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CHAPITRE III : LES CONTRAINTES

LIEES A LA COMMERCIALISATION DES


PRODUITS AGRICOLES

Il existe quatre contraintes liées à la commercialisation des produits


agricoles :
- Les contraintes matérielles appelées aussi logistique ou physique ;
- Les contraintes immatérielles ou liées à la facilitation de l’échange ;
- Les contraintes liées à l’organisation structurelle de marché ;
- Les contraintes liées à l’organisation institutionnelle de marché.

1. Les contraintes matérielles


Ce sont des problèmes de transport, de stockage, d’emballage, du
conditionnement, l’allotissement (regroupement et le fractionnement), la
normalisation (standardisation) qui permet de faire le tirage, le classement
commercial, la manutention (le chargement et déchargement)

2. Contraintes immatérielles
Ce sont les problèmes de prix agricole, crédit agricole, la fiscalité, la
formation, l’encadrement.

3. Contraintes liées à l’organisation structurelle du marché


Dans le marché, il existe de forces agissantes entre le vendeur et
l’acheteur et même entre vendeur eux-mêmes. Ce qui entraîne des situations de
monopole, oligopole, etc. Exemple : Le monopole : un seul acheteur et plusieurs
vendeurs.

4. Contraintes liées à l’organisation institutionnelle du marché


On a :
- Le marché primaire qu’on appelle aussi ruraux ou de collecte
primaire : le producteur est en contact avec le 1er acheteur ;
- Le marché secondaire ou terminal : il s’agit de Parking, port, gare etc.
là où les grossistes rencontrent les demi grossistes et les
consommateurs.
- Le marché tertiaire ou les détaillants vendent aux consommations
finales.

3.1. LES CONTRAINTES MATERIELLES

3.1.1. Le transport

Selon la classification réalisée par Sylvain WICKHAM relative à l’impact


du transport sur les biens et services, on peut noter ce qui suit :
- Le coût de transport intervient pour moins de 10% du prix de détail.
Comme conclusion tirée de cette opération : le transport n’influence pas le
prix de détail.
- Si le coût de transport intervient pour 10 et 20% dans le prix de détail,
c’est que celui-ci est observé à d’autres éléments qui exercent une
influence sur le prix de détail
- Si le coût de transport entre au plus de 20% dans le prix de détail cela
veut dire que le transport est l’élément le plus important du prix au détail.
De ce qui précède, on peut dire que pour le cas de la RDC, le coût de
transport exerce une influence plus déterminante dans la fixation du prix
de détail. Car pour certaines denrées, ce coût avoisine plus de 50% du
prix de détail.

3.1.1.1. Infrastructure de transport

- Du point de vue infrastructures, nous constatons une dégradation continue


c'est-à-dire les moyens de transport peuvent être classifié de plus
économiques aux moins économiques de la manière suivante : l’eau> rail
> routes > air.

- Du point de vue chariot automobile, les véhicules affectés au transport des


produits agricoles sont caractérisés par leur vétusté et leur nombre
insuffisant. Les véhicules le plus rencontrés actuellement sont ceux de
marque MAN qui ont été construit entre les années 40 et 45 (guerre
mondiale). C’était des véhicules construit pour le transport des militaires et
non pour les produits agricoles.
3.1.1.2. Le système de transport des produits agricoles au Congo

Ce système est caractérisé par un nombre élevé d’intervention. Nous


notons par exemple la présence du propriétaire, le loueur, le chauffeur et son
équipe, etc.…

3.1.1.3. Les tracasseries administratives et policières

La police de roulage, DGM, l’ANR, les chefs coutumiers, etc.… Ainsi


donc, nous pouvons remarquer que le transport est une contrainte déterminante
dans commercialisation de produits agricoles.

3.1.2. Le stockage

La fonction stockage intervient à la fin de la production et se termine juste


avant la commercialisation. La nécessité de stocker les produits vivriers est apparue
depuis que l’homme existe sur la terre. Cette fonction est requise depuis la
production de la denrée agricole jusqu’à sa consommation. Beaucoup de
producteurs conservent leur produits agricoles dans les grands silos constituant le
grenier.

Les entreprises de transport stockent dans des magasins des matières


premières nécessaires à leurs activités. Normalement, chaque marché doit offrir une
possibilité d’emmagasinage. Il faut en effet que l’on puisse conserver les produits
agricoles sans crainte de les voir s’abîmer ou se détériorer, les marchandises
invendues et que l’on aura peut être l’occasion de vendre plus tard.

L’insuffisance des installations de stockage est la cause principale des


lourdes pertes pour l’agriculture de grands nombres des régions du monde. Ainsi le
stockage intéresse tous les maillons de la chaîne de la commercialisation de la
production à la consommation de la denrée agricole.

3.1.2.1. But de la fonction de stockage


Quand on a un surplus de production, la fonction de stockage est la
régulation entre l’offre et la demande. Et ceci se fait à tous le niveaux possibles de la
chaîne de commercialisation des produits agricoles.

Dans notre pays la RDC, la plupart des produits agricoles d’origine


végétale contiennent de l’eau. Le fait de récolter ces produits nécessite qu’ils soient
conservés, soit transformés immédiatement (pour éviter les pertes). Le problème qui
se pose ici est qu’un grand nombre d’exploitant agricole n’ont pas d’infrastructure de
conservation ou ne transforment pas leur produit après récolte. Comme
conséquence, des pertes énormes par manque d’infrastructures adéquates de
stockage.

Au niveau de la distribution des produits agricoles, le même type de


problème se passe tant au niveau des ports privés ou publics que dans les parkings
disséminés dans les centres urbains notamment à Kinshasa. Ce qu’on appelle
entrepôt dans les parkings sont plutôt des maisons d’habitation dépourvues de
système d’aération, de ventilation, de réfrigération et autres dispositifs que nécessite
le stockage moderne des denrées alimentaires.

Les principales villes (centres de consommation) sont dépourvue de


grandes structures de stockage pouvant permettre de jouer le rôle régulateur de
l’offre et de la demande des denrées alimentaires.

Dans les marchés ruraux comme dans les centres de négoce, il est
impératif de disposer des infrastructures de stockage avec matériel de manutention
(quai de changement et de déchargement).

3.1.3. Emballage et conditionnement

L’emballage consiste à faire une enveloppe. Un récipient sous une


dimension et une présentation et en principe extérieur au produit.

Le conditionnement par contre est une notion qui se rapporte plutôt au


produit lui-même par le nombre d’éléments ou la quantité choisie comme unité de
vente (un dizaine, une centaine, un kilogramme, un litre, un gramme, etc.) y compris
notamment la forme (margarine, cube, le beurre en rouleau). Certains produits
néanmoins sont ou peuvent être vendus en vrac c'est-à-dire non conditionnés, non
muni d’un emballage.
On distingue deux types d’emballages :
- Emballage de transport : dont l’objet est de faciliter l’acheminement à
bon port des produits emballés.
- Emballage de vente : n’est qu’une enveloppe ou un contenant et qui
arrive comme tel entre les mains des consommateurs finaux.

Tous exercent entre autre la fonction de protection contre les intempéries,


les manipulations brutales, la détérioration quantitative ou la substitution d’un produit
à un autre. L’emballage contribue efficacement dans la réduction de perte et par
conséquence de coûts qui peuvent subvenir aux denrées agricoles et ce, à tous les
stades de la production jusqu’à la consommation finale.

L’essentiel est d’arriver à mettre au point suivant le produit et selon les


stades de collecte ou de distribution un emballage et un conditionnement répondant
au mieux aux besoins des utilisateurs et ce, à moindre coût dans la mesure où le
coût élevé d’un emballage n’est certainement pas le critère fondamental de sa valeur
fonctionnelle.

3.1.4. La manutention

L’opération de manutention est identifiée et limitée aux activités relatives


aux chargements et déchargement des produits qui interviennent au cours des
transferts successifs depuis l’exploitation jusqu’à la consommation finale.

Les activités dites de manutention peuvent être exercé manuellement ou


mécaniquement suivant la nature du produit, les conditions du milieu, le coût de la
main-d’œuvre, etc.

Si le système et la méthode de manutention dans le pays développés ont


réduit de manière substantielle les diverses pertes, dans les pays en voie de
développement, la manutention des denrées agricoles est au centre de lourdes
pertes enregistrées dans la commercialisation des produits vivriers, pertes qui se
répercutent sur le prix de vente de ces biens.
Les opérations de manutention peuvent être facilité si ces produits sont
emballés, pourvus des dispositifs de manutention et d’inscription telle que « fragile »,
« tenir haut », « lourds », etc.

3.1.5. La normalisation, le triage et le classement

L’importance de l’usage de poids, des mesures et des classes


normalisées n’est plus à démontrer dans la recherche de l’efficacité économique et
dans la forme de modernité de la production des biens agricoles.

L’établissement et l’emploi généralisé des poids et mesures standards


pour la commercialisation des produits agricoles devrait être les 1 ère dispositions à
prendre dans tous les pays.

La normalisation est un élément important de l’efficacité en matière


d’organisation. Le terme peut être considéré comme synonyme de standardisation,
qui est d’ailleurs la traduction de la normalisation dans la langue anglaise.

L’établissement pour un groupe des produits ou un produit des


caractéristiques uniformes et unanimement acceptées et portées à la connaissance
locale, régionale, nationale ou internationale constitue une activité identique à la
normalisation ou standardisation.

La normalisation implique l’établissement des normes de qualité qui


restent constantes d’un endroit à l’autre, d’une époque à l’autre et dans le rapport
entre acheteur et vendeur qui servent des critères.

Au niveau mondial, c’est l’ISO (International Standardisation


Organisation) qui facilite la coordination des normes nationales sur recommandation
de la FAO, de l’OMS et de la conférence mixte FAO/OMS sur les mesures
alimentaires a été crée en 1962 pour mettre en œuvre le programme commun
FAO/OMS de programme alimentaire.
Une norme n’est jamais définitive, elle peut être modifiée de temps à
autre lorsque l’environnement économique l’exige. Une de finalité de la
normalisation de la denrée agricole est de permettre et de faciliter le classement par
valeur commerciale.

Pour classer, il faut nécessairement trier le produit concerné. Le triage est


toujours indispensable et l’opération permet quelques fois de découvrir au milieu de
grain des objets les plus hétéroclites (depuis les semences des plantes toxiques
jusqu’aux cailloux, de fil de fer, etc.).

Le classement consiste à trier les produits et à les repartir en différents


lots dont chacun possède uniformément certaines caractéristiques commerciales qui
peuvent être la dimension, la forme, la saveur, le degré de maturité, le taux
d’humidité, la largueur/longueur de la fibre, ou tout autre attribut mesurable affectant
la valeur commerciale du produit.

Classement commercial du café

Robusta De la qualité Arabica


- NM - Normal Moyen - K9
- NI - Normal Inférieur - K3,
- CM - Commerce K4
- CI Moyen - K5
- DU - Commerce - K6
Inférieur - K7
- Déchet
Utilisable

Le recours à la standardisation (normalisation) et au classement des


denrées agricoles permet à l’acheteur l’acquisition des biens désirés compte tenu de
sa bourse et de l’usage qu’il voudrait en faire.
Le classement par valeur commerciale élargie le marché d’un produit
donné dans la mesure où ils sont à la portée du consommateur qui ne dispose que
d’un faible revenu et qui, sans cette pratique commerciale ne figurerait pas parmi la
clientèle.

Ex : Riz parfumé - 70 % exclu


Riz brisé - 50% exclu

Le classement permet aussi l’affectation ou l’orientation des produits


vivriers ou de production vers le marché le mieux approprié. Les produits de qualité
inférieur ne sont pas nécessairement moins vendables que les produits de choix,
mais devant seulement être dirigé vers les marchés différents. C’est ainsi que la
laine fine va aux tisserants-drapiers tandis que la laine grossière aux fabricants de
tapis.

L’établissement de normes de qualité devrait commencer au niveau du


marché primaire c'est-à-dire au nouveau d’exploitation étant donné que à ce stade le
producteur agricole peut être influencé à adopter le comportement innovateur qui
pourra entraîner une production de meilleure qualité dès lors, un relèvement
sensible de son revenu.
Le système de classement avec des différences proportionnelles dans le
prix agit comme un puissant moyen d’orienter la production vers la recherche de
qualité la mieux appropriée au mode de consommation de la société moderne. Si il
vend sur base des catégories des qualités, les producteurs ont l’indication la plus
claire sur la manière dont ils doivent planter, récolter, transformer pour s’adapter aux
besoins du marché.

3.1.6. Allotissement

Les deux fonctions : fractionnement et groupage sont souvent désignés


sous le terme allotissement, c'est-à-dire la constitution des lots qui répondent aux
besoins déterminés.
3.1.7. Groupage

Mettre ensemble plusieurs petits lots des cossettes de manioc pour


constituer un sac ou alors regrouper à un endroit précis plusieurs sacs de cossettes
de manioc pour former une cargaison donnée est connu sous l’appellation de
groupage. Exemple : Amicongo, Agretraf, etc.

Le groupage, c’est l’opération qui consiste à rassembler plusieurs


expéditions pour constituer un lot remplissant correctement une unité de transport
donnée.

Le groupage permet de réduire le coût par unité, à rentabiliser l’espace.

3.1.8. Fractionnement

Le fractionnement, c’est la fonction qui consiste à adapter les quantités


usuelles fournies par la production et correspondant à des unités économiques de
transport, en quantité conforme aux besoins des consommateurs ou des utilisateurs.
Le fractionnement, qui à contrario au groupage, sert plutôt à adapter des quantités
des produits à transporter, à conditionner, à emballer, à stocker, à expédier
conformément aux besoins, aux recommandations et au moyen de la clientèle.

Ainsi, on retrouve sur le marché des denrées agricoles des sacs de 100
Kg, 80 Kg, 50 Kg, 30 Kg, 20 Kg, 10 Kg, 5 Kg, 1 Kg, 500 g voire même moins.

Aujourd’hui, compte tenu de l’effritement du pouvoir d’achat des


congolais, on retrouve sur le marché de produits ou des denrées agricoles
fractionnés en micro unités ne répondant quantitativement à aucun besoin ou aucun
désir du consommateur mais plutôt à sa situation de démunie.

Ex : Libanga d’arachide ne calme même pas la faim mais l’aggrave


d’avantage.
La vente en vrac fourni aux consommateurs la possibilité de fractionner
lui-même selon ses besoins et ses moyens en évitant les gaspillages ou l’excès des
produits.

3.2. LES CONTRAINTES IMMATERIELLES

Les contraintes immatérielles facilitent et permettent la réalisation


effective et efficace de l’acheminement de la denrée agricole depuis la grille de la
ferme jusqu’au ménage du consommateur, c'est-à-dire du grain du café à la tasse.

Nous allons examiner quelques contraintes immatérielles dont la politique


de prix, le crédit, la formation et l’encadrement des intervenants ainsi que
l’information sur le marché.

3.2.1. Politique de prix

Il est parfois difficile d’apprendre de mécanisme réel qui régissent la


fixation et la formation de prix de biens et services sans les examiner dans le
contexte économique global.
Loin d’énumérer ses multiples fonctions, le prix joue un rôle essentiel
dans l’exercice et la poursuite des activités dites de commercialisation. Il sert en
outre de régulateur de l’offre et de la demande et aussi d’indicateur de qualité. C’est
en fonction du prix du marché ou de la concurrence qu’une entreprise est viable ou
marginale. C’est aussi en fonction de prix que le consommateur évalue le pouvoir
d’achat de son revenu.

Le rôle que doit exercer le prix est perçu différemment selon les
opérateurs économiques.

Obtenir un prix rémunérateur pour son produit est l’objectif de toute


entreprise. Acheter au meilleur prix un produit donné constitue un idéal pour le
consommateur. Le négociant ou l’intermédiaire se soucie relativement peu du niveau
des prix, ce qui l’intéresse, c’est l’écart entre le prix auquel il achète la marchandise
au producteur et celui auquel il revend cette marchandise au consommateur.

Toutes ces tendances demeurent à la charge du pouvoir public qui, tout


en essayant de peser le libre jeu du marché, doit se préoccuper à réglementer la
fixation des prix.

3.2.2. Le crédit agricole

Les besoins de crédit agricole sont ressentis à tous les niveaux de la


commercialisation des biens agricoles. Le paysan producteur sollicite le crédit entre
autre pour le stockage de ses produits en attendant que les prix deviennent
intéressants et aussi pour la satisfaction des critères impératifs pendant la période
de soudure.

Les conditions d’accès et de remboursement ainsi que le taux d’intérêt de


crédit devraient être souples et raisonnables pour permettre le bénéfice à ceux des
opérateurs économiques dynamiques qui souvent sont écartés faute de garantie par
les banques. C’est la viabilité économique de l’acte envisagé qui devrait être
l’élément déterminant et l’emporter sur n’importe quelle garantie.

En effet, dans les pays en voie de développement (PVD), on trouve des


taux d’intérêt très élevé, les grandes firmes dans ces pays empruntent des capitaux
à des taux d’intérêt très bas alors que les Petites et Moyennes Entreprises (PME) en
sont exclues. Comme les PME ont besoin des capitaux, elles empruntent sur le
marché parallèle où le taux d’intérêt est beaucoup élevé.

L’endettement issu du processus de préfinancement et du troc prive le


producteur agricole du pouvoir réel de négociation vis-à-vis du commerçant prêteur.

3.2.3. Information sur le marché

Par information, on entend les renseignements, les données, les


caractéristiques ou bien les facteurs relatifs aux marchés qui sont susceptibles
d’influencer d’une manière ou d’une autre le comportement et les rapports des
échanges. « Celui qui détient l’information détient le pouvoir »

Un bon service d’information sur le marché est indispensable pour que le


système de commercialisation puisse fonctionner de manière économique et avec
précision. Un ingrédient vital recherché par les petits fermiers pour accroître leur
pouvoir sur le marché est l’information. Certainement une de raisons de leur position
défavorable est leur connaissance limitée sur le prix agricoles et le circuit alternatif
de vente.

La disponibilité de l’information sur le marché peut aussi être à l’avantage


du consommateur. Les consommateurs peuvent faire des achats sur les marchés
les plus avantageux s’ils sont bien informés sur le prix et sur la qualité des produits.

L’information sur le marché d’un produit donné réduit les risques et les
incertitudes inhérents à ce marché. Cependant l’absence des renseignements
conduit souvent aux pertes, aux gaspillages et aux décisions incohérentes.

3.2.4. La fiscalité

La fiscalité est un élément à tenir en compte dans la formation des prix et


dans la détermination du prix de revient. Ainsi, le prix d’achat ou de vente d’un bien
ou d’un service donné s’étend toujours taxe comprise aux mains.

Du point de vue gestion, la fiscalité c'est-à-dire l’ensemble des taxes, les


impôts et les autres impositions constitue un des éléments qui concourent à la
fixation du potentiel bénéfice.

La fiscalité facilite la réalisation des politiques économiques (construire


des routes, hôpitaux, etc.). Les diverses variables ou les instruments de la politique
fiscale peuvent remplir cette fonction à des degrés très différents selon les pays, la
période ou les secteurs d’activité.
La nomenclature fiscale se repartit de manière générale en fiscalité
directe qui frappe les personnes, les sociétés et les propriétés ; et en fiscalité
indirecte. L’impôt indirect est prélevé à l’occasion du transfert d’une propriété (bien)
ou de l’usage d’un service. Le payement de l’impôt est associé à ces actes de
transfert. Ainsi, la nature et le montant de l’imposition fiscale peuvent constituer un
frein dans le circuit de commercialisation des produits.

Dans nos pays, les tracasseries policières et administratives constituent


des prélèvements qui handicapent l’activité commerciale.

3.2.5. La formation et encadrement

La formation et l’encadrement des ressources humaines constituent une


tâche fondamentale dans l’organisation et le fonctionnement efficace de tout
système économique ou social donné. C’est par la formation et l’encadrement qu’on
devient et qu’on est reconnu comme tel au sein de la société. La formation et
l’encadrement permettent l’acquisition de connaissances théoriques et pratiques à
l’exercice des fonctions ou des actes bien définies.

La commercialisation des denrées agricoles n’échappe pas à cette


nécessité. Ainsi, l’accès à une profession donnée est soumis à certaines dispositions
légales. Les exigences et les particularités d’une denrée ou d’un groupe de denrées
agricoles font que les connaissances requises à un intervenant au commerce des
fruits et légumes frais diffèrent de celles des marchands des fruits secs, des huiles
végétales ou des céréales.

Généralement dans des nombreux pays en développement, les


producteurs des produits agricoles sont analphabètes. Une grande partie de
collecteurs et des commerçants camionneurs ont de la peine à bien lire et bien
écrire, exprimer en terme monétaire la valeur de leurs produits, évaluer réellement
les mesures de poids et de volume, ainsi que rendre correctement la monnaie, ces
opérateurs tiennent rarement un livre de compte et ne détiennent aucun document
comptable.
Les matières commerciales dispensées au niveau de l’école secondaire
ou universitaire ne s’orientent que peu sur les denrées agricoles locales. S’il existe
de la recherche scientifique sur les produits vivriers, elle s’articule essentiellement
que sur l’aspect production.

Les recherches qui visent l’amélioration des pratiques de collecte, de


distribution (emballage, conditionnement, manutention, triage, classement,
normalisation, etc.) des denrées locales sont quasi inexistantes.

3.3. LES CONTRAINTES LIEES A L’AMELIORATION


INSTITUTIONNELLE DES MARCHES.

3.3.1. Le marché en tant qu’institution

La manière dont le marché est organisée en tant qu’institution d’échange


reconnue à la connaissance du pouvoir public que des intervenants joue un rôle
fondamental dans l’efficacité des échanges qui s’y déroulent.

Le marché en tant qu’institution peut être défini à plusieurs variables tels


que le produit (on peut parler de marché de cossette de manioc), le groupe de
produit (marché des céréales), l’étape du cycle économique (ou marché de
production) et par le stade de distribution ou de commercialisation (marché de gros
et de détail).

La commercialisation des denrées agricoles de la campagne en ville


passe par un certain nombre de marchés qui peuvent être regroupés en trois types
essentiels :
- Les marchés ruraux ou primaires
- Les marchés secondaires ou terminaux
- Les marchés tertiaires ou de détails.

Ces formes de marché qui fonctionnent de manière artisanale posent un


certain nombre de problème d’ordre logistique, institutionnel, d’organisation et de
gestion.
3.3.1.1. Marché primaire de collecte à la production

Appelés aussi marchés ruraux. Le centre d’échange des produits vivriers


paysans peuvent fonctionner à l’exploitation même (offre des fruits encore sur l’arbre
ou vente des légumes sur pieds) au village, à un carrefour de village ou à un autre
emplacement désigné par la collectivité au sein de l’entité rurale.

Les marchés ruraux constituent un lieu d’échange des biens et de


consommation en provenance de la ville ; à un endroit de collecte ou de groupage
du circuit agricole destiné pour l’approvisionnement de la ville.

Ces marchés à la production sont au faits de marché de gros, de


groupage où les paysans producteurs se rencontrent avec les paysans collecteurs.

Dans ces marchés, les producteurs agricoles sont très nombreux et


faiblement organisés et que les lots par producteurs sont en général très peu
important en volume et assez souvent pas ou sommairement nettoyés, triés,
classés, conditionnés et emballés.

Mise à part, la gestion qualitative et quantitative et la disposition dans le


temps de la production elle-même, de nombreux problèmes restent souvent à
résoudre en rapport avec la collecte des produits locaux, leur conditionnement et
leur acheminement vers la ville.

A noter que ces problèmes n’existent guère ou pas pour les produits
importés, lesquels une fois acquis à l’étranger parviennent en règle générale plus
facilement et dans des conditions appropriées pour la revente au sein des centres
de distribution.

Des tels marchés bien organisés sont déjà opérationnels dans quelques
pays africains (Afrique du sud, Cote d’Ivoire, Togo, etc.)
La RDC gagnerait beaucoup si on érige tout au tour des centres urbains
des marchés de gros, ce qui aura un effet important de réduction du coût de
distribution et de là, permettra une meilleure performance du marché.

3.3.1.2. Marchés secondaires

Appelés aussi centraux ou terminaux, ces marchés s’établissent à


proximité des villes ou des marchés publics urbains.

Dans la plupart de cas ces marchés se localisent dans les points


terminaux de communication (route, chemin de fer, voie navigable, etc.) ou des ports
d’exportation.

Les principaux intervenants dans ces marchés sont les commerçants


grossistes ou demi-grossistes et des collecteurs qui reviennent des marchés ruraux
et qui échangent leurs produits avec d’autres grossistes et qui échangent leurs
produits avec d’autres grossistes ou demi-grossistes des marchés urbains.

Certains consommateurs désirent acheter des grosses quantités des


produits vivriers fréquentent aussi ces marchés.

C’est en fait, des marchés de gros ou de demi-gros « d’éclatement de


lots ».
Compte tenu de son importance et du rôle à la fois de centralisation et de
répartition de lots d’origines diverses vers différentes destinations, le marché
secondaire devra en principe disposer d’une infrastructure logistique adéquate pour
mener à bien les activités requises pour cette double fonction. Ainsi, l’établissement
d’un grand marché de gros dans une métropole comme Kinshasa pourrait avoir un
effet important de réduction des coûts de commercialisation, approvisionnement et
distribution) et conduire à une meilleure performance du marché.

3.3.1.3. Marchés tertiaires ou de détails.


Les marchés urbains de vente en détails des produits vivriers sont
principalement des marchés publics quotidiens ainsi que les entités de distribution
telles que les épiceries, les boutiques, les alimentations, les ambulants et
supermarchés.

Les marchés publics sous diverses formes constituent le débouché de


base, on les identifie comme les supermarchés traditionnels avec une considérable
insistance sur la présélection et même le self-service. Quant aux vendeurs de la rue
et aux marchands ambulants, leur nombre est hautement significatif dans les
grandes villes africaines. Cependant, ces intermédiaires jouent un rôle important
dans l’écoulement du surplus des denrées agricoles et alimentaire surtout en
période de pointe. Ils peuvent avoir une action favorable sur le prix par concurrence,
l’action de ces intermédiaires offre souvent le seul moyen légitime de subsistance
pour de nombreux consommateurs à faible pouvoir d’achat. Ces marchés,
malheureusement, ne présentent pas toujours des infrastructures de
commercialisation comme repris pour les marchés secondaires. Certaines denrées
sont vendues à même le sol. L’inexistence des mesures standard pour un grand
nombre de produits pose de grands problèmes.

3.3.2. Organisation structurelle de marché des produits vivriers

3.3.2.1. Le marché et structures d’échange

La manière dont s’effectue l’échange, le comportement des intervenants


au cours de transactions commerciales et les circuits par lesquels transitent les
denrées agricoles peuvent constituer des contraintes à la performance des marchés.

L’idéal dans les échanges est que les parties en présence puissent
négocier et établir des relations sur des bases légales, ce qui n’est pas toujours le
cas dans la mesure où dans la plus part de cas, l’une des parties détient plus
d’information sur les marchés ; plus d’alternative d’échanges, plus de moyens
matériels et financiers que l’autre partie, rendant ainsi la réalisation des conditions
d’échanges égales difficiles.
Ce n’est pas par hasard qu’un grand nombre des paysans producteurs
des denrées agricoles adoptent l’autosuffisance (autosubsistance) à la production
orientée vers le marché. Qui dit subsistance dit priorité, et ceci n’élimine nullement le
perspective d’échange, il élimine simplement l’idée de l’échange inégal.

L’évolution des structures des marchés a montré qu’aucun participant au


circuit économique ne peut prétendre dominer les autres de manière éternelle. Il y a
de modification perpétuelle tant dans la composition du circuit que dans l’importance
relative de chaque participant ou un grand nombre de participant. Toutes les parties
engagées : producteurs, distributeur (grossiste et détaillant) et consommateur
recherchent constamment une position de plus confortable. C’est pourquoi les
fonctions et les responsabilités de transfert de production du producteur agricole
rural au citadin consommateur sont exercées de manière instable entre participant
de telle modification entraînent un bouleversement des structures d’échanges, du
point de force et est à l’origine des conflits entre participant au circuit économique.

3.3.2.2. Les formes d’organisation structurelle du marché

Les marchés étant les lieux de rencontre entre les candidats acheteurs et
candidats vendeurs peuvent parfois prendre la forme de boutique, d’un magasin,
d’une coopérative, d’un supermarché, d’un marché rural, etc.

Il est difficile de procéder à une classification de différentes formes


structurelles des entreprises qui forment le marché de commerce, de distribution.

En économie capitaliste ou libérale (RDC), le marché est le lieu où


s’exerce en principe une concurrence libre et parfaite c'est-à-dire où sont confrontés
des offres et des demandes dans des conditions idéales d’égalité entre vendeur et
acheteur.

La théorie économique définie en quelques 5 traits fondamentaux ce que


sont les conditions idéales de la concurrence (compétition parfaite), c’est la théorie
de SCHUMPETER.
- Atomicité du marché : il existe, tant du coté de l’offre que de la demande,
un nombre important d’unités économiques et aucune d’entre-elles ne
dispose sur le marché d’une quelconque dimension ou d’une quelconque
puissance pour exercer une influence quelconque sur la production et le
prix de l’industrie.
- Libre entrée et libre sortie (dans l’industrie) : il existe aucune
restriction, ni aucun délai pour quiconque veut s’adonner à une
quelconque production. Les firmes (entreprises) qui composent l’industrie
ne peuvent s’opposer à l’arrivée ou au départ de concurrent ; ceux-ci
peuvent obtenir de manière aisée les facteurs de production qui leur sont
nécessaires.
- Homogénéité du produit : dans l’industrie, toutes les firmes livrent de
produits que les acheteurs jugent identiques ou homogènes ; ils n’ont pas
les raisons de préférence des productions d’une firme par rapport à une
autre firme.
- Transparence du marché : tous les participants ont tous les facteurs
significations du marché.
Mobilité des facteurs de production d’une firme à une autre.

Il ne s’agit là que de la théorie mais en réalité et de manière générale,


l’information ou la connaissance a toujours était limitée tant pour l’acheteur que pour
le vendeur, mais cela n’implique nullement pour autant qu’elle est identique pour
chacun d’entre eux. La concurrence (compétition parfaite) est un concept de la
théorie économique. Celle-ci ne décrit pas une réalité quelconque mais indique l’état
idéal dans lequel serait l’économie si ces conditions nécessaires étaient réalisées.
Sans la prétention de procéder à une présentation succincte de différents marchés
qui s’interposent entre la situation de compétition ou de concurrence de marché et
une série d’autres, on arrive à distinguer divers types de marché

Types de marché

Offre Nombreux
Peu de vendeurs Un seul vendeur
Demande vendeurs
Nombreux Concurrence pure
Oligopole Monopole
acheteur et parfaite
Peu d’acheteur Oligopsone Oligopsone bilatéral Monopole central
Un seul acheteur Monopsone Monopsone central Monopsone bilatéral

3.4. EVALUATION DE L’EFFICACITE DE LA


CONCURRENCE DES PRODUITS VIVRIERS

3.4.1. Concept efficacité de la commercialisation

L’efficacité d’un système de commercialisation de produit vivriers peut


être appréhendée suivant deux approches : technique et économique.

 L’efficacité technique : est un concept qui se rapporte aux


méthodes ou procédés ou modes opératoire, bref à la technique et
dimension des opérations dont la finalité est de réduire les pertes
et d’éviter la baisse de la qualité du produit agricole considéré.
L’efficacité technique fait que à chaque stade de commercialisation, des
économies peuvent être réalisées au niveau de stockage, d’emballage, de
manutention, du triage, etc. de la denrée agricole considérée.

Une fois que l’efficacité technique est poussée au maximum, l’entreprise


devient performante sur le marché et de ce fait, elle élimine de plus en plus ses
concurrents jusqu’à aboutir dans bien des cas à des situations de monopole ou de
monopsone.

 L’efficacité économique : suppose que le déroulement des


opérations se fait à un coût minimum que les permettent les
connaissances existantes en la matière de telle manière que les
économies réalisées puissent se répercuter sur le prix et les
marges pratiquées sur les marchés de la même manière que
l’efficacité technique pousse au maximum, l’efficacité économique
fait disparaître la concurrence et aboutit au monopole avec ses
conséquences néfastes.

L’efficacité de commercialisation doit reposer sur un compromis entre le


maximum d’efficacité technique et le maximum d’efficacité économique. Cette
situation conduit généralement à une intervention de l’Etat.

Il est évident que dans le programme d’amélioration de


commercialisation, le critère essentiel devrait être celui de l’efficacité économique,
celle-ci atteint son maximum lorsqu’on arrive à faire passer le produit du producteur
au consommateur au moindre coût possible tout en assurant le service
indispensable aux deux parties.

3.4.2. Concept coût de distribution

La notion de distribution commence chez le producteur, ainsi sur cette


base, il faudra ajouter au coût de distribution les frais exposés par le producteur pour
le transport, la promotion de vente, etc. Dès que la denrée agricole dans sa
composition et son conditionnement finale entre dans son magasin commercial (du
producteur).

Les activités de distribution forment un tout dont une partie plus grande
est assurée par le producteur grossiste, le détaillant et le consommateur lui-même.
Les divers services ou activités et par conséquence les divers coûts sont assumés
de manière variable par ces intervenants. C’est une définition fonctionnelle, qui
indique les frais et les charges encourues dans les exercices des diverses fonctions
nécessaires à l’acheminement des biens de producteur au consommateur.

Dans les langages courants, on considère comme de la distribution, le


coût d’intervention ou valeur ajoutée de distribution eux-mêmes, c'est-à-dire
grossiste et détaillant. Ainsi dans ce cas, on considère comme coût distribution, la
valeur ajoutée par le commerce de distribution c'est-à-dire pour le grossiste et le
détaillant (une des méthodes de mesure de coût de distribution) mais celle-ci
suppose du problème parce que il nécessite la compilation des denrées sur le plan
macro-économique. Ces denrées au stade actuel de développement de notre pays
sont indispensables.

3.4.3. Méthodes de mesure

Il existe diverses méthodes de mesure ou d’évaluation de coût de


distribution dont cité ci haut

- Méthode de valeur ajoutée : on peut approcher le coût de


distribution par la marge brute dégagée par le commerce de
distribution. Pour la même raison que la méthode de la valeur
ajoutée, ces données qui relèvent de la comptabilité nationale
(macro-économique) sont aussi disponibles.
- Méthode analytique ou par filière : est une méthode de mesure
ou de distribution par laquelle le produit est suivi au cours de son
acheminement du producteur au consommateur (ou utilisateur
final).
Ainsi, sous réserve d’incorporation de la taxe, le coût de distribution
revient à la différence entre le prix d’achat au producteur et le prix de vente au
consommateur.

Cette méthode encore en vigueur de nos jours a été utilisée pour la


première fois par J.B JEFFERYS dans sa publication « The consumer good » en
Angleterre et a été recommandé par la FAO pour nos pays suivant les écrits du
Professeur J.C ABBOTT « Les problèmes de la commercialisation et leurs
solutions ».
Pour l’évaluation de commercialisation encourue par la denrée agricole
d’un bout, outre le circuit de commercialisation. La méthode analytique suppose la
conduite d’une enquête qui consiste à suivre tout en relevant tous les frais encourus,
les dépenses réellement effectuées par les intervenants suite à l’exercice des
activités de fonction de commercialisation nécessaire à l’acheminement de la denrée
agricole du producteur au consommateur.

A propos de cette méthode, le Professeur ABBOTT soulève néanmoins


une difficulté d’ordre pratique : faible nombre de produits tels que le blé et le bétail
perdent leurs identités au cours des opérations de traitement et par la suite la tâche
qui consiste à estimer quelle portion de divers prix obtenus pour les produits finis
correspondant à telle matière et à la fois sujette à l’arbitraire. Une pareille difficulté
se trouve écartée notamment par le choix de cosette de manioc, denrée qui ne perd
pas son identité jusqu’au niveau du consommateur.

Cosette – cosette consommée

3.5. EVALUATION DU SYSTEME DE DISTRIBUTION DES PRODUITS


VIVRIERS

En vue de procéder à l’évaluation du système de distribution des produits


vivriers, il a fallu élucider quelques éléments de base en l’occurrence la situation des
prix et des marges agricoles ainsi que les coûts de distribution.

3.5.1. Situation des prix et des marges agricoles

EN RDC, le public et les personnalités officielles ont toujours clamés que


les pays producteurs des biens vivriers ne reçoivent que des prix dérisoires pour
leurs produits, alors que les consommateurs urbains payent cher pour l’acquisition
de ces mêmes produits.

L’actuelle crise alimentaire est caractérisée par les prix élevés de vivres
au niveau de la vente en détail, de marge excessives et des prix modestes payés
aux producteurs de plusieurs parties du pays.
3.5.2. Situation de coût de distribution

Il faut mentionner que les activités et les services rendus par l’intervenant
dans l’acheminement de la denrée agricole de la campagne en ville sont souvent
mal identifiés, mal compris, mal connus du public et des officiels.

Les services et les fonction des intermédiaires africains sont souvent


méconnus et leurs coûts sous estimés. Ce manque de connaissance a souvent
conduit les gouvernements à introduire des reformes arbitraires et discriminatoires
qui vont à l’encontre même de l’efficacité commerciale. Sans preuves, il est souvent
dit que les intermédiaires dans le commerce des vivres dans le pays en
développement agissent de manière inefficace.

Néanmoins, l’intervention de ces marchands sur l’acheminement des


biens vivriers paysans est encore préférable à celles des organismes et institutions
de l’Etat.

Pour l’évaluation de la marge détenue par ces intermédiaires, il faut tenir


compte des services rendus, car cette marge couvre à la fois le coût de service et le
profit des intermédiaires (transporteurs, manutentionnaires, etc.)

A ce propos, on peut souligner que les coûts de services dépend de


plusieurs variables notamment : l’efficacité de l’opération, la capacité de l’utilisation,
les pertes encourues, la capacité de la concurrence, la nature et le genre de service
rendu. En bref, il s’agit de toutes les contraintes de distribution exposé ci-dessous
(contrainte matérielle, immatérielle liées aux pertes agricoles et à l’organisation des
marchés des produits de l’agriculture vivrière).

Ce qu’on appelle profit pour l’intermédiaire n’est parfois en fait qu’un


ensemble des coûts tels que les coûts de dommages, les pertes, les vols, les
tracasseries administratives, les taxes, les charges diverses souvent en rapport avec
les services ou l’opération données, etc.
3.5.3. Evaluation de l’efficacité de la commercialisation des produits
vivriers
En général, les performances des marchés peuvent être jugés à l’aide de
3 critères ci-après :

3.5.4. Efficacité technique

L’efficacité technique renvoie à l’efficacité avec laquelle les ressources


sont utilisées dans la commercialisation en terme de rapport intrants sur extrants.

Une entreprise ou un marché techniquement efficace produit le maximum


d’extrants à partir d’intrants utilisés, eu égard aux contraintes locales et à
l’environnement. Les défaillances dans l’efficacité technique peuvent provenir de
diverses sources, y compris la méconnaissance des techniques de production, une
gestion inadéquate, l’absence de motivation, de compétence et ou des personnels.

Auprès des paysans, les indicateurs de l’efficacité technique comprennent


la production, les revenus, les bénéfices, les pertes et les stockages.

Au niveau du commerce, l’efficacité technique concerne surtout


l’organisation des entreprises.

Efficacité opérationnelle (efficacité dans l’allocation des ressources ou la


fixation des prix au niveau de l’entreprise).

L’efficacité opérationnelle se définit comme la fourniture adéquate des


biens ou des services à moindre coût adéquate des biens ou des services à moindre
coût ou le niveau adéquat de production qui garantit que la valeur de la production
qui garantit que la valeur de la production marginale est équivalente aux coûts des
facteurs marginaux.

Les entreprises techniquement efficaces peuvent se révéler inefficaces en


ce qui concerne la fixation des prix. L’une des sources habituelles de l’inefficacité
opérationnelle dans de nombreux pays en développement est l’absence des poids,
mesures, qualité et quantité standardisée.

D’autres sources potentielles de cette inefficacité peuvent être les


difficultés d’approvisionnement en intrants en raison de la sous utilisation
saisonnière de la capacité, de l’absence de la concurrence sur le marché, etc.

3.5.5. Efficacité économique.

L’efficacité économique est l’efficacité avec laquelle la demande des


consommateurs est satisfaite par les sous secteur de la production et de la
commercialisation.

Un système bien coordonné de commercialisation alimentaire est un


système dans lequel le consommateur est approvisionné de manière stable,
adéquate et à des prix raisonnables ; dans lequel les prix fixés par les producteurs et
les prix payés par les consommateurs reflètent le schéma biologique de production ;
dans lequel les coûts de magasinage, de transport et de transformation équivalent
aux différences entre les prix dans le temps et l’espace et en fonction de la forme ;
dans lequel le revenu des agriculteurs incitent à une production qui satisfasse la
demande des consommateurs, et dans lequel les marchés se vident.

L’efficacité économique du marché renvoie aux effets combinés de


l’efficacité des services de commercialisation et la capacité des prix à fournir des
incitations aux producteurs et aux consommateurs en fonction des ressources
disponibles et de la demande.

Pour tester l’efficacité économique, deux facteurs doivent être


déterminés : la justesse ave laquelle les prix générés par le système reflètent le coût
réel de production et les bénéfices réels de la consommation, et la précision avec
laquelle ils sont transmis à travers le système. Ce dernier élément est souvent
appelé efficacité-prix. Il s’agit de l’efficacité avec laquelle les prix payés par les
consommateurs sont renvoyés entant que signaux économiques aux producteurs
par le biais de la filière de commercialisation.
Une bonne efficacité-prix suppose que les clignotants de prix sont bien
transmis tout au long de la chaîne de commercialisation. Elle entraîne une bonne
coordination verticale et une bonne intégration du marché.

Pour une bonne coordination verticale, il faut des informations correctes


(notamment sur le prix et les conditions de commercialisation) et disponibles au
moment opportun et à tous les intervenants afin d’assurer également une
compétition effective. L’arbitrage a lieu et les différences des prix entre les marchés
reflètent les coûts de transactions. Aussi, les marchés sont-ils transparents et la
coordination globale excellente.

3.5.6. Intégration du marché

Souvent de degré d’intégration du marché est utilisé comme indicateur


dans l’évaluation de la structure du marché et en particulier de la concurrence dans
l’espace.

Les corrélations des prix entre les marchés sont grandement utilisées
pour déterminer le degré d’intégration du marché.

Harris (1969) en conclut que le coefficient de corrélation ne sont pas utiles


en raison de l’auto-correlation, du commerce en double sens et, mieux encore en
raison du fait q’un coefficient de corrélation élevé peut indiquer aussi bien des
marchés concurrentielles qu’un marché monopolistique.

Elle conseille de mesurer les modifications de marges de


commercialisation qui devraient refléter les modifications de l’offre et de la demande,
en se servant de l’hypothèse suivante : « les marchés sont efficaces, en terme de
prix, si les hausses de prix en saison morte équivalent approximativement au coût
d’emmagasinage, si les différentes de prix entre les marchés équivalent
approximativement au coût d’emmagasinage, si les différences de prix entre les
marchés équivalent approximativement au coût de transport et si les modifications
de la forme du produit sont approximativement égales au coût de transformation ».
Dans un tel cas, les marchés sont spatialement intégrés. Des méthodes
économétriques existent pour mesurer correctement le degré d’intégration des
marchés.

Une bonne intégration des marchés suppose un arbitrage entre les


marchés, de telle manière qu’il y ait une péréquation de profit. A ce titre, il est utile
d’examiner la différence des prix entre deux marchés en prennent le niveau de prix
« t » pour les marchés en rupture de stock et « t-1 » pour les marchés disposant des
surplus. Avec un bon arbitrage, la différence des prix ne dépassera pas les coûts de
transaction, y compris ceux du transport.

3.6. DIFFERENTE METHODE DE TAXATION


(CONCURRENCE PARFAITE)

3.6.1. Taxes sur le volume de production (excise tax)

Taxes imposées par sacs, par kg pour chaque kg on prélève une certaine
taxe.
Ex : t franc/kg vendu à l’office.

Ri = Pi q i
C 1 = f ( qi ) + K

A cause de la taxe, le coût change. Ainsi C 1 = f ( qi ) + K + t qi

π i = Pi q i -

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