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COURS DE DROIT COMMERCIAL 03 mai 2013

Thème5 : Le contrat de transport

Introduction

La multiplication des moyens de transport et des marchandises expédiées ainsi que


le nombre de personnes désireuses de voyager ont été tels que le contrat de
transport est devenu un des plus usuel. Sur le plan du droit, le contrat de transport
est régi par les règles générales du louage d’ouvrage (art 723 à 729 du DOC) et par
le titre VI du Livre IV du code de commerce (art 443 à 486).

La réglementation concerne le transport de marchandises et le transport des


personnes.

En plus de la réglementation nationale, il y a aussi des conventions internationales


pour lesquelles le Maroc est partie : Convention de Berne de 1890 (révisée à
plusieurs reprises) pour les transports ferroviaires, la convention de Varsovie de
1929 pour les transports aériens et la convention de Genève de 1956.

I) Les caractères du contrat de transport

A) Définition.

La définition du contrat de transport est donnée par l’article 443 du code de


commerce ( à consulter).

B) Distinction entre le contrat de transport et des notions voisines

On doit distinguer le contrat de transport du louage de services et du louage de


choses. Une personne peut se déplacer ou déplacer des objets lui appartenant
en louant les services d’un conducteur de véhicule à qui elle donnera des ordres.
Dans ce cas, nous sommes en présence d’un louage de choses ou de services
caractérisés par un lien de subordination entre le conducteur et celui qui
commande le service. En revanche, l’entreprise de transport implique
l’indépendance de celui qui exécute la prestation promise. Le transporteur est
avant tout un entrepreneur et non pas un salarié ou un subordonné.

Dans le transport de marchandise, le transporteur prend une chose en charge et


la remet à destination. Dans le transport de personne, il n y a pas de contrat, si le
voyageur a le droit de donner des ordres sur la destination et l’itinéraire, par
exemple dans l’usage d’une voiture de place (voiture louée avec chauffeur).

II) La formation du contrat du transport

A) La formation proprement dite

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D’après l’article 445 du code de commerce, le contrat de transport est un contrat


consensuel. Les parties au contrat sont : le transporteur et l’expéditeur. Le
transporteur peut être soit une entreprise d’Etat (ONCF, ONT) soit un transporteur
libre.

L’expéditeur est celui qui remet au transporteur la marchandise à transporter.

Lorsqu’il s’agit d’un contrat de transport de personnes, les parties au contrat sont
le transporteur et le voyageur.

Les choses transportées comprennent les marchandises et les bagages ou toute


chose inanimée et tous animaux susceptibles d’être transportés. Ils peuvent être
remis au transporteur et sont dites « bagages enregistrés ». Ils sont transportés
en exécution d’un contrat accessoire de transport de personne. Les bagages à
main sont conservés par le voyageur. Le transporteur ne saurait être responsable
de la perte des bagages qu’il n’a pas pris en charge.

Le prix du transport est déterminé par les parties dans le contrat, s’il s’agit de
transporteur libre. Dans les transports effectués par les entreprises d’Etat ou des
concessionnaires, le prix est fixé par le tarif. L’article 468 du code de commerce
stipule que le paiement s’effectue après la livraison.

Le mode de formation du contrat diffère suivant le mode de transport. Un


transporteur libre peut discuter les conditions du contrat. Il suffit donc du
consentement de l’expéditeur ou du voyageur. L’expéditeur manifeste son
consentement en remettant la marchandise qui doit être prise en charge par le
transporteur. Quant au voyageur, il le manifeste soit en prenant un billet de
parcours soit même en usant du véhicule.

B) La preuve du contrat

Le moment précis de la formation du contrat n’est déterminé que par le 1 er acte


d’exécution. La date de cet acte a de l’importance car avec elle commence
l’obligation de sécurité qui pèse sur le transporteur.

L’expéditeur doit remettre un titre de transport au transporteur si ce dernier le


demande. Si c’est le cas, le transporteur doit restituer à l’expéditeur un double du
titre de transport signé par lui (article 445 du code de commerce).

Quant à la forme du contrat, elle est réglementée par l’article 447 du code de
commerce (à consulter absolument).

C’est donc le titre du transport qui fait office de preuve du contrat.

III) l’exécution des parties

A) les obligations des parties

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Les marchandises remises au transporteur dans une gare ou sur le véhicule


même sont comptées et pesées. Le transporteur reconnaît donc les
marchandises qui lui sont remises dans un récépissé signé (article 449 du code
de commerce).

Le transporteur a la garde des objets. Il doit donner à la marchandise les soins


appropriés. Par exemple bâcher les véhicules découverts pour certaines
marchandises ( article 474 alinéa 3).

Le transporteur a l’obligation de faire l’expédition des choses à transporter suivant


l’ordre dans lequel il les a reçu.

L’article 456 du code de commerce fixe les délais du transport.

La livraison est la remise des marchandises par le transporteur au destinataire


désigné par le contrat au lieu de destination.

Le transporteur a le droit d’exiger du destinataire le paiement du prix du transport,


les frais de magasinage, les frais dont les choses sont grevées et les avances
faites de ce chef par lui.

Le destinataire lui doit remplir toutes les obligations dont il pourrait être tenu à
raison du contrat de transport (art 468 du code de commerce).

Si le transporteur ne trouve pas la destinataire ou si ce dernier refuse la


marchandise transportée, ou s’il y a contestation ou d’autre empêchement à la
délivrance de la chose transportée, il doit avertir l’expéditeur et attendre ses
instructions.

Si la marchandise transportée est périssable et s’il y a péril en la demeure, le


transporteur peut se faire autoriser par l’autorité de justice pour vendre cette
chose (art 474, alinéa 2).

IV) la responsabilité du transporteur

L’article 458 du code de commerce déclare le transporteur garant de la perte et


des avaries des objets qui lui sont confiés.

Il faut donc que le contrat soit valable, car il s’agit d’une responsabilité
contractuelle, c'est-à-dire qui découle des termes du contrat. De plus, il faut que
les marchandises aient été remises au transporteur.

La responsabilité cesse quand la marchandise a été livrée au destinataire. Le


transporteur ne peut échapper à sa responsabilité qu’en démontrant que le
dommage a son origine dans une cause qui ne lui est pas imputable.

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Le transporteur commet une faute lourde lorsqu’il utilise un matériel inadapté à la


marchadise transportée ou lorsqu’il emprunte un itinéraire qui a contribué à la
dégradation ou la perte de la marchandise.

Lorsqu’il y a des transporteurs successifs, ils sont subrogés dans toutes les
obligations du contrat de transport dès qu’ils ont reçu délivrance des choses à
transporter et du titre de transport. Ils ont droit de constater sur le titre de
transport ou autre document, l’état des choses qui leur sont remises (article 465).

Le transporteur ne peut pas prévoir des clauses d’irresponsabilités (article 462).


La réparation du dommage est prévu par l’article 463 du code de commerce.

B) La responsabilité dans les transports de personnes

Dans le contrat de transport de personne, le transporteur prend l’obligation de


conduire le voyageur sain et sauf et à destination. Une obligation de sécurité naît
du contrat. C’est une obligation de résultat en vertu de l’article 485 du code de
commerce.

Si le voyageur meurt pendant le voyage, le transporteur a l’obligation de prendre


toutes les mesures nécessaires dans l’intérêt des héritiers pour conserver les
bagages et les effets jusqu’à leur remise à qui de droit.

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