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EXÉCUTION DU TRANSPORT
RESPONSABILITÉ DU TRANSPORTEUR
RAPPEL
Cas pratiques
Dans les situations ci-après, démontrer la nature juridique du ou des contrats
avec justification :
2. Un industriel sous traite à un prestataire la gestion de ses produits finis. Ce dernier les
récupère en sortie de chaine de production, les charges dans ses véhicules pour les amener
sur sa propre plate-forme logistique, les stocke, prépare les commandes des clients de
l’industriel et livre ceux-ci avec ses véhicules.
3. Un industriel réorganise son site de production. Il doit déplacer une presse industrielle très
lourde d’un atelier à un autre. Il fait appel à une entreprise spécialisée qui devra vérifier les
sols sur le parcours de la machine afin de s’assurer qu’ils supporteront le poids de celle-ci,
démontre une partie de la toiture pour en permettre le passage, fournir une grue et
déplacer la presse sur 80 mètres environ.
4. Monsieur x offre à son fils une promenade en montgolfière à l’occasion de son anniversaire.
Il fait appel à une entreprise vendant ce type de prestation.
5. Une entreprise charge des marchandises chez un industriel. Elle les décharge dans ces
locaux, les met en attente et les recharge le soir dans le véhicule d’un sous-traitant qui les
livrera à la destination finale.
Solution cas pratiques
1. Il y a bien déplacement d’une marchandise, mais il est à titre gratuit et n’est pas
réalisé par un professionnel, c'est-à-dire quelqu’un tirant principalement son
revenu de cette activité. Il n’y a donc pas de contrat de transport.
2. Il s’agit d’une opération complexe, mêlant : des déplacements et de la logistique.
En cas de litige devant le tribunal compétent, le juge recherchera quelle est la
prestation prépondérante et appliquera le régime du contrat correspondant à
l’ensemble de l’opération. Cette recherche se fera à partir de la volonté des parties
si elle transparait, ou d’éléments factuels : longueur des déplacements (favorisant
le contrat de transport) ou au contraire caractère accessoire du transport (fiable
distance, organisation simple et répétitive) par rapport à la logistique.
3. Il ya certes déplacement de la presse industrielle, mais il ne sera pas possible de
le qualifier de transport. La distance à parcourir est en effet très courte (attention :
ce seul critère ne suffit pas à exclure le contrat de transport) mais aussi le levage et
la préparation de l’opération (vérification des sols, démontage et remontage du
toit) sont prépondérants par rapport au simple déplacement. D’autant plus, que
celui-ci se fait sans quitter l’enceinte de l’entreprise. Il s’agit d’un contrat de
manutention, c'est-à-dire d’entreprise.
Suite : solution
1. Il s’agit d’un contrat de transport de passager : peu importe le mode utilisé
(montgolfière) et le but ludique du déplacement. Il y a bien déplacement,
à titre onéreux et par un professionnel.
2. L’opération mélange un déplacement de marchandise, mais aussi de
manutention et du stockage (mise en attente sur le quai). Mais, à la
différence de la situation précédente (3), il est possible de considérer que
le déplacement est prépondérant par rapport aux autres opérations.
La volonté des parties est claire : Pour l’expéditeur, le but du contrat est
de déplacer. Peu lui importe comment le transporteur va s’organiser pour
atteindre la destination demandée (transbordement, groupage, passage à
quai, sous-traitance…).
Il s’agit alors d’un contrat de transport. C’est ce régime juridique qui
s’appliquera à la totalité de l’opération, même si le litige trouve son origine
dans le passage à quai. Le fait que la livraison finale soit faite par un sous-
traitant ne change rien à la qualification juridique du contrat.
QCM
Révisions – QCM
La lettre de Voiture
https://www.youtube.com/watch?v=h0aBc03O6qg&t=43s
https://www.youtube.com/watch?v=frliOnRxNbI
L E D E L A I D ’ E X EC U T I O N D U T R A N S P O RT
Ce sera donc au donneur d’ordre de prouver, au cas par cas, qu’il y a retard
dès lors qu’aucun délai impératif n’a été spécifié expressément dans le
contrat de transport (ce qui est fréquent, les transporteurs aériens étant très
réticents à garantir les horaires et les délais).
Il faudra alors se tourner vers le juge qui déterminera au cas par cas si le
transporteur a dépassé un délai normal de transport.
E xe r c i c e
Le lundi 1er septembre 2013, un industriel remet 5 palettes de papier à un
transporteur routier pour une expédition entre Casa et Agadir (5 h
8 min (465,23 km).
En principe le droit commun des contrats ne permet pas de faire varier un prix
convenu.
C’est celui qui a été initialement fixé qui s’appliquera pendant toute la durée du
contrat
Le transporteur ne pourra pas réclamer un supplément de prix s’il a mal évalué
la prestation
Par contre, lorsqu’un contrat s’écoule sur une longue durée (plusieurs mois ou
qlq années) les conditions économiques peuvent varier au cours du temps.
La solution pour réévaluer le prix est de prévoir une clause l’autorisant et
en fixant les modalités.
Article 454 :
O bjet = le droit au prix
Si le transport est rompu par cas fortuit ou de force majeure non imputable
à l'une ou à l'autre des parties, le prix du transport n'est dû qu'en proportion de
l'espace parcouru, sans préjudice du remboursement des frais et avances
nécessaires engagés par le transporteur.
S'il est rompu par les mêmes causes avant toute exécution, le transporteur
n'a droit à aucun prix
S c h é m a LE DROIT AU SUPPLÉMENT DE PRIX
L’e x é c u t i o n d u t r a n s p o r t
= prix
si la distance à parcourir ou le
temps du trajet a été augmenté
par les contre-ordres ou les LE DROIT AU
instructions nouvelles de SUPPLÉMENT DE PRIX
l'expéditeur ou du destinataire.
Forces Forces
Majeurs Distance parcouru 200 km Majeurs
L’e x é c u t i o n d u t r a n s p o r t : 4 6 5 k m
Prix
le prix du transport n'est dû
qu'en proportion de l'espace
avant toute exécution, le parcouru, sans préjudice du
transporteur n'a droit à remboursement des frais et
aucun prix avances nécessaires engagés par
le transporteur
Article 455
Objet = interruption volontaire du transport et conséquences sur le prix.
Si le transport est rompu par la volonté de l'expéditeur, il est fait
application des règles suivantes:
2) si le transport est arrêté après le départ, l'expéditeur est tenu d'en payer
le prix entier, ainsi que les frais de chargement, de déchargement et autres
avances nécessaires engagées par le transporteur jusqu'au moment où les
marchandises sont retournées à l'expéditeur
Schéma
interruption volontaire
interruption volontaire
L’e x é c u t i o n d u t r a n s p o r t : 4 6 5 k m
Paiement Paiement
50 % + frais 100 %+ Frais
EXEMPLE D’UNE CLAUSE DE RÉVISION DE PRIX
….
….
Article 7.3.6. Prix, facturation et paiement
⁃ Prix….
⁃ Facturation …..
⁃ Paiement ….
⁃ TVA…..
Question :
‒ Dans les deux cas précédents le transporteur est-il responsable ? Justifiez
votre réponse.
‒ Peut-il s’exonérer de sa responsabilité et comment ?
‒ La faute du transporteur peut elle être qualifier de faute normale ?
Existence de la responsabilité
- Principe de la responsabilité = obligation de résultat du transporteur;
- Responsabilité en cours d’exécution du contrat (phase chargement et
déchargement) ;
- En droit commun (DOC) la mise en œuvre de la responsabilité exige la
réunion de 3 éléments :
1. Dommage : Certain, prouvé par la victime et prévisible lors du contrats;
2. Le fait générateur : La faute commise par le transporteur, elles est présumée
3. Le lien de causalité : à distinguer entre 2 façon de constaté le dommage et
partant établir le lien entre le dommage et le transport :
› Lors de la livraison
› Après la livraison
- Responsabilité à partager (faute de l’expéditeur ou le destinataire);
- Proportion du partage (appréciation du juge)
La responsabilité selon le code de commerce
Article 456 : Le transport doit être effectué dans le délai déterminé par les parties
ou par l'usage du commerce, et à défaut, dans le délai qui doit être considéré comme
raisonnable.
Article 457 : Si l'arrivée est retardée au-delà des délais établis à l'article précédent,
le transporteur subit une retenue sur le prix de transport proportionnée à la durée du
retard.
Il perd le prix entier, si le retard a duré le double du temps établi pour
l'accomplissement du transport; le tout sauf de plus amples dommages, le cas
échéant. Toute stipulation de non garantie est sans effet.
Le transporteur ne répond pas du retard, s'il prouve qu'il a été causé par le fait de
l'expéditeur ou du destinataire ou par un cas fortuit ou de force majeure non
imputable à sa faute.
Le défaut ou l'insuffisance des moyens de transport ne suffirait pas pour justifier le
retard.
A r t i c l e 4 5 8 : Le transporteur répond de la perte et des avaries des objets qui
lui ont été confiés, depuis le moment où ils ont été remis jusqu'à celui où il les délivre
au destinataire ; toute clause tendant à le décharger de cette responsabilité n’a aucun
effet.
Suite
A r t i c l e 4 6 1 : Pour les choses qui, à raison de leur nature, subissent
généralement un déchet de poids ou de volume par le seul fait du transport, le
transporteur répond seulement de la part du manquant qui dépasse la tolérance
déterminée par les usages.
Les causes d’exonération selon CMR (Genève 1956 -Art 17-4) sont :
- le fait de l'expéditeur ou du destinataire ;
- le vice propre de la marchandise ;
- des circonstances proches de la notion de force majeure au sens français du
terme, bien que cette dernière expression ne soit pas utilisée par les conventions
et qu'une autre formulation lui ait été préférée.
Dans le cas d’une faute lourde du transporteur, par exemple une négligence
prouvée, le détournement et la vente des marchandises, ce dernier peut voir
sa responsabilité déplafonnée.