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CHAPITRE 1
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1. Qu’échange-t-on à Rungis ? A la Bourse de Milan ? Sur le River Market en Thaïlande ? A Pôle Emploi
2. Comment s’appelle le lieu (réel ou fictif) ou l’on échange des biens, des services, du travail, etc. ?
L’offre provient des ….. L’offre provient des ….. L’offre provient des …..
La demande provient des ….. La demande provient des ….. La demande provient des …..
Les offreurs et les demandeurs Les offreurs et les demandeurs Les offreurs et les demandeurs
se mettent d’accord sur le ….. se mettent d’accord sur le ….. se mettent d’accord sur le …..
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Quelle que soit la forme du marché (lieu de rencontre physique ou espace virtuel d’échange), l’objet
des échanges (marchandises, travail, services...) ou le type de transaction, la mécanique des marchés
concurrentiels fait toujours intervenir trois éléments fondamentaux : la demande, l’offre et le prix. Lorsque
l’on parle des « lois du marché », on désigne donc les mécanismes qui relient la demande, l’offre et le prix.
Comment la loi de l’offre et de la demande régit la formation des prix et le fonctionnement des
marchés concurrentiels?
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1. Illustrez par un exemple chaque condition du marché en situation de concurrence pure et parfaite.
2. Peut-on qualifier de concurrentiel un marché qui ne respecterait pas toutes les conditions énoncées ?
3. En quoi la condition d’atomicité influence-t-elle la fixation des prix ?
Afin d’être qualifié de marché concurrentiel, un marché doit respecter les cinq conditions de la
concurrence pure et parfaite : atomicité, fluidité, homogénéité des produits, transparence de l’information
et mobilité des facteurs. Les économistes néoclassiques considèrent que si ces conditions sont
respectées, le fonctionnement du marché sera optimal, et les prix et les quantités s’équilibreront en
fonction de l’offre et de la demande. On dit que les agents économiques, considérés comme rationnels
(c’est-à-dire qu’ils prennent la meilleure décision) s’ils disposent d’une information parfaite, sont
« preneurs de prix » dans la mesure où c’est le prix du marché qui déterminera leur décision de vendre
ou d’acheter, et qu’aucun d’entre eux ne sera en capacité de l’influencer.
1. D’après ce texte, quelle condition de la concurrence pure et parfaite n’est pas respectée dans la
plupart des structures de marché ?
2. Un offreur en situation de monopole peut-il influencer les prix sur le marché ?
Les observations empiriques témoignent de la diversité des structures de marché. En effet, le marché
concurrentiel, c’est-à-dire celui qui respecte les cinq conditions de la concurrence pure et parfaite, reste
un modèle théorique et n’est pas observable dans toutes les situations. La condition d’atomicité n’étant
pas respectée sur tous les marchés, certains agents économiques, qu’ils soient offreurs ou demandeurs,
peuvent exercer un pouvoir de marché, c’est-à-dire influencer les prix grâce à leur position dominante.
Les marchés peuvent donc se distinguer selon leur degré de concurrence.
a. La fonction d’offre
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1. Quels sont les deux éléments qui peuvent inciter les entreprises à augmenter leur offre de flocons
d’avoine ?
2. Si vous avez la possibilité de vendre vos biens à un prix plus élevé, êtes-vous incité à en produire
davantage ou moins ? Pourquoi ?
3. Complétez les phrases suivantes avec les termes « davantage » ou « moins » :
me rapporte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Je suis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Exemple : si le prix des magnétoscopes ou des appareils photos argentiques diminue alors je suis incité à
produire des lecteurs DVD ou des appareils photos numériques.
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Le tableau montre la quantité offerte par Häagen, un vendeur de glaces, pour des prix de glaces
différents. Pour un prix inférieur à un euro par cornet, Häagen ne vend pas du tout de glaces. Lorsque
le prix augmente, il met sur le marché de plus en plus de glaces. Ceci est le plan d’offre, un tableau
qui montre la relation entre le prix d’un bien et la quantité offerte, en maintenant constant tout ce qui
influence la quantité de bien que les producteurs veulent vendre.
G.N. Mankiw, M.P.Taylor, Principes de l’économie,
De Boeck, 2006 (édition 2010)
1. Dans un repère orthonormé, construisez la courbe d’offre de cornet de glaces de Häagen. Vous préciserez
les quantités en abscisse et les prix en ordonnée.
2. Que constatez-vous ?
3. Comment expliquer la forme de la courbe d’offre ?
On peut observer graphiquement la sensibilité de l’offre par rapport aux variations de prix grâce à la
pente des droites représentant l’offre.
Sur la Figure 2, on peut observer que l’offre est beaucoup plus sensible aux variations de prix que sur
la Figure 1. En effet, une faible augmentation du prix entraîne une forte hausse des quantités offertes,
tandis qu’une faible diminution de prix entraîne une forte baisse de la quantité offerte.
Sur la Figure 3, on peut observer que l’offre est beaucoup moins sensible aux variations de prix que sur la
Figure 1. En effet, une forte augmentation du prix n’entraîne qu’une faible hausse de la quantité offerte,
tandis qu’une forte diminution du prix n’entraîne qu’une faible diminution de la quantité offerte.
Sur un marché, l’offre correspond à la quantité d’un bien ou d’un service proposée par les vendeurs.
Selon la loi de l’offre, l’offre est croissante du prix, ce qui signifie que plus le prix augmente sur le marché
(on rappelle que sur un marché concurrentiel, les vendeurs ne peuvent influencer les prix en raison de
la condition d’atomicité), plus la quantité offerte augmente. En effet, un prix plus élevé est synonyme
de profit plus important pour les vendeurs, qui sont alors incités à proposer davantage de leurs biens
sur le marché. Graphiquement, les variations d’offre en fonction des prix sont représentées par des
déplacements des quantités le long de la courbe d’offre.
b. La fonction de demande
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0,00 12 7 19
0,5 10 6 16
1,00 8 5 13
1,5 6 4 10
2,00 4 3 7
2,5 2 2 4
3,00 0 1 1
Le tableau montre combien de cornets de glace Marie achète chaque mois à différents prix. Si les glaces sont
gratuites, Marie consomme 12 cornets. A 0,50 € par cornet, Marie en achète 10. Lorsque le prix augmente
encore, elle achète de moins en moins de cornets. Lorsque le prix atteint 3 €, Marie n’achète plus du tout
de glaces. Ce tableau est un plan de demande, il montre la relation entre le prix d’un bien et la quantité
demandée, en supposant constant tout ce qui peut influencer la décision d’achat des consommateurs
G.N. Mankiw, M.P.Taylor, Principes de l’économie,
De Boeck, 2006 (édition 2010)
1. Construisez la courbe de demande de cornets de glace de Marie. Vous préciserez les quantités en
abscisse et les prix en ordonnée.
2. Que constatez-vous ?
3. Comment expliquer la loi de la demande ?
Les tableaux ci-dessous présentent les demandes globales et les offres globales sur le marché des
cornets de glace.
0,00 12 7 19
0,5 10 6 16
1,00 8 5 13
1,5 6 4 10
2,00 4 3 7
2,5 2 2 4
3,00 0 1 1
0,00 0 0 0
0,5 0 0 0
1,00 1 0 1
1,5 2 2 4
2,00 3 4 7
2,5 4 6 10
3,00 5 8 13
1. Représentez graphiquement les courbes d’offre et de demande. Vous préciserez les quantités en
abscisse et les prix en ordonnée.
2. Quelles sont les coordonnées du point d’intersection ? Que représente-t-il ?
3. En déduire une définition de « quantité d’équilibre » et « prix d’équilibre ».
4. Complétez les schémas suivants illustrant la loi de l’offre et de la demande à l’aide des termes
« hausse » et « baisse » :
Déséquilibres Mécanismes d’adjustement Équilibre
L’offre
...................
Demande > offre Prix ............ D=0
La demande
...................
L’offre
...................
Demande < offre Prix ............ D=0
La demande
...................
Sur un marché concurrentiel, l’équilibre entre l’offre et la demande est atteint par le mécanisme du
tâtonnement. En effet si le prix donné est supérieur au prix d’équilibre, alors il va y avoir un excédent
de production (situation de surproduction), car pour ce prix les consommateurs, eux, ne sont pas prêts à
consommer autant. Cet excédent de production ramènera le prix à la baisse, jusqu’à ce qu’il atteigne le
prix d’équilibre.
De la même façon, si le prix donné est inférieur au prix d’équilibre, il y aura une demande excédentaire,
ou pénurie (situation de sous-production). Quand il y a pénurie, des acheteurs potentiels sont frustrés.
Dans cette situation, soit les acheteurs proposeront un prix plus élevé, soit les vendeurs réaliseront qu’ils
peuvent pratiquer des prix plus élevés. Dans tous les cas, le résultat est une augmentation des prix. Cette
augmentation des prix se produit dès qu’il y a pénurie, et il y a pénurie tant que le prix est inférieur au prix
d’équilibre. De sorte que le prix augmente toujours s’il est en dessous de son niveau d’équilibre.
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• Objectif : Identifier les différents déterminants pouvant influencer l’offre et identifier graphiquement
leurs effets.
• Consigne : Après étude du document, répondez aux questions posées.
De nombreux facteurs peuvent déplacer la courbe d’offre. Voici les plus importants.
Les prix des facteurs de production – Afin de produire leur quantité de crème glacée, les vendeurs utilisent
différents facteurs de production : de la crème, du sucre, des arômes, des machines à glace, les bâtiments
dans lesquels la crème glacée est faite et le travail des ouvriers qui mélangent les ingrédients et font
fonctionner les machines. Lorsque le prix de l’un ou plus de ces facteurs augmente, produire des glaces
devient moins profitable et les firmes fournissent moins de crème glacée. Si le prix d’un facteur de production
augmente de manière substantielle, une firme pourrait même fermer et ne plus offrir de glaces du tout. Ainsi,
l’offre de biens est négativement reliée au prix des facteurs de production utilisés au cours de sa fabrication.
La technologie – La technologie qui transforme les facteurs de production en glaces est un autre
déterminant de l’offre. Par exemple, l’invention de la machine à glaces mécanisée a réduit la quantité de
travail nécessaire pour faire des glaces. En réduisant les coûts industriels, le progrès technologique a
augmenté l’offre de glaces.
— . . . . . . . . . . . . . . . . . quand les coûts de production diminuent (par exemple lors de l’apparition d’une
innovation de procédé).
— . . . . . . . . . . . . . . . . . quand les entreprises anticipent une hausse des revenus des ménages.
3. Complétez le texte a l’aide des termes suivants : augmenter, un déplacement, droite, un prix donné,
gauche.
Les économistes font une importante distinction entre les effets sur la quantité offerte d’un bien
(quand le prix varie alors on se déplace le long de la courbe d’offre) et les effets résultants de la
variation d’un ou des facteurs influençant l’offre (ex : le prix des facteurs, le nombre de vendeurs….).
Quand un facteur influençant la courbe d’offre change, c’est la courbe d’offre qui se déplace.
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• Objectif : Définir les notions de coût Total, coût moyen et coût marginal.
• Consigne : Après étude du document, répondez aux questions posées.
Les coûts de l’entreprise Violonis augmentent à mesure qu’elle élargit son volume de production. […]
Avant même de fabriquer son premier violon, l’entreprise doit dépenser 90 000 €. Elle doit louer des
locaux, embaucher un certain nombre d’employés, acheter des machines. Quel que soit le nombre
de violons qu’elle fabrique (peu ou beaucoup), ses coûts fixes s’élèvent toujours à 90 000 €. Le coût
supplémentaire dû à la production d’un violon additionnel correspond au coût marginal […]. Pour
passer de un à deux violons, par exemple, il faut supporter un coût marginal de 10 000 €. Chaque
violon supplémentaire coûte 10 000 € de plus jusqu’à ce que la production atteigne six violons. Le
coût supplémentaire (marginal) de la production du septième violon est égal a 25 000 €1. Chaque
violon se vend au prix de 40 000 €. J.E. Stiglitz, C. Walsh, J.D. Lafay, Principes d’économie moderne,
De Boeck, 2007
1. Peut-être parce qu’il faut embaucher un luthier supplémentaire pour pouvoir faire un violon de plus.
re
1. Complétez le tableau ci-dessus (les données sont exprimées en milliers d’euros sauf pour la 1 colonne).
2. Dans quel cas l’entreprise est-elle bénéficiaire ? Déficitaire ?
3. Comment évolue le coût moyen ? Expliquez son évolution en vous aidant de celle du coût marginal.
4. Comment évolue le profit total de Violonis ? Son profit marginal ?
5. L’entreprise doit-elle continuer à produire davantage ou pas ?
Lorsqu’elle choisit son volume de production, l’entreprise soucieuse de maximiser son profit prend sa
décision en fonction de ce qui se passe à la marge. Il s’agit de savoir s’il faut produire une unité en plus
ou une unité en moins. Sur un marché concurrentiel, la solution de ce problème est relativement simple.
Aussi longtemps que la recette marginale est supérieure au coût marginal, l’entreprise augmentera
son profit en produisant davantage. Si au contraire, la recette marginale est inférieure au coût marginal,
la production d’une unité supplémentaire réduira le profit et l’entreprise réduira sa production. Pour
résumer, l’entreprise produit jusqu’au point où son coût marginal est égal à sa recette marginale,
laquelle, sur des marchés concurrentiels est égale au prix.
De nombreuses variables sont a l’origine du déplacement de la courbe de demande. Voici les plus importantes.
Le revenu – Qu’advient-il de votre demande de glaces si vous perdez votre petit boulot d’un été ? Fort
probablement, elle déclinerait. Un revenu plus faible signifie que vous avez moins à dépenser au total et
donc vous avez moins à dépenser dans certains biens – probablement la plupart. [...]
Le prix des biens proches – Supposez que le prix des sucettes glacées diminue. La loi de l’offre et de la
demande dit que vous en achèterez plus. En même temps, vous achèterez peut-être moins de crème glacée.
Comme la crème glacée et les sucettes glacées sont des confiseries réfrigérées, elles satisfont les mêmes
envies. Quand la baisse du prix d’un bien réduit la demande d’un autre bien, on dit que ces biens sont des
substituts. Les substituts sont souvent des paires de biens qui sont utilisés l’un à la place de l’autre, comme
le filet de bœuf et l’entrecôte, les vestes et les blousons, les tickets de cinéma et les DVD de location.
de la demande
Prix
de la demande
— . . . . . . . . . . . . . . . . . quand les revenus des ménages augmentent car ils peuvent consommer davantage
pour un prix donné.
— . . . . . . . . . . . . . . . . . quand les ménages anticipent une hausse du chômage. En effet, ils vont davantage
épargner.
— . . . . . . . . . . . . . . . . . quand un bien substituable à un moindre prix vient d’apparaître sur le marché (on
Les économistes font une importante distinction entre les effets sur la quantité demandée d’un bien (quand
le prix varie alors on se déplace le long de la courbe de demande) et les effets résultants de la variation d’un
ou des facteurs influençant la demande (exemples : le revenu, le nombre d’acheteurs, etc.). Quand un facteur
influençant la courbe de demande (on inclut également dans ces facteurs les incitations émanant des pouvoirs
publics telles que la taxation et la réglementation) change, c’est la courbe de demande qui se déplace.
1. Quelles sont les conditions nécessaires pour qu’une entreprise offre un bien ou un service sur un marché ?
2. A l’aide des informations données dans le texte, retrouvez sur le graphique la partie correspondant à
l’offre de l’entreprise.
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En situation de concurrence pure et parfaite, on constate que l’échange au prix d’équilibre permet
l’existence d’un surplus du consommateur et d’un surplus du producteur. Le surplus du consommateur
correspond à la différence entre ce que coûte aux consommateurs l’achat des produits et ce qu’ils
auraient été prêts à payer pour les obtenir, tandis que le surplus du producteur correspond à la
différence entre ce que rapporte aux producteurs la vente des produits et ce qu’ils auraient été prêts à
percevoir compte tenu de leur stratégie de maximisation du profit. A l’équilibre, la somme des surplus
est donc maximisée. La notion de surplus met en évidence l’existence de gains à l’échange, c’est-à-dire
d’avantages procurés aux offreurs et aux demandeurs par la spécialisation dans une activité et l’échange
avec autrui.
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En Europe, les saisies réalisées par les douanes françaises en 2007 concernaient pour l’essentiel
des contrefaçons de marques pour une valeur totale estimée à plus de 401 millions d’euros. La
perte directe de chiffre d’affaires pour les entreprises françaises liée à la contrefaçon a été évaluée
à 6 milliards d’euros par an. Si les sociétés engagent des frais humains, matériels et financiers
considérables et en constante augmentation dans leur lutte contre le faux, il ne s’agit pas du principal
coût économique, qu’elles doivent subir. En effet c’est bien le manque à gagner que représente la
vente de faux qui leur porte le préjudice le plus important. […]
Pour les Etats, ces activités frauduleuses représentent un manque à gagner fiscal considérable […].
C’est autant de moins pour les écoles, les hôpitaux, les routes. […]
L’Union européenne estime que la contrefaçon fait disparaître 100 000 emplois par an, sur l’ensemble
du territoire. […]
Impact de la contrefaçon vu par les entreprises en France, Rapport UNIFAB, 2010.
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Après trois ans de rebondissements judiciaires, la cour d’appel de Paris a confirmé les sanctions
financières infligées aux trois principaux opérateurs français de téléphonie mobile : SFR-Vivendi,
Bouygues Télécom et Orange ont écopé d’une amende de 92 millions d’euros pour un échange illicite
d’informations entre 1997 et 2003 entravant la concurrence. C’est la conclusion d’une longue bataille
judiciaire entre l’association UFC-Que choisir et les opérateurs.
Le feuilleton a commencé en 2006, quand l’association de défense des consommateurs a saisi
l’Autorité française de la concurrence. Très vite, le régulateur a condamné les trois sociétés de
téléphonie mobile à 534 millions d’euros d’amende pour s’être accordés illégalement, entre 2000 et
2002 en vue de geler leurs parts de marché. Bouygues Télécom, SFR et France Télécom/Orange ont
échangé des informations confidentielles et stratégiques, se partageant ainsi le marché hexagonal.
G.V. (avec Reuters), Le JDD.fr, 11 mars 2009.
En 1860, l’Américain Christopher Latham Sholes, l’un des premiers fabricants des machines à écrire,
invente le clavier QWERTY. L’idée est de disposer les lettres ainsi afin d’éviter que les barres de
touches, qui se soulèvent pour venir imprimer le caractère sur la feuille, se croisent. Peu de temps
après, des modèles beaucoup plus pratiques furent inventés, mais pas adoptés. Pourquoi ? Parce
qu’entre temps, la marque Remington a décidé de commercialiser le modèle de Sholes, et que la
première école de dactylographie a adopté la marque Remington.
Dès lors, le clavier QWERTY est devenu une convention, un usage qui s’impose à tous. Le remettre en
cause aurait des coûts importants : cela suppose la cohabitation de plusieurs standards, auxquels il
faudrait notamment former le personnel.
Tout le monde, salariés et employeurs, a intérêt au maintien de la convention QWERTY, qui ne prive pas
les premiers d’opportunités d’emplois (ou l’on demanderait la maîtrise d’un autre standard) et garantit
aux seconds que les personnes qu’ils embauchent savent taper à la machine. Les conventions sont
certes arbitraires (les acteurs pourraient se coordonner autrement) mais sont là pour faire gagner du
temps de décision, en fixant des usages, des routines. Elles ne sont pas forcément optimales, mais
elles permettent tout simplement aux échanges d’avoir lieu. Et le fait même qu’elles y parviennent les
dispense de toute justification.
Les grands dossiers de sciences humaines, n°16, sept.-nov. 2009.
La loi initiant l’ouverture à la concurrence des paris sportifs et des jeux de poker en ligne a été
promulguée, et vient encadrer une pratique auparavant existante et, bien qu’illicite, en s’appuyant sur
la création d’une autorité de régulation des jeux en ligne (l’Arjel), qui délivre notamment aux opérateurs
l’agrément leur permettant d’exercer. Les gros acteurs du secteur tels que Betclic, Bwin, Unibet ou le
Français Mangas Gaming, sont notamment sur les rangs.
Car la loi, qui précise que « les jeux d’argent et de hasard ne sont ni un commerce ordinaire, ni un
service ordinaire », entend bien « limiter et encadrer l’offre et la consommation des jeux et en contrôler
l’exploitation ». Objectif : avant tout, protéger les mineurs et les joueurs pathologiques.
Jusqu’à présent, seule la Française des jeux et le PMU étaient autorisés à proposer aux internautes
français de parier en ligne sur des enjeux sportifs. Les joueurs de l’Hexagone ne se privaient
cependant pas de parier illégalement sur des sites étrangers accessibles en France.
Légalisation des paris en ligne : c’est parti !, Le Figaro, 13 Mai 2010.
Document 5. La Haute Autorité pour la Diffusion des Œuvres et la Protection des droits sur Internet
(HADOPI)
Entre la loi Hadopi et la perplexité sans fond des patrons de presse devant internet, le gratuit est au
cœur des réflexions des stratèges d’entreprise. Chris Anderson […] contribue au débat avec un livre
quoi va faire causer : Free ! Il rappelle tout ce qui s’est écrit sur le sujet depuis trois siècles, mais
ce qui le passionne, ce n’est pas l’histoire ancienne de la gratuité, le don et le contre-don de Marcel
Mauss, le potlatch des Indiens Kwakiutl ou l’école gratuite de Jules ferry. C’est plutôt ce que nous
vivons depuis l’apparition des piles de 20 minutes devant les bouches de métro et les MP3 dans la
poche des ados. Une économie dans laquelle les consommateurs ne veulent plus payer la musique,
l’information, les clips ou les films, et où des entreprises gagnent beaucoup d’argent avec des produits
gratuits.
Le champion, dans cet exercice, est évidemment Google, qui fait des profits démentiels en offrant
gratuitement d’innombrables services, dont certains sont géniaux. Chez 20 minutes, on en est loin,
tout comme la plupart des quotidiens, qui recherchent désespérément le « bon » business model.
Le New York Times est devenu gratuit sur le net en 2007, une grande partie du Wall Street Journal
vient d’y passer, pendant que Libé, dont l’édition numérique était gratuite, veut la faire payer […].
Dans le cas de Google ou des journaux gratuits, le modèle appliqué est simple : un producteur offre
à des consommateurs des services ou des informations, dont il fait payer le coût par d’autres (des
entreprises qui lui achètent de la publicité). […] Pour les journaux, donc, ce n’est pas le principe
du business model qu’il faut trouver, mais son mode d’emploi : comment assurer le bon équilibre
entre ce que les lecteurs acceptent ou non de payer, pour enfin dégager de la marge ? Là où les
choses se corsent, c’est lorsqu’il s’agit de réfléchir sur un modèle d’affaires moins banal. En
France, le secteur du disque ne semble pas l’avoir trouvé : les professionnels, les politiques et les
internautes s’épuisent dans le filandreux débat autour d’Hadopi. Les uns condamnent sans appel
les téléchargements sauvages, et les autres, partisans du « libre et gratuit », citent des dizaines
d’exemples de chanteurs, de musiciens et d’écrivains qui ont gagné beaucoup d’argent en donnant
libre accès à leurs œuvres sur le net. [[…] le groupe de rock Radiohead a trouvé plus original de
mettre en ligne son album In Rainbows en laissant chaque téléchargeur fixer son prix. Entre ceux
qui n’ont rien payé et ceux qui sont allés jusqu’à 20 dollars, le prix moyen est ressorti à 6 dollars.
Et si l’on additionne toutes les formes (CD, téléchargement, iTunes, etc.), l’album s’est vendu à trois
millions d’exemplaires… L’astuce du prix libre n’y est sans doute pas pour rien !
Marc Mousli, « Libres et gratuits », Dossier web n°055, Alternatives Economiques, 2010.
Les AAI et les API sont des institutions de l’Etat chargées, en son nom, d’assurer la régulation de
secteurs considérés comme essentiels et pour lesquels le gouvernement veut éviter d’intervenir
directement. Les API sont, quant à elles, dotées de la personnalité morale (droit de soutenir une action
en justice par exemple).
Les AAI et API présentent trois caractères. Ce sont :
• Des autorités : elles disposent d’un certain nombre de pouvoirs (recommandation, décision,
réglementation, sanction) ;
• administratives/publiques : elles agissent au nom de l’État et certaines compétences dévolues à
l’administration leur sont déléguées (ex : le pouvoir réglementaire) ;
• indépendantes : à la fois des secteurs contrôlés mais aussi des pouvoirs publics. Toutefois, les lois
du 20 janvier 2017 ont renforcé leur contrôle par le parlement et le gouvernement.
Les AAI et API sont donc placées en dehors des structures administratives traditionnelles et ne sont
pas soumises à l’autorité d’un ministre. Les pouvoirs publics ne peuvent pas leur adresser d’ordres, de
consignes ou même de simples conseils et leurs membres ne sont pas révocables. Elles constituent donc
une exception à l’article 20 de la Constitution selon lequel le Gouvernement dispose de l’administration.
Il existe aujourd’hui 7 API (dont l’AMF, autorité des marchés financiers ; le CSA, conseil supérieur
de l’audiovisuel ; la HAS, haute autorité de santé ; la HADOPI, haute autorité pour la diffusion des
œuvres et la protection des droits sur internet ; etc.) et 19 AAI (dont l’autorité de la concurrence ;
l’ARJEL, autorité de régulation des jeux en ligne ; l’ASN, autorité de sûreté nucléaire ; la CRE,
commission de régulation de l’énergie ; la CNCTR, commission nationale de contrôle des techniques
de renseignement ; la CNIL, commission nationale de l’informatique et des libertés ; le Défenseur des
droits ; la HATVP, haute autorité pour la transparence de la vie publique ; etc.)
https://www.vie-publique.fr/
Une grande partie des échanges se déroule sur un marché, c’est-à-dire dans un endroit – qui peut être
fictif - où des offreurs et des demandeurs se retrouvent et se mettent d’accord sur un prix d’échange.
Or, les marchés n’apparaissent pas « spontanément » : les échanges induisent tout un ensemble de
règles qui leur préexistent en partie et sans lesquels ils ne pourraient avoir lieu.
Ces règles peuvent être formelles ; dans ce cas ce sont des conventions*. Par exemple, pour échanger
il faut déjà avoir un langage commun et être d’accord sur les règles d’échange et de paiement. Elles
peuvent aussi être formelles, comme dans le cas des lois qui encadrent les échanges. Par exemple,
les soldes ne peuvent avoir lieu qu’à certaines dates, les magasins ne peuvent ouvrir qu’à certains
horaires, et certains prix ne sont pas totalement libres (la loi du »prix unique » sur le livre impose
qu’un même livre doit être vendu dans tous les magasins exactement au même prix). Pour faire
respecter ces règles formelles, l’Etat met parfois en place des instances de régulation, chargées de
vérifier que les différents agents économiques ne les contournent pas.
Sans ces règles, les marchés ne pourraient fonctionner ni même exister.
* Convention : règle de comportement implicite et qui n’a pas d’auteur connu / usage qui s’impose à tous et qui n’est inscrit dans aucune loi.
R. Chartoire, Nathan, 2011.
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* Droit de propriété : Droit garanti par l’Etat de choisir les usages d’un bien économique : le propriétaire se voit reconnaître le droit d’utiliser le bien, d’en
retirer un revenu et d’en disposer (par exemple, de le vendre).
1. Pourquoi la propriété privée est-elle un élément essentiel pour qu’un marché existe ?
2. Quelles conséquences l’existence de droits de propriété a-t-elle sur la manière dont les individus
utilisent et gèrent ce qu’ils possèdent dans une économie de marché ?
1. Pourquoi protéger ses créations ? Quel lien existe-t-il entre brevet et droit de propriété ?
2. Que signifie la phrase soulignée ?
3. Qu’est-ce que l’INPI ?
4. Qu’est-ce qu’un brevet ?
5. Qu’est-ce qu’une marque ?
6. Qu’est-ce que la propriété intellectuelle ?
L’échange marchand n’est pas naturel : il suppose un environnement juridique et politique qui garantit
la possibilité de l’échange, mais aussi la capacité sociale des individus à faire confiance, à tenir leurs
promesses et à s’engager pour l’avenir. Ainsi, en général, le marché est organisé et des institutions,
spécifiques ou non, veillent à son bon fonctionnement, notamment concernant le respect des droits de
propriété (y compris les droits d’auteur, brevets, marques, etc.), qui sont au fondement de l’échange.
Un régime de droit protégeant la propriété du risque de spoliation favorise la production et l’échange
marchand. Cette propriété peut être intellectuelle, dans la mesure où l’on estime que les créations de
l’esprit (inventions, marques, etc.) peuvent être appropriables. Elle nécessite alors une protection qui vise
à protéger les inventeurs ou créateurs de la contrefaçon ou du piratage.
L’Institutionnalisation du marché est le processus historique par lequel, grâce à des institutions (règles
juridiques, normes, valeurs, organismes, etc.) à caractère économique, social, politique et culturel, un
marché a pu apparaître et perdurer dans le temps.