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Tout opérateur sur les marchés internationaux doit chercher à définir une
politique en matière d’emballage et de préparation de la marchandise.
L’emballage a pour rôle la protection de la marchandise pendant le transport et
au cours des stockages préliminaires, intermédiaires et terminaux.
Des emballages insuffisants vont entrainer une augmentation des sinistres de
transport, des litiges à la livraison, et des primes d’assurance.
L’absence ou l’insuffisance d’emballage est une cause exonératoire de
responsabilité dans la plupart des conventions de transport.
Mais, à l’opposé, tout emballage a un coût, et un excès de précaution peut
mettre en cause la compétitivité des produits.
Il est donc impératif que l’entreprise définisse soigneusement l’emballage
adéquat.
L’importance de l’emballage varie avec la nature de la marchandise à
transporter, le mode de transport, l’itinéraire.
Il ne doit être ni trop lourd, ni trop encombrant, ce qui a pour effet
d’augmenter les coûts du transport et diminuer la sécurité.
Le prix de revient doit permettre à la marchandise de rester compétitive.
I) Les aspects juridiques de l’emballage
A) Dispositions prévues pour les incoterms
L’expéditeur est responsable de l’emballage et des conséquences qui
résultent d’un emballage insuffisant ou inadéquat.
Il est de principe que c’est le vendeur qui doit pourvoir à ses frais à
l’emballage usuel de la marchandise, à moins qu’il ne soit d’usage dans
le commerce de l’expédier non emballée.
Certaines marchandises, par leur nature, n’ont pas besoin d’être
emballées. Concernant les marchandises qui nécessitent protection, les
obligations de l’expéditeur se limitent à fournir un emballage suffisant
pour supporter un transport exécuté dans des conditions normales.
En effet, l’emballage n’est pas conçu pour résister à des événements
exceptionnels.
Il reste à souligner que seules les marchandises dangereuses sont
soumises à des prescriptions techniques impératives concernant leur
emballage.
B) Les conséquences d’un emballage défectueux
Nous partirons d’un exemple : une marchandise arrive détériorée à destination.
L’expertise conclut à une défectuosité de l’emballage.
Si l’acheteur n’a pas encore payé la marchandise, il peut se fonder sur le rapport
d’expertise pour ne pas payer. S’il a déjà payé, il peut demander le remboursement
sur la même base.
Mais, le cas le plus fréquent est qu’il a besoin de la marchandise.
Il va donc exiger le remplacement gratuit, par le mode de transport le plus rapide,
frais de transport à la charge du vendeur. En plus du mécontentement, l’image de
marque du vendeur en souffre.
Il va de soi que ce dernier cherchera à se retourner contre le transporteur sur lequel
pèse une présomption de responsabilité en cas de perte, avarie ou retard. Mais, le
transporteur pourra lui opposer à son tour une exonération de responsabilité pour
emballage défectueux (il n’est pas un technicien de l’emballage).
L’expéditeur peut-il alors se faire rembourser par son assureur ? la réponse est
négative car l’assurance-transport ne couvre pas le vice propre de la marchandise
ou la faute de l’expéditeur (qui a mal emballé). L’assurance ne couvre que les aléas
du transport.
Son seul recours reste l’emballeur qui peut se dégager de sa responsabilité
en démontrant que l’emballage a été effectué selon les instructions de
l’expéditeur.
C) Les précautions à prendre
1) Une bonne définition de l’emballage
L’emballage doit être défini de concert avec le client et par rapport aux
normes internationales d’emballage (ISO, AFNOR, (Fce) – DIN (RFA) – BS (G.
Bretagne) – ASTM et ANSI (USA).
2) S’appuyer sur les cahiers des charges
La garantie d’emballage est assumée dès lors que la responsabilité de
l’emballeur industriel est mise en question à concurrence de 300 ff (45,74
€) par kilo de marchandise confiée ou emballée avec un maximum de
30 000 ff (4573,86€) par colis, caisse ou cadre et un maximum de 90 000 ff
(13 720,40€) par sinistre sans que l’indemnité puisse dépasser la valeur de
la marchandise, emballage et acheminement compris.
Le préjudice commercial, moral ou indirect n’est pas pris en compte.
II) LES ASPECTS TECHNIQUES
A) Les matériaux utilisés peuvent aller du métal au verre en passant par le
bois, le carton, la matière plastique et le papier (voir tableau pour détail)
B) Les mesures de protection
a) Protection physico-chimique
La corrosion et l’environnement climatique peuvent avoir des effets néfastes
sur le produit (eau, vapeur d’eau, air salin, température, radiations …) ces
facteurs doivent donc être pris en compte dans la conception de l’emballage.
Ex. les pièces métalliques recevront d’abord une protection de contact par
application de produit anticorrosifs.
Les variations de température provoquant des phénomènes de condensation à
l’intérieur des emballages, il est donc nécessaire que ceux-ci soient
imperméables (à l’extérieur comme à l’intérieur) à l’eau du ruissellement.
Les techniciens de l’emballage utilisent pour cela le polyéthylène ou des toiles
thermo soudables placés en sachets répartis à l’intérieur de l’enveloppe
étanche.
b) Protection mécanique
Les marchandises doivent être sécurisées conte le garbage, la flexion, les
vibrations…
Une protection efficace tient compte de la nature de la marchandise, du mode
de transport et de sa durée, des moyens de stockage et de sa durée, des
moyens et du nombre de manutentions.
La nature d’emballage utilisé (matériaux, résistance aux chocs…), le calage du
colis à l’intérieur et le saisissage rendant la marchandise solidaire du contenant
contribuant à la sécurité.
Concernant les produits sensibles, on cherchera à les isoler des parois internes
de leur contenant par des systèmes de suspension (protection anti chocs) ou
systèmes d’amortissement (protection anti-vibrations).
C) Protection contre le vol
Plus l’emballage est solide, moins le vol sera aisé.
Par ex. une caisse en bois protège mieux qu’un carton – un conteneur dûment
scellé a une meilleure protection que la caisse.
Les statistiques établissent que 25% des pertes de marchandises sont dues au
Vol.
1) Le marquage
Un bon marquage facilite l’arrivée de la marchandise à destination.
Selon les exigences règlementaires et les exigences du client, le marquage peut
être très onéreux.
Il est donc important de prévoir un marquage adéquat et élaboré pour
permettre l’arrivée certaine de la marchandise. Tout comme l’emballage, le
marquage est à la charge et sous la responsabilité de l’expéditeur. Aussi, en cas
de marquage défectueux, le transporteur et l’assureur sont dégagés de toute
responsabilité.
Il est en outre conseillé de prendre en compte dès le départ le coût du
marquage pour l’intégrer dans le prix de revient.
2) Les pictogrammes ISO
La recommandation ISO prévoit que tous les colis et caisses doivent porter un
n° constitué par une fraction dont le numérateur indique le n° d’ordre et le
dénominateur le nombre total de caisse ou de colis (ex. 1/30)
Les dimensions sont indiquées exclusivement en cm, les poids en kg et les
marques figurent sur 2 ou 3 des côtés de l’emballage.
D) La liste de colisage
Elle vient à la suite de l’emballage et du marquage et énuméré pour
chaque colis :
-ses marques
-ses n°
-son poids brut en kg
-son poids net en kg
-ses dimensions en cm dans l’ordre suivant : L x l x h
-son cubage
-et le détail de son contenu
Elle se termine par une totalisation en nombre de colis, poids brut et
cubage
E) Les palettes
Elles rassemblent en une seule unité de chargement les emballages
chargés sur le plateau, permettant ainsi d’accélérer les manutentions et
de simplifier les comptages, mais aussi ,la distribution du produit.
De plus, lorsqu’elles sont cerclées et banderoles, sous housse plastique, elles
sécurisent la marchandise en assurant sa cohésion de dimensions normalisées
= 800 cm x 1200 et 1000 cm x 1200 cm, elles sont constituées d’un ou plusieurs
plateaux permettant le passage des fourches. Elle est fréquemment fournie
avec la marchandise (palette perdue).
F) Les conteneurs
a) Définition : c’est un engin de transport ayant un caractère permanent et
suffisamment résistant pour permettre un usage répété. Les conteneurs sont
spécialement conçus pour faciliter le transport des marchandises, sans rupture
de charge, par un ou plusieurs moyens transport. Leurs dispositifs les rendent
faciles à manipuler, notamment lors des opérations de transbordement d’un
moyen de transport à un autre.
b) Dimensions
e) Les notions FCL / LCL
Le conteneur est le dénominateur commun des transports de surface : il passe
du train au navire, du navire à la remorque routière en un minimum de temps
grâce aux portiques et engins normalisés spécialement conçus pour sa
manutention.
Il élimine les ruptures de charge et protège la marchandise contre le vol.
Les conditions idéales d’exploitation portent sur les conteneurs complets
appelés "full container load" ou FCL à l’intérieur desquels la marchandise
voyage de bout en bout sans rupture de charge.
Au contraire, si le volume de l’expédition porte sur une quantité inférieure au
volume utile d’un conteneur, il faudra réaliser un groupage. Le conteneur est
alors appelé « less than a container load » ou LCL et la marchandise subira deux
ruptures de charges, l’une au chargement (empotage), l’autre au déchargement
(dépotage).
Les FCL voyagent de domicile à domicile (ou de porte à porte), les LCL voyagent
de quai à quai.
D’autres formules appelées FCL/LCL et LCL / FCL permettent l’économie d’une
rupture de charge au départ ou à l’arrivée du conteneur.
d) L’empotage des conteneurs
C’est le déchargement des marchandises dans le conteneur qui est différent du
chargement du conteneur plein sur le navire, un camion ou un wagon.
En FCL l’empotage est effectué à l’usine par l’expéditeur alors qu’il est fait dans les
installations du groupeur en LCL.
Les transporteurs se limitent seulement à recevoir des conteneurs déjà empotés,
fermés et scellés.
Ces derniers ne sont nullement responsables des conséquences dues à un empotage
mal conçu ou mal réalisé.
En tout état de cause, le transporteur est fondé à refuser un conteneur en mauvais état ;
le conteneur devant présenter un bon aspect d’ensemble.
Aussi, certaines précautions doivent être de rigueur lors des opérations d’empotage.
Le centre de gravité du chargement doit être à mi-distance des 2 extrémités du
conteneur et le plus bas possible, près du plancher.
Le fret doit être réparti sur toute la surface du plancher s’il s’agit de fret homogène.
S’il s’agit le fret non homogène : le plus lourd au centre
Séparer physiquement la marchandise des parois et du plancher du conteneur
(contreplaqué, palettes)
Pour éviter la chute des colis à l’ouverture des portes, il est recommandé d’utiliser des
filets ou des sangles.
e) manutention et chargement des conteneurs sur les moyens de transport.
La manipulation des conteneurs obéit à des règles. Elle se fait par les pièces de coin
supérieures, aux moyens de portiques portuaires ou de chariots élévateurs munis
de palonnier (spreader) à verrous tournants incorporés ou équipés de crochets ou
manilles.
Autrement, il y a risque de provoquer des avaries sur le contenu.
III) DISPOSITIONS PROPRES A CERT TYPES DE MARCHANDISES
Il s’agit principalement des produits alimentaires et des marchandises dangereuses.
A) Les produits alimentaires
L’emballage doit, dans ce cas, répondre à certains critères.
Les matériaux utilisés doit être compatibles avec le contenu.
C’est ainsi que les matériaux recyclés sont interdits (papier – cartons).
Les directives et les législations visent, dans ce domaine, à préserver la santé
publique et partout, les qualités de l’alimentation – les exportations de fruits et
légumes, de viandes et denrées alimentaires périssables doivent se conformer et
maitriser les directives.
Les vracs liquides doivent faire l’objet d’une attention toute particulière à cause du
réemploi de citernes, fûts, bidons, conteneurs. Ils doivent être rigoureusement
propres, sans odeurs résiduelles.
B) Les produits dangereux
1) Le classement de l’ONU
Il est répertorié 300 produits, répartis en 9 classes et faisant l’objet d’un n° UN (United
Nations) à 4 - les emballages devant être utilisés et classés en 3 groupes
-Groupe I : produits très dangereux - marque X
-Groupe II : produits moyennement dangereux - marque Y
-Groupe III : produits peu dangereux - marque Z
Les 9 classes sont ainsi réparties
-Classe 1 : matières et objets explosifs
-Classe 2 : gaz comprimés, liquéfiés, dissous, sous pression ou liquéfiés à très basse
température.
-Classe 3 : matières liquides inflammables
-Classe 4 : matières solides inflammables, matières spontanément inflammables,
matières qui, au contact de l’eau, émettent des gaz inflammables
-Classe 5 : matières comburantes - peroxydes organiques
-Classe 6 : matières toxiques et matières infectieuses
-Classe 7 : matières radioactives
-Classe 8 : matières corrosives
-Classe 9 : matières dangereuses diverses