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U.I.

R 2022/2023 Pr : ABDELKRIM KANDROUCH

INITIATION A LA COMPTABILITE
GENERALE

I- Définition de la comptabilité

La comptabilité est une technique d’enregistrement chronologique des opérations effectuées


par l’entreprise pendant une période déterminée. Cet enregistrement a pour fonction le résultat
et la situation de la période (l’exercice comptable= 12 mois)

La comptabilité (dans un sens plus large) est un système d'organisation de l'information


financière permettant de saisir, classer, enregistrer des données de base chiffrées et présenter
des états reflétant, à leur date d’arrêté, une image fidèle du patrimoine, de la situation
financière et du résultat d'une entité (entreprise, administration, association.).

Cette définition appelle plusieurs questions :


• de quelles données de base chiffrées s'agit-il ?
• en quoi consiste le traitement (saisie, classement, enregistrement) de ces données
• de quels états s'agit-il
• dans quel but(s), pour quel(s) objectif (s)

1°) Les données de base chiffrées traitées en comptabilité

Les données de bases traitées en comptabilité ont pour origine un flux économique. Les flux
économiques naissent des échanges entre l’entreprise et son environnement

On distingue les flux réels (entrées et sorties de biens et services) et les flux monétaires
(entrées et sorties d’argent)

2°) Les traitements comptables


Les pièces justificatives sont classées par catégories d'opérations (achats, ventes,
règlements), puis saisies et enregistrées, grâce à des moyens informatiques, dans des
registres comptables. Ce travail est effectué le Jour le plus souvent (technique
d’enregistrement chronologique des flux)
Ces traitements permettent de :
• conserver la mémoire des opérations qui rythment la vie de l'entreprise
• connaître à tout moment la position de trésorerie
• produire de façon intermittente (au moins une fois par an) des états appelés documents
de synthèse ; compte de résultat, bilan, et annexes.

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3°) Les documents de synthèse

Les documents de synthèse sont également appelés comptes annuels :

Documents de synthèse
(Comptes annuels)

Bilan Compte de résultat Annexe

• Le bilan est une photographie du patrimoine de l'entreprise à un moment donné (à la


clôture de l'exercice en général). Il permet de suivre l’évolution de sa situation patrimoniale
(l’évolution de ses avoirs et de ses engagements), mais aussi de sa situation économique et
financière.

• Le compte de résultat regroupe toutes les opérations à l'origine de l'activité de


l'entreprise pour la d urée d’ un exer cice co mptab le. Ces opérations sont appelées
charges et produits.

• L'annexe regroupe un ensemble d'informations qui complètent et précisent les


renseignements donnés par le bilan et le compte de résultat.

II- Les objectifs de la comptabilité :

La comptabilité répond aujourd'hui à six finalités principales :


1°) Mesurer la richesse créée par l'entreprise et contrôler son partage

La comptabilité sert d'instrument de mesure de la richesse créée par l'entreprise et du contrôle


des son partage mais aussi d'instrument de calcul et de contrôle de différents droits
pécuniaires :
• droit des associés ou actionnaires à percevoir des dividendes ;
• droit de l'état et autres collectivités à percevoir des impôts
• droit des salariés à percevoir un salaire :
• droit des organismes sociaux à percevoir des cotisations,
• droit des salariés à percevoir une participa tion au bé néfice
2°) Fournir un moyen de preuve dans la vie des affaires

En tant que mémoire écrite des transactions réalisées par l'entreprise, il est naturel que la
comptabilité puisse être utilisée comme moyen de preuve dans la vie des affaires.

L'obligation de tenir des livres de comptes, selon des règles formelles dont le respect
conférait à la comptabilité une valeur probante.

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3°) Fournir un outil d'aide à la décision

Les renseignements fournis par la comptabilité permettent de réduire l'incertitude des


décideurs, dirigeants de l'entreprise ou partenaires.

Les données de la comptabilité de gestion aident les dirigeants à prendre des décisions
relatives au pilotage et à la gestion des activités.

Les données de la comptabilité financière aident les dirigeants à prendre des décisions de
gestion courante (décisions quotidiennes relatives à la gestion des clients et des fournisseurs
par exemple) mais aussi des décisions qui engagent l'entreprise à moyen et long terme
(décisions d'investissement et de financement).

4°) Fournir une base pour le diagnostic économique et financier

La comptabilité permet de faciliter la prise de décision mais aussi de mesurer et d'analyser à


posteriori le résultat de ces décisions. Les états financiers permettent d'estimer la performance
mais aussi le risque économique.

Les associés sont bien évidemment les premiers intéressés par les comptes annuels qui
doivent être soumis chaque année à leur approbation en assemblée générale.

La plupart des sociétés doivent déposer leurs comptes annuels aux greffes du tribunal de
commerce afin de permettre leur libre consultation par les tiers (personnel, concurrence,
investisseurs,) qui peuvent alors évaluer la santé financière, la solvabilité et la performance
économique de l'entreprise.

5°) Fournir une base pour la synthèse et la prévision macro économique.

Les états financiers contenus dans les déclarations fiscales des entreprises sont utilisés
par les pouvoirs publics pour réaliser des synthèses et des prévisions macro-
économiques.

6°) Fournir un instrument de régulation sociale

La comptabilité remplit implicitement une fonction de régulation sociale car les acteurs
économiques croient fortement en la capacité des chiffres à représenter le réel. Dans les
sociétés modernes, la comptabilité apporte la confiance nécessaire à toute relation
d'échange économique ; c'est donc pour cette raison qu'elle est normalisée, réglementée et
contrôlée.

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PRINCIPES COMPTABLES FONDAMENTAUX

Aspects généraux :

1. Les entreprises doivent établir à la fin de chaque exercice comptable les états de
synthèse aptes à obtenir une image fidèle de leur patrimoine, de leur situation financière et de
leurs résultats.
2. La représentation d’une image fidèle repose nécessairement sur un certain nombre de
conventions de base –constitutives d’un langage commun – appelées principes comptables
fondamentaux.
3. Lorsque les opérations, événements et situations sont traduits en comptabilité dans le
respect des principes comptables fondamentaux et des prescriptions du code général de la
normalisation comptable, les états de synthèse sont présumés donner une image fidèle du
patrimoine, de la situation financière et des résultats de l’entreprise.
4. Dans le cas où l’application de ces principes et de ces prescriptions ne suffit pas à
obtenir des états de synthèse une image fidèle, l’entreprise doit obligatoirement fournir dans
l’état des informations complémentaires (ETIC), toutes indications permettant d’atteindre
l’objectif de l’image fidèle.
5. Dans le cas exceptionnel où l’application stricte d’un principe ou d’une prescription se
révèle contraire à l’objectif de l’image fidèle, l’entreprise doit obligatoirement y déroger.
6. Les principes comptables fondamentaux retenus sont au nombre de sept :
. Le principe de la continuité d’exploitation.
. Le principe de la permanence des méthodes.
. Le principe de coût historique.
. Le principe de spécialisation des exercices
. Le principe de la prudence.
. Le principe de clarté.
. Le principe d’importance significative.
L’image fidèle n’est pas un principe comptable fondamental supplémentaire, c’est un
objectif qui est assigné à la comptabilité normalisée.
L’originalité de ce concept tient notamment au fait qu’il ne soit pas défini.

Démarche méthodologique

Les états de synthèse peuvent être classés dans les trois cas de figure suivants. En
passant du plus simple au plus complexe, l’entreprise peut se situer dans l’un des trois stades
suivants :
Premier stade : il s’agit du cas le plus simple. L’entreprise commence par appliquer
strictement les principes comptables fondamentaux. A la suite de cette application "à la lettre"
l’entreprise en arrêtant ses états de synthèse peut se trouver dans l’une des deux situations
suivantes :
.Ou bien elle estime que ses états de synthèse donnent une image fidèle du patrimoine,
de la situation financière et des résultats ; auquel cas elle arrête définitivement lesdits états.
. Ou bien, elle estime que ses états de synthèse ne donnent pas l’image fidèle précitée :
auquel cas elle doit passer au deuxième stade.

Deuxième stade : il s’agit du cas le plus fréquent. L’entreprise qui n’a pas atteint l’image
fidèle dans le premier stade doit donner une information complémentaire en annexe à ses états
de synthèse. L’entreprise peut là aussi se trouver dans l’une des deux situations suivantes :

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.Ou bien ses états de synthèse complétés par l’information en annexe donnent une
image fidèle du patrimoine, de la situation financière et des résultats ; auquel cas elle peut
définitivement arrêter ses états ;
.Ou bien ses états de synthèse même complétés par l’information complémentaire ne
donnent pas l’image fidèle recherchée ; auquel cas elle doit passer au troisième stade.

Troisième stade : il s’agit d’un cas qui doit rester exceptionnel et extrêmement rare.
L’entreprise qui n’atteint pas l’image fidèle au bout du 2ème stade doit déroger aux sept
principes comptables fondamentaux. Cette dérogation doit être expressément mentionnée et
dûment motivée avec l’indication de son influence sur le patrimoine, la situation financière et
les résultats de l’entreprise.

LE PRINCIPE DE CONTINUITE D’EXPLOITATION :

1. Selon le principe de continuité d’exploitation, l’entreprise doit établir ses états de


synthèse dans la perspective d’une poursuite normale de ses activités.
Par conséquent, en l’absence d’indication contraire, elle est censée établir ses états de
synthèse sans l’intention ni l’obligation de se mettre en liquidation ou de réduire sensiblement
l’étendue de ses activités.
2. Ce principe conditionne l’application des autres principes, méthodes et règles
comptables tels que ceux-ci doivent être respectés par l’entreprise, en particulier ceux relatifs
à la permanence des méthodes et aux règles d’évaluation et de présentation des états de
synthèse.
3. Dans le cas ou les conditions d’une cessation d’activité totale ou partielle sont
réunies, l’hypothèse de continuité d’exploitation doit être abandonnée au profit de l’hypothèse
de liquidation ou de cession.
En conséquent, les principes de permanence de méthode, du coût historique et de
spécialisation des exercices sont remis en cause.
Seules des valeurs de liquidation ou de cession doivent alors être retenues et la
présentation des états de synthèse doit elle-même être faite en fonction de cette hypothèse.
4. Selon ce même principe, l’entreprise, corrige sa valeur de liquidation ou de cession
tout élément isolé d’actif dont l’utilisation doit être définitivement abandonnée.
Selon ce principe, l’entreprise est présumée établir ses états de synthèses dans la
perspective d’une poursuite normale de ses activités, A contrario, dans les cas où les
conditions d’une cessation d’activités, totale ou partielle sont réunies, l’hypothèse de
continuité d’exploitation doit être abandonnée au profit de l’hypothèse de liquidation ou de
cession.
Ce principe est très important car il conditionne l’application des autres principes
fondamentaux, ainsi, en cas de non- continuité d’exploitation, l’entreprise est amenée à
remettre en cause les principes de permanence des méthodes, de coût historique et de
spécialisation des exercices.
Il y a lieu également de préciser que ce principe s’applique même s’il s’agit de non-
continuité partielle d’activité (exemple : abandon d’une branche d’activité)
Il en résulte que l’entreprise doit corriger à sa valeur de liquidation ou de cession tout
élément isolé d’actif dont l’utilisation doit être définitivement arrêtée.
Exemple de non continuité partielle d’activité :
Une cimenterie a construit un four supplémentaire d’une capacité de 500.000 tonnes
par an dans la perspective d’un doublement de sa capacité de production. Une fois la
construction achevée, le marché de ciment de l’entreprise s’est effondré du fait de démarrage

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de cimenteries concurrentes et de la stagnation du marché national du ciment. Aucune
perspective d’utilisation de ce four n’est envisageable même à long terme.
Dans le cas d’espèce, le four ne doit pas être amorti sur sa durée probable d’utilisation
(ou de vie) mais il doit être évalué à sa valeur actuelle (valeur de cession ou de liquidation)

LE PRINCIPE DE PERMANENCE DES METHODES :

1. En vertu du principe de permanence des méthodes, l’entreprise établit ses états de


synthèse en appliquant les mêmes règles d’évaluation et de présentation d’un exercice à
l’autre.
2. L’entreprise ne peut introduire de changement dans ses méthodes et règles
d’évaluation et de présentation que dans des cas exceptionnels.
Dans ces circonstances, les modifications intervenues dans les méthodes et règles
habituelles sont précisées et justifiées, dans l’état des informations complémentaires, avec
indication de leur influence sur le patrimoine, la situation financière et les résultats.
En vertu de ce principe, l’entreprise est censée établir ses états de synthèse en
appliquant les mêmes méthodes d’évaluation et les mêmes règles de présentation d’un
exercice à l’autre.
Ce principe, est important pour la comptabilité des informations comptables dans le
temps et dans l’espace.

LE PRINCIPE DU COUT HISTORIQUE :

1. En vertu du principe du coût historique, la valeur d’entrer d’un élément inscrit en


comptabilité pour son montant exprimé en unités monétaires courantes à la date d’entrée reste
intangible quelle que soit l’évolution ultérieure du pouvoir d’achat de la monnaie ou de valeur
actuelle de l’élément. Sous réserve de l’application du principe de prudence.
2. Par dérogation à ce principe, l’entreprise peut décider de procéder à la réévaluation
de l’ensemble de ses immobilisations corporelles et financières, conformément aux
prescriptions du CGNC.
A cet égard. La réévaluation de l’ensemble d’immobilisations corporelles et
financières apparaît comme une dérogation à ce principe.
Exemple :
Un terrain acheté à 100.000 DH en 1960 reste inscrit à la même valeur d’entrée dans le
bilan au 31/12/2000.
On pourrait s’étonner, en une période qui connaît d’inévitables tensions inflationnistes,
que les évaluations soient fondées sur le coût historique. L’explication est que ce principe
reste la référence internationalement admise ; son application comporte plusieurs avantages :
.elle évite d’amplifier les tensions inflationnistes ;
.elle procure une grande fiabilité à la comptabilité normalisée ;
.elle comporte de plus grandes possibilités de contrôle ;
.elle simplifie la tâche des praticiens ;

LE PRINCIPE DE SPECIALISATION DES EXERCICES :

1. En raison du découpage de la vie de l’entreprise en exercices comptables, les


charges et les produits doivent être en vertu du principe de spécialisation des exercices,
rattachés à l’exercice qui les concerne effectivement et à celui-là seulement.

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2. Les produits sont comptabilisés au fur et à mesure qu’ils sont acquis et les charges
au fur et à mesure qu’elles sont engagées, sans tenir compte des dates de leur encaissement et
de leur paiement.
3. Toute charge ou tout produit rattachable à l’exercice mais connu postérieurement à
la date de clôture et avant celle d’établissement des états de synthèse, doit être comptabilisé
parmi les charges et les produits de l’exercice considéré ;
4. Toute charge ou tout produit connu au cours d’un exercice mais se rattachant à un
exercice antérieur ; doit être inscrit parmi les charges et les produits de l’exercice en cours ;
5. Toute charge ou tout produit comptabilisé au cours de l’exercice et se rattachant aux
exercices ultérieurs, doit être soustrait des éléments constitutifs du résultat de l’exercice en
cours et inscrit dans un compte de régularisation.
En vertu de ce principe, les charges et les produits doivent être rattachés à l’exercice
qui les concerne effectivement et à celui-là seulement sans qu’il soit tenu compte de leur date
de paiement ou d’encaissement. Ce principe découle du découpage de la vie de l’entreprise en
exercices comptables.
Le principe du rattachement est à appliquer même si ces charges ou produits ont été
connus après la date de clôture et avant la date d’établissement des états de synthèse.
En vertu de la règle d’intangibilité du bilan, un produit (ou une charge) se rattachant à
un exercice antérieur mais connu après la date d’établissement des états de synthèse de cet
exercice antérieur, doit être rattaché à l’exercice au cours duquel il a été connu.
Exemple :
Une entreprise arrête son bilan au 31 décembre 1999. Elle établit ses états de synthèse
le 31 janvier 2000 (1mois après la date de clôture).
1er cas : un incendie est survenu à une de ses usines à l’étranger le 30 décembre 1999.
L’événement a été connu avant le 31 janvier 2000
Dans ce cas, l’incendie doit être comptabilisé au titre de l’exercice clos le 31/12/99.
2ème cas : l’incendie s’est déclaré le 30 décembre 1999, mais n’a été connu par
l’entreprise que le 5 février 2000, c'est-à-dire après la date d’établissement des comptes.
Dans ce cas, l’entreprise ne peut, par ignorance de l’événement, le rattaché à l’exercice
clos le 31 décembre 1999. Elle doit le comptabiliser au cours de l’exercice suivant (2000).
3ème cas : l’incendie est survenu le 2 janvier 2000. Dans ce cas, il doit être rattaché à
l’exercice 2000 même s’il a été connu avant le 31 janvier 2000.

LE PRINCIPE DE PRUDENCE :

1. En vertu du principe de prudence, les incertitudes présentées susceptibles


d’entraîner un accroissement des charges ou une diminution des produits de l’exercice doivent
être prises en considération dans le calcul du résultat de cet exercice.
Ce principe évite de transférer sur des exercices ultérieurs ces charges ou ces
minorations de produits, qui doivent grever le résultat de l’exercice présent.

2. En application de ce principe, les produits ne sont pris en compte que s’ils sont
certains et définitivement acquis à l’entreprise ; en revanche, les charges sont à prendre en
compte dès lors qu’elles sont probables.

3. Seuls les bénéfices réalisés à la date de clôture d’un exercice peuvent affecter les
résultats ; par exception est considéré comme réalisé le bénéfice partiel sur une opération non
achevée à la date de clôture répondant aux conditions fixées par le CGNC.

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4. La plus-value constatée entre la valeur actuelle d’un élément d’actif et sa valeur
d’entrée n’est pas comptabilisée.
La moins-value doit toujours être inscrite en charges, même si elle apparaît comme
temporaire à la date d’établissement des états de synthèse.

5. Tous les risques et les charges nés en cours de l’exercice ou au cours d’un exercice
antérieur doivent être inscrits dans les charges de l’exercice même s’ils ne sont connus
qu’entre la date de clôture de l’exercice et la date d’établissement des états de synthèse.

En vertu de ce principe, largement connu :


. Les produits ne sont pris en compte que s’ils sont définitivement acquis à l’entreprise ;
. Les charges sont comptabilisées dés lors qu’elles sont probables.
Exemple :
Une entreprise a acquis un terrain en 1960 à 100.000 DH. Elle arrête son bilan au 31/12/2000.
1er cas : la valeur actuelle du terrain au 31/12/00 est de 2.000.000 DH.
Dans ce cas, la valeur d’entrée est maintenue à 100.000 DH. Aucun produit ne doit être
comptabilisé car la plus- valeur sur le terrain a un caractère latent (non réalisée).
2ème cas : la valeur actuelle du terrain au 31/12/00 est de 35.000 DH.
Dans ce cas, l’entreprise doit constater une dépréciation, sous forme de charge, de 65.000 DH
même si cette dépréciation n’est pas définitivement subie par l’entreprise (possibilité de
hausse ultérieure de la valeur actuelle du terrain).

LE PRINCIPE DE CLARTE :

1. Selon le principe de clarté :


. Les opérations et informations doivent être inscrites dans les comptes sous la rubrique
adéquate, avec la bonne dénomination et sans compensation entre elles ;
. Les éléments d’actif et de passif doivent être évalués séparément ;
. Les éléments des états de synthèse doivent être inscrits dans les postes adéquats sans aucune
compensation entre ces postes ;

2. En application de ce principe, l’entreprise doit organiser sa comptabilité, enregistrer


ses opérations, préparer et présenter ses états de synthèse conformément aux prescriptions du
CGNC.

3. Les méthodes utilisées doivent être clairement indiquées notamment dans les cas où
elles relèvent d’options autorisées par le CGNC ou dans ceux où elles constituent des
dérogations à caractère exceptionnel.

4. A titre exceptionnel, des opérations de même nature réalisées en un même lieu, le


même jour, peuvent être regroupées en vue de leur enregistrement selon les modalités prévues
par le CGNC.

5. Par dérogation aux dispositions du paragraphe 1 ;des postes relevant d’une même
rubrique d’un état de synthèse peuvent exceptionnellement être regroupés si leur montant
respectif n’est pas significatif au regard de l’objectif d’image fidèle.
Selon ce principe, les opérations et les informations doivent être inscrites dans les comptes
sous la bonne rubrique, avec la bonne dénomination et sans compensation entre elles.
Il en résulte que les éléments d’actif et les éléments de passif doivent être évalués
séparément ; il en est de même pour les comptes de produits et les comptes de charges.

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Exemple de cas de non-compensation :
. Etats, TVA récupérable et Etat. TVA facturée.
. Gains de change et perte de change
. Valeur d’entrée et amortissement (ou provision).

LE PRINCIPE D’IMPORTANCE SIGNIFICATIVE :

1. Selon le principe d’importance significative, les états de synthèse doivent révéler


tous les éléments dont l’importance peut affecter les évaluations et les décisions.
Est significative toute information susceptible d’influencer l’opinion que les lecteurs
des états de synthèse peuvent avoir sur le patrimoine, la situation financière et les résultats.
2. Ce Principe trouve essentiellement son application en matière d’évaluation et en
matière de présentation des états de synthèse.
Il ne va pas à l’encontre des règles prescrites par le CGNC concernant l’exhaustivité
de la comptabilité, la précision des enregistrements et des équilibres comptables exprimés en
unités monétaires courante.
3. Dans les évaluations nécessitant des estimations, les méthodes par approximation ne
sont admises que si leurs incidences par rapport à des méthodes plus élaborées n’atteignent
pas des montants significatifs au regard de l’objectif de l’image fidèle.
4. Dans la présentation de l’ETIC, le principe d’importance significative a pour
conséquence l’obligation de ne faire apparaître que les informations d’importance
significative.
Il s’agit d’un principe nouveau emprunté à l’école anglo-saxonne. C’est un principe
qui situe le périmètre de la « bonne » information comptable. Ce périmètre est délimité par le
haut et par le bas.
Par le haut : les états de synthèse doivent révéler tous les éléments dont l’importance
peut affecter les évaluations et les décisions ;
Par le bas : les états de synthèse ne doivent faire apparaître que les informations
d’importance significative.
Est significatif, toute information susceptible d’influencer l’opinion que les lecteurs
des états de synthèse peuvent avoir sur le patrimoine, la situation financière et les résultats de
l’entreprise.
C’est un principe qui a pour effet de responsabiliser le chef d’entreprise puisqu’il fait
appel à son jugement et à son appréciation.
Ayant laissé des zones de liberté et d’adaptation pour couvrir les besoins de
l’ensemble des agents économiques, le PCM incite le chef de l’entreprise à donner la bonne
information quantitativement et qualitativement.
Exemple :

L’ordre des experts comptables et des comptables agréés (français) donne à titre
indicatif les seuils de significations suivantes :
. Tout redressement qui, seul ou ajouté à d’autres, modifie le résultat précédemment
pris en considération de plus de 10% ;
. Tout reclassement qui, seul ou ajouté à d’autres, modifie le montant du poste
concerné de plus de 10% ;
. Il est à préciser que ce principe ne va pas à l’encontre des règles relatives à
l’exhaustivité de la comptabilité, la précision des enregistrements et des équilibres comptables
exprimés en dirhams et centimes.

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LES FONDEMENTS DE LA
COMPTABILITE GENERALE

CH.I : Les opérations de l’entreprise : Les flux économiques


et les faits comptables

INTRODUCTION : Les opérations de l’entreprise

L’entreprise est un agent économique, sa fonction consiste à produire des biens et des
services pour le marché. Cette activité se traduit par de multiples opérations qui sont soit
d’ordre externe qui mettent en relation l’entreprise avec d’autres agents, soit d’ordre interne
c’est à dire des opérations constatées dans le cadre de l’entreprise elle-même.

Exemple : Une entreprise achète une machine à une autre, il s’agit d’une opération
externe.

-Une entreprise livre des matières premières de son magasin à son atelier de
production ; il s’agit d’une opération interne.

Le rôle de la comptabilité est de suivre et d’enregistrer les opérations effectuées par


une entreprise. Les opérations sont des faits qui constituent les données de base de la
comptabilité.

Ce sont donc ses faits comptables que la C.G. doit décrire de manière claire et
complète.

Les opérations effectuées par une entreprise se décomposent en flux.

I- DEFINITION DES FLUX ECONIMIQUES


A- Notion de flux

Les opérations aux quelles donnent lieux les activités de l’entreprise peuvent être
analysées en terme de flux économiques.

On appelle flux économique, un mouvement de valeur homogène, de même nature, il


peut s’agir soit :

- mouvements de biens réels ou matériels (marchandises, machines, outillages)


- mouvements de prestations de service (transport, réparation…)
- des flux entre deux agents économiques : flux externes
- des flux observés au sein de l’entreprise elle-même : Flux internes qui concernent
un seul agent.

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B-Interprétation des flux économiques

La plupart des opérations effectuées par une entreprise avec les autres agents
économiques ont un caractère bilatéral c.à.d. qu’elles font intervenir l’entreprise et un
autre agent économique.
Ex : une entreprise achète des marchandises pour 10 000DH payées par chèque
bancaire.
Cette opération se décompose en 2 flux :

Marchandises 10000 DH
E R
E Chèque 10000 DH F
R E

E : emploi
R : ressource

On observe que chaque opération a une origine et une destination. Économiquement


l’interprétation est suivante :
-les 10 000 DH constituent pour l’entreprise E, le moyen d’acheter les marchandises.
On dit que c’est une Ressource fournie par l’entreprise E pour obtenir les marchandises qui
constituent l’emploi.
-chez le fournisseur F les marchandises constituent la ressource fournie pour obtenir le
chèque de 10 000 DH qui constitue l’emploi.
Remarque : il faut que E=R pour chaque opération

En résumé : on appelle ressource une valeur fournie pour obtenir un emploi.


En appliquant cette définition au schéma, on observe que l’origine du flux implique
une ressource, et que la destination du flux implique un emploi.

II- LES DIFFERENTS TYPE DE FLUX :

Les flux externes peuvent-être distingués suivant leur objet. On distingue ainsi, des
flux réels, des flux quasi-réels, et des flux financiers.

A-Flux réels et quasi-réels :

*Les flux réels constatent des mouvements de biens ou de services. Pour le vendeur
ces flux impliquent une ressource, pour l’acheteur ils impliquent un emploi.
Ex : Flux réels
L’entreprise A fait transporter ses marchandises par l’entreprise B pour 2000
DH.
Prestation service 2000 Dh
E ( F.R ) R
A B
R E
Paiement 2000Dh

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Il s’agit d’une prestation de service qui vaut 2000 Dh et d’un flux monétaire de 2000 Dh.
*Les flux quasi-réels constatent des mouvements de prestation de service fournis par
des agents économiques autres que les entreprises industrielles ou commerciales.
Ex : Flux quasi-réels

Travail 1000 Dh
R E
E P
E R
Salaire 1000 Dh
(Chèque)

B- Flux monétaires ou financiers :

Ce sont des flux qui constatent des mouvements de paiement en argent liquide ou en
d’autres moyens de paiement (chèque, traite…)

Parmi les opérations qu’effectue une entreprise, il existe des opérations réglées au
comptant (paiement immédiat) et des opérations à crédit (paiement différé dans le temps).

Exemple d’opération à crédit : l’entreprise A vend des marchandises à crédit à son


client C, valeur des marchandises 5000 Dh.
L’opération en flux se présente comme suit :

Marchandises 5000 Dh
R ( F.R ) E
A C
E ( F .F ) R
Créance(dette) 5000 Dh

On dit que A détient une créance sur son client C, et C a une dette envers A.
A c’est le créancier (créditeur), C c’est le débiteur.

Application :
Présenter les opérations suivantes en termes de flux :
1- L’entreprise E acquiert une machine à crédit auprès du vendeur V pour une valeur
de 20 000 Dh.
2- E achète des matières premières au comptant contre espèces à son fournisseur F
pour 15 000 Dh.
3- E fait réparer un véhicule chez le garagiste G payé au comptant par chèque
bancaire.
4- E paye au comptant à l’Etat une taxe de 1 600 Dh.

E Machine 20 000 Dh (FR) R

E V

R Créance-dette 20 000 Dh (FF) E

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E Matières premières 15 000 Dh R
(FR)
E F

R Caisse 15 000 Dh E
(FF)

E Service (réparation) 2 500 Dh R


(FR)
E G

R Chèque 2 500 Dh (FF) E

E Service 16 000Dh R
(F. quasi-réel)
E Etat
Chèque 16 000 Dh (FF)
R E

Récapitulatif :

1- L’activité économique d’une entreprise donne naissance à des opérations qui se


traduisent en flux. Ces flux peuvent être internes ou externes à l’entreprise, et ils
peuvent être suivant leur objet ; réels, quasi-réels ou financiers.
2- Les opérations externes donnent naissance à des flux de sens contraire et de même
valeur. Par contre les opérations internes donnent naissance à un seul flux.
3- L’origine du flux constitue une ressource, la destination constitue un emploi.
L’égalité des valeurs des flux entraîne automatiquement égalité des emplois et
ressources.
Emplois = Ressources
L’égalité E=R doit être vérifiée pour chaque opération.

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CH II- L’enregistrement comptable des flux :
Le principe de la partie double

L’origine du flux constitue une ressource, la destination constitue un emploi,


l’égalité des valeurs des flux entraîne automatiquement égalité des emplois et
ressources.

Pour suivre, les mouvements qui résultent pour chaque catégorie de ressources
et d’emplois de manière homogène le compte a été créé

I- Le compte

A- Définition

Le compte est un tableau divisé en 2 parties, déstiné à l’enregistrement des flux


homogènes et permet donc de suivre et de déterminer les variations d’une catégorie
homogène de flux.

Par exemple les mouvements qui concernent les créances sur les clients sont
enregistrés dans un compte appelé « Clients ».
Les mouvements des dettes d’une entreprise envers ses fournisseurs sont
enregistrés dans un compte appelé « Fournisseurs ».

Par convention, les mouvements emplois sont enregistrés du côté gauche qui
porte le nom DEBIT et les mouvements ressources sont enregistrés du côté droit qui
porte le nom CREDIT.

L’utilisation des comptes fait appel à la terminologie suivante :


- Ouvrir un compte, c’est enregistrer la première opération au niveau de ce compte.
- Débiter un compte c’est inscrire une opération au débit de ce compte c’est à dire
du côté gauche.
- Créditer un compte c’est inscrire une opération au crédit de ce compte c’est à dire
du côté droit.

B- Présentation du compte :

Il existe plusieurs façons de présenter un compte, mais quelle que soit la


présentation, le compte doit donner les renseignements suivants pour chaque
opération :
o date de l’opération,
o libellé de l’opération,
o montant porté au débit ou au crédit.

14
Les présentations les plus fréquentes sont les suivantes :

Tracé classique

NOM DU COMPTE
DEBIT CREDIT

Dates Libellés Sommes Dates Libellés Sommes

Tracé à colonnes mariées :

NOM DU COMPTE
Dates Libellés Sommes
Débit Crédit

Tracé Schématique : par souci de simplification pédagogique, les


comptes sont représentés sous la forme schématique d’un T.

D Nom du compte C

II - le principe de la partie double : le fonctionnement


des comptes

Afin de rendre facile la pratique de l’enregistrement comptable, il faut :


- Analyser les pièces comptables (documents)
- Définir les flux pour établir le schéma de l’opération étudiée : les flux qui
représentent un emploi sont inscrits au débit du compte correspondant, les flux qui
représentent une ressource sont portés au crédit du compte correspondant.

Ex 1 : L’entreprise achète des marchandises auprès d’un fournisseur pour une valeur
de 15 000 DH ;
Marchandises 15 000 (FR)
E
E Dette 15 000 (FF) F
R

E =R 15 000 DH

15
D Achats de marchandises C
15 000
D Fournisseurs C
15 000

Débit = crédit =15 000

Ex 2 : L’entreprise vend à crédit des marchandises pour 25 000 DH.

Marchandises 25 000 Dh (FR)


R

E F

E
Créance 25 000Dh (FF)
E = R = 25 000

D Ventes de marchandises C
D Clients C
25 000 25 000

D = C = 25 000
Ex 3 : L’entreprise achète un matériel informatique pour 50 000DH, la moitié est
payée en espèces et l’autre payé par chèque bancaire.

E Matériel informatique
50000 DH (FR)
E Espèces 25000DH
R (FF) F

R Chèque 25000 DH
(FF)

E = R => 50 000 = 25 000 + 25 000


D Mat. informatique C D Caisse C
50 000 25 000

D Banque C
25 000
D = C = 50 000
On remarque qu’à chaque enregistrement (opération) on a D=C, cette égalité
découle de l’égalité E=R.
Cette égalité que nous rencontrons à chaque opération peut être étendue à
l’ensemble des opérations d’une entreprise au cours d’une période.

E=R et comme D=C <=>ΣE = ΣR et ΣD = ΣC

16
Ce principe qui implique que pour l’enregistrement de chaque opération, les
sommes débitées et les sommes créditées doivent être égales, s’appelle le principe de
la partie double qui est un principe fondamental en comptabilité.

III - Les soldes des comptes

Durant une période, un compte est susceptible de recevoir plusieurs flux au


débit et au crédit.
Pour connaître la situation du compte à un moment donné, on confronte les
sommes au débit et les sommes au crédit, la différence est ce qu’on appelle le solde.
3 cas sont possibles :
Σ D = Σ C => Solde nul
Σ D >Σ C =>Solde débiteur
Σ D <Σ C => Solde créditeur
Solde débiteur : c’est un solde qui traduit un emploi net. Il y a 2 types
d’emploi pour un solde débiteur :
-les emplois définitifs : ce sont des emplois consommés et qui ne peuvent
constituer, en principe, par la suite une ressource.
Ex : la consommation d’énergie, le paiement des impôts et taxes,…
Les emplois définitifs représentent pour l’entreprise une charge, c’est à dire
une dépense irrécupérable (ou une perte).
-les emplois intermédiaires : ce sont des emplois qui subsistent parmi les biens
de l’entreprise et qui peuvent, en principe, constituer une ressource par la suite.
Ex : la caisse de l’entreprise, les avoirs en banque, les créances sur les clients, ..
D Impôts et taxes C D Banques C

SD…….. SD……
= = = =

Solde créditeur : traduit une ressource nette. Il existe deux types ressources :
-les ressources internes : ce sont des ressources produites par l’activité de
l’entreprise.
Ex : les ventes procurent à l’entreprise des ressources internes (produits)
-les ressources externes : se sont les moyens financiers mis à la disposition de
l’entreprise par des tiers.
Ex : les dettes de l’entreprise envers ses fournisseurs.
D Ventes de marchandises C D Fournisseurs C

SC…. SC…
Ressource interne Ressource externe

17
CH III- LA NOTION DE BILAN

I- Définition du bilan :

Le bilan est un état de synthèse divisé en deux parties qui traduit en


termes comptables, à une date donnée, la décomposition du patrimoine de l’entreprise
en emplois et ressources. Le bilan et aussi la situation financière et économique de
l’entreprise.

Les ressources d’une entreprise décrivent l’origine et la propriété des


fonds dont elle dispose (origine des financements). Par convention elles s’inscrivent
dans la partie droite du bilan appelée « Passif »

Les emplois de l’entreprise correspondent à l’utilisation économique


des fonds qui ont été mis à sa disposition. Conventionnellement ils sont repris dans la
partie gauche du bilan appelée « Actif »

BILAN

ACTIF PASSIF
Emplois : de fonds Ressources :
Utilisation des fonds (biens, créances et Origines des fonds
Disponibilités) (Origines des financements ; capitaux
propres et dettes)

Le passif et l’actif d’un bilan décrivent, à la date d’établissement de ce bilan,


la situation de l’entreprise vue sous le double optique :
-Des ressources (Passif)
-Des emplois (Actif)
Puisque ressources et emplois sont les deux aspects d’une même réalité
économique, Actif et Passif représentent des totaux égaux.
On vérifie, ainsi, le théorème de la partie double : tout emploi est financé par
une ressource, et toute ressource finance un emploi. Autrement dit, le total des
ressources et le total des emplois sont toujours égaux.

Le bilan est donc un document obligatoirement équilibré, c’est le principe de


l’équilibre du bilan.

Emplois = Ressources
Total des emplois = Total des ressources
Actif = Passif

18
II-Présentation et structure du bilan

A- La présentation du bilan

Le bilan est donc un état reprenant tout ce que possède une entreprise à un
moment donné, et déterminant les financements utilisés.

1- L’analyse du passif : les ressources :

Le passif énumère la date de l’établissement du bilan, les différentes sources de


financement qu’utilise l’entreprise.
Ces ressources ont une triple origine :
-certaines sont fournies par l’exploitant ou par les associés à l’entreprise et y
sont maintenues d’une manière durable : elles constituent le capital,
-d’autres sont fournies par des tiers (banques, fournisseurs, autres institutions
financières…) et doivent leur être restituées à plus au moins longue échéance, ce sont
les dettes.
-d’autres, enfin, sont dégagées par l’entreprise elle-même à la suite de son
activité et qui sont laissées à sa disposition : ce sont les bénéfices (les réserves).

Les ressources enregistrées sous la dénomination de capital ou de dettes


proviennent d’agents économiques autres que l’entreprise elle-même. On les appelle
ressources externes.
Les bénéfices ou profits, par contre, constituent des ressources internes

2- L’analyse de l’actif : les emplois

L’actif montre comment, à une date donnée, sont utilisées les ressources
indiquées dans le passif. Il exprime l’emploi qui a été fait des ressources.

Grâce à ces ressources, l’entreprise a pu acquérir les biens indispensables à son


fonctionnement (activité) et qui sont destinés à demeurer durablement dans
l’entreprise, car ils serviront à différents cycles d’exploitation. Ce sont les éléments
fixes de l’exploitation, les immobilisations dans la terminologie comptable
(constructions, machines, matériels, mobilier…)

D’autres biens font rapidement l’objet de transformations qui justifient


l’existence même de l’entreprise. Ces biens s’intègrent aux différents cycles
d’exploitation d’actif circulant (matières premières =>produits finis => créances =>
espèces en caisse ou avoirs en banque.)
Ces divers biens constituent des emplois provisoires. Par contre les pertes
éventuelles dégagées par l’activité de l’entreprise constituent des emplois définitifs qui
traduisent un appauvrissement de l’entreprise par ne diminution de ses ressources.

19
B- La structure du bilan

Le C.G.N.C, tout en s’inspirant du plan comptable de 1957 (liquidité croissante


pour l’actif et exigibilité croissante pour le passif), adopte pour la présentation du
bilan une classification financière « fonctionnelle » dans un objectif d’analyse
économique et financière de l’entreprise.
C’est ainsi que les créances et dettes nées à plus d’un an et figurant
respectivement dans l’actif immobilisé et dans les dettes de financement restent dans
ces masses jusqu’à leur règlement final.
Pour les mêmes raisons d’analyse fonctionnelle de la situation de l’entreprise,
les créances et les dettes liées à l’exploitation sont et restent inscrites dans l’actif
circulant et le passif circulant quelle que soit leur échéance à l’origine, même
supérieur à un an.

Le bilan est conçu de façon à permettre une lecture « en tableau » par


juxtaposition latérale de l’actif et du passif (parallélisme entre les 3 masses
constitutives du passif et de l’actif du bilan)

Schéma du bilan du CGNC

ACTIF BILAN AU 31/12/…. PASSIF


ACTIF IMMOBILISE FIANCEMENT PERMANENT
21. Immob. en valeurs 11. Capitaux propres
22. Immob. Incorporelles (119. Résultat net de l’ex.)
23. Immob. Corporelles 13. Capitaux propres assimilés
24/25. Immob. financières 14. Dettes de financement
27. Ecarts de conversion-actif 15. Prov. Durables pour risques et charges
17. Ecarts de conversion-passif
ACTIF CIRCULANT PASSIF CIRCULANT
31. Stocks 44. Dettes du passif circulant
34. Créances de l’actif circulant 45. Autres prov. pour risques et charges
35. Titres et valeurs de placement. 47. Ecarts de conversion-passif
37. Ecarts de conversion-actif

51. TRESORERIE-ACTIF 55. TRESORERIE -PASSIF


511. Chèque et valeurs à encaisser 552. Crédits d’escompte
514. Banques, T.G et CP 553. Crédits de trésorerie
516. Caisses, régies d’avances et accréditifs 554. Banques (SC)

1- L’actif du bilan :

L’actif du bilan est constitué de trois grandes masses :


-Actif immobilisé,
-Actif circulant hors trésorerie,
-Trésorerie-actif.

* L’actif immobilisé : constitué par des immobilisations qui sont destinées à


rester employées dans l’entreprise pendant une période supérieure à un an (biens
durables). Elles ont pour fonction de permettre à l’entreprise d’exercer son activité.

20
L’actif immobilisé comprend cinq rubriques :
- les immobilisations en non-valeurs (actif fictif),
- les immobilisations incorporelles (immobilisations non tangibles),
- les immobilisations corporelles (biens réels),
- les immobilisations financières (ou créances immobilisées),
- les écarts de conversion-actif.

* L’actif circulant (hors trésorerie) : constitué par les valeurs qui sont
destinées à rester dans l’entreprise pour une période inférieur à un an. Elles sont la
conséquence directe de l’exploitation de l’entreprise et doivent être transformer assez
rapidement en liquidité.
L’actif circulant hors trésorerie se compose de quatre rubriques :
- les stocks,
- les créances de l’actif circulant (liées aux opérations d’exploitation),
- les titres et valeurs de placement,
- les écarts de conversion-actif (éléments circulants).

* La trésorerie-actif : représente les actifs les plus liquides, c’est à dire les
disponibilités en banques, trésorerie générale, chèques postaux et caisses.

2- Le passif du bilan :

Le passif du bilan est constitué de trois grandes masses :


- Financement permanent,
- Passif circulant hors trésorerie,
- Trésorerie-passif.

* Le financement permanent : constitué par les ressources qui sont destinées,


en principe, à rester dans l’entreprise pour une durée supérieure à un an (ressources
stables)
La masse de financement permanent comprend cinq rubriques :
- les capitaux propres (capital social ou personnel et bénéfices non
distribués),
- les capitaux propres assimilés,
- les dettes de financement,
- les provisions durables pour risques et charges,
- les écarts de conversion-passif.

* Le passif circulant (hors trésorerie) : constitué par les ressources destinées


à rester dans l’entreprise pour une durée inférieure à un an. Elles sont la conséquence
directe de l’exploitation de l’entreprise.
Ces ressources se composent en trois rubriques :
- les dettes du passif circulant (dettes d’exploitation),
- les autres provisions pour risques et charges,
- les écarts de conversion-passif.

* La trésorerie-passif : est constituée par les crédits d’escompte, le crédit de


trésorerie et les découverts bancaires (banque avec SC)

21
III- Variations et équilibre du bilan :

Nous avons vu, ci-dessus, que le bilan est un document obligatoirement


équilibré. Cet équilibre de départ est maintenu par la suite grâce à la notion de résultat.

A- L’équilibre du bilan : le bilan de constitution

Tout bilan doit être présenté de manière équilibrée.


Emplois = Ressources
Actif = Passif
Pour expliciter cette définition quelque peu abstraite prenons un exemple
simpliste.
Pour créer son entreprise Mr. Brahim dispose de 400 000 DH qu’il affecte à
son affaire. Il achète un local d’une valeur de 200 000DH et du mobilier d’une valeur
de 100 000 DH. Il constitue un stock de marchandises de 150 000 DH, dont il paie 50
000DH au comptant, le reste payable qu’au bout de trois mois. Il alimente sa caisse de
20 000DH prélevés sur sa banque.

Les ressources sont aisées à reconstituer :


- capital personnel…………………………….. 400 000
- crédit du fournisseur………………………… 100 000
500 000
Les emplois correspondants sont tout aussi faciles à présenter :
- local……………………………………………200 000
- mobilier………………………………………..100 000
- marchandises…………………………………..150 000
- banque…………………………………………. 30 000
- caisse……………………………………………20 000
500 000
On vérifie ainsi :
Emplois = Ressources
Total des emplois = Total des ressources

Le bilan de constitution se présente comme suit :

ACTIF BIALN AU../../…. PASSIF

23. Immobilisations corporelles : 11.Capitaux propres :


2321. Bâtiments…. ……….200.000 1117. Capital personnel …400.000
2351. Mobilier de bureau …100.000
31. Stocks : 44. Dettes du passif circulant :
3111. Marchandises…..….. 150.000 4411. Fournisseurs…….. 100.000
51. Trésorerie-Actif :
5141.Banques……………… 30.000
5161.caisses………………… 20.000
500.000 500 000
Total des emplois = Total des ressources
ACTIF = PASSIF

22
B- Les variations du bilan

En supposant que le bilan soit le seul document comptable (hypothèse d’école)


toute opération réalisée entraîne automatiquement une modification dans la
présentation du bilan.
On prendra une série successive de situation pour illustrer les diverses
modifications qui peuvent affecter le bilan. On distinguera entre les opérations selon
qu’elles ont ou non une incidence sur le résultat.

1- Les opérations dégageant un résultat : bénéfice ou perte

a- Opération dégageant un bénéfice :

Reprenons le même exemple et supposons que MR. BRAHIM vend à l’un de


ses clients la moitié des marchandises qu’il a en stock avec une marge bénéficiaire de
50% :
- Prix d’achat de la moitié des marchandises……….. 75 000
- Prix de revente avec une marge de 50%…………..112 500

- Bénéfice réalisé……………………………………. 37 500

Le client ne paie pas comptant, Mr. Brahim lui accordant un crédit de trois
mois pour le règlement.
A l’actif, on note les deux variations suivantes au niveau des emplois :
- diminution du compte « Marchandises »……………75 000
- création d’un compte « clients »…………………..112 500

Au passif, une ressource supplémentaire est dégagée grâce au bénéfice de 37


500 qui a été réalisé.
Le nouveau bilan se présentera ainsi :

ACTIF Bilan au ../../…. PASSIF

23. Immobilisations corporelles : 11. Capitaux propres


2321. Bâtiments……………….200 000 1117. Capital personnel………. 400 000
2351. Mobilier de bureau……..100 000 1191. Résultat (bénéfice)…….. 37 500

31. Stocks
3111. Marchandises…………….75 000 44. Dettes du passif circulant :
4411. Fournisseurs……………. 100 000
34. Créances de l’actif circulant :
3421. Clients………………….112 500

51. Trésorerie-Actif
5141. Banques………………….30 000
5161. Caisses………………….. 20 000

537 500 537 500

23
La réalisation du bénéfice entraîne un supplément de ressources et par
conséquent une augmentation des capitaux propres. Le total du bilan se trouve augmenté
d’autant.

b- Opération dégageant une perte

A titre de comparaison, on examinera la structure du bilan si la revente de la


moitié des marchandises avait été faite au prix de 50 000 DH :
- prix d’achat de la moitié des marchandises ………….75 000
- prix de revente………………………………………..50 000

- perte subie…………………………………………….25 000

Le bilan se présentera ainsi :

ACTIF Bilan au ../../…. PASSIF

23. Immobilisations corporelles : 11. Capitaux propres


2321. Bâtiments……………….200 000 1117. Capital personnel………. 400 000
2351. Mobilier de bureau……..100 000 1191. Résultat (Perte)……….. - 25 000

31. Stocks
3111. Marchandises…………….75 000 44. Dettes du passif circulant :
4411. Fournisseurs……………. 100 000
34. Créances de l’actif circulant :
3421. Clients…………………. 50 000

51. Trésorerie-Actif
5141. Banques………………….30 000
5161. Caisses………………….. 20 000

475 000 475 000

La perte entraîne une diminution des ressources et par conséquent une


diminution des capitaux propres de l’entrepris. Le total du bilan accuse une diminution du
même montant (25 000).
A l’actif, on constate l’amoindrissement du compte « clients ». Les emplois ont
diminué de 25 000DH, tout comme les ressources.
On notera enfin, que les comptes de trésorerie « banques et caisses » n’ont pas
varié dans aucune des hypothèses ; le bénéfice ou la perte n’ont rien avoir avec la trésorerie.

2- Les opérations sans incidence sur le résultat :

a- Le règlement d’une créance :

Les incidences du règlement d’une créance sont les suivantes :


- le total du bilan reste inchangé,
- le résultat reste inchangé,

24
- seule la composition interne de l’actif est modifié :
• diminution du compte « clients »
• augmentation correspondante du compte « banques »

On reprenant le bilan qui a enregistré une perte de 25 000 DH. On supposera


que le client règle la moitié de sa dette, soit 25 000DH.

Le bilan se présente alors de la façon suivante :

ACTIF Bilan au ../../…. PASSIF

2321. Bâtiments……………….200 000 1117. Capital personnel………. 400 000


2351. Mobilier de bureau……..100 000 1191. Résultat (Perte )…………- 25 000
3111. Marchandises…………….75 000 4411. Fournisseurs……………. 100 000
3421. Clients………….………. 25 000
5141. Banques………………….55 000
5161. Caisses………………….. 20 000

475 000 475 000

b- Le règlement d’une dette :

Les incidences du règlement d’une dette sont les suivantes :


- le total du bilan diminue, du fait que les ressources externes
diminuent à la suite du règlement effectué au profit du fournisseur,
- les emplois diminuent dans la même mesure ; prélèvement sur le
compte « banque » par exemple.

Supposons qu’après le règlement de la créance de 25 000 DH M. Brahim règle


la moitié de la dette qu’il a envers son fournisseur soit 50 000DH. Le nouveau bilan
sera modifié de la façon suivante :
PASSIF Bilan ../../…. ACTIF

2321.Bâtiments………………200 000 1117.Capital personnel…… 400 000


2351.Mobilier de bureau……..100 000 1119.Résultat (perte)……….-25 000
3111.Marchandises……………75 000 4411.Fournisseurs………..…50 000
3421.Clients…………………...25 000
5141.Banques…………………..5 000
5161.Caisses…………………..20 000
425 000 425 000

c- L’acquisition de nouveaux stocks :

On suppose que M. BRAHIM achète un nouveau stock de marchandises pour


un prix de 15 000DH, et l’on distinguera selon que le paiement a lieu au comptant ou à
crédit.

25
• Les stocks payés au comptant :

Les marchandises achetées sont réglées au comptant contre espèces pour les
2/3, et pour 1/3 par chèque bancaire.
Les incidences de cette acquisition sont les suivantes :
- les stocks (marchandises) augmentent de 15 000 DH,
- le compte « banques » diminue de 5000DH (le 1/3) et le compte
« caisses » diminue de 10 000DH (les 2/3)

Le nouveau bilan se présente comme suit : :


PASSIF Bilan ../../…. ACTIF

2321.Bâtiments………………200 000 1117.Capital personnel…… 400 000


2351.Mobilier de bureau……..100 000 1119.Résultat (perte)……….-25 000
3111.Marchandises……………90 000 4411.Fournisseurs………..…50 000
3421.Clients…………………...25 000
5161.Caisses…………………..10 000
425 000 425 000

• Les stocks achetés à crédit :

Les incidences sont les suivantes :


- à l’actif, le compte « Marchandises » augmente de 15 000 DH,
- au passif, le compte « Fournisseurs » de 15 000DH, il s’agit là
d’une ressource nouvelle,
- le total du bilan augmente de 15 000DH du fait de l’existence de la
ressource nouvelle.
Le bilan modifié se présente ainsi:

PASSIF Bilan ../../…. ACTIF

2321.Bâtiments………………200 000 1117.Capital personnel…… 400 000


2351.Mobilier de bureau……..100 000 1119.Résultat (perte)……….-25 000
3111.Marchandises……………90 000 4411.Fournisseurs………..…65 000
3421.Clients…………………...25 000
5141.Banques…………………..5 000
5161.Caisses…………………..20 000
440 000 440 000

IV- Le fonctionnement des comptes de bilan :

Le bilan est constituer par les soldes des seuls comptes de situation, par
opposition aux soldes des comptes de gestion qui concernent le compte de produits et
charges.

26
A- Le fonctionnement des comptes d’actif :

Les comptes d’actif tel que, Constructions, Marchandises, Caisses…


commencent toujours par enregistrer un emploi ; se sont des comptes à solde
débiteur. Autrement dit, ils augmentent en imputant une somme à leurdébit, et ils
diminuent en imputant une somme à leur crédit.

D Compte d’actif C
+

Il existe des comptes qui ne peuvent être que d’actif, c’est à dire que leur solde
est toujours débiteur.
Ex : les comptes d’immobilisations, de stocks, de caisses.
D’autres comptes peuvent être soit d’actif, soit de passif selon la nature de leur
solde (les comptes de tiers)
Ex : Etat, clients, personnel, banques…etc.

B- Le fonctionnement des comptes de passif :

Ils commencent toujours à enregistrer une ressource à leur crédit. Ils ont un
solde créditeur. Ils augmentent en imputant une somme à leur crédit, et ils diminuent
en imputant une somme à leur débit.

D Compte de passif C
+

Il existe des comptes qui ne peuvent être que du passif.


Ex : comptes des capitaux propres et comptes des dettes.
Par contre, d’autres comptes peuvent être soit du passif, soit de l’actif ; c’est le
cas des comptes de tiers.
Remarque : le compte résultat est toujours un compte du passif quel que soit
son solde.

C- Le passage du bilan au compte :

Au début d’exercice, pour l’enregistrement de nouvelles opérations de


l’exercice en question, il faut à la réouverture des comptes. Il suffit de porter les
soldes débiteurs de l’actif aux débits des comptes du même nom, et les soldes
créditeurs du passif aux crédits des comptes du même nom avec la mention « A
nouveau ».

D Marchandises CD Fournisseurs C
(AN) 90 000 50 000 (AN)

27
CH IV- Notions sur le compte de produits et charges :Le C.P.C.

I- Définition du C.P.C :

L’activité de l’entreprise est généralement génératrice d’un résultat. Durant un exercice


comptable, l’entreprise effectue des opérations qui ont une incidence sur son résultat. Le bilan
de fin d’exercice permet de mettre en évidence ce résultat, mais le bilan qui ne retrace que la
situation patrimoniale de l’entreprise n’explique pas les causes de ce résultat.

Pour retrouver les éléments qui forment le résultat qui apparaît au bilan il faut avoir
recours au compte de produits et charges (CPC) qui permet de déterminer le résultat de
l’exercice ainsi que la composition de ce résultat. C’est donc un état de synthèse décrivant,
en termes comptables de produits et charges les composantes du résultat final
Grâce au CPC, la comptabilité devient une comptabilité de gestion.

Le CPC est un tableau de synthèse établi à la fin de l’exercice comptable. Il regroupe


à droite (crédit) les produits (classe 7) et à gauche (débit) les charges (classe 6) auxquels à
donner lieu l’activité de l’entreprise.
Les produits sont des ressources internes secrétées par l’exploitation. Ils permettent
un enrichissement de l’entreprise (ventes de biens et services, produits financiers, produits des
cessions, …)
Les charges constituent des emplois définitifs nécessaires à son activité (achats,
consommations, salaires, …). Les charges entraînent un appauvrissement potentiel de
l’entreprise.

Le CPC est établi à partir des comptes de gestion( classes 6 et 7) arrêtés à la fin de
l’exercice.
Un compte de produit ne figure que par son solde qui est créditeur.
Un compte de charge ne figure que par son solde débiteur.
Il s’agit là une opération de virement comptable qui permet de solder un compte et
de transférer le solde ainsi calculé à un autre compte (rassembler les soldes de plusieurs
comptes élémentaires dans un seul compte de synthèse)
Le virement des comptes de gestion à la fin de l’exercice dans le compte de produits
et charges permet de déterminer le résultat :
Résultat = Produits – Charges

II- La structure du C.P.C. :

La classification des produits et des charges est faite dans le CPC par nature, mais
selon leur caractère (exploitation, financier, non-courant)
Le CPC est donc divisé en trois grandes masses :
- les produits et charges d’exploitation,
- les produits et charges financiers,
- les produits et charges non-courants.

28
Cette classification permet d’obtenir des soldes significatifs (soldes de gestion)
nécessaires à l’étude de la formation du résultat et utiles à l’analyse comme à la gestion de
l’entreprise.

A- Etude des charges :

Les charges sont les sommes ou valeurs versées ou à verser à des tiers, soit en
contrepartie de marchandises, matières, fournitures, travaux et prestations, soit
exceptionnellement sans contrepartie.
Sont comprises également dans les charges les dotations aux amortissements et aux
provisions qui constituent des charges dites calculées, et exceptionnellement la valeur nette
d’amortissements des immobilisations cédées.

Les charges sont divisées en deux grandes masses ; charges courantes et charges
non-courantes.

1- Les charges courantes :

Les charges courantes sont celles qui concernent l’exploitation normale et habituelle,
et la gestion financière de l’entreprise.
Les charges courantes comprennent :
- les charges d’exploitation (Rubrique 61)
- les charges financières (Rubrique 63)
Les charges d’exploitation sont composées des postes suivants :
611- Achats revendus de marchandises
612- Achats consommés de matières et fournitures
613/614- Autres charges externes
616- Impôts et taxes
617- Charges de personnel
618- Autres charges d’exploitation
619- Dotations d’exploitation
Les charges financières sont composées des postes suivants :
631- Charges d’intérêts
633- Pertes de change
638- Autres charges financières
639- Dotations financières

2- Les charges non-courantes :

Les charges non-courantes sont celles qui ne concernent pas l’exploitation normale
et habituelle de l’entreprise. Ce sont des charges exceptionnelles liées à des circonstances
imprévues, telle que les cessions d’immobilisations ou les restructurations d’entreprises
(dotations non-courantes)
Les charges non-courantes sont composées des postes suivants :
651. Valeurs nettes d’amortissements des immobilisations cédées
656. Subventions accordées
658. Autres charges non-courantes
659. Dotations non-courantes

29
3- Principes de comptabilisation :

Les principes de comptabilisation sont les suivantes:


* en cours d’exercice, les augmentations de charges sont enregistrées au débit du
compte de charge concerné, par le crédit d’un compte de tiers ou de trésorerie. Inversement,
les diminutions ou remboursements de charges sont enregistrées au crédit du compte de
charge concerné par le débit d’un compte de tiers ou de trésorerie.

Les comptes de charges présentent généralement un solde débiteur.

D Charges C
+

SD…..–

* en fin d’exercice, les comptes de charges sont soldés et virés au CPC (les comptes
de charges n’apparaissent jamais au bilan)

La charge doit être comptabilisée à un compte de charge dès que la dette de


l’entreprise est née, c’est à dire dès que la facture ou le document justifiant la dette est
parvenu à l’entreprise. Le faite que le décaissement (paiement) n’intervient qu’ultérieurement
doit rester sans influence sur la comptabilisation de la charge.

Ex : Soit une entreprise à qui l’inspecteur des impôts vient d’adresser un avis
d’imposition à l’impôt des patentes d’un montant de 80 000DH. L’avis d’imposition est le 10
septembre, mais l’entreprise ne règle l’impôt que le 15 octobre par chèque bancaire.
Le processus de comptabilisation se déroule en deux temps :
- à la date de réception de l’avis, c’est à dire le 10 septembre, constatation de
la charge fiscale et de la dette correspondante,
- enregistrement du règlement à la date du 15 octobre.

6161.Impôts et taxes directes 4452. Etat impôts, taxes et. 5141. Banques
80 000 -----------------------------------------------→80 000 (….)
10 sept.
80 000 -----------------------------------→80 000
15 oct.

B- Étude des produits :

Les produits comprennent des sommes ou valeurs reçues ou à recevoir ;


- soit en contrepartie de la fourniture par l’entreprise de biens, travaux,
services
- soit en vertu d’une obligation légale existant à la charge d’un tiers,
- soit, exceptionnellement, sans contrepartie.

Comme pour les charges, les produits sont divisés en deux grandes masses ; les
produits courants et les produits non courants.

30
1- Les produits courants :

Ce sont les produits qui concernent l’exploitation normale et courante de


l’entreprise :
- les produits d’exploitation (Rubrique 71)
- les produits financiers (Rubrique 73)

Les produits d’exploitation sont composés des postes suivants :


711. Ventes de marchandises
712. Ventes de biens et services produits
713. Variations des stocks de produits
714. Immobilisations produites par l’entreprise par elle-même
716. Subvention d’exploitation
718. Autres produits d’exploitation
719. Reprises d’exploitation ; transfert de charges.
Les produits financiers sont composés des postes suivants :
732. Produits des titres de participation, et des autres titres immobilisés
733. Gains de change
738. Intérêts et autres produits financiers
739. Reprises financières, transferts de charges

2- Les produits non courants :

Les produits non courants sont des produits exceptionnels qui ne relèvent pas de
l’exploitation normale et courante de l’entreprise.

Les produits non courants sont composés des postes suivants :


751. Produits des cessions d’immobilisations
756. Subventions d’équilibre
757. Reprises sur subventions d’investissement
758. Autres produits non courants
759. Reprises non courantes, transferts de charges.

3- Principes de comptabilisation :

Les principes de comptabilisation sont :


- en cours d’exercice, les augmentations de produits sont enregistrées au crédit
du compte de produit concerné par le débit d’un compte de tiers ou de trésorerie.
Inversement, les diminutions de produits sont enregistrées au débitdu compte de
produit concerné par le crédit d’un compte de tiers ou de trésorerie. Les comptes de
produits présentent généralement un solde créditeur.

D Produits C
+

31
- enfin d’exercice, les compte de produits sont virés dans le CPC (ils
n’apparaissent jamais au bilan)
- pour l’exercice de rattachement des produits :
.pour les ventes de marchandises et de biens, les produits correspondants
doivent être rattachés (comptabilisés) à l’exercice au cours duquel la
livraison des biens est intervenue,
.pour les prestations de services, les produits correspondants doivent être
rattachés à l’exercice au cours duquel les prestations ont été achevées.

III- L’établissement du CPC et calcul du résultat :

La présentation du CPC se fait à partir des soldes des comptes de charges et produits
après leur regroupement en postes. Mais au préalable il faut déterminer la valeur des stocks
existants à la fin d’exercice.

A- L’inventaire intermittent des stocks :

L’inventaire intermittent est une opération extracomptable qui permet de faire le


décompte des stocks existants dans les magasins et donc de déterminer le stock final en
quantité et en valeur.
Pour les marchandises, et les matières et fournitures la connaissance de leur stock
final réel permet d’obtenir la variation de stocks qui est égale à la différence entre le stock
initial (S.I) du début d’exercice, et le stock final (S.F) de fin d’exercice ( ∆S = S.I – S.F ),
nécessaire à la détermination du poste 611.Achats revendus de marchandises, et le poste 612.
Achats consommés de matières et fournitures.
Remarque : pour les produits et encours ∆S = S.F – S.I

Ex : les marchandises en stock au début de l’exercice sont évaluées à 14 000 DH.


Les achats de l’exercice s’élèvent à 55 200 DH. Le stock final de marchandises est de 23 000
DH.
La détermination des achats revendus de marchandises se calcule ainsi :
∆S = S.I – S.F
= 14 000 – 23 000 = - 9 000
Achats revendus de marchandises= Achats de marchandises + Variations de stocks
= 55 200 + 9 000 = 46 200

La comptabilisation se fait selon les étapes suivantes :


1- solde du stock initial
2- constatation du stock final
3- virement du solde du compte « Variations de stocks de marchandises » au
poste « Achats revendus de marchandises »
4- virement du solde du compte « Achats de marchandises » au poste « Achats
revendus de marchandises »

3110. Marchandises 6114. Variations de stocks M.


14 000 14 000 (1) (1) 14 000 (SI) 23000(2)
(2) 23 000
(SD)23 000 (SF) (3)(SC)9 000___________
37 000 37 000 23 000 23 000

32
611. Achats revendus de march. 6111. Achats de marchandises
(4)55 200 9 000 (3) 55 200

46 000 (SD) (SD) 55 200(4)


55 200 55 200 55 200 55 200

B- calcul du résultat de l’exercice :

Le résultat de l’exercice est obtenu à partir du CPC par la différence entre le total
des produits et le total des charges :
Résultat = ∑ Produits –∑ Charges

Exercice :Application de synthèse

La situation d’un commerçant au début de l’exercice 1995 est la suivante :


- Matériel……………………………………………46 000
- Marchandises en magasin………………………….14 000
- Clients………………………………………………29 000
- Fournisseurs………………………………………...35 000
- Banque (dépôts)………………………………………5 000
- Caisse…………………………………………………1 000
- Dettes de financement………………………………10 000
- Capital …………………………………………(à déterminer)

Les opérations effectuées au cours de l’exercice 1995 sont les suivantes :


1- Achat de marchandises par caisse….…………………….200
2- Achat de marchandises à crédit………………………55 000
3- Règlement par chèque des frais de transport…….……..2 500
4- Vente de marchandises à crédit………………..………50 000
5- Règlement par chèque des fournisseurs……………….30 000
6- Chèque reçu des clients en règlement…………………25 000
7- Vente au comptant par caisse…………….……………10 000
8- Versement d’espèces en banque……………..…….……5 000
9- Paiement par caisse du personnel……………………….2 500
10- Paiement par chèque d’impôts directs……………..……3 000
11- Escompte obtenu des fournisseurs…………………….…..200

Travail à faire :
1- Présenter le bilan au 1/1/1995
2- Ouvrir les comptes schématiques correspondants aux divers
comptes
3- Enregistrer les opérations effectuées au cours de l’exercice
4- Après l’inventaire intermittent le stock final est évalué à 18000.
Calculer le résultat de l’exercice et présenter le CPC et le Bilan au
31/12/1995.

33
CHV : L’organisation comptable
L’organisation comptable décrit les contraintes de la tenue de la comptabilité
conduisant à établir les documents de synthèse nécessaires à la production du l’information
financière.
Les étapes de cette organisation sont :
- Collecte et interprétation des pièces justificatives (bulletin de paye, factures, souches
de chèque, plan d’amortissement)
- Enregistrement des opérations dans un document légal obligatoire appelé livre journal
- Report des opérations du journal dans un document appelé grand livre
- Etablissement de la balance des comptes avant inventaire à partir du grand livre
- Réalisation des opérations d’inventaire ou opérations de fin d’exercice
- Etablissement de la balance après inventaire
- Etablissement des documents de synthèse (bilan, compte de résultat, annexe) à partir
de la balance après inventaire.

Pièces comptables => flux



Journal => travail quotidien

Grand livre

Balance avant inventaire => Travail périodique

Opération d’inventaire

Balance après inventaire (fin d’exercice 1 fois/ an)
=>bilan
=> compte de résultat
=> annexes
I : Le journal
Le journal est un document légal où sont enregistrés par ordre chronologique sans
blancs ni ratures les opérations de l’entreprise décrites dans les pièces justificatives.
Tout enregistrement dans le livre journal doit comporter les informations suivantes :
- la date de l’opération
- l’intitulé des comptes débités ou crédités ainsi que leur numéro
- le libellé de l’opération
- le montant de l’opération

34
n° de compte porté n° du compte Libellé Date Opération Mt Mt
au débit porte au
crédit (montant)
Nature

Libellé

Ex : le 20 décembre une entreprise vend des marchandises à un de ses clients pour


25000 dh, ce dernier règle 5000 dh par chèque et le reste à crédit.
En terme d’emplois ressources
C => R : vente de marchandises 25000
D => E : Banque : 5000
Crédit : 20000

D C 20-12 n
5141 Banque 5000
3421 Client X 20000

711 Vente de marchandises 25000


Facture n°….

Le journal est un moyen de preuve devant les juridictions et de ce fait doit être
conservé dans l’entreprise pour une période au moins égale à 10 ans.

II : Le grand livre
Le grand livre est un document comptable obligatoire qui regroupe tous les comptes
de l’entreprise, il est tenu par simple report des opérations du journal dans les comptes
concernés.
Il se présente généralement sous forme de fichier avec une fiche pour chaque compte.
711 Vente de marchandises
5141 Banque 3421 Clients
5000 20000 25000

III : La Balance
A°) généralités

La balance des comptes est un document qui reprend à un moment donné l’ensemble
des comptes ouverts par l’entreprise et classés dans l’ordre du plan comptable et mentionnant
pour chacun d’eux les informations suivantes :
- Numéro de compte
- Intitulé du compte
- Total des sommes portées au débit et au crédit
- Solde débiteur ou créditeur

35
N° comptes Libellé des comptes Mouvement des soldes Soldes
Débit Crédit Solde débiteur Solde créditeur
…… ….
3421 Client 20000 20000
5141 Banque 5000 5000
…. …..
711 Vente de 25000 25000
marchandise
Totaux TD TC TSD TSC

N.B. : Total débit (TD) tjrs = Total crédit (TC) Total Solde Débiteur (TSD) tjrs = Total
solde créditeur (TSC)
En fin de période d’établissement de la balance, le total des sommes portées au débit
doit être égal au solde porté au crédit : TSD doit être = TSC

B°) Utilité de la balance

1°) La balance instrument de contrôle

La balance permet de vérifier 3 égalités :


Total des sommes débitées = Total des sommes créditées
C’est le respect du principe de la partie double
Total des soldes débiteurs = Total des soldes créditeurs
Total des mouvements du journal = total des mouvements de la balance

2°) La balance : instrument d’analyse

Elle permet de suivre fréquemment la situation des comptes de l’entreprise.


Ex. : Le solde débiteur du compte banque indique le montant des avoirs à la banque.
Le solde du compte débiteur d’achat de marchandises renseigne sur le total des achats
de la période
Le solde créditeur du compte fournisseur indique le montant des dettes de l’entreprise
vis-à-vis de ses fournisseurs

Le 01.01.n, les comptes patrimoniaux de la société X sont les suivants :


1°) Matériel de transport : 45800 dh
2°) Mobilier de bureau : 12520 dh
3°) Stock de marchandises : 58650 dh
4°) Clients (compte créances clients / vente de marchandises) : 19740 dh
5°) Banque solde débiteur : 25300 dh
6°) Caisse : 220 dh
7°) Fournisseur : 42100 dh
Au cours de cette période, les opérations suivantes ont été réalisées :
- achat de marchandises au comptant par chèque : 8640 dh
- achat de marchandises à crédit : 7420 dh
- vente de marchandises en espèce : 9560 dh
- vente de marchandises à crédit : 15210 dh
- vente de marchandises par chèque : 3820 dh
- enregistrement et règlement de la taxe de patente par chèque : 1650 dh

36
- Règlement des salaires par chèque : 3720 dh
- Règlement des frais de documentation en espèce : 1780 dh
- Règlement de stock en magasin au 31. 12. n : 61720 dh

Présenter le bilan au 1er janvier n


Enregistrer les opérations au journal
Présenter le grand livre
Etablir la balance au 31.12.n
Déterminer le coût d’achat des marchandises vendues
Présenter le bilan et le compte de résultat au 31.12.n

1°) Bilan d’ouverture au 01.01.n

Actif bilan Passif


Actif immobilisé : Capitaux Propres :
Matériel de transport 45800 Capital social 120130
Mobilier de bureau 12520
Actif circulant : Dettes du P.C. :
Stock de 58650 Fournisseurs 42100
marchandises 19740
Clients 25300
Trésorerie-actif : 220 Trésorerie- passif :
Banque
Caisse
162230 162230

2°) Analyse – Emplois / ressources


1°) R : Banque : 8640
E : Achat de marchandises : 8640
2°) R : Fournisseur (dette) : 7420
E : Achat de marchandises : 7420
3°) R : Vente de marchandises en espèce : 9560
E : Caisse : 9560
4°) R : Vente marchandises par chèque : 3820
E : banque : 3820
5°) R : Vente de marchandises à crédit : 15210
E : Créance clients : 15210
6°) R : Banque : 1650
E : Taxe professionnelle : 1650
7°) R : banque : 3720
E : salaire : 3720
8°) R : Caisse : 1780
E : Documentation : 1780
9°) difficile de déterminer quel est l’emploi et quelle est la ressource donc on le laisse de côté

37
3°) Journal

D C 
6111 Achat de marchandises 8640
5141 Banque 8640

6111 Achat de marchandises 7420
4411 Fournisseur 7420

5161 Caisse 9560
7111 Vente de marchandises 9560

5141 Banque 3820
7111 Vente de marchandises 3820

3421 Clients 15210
7111 Vente de marchandises 15210

6161 Impôts et taxes directs 1650
5141 Banque 1650

6171 Rémunération du perso 3720
5141 Banque 3720

6126 Achats de travaux… 1780
5161 Caisse 1780

6114 Variation de stocks 58650
311 Marchandises 58650

311 Marchandises 61720
6114 Variation de stocks 61720

3°) Le grand livre


Voici tous les comptes que l’on doit présenter si on ouvre le grand livre

Débit 1111 Capital Crédit


120130

Débit 2332 Matériel Crédit


45800

Débit 2351 Mobilier Crédit


12520

Débit 3111Marchandises Crédit


58650 58650
61720

Débit 4411 Fournisseurs Crédit


42100
7420

38
Débit 3421 Client Crédit
19740
15210

Débit 5141 Banque Crédit


25300 8640
3820 1650

Débit 5161 Caisse Crédit


220
9560

On reprend ensuite le journal pour ouvrir de nouveaux comptes

Débit 6114 Variation de stocks Crédit


58650 61720

Débit 6111 Achats de marchandises Crédit


8640
7420

Débit 6126Achats de travaux… Crédit


1780

Débit 61612Patente Crédit


1650

Débit 6171 Rémunération du personnel Crédit


3720

Débit 7111 Ventes de marchandises Crédit


9560
3820
15210

39
4°) Balance

N° Libellé des comptes Mouvement des soldes Soldes


comptes Débit Crédit Solde Solde
débiteur créditeur
1111 Capital social 120130 120130
Bilan 2340 Matériel de transport 45800 45800
Classe 2351 Mobilier de bureau 12520 12520
1à5 3111 Marchandises 120370 58650 61720
3421 Clients 34950 34950
4411 Fournisseurs 49520 49520
5141 Banques 29120 14010 15110
5161 Caisse 9780 1780 8000
6111 Achat de marchandises 16060 16060
C. 6114 Variation de stock 58650 61720 3070
P. 61266 Achats de travaux 1780 1780
C. 61612 Patente 1650 1650
cl 6 à 7 6171 Rémuné. du personnel 3720 3720
7111 Ventes de marchandise 28590 28590
334400 334400 201310 201310

Détermination du coût d’achat des marchandises vendues


SI = Stock Initial SF = Stock Final
SI+achats – SF= coût d’achat des marchandises
= Achats ± variation de stock
= 16060 – 3070
= 12990 = coût d’achat des marchandises vendues
N.B. Un compte de la classe 6 doit toujours être débiteur

Actif bilan Passif


Actif immobilisé Capitaux Propres
Matériel de transport 45800 Capital Social 120130
Mobilier de bureau 12520 Résultat 8450
Actif circulant
Marchandises 61720 Dettes du P.C.
Clients 34950 Fournisseurs 49520
Trésorerie-actif Trésorerie-passif
Banque 15110
Caisse 8000
178100 178100

Résultat pour le bilan :


Total de l’actif = 178100
Total du passif = 169650
Résultat = 8450

40
5°) Compte de résultat

Charges Produits
Charges Produits
d’exploitation d’exploitation
Achats de marchand. 16060 Ventes de
Variation de stocks (3070) marchandises 28590
Achats de travaux 1780
Patente 1650
Rémuné. personnel 3720

Résultat 8450
28590 28590

41
LES AMORTISSEMENTS

INTRODUCTION :

L'amortissement est le calcul de l'usure, c'est-à-dire la constatation matérielle de la


dépréciation et de la perte de la valeur de certaines immobilisations, puisque plus un matériel
est utilisé plus il s’use et perd de la valeur.
Selon le P C M: « L’amortissement consiste à étaler le montant amortissable de
l’immobilisation sur sa durée prévisionnelle d’utilisation par l’entreprise selon un plan
d’amortissement ». Le PCG français définit l’amortissement comme étant : « la constatation
comptable d'un amoindrissement de la valeur d’un élément d'actif résultant de l'usage, du
temps, du changement des techniques ou de toute autre cause dont les effets sont jugés
irréversibles ».

En plus de l’usure ou de la détérioration des biens au fur et à mesure de leur usure ou


de leur simple existence, la dépréciation peut-être causée par l’obsolescence c'est-à-dire par
l’apparition du fait du progrès technique, de biens plus modernes, plus productifs ou mieux
adaptés aux conditions nouvelles du marché. Et c’est à cette dépréciation continue irréversible
et prévisible que correspond l’amortissement et non à la dépréciation à caractère exceptionnel
ou accidentel.
De plus la pratique de l’amortissement permet non seulement de conserver dans
l’entreprise la perte de valeur subie chaque année grâce a un jeu d’écriture en utilisant le
compte de dotations aux amortissements, mais elle permet en plus le remplacement des
immobilisations lorsque celles-ci seront tout à fait amorties et ce sans avoir recours aux
capitaux propres ou à l’endettement et constitue de ce fait une source d’autofinancement.

I: L’AMORTISSEMENT DES IMMOBILISATIONS

I- Les éléments amortissables :

1- Les biens amortissables


Sont amortissables les immobilisations corporelles et incorporelles exception faite de
certaines immobilisations dont la dépréciation constatée n’étant pas obligatoirement
irréversible. C’est le cas pour le Fonds commercial et les terrains.

2- Les charges étalées


Il s’agit de charges intégralement décaissées au cours d’un exercice, mais que les
dirigeants de l’entreprise, dans un souci de bonne gestion, décident d’étaler sur plusieurs
exercices, dans le but de pouvoir utiliser la technique de l’amortissement. Exemple : les frais
d’établissement, les frais de recherche et de développement, les charges à repartir sur
plusieurs exercices.

II . La durée d’amortissement :
Une immobilisation est amortie sur une période correspondant à sa durée
probable d’utilisation.
A une durée d’utilisation correspond un taux d’amortissement.

42
Exemple :
- A une durée de 5 ans correspond un taux de 100/5 =20%.
- A une durée de 8 ans correspond un taux de 100/8 = 12,5%.

Si l’immobilisation est acquise en cours d’exercice, l’amortissement annuel est


réduit « prorata temporis » c’est-à-dire proportionnellement au temps qui s’écoule
entre la date d’acquisition et la date de la clôture de l’exercice.

Les durées d’amortissement sont indiquées à titre indicatif par l’administration


fiscale :

Immobilisation Durée
-Immobilisations en non valeurs 3 à 5 ans*
-Constructions 10 ans à 25 ans

*Bâtiments à usage administratif ou


d’habitation 25 ans
*Bâtiments à usage industriel 20 ans
*Constructions légères 10 ans
*Agencement et aménagements des
constructions 10 ans

-Matériel industriel 10 ans


-Mobilier de bureau 10 ans
-Matériel d'emballages 10 ans
-Micro-ordinateur 6 ans
-Matériel de transport 4 à 5 ans
*Véhicules de tourisme 5 ans
*Véhicules utilitaires légers 5 ans
*Véhicules de transport de marchandises
Matériel de bureau 4 ans
5 ans

* à l’exclusion des emprunts obligataires qui sont amortis sur leurs durées d’emprunt.
La règle du « prorata temporis » ne s’applique pas à l’amortissement des charges.

III- Les méthodes de calcul de l’amortissement :

Il existe plusieurs méthodes d’amortissement dont les plus usuelles sont :


1- L’amortissement linéaire ou constant :

Définition
Il consiste à répartir le montant amortissable par fractions égales sur toute la durée
d’utilisation prévisible du bien par l’entreprise.
Ce procédé suppose une uniformité dans l’utilisation du bien pendant toute sa durée de
vie et une progressivité régulière de l’obsolescence.
Le point de départ de l’amortissement est la date de mise en service de
l’immobilisation.
La valeur résiduelle à la fin de la durée probable d’utilisation est considérée comme
nulle.

43
a. Calcul
L’amortissement se calcule comme suit :

Base x taux x (temps / 360)


La première année :

La base est égale à la valeur d’entrée (VE)


Le taux est égal à 1/ nombre d’années ( 1 / n)
Le temps est égal à la durée comprise entre le 1er jour du mois de
mise en service et la fin de l’année*
Date Date de mise
d’acquisition en service
12/07/02 10/10/02

J F M A M J J A S
O N D

1er jour de mise en service 10/10 durée = 3 mois

Durée = 3 mois
* Pour les biens meubles, par contre pour les biens immeubles c’est la date d’acquisition

Les n - 1 années suivantes :

❖ La base est égale à la valeur d’entrée (VE)


❖ Le taux est égal à 1/ nombre d’années ( 1 / n)
❖ Le temps est égal à 360 (une année)
L’annuité d’amortissement est égale à : VE x taux
La dernière année :

Date de fin
Date de mise en d’amortissement
service 10/10/00 10/10/05
2000 2001 2002 2003 2004 2005

Durée d’amortissement 5 ans ou 60 mois


1er jour de mise en service 10/10/2000
Durée du 1er amortissement Durée = 3 mois
Durée du dernier amortissement Durée (12 mois - 3 mois) = 9 mois

44
C- Plan d’amortissement linéaire :
Le plan d’amortissement met en évidence les amortissements et les valeurs nettes
d’amortissements et les valeurs nettes d’amortissements successifs.

Exemple : On achète une camionnette le 15 juin 2001 pour 300000 DH. On estime sa durée
de vie à 5 ans. Le taux d’amortissement, après calcul, est de 20%. L’annuité est donc de
60000 DH. La première annuité est de 32500DH.
PLAN D'AMORTISSEMENT LINEAIRE

BASE D 'AMOR T ISSEMEN T (coût d'a cquisition) : 300 000,00

D AT E D 'ACQU ISIT ION 15/06/2001

D AT E D E MISE EN SER VICE 15/06/2001


D U R EE D 'AMOR T ISSEMEN T EN AN N EES : 5
CALCU L D U T AU X LIN EAIR E : 20,00%
AN N U IT É CON ST AN T E 60 000,00
AN N EES VCN dé but BASE AN N U IT ES CU MU L VCN fin

2001 300 000,00 300 000,00 35 000,00 35 000,00 265 000,00


2002 265 000,00 300 000,00 60 000,00 95 000,00 205 000,00
2003 205 000,00 300 000,00 60 000,00 155 000,00 145 000,00
2004 145 000,00 300 000,00 60 000,00 215 000,00 85 000,00
2005 85 000,00 300 000,00 60 000,00 275 000,00 25 000,00
2006 25 000,00 300 000,00 25 000,00 300 000,00 0,00
2- l’amortissement dégressif :

a. Définition
Il s’agit d’un système incitatif pour l’investissement, dans la mesure ou les premières
annuités d’amortissement des immobilisations corporelles sont élevées par rapport à ce
qu’elles auraient été dans le système linéaire, reflétant ainsi le taux élevé des dépréciations
liées aux premières années d’utilisation.
La charge annuelle d’amortissement est déterminée en multipliant la valeur comptable
nette d’amortissements par un taux constant. Ce taux est la résultante du produit du taux
usuel selon le mode linéaire par un coefficient correspondant à la durée d’utilisation.
La loi de finances de 1994 a prévu les coefficients ci après :
✓ 1,5 pour les biens dont la durée d’amortissement est de 3 ou 4 ans.
✓ 2 pour les biens dont la durée d’amortissement est de 5 ou 6ans.
✓ 3 pour les biens dont la durée d’amortissement est supérieure à 6 ans.

Le point de départ de ce type d’amortissement est le premier jour du mois d’acquisition.


Le calcul des annuités selon le système dégressif doit être abandonné au profit du système
linéaire dès que la dotation dégressive devient plus faible que celle obtenue par le biais du
système linéaire.

b. Champ d’application :

45
Toute entreprise exerçant une activité minière, industrielle, artisanale, commerciale,
hôtelière, ou de prestations de service, peut bénéficier du régime de l’amortissement
dégressif. Toutefois, l’entreprise qui désire bénéficier de l’amortissement dégressif doit le
pratiquer dès la première année d’acquisition du bien, ce choix étant irrévocable.
Conformément aux dispositions de la loi, tous les biens d’équipements acquis à compter
du 1er janvier 1994, peuvent être amortis selon la méthode dégressive à l’exception toutefois :
➢ Des immeubles quelle que soit leur destination
➢ Des véhicules de transport de personnes autres que :
• Les véhicules utilisés pour le transport public,
• Les véhicules de transport collectif du personnel,
• Les véhicules appartenant aux entreprises qui pratiquent la location de voitures
et affectés conformément à leur objet
c. Calcul :

Base x taux x temps / 12

La première année :
❖ la base est égale à la valeur d’origine
❖ le taux est égal au taux linéaire multiplié par le coefficient dégressif (1/n x coef)
❖ le temps est égal à la durée comprise entre le 1er jour du mois d’acquisition et la
fin de l’année.

Exemple : un matériel est acquis le 15/03/2001 (mise en service le 10/05/01) pour une
valeur TTC de 3 240 DH
(soit 2 700 DH HT). Durée d’utilisation 5 ans (soit 1/0,2).

Date Date de mise en


d’acquisition service 10/05/01
15/03/01

J F M A M J J A S O
N D
1 mois

1er jour du mois d’acquisition durée = 10 mois ou


01/01 10/12eme d’année

Les autres années :


§ la base est égale à la valeur nette comptable du début d’exercice
§ le temps est égal à 1 (une année)
§ Lorsque l'annuité dégressive est inférieure à l'annuité constante, on revient au système
linéaire. « ou lorsque le taux constant devient supérieur au taux dégressif »

d. Plan d’amortissement selon le procédé dégressif

46
Les autres années :

47
II : ASPECT COMPTABLE
Les annuités d’amortissement représentent des charges, doivent être enregistrées au débit
d’un compte de charges, du poste :

619 « Dotations d’exploitation » lorsqu’elles présentent un caractère courant


639 « Dotations financières » pour les immobilisations financières
6591 « Dotations aux amortissements exceptionnels des immobilisations » lorsqu’elles présentent
un caractère exceptionnel.
65941 « DNC pour amortissements dérogatoires » pour les amortissements dérogatoires

Conformément au principe de la comptabilité à partie double, cette inscription au débit de


ces comptes doit s’accompagner d’une écriture de même montant au crédit d’un autre compte.
On inscrit la dépréciation dans les subdivisions de la rubrique :

28 « Amortissements des immobilisations »

I- Amortissement de l’immobilisation en non-valeur

Le terme “amortissement” ne correspond pas ici à la constater d’une dépréciation comme pour
les immobilisations incorporelles et corporelles, mais d’étaler la déduction des non-valeurs sur
plusieurs exercices.

Les immobilisations incorporelles sont amorties par le débit des comptes :


61911- D E A des frais préliminaires
61912- DEA des charges à repartir
6391- DA des primes de remboursement des obligations
65911- DAE de l’immobilisation en non-valeurs (lorsqu’elles sont exceptionnelles)
et le crédit des comptes intéressés d’amortissements.

• Les frais préliminaires et les charges à répartir sont considérés comme des charges de
l’exercice au cours duquel elles ont été engagées, mais selon leur nature, l’existence ou le
développement futur de l’entreprise, leur montant peut ne pas être rapporté à l'exercice de leur
engagement mais réparti sur un maximum de 5 ans, par des dotations linéaires minimales de 20%
(principe de prudence)
L'année de leur engagement est décomptée comme une année entière.

• L’amortissement des primes de remboursement des obligations sont,en principe amorties


au prorata des intérêts courus, ou bien par fractions égales au prorata de la durée de l’emprunt,
quelle que soit la cadence de remboursement des obligations.

1/10/N
2111 Frais de constitution 240.000

5141 Banque 240.000

31/12/N 31/12/N+1 31/12/N + 2


61911 DEA des frais préliminaires 80.000

28111 Amortissements des frais de constitution 80.000

48
Exemple
La société A a été créée le 1/10/N. les frais de constitution ont été de 240.000 DH. Il a été décidé
de les étaler sur 3 exercices

II- Amortissement des immobilisations incorporelles

Les immobilisations incorporelles sont amorties par le débit des comptes:

61921 «DEA de l'immobilisation en recherche et développement»


61922 «DEA des brevets, marques, droits et valeurs similaires »
61923 «DEA du fonds commercial ».
65912- DAE des immobilisations incorporelles (lorsqu’elles sont exceptionnelles)
Par le crédit des comptes intéressés d’amortissements.

• Les frais de recherche et développement sont amortis dans un délai maximum de 5


exercices.
En cas d’échec des projets en question, les dépenses y afférentes sont amorties
immédiatement en totalité par le débit du compte
65912 « Dotations aux amortissements exceptionnels des immobilisations incorporelles »,
et par le crédit du compte
2821 « Amortissement des immobilisations incorporelles ».

• Les brevets d’invention sont à amortir sur la durée du privilège dont ils font bénéficier
l'entreprise, ou sur leur durée d’utilisation effective si elle est plus courte.
Les marques dont la protection n’est pas limitée dans le temps ne sont pas, en principe,
amortissables.
Les procédés industriels, modèles et dessins sont amortissables dès qu’ils sont
susceptibles de devenir obsolètes.

• les éléments du fonds commercial qui ne bénéficient pas d’une protection juridique leur
conférant une valeur certaine; sont amortissables, dans un délai maximum de 5 ans.

Exemple
Une société a effectué au cours de l’année N une recherche appliquée pour 400.000 DH et a
déposé la même année un brevet consécutif à cette recherche. La valeur du brevet est estimée à
400.000 DH avec une durée de vie de 4 ans. Au cours de la deuxième année, le brevet se trouve
dépassé par de nouveaux procédés mis en oeuvre par une société concurrente.

31/12/N
2210 Immobilisations en recherche et développement 400.000
7142 Immobilisations incorporelles produites 400.000

31/12/N
2220 Brevets, marques droits et valeurs similaires 400.000
2210 Immobilisations en recherche 400.000
et développement

49
31/12/N

61922 DEA des brevets, marques, droits et valeurs 100.000


similaires
2822 Amortissements des brevets, 100.000
marques droits et valeurs similaires

31/12/N +1

61922 DEA des brevets, marques, droits et valeurs 300.000


similaires
2822 Amortissements des brevets, 300.000
marques droits et valeurs similaires

31/12/N +1
2822 Amortissements des brevets, 400.000
marques droits et valeurs similaires
2220 Brevets, marques droits et valeurs 400.000
similaires

III- Amortissements des immobilisations corporelles

Les amortissements normaux des immobilisations corporelles sont enregistrés au débit des
comptes :
61931- DEA des terrains
61932- DEA des constructions
61933- DEA des installations techniques, matériel et outillage
61934- DEA du matériel de transport
61935- DEA des mobiliers, matériel de bureau et aménagements divers
61938- DEA des autres immobilisations corporelles
65911- DAE des immobilisations corporelles (lorsqu’elles sont exceptionnelles)
Par le crédit des comptes intéressés d’amortissements.

• En règle générale, les terrains autres que les terrains de gisement, ne sont pas
amortissables, mais peuvent donner lieu seulement à la constitution de provisions pour
dépréciation. Par contre les terrains de gisement, sont amortissables en fonction de l’épuisement
de ces gisements.

• Les autres immobilisations corporelles sont amorties selon des taux déterminés par les
usages, le degré d’utilisation et de l’évolution technologique de l'élément amortissable.

50
Exemple :

Le 1/09/2003. la société X a acquis une machine de production pour une valeur de 90.000 dh
HT. La durée normale d'utilisation de ce matériel est estimée à 5 ans.

31/12/2003
61933 DEA des installations techniques, matériel et 6000
outillage

28332 Amortissement de matériel et outillage 6000


90.000 x 20% x 120/360 = 6000

IV- Enregistrement des amortissements dans le Bilan.


Au niveau du Bilan, les amortissements figurent à l'actif dans une colonne propre et
viennent en diminution des comptes d'immobilisations correspondants.
On va voir comment les comptes « Matériel et outillage» et « Amortissements du matériel
et outillage» figurent au Bilan.

2332 Matériel et outillage 28332 : Amortissements du mal. et outill.

90.000 6000

Bilan au 31/12/2003

ACTIF BRUT Amortissements NET


et provisions

Matériel et outillage 90.000 6000 84.000

V- Cession d'immobilisations amortissables.

L'enregistrement comptable de la cession (vente) d'un actif immobilisé amortissable peut


s'effectuer généralement en trois étapes successives :
➢ Au jour de la cession, il s'agit d'inscrire le prix de la cession du bien concerné On débite le
compte 3481 «Créances sur cessions d'immobilisations»
Et on crédite le compte 7513 «Produits de cession de immobilisations corporelles»

Si la cession intervient dans les 5 ans qui suivent la date de l’acquisition de l’immobilisation, la
régularisation de la TVA devrait se traduire par un reversement de la taxe au trésor

➢ Dans un deuxième temps, au moment de l'inventaire, on doit enregistrer, si


nécessaire, la dotation d'amortissement de l'élément cédé correspond à l'exercice en cours.

➢ Dans une troisième étape toujours à la fin de l'exercice. il s'agit de constater la sortie du
bien cédé par
Par le débit de :
- compte d'amortissement correspondant pour le solde également.
- compte 6513 «VNA des immobilisation corporelles cédée».
Et le crédit de son compte «immobilisation corporelle», pour le solde
51
Ainsi on remarque que ce mode d’enregistrement des cession d’immobilisations fait
apparaître un résultat non courant exprimé par la différence entre le prix de cession considéré
comme un produit non courant et la VNA de l’immobilisation cédée considérée comme une
charge non courante.

Le caractère non courant de ce résultat, provient du fait que la cession d’immobilisations


ne relève pas de l’activité normale (courante) de l’entreprise.
Ce résultat non courant peut correspondre à :

➢ une perte non courante : (moins value).


Si le prix de cession < VNA du bien cédé

➢ un bénéfice non courant: (plus value)


Si le prix de cession > VNA du bien cédé.

Exemple :
Le 01/07/2004. La société X a cédé un matériel d'équipement pour une valeur de 50.000
dh. Le règlement est effectué par chèque bancaire. Le matériel a été acquis le 18/04/2000, pour
une valeur TTC de 96.000 dh. Dont 20% de TVA. En outre, au cours de cette période le matériel
est amorti selon la méthode linéaire sur une durée de 10 ans.
Données :
• Taux d'amortissement = 1/10 =10%
• Prix de cession 50 000
• Valeur d'origine HT = 96 000/1.2 = 80 000
• La valeur de la TVA = 16 000
• Date d'acquisition 18/04/2000
• Date de cession 01/07/2003
• Nombres d’années écoulées= 4 ans
• Reversement au trésor 16 000x1/5=3200

Date VO Annuité Amortissement VNA


Cumulé
31/12/2000 80000 6000 6000 74.000
31/12/2002 80000 16.000 22.000 58.000
01/07/2003 80000 4000 26.000 54.000

Annuité 2000 : (de 18/04/2000 à 31/12/2000) 80.000 x 0,1 x 9/12 = 6000


Annuité 2004 : (de 01/01/2004 à 01/07/2004) 80.000 x 0.1 x 6/12 = 4000

52
01/07/04
3481 Créances sur cession d’immobilisation 50.000

7513 Produit de cession des immo. corp. 50.000

(Cession du matériel)
01/07/04

5141 Banque 50.000

Créances sur cession d’immobilisation 50.000


3481
(règlement)
01/07/04
2332 Matériel et outillage 3200

4456 État TVA due 3200

(reversement de TVA)

31/12/04
6193 DEA des immobilisations corporelles 4000

2833 Amortissement des ITMO 4000

(Amortissement complémentaire)
31/12/04
2833 Amortissement des ITMO 26.000

6513 V.N.A des immobilisations cédées 57.200

2332 Matériel et outillage 83.200

Résultat de cession de matériel :


Prix de cession – VNA du matériel cédé = 50.000 – 57.200 = - 7200
Le résultat est négatif, il correspond, donc à une moins value de - 7200

53
LES PROVISIONS

INTRODUCTION

La Comptabilité a pour fonction de présenter une image fidèle de la situation patrimoniale


d’une entreprise. De ce point de vue, la comptabilité est amenée à prendre en considération les
dépréciations que peuvent subir certains éléments de l’actif de l’entreprise, et ce, afin de respecter
le principe de sincérité des comptes.

La prise en compte de ces dépréciations en comptabilité revient alors pour l’entreprise a


constaté l’existence de charges supplémentaires qui ne seront pas la contrepartie d’un flux réel ou
monétaire constatée, mais qui seront calculées par l’entreprise elle-même.

Selon le type de dépréciation, cette charge supplémentaire sera considérée comme un


amortissement ou comme une provision, et ce, en fonction du critère de l’irréversibilité de la
charge calculée.Mais dans cet exposé on va se contenter d’étudier les provisions.

Il existe deux catégories de provisions :

❖ Les provisions pour dépréciations des éléments de l’actif non amortissables (provisions de
l’actif)
❖ Les provisions pour risque et charges pouvant apparaître et naître dans le cadre de
l’exploitation et l’activité de l’entreprise. (provisions du passif)

Ces provisions sont constituées dans un souci de prudence afin de faire face aux éventuelles
dépréciations, charges et pertes dans une entreprise.

Il existe désormais une troisième catégorie des provisions ce sont les provisions
réglementées :
❖ Les provisions réglementées : ce sont des provisions spéciales crées en application de
dispositions légales ou réglementaires visant à aider les entreprises ou promouvoir un
certain type de dépenses. La constatation des provisions réglementées n’est que
facultative, et reste une décision de gestion
Définition :

Les provisions sont effectuées par des prélèvements sur le résultat de l'entreprise pour
faire face à des pertes ou des charges que des évènements en cours rendent probables. Il s'agit de
déduire par anticipation, des charges ou des pertes qui vont normalement se produire.

Une provision est donc la constatation comptable probable, soit de la diminution d’un élément
de l’actif (provision pour dépréciation), soit l’augmentation du passif exigible a plus ou moins
long terme (provision pour risques et charges).

54
Une provision peut donc correspondre :
- soit à l’amoindrissement de la valeur d’un élément d’actif résultant de causes dont les effets ne
sont pas jugés irréversibles est constaté par une provision pour dépréciation. Lorsque les effets
sont jugés irréversibles, la dépréciation est constatée comme une perte.

- soit à un passif : c’est le cas des provisions pour risques et charges, qui correspondent à des
risques ou des charges nettement précisés quant à leur objet que les événements survenus rendent
probables.

- Le terme de provision est également utilisé pour les montants portés dans les comptes
135 – provisions réglementées, qui correspondent en général à une fraction du bénéfice
imposable placée sous un régime d’exonération fiscale provisoire et constituent en réalité, non
pas des provisions, mais des réserves qui ne sont pas libérées de l’impôt. Les provisions
réglementées font partie des capitaux propres.

Les provisions réglementées sont des provisions qui ne correspondent pas à l’objet normal d’une
provision. Elles sont comptabilisées en application de dispositions légales. Elles sont créées
suivant un mécanisme analogue à celui des provisions proprement dites.

I : LES PROVISIONS POUR DEPRECIATION

A - Définition :
Comme pour l’amortissement, une provision pour dépréciation sert à réajuster les comptes
d’actif. Cependant les provisions sont constituées en prévision d’une dépréciation future (non
irréversible) qui est probable et non pas certain comme l’amortissement (dépréciation irréversible
c'est-à-dire définitive)
Les provisions sont des charges probables, mais étant nées au cours de l’exercice qui s’achève ;
elles doivent être comptabilisées en fin d’exercice.
Ces provisions concernant :
➢ Les immobilisations non amortissables tel que : le fond commercial, titres de
participation, terrains.
➢ Les éléments de l’actif circulant tel que : stocks de marchandises ou de matières
premières, clients, titres et valeurs de placement.

55
B – Création et comptabilisation :
La création d’une provision donne lieu à une charge enregistrée selon sa nature
(exploitation, financière, non courante) dans le débit des postes :
• 619 ‘’Dotations d’exploitation aux provisions…..’’
• 639 ‘’Dotations financières…..’’
• 659 ‘’Dotation non courante….’’
Et en contrepartie on crédite un compte d’actif soustractif d’immobilisations (29) ou d’actif
circulant (39) ou de trésorerie (59).
29/39/59 ‘’provisions pour dépréciation…..’’ du compte concerné.

A – Provisions pour dépréciation des immobilisations.

La provision pour dépréciation d’une immobilisation est la constatation comptable d’un


amoindrissement probable de la valeur d’un élément de l’actif immobilisé, résultant de causes
connus et précises mais dont les effets ne sont pas jugée irréversibles.
Ces provisions traduisent habituellement des moins values potentielles constatées sur les
éléments d’actifs non amortissables, elles peuvent exceptionnellement concerner des
dépréciations probables et occasionnelles de certaines immobilisations amortissables.
Le compte 29 comprend les comptes suivants :
▪ 2920 : provisions pour dépréciation des immobilisations incorporelles.
▪ 2930 : provisions pour dépréciation des immobilisations corporelles
▪ 2941 : provisions pour dépréciation des prêts immobilisés.
▪ 2948 : provisions pour dépréciation des autres créances financières.
▪ 2951 : provisions pour dépréciation des titres de participations.
▪ 2958 : provisions pour dépréciation des autres titres immobilisés.

EXEMPLE :

Extrait de la balance avant inventaire du 31/12/1999.


Un fond de commerce 2 000 000 DH, ce fond a été acquis en 1992, courant 1997 un concurrent
s’est installé a proximité. On craint de perdre 10% d’activité, entraînant une perte de valeur du
fond de 10%.

56
Calculer et comptabiliser au 31/12/1997 la provision du fond de commerce.
31/12/1997
65962 D.N.C aux
provisions pour
dépréciation de 200 000
l’actif immobilisé
Provision pour
dépréciation des
2920 immobilisations 200 000
incorporelles

200 000 = 2 000 000 * 10%


• Au 31/12/1998 la percée du concurrent étant plus forte que prévue nous fais estimer une
dépréciation du fond de 30% par rapport à la valeur d’origine. Calculer et comptabiliser
le complément de provision au31/12/1998.

Provision nécessaire-provision existante=provision a enregistrer.

(2 000 000 * 30%) – 200 000 = 400 000

31/12/1998
61942 D.E.P aux provisions
pour dépréciation des
immobilisations 400 000
incorporelles
Provision pour
dépréciation des
2920 immobilisations 400 000
incorporelles

57
B – Provision pour dépréciation de l’actif circulant :
Les éléments de l’actif circulant doivent être évalués à la clôture des comptes, à leurs
valeurs actuelles. Si pour un élément sa valeur actuelle et inférieure à sa valeur historique il y a
lieu de constater une provision pour dépréciation de cet élément égale a l’écart constater.
B-1- Provision pour dépréciation des stocks :
En fin de chaque exercice, l’entreprise doit :
▪ Constater la variation de ses stocks.
▪ Constituer éventuellement une provision sur son stock final.
▪ Annuler la provision pour son stock initial.
Lors de la comptabilisation les comptes 3911 a 3915 sont crédités par le débit du compte
61961 « Dotation d’exploitation aux provisions pour dépréciations des stocks »
Lors de l’annulations, ou de réductions de ces provisions ,les comptes de provisions pour
dépréciations sont débités par le crédit du compte 7196 « reprises sur provisions pour
dépréciation de l’actif circulant »
EXEMPLE :
Le 31/12/90, lors de l’inventaire une entreprise estime la dépréciation du stock (final) de
marchandise a 2% de sa valeur qui s’élève a 40 000 DH.
Le montant de la provision a constituer est de (40 000 * 2%) = 800DH

6196 3911
D.E aux provisions Provision pr dép. des M/se
800 800

Au 1/1/91 le stock final de 90 apparaîtra à l’actif du bilan et constituera donc le stock initial du
début de l’exercice 91
Au 31/12/91 le stock initial n’existant plus il faut annuler la provision constituer pour lui et
qui figure elle-même dans un compte soustractif « provisions pr dép. des
marchandises »3911.pour solder ce compte on crédite un compte de produit intitulé
« reprises sur provisions prdep. de l’actif circulant » 7196.

3911 Provisions pr dép. des m/se 7196Reprise sur Provision.


800 (800) 800

58
.B-2- Provisions pour dép. des créances de l’actif circulant.
La dépréciation correspond au montant des créances que l’on risque de ne pas recouvrir,
lorsque les clients sont en difficultés financières.
Une créance est considérée comme irrécouvrable lorsque l’obligation juridique de paiement
disparaît : clôture de liquidation du débiteur, prescription, voir sa disparition.
Pour avaler une perte probable, donc une provision il faut l’existence d’un réel risque de non
recouvrement.
Le risque ne doit pas avoir pour origine un litige pour l’origine de la créance, ce cas relève de la
provision pour risque et charge.
La créance pour dép. des créances correspond aux pertes probables H.T, la TVA collecté lors de
la vente étant récupérée en cas d’insolvabilité du client.
Exemple :

La société X reçoit des informations que deux de ces principaux clients A et B sont en difficultés
financières :

▪ Pour le client A : l’entreprise constate qu’une créance de 3000 DH

▪ est inespérée et totalement irrécouvrable (le client est insolvable)

▪ Pour le client B :il n’as pas toujours payer une facture de 30 000

DH, ce montant ne peut être probablement encaissée en totalité vu

Les difficultés de B, la récupération est estimée a 40%

Enregistrement comptable

Au 31/12/2001 :

Pour A : La créance est irrécouvrable en totalité c’est donc une perte définitive, dans ce cas
l’entreprise ne constate pas de provisions mais c’est une perte (charge courante)

3421 Client A 6182Perte sur créance irrécouvrable


(3000) 3000 3000

La créance irrécouvrable est considérée comme une charge d’exploitation.

59
Pour B :
L’entreprise va enregistrer le fait que le client B est devenu douteux aux 31/12/2001.

31/12/2001
3424 Clients douteux ou litigieux 30 000,00
3421 Clients 30 000,00
Créance « client B devenue douteux

- créer une provision, calculée sur le montant hors taxe de la créance, car la TVA
éventuellement non payée par le client pourra être récupérée auprès de l’Etat : le montant
H.T de la créance est de 24 000 DH.
- Calcul de la provision :( 24 000 * 60%)=14 400

31/12/2001
D.E.P. pour dépréciation des créances de
61964 14 400,00
l’actif circulant
Provision pour dépréciation des clients et
3942 14 400,00
comptes rattachés
Provision sur créance « Client B»)

N.B
La provision s’ajuste chaque année en fonction de l’évolution de la situation de la créance.

Le 31/12/2002, la créance n’est toujours pas encaissée, et on pense que le client ne devrait pas
pouvoir payer plus de 25 % de la créance initiale : il faut donc faire une provision
complémentaire pour porter le montant de la provision à 75 % de la créance H.T.
Provision nécessaire = 30 000 x 75 % = 22 500
Provision existante = 14 400
Ajustement = dotation complémentaire = 22 500 -14 400 = 8 100

31/12/2002
61964 D.E.P. pour dépréciation des créances de l’actif circulant 8 100,00
Provision pour dépréciation des clients et comptes
3942 8 100,00
rattachés
Ajustement de la provision sur créance « Client B »

Courant 2003, le client a fait faillite, la créance ne sera jamais payée.

60
L’entreprise va donc :

31/12/2003
6182 Perte sur créances irrécouvrables 24 000,00
4456 Etat, TVA due 6 000,00
3424 Clients douteux ou litigieux 30 000,00
Créance « Client B» devenue irrécouvrable

- reprendre la provision qui n’a plus d’objet :

31/12/2003
Provision pour dépréciation des clients et
3942 22 500,00
comptes rattachés
Reprise sur provision pour dépréciation de
7196 22 500,00
l’actif circulant
Reprise de la provision sur créance « Client B
» devenue irrécouvrable

B-2-Provisions pour dép. des titres :


On constate une provision pour dépréciation des titres lorsque son cours est inférieur à son coût
d’achat.
Remarques importantes
Les titres doivent être évalues catégorie par catégorie.
Les plus values probables n’étant jamais comptabilisées, alors toute compensation entre + value
et – value est interdite.
Lorsque des titres de même nature ont été acquis dans des dates et à des cours différents, on
compare la valeur d’inventaire avec la valeur globale d’origine de l’ensemble des titres.
Exemple :
Une société détient 100 actions ‘’Q" achetées 150 DH l'unité le 15/04/2000. Au 31/12/2000, le
cours du titre est égal à 135 DH. Au 31/12/2001, le cours du titre est égal à 140 DH. Au
31/12/2002, le cours du titre est égal à 162 DH.
Comptabilisation :
Le cours du titre au 31/12/2000 étant inférieur à son prix d'achat, il faut effectuer une provision
de (150 - 135) x 100 titres = 1500 DH.

31/12/2000
6392 Dotat° aux provis° prdép des immob 1 500
financières
2951 Provis° pour dépréciat° des T.P 1 500
61
Le cours du titre au 31/12/2001 est encore inférieur à son prix d'achat, mais a légèrement
remonté.
Le montant de la dépréciation au 31/12/2001 est égal à (150 - 140) x 100 titres = 1 000 DH. Vu
qu'il existait déjà en 2000 une provision de 1 500 DH, il suffit de diminuer l'ancienne provision
(on procède à un "réajustement") de la différence, soit 500 DH.

31/12/2001
2951 Provis° pour dépréciat° des T.P 500
7392 Reprises sur provis° prdep des 500
immobfinan.

Le cours du titre au 31/12/2002 est supérieur au prix d'achat du titre. Aucune provision ne doit
être constatée. Il est cependant nécessaire de ne pas oublier d'annuler l'ancienne provision qui
existait l'année dernière, c'est-à-dire 1 000 FF (1 500 - 500 de réajustement).

31/12/2002
2951 Provis° pour dépréciat° des T.P 1 000
7392 Reprises provis° Prod. finan. 1 000

Remarque importante :
Si le cours d'un titre est supérieur à son prix d'achat, aucune opération comptable ne doit être
enregistrée car même s'il existe ce que l'on appelle une "plus-value latente", cette plus-value ne
peut s'enregistrer que si les titres sont cédés.
C- Provisions pour dépréciation des comptes de trésoreries.
Les éléments de trésorerie peuvent connaître une dépréciation dont les causes ne sont pas
irréversibles. Il est alors nécessaire de constituer une provision pr dép. afin de constater cet
amoindrissement de valeur.
Ces provisions peuvent concerner les avoirs détenus dans un pays ou la situation économique ou
politique pourrait rendre difficile le rapatriement des fonds. Il pourrait s’agir d’avoirs déposés
dans des établissements financiers en situation difficile.
La provision est constituée en débitant le compte 6396 ‘’dotations aux provisions pr dép. des
comptes de trésorerie’’ par le crédit du compte ‘’provisions pr.Dép. des comptes de trésorerie’’
5900.

62
II : Provisions pour risques et charges.

Les provisions pour risques et charges correspondent à une augmentation du passif


exigible à plus ou moins long terme. Elles traduisent l'existence de risques de débours prévisibles
à la clôture de l'exercice mais comportant un élément d'incertitude quant à leur montant ou à leur
réalisation.
Ces provisions sont alors constituer dans un souci de prudence pour faire face a des pertes ou des
charges prévisibles et afin que la passif ne comporte pas uniquement les dettes effectives
d’exploitations, mais également des dettes probables prévisibles et pouvant survenir durant les
exercices qui suivent.
*** Il existe deux types de provisions pour risques et charges :
◊ Provisions durables pour risques et charges :
Elles sont destinées à faire face à des risques ou à des charges dont on prévoit la réalisation dans
un délai supérieur à 12 mois à la date de la clôture de l’exercice.
Elles sont inscrites dans :
151 provisions pour risques :
o 1511 : Provisions pour litiges.
o 1512 : provisions pr garanties données aux tiers.
o 1515 : prov. pr amendes, double droits, pénalités.
o 1516 : Prov pr perte de change.
o 1518 : autre prov. pr risques.
155 provisions pour charges :
o 1551 : provprimpôts.
o 1552 : Provpr pensions de retraite et obligations similaires.
o 1555 :Prov. pr charges à repartir sur plusieurs exercices.
o 1558 : autres prov. pr charge.

◊ Autres provisions pour risques et charges :


Elles sont destinées à faire face à des risques ou à des charges dont on prévoit la réalisation dans
un délai inférieur à 12 mois à la date de la clôture de l’exercice.
Elles sont inscrites dans : 450 Autres provisions pour risques et charges
A-Provisions pour litiges :
Sont destinés a couvrir l’entreprise contre tous fais de procès, de condamnation…pouvant
intervenir dans un délai supérieur a 12 mois.

63
Exemple :
Un salarié licencié abusivement par son e/se engage des poursuites judiciaires pour
demander des indemnités. A cet effet l’e/se avait constitué une provision le 31/12/2000 d’un
montant de 15 000 DH.
LE 15/2/2001 le tribunal condamne l’e/se a payer au salarié 19 000 DH,l’e/se a payé a son
avocat 1000 DH, les règlement se sont effectuer par chèque.
15-2-2001

6171 Rémunération du personnel 19 000


6136 Honoraires 1 000
5141 Banque 20 000
31-12-2001
1511 Prov. pr risque 15 000
7195 Reprise sur prov pr risque 15 000

B- Provision pour amendes fiscales.


Ces provisions concernent les différentes sanctions pouvant être infligées a l’e/se pour non
respect des réglementations.
Exemple :
A la suite d’un contrôle fiscal en 2000, l’inspecteur relève des irrégularités. L’e/se n’est pas
avisée du montant de l’amende qu’elle devra payer. L’e/se estime l’amende a 3 000 DH.
Le 25/3/2001 : l’entreprise est avisée que le montant à payer est de 3 500 DH.
Le 01/04/2001 : l’e/se règle le montant de 3 500 par chèque.
25-3-2001

6583 Pénalité et amendes fiscales 3500


4457 Etat impôt et taxe a payé 3500

01-04-2001
4475 Etat impôt et taxe 3500
7195 Banque 3500
01-04-2001
4505 Prov. pr amende et pénalité 3000
7595 Reprise non courantes pr risque 3000

64
Après cette régularisation nous remarquons que l’exercice 2001 supporte une charge non
courante de 500 DH (3500-3000) car la provision constituée étant sous-estimée.
C- Provision pour risque de change.
Ce compte est destiné à constater les pertes latentes sur les créances immobilisées ou les
dettes de financement libellé en monnaie étrangères. La provision doit être égale au montant de la
perte latente.
Les pertes latentes compensées dans le cadre d’une couverture de change peuvent ne pas être
provisionnées ou l’être partiellement.
EXEMPLE :
Une entreprise avait emprunté a une banque française au cours de 1990 un montant de
50 000 FF au taux de 1FF=1,50DH.
Au 31/12/1990 a l’inventaire, le DH a baissé et le taux de change est de 1FF=1,75 DH le montant
de la dette inscrit lors de l’opération d’emprunt étant de 75000, il est au 31/12 de 87 500 DH.
Il y a un risque alors de payer 12 500DH de plus. L’entreprise constitue alors une provision tout
en ajustant le montant de la dette.
Le 25/11/1991 l’e/se rembourse l’emprunt au taux de 1,70DH règlement par banque.
31/12/1990

2720 Écart-conversion actif 12 500


1481 Emprunt auprès des étab. De crédit 12500

6393 D.E aux prov financiers 12500


1516 Prov. pr perte de change 12500

N.B : le premier article doit être contre-passé le 01/01/1991 pour annulation.


01/01/1991

1481 Emprunt auprès des étab de crédit 12 500


Ecart-convertion actif 12500
2720

25/11/1991
1481 Emprunt auprès des étab de crédit 75000
Perte de change propre a l’e/ce
6331 10000
5141 Banque 85000

65
1516 Provision pour perte et change 12500
7393 Reprise sur prov pr Charge fin 12500

o la perte nette de change n’est donc que de 2500= (12500-10000) en raison du nouveau
taux de change qui se relève favorable par rapport a 1990.
o On suppose maintenant que l’e/se a remboursé son emprunt
Le 25/11/1991 a 1,40DH.
L’enregistrement serait comme suit :
25/11/

1481 Emprunt auprès des étab. de crédit 75000


Banque 70000
5141 Gain de change propre à l’exercice 5000
733
1516 Prov pr perte de change 12500
7393 Reprise pr prov. pr charge fin 12500

Provisions pour charges à repartir sur plusieurs exercices :


Lorsque l’e/se décide de ne pas supporter une charge trop importante sur un seul exercice elle a la
possibilité de l’étaler sur plusieurs exercices parce que :
o Ces charges sont trop importantes par rapport au résultat de l’e/se
o L’engagement des dépenses est différé à une chance future nettement précisée.
EXEMPLE :
Une e/se pense effectuer des travaux d’entretien et d’aménagement de ces locaux, elle estime le
coût de ces travaux a 3 000 000 DH. Ne voulant pas faire supporter au seul exercice le coût de
ces réparations elle constitue une provision de 600000 sur 5 ans
31/12/N

6195 D.E aux prov. pr risque et charge 600000


1555 Prov. pr charge a repartir sur 600000
Plusieurs exercices
(même écriture chaque année)
1555 31/12/N+5
Prov. pr charge à repartir 3000000
7195 Reprise sur prov. pr risque et charge 3000000
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IV : Les provisions réglementées
Ce sont des provisions ne correspondant pas a l’objet normal d’une provision et
comptabilisées en application de dispositions légales ou réglementées. Les provisions
réglementées figurent au passif du bilan parmi les capitaux propres assimilés. Elles consistent
généralement a mettre en réserve des bénéfices en franchises d’impôts càd soustraire une partie
des bénéfices réalisés par l’entreprise aux impôts.
Cela bien évidement ne peut être effectué qu’après l’autorisation de l’administration fiscale qui
autorise certaines entreprises à constituer ce type de provisions. C’est pour cette raison qu’elles
sont appelées les provisions réglementées.
Le traitement comptable des provisions réglementées

Principe

Selon le nouveau plan comptable marocain, les provisions sont à doter au crédit des comptes :

1354 Provisions pour investissements


1355 Provisions pour reconstitution de gisements
1356 Provisions pour acquisition et construction de logements

Par le débit des comptes de charges suivants :

65944 Dotations non courantes pour investissements


65945 Dotations non courantes pour reconstitution de gisements
65946 Dotations non courantes pour acquisition et construction de logements

Les comptes (1354 – 1355 et 1356) sont débités par la provision ou la partie de provision utilisée
ou non dans les délais légaux fixés pour chaque catégorie de provisions. En contre partie, les
comptes de produits ci-après, sont crédités :
75944 Reprise sur provisions pour investissements
75945 Reprise sur provisions pour reconstitution de gisements
75946 Reprise sur provisions pour acquisition et construction de logements

En ce qui concerne les provisions utilisées conformément aux conditions fiscales exigées, une
déduction extracomptable doit se faire au moment de la détermination du résultat fiscal. (La
provision devient définitivement libérée de l’impôt).
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CONCLUSION :
Les provisions, bien que soumises à des règles relativement strictes de détermination, calcul et
mise en œuvre, et bien que devant comme l'ensemble de la comptabilité respecter les grands
principes comptables, et en particulier celui de l'image fidèle, sont parfois perçues ou utilisées
comme un instrument privilégié de "lissage" des comptes. La "comptabilité créative" a souvent
trouvé là un moyen utile de présenter des documents de synthèse (Bilan, Compte de Résultat)
correspondant aux attentes.

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