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5ème et 6ème séance

EXÉCUTION DU TRANSPORT
RESPONSABILITÉ DU TRANSPORTEUR
RAPPEL
Cas pratiques
Dans les situations ci-après, démontrer la nature juridique du ou des contrats
avec justification :

1. Monsieur X demande à un voisin partant en vacances de transporter un carton de


vêtements jusque chez sa sœur.

2. Un industriel sous traite à un prestataire la gestion de ses produits finis. Ce dernier les
récupère en sortie de chaine de production, les charges dans ses véhicules pour les amener
sur sa propre plate-forme logistique, les stocke, prépare les commandes des clients de
l’industriel et livre ceux-ci avec ses véhicules.
3. Un industriel réorganise son site de production. Il doit déplacer une presse industrielle très
lourde d’un atelier à un autre. Il fait appel à une entreprise spécialisée qui devra vérifier les
sols sur le parcours de la machine afin de s’assurer qu’ils supporteront le poids de celle-ci,
démontre une partie de la toiture pour en permettre le passage, fournir une grue et
déplacer la presse sur 80 mètres environ.
4. Monsieur x offre à son fils une promenade en montgolfière à l’occasion de son anniversaire.
Il fait appel à une entreprise vendant ce type de prestation.

5. Une entreprise charge des marchandises chez un industriel. Elle les décharge dans ces
locaux, les met en attente et les recharge le soir dans le véhicule d’un sous-traitant qui les
livrera à la destination finale.
Solution cas pratiques
1. Il y a bien déplacement d’une marchandise, mais il est à titre gratuit et n’est pas
réalisé par un professionnel, c'est-à-dire quelqu’un tirant principalement son
revenu de cette activité. Il n’y a donc pas de contrat de transport.
2. Il s’agit d’une opération complexe, mêlant : des déplacements et de la logistique.
En cas de litige devant le tribunal compétent, le juge recherchera quelle est la
prestation prépondérante et appliquera le régime du contrat correspondant à
l’ensemble de l’opération. Cette recherche se fera à partir de la volonté des parties
si elle transparait, ou d’éléments factuels : longueur des déplacements (favorisant
le contrat de transport) ou au contraire caractère accessoire du transport (fiable
distance, organisation simple et répétitive) par rapport à la logistique.
3. Il ya certes déplacement de la presse industrielle, mais il ne sera pas possible de
le qualifier de transport. La distance à parcourir est en effet très courte (attention :
ce seul critère ne suffit pas à exclure le contrat de transport) mais aussi le levage et
la préparation de l’opération (vérification des sols, démontage et remontage du
toit) sont prépondérants par rapport au simple déplacement. D’autant plus, que
celui-ci se fait sans quitter l’enceinte de l’entreprise. Il s’agit d’un contrat de
manutention, c'est-à-dire d’entreprise.
Suite : solution
1. Il s’agit d’un contrat de transport de passager : peu importe le mode utilisé
(montgolfière) et le but ludique du déplacement. Il y a bien déplacement,
à titre onéreux et par un professionnel.
2. L’opération mélange un déplacement de marchandise, mais aussi de
manutention et du stockage (mise en attente sur le quai). Mais, à la
différence de la situation précédente (3), il est possible de considérer que
le déplacement est prépondérant par rapport aux autres opérations.
La volonté des parties est claire : Pour l’expéditeur, le but du contrat est
de déplacer. Peu lui importe comment le transporteur va s’organiser pour
atteindre la destination demandée (transbordement, groupage, passage à
quai, sous-traitance…).
Il s’agit alors d’un contrat de transport. C’est ce régime juridique qui
s’appliquera à la totalité de l’opération, même si le litige trouve son origine
dans le passage à quai. Le fait que la livraison finale soit faite par un sous-
traitant ne change rien à la qualification juridique du contrat.
QCM
Révisions – QCM

Vrai Faux Justifiez (éventuellement)

Le contrat de transport est soumis aux dispositions


du Dahir des obligations et des contrats DOC.

Le transporteur est un commerçant.

Les règles de Hambourg s’appliquent sur le


transport aérien.
La convention de Genève, dite CMR est applicable
sur le transport ferroviaire.
Un industriel qui livre ses clients avec ses propres
véhicules est soumis aux règles du contrat de
transport
Un contrat type marocain peut s’appliquer à un
transport international
Le code de commerce défini le contrat de
transport.
Le contrat de transport peut être assimilé à un
louage d’ouvrage (DOC).
Le transport routier obéit seulement au code de
commerce.
Un transporteur n’est responsable que si l’on
prouve sa faute.
Un contrat de transport ne peut pas exister sans
lettre de voiture
L E T I T R E D E T R A NSP O RT :
L A P R E U V E D U CO NT R AT

RENSEIGNER LA LETTRE DE VOITURE


https://www.youtube.com/watch?v=AYr4Y8zv780&t=1s

La lettre de Voiture
https://www.youtube.com/watch?v=h0aBc03O6qg&t=43s

les types de connaissements


https://www.youtube.com/watch?v=4T51rXXDKoA
5ème séance
EXÉCUTION DU TRANSPORT
ON S’INTÉRESSE AU DÉLAI
ET AU PRIX DU TRANSPORT

https://www.youtube.com/watch?v=frliOnRxNbI
L E D E L A I D ’ E X EC U T I O N D U T R A N S P O RT

La question est de savoir au bout de combien de


temps le transporteur est-il considérer en retard ?
Le délai d’exécution selon le code de commerce :

L’article 456 du code d commerce stipule que : Le transport doit


être effectué dans le délai déterminé par les parties ou par
l'usage du commerce, et, à défaut, dans le délai qui doit être
considéré comme raisonnable.

Il s’agit dans ce texte des délais « standards » de transport, ce


n’est qu’en cas de dépassement que la responsabilité pour retard
du transport du transporteur pourra être recherchée.
Suite

Les délais selon le transport routier international (convention : CMR)


L’article 19 de la CMR indique qu’il y a retard lorsque la
livraison n’est pas intervenu dans le délai convenu (liberté
contractuelle).
A défaut de délai convenu, il n’y a pas de temps standard
supplétif prévu.
Selon l’article 19 susmentionné le retard est à déterminer
« compte tenu des circonstances » et « dépasse le temps qu’il
est raisonnablement d’allouer à des transporteurs diligents ». en
cas de conflit le juge tranchera en se référant à ce qu’aurait fait
« un transporteur normal » sur le trajet considéré et pour la
marchandise en question.
Les délais selon le transport aérien (conventions : Varsovie et Montréal)
Ni la convention de Montréal (transport international) ni la convention de
Varsovie (transport national sur renvoi du code des transports) ne prévoient
de délais standards accordés au transporteur aérien, alors qu’elles prévoient
toutes deux une responsabilité en cas de retard.

Ce sera donc au donneur d’ordre de prouver, au cas par cas, qu’il y a retard
dès lors qu’aucun délai impératif n’a été spécifié expressément dans le
contrat de transport (ce qui est fréquent, les transporteurs aériens étant très
réticents à garantir les horaires et les délais).

Il faudra alors se tourner vers le juge qui déterminera au cas par cas si le
transporteur a dépassé un délai normal de transport.
E xe r c i c e
Le lundi 1er septembre 2013, un industriel remet 5 palettes de papier à un
transporteur routier pour une expédition entre Casa et Agadir (5 h
8 min (465,23 km).

1. Aucune précision concernant la date de livraison n a été donnée. A partir


de quand pourra-t-on recherher la responsabilité pour retard du transport ?

2. Aucune mention de date ou de délai de livraison n’apparait sur la lettre


de voiture. Par contre, lors de la commande de transport, le fax du donneur
d’ordre demande une livraison le 2 septembre après-midi. Le transporteur
est-il en retard s’il livre le 4 septembre ?
Solution
1.Le contrat de transport ne prévoit pas de délai. Il s’agit d’un transport
national : L’article 456 du code d commerce dispose que : Le transport doit
être effectué dans le délai déterminé par les parties ou par l'usage du
commerce, et, à défaut, dans le délai qui doit être considéré comme
raisonnable.
2. il s’agit de savoir si le fax du donneur d’ordre est opposable au transporteur
et fixe donc un délai impératif. En effet, cette demande n’a pas été reportée
sur la lettre de voiture. On peut analyser le fax comme étant le document de
cadrage nécessaire à la préparation du transport.
Le demande a bien été portée à la connaissance du transporteur et il l’a
accepté et en acceptant le contrat.
S’il refusait cet impératif de livraison, il aurait du le mentionner
expressément.
Le transporteur est donc en retard : la date du 2 septembre fait partie du
contrat de transport (pas question de délai standards art. 456)
Prix du transport
Fixation et révision

 Quelles sont les règles encadrant la fixation du prix du transport ?

 A quelles conditions ce prix peut-il être révisé en cours de contrat ?


L E P R I X D U T R A N S P O RT
La règle :
En principe il est libre et il résulte de la négociation entre les
parties (le contrat de transport est un contrat consensuel).
En tous les cas, la formation des prix et tarifs applicables et
les clauses des contrats de transport doivent permettent une
juste rémunération du transporteur assurant la couverture des
couts réels du service rendu dans des conditions normales
d’organisation et de productivité
Selon l’article 447 du code de commerce stipule que : Le
titre de transport doit indiquer le prix de transport, ou s'il a été
déjà acquitté, la mention de ce paiement, et les sommes dues
au transporteur pour les expéditions grevées de frais anticipés ;
L E P R I X D U T R A N S P O RT
La structure du prix du transport comprend ce qui suit :
 Les charges entrainées par les obligations légales et réglementaires,
notamment en matière sociale et de sécurité ;

 Les charges de carburant et d’entretien ;

 Les amortissements ou les loyers des véhicules ;

 Les frais de route des conducteurs de véhicules ;

 Les frais de péages ;

 Les frais de documents de transport et les timbres fiscaux ;

 Et, pour les entreprises unipersonnelles, la rémunération du chef


d’entreprise
L E P R I X D U T R A N S P O RT

Possibilité de réviser le prix :

 En principe le droit commun des contrats ne permet pas de faire varier un prix
convenu.
 C’est celui qui a été initialement fixé qui s’appliquera pendant toute la durée du
contrat
 Le transporteur ne pourra pas réclamer un supplément de prix s’il a mal évalué
la prestation
 Par contre, lorsqu’un contrat s’écoule sur une longue durée (plusieurs mois ou
qlq années) les conditions économiques peuvent varier au cours du temps.
 La solution pour réévaluer le prix est de prévoir une clause l’autorisant et
en fixant les modalités.

Exp: la clause gazole= variation du prix des carburants


Le code de commerce
et la révision du prix
Article 453 :
Objet = le droit au supplément de prix
Le transporteur a droit à un supplément proportionnel de prix et au
remboursement du surplus de ses frais et avances, si la distance à parcourir ou
le temps du trajet a été augmenté par les contre-ordres ou les instructions
nouvelles de l'expéditeur ou du destinataire.

Article 454 :
O bjet = le droit au prix
Si le transport est rompu par cas fortuit ou de force majeure non imputable
à l'une ou à l'autre des parties, le prix du transport n'est dû qu'en proportion de
l'espace parcouru, sans préjudice du remboursement des frais et avances
nécessaires engagés par le transporteur.
S'il est rompu par les mêmes causes avant toute exécution, le transporteur
n'a droit à aucun prix
S c h é m a LE DROIT AU SUPPLÉMENT DE PRIX

L’e x é c u t i o n d u t r a n s p o r t
= prix

si la distance à parcourir ou le
temps du trajet a été augmenté
par les contre-ordres ou les LE DROIT AU
instructions nouvelles de SUPPLÉMENT DE PRIX
l'expéditeur ou du destinataire.

Supplément Prix = les contre-ordres ou les instructions nouvelles de


l'expéditeur ou du destinataire.
Schéma

Forces Forces
Majeurs Distance parcouru 200 km Majeurs

L’e x é c u t i o n d u t r a n s p o r t : 4 6 5 k m

Prix
le prix du transport n'est dû
qu'en proportion de l'espace
avant toute exécution, le parcouru, sans préjudice du
transporteur n'a droit à remboursement des frais et
aucun prix avances nécessaires engagés par
le transporteur
Article 455
Objet = interruption volontaire du transport et conséquences sur le prix.
Si le transport est rompu par la volonté de l'expéditeur, il est fait
application des règles suivantes:

1) si le transport est arrêté avant le départ, l'expéditeur doit payer la moitié


du prix établi, les frais de chargement, de déchargement et les autres frais
nécessaires engagés par le transporteur

2) si le transport est arrêté après le départ, l'expéditeur est tenu d'en payer
le prix entier, ainsi que les frais de chargement, de déchargement et autres
avances nécessaires engagées par le transporteur jusqu'au moment où les
marchandises sont retournées à l'expéditeur
Schéma

interruption volontaire

interruption volontaire
L’e x é c u t i o n d u t r a n s p o r t : 4 6 5 k m

AVANT LE DÉPART APRÈS LE DÉPART

Paiement Paiement
50 % + frais 100 %+ Frais
EXEMPLE D’UNE CLAUSE DE RÉVISION DE PRIX

….
….
Article 7.3.6. Prix, facturation et paiement
⁃ Prix….
⁃ Facturation …..
⁃ Paiement ….
⁃ TVA…..

Les prix seront révisés contractuellement au début de chaque année civile


selon évolution de l’indice du CNUT
QCM
Vrai Faux
Le transporteur doit envoyer sa facture à celui qui é été
désigné comme débiteur du transport par la contrat de
vente
Le transporteur a le droit de refuser de décharger la
marchandise tant que le transport n’est pas payé
Le destinataire d’un transport peut être amené a payer deux
fois le prix du transport
Le donneur d’ordre peut imposer au transporteur un prix
qui ne couvrirait pas ses charges
Un transporteur routier qui s’est engagé sur un contrat à
long terme sans prévoir une clause de variation du prix ne
peut plus le réévaluer, même si ces charges de carburant
explosent.
Les conventions internationales réglementent avec
précision des délais de transport
6ème séance
LA RESPONSABILITÉ
DU TRANSPORTEUR
Existence de la responsabilité
du transporteur
La question est :

de connaitre l’étendue de la présomption de


responsabilité du transporteur et les principes de
procédure permettant de rechercher cette
responsabilité
C A S P R AT I Q U E S : RESPONSABILITÉ EN MATIÈRE DE TRANSPORT
Cas n° 1 : Une société a confié le transport de divers matériels à une
société de transport, qui fait effectuer l’opération par un sous-traitant. Au
cours du transport, le chauffeur est retourné à son domicile en laissant le
véhicule sur la voie publique. Celui-ci a été volé par une personne que le
chauffeur avait hébergée la nuit précédente, et qui dispose de clefs.
Cas n° 2 : un Livreur a stationné son camion à la Courneuve en la fermant
à clé, mais en laissant en raison de la chaleur les vitres entrouvertes sur
environ 8 centimètres. Il a effectué une livraison, mais pendant son absence,
un colis a été dérobé. Les assureurs ayant indemnisé l’expéditeur ont alors agi
contre le transporteur et l’entreprise chargée de la livraison.

Question :
‒ Dans les deux cas précédents le transporteur est-il responsable ? Justifiez
votre réponse.
‒ Peut-il s’exonérer de sa responsabilité et comment ?
‒ La faute du transporteur peut elle être qualifier de faute normale ?
Existence de la responsabilité
- Principe de la responsabilité = obligation de résultat du transporteur;
- Responsabilité en cours d’exécution du contrat (phase chargement et
déchargement) ;
- En droit commun (DOC) la mise en œuvre de la responsabilité exige la
réunion de 3 éléments :
1. Dommage : Certain, prouvé par la victime et prévisible lors du contrats;
2. Le fait générateur : La faute commise par le transporteur, elles est présumée
3. Le lien de causalité : à distinguer entre 2 façon de constaté le dommage et
partant établir le lien entre le dommage et le transport :
› Lors de la livraison
› Après la livraison
- Responsabilité à partager (faute de l’expéditeur ou le destinataire);
- Proportion du partage (appréciation du juge)
La responsabilité selon le code de commerce
Article 456 : Le transport doit être effectué dans le délai déterminé par les parties
ou par l'usage du commerce, et à défaut, dans le délai qui doit être considéré comme
raisonnable.
Article 457 : Si l'arrivée est retardée au-delà des délais établis à l'article précédent,
le transporteur subit une retenue sur le prix de transport proportionnée à la durée du
retard.
Il perd le prix entier, si le retard a duré le double du temps établi pour
l'accomplissement du transport; le tout sauf de plus amples dommages, le cas
échéant. Toute stipulation de non garantie est sans effet.
Le transporteur ne répond pas du retard, s'il prouve qu'il a été causé par le fait de
l'expéditeur ou du destinataire ou par un cas fortuit ou de force majeure non
imputable à sa faute.
Le défaut ou l'insuffisance des moyens de transport ne suffirait pas pour justifier le
retard.
A r t i c l e 4 5 8 : Le transporteur répond de la perte et des avaries des objets qui
lui ont été confiés, depuis le moment où ils ont été remis jusqu'à celui où il les délivre
au destinataire ; toute clause tendant à le décharger de cette responsabilité n’a aucun
effet.
Suite
A r t i c l e 4 6 1 : Pour les choses qui, à raison de leur nature, subissent
généralement un déchet de poids ou de volume par le seul fait du transport, le
transporteur répond seulement de la part du manquant qui dépasse la tolérance
déterminée par les usages.

A r t i c l e 4 6 2 : Le transporteur répond du fait et de la faute de tous les


transporteurs qu'il s'est substitués, et de toutes autres personnes dont il se fait aider
ou auxquelles il confie l'accomplissement du transport, jusqu'au moment de la
délivrance au destinataire des choses transportées. Toute convention contraire est
réputée nulle et sans effet.

A r t i c l e 4 6 3 : Le dommage résultant de la perte est établi d'après le titre de


transport, et, à défaut, d'après le prix courant des choses de même espèce et qualité
au lieu de départ.
Le dommage résultant de l'avarie est constitué par la différence entre la valeur de la
chose dans l'état où elle se trouve et sa valeur à l'état sain.
En cas de dol ou de faute lourde du transporteur, il est fait application, pour le
calcul des dommages, des règles de la responsabilité délictuelle
Suite
Article 464 : Le dommage résultant de la perte des bagages et effets des
voyageurs, qui ont été remis au transporteur sans déclaration de nature et de
valeur, est établi selon les circonstances particulières de chaque espèce.
Le transporteur ne répond pas, toutefois, des objets précieux, des objets
d'art, du numéraire, des titres de créance ou autres valeurs, des papiers ou
documents dont l'existence n'a pas été constatée par lui, lors de la remise ; il
n'est tenu en cas de perte ou de détérioration, que de la valeur déclarée et
acceptée par lui.
En cas de dol ou de faute lourde du transporteur ou de ses agents, il est
fait application, pour le calcul des dommages intérêts des règles de la
responsabilité délictuelle
A r t i c l e 4 6 5 : Les transporteurs successifs sont subrogés dans toutes les
obligations du contrat de transport, telles qu'elles résultent du titre de
transport, dès qu'ils ont reçu délivrance des choses à transporter et du titre
de transport. Ils ont droit de constater, sur le titre de transport ou autre
document, l'état des choses qui leur sont remises ; à défaut de réserve, il est
fait application des dispositions de l'article 449
Exercice de l’action en responsabilité ‫ الدعوى القضائية‬:
Compétence juridictionnelle:
–Le tribunal de commerce
– Ou arbitrage (accord des parties)
Partie à l’action :
Demandeur : le donneur d’ordre, expéditeur et destinataire
Défendeur : le transporteur, le commissionnaire, le transitaire
Prescription de l’action : En règle général c’est 1 an (exception 2 ans aérien)

Moyens d’exonération du transporteur : Article 459


Le transporteur est déchargé de toute responsabilité s'il prouve que la perte ou
les avaries ont été causées:
1) par le cas fortuit où force majeure non imputable à sa faute
2) par le vice propre des choses elles-mêmes ou par leur nature
3) par le fait ou les instructions de l'expéditeur ou du destinataire.
Il n'a droit au prix du transport que dans le cas visé au paragraphe 3e ci-dessus.
Lorsqu'une partie seulement des choses transportées a péri, il a droit au
paiement du prix pour ce qui reste.
La responsabilité de transporteur selon certaines Conventions

Les causes d’exonération selon CMR (Genève 1956 -Art 17-4) sont :
- le fait de l'expéditeur ou du destinataire ;
- le vice propre de la marchandise ;
- des circonstances proches de la notion de force majeure au sens français du
terme, bien que cette dernière expression ne soit pas utilisée par les conventions
et qu'une autre formulation lui ait été préférée.

Les causes d’exonération selon Bruxelles 1924 et Hambourg 1978 sont :


– Convention de Bruxelles définie 17 cas appelés cas exceptés notamment: l'acte de
Dieu ; les faits de guerre ; les faits d'ennemis publics ; la contrainte du prince ; les
restrictions de quarantaine;
– Convention De Hambourg a abandonné la liste de Bruxelles et prévoient que le
transporteur est responsable des pertes et avaries, ainsi que du retard, à moins qu'il
n'établisse que lui-même, ses préposés et ses mandataires ont pris toutes "les
mesures qui pouvaient raisonnablement être exigées pour éviter l'événement et ses
conséquences" (art. 5-1).
Suite
Les causes d’exonération selon M o n t r é a l 1 9 9 9 - A r t 1 8 - 2 s o n t :
La nature ou le vice propre ;
L'emballage défectueux par une personne autre que le transporteur ;
 Un fait de guerre ou un conflit armé ;
un acte de l'autorité publique accompli en relation avec l'entrée, la sortie
ou le transit de la marchandise.
Les limites de la responsabilité du transporteur
Si le transporteur est jugé responsable, le remboursement sera fait sur la base du
poids des marchandises endommagées et non pas sur la valeur réelle de ces
marchandises.
Par ailleurs, le chargeur sera indemnisé par le transporteur selon des plafonds fixés
par les conventions. Les conséquences pour ce dernier peuvent être très significatives.
Car, le montant de l’indemnité peut être dans certains cas, largement inférieur à la
valeur réelle des marchandises endommagées.

Les limites de la responsabilité du transporteur sont exprimées en D.T.S. (Droits de


tirage spéciaux). Les règles de calcul de l’indemnité de remboursement sont les
suivantes :
Convention CMR : 8,33 DTS par kilo, soit environ 11,72 € par kilo.
Convention de Varsovie : 16,5837 DTS par kilo, soit environ 23,33 € par kilo.
Convention de Montréal : 17 DTS par kilo
Règles de La Haye et Visby : 2 DTS par kilo (environ 2,82 €) ou 666,66 DTS par colis (environ
938 €) la plus forte des deux limites s'appliquant.
Dans la plus part des pays africains, s’appliquent plutôt les Règles de Hambourg : 835 DTS/colis
soit 1159€ ou 2,5 DTS/kg soit 3,47 €/kg, la plus forte des deux limites s'appliquant.
La faute lourde du transporteur/ responsabilité

Le déplafonnement de la responsabilité du transporteur :

Dans le cas d’une faute lourde du transporteur, par exemple une négligence
prouvée, le détournement et la vente des marchandises, ce dernier peut voir
sa responsabilité déplafonnée.

Il n’indemnisera plus le chargeur sur la base des limites de responsabilité,


mais plutôt sur l'ensemble du préjudice subi :

 Valeur totale des marchandises, majorée du profit espéré et autres


pénalités.

Ce déplafonnement de la responsabilité du transporteur est défini par un


tribunal compétent (tribunal de commerce).
UN CAS DE FAUTE LOURDE DU TRANSPORTEUR
Une société a confié le transport de divers matériels à une
société de transport, qui fait effectuer l’opération par un sous-
traitant.

Au cours du transport, le chauffeur est retourné à son


domicile en laissant le véhicule sur la voie publique.

Celui-ci a été volé par une personne que le chauffeur avait


hébergée la nuit précédente, et qui dispose de clefs.
Synthèse : Responsabilité
1. Sa protée :
 Quand commence-t-elle ?
En principe au moment de la prise en charge de la marchandise, attestée par la signature du document
de transport.
 Quand prend-elle fin ?
A la remise au destinataire attestée par un bon de livraison
 Que couvre-t-elle ?
Le transporteur qui a accepter une marchandise sans réserves a l’obligation de la délivrer en bon état
et dans les délais prévus. Dans le cas contraire il est présumé responsable de l’avarie et/ou du retard.
2. Ses limites :
Les clauses d’exonération de la responsabilité du transporteur
Présumé responsable un transporteur peut invoquer, quel que soit le moyen de transport :
• Un vice propre de la marchandise
• Une faute de l’expéditeur ou du destinataire
• La force majeure (événement imprévu et irrésistible)
• Les déchets de route (ou freinte)
A ces causes s’joutent pour chaque mode de transport des causes particulières prévues par les
conventions internationales. Elles sont nombreuses pour le transporteur maritime.

3. Les limites financières :


Les conventions internationales prévoient toutes un montant maximum pour les dommages et
intérêts qui pourront être réclamés à un transporteur en cas d’avarie ou de retard. Ils sont exprimes en
Droits de tirage spéciaux (DTS) et donnés pour un kilogramme transporté ou pour un colis.
En résumé
en cas de perte (totale ou partielle), avarie ou retard :
L’ayant droit victime du dommage doit prouver le dommage et le
contrat de transport. Le lien (la causalité) entre le dommage et le
transport peut être présumé (dommage constaté dans les formes
requises selon le type de transport) ou bien être à prouver par la
victime.
Les formalités constatant le dommage doivent avoir été accomplies
avant l’expiration des délais de forclusion et de prescription. Si toutes
ces conditions sont respectées, le transporteur est présumé
responsable.
Cela est en général assez facile à obtenir lorsque le destinataire a été
normalement diligent lors de la livraison. La balle est ensuite dans le
camp du transporteur. Il doit prouver la réalité du moyen
d’exonération qu’il invoque ainsi que le lien de causalité entre celui-ci
et le dommage.
Cas pratique: la responsabilité
Un industriel doit expédier une machine de 4 tonnes depuis son
usine de Tanger vers un des ses clients à Casablanca. Il demande à un
transporteur routier de déplacer la marchandise. Comme il ne dispose
pas des compétences et moyens nécessaires, il confie la manutention
nécessaire au chargement du véhicule à un prestataire spécialisé. Il
sait que son client ne dispose pas, non plus, des moyens de
manutention nécessaires : il demande expressément au transporteur
de s’occuper du déchargement. Le destinataire, lors de la livraison
signale une avarie : la caisse contenant la machine est défoncée, cette
dernière étant abimée, probablement par un engin de manutention.
Par contre, il est impossible de déterminer si cela est survenu lors du
chargement ou du déchargement.
La question : quels sont les différents contrats utilisés dans cette
situation ? Quelles sont les responsabilités des différentes
intervenants et quel est leur fondement ?

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