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à l’international
guide pratique
pour une stratégie durable
Avec la collaboration de
OcTOBre 2014
éditeur responsable Stefan Maes, rue Ravenstein 4, 1000 Bruxelles
responsable des publications Stefan Maes Rédaction Werner Lapage,
Annemie Nolf, Dirk Vandendaele, Johan Van Praet Nos remerciements
à Serge Beke, Liesbeth Broeckx, Carole Dembour, Katleen Engelen,
François Gilson, Filip Lapeirre, Frédéric Motte, Christopher Turner, Geert
Vancronenburg, Françoise Van De Gaer, Olivier Vanden Borre, Pascale
Wauters, Peter Wuyts Mise en page et prépresse Landmarks impression
Graphius Group
guide pratique
pour une stratégie durable
Repousser
les frontières
Si nos pouvoirs publics veulent favoriser le développement de l’activité
économique, avec toutes les répercussions positives que cela entraîne en termes
de croissance et d’emploi en Belgique, ils doivent d’urgence prendre des mesures
qui permettraient de renforcer la compétitivité, de renforcer l’attractivité de
notre pays et d’améliorer le climat entrepreneurial. Nos entreprises doivent en
effet pouvoir se battre à armes égales et affronter la concurrence sur les marchés
étrangers. Cela va de soi.
De leur côté, les chefs d’entreprise doivent saisir les opportunités là où elles se
présentent. Le commerce international n’est plus une opportunité facultative
pour bon nombre d’entreprises, mais une condition irréversible pour pouvoir se
développer. Dans le monde tel que nous le connaissons aujourd’hui, en constante
mutation, les entreprises qui veulent survivre doivent sans cesse se réinventer.
Leur devise doit être : ‘Don’t wait for a miracle, make one !’.
04 Travailleurs à l’étranger 40
1. Protection sociale et en droit du travail 41
2. Détachement de travailleurs 41
3. Application de la législation locale 42
4. Office de sécurité sociale d’Outre-mer 43
5. Statut fiscal du travailleur étranger 43
case La Lorraine Bakery Group
Verrouiller les acquis avant de poursuivre la croissance 44
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Afin de rester compétitif (ou de l’être encore plus), il est nécessaire d’optimiser
le développement de l’entreprise dans une perspective globale. Ainsi, il peut
être plus efficient de réaliser certaines activités ou fonctions de l’entreprise
dans certaines parties du monde. On pense évidemment en premier lieu à la
délocalisation ou à l’externalisation des activités intensives en main-d’œuvre
dans les pays où elle est encore bon marché. Mais le prix n’est pas le seul
facteur déterminant. Certaines régions du monde se profilent de plus en plus
sur des activités à haute valeur ajoutée (par exemple : R&D en Inde). Des
clusters spécifiques, liés à des segments d’activités particuliers et regroupant
à la fois partenaires (fournisseurs) et concurrents, émergent. S’insérer dans ces
réseaux permet entre autres de bénéficier d’un vivier de talents et de stimuler
l’innovation. Notamment pour mieux comprendre et ensuite répondre aux
demandes particulières de chaque région, puisque les goûts et préférences des
consommateurs ne sont pas partout pareils.
2 En mai-juin 2014, la FEB a organisé un sondage auprès des chefs d’entreprise belges. Plus de
400 réponses ont été recueillies. Parmi les entreprises répondantes, 52% occupent moins de
50 travailleurs, 27% ont entre 50 et 250 travailleurs, et 21% plus de 250 travailleurs. La répartition
par secteur d’activités est la suivante : 48% dans l’industrie, 40% dans les services et 12% dans le
secteur de la construction.
Cependant, les entreprises belges ciblent encore trop les pays voisins. Selon
les chiffres de la Banque nationale de Belgique, les entreprises belges exportent
en majeure partie vers des pays à croissance lente, et en particulier vers la zone
euro, qui se caractérise par une très faible croissance (voir graphique ci-dessous).
Nos principaux marchés d’exportation sont l’Allemagne, la France et les Pays-
Bas, qui représentent plus de 45% de nos exportations. Les entreprises belges
devraient donc aller voir un peu plus loin, par exemple du côté des pays BRIC,
qui connaissent des taux de croissance bien plus élevés.
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En étudiant d’un peu plus près les résultats du sondage, on peut épingler
le fait que les formalités administratives arrivent systématiquement en tête
du ‘classement’ des obstacles, quelles que soient la taille ou les activités de
l’entreprise. La gestion des ressources humaines semble être un point d’attention
en particulier pour les entreprises de taille moyenne. Le financement représente
un obstacle d’autant plus important que la taille de l’entreprise est restreinte.
Ceci n’est pas surprenant dans la mesure où les entreprises de grande taille
disposent en général de plus de ressources propres et ont plus facilement accès à
un financement externe. Inversement, la gestion du risque devient plus importante
à mesure que la taille de l’entreprise augmente. On peut y voir sans doute un effet
du volume d’activités ainsi que du nombre de marchés actifs (par exemple, en
matière de risque lié aux taux de change).
télévisuelle et ont permis à l’entreprise pour des fonctions très spécifiques dans
belge de se faire connaître au notre région d’origine, à savoir la région
niveau international. Un an plus liégeoise.”
tard, la première filiale voyait
le jour aux États-Unis. Partout dans le monde, le client bénéficie du
même traitement et de la même expérience
Chaînons manquants EVS. Pour maintenir cette réputation, il faut
Connaissances, savoir- que les expats puissent s’adapter à la culture
faire et qualité constante locale. “Il est essentiel de choisir les bons
constituent la force collaborateurs, car il faut jusqu’à deux ans
du business avant que vous puissiez constater que cette
model de adaptation n’a pas réussi. Autant de temps
l’entreprise. perdu pour l’entreprise…”
Théâtre du business, ce
monde redessiné crée des
opportunités énormes. Le
sondage de la FEB montre
que quasi tous les chefs
d’entreprise interrogés sont
convaincus de l’importance
stratégique, encore crois-
sante, des transactions inter-
nationales. À première vue,
l’internationalisation semble
attrayante et très simple,
mais c’est une des stratégies
commerciales les plus com-
plexes. Les affaires à l’étran-
ger et en Belgique ont peu
Belgique ≠ étranger
Il est souvent erroné de
considérer que les techniques
de gestion qui réussissent en
Belgique fonctionneront éga-
lement à l’étranger. Dans la
pratique, les entreprises sont
confrontées à des réglemen-
tations locales compliquées,
à des concurrents locaux
forts, à des canaux de distri-
bution complexes, à des dif-
férences culturelles et linguis-
tiques...
1. Elles s’internationalisent prudemment (avec une plus grande crainte du risque et sur la base
d’une vision à long terme) et plus près de chez elles (plutôt des pays voisins en raison de la
faible distance et de la meilleure connaissance de la langue et des habitudes) ;
2. Elles conservent leur indépendance et mettent moins de moyens à disposition (entre autres
parce qu’elles sont peu disposées à partager la propriété, à renoncer au contrôle et à attirer
du capital à risque) ;
3. Elles s’internationalisent relativement lentement et plus tard (approche plus centrée sur
le marché local et management ayant moins d’expérience internationale).
Exemple
Résultat maison mère en Belgique
Année 1 Année 2 Année 3 Année 4
200 200 200 200
Résultat établissement stable avec convention (Irlande)
Année 1 Année 2 Année 3 Année 4
10 -40 50 30
Résultat fiscal maison mère-établissement stable
Année 1 Année 2 Année 3 Année 4
Résultat belge 200 200 200 200
Résultat établissement stable 10 -40 50 30
Résultat global 210 160 250 230
Exonération bénéfice établissement stable -10 perte -10 -30
Base imposable en Belgique 200 160 240 200
Base imposable en Irlande 10 0 10 30
Charge fiscale Belgique (33,99%) 68 54 82 68
Charge fiscale Irlande (12,5%) 1 0 1 4
Charge fiscale totale 69 54 83 72
Les aspects relatifs au droit social et à la fisca- Attention : une autre particularité (plus
lité personnelle seront abordés au chapitre 4. ancienne celle-là) s’applique pour les
entreprises du bâtiment réalisant des projets
En marge de ces aspects, si elle décide d’en- à l’étranger. Dans ce cas, c’est la durée du
gager un collaborateur local, l’entreprise se projet qui détermine si un chantier étranger
retrouvera confrontée à la même probléma- est considéré ou non comme un établissement
tique qu’en cas de collaboration avec un par- stable au niveau fiscal. Le délai s’élève
tenaire externe. Le collaborateur local est en principe à un an mais peut également
en effet considéré comme un établissement être plus court (6 mois en France et au
stable ‘personnel’ lorsqu’il est habilité, par le Luxembourg, par exemple). Une entreprise
biais d’une procuration, à négocier et à signer de construction belge active moins de six
des contrats au nom de l’entreprise belge à mois sur un chantier en France, en Allemagne
l’étranger. Par conséquent, il est primordial puis aux Pays-Bas ne sera ainsi imposable
de faire bien attention aux compétences que qu’en Belgique pour les 3 projets concernés.
vous attribuez au travailleur dans le cadre de En revanche, si le chantier s’étale sur huit
l’exercice de ses tâches quotidiennes. mois dans chaque pays, cela donnera lieu
à un établissement stable en France, de sorte
Il s’ensuit qu’en tant qu’entreprise belge, que seuls les résultats des projets allemand
vous pouvez ‘orienter’ l’existence (ou et néerlandais seront imposables en Belgique
non) d’un établissement stable de ce type (l’Allemagne et les Pays-Bas appliquent en
ainsi que les conséquences fiscales qui en effet un délai d’un an).
découlent en faisant figurer ou non cette
procuration dans le contrat de travail. Mais
attention, cela ne suffit pas : les faits doivent
aller dans le même sens (signature sur les
contrats, engagements pris, …).
Le financement des activités de la filiale peut se Les bénéfices de la filiale peuvent être
faire par le biais d’un apport en capital ou d’un rapatriés vers la société mère belge par
prêt accordé par la maison mère ou des tiers. le biais de dividendes. En application
du système de déduction RDT (revenus
De nombreux pays appliquent des règles dites définitivement taxés), 95% des dividendes
de ‘thin capitalisation’1 pour les emprunts perçus sont exclus lors de la détermination
intragroupes. Ceci implique que lorsque la de la base imposable de la société mère
filiale ne dispose pas d’un patrimoine propre belge. Ainsi, un dividende de 100 versé par
suffisant, les intérêts devant être payés sur une filiale (étrangère) sera imposé à un taux
ces emprunts risquent de ne pas pouvoir être de 1,7% en Belgique (33,99% x (100-95%
déduits fiscalement, ou seulement en partie. exonérés = 5). L’application de ce système
Ces règles diffèrent selon les pays et peuvent est toutefois soumise à des conditions
être particulièrement complexes. À titre spécifiques. La société mère doit notamment
d’exemple, la Belgique applique un rapport détenir une participation de 10% au moins
5/1 entre le patrimoine propre et le prêt dans la filiale ou une participation dont la
octroyé. Certains pays refusent également valeur d’acquisition est égale ou supérieure
de déduire les intérêts payés dans le cadre à 2.500.000 euros, et ce pendant une durée
d’emprunts contractés pour acquérir des d’un an au moins. De plus, la filiale doit être
actions. Les intérêts perçus par la société normalement imposée (soit soumise à un
belge sont normalement imposables. taux d’imposition de 15% au moins). Ce seuil
de 15% ne s’applique pas pour les sociétés
1
‘Thin capitalisation’ ou ‘sous-capitalisation’ signifie que la déduction des intérêts est limitée lorsque le patrimoine
propre de la société (capital + réserves) est trop peu élevé au regard de certains de ses emprunts.
avec les autorités et les syndicats locaux”, non écrites pèsent au moins autant.
explique, d’expérience, l’ingénieur Yves D’où l’importance de construire un réseau
Bosteels. Comme Area Director, il gère la d’experts expérimentés. La connaissance
région ‘Grande Océanie’, dont les princi- livresque ne suffit pas.”
paux pays sont l’Inde et l’Australie. Dis-
pose-t-il d’un volumineux manuel pour De plus, les autorités surveillent
chaque pays ? “C’est impos- attentivement – souvent de manière
sible. La durée de nos pro- protectionniste – le respect des règles du
jets est généralement jeu en matière de permis de travail, de flux
trop courte. Si nous reve- et de transferts financiers, etc. “Depuis la
nons dans un pays après crise financière, tous les pouvoirs publics
cinq ans, les règles du recherchent des moyens supplémentaires.
jeu ont généralement Dans ce contexte, ils donnent une priorité
changé.” Si le groupe accrue à la réglementation sur le ‘transfer
a suffisamment de com- pricing’ (transferts financiers). Mais la
mandes récurrentes, définition d’un transfert financier légitime
il peut ouvrir un bureau diffère d’un pays à l’autre. Il faut connaître
local qui servira et comprendre les nuances.”
Alors que le champ d’application des règles En cas de détachement, on choisit
de coordination européennes couvre toutes généralement d’appliquer le droit du travail
les branches de la sécurité sociale, ce n’est belge. Cela ne pose aucun problème pour
pas toujours de cas des accords bilatéraux. autant que l’on respecte les instruments
Ceux-ci se limitent généralement à la déter- internationaux. Ainsi dans l’UE, il faut en tout
mination du système de sécurité sociale ap- cas tenir compte des dispositions ‘d’ordre
plicable et à la constitution et au paiement public’ et des ‘dispositions contraignantes’.
de pensions et d’indemnités d’invalidité. La Autrement dit, cela signifie que le travailleur
durée maximale du détachement varie aussi. doit toujours bénéficier de la meilleure
Il convient donc de bien s’informer. protection et qu’on ne peut déroger à
certaines conditions de travail minimales.
Lorsqu’un travailleur est détaché dans un
pays qui n’a pas conclu d’accord, il faut
toujours vérifier, sur la base de la législation
locale, si des cotisations sociales sont dues 3 Application de la
ou pas. Une affiliation à l’Office de sécurité
législation locale
sociale d’Outre-mer (OSSOM) peut être utile
dans ce contexte (voir point 4 ci-dessous). Lorsque vous engagez des travailleurs locaux,
il va de soi que vous devez appliquer la légis
En cas de détachement, il est extrêmement lation locale. Cela vaut évidemment pour le
important que le travailleur reste sous paiement des cotisations sociales, mais cela aura
l’autorité de l’entreprise belge. Dès qu’une aussi un impact sur le droit du travail applicable.
autorité ou une obligation de faire rapport En cas d’occupation de travailleurs locaux, il
s’applique à l’étranger, les conditions de faut généralement appliquer le droit du travail
détachement ne sont plus remplies et des du pays d’occupation. Des dérogations ne sont
cotisations sociales doivent être payées accordées que dans des cas exceptionnels.
> suite p. 46
1 partir du 1er janvier 2015, l’OSSOM intégrera une nouvelle institution, l’Office des régimes particuliers de sécurité
À
sociale (ORPSS). Ce dernier prendra en charge à cette date la sécurité sociale d’Outre-mer .
2 Les pays de l’EEE sont les 28 États membres de l’Union européenne, ainsi que l’Islande, le Liechtenstein et la Norvège.
croissance
fin des années ’90 notre propre usine
de production en République tchèque.
“Grâce à cet ancrage, nous avons
L’expansion internationale n’est un
ensuite développé nos exportations vers
véritable succès que lorsque l’étranger
les pays voisins, comme la Pologne, la
est devenu un nouveau marché intérieur.
Telle est la vision de Guido Vanherpe, Hongrie, la Slovaquie. Nous avons par la
CEO de La Lorraine Bakery Group (LLBG). suite appliqué cette même stratégie au
La plus grande boulangerie industrielle départ de la Pologne et, depuis 2011,
du pays est en bonne voie pour devenir de la Roumanie, ce qui nous a permis
également leader du marché en Europe d’exporter plus loin, jusqu’en Turquie ou
centrale et de l’Est. en Russie.”
© La Lorraine Bakery Group
Récapitulatif
Détachement État de résidence Libre choix (dans la pratique : État de travail, sauf si la
État de résidence avec une règle des 183 jours est
attention pour les normes remplie
minimales locales)
‘Salary split’ Dépend de l’État de Libre choix (dans la pratique : Principe d’occupation
résidence, de la répartition État de résidence avec une internationale. Taxation
temporelle et des attention pour les normes en Belgique (État de
employeurs juridiques minimales locales) résidence) et à l’étranger
Management de la réputation
La valeur d’une entreprise repose sur trois éléments : sa valeur comptable, la valeur de sa
marque/de son actionnariat et … sa réputation. La force de la réputation dépend du degré de
correspondance entre les paroles et les actes. Celui qui ne dit pas ce qu’il fait et inversement
compromet sa réputation et donc aussi son activité.
Comment votre entreprise est-elle perçue dans le pays où vous opérez ? C’est la définition de la
réputation. Plus cette perception est positive, mieux cela vaut pour la confiance et donc pour votre
activité. En effet, lorsqu’on opère à l’étranger, il faut se soumettre aux règles, habitudes, normes et valeurs
locales. Heureusement, il existe de nombreux accords et règlements internationaux auxquels l’entreprise
peut se référer pour élaborer un code d’entreprise responsable. Songeons à des thèmes comme le travail
des enfants, la sécurité environnementale, les conditions de travail, la protection sociale, la corruption,
la qualité du produit ou du service… dans lesquels de nombreuses entreprises européennes s’illustrent.
Tous ces thèmes impliquent un risque pour votre réputation lorsque les normes et valeurs locales
s’opposent à celles de votre pays d’origine. L’entreprise qui opte pour la norme ‘la plus haute’ (par
exemple appliquer les normes environnementales strictes du pays d’origine dans un pays où il n’existe
pratiquement pas de normes) risque de compromettre sa position concurrentielle sur ce marché
local étranger. Inversement, l’entreprise qui déroge trop aux normes et valeurs nationales à l’étranger
risque d’entacher sa réputation sur son marché domestique. L’essentiel est de trouver un équilibre
entre limite supérieure et inférieure. Sachez enfin que le risque de préjudice porté à la réputation a
fortement augmenté du fait de la croissance exponentielle des moyens de communication. Une bonne
compréhension des risques est donc essentielle pour un bon management de la réputation.
Propriété intellectuelle
Si l’on veut éviter que des concurrents ne copient les actifs immatériels ou intellectuels (les pres-
tations, produits ou services innovants, créatifs, comme la conception de produits, de logiciels,
l’invention, le nom d’une marque, le logo, etc.) de l’entreprise, il est préférable de se protéger.
L’entrepreneur qui omet de le faire risque un préjudice pour son image, la réputation de ses
produits/services … mais surtout que d’autres tirent un profit économique des investissements
qu’il a faits dans sa propriété intellectuelle.
En fonction du degré d’innovation ou de l’originalité du produit ou du service, il faudra une protection
plus ou moins forte. Ce droit de propriété intellectuelle garantit une forme de monopole temporaire et
exclusif. Il permet à l’entrepreneur de récupérer ses investissements et d’engranger des recettes grâce
au succès de ses créations. De plus, l’entreprise peut céder ses droits en licence ou les vendre à des
tiers. Enfin, les droits de propriété intellectuelle garantissent une position juridique solide à laquelle le
titulaire peut se raccrocher en cas de contrefaçon ou d’autres pratiques déloyales.
Cela vaut donc toujours la peine de vérifier l’intérêt – du point de vue économique, stratégique, industriel,
concurrentiel ou culturel – de demander une protection. Cela peut se faire de trois manières.
1. Via le droit d’auteur. Celui-ci naît de la création en soi et ne nécessite pas de dépôt préalable.
2. V
ia la protection de la marque. Une marque (le dessin ou le symbole que le titulaire de la marque
appose sur ses produits ou services) peut être protégée à l’intérieur d’un territoire géographique
déterminé (national, Benelux, Europe, pays spécifiques).
3. Via un brevet. Un brevet empêche un tiers de fabriquer, commercialiser, importer, stocker ou
appliquer votre invention ou innovation. En fonction du territoire ou des pays où vous voulez protéger
votre invention, vous pouvez choisir parmi les types suivants : brevet national, international, européen
et, prochainement, unitaire.
Vous pouvez faire valoir vos droits et les faire gérer par des organisations spécialisées. La protection coûte
de l’argent. Il convient donc à chaque fois de bien peser l’utilité et la valeur de la protection envisagée
par rapport aux avantages qu’elle apporte.
Plus d’information sur : www.economie.fgov.be/fr/entreprises/propriete_intellectuelle
Comment se prémunir ?
Conclure une assurance-transport
marchandise auprès d’une compagnie
d’assurance spécialisée;
Consulter les règles Incoterms©. Elles
précisent le sens d’une série de termes
commerciaux, chacun désigné par trois
lettres qui reflètent la pratique suivie par les
entreprises. Les règles Incoterms indiquent
essentiellement les tâches, frais et risques
afférents à la livraison de marchandises par
les vendeurs aux acheteurs. En d’autres
termes : qui supporte le coût du fret, qui
assure la marchandise, de quel / vers quel
endroit géographique, à quel moment
dans la phase d’exportation le risque est-il
transféré du vendeur à l’acheteur ?
EB : “C’est la raison pour laquelle il est prise reçoit directement des liquidités (une
tellement important qu’une entreprise qui avance sur le montant des factures à recevoir)
a des ambitions internationales choisisse qui peuvent être utilisées comme fond de
un conseiller financier et une banque qui roulement. L’entrepreneur peut ainsi financer
a une expérience spécifique et un réseau sa croissance sans prêt bancaire et sans endet-
international bien développé de spécialistes. tement. Autres formules dérivées : le factoring
Il serait dommage de manquer des international plus complexe (portefeuilles de
opportunités parce que le banquier local – si factures dans plusieurs pays réunis dans un seul
bien intentionné soit-il – n’est pas en mesure contrat) et le récent ‘reverse’ factoring (‘supply
de défendre vos intérêts à l’étranger en chain finance’). Dans ce dernier, la banque
connaissance de cause. C’est pourquoi il est préfinance les factures sortantes de l’entreprise.
important de s’adresser à une banque ou à Le factoring offre quatre grands avantages
un conseiller dès le début du processus de pour les entreprises : 1) la diversification du
décision d’un projet à l’étranger. Plus vite ils financement ; 2) la dépendance moindre vis-
sont au courant, mieux ils peuvent dispenser à-vis du cashflow au profit du portefeuille de
des conseils sur la meilleure structure, le factures ; 3) le financement croît avec le chiffre
contrat et les ‘petits caractères’. Après la d’affaires et 4) les factures peuvent rester en
signature du contrat, il est souvent trop tard.” dehors du bilan.”
Une autre possibilité de financement pour EB : “Il va de soi que le volume des créances
l’entreprise est le financement de ses fonds commerciales doit être suffisant (au moins
de roulement. quelque millions d’euros, pour un volume
significatif de factures) pour que le factoring
Sebastien D’Hondt (SD) : “En termes offre des avantages suffisants pour les deux
bancaires, on parle de factoring ou ‘commer- parties. L’introduction du factoring demande
cial finance’. Dans le factoring, l’entreprise aussi une adaptation des procédures
vend ses factures ou créances commerciales internes et de l’organisation des services
à l’institution financière. En échange d’une administratifs.”
ristourne sur le montant des factures, l’entre-
> suite p. 70
continental.
également plus accessibles, de même que les
À la recherche matériaux, le savoir-faire et les connaissances
d’opportunités de industrielles.
croissance en dehors
de ses marchés Finalement, l’entreprise a opté pour une
traditionnels d’Europe zone économique en développement située
occidentale, cette dans le sud de la Pologne, celle-ci offrant
expansion en ECE d’excellents services d’utilité publique,
s’est logiquement essentiels au bon fonctionnement du site.
imposée au groupe. Tout aussi importants, les conseils proactifs
“La région ECE connaît dispensés par les autorités locales, lesquelles
depuis quelque temps n’ont pas ménagé leurs efforts pour leur
une évolution rapide montrer ce qu’ils devaient faire et les aider
mais jusqu’ici, les à comprendre la réglementation locale.