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MASTER FINANCE ET GOUVERNANCE

DES ORGANISATIONS

CREANCES ET
DETTES EN
MONNAIES
ETRANGERES.

Elaboré par: Manal HADIR


Wafae BENNOKRO

Encadré par : Pr.Abdellah AAJLY

ANNEE UNIVERSITAIRE 2018/2019


PLAN :
Introduction.

Chapitre I : Définition, classification et évaluation


des créances et dettes.

1- Définition

2- Evaluation des créances et dettes

3- Les écarts de conversion


Chapitre II : le régime de change

1-Position de change

2-Risque de change

3-Couverture de change

Conclusion.

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Introduction :

Au cours d’une année comptable, l’entreprise réalise entre autres


toute une série d’opérations d’achats ou de ventes, appelées
importations ou exportations d’où résultent des avoirs ou des dettes,
des droits ou des engagements libellés en devises (exprimées en
monnaies étrangères).

Ces opérations sont appelées alors des opérations en devises, et qui


connaissent des fluctuations constantes.

Lors du règlement, la différence qui apparaît entre, la valeur en


dirhams à la date de la transaction et la valeur en dirhams au
paiement, doit être enregistrée, selon le cas, en perte ou en gain de
change.

Cependant, les normes comptables exigent que l’entreprise fasse


apparaître, dans sa comptabilité, les créances et les dettes en
monnaie étrangère, à leur valeur d’inventaire y inclus les différences
latentes de change à cette date.

Autrement, à la fin de l’exercice, les créances et les dettes en


devises doivent être actualisées par référence au cours de la
monnaie étrangère à la date d’inventaire pour dégager les écarts de
conversion actif et passif et les provisions éventuelles (évaluation).

Ces écarts de conversions concernent aussi bien les éléments


permanents, que les éléments circulants du patrimoine

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Chapitre I :

1- Définition :

Créances : représentent un droit personnel permettant à leurs


titulaires (les créanciers) d’exiger d’autres personnes (les
débiteurs) l’exécution d’une obligation.

Dettes : représentent les obligations à exécuter par l’entreprise,


et ces obligations peuvent ainsi pris naissance :

 La suite d’un contrat

 En application de la loi ou des règlements.

2- Inscription dans le patrimoine de l’entreprise :

Les créances et les dettes de l’entreprise doivent être rattachées à


l’exercice au cours duquel elles ont pris naissance, c’est le postulat
de séparation des exercices qui doit dans le cas présent être mis en
œuvre.

3- Les principaux éléments constitutifs des créances


et dettes :

 Créances et dettes financières :

Elles sont liées aux modes de financement des entreprises, et ce


caractérisent par leur échéance qui était à plus d’un an à l’époque
de leur naissance.

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 Créances et dettes non financières :

Ce sont les créances et dettes les plus fréquentes. Elles sont liées
notamment au délai de règlement des factures et mettent en
rapport un fournisseur créancier et un client débiteur

 Pour enregistrer les créances on utilise le compte 342-Clients et


comptes rattachés et ses subdivisions.

 Pour enregistrer les dettes, on utilise le compte 441-Fournisseurs et


comptes rattachés et ses subdivisions.

Il existe néanmoins certains cas (avances, consigne d'emballages,


réductions à consentir ...) dans lesquels le client est le créancier et
le fournisseur est le débiteur :

 Pour enregistrer ces créances, on utilise le compte 341-


Fournisseurs débiteurs et ses subdivisions.

 Pour enregistrer ces dettes, on utilise le compte 442-Clients


créditeurs et ses subdivisions.

 Créances et dettes en devise :

Les différentes opérations enregistrées au cours de l’année et


exprimées en monnaie étrangère, et c’est le thème de ce chapitre.

4- Évaluation des créances et dettes en devises :

Dans la pratique comptable on peut rencontrer autant de types


d’opérations en devises que l’on en rencontre en monnaie
nationale:

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 opérations d’achat et vente en devises

 opérations de règlement de créance ou dette en devises

 conclusion d’un emprunt remboursable en devises

 écritures de régularisation telle la prise en compte d’un


prorata d’intérêt sur une créance ou une dette en devises.

Lors de la comptabilisation en monnaie nationale de ces opérations


en devises, la conversion des montants en devises en dirhams ne
correspond pas à une opération effective puisque la créance ou la
dette à laquelle l’opération donne lieu reste libellée en devises.

Puisqu’il ne s’agit pas d’une opération effective, les documents


comptables disponibles pour l’enregistrement de l’opération en
devises ne mentionnent pas, comme dans une opération de
change, le taux de conversion à utiliser.

Il revient donc à l’entreprise de se fixer, dans le cadre de son


organisation administrative et comptable et dans le respect des
principes comptables, les modes d’évaluation des cours de
conversion à utiliser et les méthodes d’enregistrement comptable
de ces opérations en devises.

De ce fait, pour assurer la transparence et la neutralité de


traitement sur les équilibres surtout, financiers réels de l’entreprise,
le CGNC a préconisé quatre comptes transitoires:

-Deux rubriques d’écarts de conversion, l’un actif et l’autre passif


pour enregistrer les pertes latentes ou les profits latents sur les
éléments permanents du patrimoine.

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-Deux rubriques d’écarts, l’un actif, l’autre passif pour enregistrer
les pertes ou profits latents sur les éléments circulants.

Alors, notre partie s’articule autour de trois axes à savoir :

 les écarts de conversion Actif.

 les écarts de conversion Passif.

 l’évaluation des créances et dettes.

1-1. Les écarts de conversion

a) Les écarts de conversion Actif

Les écarts de conversion- actif enregistrent les pertes latentes


(probables) de conversion qui résultent de l’augmentation des dettes
et/ou des créances. Ainsi on distingue deux rubriques de d’écarts de
conversion actif l’un permanent (27) et l’autre circulant (37).

Écarts de conversion Actif sur les éléments non circulants :

 Ils représentent les pertes de change latentes sur les créances


immobilisées (minorations de recouvrements probables) et sur les
dettes de financement (majoration de règlement probables) libellées
en monnaies étrangère au cours du dirham à la date de clôture de
l’exercice.

Ce sont également des actifs fictifs. Ils incluent aussi bien les
diminutions de créances immobilisées, que les augmentations de
dettes de financement.

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Cette rubrique regroupe ainsi les comptes suivants :

 2710 : Diminution des créances immobilisées (lorsqu’elles


baissent de valeur)

 2720 : Augmentation des dettes de financement (lorsqu’elles


augmentent de valeur).

Écart de conversion Actif sur les éléments circulants :

 Ces écarts représentent les pertes de change latentes sur les


créances de l’actif circulant et sur les dettes de passif circulant
libellées en monnaie étrangère.

Autrement les créances et les dettes circulantes libellées en


monnaies étrangères sont converties et inscrites en comptabilité par
correction de l’enregistrement initial en dirhams sur la base du
dernier cours de change à la date d’inventaire.

En effet, à la clôture de l’exercice, les dettes et créances circulantes


sont évaluées au dernier cours connu. Si cette évaluation dégage
une perte latente, le compte de dettes ou de créances est crédité
par le débit :

 Du compte 3701, s’il s’agit d’une diminution de créances.

 Du compte3702, s’il s’agit d’une augmentation de dettes.

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b) Les écarts de conversion Passif :

Écart de conversion Passif sur les éléments non circulants :

En symétrie des écarts de conversion- actif, ils représentent des gains


latents résultant des réajustements au cours de change à la date de

clôture des créances immobilisées et des dettes de financement


libellées en monnaie étrangère.

Donc il y a lieu de porter un écart de conversion passif, dans l’un des


comptes suivants :

 1710 Augmentation des créances immobilisées(1)

 1720 Diminution des dettes de financement(2)

(1)Lorsqu’à l’arrêté des comptes, la conversion de ces créances fait


ressortir une augmentation, il y a lieu de débiter le compte de
créance immobilisée par le crédit du compte 1710 « augmentation
des créances immobilisées ».

(2)Lorsqu’à l’arrêté des comptes, la conversion de ces dettes fait


ressortir une diminution des dettes de financement, il y a lieu de
débiter le compte de passif stable concerné, par le crédit du compte
1720 « Diminution des dettes de financement ».

Écart de conversion Passif sur les éléments circulants :

IL fonctionne dans des conditions identiques à celles des écarts de


conversion sur les éléments non circulants.

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Toutefois, ils ne concernent que les créances de l’actif circulant et les
dettes du passif circulant libellées en monnaie étrangères. Ces
créances (ou dettes) représentent des gains latents résultant des
réajustements au cours de change à la date de clôture, et elles sont
converties en dirhams à cette date.

A ce niveau, lorsque la conversion a pour constatation d’un gain


latent, il y a lieu de constater un écart de conversion- passif. Ainsi, le
poste 470 est subdivisé en :

4701 : Augmentation des créances circulantes : Lorsqu’à l’arrêté


des comptes, la conversion en cours de charge de clôture fait
ressortir une augmentation d’une créance concernée par le crédit du
compte, il y a lieu de débiter le compte de créance concerné par le
crédit du compte 4701.

4702 : Diminution des dettes circulantes : Lorsqu’à l’arrêté des


comptes, la conversion en cours de charge de clôture des dettes fait
ressortir une diminutions des dettes circulantes, il y a lieu de débiter
le compte de cette dette concerné par le crédit du compte 4702. Et à
l’ouverture de l’exercice suivant, ces écritures sont contre passées.

 Achats et ventes en monnaie étrangère :

La comptabilité marocaine est tenue en DH, mais il existe certains


comptes qui peuvent enregistrer des opérations libellées en
monnaie étrangère. Dans ce cas le solde de ces comptes doit être
converti en DH à la clôture de l’exercice.

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a. Les ventes en monnaie étrangère (les créances) :

Pour les ventes en devise, on peut de cas : une créances certaine


et créance douteuse.

Cas d’une créance certaine :

Les créances en monnaie étrangère sont converties et


comptabilisées en DH sur la base du dernier cours de change.

Les comptes transitoires utilisés pour constater la différence de


conversion concernant aussi bien les éléments permanents que les
éléments circulants du patrimoine sont :

 Écart de conversion-Passif : 1710 Augmentation des créances


immobilisées.

 Écart de conversion-Actif : 2710 Diminution des créances


immobilisées.

 Écart de conversion-Passif : 3701 Augmentation de créances


circulantes.

 Écart de conversion-Actif : 4701 Augmentation des créances


circulantes.

Cas d’une créance douteuse :

La prise en compte du caractère douteux d’une créance libellée en


monnaie étrangère pose des problèmes pour lesquels le plan
comptable marocain n’a pas tranché.

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Ainsi, faut il provisionner la créance avant de la convertir et de ne
convertir que la partie certaine ? Ou alors, doit on convertir
l’intégralité de la créance et pratique ensuite sur la valeur convertie
une provision pour dépréciation ?

Les achats facturés en devises :

Les fournisseurs étrangers établissent leurs factures dans leur


monnaie nationale. Il s’agit donc de traduire la transaction en DH,
lors de la réception de la facture.

À la clôture de l’exercice, il faut tenir compte de l’évolution des cours


des devises concernées par rapport au DH et ré estimer les dettes à
l’égard des fournisseurs.

Les différences de conversion constatées lors de l’inventaire (gain ou


perte selon les cas) concernent aussi bien les éléments permanents,
que les éléments circulants du patrimoine sont enregistrés dans les
comptes suivants :

Écart de conversion-Passif : 1720 Diminution de dette de


financement.

Écart de conversion-Passif : 4072 Diminution de dettes circulantes

Écart de conversion-Actif : 2720 Augmentation de dettes de


financement

Écart de conversion-Actif : 3702 Augmentation de dettes circulantes.

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Chapitre II :

1- Le Risque de Change :
Le risque de change est dû aux variations du cours des devises par
rapport à l’unité monétaire utilisée par l’entreprise soit l’euro. Ainsi,
les contrats libellés en dollars américains sont soumis à un risque de
change car cette monnaie peut s’apprécier ou se déprécier par
rapport à l’euro entre la date du contrat et la date du règlement. Le
risque de change peut être de nature :

 Commerciale pour les entreprises qui achètent et qui vendent des


biens ou des services dont les factures sont libellées en monnaie
étrangère. Ainsi, les créances peuvent se déprécier et les dettes
au contraire s’apprécier.

 Financière pour les entreprises qui empruntent et qui prêtent dans


une monnaie étrangère. Une entreprise qui emprunte en devise
peut s’exposer à une augmentation de ses dettes et de ses
remboursements.

2- POSITION DE CHANGE.
C’est la différence entre le total des avoirs et créances et le total
des dettes pour une devise donnée. Exemple : cas d’une entreprise
d’import – export :

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L’entreprise est exposée à un risque de change sur le montant de sa
position de change soit 31 000$.

La position de change calculée par échéance à 3 mois, 6 mois ou 1


an, est dite :

 courte quand les dettes sont supérieures aux créances et avoirs

 longue quand créances et avoirs sont supérieurs aux dettes.

3-Couverture des risques de change

3.1 Définition du risque de change :


Le risque de change peut être défini comme étant l'éventualité de
perte à laquelle sont exposés les agents effectuant des transactions
en devises suite à des fluctuations défavorables du taux de change
de ces devises par rapport à leurs monnaies nationales. Ces
fluctuations affectant le montant de leurs encaissements et
décaissements à terme en devise et pourraient entraîner des pertes
en capital. On distingue généralement cinq types de risques de
change :

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- Le risque de dépréciation de la monnaie de règlement pour un
exportateur.
- Le risque d'une appréciation de la monnaie de règlement pour un
importateur.
- Le risque d'une appréciation de la monnaie de remboursement
pour les agents emprunteurs des fonds en devise.
- Le risque de dépréciation de la monnaie de règlement pour les
agents prêteurs de fonds en devise.

- Le risque de change portant sur les flux financiers entre les


entreprises d’un groupe de sociétés multinational (apport en capital,
don, prêt, versement de dividendes …).
3.2 Les techniques externes de couverture
Pour se couvrir contre les risques de change, les entreprises peuvent
opter pour une couverture externe à travers des techniques offertes
par des tiers (essentiellement des banques et des compagnies
d'assurances), ou pour une couverture interne à travers des
techniques qu’elles développent elle même. Parmi les techniques
externes de couverture, on peut citer :
3.2 Les contrats de change à terme :
Il s'agit de contrats par lesquels l'entreprise et sa banque
conviennent sur l'échange à une date ultérieure d'une quantité de
devise contre un taux de change fixé à la date de conclusion du
contrat. Ces contrats permettent d'anéantir le risque de change
aussi bien pour les entreprises importatrices et exportatrices que
pour les prêteurs ou emprunteurs des fonds en devises.

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En effet, les entreprises importatrices qui achètent à crédit de
l’extérieur des biens réglés en monnaies étrangères sont exposées à
un risque de change qui provient de l'éventuelle appréciation de la
monnaie de paiement entre la date d'importation et la date de
règlement. Pour couvrir ce risque, ces entreprises peuvent conclure
avec leurs banques des contrats à terme en vertu desquels, elles
s'engagent à acheter à la date de règlement la devise de paiement à
un taux fixé à l’avance à la date d'importation.

3.3- Les options de change :

Les entreprises exposées aux risques de change peuvent éliminer


ces risques en achetant des options de change de leur banque. La
couverture par option permet de bénéficier de l'échange des devises
au cours de marché aux dates d'échéances lorsque ce cours est plus
favorable que le prix d'exercice des options. Au travers les deux
exemples qui suivent nous allons comparer les résultats d'une
couverture par option à ceux d'une couverture par contrats à terme
et de non-couverture.
3.4-Les swaps :
Un swap est une opération de change au comptant assortie d'une
transaction de change à terme de sens contraire. La variation
relative entre le cours à terme et le cours au comptant d'un swap
est appelé le point du swap.

Les swaps constituent des instruments de couverture contre les


risques de change.

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On distingue deux types de couvertures : la couverture par des
swaps à l'exportation et la couverture par des swaps à l'importation.
Pour les exportations la couverture par swap s’effectue comme suit :

Pour les importations la couverture par swap s’effectue comme suit :


À la date d’importation

3.5- Autres instruments de couverture :


L'évolution de la finance internationale a donné lieu à des nouvelles
techniques de couverture telles que les contrats à terme avec des
intéressements permettant de bénéficier des évolutions favorables
des cours du marché, et les options prime zéro qui garantissent une

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plage de cours ( un cours maximum et un cours minimum ) des
devises à échanger. À l'échéance l'opération de change se fait au
cours de marché si ce dernier est compris dans la plage convenue ou
bien au cours maximum ou minimum si ce cours est sorti de la
plage. En Tunisie les techniques externes de couverture se limitent
pour le moment aux contrats à terme aux swaps et aux options de
change avec une durée maximale de 12 mois pour les importations
et de 9 mois pour les exportations.

4-REFERENCES JURIDIQUES :

a- Cas Francais : Plan Comptable Général


3.1. Article 341-1 du PCG : « Lorsque l’évaluation des éléments
d’actif ou de passif dépend des cours de change, les cours de change
à utiliser sont pour des devises cotées les cours indicatifs de la
Banque de France publiés au Journal officiel, et pour les autres
devises les cours moyens mensuels établis par la Banque de
France.»

3.2. Article 342-5 du PCG : « Les créances et les dettes en


monnaies étrangères sont converties et comptabilisées en monnaie
nationale sur la base du dernier cours du change.

Lorsque l’application du taux de conversion à la date de clôture de


l’exercice a pour effet de modifier les montants en monnaie
nationale précédemment comptabilisés, les différences de
conversion sont inscrites à des comptes transitoires, en attente de
régularisations ultérieures :

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• A l’actif du bilan pour les différences correspondant à une perte
latente,

• Au passif du bilan pour les différences correspondant à un gain


latent. Les pertes de change latentes entraînent à due concurrence
la constitution d’une provision pour risques, sous réserve de
dispositions particulières. »

b-Cas Marocain : CGNC ( Chapitre IV)

A. valeur d'entrée
Les créances et les dettes contractées en monnaie étrangère sont
converties et comptabilisées en dirhams sur la base du cours de
change du jour de l’opération : date de facturation en général, date
de l’accord des parties, ou date de paiement en ce qui concerne les
avances et acomptes reçus ou donnés.
Toutefois, les créances ou dette nées d'opérations dites de "
couverture de change " sont converties en dirhams sur la base du
cours de change à terme figurant dans les contrats.
Lorsque la naissance et le règlement des créances ou des dettes
s'effectuent dans le même exercice, les écarts constatés par rapport
aux valeurs d'entrée en raison de la variation des cours de change,
constituent des pertes ou des gains de change à inscrire
respectivement dans les charges financières ou les produits
financiers de l’exercice.

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B. valeur au bilan
Les créances et les dettes libellées en monnaie étrangère sont
converties et inscrites en comptabilité par correction de
l’enregistrement initial en dirhams sur la base du dernier cours de
change à la date d'inventaire.
1. Cas général
Les différences entre les valeurs initialement inscrites dans les
comptes (valeurs " historiques ") et celles résultant de la conversion
à la date de l’inventaire majorent ou diminuent les montants initiaux
et constituent :
- des pertes latentes dans le cas de majoration des dettes ou de
minoration des créances ;
- des gains latents dans le cas de majoration des créances ou de
minoration des dettes.
Ces différences ou " écarts de conversion " sont inscrits en
contrepartie des variations des créances et dettes :
- à l’actif du bilan pour les pertes latentes dans les rubriques "
Ecarts de conversion - Actif " de l’actif immobilisé et de l’actif
circulant ;
- au passif du bilan pour les gains latents dans les rubriques " Ecarts
de conversion - Passif " du Financement Permanent et du Passif
Circulant.
En application des principe de clarté et de prudence :
- il n'est pas opéré de compensation, sauf exception prévue dans le
CGNC, entre gains latents et pertes latentes ( les pertes et gains
latents compensés par " couverture de charge " et figurant dans les
rubriques " Ecarts de conversion " doivent être mentionnés
distinctement dans l’ETIC (A1).
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- les gains latents ne sont donc pas inscrits dans les produits, car
non encore réalisés ;
- les pertes latentes, représentant un risque de change à la date de
l’inventaire, entraînent la constitution de provisions pour risques et
charges de caractère durable pour les créances et les dettes à plus
d'un an d'échéance à la date du bilan, ou de provisions pour risque
et charges du passif circulant pour celles à moins d'un an d'échéance
à la date du bilan.

2. Cas exceptionnels
a) constitution partielle de la provision pour risques de change
Dans les cas exceptionnels visés ci-dessous (à indiquer dans l’ETIC
(A1)),et afin de donner une image fidèle du patrimoine, de la
situation financière et des résultats de l’entreprise, les pertes
latentes ne sont pas provisionnées ou sont partiellement
provisionnées :
- Existence d'une couverture de change
Lorsque l’opération traitée en monnaie étrangère s'accompagne
d'une opération parallèle destinée à couvrir les conséquences de la
fluctuation de change, la provision pour risques n'est à constituer
qu'à concurrence du risque non couvert.
- Quasi couverture de change résultant d'une position globale de
Change lorsque les pertes et gains latents de change concernent des
créances et des dettes dont les échéances sont suffisamment
rapprochées les unes des autres pour constituer une " position
globale de change ", le montant de la dotation aux provisions peut
être limité à l’excédent des pertes sur les gains ; une telle situation
doit tenir compte notamment de la conjoncture monétaire.
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- Emprunt finançant des immobilisations à l’étranger
La perte latente constatée sur un emprunt en monnaie étrangère
peut être considérée comme couverte par la plus-value latente
afférente aux immobilisations acquises au moyen de cet emprunt et
situées dans le pays ayant pour unité monétaire ladite monnaie.
Néanmoins la provision pour risques de change peut être constituée
de façon étalée, en principe linéaire, sur la durée de l’emprunt (ou
sur la durée de vie de l’Immobilisation si elle est plus courte). Cet
étalement ne peut être retenue que si la perte de change semble
raisonnablement ne pas devoir être récurrente.
- Créances ou dettes à long terme
Lorsque les pertes latentes sont attachées à une opération affectant
plusieurs exercices, l’entreprise peut dans des cas exceptionnels et
sous la responsabilité expresse des dirigeants procéder à l’étalement
de ces pertes sur lesdits exercices, de façon dégressive si possible et
au moins linéaire. Cet étalement ne peut être retenu que si la perte
de change semble raisonnablement ne pas devoir être récurrente.
- Réajustement exceptionnel des valeurs d'entrée
Dans le cas exceptionnel d'une forte perte de change latente
résultant d'une grave dépréciation de la monnaie nationale affectant
des dettes relatives à l’acquisition récente de biens facturés en
monnaie étrangère et encore en possession de l’entreprise, celle-ci
pour réajuster en hausse la valeur d'entrée de ces biens de tout ou
partie de la perte latente dans la limite de la " valeur actuelle " du
bien à la date du bilan.

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b) Provisions calculées sur éléments définitifs
Dans le cas où le règlement des créances ou des dettes intervient
entre la date de clôture et la date d'établissement des états de
synthèse, et que dès lors les pertes de change définitives sont
connues à cette dernière date, le montant de la provision pour
risques de change peut être calculé en fonction de ces éléments
définitifs ; mention doit en être dans l’ETIC (A1).

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CONCLUSION :

Pour en conclure, il est impératif d’avouer que malgré, les efforts


déployés par notre CGNC afin d’appréhender l’impact majeur
qu’exercent les opérations étrangères sur les systèmes comptables
des entreprises marocaines. Certaines lacunes demeurent au niveau
du code général de la normalisation comptable.
Stratégiquement parlant, l’économie marocaine s’avère plus ou
moins capable de suivre l’ère de la mondialisation. En tenant compte
de la perspective qu’offre cette nouvelle économie aux entreprises
marocaines, le Maroc doit revoir sa réglementation pour en tirer le
maximum du profit ou pour au moins arriver à tenir bon.

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Bibliographie :

Ouvrages :
 TD Finance d'entreprise Ed. 3. Auteur: Jouaber-Snoussi,
Kaouther,Rigobert, Marie-Josephe ;Editeur: Dunod 2016.
 Analyse financière : Les points clés pour réussir une analyse
financière ou un diagnostic financier Ed. 8. Auteur: Grandguillot,
Francis, Grandguillot , Béatrice. Editeur: Gualino 2018
 Tout le DCG 10 - Comptabilité approfondie. Auteur: Burlaud,
Alain,Destours, José,Kébli, Mohamed ;Editeur: Foucher ;Année de
Publication: 2016.
Articles et Textes de loi :

 IUT2 GEA - S3 - 732 Comptabilité approfondie : Créances et


dettes en monnaies étrangères - Daniel Antraigue

 Le Code Général de normalisation Comptable (C.G.N.C)

 Plan Comptable Marocain (PCGM)

 Plan Comptable Français


Webographie :
 http://lacomptaenlive.com/2016/05/application-et-derogations-
du-principe-de-non-compension-dans-la-pratique.html (consulté le
23/04/2019).
 https://leconomiste.com/article/la-normalisation-comptable-
marocaine-les-regles-comptables-et-le-nouveau-plan-0.( consulté
le 23/04/2019).

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