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SÉQUENCE 1 : LA COORDINATION PAR LE MARCHÉ

CHAPITRE 1

Comment un marché concurrentiel fonctionne-t-il ?

Sensibilisation. Qu’est-ce qu’un marché ?


Exercice 1

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Marché de Rungis Stock exchange in Milan

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River Market in Thailand Pole Emploi

1. Qu’échange-t-on à Rungis ? A la Bourse de Milan ? Sur le River Market en Thaïlande ? A Pôle Emploi
2. Comment s’appelle le lieu (réel ou fictif) ou l’on échange des biens, des services, du travail, etc. ?

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Exercice 2 – Qu’est-ce qu’un marché ?
• Objectif : Définir ce qu’est un marché.
• Consigne : Après étude du document, répondez aux questions posées.
L’équilibre entre l’offre et la demande est de plus en plus serré, notamment pour les cafés d’Amérique
du sud. Alors évidemment, ce phénomène contribue à maintenir fermement le prix du café. Ce sont
essentiellement les prévisions de récoltes des producteurs qui en déterminent le prix. Or le Brésil
annonce une baisse de 25 % de sa production, et pas la moindre, puisque le Brésil produit de l’Arabica
de haute qualité. L’une des raisons de ce recul est liée au fait que tous les deux ans le pied de café de
l’Arabica doit marquer une pause. Ce qui sera le cas pour l’année 2010. Cet arrêt forcé a évidemment
des conséquences sur l’offre. …. Si la production recule, ce n’est pas le cas pour la demande qui
augmente. En effet, boire du café est devenu tendance, presque tous les pays apprécient aujourd’hui
ce breuvage. D’autant plus que publicité et marketing ont contribué à changer l’image du café. On en
parle comme d’un vin, en évoquant sa provenance, son cru. [...] Rien d’étonnant donc que le groupe
suisse Nestlé enregistre une progression de 30 % en 2009 des ventes de sa filiale Nespresso. Avec des
récoltes moindres, des stocks qui se réduisent et une demande en hausse, le prix du café risque fort
de grimper.
Patricia Lecompte,
http://matierespremieres.blogs.rfi.fr

1. Quelles variables influencent le prix du café ?


2. Qui sont les offreurs sur ce marché ? Qui sont les demandeurs ?
3. A partir de cet exemple, proposez une définition de la notion de marché.
4. Complétez le tableau suivant

Marché des biens Marché du travail Marché des capitaux

© cned © cned © cned

L’offre provient des ….. L’offre provient des ….. L’offre provient des …..
La demande provient des ….. La demande provient des ….. La demande provient des …..
Les offreurs et les demandeurs Les offreurs et les demandeurs Les offreurs et les demandeurs
se mettent d’accord sur le ….. se mettent d’accord sur le ….. se mettent d’accord sur le …..

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Introduction

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Quelle que soit la forme du marché (lieu de rencontre physique ou espace virtuel d’échange), l’objet
des échanges (marchandises, travail, services...) ou le type de transaction, la mécanique des marchés
concurrentiels fait toujours intervenir trois éléments fondamentaux : la demande, l’offre et le prix. Lorsque
l’on parle des « lois du marché », on désigne donc les mécanismes qui relient la demande, l’offre et le prix.
Comment la loi de l’offre et de la demande régit la formation des prix et le fonctionnement des
marchés concurrentiels?

A. Des structures de marchés différentes selon le degré de concurrence


1. Le modèle théorique du marché concurrentiel
• Objectif : savoir distinguer les marchés selon leur degré de concurrence (de la concurrence parfaite au
monopole)

Exercice 3 – Le marché concurrentiel

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• Objectif : Définir la notion de marché concurrentiel.


• Consigne : Après étude du document, répondez aux questions posées.

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Bien qu’il ne soit pas organisé, le groupe des acheteurs de glaces et le groupe des vendeurs de glaces
forment un marché. Chaque acheteur sait qu’il y a un choix de plusieurs vendeurs et chaque vendeur sait
que son produit est identique à celui offert par les autres vendeurs. Le prix des glaces et la quantité de
glaces vendues ne sont pas déterminés par un acheteur unique ou un vendeur unique. Le prix et la quantité
sont plutôt établis par tous les acheteurs et tous les vendeurs qui interagissent au sein du marché.
Le marché des glaces, comme la plupart des marchés dans l’économie, est très concurrentiel. […]
Chaque vendeur exerce un contrôle limité sur le prix parce que les autres vendeurs offrent des produits
similaires. Un vendeur a peu de raisons de fixer un prix au-dessous du prix courant et s’il fixe un prix plus
élevé, les acheteurs iront faire leurs achats ailleurs. De manière similaire, aucun acheteur de glaces ne
peut en influencer le prix car chaque acheteur ne peut en acheter qu’une petite quantité.
G.N. Mankiw, M.P.Taylor, Principes de l’économie,
De Boeck, 2006 (édition 2010)

1. En quoi le marché des glaces n’est-il pas « organisé » ?


2. Pourquoi les agents économiques présents sur ce marché sont-ils « preneurs de prix » (ils ne peuvent
pas influencer les prix sur le marché)?
3. Quelle est la condition nécessaire à ce qu’aucun agent économique ne puisse influencer les prix et les
quantités échangées ?

Exercice 4 – Les conditions de la concurrence pure et parfaite

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• Objectif : Découvrir les caractéristiques du marché concurrentiel.


• Consigne : Après étude du document, répondez aux questions posées.
Un marché en situation de concurrence pure et parfaite remplit cinq conditions :
— L
 a condition d’atomicité : il doit exister une multitude d’acheteurs et de demandeurs, de taille compa-
rable, de telle façon qu’aucun d’entre eux ne puisse influencer la détermination du prix du bien […].
— L
 a condition de fluidité : il faut qu’il y ait une libre entrée et une libre sortie du marché. Tout agent doit
pouvoir, à tout moment et sans contrainte, formuler une offre et une demande.
— L
 a condition d’homogénéité : les produits disponibles sur le marché doivent être parfaitement
standardisés.

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Ces trois premières conditions définissent la concurrence pure ; deux autres sont nécessaires pour
qu’elle soit parfaite :
— L
 a condition de transparence : les offreurs et les demandeurs disposent d’une information parfaite et
gratuite sur les conditions du marché et notamment sur les prix des biens.
— L’hypothèse de mobilité des facteurs : ils doivent pouvoir, à tout moment, se déplacer du marché d’un
bien à celui d’un autre bien.
A. Beitone, E. Buisson, C. Dollo, Aide-Mémoire, Economie,
Sirey, éd.2009

1. Illustrez par un exemple chaque condition du marché en situation de concurrence pure et parfaite.
2. Peut-on qualifier de concurrentiel un marché qui ne respecterait pas toutes les conditions énoncées ?
3. En quoi la condition d’atomicité influence-t-elle la fixation des prix ?

Afin d’être qualifié de marché concurrentiel, un marché doit respecter les cinq conditions de la
concurrence pure et parfaite : atomicité, fluidité, homogénéité des produits, transparence de l’information
et mobilité des facteurs. Les économistes néoclassiques considèrent que si ces conditions sont
respectées, le fonctionnement du marché sera optimal, et les prix et les quantités s’équilibreront en
fonction de l’offre et de la demande. On dit que les agents économiques, considérés comme rationnels
(c’est-à-dire qu’ils prennent la meilleure décision) s’ils disposent d’une information parfaite, sont
« preneurs de prix » dans la mesure où c’est le prix du marché qui déterminera leur décision de vendre
ou d’acheter, et qu’aucun d’entre eux ne sera en capacité de l’influencer.

2. La diversité des structures de marché

Exercice 5 – Le marché concurrentiel, un cas particulier des structures de marché


• Objectif : Découvrir les différentes structures de marché en fonction de leur degré de concurrence.
• Consigne : Après étude du document, répondez aux questions posées.
Il existe en réalité plusieurs structures de marché, c’est-à-dire de situations où le nombre d’offreurs et
de demandeurs n’est pas suffisant pour assurer une véritable concurrence. […] En fonction du nombre
d’offreurs et de demandeurs sur le marché, on distingue alors de nombreuses structures de marché.
Si un unique offreur est présent sur le marché face à un grand nombre de demandeurs, on parle de
monopole. Un monopole bilatéral est un marché où un seul offreur rencontre un unique demandeur. Un
marché où un offreur rencontre quelques demandeurs est qualifié de monopole contrarié. On définit un
oligopole comme un marché où quelques offreurs font face à une multitude de demandeurs. Un oligopole
bilatéral est un marché où quelques offreurs font face à quelques demandeurs. On parle de monopsone
pour qualifier un marché où un demandeur fait face à de multiples offreurs, et de monopsone contrarié
lorsqu’un demandeur rencontre quelques offreurs. Un oligopsone est un marché structuré autour de
quelques demandeurs et une multitude d’offreurs.
A. Riou, Sciences Économiques et Sociales, 1re ES
Tout le programme en schémas, Ellipses, 2016

1. D’après ce texte, quelle condition de la concurrence pure et parfaite n’est pas respectée dans la
plupart des structures de marché ?
2. Un offreur en situation de monopole peut-il influencer les prix sur le marché ?
Les observations empiriques témoignent de la diversité des structures de marché. En effet, le marché
concurrentiel, c’est-à-dire celui qui respecte les cinq conditions de la concurrence pure et parfaite, reste
un modèle théorique et n’est pas observable dans toutes les situations. La condition d’atomicité n’étant
pas respectée sur tous les marchés, certains agents économiques, qu’ils soient offreurs ou demandeurs,
peuvent exercer un pouvoir de marché, c’est-à-dire influencer les prix grâce à leur position dominante.
Les marchés peuvent donc se distinguer selon leur degré de concurrence.

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B. La modélisation du marché concurrentiel
Pour représenter le fonctionnement du marché, les économistes ont recours à une représentation
graphique, qui illustre les fonctions d’offre, de demande, et la fixation du prix.

1. L’équilibre sur un marché concurrentiel


• Objectif : Savoir interpréter des courbes d’offre et de demande ainsi que leurs pentes, et comprendre
comment leur confrontation détermine l’équilibre sur un marché de type concurrentiel où les agents
sont preneurs de prix

a. La fonction d’offre

Exercice 6 – La loi de l’offre

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• Objectif : Établir un lien entre offre et prix.


• Consigne : Après étude du document, répondez aux questions posées.
Dans l’examen des forces qui déterminent la courbe d’offre, le point fondamental qu’il convient de saisir
est que les producteurs offrent des marchandises pour faire un profit et non pour s’amuser ou par
charité. Par exemple, un fabricant de céréales offrira plus de flocons d’avoine à un prix plus élevé parce
qu’il sera rentable de le faire. Inversement, quand les prix des flocons d’avoine tombent en dessous des
coûts de production, les fabricants de céréales passeront à d’autres activités.
[...] Quand les coûts de production sont bas par rapport aux prix du marché, il est rentable pour les
producteurs d’en offrir une grande quantité. Quand les coûts de production sont élevés par rapport aux
prix, les entreprises produiront peu, passeront à la production d’autres produits ou tout simplement se
retireront du secteur.
P. A. Samuelson, W. D. Nordhaus, Économie, Economica, 1998.

1. Quels sont les deux éléments qui peuvent inciter les entreprises à augmenter leur offre de flocons
d’avoine ?
2. Si vous avez la possibilité de vendre vos biens à un prix plus élevé, êtes-vous incité à en produire
davantage ou moins ? Pourquoi ?
3. Complétez les phrases suivantes avec les termes « davantage » ou « moins » :

— quand le prix d’un bien augmente, je suis incité à en produire. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

pour en vendre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . En effet, chaque unité

supplémentaire produite me rapporte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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— quand le prix d’un bien diminue, je suis incité à en produire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

pour en vendre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . En effet, chaque unité supplémentaire produite

me rapporte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Je suis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

. . . . . . incité à produire autre chose me rapportant . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Exemple : si le prix des magnétoscopes ou des appareils photos argentiques diminue alors je suis incité à
produire des lecteurs DVD ou des appareils photos numériques.

Exercice 7 – Représenter l’offre

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Prix d’un cornet de glace Häagen Dazs Marché


0,00 0 0 0
0,5 0 0 0
1,00 1 0 1
1,5 2 2 4
2,00 3 4 7
2,5 4 6 10
3,00 5 8 13

Le tableau montre la quantité offerte par Häagen, un vendeur de glaces, pour des prix de glaces
différents. Pour un prix inférieur à un euro par cornet, Häagen ne vend pas du tout de glaces. Lorsque
le prix augmente, il met sur le marché de plus en plus de glaces. Ceci est le plan d’offre, un tableau
qui montre la relation entre le prix d’un bien et la quantité offerte, en maintenant constant tout ce qui
influence la quantité de bien que les producteurs veulent vendre.
G.N. Mankiw, M.P.Taylor, Principes de l’économie,
De Boeck, 2006 (édition 2010)

1. Dans un repère orthonormé, construisez la courbe d’offre de cornet de glaces de Häagen. Vous préciserez
les quantités en abscisse et les prix en ordonnée.
2. Que constatez-vous ?
3. Comment expliquer la forme de la courbe d’offre ?

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La sensibilité de l’offre aux variations du prix

Figure 1 Figure 2 Figure 3

On peut observer graphiquement la sensibilité de l’offre par rapport aux variations de prix grâce à la
pente des droites représentant l’offre.
Sur la Figure 2, on peut observer que l’offre est beaucoup plus sensible aux variations de prix que sur
la Figure 1. En effet, une faible augmentation du prix entraîne une forte hausse des quantités offertes,
tandis qu’une faible diminution de prix entraîne une forte baisse de la quantité offerte.
Sur la Figure 3, on peut observer que l’offre est beaucoup moins sensible aux variations de prix que sur la
Figure 1. En effet, une forte augmentation du prix n’entraîne qu’une faible hausse de la quantité offerte,
tandis qu’une forte diminution du prix n’entraîne qu’une faible diminution de la quantité offerte.
Sur un marché, l’offre correspond à la quantité d’un bien ou d’un service proposée par les vendeurs.
Selon la loi de l’offre, l’offre est croissante du prix, ce qui signifie que plus le prix augmente sur le marché
(on rappelle que sur un marché concurrentiel, les vendeurs ne peuvent influencer les prix en raison de
la condition d’atomicité), plus la quantité offerte augmente. En effet, un prix plus élevé est synonyme
de profit plus important pour les vendeurs, qui sont alors incités à proposer davantage de leurs biens
sur le marché. Graphiquement, les variations d’offre en fonction des prix sont représentées par des
déplacements des quantités le long de la courbe d’offre.

b. La fonction de demande

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Exercice 8 – La loi de la demande


• Objectif : Définir la demande et établir un lien entre demande et prix.
• Consigne : Après étude du document, répondez aux questions posées.

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La quantité demandée d’un bien est la quantité de ce bien que les acheteurs souhaitent et sont capables
d’acheter. Comme nous pouvons le voir, de nombreuses choses déterminent la quantité demandée d’un
bien, mais lorsque l’on analyse le fonctionnement des marchés, un déterminant joue un rôle principal, le
prix du bien.
Si le prix des glaces augmentait jusqu’à 20 € par boule vous achèteriez moins de crème glacée. Vous
pourriez acheter une sucette glacée a la place. Si le prix de la glace tombait à 0,20 € par boule, vous
en achèteriez plus. Comme la quantité demandée diminue, nous disons que la quantité demandée est
négativement reliée au prix. Cette relation entre le prix et la quantité demandée est vraie pour la plupart
des biens dans l’économie et elle s’applique si largement que les économistes l’appellent la loi de la
demande : toutes choses égales par ailleurs, quand le prix d’un bien augmente, la quantité demandée du
bien diminue et quand le prix diminue, la quantité demandée augmente.
G.N. Mankiw, M.P.Taylor, Principes de l’économie,
De Boeck, 2006 (édition 2010)

1. Rappelez ce qu’est la demande sur un marché.


2. Quel est le principal déterminant de la demande sur un marché ?
3. Quelle est la relation entre la demande et le prix ? Comparez-là à la relation entre l’offre et le prix.

Exercice 9 – Représenter la demande


• Objectif : Savoir construire une courbe de demande.
• Consigne : Répondez aux questions posées.

Prix d’un cornet de glace Marie Olivier Marché

0,00 12 7 19

0,5 10 6 16

1,00 8 5 13

1,5 6 4 10

2,00 4 3 7

2,5 2 2 4

3,00 0 1 1

Le tableau montre combien de cornets de glace Marie achète chaque mois à différents prix. Si les glaces sont
gratuites, Marie consomme 12 cornets. A 0,50 € par cornet, Marie en achète 10. Lorsque le prix augmente
encore, elle achète de moins en moins de cornets. Lorsque le prix atteint 3 €, Marie n’achète plus du tout
de glaces. Ce tableau est un plan de demande, il montre la relation entre le prix d’un bien et la quantité
demandée, en supposant constant tout ce qui peut influencer la décision d’achat des consommateurs
G.N. Mankiw, M.P.Taylor, Principes de l’économie,
De Boeck, 2006 (édition 2010)

1. Construisez la courbe de demande de cornets de glace de Marie. Vous préciserez les quantités en
abscisse et les prix en ordonnée.
2. Que constatez-vous ?
3. Comment expliquer la loi de la demande ?

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La sensibilité de la demande aux variations du prix

Figure 1 Figure 2 Figure 3


On peut observer graphiquement la sensibilité de la demande par rapport aux variations de prix grâce à la
pente des droites représentant la demande.
Sur la Figure 2, on peut observer que la demande est beaucoup plus sensible aux variations de prix
que sur la Figure 1. En effet, une faible augmentation de prix entraîne une forte baisse de la quantité
demandée, tandis qu’une faible diminution de prix entraîne une forte augmentation de la quantité
demandée.
Sur la Figure 3, on peut observer que la demande est beaucoup moins sensible aux variations de prix que sur
la Figure 1. En effet, une forte augmentation du prix n’entraîne qu’une faible baisse de la quantité demandée,
tandis qu’une forte diminution du prix n’entraîne qu’une faible augmentation de la quantité demandée.
Sur un marché, la demande correspond à la quantité d’un bien ou d’un service souhaitée par les
acheteurs. Selon la loi de la demande, la demande est décroissante du prix, ce qui signifie que plus le prix
augmente sur le marché, plus la quantité demandée diminue. En effet, un prix plus élevé est synonyme
de dépenses plus importantes pour les acheteurs, qui sont alors incités à moins acheter de biens sur
le marché. Graphiquement, les variations de la demande en fonction des prix sont représentées par des
déplacements des quantités le long de la courbe de demande.

c. La confrontation de l’offre et de la demande

Exercice 10 – La loi de l’offre et de la demande


• Objectif : Déterminer les quantités d’équilibre permettant d’égaliser l’offre et la demande.
• Consigne : Après étude du document, répondez aux questions posées.

Les tableaux ci-dessous présentent les demandes globales et les offres globales sur le marché des
cornets de glace.

Prix d’un cornet de glace Marie Olivier Marché

0,00 12 7 19

0,5 10 6 16

1,00 8 5 13

1,5 6 4 10

2,00 4 3 7

2,5 2 2 4

3,00 0 1 1

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Prix d’un cornet de glace Häagen Dazs Marché

0,00 0 0 0

0,5 0 0 0

1,00 1 0 1

1,5 2 2 4

2,00 3 4 7

2,5 4 6 10

3,00 5 8 13

G.N. Mankiw, M.P.Taylor, Principes de l’économie,


De Boeck, 2006 (édition 2010)

1. Représentez graphiquement les courbes d’offre et de demande. Vous préciserez les quantités en
abscisse et les prix en ordonnée.
2. Quelles sont les coordonnées du point d’intersection ? Que représente-t-il ?
3. En déduire une définition de « quantité d’équilibre » et « prix d’équilibre ».
4. Complétez les schémas suivants illustrant la loi de l’offre et de la demande à l’aide des termes
« hausse » et « baisse » :
Déséquilibres Mécanismes d’adjustement Équilibre

L’offre
...................
Demande > offre Prix ............ D=0

La demande
...................

L’offre
...................
Demande < offre Prix ............ D=0

La demande
...................

Sur un marché concurrentiel, l’équilibre entre l’offre et la demande est atteint par le mécanisme du
tâtonnement. En effet si le prix donné est supérieur au prix d’équilibre, alors il va y avoir un excédent
de production (situation de surproduction), car pour ce prix les consommateurs, eux, ne sont pas prêts à
consommer autant. Cet excédent de production ramènera le prix à la baisse, jusqu’à ce qu’il atteigne le
prix d’équilibre.
De la même façon, si le prix donné est inférieur au prix d’équilibre, il y aura une demande excédentaire,
ou pénurie (situation de sous-production). Quand il y a pénurie, des acheteurs potentiels sont frustrés.
Dans cette situation, soit les acheteurs proposeront un prix plus élevé, soit les vendeurs réaliseront qu’ils
peuvent pratiquer des prix plus élevés. Dans tous les cas, le résultat est une augmentation des prix. Cette
augmentation des prix se produit dès qu’il y a pénurie, et il y a pénurie tant que le prix est inférieur au prix
d’équilibre. De sorte que le prix augmente toujours s’il est en dessous de son niveau d’équilibre.

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Sur un marché́ concurrentiel, la flexibilité du prix (ajustement à la hausse ou à la baisse) assure un retour
automatique à l’équilibre lorsqu’un déséquilibre se produit. Le marché́ est ainsi autorégulateur et permet,
grâce à la fixation d’un prix et d’une quantité d’équilibre, d’égaliser l’offre et la demande.

2. Les variations de l’offre et de la demande sur le marché concurrentiel


Selon la loi de l’offre et de la demande, sur un marché concurrentiel, la variation du prix va modifier les
quantités offertes ou demandées.

a. Les variations de l’offre


Le prix n’est cependant pas le seul déterminant de l’offre. En effet, il existe d’autres variables qui
influencent l’offre mais qui n’ont pas été prises en compte dans la loi de l’offre car on n’avait retenu
comme seule variable le prix en raisonnant « toutes choses égales par ailleurs ». D’autres facteurs
peuvent provoquer un choc sur l’offre, qui correspond à une modification de l’environnement économique
qui agit sur les quantités offertes sur le marché.

Exercice 11 – Quels sont les facteurs influençant l’offre ?

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• Objectif : Identifier les différents déterminants pouvant influencer l’offre et identifier graphiquement
leurs effets.
• Consigne : Après étude du document, répondez aux questions posées.
De nombreux facteurs peuvent déplacer la courbe d’offre. Voici les plus importants.
Les prix des facteurs de production – Afin de produire leur quantité de crème glacée, les vendeurs utilisent
différents facteurs de production : de la crème, du sucre, des arômes, des machines à glace, les bâtiments
dans lesquels la crème glacée est faite et le travail des ouvriers qui mélangent les ingrédients et font
fonctionner les machines. Lorsque le prix de l’un ou plus de ces facteurs augmente, produire des glaces
devient moins profitable et les firmes fournissent moins de crème glacée. Si le prix d’un facteur de production
augmente de manière substantielle, une firme pourrait même fermer et ne plus offrir de glaces du tout. Ainsi,
l’offre de biens est négativement reliée au prix des facteurs de production utilisés au cours de sa fabrication.
La technologie – La technologie qui transforme les facteurs de production en glaces est un autre
déterminant de l’offre. Par exemple, l’invention de la machine à glaces mécanisée a réduit la quantité de
travail nécessaire pour faire des glaces. En réduisant les coûts industriels, le progrès technologique a
augmenté l’offre de glaces.

12 CNED – PREMIÈRE – SCIENCES ÉCONOMIQUES ET SOCIALES


Les anticipations – La quantité de glaces offerte par une firme aujourd’hui dépend de ses anticipations
relatives au futur. Par exemple, si elle s’attend à ce que le prix des glaces augmente dans le futur, elle
stockera une partie de sa production courante et mettra une quantité moindre sur le marché aujourd’hui.
Le nombre de vendeurs – L’offre de marché dépend de tous les facteurs qui influencent l’offre des
vendeurs individuels, tels que le prix des facteurs utilisés pour produire le bien, la technologie disponible
et les anticipations. En plus, l’offre sur un marché dépend du nombre de vendeurs. Si Häagen ou Dazs
devaient se retirer de l’activité, l’offre de glaces sur le marché diminuerait.
G.N. Mankiw, M.P.Taylor, Principes de l’économie,
De Boeck, 2006 (édition 2010)

1. Complétez le schéma suivant à l’aide des termes : « diminution » et « augmentation »

2. A l’aide du graphique précédent, complétez avec « O2 » ou « O3 » : la courbe d’offre passe de O1 à...

— . . . . . . . . . . . . . . . . . quand les coûts de production diminuent (par exemple lors de l’apparition d’une

innovation de procédé).

— . . . . . . . . . . . . . . . . . quand le nombre de vendeurs diminue.

— . . . . . . . . . . . . . . . . . quand les entreprises anticipent une hausse des revenus des ménages.

3. Complétez le texte a l’aide des termes suivants : augmenter, un déplacement, droite, un prix donné,
gauche.

Tout changement qui fait . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . la quantité que les vendeurs

désirent produire à un prix donné engendre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . de la courbe

d’offre vers la . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Tout changement qui fait diminuer la quantité

que les vendeurs désirent produire à . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . engendre un

déplacement de la courbe d’offre vers la . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Les économistes font une importante distinction entre les effets sur la quantité offerte d’un bien
(quand le prix varie alors on se déplace le long de la courbe d’offre) et les effets résultants de la
variation d’un ou des facteurs influençant l’offre (ex : le prix des facteurs, le nombre de vendeurs….).
Quand un facteur influençant la courbe d’offre change, c’est la courbe d’offre qui se déplace.

CNED – PREMIÈRE – SCIENCES ÉCONOMIQUES ET SOCIALES 13


Exercice 12 – Quels sont les différents coûts d’une entreprise ?

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• Objectif : Définir les notions de coût Total, coût moyen et coût marginal.
• Consigne : Après étude du document, répondez aux questions posées.
Les coûts de l’entreprise Violonis augmentent à mesure qu’elle élargit son volume de production. […]
Avant même de fabriquer son premier violon, l’entreprise doit dépenser 90 000 €. Elle doit louer des
locaux, embaucher un certain nombre d’employés, acheter des machines. Quel que soit le nombre
de violons qu’elle fabrique (peu ou beaucoup), ses coûts fixes s’élèvent toujours à 90 000 €. Le coût
supplémentaire dû à la production d’un violon additionnel correspond au coût marginal […]. Pour
passer de un à deux violons, par exemple, il faut supporter un coût marginal de 10 000 €. Chaque
violon supplémentaire coûte 10 000 € de plus jusqu’à ce que la production atteigne six violons. Le
coût supplémentaire (marginal) de la production du septième violon est égal a 25 000 €1. Chaque
violon se vend au prix de 40 000 €. J.E. Stiglitz, C. Walsh, J.D. Lafay, Principes d’économie moderne,
De Boeck, 2007

1. Peut-être parce qu’il faut embaucher un luthier supplémentaire pour pouvoir faire un violon de plus.

1. Listez ce qui est nécessaire pour produire un violon.


2. Distinguez ce qui relève des coûts fixes et des coûts variables.
3. Comment les économistes appellent-ils « le coût supplémentaire dû a la production d’un violon
additionnel » ?
4. Proposez une définition de « coût total », « coût fixe », « coût variable », « coût moyen », « coût
marginal ».

Exercice 13 – La maximisation du profit par le producteur


• Objectif : Déterminer quand l’entreprise Violonis maximise son profit.
• Consigne : Utilisez les informations de l’exercice 14 pour répondre aux questions posées.

14 CNED – PREMIÈRE – SCIENCES ÉCONOMIQUES ET SOCIALES


Production Coût Coût Coût Recette Recette Recette Profit Profit
(violons) total moyen marginal totale moyenne marginale total marginal
0
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10

re
1. Complétez le tableau ci-dessus (les données sont exprimées en milliers d’euros sauf pour la 1 colonne).
2. Dans quel cas l’entreprise est-elle bénéficiaire ? Déficitaire ?
3. Comment évolue le coût moyen ? Expliquez son évolution en vous aidant de celle du coût marginal.
4. Comment évolue le profit total de Violonis ? Son profit marginal ?
5. L’entreprise doit-elle continuer à produire davantage ou pas ?

Lorsqu’elle choisit son volume de production, l’entreprise soucieuse de maximiser son profit prend sa
décision en fonction de ce qui se passe à la marge. Il s’agit de savoir s’il faut produire une unité en plus
ou une unité en moins. Sur un marché concurrentiel, la solution de ce problème est relativement simple.
Aussi longtemps que la recette marginale est supérieure au coût marginal, l’entreprise augmentera
son profit en produisant davantage. Si au contraire, la recette marginale est inférieure au coût marginal,
la production d’une unité supplémentaire réduira le profit et l’entreprise réduira sa production. Pour
résumer, l’entreprise produit jusqu’au point où son coût marginal est égal à sa recette marginale,
laquelle, sur des marchés concurrentiels est égale au prix.

b. Les variations de la demande


D’autres variables que le prix peuvent également avoir une influence sur la demande. La demande d’un
bien peut varier pour cinq autres grandes raisons que la variation du prix du produit.

Exercice 14 – Quels sont les facteurs influençant la demande ?


• Objectif : Identifier les déterminants influençant la demande.
• Consigne : Après étude du document, répondez aux questions posées.

De nombreuses variables sont a l’origine du déplacement de la courbe de demande. Voici les plus importantes.
Le revenu – Qu’advient-il de votre demande de glaces si vous perdez votre petit boulot d’un été ? Fort
probablement, elle déclinerait. Un revenu plus faible signifie que vous avez moins à dépenser au total et
donc vous avez moins à dépenser dans certains biens – probablement la plupart. [...]
Le prix des biens proches – Supposez que le prix des sucettes glacées diminue. La loi de l’offre et de la
demande dit que vous en achèterez plus. En même temps, vous achèterez peut-être moins de crème glacée.
Comme la crème glacée et les sucettes glacées sont des confiseries réfrigérées, elles satisfont les mêmes
envies. Quand la baisse du prix d’un bien réduit la demande d’un autre bien, on dit que ces biens sont des
substituts. Les substituts sont souvent des paires de biens qui sont utilisés l’un à la place de l’autre, comme
le filet de bœuf et l’entrecôte, les vestes et les blousons, les tickets de cinéma et les DVD de location.

CNED – PREMIÈRE – SCIENCES ÉCONOMIQUES ET SOCIALES 15


Les préférences – Le déterminant le plus évident de votre demande est votre goût pour les choses. Si
vous aimez la glace, vous en achèterez plus. Normalement, les économistes n’essaient pas d’expliquer
les préférences des individus car elles reposent sur des forces historiques et psychologiques qui vont
bien au-delà du champ de l’économie. En revanche, les économistes examinent ce qui se passe quand les
préférences changent.
Les anticipations – Vos anticipations relatives aux évènements futurs peuvent influencer votre demande
de biens ou de services aujourd’hui. Par exemple, si vous vous attendez à percevoir un revenu plus élevé
le mois prochain, vous pourriez être tente de dépenser une partie de votre épargne actuelle sous forme
de glaces. Pour prendre un autre exemple, si vous anticipez que le prix de la glace baissera demain, vous
seriez peut-être moins tenté d’en acheter un cornet au prix d’aujourd’hui.
Le nombre d’acheteurs – Comme la demande de marché est dérivée des demandes individuelles, elle
dépend de tous les facteurs qui déterminent la demande individuelle des acheteurs, incluant leurs revenus,
préférences, anticipations ainsi que les prix des biens proches. De plus, elle dépend du nombre d’acheteurs.
Si Benjamin, un autre consommateur de glaces, devait rejoindre Marie et Olivier, la quantité demandée sur
le marché devrait être plus grande pour tout prix et la courbe de demande se déplacerait vers la droite.
G.N. Mankiw, M.P.Taylor, Principes de l’économie,
De Boeck, 2006 (édition 2010)

1. Complétez avec les termes « diminution » et « augmentation » le schéma suivant :

Prix d’un cornet de glace

de la demande

Prix

de la demande

Courbe de demande D2 Courbe de demande D1 Courbe de demande D3

Pour un prix donné, Nombre de cornets de glace


la courbe de demande
se déplace

2. A l’aide du graphique précédent, complétez avec « D2 » ou « D3 » : la courbe de demande passe de D1 à...

— . . . . . . . . . . . . . . . . . quand les revenus des ménages augmentent car ils peuvent consommer davantage
pour un prix donné.

— . . . . . . . . . . . . . . . . . quand le nombre d’acheteurs diminue.

— . . . . . . . . . . . . . . . . . quand les ménages anticipent une hausse du chômage. En effet, ils vont davantage
épargner.

— . . . . . . . . . . . . . . . . . quand l’effet de mode s’est atténué.

— . . . . . . . . . . . . . . . . . quand un bien substituable à un moindre prix vient d’apparaître sur le marché (on

s’intéresse à la courbe de demande du premier bien et non pas du nouveau).

16 CNED – PREMIÈRE – SCIENCES ÉCONOMIQUES ET SOCIALES


3. Comment vont réagir les ménages aux incitations suivantes provenant des pouvoirs publics ?

Incitations en provenance des Déplacement le Passage de la Passage de la


pouvoirs publics long de la courbe D1 courbe D1 à D2 courbe D1 à D3
Augmentation du prix du tabac
Compagne de lutte contre le
tabagisme
Taxe sur les sodas
Instauration d’une prime à la
casse sur le marché automobile

Les économistes font une importante distinction entre les effets sur la quantité demandée d’un bien (quand
le prix varie alors on se déplace le long de la courbe de demande) et les effets résultants de la variation d’un
ou des facteurs influençant la demande (exemples : le revenu, le nombre d’acheteurs, etc.). Quand un facteur
influençant la courbe de demande (on inclut également dans ces facteurs les incitations émanant des pouvoirs
publics telles que la taxation et la réglementation) change, c’est la courbe de demande qui se déplace.

3. Le modèle théorique du marché : une allocation optimale des ressources

a. Courbe d’offre et maximisation du profit

Exercice 15 – La relation entre le profit et l’offre du producteur


• Objectif : Savoir déduire la courbe d’offre de la maximisation du profit par le producteur.
• Consigne : Après étude du document, répondez aux questions posées.
Les entreprises n’entrent sur le marché que si elles espèrent réaliser du profit et donc si le chiffre
d’affaires est supérieur au coût total, autrement dit si le prix de vente est supérieur au coût moyen. La
courbe d’offre ne commence donc qu’à partir du minimum du coût moyen (la courbe de coût moyen est
coupée en son minimum par celle de coût marginal). En dessous de l’intersection entre la courbe du coût
marginal et celle du coût moyen, l’entreprise réalise des pertes […].

M.Montoussé, I.Waquet, 100 fiches de micro et macroéconomie,


Bréal, 2009

1. Quelles sont les conditions nécessaires pour qu’une entreprise offre un bien ou un service sur un marché ?
2. A l’aide des informations données dans le texte, retrouvez sur le graphique la partie correspondant à
l’offre de l’entreprise.

CNED – PREMIÈRE – SCIENCES ÉCONOMIQUES ET SOCIALES 17


Afin de maximiser son profit, l’entreprise va égaliser son coût marginal à sa recette marginale, qui correspond
au prix de vente sur le marché. Afin de déterminer son offre, elle va donc comparer son coût moyen avec le
prix de vente. Plus le prix va s’élever, plus l’entreprise va être en mesure d’offrir sa production, car l’écart
entre la recette marginale et le coût moyen va augmenter. Par hypothèse, nous avons vu que le coût marginal
était équivalent à la recette marginale. Graphiquement, l’offre de l’entreprise correspond donc à la partie de la
courbe de coût marginal (équivalente au prix, ou à la recette marginale) située au dessus du coût moyen.

b. Le surplus du producteur et du consommateur

Exercice 16 – La concurrence pure et parfaite et le surplus collectif

© cned

• Objectif : Déterminer le surplus du consommateur, du producteur, collectif.


• Consigne : Après étude du document, répondez aux questions posées.
[Le surplus du consommateur] est l’écart entre le prix qu’il P
a payé pour se procurer un bien et le maximum qu’il était
prêt à payer pour ce bien […] Le surplus du producteur ou du
vendeur est une notion similaire. Pour le producteur il y a un Surplus du O
consommateur
prix en dessous duquel il n’est pas prêt à vendre. […] Le surplus
total du marché représente la somme du surplus de tous les
consommateurs et celui du surplus de tous les producteurs. Ce
surplus collectif joue un rôle fondamental en économie, car il
Pe E
est une mesure de l’efficacité du marché et du bénéfice que les
agents en retirent. […] Si personne ne faisait de transaction, le
surplus du marché serait de zéro. Inversement, dès lors qu’il y
a échange, il y aura un surplus positif. Le triangle total sera le D
bénéfice total de l’échange sur ce marché. […] Le prix d’équilibre
Surplus du
sera le prix qui assure le maximum de surplus collectif producteur
dans l’économie. Cette propriété très importante signifie par
contradiction que toute intervention directe sur les prix ou sur Qe Q
les quantités produites pourra faire, au mieux, aussi bien que le © cned
marché et la plupart du temps, strictement moins bien.
Etienne Wasmer, Principes de microéconomie, Pearson, 2010.

1. Qu’est-ce que le surplus du consommateur ?


2. Admettons que vous soyez prêt à payer 850 € pour le dernier IPhone. Sachant que celui-ci est vendu
sur Apple Store au prix de 709 €, quel est votre surplus ?
3. Qu’est-ce que le surplus du producteur ?

18 CNED – PREMIÈRE – SCIENCES ÉCONOMIQUES ET SOCIALES


4. Vous êtes un producteur de lait et vous souhaitez vendre votre production à 0,30 € le litre. Sachant que
le prix du marché est de 0,35 € le litre, quel est votre surplus ?
5. Qu’est-ce que le surplus de la collectivité ?
6. En déduire la définition de la notion « gain à l’échange ».

En situation de concurrence pure et parfaite, on constate que l’échange au prix d’équilibre permet
l’existence d’un surplus du consommateur et d’un surplus du producteur. Le surplus du consommateur
correspond à la différence entre ce que coûte aux consommateurs l’achat des produits et ce qu’ils
auraient été prêts à payer pour les obtenir, tandis que le surplus du producteur correspond à la
différence entre ce que rapporte aux producteurs la vente des produits et ce qu’ils auraient été prêts à
percevoir compte tenu de leur stratégie de maximisation du profit. A l’équilibre, la somme des surplus
est donc maximisée. La notion de surplus met en évidence l’existence de gains à l’échange, c’est-à-dire
d’avantages procurés aux offreurs et aux demandeurs par la spécialisation dans une activité et l’échange
avec autrui.

C. Le marché, une institution


1. Échanger suppose des institutions…
S’il existe d’autres modes d’allocation des ressources (la planification, le tirage au sort, la file d’attente…),
le marché présente aux yeux de ses défenseurs l’avantage d’éviter l’intervention d’une autorité centrale
et de garantir que les quantités demandées seront égales aux quantités offertes. D’autres économistes
apportent la précision suivante : que l’équilibre soit atteint signifie seulement que le marché fonctionne
correctement, mais un marché sur lequel le pain vaut si cher qu’une partie de la population meure de
faim peut fort bien être équilibré. Il existe en effet de nombreux courants en sciences économiques et la
notion d’institutionnalisation* est l’objet d’un enjeu scientifique et politique. (Auteur)
« Le marché n’est-il qu’un simple mécanisme économique de détermination des prix permettant
l’allocation des ressources rares ? Ou plus, un système économique autorégulé par la loi de l’offre et de
la demande ? Ou plus encore, une société d’échanges marchands généralisés ? Le marché a-t-il toujours
existé comme une donnée première, naturelle, biologique de l’espèce humaine, considérée dès lors
comme marchande par essence ? Ou au contraire est-il apparu tardivement.
Quelque peu schématiquement, le débat scientifique oppose les économistes classiques, plus
généralement les libéraux, à certains anthropologues ou économistes critiques.
Pour les premiers, le marché est un ordre naturel, résultant du « penchant qui porte [les hommes] à
trafiquer, à faire des trocs et des échanges d’une chose pour une autre » (Adam Smith).
A cela, les seconds répondent que l’échange peut ne pas être marchand, que l’échange marchand
n’implique l’économie de marché que s’il est généralisé à la plupart des biens ; et qu’enfin l’économie de
marché ne s’est pas auto instituée, elle a été socialement et politiquement construite.
[…]L’État a construit le socle juridique de l’économie de marché : en garantissant la légalité des contrats,
notamment du contrat de travail, constitutif du salariat ; en légalisant la monnaie à tous usages ;
en assurant la sécurité de la circulation des biens et des personnes ; en réglementant les activités
marchandes et la concurrence. Car l’économie de marché n’est pas le régime de la liberté absolue :
celle-ci conduit aux monopôles et il faut donc ré instituer la concurrence (législation antitrust). « Pas de
liberté donc, pour le renard, de pénétrer dans le libre poulailler, pour y manger les libres poules » (Jaurès).
Mais toutes ces règles n’ont d’efficacité qu’intériorisées comme des conventions plus ou moins tacites,
comme autant d’éléments d’une culture, d’un habitus marchand, faisant l’objet d’un contrôle social :
acceptation de l’hétéronomie (dépendre, pour la satisfaction de ses besoins de la production d’autrui),
respect de la parole donnée, respect de la propriété, de l’argent, etc.
Pour Karl Polanyi (1886-1964), c’est l’extension, par la force, des rapports marchands au travail, à la
terre et à la monnaie, ainsi que la prétention de l’idéologie libérale à confier la régulation sociale à la

CNED – PREMIÈRE – SCIENCES ÉCONOMIQUES ET SOCIALES 19


seule loi de l’offre et de la demande, qui ont conduit les sociétés occidentales, à travers cette « grande
transformation », destructrices des solidarités communautaires et du lien social, au bord de l’implosion
et aux grandes crises des XIX et XXème siècles d’où sont nés, en réaction, divers totalitarismes.
[…].
La sphère économique ne peut être appréhendée indépendamment du système social et politique, elle
est structurée par les institutions socio-économiques ». (Dictionnaire d’économie et de sciences sociales,
sous la direction de C-D Echaudemaison, Nathan, 2005).
* Institutionnalisation du marché : processus historique par lequel, grâce à des institutions (règles juridiques, normes, valeurs, organismes, etc.)
à caractère économique, social, politique et culturel, un marché a pu apparaître et perdurer dans le temps.

Exercice 17 – Le marché n’existe pas sans règles

© cned

• Objectif : Savoir que le marché est une institution


• Consigne : En exploitant les exemples fournis par le dossier documentaire ci-dessous, explicitez les
passages soulignés du dernier document de ce même dossier. C’est-à-dire montrez que le marché est
un ordre construit, une institution.
Il est nécessaire de se référer à la fiche méthode « Comment construire un paragraphe argumenté ? »
pour répondre à la consigne de cet exercice.

Document 1. Les conséquences de la contrefaçon

En Europe, les saisies réalisées par les douanes françaises en 2007 concernaient pour l’essentiel
des contrefaçons de marques pour une valeur totale estimée à plus de 401 millions d’euros. La
perte directe de chiffre d’affaires pour les entreprises françaises liée à la contrefaçon a été évaluée
à 6 milliards d’euros par an. Si les sociétés engagent des frais humains, matériels et financiers
considérables et en constante augmentation dans leur lutte contre le faux, il ne s’agit pas du principal
coût économique, qu’elles doivent subir. En effet c’est bien le manque à gagner que représente la
vente de faux qui leur porte le préjudice le plus important. […]
Pour les Etats, ces activités frauduleuses représentent un manque à gagner fiscal considérable […].
C’est autant de moins pour les écoles, les hôpitaux, les routes. […]
L’Union européenne estime que la contrefaçon fait disparaître 100 000 emplois par an, sur l’ensemble
du territoire. […]
Impact de la contrefaçon vu par les entreprises en France, Rapport UNIFAB, 2010.

20 CNED – PREMIÈRE – SCIENCES ÉCONOMIQUES ET SOCIALES


Document 2. Télécom : des opérateurs à l’amende (en 2005)

© cned

Après trois ans de rebondissements judiciaires, la cour d’appel de Paris a confirmé les sanctions
financières infligées aux trois principaux opérateurs français de téléphonie mobile : SFR-Vivendi,
Bouygues Télécom et Orange ont écopé d’une amende de 92 millions d’euros pour un échange illicite
d’informations entre 1997 et 2003 entravant la concurrence. C’est la conclusion d’une longue bataille
judiciaire entre l’association UFC-Que choisir et les opérateurs.
Le feuilleton a commencé en 2006, quand l’association de défense des consommateurs a saisi
l’Autorité française de la concurrence. Très vite, le régulateur a condamné les trois sociétés de
téléphonie mobile à 534 millions d’euros d’amende pour s’être accordés illégalement, entre 2000 et
2002 en vue de geler leurs parts de marché. Bouygues Télécom, SFR et France Télécom/Orange ont
échangé des informations confidentielles et stratégiques, se partageant ainsi le marché hexagonal.
G.V. (avec Reuters), Le JDD.fr, 11 mars 2009.

Document 3. Un exemple de convention : le clavier QWERTY

En 1860, l’Américain Christopher Latham Sholes, l’un des premiers fabricants des machines à écrire,
invente le clavier QWERTY. L’idée est de disposer les lettres ainsi afin d’éviter que les barres de
touches, qui se soulèvent pour venir imprimer le caractère sur la feuille, se croisent. Peu de temps
après, des modèles beaucoup plus pratiques furent inventés, mais pas adoptés. Pourquoi ? Parce
qu’entre temps, la marque Remington a décidé de commercialiser le modèle de Sholes, et que la
première école de dactylographie a adopté la marque Remington.
Dès lors, le clavier QWERTY est devenu une convention, un usage qui s’impose à tous. Le remettre en
cause aurait des coûts importants : cela suppose la cohabitation de plusieurs standards, auxquels il
faudrait notamment former le personnel.
Tout le monde, salariés et employeurs, a intérêt au maintien de la convention QWERTY, qui ne prive pas
les premiers d’opportunités d’emplois (ou l’on demanderait la maîtrise d’un autre standard) et garantit
aux seconds que les personnes qu’ils embauchent savent taper à la machine. Les conventions sont
certes arbitraires (les acteurs pourraient se coordonner autrement) mais sont là pour faire gagner du
temps de décision, en fixant des usages, des routines. Elles ne sont pas forcément optimales, mais
elles permettent tout simplement aux échanges d’avoir lieu. Et le fait même qu’elles y parviennent les
dispense de toute justification.
Les grands dossiers de sciences humaines, n°16, sept.-nov. 2009.

CNED – PREMIÈRE – SCIENCES ÉCONOMIQUES ET SOCIALES 21


Document 4. Un marché encadré : le marché des paris en ligne

La loi initiant l’ouverture à la concurrence des paris sportifs et des jeux de poker en ligne a été
promulguée, et vient encadrer une pratique auparavant existante et, bien qu’illicite, en s’appuyant sur
la création d’une autorité de régulation des jeux en ligne (l’Arjel), qui délivre notamment aux opérateurs
l’agrément leur permettant d’exercer. Les gros acteurs du secteur tels que Betclic, Bwin, Unibet ou le
Français Mangas Gaming, sont notamment sur les rangs.
Car la loi, qui précise que « les jeux d’argent et de hasard ne sont ni un commerce ordinaire, ni un
service ordinaire », entend bien « limiter et encadrer l’offre et la consommation des jeux et en contrôler
l’exploitation ». Objectif : avant tout, protéger les mineurs et les joueurs pathologiques.
Jusqu’à présent, seule la Française des jeux et le PMU étaient autorisés à proposer aux internautes
français de parier en ligne sur des enjeux sportifs. Les joueurs de l’Hexagone ne se privaient
cependant pas de parier illégalement sur des sites étrangers accessibles en France.
Légalisation des paris en ligne : c’est parti !, Le Figaro, 13 Mai 2010.

Document 5. La Haute Autorité pour la Diffusion des Œuvres et la Protection des droits sur Internet
(HADOPI)

Entre la loi Hadopi et la perplexité sans fond des patrons de presse devant internet, le gratuit est au
cœur des réflexions des stratèges d’entreprise. Chris Anderson […] contribue au débat avec un livre
quoi va faire causer : Free ! Il rappelle tout ce qui s’est écrit sur le sujet depuis trois siècles, mais
ce qui le passionne, ce n’est pas l’histoire ancienne de la gratuité, le don et le contre-don de Marcel
Mauss, le potlatch des Indiens Kwakiutl ou l’école gratuite de Jules ferry. C’est plutôt ce que nous
vivons depuis l’apparition des piles de 20 minutes devant les bouches de métro et les MP3 dans la
poche des ados. Une économie dans laquelle les consommateurs ne veulent plus payer la musique,
l’information, les clips ou les films, et où des entreprises gagnent beaucoup d’argent avec des produits
gratuits.
Le champion, dans cet exercice, est évidemment Google, qui fait des profits démentiels en offrant
gratuitement d’innombrables services, dont certains sont géniaux. Chez 20 minutes, on en est loin,
tout comme la plupart des quotidiens, qui recherchent désespérément le « bon » business model.
Le New York Times est devenu gratuit sur le net en 2007, une grande partie du Wall Street Journal
vient d’y passer, pendant que Libé, dont l’édition numérique était gratuite, veut la faire payer […].
Dans le cas de Google ou des journaux gratuits, le modèle appliqué est simple : un producteur offre
à des consommateurs des services ou des informations, dont il fait payer le coût par d’autres (des
entreprises qui lui achètent de la publicité). […] Pour les journaux, donc, ce n’est pas le principe
du business model qu’il faut trouver, mais son mode d’emploi : comment assurer le bon équilibre
entre ce que les lecteurs acceptent ou non de payer, pour enfin dégager de la marge ? Là où les
choses se corsent, c’est lorsqu’il s’agit de réfléchir sur un modèle d’affaires moins banal. En
France, le secteur du disque ne semble pas l’avoir trouvé : les professionnels, les politiques et les
internautes s’épuisent dans le filandreux débat autour d’Hadopi. Les uns condamnent sans appel
les téléchargements sauvages, et les autres, partisans du « libre et gratuit », citent des dizaines
d’exemples de chanteurs, de musiciens et d’écrivains qui ont gagné beaucoup d’argent en donnant
libre accès à leurs œuvres sur le net. [[…] le groupe de rock Radiohead a trouvé plus original de
mettre en ligne son album In Rainbows en laissant chaque téléchargeur fixer son prix. Entre ceux
qui n’ont rien payé et ceux qui sont allés jusqu’à 20 dollars, le prix moyen est ressorti à 6 dollars.
Et si l’on additionne toutes les formes (CD, téléchargement, iTunes, etc.), l’album s’est vendu à trois
millions d’exemplaires… L’astuce du prix libre n’y est sans doute pas pour rien !
Marc Mousli, « Libres et gratuits », Dossier web n°055, Alternatives Economiques, 2010.

22 CNED – PREMIÈRE – SCIENCES ÉCONOMIQUES ET SOCIALES


Document 6. Les AAI (Autorités Administratives Indépendantes) et les API (Autorités Publiques
Indépendantes)

Les AAI et les API sont des institutions de l’Etat chargées, en son nom, d’assurer la régulation de
secteurs considérés comme essentiels et pour lesquels le gouvernement veut éviter d’intervenir
directement. Les API sont, quant à elles, dotées de la personnalité morale (droit de soutenir une action
en justice par exemple).
Les AAI et API présentent trois caractères. Ce sont :
• Des autorités : elles disposent d’un certain nombre de pouvoirs (recommandation, décision,
réglementation, sanction) ;
• administratives/publiques : elles agissent au nom de l’État et certaines compétences dévolues à
l’administration leur sont déléguées (ex : le pouvoir réglementaire) ;
• indépendantes : à la fois des secteurs contrôlés mais aussi des pouvoirs publics. Toutefois, les lois
du 20 janvier 2017 ont renforcé leur contrôle par le parlement et le gouvernement.
Les AAI et API sont donc placées en dehors des structures administratives traditionnelles et ne sont
pas soumises à l’autorité d’un ministre. Les pouvoirs publics ne peuvent pas leur adresser d’ordres, de
consignes ou même de simples conseils et leurs membres ne sont pas révocables. Elles constituent donc
une exception à l’article 20 de la Constitution selon lequel le Gouvernement dispose de l’administration.
Il existe aujourd’hui 7 API (dont l’AMF, autorité des marchés financiers ; le CSA, conseil supérieur
de l’audiovisuel ; la HAS, haute autorité de santé ; la HADOPI, haute autorité pour la diffusion des
œuvres et la protection des droits sur internet ; etc.) et 19 AAI (dont l’autorité de la concurrence ;
l’ARJEL, autorité de régulation des jeux en ligne ; l’ASN, autorité de sûreté nucléaire ; la CRE,
commission de régulation de l’énergie ; la CNCTR, commission nationale de contrôle des techniques
de renseignement ; la CNIL, commission nationale de l’informatique et des libertés ; le Défenseur des
droits ; la HATVP, haute autorité pour la transparence de la vie publique ; etc.)
https://www.vie-publique.fr/

Document 7. Et si on reparlait des pavillons de complaisance ?


La bulle économique par Marie Viennot, émission de France culture du 08/06/2019
Écoutez cette émission en podcast en vous rendant sur le site de France culture (un script est aussi proposé).
Document 8. Le marché n’existe pas sans règles

Une grande partie des échanges se déroule sur un marché, c’est-à-dire dans un endroit – qui peut être
fictif - où des offreurs et des demandeurs se retrouvent et se mettent d’accord sur un prix d’échange.
Or, les marchés n’apparaissent pas « spontanément » : les échanges induisent tout un ensemble de
règles qui leur préexistent en partie et sans lesquels ils ne pourraient avoir lieu.
Ces règles peuvent être formelles ; dans ce cas ce sont des conventions*. Par exemple, pour échanger
il faut déjà avoir un langage commun et être d’accord sur les règles d’échange et de paiement. Elles
peuvent aussi être formelles, comme dans le cas des lois qui encadrent les échanges. Par exemple,
les soldes ne peuvent avoir lieu qu’à certaines dates, les magasins ne peuvent ouvrir qu’à certains
horaires, et certains prix ne sont pas totalement libres (la loi du »prix unique » sur le livre impose
qu’un même livre doit être vendu dans tous les magasins exactement au même prix). Pour faire
respecter ces règles formelles, l’Etat met parfois en place des instances de régulation, chargées de
vérifier que les différents agents économiques ne les contournent pas.
Sans ces règles, les marchés ne pourraient fonctionner ni même exister.
* Convention : règle de comportement implicite et qui n’a pas d’auteur connu / usage qui s’impose à tous et qui n’est inscrit dans aucune loi.
R. Chartoire, Nathan, 2011.

CNED – PREMIÈRE – SCIENCES ÉCONOMIQUES ET SOCIALES 23


2. …et des règles de droit

Exercice 18 – Les droits de propriété sont au fondement de l’échange marchand

© cned

• Objectif : Définir la notion de droits de propriété.


• Consigne : Après étude du document, répondez aux questions posées.
Pour qu’un marché existe, il faut que la propriété soit privée, avec tous les droits de propriété* afférents.
Dans un système de propriété privée, les entreprises et les individus peuvent détenir et utiliser (ou vendre
s’ils le souhaitent) des usines, de la terre ou des immeubles.
Sans propriété privée, les entreprises n’auraient aucune incitation ni à investir (en matière de recherche-
développement ou pour créer de nouvelles usines), ni à embaucher de nouveaux salariés, ni à produire
des biens conformes aux souhaits des consommateurs, ni à réaliser des profits. Même si les profits que
rapporte une nouvelle usine sont considérables, aucune entreprise ne voudra en construire une si elle
n’a pas la certitude qu’aucune autre entreprise ne pourra la lui prendre. De même, les individus doivent
être en mesure de conserver au moins une partie de ce qu’ils gagnent ou de ce que leur rapportent leurs
investissements. Les droits de propriété comprennent à la fois le droit pour le propriétaire d’utiliser son
bien à sa guise et celui de le vendre. Grâce à l’existence de ces droits, le propriétaire prendra soin de sa
propriété, car il pourra en obtenir un meilleurs prix le jour où il décidera de vendre.
J. Stiglitz, Principes d’économie moderne, De Boeck Université, 3e éd., 2007.

* Droit de propriété : Droit garanti par l’Etat de choisir les usages d’un bien économique : le propriétaire se voit reconnaître le droit d’utiliser le bien, d’en
retirer un revenu et d’en disposer (par exemple, de le vendre).

1. Pourquoi la propriété privée est-elle un élément essentiel pour qu’un marché existe ?
2. Quelles conséquences l’existence de droits de propriété a-t-elle sur la manière dont les individus
utilisent et gèrent ce qu’ils possèdent dans une économie de marché ?

Exercice 19 – Les brevets, protection de la propriété intellectuelle


• Objectif : Définir la notion de brevet et son intérêt dans une économie de marché ; distinguer brevet,
marque et droits d’auteur.
• Consigne : Après étude du document-texte, allez sur le site internet de l’INPI (www.inpi.fr) et répondez aux
questions (les deux premières portent sur le contenu du document-texte et les suivantes sur celui du site).

24 CNED – PREMIÈRE – SCIENCES ÉCONOMIQUES ET SOCIALES


Au tournant du XVIIIe et XIXe siècles, l’Europe a connu ce qu’il est convenu d’appeler la « révolution
industrielle » : apparition de nouvelles technologies de production, mécanisation, moindre importance de
l’agriculture… Mais pourquoi le berceau de cette révolution a-t-il été l’Angleterre et pas l’Allemagne ou
l’Italie par exemple ? Est-ce parce que les Anglais étaient plus inventifs, plus rationnels, voire meilleurs
entrepreneurs ?
Pour l’historien de l’économie D. North, rien de tout cela. La vraie raison, c’est que l’Angleterre a été le
premier pays à reconnaître et à garantir aux innovateurs, dès 1624, un « brevet industriel », autrement dit
un droit de propriété sur leur innovation. L’absence de cette forme de propriété intellectuelle désincitait
les entrepreneurs, qui risquaient à tout moment de se voir confisquer le fruit de leurs efforts. Pour D.
North, les échanges économiques ne peuvent se résumer à une coordination spontanée d’individus via les
mécanismes du marché.
Il faut aussi des institutions, dont les droits de propriété sont un exemple, c’est-à-dire des contraintes
créées par l’homme et qui structurent les interactions politiques, économiques et sociales ». Ces
contraintes peuvent être formelles (Etats, lois, droits) ou informelles (traditions, interdits, valeurs…).
« Des droits de propriété bien spécifiés, qui récompensent l’activité créatrice et productive », un système
légal qui leur donne vigueur à moindre coût, et des codes de conduite internes complétant de telles
règles formelles sont les supports essentiels des économies productives.
Les Grands Dossiers de Sciences humaines, n°16, sept.-nov. 2009.

1. Pourquoi protéger ses créations ? Quel lien existe-t-il entre brevet et droit de propriété ?
2. Que signifie la phrase soulignée ?
3. Qu’est-ce que l’INPI ?
4. Qu’est-ce qu’un brevet ?
5. Qu’est-ce qu’une marque ?
6. Qu’est-ce que la propriété intellectuelle ?
L’échange marchand n’est pas naturel : il suppose un environnement juridique et politique qui garantit
la possibilité de l’échange, mais aussi la capacité sociale des individus à faire confiance, à tenir leurs
promesses et à s’engager pour l’avenir. Ainsi, en général, le marché est organisé et des institutions,
spécifiques ou non, veillent à son bon fonctionnement, notamment concernant le respect des droits de
propriété (y compris les droits d’auteur, brevets, marques, etc.), qui sont au fondement de l’échange.
Un régime de droit protégeant la propriété du risque de spoliation favorise la production et l’échange
marchand. Cette propriété peut être intellectuelle, dans la mesure où l’on estime que les créations de
l’esprit (inventions, marques, etc.) peuvent être appropriables. Elle nécessite alors une protection qui vise
à protéger les inventeurs ou créateurs de la contrefaçon ou du piratage.
L’Institutionnalisation du marché est le processus historique par lequel, grâce à des institutions (règles
juridiques, normes, valeurs, organismes, etc.) à caractère économique, social, politique et culturel, un
marché a pu apparaître et perdurer dans le temps.

CNED – PREMIÈRE – SCIENCES ÉCONOMIQUES ET SOCIALES 25

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