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République du Bénin

Ministère de l’Enseignement et de la Recherche Scientifique

UAC/EPAC

Année académique : 2015-2016

SUPPORT DU COURS
D’ECONOMIE ET DE
GESTIONFINANCIERE

Filière : GEN2-MBH2-GTA2

Enseignant : Damien SEWANOUDE (Doctorant à la FASEG U.A.C)

Cel : 95063605/96433219
Email : sewanoudedamien@yahoo.fr

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Programme

Première partie : La Gestion Financière


Chapitre 1 : Les préalables à la comptabilité
Chapitre 2 : Le bilan
Chapitre 3 : Le compte et le principe de l’enregistrement à
Partie double
Chapitre 4 : Le plan des comptes
Chapitre 5 : Le journal-Le grand livre-La balance
Chapitre 6 : Le compte de résultat
Chapitre 7 : Le choix des investissements

Deuxième partie : Economie Générale


Chapitre 1 : Introduction
Chapitre 2 : Les grands courants de pensée en économie
Chapitre 3 : Evaluation des grandeurs caractéristiques de l’économie nationale
Chapitre 4 : La consommation
Chapitre 5 : L’investissement
Chapitre 6 : Les prix et les revenus

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Chapitre 1 : Les préalables à la comptabilité
Dans cette partie, nous exposerons d’une part le rôle et les fonctions de la comptabilité et d’autre part les
principes sur lesquels repose l’enregistrement des opérations comptables.
Définition et rôle de la comptabilité

1-Définition

La comptabilité est un système d’organisation financière permettant de saisir, de classer et d’enregistrer


les données de base chiffrée et de fournir après traitement approprié un ensemble d’informations
conformes aux besoins des différents utilisateurs concernés. Elle répond à un certain nombre de besoins
à savoir :
-les besoins d’ordre juridique : la comptabilité doit respecter les normes bien définies (tenue des
documents comptables, conservation des pièces justificatives, etc.)
-les besoins d’ordre fiscal : la comptabilité permet à l’Etat d’avoir une vue sur l’activité de l’entreprise
afin d’asseoir ses différents impôts et taxes.
-les besoins d’ordre économique : la comptabilité permet de mesurer l’apport des entreprises au produit
intérieur brut (P.I.B).
-les besoins d’ordre social : la comptabilité permet la saisie de la situation sociale des employés afin de
prévoir leurs couvertures sociales (allocations, primes et indemnités).
-les besoins d’ordre financier : la comptabilité permet à l’entreprise de connaître périodiquement ses
avoirs financiers, l’état de ses créances et dettes.

2-Le rôle

La fonction comptable dans l’entreprise a pour rôle :


-l’enregistrement de toutes les opérations qui affectent le patrimoine de l’entreprise
-la saisie de toutes les charges et tous les produits
-la mise en œuvre périodique des résultats
-l’établissement des documents de synthèse (bilan, compte de résultat, balance à 6 colonnes tableau
financier des ressources et des emplois, annexes, etc.)
-la détermination des coûts (coûts d’achat, coût de production, coût de distribution, prix de revient, etc.)
La tenue d’une comptabilité est donc nécessaire au sein de l’entreprise. Elle permet aux divers
utilisateurs de l’information comptable de :
-prendre des décisions de gestion
-apprécier la contribution de l’entreprise dans la détermination des agrégats économiques.
En somme, la plupart des informations fournies par l’entreprise aux nombreux groupements que sont les
financiers, les actionnaires, les syndicats et les pouvoirs ont pour source la comptabilité.

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II -Les utilisateurs de l’information comptable et les fonctions de la comptabilité

1-Les utilisateurs

Ce sont :
-Les décideurs : l’exploitant ou les associés ou encore les actionnaires
La décision en matière d’investissement de production, de financement, de diversification d’activités ou
de lancement d’un nouveau produit repose toujours sur la connaissance préalable de la situation de
l’entreprise à cet instant. La comparaison de ces résultats dans le temps et la comparaison de ces
résultats des autres entreprises du secteur lui assurent un contrôle interne de sa gestion grâce à
l’exploitation des informations comptables.

-L’Etat

L’exécution des diverses fonctions de l’Etat repose sur les informations fournies par les entreprises. Par
exemple, la comptabilité nationale détermine les grandeurs caractéristiques(les agrégats
macroéconomiques) à partir du système de la comptabilité générale : valeur ajoutée(VA), l’épargne
brute(S), la formation brute de capital fixe( FBCF),la capacité ou besoin de financement. La qualité des
informations de la comptabilité nationale dépend donc d’abord de la qualité des renseignements fournis
par la comptabilité générale des entreprises.
-Les tiers
Ils traitent avec l’entreprise dans le cadre d’opérations commerciales (le client et les fournisseurs) ou
financières (les banquiers et les autres créanciers) ou qui ont légalement droit à l’information (les
associés, les actionnaires et les salariés dans les pays ou le droit social le prévoit).

2-Les fonctions de comptabilité

Eu égard aux informations qu’elle doit fournir aux divers utilisateurs, la comptabilité à diverses
fonctions parmi lesquelles on doit retenir :
-la description (recensement, classement, enregistrement et traitement, l’établissement des comptes,
compte de résultat).C’est la comptabilité générale qui s’occupe de cette fonction.
-l’explication (calcul des coûts en vue de la détermination des résultats analytiques).C’est la
comptabilité analytique qui s’occupe de cette fonction.
-la prévision (calcul des coûts prévisionnels, analyse des écarts entre prévisions et réalisations,
établissement des projets).
-l’analyse, le contrôle et l’audit.

III-Les apports de la comptabilité à la fonction commerciale

Avant d’écouler ses produits ou de lancer un nouveau produit dans des conditions qui lui permettent de
maximiser ses profits, l’entreprise doit produire avec une efficacité optimale et au moindre coûts .Cette
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tache fait appel aux techniques quantitatives de gestion en général et à la comptabilité en particulier .La
comptabilité s’emploie donc à fournir à la fonction commerciale des informations chiffrées pour son
meilleur fonctionnement .S’occupant aussi bien des approvisionnements que de la commercialisation, la
fonction commerciale doit à la fonction comptable, l’expression quantitative et financière des
programmes d’actions envisagés pour une période donnée en matière d’achat et de distribution.

IV-Les principes comptables

Les principes sur lesquels se fonde la comptabilité sont au nombre de neuf. Ce sont :

1-Le principe de prudence

La prudence est l’application raisonnable des faits afin d’éviter le risque de transfert sur l’avenir,
l’incertitude susceptible de grever le patrimoine et les résultats de l’entreprise. La règle de la prudence
est destinée à protéger les utilisateurs externes des états financiers et les dirigeants contre les illusions
qui pourraient résulter d’une image non prudente ou flatteuse de l’entreprise .En application de principe,
les plus latentes donc non encore réalisées, ne participent pas à la formation du résultat alors que les
moins latentes y participent avec les mécanismes de provisions.

2- Le mécanisme de la permanence des méthodes

La cohérence des informations comptables au cours des périodes successives implique la permanence
dans l’application des règles et procédures. Toute exception à ce principe doit être justifiée par la
recherche d’une meilleure information et donner lieu à des explications en annexe aux états financiers.

3-Le principe de l’indépendance des exercices

Le principe de spécialisation ou d’autonomie des exercices est à la base de la détermination du résultat


de chaque exercice. Ce principe signifie qu’il faut rattacher à chaque exercice tous les produits et toutes
les charges qui le concernent et ceux-là uniquement.

4- Le principe de la continuité de l’exploitation

Les documents de synthèse sont supposés établis à partir de l’hypothèse de continuité de l’exploitation
s’il n’est pas fait mention d’autres hypothèses retenues dans la mesure ou l’entreprise est considérée
comme devant continuer à fonctionner dans un avenir prévisible.

5- Le principe du coût historique

Les documents de synthèse sont supposés établis à partir de l’hypothèse de continuité de l’exploitation
s’il n’est pas fait mention d’autres hypothèses retenues dans la mesure où l’entreprise est

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considérée comme devant continuer à fonctionner dans un avenir prévisible. Selon ce principe les biens
acquis par les entreprises sont enregistrés à leur coût d’acquisition.

6- Le principe de transparence

Appelé également le principe de la clarté, de la bonne information et de sincérité, ce principe vise une
information loyale qui respecte :
- les référentiels comptables en vigueur
- la présentation de l’information sans intention de dissimuler la réalité des opérations
- le respect de la règle de la non compensation

7- Le principe de l’intangibilité du bilan

Ce principe vise la correspondance entre le bilan d’ouverture d’un exercice et le bilan de clôture de
l’exercice précédent .Cette exigence interdit toute imputation sur les capitaux propres, des produits et
charges des exercices précédents ainsi que des gains et pertes résultant d’un changement de méthode.

8- Le principe de l’importance significative

Ce principe oblige la prise en compte d’éléments de caractère significatif pouvant influencer la décision
ou le jugement des destinataires des états financiers .Cette prise en compte s’effectue par la description
des éléments constitutifs en cause dans l’état annexé.

9- Le principe de la prééminence de la réalité économique sur l’apparence juridique

Ce principe n’est pas retenu par le SYSCOA sans doute en raison des divergences que peut susciter son
interprétation au plan pratique. Toutefois, son application est recommandée pour des cas définis dans le
référentiel. Il s’agit :
-du crédit bail
-des concessions
-des effets escomptés non échus
-du personnel intérimaire

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Chapitre 2 : Le bilan

I- Définition- Description et présentation

1-Définition

Avant d’aborder la notion du bilan, il est indispensable de mettre en relief la notion de patrimoine.
Au sens juridique, le patrimoine retrace l’ensemble des biens et des dettes d’une personne. Cette notion
a donc été étendue aux entreprises. Conformément au SYSCOA, le bilan ne retrace plus la situation
patrimoniale au sens juridique mais plutôt au sens économique .Le sens économique est défini par
rapport au crédit bail.
Par rapport au SYSCOA, le bilan est un tableau qui comporte deux parties retraçant la situation
patrimoniale d’une entreprise au sens économique.

2-Description

La partie gauche du bilan est par convention appelée actif du bilan et retrace l’ensemble des biens
appartenant ou non à l’entreprise et qui participent à l’exploitation. La partie de droite est par convention
appelée passif du bilan et retrace les ressources (le capital et les dettes) de l’entreprise. Le bilan est
toujours un tableau équilibré ce qui signifie que le total actif est égal au total du passif.

3-Présentation

Conformément au SYSCOA, le bilan ou système normal se présente ainsi en grande masse :

Actif BILAN DE L’ENTREPRISE Passif


Postes Montant Postes Montant
Actif immobilisé Capitaux propres et ressources
Actif circulant assimilées
Dettes financières et assimilées
Trésorerie actif
Ecarts de conversion actif Passif circulant
Trésorerie passif
Ecart de conversion passif
Total Total

Application

Au premier janvier 2008, la situation patrimoniale de l’entreprise Fancy Palace spécialisée dans la vente
des tissus Fancy se résume ainsi :
- Agencement et installations…………………… 6250000
- Matériels roulants………………………………...3750000
- Mobiliers et matériels de bureau…………………2500000
- Stock de tissu Fancy……………………………...30650000
- Stock de tissu Wax………………………………..10000000
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- Créances sur clients………………………………..2400000
- Avoir en banque…………………………………… 16000000
- Disponibilité en caisse………………………………1500000
- Crédits accordés par les fournisseurs de Fancy…….6250000
- Emprunt à plus d’un an……………………………..5000000
- Crédit accordé par les fournisseurs de Wax…………3000000
-Capital social ………………………………………..40000000
-Réserves………………………………………………8000000
-Découverts bancaires………………………………… :.5000000
-Résultat de l’exercice précédent……………………….5800000

T.A.F :

Présenter le bilan de l’entreprise Fancy Palace au 1er janvier 2007.

II -Etude des postes du bilan

1-Les postes du passif

- L’actif immobilisé correspond aux emplois durables rendus nécessaires par l’objet financier et
économique de l’entreprise. On y distingue :
* Les charges immobilisées : les frais d’établissement, charges à répartir sur plusieurs exercices, les
primes de remboursement des obligations ;
* Les immobilisations incorporelles : les frais de recherche et de développement, brevet, licence, le
fonds commercial, les autres immobilisations incorporelles ;
* Les immobilisations corporelles : terrain, bâtiments, installations et agencements, matériels de
transport ;
* Les immobilisations financières : titre de participation, dépôt à terme, les autres immobilisations
financières.
-L’actif circulant représente les stocks et les créances du circuit d’exploitation. La partie hors activité
ordinaire peut être distincte comme elle peut être noyée dans les autres rubriques.
* Les stocks : ils concernent les marchandises, les matières premières et autres approvisionnements, les
encours, les produits fabriqués.
* Les créances et emplois assimilés : fournisseurs avances et acomptes versés, clients et autres créances.

N.B :L’actif circulant hors activité ordinaire peut comporter :

- des stocks : stocks obtenus dans un échange, stocks prêtés, stock appartenant à une société amie dont
nous n’avons que la charge de commercialisation.
- des créances (créances sur cessions d’immobilisation) si les montants de ces éléments sont inférieures
à 5% de l’actif circulant :
.les stock hors activités ordinaires restant noyés dans les autres stocks ;
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.les créances hors activités ordinaires sont rattachées aux autres créances.
- La trésorerie actif : on y inscrit :
.les titres de placement (rapidement négociables).
.les valeurs à encaisser (chèques et coupons à encaisser)
.les valeurs disponibles (la banque, les comptes chèques postaux, caisse)
S’ajoutent à ces masses, les écarts de conversion active correspondant aux pertes probables de change.

2-Les rubriques ou les postes du passif

Les ressources stables : c’est l’ensemble des capitaux propres et ressources assimilées plus les dettes
financières et ressources assimilées.
* Les capitaux propres et ressources assimilées : on y distingue
.le capital
.les primes et les réserves (prime d’accord, d’émission et de fusion, l’écart de réévaluation, réserves
indisponibles, réserves libres, report à nouveau)
.le résultat net de l’exercice (bénéfice ou perte)
.autres capitaux propres (subvention d’investissement, provisions réglementées et fonds assimilés)
* Les dettes financières et ressources assimilées
On y distingue :
.les emprunts
.les dettes de crédit bail et contrats assimilés
.les dettes financières diverses
.les provisions financières pour risque et charge
*Le passif circulant (dont hors activité ordinaire)
Il comprend :
.les dettes circulantes et ressources assimilées
.clients et avances reçues
.fournisseurs d’exploitation
.les dettes fiscales
.les dettes sociales
.les autres dettes (compte courant des associés, etc.)
.les risques provisionnés
-La trésorerie du passif
Elle comporte les banques, les crédits d’escompte, les crédits de trésorerie, les découverts.
A ces masses s’ajoutent les écarts de conversion relatifs aux gains probables de change.

III-La détermination du résultat et du calcul de la situation nette

1-Détermination du résultat

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L’un des buts de la comptabilité est de déterminer en fin de période le résultat global découlant des
activités de l’entreprise pendant cette période .Ce résultat est en général calculé une fois par an. Il
convient de noter qu’au Bénin et conformément aux dispositions du SYSCOA, l’année comptable
coïncide avec l’année civile et est appelée exercice. La détermination du résultat d’un exercice par
évaluation du patrimoine de l’entreprise exige la connaissance de la valeur des biens possédés par
l’entreprise.
Total des biens =TB = Total actif-(frais d’établissement + charges à répartir)
Elle exige également la connaissance de la valeur des dettes à la même date.
Total des dettes =TD =Dettes financières et ressources assimilées +Passif de trésorerie +Passif
circulant –montant des capitaux propres et ressources assimilées autres que le résultat.

Résultat R =Total des biens – (capitaux+ total des dettes)

2-Calcul de la situation nette

La situation nette d’une entreprise est sa valeur patrimoniale nette à une date donnée. Elle est obtenue de
la manière suivante :

SN= TB-TD

SN=Capitaux propres et ressources assimilées + ou- résultat

Application

Une entreprise établit son bilan à la fin d’un exercice. Le capital apporté par l’exploitant est de 500000
mais il a été augmenté en cours d’année par un apport nouveau de 3000000.L’inventaire au 31décembre
a donné les résultats suivants :
- Matériels………………………………………………4000000
- Stock de marchandises………………………………..3500000
- Créance sur clients……………………………………2500000
- Avoir en caisse…………………………………….....1800000
- Dettes envers les fournisseurs………………………..2200000
- Dettes de crédit bail………………………………….1000000
- Avoir en banque……………………………………..5000000
- Banque crédit de trésorerie…………………………..2000000

T.A.F :

1- Calculer le résultat de cet exercice.


2- Calculer la situation nette de cette entreprise.
3- Présenter le bilan de l’entreprise
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Chapitre 3- le compte et le principe de l’enregistrement à partie double

Il n’est pas toujours aisé de présenter les opérations de l’entreprise sous forme de flux schématisé et de
les analyser en emplois et en ressources. Cette méthode ne permet pas d’avoir à un moment donné une
image scientifique et synthétique des emplois et des ressources concernant les opérations de même
nature. Pour pallier à cette insuffisance, il a été préconisé une autre méthode de l’information
comptable : le compte.

I- Le compte : définition – nature et présentation matérielle

1- Définition et nature du compte

Le compte est un tableau intitulé du nom d’une chose ou d’une personne physique ou morale. Il est
destiné à enregistrer les opérations relatives à cette chose ou à cette personne.
On distingue trois catégories de compte :
Les comptes de bilan ou comptes de situation patrimoniale,
Les comptes de gestion et de résultat,
Les comptes spéciaux.

2- présentation matérielle

Le compte comporte deux parties :à gauche sont enregistrés les emplois : cette partie est appelée le
débit du compte, la partie de droite est réservée aux ressources. C’est le crédit du compte.

Les différents tracés d’un compte sont :

Le tracé pratique ou usuel

Débit N° et Nom Crédit

Dates Libellés Sommes Dates libellés Sommes

Le tracé à colonnes mariées

Selon cette forme, les colonnes du débit et du crédit sont l’une à côté de l’autre.

Dates Libellés Sommes Solde


Débit Crédit Débit Crédit

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Le tracé schématique

La forme est la suivante :

Débit Nom du compte Crédit

II- Principe d’enregistrement et terminologie

1- Principe

Dans un compte, la partie débit enregistre les augmentations d’emplois et les diminutions de
ressource ; la partie crédit enregistre les augmentations de ressources et les diminutions d’emplois.

2 - Terminologie

- Imputer un compte, c’est le débiter ou le créditer d’un montant donné.


- Débiter un compte, c’est inscrire une somme à son débit ; c’est constater un emploi ou une la
diminution d’une ressource existante.
- Créditer un compte, c’est inscrire une somme à crédit ; c’est constater la création d’une ressource
ou la diminution d’un emploi existant.
Le solde d’un compte est la différence entre le total des sommes du et le total des sommes du crédit.
Si le total débit supérieur au total crédit, le solde est débiteur et s’inscrit du côté du crédit. Dans le cas
contraire alors le solde est créditeur et s’inscrit au débit. Si le total est égal au total crédit alors le solde
est nul ; on dit que le compte est soldé.
Arrêter un compte, c’est ajouter le solde au plus petit total. On obtient ainsi deux totaux égaux qu’il faut
souligner de deux traits.
Reouvrir un compte après l’avoir arrêter, c’est inscrit le solde au débit s’il était débiteur ou au crédit
s’il était créditeur.

Applications :

I- Le 1er avril 2008, le compte caisse de la société Fancy Palace présente un solde débiteur de
3 450 000. Au cours du mois d’avril, la société a effectué les opérations suivantes :
02/04 encaissement sur un client d’une somme de 250 000,
03/04 paiement contre espèce au fournisseur IBETEX 4000 000,
05/04 encaissement d’une facture de vente au comptant 648750,
5/04 achat contre espèce d’une fourniture de bureau 280 000,
10/04 paiement en espèce de la facture d’un fournisseur en espèce pour achat de marchandises au
comptant 940 000.

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TAF : Présenter le compte caisse tenu par la société Fancy Palace, tirer son solde et l’arrêter au 14/04
puis le rouvrir le 16 avril.

L’entreprise a effectué au cours du mois de mars les opérations suivantes avec son fournisseur Alco :
01/3 achat à crédit de marchandises 1 787 500,
05/03 retourner à Alco des marchandises non-conformes pour 137500,
15/03 verser à Alco un acompte de 800 000,
19/03 achat de marchandises à crédit 975 800,
25/03 verser en espèce à Alco la somme de 1 250 000.

TAF : Présenter le compte fournisseur Alco dans l’entreprise Gavanes, tirer son solde et l’arrêter au
25/03.

II- Principe de la partie double

Enoncé du principe

Toute opération doit obligatoirement faire l’objet d’une imputation au débit d’un ou plusieurs comptes et
au crédit d’un ou de plusieurs autres comptes d’un même montant. Cet enregistrement est encore appelé
imputation ou écriture comptable.
Autrement dit, le principe de la partie double exige que à tout compte débité correspond un ou plusieurs
comptes crédit et pour le même montant et inversement.

Conséquences

A tout moment, le total des débits des différents comptes est toujours égal à celui des crédits. La
vérification de cette égalité se fait grâce à la balance des comptes.

Analyse comptable

A tout emploi correspond une ressource. Autrement tout emploi est financé par une ressource et
toute ressource finance un emploi. Ainsi s’agissant des comptes du bilan, les comptes d’actif
augmentent de valeur par leur débit et diminuent de valeur par leur crédit ; les comptes du passif du
passif diminuent de valeur par leur crédit et augmente de valeur par leur crédit.
A la fin de l’exercice comptable tous les comptes doivent être arrêtés et ce sont leurs soldes qui
apparaissent au bilan.

Application :

Le 1er avril 2007, le bilan d’une entreprise présente les postes suivants :
Immeubles : 5000 000,
Capital : 18 500 000,

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Fournisseurs : 4 500 000,
Matériel : 4000 000,
Marchandises : 2 500 000,
Caisse : 500 000,
Autres créditeurs : 5000 000,
Banque : 3500 000,
Clients : 8000 000.
Au cours du mois, les opérations suivantes ont été effectuées :
03/04 retrait de fonds à la banque pour alimenter la caisse 2 000 000,
05/04 achat de matériels contre espèce 350 000,
07/04 régler la totalité des dettes vis-à-vis des fournisseurs par chèque.
10/04 achat de fourniture par chèque,
12/04 achat de marchandises à crédit 3 200 000,
15/04 vente d’un lot de marchandises pour 2 400 000 contre espèces (les marchandises avaient coûté
1850 000),
20/04 achat de marchandises pour 1 800 000 par chèque bancaire,
22/04 vente au comptant contre espèce pour 3 500 000 de marchandises ayant coûté
2 600 000,
23/04 achat de marchandises pour 800 000 par chèque, 350 000 en espèce et 850 000 à crédit,
Ces marchandises ont été vendues avec une majoration de 30%.

TAF :
Présenter dans les comptes schématiques l’analyse comptable de ces opérations,
Déterminer le solde de tous les comptes mouvementés et dresser le bilan au 31/12/2007.

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Chapitre 4- le plan des comptes

La structure du plan des comptes


Les comptes sont identifiés par un numéro auquel est rattaché un intitulé. Ces deux identifiables sont
nécessaires pour enregistrer et suivre les opérations en comptabilité.

A- La codification décimale
Le SYSCOA retient une codification décimale des comptes avec les classes ayant les codes 1 à 9. Les
huit premières classes sont réservées à la comptabilité générale tandis que la comptabilité des
engagements et la comptabilité analytique de gestion se partagent la dernière classe.

1- Les comptes du bilan : casse 1 à 5

Classe 1 : Comptes de ressources durables (capitaux et ressources assimilées + dettes financières et


ressources assimilées),
Classe 2 : Compte d’actif immobilisé (charges immobilisées, immobilisations corporelles, incorporelles
et financières),
Classe 3 : Les comptes de stock,
Classe 4 : Les comptes de tiers (créances de l’actif circulant, dettes du passif circulant)
Classe 5 : Les comptes de trésorerie (titre de placement, valeur à encaisser, banque, caisse).

2- Le compte de résultat

Les composantes de résultat sont d’une part les classes 6 et classe 7 enregistrant les charges et les
produits des activités ordinaires et d’autre part la classe 8 réservée aux comptes de charge et de produit
hors activités ordinaires.
Classe 6 : compte de charge des activités ordinaire (charges d’exploitation et charges financières).
Classe 7 : compte des produits et des activités ordinaires (produits d’exploitation et produits financiers).
Classe 8 : compte des charges et des produits hors activités ordinaires.

3- Les comptes des engagements et de la comptabilité analytique de gestion

Classe 9 : Compte des engagements et de la comptabilité analytique de gestion.

B- Les particularités de la structure décimale des comptes

1- Les constantes

Le premier et le dernier chiffre d’un compte peuvent avoir une signification particulière.

a- Le rôle du premier chiffre

Le numéro de chacune des classes 1 à 9 constitue le premier chiffre des numéros de la classe
considérée. Le chiffre occupant les autres positions au sein de la codification caractérise de la gauche
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vers la droite les niveaux d’affinement plus développés relatifs aux comptes principaux, aux sous-
comptes et aux comptes divisionnaires. Le numéro d’un compte divisionnaire commence par celui
du compte ou du sous-compte dont il constitue une subdivision.

Exemple : {1011 capital souscrit


Capital 10 {101 capital social {1012 capital souscrit na appelé
{102 capital appelé non versé
10 : compte principal, 101 et 102 sous comptes, 1011 et 1012 sont des comptes divisionnaires.
b- Le rôle de toutes les terminaisons sauf 9 dans les comptes à deux chiffres
Dans les comptes à deux chiffres, les terminaisons autres que 9 servent au regroupement en
catégories d’opérations.

c- Le rôle de la terminaison 9 dans les comptes à deux chiffres

- Dans les de bilan, la terminaison 9 dans les comptes à deux chiffres a pour rôle d’identifier les
dépréciations des provisions des classes précédentes.
Exemple : 19 : provisions financières pour risque et charges,
39 : Dépréciation des stocks.
- La terminaison 9 joue un rôle similaire dans les comptes de gestion relevant des classes 6 et 7
dans la mesure où elles se rapportent aux opérations concernant les provisions.
Exemple : 69 : dotation aux provisions.
79 : reprise de provisions.

d- Le rôle de toute terminaison 9 dans les comptes à trois chiffres et plus.

Le chiffre 9 en troisième et quatrième position annonce tant pour ce qui concerne les comptes du
bilan que de gestion, le solde inversé des opérations.
Exemple : 6059 : Rabais, remise et ristourne obtenus sur autres achats par rapport au compte 605
autres achats. Le compte 605 sera débité alors que le compte 6059 sera crédité.
409 : fournisseur (compte débiter),
40 : fournisseur d’exploitation (compte créditer).

Remarque : la codification décimale du SYSCOA fait cependant exception à cette règle en ce qui
concerne les comptes de la classe 2.

e- Le rôle de la terminaison 8 en deuxième position

Le chiffre 8 indique les comptes d’amortissement. Cette parallèle est également valable pour les
comptes de charges.
Exemple : 28 amortissement des comptes de la classe 2,
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68 dotations aux amortissements.

f- Le rôle de la terminaison 1 à 8 dans les comptes à trois chiffres

- Principe : Dans les comptes dont le numéro est constitué d’au moins trois chiffres les
terminaisons 1 à 8 servent généralement à détailler les opérations subordonnées aux niveaux
immédiatement supérieurs.
Exemple : 41 : clients et comptes rattachés
411 : clients et comptes rattachés
4111 : clients
4112 : clients groupe
4114 : clients, Etat et collectivités
4118 : clients, dégrèvement de taxe sur TVA.

Exceptions : Il convient cependant de signaler en ce qui concerne les comptes de gestion, la terminaison
8 de ses sous ensembles de compte regroupe les opérations autres que celles prévues dans les comptes
du même niveau et dont la terminaison va de 1 à 7.
Exemple : 707 : produits accessoires
7078 : autres produits accessoires.
Aucune signification particulière n’est rattachée au 0 en que terminaison placé en troisième ou
quatrième position dans la codification décimale propre du SYSCOA.

g- Les autres constantes

Elles résultent de la ventilation des sous comptes 603 et 73 pour identifier parmi les concepts de gestion
les variables de biens achetés ou biens produits.

2- Le parallélisme

- Entre les charges et les produits liés aux activités ordinaires.


601 achats de marchandises 701 vente de marchandises
602 achats de matières premières 702 vente de matières premières
65 Autres charges 75 autres produits
697 dotations aux provisions financières 797 reprises de provisions financières
- Entre les produits et charges liés aux éléments hors activités ordinaires
81 valeurs comptables des cessions d’immobilisation
82 produits des cessions d’immobilisation
83 charges hors activités ordinaires
84 produits hors activités ordinaires
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85 dotations hors activités ordinaires
86 : reprises hors activités ordinaires

II- Organisation du plan des comptes de l’entreprise

Le plan des comptes SYSCOA est l’ensemble des comptes définis et identifiés par un numéro et un
intitulé. Toute entreprise non financière exerçant les activités au sein des Etats membres dans
l’UEMOA doit recourir au plan des comptes normalisés dont la liste figure dans le SYSCOA.
Au demeurant la codification de base du SYSCOA est limité dans la mesure où les comptes
divisionnaires atteignent au plus quatre chiffres. Chaque entreprise a le choix de subdiviser ses comptes
comme elle le veut mais en restant toujours conformes à la codification. Inversement si les comptes
prévus par le SYSCOA s’avèrent trop détaillés par rapport aux besoins de l’entreprise ; elle peut les
regrouper dans un compte global de même niveau plus contracté à condition que le regroupement ainsi
opéré puisse au moins permettre l’établissement des états financiers annuels dans les conditions
présentées.

III- La liste des comptes (confère le plan comptable SYSCOA)

18
Chapitre 5- Le journal – le grand livre- la balance

En comptabilité, il y a plusieurs méthodes ou systèmes de prendre note des opérations qu’effectue un


commerçant. Le plus important est le système d’enregistrement qui adopte le schéma suivant :
- saisie des opérations : elle se fait par les documents de base (facture, pièce de caisse, chèque…),
- analyse comptable : elle se fait par le journal classique,
- inscription des comptes : le grand livre,
- contrôle du principe de la partie double par la balance ;

I- Le journal classique

1- Définition et prescriptions légales

Le journal comptable ou le livre journal est un document dans lequel s’enregistrent quotidiennement les
opérations de l’entreprise. Au même que le livre des inventaires et le livre des copies de lettre, le journal
fait partir des livres obligatoires que doit tenir l’entreprise. Tenu chronologiquement, sans blanc, ni
altération d’aucune sotie, il doit être côté et conservé pendant dix ans à partir de la date de clôture.

4- Présentation matérielle

- L’ensemble du journal est constitué par la date, les numéros et les intitulés des comptes, le libellé
explicatif qui est appelé écriture ou un article du journal.
- L’article peut être simple (un compte débité- un compte crédité) ou composé (deux ou plusieurs
comptes débités pour un ou plusieurs comptes crédités et inversement).
- En bas de chaque page du journal, on additionne chacune des colonnes de montant de manières à
vérifier l’égalité des débits et des crédits et les souligner. On reporte les totaux sur la première
ligne de la page suivante sans les souligner cette fois ci.
- Un article peut chevaucher deux pages. Il convient dans ce cas de s’assurer que l’égalité entre les
débits et les crédits est vérifiée et que l’article est entièrement rédigé.

Application 1 :

Au cours d’une période une entreprise a effectué les opérations suivantes :


05/01 achat de marchandises à crédit 400 000 (facture n°A005),
11/01 payé par chèque n° 001 une camionnette 3 500 000,
16/01 vente de marchandises contre espèce espèces 300 000 (facture n° 004),
18/01 remboursé en espèces la moitié de la facture n°A005,
18/01 virement en notre faveur par un client 200 000 (avis de virement n°003)
TAF : passer au journal de l’entreprise les écritures relatives à ces opérations.

19
II- Le grand livre

1- Définition et utilité

Le grand livre est la réunion de tous les comptes utilisés par l’entreprise. Ces comptes sont classés
méthodiquement par classes.
Il est d’une grande utilité car on dégage des comptes plus aisément que du journal les nombreux
renseignements qu’on a constamment besoin. Le grand livre est constitué soit par un registre relié
dont chaque compte occupe une page ou deux se faisant face, soit par un registre à feuillets mobiles,
soit enfin par des fiches ressemblées dans un classeur ou fichier.

2- La présentation

Dans les exercices la présentation du grand livre se résume à la présentation de tous les comptes mis
en jeu par l’exercice classés par ordre de classe. Le tracé le plus indiqué ici est celui du compte en T
ou schématique.

III- La balance

1- Définition

Etablie périodiquement le mois le plus souvent, à partir des comptes du grand livre, la balance est un
tableau récapitulatif de tous les comptes de l’entreprise avec chaque compte la situation de son débit
et celle de son crédit. Elle permet de s’assurer que le principe de la partie double est respecté ou
vérifié : total débit est égal au total crédit. Mais, c’est aussi une conséquence mathématique de
l’égalité le total des soldes créditeurs est égal au total des soldes débiteurs.

5- La présentation

On distingue trois principaux tracés de la balance à savoir : la balance à 4 colonnes, la balance à 6


colonnes et la balance à 8 colonnes.
La balance autorisée par le SYSCOA est la balance à 6 colonnes.
Elle se présente ainsi :

20
Mouvements
Solde initial Solde de clôture
N° du Nom des
compte comptes Débiteur Créditeur débit Crédit Débiteur Créditeur

1
2
3
4
5
6
7
8
T1 T2

Exercice :

Le 2 janvier 2008, dame “VIDOLE“ ouvre un commerce avec le capital suivant :


Fonds déposé à la BIBE 10 000 000,
Bâtiment 2 500 000,
Matériel 350 000.
Le 03 janvier, elle retire 100 000 de la banque et règle en espèce l’achat de diverses fournitures de
bureau pour 19 800 ; elle par chèque n°002, n°003, n°004, n°005 les dépenses suivantes :
- agencement et installations : 831 000,
- publicité : 52 500,
- camionnette de transport : 1250 000
- Mobilier de bureau : 88 000
Le 4 janvier, elle achète des marchandises à crédit au fournisseur Tossou pour 640 000 (facture A001) et
au fournisseur Lamine pour 240 00 (facture n° A002).
Le 5 janvier, elle règle par chèque n°006 35000 à la SBEE pour cautionnement et expédie 80 000 de ses
marchandises non conformes à Tossou.
Le 6 janvier le fournisseur Tossou l’informe de la réception des marchandises retournées par la facture
d’avoir n°V001.
Le 8 janvier, elle vend au comptant pour 121 000 des marchandises dont 52800 réglés par chèque et le
reste à crédit..

TAF :
1- Passer toutes les écritures nécessaires au journal
2- Présenter le grand livre.
3- Etablir la balance des comptes

21
Chapitre 6- Le compte de résultat

Le compte de résultat de l’exercice fait apparaître les produits et les charges, distingués selon qu’ils
concernent les opérations d’exploitation attachées aux activités ordinaires, les opérations financières et
les opérations hors activités ordinaires. Le classement des produits et des charges permet d’établir les
soldes de gestion dans les conditions définies par le SYSCOA. C’est pourquoi le SYSCOA établit une
différence entre analyse du bilan, analyse du compte de résultat et analyse du tableau financier
notamment pour la mise en évidence systématique :
- des masses ou flux liés aux activités ordinaires,
- des masses ou flux relevant des activités non ordinaires.

I- Analyse par nature des charges et des produits et leur prise en compte

1- Analyse par nature des charges et des produits

Dans la détermination des résultats, les charges et les produits sont saisis suivant leur nature.
Toutefois pour l’entreprise, une analyse par nature doit être nécessairement complétée par une
analyse par fonction (objet de la comptabilité analytique).

2- Prise en compte des charges et des produits

Le rattachement d’un élément en compte de résultat que ce soit une charge ou un produit relève
d’une problématique économique dans la logique de gestion. Une charge est prise en compte dans la
détermination du résultat :
- lorsqu’il y a une diminution d’avantage économique future liée à la réduction d’un actif
ou à l’augmentation d’un passif produite ;
- lorsque cette diminution peut être mesurée de façon fiable.
Cette analyse montre que le concept de charge doit être relié à celui du produit pour autant que cela est
possible. Il s’agit d’une problématique de rattachement des charges aux produits correspondant et no à la
période. Cependant, il existe des charges qui ne peuvent âtre rattachées à un produit : on les appelle
charges de période qui engendrent une réduction d’actif ou une augmentation du passif.
Exemple : Les frais d’administration générale de l’entreprise
En tout état de cause, le critère de prise en compte d’une charge ou d’un produit ne saurait être ni le
décaissement ou l’encaissement, ni l’engagement juridique (naissance de dettes ou de créances).

II- Distinction entre activités ordinaires et hors activités ordinaires

La raison majeure de cette analyse tient à la nécessité d’obtenir dans toute la masse du possible des
soldes de gestion et un résultat récurrent c'est-à-dire que le résultat doit être susceptible à la qualité de
égale, d’être reconduit dans les années qui viennent s’il n’y a pas dans l’entreprise de changement
majeur de structure lié à l’investissement, et au financement. Il en résulte que :
22
- la zone hors activités ordinaires des produits et des charges dit se définir en fonction de
cette récurrence et non en termes normaux ;
- les charges hors activités ordinaires le sont non du fait de leur volume exceptionnel mais
du fait de leur nature ;
- pratiquement les charges et les produits hors activités ordinaires sont liés à des
changements de structure ou de stratégie de l’entreprise ou encore à des changements
importants dans l’environnement.
En conclusion, la structure du compte de résultat est ainsi formée de 4 ou niveaux successifs
d’éléments : les activités ordinaires ou les activités d’exploitation, les activités financières, les éléments
hors activités ordinaires, les participations et impôts pour les charges et les trois éléments pour les
produits.

III- la nature des éléments du résultat

1- Les produits

a- Les produits liés aux activités d’exploitation

Ce sont :
- les ventes de marchandises (701),
- les ventes de produits finis ou fabriqués (702),
- les travaux et services vendus (706),
- les productions stockées ou déstockage (73),
- les productions immobilisées (72),
- les produits accessoires (707),
- les subventions d’exploitation (71),
- les autres produits (75),
- reprise de provision (créance douteuse) (791),
- reprise d’amortissement (798),
- transferts de charge (781).

NB : Le chiffre d’affaires est obtenu par :

Chiffre d’affaires = ventes de marchandises + vente de produits finis + travaux et services vendus +
produits accessoires.

b- Les produits liés aux activités financières

Ce sont :
- les revenus financiers (77),
- les gains de change (776),

23
- reprise de provision (797),
- transferts de charge (787),
- reprise de charges provisionnées.

c- Les produits hors activités ordinaires

Ce sont :
- produits des cessions d’immobilisation (82),
- produits hors activités ordinaires (84),
- reprises sur provision hors activités ordinaires (86),
- transferts de charge hors activités ordinaires (88).

2- Les charges

a- Les charges liées aux activités ordinaires

Ce sont :
- achat de marchandises (601),
- variation des stocks de marchandises (6031),
- achat de matières et fournitures liées (602),
- variation de stock de matières et fournitures liées (6033),
- autres achats (604, 605),
- transport (61),
- services extérieurs (62),
- impôts et taxes (64),
- autres charges (65),
- dotation aux amortissements et aux provisions. (68, 69).

b- Les charges liées aux activités financières

Ce sont :
- les frais financiers (67),
- les pertes de change (676),
- dotations aux amortissements (687),
- dotations aux provisions (697).

c- Les charges hors activités ordinaires

On peut citer :
- valeurs comptables des cessions d’immobilisation (81),
- charges hors activités ordinaires (83),
- dotation hors activités ordinaires (85).

24
d- Participation et impôts

Il s’agit :
- participation des travailleurs (87),
- impôt sur le résultat (89).

IV- L’obtention du résultat par les soldes significatifs de gestion

1- La marge brute

D1321 marge brute sur marchandises C


601 701
6031 (SI – SF)
SC : MB/mse

D 1322 marge brute su matières C


702/703/704
602 705
6032 706
SC : MB/matière 72

D 132 marge brute C

SC : MB 1321
1322

2- Valeur ajoutée

D 133 valeur ajoutée C


604, 605, 606 1321
6033 1322
61 707
62 71
63 75
64
65
SC : valeur ajoutée

3- Excédent brut d’exploitation

D 134 Excédent brut d’exploitation C


66 133
SC : EBE

4-Résultat d’exploitation

D 135 résultat d’exploitation C

681 134
691 781
791
798
25
5- Résultat financier

D 134 résultat financier C


67 77
687 787
697 797
676 776
779

6- Résultat activité d’exploitation

Résultat activité d’exploitation = résultat d’exploitation + résultat financier

7- Résultat hors activités ordinaires

D : 138 résultats hors activités ordinaires C

81 82
83 84
85 86
88

8- Résultat net

Résultat net (131/ 139) = résultat d’exploitation + résultat hors activités ordinaires – (participation des
travailleurs + impôts et taxes)

Application :

On vous fournit les éléments relatifs aux activités effectuées par l’entreprise Gavanes au titre de
l’exercice 2007 :
- achat de marchandises 445 000,
- achat de matières et fournitures liées 20 000,
- autres achats 22 000,
- variation de stock de marchandises 19 000,
- variation de stock de matières et fournitures liées 12 000,
- transport 26 000,
- services extérieurs 100 000,
- impôts et taxes 11 500,
- autres charges 8300,
26
- charges du personnel 300 000,
- dotations aux amortissements et aux provisions 20 000,
- frais financiers 8200,
- pertes de change 500,
- valeurs comptables des cessions d’immobilisation 1300,
- impôt sur résultat 26 000,
- vente de marchandise 672 000,
- travaux et services 353 000,
- revenus financiers 3800,
- gain de change 1200
- produit des cessions d’immobilisation 2800,

TAF :

Déterminer le résultat net en mettant en évidence la marge brute, la valeur ajoutée, l’excédent brut
d’exploitation, le résultat d’exploitation, le résultat financier, et le résultat hors activités ordinaires.

27
2e Partie

ECONOMIE GENERALE

28
INTRODUCTION GENERALE
« Comprendre le fonctionnement de l’activité économique, c’est comprendre la plus grande
partie de notre vie. Pour la plupart, nous passons notre temps, tiraillés entre l’argent que nous gagnons
et l’argent dont nous avons besoin. L’économie traite de ce que nous gagnons et de ce que nous pouvons
acheter ; elle est donc au cœur de la vie sociale…. Cela nous donnera aussi un autre avantage. Les titres
de l’actualité […] sont envahis par les décisions gouvernementales en matière économique. Si les gens
ne font pas un effort pour comprendre ces décisions, et s’ils ne font pas connaître leurs opinions
façonnées en connaissance de cause, ils abdiquent tout pouvoir entre les mains de ceux qui comprennent
ou qui font semblant de comprendre ou qui croient comprendre. Et ils peuvent être sûrs que ces
décisions seront rarement prises au détriment de ceux qui en ont l’initiative ou de ceux qu’ils
représentent. »
Ces mots de J. K GALBRAITH et de N. SALINGER résument bien les enjeux de la
connaissance économique, pour les techniciens supérieurs que vous serez demain et les citoyens que
vous êtes déjà.
En partant des notions de biens, besoins, rareté,…, ce chapitre exposera l’objet de l’économie et
sa démarche après en avoir donné une définition.

I°/ LES NOTIONS DE BESOIN, DE BIEN ET DE RARETE


L’existence de l’économie se fonde sur une réalité fondamentale : « Les besoins des hommes
sont illimités alors que les ressources pour les satisfaire sont limitées ». En effet, si les besoins des
hommes étaient couverts à satiété, l’organisation de la production, de la distribution ne serait plus
nécessaire, l’existence des économistes non plus, l’humanité n’aurait « plus faim ».
Pour vivre, l’homme a besoin de se nourrir, de respirer, de se mettre à l’abri des intempéries…ce
sont des besoins physiologiques ; ces besoins peuvent évoluer dans le temps : du besoin de se nourrir on
peut passer à celui d’aller au restaurant, du besoin de se vêtir on peut aller à celui de s’habiller Dior,
Cardin etc.… :ce sont des besoins de civilisation. La plupart des besoins ne peuvent être satisfaits que
par des biens ou des services qui existent en quantité limitée. Ces besoins sont donc des besoins
économiques qu’on peut satisfaire grâce à la production de biens économiques.
Les besoins sont classés souvent en trois catégories :
 Les besoins primaires ou physiologiques qui correspondent aux besoins fondamentaux de
l’homme et les besoins secondaires ou besoins d’ordre psychologique, qui sont des besoins de
confort, de sécurité, d’instruction, de distraction…
 Les besoins individuels et les besoins collectifs selon qu’ils sont éprouvés au niveau de
l’individu ou au niveau de la collectivité
 Les besoins économiques et les besoins non économiques

29
Le caractère fondamental des besoins humains est qu’ils sont non seulement variables d’un individu à
l’autre, dans le temps et dans l’espace, mais leur nombre s’accroît sans cesse à cause de la nature
insatiable de l’homme. Les besoins peuvent aussi être complémentaires lorsque la satisfaction de l’un
fait naître l’autre…
Les biens permettent de satisfaire les besoins. La science économique distingue deux types de
biens : les biens économiques et les biens libres.
Les biens sont dits économiques quand ils remplissent quatre conditions :
 L’existence d’un besoin qu’ils sont susceptibles de satisfaire.
 Qu’on reconnaisse à l’objet, l’aptitude de satisfaire nos besoins.
 La disponibilité. (un bien satisfaisant les deux premières conditions a une utilité nulle s’il n’est pas
disponible).
 La rareté . (Si les trois premières conditions sont remplies et que l’abondance du bien est telle que
l’on puisse s’en procurer sans peine, sans travail, alors il ne s’agit plus d’un bien économique.
Les biens économiques peuvent être classés en :
 Biens matériels et biens immatériels ( ou services)
 Biens de consommation et biens de production
 Biens durables et biens non durables
 Biens individuels et biens collectifs
 Biens complémentaires et biens concurrents

II°/ DEFINITION DE LA SCIENCE ECONOMIQUE


L’Economie traite de toutes sortes de questions. Le terme « économie » vient du grec
« Oïkonomia » formé de « Oïkos » signifiant « maison » et « nomos » signifiant « règle ».
Etymologiquement, l’économie serait la matière qui fixe les règles de conduite de la maison.
Ainsi, pour Aristote, l’économie est la science de la vie familiale par opposition à la politique dont
l’objet est la gestion de la cité.
L’adjonction du qualificatif « politique » par A. de Montchretien à l’économie permettra d’en
élargir le champ à la gestion des affaires de la cité.
Aujourd’hui les termes économie, économie politique, ou science économique sont utilisés
indifféremment et dans un sens équivalent.
De manière simplificatrice, on peut définir la science économique suivant deux approches : l’approche
formelle et l’approche systémique.
 L’approche formelle : l’économie comme science des choix
Selon L. Robbins, l ‘économie est la « science qui étudie les comportements humains comme
une relation entre des fins et des moyens rares qui sont à usages alternatifs ».
De cette définition, il ressort que :
30
- L’objet de la science économique est l’étude du comportement de l’homme.
- Le comportement a une fin, c’est-à-dire des objectifs.
- Pour parvenir à cette fin, l’individu dispose de moyens rares.
- Enfin, ses ressources peuvent être affectées à différents usages de telle sorte qu’un choix
s’impose.
Cette approche étudie la formation des prix sur les différents marchés, le comportement des
individus dans leurs décisions d’achat (que doit-on acheter et en quelle quantité ?) ou des entreprises
quand elles fixent le niveau de leur production ; on parle d’une approche micro-économique.
Cette vision de l’économie va essuyer quelques critiques :
- Elle est considérée comme trop générale.
- Elle ignore l’organisation sociale de l’activité des hommes.
- Elle a une vision hédoniste.
 L’approche systémique
Elle aborde l’économie non plus en terme de comportement individuel, mais en tant que système
composé d’éléments possédant des fonctions spécifiques qui sont à l’origine de la création, de la
circulation et de la distribution des biens économiques.
L’analyse ne s’intéresse qu’aux grandeurs globales qui caractérisent la situation économique
d’un système donné. On recherche la relation qui existe par exemple entre consommation, revenu,
ou entre production et emploi au niveau national. L’analyse est alors dite macro-économique.
« L’économie est la science qui étudie comment des ressources rares sont employées pour la
satisfaction des besoins des hommes vivant en société ; elle s’intéresse d’une part aux
opérations essentielles que sont la production, la distribution et la consommation des biens,
d’autre part aux institutions et aux activités ayant pour objet de faciliter ces opérations » Cette
définition proposée par Malinvaud résume assez bien toutes les préoccupations de la science
économique.

III°/ LA DEMARCHE DE LA SCIENCE ECONOMIQUE


L ‘économie est une science sociale qui a l’homme au cœur de ses préoccupations. En ce sens, elle
peut parfois chercher à s’occuper de « ce qui doit être » ; on parle d’économie normative par
opposition à l’économie positive qui s’occupe de « ce qui est ».
L’économie positive apparaît donc comme un aspect objectif de l’économie alors que l’économie
normative en est l’aspect subjectif.
La démarche de l’économie est celle de toutes les sciences sociales : l’induction et la déduction. A
défaut de pouvoir réaliser comme en biologie des expériences en laboratoire, l’économiste va avoir une
démarche scientifique résumée par le schéma suivant :

31
Définitions Hypothèses

Processus de
déduction

Résultats
théoriques

Modification
des
Processus hypothèses
d’observation
empirique

N’infirme Infirme
pas

Acceptation Rejet
provisoire

32
Chapitre 1 : LES GRANDS COURANTS DE LA PENSEE ECONOMIQUE

La meilleure introduction à l’analyse économique consiste à voir comment la pensée économique


s’est progressivement élaborée au fil de l’histoire. Il ne s’agit pas ici de remonter aux origines de la
pensée économique et de passer systématiquement en revue tous les auteurs mais plutôt de mentionner
ceux qui ont le plus fortement marqué la formulation de l’analyse économique contemporaine et de
montrer aussi comment s’articulent les idées, les auteurs et les courants qui les regroupent.

I°/ LES PRECLASSIQUES


La réflexion économique avait commencé bien avant la période 1750 – 1850 au cours de laquelle
sont apparues les écoles classiques dont les auteurs sont considérés comme les fondateurs de la science
économique, mais cette réflexion était restée subordonnée à des préoccupations étrangères à l’économie.
Ce courant de pensée regroupe les physiocrates qui croient essentiellement aux lois naturelles
avec pour source de création de richesse l’agriculture (le docteur Quesnay en est le chef de fil avec son
tableau décrivant la circulation des biens dans l’économie française), et les mercantilistes défenseurs du
commerce avec accumulation des métaux précieux considérés comme les premières de toutes les
richesses.

II°/ LA PENSEE CLASSIQUE


Les conceptions économiques fondamentales des auteurs classiques sont les suivantes :
 Ils croient aux lois naturelles comme les physiocrates, c’est à dire au marché auto-régulé par la
concurrence
 Ils sont partisans du libéralisme et du libre échange ( laisser faire,laisser passer !)
 Ils pensent que l’Etat doit se contenter uniquement de faire respecter la loi de la nature et doit
intervenir le moins possible dans la vie économique.
Le père fondateur de cette école de pensée fut Adam SMITH( 1723-1790). Il jette les véritables
fondements du libéralisme en publiant en 1775 « An inquiry into the Nature and causes of the Wealth of
Nations » Parmi les continuateurs de ses œuvres figurent les quatre auteurs suivants :
1°-Jean Baptiste SAY : il fut journaliste puis chef d’entreprise et enfin professeur au Collège de
France. Il reste célèbre pour sa « loi des débouchés » : « l’offre crée sa propre demande »
2°-Robert MALTHUS : (1772-1836), il entre dans les ordres et devient pasteur de campagne puis
professeur, son principal ouvrage est un Essai sur le principe de la population publié en 1798
3°- David RICARDO : (1772-1823), fils d’un banquier israélite, il devient propriétaire foncier. Il est le
principal promoteur du libre échange. Il est surtout célèbre pour sa théorie des avantages comparatifs et
ses recherches sur la rente.
4°- J. Stuart Mill, (1806-1873), son œuvre principal s’intitule Principes d’économie politique (1848)
33
III°/ LA PENSEE NEOCLASSIQUE
Ce courant se situe dans le prolongement direct de la pensée classique et repose sur un certain
nombre de fondements, que sont le libéralisme, la libre fixation des prix par le jeu de l’offre et de la
demande et la neutralité de la monnaie. Il s’éloigne de la pensée classique par la théorie de la valeur
d’échange : la valeur d’un bien n’est pas fondée sur le travail, comme pour les classiques et pour
Marx, mais sur la valeur-utilité des biens. Enfin, le courant néoclassique a donné naissance au
raisonnement marginaliste qui sera beaucoup utilisé par la suite en Economie.
Les fondateurs du courant néoclassique sont : Jevons (1835-1882), Menger, (1840-1921),
Walras (1834-1910).

IV°/ LA PENSEE MARXISTE


Le fondateur de ce courant est Karl Marx (1818 – 1883). Il est lui aussi, contemporain du
développement industriel mais s’attache à dénoncer la misère et l’oppression dont sont victimes les
ouvriers ; il se prononce pour une société communiste. Il pense que :
- L’économie de marché n’est pas un phénomène naturel mais un mode particulier d’organisation de
l’économie.
- Le capitalisme ne permet pas une juste répartition des biens entre les individus et est caractérisé par
la lutte des classes entre bourgeoisie et prolétariat.
- Cette lutte des classes a pour fondement économique l’exploitation dont sont, selon lui, victimes les
salariés de la part de la bourgeoisie propriétaire des moyens de production.
- Que l’exploitation a pour origine le surtravail ou plus-value : différence entre la valeur travail
d’un bien et la valeur de la force de travail du travailleur. ( pour Marx comme pour Ricardo, la
valeur d’échange d’un bien est égale à la quantité de travail nécessaire pour le produire : c’est la
théorie de la valeur incorporée, par opposition à la théorie de la valeur travail commandé de A.
Smith où la valeur d’échange du bien est déterminée par la quantité de travail que le bien permet
d’acheter ou commander).
- Que cette exploitation ne peut disparaître que sous l’effet d’une révolution instaurant une société
fondée sur l’appropriation collective des moyens de production.

V°/ LE KEYNESIANISME
Avant Keynes, beaucoup d’économistes pensaient que, face à une crise économique, la seule
attitude possible consistait à ne pas intervenir pour laisser jouer les mécanismes naturels du marché…
L’apport essentiel de Keynes a été de montrer que ces mécanismes ne se produisaient pas
toujours et que, dans le meilleur des cas, ils mettaient trop longtemps à intervenir ; par conséquent il

34
était nécessaire d’agir pour assurer à court terme la relance de l’économie et surtout rétablir le plein-
emploi.

VI°/ CARACTERISTIQUES DES ECONOMIES CONTEMPORAINES


Les différents courants de pensée économiques vont être à l’origine des processus qui caractérisent
les systèmes économiques. On distingue trois grandes catégories de processus :
- L’approche en terme de marché menée par le courant classique qui montre comment le mécanisme
des prix ajuste les décisions des agents, assure la régulation de l’activité économique.
- L’approche en terme de reproduction effectuée par Karl Marx qui décrit comment s’accomplit le
processus de production.
- L’approche en terme de circuit (courant keynésien) qui montre comment les ajustements s’effectuent
non plus entre quantités individuelles mais entre quantités globales dans des conditions souvent
imparfaites et appelant des politiques de régulation.
Ces approches conduisent à deux grands types de systèmes économiques, le système capitaliste et le
système socialiste, qui aujourd’hui n’existent plus à l’état pur. La plupart des pays aujourd’hui
pratiquent des systèmes mixtes, même si la tendance à l’économie libérale prend le pas.

CONCLUSION
Aujourd’hui, la pensée économique a subi des améliorations telles qu’il est parfois difficiles de faire
la différence entre un gouvernement à orientation libéral (droite) d’un gouvernement à orientation
interventionniste… Les théories économiques n’ont pas toujours survécu à l’épreuve des faits, ce qui a
justifié leur remise en cause perpétuelle et donc l’évolution de l’Economie. L’évolution est telle qu’on
parle encore de nos jours de nouveaux courants de pensée. On peut citer entre autres, le néo-
keynésianisme, la Nouvelle Ecole classique…

35
CHAPITRE 2 : LE CIRCUIT DE L’ACTIVITE ECONOMIQUE

Nous présenterons dans ce chapitre l’ensemble de l’économie d’un pays, ses acteurs et les
opérations économiques qui s’y déroulent et nous préciserons un certain nombre de concepts
fondamentaux dont la compréhension permet de mieux appréhender les échanges qui s’instaurent entre
les agents économiques.

I°/ LES AGENTS ECONOMIQUES, LES OPERATIONS ET LES MARCHES


1°/ Les catégories d’agents et les opérations
Habituellement, on distingue quatre catégories d’agents : les entreprises, les ménages, les
administrations et l’extérieur.
a- Les entreprises
Elles ont pour fonction principale la production des biens et services à but lucratif.
b- Les ménages
Ce sont des agents qui offrent aux entreprises les facteurs de production (notamment le facteur
travail) moyennant un revenu qui leur permet de consommer.
c- Les administrations
Leur fonction principale est la fourniture de services à but non lucratif.
d- L’extérieur (le reste du monde)
Il regroupe les agents économiques résident hors de l’espace géographique et qui ont des relations
avec l’économie nationale (exportation, importation…).
2°/ Les marchés
Les transactions entre agents économiques se déroulent sur quatre marchés :
a- Le marché des biens et services
C’est le lieu de rencontre de l’offre et de la demande de biens et services. C’est également le lieu
où se détermine le niveau des prix.
b- Le marché des facteurs de production
C’est le de rencontre de l’offre et de la demande de facteur de production. On distingue
principalement le marché du travail, lieu de confrontation de l’offre et de la demande de travail en vue
de la détermination des salaires et du niveau de l’emploi (et donc du niveau de chômage).
c- Le marché des capitaux
Offre et demande de capitaux s’y rencontrent pour déterminer le niveau du taux d’intérêt.
d- Le marché des changes
C’est le lieu où s’échange la monnaie nationale contre les devises et où se fixent le taux de
change, c’est-à-dire le nombre d’unités de monnaie étrangères que l’on peut obtenir pour une unité de
monnaie nationale. Sur ce marché s’opèrent des transactions entre les agents économiques.
36
II°/ LA SCHEMATISATION DU CIRCUIT ECONOMIQUE
Elle se fera en plusieurs étapes.
1°/ Cas d’une économie fermée
Nous distinguerons deux situations
a- Une économie à deux agents (les entreprises et les ménages)
 Hypothèse n°1 : Les ménages consomment tout leur revenu.
Nous considérons une économie dans laquelle les ménages fournissent une force de travail et
reçoivent en contre partie un revenu sous forme de salaire qu’ils dépensent entièrement à des fins de
consommation. Les entreprises utilisent la force de travail pour produire des biens et services,
rémunèrent la force de travail en lui versant un revenu égal à la valeur de la production. Le schéma
suivant retrace les relations et les échanges entre ces deux agents :

Revenu Paiement de
facteurs
Marché des
facteurs
Offre de travail

Ménages Entreprises

Consommatio Production
n
Marché des biens
et services

Flux monétaire (financier)

Flux réel (physique)

Il faut noter que la consommation prise en compte ici est la consommation finale des biens et
services vendus sur le marché, mais ne faisant pas objet de revente.
 Hypothèse n°2 : Les ménages consomment seulement une partie de leur revenu.
Dans ce cas, une partie du revenu est épargnée et éventuellement investie. D’une manière
générale, l’épargne constituée sert :
- à acquérir des actions ou obligations émises par les entreprises en vue de réaliser des
investissements (c’est la finance directe).

37
- à effectuer des placements dans les institutions financières sous forme de dépôts, lesquels
sont ensuite utilisés pour faire des prêts à des entreprises qui ont besoin d’investir (c’est la
finance indirecte). Cette situation (finance indirecte) est retracée par le schéma que voici

Revenu Paiement de
facteurs
Marché des
facteurs
Offre de travail

Ménages Entreprises

Epargne Marché des Invest.


capitaux

Consommatio Production
n
Marché des biens
et services

Flux monétaire (financier)

Flux réel (physique)

Ici, le revenu des ménages se décompose en consommation et en épargne.


b- Cas d’une économie à trois agents
On introduit dans le schéma d’analyse un troisième agent : l’Etat, de telle sorte que notre schéma
du circuit des échanges se présente comme suit :

Revenu (Y) Revenu


Marché des (Y)
facteurs
Transferts (F)

Etat
Impôts (T) Achats
publics (G)
Ménages Entreprises

Epargne Marché des Invest.


capitaux

Consommation ©
Marché des biens
et services
38
Nous considérons seulement le flux monétaire pour des raisons de simplification.
Lorsque nous prenons en compte l’Etat, le circuit se modifie. L’Etat prélève les impôts et taxes
(T) sur les ménages et effectue deux types de dépenses à savoir les achats de biens et services aux
entreprises afin de participer à la relance de l’activité économique, et le payement de transfert au profit
des ménages (indemnités de chômage, allocations familiales, etc.).
Les différentes variables du circuit permettent d’écrire l’équation suivante qui traduit l’équilibre
de l’économie :

C + I + G = C + S + T – F = Y

Demande finale Impôts nets de transfert

2°/ Une économie ouverte sur l’extérieur


On prend en compte les importations (M) et les exportations (X).
 Les importations sont des biens et services qui viennent grossir la production nationale mais
ne créent pas de revenu dans l’économie nationale.
 Les exportations sont des biens et services produits sur le territoire national et envoyés à
l’extérieur. Elle créent des revenus dans l’économie nationale mais ne font pas partie des
dépenses de consommation et d’investissement intérieur. Elles constituent la demande
étrangère c’est-à-dire un emploi de la production nationale.
Le circuit des échanges peut alors s’écrire :

Y + M = C + I + G + X

Offre totale Demande étrangère


Demande nationale

Si le revenu généré par les exportations dépasse celui dépensé en importations, l’effet net (X –
M) constitue un accroissement de la production et du revenu intérieur et on peut alors dire que
les exportations nettes sont une composante de la demande finale totale :

Demande intérieure Demande étrangère nette

Y = C + I + G + X - M

Demande finale totale

39
CHAPITRE 3 :

EVALUATION ET ANALYSE DES GRANDEURS GLOBALES DE


L’ECONOMIE NATIONALE.

En parlant des opérations des agents et de leur représentation synthétique, la comptabilité


nationale donne une image de l’activité économique de l’ensemble du pays. Les résultats globaux de la
comptabilité nationale permettent de mesurer les évolutions, de dresser et de réaliser des prévisions.
Ainsi la comptabilité nationale fournit elle-même des instruments d’analyse économique. Ce sont : les
agrégats, le tableau entrée-sortie (description de l’équilibre emplois-ressources par produits pour
toutes les branches de l’économie).

I - LES AGREGATS
Les agrégats sont des grandeurs synthétiques qui mesurent les résultats de l’activité économiques
en terme de production et de revenu. L’agrégat le plus utilisé est le produit intérieur brut (PIB) calculé
à partir des valeurs ajoutées des entreprises, mais en se situant à d’autres stades du circuit la comptabilité
nationale calcule également le produit national net (PNN) et le revenu national (RN).

1°/ Le produit intérieur brut (PIB)


Le PIB est la principale mesure de la production nationale. Il est construit sur un critère de
territorialité. En effet, son calcul consiste à additionner les productions de toutes les unités économiques
résidentes qu’elles soient nationales ou étrangères. La comptabilité nationale distingue les productions
marchandes et non marchandes.
La production marchande est la production qui s’échange habituellement sur le marché.
La production non marchande est obtenue à partir de facteurs de production s’échangeant sur
un marché et vendus à un prix inférieur à la moitié de son coût de production. Elle est essentiellement
constituée de services rendus par les productions à titre gratuit ou presque. La production marchande
des entreprises est mesurée par leur valeur ajoutée définie comme étant la différence entre la valeur des
biens et services produits par un agent et la valeur des biens et services achetés à d’autres entreprises.
Comme les valeurs ajoutées sont enregistrées hors taxe le calcul du PIB au prix du marché s’obtient
de la manière suivante :

PIBpm =  VA Entreprises résidentes + TVA + Droits de douane.

En déduisant du PIB la consommation de capital fixe c’est à dire l’amortissement économique


des biens d’équipement on obtient le produit intérieur net (PIN).

PIN = PIB - Amortissement

40
La définition de la production retenue par la comptabilité nationale élimine les activités
domestiques et l’économie souterraine. En revanche, elle inclut la production non marchande qui ne peut
être évaluée par la valeur ajoutée puisqu’elle n’est pas vendue sur un marché. Elle est par conséquent,
évaluée à son coût de production principalement constituée de salaire et traitement.

PIB = PIB marchande + PIB non marchande

2°/ Le produit national brut (PNB)


Le PIB retient le critère de territorialité et ne prend donc pas en compte la production des
entreprises nationales à l’étranger. Ainsi, la production de ces entreprises nationales est prise en compte
dans le calcul du PIB des pays dans lesquels elles sont installées.
A l’inverse, le PNB repose sur le critère de nationalité et comptabilise la contribution des
facteurs de productions nationaux on obtient le PNB à partir du PIB de la manière suivante :

PNB = PIB + Revenus de facteurs reçus du Reste du monde – Revenus de


facteurs versés au Reste du monde.

Le PNB est un agrégat à mi-chemin entre agrégat de revenus et agrégat de production. En effet, il
comptabilise la production (valeur ajoutée ) des entreprises résidentes à laquelle il retire non pas la
valeur ajoutée produite par les étrangers mais les revenus qui sont versés à l’étranger ; inversement il
n’additionne pas la valeur ajoutée produite par les nationaux, mais les revenus reçus en provenance de
l’étranger.
Au plan international, les comparaisons entre pays se font sur la base du PNB ; ainsi des
différences importantes apparaissent entre PIB et PNB d’un pays.
Le rapport du PNB au PIB (PNB/PIB ) en % est par exemple pour le Koweït 135 % et pour le Brésil
86 %.
Ces différences de rapport PNB/PIB s’expliquent par la structure des flux de revenus entre un pays
considéré et le reste du monde. Ainsi les grands pays industrialisés reçoivent globalement autant de
revenu qu’ils n’en versent au Reste du monde.
En revanche, un pays comme le Koweït a un PNB très supérieur à son PIB dans la mesure où une
grande partie de la manne pétrolière est consacrée a des investissements et placement hors du territoire
national et constitue une source de revenu en provenance de l’étranger. De son côté un pays comme le
Brésil verse plus de revenu qu’il n’en reçoit de Reste du monde à raison d’une faible implantation à
l’étranger et d’une forte présence étrangère sur le territoire national.

3°/ Les mesures de la consommation


41
On distingue deux mesures principales de la consommation : la consommation finale et la
consommation intermédiaire.
La consommation intermédiaire ( CI ) est la consommation effectuée en vue de la production.
La consommation finale est représentée par l’acquisition des biens et services utilisés pour
satisfaire les besoins du consommateur sans concourir à l’accroissement de la production. La
consommation des biens et services marchands est totalement amputée au ménage.
Les autres secteurs institutionnels étant tous des unités productives n’ont que des
consommations intermédiaires de biens et services marchands. Par contre la consommation finale de
biens et services non marchands est répartie entre les ménages et les administrations publiques et
privées.
4°/ La consommation de capital fixe ( CCF)
La consommation de capital fixe permet de prendre en compte la perte de valeur de l’appareil
productif au cours d’une période. Ainsi, pour maintenir l’appareil productif à l’identique, une partie de
la valeur des biens et services produits au cours d’une année est destinée à compenser l’usure ou
l’obsolescence du capital technique.
On utilise également la notion d’amortissement à la place de consommation de capital fixe ; il s’agit
de l’amortissement économique et non de l’amortissement comptable ou des dotations aux
amortissements enregistrées dans les comptes des entreprises et que celles-ci calculent selon les règles
fiscales.
5°/ La mesure de l’investissement
L’investissement au cours d’une période (année) se mesure par la formation brute de capital fixe
(FBCF). Il s’agit d’un flux brut qui accroît le niveau d’un stock (ici le stock de capital existant). La
formation brute de capital fixe des ménages dans le cadre de leurs activités domestiques ne concerne que
l’acquisition des logements ; tous les autres achats de bien durables par les ménages (en dehors des biens
d’équipement acquis par les entreprises industrielles) sont traités comme des consommations finales.
6°/ Le revenu national
Le revenu national (RN) est le revenu total gagné par les offreurs de service en raison de leur
contribution à l’obtention du PNB.

RN = PNB – Amortissements – Droits de douanes – TVA.

On peut distinguer le revenu réel et le revenu nominal.


 Le revenu nominal désigne le nombre d’unités monétaires reçues par un individu ou un groupe
d’individus pendant une période déterminée ; c’est encore le revenu monétaire.
 Le revenu réel désigne la quantité de biens et services qu’un individu ou un groupe d’individus
peut acheter avec son revenu nominal pendant une période donnée.

42
II°/ LES IMPERFECTIONS DES AGREGATS
Comme toute mesure globale, les agrégats ne fournissent qu’une évaluation imparfaite de la
production et du revenu. Ainsi le PIB procède à une double capitalisation d’une partie de la production
marchande puisque les impôts par exemple sont comptabilisés à la fois dans la valeur ajoutée des
entreprises (production marchande) et dans le coût des facteurs qu’ils ont servi à rémunérer (production
non marchande).
La mesure de la production marchande pose le problème de la prise en compte des prix. En effet la
mesure en valeur surestime la production en cas d’inflation mais la mesure en volume est délicate
puisqu’elle conduit à l’élimination des hausses de prix alors que certaines d’entre elles peuvent avoir été
justifiées par des changements réels dans les produits et les services.
 Mesure en valeur / mesure en volume
Les grandeurs économiques et surtout leur évolution peuvent être calculées en valeur ou en volume.
La mesure en valeur ou à prix courant intègre l’évolution des prix dans l’évolution de la variable,
majorant par conséquent celle-ci en cas d’inflation. La mesure en volume ou à prix constant défalque
l’augmentation des prix de celle de la variable ; l’effet de l’inflation est donc annulé.
Les agrégats comptabilisent des produits nuisibles ; ainsi on reproche au PIB de ne pas tenir
compte de la dégradation du capital écologique ou humain que la production occasionne, et même de
comptabiliser comme production, des dépenses liées à la lutte contre les nuisances générées par la
production. A l’inverse, il néglige les productions domestiques et les activités souterraines.
Enfin le PIB et le PNB constituent des indicateurs de bien-être discutables dans la mesure où la
relation entre quantité produite et qualité de la vie est loin être établie.
En définitive, il importe de considérer les agrégats comme des instruments indispensables mais
forcément imparfaits ; il est essentiel de bien connaître leurs limites afin de ne pas exagérer leur portée.

III°/ LE TABLEAU ENTREE-SORTIE (TES)


Le TES décrit les opérations de biens et services pour chaque branche de l’économie nationale ;
il permet de mesurer la contribution de chacune des branches à la réalisation du PIB. La branche
rassemble les unités de production qui fabriquent le même produit alors qu’un secteur réunit les
entreprises ayant même activité principale.
Le regroupement par branche inclut des unités de production homogènes et éclate des entreprises
diversifiées dans plusieurs branches alors qu’elles n’appartiennent qu’à un seul secteur ; la production
nationale est généralement présentée par branche d’activité, ce qui permet une répartition plus
homogène par produits.

1°/ Les principes du TES

43
Le TES décrit le mécanisme de la production nationale en présentant l’équilibre emplois-
ressources branche par branche et pour l’ensemble des branches. Cet équilibre s’écrit :
Y+M= CI+CF+FBCF+X+stocks
Y= production nationale ; M= importation ; CI= consommation intermédiaire ;
CF= consommation finale ; X= exportation ; stock= variation de stock.
Y+M constitue les ressources et CI+CF+FBCF+X+stock les emplois.
Le TES met en évidence l’interdépendance entre les branches grâce aux consommations
intermédiaires. Il détaille par ailleurs les conditions de la production et les types d’emplois de chacune.
2°/ La construction du TES
Il faut retenir avant tout que le TES est un ensemble de tableaux structurés ; il s’agit notamment :
- Du tableau des consommations intermédiaires.
- Celui des emplois finaux
- Le compte de production des branches
- Le tableau des ressources
En ligne, le TES indique quelle a été la destination des produits.
En colonne, il indique quels ont été les volumes de produits nécessaires à la production des branches ;
On peut vérifier que le total des ressources dans chaque branche est égal au total des emplois des
produits correspondants.
3°/ La prévision économique grâce au TES
Le TES permet de faire apparaître le degré d’indépendance des branches. En effet le tableau des
consommations intermédiaires indique que toute modification de la production dans une branche
entraîne des répercussions dans les autres branches. Le TES devient alors un instrument de prévision
économique ; pour chaque branche et pour chaque produit, on peut calculer un coefficient technique :
Coefficient technique = CI de produit par branche / production totale de la branche.
L’ensemble des coefficients techniques donne une matrice sur laquelle on peut se baser pour
faire des prévisions relativement fiables à court terme ; il est notamment possible de prévoir :
- L’effet d’entraînement d’une branche sur les autres.
- Les conséquences sur les branches d’une augmentation globale de la production, des exportations, de
la consommation des ménages
- Les conséquences de l’interdépendance des branches

CONCLUSION
Les données de la comptabilité nationale sont devenues indispensables dans la vie économique
contemporaine contribuant à fournir à la fois une représentation de l’activité et un instrument d’analyse
et de prévision. Les chiffres de la comptabilité nationale intéressent à la fois les décideurs politiques, les
chefs d’entreprise, les chercheurs et les simples citoyens observateurs de la vie économique.
44
CHAPITRE 4 : LA CONSOMMATION
Il existe une relation d’inter-dépendance entre la consommation et la production dans la mesure
où on produit pour consommer et on consomme pour produire. Destinée à satisfaire la plupart des
besoins, la consommation représente, avec la production et la répartition, l’une des principales
opérations économiques ; sa part dans le PIB varie énormément d’un pays à l’autre, d’un groupe de
pays à l’autre. Il est important de connaître les facteurs qui influencent la consommation de manière à
imaginer les politiques les plus appropriées pour combattre le chômage et l’inflation.
A travers ce chapitre, nous définirons la consommation et donnerons la typologie, puis nous
étudierons ses déterminants, ses outils d’analyse, sa structure et son évolution.

I°/DEFINITION ET TYPOLOGIE DE LA CONSOMMATION


1°/ Définition
Bernier et Simon définissent la consommation d’un bien comme étant la quantité de ce bien qui,
par usure ou destruction, permet de satisfaire directement les besoins des agents économiques
intéressés sans concourir à l’accroissement de la production.
Plus généralement, la consommation est une opération économique consistant dans l’utilisation
immédiate de biens ou de services qui seront détruits dans ce processus. La consommation, qui se
caractérise donc par la destruction immédiate ou progressive du bien à travers son utilisation, se
distingue ainsi de l’investissement qui consiste à utiliser d’une façon durable des biens à des fins
productives.
Toute consommation ne correspond pas cependant à une destruction immédiate comme c’est le cas
pour un produit alimentaire (c’est une consommation non durable). Certains biens peuvent être utilisés
un grand nombre de fois jusqu’à leur usure, ces biens, comme l’automobile ou les appareils
électroménagers, sont des biens de consommation durables ou biens durables.
2°/ Typologie de la consommation
On distingue en général :
a- La consommation intermédiaire et la consommation finale
(voir chapitre précédent)
b- La consommation marchande et la consommation non marchande
La plupart des biens consommés sont achetés sur un marché en échange de moyens monétaires :
il s’agit des consommations marchandes. La consommation non marchande est l’utilisation d’un bien ou
d’un service ne s’échangeant pas sur un marché et dont le prix est inférieur au coût de production ou est
nul. Les consommations non marchandes sont de deux sortes :
- L’autoconsommation qui désigne les biens et les services produits par les agents eux- même pour
leur propre consommation ( exemple de la consommation des légumes d’un potager personnel )

45
- Les consommations collectives qui désignent l’utilisation d’un bien collectif ou plus
généralement d’un service collectif, fournis par les administrations publiques ( Etats, collectivités
locales, hôpitaux … ) . Ces consommations collectives (routes, justice, enseignement public, etc.)
sont financées par l’ensemble de la collectivité grâce aux prélèvements obligatoires.

II°/ LES DETERMINANTS DE LA CONSOMMATION


1°/ Les déterminants économiques
a- Evolution de la consommation globale en fonction du revenu global
 La propension moyenne à consommer (PMC)
C’est le rapport C / Y entre la consommation globale et le revenu global. C’est donc la fraction du
revenu consacré à la consommation.
 La propension marginale à consommer (PmC)
C’est le rapport C / Y du supplément de consommation C au supplément de revenu Y qui l’ a
provoquée provoquée. D’une façon générale, si C = f (y) alors la PmC est égale à la dérivée dC/dY
 La fonction de consommation
Il est certain que la consommation globale augmente lorsque le revenu global augmente. Mais le
problème qui a opposé économistes et statisticiens est le suivant : lorsque le revenu augmente, la
proportion de revenu consommée varie – t –elle de manière constante ?
On peut penser que lorsque le revenu augmente, les besoins de consommation sont peu à peu
satisfaits et que la fraction de revenu épargnée augmente et donc la fraction de revenu consommée
diminue. Keynes l’a affirmé dans son ouvrage célèbre apparu la dernière fois en 1936 : « Théorie
générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie »
 L’analyse de J.M. Keynes
L’auteur établit un lien étroit entre la consommation et le revenu disponible ; pour lui, la
consommation croît de façon absolue s’il y a augmentation du revenu, mais décroît de façon relative.
L’explication se trouve dans la loi psychologique fondamentale : « en règle générale et en moyenne,
lorsque leur revenu augmente, les hommes sont disposés à augmenter leur consommation mais dans
une moindre mesure » Keynes (1936 ). On en déduit que 0<PmC<1
 Problème de la forme de la fonction de consommation
Economistes et statisticiens sont d’accord pour représenter l’évolution de la consommation en
fonction du revenu par une droite croissante. Mais le point de désaccord réside dans la position de cette
droite. Deux positions sont généralement représentées :
- La droite est de la forme C = cY + C0 si l’on prétend que la PMC diminue lorsque le revenu
augmente.

46
C

C = cY + C0

45°

Y
- La droite est de la forme C = cY si l’on prétend que la PMC reste constante lorsque le revenu
augmente.

C = cY

45
° Y

Les statisticiens ont montré que sur une courte période, la représentation est de la forme C = cY
+ C0 mais sur une longue période ( plus de 10 ans ), la droite est de la forme C = cY ( avec donc une
PMC stable avec l’augmentation du revenu ). L’explication est fournie par les économistes : les
habitudes de consommation ne se modifient que lentement ; l’ajustement complet de la consommation
au supplément de revenu prend du temps. Les ménages considéreront d’abord qu’une partie de ce
supplément de revenu est provisoire ; ce n’est que lorsque l’augmentation de revenu se sera maintenue
assez longtemps que les ménages la considéreront comme faisant partie de la totalité du revenu
permanent ( à partir duquel ils établissent leurs habitudes de consommation ).
b- Les autres déterminants économiques
Ils peuvent être classés en deux groupes : les facteurs objectifs et les prévisions subjectives.
 Les facteurs objectifs
La répartition du revenu : Le revenu global restant inchangé, une modification de la répartition des
revenus peut changer le niveau de la consommation globale.
 Le patrimoine : Les ménages disposent d’actifs physiques ( terrain, immeuble,
bijoux ) ou d’actifs financiers ( actions, obligations ) ou encore d’actifs monétaires ( comptes
bancaires ) qu’ils peuvent vendre ou sur lesquels ils peuvent puiser pour financer les dépenses de
consommation.
 Le niveau général des prix : Une hausse générale des prix s’accompagne la plupart du temps
d’une modification de la répartition du revenu qui exerce une influence sur le niveau de la
consommation globale.
47
 Le crédit à la consommation : La possibilité plus ou moins grande qu’ont les consommateurs
d’avoir recours au crédit à la consommation ( sous forme par exemple d’achat à tempérament )
ainsi que le coût de ce crédit exerce une influence certaine sur le niveau global de la consommation.
 Les prévisions subjectives
Le niveau de la consommation globale dépend également des prévisions que font les ménages
concernant la tendance des prix, la disponibilité des biens, le niveau de l’emploi et de façon générale, la
conjoncture économique.
2°/ Les déterminants psychosociologiques de la consommation
Phénomène social, la consommation ne dépend pas que de facteurs strictement économiques.
Elle a aussi des déterminants psychosociologiques.
a – Le conditionnement des besoins par les producteurs :
John K. Galbraith, économiste américain a montré que le pouvoir souverain des consommateurs
n’est qu’apparent ; les producteurs dans une certaine mesure, parviennent à exercer une influence sur le
comportement des consommateurs par le biais de la publicité. Galbraith a décrit un phénomène de
«filière inversée » selon lequel ce sont les producteurs qui imposent leurs produits aux consommateurs
au lieu du schéma inverse du «consommateur roi ».
b- La consommation de prestige
La nature des biens consommés traduit aussi l’appartenance à un certain milieu social, à un
certain statut social. La consommation devient une sorte de langage qui permet de faire savoir aux autres
quelque chose sur soi même. La consommation de vêtements particuliers, le goût pour les «marques »
correspondent aussi à des effets signes ou à des effets signes de démonstration.

III°/ LES OUTILS D’ANALYSE DE LA CONSOMMATION


Outre les propensions à consommer, les élasticités constituent de puissants outils d’analyse de la
consommation.
 Les élasticités
Ce sont des mesures de sensibilité. On distingue :
 L’élasticité-revenu de la consommation d’un bien
C’est la sensibilité de la demande de ce bien à l’augmentation ( ou à la diminution ) du revenu.

Variation de la consommation ( % )
ER =
Variation du revenu ( % )

Exemple : Si la demande du pain diminue de 2 % lorsque le revenu augmente de 3 %, on a

48
- 2%
ER = -0,66
= +3%

 L’élasticité-prix de la consommation d’un bien


C’est la sensibilité de la demande de ce bien à l’augmentation (ou à la diminution) du prix. On
distingue l’élasticité-prix directe (sensibilité de la demande du bien à la variation du prix du bien) et
l’élasticité-prix croisée (sensibilité de la demande du bien à la variation du prix d’un autre bien).
IV°/ LA STRUCTURE DE LA CONSOMMATION ET SON EVOLUTION
1°/ Structure de la consommation et son évolution
La structure de la consommation désigne la répartition des dépenses de l’ensemble des ménages ou
d’une certaine catégorie de ménage (une catégorie socioprofessionnelle par exemple) en fonction d’un
certain nombre de postes. On distingue :
 La structure par groupe de produits :
Les différents postes appelés aussi fonctions sont les suivants : les produits alimentaires, les
loisirs, l’énergie, la culture de l’enseignement, les logements, le transport et la communication, la santé,
les produits industriels, l’habillement et les meubles, …
 La structure suivant la durabilité des biens
Selon cette structure, la consommation est subdivisée en 4 groupes :
- Les biens durables (voitures, postes radio, …)
- Les biens semi-durables (habits, textiles, …)
- Les biens non durables (biens non alimentaires)
- Les services (transports, communication ….)
Il est à noter que ces postes sont appelés des postes budgétaires car le budget du ménage correspond à
l’ensemble des dépenses de consommation. On définit le coefficient budgétaire relatif à chaque poste
par sa part dans la consommation totale :

Montant d’un poste budgétaire

Coefficient budgétaire =

Total de la consommation

49
2°/ Evolution de la consommation : Les lois d'Engel
Les lois d'Engel sont élaborées à, partir de la notion d’élasticité.
 Selon les valeurs de l’élasticité - revenu de la consommation d’un bien, Engel répartit les biens en
différentes catégories.

Elasticité-revenu ( ER ) Nature du bien


ER<0 Biens inférieurs
0<ER<1 Biens normaux
ER>1 Biens supérieurs
ER = 1 Biens neutres

 Selon les valeurs de l’élasticité- prix direct on a


Elasticité-prix direct ( ES ) Nature des biens
ES < 0 Biens normaux
ES > 0 Biens inférieurs

50
CHAPITRE 5 : L’INVESTISSEMENT

I°/ DEFINITION ET MESURE


L’économie entend par investissement les additions au stock de capital physique celui-ci étant
constitué des biens d’équipement, des bâtiments et des stocks.
Quand ‘’Fludor’’ construit une nouvelle usine ou achète une nouvelle machine, quand vous
construisez une nouvelle maison on parle d’investissement.
De nombreuses personnes parlent d’investissement lorsqu’elles achètent un morceau de terrain ou une
valeur boursière où n’importe quel titre de propriété …en économie, ces achats impliquent des
transactions financières ou des modifications de portefeuilles car ce qu’une personne achète est vendu
par une autre…
Dans l'investissement que réalise une entreprise, il faut distinguer l'amortissement (ou
consommation de capital fixe ou investissement de remplacement) de l'investissement net. Le
premier renouvelle le stock existant, soit usé soit obsolète. Dans ce cas, le capital de l'entreprise
n'augmente pas en volume. Ce qui n'est pas le cas de l’investissement net.
L’investissement peut se mesurer à partir du taux d’investissement qui est le rapport de la
formation brute de capital fixe au produit intérieur brut.

II°/ LES DIFFERENTES FORMES D’INVESTISSEMENT

On distingue :
 L’investissement matériel et l’investissement immatériel selon que l’objet de la dépense
d’investissement est un biens palpable ou un bien non palpable comme la formation, l’éducation.
L’investissement immatériel est encore appelé investissement en capital humain.
 Dans la FBCF on distinguera l'investissement productif des Sociétés des investissements des
ménages et des Administrations publiques.
 L’Investissement de productivité et investissement de capacité selon que l’objectif est
d’augmenter le rendement du système de production existant ou de procéder à l’extension de la capacité
de production.

III°/ LES DETERMINANTS DE L’INVESTISSEMENT

1°/ Les facteurs économiques

a- le rôle de la demande

Les entreprises qui souhaitent investir vont prendre en compte l'évolution de la demande qui
s'adresse à leur production. Certes, il s'agit d'une prévision.

51
Nous retrouvons l'analyse de Keynes. Les entreprises décident en fonction d'une demande anticipée.
Il s'agira ensuite de vérifier que la demande effective est à la hauteur des prévisions.

b- le rôle du profit

Il faudra retenir ici que la liaison est complexe. En effet, elle peut être comprise dans les deux
sens. Il s'agit sur le plan théorique d'une opposition forte entre les néo-classiques d'une part et les
keynésiens d'autre part. il s'agit d'une opposition quant à la nature de la relation entre l'épargne et
l'investissement. Ainsi on peut considérer que le fait qu'une entreprise fasse du bénéfice l'incite à
investir. Ici donc c'est le profit qui induit l'investissement. Une entreprise qui souhaite investir devra
donc dégager du bénéfice et valoriser l'autofinancement. Il s'agit du principe de sacrifice. C'est là une
approche néoclassique. On peut l'illustrer par le "théorème de Schmidt" : « les profits d'aujourd'hui
sont les investissements de demain ».

Mais une approche alternative est également envisageable. En effet on peut considérer que c'est
l'investissement qui est à l'origine du profit. Dans ce cas, le financement de l'investissement se fera par la
dette. Il s'agit du principe de dépense que Keynes a mis en exergue. Ce principe peut être illustrer par le
"théorème de Kalecki : les capitalistes gagnent ce qu'ils dépensent et les salariés dépensent ce qu'ils
gagnent". Ici on en déduit qu'à trop vouloir encourager l'épargne on décourage l'investissement

c- Le prix relatif du travail et du capital

Cette question a été abordée à propos de la relation salaire / emploi. Il s'agit de souligner que la
substitution capital / travail (l'entreprise remplace les hommes par des machines) peut se produire
lorsque le coût du travail progresse rapidement au regard de celui du capital.

2°/ Les facteurs financiers

La dette a un effet sur l'investissement et le taux d'intérêt influence le mode de financement de


l'entreprise. Cela peut être illustrer par les comportements d'endettement, d'autofinancement, de recours
au marché financier, de désendettement des entreprises. On retiendra que l'entreprise a intérêt à
s'endetter pour financer son investissement tant que sa rentabilité économique (c'est à dire le rapport
entre l'EBE et les capitaux de l'entreprise (capital emprunté et capitaux propres) est supérieure au taux
d'intérêt réel. Car dans ce cas, la rentabilité financière (qui intéresse surtout les propriétaires de
l'entreprise) est supérieure à la rentabilité économique et cela d'autant plus que l'entreprise est endettée.
Cependant la progression rapide des taux d'intérêt réels telle que le taux excède la rentabilité
économique peut provoquer un effet inverse et être fortement préjudiciable pour l'entreprise et ce
d'autant plus que l'entreprise est fortement endetté. D'où ensuite la volonté des entreprises de se
désendetter, de s'autofinancer soit de recourir à la finance directe.

3°/ Les facteurs institutionnels.

52
Il s'agit ici de souligner l'influence que certains facteurs institutionnels peuvent avoir sur
l'investissement.

On montre que l’État peut, par ses dépenses publiques et la mise en place d’infrastructures
donner une impulsion à l’investissement.

On montre aussi que le cadre institutionnel et réglementaire peut inciter ou décourager les
investisseurs. On pense plus précisément à l’instabilité politique et aux tracasseries administratives
nécessaires pour remplir les formalités d’installation. Au Bénin, la création du Centre de Formalité des
Entreprises ou guichet unique constitue un pas de géants apprécié par l’ensemble des opérateurs
économiques.

4°/ les facteurs psychologiques

On estime aussi que les facteurs psychologiques tels que les sentiments d’incertitude et les
anticipations peuvent avoir une influence sur l’investissement

IV°/ LES CRITERES DE CHOIX DES INVESTISSEMENTS

Nous recommandons une lecture approfondie du cours de mathématique financière à ce niveau.

V°/ Le multiplicateur des investissements

On estime que lorsque l’État réalise un investissement, cet investissement génère par le biais des
dépenses effectuées des revenus successifs de sortes que l’effet final est beaucoup plus important que
celui du montant investi par l’État. On dit que l’investissement de l’État a un effet multiplicateur.

1
Le coefficient multiplicateur est : k= où c représente la propension marginale à consommer.
1 c

53
CHAPITRE 6 : LA PRODUCTION

INTRODUCTION
Produire consiste à créer des biens et des services. Mais l’économiste retient une définition plus
précise pour la notion de production. Grâce à des facteurs de production, comme le travail et le
capital, qu’elles utilisent dans des proportions variables, les unités de production créent de nouvelles
richesses dans l’économie. A travers ce chapitre, nous étudierons la notion de facteur de production
sous ses différents aspects puis nous aborderons la notion de progrès technique et d’innovation.

I°/ DEFINITION
Dans un sens courant, la production désigne l’activité économique consistant à créer des biens et
services destinés à la satisfaction des besoins des agents économiques. C’est le résultat d’un travail
effectué par l’homme.
Au sens de l’INSEE, elle est une activité économique socialement organisée consistant à créer
des biens et services s’échangeant habituellement sur le marché ou obtenus à partir des facteurs de
production s’échangeant sue le marché.

II°/ LES FACTEURS DE PRODUCTION


1°/ Notion de facteurs de production
Les facteurs de production constituent l’ensemble des éléments qui sont combinés durant l’activité
économique pour produire les biens et services. Dans la théorie économique contemporaine, les facteurs
de production se décomposent en trois grandes catégories :
 Le travail direct des hommes peut être salarié ou indépendant, manuel ou intellectuel, d’exécution
ou de direction…
 Le travail indirect ou passé est incorporé dans les autres facteurs.
 Le capital technique est constitué de biens de production durables : terre, machines, bâtiments,
équipements collectifs…
 Les biens et services intermédiaires sont des produits non durables puisqu’ils sont détruits ou
transformés au cours du processus de production : énergie, matières premières, produits semi-finis…
2°/ La combinaison des facteurs de production
Combiner les facteurs de production (encore appelés in-put ou intrants), c’est les associer dans
différentes proportion afin d’obtenir le produit fini encore appelé out-put ou extrant. La combinaison des
facteurs de production dépend de la rareté relative des facteurs et de leur coût.
Notons que les facteurs de production sont complémentaires quand pour des raisons techniques on est
obligé de les associer dans des proportions fixes (quatre pneus pour un volant et quatre portières par
54
exemple pour la fabrication d’un voiture 505). Ils sont substituables quand un même volume de
production peut être obtenu à partis de combinaisons différentes de chacun d’eux (peu d’hommes pour
plus de machines ou plus d’hommes pour peu de machines).
3°/ Le choix de la meilleure combinaison productive
Lorsque sont connues toutes les combinaisons techniques permettant d’obtenir un même niveau
de production, l’entrepreneur choisit celle qui lui coûtera le moins cher compte tenu du prix des facteurs
de production. Ces dernier ne sont pas en effet combinés en terme physiques (x machines avec y heures
de travail) mais en termes économiques (le coût de x machines avec le coût de y heures de travail). En
conséquences, si le prix du travail augmente par rapport à celui du capital, l’entrepreneur cherchera à
augmenter la quantité de capital utilisé au détriment du travail : On dit qu’il y a substitution du capital au
travail. La combinaison productive deviendra alors plus capitalistique sous l’effet de l’augmentation de
la valeur du capital par tête de travailleur.
4°/ L’efficacité de la combinaison productive
Evaluer l’efficacité de la combinaison productive revient à mesurer le lien unissant les facteurs
de production au volume de production obtenu. L’indicateur d’efficacité le plus utilisé est la
productivité.
La productivité des facteurs de production est le rapport entre le volume de la production et la
quantité de facteur utilisée. La productivité du travail qui est la plus connue s’exprime en unités
physiques ou monétaires, par heure de travail ou par tête de travailleurs selon les unités choisies pour
mesurer la production au numérateur et la quantité de travail au dénominateur. Notons que la notion de
rendement est aussi utilisée pour désigner la productivité physique d’un facteur.
5°/ Economie d’échelle, rendement d’échelle et loi des rendements décroissants
 On entend par économie d’échelle, la diminution des coûts unitaires de production due à
l’augmentation des quantités produites.
 Le rendement d’échelle est le rapport entre la variation de la quantité produite et la variation d’un
ou plusieurs facteurs de production utilisés.
 Appliquée à toute opération de production qui combine des facteurs de production, la loi des
rendements décroissants montre que si l’on augmente régulièrement l’un des facteurs tandis que le
ou les autres facteurs restent fixes, la production supplémentaire due à l’accroissement du facteur
variable diminue progressivement. Elle correspond dons à la baisse de la productivité marginale du
facteur variable (production supplémentaire liée à l’utilisation d’une unité supplémentaire du
facteur)

55
III°/ GAINS DE PRODUCTIVITE, PROGRES TECHNIQUE ET
INNOVATION
On entend par gains de productivité, les ressources supplémentaires obtenues par une entreprise
lorsque sa valeur ajoutée augmente plus rapidement (ou diminue moins vite) que le coût des facteurs de
production. Les gains de productivité, liés à l’amélioration de l’efficacité des facteurs de production,
représentent donc une ressource supplémentaire que l’entreprise peut répartir entre plusieurs
bénéficiaires : les salariés (augmentation des rémunérations), les consommateurs (diminution des prix),
l’entreprise elle-même (accroissement des bénéfices non distribués) ou ses propriétaires (hausse des
dividendes).
Le progrès technique est l’un des principaux facteurs d’amélioration de la productivité. Il
désigne le développement et le perfectionnement des moyens de production.
Il ne faut pas confondre l’invention qui est une découverte et son application économique au
sein de l’entreprise que l’on nomme innovation. Le progrès technique, qui est incorporé dans les
machines, n’est pas la seule innovation qui permet d’obtenir des gains de productivité. On peut citer
aussi l’ouverture d’un nouveau débouché, la fabrication d’un nouveau produit, la mise en œuvre d’une
nouvelle méthode d’organisation de la production….

CONCLUSION
La production est une fonction importante de l’activité économique dans la mesure où c’est elle
qui assure la disponibilité des biens et services de consommation. Il est à noter que malgré sa
complexité, nous ne devons pas perdre de vue ces différents aspects et les liens qui la lient aux autres
comportements des agents économiques.

56
CHAPITRE 7 : LE ROLE DE L’ETAT DANS L’ECONOMIE
L’Etat joue un rôle fondamental dans la vie économique par le poids de ses investissements et de
son budget. Ses fonctions sont diversement appréciées par les économistes voire remises en causes par
certaines. Nous aborderons dans ce chapitre les grandes fonctions de l’Etat puis le budget de l’Etat et
les objectifs de la politique budgétaire.

I°/ LES GRANDES FONCTIONS DE L’ETAT


1°/ Les trois rôles économiques de l’Etat
Selon Musgave, l’Etat assure à travers les administrations publiques un triple rôle :
a- La fonction d’affectation des ressources
Elle correspond à la satisfaction des besoins collectifs. L’Etat fournit des biens collectifs (biens
indivisibles tels que la justice, la défense, la police… et des services publics ou biens tutélaires, c’est-à-
dire des services qui pourraient être assurés par le marché, mais que l’Etat prend en charge totalement ou
partiellement pour des motifs de justice sociale ou par manque d’efficacité du marché (par exemple
l’éducation, la santé…).
b- La redistribution
L’Etat intervient pour modifier la répartition des revenus issue des mécanismes du marché, corriger
les inégalités et assurer au citoyen une sécurité face aux aléas de l’existence (maladie, chômage…).
c- La régulation
L’Etat intervient pour rectifier les déséquilibres économiques (chômage, inflation…) en l’absence de
régulation spontanée par les marchés. Ses interventions tentent d’amortir les fluctuations économiques.
2°/ L’évolution du rôle de l’Etat
On observe une hausse continue des dépenses publiques et du poids de ces dépenses publiques
dans le PIB. Cette observation est conforme à la loi de Wagner ou « loi de l’extension croissante de
l’activité publique » qui montre qu’au fur et à mesure du développement économique, l’Etat se charge
de plus en plus d’activités nouvelles et effectue de façon de plus en plus approfondie ses fonctions
anciennes.
3°/ Les théories économiques et l’intervention de l’Etat
On distingue :
a- L’Etat gendarme : selon les économistes classiques tels que Adam Smith et David Ricardo, l’Etat
doit veiller au libre exercice des libertés individuelles sur les marchés. C’est un Etat gendarme dont
le rôle se limite à la prise en charge des droits régaliens : armée, justice, police, émission de la
monnaie.
b- L’Etat minimum : Les économistes néoclassiques élargissent le champs d’intervention de l’Etat aux
situations de défaillance du marché : production des biens collectifs ou des biens tutélaires (fonction

57
d’affectation des ressources). Ils lui reconnaissent aussi une fonction de redistribution du fait de
l’existence de services publics gratuits et d’impôts. En revanche, toute intervention du type
régulation serait néfaste puisqu’elle altérerait le bon fonctionnement des mécanismes de marché.
C’est un Etat minimum.
c- L’Etat providence : Pour les keynésiens, l’Etat assure les fonctions régaliennes, des fonctions
économiques (il assure l’équilibre général des marchés) et des fonctions sociales (il assure la prise en
charge obligatoire et solidaire de certains risques individuels). C’est un Etat providence.
Notons que l’Etat providence a fait l’objet de nombreuses critiques qui ont conduit dans les années
80 à un recul de l’intervention de l’Etat (déréglementation, privatisations, suppression des entraves au
libre jeu de la concurrence).
d- L’Etat stratège et régulateur : Les années 90 voient une réhabilitation de l’Etat mais également une
nouvelle évolution de son rôle : l’Etat stratège et régulateur. Il assume trois fonctions principales :
 Préparer à la compétition mondiale.
 Contrôler le fonctionnement des marchés et le respect des règles de la concurrence.
 Soutenir la croissance par des investissements en recherche, en formation, en infrastructures qui
dégagent des externalités positives.

II°/ LA POLITIQUE BUDGETAIRE


Avec l’importance des ressources qui sont à sa disposition (recettes des impôts,…), l’Etat a
souvent la tentation d’agir directement sur certains domaines de l’activité économique. Mais c’est
seulement au xxème siècle que l’utilisation systématique des composantes du budget de l’Etat a donné
naissance à la politique économique.
1°/ Les formes de politique budgétaire
La politique budgétaire est une politique économique qui consiste à utiliser le budget de l’Etat pour
atteindre certains objectifs. On distingue la politique budgétaire libérale et la politique budgétaire
interventionniste.
 La politique budgétaire libérale : Elle est relative aux économistes libéraux qui prônent un
minimum d’intervention de l’Etat dans l’activité économique avec un objectif d’équilibre entre les
recettes et les dépenses de l’Etat. Pour Adam Smith, l’augmentation des dépenses publiques et des
déficits entraîne une baisse de la demande privée. C'est l’effet d’éviction qui est un phénomène
économique conduisant l’activité du secteur public à supplanter celle du secteur privé.
 La politique budgétaire interventionniste : Les keynésiens font du budget de l’Etat le levier
principal et le plus efficace de la politique économique. Ils justifient l’efficacité de la politique
budgétaire pour atteindre l’équilibre de plein emploi par le mécanisme du multiplicateur. On leur
doit à cet effet le multiplicateur de dépense publique (l’Etat stimule la demande en augmentant les
dépenses publiques sans modifier les niveaux d’impôts) et le multiplicateur fiscal (stimulation de la
58
demande par réduction des impôts sans modification des dépenses publiques) ; mais dans ce cas
l’effet est moins important que dans le cas précédent car les ménages épargnent une partie du revenu
créé.
Il faut signaler qu’en économie ouverte, la politique budgétaire a des limites : la hausse des importations
limite l’effet du multiplicateur et peut conduire à un déficit commercial et à la dépréciation monétaire.
2°/ Le budget de l’Etat
Le budget de l’Etat est constitué d’un ensemble de comptes décrivant pour une année civile
toutes les ressources et toutes les charges de l’Etat. Sa structure révèle les choix de priorités
économiques. Le budget de l’Etat peut être excédentaire ou déficitaire ;

RECETTES DEPENSES
 Impôts (impôts sur les revenus, TVA, Plusieurs classifications :
impôts sur les sociétés, …)  à caractères définitifs (salaires…) ou à
 Recettes non fiscales (bénéfices des caractères temporaires (remboursables
exploitations publiques, produits des comme les prêts et avances)
privatisations, …)  de fonctionnement
 par fonction (éducation, santé…)

CONCLUSION
Le rôle de l’Etat dans l’économie comme nous venons de le voir, a connu une évolution dans le
temps et la politique budgétaire a gagné de plus en plus les économies du monde contemporain. Il est à
noter que malgré la libéralisation de l’économie à laquelle nous assistons de nos jours, une place non
moins importante demeure accordée à la politique économique et le budget des Etats ne cesse de
grandir.

59
CHAPITRE 8 : PRIX ET REVENUS

Les agents économiques produisent les biens et services destinés à la consommation sous ses
diverses formes (consommation intermédiaire, consommation finale, ….). Ces biens sont mis à la
disposition des utilisateurs par l’intermédiaire des marchés moyennant un coût, le prix ; à la suite des
échanges, les agents économiques reçoivent divers types de revenu. L’objet du présent chapitre est
d’étudier les notions de marché et de prix, puis celles de revenus.

I°/ LES MARCHES ET LES PRIX


Le marché est le lieu de rencontre de l’offre et de la demande d’un bien en vue de la
détermination des prix. Il existe autant de marché que de biens (marché du riz, marché de la monnaie,
…)

1°/ Les différents types de marché


Selon l’importance des acheteurs (demandeurs) et des vendeurs (offreurs) on peut classifier les
marchés en neuf grandes catégories comme l’indique le tableau suivant :

Offreurs Un seul offreur Quelques offreurs De nombreux offreurs


Demandeurs
Un seul Monopole bilatéral Monopsone contrarié Monopsone
demandeur
Quelques demandeurs Monopole Oligopole bilatéral Oligopsone
contrarié
De nombreux Monopole Oligopole Concurrence pure et
demandeurs parfaite

La notion de concurrence mérite d’être plus approfondie. Dans le sens économique, la


concurrence désigne une structure de marché où les acheteurs et les vendeurs sont suffisamment
nombreux pour qu’aucun ne puisse exercer une influence sur les prix. Il existe toutefois des degrés
différents de concurrence.
La théorie néoclassique définit ainsi une concurrence pure et parfaite. La concurrence est
qualifiée de pure si elle répond aux trois hypothèses suivantes :
 L’atomicité : acheteurs et demandeurs sont nombreux au point où nul ne peut à lui seul
influencer les prix.

60
 L’homogénéité : Les produits échangés sont identiques et substituables (ils permettent de
satisfaire un même besoin) les uns les autres.
 La libre entrée sur le marché (fluidité): il n’existe aucune entrave, aucune barrière à
l’entrée de nouvelles entreprises.
La concurrence est « parfaite » si deux hypothèses sont réunies :
 La transparence : l’information des agents économiques (en particulier sur la qualité des
produits) est totale.
 La mobilité des facteurs de production : le travail et le capital doivent s’orienter vers les
emplois les plus rémunérateurs.
Il s’agit là d’une « représentation » de la réalité puisque ces cinq hypothèses se trouvent très
rarement vérifiées simultanément.

Remarques :
 La concurrence monopolistique est une situation dans laquelle les entreprises différencient
tellement leurs produits qu’elles se trouvent disposer d’un certain monopole pour leur propre
produit.
 La notion de marché contestable, plus récente, définit la concurrence par la liberté d’entrée
et de sortie d’un marché.
2°/ La formation des prix
En situation de concurrence pure et parfaite, le prix d’un bien est déterminé par la rencontre de
l’offre et de la demande. Le prix d’équilibre est donc le prix qui égalise les offres et les demandes sur un
marché.

Illustration

Courbe de demande Courbe d’offre


Prix

Prix d’équilibre

Quantité échangée à Quantités


l’équilibre

61
En situation de concurrence imparfaite, le prix n’est plus une donnée du marché ; Plus
particulièrement en situation de monopole, le prix est fixé par l’offreur et s’impose au consommateur ;
cependant, on peut avoir des situations de monopole régulé où l’Etat intervient pour empêcher que le
monopoleur fasse subir au consommateur des prix exorbitants.
3°/ L’inflation
a- Définition et mesure
L’inflation désigne la hausse durable et généralisée du niveau des prix ; l’augmentation du prix
d’un seul bien n’est donc pas une inflation. La notion d’inflation fait appel à d’autres notions telles que
la déflation, la désinflation, la stagflation.

Prix

to t1 t2 t3 t4 Périodes

Période t0 à t1 : inflation (hausse générale et continue du niveau des prix)


Période t1 à t2 : stagflation (stagnation de l’inflation)
Période t2 à t3 : désinflation (baisse de l’inflation)
Période t3 à t4 : Déflation (Baisse générale et continue du niveau des prix)

L’INSEE calcule la hausse des prix à partir de 296 produits de consommation (panier de la
ménagère) et sort l’indice de prix à la consommation.

b- Les formes de l’inflation :


On distingue :
 L’inflation rampante (taux d’inflation inférieur à 3% par an)
 L’inflation déclarée (entre 3% et 6% l’an)
 L’inflation galopante (entre 6% et 50% l’an)
 L’hyperinflation (taux supérieur à 50% par an)
62
c°/ Les causes de l’inflation
Elles sont multiples ; les économistes distinguent en général :
 L’inflation par la monnaie : La hausse des prix est le résultat d’une création excessive de
monnaie.
 L’inflation par les coûts : C’est la hausse des prix liée à l’accroissement des coûts de
production des entreprises. Une particularité en est l’inflation importée.
 L’inflation par la demande : C’est la hausse des prix liée à un déséquilibre entre
l’importance de la demande et la faiblesse de l’offre des produits.
 L’inflation budgétaire : résulte d’une décision de l’Etat d’augmenter les salaires des
fonctionnaires et de baisser les impôts.
 L’inflation par les structures économiques et sociales : Elle résulte des rapports de force sur
les marchés, entravant la libre fixation du prix d’équilibre (monopole, pouvoir des
syndicats…).
d- Les conséquences de l’inflation
Elles sont multiples ; cependant on peut citer :
 Des effets positifs tels que l’allégement de la dette des débiteurs, le profit des bénéficiaires
des revenus indexés sur l’inflation
 Des effets négatifs tels que la baisse du pouvoir d’achat des consommateurs,
l’appauvrissement de toute l’économie, les déséquilibres avec l’étranger, l’appauvrissement
des créanciers et des épargnants.
e- Les mesures anti-inflationnistes.
Les politiques de lutte contre l’inflation s’attaquent aux causes du mal. Mais les causes sont si
complexes que trois ordres de politiques sont généralement menés :
 Les politiques d’action sur la demande globale
Lorsque l’inflation résulte d’un excès de la demande par rapport à l’offre globale, les premières
politiques consistent en des actions de réglage ou de limitation de la demande globale, soit par une
politique monétaire, soit par une politique budgétaire, soit par une combinaison des deux. Mais ces
politiques peuvent être inefficaces du fait des anticipations et des comportements subséquents de
groupes sociaux.
 Les politiques d’action sur l’offre
Elles consistent en des mesures permettant de réduire les coûts grâce à l’amélioration de
l’efficience productive. Elles consistent aussi en des mesures permettant de faciliter la reconversion des
entreprises sur les entreprises en déclin. Ces actions doivent s’exercer aussi bien sur les entreprises que
sur la main d’œuvre.
 La politique de régularisation des revenus

63
La politique des revenus vise à définir et à faire respecter les conditions d’évolution des
revenus compatibles avec une croissance équilibrée et assumant une plus grande justice sociale. La
masse de revenus doit donc progresser parallèlement au produit réel afin que le niveau des prix reste
stable.

II°/ LES REVENUS


Le revenu d’un agent économique est l’ensemble des ressources qui lui sont octroyées sans
prélèvement sur son patrimoine. Il peut être primaire ou secondaire. Nous aborderons respectivement
ces revenus primaires et de transfert avec les particularités qu’ils présentent.
1°/ Les revenus primaires
Ce sont les revenus qui rémunèrent les deux principaux facteurs de production (le travail et le
capital).
a- Les revenus du travail
Ils sont constitués essentiellement de salaires, mais aussi de revenus non salariaux, tels que ceux
perçus par les personnes exerçant les professions libérales, les artisans, les industriels, les commerçants
ou les agriculteurs.

 Les salaires
Traditionnellement, le niveau de salaire est déterminé par l’égalité de l’offre et de la demande de
travail. Pour les néoclassiques et les néolibéraux, un entrepreneur embauche un salarié supplémentaire à
condition qu’il puisse en tirer un gain de productivité au moins égal au salaire accordé. On dit alors que
le salaire est égal à la productivité marginale du travail.
Keynes pense cependant qu’il est fallacieux de croire que le niveau des salaires est défini par
l’offre et la demande de travail. Il pense plutôt que ce sont les rapports de force entre les groupes
sociaux qui déterminent avec leur capacité de négociation et de pression, la répartition des salaires.
Le salaire d’efficience quant à lui est un niveau de salaire supérieur au salaire d’équilibre (celui
déterminé par l’offre et la demande) qui assure à l’entreprise une hausse de la productivité.
Plus récemment en 1975, Gary Becker expliqua à travers sa théorie du capital humain, les
différences de salaire par les différences dans les formations reçues par les individus.
 Les autres revenus du travail
Ce sont les revenus qui constituent le fruit d’un travail mais ne donnent pas lieu à un
revenu régulier comme le salaire. On distingue :
- Les revenus des professions libérales : professions médicales et paramédicales, professions juridiques
(avocats notaires, conseillers fiscaux ou juridiques…), les professions techniques (architectes,
ingénieurs-conseils…), les professions diverses (metteurs en scène, sportifs professionnels…).
- Les revenus d’activité des artisans, industriels et commerçants.
64
- Les revenus agricoles.

b- Les revenus du capital


Encore appelés revenus du patrimoine ils sont issus de la propriété, de l’entreprise ou de
l’assurance. On distingue :
 Le loyer qui rémunère le propriétaire d’un immeuble qui loue un logement.
 Le dividende qui rémunère l’actionnaire d’une société anonyme.
 Le fermage qui rémunère le propriétaire foncier qui loue un champ.
 L’intérêt qui rémunère le placement d’argent sur un compte à terme, une obligation.
 Le profit qui rémunère le travail de l’entrepreneur.

2°/ Les revenus de transfert : la redistribution


Ce sont les revenus financés par les cotisations (essentiellement) et par l’impôt et versé aux
assurés sociaux pour les couvrir contre les risques sociaux dont ils ne sont pas responsables (maladie,
vieillesse, accident de travail, …).
a- Les motifs de la redistribution
Ils sont d’ordre social et économique.
 Les motifs d’ordre social
On en distingue deux :
- La justice sociale : il semble juste de réduire les inégalités de revenus engendrées par
la croissance économique, ou la pression de plus en plus forte des groupes sociaux.
- Le bien-être : Il s’agit de procurer des revenus à des personnes qui ne participent plus
à l’activité économique, ou qui répondent à des critères particuliers (handicapés,
chômeurs…).
 Les motifs d’ordre économique
Keynes a montré que :
- La structure des revenus la plus favorable à la croissance n’est pas celle où les revenus sont les plus
dispersés, mais celle où la maximum de la population se trouve dans la zone de revenus moyens.
- La redistribution des revenus élevés vers les bas revenus peut aussi favoriser la consommation et donc
relancer l’économie et l’investissement.
b- Les modalités de la redistribution
La redistribution des revenus se fait des riches vers les pauvres d’une part à travers les impôts et les
prestations sociales et d’autre part des actifs vers les inactifs.
Les ménages reçoivent le revenu national de tris façons :
 Les ressources directes issues de la répartition primaire du revenu.

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 Les services publics que l’Etat fournit, soit gratuitement, soit à un prix inférieur au coût de
revient réel ( police, justice, armée, culture, enseignement,…).
 Les revenus sociaux et de transfert (revenu minimum d’insertion, prestations familiales,
allocation au chômage, pensions,…).

CONCLUSION
Marché, prix et revenus sont des notions très liés et des théories multiples existent sur les liens
qui existent entre eux. Particulièrement, il faut signaler que la redistribution des revenus malgré sa
contribution à la réduction des inégalités, ne peut conduire à un système où serait absente toute inégalité.

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