Séquence 2

Des réseaux de production et d’échanges

mondialisés

Séance 2
Les acteurs de la mondialisation
DOCUMENT 1: LA FRANCE SÉDUIT LES INVESTISSEURS ÉTRANGERS

Source : leparisien.fr, avril 2017.

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 Sommaire
Séance 2
Les acteurs de la mondialisation��������������������������������������������������������������������������1
1. Les acteurs étatiques ������������������������������������������������������������������������������������������������������������3

1.1. Caractériser le rôle des États dans le processus de mondialisation���������������������������������� 3

1.2. Caractériser le rôle des associations régionales de coopération économique������������������� 5

1.3. Compléter le croquis d’un espace portuaire��������������������������������������������������������������� 7

2. Les firmes multinationales�������������������������������������������������������������������������������������������������� 10

Expliquer en quoi les firmes multinationales sont des agents majeurs de la mondialisation� 10
Ouverture vers la séance 3������������������������������������������������������������������������������������������������������ 13

Caractériser l’action individuelle face à la mondialisation������������������������������������������������������ 13

OBJECTIFS

Notions et repères Capacités et méthodes

• Firmes transnationales – ONG – Mouvement •C
 aractériser le rôle des États dans le
altermondialiste – Libéralisation des échanges processus de mondialisation
– Organisations internationales – ALENA – •C
 aractériser le rôle des associations régionales
Mercosur – Protectionnisme économique – de coopération économique
Capitalisme – Glocalisation – Zone industrialo- •C
 ompléter le croquis d’un espace portuaire
portuaire •E
 xpliquer en quoi les firmes multinationales
sont des agents majeurs de la mondialisation
•C
 aractériser l’action individuelle face à la
mondialisation

Question 1

Quels sont les deux pays qui investissent le plus en France ?

Question 2

Quels sont les effets de ces investissements tant sur le plan national que sur le plan de l’image extérieure de
la France ?

Question 3

Quelles sont les régions qui en profitent le plus sur le sol métropolitain ? En faisant appel à vos connaissances
sur l’espace français étudié en classe de troisième, comment pouvez-vous l’expliquer ?

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La mondialisation est le fruit de l’interaction de stratégies de divers acteurs. Un acteur est une entité sociale
(personne physique ou morale, privée ou publique, individuelle ou collective) dotée de la capacité d’élaborer,
d’exprimer et de traduire en acte des intentions. De plus en plus nombreux et ayant parfois des intérêts
contradictoires, ces acteurs ne remplissent pas les mêmes fonctions, ne disposent pas des mêmes pouvoirs,
de la même influence sur l’économie mondiale, et ne se déploient pas aux mêmes échelles géographiques.

Problématique de la séance : qui sont les acteurs de la

mondialisation ? Quelles sont leurs stratégies ?

1. Les acteurs étatiques

1.1. Caractériser le rôle des États dans le processus de

mondialisation

DOCUMENT 2 : LE MADE IN FRANCE

Qu’est-ce que le label Origine France Garantie ?

Le label Origine France Garantie présenté officiellement à l’Assemblée nationale

le 19 mai 2011, a pour objectif, d’une part, de donner aux consommateurs
une information claire sur l’origine d’un produit et, d’autre part, de permettre
aux entreprises qui font cette démarche de certification, de valoriser leur
production.

Concrètement, pour obtenir ce label, le produit fabriqué doit respecter les deux critères suivants :
• le lieu où le produit prend ses caractéristiques essentielles est situé en France
• 50 % au moins du prix de revient unitaire est acquis en France
Le marquage de l’origine d’un produit non alimentaire est facultatif en Europe. Cependant, le fabricant
peut apposer une mention « Made In… » ou « Fabriqué en… » en respectant les règles de l’origine codifiées
par les services douaniers.
Le « Made in France » ou « Fabriqué en France » est un marquage d’origine que les entreprises peuvent
indiquer sur leurs marchandises. Cette indication est facultative : aucune disposition ne prévoit l’obligation
d’apposer un marquage d’origine, sauf pour certains produits agricoles ou alimentaires dans le cadre
des réglementations sanitaires.
En 2015, le « made in France » représente 81 % de la consommation des ménages […].
Source : economie.gouv.fr

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 DOCUMENT 3 : ALPHI, L’EXEMPLE FRANÇAIS DE LA SÉCURITÉ DANS LE BTP

Pour Alphi, la santé des hommes et des femmes travaillant dans le BTP est l’enjeu numéro 1. Aujourd’hui,
le BTP demeure encore très exposé aux risques d’accidents, de maladies professionnelles et de troubles
musculo-squelettiques. […] Leader français du coffrage de dalles industrialisé, Alphi ne cesse d’innover
en matière de sécurité. Après avoir créé il y a dix ans un système de coffrage modulaire de dalles avec
un vide de seulement treize centimètres entre les poutrelles, l’entreprise a récemment lancé sa nouvelle
version, le TopDalle Éco : un système de coffrage entièrement plein qui permet d’éviter les chutes de
plain-pied, les chutes d’objets et de hauteur. […]Premier fabricant de coffrage à détenir le label ’Origine
France Garantie’, Alphi montre sa fierté à développer sa démarche responsable en mettant en avant des
produits 100 % français. En plus de donner une valeur ajoutée au produit, elle offre la certitude que le
produit respecte les normes en vigueur, en matière de sécurité et de lutte contre la pénibilité.
L’entreprise, située en Savoie, voit également dans la fabrication française d’autres avantages, liés à la
proximité ainsi qu’à la qualité des équipements utilisés. Faire fabriquer en France garantit des délais
de transports courts, des stocks réduits, et offre les avantages liés à la relation de proximité avec les
fabricants. Derrière les produits Alphi se trouvent des travailleurs aux compétences réelles et dotés d’un
vrai savoir-faire. […] Impliquée dans la construction de centaines d’infrastructures en France – comme le
stade de Lyon et l’hôpital de Chambéry – et à l’international, l’entreprise, qui compte désormais soixante
personnes, ouvrira courant septembre une nouvelle agence en Île-de-France et compte bien doubler son
chiffre d’affaires dans les cinq ans.

Source : partenaires.lepoint.fr, juillet 2017.

Document 2

Question 1

En quoi le Made in France est-il un moyen pour l’État d’occuper une place dans le contexte de mondialisation ?

Documents 2 et 3

Question 2

Quel impact a le Made in France sur le consommateur français ? Pourquoi ?

Question 3

Quel est l’influence du Made in France sur le plan international ?

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 1.2. Caractériser le rôle des associations régionales de
coopération économique

DOCUMENT 4 : LES MULTINATIONALES AUX ABONNÉS ABSENTS FACE AUX CONVOCATIONS

DU PARLEMENT EUROPÉEN

Les pratiques sophistiquées de rescrits fiscaux1 dans des États membres ayant récemment suscité
l’intérêt du public et du monde politique, le Parlement européen a décidé d’instituer une commission
spéciale, le 12 février 2015, pour une période initiale de six mois. […] Composée de 45 membres, et du
même nombre de suppléants, la commission [proposera] des recommandations sur la façon d’améliorer
la transparence et la coopération entre les États membres afin d’améliorer le fonctionnement du marché
intérieur au profit des entreprises et des citoyens.
La commission « Taxe » du Parlement européen n’est pas au bout de ses peines. Si ses travaux sur les
rescrits fiscaux ont été prolongés jusqu’à la fin octobre, elle bute toutefois sur un problème de taille :
l’absence de réponse des interlocuteurs qu’elle souhaite auditionner. La commission s’est déplacée dans
la plupart des pays qu’elle souhaitait visiter, et a sondé les autres ; elle a aussi organisé deux sessions
d’auditions, auprès d’auditeurs, puis de journalistes, de lanceurs d’alerte et d’ONG. Mais elle essuie des
refus répétés de la part des entreprises au cœur du dispositif d’évasion fiscale sur lequel elle enquête.
[…] La commission Taxe a contacté début mai une quinzaine d’entreprises représentant les cas les plus
emblématiques d’optimisation fiscale agressive, en leur proposant de venir témoigner les 1er, 23 juin ou
2 juillet. Au 5 juin, une seule entreprise avait communiqué une réponse positive, le groupe pétrolier Total
sera bien auditionné le 23 juin […].

Source : euractiv.fr, juin 2015

1 Accords fiscaux très avantageux conclus entre de grandes multinationales et l’administration fiscale de certains États.

DOCUMENT 5 : ACCORD DE LIBRE-ÉCHANGE ENTRE L’UE ET LE MERCOSUR

Il aura fallu vingt ans d’âpres négociations pour aboutir à un compromis : l’Union européenne (UE) et
le Mercosur, l’alliance commerciale de quatre des économies les plus puissantes d’Amérique du Sud
(Brésil, Argentine, Paraguay et Uruguay), ont annoncé le 28 juin s’être mis d’accord sur les contours
d’un accord de libre-échange. […] L’accord commercial UE-Mercosur vise à faciliter les échanges entre
les deux blocs. Il prévoit l’élimination, d’ici dix ans, de la quasi-totalité des droits de douane appliqués
aujourd’hui sur les exportations d’un continent vers l’autre. En matière d’agriculture, l’UE a accepté un
quota annuel d’importation de 160 000 tonnes de viande bovine sud-américaine. En retour, elle a obtenu
un meilleur accès de ses entreprises aux marchés publics des pays du Mercosur et une protection de ses
indications géographiques protégées.

Source : lemonde.fr, juillet 2019.

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 DOCUMENT 6 : LE POTENTIEL COMMERCIAL DE L’ACCORD UE-MERCOSUR

La France exporte chaque année quelque 6 milliards d’euros de biens (2016) et 3 milliards d’euros de
services (2015) vers le Mercosur. […] En 2016 la France a importé pour 3 milliards d’euros de biens du
Mercosur. Plus de la moitié de ces importations sont des matières premières dont dépendent les éleveurs
et les producteurs français, comme le soja (1/4 des importations françaises provenant du Mercosur), les
graines de café et, le minerai de fer.

Source : ec.europa.eu

Document 4

Question 1

En quoi l’Europe cherche-t-elle à constituer un rempart contre les excès liés à la mondialisation ? Y parvient-
elle ?

Documents 5 et 6

Question 2

En quoi ce document nuance-t-il le rôle des associations régionales vis à vis de la mondialisation ?

L’INTÉGRATION RÉGIONALE

Afin de faire face aux incertitudes et aux risques de la mondialisation, les États pour se protéger intègrent
des organisations régionales (associations d’États, constituées par traités, dotées d’une Constitution
et d’organes communs, possédant une personnalité juridique distincte de celle des États membres et
menant des actions soumises aux intérêts des différents États membres), telles que l’ALENA ( accord de
libre échange nord américain regroupant le Canada, les États-Unis et le Mexique), l’Union Européenne
regroupant 27 pays, le Mercosur (regroupant divers pays d’Amérique latine autour de quatre membres
permanents que sont l’Argentine, le Brésil, le Paraguay, et l’Uruguay), l’ASEAN (l’association regroupant
10 nations de l’Asie du Sud-est).

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 1.3. Compléter le croquis d’un espace portuaire
DOCUMENT 7 : LES PORTS DES ACTEURS ÉCONOMIQUES AUX MULTIPLES ATOUTS

Avec la stratégie portuaire, l’État affirme son ambition de donner à la France une place de premier
rang dans le commerce international comme point d’entrée ou hub de l’Europe et de contribuer au
développement industriel et économique du pays. […] Les grands ports maritimes ont, aujourd’hui, les
moyens d’être compétitifs vis-à-vis des autres ports leaders européens. Ils ont gagné en productivité
et donnent aujourd’hui une meilleure image auprès des armateurs. Les trafics conteneurisés sont en
hausse avec une croissance annuelle de 5 % en 2012. Plus que jamais, les ports doivent être des acteurs
économiques qui sortent des limites de leur territoire : hinterland (arrière-pays continental d’un port
qui forme sa zone d’influence et d’attraction économique), coopération dans des structures de façade ou
d’axe…
Situés à l’interface de routes maritimes et de réseaux de transports multimodaux, les ports français
sont au cœur de la chaîne logistique d’approvisionnement des territoires. Ils ont vocation à accueillir
les activités essentielles à la croissance dans le secteur logistique ou contribuant au développement
industriel, notamment dans le secteur énergétique ou relevant des filières industrielles d’avenir. Avec
cette stratégie portuaire, l’État s’engage également dans une démarche de facilitation de toute nature :
technique, juridique, institutionnelle…
La France est la 5e puissance portuaire européenne. Son espace maritime est le 2e au monde. Marseille
est le 3e port pétrolier au monde, Le Havre est le 10e port de conteneurs en Europe, Rouen est le 1er port
céréalier d’Europe. Haropa, groupement des ports du Havre, de Rouen et de Paris, est le 4e ensemble
portuaire européen et constitue la première mise en œuvre d’une coopération des ports français sur un
axe de premier plan, la vallée de la Seine.

Source : collectivites-locales.gouv.fr

DOCUMENT 8 : PORT 2000

En 2006, Port 2000 s’ouvrait aux plus grands porte-conteneurs du monde. Depuis, les géants des mers
se succèdent, faisant du Havre le premier port français en trafic conteneurs.

Source : actu.fr, octobre 2016.

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Document 7

Question 1

Quelle est l’ambition de l’État français vis à vis de ses infrastructures portuaires ? Comment compte-t-il y
parvenir ?

Document 8

Question 2

Quelle est la principale activité industrielle que vous pouvez identifier ?

Question 3

Que pouvez-vous dire concernant les différents modes de transport présents à Port 2000 ?

Question 4

Observez le paysage du port, quel constat pouvez-vous faire ? Quel intérêt cela représente-t-il ?
Prenez connaissance de la vidéo disponible en annexe et intitulée : les accès à Port 2000. Ce document a été
produit par Haropa Ports, 5e ensemble portuaire nord-européen réunissant les ports du Havre, de Rouen et
de Paris.

Question 5

Que cherche à développer Haropa Ports ? Dans quels buts ? Quelle contrainte se pose ?

Question 6

Quelles sont les solutions proposées ?

DOCUMENT 9

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 Question 7

À partir de vos réponses précédentes complétez le schéma de l’organisation de la zone industrialo-portuaire

du havre (document 9) en plaçant les éléments suivant dans la légende : Espace préservé : réserve naturelle
– Zone industrielle – Espace urbain de la ville du havre – Port 2000 – Terminaux à conteneurs – Hinterland –
Espace de commerce mondial – Principaux axes de communication (routes, voie ferrée) – Zone en eau profonde
pour porte-conteneurs.

UNE POLITIQUE INTERVENTIONNISTE

L’État réhabilite une forme d’interventionnisme à travers l’attractivité ; pour attirer investissements et
emplois, les États se doivent de créer un environnement politique, économique, social, culturel favorable.
Par leurs politiques publiques de régulation (redistribution des richesses, aménagement du territoire…),
ou d’accords bilatéraux, ils déclinent localement une politique mondiale, en y imprimant leurs spécificités.
Ce phénomène est appelé glocalisation (néologisme anglais formé par le mot-valise « globalisation » et
« localisation », désignant l’adaptation d’un produit ou d’un service au lieu et à la culture à laquelle il est
destiné).
Ainsi, l’aménagement de zone industrialo-portuaire en est un exemple. Il s’agit d’espaces associant des
activités industrielles et portuaires. Elles jouent un rôle d’interface entre un « avant-port » maritime
d’échelle mondiale et un « arrière-pays » d’échelle nationale et régionale. La première ZIP créée en
France a été Dunkerque en 1963, puis Fos-sur-Mer près de Marseille en 1968. Ces ZIP doivent adapter en
permanence leurs équipements pour répondre aux enjeux de la mondialisation de l’économie. Il faut être
capable de développer deux types d’activités. Il y a celles liées aux opérations portuaires à proprement
parler (accueil et assistance des navires, gestion du fret et notamment des conteneurs, stockage,
manutention, opérations douanières…). Il faut également gérer les activités associées aux espaces
industriels implantés à proximité comme par exemple des usines pétrochimiques ou automobiles.

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2. Les firmes multinationales

Expliquer en quoi les firmes multinationales sont des agents

majeurs de la mondialisation

DOCUMENT 10 : LE BUSINESS DE MC DONALD’S EN FRANCE

Mc Donald’s a été fondé en 1952. Cette chaîne de restauration rapide présente dans le monde entier a son
siège social aux États-Unis, à Chicago dans l’Illinois.

Source : Sud Ouest La Rochelle-Rochefort, 12 août 2019.

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 DOCUMENT 11 : POURQUOI ARCELOR MITTAL MENACE L’EUROPE DE FERMER DE NOUVELLES USINES

[Aditya Mittal] le directeur financier d’Arcelor Mittal et fils de Lakshmi, premier actionnaire du leader
mondial de l’acier dont le siège social est installé à Luxembourg, n’a visiblement pas digéré la décision
prise à Bruxelles le 15 juillet de revoir le système d’échange de quotas d’émissions de gaz à effet de
serre. Le nouvel objectif que s’est alors fixé l’Union européenne est de diminuer de 40 % ses émissions
de CO2 en 2030 par rapport à leur niveau de 1990.
Pour Aditya Mittal, cette politique ambitieuse est « irréaliste » : « D’après nos calculs, un tel objectif
coûtera entre cinq et dix milliards d’euros à Arcelor Mittal entre 2020 et 2030. Si la Commission
européenne persiste dans son erreur, elle sera parfaitement contreproductive. » En appliquant une telle
charge sur l’acier « made in Europe », tout ce que Bruxelles obtiendra c’est de faire fuir les producteurs
vers les pays moins exigeants sur le plan écologique. L’Europe subissant la double peine : fuite des
installations industrielles, mais émissions de CO2, certes délocalisées mais inchangées. Le fils Mittal
emploie d’ailleurs des termes à peine voilés : « Si cet objectif était maintenu, nous serions obligés de
reconsidérer notre empreinte industrielle en Europe. » En langage moins policé, voilà ce que cela donne :
si ça continue, Arcelor Mittal fermera à nouveau des sites de production européens ! Et comme pour
appuyer encore sa menace : « Il est encore trop tôt pour dire où et quand. » Comme il le rappelle, sur le
continent, il a l’embarras du choix : « Nous employons 100.000 personnes, sur 400 sites déployés dans
17 pays en Europe. »
Source: challenges.fr, 2015.

DOCUMENT 12 – LES MULTINATIONALES ET LES PAYS EN DÉVELOPPEMENT :

PUISSANCE COMMERCIALE ET PAUVRETÉ

Les entreprises multinationales figurent parmi les acteurs de premier plan de l’économie mondiale. Elles
sont aujourd’hui plus puissantes que jamais. Dans leur quête perpétuelle du profit, elles se sont tournées
de plus en plus vers les pays en développement, qui présentent de nombreux attraits pour elles. […] Elles
font usage de leur pouvoir pour maintenir des millions d’habitants des pays en développement dans la
pauvreté. […] Les multinationales ne s’embarrassent guère de consulter les populations locales à propos
de leurs projets d’implantation. […] On ne peut pas espérer des multinationales qu’elles s’implantent
durablement quelque part. Elles ne restent dans un pays qu’aussi longtemps qu’elles y engrangent des
bénéfices. Dès que ceux-ci n’atteignent plus le seuil minimum, elles se « délocalisent », quelles qu’en
puissent être les conséquences sur l’économie locale. […] Les gouvernements des pays en développement
peuvent chercher à attirer les multinationales parce que celles-ci peuvent leur apporter les capitaux dont
ils ont besoin, par exemple pour investir dans des secteurs tels que la prospection minière ou la fabrication.
Cependant, les efforts requis pour attirer les multinationales nécessitent eux-mêmes des moyens, que les
gouvernements ne peuvent dès lors affecter à d’autres segments de leur économie, comme l’agriculture,
l’enseignement ou la santé. Beaucoup ont délimité des zones franches pour y accueillir des multinationales
en leur offrant des privilèges fiscaux pendant cinq, voire dix ans, assortis de la promesse d’une main-
d’œuvre occasionnelle bon marché et non-syndiquée […]. Or, la plupart des emplois dans les entreprises
de ce type sont souvent peu qualifiés, mal payés et centrés sur des activités bien précises. Les technologies
« modernes » sont mises en œuvre dans les chaînes de production de masse, et les travailleurs sont affectés
à des tâches restreintes et spécialisées de cette chaîne, où ils ne sont souvent que les prolongements de
la mécanisation, sans qu’ils en retirent des compétences qu’ils pourraient valoriser ailleurs, par exemple
dans de petites entreprises locales. […] Aucune règle internationale ne leur est applicable. Elles prétendent
qu’elles peuvent s’autoréglementer, qu’il faut leur faire confiance. […] Mais comment croire que cette
autoréglementation puisse l’emporter sur leur principale raison d’être : la maximisation des bénéfices ?
[…]
« Il faut créer une instance planétaire habilitée à contrôler la réglementation des entreprises
multinationales, de manière à garantir que leurs activités respectent les droits fondamentaux des
individus et contribuent à l’élimination de la pauvreté dans le monde », recommande l’organisme
britannique de développement Christian Aid. […] « La réglementation des multinationales est peut-être
le problème le plus urgent de la mondialisation. […] Le pouvoir des multinationales doit être soumis au
contrôle démocratique. »
Source : Le Courrier ACP-UE n° 196 janvier-février 2003

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Documents 10 et 11

Question 1

Quels sont les secteurs économiques évoqués dans ces documents ? En quoi cela explique-t-il la puissance
des multinationales ?

Question 2

Comment pouvez-vous définir une multinationale à partir des deux exemples proposés ?

Question 3

Quel est l’impact des multinationales sur l’emploi ?

Document 11 et 12

Question 4

En quoi les multinationales ont-elles une influence politique ?

Question 5

Qu’est ce qui intéresse les multinationales dans les pays en voie de développement ?

Question 6

Quelles sont les dérives qui peuvent découler des stratégies des multinationales ?

LES MULTINATIONALES, DES ACTEURS TRANSNATIONAUX

Ces Firmes transnationales (FTN, entreprise d’envergure mondiale qui a son siège social dans un pays
et qui exerce en revanche ses activités dans d’autres États par le biais de filiales) peuvent être aussi
puissantes que des États, se partageant les deux tiers du commerce international et représentant 12 %
de la richesse mondiale.
Elles sont présentes dans tous les secteurs économiques (pétrole, agroalimentaire, banques…).
Elles ont une stratégie planétaire en s’implantant dans des États qui leur offrent des avantages fiscaux,
politiques, ou une main d’œuvre bon marché. Ainsi, par leur capacité à puiser des ressources à l’étranger
et à en transférer au-delà des frontières les FTN sont le symbole même de la mondialisation, et tendent
à échapper au contrôle des États.
Cela peut laisser supposer que les États ou groupements d’États, se trouveraient dépossédés de leur
pouvoir de décision économique.
Or, les FTN et les États reconnaissent aujourd’hui leur complémentarité et recherchent la mise en
place d’un cadre réglementaire commun en vue notamment de créer un environnement local propice
au développement de la qualification du personnel, ou des réseaux de partenaires (fournisseurs, sous-
traitants).

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Ouverture vers la séance 3

Caractériser l’action individuelle face à la mondialisation

DOCUMENT 13 : OLÉRON, DERNIER VILLAGE GAULOIS

En l’an 79, après l’invention du fast-food, toute la Gaule est occupée par quelque 1460 restaurants
McDonald’s. Toute ? Non, car une terre peuplée d’irréductibles insulaires résiste encore et toujours à
l’envahisseur. La possibilité d’une île sans Big Mac, voilà donc ce que proposent à leur carte-postale
ces fiers Oléronais. Las, après cinq années d’un interminable feuilleton, la justice a tranché en faveur
de la multinationale, et voilà le chantier presque achevé. […] Porté par Grégory Gendre, un ancien de
Greenpeace élu maire de Dolus-d’Oléron (17), la fronde anti McDo aura pourtant coupé la population en
deux. […] Sous couvert de malbouffe, la résistance s’est aussi faite altermondialiste […]. "Oléron, c’est
l’océan, les dunes et l’ostréiculture, se défend l’élu. Le symbole serait terrible de voir notre île devenir
la première à être colonisée par McDo." Car s’il n’était déjà l’inhospitalité explosive des Corses, Oléron
serait ainsi le dernier carré de France métropolitaine à boycotter encore le numéro 1 mondial de la
restauration rapide. […] Jurant de continuer le combat contre vents et marées, Grégory Gendre a déposé
un ultime recours devant le Conseil d’État. Dans un souci d’apaisement, McDo aurait décidé de laisser
passer l’été avant d’inaugurer le plus critiqué de ses restaurants.
Source : Sud Ouest La Rochelle-Rochefort, 12 août 2019.

NB : Greenpeace est une organisation internationale qui milite en faveur de la défense de l’environnement. Elle est
présente sur tous les continents et tous les océans grâce à ses 28 bureaux nationaux et régionaux et ses trois bateaux.
Elle compte trois millions d’adhérents à travers le monde. C’est une organisation indépendante des États, des pouvoirs
politiques et économiques.

DOCUMENT 14 : LE 12 AOÛT 1999, JOSÉ BOVÉ DÉCLARE LA GUERRE AUX ÉTATS-UNIS

[…] Un temps que ces jeunes de moins de 20 ans ont en effet du mal à connaître, le long de cette route
des vacances où 300 militants avaient pourtant accosté armés de fourches et de pieds de biche par un
matin d’août 1999. […] Rageant de ne pouvoir exporter leur bœuf aux hormones, les États-Unis de Clinton
viennent de taxer à 100 % le roquefort made in France. [Une bande d’éleveurs de brebis] décide alors le
"démontage" d’un McDonlad’s sur le point d’être inauguré, au pied du Larzac, à Millau. […] À la tête de
cette fronde altermondialiste d’un genre nouveau, José Bové, 46 ans […] À bord de tracteurs, lui et ses
camarades de la Confédération paysanne fondent sur le fast-food sous l’œil conciliant des rares forces
de l’ordre mobilisées. […] Vingt ans plus tard […] McDonald’s n’aura jamais compté autant de restaurants
en France, devenant la deuxième contributrice mondiale de la firme.
Source : Sud Ouest La Rochelle-Rochefort, 12 août 2019.

NB : Le mouvement altermondialiste est né au début des années 1980. Il désigne les mouvements promouvant l’idée
qu’une autre organisation du monde est possible et qui, sans rejeter la mondialisation, se proposent de la réguler. Le
mouvement se rassemble parfois autour du slogan « Un autre monde est possible » ou plus récemment, « D’autres
mondes sont possibles ».

Question 1

Qui sont les acteurs qui s’opposent à Mc Donald’s ?

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 Question 2

Quels sont leurs moyens d’action ? Dans quel but ?

Question 3

Caractérisez l’impact de leurs actions.

LES ORGANISATONS NON GOUVERNEMENTALES : SENSIBILISER ET RESPONSABILISER LES CITOYENS

Face à l’impuissance ou l’inaction de certains États ou Organisations Internationales, sont apparues de

nouvelles formes d’organisations internationales, les ONG (Organisation Non Gouvernementale, d’intérêt
public à action internationale et ne dépendant d’aucun État, d’aucune organisation internationale).
Elles déploient leurs actions dans des domaines variés en réaction aux excès de la mondialisation et pour
exprimer une solidarité transnationale. Elles sont présentes dans tous les domaines, au niveau syndical,
politique, religieux, sportif, scientifique, culturel, écologique, humanitaire. Ces deux derniers domaines
étant les plus anciens et les plus connus, avec des ONG telles que la Croix-Rouge, Amnesty International,
Greenpeace…
Elles sont fréquemment assistées par des mouvements altermondialistes issus de la société civile
(mouvement ou courant de pensée opposés à la mondialisation libérale). Le mouvement altermondialiste
est né en 1999, lors du sommet des membres de l’OMC à Seattle. Depuis, chaque année, parallèlement
au Forum économique mondial qui se tient en Suisse à Davos, les altermondialistes organisent une
grande rencontre pour discuter des questions sociales.
Les sujets qui y sont traités, aux cotés de nombreuses institutions internationales gouvernementales
telles que l’UNICEF (Fonds des Nations Unies pour l’enfance), l’UNESCO (Organisation des Nations Unies
pour l’éducation, la science et la culture) ou l’OMS (Organisation mondiale de la Santé), sont la lutte
contre la pauvreté, le développement durable, les droits de l’homme, l’hégémonie culturelle occidentale,
la démocratie, la politique…
L’enjeu est de parvenir à un « vivre-ensemble planétaire » et à rendre l’intensification des flux d’échanges
à l’origine de la fabrication des divers produits de notre quotidien, à la fois plus responsables et plus
durables.

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