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PIGIER – CAMEROUN

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Année académique2022/2023

Support de Cours
DIFFICULTES FISCALO-COMPTABLES

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PIGIER – CAMEROUN Master 1 (MAACO 1/MAAFIN 1)

Table de Matières

CHAPITRE 1 : RELATIONS ENTRE LA FISCALITÉ ET LA COMPTABILITÉ........................................4


1. Comptabilité et fiscalité : qu’est-ce que c’est, au juste ?............................................................4
1.1. Définition de la comptabilité..............................................................................................4
1.2. Définition de la fiscalité......................................................................................................5
2. La relation entre fiscalité et comptabilité....................................................................................5
2.1. Fiscalité et comptabilité : des relations complexes.............................................................5
2.2. Divergence de la règlementation comptable et fiscale........................................................7
2.3. Les facteurs explicatifs de la divergence de la réglementation comptable et fiscale dans le
contexte camerounais.....................................................................................................7
CHAPITRE 2 : LES TYPES DE DIFFICULTÉS COMPTABLES ET FISCALES.........................................12
1. DIFFICULTÉS EN AMONT...........................................................................................................12
1.1. Méconnaissance des incidences fiscales des statuts juridiques des Entreprises................12
1.1.1.Les différentes formes juridiques dans l’espace OHADA........................................12
1.1.2.Les différents régimes fiscaux en rapport avec les formes juridiques......................13
1.2. Paiement des impôts par régimes......................................................................................15
2. DIFFICULTÉS FISCALO-COMPTABLES EN COURS DE FONCTIONNEMENT DE L’ENTREPRISE.........19
2.1. Absence d’une organisation formelle durant les premières années de vie de l’entreprise :
19
2.2. complexité et complication des procédures fiscales..........................................................19
2.3. L’insuffisance /carence de compétence sur l’environnement fiscale complexe chez le
personnel en charge des opérations du pilotage de l’entreprise.........................................19
2.4. Asymétrie d’information et opportunisme au centre de la détermination du résultat
comptable et du résultat fiscal...........................................................................................19
2.5. Conséquences de la relation d’agence aux divergences de la réglementation comptable et
fiscale, mesures de contrôle du comportement des acteurs...............................................19
2.6. difficultés liées à la comptabilisation des opérations ayant une incidence fiscale.............20
2.6.1.Operations Achat/Vente...........................................................................................20
2.6.2.Traitement des Frais de personnel (Retenues sur salaires).......................................20
2.6.3.Les plus-values........................................................................................................20
2.6.4.Cession d’actifs........................................................................................................20
2.7. Difficultés liées aux Operations d’inventaire comptables.................................................20
CHAPITRE 3 : ENJEUX FISCAUX AU SEIN DES ORGANISATIONS....................................................20
1. OPTIMISATION FISCALE............................................................................................................21
2. LE RESPECT DES OBLIGATIONS FISCALES..................................................................................22
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2.1. La tenue d’une comptabilité probante...............................................................................22


3. TIRER PROFIT DES AVANTAGES FISCAUX...................................................................................24
4. INCIDENCE FISCALE DES ÉCRITURES COMPTABLES....................................................................24
CHAPITRE 4 : INCIDENCES FISCALO-COMPTABLES DES OPÉRATIONS AFFECTANT LA VIE DES
SOCIÉTÉS COMMERCIALES..................................................................................26

1. FISCALITÉ DE CRÉATION/CONSTITUTION..................................................................................26
2. FISCALITÉ DE MODIFICATION DU CAPITAL................................................................................26
3. FISCALITÉ DE RELATION AVEC LES ASSOCIÉS (COMPTE COURANT RÉMUÉRÉ, DIVIDENDES, ETC.)
26
4. RÉPARTITION DE BÉNÉFICE.......................................................................................................26
5. FISCALITÉ DE PLUS-VALUE SUR LES TITRES..............................................................................26
6. FISCALITÉ DE TRANSFORMATIONS FUSIONS ABSORPTION.........................................................26
7. APPORT D’ACTIF.......................................................................................................................26
BIBLIOGRAPHIE..........................................................................................................................27
ANNEXES.................................................................................................................................27
Annexe 1 : LES FORMES DE SOCIÉTÉS AU CAMEROUN........................................................28
Annexe 2 : Tableau descriptif des formes juridiques et des contraintes............................................30

CHAPITRE 1 : RELATIONS ENTRE LA FISCALITÉ ET LA COMPTABILITÉ


La relation entre comptabilité et fiscalité est à la fois simple et complexe. En constante évolution, elle
est cruciale pour bien calculer l’assiette de l’impôt sur les bénéfices, mais pas seulement.

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1. Comptabilité et fiscalité : qu’est-ce que c’est, au juste ? 

Au premier abord, les notions de comptabilité et de fiscalité peuvent sembler assez proches. La
comptabilité a pour objet de rendre visible la situation financière de l’entreprise, ce qui intéresse
également la fiscalité pour déterminer les impôts et les taxes. 

Dans le détail, la relation entre fiscalité et comptabilité est plus complexe. Il s’agit de deux disciplines
très différentes, découlant indépendamment du droit comptable et du droit fiscal. 

1.1. Définition de la comptabilité 

La comptabilité peut être résumée comme l’organisation des informations financières de l’entreprise.
Son objectif est de donner de la visibilité sur la situation financière de l’entreprise. Elle produit pour
cela des documents en fin d’exercice : la liasse fiscale, composée du bilan, du compte de résultat et de
l’annexe. Mais aussi, dès que nécessaires, les situations comptables intermédiaires. La loi rappelle que
ces documents doivent être établis selon les règles comptables en vigueur (en respectant le
plan comptable général).

C’est un outil interne pour faciliter la gestion administrative et commerciale de l’entreprise. Elle
intéresse aussi les partenaires : actionnaires, banques, investisseurs, sociétaires, dirigeants, etc.
Surtout, elle intéresse l’administration fiscale au plus haut point. C’est la situation comptable de
l’entreprise qui permet in fine de calculer les différentes taxes et impôts, comme la TVA et les impôts
sur les bénéfices. 

1.2. Définition de la fiscalité 

La fiscalité quant à elle est l’ensemble des pratiques servant à percevoir des impôts et des taxes. Ici, on
aborde exclusivement la fiscalité d’état : elle englobe l’impôt sur le revenu, l’impôt sur les sociétés et
la TVA, au cœur de la relation entre fiscalité et comptabilité. 

La fiscalité est fortement liée à l’économie et aux orientations que l’état souhaite donner aux
entreprises. En particulier, les différents taux de TVA allégée ont un fort pouvoir d’incitation. De
même, de nombreux outils permettent aux législateurs de modifier l’assiette fiscale ou les taux
d’imposition. 

2. La relation entre fiscalité et comptabilité 

La relation entre fiscalité et comptabilité est évidemment liée aux impôts sur les sociétés, et en
particulier à l’impôt sur les bénéfices. Concrètement, les bénéfices nets de l’entreprise impactent
l’assiette fiscale de l’impôt sur les bénéfices. Ces bénéfices sont calculés à partir des informations
contenues dans la liasse fiscale qu’une entreprise déclare en fin d’exercice. Les documents de la liasse
fiscale font partie de la comptabilité. Il s’agit en particulier du bilan et du compte de résultat. 

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Les entreprises doivent respecter le droit comptable (à travers le plan comptable général) et le droit
fiscal. Cela est rappelé par le Code général des impôts. Elles doivent respecter les définitions édictées
par le plan comptable général, sous réserve que celles-ci ne soient pas incompatibles avec les règles
applicables pour l'assiette de l'impôt. 

2.1. Fiscalité et comptabilité : des relations complexes 

Les règles comptables sont nécessaires à la détermination du bénéfice imposable, et coïncident


toujours avec le droit fiscal. Il existe une fonction fiscale à la comptabilité et c'est ce qui appuie
l'approche de la connexion entre la comptabilité et la fiscalité.
Toutes les déclarations fiscales à déposer auprès de l'administration fiscale se préparent à travers les
différentes écritures et supports comptables qui doivent être communiqués en cas de demande pour un
contrôle fiscal. De même, les différents codes fiscaux comportent des obligations d'ordre comptable à
respecter par les contribuables. L'obligation de communiquer au fisc les documents comptables de
base est comme fondement et preuve à la sincérité des déclarations fiscales. En outre, toute entreprise
voulant être bénéficiaire d'avantages fiscaux et d'incitations fiscales doit se baser sur ses
enregistrements comptables distinguant le chiffre d'affaires local du chiffre d'affaires à l'exploitation.
De ce fait, il est bien clair que l'approche de la connexion entre les deux disciplines est fort confirmée
dans les textes qu'à travers la pratique fiscale ou comptable.
La comptabilité demeure un indicateur de base sur les données économiques et sa démarche de
développement par la garantie d'un rendement fiscal fiable et des rentrées fiscales permanentes et
régulières.
Ainsi, la comptabilité contribue à la rationalisation de l'exercice des devoirs fiscaux à travers le suivi
rigoureux du développement des transactions immatérielles et des différents échanges économiques.
A l'échelle internationale, il importe de distinguer entre deux systèmes dont l'un d'eux influence le
SYSCOAHADA en vigueur.
De nombreux Etats, notamment en Europe continentale, s'appuient pour la détermination des résultats
fiscaux sur le principe de la subordination, ce qui signifie que les bénéfices indiqués par les comptes
commerciaux constituent la base principale de l'imposition. Selon les règles fiscales applicables,
certains ajustements fiscaux doivent être faits afin de calculer les bénéfices imposables.
D'autres Etats, en particulier de tradition anglo-saxonne, suivent le principe de l'indépendance. Deux
ensembles distincts de règles sont alors appliqués, l'un en ce qui concerne les résultats commerciaux,
l'autre à des fins fiscales. Ces pays ne s'appuient pas aussi largement sur les règles de la comptabilité
commerciale dans le domaine de l'impôt, ce qui peut se traduire par des différences considérables
entre les deux systèmes.
Dans le même temps, la comptabilité dans l’espace OHADA est en train de se rapprocher des normes
comptables internationales de l’IFRS. Ce processus en cours entraîne des modifications de fond. 

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Dans la comptabilité OHADA, c’est la réalité juridique qui domine. Les normes internationales sont
plus en lien avec la réalité économique. En bref, la relation entre fiscalité et comptabilité est
un processus en mutation qui nécessite une veille régulière. 

2.2. Divergence de la règlementation comptable et fiscale

La comptabilité et la fiscalité, bien qu’étant deux disciplines autonomes, partagent les mêmes concepts
répondant à des objectifs différents. La comptabilité permet la mesure des résultats à travers le
recensement des flux économiques. Elle a pour objectif la description et l’évaluation de la situation
financière, l’état de son patrimoine et, la satisfaction des besoins des investisseurs à risque, les
actionnaires et les bailleurs de fonds. La fiscalité par contre a pour but de déterminer les principes et
règles d’évaluations du bénéfice imposable et les modalités de taxation de celui-ci.

Il est bien admis qu'il existe entre la fiscalité et la comptabilité une certaine connexion. De ce fait, le
résultat fiscal est déterminé à partir du résultat comptable qui est également dépendant des règles
fiscales. Néanmoins, cette connexion n'est pas parfaite puisque des divergences entre ces deux
disciplines existent, en l’occurrence, des divergences au niveau des résultats, le résultat comptable et
le résultat fiscal, et requièrent parfois des retraitements extracomptables.

2.3. Les facteurs explicatifs de la divergence de la réglementation comptable et


fiscale dans le contexte camerounais.

Il est question ici d’examiner les divergences de la réglementation comptable – fiscale dans le contexte
camerounais. Particulièrement, nous allons tester l’hypothèse selon laquelle la détermination du
bénéfice entraine des divergences entre la réglementation comptable et fiscale dues aux choix
discrétionnaires des dirigeants. A cet effet nous examinerons l’impact de certaines pratiques liées à la
détermination du bénéfice fiscal, d’autre liées à la détermination du résultat comptable et d’autres liées
à la combinaison entre des deux pratiques sur les divergences discrétionnaires. Nous nous basons sur
le fait que les dirigeants, dotés d’opportunisme sont incités à gérer le résultat comptable et à pratiquer
la gestion fiscale, affichent des divergences importantes entre le résultat comptable avant impôts et le
résultat fiscal imposable.

2.3.1.1. Facteurs liés à la détermination du résultat fiscal combiné avec la


détermination des résultats comptables.

En général la gestion fiscale est souvent accompagnée par la pratique de gestion des résultats.
Cependant, pour optimiser les opportunités qu’offrent le système fiscal camerounais, les dirigeants
cherchent à agir sur les résultats comptables. Ils sont ainsi incités à lisser le résultat comptable pour
hériter d’un impôt sur les sociétés relativement faibles, ou gonfler le résultat comptable afin de

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bénéficier au maximum du retraitement fiscal lié à l’imputation des reports déficitaires, et du


traitement lié au réinvestissement des bénéfices exonérés.

En effet, une entreprise qui accumule les pertes antérieures cherche l’amélioration de son résultat
actuel pour ensuite bénéficier des incitations fiscales liées à l’imputation du déficit réalisé sur ses
résultats actuels et futurs, ce qui conduit à une réduction des charges fiscales y afférentes.

En revanche, le système fiscal camerounais distingue les pertes ordinaires provenant de l’exploitation
et les amortissements différés. Cependant, nous nous intéresserons qu’aux pertes ordinaires pour
lesquelles le report en avant est dans la limite de 4 années d’après la loi fiscale camerounaise. Et
d’après l’article 49 du CGI, le déficit enregistré au titre d’un exercice par une entreprise est considéré
comme une charge de l’exercice suivant, et est déduit successivement des résultats des exercices
suivants quatre années.

Les pertes ordinaires antérieurs ont ainsi un impact sur la détermination du résultat fiscal ce qui
conduit à minimiser les charges d’impôts. Ainsi, les grandes entreprises ayant des reports déficitaires
cherchent à accroitre le résultat actuel pour bénéficier de l’imputation de ces reports et de l’économie
d’impôts qui en découle.

Les opportunités qu’offre le système fiscal camerounais au sujet des dégrèvements fiscaux
encouragent l’autofinancement dans la mesure ou, lorsque l’entreprise réinvestit une partie ou la
totalité de son bénéfice au sein même de l’entreprise, ou dans le capital initial, elle bénéficie d’une
part de l’économie d’impôts réalisée, qui constitue une liquidité de plus et, d’autre part, de l’opération
d’investissement elle-même par ces propres moyens. En effet le système fiscal camerounais offre
plusieurs opportunités permettant de minimiser la base imposable : il s’agit là des dégrèvements
fiscaux au titre des investissements fiscaux exonérés. Ainsi, pour répondre à leurs aspirations, les
dirigeants, soucieux de payer moins d’impôts cherchent à augmenter le résultat pour bénéficier, en
premier lieu, des avantages liés au réinvestissement des bénéfices exonérés et en deuxième lieu, de
l’économie d’impôts qui en découle.

Ainsi, l’information véhiculée dans les états de synthèse doit nécessairement obéir à certains critères
de qualité destiné à améliorer la pertinence du reporting comptable et financier, et assurer par la suite,
une meilleure transparence. Toutefois, la finalité assignée à l’information comptable est d’aider à la
prise de décision économique. C’est dans cet optique que l’article 14 de l’acte uniforme OHADA
stipule que : « L’organisation comptable mise en place dans l’entreprise doit satisfaire aux exigences
de régularité et de sécurité pour assurer l’authenticité des écritures de façon que la comptabilité puisse
servir à la fois d’instrument de mesure des droits et obligations des partenaires de l’entreprise,
d’instrument de preuve, d’information des tiers et de gestion. ».

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Cependant, il serait erroné de croire que la réglementation et la normalisation rendent objectives le


portrait comptable de l’entreprise, elles expliquent seulement la façon dont il a été peint. Mais, dans
son article 40 l’acte uniforme OHADA explique que : « La cohérence des évaluations au cours des
exercices successifs implique la permanence dans l’application des règles et des procédures les
concernant. », toutefois explique l’article 41, toute exception à la permanence visée à l’article 40 ci-
dessus doit être justifiée par la recherche d’une meilleure information on part des circonstances
impératives.

Il apparait très clairement que l’entreprise dispose au stade terminal de l’élaboration de son compte de
résultat d’un certain nombre de moyens lui permettant, à l’intérieur du cadre légal et fiscal, de
façonner l’image financière qu’elle donne d’elle-même aux tiers au travers de son compte de résultat
et aussi de son bilan.

Au Cameroun, la comptabilité et la fiscalité constituent deux disciplines autonomes bien qu’ayant, un


domaine commun. A cet égard, la détermination de l’assiette imposable s’appuie sur le résultat
comptable. De plus, au Cameroun, la réglementation comptable est indépendante de la réglementation
fiscale, créant ainsi des divergences au niveau des objectifs, et notamment au niveau des résultats, à
savoir : le résultat comptable et le résultat fiscal. Par ailleurs, les spécificités du contexte camerounais,
qui est caractérisé par un système de droit comptable OHADA qui offre plusieurs marges de
manœuvre pour les grandes entreprises au niveau des choix des politiques comptables, et par une
législation fiscale flexible caractérisée par un système d’avantages fiscaux pléthorique offrant une
large latitude en matière de gestion fiscale, crée un terrain favorable aux pratiques discrétionnaires de
gestion de résultat et de gestion fiscale, et par la suite, des divergences au niveau des résultats ne
permettant pas de juger de la transparence des grandes entreprises dans leurs opérations.

2.3.1.2. Les facteurs spécifiques liés à la détermination des résultats.

 Le résultat fiscal

La réglementation fiscale au Cameroun prévoit la déductibilité aux amortissements des


immobilisations corporelles permettant d’alléger la charge fiscale. De ce fait, les dirigeants adoptent
les méthodes leur permettant les dotations les plus élevées dans le but de réduire la base imposable
et par la suite l’impôt sur les bénéfices. C’est le cas de la méthode d’amortissement dégressif ou
d’amortissement exceptionnel qui, débouche souvent à la réalisation d’économies d’impôts
importante durant les premières années de l’exercice au cours duquel on a adopté l’une ou l’autre
méthode. Les dirigeants trouvent ainsi dans le choix du mode d’amortissement un terrain favorable
à l’exercice de leur discrétion.

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S’agissant des stocks, le système comptable OHADA offre aux dirigeants une certaine marge de
liberté quant au choix des méthodes comptables en matière de stocks. En termes de méthode
d’évaluation, le système comptable OHADA offre le choix entre deux méthodes d’évaluation : la
méthode de coût moyen unitaire pondéré (CMUP) et la méthode (FIFO) first in first out. La
méthode de cout moyen pondéré permet une économie d’impôts ; elle permet donc de minimiser la
charge fiscale. En l’occurrence, nous présumons que le choix de la méthode d’évaluation des stocks
affecte les divergences entre la réglementation comptable et fiscale.

 Le résultat comptable.

L’hypothèse de la visibilité politique stipule que la taille de la firme est généralement utilisée
comme un indicateur de visibilité politique de la firme. En effet, l’hypothèse avance que les
entreprises de grande taille sont vulnérables à des pressions politiques que celles de petite taille,
dans la mesure où une grande taille indique que la firme génère plus de profits et donc plus apte à
financer le budget de l’Etat par les prélèvements effectués par ce dernier. En l’occurrence, les
dirigeants, cherchant à réduire leur visibilité politique et par la suite les couts politiques et fiscaux,
se voient incités à réduire le bénéfice diffusé au public. Ainsi, les dirigeants des grandes entreprises
sont incités à choisir les méthodes comptables qui réduisent le résultat comptable, ce qui entraine
des divergences entre la réglementation comptable et fiscale.

2.3.1.3. Divergence d’intérêt entreprise - administration fiscale

La relation entre l’entreprise et l’administration fiscale reste biaisée à cause de l’asymétrie


d’information qui anime les acteurs. En effet, l’administration fiscale, délègue l’obligation de
détermination de la situation comptable et fiscale de la firme sans toutefois disposer les informations
concernant la détermination du résultat fiscal ni le montant de l’impôt dû. La théorie de l’agence,
qui est une formalisation de la relation entre principal (Etat, Actionnaire,…) et l’agent (Dirigeant
…) s’inscrit dans le cadre d’une prescription néoclassique selon lesquelles les dirigeants profitent de
la flexibilité du système fiscal et par la suite des avantages que procure ce dernier pour opérer les
choix permettant de maximiser la gestion de leur fiscalité et par la suite la valeur de la firme.
Toutefois, selon les néoclassiques, les dirigeants pratiquent la gestion fiscale qui répond à leurs
objectifs et à exproprier en même temps l’administration fiscale.

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CHAPITRE 2 : LES TYPES DE DIFFICULTÉS COMPTABLES ET FISCALES

1. DIFFICULTÉS EN AMONT

1.1. Méconnaissance des incidences fiscales des statuts juridiques des Entreprises

Beaucoup d’entrepreneurs ont une méconnaissance des conséquences fiscales liées aux formes
juridiques de leurs affaires. Très souvent, ils se confient à des Notaires ou des centres de création
d’entreprise qui ne sont pas outillés sur les aspects fiscaux de l’entreprise.

Les notaires cherchent à faire de l’optimisation fiscale à l’entrée

1.1.1.Les différentes formes juridiques dans l’espace OHADA

Trois Actes uniformes principalement dressent le régime du droit des sociétés dans l’espace OHADA.
Il s’agit de l’Acte uniforme relatif au droit commercial général, celui relatif au droit des sociétés
commerciales et au GIE et enfin celui relatif au droit des sociétés coopératives. Lesdits actes
complétés par des textes nationaux érigent une multitude de formes juridiques d’entreprises aux
caractéristiques variées et assez complémentaires. Il appartient alors aux créateurs d’entreprises de
savoir faire le choix de l’option la plus judicieuse pour leur projet afin d’en optimiser les chances de
réussite.

Il ressort des Actes uniformes et du droit positif camerounais deux grands types de sociétés
commerciales :

 les sociétés de personnes ;

 les sociétés de capitaux ;

 ainsi qu’une forme hybride constituée par la société à responsabilité limitée (SARL).

Les sociétés de personnes sont composées de :

 la société en nom collectif ;

 la société en commandite simple ;

 le groupement d’intérêt économique.

Les sociétés par actions comprennent:

 la société anonyme ;

 la société par actions simplifiée ;

 la société en commandite par actions.


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Le tableau en annexe 1 donne un aperçu des formes d’entreprises dont disposent les chefs
d’entreprises sur le plan du droit positif camerounais avec un accent mis sur les caractéristiques clés de
chaque forme présentée.

1.1.2.Les différents régimes fiscaux en rapport avec les formes juridiques

Le Code Général des Impôts du Cameroun prévoit trois régimes d’imposition au à savoir :

 le régime de l’impôt libératoire,

 le régime du simplifié

 le régime du réel.

L’assujettissement à un régime ou un autre dépend  du chiffre d’affaire annuel de l’entreprise.

1.1.2.1. Le régime de l’impôt libératoire (article C45 à C47 CGI)

Les contribuables soumis à l’Impôt Libératoire sont ceux exerçant une activité commerciale,
industrielle, artisanale ou agropastorale ne relevant ni du régime du bénéfice réel, ni du régime
simplifié, et dont le chiffre d’affaire n’excède pas 10 millions de FCFA.

Le paiement de l’impôt libératoire  dispense du paiement de la patente, de l’Impôt sur le Revenu des
Personnes Physiques et de la Taxe sur la Valeur Ajoutée sauf en cas de retenue à la source.

L’impôt à payer est arrêté par la collectivité territoriale du lieu de localisation de l’activité suivant une
fourchette fixée par catégorie d’activités allant de A à D :

– Catégorie A : de 0 F CFA à  10 000 F CFA ;

– Catégorie B : de 10 001 F CFA à 20 000  F CFA ; 

– Catégorie C : de 20 001 F CFA à 25 000  F CFA ;

– Catégorie D : de 25 001 F CFA à 50 000  F CFA.

Le paiement de l’impôt libératoire ce fait trimestriellement, au plus tard quinze jours après la fin du
trimestre.

1.1.2.2. Le régime simplifié

Les contribuables réalisant un chiffre d’affaires supérieur à 10 millions et inférieur à 50 millions


relèvent du régime simplifié d’imposition.

Les contribuables du régime du simplifié sont soumis au paiement de l’impôt sur les sociétés au taux
de 28%  majoré de 10% au titre des centimes additionnels communaux soit au total 30,8% prélevé sur
l’ensemble des bénéfices nets réalisés par les personnes morales au cours de l’exercice budgétaire

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Un acompte mensuel de 5,5% du chiffre d’affaire est versé par les contribuables relevant du régime
simplifié d’imposition au titre de l’impôt sur les sociétés.

L’impôt sur les revenus des personnes physiques  (IRPP) est du par toute personne ayant son domicile
fiscal au Cameroun. Il est assis sur l’ensemble des revenus nets du contribuable au cours d’un exercice
fiscal.

L’IRPP et l’impôt sur les sociétés constituent les impôts directs s’imposant aux contribuables du
simplifié.

Au titre des impôts indirects, les contribuables du simplifié sont soumis au paiement de la patente qui
est un impôt perçu au profit des communes et payé par les contribuables personnes physiques ou
morales exerçant une activité commerciale, industrielle ou toute autre activité n’étant pas exonérée.

La patente est calculée sur la base du  chiffre d’affaire. Les entreprises nouvellement créées sont
exonérées du paiement de la patente pour le premier exercice de fonctionnement.

En plus, les entreprises au régime du simplifié possédant en leur nom des terrains bâtis ou non sont
soumis au paiement de la taxe foncière au taux de 0,1%  sur la valeur des terrains et des constructions 
dont l’entreprise est propriétaire.

1.1.2.3. Le régime du réel

Les contribuables réalisant un chiffre d’affaire supérieur à 50 millions de FCFA sont  soumis au
régime du réel.

Ceux-ci sont assujettis au paiement de l’Impôt sur les Sociétés au taux de 30.8%  dont un acompte
mensuel de 2.2% sur le chiffre d’affaire ainsi que et de la patente.

En sus de l’IS, les contribuables du réel sont également soumis au paiement de la taxe foncière au taux
de 0,1% assis sur la valeur des terrains et des constructions  dont l’entreprise est propriétaire.

En général le régime d’imposition est déterminé à la création de l’entreprise. Il est attribué un régime
de départ en fonction de la forme juridique et de l’objet de la société.

En fin d’exercice, l’entreprise après examen de ses chiffres, peut demander un reclassement du
simplifié vers le réel. Cette démarche est irréversible.

Ce reclassement peut être fait de manière spontanée par l’administration fiscale pour faire basculer un
contribuable du réel qui ne remplit plus les conditions d’assujettissement vers le régime simplifié.

1.2. Paiement des impôts par régimes

L'ensemble des impôts et taxes exigibles sur les activités économiques au Cameroun sont regroupés
autour des impôts directs, des impôts indirects et les impôts relevant de la fiscalité locale. Les

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déclarations et le paiement de l'impôt se font au Centre Divisionnaire des Impôts (CDI) auquel est
rattaché le contribuable.

Les impôts directs concernent essentiellement l’Impôt sur les Sociétés (IS) et l’Impôt sur le Revenu
des Personnes Physiques (IRPP). La législation fiscale camerounaise distingue trois régimes fiscaux
en fonction du chiffre d’affaires, de la taille et de la forme juridique de l'entreprise: le régime de
l’impôt libératoire, le régime de base, le régime simplifié et le régime du réel. Les entreprises
individuelles passibles de l'Impôt sur le Revenu des Personnes Physiques (IRPP) au titre des bénéfices
artisanaux, industriels et commerciaux, des bénéfices agricoles, et des bénéfices non commerciaux
sont imposables suivant ces régimes.

Parmi les impôts indirects, on compte principalement la Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA). Il existe
également une catégorie d’impôts relevant des communes parmi lesquels la patente et la Taxe sur la
Propriété Foncière (TPF)

 CA annuel < 10 millions FCFA - régime de l'Impôt Libératoire

L’Impôt Libératoire (IL) est un impôt acquitté par les contribuables exerçant une activité commerciale
ou industrielle ne relevant ni du régime de base, ni du régime du bénéfice réel, ni du régime du
simplifié d'imposition. De manière générale, le régime de l’Impôt Libératoire s'applique aux
entreprises individuelles réalisant un chiffre d'affaires annuel inférieur à 10 millions de francs CFA.

L'Impôt Libératoire est liquidé par les services des impôts en application du tarif arrêté par les
collectivités territoriales décentralisées bénéficiaires du produit de cet impôt à l'intérieur d'une
fourchette fixée par catégorie d'activité allant de A à D. Le contribuable soumis à l’impôt libératoire
pour une activité est dispensé du paiement de la patente, de l'Impôt sur le Revenu des Personnes
Physiques (IRPP) et de la Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA) pour la même activité.

 CA annuel entre 10 et 50 millions FCFA - Régime simplifié

L’Impôt sur les Sociétés (IS) est un impôt direct sur prélevé sur l'ensemble des bénéfices réalisés par
les personnes morales au cours d’un exercice budgétaire. Les redevables de l'Impôt sur les Sociétés
sont les personnes morales, et notamment les sociétés de capitaux, même lorsqu'elles revêtent une
forme unipersonnelle ; les sociétés de personnes et les syndicats financiers qui ont opté pour
l'imposition à l'Impôt sur les Sociétés; les établissements publics, les collectivités territoriales
décentralisées et autres personnes morales de droit public se livrant à des opérations lucratives.

L’Impôt sur le Revenu des Personnes Physiques (IRPP) est dû par toute personne physique ayant son
domicile fiscal au Cameroun. Il est assis sur la somme des différents revenus nets dont dispose le
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contribuable au titre d'une année d'imposition, majorée le cas échéant, des bénéfices de toutes
opérations lucratives auxquelles il se livre, après abattement d'un montant forfaitaire de 500 000 F
CFA.

L’Impôt sur le Revenu des Personnes Physiques et l'Impôt sur les Sociétés s'imposent aussi bien aux
contribuables du régime simplifié qu'à ceux du régime du réel.

Les Impôts à payer

o Impôts directs, indirects mensuels

 Impôt sur le Revenu des Personnes Physiques (IRPP)

 Impôt sur les Sociétés (IS)

o Impôts annuels

 L’impôt annuel sur le revenu net réel

 La patente

La patente est un impôt perçu au profit des communes, payable par toute personne physique ou morale
exerçant une activité commerciale, industrielle ou toute autre profession non comprise dans les
exemptions déterminées par la loi fiscale. Elle est calculée sur la base du chiffre d'affaires. Les
nouvelles entreprises sont exonérées de la patente les des deux premières années de leur exploitation.

 La Taxe sur la Propriété Foncière (TPF)

La Taxe sur la Propriété Foncière (TPF) est due par toute personne physique ou morale propriétaire
d'immeuble bâti ou non bâti. La déclaration de la taxe sur la propriété foncière est souscrite et l'impôt
payé auprès du Centre des impôts du lieu de situation de l'immeuble. Le taux de la taxe sur la propriété
foncière est fixé à 0,1% de la valeur de l’immeuble, majoré de 10% au titre des centimes additionnels
communaux.

 CA annuel supérieur à 50 millions FCFA - Régime du réel

La Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA) est un impôt sur la consommation prélevé sur la dépense. Le
taux de la TVA au Cameroun est de 19,25%. Seules sont soumises à la taxe sur la valeur ajoutée, les
personnes physiques et morales imposables selon le régime réel et auxquelles ne sont pas appliquées
les exemptions prévues par la loi fiscale.

14
PIGIER – CAMEROUN Master 1 (MAACO 1/MAAFIN 1)

La patente est un impôt des communes, payable annuellement par toute personne physique ou morale
exerçant une activité commerciale, industrielle ou toute autre profession non comprise dans les
exemptions déterminées par la loi fiscale. Elle est calculée sur la base du chiffre d'affaires et est due
par les contribuables du régime simplifié et du réel. Les nouvelles entreprises sont exonérées de la
patente les des deux premières années de leur exploitation.

La Taxe sur la Propriété Foncière (TPF) fait également partie des impôts des communes. Elle est due
par toute personne physique ou morale propriétaire d'immeuble bâti ou non bâti, quel que soit le
montant de son chiffre d'affaires. La déclaration de la taxe sur la propriété foncière est payée
annuellement auprès du Centre des impôts du lieu de situation de l'immeuble. Le taux de la taxe sur la
propriété foncière est fixé à 0,1% de la valeur de l’immeuble, majoré de 10% au titre des centimes
additionnels communaux.

Les Impôts à payer

o Impôts directs, indirects mensuels

 Impôt sur le Revenu des Personnes Physiques (IRPP)

 Impôt sur les Sociétés (IS)

 La taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA)

La Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA) est un impôt sur la consommation prélevé sur la dépense.  Le
taux de la TVA au Cameroun est de 19,25%.  Seules sont soumises à la taxe sur la valeur ajoutée, les
personnes physiques et morales imposables selon le régime réel et non soumises aux exonérations
prévues par la loi fiscale.

o Impôts annuels

 L’impôt annuel sur le revenu net réel

 La patente

 La Taxe sur la Propriété Foncière (TPF)

15
PIGIER – CAMEROUN Master 1 (MAACO 1/MAAFIN 1)

2. DIFFICULTÉS FISCALO-COMPTABLES EN COURS DE FONCTIONNEMENT DE


L’ENTREPRISE

Difficultés liées aux limites suivantes :

2.1. Absence d’une organisation formelle durant les premières années de vie de
l’entreprise :

 Pertes des informations financières, comptables et donc fiscales.

 La relation avec l’administration fiscale devient soupçonneuse.

2.2. complexité et complication des procédures fiscales

2.3. L’insuffisance /carence de compétence sur l’environnement fiscale complexe


chez le personnel en charge des opérations du pilotage de l’entreprise.

2.4. Asymétrie d’information et opportunisme au centre de la détermination du


résultat comptable et du résultat fiscal.

L’entreprise, surtout la grande entreprise, et dans le cadre de la théorie de l’agence, est conçue comme
un nœud de contrats, implicites ou explicites, conclus entre dirigeants et propriétaires, entre
propriétaires et créanciers, entre dirigeants et salariés, etc. Elle accorde cependant une attention
particulière aux relations entre les dirigeants et les propriétaires et, plus spécifiquement, aux relations
entre les dirigeants des sociétés cotées (supposées défendre leurs intérêts propres) et les actionnaires
de celles-ci. Dans les sociétés de grande taille, dont le contrôle échappe de fait à des actionnaires
nombreux et peu organisés, il est de l’intérêt des dirigeants de lisser les résultats publiés. Le lissage est
en quelque sorte une technique qui permet aux dirigeants de se dédouaner et de conforter leur position
ce qui explique le caractère opportuniste des dirigeants.

2.5. Conséquences de la relation d’agence aux divergences de la réglementation


comptable et fiscale, mesures de contrôle du comportement des acteurs

Les conséquences de la relation d’agence liées aux divergences de la réglementation comptable et


fiscale sont généralement conflictuelles et peuvent se traduire par les couts d’agence, par un risque de
spoliation de la richesse des actionnaires, ceci dans le but de contrôler les actions de l’agent et de
réduire ses marges de manœuvre.

D’ailleurs, la relation négative qui lie le pouvoir des dirigeants aux pratiques de gestion fiscale est
renforcée par la mauvaise gouvernance d’entreprise, mettant en évidence les paramètres fiscaux liés à
la gouvernance d’entreprise. Les dirigeants sont parfois amenés à agir sur le résultat comptable afin de
réduire leur visibilité politique et d’éviter une intervention des pouvoirs publics. En fait la firme subit

16
PIGIER – CAMEROUN Master 1 (MAACO 1/MAAFIN 1)

des couts appelés « coûts politique » résultant de la pression des pouvoirs politiques. A cet égard, et
selon l’hypothèse de la visibilité politique, les firmes de grande tailles sont plus vulnérables à des
pressions politiques que celles de petite taille.

2.6. difficultés liées à la comptabilisation des opérations ayant une incidence fiscale.

2.6.1.Operations Achat/Vente

2.6.2.Traitement des Frais de personnel (Retenues sur salaires)

2.6.3.Les plus-values

2.6.4.Cession d’actifs

2.7. Difficultés liées aux Operations d’inventaire comptables

2.7.1. Amortissements comptables – Amortissement fiscal

2.7.2. Provisions

CHAPITRE 3 : ENJEUX FISCAUX AU SEIN DES ORGANISATIONS


La fiscalité s’impose comme une préoccupation majeure de l’Etat et des entreprises nationales et
internationales. L’impôt est l’une des plus grandes sources de financement de l’Etat et l’instrument
essentiel de la politique économique et sociale au Cameroun.
L’impôt permet de couvrir les dépenses publiques et d’assurer une certaine redistribution de la
richesse pour maintenir la paix sociale et favoriser le développement humain. Pour l’entreprise, la
fiscalité occupe aussi une place de choix en raison de son implication dans la quasi-totalité des
décisions de gestion et de son incidence sur la compétitivité.
L’entreprise ne doit plus se contenter aujourd’hui de remplir ses obligations fiscales par souci de
sécurité, elle doit passer d’une gestion passive à une gestion proactive de la charge fiscale en
cherchant à optimiser sa fiscalité au lieu de la subir.
La recherche de l’optimisation fiscale intègre l’étude des différents coûts induits par les procédés
fiscaux disponibles. Certains montages fiscalement avantageux nécessitent une restructuration
coûteuse ou des coûts d’apprentissage élevés et d’une façon générale un coût de transaction exorbitant,
ce qui peut entraîner des difficultés financières et menacer la continuité de l’exploitation de
l’entreprise.

L’optimisation fiscale est un moyen de réduire votre charge fiscale. Elle va donc permettre de mieux
gérer vos intérêts.
17
PIGIER – CAMEROUN Master 1 (MAACO 1/MAAFIN 1)

De ce fait, elle aura pour objectif d’appliquer pertinemment les règles fiscales sans se mettre en
infraction avec les lois fiscales en vigueur.

L’optimisation concerne aussi bien les entreprises que les personnes physiques cependant nous nous
focaliserons sur les entreprises.

Il est primordial d’établir la différence entre l’optimisation fiscale et la fraude fiscale

1. OPTIMISATION FISCALE

L’optimisation fiscale, peut être définie comme l’emploi de procédés légaux, dans le but de minimiser
la charge fiscale que le contribuable aurait normalement supportée.

L’optimisation fiscale consiste à minimiser principalement l’impôt sur les bénéfices afin de maximiser
le résultat net après impôt dans le contexte des contraintes économiques de l’entreprise.

Il s’agit donc d’un ensemble de décisions, procédés et choix effectués permettant de minimiser
principalement la charge fiscale afin de maximiser le résultat net après impôt tout en prenant en
considération les paramètres de gestion et le contexte économique de l’entreprise.

Il existe de nombreuses mesures afin d’optimiser sa fiscalité. En effet, on peut agir de plusieurs
manières sur son IS (Impôts sur les sociétés). Pour ce faire il faut impérativement d’une part respecter
les obligations fiscales, d’autre part mettre en place une compatibilité probante et enfin savoir tirer
profit des avantages fiscaux.

2. LE RESPECT DES OBLIGATIONS FISCALES

En droit, il existe un important principe selon lequel « nul n’est censé ignorer la loi ». Vous ne
pouvez donc pas justifier votre comportement et/ou gestion d’entreprise (ou périmètre) en disant que
vous ne connaissiez pas une loi… même si c’est vrai et que vous ne saviez pas que vous commettiez
une infraction!

Ce qu’il faut plutôt retenir de l’adage de la phrase « nul n’est censé ignorer la loi », c’est qu’une
personne ne peut généralement pas se défendre d’une action qu’on lui reproche en disant qu’elle
ignorait la loi.

En effet, il serait trop simple pour une personne de ne pas respecter un contrat, de délivrer des factures
fictives, de confondre les caisses de l’entreprise et les caisses personnelles, s’en sortir par la suite en
plaidant son ignorance de la loi.

Cependant, même si une personne a de bonnes intentions corporatives, il peut arriver qu’elle
désobéisse à la loi en ignorant que le geste qu’elle pose est illégal, il y’aurait tout de même un
redressement fiscal pour l’entreprise

18
PIGIER – CAMEROUN Master 1 (MAACO 1/MAAFIN 1)

Il est important de vous assurer que les gestes que vous posez respectent la loi. Pour vous informer,
vous pouvez notamment: demander de l’aide à un juriste (avocat ou notaire);consulter le site Web
d’organismes d’information juridique

L’optimisation fiscale consiste à choisir la forme juridique et le régime fiscal les plus favorables
permettant de gérer le résultat imposable.

2.1. La tenue d’une comptabilité probante

Pour certaines sociétés, chefs d’entreprise ou  jeunes entrepreneurs, la comptabilité est considérée
comme une contrainte administrative. Or, elle représente une opportunité en termes d’optimisation de
pilotage d’entreprise de plus il n’est plus à rappeler que l’assiette fiscale ou la base de calcul de
l’impôt sur les sociétés est le résultat net avant impôt issu de la comptabilité.

En effet, il s’agit ici d’une discipline qui consiste à traduire et à sauvegarder, dans le compte de
l’entreprise, tous les flux monétaires qui la concernent. Elle est indispensable pour les différentes
analyses qui aideront aux différentes décisions afin de faire prospérer l’activité.

La comptabilité est le centre d’information de toute entreprise. Elle rassemble et produit toutes les
données qui touchent à la fois la société et ses partenaires comme les fournisseurs, les clients,
l’administration sociale et fiscale. Toutes les opérations qui en découlent sont donc concernées y
compris la saisie comptable, les travaux de révision de compte et les travaux d’établissement des
comptes annuels.

La comptabilité d’une entreprise doit être tenue par des personnes qualifiées afin de veiller à ce qu’elle
soit faite correctement pour représenter fidèlement la réalité. En effet, la comptabilité est avant tout un
outil de gestion. La fiabilité de l’information comptable est donc primordiale afin de permettre aux
dirigeants de piloter de façon efficace l’entreprise

La comptabilité doit suivre des règles définies par la loi, mais aussi être conforme aux principes
comptables. Les informations comptables doivent obligatoirement satisfaire de nombreuses qualités
non seulement pour permettre la bonne gestion d’une entreprise, mais aussi pour être conforme du
point de vue légal.

 La comparabilité : les informations saisies dans les différents comptes doivent permettre des
comparer les données financières aussi bien dans le temps que dans l’espace.

 La fiabilité : les données saisies pour servir d’informations comptables ne doivent comporter
aucune erreur.

 La sincérité : les enregistrements des différents évènements durant l’exercice comptable


doivent permettre aux différents comptes de représenter leur réalité et leur importance.

19
PIGIER – CAMEROUN Master 1 (MAACO 1/MAAFIN 1)

 La régularité : les informations financières doivent se conformer aux règles et procédures en


vigueur.

 La clarté des informations comptables. Elles doivent aussi pouvoir être comprises par un
public disposant d’une connaissance raisonnable des affaires.

Tous les mouvements de la structure doivent être justifiés par des pièces comptables. Une pièce
comptable est un document qui justifie tout mouvement de fonds au sein d`une structure. Elle sert de
base pour faire l’enregistrement d’une opération dans la comptabilité. Les pièces couramment utilisées
sont la facture, le reçu et l’état d’émargement.

La rigueur et l’exhaustivité de la collecte et de l’émission des pièces justificatives sont des conditions
nécessaires pour garantir la fiabilité et la bonne tenue de la comptabilité de la structure. Ce sont les
premiers éléments examinés lors d’un contrôle financier (interne ou externe).

3. TIRER PROFIT DES AVANTAGES FISCAUX

Le chef d’entreprise ou manager doit mettre en place une gestion optimisée permettant d’opter pour
les choix fiscaux les plus pertinents et de tirer profit des avantages fiscaux prévus par la
réglementation en vigueur, sans franchir les limites admises tels que l’abus de droit et l’acte anormal
de gestion.

La complexité du domaine fiscal et du domaine des affaires (finances) met en évidence le besoin pour
une entreprise, un dirigeant ou autres de se faire accompagner par des sachants : cabinets de conseil
spécialisés (en finance, fiscalité, droit des affaires…), experts comptable, fiscalistes …

4. INCIDENCE FISCALE DES ÉCRITURES COMPTABLES

Toute écriture comptable est susceptible d’avoir une incidence fiscale comme l’erreur comptable peut
avoir une certaine idée de justice

Lorsque la comptabilité est arrêtée, elle ne peut plus normalement être modifiée conformément au
principe de l’intangibilité des écritures comptables. Comme tout principe, ce dernier admet des
correctifs, aménagements, voire des limites. Il peut arriver que les comptes présentés par un
contribuable contiennent des erreurs ayant justifié une détermination erronée de l’impôt. Ces erreurs
doivent être réparées pour que soit prélevé l’impôt, le bon impôt, le juste impôt.

La possibilité étant donnée à l’administration de rectifier les impositions et donc les écritures
comptables en remontant dans le passé jusqu’à la date de prescription, le droit fiscal reconnaît
également au contribuable un droit à l’erreur par lequel il peut réclamer la correction de ses propres
erreurs. Le contribuable a en effet le droit de rectifier son résultat déclaré lorsque celui-ci est
affecté par une erreur comptable ; en revanche, il ne peut après coup fonder

20
PIGIER – CAMEROUN Master 1 (MAACO 1/MAAFIN 1)

Une comptabilité arrêtée ne peut plus être modifiée que si elle est affectée par des erreurs
comptables, soit de fait consistant en omissions d’écritures ou inscriptions inexactes, soit de droit car,
non conformes aux règles fiscales ou comptables. L’article L34 du LPF dispose dans ce sens que les
omissions totales ou partielles constatées dans l’assiette de l’impôt, les insuffisances et inexactitudes
ou erreurs d’imposition « peuvent également être réparées spontanément par le contribuable lui-
même avant l’envoi d’un avis de vérification ou avant l’envoi d’une notification de redressement
dans l’hypothèse d’un contrôle sur pièces. Dans ce cas, il n’est appliqué aucune pénalité ».

En pratique, l’administration fiscale est particulièrement permissive en matière de correction


spontanée des erreurs comptables par le contribuable. Cette attitude a favorisé le développement
de la pratique des Déclarations statistiques fiscales (DSF) rectificatives. Ces corrections se
comprennent aisément dans un contexte où la certification comptable manque de rigueur. La seule
limite imposée au contribuable est le début d’une procédure de contrôle. Dans ce cas, les
redressements qui pourraient découler de la procédure de contrôle initiée seraient assortis de
pénalités.

L’erreur comptable est nettement distinguée de la décision de gestion. Cette dernière, contrairement
à l’erreur comptable est volontaire et facultative. En termes de conséquence, la décision de gestion
ne peut être critiquée par l’administration, ni modifiée par l’entreprise après expiration du délai légal
de déclaration alors que l’erreur peut faire l’objet de rectification à l’initiative de l’entreprise comme
de celle de l’administration fiscale.

Exemple de décision de gestion :

- Omission d’inscrire une partie des amortissements en comptabilité ;

- augmentation de la valeur d’une immobilisation par rapport au bilan

précédent. Pour le fisc, c’est une réévaluation libre des bilans.

CHAPITRE 4 : INCIDENCES FISCALO-COMPTABLES DES OPÉRATIONS


AFFECTANT LA VIE DES SOCIÉTÉS COMMERCIALES

Thèmes de recherche

21
PIGIER – CAMEROUN Master 1 (MAACO 1/MAAFIN 1)

1. FISCALITÉ DE CRÉATION/CONSTITUTION

2. FISCALITÉ DE MODIFICATION DU CAPITAL

3. FISCALITÉ DE RELATION AVEC LES ASSOCIÉS (COMPTE COURANT RÉMUNÉRÉ,


DIVIDENDES, ETC.)

4. RÉPARTITION DE BÉNÉFICE

5. FISCALITÉ DE PLUS-VALUE SUR LES TITRES

6. FISCALITÉ DE TRANSFORMATIONS FUSIONS ABSORPTION

7. APPORT D’ACTIF

BIBLIOGRAPHIE
I. IMPLICATIONS ÉCONOMIQUES COMPTABLES ET FISCALES DANS LE SYSTÈME
OHADA Sous la direction de Victor Tsapi - Collection : Harmattan Cameroun

II. Alexis Ngantchou. Recentrage du cadre comptable, durcissement de l’environnement fiscal et


persistance de la gestion des données comptables : Une étude du comportement des Petites et
Moyennes Entreprises camerounaises. LA COMPTABILITE, LE CONTRÔLE ET L’AUDIT
ENTRE CHANGEMENT ET STABILITE, May 2008, France. pp.CD Rom. ffhalshs-
00525819f

III. Difficultés comptables et fiscales OHADA révisé DZAKOU tome 2 2018

IV. Guide d’application de l’OHADA révisé 2018

V. Roland Atanga Fongue et Adrien Tocke, Eléments de la fiscalité des affaires au Cameroun,
L'HARMATTAN, 2011

22
PIGIER – CAMEROUN Master 1 (MAACO 1/MAAFIN 1)

ANNEXES

Annexe 1 : LES FORMES DE SOCIÉTÉS AU CAMEROUN


L’Acte Uniforme OHADA relatif aux Sociétés commerciales et Groupements d’Intérêt Economique
prévoit principalement cinq formes de sociétés

 les Sociétés Anonymes,

 les Sociétés à Responsabilité Limitée

23
PIGIER – CAMEROUN Master 1 (MAACO 1/MAAFIN 1)

 Société par Actions Simplifiées

 les Sociétés en Nom Collectif  

 les Sociétés en Commandite Simple.

Au Cameroun ces sociétés sont regroupées en deux groupes selon qu’elles soient personnes physiques
ou personnes morales.

1- Les personnes morales

 La Société Anonyme (S.A)

Elle peut être unipersonnelle ou pluripersonnelle. Le capital minimum est de dix millions de Francs
CFA divisé en actions. Les actionnaires sont solidairement liés pour les pertes de la société à
concurrence de leur contribution au capital.

Elle peut être administrée par un conseil d’administration soit par un administrateur général dont les
membres sont élus pour un mandat ne pouvant excéder six ans.

Dans la Société Anonyme Unipersonnelle, l’actionnaire unique prend les décisions relevant de la
compétence des assemblées générales.

 La Société à Responsabilité Limitée (SARL)

Comme la SA, la SARL peut être unipersonnelle ou pluripersonnelle. Pour la SARL le capital
minimum est fixé à un million de FCFA par l’Acte Uniforme.

Cependant, la Loi N°2016/014 du 14 décembre 2016 institue un nouveau minimum de capital pour la
SARL à 100 000 FCFA.

Elle est dirigée par un gérant nommé pour un mandat de 4 ans renouvelable et une assemblée Générale
d’associé.

 La Société en Commandite Simple

Dans la Société en Commandite Simple on distingue deux types d’associés : les commandités et les
commanditaires.

Les commanditaires fournissent l’essentiel des fonds et sont responsables des dettes sociales à
concurrence de leur participation et les commandités quant à eux, qui sont indéfiniment et
solidairement liés pour les dettes de la société et ont la charge de gérer la société. Les décisions
collectives sont prises à l’unanimité sauf disposition contraire des statuts.

24
PIGIER – CAMEROUN Master 1 (MAACO 1/MAAFIN 1)

En cas de décès d’un associé commandité, la société cesse d’exister s’il n’a pas d’héritier. Par ailleurs,
Si l’associé décédé était le seul associé commandité et ses héritiers tous mineurs, les associés
survivants disposent d’un délai d’un (1) an à compter du décès pour en nommer un nouveau, faute de
quoi la société sera dissoute de plein droit.

 La Société en Nom Collectif

La Société en Nom Collectif est principalement constituée par les commerçants.  Les associés sont
solidairement liés pour les dettes de la société. Les décisions collectives sont prises unanimement par
les associés.

La société prend fin en cas de décès d’un des associés sauf disposition contraire des statuts, de
liquidation judiciaire de faillite ou d’interdiction d’exercer une activité commerciale.

 La Société par Actions Simplifiée (SAS)

La SAS est une nouvelle forme de société introduite par la reforme de l’Acte Uniforme
OHADA relatif aux sociétés commerciales intervenue en 2010. Elle est caractérisée par la liberté
accordée aux associés relativement à l’organisation dans les statuts du capital social ainsi que les
règles d’organisation de la société à savoir la nomination ou la révocation des dirigeants, les modalités
d’adoption des décisions collectives.

La SAS peut être constitué d’un ou plusieurs associés personnes physiques ou morales.

2- Les personnes physiques

Lorsqu’une entreprise n’est pas une société elle n’est pas une personne morale mais une personne
physique. L’entrepreneur possède la personnalité juridique de l’entreprise. Autrement dit, il n’y a pas
de dissociation entre le patrimoine de la société et celui de l’associé et les deux sont engagés en cas de
perte ou de dette.

Annexe 2 : Tableau descriptif des formes juridiques et des contraintes

25
RÉGIME DES
RÉGIMES DES
RESPONSABILIT RÉGIMES DES
CESSIONS
FORMES ÉS DÉCISIONS INCONVÉNIENT
DE PARTS OU STATUTS DIRECTION AUTRES AVANTAGES
JURIDIQUES ENVERS LES COLLECTIVES S
ACTONS AUX
DETTES (MAJORITÉ)
TIERS
SOCIALES
SNC Solidaire Unanimité -Unanimité Notariés Un ou plusieurs -capital social fixé -Société idéale - gestion lourde à
obligatoire (principe) gérants associés ou par les statuts pour des proches cause de
toutefois les statuts -Majorité non et désignés par -Valeur nominale -Gérance l’unanimité
peuvent aménager statutaire les statuts des parts sociales organisée par les prégnante
un pour certaines A défaut de égales statuts - responsabilité
rachat par la société décisions désignation -Deux associés -Egalité entre les envers les dettes
(Art 274) (alternative) statutaire tous les minimum, associés sociales trop
associés sont majeurs ou risquée
réputés gérants mineurs - cessation en cas
émancipés de décès d’un
associé sauf
clause contraire
des statuts
SCS Hybride Unanimité de tous Fixé par les Notariés Gérance organisée -Capital social -Forme attractive -Inégalité entre
-Solidaire pour les associés statuts par les statuts. à fixé par les statuts pour les capitaux les associés
les associés (principes) Art 302 défaut, tous les - Deux associés via les associés
commandités Toutefois les statuts associés minimum dont au commanditaires
- limitée pour les peuvent prévoir : commandités sont moins un - aménagement
associés -Cession d’un réputés gérants commandité et un statutaire
commanditaire associé Les associés commanditaire important
(Art 293) commanditaire vers commanditaires -Valeur nominale
un tiers (unanimité sont exclus de la des parts sociales
des gérance (Art 298) égales
associés - survit au décès
commandités d’un associé (Art
+ majorité en 308)
nombre et en capital
des
associés
commanditaires)
- cession d’un
associé
commandité vers un
associé
commanditaire

26
RÉGIME DES
RÉGIMES DES
RESPONSABILIT RÉGIMES DES
CESSIONS
FORMES ÉS DÉCISIONS INCONVÉNIENT
DE PARTS OU STATUTS DIRECTION AUTRES AVANTAGES
JURIDIQUES ENVERS LES COLLECTIVES S
ACTONS AUX
DETTES (MAJORITÉ)
TIERS
SOCIALES
ou un tiers
(unanimité
des associés
commandités +
majorité en nombre
et en capital des
associés
commanditaires)
Art 295
SARL Limitée aux Fixée par les statuts -Au ¾ du capital Notariés Gérant associé ou -Existence d’une -Attractive pour -Aménagement
apports (Art 319) à défaut, social pour la (capital social non (personne variante les capitaux statutaire limité
au ¾ minimum des modification des supérieur ou physique) unipersonnelle - responsabilité - inéligible au
associés non cédants statuts égale à Commissaire aux - capital social souple marché boursier
- à l’unanimité 1.000.000 de comptes facultatif minimum égale à - non dissolution
pour : FCFA) (Art 376) 100.000 FCFA en cas de faillite
* hausse des -sous seing privé - associé, ou d’interdiction
engagements des (capital social personne (Art 384)
associés intérieur à physique ou
* transformation 1.000.000 de morale
en SNC ou SAS FCFA et SARL - valeur nominale
- plus de la unipersonnelle) des parts égales
moitié du capital d’un montant d’au
social moins 5.000
pour la FCFA
nomination - Survit au décès
du gérant d’un associé
- les statuts
fixent la
majorité
d’adoption
des autres
décisions
collectives
SA Limitée aux Cession libre sous A.G.O Notariés -Administrateur -Existence d’une Attractif pour les Gestion lourde et
apports réserve - simple majorité général pour une variante capitaux complexe
27
RÉGIME DES
RÉGIMES DES
RESPONSABILIT RÉGIMES DES
CESSIONS
FORMES ÉS DÉCISIONS INCONVÉNIENT
DE PARTS OU STATUTS DIRECTION AUTRES AVANTAGES
JURIDIQUES ENVERS LES COLLECTIVES S
ACTONS AUX
DETTES (MAJORITÉ)
TIERS
SOCIALES
d’acceptation (sont exclus les SA unipersonnelle Protection du
par la société (Art bulletins blancs) de maximum 3 (SAU) patrimoine des
763-1) A.G.E actionnaires -capital social actionnaires
- majorité des 2/3 - PCA ou PDG + minimum
des voix DG dans une SA 10.000.000 de
exprimées avec conseil FCFA
- unanimité en d’administration - Valeur nominale
cas de transfert Les dirigeants des actons fixée
du peuvent être des par les statuts
siège social vers personnes
un physiques ou
autre Etat morales,
actionnaire ou non
SAS Limitée aux -Fixé par les statuts l’adoption ou la Notariés Un Président Existence d’une -Grande souplesse de Inéligible au
apports de - les statuts peuvent modification des éventuellement variante gestion marché boursier
chaque associé prévoir un droit clauses accompagné d’un unipersonnelle - grande mage des
d’agrément et de statutaires ou plusieurs (SASU) statuts
préemption (Art relatives aux directeurs généraux Capital social fixé
853-18) actons (personnes par les statuts
- identité de physiques ou
régime aux AGO morales)
et AGE Commissaire aux
avec les SA comptes facultatif
relativement à (Art 853-13)
l’article 853 -1
- le reste des
décisions
collectives
est régi par les
statuts
ETS Responsabilité Cession libre Aucunes Aucun Exercée par le Grande souplesse -Peu attractif sur
individuelle du (décisions propriétaire, assisté sur le plan : le plan financier
propriétaire exclusivement éventuellement -management -Expose le
individuelles) d’un ou plusieurs - fiscal patrimoine
gérants - comptable propre du
28
RÉGIME DES
RÉGIMES DES
RESPONSABILIT RÉGIMES DES
CESSIONS
FORMES ÉS DÉCISIONS INCONVÉNIENT
DE PARTS OU STATUTS DIRECTION AUTRES AVANTAGES
JURIDIQUES ENVERS LES COLLECTIVES S
ACTONS AUX
DETTES (MAJORITÉ)
TIERS
SOCIALES
propriétaire
Coopérative Responsabilité -Fixé par les statuts (modification des Optionnel Président et comité par les statuts -Attractif sur le territorial limité
égale des (Art 50) statuts en AGE) (Notariés ou de gestion. -Agit dans tous les plan financier - procédure de
coopérateurs - S COOPS - Scoops/AGO sous seing privé) -CoopCa secteurs - Mutualise les constitution
sauf clause (majorité des majorité des + règlement Conseil d’activités ressources lourde
contraire des coopérateurs non coopérateurs intérieur d’administration + (culture, - transformation
statuts (Art 48) cédants) présents Président et Vice- économie, en toutes formes
- COOPCA -Scoops /AGO Président santé…) juridiques
agreement annuelle - ressort territorial - possibilité
de l’AG des (majorité donné d’immatriculation
coopérateurs des voix (département) secondaire sans
exprimées - Coopérateur création d’une
par les (personne personne
coopérateurs physique juridique nouvelle
représentant plus ou morale)
de la moitié du - valeur nominale
nombre de des parts sociales
coopérateurs de égale.
la Scoops)
-Scoops/AGE
(2/3 des voix
exprimées
par les
coopérateurs
représentant la
moitié du
nombre de
coopérateurs de
la Scoops sur
première
convocation et à
la majorité des
coopérateurs
présents sur
deuxième

29
RÉGIME DES
RÉGIMES DES
RESPONSABILIT RÉGIMES DES
CESSIONS
FORMES ÉS DÉCISIONS INCONVÉNIENT
DE PARTS OU STATUTS DIRECTION AUTRES AVANTAGES
JURIDIQUES ENVERS LES COLLECTIVES S
ACTONS AUX
DETTES (MAJORITÉ)
TIERS
SOCIALES
convocation)
-AGO – CoopCa
(majorité des
voix exprimées)
- AGE CoopCa
(majorité des
deux tiers des
voix exprimées)
GIE La responsabilité Tout membre peut Il est fixé par les Optionnel Elle peut être -Le GIE ne réalise La création ainsi Le GIE est
est de type se retirer du GIE à statuts. A défaut, (statuts notariés assurée par une ou pas de bénéfices que la gestion du énormément
solidaire dans condition de les décisions ou sous seing plusieurs personnes propres mais GIE sont souples basé sur la
les GIE entre les respecter collectives sont privé au choix physiques ou uniquement pour Le GIE est un outil confiance entre
membres. les stipulations du prises à des membres du morales ayant leurs membres favorable pour les membres du
contrat de l’unanimité GIE) qualité de gérant - le GIE est créé l’accroissement fait de la
groupement Toute par au moins deux des revenus de responsabilité
à cet effet. modification des personnes chaque membre financière de type
statuts doit se physiques ou Le contrat de solidaire qui la
faire suivant les morales groupement ou caractérise
modalités - le GIE peut être statuts du GIE est Les membres du
utilisées pour constitué sans extrêmement GIE répondent de
les statuts capital souple et permet ses dettes dans
précédents - les professions d’organiser quasi leur patrimoine
libérales sont totalement la vie du propre le cas
admises dans les GIE échéant
GIE
- le GIE peut faire
appel public à
l’épargne si l’un
de ses membres en
a
qualité (une SA
par exemple)
Le GIE peut être
transformé en
SNC

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RÉGIME DES
RÉGIMES DES
RESPONSABILIT RÉGIMES DES
CESSIONS
FORMES ÉS DÉCISIONS INCONVÉNIENT
DE PARTS OU STATUTS DIRECTION AUTRES AVANTAGES
JURIDIQUES ENVERS LES COLLECTIVES S
ACTONS AUX
DETTES (MAJORITÉ)
TIERS
SOCIALES
ou SARL et toute
société peut être
en GIE sans
besoin
de dissolution ou
de création d’une
personne juridique
nouvelle.
-le GIE est
immatriculé au
RCCM et possède
dès lors la
personnalité
juridique

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