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Introduction :

Certes les orientations politiques de chaque pays


découlent de plusieurs perspectives et valeurs purement
attachées aux structures de cette communauté et ses facteurs
qui s’étendent par l’aspect physique abstrait sur ses qualités
morales, de cela l’analyses des orientations de la politique
étrangère, surtout d’un pays comme le Maroc vers le continent
Africain est d’une grande importance.

C’est plus d’une décennie que l’approche de la politique


étrangère marocain s’est changée radicalement par le retour
vers l’Afrique comme une stratégie de logue terme 1.

La visite royale en Afrique, en juin 2004, constitue un


tournant dans la politique étrangère du Maroc. Au-delà des
symboles qu’elle a revêtus et du fait qu’elle soit une tournée
pour le renforcement de l’amitié entre le Maroc et les pays
africains, elle est qualifiée par les connaisseurs de la chose
diplomatique de «consécration de la politique africaine du
Maroc». Même plus, reconnaît un des membres de la
délégation, pour qui «il s’agit plutôt de renaissance de notre
politique africaine». 

Il faut en effet reconnaître que la politique africaine du


Royaume a été mise en veilleuse au début des années 80, plus
précisément en 1984, quand le Maroc s’est retiré de
l’Organisation de l’unité africaine (OUA) après que cette
dernière ait autorisé le Polisario à y siéger en qualité de
membre à part entière2. 

1 -MOHAMED Beriane, « le Maroc en présent : D'une époque à l'autre, une société en mutation, Centre
Jacques-Berque, Fondation du Roi Abdul-Aziz Al Saoud pour les Études Islamiques et les Sciences Humaines,
2016, P 32.
2
- A la tête de la délégation marocaine, le conseiller du roi Ahmed Reda Guedira demande la parole pour lire
un message de Hassan II: "Voici l’heure de nous séparer (…) En attendant des jours plus sages, nous vous
quittons. Mais africain est le Maroc, africain il le demeurera. Vous comprendrez aisément qu’en tant que
membre fondateur de l’unité africaine, le Maroc ne saurait en être le fossoyeur".
Malgré son départ de l’OUA, les relations bilatérales
entre le Maroc et les pays africains ont continué à se
développer. Mais il faut reconnaître que ce n’est que depuis
l’accession du Roi Mohammed VI au Trône, en 1999, qu’une
véritable politique africaine a été mise en œuvre. Elle a consisté
en une quarantaine de déplacements Royaux dans la plupart
des pays africains de l’Ouest, du Centre, et de l’Est. La
coopération du Maroc avec les pays africains a revêtu plusieurs
formes : assistance technique, échanges commerciaux et
investissements. Elle a concerné également le changement
climatique et le volet sécuritaire.

Aujourd’hui, le Maroc, par le biais de sa Majesté le Roi


Mohamed 6, remet sa machine diplomatique en marche avec
plus de volontarisme et, surtout, de pragmatisme. Plus
important, contrairement à ce que l’on pourrait penser, le
lancement de cette nouvelle politique africaine n’est pas une
réaction ni une opération ponctuelle ou conjoncturelle. Elle a
été conçue comme se conçoit toute stratégie.

Ce sujet mérite d’être abordé car il s’avère être


stratégique pour l’avenir du Maroc et pour sa place géopolitique
dans le monde. Il s’agit d’un travail d’analyse géopolitique et
géoéconomique de la place du Maroc mais surtout avec son
voisinage immédiat.

L’objectif de la présente étude sur la politique africaine


du Maroc est de monter à quel niveau l’Afrique est l’avenir du
développement du Maroc face aux blocages des relations avec
le Maghreb et l’Europe et que le continent représente une
marge importante pour une expansion internationale.

Conscient de l’importance des ressources humaines dans


n’importe quelle stratégie de développement, le Maroc a pris en
considération le volet des ressources humaines comme un
pilier essentiel parmi les programmes de co-développement
avec les pays Africaines, par la diffusion des expériences et
compétences marocaines pour les cadres et institutions
africaines partenaires.

Notre projet de fin d’Etude intitulé « La renaissance du


pari Africain dans la politique étrangère Marocaine », aura
comme objectifs de déterminer les piliers de la politique
marocaine dans la gestion de ses relations avec les pays
africains et la présence du Maroc en Afrique.

Aussi, on procédera a analysé la renaissance du pari


africaine dans la diplomatie marocaine, a savoir dans le
domaine politique que dans le domaine économique et
stratégique.

C’est une étude des différents moyens et méthodes


utilisés par le Maroc en vue de revitaliser sa présence en
Afrique dans le domaine politique et économique.

En plus la présence du Maroc en Afrique a été


remarquable dans la conservation de la paix et la stabilité dans
plusieurs pays africains notamment en Liberia, Sierra Leone et
Guinée. Et la plus importante intervention du Maroc avec
d’autres pays est son intervention militaire à l’encontre des
groupes terroristes en Mali, avec sa participation pour le
développement de ce pays.

Le fléau migration était toujours présent dans l’agenda


de la diplomatie Marocaine en vue de conserver la dignité des
étrangers résidants au Maroc notamment les africains et leur
intégration dans la société, aussi le renforcement des droits de
l’homme et le respect des prescriptions constitutionnelles dans
ce sens.

Problématique :
La renaissance du pari africain dans la politique
Marocaine est caractérisée par la présence du Maroc dans
l’Afrique dans plusieurs domaines Economique, Politique et
Humanitaire.

La politique étrangère du Maroc a été marquée


dernièrement par le retour du Maroc à l’union Africain après 33
ans d’absence.

Il va sans dire que la diplomatie marocaine et


précisément la diplomatie royale a joué un rôle très important
dans le but de déterminer les objectifs et les intérêts du maroc
à l’étranger.

La problématique qu’on se propose d’aborder dans cette


recherche est :

A quel point participent les relations Maroc


Africaines dans le renforcement de la présence du Maroc
sur la scène africaine ? et dans quelle mesure le concept de
Co-développement contribue-t-il à la promotion de la
coopération Maroc-Afrique,

De cette problématique plusieurs questions se posent :

-Quels sont les facteurs qui régissent dans les relations


du Maroc avec l’Afrique ?

-Quel est le rôle de la diplomatie Royale pour la


consolidation des relations Maroc Afrique ?

-Quelles sont les obstacles et les défis qui confrontent les


relations Maroc Afrique ?

-Comment le Maroc participe à la consolidation de la


Sécurité et la paix dans la région ?

-Après la réintégration du Maroc à l’Union Africain, Quel


est l’intérêt stratégique de cette réintégration pour le
Maroc et pour les membres de l’UA ?
-Comment participe le Maroc dans le dossier de
migration en vue d’une promotion de la coopération via le
concept du co-développement ?

Méthode de recherche
Dans notre travail et pour analyser la problématique,
nous allons nous servir des méthodes de recherche étudiées
durant mes études universitaires.

Pour traiter ce sujet, nous allons utiliser un nombre


important des méthodes de recherches scientifiques :

-La méthode de recherche historique en vue de


déterminer les relations historiques du Maroc avec l’Afriques

-La méthode de recherche fonctionnelle pour présenter


les principaux dispositifs de fonction pour la diplomatie
Marocaine.

-La méthode de recherche analytique en vue d’analyser


les la politique étrangère du Maroc envers l’Afrique et les défis
et obstacles rencontrés.

Plan de la recherche :
Pour répondre à la problématique, le plan de notre étude
sera le suivant :

La première partie, après l’introduction, cette partie


sera dédiée aux fondements de la politique Marocaine étrangère
envers l’Afrique.

On procédera à clarifier les facteurs qui influent dans les


relations du Maroc avec l’Afrique (Facteurs politique,
Economique, Culturel et Religieux).

Ensuite, on présentera le rôle de la diplomatie Royale


dans l’élaboration de la politique Africaine du Maroc, ce rôle
caractérisé par les tournées royales en Afrique et les divers
traités signés entre le Maroc et les Etats Africains.

Dans la deuxième partie, on va analyser La stratégie


marocaine de Co-développement et les nouveaux paris de la
politique étrangère Marocaine envers l’Afrique

Dans ce contexte, on parlera de la stratégie migratoire


marocaine, expérience, perspective humanitaires et durable
dans la politique marocaine puis on abordera un sujet
important de la gestion des flux migratoires par une approche
basée sur un nouveau modèle de partenariat maroco-africain.

Aussi, une intention importante sur la participation du


Maroc à la consolidation de la paix et stabilité dans différents
pays Africains, cette participation caractérisée par la politique
de la sécurité frontalière, la résolution des crises politiques (Ex
Mali) et la propagation du model démocratique Marocain.

Enfin, et vue l’importance de l’événement on essayera de


décortiquer les avantages et intérêts stratégiques de la
réintégration du Maroc à l’Union Africaine pour le Maroc et
pour les membres de l’UA.

Pour la conclusion elle prendra la forme de


recommandations essentielles susceptibles d’améliorer la
performance de l’évaluation institutionnelle de la politique
étrangère Marocaine pour gagner les nouveaux paris au sein de
l’Afrique.

Première Partie :
Les Fondements de la Politique Etrangère
Marocaine envers les Etats Africains.
La coopération internationale au développement est
devenue une exigence, après la second guerre mondiale,
période marquée par trois orientations majeurs ; la
reconstruction d’un nouvel ordre économique mondial de
conception libérale, le contexte de la guerre froide et le
processus de la décolonisation. En ce qui concerne la première
orientation, la volonté des puissants de cette période est
marquée par une divergence d’intérêt ce qui traduit
l’établissement des accords (entre les Etats Unis, la Royaume
Unie et la France) créant, dés 1944, les institutions de Bretton
Woods (FMI et BM) qui octroient des prêts à la reconstruction
et au développement, tandis que l’URSS et les pays de l’Est
refusent d’adhérer à ses institutions qui se fondent sur des
principes économiques libéraux controverses avec ceux des
communistes. En 1947, un secrétaire d’Etat américain, George
Marshal, lance un plan de financement massif, pour aider au
décollage économique des pays européens, qui a été adopté en
1948 et qui va servir de modèle pour les pays décolonisé. La
deuxième orientation s’est focalisée sur le contexte de la guerre
froide qui est marquée par la confrontation de deux idéologies
opposées qui s’imposent sur la scène internationale et on
assiste alors à une puissance américaine, fondée sur le
monopole financier et nucléaire, qui impose les règles libérales
du nouvel ordre économique mondiale, et ensuite, l’URSS qui
dispose d’une force militaire et d’une politique communiste
influent l’Europe de l’Est.
En 1946, un processus de décolonisation s’enclenche et
produit deux vagues successives : les pays asiatiques accèdent
dès la fin des années 1940 au début des années 1950, il faut
attendre jusqu’aux années 1960 le tour des pays africains.
L’autonomie décisionnelle ou résolutive et l’amélioration
de la situation socioéconomique sont deux objectifs qui figurent
dans l’agenda des nouveaux décideurs des pays de sud, dans
but de prospérité de leurs populations 3.
Dès 1956, les rapports maroco-africains sont marqués
par un net engagement du Royaume aux cotés d’autres Etats
africains indépendants en faveur de la libération économique et
du développement de l’Afrique.
Les préoccupations africaines du Maroc se sont
traduites dans le fait, dès les premières années de son
indépendance, par l’organisation, en 1960, de la conférence de
Casablanca sous l’égide de feu Mohamed V, et dont certes, la
vocation première est politique mais qui ne vise pas moins la
concertation en matière de coopération économique et
commerciale.
Le Maroc s’est fait, par conséquent, le devoir d’intégrer
dans sa politique étrangère la défense des causes africaines. Il
s’est également engagé à répondre aux attentes légitimes des
peuples du continent à un développement qui répond à leurs
attentes et aspirations.
Depuis son accession au trône, SM le Roi Mohammed VI
a fait du développement des relations maroco-africaines une
priorité majeure fondée sur une vision d’avenir. Cette vision
Royale puise sa force et sa légitimité dans des siècles d’amitié
et d’échange religieux, culturels et commerciaux.
A partir des années 2000, les liens entre le Maroc et
plusieurs pays d’Afrique Subsaharienne se sont renforcés et
ont pris une nouvelle dimension, au point de devenir une
priorité de l’agenda politique marocaine. Plusieurs signes forts
peuvent être détectés durant ces dernières décennies et ainsi
témoigner de la place grandissante de l’Afrique Subsaharienne

3
-Driss ASSOUGUEM, Le Co-développement dans les relations Maroc-Afrique : Approches et défis, Dar
Alqalam, 2017, P 61.
dans la politique étrangère marocaine4. D’une part,
l’annulation de la dette des pays africains les moins avancés
(PMA) et encore l’exonération de leurs produits de taxes
douaniers à l’entrée du Maroc, ont constitué les prémices d’une
action diplomatique marocaine renforcée en faveur des pays de
la région. D’autre part, la consécration de la Constitution
marocaine d’une place de taille à la coopération avec les pays
d’Afrique subsaharienne, affirme le retour du Maroc en force
sur la scène africaine.
Dans cette partie, on abordera les caractéristiques et les
acteurs de la politique africaine du Maroc (1er Chapitre), puis
dans le deuxième Chapitre on analysera les aspects et formes
de la politique étrangère du Maroc envers l’Afrique (2ème
Chapitre).

4
-Voir, H. Bouquentar, La politique étrangère du Maroc 2000-2013 (en arabe), Publication de la Revue
Marocaine d’Administration Locale et de Développement, collection « Thèmes actuels »N° 86, 2014, P 170.
1er Chapitre :
Les caractéristiques et les acteurs de la
politique africaines du Maroc
Le préambule de la constitution marocaine souligne que
le Maroc s’engage à « Consolider les relations de coopération et
de solidarité avec les peuples et les pays d’Afrique, notamment
les pays du Sahel et du Sahara » et encore à « Renforcer la
coopération Sud-Sud ». Il ajoute que l’unité marocaine s’est
nourrie et enrichie de « ses affluents africain, andalou,
hébraïque et méditerranéen ».
En réalité, l’Afrique redevient stratégique pour des
raisons de sécurité, du fait de ses ressources en matière
première et de sa biodiversité 5. Autrement dit, grâce à sa forte
croissance et surtout ses ressources énergétiques, minières et
naturelles, qui s’ajoutent à son immense marché potentiel.
L’intensification des rencontres et des sommets autour de
l’Afrique ne laisse aucun doute sur l’intérêt et le poids que
représente le continent africain dans la géopolitique mondiale 6.
Dans ce contexte, une analyse profonde de la politique
africaine du Maroc s’impose. La dimension africaine du
Royaume du Maroc, ses liens solides avec les pays du
continent et aussi son positionnement géographique, pont
entre l’Afrique et l’Europe7 constituent de vrais atouts pour le
pays.
Il est question dans ce Chapitre de s’arrêter sur les traits
saillants de la politique africaine du Maroc. Nous accorderons
une attention particulière aux caractéristiques ( 1ère Section )

5
-Ph. Hugon, Géopolitique de l’Afrique, Armand Colin, 2013. P 116.
6
-Voir à titre d’exemple, le Sommet de l’Elysée sur la paix et la sécurité en Afrique (Décembre 2013), le
sommet UE-Afrique à Bruxelles (Avril 2014) et encore le Sommet USA-Afrique (Aout 2014)…
7
-C’est ainsi que Feu Hassan II a souligner « Le Maroc ressemble à un arbre dont les racines
nourricières plongent profondément dans la terre d’Afrique, et qui respire grâce à son
feuillage bruissant aux vents de l’Europe. Cependant, la vie du Maroc n’est pas seulement
verticale. Elle s’étend horizontalement vers l’Orient, auquel nous sommes unis par des liens
culturels et cultuels séculaires ».
et acteurs de cette politique étrangère du Maroc envers
l’Afrique ( 2ème Section ).

1ère Section :
Les caractéristiques de la politique africaine
du Maroc :
Les rapports entre le Maroc et les pays du Sud sont forts
et solides, du moment où ils s’appuient sur plusieurs principes
tels que : le respect des règles et principes du droit
international, le règlement pacifique des différends, le principe
d’égalité souveraine des Etats, ainsi que la souveraineté
nationale et l’intégrité territoriale des Etats 8. Ceci dit,
l’ouverture du Maroc sur son voisinage africain, s’explique
aisément, du fait de son appartenance naturelle au continent
et aussi de la coopération qu’il souhaite renforcer
L’observation et l’analyse de la politique africaine du
Maroc, permettent d’en décliner trois caractéristiques.
Premièrement, c’est une politique qui repose sur la coopération
bilatérale. Deuxièmement, c’est une politique qui s’appuie sur
une coopération multidimensionnelle et multisectorielle.
Troisièmement, c’est une politique qui mise d’avantage sur la
diplomatie d’influence9.
A- Coopération bilatérale :

L’Afrique est au centre de la politique du Maroc et encore


au cœur de la géopolitique mondiale 10. C’est pourquoi le retrait
du Royaume du Maroc de l’UA 11, le pays développe depuis une
8
-Cf, Ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération
9
-Appelée le Soft power.
10
-C’est ainsi que l’Ex- Président des USA Barak Obama a déclaré :  « Le XXIe siècle sera influencé par ce qui
se passera non seulement à Rome ou à Moscou ou à Washington, mais aussi en Afrique. C’est la simple vérité
d’une époque où nos connexion font disparaitre les frontières entre les peuples ». Déclaration de l’Ex-
Président Barak Obama devant le Parlement de Ghana, le 11 Juillet 2009.
11
-Le 12 novembre 1984 la délégation marocaine avait quitté le 20 ème sommet de l’Organisation de l’Unité
Africaine.
dizaine d’années une véritable stratégie à destination du
continent, dont il s’affirme comme un acteur économique et
diplomatique. En effet, devant la rivalité des puissances
classiques et les puissances émergentes sur les marchés
africains, le Maroc ne peut rester en dehors du jeu. Sa
dimension africaine, d’une part, et ses relations historiques et
ancestrales avec les différents pays du continent d’autre part,
lui permettent de jouer un rôle considérable et contribuer
efficacement au développement du continent. Les différentes
transformations véhiculées par la mondialisation sur le plan
régional et international exigent une réelle mobilisation du
Maroc, afin de consolider son positionnement et renforcer sa
place dans le continent.

L’Afrique subsaharienne constitue une priorité pour le


Maroc depuis les années 2000. Outre, les relations
personnelles nouées par feu Hassan II avec de nombreux chefs
d’Etats (Félix Houphouet-Boigny, Mobutu, Omar Bongo,
Ondimba), le Roi Mohammed VI fait de l’Afrique une priorité de
sa politique extérieure. Le Maroc demeure un partenaire
privilégié de l’Afrique subsaharienne, il a conclu plus de 500
accords avec plus de 40 pays. Le pays entretient des relations
fortes avec plusieurs pays d’Afrique centrale et d’Afrique de
l’Ouest : Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Congo, Côte d’Ivoire,
Gabon, Guinée équatoriale, Niger, R D Congo, Sénégal, etc.
Avec ces pays, le Maroc partage une proximité liée à l’histoire et
à l’espace francophone, mais aussi des intérêts économiques
qu’illustre la dynamique et le poids des entreprises marocaines
dans le continent.

Le Maroc a de réelles opportunités en Afrique et l’Afrique


peut bénéficier de l’expertise, de l’aide et des investissements
du Maroc pour assurer le développement dans de nombreux
secteurs12.

Pour dépasser l’obstacle de l’absence du Maroc des


différentes structures de l’UA13 et l’absence d’un accord de
libre-échange avec les pays de l’Afrique, dans la perspective de
réaliser une intégration économique régionale, la politique
africaine du Maroc a mis davantage sur la coopération
bilatérale. Autrement dit, le Maroc a pris sa revanche en
revenant sur la scène africaine grâce à l’adoption d’une
démarche partenariale bilatérale. Le Maroc ne peut rester
indifférent et sans déployer les efforts nécessaires afin d’être au
cœur de la dynamique africaine. Cependant, il ne faut pas
entendre par la coopération bilatérale, l’absence du Maroc des
groupements régionaux et sous régionaux. Le Maroc a rejoint
en 2001 la Communauté des Etats Sahélo-Sahariens
(COMESSA), appelée également Cen-Sad. De même, le Maroc a
réintégré l’Union africaine le 30 janvier 2017, ainsi que a signé
l’accord de principe de son adhésion à la CEDEAO les 5 et 6
juin 2017 au 51ème sommet de la CEDEAO à Monrovia.

12
-S. EL KHAYAT, La politique africaine du Maroc à l’aube du XXI ème siècle, REMA, N° 44-45, 2016-2017,
P84.
13
-La réintégration du Maroc au sein de l’Union africaine le 30 janvier 2017, ainsi que l’accord de principe de
son adhésion à la CEDEAO les 5 et 6 juin 2017 au 51e sommet de la CEDEAO à Monrovia
B- Coopération multisectorielle et multidimensionnelle :

La politique africaine du Maroc recouvre des volets variés


et très divers. C’est ainsi qu’elle se démarque par son caractère
multidimensionnelle et multisectorielle. Cet atout et
caractéristique ont été rappelé par Sa Majesté le Roi dans son
discours à l’occasion du 38ème anniversaire de la Marche Verte.
C’est ainsi que le Roi Mohammed VI n’a pas manqué de
rappeler que :

« Les relations privilégiés qui unissent le Maroc aux pays


de l’Afrique subsaharienne ne sont pas que politique et
économiques. Ce sont, dans le fond, des liens humains et
spirituels séculaires14  ».

Visiblement, le Maroc entretient avec les pays de l’Afrique


subsaharienne des relations séculaires qui reposent non
seulement sur des références culturelles, sociales et
religieuses, mais encore sur des intérêts économiques,
politiques et sécuritaires. Afin de mettre en lumière le caractère
multidimensionnel et multisectoriel de cette coopération, nous
nous attarderons sur ces différentes facettes.

Economique :

Malgré la faiblesse des échanges commerciaux entre le


Maroc et les pays de l’Afrique subsaharienne, le Royaume du
Maroc ne cesse de renforcer sa coopération économique avec

14
-Discours du 6 novembre 2013, de SM le Roi Mohammed VI à la nation à l’occasion du 38 ème anniversaire
de la Marche Verte.
les pays de la région 15, le Maroc est le premier investisseur en
Afrique de l’Ouest et le deuxième sur le continent. Plusieurs
entreprises marocaines œuvrent dans différents secteurs
(télécoms, banque, mines, construction, eau et électricité,
gestion des ports, etc) et elles sont présentes dans plus d’une
vingtaine d’Etats subsahariens. D’autres grands groupes
nationaux, comme Addoha , Managem et l’Office national de
l’eau et de l’électricité (ONEE) pour ne citer que ces exemples,
sont également implantés dans de nombreux Etats du
continent. La participation des entreprises marocaines à la
reconstruction du Mali ainsi que la Côte d’Ivoire, peuvent
témoigner de leur forte implication dans les différents chantiers
liés au développement en Afrique.

Spirituelle :

Les liens spirituels et religieux entre le Maroc et les pays de


l’Afrique subsaharienne se sont renforcés au fil des siècles.
Ainsi, le statut de commandeur des croyants du Roi du Maroc
est reconnu par de nombreux Africains et l’appui sur les
confréries lui garantit un soutien spirituel de taille. De même,
par son modèle d’islam modéré et de tolérance, le Maroc
constitue un exemple et un réel levier d’influence capable de
contrebalancer toute tentative de radicalisation de la société
africaine. Ceci étant, par le choix de former des imams et de
construire /rénover plusieurs dizaines de mosquées (Mali,
Guinée, Sénégal et au Bénin …), le Maroc contribue à la

15
- Ministère de l’Economie et des Finances, Performance commerciale du Maroc sur le marché de l’Afrique
subsaharienne, Direction des Etudes et des prévisions financières , Avril 2012, 24 p
diffusion d’un islam modéré. Nous rappellerons que suite au
programme de formation de 500 imams maliens, par le
ministère marocain des Habous et des Affaires islamiques, le
Maroc a reçu d’autres demandes de coopération en matière de
la gestion de la chose religieuse.

Culturelle et humanitaires :

La formation est un autre domaine d’importance dans la


coopération entre le Maroc et ses partenaires africains.
Encouragés par sa stabilité politique, son rapprochement
géographique et encore la qualité de ses formations, de
nombreux africains optent pour le Maroc comme un pays
d’accueil afin de terminer leurs études supérieures.
Actuellement, le Maroc a accueil prés de 13000 étudiants
étrangers dans les établissements publics d’enseignements
supérieurs, issus de 42 pays, dont 85% sont boursiers de l’Etat
marocaine. A ce chiffre, s’ajoute un nombre important
d’étudiants africains inscrits dans les établissements
d’enseignements supérieur privé. Egalement, de nombreux
cadres et décideurs africains se déplacent chaque année au
Maroc pour effectuer des stages, principalement dans les
secteurs de la santé, de l’eau, du management, de l’agronomie,
etc.

La coopération marocaine a beaucoup investi dans des


projets de sécurité alimentaire et sanitaire, où son expertise est
reconnue (gestion de l’eau, élevage et création de centres de
soins, etc…).
Par ailleurs, le Maroc a apporté son soutien au Mali (2013)
par le biais des aides substantielles et matérielles (dont
l’exemple de l’hôpital civil ), de même , Le Maroc n’a pas
manqué de présenter son assistance matérielles et logistique à
plusieurs pays dont l’exemple du Soudan, lors des inondations
de 2013.

Migratoire :

Afin d’honorer ses engagements internationaux en matières


des droits de l’homme, le Maroc a décidé de mettre en place
une nouvelle politique nationale d’immigration et d’asile.

En effet, en date du 10 septembre 2013, Sa Majesté le Roi


Mohammed VI a donné au Gouvernement ses hautes
instructions pour mettre les grands jalons de cette politique
sur la base des recommandations proposées par le conseil
national des droits de l’homme (CNDH). Les ministères
concernés ont annoncé, le 11 septembre 2013, un ensemble de
mesures dans l’objectif d’assurer une meilleure gestion du
dossier migratoire et surtout pour combler le vide juridique en
la matière. En effet, jusqu’à présent, les « refugiés politiques »
reconnus par le Haut commissariat des Nations unies pour les
réfugiés (HCR), ne pouvaient pas travailler ou avoir une carte
de résident permanent.

La nouvelle politique migratoire adoptée par le Maroc


constitue une initiative unique et audacieuse prise un pays du
sud. Elle a suscité les reconnaissances de nombreux Etats et
différentes instances internationales et régionales.
Sécuritaires et militaire :

Sur le plan militaire, le Maroc n’a jamais manqué à son


devoir de maintien de la paix et de sécurité dans le continent. A
maintes reprises le Royaume à apporter son soutien logistique
et militaire aux pays de l’Afrique subsaharienne, dans le cadre
des opérations de maintien de la paix de l’ONU et aussi dans le
cadre de l’appui direct aux pays alliés 16.

De même, le Maroc assure la formation des officiers issus


de différentes armées africaines dans les Ecoles et Centres de
formations, à l’instar de l’Académie Royale Militaire de Meknès.
Ceci dit, le pays ne ménage pas les efforts afin de promouvoir la
paix dans le continent.

D’ailleurs, le soutien du Maroc à l’intervention française au


Mali et encore d’accueil du secrétaire général du Mouvement
national de libération de l’Azwad (MNLA) par le Roi Mohammed
VI (février 2014), témoignent des efforts déployés par le pays en
matière de stabilité et de paix en Afrique.

C-Mise davantage sur le soft power :

Le poids d’un Etat sur le plan international se mesure


essentiellement par sa force militaire, sa prééminence
économique, mais aussi par son attractivité et sa capacité à
projeter des valeurs sur l’échelle international. Dans cette
perspective, La Maroc déploie des efforts considérables afin

16
- Voir sur cette question, Barre (A), « les relations entre le Maroc et les pays de ‘Afrique subsaharienne. Des
enjeux politiques aux défis de développement », in colloque sur : la coopération Maroco-Africaine, publication
de l’institut des études africaines de l’université Mohammed V-Souissi, DFIES –Souissi, Rabat, 2010, pp 11-
72.
d’être à la hauteur de ses ambitions régionales et
internationales.

Toutefois, à défaut de ressources naturelles (Gaz et


pétrole) et de moyens financiers, le pays mise davantage sur le
soft power, ou la diplomatie d’influence afin d’atteindre ses
objectifs et renforcer sa présence en Afrique. Par soft power ou
puissance douce, il faut entendre une forme indirecte, mais
excrément efficace, d’exercice de la puissance. C’est la capacité
d’attraction et d’influence dont peut bénéficier un pays, c’est
un pouvoir plus efficace que celui de contraindre, il permet
d’exercer une influence, de faciliter la conquête des marchés. 17

Le soft Power traduit une vision cohérente qui repose sur


l’action et la mobilisation des ressources moins matérielles
comme le rayonnement intellectuel, l’idéologie, la persuasion,
la culture et la diffusion des valeurs. Autrement dit, le soft
power implique toutes les forces vives et il mobilise différents
acteurs, à savoir les opérateurs économiques, les Think tanks,
les ONG, et la société civile, etc. Plus précisément, la diplomatie
d’influence s’appuie sur des programmes globaux de
coopération à long terme, mais encore sur la mise en place de
partenariat stratégique. C’est la forme de puissance la plus
dominante, notamment dans le contexte de la globalisation.

Au Maroc, L’Agence Marocaine de Coopération


Internationale (AMCI) joue un rôle essentiel à ce niveau. Elle
constitue un véritable levier de la coopération et encore un
17
- Boniface (p), la géopolitique, les relations internationales, institut des relations internationales
et stratégique, Groupe Eyrolles 2013, p 145.
outil efficace au service de la diplomatie marocaine. Son rôle
est déterminant dans le renforcement de la coopération entre le
Maroc et les pays de l’Afrique subsaharienne. L’action de
l’AMCI s’articule autour des axes prioritaires à savoir : la
formation des cadres, la coopération technique, la coopération
économique, financière et l’action humanitaire. 18

A vrai dire, Le Maroc dispose d’un atout de taille, lui


permettant de consolider ses relations avec les pays de l’Afrique
subsaharienne, il s’agit bien de la carte religieuse. Le roi
Mohamed VI reste, en vertu de la constitution, chef de l’Etat et
Commandeur des croyants. Ce statut lui est reconnu au delà
même des frontières nationales. Lorsque le Roi du Maroc s’est
déplacé dans certains pays africain, il était accueilli d’abord
comme descendant du pochète. Cette image est tout un
symbole de la place du Maroc auprès des pays de l’Afrique
subsaharienne et dont le volet religieux constitue un réel atout
pour le pays.

Section II : Les acteurs de la politique africaine


du Maroc :

Sous l’impact de la mondialisation, la politique étrangère


marocaine est devenue un domaine complexe et exigeant. A
défaut d’un réel professionnalisme et d’une coopération
fructueuse entre les différents intervenants et acteurs, toute
action diplomatique sera limitée, voire condamnée à l’échec.
Plus concrètement, plusieurs acteurs interviennent dans la
18
- Cf . Ministère des affaires étrangères et la coopération.
politique étrangère et aussi africaine du Maroc, selon une
« logique relationnelle hiérarchisée »19, afin d’en assurer la mise
en place, l’exécution et le bon fonctionnement. Nous
distinguons entre les acteurs du premier plan et ceux du
deuxième plan, ou encore les acteurs principaux et les acteurs
complémentaires et subordonnés. Autrement dit, il y a lieu de
distinguer entre la diplomatie officielle et la diplomatie
parallèle.20

Nous accorderons une attention particulière à la


diplomatie officielle, à savoir, la diplomatie royale et la
diplomatie traditionnelle.

A- La diplomatie Royale :

Au Maroc, L’institution royale joue un rôle majeur et de


premier plan en matière de politique étrangère. A plusieurs
reprises les interventions du Roi du Maroc ont été décisives et
ont suscité les éloges de l’ensemble de la classe politique ainsi
que de l’opinion publique interne. A maintes reprises, la
diplomatie royale a fait preuve d’un grand talent dans la
gestion des dossiers épineux, et encore dans la défense des
intérêts du Maroc à l’étranger. En effet, à chaque occasion, le
Roi Mohammed VI ne manque pas de donner l’exemple aux

19
- El Houdaigui ®, La politique étrangère sous le règne de Hassan II, Acteurs, enjeux et processus
décisionnels, Paris n L’Harmattan , 2003, p 27.
20
- Nous entendons par la diplomatie parallèle, l’ensemble des actions menées par les partis politiques, les
opérateurs économiques les parlementaires, les médiats, les universitaires, les acteurs de la société civile et la
diaspora, etc, la diplomatie parallèle a manifestai pendant ces dernières années une réelle montée en
puissance, par son implication dans la défense des intérêts du pays. Ceci dit, son dynamisme et sa grande
mobilisation suscitent un grand intérêt auprès des décideurs marocains, Toutefois notre travail ne s’arrêtera
par sur cette forme de diplomatie.
différents acteurs de la politique étrangère marocaine 21. En
effet, grâce aux efforts des différents acteurs de la politique
étrangère marocaine et principalement la diplomatie royale le
conseil de sécurité du L’ONU a rejeté la recommandation de
son secrétaire général qui dans son rapport (8 avril 2013),
recommandait « une surveillance indépendante, impartiale et
soutenue des droits de l’homme » au Sahara Marocaine.
Encore les tournées royales en Afrique ont constitué un succès
dans tous les sens. Grâce à ces visites royales, le Maroc a pu
renforcer sa présence économique en Afrique à travers la
signature de plusieurs contrats entre les opérateurs
économiques marocains et leurs homologues africaines.

La lecture de la constitution marocaine et notamment


l’article 42 et 55, permet de relever que l’institution royale
demeure le centre de gravité et l’instance stratégique de la
diplomatie marocaine22. Outre que le Roi du Maroc accrédite les
ambassadeurs, signe et ratifie les traités, le souverain trace les
grandes lignes de la politique étrangère au Maroc. Ceci étant, le
Roi occupe un espace constitutionnel étendu. Le Chef de l’Etat
possède une compétence originale pour déclarer la volonté de
l’Etat, il est le législateur suprême c’est lui qui établit les règles
du jeu qui s’imposent à la classe politique toute entière.
21
- Voir à titre d’exemple l’intervention de S.M le Roi lors de la proposition des Etats-Unis d’étendre le
mandat de la Minurso.
22
- L’article 42 de la constitution marocaine stipule que « le Roi, Chef de l’Etat, son Représentant suprême » ;
il ajoute que le roi « [veille] au respect des engagements internationaux du Royaume », Encore, en vertu de
l’article 55 de la constitution marocaine, le Roi : « Accrédite les ambassadeurs auprès des puissance
étrangères et des organismes internationaux. Les ambassadeurs ou les représentants des organismes
internationaux sont accrédités auprès de lui. Il signe et ratifie les traités. Toutefois, les traités de paix ou
d’union, ou ceux relatifs à la délimitation des frontières, les traités de commerce ou ceux engageant les
finances de l’Etat ou dont l’application nécessite des mesures législatives, ainsi que les traités relatif aux doits
et libertés individuelles ou collectives des citoyennes et des citoyens, ne peuvent être ratifiés qu’après avoir été
préalablement approuvés par la loi ».
En l’espèce, il est bien clair que la politique étrangère du
Maroc relève du seul pouvoir du souverain. Ce terrain sensible,
vital et complexe n’est laissé à aucun autre acteur, quel qu’il
soit.

La tradition marocaine veut que, même après l’accession


au trône de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, les grandes
orientations soient données par le Roi qui peut faire appel à
des personnalités pertinentes pour mettre en œuvre ses
directives. A vrai dire, L’Etude de la politique africaine du
Maroc devra passer par l’analyse des activités royales, à
savoir : les discours et les déplacements de Sa majesté le Roi,
etc.

Dans ce sens, le déplacement du Roi Mohammed VI pour la


cérémonie d’investiture du président malien est historique, La
présence de sa Majesté le Roi Mohammed VI n’est pas le fruit
du hasard, alors qu’il se fait habituellement remplacer par le
chef du gouvernement ou le ministre des affaires étrangères et
de la coopération internationale pour ce type de cérémonie.
Concrètement, le Roi Mohammed VI est allé bien au nombreux
voyages qui l’ont conduit à plusieurs Etats africains ; Burkina
Faso, Bénin, Gambie, Niger, RD Congo Congo Brazzaville,
Cameroun, Sénégal et Gabon, etc, en témoignent.

Au cours de ces différentes visites, le Roi du Maroc


inaugure des projets socio-économiques don le Maroc est
présent en force. De même, des commissions mixtes ont été
crées ou réactivées, pour bâtir les socles de la nouvelle
politique africaine du Maroc. Par ailleurs le titre de
commandeur des croyants, accorde au Roi du Maroc une place
de taille en Afrique, auprès ces chefs d’Etats et surtout auprès
des confréries. En effet, la présence et l’impact de la chose
religieuse dans la relation entre le Maroc et ses partenaires
africains est perceptible.23

Force est de reconnaitre que l’Afrique subsaharienne est


fortement présente dans les discours du Roi Mohammed qui ne
manque pas l’occasion de rappeler les différents acteurs de la
politique étrangère marocaine de leur devoir de renforcer le
partenariat avec les pays africains. 24

B- La diplomatie traditionnelle :

Globalement, le Ministère des affaires étrangères et de la


coopération internationale est l’instance qui accompagne au
mieux le processus et l’évolution des relations internationales.
Il est toujours en état d’alerte stratégique, puisqu’il est « à la
source et au point de destination de tout le flux d’informations
sans lesquelles il n’est pas possible de prendre une décision en
matière internationale ».25 Gestionnaire des informations en
matière de relations extérieures, le ministère des affaires
étrangères s’impose comme « le canal obligé de tout rapport
avec les autres Etat étrangers et les organisations

23
- Sambe (B), Islam et diplomatie : la politique africaine du Maroc, essai, Edition Marsam, 2010, 238 p.
24
- C’est ainsi que S.M , le Roi a souligné : « Avec une égale détermination Nous tenons à ce que le continent
africain demeure au cœur de notre politique étrangère, veillant à renforcer nos relations avec l’ensemble des
pays africains frères, notamment avec les moins avancés d’entre eux, à faire aboutir l’initiative du NEPAD, et
à participer aux opérations onusiennes pour le maintien de la paix et la préservation de la sécurité et de la
stabilité dans la région du Sahel et à travers tout notre continent africain ». Discours du Trône du 30 juillet
2004 de sa Majesté le Roi Mohammed VI.
25
- Pierre –François n Relations internationales africaines, Paris, Montchrestien 1974, p 36.
internationales »26. Le département des affaires étrangères non
seulement contribue à l’élaboration de la politique extérieure,
mais encore, il représente l’Etat et prend en charge ses intérêts
et les intérêts de ses citoyens à l’étranger par le biais des
représentations diplomatiques et consulaires.

Au Maroc, le Ministère des affaires étrangères et de la


coopération internationale (MAECI), a vu le jour en avril
195627, quelques mois à peine après la fin du protectorat
français. Ce département est organisé par le décret n° 2-
11- 428, portant sur les attributions et l’organigramme du
ministère des affaires étrangères et de la coopération
internationale. Jusqu’en 2012, Le MAECI emploie 3000
personnes dont 1200 au niveau de l’administration centrale,
réparties sur de grandes zones géographiques, thématique et
logistiques. A la tête du ministère, nous repérons le Ministre
des affaires Etrangères et de la coopération internationale
épaulé par un Ministre délégué, l’inspection générale ainsi que
trois directions générales28. A ce niveau, la Direction Générale
des relations bilatérales et des affaires régionales suscite une
attention particulière dans la mesure où elle consacre une
direction aux affaires africaines 29. C’est tout un symbole de
26
- L’article 7 de la convention de vienne de 1969 sur le droit des traités, souligne que les ministres des affaires
étrangères jouissent à coté du chef et de l’Etat et de gouvernement de la présomption de la représentativité
de leur Etat et donc de la capacité à engager internationalement leur pays sans avoir à présenter les pleins
pouvoirs, ce qui n’est pas le cas des autres ministres devant être munis des pleins pouvoir pour prouver leur
représentativités, C.f , Oulghazi (K) , « processus et acteurs : la décision extérieure marocaine ». (Consulté le
25-03-2018) Article disponible sur :htttp:// iftt.Com/image.card.png
27
- Dahir Royal n° L 56097 du 7 décembre 1955 portant création du ministère des affaires Etrangères de la
coopération.
28
- Il s’agit de la direction générale des relations bilatérales et des affaires régionales, la direction générale des
questions multilatérales et globales, de l’action culturelle et la diplomatie publique et enfin, la direction
générale de la promotion économique, et l’action culture et de la diplomatie publique.
29
- La direction des affaires africaines se compose de trois divisions, à savoir : la division de l’Afrique
occidentale et orientale, la division de l’Afrique centrale et australe et la division des partenariats régionaux.
l’importance grandissante de l’Afrique subsaharienne dans la
politique étrangère marocaine.

Par Ailleurs, compte tenu du poids de l’Afrique


subsaharienne dans la politique extérieure du Maroc, le
nombre des missions diplomatiques et postes consulaires en
Afriques a connu une hausse considérable durant les dernières
années. Le Maroc dispose de 25 ambassades en Afrique, dont
21 en Afrique subsaharienne30. En fonction des contextes
politiques et /ou économiques, une ambassade et un consulat
peuvent être unis en un seul bâtiment. Ces délégations
diplomatiques assurent la représentation, la protection et aussi
la promotion des intérêts du Maroc dans les pays d’accueil.

Toutefois, malgré la présence marocaine dans plusieurs


pays de l’Afrique subsaharienne, sa représentation
diplomatique demeure faible et insuffisante par rapport à
d’autres pays. Le Maroc devra renforcer davantage sa présence
notamment dans les pays de l’Afrique australe et Orientale, la
défense des intérêts du Maroc, La promotion de son image et le
renforcement de sa présence économique passent
nécessairement par sa forte représentation diplomatique dans
les différents pays du continent.

En réalité sous l’impact de la mondialisation, la pénurie


des matières premières et encore la crise financière mondiale
(2007- 2008). L’Afrique subsaharienne attire et séduit de plus
en plus. Dans ce contexte le Maroc est appelé à déployer plus
30
- Bouqentar (H), la politique du Maroc 2000-2013 (en arabe), Publication de la revue Marocaine
d’administration locale et de développement, collection « Thèmes actuels », op.cit , p 126
d’efforts afin de renforcer son rayonnement politique et
économique sur le contiens. pour ce faire , la diplomatie
traditionnelle devra s’appuyer sur des ressources humaines
qualifiées et compétentes31 pour pouvoir mettre en œuvre la
politique étrangère marocaine et ainsi bien servir l’intérêt du
pays , il est important de rappeler à ce stade que l’Afrique
constitue une priorité dans l’agenda politique marocaine le Roi
Mohammed VI a souligné à maintes reprises les liens fortes
entre le Maroc et les pays de l’Afrique subsaharienne et par
conséquent , il a donné ses Hautes instruction s à la diplomatie
nationale afin d’accorder une attention particulière aux pays
du sud. C’est ainsi que le Roi Mohammed VI a souligné.

« Fidèle à notre appartenance africaine et ayant en vue les


liens spirituels et mes intérêts stratégique de notre pays, Nous
nous sommes attaché à consolider nos liens avec les pays
subsaharien en les plaçant au cœur de l’agenda diplomatique
marocain.

Nous exhortons notre diplomatie à accompagner


assidument cette orientation, par le développement de nos
relations bilatérales avec les pays subsahariens , par une
contribution efficace aux actions de la communauté des états
Sahélo-Saharien, Cen-Sad, notamment à la définition des
nouvelles mission dévolues à ce rassemblement, ou encore par le
renforcement de nos relations avec les organisations sous

31
-Voir à ce niveau, l’académie marocaine des études diplomatiques créée par le Roi Mohammed VI en 2008.
Ce centre relevant du Ministère des affaires étrangères et de la coopération internationale porte comme
mission la formation au métier de diplomate (études internationales, politique étrangère du Maroc et d’autres
pays étrangers) en faveur des cadres du ministère.
régionales africaines, en particulier les organisations d’Afrique
de l’Ouest et d’Afrique centrale.32 »

La diplomate traditionnelle marocaine est contrainte plus


que jamais à faire preuve de dynamisme et d’efficacité. Les
défis de la politique africaine du Maroc sont de taille et ils ne
peuvent être surmontés qu’à partir d’une professionnalisation
de l’appareil diplomatique marocain.

Chapitre II :

Les aspects et formes de la politique étrangère


du Maroc envers l’Afrique

32
- Voir le message de S.M le Roi Mohammed VI adressé à la 1 ère conférence des ambassadeurs de S.M. Le Roi
– 30 août 2013.
Le Maroc a connu, en l’espace d’une décennie, de
profondes transformations. Ses relations internationales se
sont diversifiées, tant au niveau des acteurs qu’à celui des
orientations stratégiques de sa politique étrangère. Plus d’une
trentaine d’ambassades et de consulats marocains à travers le
monde ont été inaugurés dans des pays stratégiques, mais
aussi dans des petits pays.

La représentation de l’Etat auprès des instances


internationales et régionales s’est également multipliée. Cette
politique de représentation a accompagné une politique de
rapprochement avec l’Union européenne (UE) à travers le
« Statut avancé ». On constate également une politique de
rapprochement avec l’Afrique sub-saharienne.
Dans ce chapitre nous allons aborder les aspects inter
action Maroc-Afrique (1ère Section), puis nous allons présenter
les différentes formes de coopération entre le Maroc et les pays
africains (2ème Section).

Section 1: Les aspects inter action Maroc –


Afrique.

L’aspect de l’interaction Maroc-Afrique s’est circonscrit


autour de plusieurs secteurs d’activités notamment dans les
domaines de l’économie (B) et de la diplomatie (A) qui englobent
le commerce, la coopération, le développement, les entreprises,
l’investissement, les télécommunications, le tourisme et le
travail.
A- L’aspect de l’interaction Maroc-Afrique dans le
domaine de la diplomatie

Depuis longtemps, l’Afrique subsaharienne a été placée au


centre des intérêts du Maroc. Simultanément, le Maroc a
œuvré à travers des actions ayant pour objectifs des
promouvoir les intérêts économiques et de faciliter les relations
d’affaires.

En effet, et Afin d’obtenir davantage de soutien pour la


marocanisation du Sahara occidental et pour renforcer son
poids stratégique régional, le Maroc renoue depuis une dizaine
d’années ses liens en Afrique, dans le cadre de la coopération
Sud-Sud soutenue par la politique officielle marocaine.
Rappelons que durant la période hassanienne, le Royaume
avait une politique hostile envers les pays africains qui
soutenaient l’Algérie socialiste et reconnaissaient la RASD,
tandis qu’il soutenait des politiques occidentales, notamment
françaises, en Afrique. Aujourd’hui, le discours des diplomates
met en avant les nombreux soutiens apportés par le Maroc aux
mouvements de libération africains durant la période de
décolonisation, comme le Mouvement populaire de libération de
l’Angola (MPLA), le Front de libération du Mozambique
(FREMILO) ou encore le Mouvement de la libération de la
Guinée-Bissau et des îles du Cap Vert (PAIGC). De même, les
discours officiels marocains depuis l’Indépendance ont mis
l’accent sur les racines africaines du Maroc et sa proximité
religieuse ou culturelle avec certains pays du continent.
Cependant, ce n’est véritablement qu’à partir de 2000 que
le Maroc accorda un intérêt diplomatique à l’Afrique
subsaharienne. L’année 2000 marque la date du premier
sommet entre l’Afrique et l’Europe qui s’est tenu au Caire, au
cours duquel le ministre marocain des Affaires étrangères a
annoncé l’annulation de la dette des PMA (Pays les moins
avancés) envers le Maroc. Cet événement marque le début de la
politique africaine du Maroc, dont les axes principaux sont
l’investissement économique et la résolution des conflits.
Mohammed VI a ainsi réuni les chefs d’État de la Guinée, du
Libéria et de la Sierra Leone, en 2002, présidant une rencontre
pour le règlement du conflit du fleuve Mano. Il a depuis
multiplié les visites dans les pays africains traditionnellement
proches du royaume, qui se situent pour la plupart dans la
bande sahélo-saharienne, en Afrique de l’Ouest et en Afrique
centrale. Pour créer ou conforter des partenariats, le Maroc
s’est appuyé notamment sur les liens d’allégeance au sultan
encore existants dans certaines régions. Ces liens d’allégeance
se sont illustrés, notamment, lors de la visite de Mohammed VI
en Côte d’Ivoire, en 2013 : le roi fut accueilli par le protocole du
président ivoirien, dont l’un des membres (Georges Ouégnin,
ancien ami d’Hassan II) lui baisa la main. Outre les liens
d’allégeance, les liens politiques entre le précédent monarque
Hassan II et certains chefs d’Etat africains, comme Omar
Bongo, sont également des atouts sur lesquels Mohammed VI
peut s’appuyer dans sa politique africaine. Les différents
échanges qui animent le couple maroco-gabonais notamment
(salon de l’agriculture, formation dans les domaines agricole,
médical et militaire, commerce, déplacements de hauts
dirigeants) illustrent la réalité de ces liens Les dirigeants
marocains s’appuient également sur d’autres formes de relation
politique, comme les confréries religieuses transsahariennes ou
encore les Marocains résidant à l’étranger, afin de conforter ces
liens.
B- L’aspect de l’interaction Maroc-Afrique dans le
domaine de l’économie

Par ailleurs, le Maroc est actuellement le second


investisseur africain sur le continent après l’Afrique du Sud.
L’État tente de pousser ses entreprises privées, ses banques et
ses assurances à s’implanter en Afrique, d’une part, tout en se
positionnant comme un vendeur de services, d’autre part.
Maroc Telecom a racheté des licences GSM et des parts de
marchés dans d’autres compagnies (Gabon Telecom, par
exemple). La BMCE a racheté Bank of Africa (qui compte 16
pays). Le Maroc mise sur le transfert de compétences et la
formation en Afrique subsaharienne, offre des bourses aux
étudiants africains et recherche des accords tripartites, comme
l’accord TICAD avec le Japon, pour être l’interlocuteur
privilégié des pays investisseurs en Afrique, tandis que les
programmes de coopération bilatérale se multiplient. La Royal
Air Maroc dessert actuellement 26 pays en Afrique 33 (y compris
des pays très peu desservis comme le Gabon). La plupart de
33
- Pays desservis par la RAM : Sénégal, Ghana, Algérie, Mali, Centrafrique, Gambie, Guinée-Bissau, Guinée
Conakry, Congo-Brazzaville, Bénin, Côte d’Ivoire, Cameroun, Sierra Leone, Cap Vert, Nigeria, République
démocratique du Congo, Gabon, Guinée équatoriale, Libéria, Mauritanie, Burkina Faso, Niger, Libye, Tunisie,
Egypte, Cameroun. Voir le site de la Royal Air Maroc.
ces destinations correspondent à des pays où le Maroc dispose
d’une ambassade (25 pays34).

Plusieurs diplomates affirment que le Maroc est tenu de


jouer un rôle en matière de maintien de la paix en Afrique.
C’est pourquoi l’Etat a appuyé l’initiative française au Mali, en
ouvrant son espace aérien aux chasseurs français et en
apportant une aide économique de 5 millions de dollars à la
Mission internationale de soutien du Mali (MISMA), mais aussi
une aide diplomatique. A ce titre, le roi du Maroc (représenté
par le chef du gouvernement) a défendu l’intérêt de l’opération
Serval dans un discours lors de son passage au Caire pour le
sommet islamique (6 février 2013). Il apparaît que le Maroc se
sent directement concerné par la crise puisqu’elle touche ses
partenaires en Afrique subsaharienne, qu’il est une route de
transit pour le trafic de drogue et d’armes provenant du Sahel
et à destination de l’Europe et qu’il est également une cible
pour les menaces terroristes. Nous pourrions toutefois y
ajouter la dimension de « concurrence » avec l’Algérie pour
jouer un rôle actif au Sahel afin de contribuer à la stabilité de
la région, L’intérêt du Maroc est de se positionner comme un
acteur stratégique important en Afrique.
La récente tournée du Roi Mohammed VI : au Sénégal, en
Côte d’ivoire et au Gabon a donné une nouvelle impulsion aux
relations bilatérales entre les pays africains.

34
- Représentations diplomatiques du Maroc en Afrique : Afrique du Sud, Algérie, Angola, Burkina Faso,
Cameroun, Centrafrique, République démocratique du Congo, Côte d’Ivoire, Ethiopie, Egypte, Gabon, Ghana,
Guinée, Guinée équatoriale, Kenya, Libye, Madagascar, Mali, Mauritanie, Niger, Nigeria, Sénégal, Soudan,
Tchad, Tunisie. Voir le site du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération : www.diplomatie.ma
Déjà, sous la monarchie du roi Hassan II, le Maroc avait
toujours manifesté cette volonté de développer les relations
bilatérales entre les pays africains.

Le souverain Mohammed VI s’est manifestement installé


sur les traces de son illustre père et multiplie les visites en
Afrique afin de poursuivre l’œuvre initiée par son prédécesseur
et continuer à entretenir ces relations. 35 Pour les pays du Sud
les plus fragiles. Les efforts déployés dans le domaine de
l’énergie ne doivent pas se faire aux dépens de l’alimentation
des populations.

L’entreposage des denrées alimentaires a un rôle important


à jouer le renforcement de la sécurité alimentaire nationale et
régionale non seulement parce qu’il contribue directement à la
constitution des réserves alimentaires, mais aussi parce qu’il
aide à stabiliser les prix des produits et, ce faisant à mieux
rétribuer et protéger le paysan pauvre durement touché par les
fluctuations des prix des denrées alimentaires. La conclusion
d’accords régionaux et sous-régionaux concernant la
constitution et l’entreposage de réserves alimentaires a un rôle
important à jouer dans la réalisation de la sécurité alimentaire.

Il est possible d’élargir la portée de la coopération Sud-Sud


dans le domaine de l’alimentation et du développement rural e
intensifiant les efforts des pays émergents en vue d’atteindre la
sécurité alimentaire et d’améliorer l’état nutritionnel des
populations. Il faudra que les pays du Sud consacrent

35
- Coordonateur de l’internationale pour l’Afrique centrale, Vice président de l’Alliance de l’Afrique centrale.
davantage de ressources au secteur rural et à l’agriculture. Ils
devront en particulier se préoccuper davantage d’investir dans
l’infrastructure économique et sociale des zones rurales,
notamment en construisant des barrages, des canaux et des
routes et e créant et organisant des services d’appui efficaces
comme des services de vulgarisation agricole, des centres de
santé ruraux et des établissements d’enseignement et de
recherche.

Le Maroc est et entend rester un pays peuplé de plus de


10 millions de francophones. A une coopération économique
franco-marocaine étendue s’est ajoutée une coopération euro-
marocaine très développée,. Le Maroc le pays le plus ouvert du
Maghreb présente les Européens le savent, des garanties pour
les investissements et les contrats commerciaux. Le Maroc
détient aussi des gages politiques importants.

Une étroite coopération économique, y compris


l’intégration sous-régionale dépend aussi d’une coopération
dans le domaine de la production. Elle dépend aussi d’une
infrastructure efficace dont la création est un objectif
prioritaire de la coopération régionale de même d’un critère de
cette coopération. Les réseaux de transports et de
communication sont mal en point dans de nombreux pays du
Sud.

L’appui au développement des transports et des


communications constitue un domaine spécifique qui appelle
une action de grande envergure en particulier dans l’Afrique au
Sud du Sahara où les réseaux routiers et de transports ont été
conçus principalement en vue de l’extraction de matières
premières et non du développement autonome de ces régions.
Les réseaux routiers existant doivent être intégrés afin de
constituer l’infrastructure nécessaire à l’accroissement de la
production et à l’élargissement des marchés.

2ème Section:
Les formes de coopération entre le Maroc et les
pays africains.

Le Maroc n’a cessé depuis son indépendance de réaffirmer


son identité africaine en plaçant le continent au cœur de ses
choix stratégiques. Il a toujours accordé une importance
primordiale au développement de ses relations avec ses
confrères africains à travers la consolidation de ses relations
politiques et l’établissement de partenariats diversifiés et
féconds, fidèle en cela aux liens historiques profonds qu’il
entretient avec ses pays. Aujourd’hui, sous le règne de Sa
Majesté le Roi Mohammed VI, cette vocation africaine a pris
une nouvelle dimension en s’inscrivant dans le cadre d’une
vision de long terme qui s’appuie sur les vertus de la
coopération Sud-Sud (B) et sur l’impératif du développement
humain (A), dans l’établissement de rapports économiques
équitables justes et équilibrés.

A- Le développement humain
Les différentes visites officielles effectuées dans plus d’une
douzaine de pays africains et la dernière tournée royale en
Afrique, témoignent de l’engagement sincère du Royaume du
Maroc en faveur du continent. Un engagement qui embrasse
désormais tous les domaines, qu’ils soient politiques,
économiques, sociaux, culturels ou spirituels. Le choix de
l’ancrage africain pour notre pays participe d’une logique qui
s’accorde avec les reconfigurations actuelles de l’économie
mondiale caractérisées par le rattrapage économique des pays
émergents et l’évolution vers un système mondial multipolaire
ou notre continent est appelé à se positionner en tant que
nouveau pôle mondial de croissance.

Les résultats économiques enregistrés durant la dernière


décennie et les bonnes perspectives qui se dessinent, invitent à
prendre la juste mesure de la dynamique d’émergence en cours
qui prend appui sur des fondations solides et une capacité de
résilience remarquable face à la crise économique et financière
international. Ce processus irréversible ne saurait être
pérennisé et renforcé sans une transformation structurelle et
une diversification des économies africaines et leur mutation
vers des activités à haute valeur ajoutée et à fort contenu
technologique. Ces objectifs ne pourrait être atteints sans une
coopération Sud-Sud renforcée et la construction d’espaces
régionaux qui sont à même de permettre à nos marchés
d’atteindre une taille critique, de créer des économies d’échelle
et d’opérer ainsi le repositionnement international souhaité. A
cet égard, la stratégie économique développée par le Maroc en
direction du continent africain, ambitionne d’ériger notre pays
en hub régional, au service du co-développement dans les
différents domaines clés pour notre avenir commun (la sécurité
alimentaire, les infrastructures, la bancarisation et l’inclusion
financière, les énergies renouvelables, la croissance verte…) Il
convient au départ de souligner que la projection économique
du Maroc en Afrique a connu une évolution en trois étapes :

La première a commencé par l’implication des entreprises


publiques marocaines dans la mise en œuvre de différents
projets ayant trait au développement des infrastructures de
base, notamment la construction de barrages, les réseaux
routiers et ferroviaires, les télécommunications,
l’assainissement, l’électrification, la gestion des ressources en
eau et l’irrigation, ...et autres.

Dans un second temps, les opérateurs privés ont été


impliqués principalement dans des secteurs de services
(bancaires, formation professionnelle, exploitation minière,…),
soutenu dans leurs initiatives par une diplomatie économique
très dynamique.

Et la phase actuelle marquée par l’impulsion d’une


véritable stratégie économique, qui s’inscrit dans le cadre d’une
vision de moyen et long terme orientée vers la réalisation d’une
intégration régionale plus poussée dans toutes ses dimensions
commerciale, financière, économique voire monétaire.

B- La coopération Sud-Sud
La vocation africaine du Maroc a, ainsi, pris une nouvelle
dimension en s’inscrivant dans le cadre d’une vision long terme
qui s’appuie sur les vertus de la coopération Sud-Sud et sur
l’impératif du développement humain, dans l’établissement de
rapports économiques équitables justes et équilibrés.

C’est à la faveur de cette vision qu’il convient d’interroger la


configuration des relations économiques que le Royaume a
tissé avec les pays africains pour en révéler le potentiel et les
conditions requises pour sa réalisation effective.
C’est d’abord un processus national où les questions de
pauvreté ou d’inégalité sociale côtoient celles des limites de la
productivité pour définir les priorités de la recherche nationale.
Certaines questions auxquelles les sociétés du Sud sont
confrontées sont communes à plusieurs pays, dont le Maroc.
Leur traitement à l’échelle régionale présente souvent une plus-
value réelle en termes de complémentarité des compétences
régionales et de mise en commun de moyens rares. La
recherche agricole pour le développement représente un bon
exemple avec la création de forums de recherche régionaux
dont certains fonctionnent déjà en Afrique depuis une vingtaine
d’années.

Compte tenu de la crise, de la lente croissance de


nombreux pays du nord et de leur politique de plus en plus
tourné vers l’intérieur, l’effet de retombée du développement
du Nord sur la prospérité des pays du Sud s’est
considérablement affaibli ces dernières années. Il est de ce fait
indispensable que les pays du Sud envisagent d’intensifier leur
relation économique entre eux. Cette recherche d’une
coopération Sud-Sud36 plus étroite peut se situer à trois
niveaux sous régional, régional et interrégional.

La coopération sous-régionale présente une importance


particulière en ce sens que dans certains cas, elle peut fournir
les assistes de la coopération régionale et interrégionale.

La diversité même des ressources humaines, naturelles et


financières dont sont dotés les pays du Sud accroît les
occasions de coopération mutuelle avantageuse entre eux. Mais
il ne faut pas ignorer l’autre aspect de cette diversité de
ressources et de niveaux de développement économique. De
même que dans les relations Nord-Sud des occasions spéciales
de développement doivent être accordés aux pays du Sud les
plus faibles, de même la coopération économique Sud-Sud doit
se situer délibérément dans un cadre qui offre des possibilités
spéciales aux pays du Sud les moins favorisés.

N’oublions pas « si la terre est un paon, le Maroc en est la


queue » Ouvert sur deux mers, le Maroc se trouve placé dans
des conditions exceptionnelles de développement.

Une action et des efforts concertés dans les trois domaines


suivants permettront à court et à moyen terme de réaliser des
progrès dans la coopération économique Sud-Sud :

a) Coopération financière.

36
- La coopération face à l’incertitude : priorités pour une action internationale et une coopération Sud-Sud ,
Rapport Nations-Unies , 1986.
b) Coopération dans le domaine de l’énergie.
c) Coopération dans le domaine de l’alimentation et du
développement rural.

1_ Coopération financière :

Les pays en développement continueront à assumer au


premier chef la responsabilité du financement de leur
développement et devront adopter des mesures énergiques
pour mobiliser plus pleinement leurs ressources financières
intérieures. Les transferts financiers directs des pays du Sud
émergents vers les pays du Sud déficitaires offrent des
possibilités encourageantes à cet égard. Etant donné les
problèmes très graves qui se posent aux pays du Sud les plus
fragilisés et les multiples avantages d’une coopération
financière entre eux et ceux considérés comme émergents, il est
impératif que des efforts vigoureux soient faits pour simuler et
soutenir un dé par sa situation privilégiée veillera au salut de
tous les Sud.

Trois possibilités méritent d’être envisagées.

_ Tout d’abord , avec des arrangements et des garanties


appropriés, les pays émergents peuvent investir les banques
régionales et sous-régionales de développement, leur consentir
des prêts ou y ouvrir des guichets de prêts à des conditions
avantageuses.

_ Deuxièmement, les investissement directs opérés par des


pays du Sud émergents dans d’autres pays du Sud déficitaires
peuvent être accrus. Les pays du Sud qui ont besoin de
capitaux devraient élaborer ensemble des modalités suivant
lesquelles les prises de participation des uns chez les autres
pourraient être mieux acceptées par les deux parties.

2_ Coopération en matière d’énergie :

A court et à moyen terme des arrangements en vertu


desquels les pays émergents consentiraient des « prêts
souples » aux pays du Sud déficitaires, importateurs de pétrole
pour aider ceux-ci à fiancer totalement ou e partie,
l’augmentation du coût de leur important de pétrole. Ve qui
représenterait l’une des formes les plus efficaces de coopération
régionale et sous-régionale.

La coopération en matière d’énergie doit transcender le


secteur de l’énergie proprement dit : Comme chaque domaine
de l’activité humaine comprend des aspects énergétiques, la
plupart des variable de l’axe énergie-développement e situent
en dehors du secteur de l’énergie proprement dit.

La solution à long terme à la pénurie d’énergie consiste


donc à rechercher des stratégies du développement à moins
forte intensité d’énergie et écologiquement viables. Il est
impossible de doser les considérations afférentes à
l’alimentation de l’homme , à l’alimentation du bétail, à
l’énergie et aux matières premières sans planification globale
de l’occupation des sols à l’échelle locale ainsi qu’à l’échelle
nationale , sous-régionale et régionale.

L’augmentation des coûts de l’énergie a déjà eu des


conséquences fastes sur la situation alimentaire. Dans quelque
pays, certains sols autrefois consacrés aux cultures vivrières
servent désormais à la production d’énergie tirée de la
biomasse. Il serait très utile d’instaurer une coopération
régionale en vue de la réalisation d’étude de politique générale
sur ces investissements ainsi que d’autres études sur les
instruments de politique appropriés pour les pays à faible
revue,. Il faudrait en outre coopérer à l’échelle régionale pour
éliminer le gaspillage d’énergie en améliorant l’efficacité des
systèmes énergétiques existants grâce à une meilleur gestion.

3_ Coopération dans les domaines de l’alimentation et


de développement rural :

La pénurie alimentaire et la malnutrition figurent parmi les


problèmes les plus pressants des pays du Sud à faible revenu
.IL est nécessaire d’établir un équilibre entre les programmes
énergétiques et les programmes alimentaires. Ces deux
secteurs sont d’une importance cruciale.

Deuxième Partie :
La stratégie migratoire du Maroc et les
nouveaux paris de la politique étrangère Marocaine
envers l’Afrique.

La charte des Nations Unies dispose que le Etats doivent


réaliser la coopération internationale en résolvant les
problèmes internationaux d’ordre économique, social, culturel
ou humanitaires, en développent et en encourageant le respect
des droits de l’homme et des libertés fondamentales pour tous,
sans distinction de race, de sexe, de langue ou de religion.

 La coopération entre le Maroc et ses partenaires africains a


connu plusieurs temps forts. D’abord celui de la coopération
militaire, puis celui de la coopération politique, avant d’entrer
dans l’ère de la coopération pour le co-développement en vue
d’affronter les défis d’une coopération efficace et efficience.

Dans ce contexte, le Maroc qui a fait de sa politique


africaine une somme de coopérations bilatérales, négocie
actuellement des accords de partenariats stratégiques, incluant
la mise en place progressive de zones de libre échange,  avec la
CEDEAO et la CEMAC.

Cette coopération renforcée entre le Royaume et le


continent africain se matérialise sur le plan politique par de
très nombreuses visites officielles effectuées par le Roi
Mohammed VI dans des pays sub-sahariens. Pas plus tard
qu’en Avril dernier.

Le Maroc est confronté à une situation compliquée et doit


relever le défis de constituer une politique globale en matière de
migration compris dans toutes ses dimensions (1 er Chapitre),
en plus les nouveaux défis de la mise en place d’une nouvelle
offensive diplomatique du Maroc dans l’Afrique en vue de
préserver sa place politique et économique demeure
indispensable, le retour du Maroc à l’Union Africain pour
défendre la cause nationale du Sahara Marocaine et ses
intérêts économique (2ème Chapitre).
Chapitre 1 : la stratégie migratoire du Maroc
dans sa politique étrangère envers l’Afrique.

L’inégalité de développement, les guerres et les troubles


politiques et parfois le désir d’aventure chez les jeunes, sont
des causes principales des migrations provenant de l’ Afrique
subsaharienne .Ces heurtent , depuis long temps, a une
volonté des pays du Nord qui pratiques des politiques
d’endiguement afin de minimiser , si non de freiner , les flux
migratoires et par conséquent instituer une immigration
choisie et créer, ensuite, une autre zone d’accueille qui n’est
pas que l’Afrique méditerranéenne comme une nouvelle
destination. C’est la raison pour laquelle, le Maroc,
traditionnellement pays d’émigration et de transit, est devenue
un pays d’accueil. Actuellement, le pays est le site privilégie
pour la majorité des migrants subsahariens. Les politiques
européennes restrictives ont un effet majeur sur le
détournement des flux migratoires vers le Maroc, qui affiche
des indices d’émergence économique et une image de marque
connue par le respect des droits de l’homme.

Quelle sont, alors les réformes qui ont accompagné la


transformation du phénomène migratoire du Maroc ?

D’une part, une redéfinition de l’identité marocaine a été


marquée dans la nouvelle constitution du 29 juillet 2011, et ce
dans l’alinéa 2 de son préambule : « ….le Royaume du Maroc
entend préserver, dans sa plénitude et sa diversité son identité
nationale une et indivisible. Son unité, forgée par la
convergence de ses composantes arabo-islamique, amazighe et
saharo-hassani, s’est nourrie et enrichie de ses affluents
africain, andalou, hébraïque et méditerranéen».

D’autre part, L’Afrique subsaharienne est devenue un


espace d’attraction de l’économie mondiale 37 ; malgré les
difficultés d’ordre géopolitique , ce qui fait une réorientation de
la politique étrangère marocaine vers ce continent prometteur
qui essaye offrent des conditions d’implantation optimales 38
(infrastructures, main d’œuvre qualifie, technologies,
législation, subventions, exonération de charges sociales …
etc) .La troisième transformation qu’a connu le Maroc est celle
relative à la promotion d’un islam Malékite illustré dans la
pénétration de la culture des droits de l’homme et de l’Etat de
droit, malgré la longue transition démocratique que connait le
Maroc dans ce chantier qui reste probant et réaliste dans le
contient vis-à-vis à la plupart des pays africain. Le Maroc est
entrain de développer une relation étrangère dans laquelle ses
autres identités proclamés, « magrébine »et « arabo-
musulmane », e sot plus les déterminants de ses choix.

Le Maroc et pendant plus de trois décennies a fondé une


politique étrangère, conforme à ses intérêts extérieurs, basée
sur le respect des droits de l’homme et la promotion de l’Etat
de droit. Le traitement s et l’accueil des migrants aux

37
- L’aide au développement de l’UE à l’Afrique dans le cadre de l’Accord de cotonou http:// www.nouvelle
europe.eu/l’aide-au-développement-de-l-ue-en-afriqu, consulté le 29 mars 2017.
38
- Selon un rapport de la conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CUCED) sut
l’évolution des investissements et le développements de l’Afrique.
- Nag Prosper Metougue «  Réformes économiques et dynamisme des marchés en Afrique subsaharienne « ,
Marché et organisation, vol , 14 o 2 , 2011, pp -3-11, p 11.
frontières n’est que le début d’une nouvelle stratégie lancée en
septembre 2013.

En plus de l’expérience de la perspective humanitaire et


durable dans la politique marocaine (section 1), le
développement d’un nouveau modèle de partenariat maroco-
africain (section 2), au lieu des mesures de contrôle et de
sécurité appliqués par le Nord va contribuer à améliorer l’image
de marque du Maroc sur l’échiquier international et à
redynamiser les relations maroco-africains dans ce sens à
travers la promotion de la coopération sud-sud dont l’homme
constitue le sujet et l’objet de toutes ces visions.

Le royaume a développé sa stratégie migratoire en se


basent sur ses expériences en la matière et il a une vision
ambitieuse portée vers l’Afrique tout en respectant ses
engagements internationaux dont les perspectives sont
nettement humanitaires.
Section 1 : Expérience, perspective humanitaire
et durable dans la politique marocaine.

Une grande importance est accordée à la politique


migratoire au Maroc à travers une évolution conjoncturelle,
marquée par une immigration de main d’œuvre vers l’étranger,
39
dans les années 50-60 et dans le cadre d’accords sur la main
d’œuvre signé entre le Maroc et les pays d’accueil comme la
France, la Bélgique et la Hollande, à une politique de
regroupement familial depuis les années 80 (période connue
par le passage de la nation de séjour à celle de résidence) 40,
suite à la pression du chômage conséquent à un long cycle de
sécheresse et la mise en œuvre du (PAS) , suivie d’une phase
d’immigration plus ouverte et coordonnée axée sur les
compétences et les migrants qualifiée. Les désaminations,
autre les pays européens, sont multiples à savoir, les pays de
golf, l’Amérique du Nord , l’Afrique sub-saharienne.

Jusqu’aux les années 1990, on n’évoquait que la question


d’émigrés clandestins marocains. Depuis on a remarqué
l’amorce d’un nouveau mouvement d’émigrés subsaharienne,
au moment de l’instauration du visa, et à cet effet et lors de la
réunion du groupe TREVI41 qui regroupait les ministres de la
justice et de l’intérieur des Etats de la communauté
européenne qui s’occupaient de la lutte contre la drogue, le
39
-Les premiers accords de main d’œuvre signés par le Maroc étaient les suivants : Allemagne (21 Mai 1963),
France (1er juin 1963) Belgique (17 février 1964), pays- Bas (14 mai 1969).
40
- l’expérience migratoire marocaine exposée à abidjan , lors du premier forum de la diaspora ivoirienne
placé sous le thème : » diaspora ivoiriennes quel enjeu pour une cote d’ivoire envoie de émergence ?§ «  ce
forum qui a été lancé le 8 ma 2015 n est l’une des premières manifestations de partenariat entre le CCME et
ke Marrakech devant le Roi Mohammed VI et le président et le président ivoirien , Alassane OUATTARA .
41
- http://www.lavieéco.com, consulté le 02 Avril 2018.
terrorisme , le blanchiment d’argent et l’immigration
clandestine, en juin 1991, la représentation marocaine a remis
un mémorandum sur l’immigration irrégulière dont l’objectif
est de mettre en place un dispositif de coordination des
politiques migratoires pour stopper une tragédie humaine et
mettre les partenaire européens devant la gravité de la
situation .

L’accord de Cotonou, signé en juin 2000 par les Etats


membres de l’UE et les Etats d’Afrique, des caraïbes, et du
pacifique (ACP) en couples les réformes économique, l’aide au
développement et le contrôle des flux migratoires et des
frontières. Cet accord, et selon son article 15, suppose «  des
moyens d’une politique de prévention » qui « en l’espace de 15
ans trouveront leur pleine expression dans les relations entre
l’Europe et l’Afrique »42.

A- Expérience en matière de migration

Une expérience a été acquise, suite aux accords déjà


convenus dans un cadre partenarial avec d’autres pays plus
expérimentés dans ce sens, et mise en place à travers une
nouvelle politique de migration et d’asile.

Le partenariat pour la mobilité qui a été signé avec l’Union


Européen, en 7 juin 2013, afin de faciliter la circulation des
biens et des services entre les deux rives de la méditerranée,
fixe un ensemble d’objectifs politiques et prévoit des
perspectives pour garantir une bonne gestion de la circulation

42
- http://www.europarl.europa.eu/intcoop/acp/03-01/pdf/mn3012634-fr.pdf.consulté le 05/avril/2018.
des personnes, des faciliter l’intégration des Marocains
Résidents à l’Etranger (MRE) dans les sociétés d’accueil, et de
renforcer le mobilisation de MRE pour le développement du
Maroc.

Deux mois après, le CNDH a publié, en septembre 2013,


son rapport thématique intitulé : «  étrangers et droits de
l’homme a Maroc : pour une politique d’asile et d’immigration
radicalement nouvelle » Cette institution considère que cette
politique devrait intégrer au minimum quatre grandes
composantes43 ; la situation des réfugiés et des demandeurs
d’asiles , les étrangers en situation administrative irrégulières,
les étrangers en situation régulière et la lutte contre la traite
des êtres humains . En plus , les pouvoirs publics , les acteurs
sociaux et les partenaires internationaux ont contribué à la
mise en œuvre d’une politique publique protectrice , qui
comporte ce opération exceptionnelle de régularisation des
personnes migrantes sans papiers, et qui s’est lancée du 1
janvier au 31 décembre 2013.

Selon un communiqué proclamé à Genève 44 par le


secrétaire général du Ministère des Marocain Résident à
l’Etranger et des affaires de la migration, la politique marocaine
d’immigration est basée sur quatre composantes essentielles.
Premièrement, une régularisation des migrants et demandeurs
d’asile, avec une acceptation de 83.5% (d’un total de 27650

43
- le rapport FIDH et Gadem : Maroc entre rafles et régularisation , bilan d’une politique migratoire indécise
publié le 30 Mars 2015.
44
- Dialogue international de l’OIM sur la migration , évaluer les progrès enregistrés en vu de la mise en
œuvre des ODD relatifs à l’immigration, atelier d’intersession , 11 et 12 octobre 2016.
demandes déposées), d’une part, trois projet de fois ont été
élaborés, dans le cadre du deuxième composante relative au
dispositif institutionnel et juridique , ensuite, la mise en place
des programmes d’intégration est une réalité inédite dans le
continent africain ; et enfin, l’assistance humanitaire marquée
par des actions d’urgence, de croissant rouge et des ONG de
proximité , reflète un engagement incontournable du Royaume
dans le respect des droits de l’homme

La perspective de cette politique est déclinée en quatre


objectifs à savoir :

1_ Faciliter l’intégration des immigrés réguliers ;

2_ Mettre à niveau le cadre réglementaire ;

3_ Mettre en place u cadre institutionnel adapté ;

4_Gérer les flux migratoire dans le respect des droits de


l’homme.

Pour la mise en œuvre de ces objets, il est recommandé de


mettre en action des principes et des programme, comme
mesure d’accompagnement, pour la réussite de la dite
politique.

A ce niveau, la vision de la politique marocaine est


soutenue par : six principes directeurs45 (une approche
humanitaire, une approche globale, le respect des droits de
l’homme, la conformité au droit international, la coopération
45
El habib nadir, politique marocaine d’immigration et objectifs de développement durable , Genève , IDM,
2016, p 4.
multilatérale rénovée et la responsabilité partagée), sept
programmes , sectoriels (l’éducation et culture, la jeunesse et
sport, la santé, le logement l’assistance sociale, la formation
professionnelle et l’emploi) et quatre programmes transverse (la
gestion des flux migratoires et lutte contre la traite des êtres
humains , la coopération et partenariats internationaux , le
cadre réglementaire et conventionnel , et la gouvernance et
communication).

B- Les objectifs du Développement Durable en matière


de migration (ODD)

La question qui se pose actuellement est la suivante : est


ce que la politique marocaine permette-t-elle une couverture
des principales cibles Objectifs du Développement Durable
(ODD) Migration ?

Pour répondre à ce questionnement et en se référant au


dialogue internationale sur la migration 2016 : suivie et
examen des points relatifs à la migration dans les objectifs de
développement, «  l’assemblé général de l’ONU a adopté, en
septembre 2015, le programme de développement durable à
l’horizon 2030, qui comprend 17 objectifs et 169 cibles visant à
réduire la pauvreté et à garantir un développement durable
(ODD), de façon à « ne laisser personne de coté ». Avec les
objectifs de développement durable (ODD), la migration fait,
pour la première, partie intégrante de la politique de
développement. Ainsi,
i) la situation des travailleurs migrants est prise en
considération dans l’objectifs 8 sur la croissance
économique et le travail décent,
ii) la traite est mentionnée dans plusieurs objectifs, dont
l’objectifs 16 sur les sociétés pacifiques ;
iii) dans l’objectif 17, le statut migratoire est
explicitement mentionnée parmi les facteurs à
prendre en considération pour la ventilation
programme 2030. Elle recommande la mise en œuvre
de « politique migratoires bien gérées » et englobe
ainsi tous les aspects de la migration .

En 2016, le dialogue international sur la migration (IDM)


aura pour but de stimuler des discussions approfondies sur la
mise en œuvre le suivi et l’examen des aspects des objectifs de
développements durable relatif à la migration ».46

Au Maroc, la politique d’immigration est cohérente, globale


humaniste et responsable. La stratégie de sa mise en œuvre a
enregistré des avancées notable, et l’objectif majeur 47 de ses
actions est d’assurer une intégration sociale réussite des
migrants et réfugiés au Maroc, et ce, en concertation avec les
institutions publique et privées concernés par la dimension
migratoire.

Des conventions cadres ont été signées, dans le cadre d’un


plan d’urgence, entre les différents départements et institutions
46
- Le contexte de l’atelier d’intersession , au siège de l’ONU , New York , du 29 au 1èr mars 2016, publié sur le
<site http:// www.iom.it//fr/dialogue-intenational-sur-la-migration -2016 consulté le 30 mars 2018.
47
- Le site du ministère chargé des Marocains Résidents à l’Etranger et des affaires de la migration .
http://www.marocaisdumonde.gov.ma.consulté le 08 avril 2018.
publiques, notamment celle relative à l’assistance humanitaire
d’urgence à la catégorie des migrants vulnérables.

La réussite de la stratégie, certes ambitieuse, dépendra de


l’engagement effectif des hautes instances marocaines et du
soutien des partenaires internationaux concernés par les
questions migratoires.

Des réalisations notables dans de différents programmes


ont été enregistrées en remplissant les engagements des ODD à
savoir :

Education et culture : 4èmre objectif des ODD48 (Education


de qualité).

 Autorisation des enfants immigrés et réfugiés à accéder


aux écoles et à l’éducation non formelle au Maroc
dépendamment de leur situation administrative ;

 Appui social à la scolarisation et la lutte contre la


déperdition scolaire en faveur des immigrés ;

 Soutien des associations et les ONG intervenant dans le


domaine de l’éducation en faveur des réfugiés.

 Promotion de l’inter-culturalité au sin de l’école et dans son


enivrements.

 Jeunesse et sport : (10ème ODD (Inégalité réduite)

48
- Objectif 4 : assurer l’accès de tous à une éducation de qualité, sur un pied d’égalité et promouvoir les
possibilités d’apprentissage tout au long de<la vie. Selon l’ONU : obtenir une éducation de qualité est
le<fondement pour améliorer de l’accès à l’éducation à tous les niveaux et à l’accroissement des<taux de
scolarisation à tous les niveaux dans les écoles, en particulier pour les< filles . les savoirs de base ont
progressé de façon spectaculaire, mais il convient de redoubler d’efforts pour avancer encore plus vite sur la
voie de la réalisation des objectifs dans le domaine de l’éducation universelle . Ainsi, le monde est parvenu à
réaliser l’égalité entre filles et garçons dans l’enseignement primaire, mais peu de<pays ont atteint cette cible
à tous les niveaux de l’éducation.
 Intégration des enfants immigrés et réfugiés dans les
colonies de vacances et voyages organisés.

 Intégration des immigrés et réfugiés au sein des centres


féminins de formation destinés aux jeunes filles.

 Faire participer les jeunes immigrés et réfugiés à tous les


forums et rencontres nationaux et internationaux de la
jeunesse.

 Santé : 3ème ODD (Bonne santé et bien-être)

 Accès des migrants aux offres de soin disponibles dans les


établissements de santé .

 Intégration des immigrés et réfugies dans les programmes


spéciaux de la santé (sensibilisation ; vaccination,
dépistage, soins mobiles , santé maternelle et infantile).

 Accès des immigrés réguliers et réfugiés démunis d’une


couverture médicale.

 Elaborer et mettre en œuvre un plan stratégique National


santé des Migrants.

 Formation professionnelle :4ème ODD (Education de


qualité)

 Intégration des migrants régularisés et réfugiés dans les


programmes de formation professionnelle et de
reconnaissance des qualifications, ainsi que l’intégration de
cette franche dans des activités spécifiques destinées aux
femmes (activités génératrices de revenus , formation
professionnelle) ;
 Emploi : 8ème ODD (Travail décent et croissance
Economique)

 Suppression de la préférence nationale pour tout migrant


régularisé muni d’un contrat de travail (plus de 579
immigrés ont pu bénéficier du projet d’insertion socio-
économique des réfugiés urbains au Maroc par l’auto-
emploi).49

 Ouverture de l’accès des migrants régularisés au même


titres que les Marocaines aux services de recherche
d’emploi et aux programmes d’aide à l’emploi
subventionnés par l’Etat.

 Extension aux non-marocains des lois relatives à l’exercice


de certaines professions réglementées.

 Promouvoir l’auto-emploi de la population migrante.

 Organisation d’une opération exceptionnelle de


régularisation durant toute l’année 2014.

 Assistance au retour volontaire dans des conditions dignes


et visant l’intégration durable des migrants (OIM)

 Assistance de migrantes victimes des réseaux de migration


illégales et de traite des êtres humains.

 Coopération et partenariales internationaux :17ème ODD


(partenariat pour la réalisation des objectifs).

49
- http:// lematin.ma /journal/2017/ comment –le-maroc-favorise-l-rsquo-insetion-socio-economique-des-
migrants
 Mise en place d’un accord de coopération rénovée et
coordonné avec les partenaires internationaux (Maroc-
Espagne, NU/OIM, UE …)

 Mise en œuvre de la vision Royale en matière de co-


développement et de coopération sud-sud.

 Développements des partenariats avec les universités et les


centres de recherche nationaux et internationaux sur les
questions migratoires ;

 Mettre en place l’initiative marocaine de l’Alliance


africaine50 pour la migration et les développements.

 Cadre réglementaire et conventionnel : 10ème ODD


(Inégalités Réduite).

 Adoption et promulgation de la loi 27-24 relative à la lutte


contre la traite des êtres humaines ;

 Approbation en conseil de Gouvernement et conseil des


Ministres de la convention de l’OIT (organisation
internationale de travail) n° 243 sur les travailleurs
migrants :

 Elaboration du projet de loi 26-14 sur l’asile et du projet de


loi sur l’immigration :

 Introduction dans le projet d’amendement du code pénale


des dispositions sur le racisme et la discrimination.

50
- Panel sur « la nouvelle politique migratoire nationale » organisé par le Maroc à l’occasion de la 68 ème
session de l’assemblé général de l’ONU , sur le site : www diplôme .ma/protals/12/AG68ème session/revue
AG8.pdf, consulté le 11 Avril 2017.
 Accélérer la mise à niveau du cadre réglementaire et
conventionnel (temps législatif).

La mise en œuvre d’une stratégie ambitieuse qui répond


aux standards internationaux en matières de prise en charge
des migrants est une priorité dans la politique marocaine de
migration, néanmoins une approche basée sur le
développement des pays subsahariens selon un modèle de
cooptation sud-sud devient une exigence pour répondre à la
recommandation de l’ONU du 25 septembre qui stipule que
« les pays ont eu la possibilité d’adopter un ensemble d’objectifs
de développement durable pour éradiquer la pauvreté ,
protéger la planète et garantir la prospérité pour tous dans le
cadre d’un nouvel agenda de développement durable. 51

Pour que les objectifs soient atteints, chacun doit faire sa


part : le gouvernement, le secteur privé, la société civile et les
entreprises publiques et privée.

51
- http:// www.u.org/sustainabledéveloppent/fr/objectifs-de-developpement-durable, consulté le 20 Avril
2018.
Section 2 :
La gestion des flux migratoires par une approche
basée sur un nouveau modèle de partenariat
maroco- africain.

L’approche Marocaine dans ce cadre de partenariat avec


l’Afrique est instituée depuis plus d’une décennie, à travers les
différentes visite du Roi du Maroc en Afrique subsaharienne, et
ce dans une perspective de s’intégrer et de s’adapter aux
exigences de la mondialisation d’étendre son champ d’influence
et d’encourager la circulation des biens économiques et sociaux
et de s’ouvrir davantage sur le sud, vers l’Afrique
subsaharienne en s’appuyant sur le Co-développement.

Le positionnement d’un pays sur l’échiquier international


doit obéir à certaines exigences telles que l’intégration du
système économique international, l’évolution de
l’environnement international et l’émergence de nouveaux
acteurs qui influencent les relations internationales. Ces
relations englobent non seulement les rapports interétatiques,
mais aussi ceux qui se tissent entre les Etats et les autres
acteurs de l’économie mondialisée.

A- L’intégration du Maroc via la diplomatie économique

Le Maroc est devenu un pays en voie de développement, il


a intégré son économie dans les système international
économique, il est membre de plusieurs organisations
internationales, il est en train de diversifier ses partenaires
économiques, pourtant, il n’est pas le seul sur la scène
international et pour faire face à une concurrence acharnée des
autres acteurs, il est nécessaire de mettre en place une
diplomatie active.

Dans ce sens la diplomatie économique a son mot à dire, il


s’agit de « l’ensemble des mécanismes et pratiques adoptés par
des individus ou groupes, étatiques ou non étatiques, dans le
but de réaliser les objectifs économiques d’un Etat par le
recours à des moyens politiques, ou de réaliser les objectifs
politiques par le retour à des moyens économiques ».52

L’insertion de l’économie Marocaine dans le système


international économique s’le système international
économique s’inscrit dans une perspective stratégique de
développement pour un décollage socio- économique et la
conclusion de plusieurs contrats (le libre échange avec les
Etats Unis. L’Union Européen, la Turquie et L’Afrique…etc)
nécessite la mise en place d’un dispositif national performant
pour l’accompagnement de la politique étrangère Marocaine en
la matière.

Le retrait du Maroc de l’OUA (l’Organisation de l’Union


Afrique) depuis 1984 l’avait privé d’un espace régional
compétitif et devant cette situation, le Royaume a développé
un réseau solide de relations bilatérales afin de garder des liens
surs avec ses partenaires sur le continent pour défendre
l’affaire des provinces de sud.

52
- Dafir Amine : » Le Maroc à l’assaut de l’Afrique ; rôle de la diplomatie économique « le cercle des échos,
29 juin 2012
Le doyen S. Camara , ancien diplomate guinéen , a affirmé
que « le Maroc et l’Afrique , se sont des liens indéfectibles
soutenus par un socle cultuel et spirituel qui défient les
caprices du temps, les vicissitudes de l’histoire et de la
politique « , cette confirmation traduit les relations que le
Maroc et l’Afrique ont développé depuis long temps avec les
grands ensembles , puis les Etats indépendants de l’Afrique
subsaharien.

Une constance, héritage du passé, trame de fond de la


diplomatie marocaine comme le faisait remarquer, feu Roi
Hassan II :  « le Maroc ressemble à un arbre dont les racines
nourricières plongent dans la terre d’Afrique et qui respire
grâce à son feuillage bruissant aux vents de l’Europe ». Cette
approche constitue le soubassement d’une diplomatie
économique initiée par le Roi Mohamed VI qui a entamé
plusieurs visites officielles dans le continent africain. Cette
approche diplomatique, a caractère humanitaire, a pris de
l’épaisseur depuis l’avènement au pouvoir du Roi Mohammed
VI qui a multiplié les visites officielles dans plus d’une douzaine
de pays au sud du Sahara L’ouverture et du repositionnement
stratégique dictés par les exigences de la de mondialisation, à
défaut d’être une grande puissance financière, le Maroc déploie
une diplomatie de proximité. Le souverain chérifien a préconisé
à cet, une vision à long terme « ayant pour socle stratégique la
coopération sud-sud pour u développement humain durable
fondé sur des rapports économiques équilibrés, justes et
équitables ». Une vision qui place dorénavant l’Afrique au cœur
de la nouvelle stratégie de coopération marocaine.

Le Maroc a décidé de s’ouvrir d’avantage du sud, vers


l’Afrique subsaharienne en adoptant le principe de Co-
développement imposé par les exigences commerciales et
sécuritaires.

Il est à signaler que « le Maroc a toujours rejeté la logique


de l’afro pessimisme, prôné et défendu une action solitaire,
déterminée et volontaire pour l’émergence d’une nouvelle
Afrique »53, ce » message exprime la volonté du Maroc de faire
de l’Afrique une place privilégiée pour les circuits de commerce
, l’attraction des investissements directs marocains à
l’étranger, le libre échange des biens et service , et ce dans un
contexte de fleurissement des économiques de tous les Etats
Africains qui s’engagent dans cette perspective.

Le transfert du savoir faire, la formation des ressources


humains, l’investissements dans les secteurs tertiaires, qui ont
une plus value sur l’économie, la mutualisation des ressources,
constituent le trame de développement pour soutenir les pays
africains afin de bâtir des économie solides et d’aménager par
conséquent une coopération ciblée initiée par le Royaume en
vue de créer une aire de stabilité et développer ensuite un
regroupement régional qui préserve d’identité culturelle et
spirituelle des africains.

53
- Message du Roi Mohamed VI aux participants du forum crans Montana tenu à Dakhla, le 13 mars 2015.
Une diversité d’acteurs et des partenaires sont impliqués
dans le nouveau modèle de Co-développement que le Royaume
s’apprête à développer avec l’Afrique subsaharienne, ainsi la
coopération sud-sud ‘est plus l’apanage exclusif des
Gouvernements (le courant libéral ou classique, prône le
libéralisme économique et l’abstention de l’Etat dans
l’économie. Il faut promouvoir le laisser faire et laisser les
marchés s’auto-régularise selon le principe de ‘la main
invisible’ ADAM smith54), mais elle consacre dorénavant une
place pour les opérateurs économiques privés et aux acteurs de
la société civile (la société civile et les milieux des affaires ont
un rôle important à jouer en tant que partenaires de
coopération sue les questions de gestion des migrations, mais
aussi de sensibiliser à l’importance de la migration pour le
développement).55

La réussite des chantiers initiés par le Maroc nécessite un


engagement consensuel des deux parties prenantes, le Maroc
et les pays subsaharienne, raison pour laquelle des
conventions ont été signées dans ce sens, pour garantir la
promotion des projets et permettre par la suite le suivi et
l’évaluation de prêt et à cet effet, plus de 500 accords de
coopération ont été signés, entre le Maroc et les pays de la
région, depuis les années 6056, entre le secteur privé marocains

54
- Paulin Ibanda Kabaka(L’intervention de l’Etat dans l’économie : du laisser-faire à la régulation, Edition
Hall, actives –ouvertes, 13 mars 2016 . http://hal.archives–ouvertes.fr/hal-01287474/document , consulté le
21 mars 2018.
55
- Dialogue international sur la migration (IDM) 2014, Mobilité humaine et développement : Tendances
émergentes et nouvelles possibilités de partenariat, Atelier d’intersession 24-25 mars 2014.
56
- Direction des Etudes et des prévisions financières (2014) Relations Maroc – Afrique : l’ambition d’une
nouvelle frontière.
avec les Etats de l’Afrique subsaharienne . Ces conventions
constituent ainsi un cadre juridique permettant une garantie
pour la continuité des relations économiques et la promotion
de développement de plusieurs secteurs (en 2014, plus de 90
accords ont été signés couvrant les secteurs de la santé, du
tourisme, la pêche, de logements sociaux, des télécoms, des
infrastructures et des services).

Parmi ces accords57, plusieurs sont bilatéraux, notamment


ceux fondés sur le principe de la Nation la plus favorisé avec
des pays de l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique central et ceux
s’inscrivant dans le cadre du système global de préférences
commerciales (SGPC) auquel le Maroc a accordé e 1998- se
joignant ainsi à 48 pays , dont 33 sont africains- , pour profiter
de préférences tarifaires réciproques. Parallèlement aux
accords bilatéraux , le Maroc a initié des accords régionaux et
globaux portant sur le commerce et l’investissement, dont un
accord de commerce et d’investissement paraphe en 2008 avec
l’UEMOA (Union économique et monétaire ouest-africaine) et
deux projets en cours de négociation pour la mise en place de
zones de libre-échange , respectivement avec le CEDEAO
(communiante économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) et
la CEMAC (Communauté économique et monétaire de l’Afrique
centrale).

57
http://écoomie.ma/conntent/ùaroc-afrique-la-place-du-maroc-dans-la-dynamique .3%C3%A9gionale
consulté le 15 mais 2018
B- L’intégration du Maroc via les Investissements
Directs à l'Etranger (IDE)

Le cadre juridique entre le Maroc et l’Afrique ne se limite


pas uniquement au commerce, mais s’étale également aux
IDE58 et c’est la raison pour laquelle, le Maroc a signé plusieurs
accordes avec les pays africains en instaurant aussi une
libéralisation de progressive de la réglementation des change,
avec des mesures de libéralisation débutés entre 2007 et 2010
et encouragé également suite à la diplomatie des contrats
entamée par sa majesté le Roi Mohamed VI.

Malgré un taux de croissance enregistré dernièrement dans


les pays subsahariens, ces pays reçoivent 25% 59 de l’aide
mondiale en raison de leur forte densité de population et du
faible revenu par habitant.

Aujourd’hui, le Maroc veut contribuer à un autre visage du


continent africain pour le rendre un leadership tout en
enregistrant croissance économique impressionnante et une
influence grandissante sur la scène internationale.

Le Maroc a essayé de mettre en œuvre une politique


migratoire humanitaire basée sur les respect des droits de
l’homme à son niveau local et fondée sur un modèle de
partenariat productif , dans un sens de stabilité économique et

58
- Les investissements directs à l'étranger, ou investissements directs étrangers1 (IDE en abrégé,
traduction de l'acronyme anglais FDI pour Foreign Direct Investment), également appelés investissements
directs internationaux (IDI) par l’OCDE, sont les mouvements internationaux de capitaux réalisés pour créer,
développer ou maintenir une filiale à l’étranger ou pour exercer le contrôle ou une influence significative sur
la gestion d'une entreprise étrangère.

59
- Sebastian Santander, l’Afrique nouveau terrain de jeu des émergents, Ed Karthala, 2014, p 201.
politique, au niveau régional en intégrant le système
économique mondiale qui exige la conclusion des accords
multilatéraux pour promouvoir la bonne circulation des biens,
des services et des personnes.

Il ne s’agit pas seulement d’une migration économique à


l’échelle internationale, mais des mouvements migratoires
provoqués par le changement climatique et environnemental
sont à la fois une réalité empirique et une construction
politique. La dimension empirique est visible dans les diverses
démarches scientifiques basées sur des hypothèses qui créent
ce phénomène. L’aspect construit apparait quand à lui dans le
sens ou cette migration existe en tant que phénomène
spéculatifs , virtuel.

‘’…Nous devrions adopter une stratégie collective et globale


sur la base d’u parvenait véritable d’une solidarité effective et
d’une proximité efficiente. Nous avons également le devoir
d’établir les normes nécessaires pour endiguer la menace des
changements climatiques, de la surexploitation des ressources
hydriques, sylvestre et halieutiques et des pressions exercées
sur l’écosystème et la biodiversité…’’ 60

‘’… La fragilité des écosystèmes des pays du continent


africain, la vulnérabilité de leurs économies et leur faibles
capacités à résister à ces changements climatiques, conduiront
à plus de pauvreté et à mois de sécurité dans de nombreuses
régions du continent, situation d’autant plus injuste que ces
60
- Extrait du discours de sa Majesté le Roi Mohammed VI, prononcé lors du sommet mondial sur le
développement durable au 2 septembre 2002..
pays, faibles émetteurs de Gaz à effet de serre, subissent avec
plus d’

‘’… La fragilité des écosystèmes des pays du continent


africain, la vulnérabilité de leurs économies et leurs faibles
capacités à résister à ces changements climatiques, conduiront
à plus de pauvreté et à mois de sécurité dans de nombreuses
régions du continent, situation d’autant plus injuste que ces
pays, faibles émetteurs de Gaz à effet de serre, subissent avec
plus d’intensité les effets de ces changements climatiques. La
solidarité internationale, l’équité et le partage des
responsabilités sont plus que jamais nécessaires pour soutenir
ces pays dans l’élaboration et la mise en place des opérations
d’adaptation qu’ils devront mener avec les appuis techniques et
les soutiens financiers appropriés.61

La stratégie marocaine e suffit pas e elle seule à garantir


une prise en charge intégrée des immigrés, néanmoins une
politique pour les migrants climatiques s’impose.

61
- Extrait du Message Royal adressé aux participants à la rencontre internationale, organisée par l’institut
Royal des< Etudes stratégiques sous le thème «  le changement climatique : en jeux et perspectives
d’adaptation pour le<Maroc , le 16 octobre 2009 .
Chapitre 2 :
Les nouveaux paris de la politique étrangère
Marocaine envers l’Afrique.
Le Maroc entretient depuis longtemps des relations avec
certains pays africains. Mais depuis une décennie, sa politique
africaine a pris une nouvelle dimension. En effet, il a été l'un
des premiers pays du sud à prendre des mesures significatives
en faveur de l’Afrique tels que l’annulation de la dette envers
les pays les moins avancés ou l’octroi de préférences
commerciales. Les nombreuses visites Royales en Afrique ont
permis la signature de 400 accords en une décennie avec plus
de 40 pays. De plus, outre les liens bilatéraux interétatiques, la
coopération du Maroc s’est orientée vers le développement de
relations avec des regroupements régionaux comme l’UEMOA
et le CENSAD.

La question fondamentale qui se pose aujourd’hui est de


savoir quels sont les nouveaux paris de la politique étrangère
Marocaine envers l’Afrique, et quelle place occupera le Maroc
après son retour à l’Union Africaine ?

Ces dernières années, le Maroc a intensifié ses relations


de coopération avec l’Afrique du sud Sahara, en signant
plusieurs accords de coopération avec cette région qui
géographiquement lui est proche. Mais force est de constater
que les relations du Maroc avec l’Afrique subsaharienne et en
particulier l’Afrique de l’ouest sont très dominées par les
relations économiques et commerciales.
Le renforcement de la coopération économique et
commerciale bilatérale est au cœur de la politique commerciale
extérieure du Maroc. Dans ce sens, un cadre juridique, au
niveau bilatéral est mis en œuvre et constitue un outil essentiel
pour la promotion des transactions commerciales avec
l’extérieur, notamment ceux de l’Afrique subsaharienne. Les
multiples voyage du Roi du Maroc en sud du Sahara a permis
la signature de plusieurs accords de coopération économique et
commerciale.

Durant la dernière décennie, le Maroc a opté en


particulier pour le renforcement de ses liens économiques avec
l’Afrique subsaharienne à travers la négociation et la
conclusion de plusieurs accords commerciaux de type
classique ou à caractère préférentiel avec plusieurs pays
africains62 . Une telle initiative visait tout autant à renforcer et
à consolider les parts de marché acquises qu’à diversifier
l’éventail des débouchés extérieurs.

Dans ce chapitre on mettra l’éclairage d’abord sur la


dimension bilatérale et multilatérale de la coopération Maroc
Afrique subsaharienne (Section 1), ensuite, et vue l’importance
du sujet on abordera les nouvelles positions du Maroc en
Afrique après son retour à l’Union Africaine (Section 2).

62
- Parmi ces Etats, 8 sont de l’Afrique de l’ouest et de la CEDEAO à savoir Sénégal, Niger, Côte d’Ivoire, Mali,
Bénin, Nigéria, Burkina Faso et Guinée. A ces Etats, il faut ajouter le Gabon, le Cameroun, le Tchad, la
République Démocratique du Congo (RDC), et l’Angola.
1ère Section :
Dimensions bilatérale et multilatérale des relations
économiques et commerciales Maroc-Afrique.

Dans le sillage de la dynamique nationale qui mène le


Maroc vers le rang de « puissance relationnelle », dynamique
recadrée par une conceptualisation théorique de portée
pratique, amplifiée par la diversification et la globalisation du
comportement du Maroc et entretenue par un appareil
diplomatique en quête d’une mutation structurelle et
fonctionnelle », le Maroc entend ainsi jouer un rôle de plus en
plus croissant en Afrique et dans le monde 63 ».

Paragraphe 1 :
La dimension bilatérale des relations Maroco-
Africaines.

Ainsi, l’accession au trône du Roi Mohamed VI a donné


un coup d’accélérateur aux relations économique et
commerciale entre le Maroc et ses partenaires de l’Afrique
subsaharienne. Le Roi marocain a en effet donné une nouvelle
impulsion, un nouveau dynamisme et une nouvelle vision à ces
relations inter africaines. La matérialisation de cette nouvelle
vision s’est traduite en 2000 par l’annulation par le Maroc lors
du Sommet Afrique-Europe de l’ensemble des dettes de chacun
des Pays africains les Moins Avancés (PMA), et de l’ouverture
des frontières marocaines aux produits d’exportation en
provenance de ces PMA africains13. Cette annulation de dette
n’était que le début de l’intérêt de plus en plus croissant et
63
- El Houdaigui, R., La politique étrangère de Mohammed VI... cit». p. 2.
d’une offensive diplomatique de Maroc en Afrique
subsaharienne. En effet, le développement de la coopération
commerciale et économique du Maroc vis-à-vis de l’Afrique
subsaharienne est avant tout à mettre au crédit des efforts
diplomatiques des autorités Marocaines en premier lieu le Roi
Mohamed VI qui a multiplié des visites d’Etats en Afrique
subsaharienne favorisant ainsi la mise en œuvre d’un cadre
juridique qui servent aux investissements publics et privés des
entreprises du Royaume. Au cours de l’ensemble de ces visites,
plus de 300 accords ont été signés avec plusieurs pays de
l’Afrique subsaharienne, notamment les Etats francophones
tels que le Mali, le Sénégal, la Côte d’Ivoire et le Gabon,
notamment sur le commerce, la protection des investissements,
la non-double imposition et les transferts de dividendes14.
Trois types de conventions marquent ce type d’accords : les
conventions classiques fondées sur la clause de la « Nation la
Plus Favorisée »; les conventions commerciales de type
préférentiel ainsi que l’accord relatif au système global de
préférences commerciales64.

L’importance de ces accords bilatéraux pour le Maroc se


matérialise la mise en œuvre d’une Commission mixte publique
-privée pour le suivi de la bonne mise en œuvre des accords, et
la réalisation des projets de développement économique et
social qui ont été signés ou lancés à l’occasion de la tournée du
Roi Mohammed VI dans plusieurs pays africains à savoir le
Mali, la Côte d’Ivoire, la Guinée et le Gabon en février 2014.
64
- Cf. « Performance commerciale du Maroc sur le marché de l’Afrique Subsaharienne », de la Direction des
Etudes et des Prévisions Financières du ministère de l’économie et des finances du Maroc, avril 2012, p. 8.
Le Maroc accorde aussi une importance non négligeable
à la coopération multilatérale en Afrique subsaharienne.

Paragraphe 2 :
La dimension multilatérale des relations Maroco-
Africaines.

Profitant de ce cadre juridique privilégié, de nombreuses


entreprises marocaines font depuis plus de cinq ans le pari de
l’Afrique, continent qui connaît une forte croissance 65. Mais
leur intérêt s’explique aussi par la volonté de réduire leur
dépendance à l’égard des économies européennes aujourd’hui
en crise.

Dans le cadre du renforcement des relations avec les


pays de l’Afrique subsaharienne, le Maroc s’est orienté vers la
conclusion d’accords à caractère régionaux et globaux. Ces
accords concernent aussi bien le commerce que
l’investissement. Ainsi, un projet d’accord de commerce et
d’investissement avec l’Union Economique et Monétaire de
l’Afrique de l’Ouest (UEMOA), paraphé en 2008, devrait être
signé prochainement. Cet accord prévoit notamment outre le
traitement de la NPF, des exonérations totales ou des
réductions de droit de douane et taxes pour certains produits,
pouvant atteindre jusqu’à 50%. L’objectif étant d’instaurer un
cadre juridique adéquat susceptible de renforcer les relations
économiques et commerciales entre les deux parties. Le Maroc
a aussi adhéré à la Communauté des Etats Sahélo-Sahariens
65
- Selon le Fonds Monétaire Internationale (FMI), « Etudes économiques et financières », octobre 2014, les
perspectives de croissance de l’Afrique subsaharienne sont positives avec un taux de croissance en
progression passant de 4,4% en 2012 à 5,1% en 2013, avec des prévisions de 5,8 pour 2015, p.2. Consulté le 08
Octobre 2014 sur : <http://www.imf.org/external/french/pubs/ft/weo/2014/02/ pdf/textf.pdf>.
(COMESSA) en février 2001 lors de son troisième sommet à
Khartoum. Par ailleurs, le Maroc est en phase finale de
négociation pour des accords de partenariats stratégiques,
incluant la mise en place progressive de zones de libre-
échange, avec la Communauté économique des Etats de
l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) et la Communauté économique
et monétaire des Etats de l'Afrique Centrale (CEMAC) 66.

2ème Section :
Le retour du Maroc à l’Union Africain : Enjeux et
perspectives.

66
- Cameroun, République Centrafricaine, Congo, Gabon, Guinée Equatoriale et Tchad
Sa Majesté le Roi Mohammed VI, convaincu des grandes
opportunités que peut offrir la politique étrangère en matière
d’échanges, de coopération et de partenariat, a opté dès son
accession au Trône, pour une mise à niveau globale des
concepts présidant à la diplomatie marocaine, à ses structures
et à ses méthodes de travail.

Le Roi Mohammed VI a fait du développement des relations


maroco-africaines une priorité majeure fondée sur une vision
d’avenir. Cette vision Royale puise sa force et sa légitimité dans
des siècles d’amitié et d’échanges religieux, culturels et
commerciaux.

Certainement, le retour triomphal du Maroc à l’Union


Africaine a été le fruit de longs efforts entrepris par la
diplomatie marocaine, et à sa tête la diplomatie royale0. On le
sait, cette diplomatie est multiforme. Elle se fonde, tour à tour,
sur des leviers humanitaires, spirituels, culturels,
économiques…

La réintégration du Maroc au sein de l’Union africaine le 30


janvier 2017, est une grande réussite diplomatique pour le
royaume. Ce retour a été longuement préparé par les divers
volets de la diplomatie marocaine qui combine diplomatie des
voyages et du portefeuille, influence religieuse, accords de
sécurité et coopération militaire, et surtout diplomatie
économique avec les pays africains. Elles témoignent du retour
de l’un des fondateurs de l’OUA en 1963 qui l’avait quitté en
1984. Cette réintégration modifie la donne vis-à-vis de l’Algérie,
peut s’accompagner d’une intégration au sein de la CEDEAO et
de l’UA, ainsi que peut-être participer au dénouement de
l’impasse du Sahara occidental.

1er paragraphe : Les enjeux internationaux et


régionaux 

a- Une diplomatie Sud/Sud

Le Maroc a une diplomatie Sud/Sud qui se situe dans la


longue histoire de l’État Maghzen, tout en intégrant les
changements de la donne nationale, régionale et mondiale.

Le royaume s’insère dans un contexte mondial multipolaire


caractérisé par un essoufflement du multilatéralisme, une
montée du multi-partenariat et une prolifération des accords
régionaux ou bilatéraux.  Il s’insère dans les chaînes de valeur
mondiale, tout en ayant une politique active d’industrialisation.
Sa compétitivité résulte à la fois d’une politique territoriale (par
exemple, les écosystèmes industriels de Tanger) ; d’avantages
compétitifs transférés par les firmes multinationales (savoir-
faire, brevets, licences, sous-traitance etc.) ; d’une stratégie
d’attractivité des capitaux (la Place financière de Casablanca
est devenue la première d’Afrique) ; et d’une construction
d’avantages compétitifs.

Sur le plan national, la nouvelle Constitution de 2011, le


plan émergence et le stratégie du développement durable
traduisent un relatif consensus sur la politique internationale.
Quant à la politique sociale, elle essaye d’atténuer les énormes
inégalités et le très fort chômage, notamment chez les jeunes
(plus de 30%).

Sur le plan régional, le Maroc combine une politique de


fortes relations avec l’Union européenne (UE), bien qu’en
déclin, avec une réorientation vers le Proche et Moyen-Orient,
ainsi que vers l’Afrique. L’intégration à l’UA se situe dans une
nouvelle diplomatie Sud/Sud de la part de l’Empire chérifien,
longtemps lié à l’Europe et au monde occidental. On note, en
outre, une ouverture vers la Russie et plus récemment vers la
Chine mais également vers les pays du Golfe, parallèlement à
un certain relâchement avec l’UE. Le risque de rupture avec la
Suède a été grand à propos du dépôt en septembre 2015 d’un
projet de loi reconnaissant le Polisario, avant que ce projet soit
retiré par Stockholm. Le Maroc a progressivement développé
une politique de non alignement et, en tant que pays
francophone et arabophone, il a noué des liens au sein de ces
deux mondes. À la différence de son rival algérien, le Maroc
accepte de s’engager hors de ses frontières et a une diplomatie
active avec son Sud.

b- Les enjeux régionaux

Le Maroc adopte une approche pluridimensionnelle du


développement Sud/Sud qui a été initié il y a 10 ans en Afrique
de l’Ouest et s’étend en Afrique orientale. Les projets sont
sécuritaires, religieux et sociaux. Il importe de différencier le
régionalisme - règles et appartenance à des organisations
régionales - de la régionalisation - projets, coopération et
acteurs.

 Les organisations régionales

Le Maroc fait partie de deux organisations régionales :


l’UMA et la Communauté des Etats sahélo-sahariens (CEN-
SAD).

L’UMA est une coquille vide du fait des relations tendues


entre l’Algérie et le Maroc. Elle traduit la paralysie de la
construction maghrébine et la question du Sahara occidental
ne fait que cristalliser ces antagonismes. Elle est également un
prétexte qui n’a pas empêché la création de l’UMA en 1989 et
une réouverture momentanée des frontières. On peut espérer
que sa solution favorise la fin des blocages dont le coût est
considérable pour le Maroc comme pour l’Algérie. Le Maroc
reste le pays le plus intégré au sein de l’UMA. En revanche, son
adhésion à la CEDEAO est le signe d’un désengagement vis-à-
vis de l’organisation.

La CENSAD créée le 4 février 1998 comprend  28 Etats


africains. Le Maroc y joue un rôle important.

Le royaume a demandé son intégration à la CEDEAO. Des


liens institutionnels ont été noués depuis 2000 avec 24 visites
dans onze des quinze pays membres. Le Maroc a fait sa
demande d’adhésion après avoir intégré l’UA et le 24 février
2017, une lettre a été envoyée à la présidence de la CEDEAO
pour passer du statut d’observateur à celui de membre à part
entière. La décision a été prise les 5-6 juin 2017 à Monrovia
d’un accueil de principe dont il reste à définir les modalités
juridiques, alors que la Tunisie a obtenu un statut
d’observateur et que la Mauritanie n’a pas été intégrée. Il fallait
un accord à l’unanimité et donc lever la réserve du Nigeria.
Cette intégration permet au Maroc de contourner l’échec de
l’UMA et d’institutionnaliser son ancrage au Sahel et en Afrique
de l’Ouest. Cependant, de nombreuses dispositions juridiques
doivent être prises pour rendre cette décision effective ; tandis
que plusieurs dossiers devront être réglés, notamment
monétaires et commerciaux avec la mise en place d’un Tarif
extérieur commun (TEC) pour un marché de 350 millions de
consommateurs réels ou potentiels. La CEDEAO deviendrait
avec le Maroc la 16ème puissance économique mondiale.

Concernant la prolifération des accords bilatéraux, on


estime à 500 le nombre d’accords juridiques de coopération
avec les pays africains, dont 14 accords commerciaux
bilatéraux de type NPF (nation la plus favorisée).

 La régionalisation de facto et le multi-partenariat

Le Maroc demeure largement polarisé sur l’Europe. Il


bénéficie du statut avancé avec l’UE et est à la fois un
interlocuteur privilégié des pays du Conseil de coopération du
Golfe. Le commerce avec l’Afrique s’élève à 6% du commerce
mais les échanges commerciaux avec le continent croissent
rapidement, notamment du fait de la montée en puissance
d’une classe moyenne : ils sont passés de 1 milliard de dollars
(2004) à 4,4 milliards (2014) et l’Afrique de l’Ouest correspond
à la moitié de ses exportations. Les indices d’intégration
régionale (16 indicateurs dans cinq domaines : commerce,
production, infrastructures, libre circulation des personnes,
finance) sont élevés. L’essentiel du processus d’intégration
régionale résulte des secteurs privé et public marocains. Le
Maroc est ainsi devenu le second investisseur africain dans le
continent via les firmes multinationales, tels Saham dans la
santé, Maroc Telecom, Royal Air Maroc, les
banques Attijariwafa Bank implantées dans 14 pays africains,
la Banque centrale populaire dans les huit pays de l’UEMOA, le
partenariat avec Commercial Bank of Ethiopia, l’hydraulique, la
construction et les BTP…

Le Maroc se positionne comme intermédiaire dans la


division internationale du travail. Il joue notamment le rôle
de hub entre les investissements étrangers, notamment
européens, vers les pays africains. Il a une position
subordonnée envers les investissements européens mais
dominante face aux pays africains. 1/3 des exportations vers
l’Afrique sont à haute valeur ajoutée. Les groupes d’intérêt
économique se constituent avec des pays comme le Sénégal et
la Côte d’Ivoire et des joint-ventures se développent.

Certains secteurs sont entraînants, notamment à partir de


Tanger. Parmi eux, le secteur aéronautique marocain est au
15e rang mondial avec 121 entreprises, 11 000 emplois et 1
milliard de dollars de chiffre d’affaires. Il participe de
l’écosystème industriel de la zone de Tanger et doit doubler
d’importance avec le récent accord avec Boeing. Le secteur
automobile (avec une usine Renault/Nissan à Tanger) a permis
le développement de sous-traitants (moteurs de transmission,
câblage, batterie, etc.) et occupe la première place des
exportations devant le phosphate et les produits agricoles.
L’Office chérifien des phosphates (OCF) est à la conquête de
l’Afrique avec une capacité de 1 million de tonnes d’engrais
destiné au continent (Africa Fertilizer complex) ; 14 filiales ont
ainsi été implantées, notamment au Rwanda et en Ethiopie.

Le Maroc est aussi spécialisé dans l’offshoring et les


activités liées au tourisme ; tandis que les grands chantiers
structurants concernent le gazoduc Maroc-Nigeria ou
l’autoroute Tanger-Lagos. Enfin, le Maroc est aussi en pointe
dans les nouvelles technologies du numérique.

L’influence du royaume concerne également l’économie


verte et les énergies renouvelables 67. Dépendant en énergies
fossiles (97% est importée pour l’électricité), le Maroc a prévu
que 42% de l’électricité proviennent d’énergies renouvelables en
202068. L’objectif est de réduire de 32% les émissions de GES
d’ici à 2030.

Par ailleurs, le Maroc est une terre d’asile pour les


migrants et les réfugiés. En 2014, 30 000 migrants et réfugiés
ont été régularisés malgré un taux de chômage de plus de 30%
pour les jeunes. Le pays est aussi un lieu de transit pour les

67
-cf. la COP 22 à Marrakech.
68
-solaire ou éolienne, cf. la centrale solaire de Noor à Ouarzazate pour un investissement de 9 milliards de
dollars.
migrants cherchant à atteindre les enclaves espagnoles de
Ceuta et Melilla.

2ème paragraphe : Le retour du Maroc à l’UA Quelles


perspectives ?

Le Maroc va jouer un rôle important au sein de l’UA. Il est


un poids lourd qui modifie les équilibres et le rôle dominant de
quelques États comme l’Afrique du Sud, le Nigeria et l’Algérie.
L’UA, copie des institutions européennes, a été une avancée
sur le plan institutionnel mais non un facteur important de
régionalisation par les projets et les acteurs. Elle reste un
syndicat de chefs d’État, dépendante financièrement et
manquant de moyens et de volonté. Déchiré entre une
intégration continentale ou régionale et la souveraineté
nationale (point de vue algérien et sud-africain), le Maroc va
peser pour une intégration régionale plus forte. Il va également
renforcer le poids des pays francophones par rapport au poids
des pays anglophones.

Dans l’architecture de paix et sécurité, le Maroc est la 45 ème


puissance militaire mondiale et la première force aérienne
africaine.

Dans le domaine diplomatique, le royaume joue un rôle


d’intermédiaire entre le monde occidental et l’Afrique sub-
saharienne.

Il est à rappeler que le retour du Maroc à l’Union africaine


n’est pas une fin en soi, elle n’est qu’un début d’une nouvelle
page dans les relations entre le Maroc et son continent naturel.
En effet il s’agit de définir une nouvelle stratégie pour tirer le
maximum de fruits de cette victoire.

Le premier volet important est l’implication du Maroc dans


les instituions de l’Union africaine. En effet, l’absence de notre
pays de cette organisation depuis trente trois ans a éloigné le
Maroc de cette institution, et a permis à nos adversaires de
notre intégrité territoriale notamment l’Algérie et l’Afrique du
Sud de dominer ses instances. Il s’agit donc de constituer une
véritable Task force pour réussir cette implication, en nommant
un diplomate aguerri en tant que Représentant permanent
auprès de cette institution accompagné de profils hautement
qualifiés. Vu l’importance de nos relations avec l’Afrique, il
serait opportun de créer au sein du Ministère des Affaires
Etrangères un Ministre Délégué aux affaires africaines.

Rappelons que les instances de l’Union africaine sont la


Conférence composée des Chefs d’Etat et de gouvernement qui
se réunit une fois par an, et qui est l’organe suprême de
l’Union. En second lieu, le Conseil exécutif composé des
ministres des affaires étrangères se réunit deux fois par an, et
est chargé de la coordination et la prise de décision concernant
les politiques dans les domaines d’intérêt commun. Non moins
importante est la Commission qui constitue le secrétariat
permanent de l’Union, et qui est chargé de la fonction
administrative. Enfin, le Comité des représentants permanents
est chargé de la préparation des travaux du Conseil exécutif. 
Outre ces instances dirigeantes, les Commissions
spécialisées jouent un grand rôle dans la préparation des
décisions de l’Union. Le président de la Commission
nouvellement élu le Tchadien Moussa Fakri Mohamed présenté
durant la campagne électorale comme le candidat d’Alger, a
placé le terrorisme à la tête de cette commission. Le Maroc par
son expertise dans ce domaine pourrait lui apporter une aide
substantielle, et empêcher la reproduction des dérives de l’ex-
présidente sud-africaine. Une autre commission importante est
celle de la paix et de la sécurité dont le président algérien Smail
Chergui a été reconduit lors du 28ème Sommet. Le retour du
Maroc doit signer la fin de la domination algérienne au sein de
cette commission. Le Maroc pourrait apporter à cette
commission son expérience dans la médiation dans les conflits
entre Etats membres, la mise en place d’hôpitaux militaires, et
la participation aux opérations de maintien de la paix.
L’implication du Maroc sera plus facile dans la commission
infrastructure et énergie du fait que le Maroc a une grande
expertise dans les infrastructures et les énergies renouvelables.
De plus, la présidente de cette commission l’égyptienne Amani
Abou Zeid connaît bien le Maroc, puisqu’elle a dirigé pendant
plusieurs années le bureau régional de la Banque africaine de
développement à Rabat. Enfin, le Maroc pourrait s’impliquer
aisément dans la commission commerce et induite présidée par
le Zambien Muchenga Abbert M. et celle de la commission
économie rurale et agriculture présidée par l’Angolaise Sacko
Josefe.
Le second volet de la stratégie marocaine vis-à-vis de
l’Union africaine consisterait tout d’abord à veiller à la bonne
exécution tous les projets lancés lors des tournées africaines
du Roi Mohammed VI. Ceci consisterait en un test pour
l’efficacité de l’expertise marocaine, et donnerait confiance à
tous les autres pays africains. En second lieu, le Maroc devrait
continuer à tisser des relations bilatérales même avec les
adversaires de notre intégrité territoriale. En effet l’Afrique du
Sud, l’Angola, le Botswana, le Lesotho, le Mozambique, la
Namibie, l’Ouganda et le Zimbabwe se sont opposés lors du
28ème Sommet de l’UA au retour du Maroc.

La troisième composante de la stratégie marocaine aurait


pour objectif d’apporter une valeur ajoutée aux défis de
l’Afrique qui sont nombreux, et ce grâce à l’expertise de notre
pays. Ces défis concernant en premier lieu l’éducation et la
formation des jeunes, afin de créer des emplois pour une
population du continent qui atteindra 2 Milliards d’habitants
en 2050. Le second défi est celui de la sécurité alimentaire
pour nourrir convenablement cette population. Le troisième
défi est celui de l’industrialisation pour passer du modèle de
l’exportation des matières premières à celui des produits
transformés sur place avant d’être exportés. Le quatrième défi
est celui de l’insécurité qui frappe plusieurs pays qui sont
affaiblis par les conflits politiques, le terrorisme et l’extrémisme
religieux. Enfin le cinquième défi est celui des conséquences
dangereuses du changement climatique qui risque de frapper
durement le continent si des mesures appropriées ne sont pas
prises dans les plus brefs délais.

Quant à la suspension ou l’exclusion de la RASD de


l’Union africaine, le Discours du Souverain du 31 Janvier 2017
au 28ème Sommet de l’Union africaine laisse présager que ce
n’est pas une priorité, en tout cas à court terme.

En conclusion, la nouvelle page qui s’ouvre au Maroc dans


ses relations avec l’Afrique est exaltante, et appelle tous les
acteurs de notre pays à agir rapidement et efficacement :
gouvernement, parlement, partis politiques et société civile.
Conclusion :

Les relations maroco-africaines expriment une solidarité


particulière basée sur un nouveau modèle de coopération sud-
sud dont les soubassements est la diplomatie des contrats. Ces
derniers constituent la base juridique des accords concluent
entre les partenaires qui cherchent à conquérir les objectifs de
développement cette fois ci durable en plaçant comme sujet et
objet de cette perspective de développement.

L’Afrique, ce berceau de l’humanité 69 est aujourd’hui sans


doute la partie la plus pauvre du monde, du moins en
considérant le niveau de vie de la population, lié au grand
retard que l’Afrique, dans son ensemble et spécialement
l’Afrique au sud de Sahara, a pris sur son développement.

En bref et pour pouvoir parvenir au développement du


continent, l’Afrique doit s’écarter des modèles traditionnels de
développement qu’elle a toujours empruntés et qui se sont
présentés comme des obstacles pour son développement.
L’Afrique doit désormais accepter de s’engager dans une
réforme70, en partenariat avec un pays leadership tel que le
Royaume du Maroc, qui va lui fouir une nouvelle forme, vu que
les potentialités de développements qui sont les ressources
69
- L’Afrique est le berceau de l’humanité et de la civilisation, des sciences et des religions , selon Gûnter
Brouer, paléoanthropologue , de l’université de Hambourg e Allemagne , « l’homme anatomiquement
moderne s’est développé il y a un peu plus de 100000 ans en Afrique subsaharienne, à partir d’une lignée
évolutive facile à suivre . Cet homme moderne s’est répondu dans le ord et au proche orient » En l’état actuel
de la connaissance scientifique , o doit bien reconnaitre que le coltinent africaine a vu naitre les premiers
hommes , les premières grandes civilisations , les<premières sciences ainsi que les premières croyances
religieuses allant du polythéisme au monothéisme.
70
- Cette Réforme , selon GILBERT Toppe, doit être politique et économique et viser la mise en place ou le
renforcement des capacités d’institutions à caractère de développement . l’objectif est de rechercher la
croissance, de mettre le cap sur l’avancée technologique en vue d’étudier les conditions de vie meilleure pour
les populations africaines.
humaines et naturelles sont abondantes sue le continent et le
Maroc, actuellement , accumule une expertise inédite dans
l’Afrique et ce dans divers domaines de développement
économique et sociales.

«  Jamais au cours de l’histoire une région ne s’est


développée grâce aux aides venant de l’étranger. Au contraire,
l’aide crée une dépendance et étouffe tout penchant à créer,
travailler ; imaginer de nouvelle initiative et prendre des
risques. Africains, cinquante ans après nos indépendances, il
serait temps de retrouver notre dignité et de prouver enfin que
nous pouvons aussi crées, travailler, imaginer, comme partout,
et peut être mieux. Nous somme la solution à notre
problème »71.

Le Maroc a organisé plusieurs conférences internationales


de haut niveau (première conférence Africaine sur le
développement humai (20 Novembre 2007) , le sommet mondial
sur les droits de l’homme , 27,28, et 29 novembre 2014, la
22ème conférence des parties à la convention des N.U sur les
changements climatiques (COP22) , qui s’est déroulée du 7 au
18 novembre 2016 à Marrakech.

Les mesure d’adaptation aux changements climatiques et


la mobilisation des capitaux financier pour atténuer les
risques émanent de ces changement sont des objectifs parmi
d’autre qui ont été évoqué dans le sommet Africain de
l’Action.72
71
- Fatoumata Touré, journaliste burkinabé, courrier international, n983.
72
- http:// www.cop22-morocco.com/fr/conslté le 4 Mai 2017.
Plusieurs défis entravent la mise en place des politiques
ambitieuses du Co-développements pour la promotion des
relations maroco-africains, notamment ‘les conflits civils qui
risquent de s’intensifier s’il n’est pas tenu compte des
préoccupations de l’Afrique au sujet des changements
climatiques.73

Le Maroc doit prévoir des mesures d’alertes pour faire face


à ombreux défis relatifs, aux risques des changements
climatiques d’ordre environnement (conflit entre l’Egypte et
l’Ethiopie), aux manque d’eau et les guerres qui peuvent surgir
en cas de stresse hydriques, aux hypothèses relatives à la
disparition des Etats par l’augmentation du niveau de mer et le
deveir des réfugiée climatique de ces Etats condamnés..

Plusieurs situations dans lesquelles les autorités


marocaines pourront se trouver impliquées dans le cadre de
migration à savoir , l’effondrement du régime Algérien ( la chute
du pétrole) ; le conflit violent entre la Mauritanie et le Sénégal
(la Zone de pêche) la canalisation de Tanger (flux migratoire
/Espagne) , la zone du Sahel qui présente u danger perpétuel
de terrorisme et d’autres enjeux tel que la constitution des
minorités à besoins spécifiques et qui seront soutenue par ce
qu’on appel ‘le droit de protéger ‘ qui garantie tous les<droits à
cette catégories de personnes.

Certainement le Maroc a exprimé une équité dans la mise


en œuvre des politiques de promotion de ses relations avec
73
- Rapport économique sur l’Afrique 2010, ; promouvoir une croissance forte et durable pour réduire le
chomage en Afrique ,p 114.
l’Afrique. L’équité est le retour au « juste naturel » d’Aristote.
Elle est source de droit, mais ne doit pas être la seule source de
droit, tout comme la loi est source de droit, mais ne doit pas
en être nécessairement la seule. Vouloir donner à l’équité un
rôle prédominant est tout aussi malsain que de vouloir bannir,
au nom du rationalisme, cette notion74.

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« Diaspora ivoirienne quels enjeu pour une Cote d’Ivoire en voie
de l’émergence ? Le 8 Mai 2015.
-Forum Crans Montana tenu à Dakhla le 13 Mars 2015.
-La rencontre internationale, organisée par l’Institut Royal des
Etudes Stratégiques sous le thème « Le changement
climatique : Enjeux et perspectives d’adaptation pour le
Maroc », le 16 Octobre 2009.
-Le contexte de l’atelier d’intersession , au siège de l’ONU , New
York , du 29 au 1èr mars 2016, publié sur le <site http://
www.iom.it//fr/dialogue-intenational-sur-la-migration -2016
consulté le 30 mars 2018.
-Dialogue international de l’OIM sur la migration, évaluer les
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