l’escompte de règlement qui une réduction accordée


aux clients qui paient leurs achats avant le terme normal d’exigibilité.
A cet effet, la loi rend obligatoires la mention de la date d’échéance de
paiement de la facture ainsi que des conditions d’escompte applicables en cas de
paiement anticipé.
Après l’escompte de règlement, sur la facture, on a le net financier.

N.B : Les réductions se calculent en cascade.

3°) Enregistrement des factures comportant des réductions

On n’enregistre pas les rabais, remises et ristournes portés sur une facture
de « DOIT ». Seul le montant net commercial est comptabilisé dans les comptes
d’achats et de ventes.
En revanche, l’escompte de règlement est enregistré :
- chez le fournisseur, dans le compte 673 Escomptes accordés ;
- chez le client, dans le compte 773 Escomptes obtenus.

APPLICATION

Djéli expédie à Majunga la facture n°485 du 15/08/01 dont les éléments sont les
suivants :
Marchandises : 12 750 000
Remise : 5%
Remise : 10%
Escompte : 2%

TAF : Etablissez la facture et enregistrez chez Djéli et chez Majunga.


43
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Résolution

Etablissons la facture

DJELI
B.P 215 Yamoussoukro 15/08/01
Tél : 30 64 99 99 Facture n°485
DOIT : MAJUNGA
13 BP 9046 BOBO DIOULASSO
BURKINA FASO
Réf. Désignation Qté P.U Montant
Marchandise 12 750 000
Rabais 5% -637500
er
1 net commercial 12 112 500
Remise 10% -1211250
e
2 net commercial 10 901 250
Escompte de règlement 2% 218025
Net financier 10 683 225
Date de règlement : 31/10/01
Un escompte de 2% vous sera accordé en cas de paiement anticipé au 15/09/01.

Comptabilisation chez Djéli

D : 411 Clients : 10 683 225


D : 673 Escomptes accordés : 218 025
C : 701 Vente de marchandises : 10 901 250

Comptabilisation chez Majunga

D : 601 Achat de marchandises : 10 901 250


C : Fournisseurs : 10 683 225
C : Escomptes obtenus : 218 025

4°) Comptabilisation des avances et acomptes sur commandes

Certains versements précèdent la facturation. Il s’agit des avances, des arrhes et


des acomptes :
44

- les avances sont des sommes versées avant le commencement


d’exécution de la commande ;
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- les acomptes sont des sommes versées pour justifier l’exécution
partielle de la commande ;
- les arrhes sont des sommes versées régulièrement pour permettre à
l’acheteur de prendre une option sur l’article vendu. En cas de
désistement, l’acheteur perd ses arrhes.
Leur comptabilisation se fait de la façon suivante :
- chez le fournisseur, on débite un compte de trésorerie et on crédite le
compte 4191 Clients, avances et acomptes reçus.
- Chez le client, on débite le compte 4091 Fournisseurs, avances et
acomptes versés sur commandes.
Par ailleurs, les comptes 4091 et 4191 sont soldés dès que la facture est établie.

Application : La société KONKONDE a reçu de son client AYETRO un chèque


de 1 500 000 F pour avance sur commande le 13/10/06. La commande est
exécutée le 18/10/06 et contient les éléments suivants : montant brut de
3 250 000 F, remise 10% et escompte 2%.
Travail à faire : Etablir la facture et l’enregistrer chez chacun des 2 agents
économiques.

IV. FACTURES COMPORTANT DES MAJORATIONS

Les factures de ventes font souvent mention d’éléments qui s’ajoutent au prix
des marchandises.
Il s’agit des frais de transport, des taxes sur le chiffre d’affaires non
récupérables, de la taxe sur la valeur ajoutée, des consignations d’emballages.

1°) Les frais de transport

Ils sont à la charge du client.


Chez le fournisseur, les frais de transport constituent des produits accessoires et
enregistrés dans le compte 7071 Ports, emballages perdus et autres frais facturés.
Chez le client, ces frais accroissent le coût d’achat et doivent être ventilés dans
les comptes d’achats ou d’immobilisations. Par contre, ils ne sont enregistrés
dans le compte 611 Transports sur achats, que lorsqu’ils ne sont pas ventilables,
par dérogation.
On distingue :
- le port payé qui est payé par le fournisseur et récupéré sur la facture au
client ;
- le port dû qui est assuré par un spécialiste et figure sur sa facture au
client;
- le franco de port qui est inclus dans le prix de vente ;
45

- le port forfaitaire qui est assuré par les propres moyens du fournisseur
Page

et facturé au client. Il est imposable à la T.V.A.

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2°) Les emballages consignés

Il s’agit d’emballages récupérables. A cet effet, le montant de la consignation,


facturé par le vendeur qui est prêt à reprendre les emballages après utilisation,
est comptabilisé comme suit :
- chez le fournisseur, comme une dette envers son client, au crédit du
compte 4194 « Clients, dettes pour emballages et matériels
consignés » ;
- chez le client, comme une créance sur son fournisseur, au débit du
compte 4094 « Fournisseurs, créances pour emballages et matériels à
rendre ».
Lors du retour des emballages, dûment constaté par une facture de « AVOIR »,
les écritures précédentes sont contre-passées.
Deux cas se posent au retour des emballages.

a- Prix de reprise inférieur au prix de consignation

On constate alors :
- un bonus, chez le fournisseur, enregistré au crédit du compte 7074
Bonis sur reprises d’emballages, en passant les écritures suivantes :
D : 4194 Clients, dettes pour emballages et matériels consignés
C : 7074 Bonis sur reprises d’emballages
C : 41. Clients

- un malus, chez le client, enregistré au débit du compte 6224 Malis sur


emballages, en passant les écritures suivantes :
D : 6224 Malis sur emballages
D : 40. Fournisseurs
C : 4094 Fournisseurs, créances pour emballages et matériels à rendre

b- Non-retour des emballages

Lorsque les délais d’usages sont dépassés ou les parties s’accordent sur un non-
retour des emballages, on considère que :
- les emballages sont vendus par le fournisseur qui réalise un boni par
les écritures suivantes :
D : 4194 Clients, dettes pour emballages et matériels consignés
C : 7074 Cessions d’emballages
- les emballages sont achetés par le client qui réalise un achat
46

d’emballages, en passant les écritures qui suivent :


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D : 6082 Achats d’emballages récupérables non identifiables

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C : 4094 Fournisseurs, créances pour emballages et matériels à rendre

3°) Les taxes sur le chiffre d’affaires non récupérables

Les taxes uniques, taxe à la production, taxe sur les prestations de services, taxes
spécifiques et autres taxes sur le chiffre d’affaires collectées par le vendeur lors
de la facturation ne sont pas un produit pour lui, mais une dette envers
l’Administration fiscale. Ces taxes sont enregistrées au crédit du compte 446
Etat, autres taxes sur le chiffre d’affaires.
Pour le client, ces taxes constituent une majoration au coût d’achat.

4°) La taxe sur valeur ajoutée (T.V.A)

La T.V.A est une taxe indirecte car elle est assise sur la consommation des
individus. Le taux normal de 18% qui s’appliquent sur les montants hors taxe ;
le taux légal composés du taux normal de 15.25% s’appliquant sur les montants
TTC.
Chez le fournisseur, la TVA est enregistrée au crédit des sous comptes du
compte 443 Etat, T.V.A facturée.
Chez le client, s’il est autorisé à la récupérer, la TVA est comptabilisée au débit
des sous comptes du compte 445 Etat, T.V.A récupérable.

TEXTE D’APPLICATION
L’établissement 2IMAGE expédie à KODJO et Compagnie, au 13/04/01, la
facture n°01-4583 comportant les éléments suivants :
20 casiers de vin blanc à 35 000F l’unité
20 emballages consignés à 1 500F l’unité
01 caisse enregistreuse à 150 000F
Surtaxe spécifique sur la caisse enregistreuse
TVA sur ventes : 18%
Port et emballage perdu sur la caisse : 25 000F

Travail à faire :
Etablissez la facture de « DOIT » et enregistrez-la chez 2IMAGE ensuite, chez
KODJO et Compagnie.

V.COMPTABILISATION DES FACTURES D’AVOIR

Le retour de marchandises et l’obtention d’une réduction hors facture


de « DOIT » donnent obligation au fournisseur d’établir une reconnaissance de
47

dettes envers son client : c’est la facture d’avoir.


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1°) Le retour de marchandises au fournisseur

On constate des flux inverses de ceux de l’opération d’achat/vente.


Exemple : KODJO et Compagnie retourne, à l’établissement 2IMAGE, deux
casiers de vin rouge non conforme à sa commande.

Chez KODJO et compagnie

D : 401 Fournisseurs : 70 000


C : 601 Achat de marchandises : 70 000

Chez Ets 2IMAGE

D : 701 Ventes de marchandise


C : 411 Clients : 70 000

2°) Les réductions « hors facture »

Toute réduction commerciale accordée hors facture de « doit » fait l’objet d’une
comptabilisation obligatoire, venant ainsi en réduction de la vente et de l’achat :
on parle de « facture d’avoir ».
Chez le fournisseur, on débite le compte 70 Ventes ou tout autre compte de
prestations de services pour le crédit du compte 41 Clients
Le client crédite le compte d’achats si la réduction est portée pour une facture
connue ; mais si cette réduction concerne une opération sans référence, on
créditera l’un des comptes 6019, 6029, 6049, 6059, 6089 RRR obtenus, selon la
catégorie de l’achat, pour le débit du compte 401 Fournisseurs.

48
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CHAPITRE VIII : ACQUISITION ET PRODUCTION
D’IMMOBILISATIONS

Introduction
Les immobilisations comprennent tous les biens ou investissements destinés à
maintenir ou à accroître le potentiel technique d’une entreprise et à y rester
durablement sans transformation. Elles sont acquises ou produites par
l’entreprise.

I. Acquisition des immobilisations

1. Règle d’évaluation

Les immobilisations sont enregistrées, lors de leur entrée dans le patrimoine, à


leur coût d’acquisition qui est composé :
- du prix d’acquisition définitif ;
- des frais directs d’achat tels que les droits de douane, les taxes non
récupérables assises sur le prix d’achat, les frais de transport, les
commissions, les assurances, les frais de transit ;
- des frais de montage, d’installation et de mise en état d’utilisation ;
- des charges financières si elles sont « directement rattachables à
l’opération d’achat ». On parle de lien direct avec le processus d’achat, et
également, il faut que le cycle d’achat (date des premières dépenses telles
que les avances et acomptes jusqu’à la date d’entrée en magasin) soit
relativement long de l’ordre de 5 à 6 mois ou plus (voir normes IAS 18).
- Des charges internes telles que les salaires ou les amortissements ayant un
lien direct doivent être prises en considération, ainsi que le coût de
réception, de manutention, de mise en stock et non de stockage.

2. Comptabilisation

a- Les immobilisations incorporelles

Lors de leur acquisition, on débite le compte 21et un compte de TVA si


possible, par le crédit d’un compte de tiers ou de trésorerie comme suit :

D 21
D4451
C481, 521 ou 531
(Acquisition de…..)
49

b- Les immobilisations financières


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Les titres sont constitués par des droits acquis dans le capital social d’autres
entreprises ou par des obligations conférant les mêmes droits de créances sur la
ou les sociétés émettrices. Il s’agit essentiellement de titres de participations, des
titres immobilisés de l’activité de portefeuille, des autres titres immobilisés et
des titres de placement.
En première année, on se focalisera sur deux (2) sortes de titres : les titres de
participation et les titres de placement.

c-1 Les titres de participation

Les titres de participation sont définis comme des titres dont l’acquisition et la
possession durable permettent d’exercer une certaine influence sur la société
émettrice. Sont présumés être des titres de participation, les titres acquis en tout
ou partie par offre publique d’achat ou par offre publique d’échange et les titres
représentant au moins 10% du capital social de la société émettrice.
La valeur d’entrée de ces titres dans le patrimoine correspond au prix d’achat
majoré des frais accessoires d’achat. Ils figurent donc au bilan pour leur coût
d’acquisition.
L’acquisition est notée comme suit :

D 263 Titres de participation


D 4451 TVA sur immobilisations
C 521 Banque

Toutefois, en cas de libération partielle, la part non libérée des titres constitue
une dette inscrite au crédit du compte 472 Versements restant à effectuer sur
titres non libérés.

c-2 Les titres de placement

Les titres de placement et autres titres immobilisés sont évalués à leur prix
d’achat et non à leur coût d’acquisition. Les frais accessoires d’achat ne sont
pas à inclure dans la valeur d’entrée. Ils sont inscrits en charges de l’exercice au
débit du compte 6311 Frais sur titres.
Mais, la valeur des titres se trouve inscrite au débit du compte 5022 Titres de
placement pour le crédit du compte 521 Banque.
Ainsi, l’écriture d’acquisition est :

D 5022 Titres de placement


D 6311 Frais sur titres
50

C 521 Banque
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Application :
La société ivoirienne de garba chaud a acquis les titres suivants :
• Titres de participation

Noms de titres Quantité Date Prix Frais d’achat Montant versé


d’achat unitaire par unité
Titres ATEGO 1 000 N 36 000 1 000 19 680 000
Titres GBINZIN 2 500 N 20 000 1 200 53 540 000

Les frais d’achat sont réglés par chèque bancaire. Les titres ATEGO sont réglés
de moitié par chèque.
• Titres de placement
La société GARBA a acquis également 200 titres de placement de la société
NEGHE pour 18 000 FCFA. Les frais d’acquisition se sont levés
globalement à 600 000 FCFA HT ;

Travail à faire : Passer les écritures d’acquisition des deux types de titres

c- Les immobilisations corporelles

Elles sont identifiées par les comptes 22, 23 et 24. Ainsi, leur acquisition se
traduit par les écritures suivantes :

D 22, 23, 24 (Coût d’acquisition + TVA non récupérable)


D 4451
C 481
(Acquisition de….)

D 2022 (Droit d’enregistrement, honoraire de notaire, frais d’acte)


C 781 ou 848

Par ailleurs, les immobilisations acquises à titre gratuit, sont comptabilisées


comme suit :

D 22, 23, 24 (valeur actuelle du bien)


C 845 (valeur actuelle du bien)

Aussi, faut-il prendre en considération les droits de mutation qui se traduisent


comme suit :
51

D 831
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C 401 ou 5

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(Droit de mutation)

II. PRODUCTIONS D’IMMOBILISATIONS

1. Evaluation des biens produits par l’entreprise

Le coût de l’immobilisation créée par l’entreprise est déterminé soit dans les
comptes de la comptabilité analytique de gestion, soit par des procédés
statistiques suivant que l’entreprise tienne une comptabilité analytique ou non.
D’une façon générale, le coût de production d’un bien s’obtient en additionnant :
- le coût d’acquisition des matières et fournitures utilisées ou consommées,
- les charges indirectes de production dans la mesure où elles peuvent être
rattachées à la production,
- les charges financières à condition qu’elles se rattachent indiscutablement
au processus de production (de la date d’acquisition des matières
premières à la date d’achèvement du bien), et que ce dernier soit de
l’ordre de 5 ou 6 mois ou plus,
- les pertes, les rebuts et les déchets à caractère inévitable.

2. Comptabilisation

a- Bien non achevé à la date de l’inventaire

Lorsque le bien n’est pas achevé à la clôture de l’exercice, il devient un en-cours


de production. Sa constatation comptable se déroule comme suit :

D 239, 249
C 722

b- Bien achevé à la période suivante

Quand le bien est achevé au cours de la période suivante, il y a lieu de solder le


compte 239 ou 249 qui avait constaté le bien en cours de production :

D 23, 24
D 4451
C 722
C 4431
C 239, 249
52

D’une façon générale, la production d’une immobilisation livrée à soi-même est


Page

considérée à la fois comme un achat et une vente.

Enseignant : Dr. Jean IRIE


Par ailleurs, lorsque la production commence et se termine au cours de la
même période, la constatation comptable est la suivante :

D 23, 24
D 4451
C 722
C 4434

Applications

I. La société Pure Water a acquis le 1er Avril N, un ensemble immobilier, a


rénové et a effectué les dépenses suivantes :
Prix d’achat du terrain : 1 800 000 HT
Prix d’achat de la construction : 8 200 000 HT
Droits d’enregistrement : 166 000
Frais d’actes : 15 000
Honoraires du notaire dont T.V.A de 5 400 pour 35 400
Commissions et courtage dont T.V.A de 10 800 pour 70 800
Frais d’architecte dont T.V.A de 90 000 pour 590 000
Grosses réparations dont T.V.A 720 000 pour 4 720 000

L’ensemble sera opérationnel à compter du 1er Juillet N. il sera amorti en 20 ans


en mode linéaire et les frais d’amortissement en 5 ans.

Travail à faire : Passer les écritures d’acquisition et d’amortissement

Correction

Le coût de la construction est plutôt un coût de production, car l’acquisition


stricte ne permet pas l’utilisation immédiate de la construction. Il est donc
composé du prix d’achat, des honoraires de l’architecte, le coût des grosses
réparations et les commissions.
Coût de la construction = 8 200 000 + 500 000 + 60 000 + 4 000 000
= 12 760 000
TVA récupérable sur immobilisations = 90 000 + 720 000 + 10 800
+ 8 200 000*18%
TVA récupérable sur immobilisations = 2 296 800

TVA récupérable sur services = 54 000


53

Le terrain est non amortissable


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Amortissement de la construction en N : 12 760 000*0,20*0,5 = 319 000

Enseignant : Dr. Jean IRIE


Frais d’acquisition d’immobilisation : 166 000 + 30 000 + 15 000 = 211 000
Amortissement direct des frais : 211 000/5 = 42 200

Comptabilisation

01/04/N
223 Terrain bâtis 1 800 000
231 Bâtiments industriels 12 720 000
4451 TVA sur immobilisations 2 296 800
4454 TVA sur services 5 400
646 Droit d’enregistrement 166 000
6324 Honoraires 30 000
6325 Frais d’acte et de cont. 15 000

4812 Frs d’investissement 16 856 800


4011 Fournisseurs 216 400
(Acquisition)

II. Le cabinet d’expertise comptable et conseil a fait l’acquisition, le 1 er Octobre


N, d’un micro-ordinateur équipé de logiciels divers.
La facture comprend les informations suivantes :
- Micro-ordinateur IBM PSI-473 : 2 993 000 FHT
- Logiciels installés : DOS 7.0, Windows 2003 évalué à 60 000 FHT
- Logiciel supplémentaire SARI : 718 000 FHT
- Imprimante Laserjet 2000 : 2 469 000 FHT
- Disquettes : 50 000 FHT
- Papiers Listing : 100 000 FHT (Librairie de France)
- Formation des utilisateurs : 350 000 FHT (formation non agréée par le
FDFP assurée par un cabinet spécialisé)
- T.V.A 18%

La durée d’utilisation du matériel et des logiciels est estimée à 4 ans en système


linéaire. L’entreprise ne prend pas en compte de stock pour les fournitures de
bureau.

Travail à faire : Passer les écritures d’acquisition et d’inventaire

Correction
54

213 Logiciels 718 000


Page

2442 Matériels informatiques1 5 462 000

Enseignant : Dr. Jean IRIE


4451 TVA sur immob. 1 112 940
6055 Fournitures de bureau 150 000
4452 TVA sur achats 27 000
633 Frais de frais de formation 350 000
4454 TVA sur services extérieurs 63 000

4812 Frs d’investissement 7 295 000


401 Fournisseurs 590 000

(1) 2 993 000 + 2 469 000

NB : La formation non agréée par le FDFP est soumise à la TVA. Aussi, les
logiciels intégrés ont leur prix dans le coût du matériel informatique. Mais, les
logiciels dissociés sont comptabilisés dans le compte 213.

III. La société Ivoire Fabrique a engagé les dépenses suivantes pour la


production d’une machine-outil complexe pour ses propres besoins, au cours de
l’exercice N :
- Matières premières consommées : 3 000 000
- Charges directes de production : 2 400 000
- Quote-part des charges indirectes de production : 1 800 000
D’autre part, pour financer cette production, la société a dû emprunter à la
banque une somme de 6 000 000 au taux de 7% l’an. La période de fabrication
est de 9 mois allant du 1er Janvier au 30 Septembre N).
Le système d’amortissement linéaire est pratiqué sur cet outil en 8 ans et le taux
de la TVA est de 18%.

Travail à faire : Passer les écritures de production de cette machine-outil

Correction

Coût de production = MP consommées + charges directes de production +


Charges indirectes de production + intérêt de l’emprunt au
prorata de la période de production
Coût de production = 3 000 000 + 2 400 000 + 1 800 000 + 6 000 000*7%*9/12
Coût de production = 7 515 000

Comptabilisation
55
Page

2441 Matériels industriels 7 515 000

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4451 TVA sur immob. 1 352 700

722 Production immob. 7 515 000


4434 TVA sur prod. livrée à s. 1 352 700

671 Intérêts des emprunts 315 000


162 Emprunts & dettes 315 000

56
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CHAPITRE IX : LA TAXE SUR LA VALEUR AJOUTEE

Introduction : La T.V.A fait l’objet de déclaration mensuelle. La différence


entre la TVA collectée et la TVA supportée par l’entreprise détermine soit le
montant de la TVA à payer à l’Etat soit le crédit de T.V.A à reporter.

I GENERALITES

1°) Définition

La taxe sur la valeur ajoutée (T.V.A) est un impôt sur la consommation. Elle
frappe, selon l’article 224 du code général des impôts (CGI), les livraisons de
biens et les prestations de services effectuées à titre onéreux par les assujettis
agissant en tant que tel, à l’exception des activités salariées et agricoles.
Les opérations imposables à la TVA sont indiquées par les articles 227, 227 bis
et 240 du CGI.
Toutefois, ces dispositions sont insuffisantes pour appréhender le caractère
imposable d’une opération compte tenu du champ d’application matériel de la
TVA et du champ d’application territorial.

2°) Champ d’application

L’étude du champ d’application de la TVA conduit à prendre en compte les


opérations imposables, les opérations non imposables, les personnes imposables
et la territorialité de la TVA.

a- Les opérations imposables

Les opérations imposables sont celles qui se situent dans le champ d’application
de la TVA, en raison de leur nature, par une disposition expresse et par
l’exercice d’une option.
Les opérations imposables par nature sont les livraisons de biens et les
prestations des services effectuées à titre onéreux par un assujetti en tant que tel
à l’exclusion des activités salariales et agricoles.
Les opérations imposables par disposition expresse sont des opérations
dont l’application de la TVA, au regard des dispositions légales, n’est pas
évidente. Dès lors, des mesures expresses édictées par le législateur permettent
de les classer dans le champ d’application de la TVA. On peut citer :
- les travaux réalisés par les lotisseurs, marchands de biens et assimilés ;
57

- les transports spécialisés tels que le convoyage de fonds, le remorquage de


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véhicules accidentés ou en panne ;

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- les livraisons de matériaux extraits en Côte d’Ivoire ;
- les livraisons de produits extraits ou fabriqués à soi-même ;
- les prestations de services et opérations assimilées rendues par des
personnes établies hors de la Côte d’Ivoire : les prestations à soi-même ;
- les importations : on entend par importation, l’introduction sur le territoire
national d’un produit étranger ou d’origine étrangère et les mises à
consommation d’articles issus d’un régime suspensif de droits de douane.
Sous réserve des exonérations édictées à l’article 235-I du CGI et des
dispositions de la réglementation douanière et en vertu de l’article 240 du
CGI, les importations sont passibles de la TVA lors du franchissement du
cordon douanier.
Les opérations imposables par option sont des opérations qui peuvent être
soumises à la taxe sur demande de certaines entreprises qui exercent des
activités non imposées à la TVA, dans des conditions par l’article 348 du CGI. Il
s’agit :
- des producteurs de noix de coco, de plantes et fleurs, de bananes et
ananas, lorsque leur chiffre d’affaires annuel TTC excède 50 000 000
FCFA ;
- des propriétaires d’immeubles nus à usage commercial ou industriel
depuis l’ordonnance n° 2000-252 du 28 Mars 2000 ;
- des entreprises de transport public de personnes ou de marchandises,
lorsqu’elles ont un régime réel d’imposition.

b- Les opérations non imposables

Il s’agit à la fois de certaines opérations dans le champ d’application mais non


imposées et des opérations situées hors du champ d’application.
Les opérations dans le champ d’application mais non imposées sont des
opérations qui sont normalement taxables, mais que la loi, l’Etat ou le
gouvernement décide expressément d’exclure du domaine de la TVA. On peut
citer :
- les ventes de timbres ou de papier de timbre
- les ventes ou cessions effectuées par les services ou organismes
administratifs ;
- les opérations de vente de bois de grume ;
- certaines professions non commerciales : médecin, vétérinaire, dentiste,
sage-femme, etc ;
- les recettes provenant de la composition de l’impression et de la vente des
journaux, exception faite des recettes de publicité.

Les opérations situées hors du champ d’application de la TVA sont des


58

opérations ne relevant pas d’une activité économique, des opérations effectuées


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à titre non onéreux, des opérations réalisées par des personnes qui n’agissent pas
de façon indépendante.

c- Les personnes imposables

Au terme des dispositions de l’article 346 du CGI, sont assujetties au régime de


la TVA, les personnes physiques ou morales réalisant des opérations
imposables. On distingue alors deux (2) catégories de personnes assujetties : les
assujettis obligatoires et les assujettis volontaires.

d- La territorialité de la TVA

La TVA frappe les affaires réalisées et consommées ou vendues en Côte


d’Ivoire. Sont considérées comme rattachables au territoire national, outre les
opérations internes, les livraisons de biens et les prestations de service effectuées
avec l’étranger qui répondent aux critères de territorialité de la TVA et sont
susceptibles d’être imposées en Côte d’Ivoire.

II. LE CALCUL DE LA TVA : FAIT GENERATEUR ET EXIGIBILITE

Dans le processus de calcul de la TVA, il faut considérer 3 éléments à savoir le


fait générateur et l’exigibilité de la TVA, la base d’imposition et le taux
d’imposition.

1°) Le fait générateur et l’exigibilité

a- Le fait générateur

C’est l’évènement qui donne naissance à la créance de l’Etat. Il intervient :


- pour les ventes de biens meubles corporels, lors de la livraison des biens ;
- pour les prestations de services, les travaux immobiliers et ventes à
consommer sur place, lors de l’exécution de ces travaux ;
- pour les importations, lors du produit dans le pays.

b- L’exigibilité

C’est l’évènement ou la date à partir de laquelle le trésor peut réclamer le


paiement de la taxe. Elle intervient :
- pour les ventes de biens meubles corporels, lors de la livraison ;
- pour les prestations de services, les travaux immobiliers et ventes à
59

consommer sur place, les ventes ou fournitures d’eau, d’électricité et de


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télécommunication, lors de leur encaissement ;

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- pour les importations de biens lors de leur déclaration à la douane ;
- pour les livraisons à soi-même, lors de la mise en service des biens
concernés ;
- pour les biens assortis d’une clause de réserve de propriété, lors de la
remise des biens, sans attendre le paiement complet du prix.

2°) La base d’imposition ou l’assiette de la TVA

Selon le Code Général des Impôts, on a :


Pour la liquidation de l’impôt, le chiffre d’affaires comprend, outre le prix
principal de la marchandise ou du service, les frais accessoires tels que les
frais de commission, d’emballage, de transport et d’assurance demandés
par le fournisseur à l’acheteur ou au preneur, ainsi que le montant des
droits de douane et toute autre taxe applicable au produit ou service, à
l’exception de la taxe sur le chiffre d’affaires elle-même.
Les ristournes, les rabais et les remise accordés par note d’avoir par les
fabricants, les importateurs, les grossistes et les demi-grossistes sont
réputés nets d’impôts. Ils ne constituent donc pas une diminution du
chiffre d’affaires imposable à la TVA.
En ce qui concerne les livraisons à soi-même, la valeur est déterminée par
la valeur de l’opération pour les utilisations de biens, et par le montant des
dépenses engagées pour la réalisation des prestations.
En ce qui concerne les importations, le prix d’achat c’est-à-dire la valeur
déclarée en douane majorée des droits et taxes acquittés, à l’exception de
la TVA .
En ce qui concerne les biens d’occasion, les œuvres d’art, les objets de
collection, la base est composée de la différence entre le prix de vente et
le prix d’achat de chaque bien exprimé hors taxe sur la valeur ajoutée.
En ce qui concerne les opérations de crédit-bail, lorsqu’en fin de contrat,
l’option d’achat est levée par le preneur, l’assiette de la valeur de la taxe
est constituée par le prix de cession hors taxe convenu et par le prix de
cession en cas de vente à un tiers. En cas de vente à un tiers, la taxe est
perçue à un taux calculé pour être appliqué à la valeur imposable du bien,
taxe sur la valeur ajoutée non comprise.

3°) Taux de la T.V.A

Depuis l’annexe fiscale de 2003, le taux de la T.V.A est devenu unique en


conformité avec le taux appliqué dans les autres pays de l’U.E.M.O.A. Il est de
18% applicable sur les valeurs HT et de 15,25% applicable sur les valeurs TTC
pour en extraire la taxe comprise.
60
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III. DECLARATION DE LA T.V.A

1°) Détermination de la T.VA due ou du crédit de T.V.A

Les personnes assujetties à la T.V.A doivent tenir une comptabilité leur


permettant de justifier du détail des opérations qu’elles ont réalisées en ventilant
les recettes et en délivrant des factures qui précisent les prix hors TVA, le taux
de TVA, le montant de la TVA.
La TVA est collectée par les entreprises au crédit du compte 443 Etat, TVA
collectée, après qu’elles l’aient supportée au débit du compte 445 Etat, TVA
supportée.
La TVA à acquitter à l’Administration fiscale (ou à décaisser) est la différence
entre la TVA collectée et la TVA supportée.

TVA à décaisser = TVA collectée – TVA supportée

Lorsque la TVA collectée est supérieure à la TVA supportée, on a une TVA à


payer. Dans le cas contraire, on obtient un crédit de TVA.

2°) Déclaration comptable

A la fin de chaque mois, on solde les comptes 443 et 445 en les débitant et
créditant respectivement. La différence obtenue est inscrite :
- au crédit du compte 4441 Etat, TVA due s’il s’agit d’une TVA à
payer ;
- au débit du compte 4449 Etat, crédit de TVA à reporter.

3°) Paiement de la TVA due

Toute entreprise doit s’acquitter de la TVA due au plus tard le 15 du mois


suivant la déclaration, si la périodicité de la TVA est mensuelle.
Mais, si la périodicité est trimestrielle, la taxe doit être acquittée au plus tard le
15 du mois suivant le dernier mois du trimestre. Ainsi, doit-elle solder le compte
4441 par le crédit d’un compte de Trésorerie (voir la classe 5).
Cependant, la TVA acquittée dans hors délai est soumise à des pénalités allant
de 2 à 5% en fonction de la date de paiement.

NB: La déclaration est faite sur un des imprimés établis et fournis par la
direction Générale des Impôts. Toutefois, le retard ou l’absence de déclaration
est puni par l’article 226 de Code Général des Impôts.
61

Application : La société SAFI a réalisé au cours du mois d’Octobre 2006, les


Page

opérations suivantes :

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- 06/10/06 : Achat de marchandises pour 3 500 000 F à crédit, remise
10%, TVA 18%, escompte 2% ;
- 16/10/06 : Vente de marchandises pour 4 875 000 F dont 75% par
chèque et 25% à crédit, escompte 2%, TVA 18%, consignation
180 000 F ;
- 19/10/06 : Retour au fournisseur de 50 000 F de marchandises non
conformes (réf. achat du 06/10/06) ;
- 26/10/06 : Achat d’une camionnette de livraison à crédit pour
1 500 000 F, TVA 18%.

Travail à faire
1- Enregistrer ces opérations au journal
2- Procéder à la déclaration et au paiement si possible par chèque.

62
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CHAPITRE X : LES REGLEMENTS

Introduction : Toutes les opérations effectuées par les entreprises ont leurs
contreparties financières qui sont souvent réglées en espèces, par chèques ou à
l’aide d’effets de commerce. Deux types de moyens sont à la disposition des
entreprises pour la liquidation de leurs règlements : les règlements au comptant
et les règlements à terme ou à crédit.

I REGLEMENTS AU COMPTANT

1°) Les règlements en espèces

Lors de l’encaissement, on débite le compte 571 Caisse pour le crédit d’un


compte de Tiers ou d’un compte de produits.
D 571 Caisse
C 4 ou 7
Lors d’un décaissement, on débite un compte de Tiers ou un compte de charges
pour le crédit du compte 571 Caisse.
D 4 ou 6
C 571 Caisse

2°) Les règlements par chèques

Lors d’un règlement aux fournisseurs ou d’un achat, on débite un compte de


Tiers ou un compte de charges pour le crédit du compte 521 Banques.
D 4 ou 6
C 521 Banque
Lors d’un encaissement de chèques, trois phases sont jugées obligatoires pour
une tenue correcte de la comptabilité :
- lors de la réception des chèques de tiers, on débite le compte 513
chèques à encaisser et on crédite un compte de Tiers ou de produits ;
D 513 Chèques à encaisser
C 4 ou 7
- lors de la remise à l’encaissement des chèques (sortie du portefeuille),
on débite le compte 514 Chèques à l’encaissement et on crédite le
compte 513 ;
D 514
C 513
63

- lors de l’encaissement effectif (avis de crédit), on solde le compte 514


Page

par le débit du compte 521.

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D 521
C 514

Application : SAFI reçoit de son client Alliètro le chèque n°1715 d’un montant
de 450 000 F, le 15/09/06
Le 18/09/06, le chèque est remis à l’encaissement (voir bordereau n°AB 3567)
Le 22/09/06, le banquier envoie l’avis de crédit n°75/06 pour encaissement
effectif.
Travail à faire : Enregistrer ces opérations dans le journal de SAFI.

II LES EFFETS DE COMMERCE

1°) Définitions

Un effet de commerce est un titre de paiement établi lors d’une transaction


commerciale qui permet de convenir d’un paiement décalé dans le temps.
Il s’agit principalement de la lettre de change et du billet à ordre.

a- La lettre de change

C’est un écrit par lequel une personne appelée Tireur donne l’ordre à une autre
personne appelée Tiré de payer, à une date déterminée ou Echéance, une somme
à son profit ou au profit d’une tierce personne appelée Bénéficiaire.

b- Le billet à ordre

C’est un écrit par lequel une personne appelée Souscripteur s’engage à payer
une certaine somme à une échéance déterminée, à l’ordre d’une autre personne
appelée Bénéficiaire.

N.B : L’effet de commerce circule par endossement et constitue :


- un effet à recevoir pour le fournisseur qui en est souvent le
bénéficiaire ;
- un effet à payer pour le client qui a accepté de le payer.

2°) Comptabilité des effets de commerce

Après leur création, les effets de commerce subissent la phase de l’encaissement


ou de la négociation.
64

a- Création des effets de commerce


Page

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Chez le fournisseur, on débite le compte 412 Clients, effets à recevoir pour le
crédit du compte 411.
Chez le client, on débite le compte 401 et crédite le compte 402 Fournisseurs,
effets à payer.

b- Fonctionnement des comptes 4021 et 4121

Le compte 4021 fonctionne comme suit :


- il est crédité lorsque le client accepte l’effet comme moyen de
règlement ;
- il est débité lorsque le client honore son engagement
Le compte 4121 est débité lorsque l’effet est accepté par le tiré ou lorsqu’un
effet est endossé à son profit. Il est crédité dans les conditions suivantes :
- lorsque l’effet est encaissé directement à l’échéance ;
- lorsque l’effet est endossé au profit d’un tiers bénéficiaire ;
- lors de la remise de m’effet à l’encaissement à la banque ;
- lors de la remise de l’effet à l’escompte.

3°) Encaissements des effets de commerce

a- Encaissement direct à l’échéance

Lorsque les deux parties conviennent du moyen et de l’échéance de règlement,


le tireur peut se faire payer au domicile du tiré par chèque ou en espèces. On
passe l’écriture suivante :

D 513 Chèques à encaisser


C 4121 Clients, effets à recevoir

Chez le client, on passera l’écriture suivante :

D 4021 Fournisseur, effet à payer


C 521 Banque

b- Endossement de l’effet au profit d’un tiers

Si le tireur doit à une tierce personne, il peut user de son effet à recevoir pour
régler sa dette.
En pratique, cette transmission est faite, en inscrivant au verso de l’effet de
commerce, la mention « Endossé à l’ordre de ………………………….. ». Il
passera alors cette écriture :
65
Page

D : 401 Fournisseurs

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C : 4121 Clients, effets à recevoir

c- Remise de l’effet à l’encaissement

A ce niveau, deux étapes sont à observer :


- la remise à l’encaissement : elle se déroule essentiellement chez le
fournisseur. A ce stade, il débite le compte 512 effets à l’encaissement,
et on solde le compte 412 ;
- lors de la réception de l’avis de crédit, le fournisseur débite les
comptes 521, 4454 et 6312, et solde le compte 512.
A l’échéance, le client débite les comptes 402 par le crédit du compte 521.

d- La remise des effets de commerce à l’escompte

Lorsque le bénéficiaire de l’effet est en difficulté de trésorerie avant l’échéance,


il va escompter ou négocier l’effet auprès de son banquier. A cet effet, 3 étapes :

- lors de la remise effective à l’escompte, les écritures suivantes sont


passées :

D : 415 Clients, effets escomptés non échus


C : 412 Clients, effets à recevoir

- à la réception de l’avis de crédit, on passe les écritures suivantes :

D : 675 Escomptes des effets de commerce


D : 4454 Etat, TVA sur services
D : 521 Banque
C : 565 Escomptes de crédits ordinaires
Le client paie les agios au débit du compte 675.
Agios HT = Commissions HT + Escompte

- à l’échéance, en cas de bonne fin, on passe les écritures suivantes :

D : 565 Escomptes de crédits ordinaires


C : 415 Clients, effets escomptés non échus
66

III PROBLEMES LIES À L’ENCAISSEMENT DES EFFETS


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1°) La prorogation

Lorsque le débiteur (client) a des difficultés financières et n’arrive pas à honorer


ses engagements vis-à-vis de son créancier (fournisseur), il peut lui demander de
proroger l’échéance, dans le cas où l’effet est dans le portefeuille de ce dernier et
à conditions qu’il accepte de payer les intérêts attachés à cette prorogation.
Deux étapes sont nécessaires à cette prorogation :

a- L’annulation de l’effet initial

Chez le fournisseur, les écritures suivantes sont passées :

D : 411 Clients
C : 412 Clients, effets à recevoir

Chez le client ou le débiteur, les écritures suivantes sont passées :

D : 402 Fournisseurs, effets à payer


C : 401 Fournisseurs

b- La création du nouvel effet

On calcule les intérêts de retard par la formule suivante :


I = nominal*t*n/360
Nominal du nouvel effet = nominal de l’effet initial + intérêts de retard
Ensuite, on passe les écritures suivantes :

- chez le fournisseur

D : 412 Clients, effets à recevoir


C : 411 Clients
C : 77 Revenus financiers
C : 7078 Autres produits accessoires

- chez le client

D : 401 Fournisseurs
D : 6744 Intérêts sur dettes commerciales
D : 6312 Frais sur effets
C : 402 Fournisseurs, effets à payer
67

2°) L’avance de fonds


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Dans ce cas, l’effet ne se trouve plus à la disposition du fournisseur car il l’a
endossé au profit d’un tiers ou remis à l’escompte auprès de son banquier. Alors,
à cause de la qualité du client, le fournisseur lui fait une avance de fonds afin
que ce dernier puisse honorer ses engagements, moyennant des intérêts de
retard.
L’opération de l’avance de fonds comporte trois étapes :

a- L’avance de fonds proprement dite

Chez le fournisseur :

D : 411 Clients
C : 521 Banque

Chez le client

D : 521 Banque
C : 401 Fournisseur

b- Le règlement de l’effet initial

Chez le fournisseur, il n’y a pas d’écritures comptables.

Chez le client, on a :

D : 402 Fournisseurs, effets à payer


C : 521 Banque

c- La création du nouvel effet après calcul des intérêts de retard

Chez le fournisseur, on a :

D : 412 Clients, effets à recevoir


C : 411 Clients
C : 77 Revenus financiers
C : 7078 Autres produits accessoires
68

Chez le client, on a :
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D : 401 Fournisseur
D : 6744 Intérêts sur dettes commerciales
D : 6312 Frais sur effets
C : 402 Fournisseurs, effets à payer

3°) Les effets impayés

On va distinguer deux cas à prendre en considération seulement chez le


fournisseur.

a - Effets remis à l’encaissement revenus impayés

Chez le tireur :

On procède à la comptabilisation des frais d’impayés

D : 6312 Frais sur effets


C : 521 Banque (frais d’impayés)

Ensuite, il tire une nouvelle traite, en tenant compte des intérêts de retard

D : 412 Clients, Effets à recevoir


C : 512 Effets à l’encaissement
C : 77 Revenus financiers
C : 7078 Autres produits accessoires

Chez le tiré :

• Annulation de l’effet initial

D : 4021 Fournisseur, Effets à payer


C : 401 Fournisseurs

• Acceptation de la nouvelle traite

D : 401 Fournisseurs
D : 6312 Frais sur effets
D : 6744 Intérêts sur dettes commerciales
C : 4021 Fournisseurs, Effets à payer
69

b- Effets remis à l’escompte revenus impayés


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Chez le tireur

• Comptabilisation des frais d’impayés

D : 565 Escomptes de crédits ordinaires


D : 6312 Frais sur effets
C : 521 Banque

• Création de la nouvelle traite

D : 4121 Clients, Effets à recevoir


C : 415 Effets escomptés non échus
C : 7078 Autres produits accessoires
C : 77 Revenus financiers

Chez le tiré

• Annulation de l’effet initial

D : 4021 Fournisseurs, effets à payer


C : 401 Fournisseur

• Acceptation du nouvel effet

D : 401 Fournisseurs
D : 6312 Frais sur effets
D : 6744 Intérêts sur dettes commerciales
C : 4021 Fournisseurs, effets à payer

N.B : Lorsque l’effet de commerce revient impayé, le tireur est en droit de


dresser un protêt contre le débiteur ; protêt dont les charges incombent en
définitive au tiré.
Le protêt est un acte constatant le non-paiement ou le refus d’acceptation d’un
effet de commerce et permettant des poursuites judiciaires contre le débiteur.
70

Application : L’entreprise SAFI a réalisé avec son client FLOKO les opérations
suivantes au cours du mois de Février N :
Page

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- 04/02 : ventes de marchandises à crédit pour 3 500 000 F, remise 2%,
escompte 2%, Port déboursé 150 000 F, Emballages consignés 10% du
brut, TVA 18% ;
- 10/02 : FLOKO règle 25% de sa dette par chèque.
- 15/02 : SAFI tire sur FLOKO 4 traites d’égale valeur : E1, E2, E3 et
E4 au 28/02, 15/03, 30/03 et 15/04 respectivement ;
- 26/02 : remise de la traite E1 à l’encaissement ; commissions 2% ;
TOB 10% ;
- 02/03 : SAFI reçoit l’avis n°7545 pour encaissement effectif de l’effet ;
- 05/03 : remise des effets E2 et E4 à l’escompte, moyennant des
commissions de 2%, un escompte de 5% l’an ;
- 08/03 : Avis de crédit concernant les effets ;
- 17/03 : la traite E2 est effectivement réglée par FLOKO ;
- 28/03 : la traite E3 est remise à l’encaissement ;
- 02/04 : la traite E3 est retournée impayée. Les frais d’impayés
s’élèvent à 5 875 F. Renouvellement de l’effet avec des intérêts de
10,5% sur 30 jours.
- 18/04 : la traite E4 est retournée impayée également. Frais d’impayés :
12 340 F. Renouvellement de l’effet avec des intérêts de retard de
10,5% l’an, sur un mois.

Travail à faire :

Passer toutes les écritures nécessaires chez les deux agents économiques.

71
Page

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CHAPITRE XI : LES EMBALLAGES

I. CLASSIFICATION DES EMBALLAGES

1°) Définition

Les emballages commerciaux sont destinés à contenir les marchandises et


produits livrés à la clientèle. Il s’agit des bouteilles, des bidons, des sacs, des
caisses, des cartons, des boites, etc.…

2°) Différents types d’emballages

Selon l’usage qui en est fait, on distingue deux sortes d’emballages :


- les emballages récupérables identifiables : ils sont considérés comme
des immobilisations et peuvent être individualisés à l’aide de numéros,
de marques ;
- les emballages commerciaux qui sont répartis en deux types : d’une
part, les emballages perdus qui ne sont pas repris par le vendeur et dont
le prix est compris dans celui du produit ; et d’autre part, les
emballages récupérables non identifiables qui font l’objet de
consignation.

3°) Acquisition d’emballages

a- Les emballages immobilisés

On débite le compte 243 Matériel d’emballage récupérable et identifiable et on


crédite un compte de Tiers ou de Trésorerie.

b- Les emballages commerciaux

On débite :
- soit le compte 6081 lorsqu’il s’agit d’emballages perdus ;
- soit le compte 6082 lorsqu’il s’agit d’emballages récupérables non
identifiables,
pour le crédit d’un compte de Tiers ou de Trésorerie.
72
Page

II. COMPTABILISATION DES EMBALLAGES CONSIGNES

Enseignant : Dr. Jean IRIE


1°) La consignation

Elle détermine la créance du client sur son fournisseur. Elle est comptabilisée,
chez le client, au débit du compte 4094 Fournisseurs, créances pour emballages
et matériels à rendre.
Chez le fournisseur, la consignation représente une dette envers le client ;
laquelle dette est enregistrée au crédit du compte 4194 Clients, dettes pour
emballages et matériels consignés.

2°) Retour des emballages

a- Reprise au prix de consignation

La créance du client sur son fournisseur est annulée par l’écriture suivante :
D : 401 Fournisseur
C : 4094 Fournisseurs, créances pour emballages et matériels à rendre
De même, la dette du fournisseur envers son client est annulée par l’écriture qui
suit :
D : 4194 Clients, dettes pour emballages et matériels consignés
C : 411 Clients

b- Reprise à un prix inférieur au prix de consignation

La différence entre le prix de consignation et le prix de reprise constitue :


- un bonus (profit) pour le fournisseur ; lequel boni est enregistré au
crédit du compte 7074 ;
- un malus (perte) pour le client, lequel mali est comptabilisé au débit du
compte 6224.
NB : Les consignations sont faites TTC en Côte d’Ivoire.

3°) Non-retour des emballages

Dans ce cas, soit les emballages sont détruits, soit ils sont conservés par le client
pour sa propre utilisation.
S’ils sont détruits, le client constate une perte de créance sur son fournisseur qui
lui adresse une facture d’avoir.
Le client l’enregistrera comme suit :
D : 6244
D : 4452
C : 4094
73

S’ils sont conservés, le client constatera un achat d’emballages au débit du


Page

compte 608.

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On passe les écritures suivantes :
D : 6082
D : 4452
C : 4094

4°) Fiche d’emballage

Elle permet de suivre tous les mouvements des emballages tant en magasin
qu’en consignation. Elle se présente comme suit :

Mouvement total Magasin Stock en Stock


Achats Ventes Destruction Dates Libellé Entrée Sortie Stock consignation total

Total

Application

L’entreprise FRAYA vous demande de tenir la fiche de stocks de ses emballages


lors de votre stage en son sein. Elle achète les emballages auprès de ses
fournisseurs au prix unitaire 1 180 F TTC. Elle les consigne à ses clients au prix
unitaire de 1 770 F TTC. Vous disposez des informations suivantes :
- 01/04/N : la valeur totale des stocks des emballages récupérables est de
800 000 F HT et la valeur des emballages consignés aux clients s’élève à
531 000 FTTC.
- 02/04/N : consignation de 80 emballages au client Bolou
- 06/04/N : vente de 95 emballages au magasin ;
- 12/04/N : conservation de 45 emballages par le client Digbeu ;
- 16/04/N : destruction des 15 emballages par mauvaise manutention au
magasin ;
- 18/04/N : achat de 250 emballages au fournisseur Solex ;
- 20/04/N : consignation de 70 emballages au client Kouassi ;
74

- 21/04/N ; destruction de 25 emballages par le client Bolou ;


Page

- 24/04/N : restitution de 65 emballages par le client Dervain ;

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- 26/04/N : destruction volontaire de 10 emballages défectueux ;
- 28/04/N : consignation de 80 emballages au client Sékou.

Travail demandé

Tenez la fiche de stocks d’emballages récupérables de l’entreprise FRAYA


Calculez la valeur monétaire du stock final des emballages consignés.

75
Page

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CHAPITRE XI : LES FRAIS DE PERSONNEL

Introduction : Le contrat de travail est une convention par laquelle une


personne physique appelée travailleur ou employé s’engage à mettre son activité
professionnelle moyennant une rémunération sous la direction et l’autorité d’une
personne physique ou morale de droit public ou de droit privé appelée
employeur.
Le personnel étant l’ensemble des salariés, il est important, voire primordial,
pour l’entreprise de lui verser les salaires appelés frais de personnel.

I. ASPECT THEORIQUE

1°) Les composantes du salaire

a- Le salaire de base

En principe, le salaire de base est fixé librement par accord entre les parties.
Dans ce cas, on parle de salaire minimum interprofessionnel conventionné
(S.M.I.C). Pour ceux qui n’ont pas de qualification professionnelle, la loi fait
obligation à l’employeur de payer un certain minimum de salaire appelé salaire
minimum interprofessionnel garanti (S.M.I.G).
Le salaire de base est exprimé en francs par mois. Il peut être exprimé selon un
taux horaire, sachant que la durée légale de travail est de 40 heures par semaine
soit 40 H * 52/12 = 173,33 H le mois en Côte d’Ivoire.

b- Les heures supplémentaires

Les heures supplémentaires sont les heures effectuées au-delà de la durée


normale de travail hebdomadaire, en cas de surcroît extraordinaire d’activité en
vue de maintenir ou d’accroître la production.
Le nombre d’heures supplémentaires ne peut être supérieur à 15 heures par
semaine et de 75 heures par an. Par ailleurs, la durée journalière de travail ne
peut être prolongée de plus de 3 heures.
Les heures supplémentaires sont payées suivant la réglementation en vigueur en
prenant comme base le taux horaire qui subit une majoration suivant le tableau
ci-après :
76
Page

HEURES DE TRAVAIL HEBDOMADAIRE MAJORATION


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De 0 à 40 heures Pas de majoration
De 41 à 46 heures 15%
Au-delà de 46 heures 50%
Heures de nuit pendant les jours ouvrables 75%
Heures de jours pendant les dimanches et les jours 75%
fériés
Heures de nuit pendant les jours fériés et les dimanches 100%

2. Les accessoires du salaire

Il s’agit de primes et d’indemnités :


• La prime d’ancienneté : c’est une prime qui rémunère la fidélité de
l’employé à l’entreprise. Elle est déterminée à hauteur de 1% du salaire de
base de chaque année passée au service de l’entreprise jusqu’à la 25ème
année. Toutefois, les deux (2) premières années sont cumulées et versées
au travailleur à la fin de la deuxième année. Cette prime est entièrement
imposable.
• La prime de logement, la prime de domesticité : ces deux primes font
l’objet d’imposition entièrement ;
• La prime de transport : elle est destinée à couvrir les frais de déplacement
du travailleur de son domicile au lieu de travail. Toutefois, elle fait l’objet
d’exonération jusqu’à 25 000 FCFA ;
• La prime de gratification ou de fin d’année : elle est aussi appelée le 13ème
mois. Le montant de cette prime ne peut être inférieur à 75% du salaire
minimum conventionnel de la catégorie du travailleur, ramené au prorata
temporis pour les travailleurs qui sont recrutés, licenciés (même pour
faute lourde) ou qui démissionnent en cours de période ;
• L’indemnité pour frais de scolarité qui est entièrement imposable ;
• La prime de responsabilité qui est fonction du degré d’attribution du
travailleur ;
• La prime de technicité qui s’applique à un travail exigeant un certain
niveau de connaissance et de pratique ;

Les primes et indemnités qui suivent sont exonérées dans la limite du 10 ème du
salaire total y compris les indemnités :
- la prime de caisse ou sujétion ;
- l’indemnité de déplacement ;
- les frais de repas ;
- l’indemnité de fonction, de représentation, de responsabilité
77

- l’indemnité de mission et de voyage ;


- la prime de salissure, d’outillage, de tenue de travail.
Page

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• L’allocation familiale qui est totalement imposable ;
• Les avantages en nature : lorsqu’ils sont prévus au contrat de travail, ils
font partie intégrante du salaire et sont constitués par la mise à
disposition, par l’entreprise, de biens tels que les logements, les véhicules,
au personnel.
Les avantages en nature sont entièrement imposables en tenant compte du
barème administratif suivant :

Logement et accessoires

Nombre de pièces Logement Mobilier Electricité (a) Eau (b)


principales
1 60 000 10 000 10 000 10 000
2 80 000 20 000 20 000 15 000
3 160 000 40 000 30 000 20 000
4 300 000 60 000 40 000 30 000
5 480 000 80 000 50 000 40 000
6 600 000 100 000 60 000 50 000
7 et plus 800 000 150 000 70 000 60 000

1. montants à majorer de 20 000 FCFA par appareil


individuel de climatisation ou par pièce climatisée
pour les installations centrales ;
2. montants à majorer de 20 000 FCFA pour les
logements dotés de piscines.

Domesticité

Gardien, jardinier : 50 000 FCFA


Gens de maison : 60 000 FCFA
Cuisinier : 90 000 FCFA

Les avantages en nature qui ne sont pas mentionnés sur le barème ci-dessus
doivent être intégrés dans l’assiette des impôts sur les salaires à leur montant
réel.

II Etablissement des frais de personnel

L’entreprise est débitrice des salaires de ses employés. Cependant, ces salaires
supportent des retenues qui sont dues à l’Etat et à des organismes sociaux. En
78

Côte d’Ivoire, ces retenues sont prélevées à la source. Il revient alors à


l’entreprise de réaliser les prélèvements pour les reverser à l’Etat et aux
Page

organismes sociaux.
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Par ailleurs, l’entreprise supporte des taxes relatives au personnel.

1-Les retenues à la charge de l’employé

a Les retenues fiscales

On peut considérer :
- Impôt sur traitement de salaires (ITS ou IS) : il représente 1,5% du
salaire brut imposable après abattement de 20% ou 1,2% du salaire
brut imposable.
- Contribution nationale (CN) : elle est assise sur le salaire net
imposable (SNI=SBI*80%) et calculée selon le barème suivant :

Fraction du salaire Taux appliqué


De 0 à 50 000 0%
De 0 50 001 à 130 000 1,5%
De 130 001 à 200 000 5%
Supérieure à 200 000 10%

Ou encore
Cette méthode s’applique au salaire cédulaire obtenu après abattement de 20%.

Fraction du salaire Taux appliqué


Inférieure à 50 000 Néant
De 50 001 à 130 000 SNI*1,5% - 750
De 130 000 à 200 000 SNI*5% - 5 300
Supérieure à 200 000 SNI*10% - 15 300

- Impôt général sur les revenus (IGR) : il est calculé en fonction de la


situation matrimoniale du salarié.
+
Situation familiale Enfant(s) à charge Nombre de part
Célibataire, divorcé Sans enfant 1 part
ou veuf
Célibataire ou Avec enfant Pour lui-même 1,5 part
divorcé Par enfant 0,5 part
Marié Sans enfant 2 parts
Marié ou veuf Avec enfant Pour lui-même 2 parts
Par enfant 0,5 part
79

Pour obtenir l’IGR, il faut déterminer le revenu net imposable à partir du salaire
Page

brut imposable par la relation suivante :

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R = [(80%B – (IS+CN)]*85%

Avec B = salaire brut imposable


R = revenu net imposable

Le calcul de l’IGR tient compte du quotient familial « Q » déterminé par le


rapport entre R et le nombre de parts (N).

Quotient familial Q = R/N Formule donnant la retenue mensuelle IGR


Inférieur à 25 000 NEANT
De 25 001 à 45 583 (R*10/110) – (2273*N)
De 45 584 à 81 583 (R*15/115) – (4076*N)
De 81 584 à 126 583 (R*20/120) – (7031*N)
De 126 584 à 220 333 (R*25/125) – (11 250*N)
De 220 334 à 389 083 (R*35/135) – (24 305*N)
De 389 084 à 842 166 (R*45/145)- (44 181*N)
Supérieur à 842 166 (R*60/160) – (98 633*N)

- la contribution pour la reconstruction nationale qui a été instituée


depuis Juin 2003 pour une période de 5 ans en remplacement de la
contribution nationale de solidarité. La base d’imposition de la CRN
est le salaire brut à l’exclusion des avantages en nature selon le barème
suivant :

REVENU MENSUEL TAUX D’IMPOSITION


Inférieur ou égal à 100 000 0
De 100 001 à 600 000 1%
De 600 001 à 1 500 000 1,5%
De 1 500 001 à 3 000 000 2%
Plus de 3 000 000 2,5%

b La retenue sociale

Il s’agit de la cotisation à la CNPS pour la retraite (CR). Son taux est de 3,2% du
salaire brut social avec un plafond de 1 645 315 FCFA soit 45 fois le SMIG.
La base de calcul du salaire brut social comprend les éléments suivants :
- exclusion
c Les autres retenues
80

Il s’agit des avances, des acomptes et des oppositions :


Page

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- les avances sont des prêts d’argent sur travail non encore effectué ;
- les acomptes sont sommes d’argent perçues pour travail effectué en
partie ou déjà effectué
- les oppositions ou saisie-arrêt sont faites par les créanciers du salarié
par voie judiciaire. Seul le tiers du salaire peut être saisi, les deux tiers
constituant la substance alimentaire.

2- Les retenues à la charge de l’employeur ou charges patronales

a Les charges sociales

Les charges sociales sont versées à la CNPS et se calculent sur le salaire social
plafonné :
- allocation familiale : son taux est de 5% et calcule sur le salaire brut
plafonné à 70 000 FCFA ;
- maternité : taux de 0,75% depuis Janvier 1996.
Ces deux charges sont regroupées en une seule qui est dénommée « prestations
familiales » au taux de 5,75% avec une base de calculé plafonnée à
70 000 FCFA.
- accident de travail dont le taux varie de 2% à 5%. Le plafond est
également de 70 000 FCFA ;
- caisse de retraite dont le taux est de 4,8% se calcule à partir du salaire
brut social dans la limite de 1 647 315 FCFA.

b Les charges fiscales

Ce sont les impôts à la charge de l’employeur :


- pour le personnel local : le taux est de 2,8% du salaire brut imposable ;
- pour le personnel expatrié : le taux est de 12% du salaire brut
imposable dont 0,6% réglé en fin d’année.

Sur le plan fiscal, les salariés de nationalité étrangère, bien que ne disposant pas
de contrat de travail d’expatrié visé par l’AGEPE, doivent être considérés
comme faisant partie du personnel expatrié dès lors qu’ils occupent des
fonctions de direction ou d’encadrement ou lorsqu’ils perçoivent des
rémunérations, avantages en nature compris ou supérieurs dans celles perçues
habituellement par les salariés de nationalité ivoirienne.
On peut récapituler ces charges comme suit :

Taux applicables
Période Nature d’impôt
81

Pers. local Pers. expatrié


Impôts sur salaire (DGI) 1,2% 10,4%
Page

Mensuel Taxe d’apprentissage (FDFP) 0,4% 0,4%

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Formation professionnelle continue (FDFP) 0,6% 0,4%
Annuel Contribution FPC en fin d’année (FDFP) 0,6% 0,6%
Total 2,8% 12%

Pour le paiement de la taxe additionnelle de formation professionnelle continue,


l’employeur a le choix de deux (2) solutions :
- soit payer mensuellement l’intégralité de la taxe (1,2%) ;
- soit payer mensuellement la moitié de la taxe (0,6%) et réaliser des
dépenses de formation agréée au moins égales à l’autre moitié. En fin
d’exercice, une régularisation intervient dans ce cas. La différence
entre les dépenses de formation agréée et la contribution annuelle FPC
au taux 0,6% non acquittée doit être remboursée.

3°) Les différents documents utiles

L’employeur utilise un certain nombre de documents lui permettant de mieux


s’organiser et d’avoir une idée claire de l’ensemble des salaires, de
communiquer avec chacun des salariés et de faire les déclarations des retenues à
la source et des charges patronales à l’Etat et aux institutions sociales. Il s’agit
du livre de paie, du bulletin de salaire, de la déclaration des impôts sur salaires
et de la déclaration à la CNPS.

4°) Le congé payé et le licenciement

a- Le congé payé

Le droit au congé est un acquis après 12 mois de service effectif dans


l’entreprise. La durée du congé légal est de 2,2 jours ouvrables par mois de
travail effectif ; le nombre de jours calendaires est obtenu en multipliant le
nombre de jours ouvrables par le coefficient de 1,25.
La période du congé est considérée comme temps de travail et de ce fait, elle est
rémunérée. L’employé qui part en congé perçoit une rémunération à son départ.
Cette rémunération est appelée allocation de congé payé.
Deux méthodes de calcul sont proposées :
- cas où le salaire reste inchangé (selon la période référendaire)

Allocation de congé payé = 1/12 des salaires perçus pendant la période


référendaire

- cas où le salaire subit des modifications (selon la méthode des 12 derniers


82

mois)
Salaire moyen des 12 derniers mois * durée de congé
Page

Allocation de congé payé =

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30

b- Le licenciement

C’est la rupture du contrat de travail par la faute de l’employeur qui doit notifier
cette décision à l’employé et doit lui accorder un préavis. La durée du préavis
est fonction de l’ancienneté de l’employé dans l’entreprise et de sa catégorie
professionnelle. Lorsque l’employeur ne respecte pas le préavis, il a l’obligation
de verser au salarié une indemnité compensatrice dont le montant équivaut à la
rémunération et aux avantages de toute nature dont aurait bénéficié le salarié
pendant la durée du préavis restant à courir.
Par ailleurs, le licenciement ouvre doit au travailleur ayant accompli une durée
de service effective gale à un an minimum et n’étant pas coupable de faute
lourde, au paiement d’une indemnité de licenciement.
L’indemnité de licenciement se calcule sur la base du salaire mensuel global.

Ancienneté dans l’entreprise Pourcentage


De 1 à 5 ans 30%
De 6 à 10 ans 35%
Au-delà de 10 ans 40%

1) Congés payés et licenciement


a) Congés payés ou repos annuel du salarié
Le congé payé est un congé annuel admis pour préserver non
seulement la santé physique mais aussi intellectuelle et morale du
travailleur. La loi prévoit des conditions et modalités de congés
payés ainsi que l’indemnité due au travailleur qui va en congé.

a-1) Conditions et modalités des congés payés


Tout travailleur ayant justifié d’une année de travail effectif
dans une entreprise a droit à un congé payé. L’ordre et les dates
de départ sont fixés par l’employeur compte tenu des nécessités
du service et dans la mesure du possible des désirs des travailleurs
qui doivent être informés au moins 15 jours avant la date prévue
83

pour les congés. La durée du congé se calcule en tenant compte


Page

du nombre de mois accomplis pendant la période de référence qui

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part de la date d’embauche ou du retour du travailleur de son
congé au dernier jour qui précède son nouveau départ en congé.
Lorsque le nombre de mois de service est déterminé, il faut le
multiplier par le nombre de jours ouvrables prévus soit par le
code du travail (2 jours ouvrables / mois), soit par la convention
collective ( 2,2 jours / mois). Ce produit est multiplié par 1,25
pour obtenir la durée calendaire du congé. Les jours calendaires
sont les jours sans distinction entre jours ouvrables et jours non
ouvrables.
La durée de congé est augmentée / an et selon la convention
collective comme suit :

• 1 jour ouvrable supplémentaire après 5 ans


d’ancienneté ;
• 2 jours ouvrables supplémentaires après 10
d’ancienneté ;
• 3 jours ouvrables après 15 ans d’ancienneté ;
• 5 jours ouvrables supplémentaires après 20 ans
d’ancienneté ;
• 7 jours ouvrables supplémentaires après 25 ans
d’ancienneté.

Les femmes salariées et apprentis bénéficient d’un congé


supplémentaire payé sur les bases suivantes :
2 jours de congés supplémentaires / enfant à charge si
elles ont moins de 21 ans de service au dernier jour de la
période de référence.
84
Page

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2 jours de congés supplémentaires / enfant à charges à
compter du 4e enfant si elles ont plus de 21 ans de service
au dernier jour de la période de référence.

Les travailleurs titulaires de la médaille d’honneur du travail


bénéficient d’1 jour de congé supplémentaire / an.
Par ailleurs, au terme de l’article 7 du décret n°98 du 26
janvier 1998 relatif au régime des congés payés relevant du
code du travail, la durée du congé est augmentée à raison de :
❖ 2 jours ouvrables après 15 ans de service continu dans
la même entreprise ;
❖ 4 jours ouvrables après 20 ans de service continu dans
l’entreprise ;
❖ 6 jours ouvrables après 25 ans de service continu dans
l’entreprise ;
❖ 8 jours ouvrables après 30 ans de service continu dans
l’entreprise.

Toutefois, le cumul de ce supplément avec le congé principal


ne doit pas avoir pour effet de dépasser 32 jours ouvrables
pour 12 mois de service.
Ex : M. Gbèlè Yao est archiviste dans une entreprise depuis
15 ans. Le temps passé après le retour de son dernier congé est
de 1 an. Calculer la durée de son congé.
❖ Nombre de jours ouvrables de repos
A = 12 * 2,2 = 26, 4 jours.
❖ Durée calendaire des congés
B = 26, 4 * 1,25 = 33 jours.
85

La durée totale des congés de M. Gbèlè Yao sera


Page

déterminée par référence à la convention collective qui

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stipule qu’après 15 ans d’ancienneté, il est ajouté 3 jours
ouvrables à la durée de congés calculée ; d’où durée =
33 + 3 = 36 jours.

a-2) L’allocation de congé


L’indemnité de congés se calcule selon 2 façons :
❖ Selon la période de référence, lorsque le travailleur a
perçu des salaires identiques pendant ladite période,
l’allocation ou indemnité de congé payé est égale à 1/12
du salaire total perçu pendant cette période de
référence. Les éléments à prendre en compte pour le
calcul de l’allocation du congé payé sont le salaire de
base et les éléments ayant la nature juridique du
salaire.

Allocation de congé payé =1/12 * salaire total

Application
M. Aka a perçu un salaire mensuel de 80. 000 F pendant
1 an. Calculer son allocation de congé payé.
Salaire mensuel = 80.000 F
Total annuel = 12 * 80.000 F = 960.000 F.
Allocation de congé payé = 960.000 / 12 = 80. 000 F.
❖ Selon la méthode des 12 derniers mois.
Dans ce cas, on considère que le travailleur a perçu des
salaires non identiques pendant la période de référence.
Pour cela, il faut :
Déterminer la durée du congé ;
86

Diviser le salaire moyen mensuel par 30 pour


Page

obtenir le salaire moyen journalier ;

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Multiplier le salaire moyen journalier par la
durée du congé.
On aura donc :
ACP = Salaire moyen journalier * durée de
congé

Avec salaire moyen journalier = salaire moyen mensuel / 30 ;


Salaire moyen mensuel = salaires totaux / 12.

Application
M. Flavien est employé à l’entreprise « Tchôkô
Tchôkô ». Il perçoit un salaire mensuel de 75. 000 F, une prime de
rendement de 5000 F, une prime de technicité de 70.000 F et une prime
d’ancienneté de 3% et une prime de salissure de 2000F. 4 mois avant son
congé, après 12 mois de travail effectif, il a bénéficié d’une augmentation
de 5 % sur le salaire.
TAF : déterminer son allocation de congé payé.
Résolution
1) Calculer le salaire brut
SB = 75 000 + 5000 + 3%*75 000 + 70 000 + 2000 = 154. 250 F
2) Calcul du nombre de jours de congés
Nombre de jours ouvrables = 2,2*12 = 26,4 jours
87

Durée calendaire = 26,4*1,25 = 33 jours.


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3) Calcul du salaire après augmentation

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SB = 75 000 + 5%*75 000 + 5000 + 2000 + 70 000 + 3%*(75 000 +
5%*75000) = 158 112,5 F
4) Calcul du salaire moyen mensuel
Salaire des 8 premiers mois = 154 250*8 = 1 234 000 F.
Salaire des 4 derniers mois = 158 112,5*4 = 632 450 F.

SMM = = 155 537,5 F

5) Calcul du salaire moyen journalier

SMJ = = 5184, 58 F.

6) Calcul de l’allocation congé payé


Allocation congé payés = SMJ*33 = 171 091, 14 F.

b) Le licenciement
La rupture du contrat est la cessation définitive du contrat, lequel
cesse de produire ses effets à l’égard de l’employeur et de
l’employé. Cependant, les règles applicables à cette cessation ou
rupture varient selon qu’il s’agisse du contrat à durée déterminée
ou du contrat à durée indéterminée. A la cessation, on parlera de
licenciement qui est le fait de l’employeur et de démission qui
vient de l’employé.
L’indemnité de licenciement est indiquée par l’article 1 er du
décret du 7 Mars 1996 qui fixe les conditions suivantes :
❖ Etre lié à l’employeur par un contrat de travail ;
❖ Le travail doit avoir accompli une durée de service
effective d’au moins 1 an dans l’entreprise ;
❖ La rupture ne doit pas être imputable au travailleur pour
88

cause démission, de départ à la retraite.


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Le tableau ci-après donne le pourcentage du montant de
l’indemnité à verser.

Ancienneté Pourcentage

1 à 5 ans 30 % du SMM

6 à 10 ans 35 % du SMM

11 ans et plus 40 % du SMM

NB : le SMM = SM lorsque le travailleur a perçu des salaires


identiques. Cependant, lorsqu’il a perçu des salaires non
identiques pendant les 12 derniers mois, le SMM est égal à 1/12
du total des salaires perçu pendant les 12 derniers mois.

Application
Sékou est employé dans l’entreprise MAMA. Il a été licencié
après 26 ans 5 mois et 20 jours de travail effectif. Ses bulletins
des 12 derniers mois font apparaitre un SM de 280 000 F.
TAF : Déterminer son indemnité de licenciement.
Calcul de l’indemnité de licenciement
Durée effective de travail : 26 ans 5 mois et 20 jours.
Salaire mensuel : 280.000 F
L’indemnité de licenciement se calcule en cascades.
On aura :
1ère tranche : de 1 à 5 ans, on a 30% du SMM
I1= 280.000*5*30/100 = 420.000F
2e tranche : de 6 à 10 ans, on a 35% du SMM
I2 = 280.000*5*35/100 = 490.000F
89

3e tranche : de 11 à 26 ans, on a 40% du SMM


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280.000*16*40/100 = 1.792.000F
Pour les 5 mois, on a : 280.000*5/12*40/100 = 46 666, 66F ;
Pour les 20 jours, on a : 280.000*20/360*40/100 = 6222,22F
D’où I3 = 1.792.000 + 46 666,66 + 6222,22= 1.844.888, 88 F

Indemnité de licenciement = I1 + I2 + I3 = 2.754.888,88 F

II. ASPECT COMPTABLE

1°) Comptabilisation

La comptabilisation des charges du personnel de fait en 4 étapes.

a- Les rémunérations globales

D : 661 Rémunérations au personnel national


D : 662 Rémunération au personnel non national
D : 663 Indemnités au personnel
C : 422 Personnel, rémunérations dues

b- Les retenues salariales

D : 422 Personnel, rémunérations dues


C : 421 Personnel, avances et acomptes
C : 423 Personnel, opposition, saisies-arrêts
C : 42 Autres tiers
C : 447 Etat, impôts retenus à la source
C : 431 Sécurité sociale

c- Les charges patronales

D : 6413 Taxes sur appointements et salaires


D : 6414 Taxes d’apprentissage
D : 6415 Formation professionnelle continue
D : 664 Charges sociales
C : 442 Etat, autres impôts et taxes
C : 431 Sécurité sociale
90

d- Les versements aux salariés, à l’Etat et aux organismes


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sociaux

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D : 422 Personnel, rémunérations dues
D : 42 Autres tiers
D : 431 Sécurité sociale
D : 442 Etat, autres impôts et taxes
D : 447 Etat, impôts retenus à la source
C : 521 Banque

2°) Application

Zouzoua Lambert Klotcho, salarié à « Métamoulu », a 2 enfants et une


rémunération brute de 2 160 000 FCFA. Il perçoit une indemnité mensuelle de
représentation de 150 000 FCFA. Il dispose d’un logement de 5 pièces ; son
foyer est composé de 4 personnes.
La valeur mensuelle des avantages en nature est :
- Logement : 480 000
- Mobiliers : 80 000
- Electricité : 50 000
- Climatiseur : 100 000
- Eau : 40 000
- Domestique : 90 000

Travail à faire :

Calculer toutes les charges incombant tant à l’employé qu’à l’employeur et


procéder à leur enregistrement pour l’année.

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CHAPITRE XII LES SOLDES INTERMEDIAIRES DE GESTION

Introduction
L’appréciation de l’activité de toute entreprise se mesure au résultat dégagé par
celle-ci au cours de la période considérée en appliquant le principe de la
spécialisation des exercices. Ce principe stipule que, pour la détermination du
résultat d’un exercice, seuls les produits et charges concernant cet exercice sont
pris en compte. Aussi, selon les dispositions du Référentiel SYSCOHADA, le
compte de résultat comporte des intermédiaires successifs appelés soldes
intermédiaires de gestion.

I- GENERALITE

L’article 29 du Référentiel SYSCOHADA dispose : le compte résultat récapitule


les produits et les charges qui font apparaître par différence le bénéfice ou la perte
de l’exercice.

1°) Détermination sommaire du résultat

L’analyse de l’article 20 nous donne la méthode de calcul du résultat à travers les


comptes de charges et de produits. La formule est la suivante :
Résultat = Produits – Charges
Cette formule permet d’analyser et d’expliquer l’exploitation de l’entreprise. De
façon générale, le résultat est déterminé dans un compte qui enregistre au débit
les charges et au crédit les produits.

2°) Application

A la fin de l’exercice N, l’entreprise GBELE et fils, nous donne les informations


suivantes et vous demande de déterminer de façon sommaire le résultat de
l’exercice.
Achat de marchandises 2 200 000, transport 25 000, service extérieur 5 500 000,
impôt et taxe 3 750 000, charge de personnel 8 250 000, frais financiers 300 000,
vente de marchandises 48 900 000, produits financiers 800 000
92

Travail demandé: Déterminer le résultat de l’exercice


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II- DETERMINATION DU RESULTAT SELON LE SYSCOHADA

Le résultat donne des informations utiles aux chefs d’entreprise et aux tiers. Il est
conçu de manière à faciliter sa lecture au non comptable. Le résultat est déterminer
par des soldes successifs qu’on appel des soldes intermédiaires ou significatifs de
gestion.
Le SYSCOHADA est particulièrement riche en solde intermédiaire de gestion. Il
existe 9 soldes intermédiaires de gestion divisés en 2 parties. Cinq (5) sont
calculés dans la première partie et quatre (4) dans la deuxième partie.

1°) Première partie du compte du résultat

Les soldes intermédiaires calculés dans cette première partie sont :


- Marge brute sur marchandises (MB/mses)
- Marge brute sur matières (MB/mat)
- La valeur ajoutée (VA)
- L’excédent brut d’exploitation (EBE)
- Le résultat d’exploitation (RE)

a- La marge brute sur marchandises

Elle est obtenue en faisant le différence entre le chiffre d’affaire (les ventes) et la
consommation de marchandises.

MB / marchandises = 701 – 601 ± ∆° de stock marchandises

b- La marge brute sur matières

Elle est obtenue en faisant la différence entre la production des biens et services
vendus et les consommations des biens des matières et fournitures.

MB / Matière = (702 à706, 72,73) – (602,6032) ± ∆° de stock matières

 Remarque : la ∆° de stock est égale à Stock final moins le stock initial.


La ∆° de stock de matière, de marchandises et fournitures est toujours noté au
93

débit. Elle vient en élévation des charges si le solde est débiteur et en diminution
des charges si le solde est créditeur, il s’agira donc de faire SI- SF ou – (SF- SI).
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S’agissant des ∆° de stock des produits fabriqués ou finis, elles sont notées au
crédit si le solde est créditeur ; elles viennent en élévation des produits. Et si le
solde est débiteur, elles viennent en diminution des produits, il s’agira de faire SF-
SI.

c- La valeur ajoutée (VA)

Elle est obtenu en faisant la différence entre les comptes ; la somme des comptes
70 à 75, celles des comptes 60 à 65

VA = ∑ (707, 71,75) - ∑ (6033, 604, 605, 608, 61, 62, 63, 64,65)

d- L’EBE

Il est obtenu en faisant la différence entre la VA et les charges de personnel.

EBE = VA – Charges de personnel

e- Le résultat d’exploitation

Il prend en compte toutes les charges et tous les produits liés à l’exploitation. Il
est obtenu en faisant la différence entre L’EBE + reprise de provision et les
dotations aux amortissements et provisions.

Résultat exploitation = (EBE + reprise de provision) – dotation aux


amortissements et provisions

Résultat d’exploitation = (EBE + 781 + 791) – (681 + 691)

2°) Deuxième partie du compte de résultat

Les soldes intermédiaires calculés dans cette 2ème partie sont :


- Résultat Financier
- Résultat des activités ordinaires
- Résultat HAO
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- Résultat net
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a- Le résultat financier

Le résultat financier est lié aux activités financières de l’entreprise. Il est obtenu
en faisant la différence des produits financiers et des charges financières ou frais
financiers.

Résultat financier = 77 – 67

b- Résultat des activités ordinaires (AO)

C’est le résultat lié à l’activité ordinaire de l’entreprise. Il est obtenu en faisant la


différence entre les produits AO et las charges AO

Résultat AO = Produit AO – charges AO


Ou
Résultat AO = Résultat Exploitation + Résultat financier

c- Résultat HAO

Il est lié aux opérations occasionnelles que réalise l’entreprise. Il est obtenu en
faisant la différence entre les produits HAO et les charges HAO.

Résultat HAO = Produits classe 8 – Charges classes 8


Ou
Résulta HAO = Classe 8 à deux chiffres pairs – classe 8 à deux chiffres
impairs

d- Le résulta net

C’est le résultat lié à l’activité normal de l’entreprise. Il tient compte de touts les
produits et les charges qu’ils soient de l’activité ordinaire ou l’hors activité
ordinaire.

Résultat net = ∑ produit - ∑ charges


95

Résultat net = Résultat AO + Résultat HAO – (87 + 89)


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Application

Les informations relatives à l’exploitation de l’entreprise SALIOU pour l’exercice


N sont les suivantes :
Autres achats : 20 000 ; charges de personnel :24 000 000 ; services
extérieurs :2 640 000 ; charges provisionnées d’exploitation :13 500 000 ; achat
de marchandises :6 840 000 ; achat de matière première :39 360 000 ; autres
produits d’exploitation :1 440 000 ; frais financiers : 3 180 000 ; dotations aux
provisions financières : 400 000 ; dotations aux provisions d’exploitation :
3 480 000 ; impôts et taxes :6 000 000 ; impôt sur les bénéfices : 21 900 000 ;
intérêt de prêt :540 000 ; production immobilisée :1 200 000 ; production
stockée :6 600 000 (solde créditeur) ; production vendue :96 120 000 ; produit de
cession d’élément d’actif (HAO) :14 400 000 ; produits divers : 480 000 ; reprise
des charges provisionnées d’exploitation : 11 100 000 ; reprise sur provision
d’exploitation : 720 000 ; reprise sur provision financière :2 640 000 ; subvention
d’exploitation reçue : 2 400 000 ; valeur comptable des éléments d’actif cédés
(HAO) : 6 000 000 ; variation de marchandises (solde débiteur) : 240 000 ;
variation de stock de matière première (solde créditeur) :1 200 000 ; vente de
marchandises :11 820 000
Travail demandé : Présenter le compte de résultat à travers les soldes
intermédiaire de gestion

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BIBLIOGRAPHIE

- Delgado J-P., Melyon G. et Siegwart J-L, Comptabilité approfondie et


révision, DECF n°6, Editions ESKA, 2001

- Déprez M. et Duvant M., Comptabilité générale, Techniplus, 1992

- Maéso R., Philipps A. et Raulet C., Comptabilité financière, DUNOD, 1998

- Pérochon C., Goussou G. et N’guessan E., TQG1 Comptabilité générale,


Foucher, 1998

- Pérochon C., Richard G. et Aubanel J.M., La comptabilité de l’entreprise,


Tome 1, Foucher, 1982

- SYSCOA, Guide d’application

- SYSCOA, Plan comptable général des entreprises, UEMOA, Foucher, 1998

-Desthuilliers M., Comptabilité et gestion, Bac STT, Hachette, 1999

-Edi R., Précis de droit et technique comptable OHADA, Editions EDI, 2005

-Govoei D. B., Précis de comptabilité générale, 2ditions Etudis, 2006-2007

-Langlois G. et Friédérich, Introduction à la comptabilité, Foucher, 1998

-Mabudu J., SYSCOHADA : De la comptabilité générale à la technique


comptabilité approfondie, 2004

-Melyon G. et Noguera R., Comptabilité générale, Editions ESKA, 2003

-Tichidi C.K., Comptabilité générale OHADA, Editions TKC, 2006

-Zermati P., Pratique de la gestion des stocks, Dunod, 6ème édition, 2001
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