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CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
INTRODUCTION
La logistique est à l’origine un terme militaire. Pour les armées, la logistique est l’art de mouvoir les troupes,
de les ravitailler (en armes, munitions, alimentation), de soigner les blessés, de les évacuer,…. Plus précisément la
logistique militaire est « l’ensemble des activités menées en soutien des armées permettant de vivre, de se déplacer, de
combattre et d’assurer les évacuations et le traitement médical des combattants ». Depuis la notion de logistique a évolué
et a été utilisé sous l’angle économique et de la gestion. Dans le domaine de la gestion, le terme logistique a d’abord
désigné le transport. Aujourd’hui encore beaucoup réduisent le terme logistique au transport et quand on parle logistique,
on pense directement au transport. Pourquoi ? Tout simplement parce que le transport représente un maillon important
de la chaîne logistique (près du tiers des coûts logistiques globaux) et intervient en amont et en aval de la fabrication
des produits. En fait qu’elle définition pouvons-nous donner à la logistique ?
Plusieurs définitions existent. Nous en proposons ci-dessous quelques-unes qui ramènent à la même finalité :
Au sens économique, la logistique est « l’ensemble des activités permettant de gérer les flux physiques et d’information
aux moindres coûts et en respectant des conditions de délais et de qualité ; la logistique comprend les manutentions, la
gestion des stocks, l’entreposage, les transports, les conditionnements, les approvisionnements, la production, les
techniques du commerce international,… »
Pour l’Association française pour la logistique (ASLOG), la logistique est « l’art et la manière de mettre à disposition
un produit donné au bon moment, au bon endroit, au moindre coût et avec la meilleure qualité de service ». Médan et
Gratacap (2008) attribuent à l’ASLOG une autre définition de la logistique qui est « l’ensemble des activités ayant pour
but la mise en place, au moindre coût, d’une quantité de produit, à l’endroit et au moment où une demande existe. La
logistique concerne donc toutes les opérations déterminant le mouvement des produits tel que localisation des usines et
entrepôts, approvisionnements, gestion physique des encours de fabrication, emballage, stockage et gestion des stocks,
manutention et préparation des commandes, transports et tournées de livraison. »
Selon l’American marketing association, la logistique est « l’ensemble de techniques liées au traitement des flux de
marchandises depuis leurs sources d’approvisionnement jusqu’à leur point de consommation ».
Nous retiendrons de ces différentes définitions d’abord que la logistique soulève cinq questions :
Quoi ? (quels produits livrer ?)
Quand (A quel moment livrer ?)
Où ? (lieu de livraison ; où livrer ?)
Combien ? (coût de la livraison ; à quels coûts)
Comment ? (quels moyens mettre en œuvre ?)
Qu’ensuite que la logistique ne concerne pas que le déplacement physique des marchandises (flux physiques) mais
également les flux d’informations qui précèdent, accompagnent ou suivent ces flux physiques (suivi administratif).
La logistique est donc une notion assez vaste qui couvre différentes activités. Elle s’affirme comme une fonction
stratégique de première importance pour les entreprises.
En effet, le phénomène de mondialisation et de globalisation des économies a engendré une forte concurrence de plus
en plus forte sur les marchés. La compétitivité des entreprises passe aujourd’hui par la réduction des coûts, tout en
améliorant la qualité des services. On assiste à une véritable réorganisation des activités des entreprises : délocalisations
vers les pays à faible coût de main d’œuvre, externalisation (outsourcing) des activités et services non stratégiques,
recentrage sur les cœurs de métier,…. Il faut pouvoir coordonner les activités réparties au quatre coin du moindre,
trouver des solutions aux surcoûts éventuels générés par l’éloignement des sites de production, répondre aux demandes
des clients de plus en plus lointains, etc. et surtout, remettre le client au cœur de la stratégie de l’entreprise. Une des
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réponses à ces préoccupations a été l’évolution, nous dirons plutôt la révolution de la fonction logistique vers un concept
de logistique globale intégrée ou encore chaîne logistique globale connue sous le nom de Supply Chain Management
(SCM) avec en fond les notions de compétitivité et de performance. Avec la SCM la gestion des flux va aller du
fournisseur du fournisseur au client du client c’est-à-dire d’extrême amont à l’extrême aval (B2C).
Les entreprises sont amenées à s’adapter à cet environnement de plus en plus global et rapprocher ces différents sites de
production, sources d’approvisionnement en matières et produits et ces clients de plus en plus distants.
La SCM fait l’objet depuis plus d’une dizaine années de nombreux travaux, recherches et ouvrages. Il suffit de taper «
supply chain management» sur le célèbre moteur de recherche google pour constater le nombre de pages des sites vers
lesquels on est renvoyé.
Dans ce fascicule nous ne prétendrons par traiter du concept de supply chain management et de ses dimensions
stratégique, tactique et opérationnelle. Un cours spécifique y est consacré.
De tous les maillons de la chaîne logistique globale, nous développerons ceux qui concernent l'international en
particulier à savoir le transport international et ses opérations annexes. Ces deux éléments constituent des opérations
essentielles au déplacement international des marchandises.
Chapitre 1 : Les différents modes de transport et les critères de choix d’une solution transport
L’UE II du programme de BTS étant consacrée à l’étude des différents modes de transport, nous nous limiterons dans
ce chapitre à une présente succincte des transports maritime et aérien qui sont les deux principaux modes de transport à
l'international et très accessoirement le transport terrestre qui est leur complément idéal pour ce qui est des pré et post
acheminement d’une part et le mode de transport idéal pour les livraisons continentales (intra-CEMAC en particulier).
Un tableau synthétique en annexe 4, présente les différents modes de transport avec leurs avantages et inconvénients.
Le transport maritime est régi soit par la Convention de Bruxelles (25/08/1924), amandée par le protocole de Visby
(23/02/1968), soit par la Convention de Hambourg (1978) ratifiée par 30 pays (dont aucune grande puissance maritime).
Deux principales organisations rattachées à l’ONU interviennent au niveau mondial dans le secteur maritime : le Comité
maritime international (CMI) et l’Organisation maritime international (OMI)
le CMI a pour objectif de contribuer à l’uniformisation des législations maritimes au niveau mondial
l’OMI a pour tâches la sécurité maritime et la prévention de la pollution. Ses tâches sont effectuées par 3 sous-
comités : le comité de la sécurité maritime, le comité de la protection des milieux marins (CPMM) et le comité
juridique.
Les différentes compagnies de transport maritimes se sont organisées et regroupées en "conférences maritimes" ou rings
afin de mieux réguler la concurrence, exploiter les différentes lignes et développer des services1. Elles ont défini des
tarifs communs pour des lignes régulières. Ces tarifs sont des tarifs minimaux auxquels il est possible d'appliquer des
rabais et remises selon l'importance du trafic et de la fidélité de la clientèle. Toutefois, quelques compagnies n'ont pas
adhéré à ces "conférences" et on les appelle les "outsiders".
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On dénombre près de 230 conférences maritimes
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Sur les 20 premières compagnies mondiales, 10 sont asiatiques : Hyundai, Hanjin en Corée du Sud, China Shipping
Container Line (CSCL) et COSCO en Chine, Orient Overseas Container Line (OOCL) à Hong Kong ; NYK
(Mitsubishi), Kawasaki Line au Japon.
Les opérateurs asiatiques représentent 48,4 % de l’offre mondiale contre 30,6 % pour les pavillons européens et d’ici
10 ans, 60 % de l’armement mondial sera en Asie.
Les agents commerciaux : ce sont des préposés terrestres des compagnies maritimes dans les ports. Ils ont pour
mission d’assurer les opérations portuaires (équipement, entretien du navire, recrutement du personnel,
conclusion des contrats d’assurance, gestion des frets….)
Les consignataires de navire (ou de la coque). Toutes les compagnies n’ont pas un personnel propre dans tous
les ports. Elles ont recours à des consignataires qui assureront les missions d’agents commerciaux. Ce sont des
mandataires agissant pour le compte de l’armateur
Les consignataires de la cargaison : mandataires du chargeur ou du destinataire de la marchandise. Ils assurent
la responsabilité des marchandises reçues du capitaine du navire ou du consignataire du navire.
Les acconiers ou stevedore : ils s’occupent des opérations de manutention (chargement, arrimage,
déchargement,…) et parfois de réception et de reconnaissance.
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La différence concerne le nombre de bateaux affrétés (loués)
Les opérateurs de terminaux mondiaux : ils assurent l’exploitation des ports et des terminaux conteneurs : ils
gèrent les navires, les ports, les camions, les entrepôts les systèmes d’information.
Les NVOCC2 : ce sont des commissionnaires qui prennent en charge des transports de bout en bout sans être
eux-mêmes transporteurs. Ils jouent un rôle important dans le groupage maritime et multimodal de conteneurs.
Ils réservent le fret aux compagnies maritimes souvent en garantissant des quantités minimales et les revendent
aux chargeurs.
Les dockers : ouvriers portuaires chargés du chargement/déchargement des navires arrivant au port.
Certaines mentions doivent être attribuées et éventuellement figurées sur le connaissement maritime.
à bord (on board) : signifie que le B/L a été établi la marchandise étant déjà à bord du navire, donc embarquée
reçu pour embarquement (received for shipment) : l’inverse de “à bord”, la marchandise n’est pas encore à bord
du navire lors de l’établissement du connaissement.
net de réserves (clean) : par cette mention, le transporteur atteste qu’il a reçu la marchandise en bon état apparent
surchargé ou clausé (dirty ou unclean) : c’est la mention contraire du « net de réserves »
port dû (freight collect ou freight paid at destination) : le fret sera payé à l’arrivée
port payé (freight prepaid) : le fret est payé au départ.
le connaissement maritime (port/port) : ocean BL. C’est le connaissement maritime de base (port/port)
le connaissement de transport combiné (CTBL). Connaissement qui couvre également les pré et post
acheminements terrestres. Le transport maritime restant la partie la plus importante. La compagnie est
responsable dans ce cas de tous ces transports successifs.
Le connaissement direct (thought bill of lading). Il couvre soit plusieurs transports maritimes (avec
transbordements) soit le transport maritime et les parties terrestres mais la compagnie n’est que simple
mandataire pour ces parties. Chaque transporteur est responsable de la partie qu’il assure.
le connaissement FIATA : émis par le transitaire et non par la compagnie maritime
le connaissement de charte partie (charter party BL) : contrat de location totale ou partielle du navire (contrat
d’affrètement). L’affrètement peut être au voyage, à temps ou à coque-nue.
le connaissement émis par les NVOCC : ils délivrent alors à leurs clients des B/L à leur en-tête parfois appelés
« House Bill of Lading » et reçoivent des compagnies de transport des « Master Bill of Lading ».
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Non-Vessel Operating Common Carriers. Leurs responsabilités relèvent du contrat de commission et non des conventions
internationales.
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B. LE TRANSPORT AERIEN
1) Caractéristiques et cadre juridique
Le transport aérien est un transport reconnu pour sa rapidité : sa qualité première. C’est également un mode de transport
apprécié pour sa régularité, sa sécurité et sa fiabilité. Cependant il est encore considéré comme cher et le chargeur n’y
a recours que dans l’urgence et la contrainte : pénalité de retard, risque de déréférencement, rupture de stock, arrêt de la
chaîne, produit de forte valeur… Le premier vol commercial a été effectué en 1919. Le transport aérien a connu un
essor rapide depuis 1975. Aujourd’hui, il représente environ 1 % du volume mondial de marchandises transportées et
10 % en valeur.
Le transport aérien est régi par la convention de Varsovie de 1929, modifiée en 1955 (protocole de La Haye) et en 1975
(Montréal). Une autre convention (convention de Chicago) a été signée en 1944 et reconnaît à chaque Etat la
souveraineté de l’espace aérien au-dessus de son territoire.
Les transports dépendent également d’une institution intergouvernementale reliée à l’ONU : l’OACI (Organisation de
l’Aviation Civile Internationale). L’OACI est l’organisme qui gère la sécurisation du fret.
L’IATA (International Air Transport Association) est la conférence qui regroupe la plupart des grandes compagnies.
C’est un organisme corporatif mondial dont les membres s’engagent à respecter une charte (sécurité, rapidité et qualité
dans de meilleures conditions économiques).
L’ATAF (Association des transporteurs aériens de la zone franc) dont les objectifs sont similaires à ceux de l’IATA,
regroupe certaines compagnies de la zone franc (Air France, Air Sénégal, Air Madagascar, Air Mauritanie,…) et
d’Afrique du Nord (Air Tunis, Air Algérie, Royal Air Maroc.
Skyteam avec Air France, KLM, Delta, Alitalia, TAM, JAL, MEA,….
Star Alliance avec Lufthansa, US Airway, Varig, Air Canada,…
One World avec British air way, Iberia, Quantas, Cathay,..
C’est la lettre de transport aérien (LTA) ou air way bill (AWB) en anglais. Il est établi en trois originaux plus plusieurs
copies par le transporteur selon les instructions du chargeur.
Contrairement au connaissement maritime, la LTA ne représente pas la marchandise (n’est pas un titre de propriété) et
par conséquent n’est pas négociable et transmissible. Il n’est pas obligatoire à la conclusion du contrat de transport mais
vaut contrat lorsqu’il est établi.
On distingue :
la LTA compagnie : établie directement par la compagnie aérienne
la LTA neutre : établie par le transitaire et non par la compagnie aérienne. Généralement parce que le transitaire
n’a pas encore choisi la compagnie aérienne devant assurer le transport.
Lorsqu’il y a groupage, on distingue la LTA mère ou master air way bill (MAWB) de la LTA domestique ou house air
way bill (HAWB).
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Compagnie aérienne
Groupeur
C. LE TRANSPORT ROUTIER
1. Les caractéristiques
Le transport routier est indispensable aux transports aérien et maritime pour le rapprochement des marchandises (pré et
post acheminements) : c’est leur complément idéal. Il est reconnu pour sa souplesse (porte à porte), son efficacité, sa
sécurité, voire sa rapidité.
Pour les opérations d’import et d’export, il est plus utilisé pour les transports continentaux.
Dans l’Union Européenne, 75 % de mouvements de marchandises s’effectuent par la route.
Le transport international routier est régi par la Convention CMR de Genève (19/05/1956) : convention sur le transport
international de marchandises par route.
Au niveau du Cameroun, en plus de la convention CMR ratifiée par le Cameroun, il existe d’autres réglementations :
une réglementation nationale des transports routiers à travers divers textes (arrêtés ministériels, ordonnances
présidentielles,…)
des réglementations internationales des transporteurs routiers à travers des conventions et codes
communautaires, des actes uniformes OHADA (Organisation pour l’Harmonisation du Droit des Affaires en
Afrique) et bien entendu des conventions de l’ONU ratifiées par le Cameroun. On peut citer ici :
les Conventions signées par le Cameroun et les pays voisins : convention du 13/04/1999 en matière de transports
routiers entre le Tchad et le Cameroun ; celle du 22/12/1999 entre la RCA et le Cameroun.
la Convention inter – Etats des transports routiers de marchandises diverses (CIETRMD) qui est une convention
CEMAC inspirée de la convention CMR.
La convention inter – Etats de transport multimodal de marchandises en Afrique centrale basée sur les règles
CNUCED/CCI pour le transport multimodal.
Le Code communautaire de la route applicable sur le territoire de la CEMAC
La réglementation du transport des marchandises dangereuses en Afrique centrale (Malabo, 1999).
L’Acte uniforme OHADA du 1er janvier 2003 relatif aux contrats de transport de marchandises par route.
Etc.
C’est la lettre de voiture CMR : modèle proposé par l’IRU (Union Internationale des Transporteurs Routiers).
La CMR n’est pas obligatoire à la conclusion du contrat de transport routier. Toutefois lorsqu’elle est établie, elle fait
preuve du contrat de transport.
Elle ne vaut pas titre de propriété de la marchandise ; n’est pas négociable et n’est pas transmissible.
A. Le coût
Il s’agit du coût global de transport de bout en bout y compris :
les coûts de pré et de post acheminement
le coût d’assurance
le coût des formalités douanières
le coût d’emballage
les coûts de manutentions portuaires et de stockage
le coût financier d’immobilisation des marchandises
etc.
B. Les délais
C. La sécurité
Entendons ici la sécurité des marchandises et la sécurité des délais.
Il est très rare qu’un mode transport réponde positivement à ces trois critères et parfois, une pondération est
nécessaire pour tenir compte des particularités liées au produit et aux exigences de la commande.
Ces trois critères (coût, délai, sécurité) ne doivent pas être les seuls critères de choix même s’ils en sont les points
essentiels. Il faut également tenir compte d’autres facteurs non moins importants telles que :
les caractéristiques de la relation c’est-à-dire l’état des infrastructures. Parfois le mauvais état, la faible capacité
voire l’absence de certaines infrastructures (ports, aéroports, routes) peuvent restreindre les choix d’une solution
transport.
Groupage ■ ■ ■ ∆
LTA exclusive ∆ ■ ■ ■ ■ ∆
Charter ∆ ■ ■
Mer conventionnel ∆ ∆ ■ ■ ■
Conteneur FCL ■ ■
Conteneur LCL ■ ■
Groupage ∆ ■ ■ ■ ∆
Fret express ■ ■ ■ ■ ∆ ∆
Rail Messagerie ■ ■ ■ ■
Wagon complet ∆ ■ ■
Groupage ∆ ■ ■ ∆
LTA exclusive ∆ ■ ■ ■ ■ ∆
Charter ∆ ■
Dans le cas de la sous-traitance à un transitaire, on distingue : le transitaire mandataire du commissionnaire. Les deux
fonctions ont des caractéristiques différentes, surtout en termes de responsabilité :
Mandataire commissionnaire
ne choisit pas les prestataires choisit les prestataires pour le compte du
n’est responsable que de ses propres fautes chargeur
et non de celles des prestataires est responsable de ses fautes et de celles de
n’est tenu qu’à une obligation de moyens ses substitués (différents prestataires
et non de résultat choisis)
est tenu à une obligation de résultat et de
moyens.
au bon moment
au bon destinataire
Réussir sa logistique transport c’est livrer la marchandise en bon état, au bon endroit, au bon moment, au moindre coût
et avec la meilleure qualité de service. Cet objectif ne pourrait être atteint sans un minimum d’opérations connexes dont
l’emballage et l’assurance transport les principales composantes.
Un emballage inadapté, un marquage déficient altèrent la chaîne logistique d’une part et d’autre part sont causes
d’exonération de responsabilité du transporteur et de refus d’assurer par la compagnie d’assurance voire refus
d’indemnisation en cas de sinistre.
En revanche, un emballage conforme et suffisant améliore la performance et l’efficacité logistique. L’emballage protège
le produit non seulement pendant le transport mais également pendant les opérations de manutention et de stockage et
influe sur leurs coûts.
Un soin particulier doit donc être porté à la qualité de l’emballage et son choix dépend du type de produit et des
conditions du transport.
Le diagramme suivant, au centre duquel se trouve l’emballage, présente les critères de choix de l’emballage et son
impact sur la logistique et l’image de l’entreprise en général :
Risques
inhérents
Economie sur :
Emballage - le transport
Coût de l’emballage - les manutentions
Adéquat
- les stockages
- l’assurance
Adapté de D. Chevalier
L’emballage adapté par rapport à la nature du produit : fragile, périssable, frais, vrac, liquide, alimentaire, dangereux,…
L’emballage adapté par rapport au mode de transport utilisé : air, mer, route, rail. Aussi un produit fragile transporté par
voie maritime nécessitera-t-il un emballage plus consistant, solide voire plus coûteux qu’en transport aérien.
L’emballage par rapport à l’itinéraire : fonction de l’état des infrastructures (routes bitumées, cabossées ou non, sécurité
de l’itinéraire (vol, braquage, piraterie,…).
Pour renforcer la sécurité des produits, des rembourrages peuvent être utilisés. On a des rembourrages en papier froissé,
en carton, en duvet, en coton, en feuille à bulle d’air, en mousse de polyéthylène, en pop corn,…
NB : pour éviter les litiges sur la qualité de l’emballage, il est conseillé de recourir à des emballages répondant aux
normes ISO3, ARNOR (France), DIN (Allemagne), BS (GB), ANSI et ASTM (USA) ou sur des cahiers de charges, tel
que celui proposé par le Syndicat des Emballeurs Industriels (SEI) en France qui propose une classification des
emballages en diverses catégories, appliquée internationalement. Ces emballages conçus, fabriqués, sont ensuite testés
et certifiés par des organismes agréés tel que le Laboratoire National des Essais (LNE) en France.
Des palettes et conteneurs sont également utilisés pour la sécurité et la facilitation du transport.
Les palettes :
Les palettes sont des plateaux rectangulaires (généralement en bois) sur lesquels on entrepose une certaine quantité de
marchandises constituant une unité de chargement. L’entreposage des marchandises sur les palettes requiert une certaine
expertise afin d’éviter des ruptures et cassures. Pour remédier à ces problèmes, il est conseillé :
d’imbriquer les colis (comme on imbrique les parpaings dans la construction),
de croiser les couches : on dispose les colis en largeur et en longueur en alternant les couches
3
ISO = International Standard Organization
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Il est ensuite important de consolider et d’arrimer les colis sur les palettes en les filmant (film plastique) en les cerclant
ou en les encollant.
On distingue 5 dimensions ISO de palettes (en mm) :
800 x 1000
800 x 1200
1000 x 1200 Ces 2 dimensions font l’objet d’une norme AFNOR
1200 x 1600
1200 x 1800
Paramètres Questions
► PRODUIT
Solide, liquide, gazeux, vrac, masse Le produit est-il correctement conçu pour son transport ?
indivisible, conditionné, Quelles modifications du produit lui-même faciliterait l’emballage ?
Le conditionnement aide-t-il l’emballage ?
Fragile, périssable, dangereux, volage, quelles protections particulières l’emballage doit-il apporter ?
sensible au facteur climat quels sont les textes officiels à respecter ?
Cerclable, palettisable, conteneurisable quelles sont les dispositions à prendre pour diminuer le nombre de colis et
faciliter la manutention ?
les dimensions sont –elles compatibles sans perte de place avec les
conteneurs et palettes ?
► TRANSPORT
Mode l’emballage est-il adapté au mode de transport prévu ?
Distance Tiendra-t-il la distance ?
Qualité des infrastructures Résistera-t-il aux mauvaises routes ou pistes ?
Nombre de ruptures de charge Est-il suffisamment résistant aux manutentions ?
Conditions climatiques Est-il conçu pour résister à l’humidité, à la pluie, au froid, au gel (selon le cas) ?
► DISTRIBUTION l’emballage servira-t-il également à la distribution ?
quels sont les emballages utilisés par la concurrence ?
quelles sont les exigences du client sur les poids, dimensions, formes,
gerbage, méthodes de fermeture de l’emballage requis ?
► TECHNOLOGIE
Matériau D’autres matériaux usuels peuvent-ils être utilisés pour le conditionnement, le
calage et l’emballage ?
Volume /poids L’incidence du volume et du poids sur le coût du transport a-elle été prise en
compte ?
Accessoires A-t-on étudié toutes les possibilités d’améliorer la performance des emballages en
les dotant d’accessoires tels que les filets, sangles, anneaux de fixation, patins,
zones renforcées de préhension ?
► MARQUAGE
Qualités Toutes les dispositions ont-elles été prises pour que soit lisible,
indélébile, visible, discret sur la marchandise ?
Etendue Est-il suffisant ?
Toutes les indications utiles sont-elles mentionnées ?
Réglementation Est-il conforme par rapport au pays de destination ? -
Les pictogrammes ISO sont-ils employés ?
On appelle rupture de charge le transbordement de la marchandise d’un moyen de transport à un autre : camion à camion
; camion à bateau ; camion à avion ou inversement,…Les ruptures de charge sont sources de casses, pertes, avaries des
marchandises.
Deux principales techniques de rupture de charge :
2. La conteneurisation :
3 dimensions de conteneurs aux normes ISO (20 pieds, 40 pieds et 40 pieds High cube), même si on voit apparaître des
45 pieds, 48 pieds voire 53 pieds aux Etats-Unis et au Canada.
conteneur 20 pieds (20’ ou TEU4) : dimensions intérieures 588 x 234 x 225 cm (environ)5
Masse chargeable 18 tonnes / volume environ 32 m3
conteneur 40 pieds (40 ’ou 2 TEU) : dimensions intérieures 1204 x 234 x 225 cm (environ)
Masse chargeable 27 tonnes / volume environ 64 m3
conteneur 40 pieds «high cube» : dimensions intérieures 1204 x 234 x 270 cm
Masse chargeable 27 tonnes / volume environ 75 m3
Dry (standard)
Terminologie :
types de conteneurs : dry (standard, ouverture arrière), open top (sans toit), refreer (frigorifique), tank
(citerne), open side (ouverture par le côté), etc.
merchant haulage : transport terrestre (pré ou post acheminement) effectué par le chargeur
carrier haulage : transport terrestre (pré ou post acheminement) effectué par le transporteur
empotage / dépotage du conteneur : opération de chargement et de déchargement du conteneur.
LCL (Less than the Container Load ) groupage / dégroupage
FCL (Full Container Load) conteneur complet
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Twenty equivalent Unit ou Equivalent Vingt Pieds (EVP). Ainsi un 40 pieds sera compté 2 EVP (2 x 20 = 40)
5
Ces dimensions varient selon la nature des parois
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Même si seuls les incoterms CIF et CIP imposent la souscription d’une police d’assurance transport (par le vendeur
pour le compte de l’acheteur) et que pour les neuf autres incoterms elle est facultative, il est vivement recommandé aux
opérateurs (vendeur ou acheteur selon qu’il assume le risque) de souscrire une assurance transport.
Plusieurs raisons amènent à conseiller une assurance :
1. la présomption de responsabilité des conventions internationales sur le transporteur n’est pas absolue. Les
conventions internationales de transport limitent les indemnités, en plus des causes d’exonération.
2. en cas d’indemnisation, c’est souvent l’assureur qui fera son affaire des éventuels tiers responsables.
3. le coût de l’assurance est le plus souvent modique : quelques pour mile à 2 % de la valeur de la marchandise.
Les limites de responsabilité du transporteur :
En transport maritime : 2 DTS13 par kg ou 666,67 DTS / colis (convention de Bruxelles) dans la
limite la plus élevée ; 2,5 DTS/kg ou 835 DTS/colis (conv. de Hambourg)
En transport aérien : 17 DTS / kg
En transport routier : 8,33 DTS/kg
En transport ferroviaire : 17 DTS /kg
NB: ces limites sont levées par la déclaration de valeur, dol ou faute lourde (intentionnelle, inexcusable) du
transporteur.
Que couvre l’assurance ?
L’assurance peut couvrir jusqu’à 120 % de la valeur de la marchandise, voire plus si l’assureur accepte
Garanties jusqu’à 15 jours après déchargement (route et air), 60 jours (mer)
Exclusion d’assurance :
emballage insuffisant
mauvais chargement ou déchargement
vice-propre (freinte de route)
faute inexcusable de l’assuré
◊ Couverture : force majeure, cas fortuit, vol, perte
◊ En cas de sinistres, faire la déclaration dans les 5 jours (24h si vol)
Quels sont les risques garantis par l’assurance ?
En transport maritime on distingue les avaries communes et les avaries particulières
Les avaries communes sont les avaries sur les marchandises tierces (des autres) et le navire, elles donnent lieu
à contribution.
Les avaries particulières sont les avaries sur les marchandises du chargeur (l’assuré).
La police FAP « sauf » (Franc d’avaries particulières sauf ceux expressément nommés dans le contrat d’assurance.) est
l’exigence minimale pour les incoterms CIF/CIP.
Une assurance FAP est le fait qu’en cas de sinistre en mer, il arrive que certaines marchandises et / ou le navire soient
sinistrés. Ceux qui ont vu leurs marchandises sauvées contribueront à l’indemnisation des victimes du sinistre (armateur
et/ou autres chargeurs) au prorata de la valeur de leurs marchandises.
Avarie Avarie Toutes les Vol total ou Frais annexes Risques dus à
commune particulière avaries partiel (honoraires ou l’homme
suite particulières mesures
évènement conservatoires)
majeur
FAP OUI Non Non Non OUI Non
13
1 DTS = 1,40 EUR (cours variable selon fluctuation des devises) DTS = droits de
tirage spéciaux
La police « accidents caractérisés » (événements majeurs) est souscrite en transport routier
La police « tous risques » souscrite pour tous les modes de transport, particulièrement en transport aérien
Une police spécifique pour les risques de guerre ou SRCC . Les risques de guerres et assimilés (grèves, émeutes)
sont en transports maritime aérien et terrestre assurés à part.
Ces polices d’assurance peuvent prendre 4 formes :
Police au voyage Valable pour une relation et pour une marchandise donnée
Police à alimenter Valable pour une durée indéterminée et pour une quantité de
marchandises déterminée (envois fractionnés)
Police d’abonnement (ou flottante) Valable pour une durée déterminée (généralement 1 an) et
pour une quantité de marchandises indéterminée
Police tiers chargeur Assurance que le transitaire met à disposition de son client.
Le Coût de l’assurance
Il dépend de 5 paramètres :
la nature de la marchandise (fragile, dangereuse, périssable, forte valeur,…)
la nature de l’emballage : marchandise à nu sur palette, dans caisses aux planches jointives,…
le mode de transport : aérien, routier, maritime,…
l’itinéraire : passage par des zones risquées (côtes somaliennes, érythréenne) ou non - la nature des garanties
souhaitées (tous risques, risques de guerre,…)
Dans le même ordre d'idée, la tarification peut se faire à l'unité payante (UP). On appelle unité payante
la valeur la plus élevée entre le tonnage (poids en tonne) et le cubage (volume en m3) de la marchandise.
Quand le tonnage est supérieur au cubage, on dit que le chargement est en "lourd", il est en "léger"
dans le cas contraire.
Exemple: pour la marchandise ci-dessus (3 tonnes et 5 m3) et une tarification de 50 USD l'UP.
L’'UP est le volume (car 5 > 3). Fret à payer : 50 x 5 = 250 USD (supérieur à 50 x 3 = 150 USD).
B. Le tarif à la boîte et les tarifs particuliers
La tarification à la boîte consiste à proposer un tarif non plus par rapport à l’unité payante (tonne ou m3)
mais un tarif unique (forfait pour une unité de chargement : le conteneur) pour une relation donnée.
Exemple : Tarif transport d’un conteneur 20 pieds Marseille – Douala : 1000 USD. Ce tarif est un forfait
pour le transport de ce conteneur dans la limite de sa masse chargeable.
Il y a également des tarifs particuliers fixés à l’unité pour des marchandises tels que les véhicules, les
matériels agricoles, les animaux vivants,… et ce pour une relation donnée.
Structure d’un coût de transport de bout en bout
Envoi par conteneur complet (FCL) Envoi par conteneur de groupage (LCL)
Pré-transport jusqu’au port Approche terrestre jusqu’au port
CSC (frais d’embarquement) Frais d’empotage et de groupage
Fret maritime (forfait au conteneur) Taux de fret en groupage (fonction de l’armement)
THC (frais de débarquement) Frais de dégroupage
Post-acheminement Post-acheminement
Le fret peut ou non intégrer certaines opérations de manutention : THC (Terminal Handling Charges) ou
CSC (Container Service charges) - ce sont des charges de passage portuaire des conteneurs ; des droits de
port (harbour dues) ; des droits de quai ou de bassin (wharfage dues) ; des LSD (landing, storage delivery) ou
mise à terre, magasinage et livraison. voir les liners terms ci-dessous.
Des réductions : remises ou ristournes peuvent accordées sur le fret total en fonction de la quantité de
marchandises transportées ou de la fidélité du client.
NB : une taxe B/L (taxe d’émission du connaissement maritime) est dans certains cas perçue par le
transporteur.
Exemple 1 : tarification en conventionnel (LCL)
Pour une marchandise de 10 tonnes et 6 m3 et pour une relation Marseille – Douala : expédition en
conventionnel (LCL)
Cas 1 :
Fret Marseille – Douala : 85 USD l’unité payante
BAF: 7 %
CAF: 3 %
Solution:
Fret de base: 85 * 10 = 850
BAF: 7 % * 850 = 59, 5
CAF: 3 % * (850 + 59, 5) = 27,30
Fret total = 936, 80 USD
Cas 2 :
Fret de base 85 USD l’UP BAF : 5,95
USD l’UP
CAF : 2,75 USD l’UP
Solution:
Fret: 85 * 10 = 850
BAF 5, 95 * 10 = 59, 5
CAF: 2, 75 * 10 = 27, 5
Fret total à payer = 10 * (85+5,95+2,75) = 937 USD
Exemple 2 : tarification à la boîte (FCL)
Expédition Marseille – Douala d’une marchandise de 15 tonnes et 48 m3
Cas 1 : Fret Marseille – Douala : 1 550 USD / TC 20’, 2 000 USD / TC 40’ BAF : 7 % CAF : 3 %
Cas 2 :
Fret de base 1 550 USD / TC 20’, 2 000 USD / TC 40’
BAF: 108,5 USD / TC 20’, 140 USD / TC 40’
CAF: 50 USD / TC 20’, 64,2 USD / TC 40’
Cas 3 :
Fret de base 1 550 USD / TC 20’, 2 000 USD / TC 40’, BAF : 125 USD / TC, CAF : 60 USD / TC
15
Quai S/Palan Bord Bord S/Palan Quai
Les liners terms précisent les opérations de manutentions portuaires comprises dans le fret.
Un fret bord à bord ne concerne que le transport maritime et n’inclut aucune autre opération
Un fret sous-palan à bord : le fret comprend le chargement au départ mais pas le déchargement
à l’arrivée
Un fret quai à quai signifie que le transporteur maritime récupère la marchandise à l’entrepôt au
départ et la remet à l’entrepôt au port d’arrivée. Toutes les opérations portuaires sont comprises
dans le fret (rapprochement le long du navire, mise à bord, transport maritime, déchargement,
rapprochement au magasin à l’arrivée).
Il faut être vigilant à la définition des liners-terms correspondant au fret annoncé, car ceux-ci peuvent
augmenter le coût réel de transport. De plus par rapport aux incoterms, ils peuvent modifier les règles.
Exemple: une vente FOB, avec un fret de quai à quai, les frais de mise à bord qui sont à la charge du
vendeur et inclus dans son prix, sont également payés par l’acheteur dans le fret. Ce dernier peut
demander le remboursement du chargement au vendeur.
Par contre pour une vente CFR avec un fret Quai à quai, les frais de débarquement qui devaient être à
la charge de l’acheteur sont déjà payés par le vendeur dans le fret. Il ne peut en demander le
remboursement à l’acheteur car c’est ce dernier qui les paye au final dans le prix CFR.
Perte totale des marchandises Les dommages sont apparents Les dommages ne sont pas
apparents
Aucune formalité n’est nécessaire Réserves écrites au plus tard au Réserves écrites au plus tard
pour préserver les recours. moment de la livraison sur le titre dans les trois jours suivant la
de transport ou le bon de livraison. livraison, par lettre recommandée.
Des réserves faites dans les conditions de forme et de délai renversent la charge de la preuve. Sinon
Présomption du bon état au moment de la livraison, le réceptionnaire pouvant prouver le contraire par
tous moyens.
Cours de chaine de transport, dispensé par NEBOU Leonel Page 23
Complexe universitaire de la SOCINAN/ ISSTN/ISMK
1) La tarification.
On distingue le tarif général, le tarif à l'ULD, les Corates et les tarifs spécifiques.
a) le tarif général.
Il est définit par tranche de poids dégressif un prix au kilogramme, quelle que soit la nature de la
marchandise (sauf quelques-unes spécifiques), pour une relation donnée (aéroport/aéroport), avec en
général un minimum (prix plancher).
Le poids taxable sera défini selon un rapport poids/volume de 1 tonne pour 6 mètres cubes (1t = 6m3).
La dégressivité du tarif amenant à faire jouer la "règle du payant pour". Cette règle consiste à payer pour
la tranche de poids immédiatement supérieure si le prix correspondant est avantageux pour le chargeur
(on prend en compte la borne inférieure). La règle du payant-pour est également avantageuse pour le
transporteur.
Le poids taxable est le poids le plus élevé entre le poids réel et poids théorique (volume en m3 / 6) ,
encore appelé poids équivalent volume ou poids volumétrique.
Exemple:
Expédition A Expédition B
Tarif général Roissy -
Douala
Minimum 30 EUR Poids brut : 220 kg Poids brut : 280 kg
Moins de 45 kg : 4 € le kg Volume : 2 m3 Volume : 1,4 m3
45 à 99 kg : 3,70 € / Rapport poids/volume Rapport poids/volume
kg 100 à 299 kg :3,40 € /kg 2m3/6 = 333 kg 1,4 m3/6 = 233 kg
300 à 499 kg : 3,10 € / kg
500 kg et + : 2,50 € / kg
Règle du payant pour 500 x 2,50 = 1250 EUR 300 x 3,10 = 930 EUR
Expédition d’un igloo : poids brut = 2 450 kg. Calculer le fret à payer
2. Les ajustements
Certaines taxes et frais sont généralement pratiqués et majorent le fret. Ce sont principalement :
- la taxe LTA : taxe d’émission du document de transport (forfait)
- la taxe fuel : calcul sur le poids taxable par rapport à l’évolution du cours du pétrole
- la taxe sûreté : calcul sur le poids taxable pour les frais de contrôle de marchandises (scanner)
- la taxe IRC (taxe risque de guerre) : calcul sur le poids chargeable (poids brut) appliquée depuis
les attentats du 11 septembre 2001.
Exemple :
Suite à l’exemple ci-dessus on vous informe que les taxes suivantes seront pratiquées :
- taxe LTA : 35 EUR
- taxe fuel : 0,10 EUR le kg taxable
- taxe sûreté : 0,05 EUR le kg taxable
- taxe IRC : 0,15 EUR le kg brut
La LTA est « non négociable » et ne se transmet pas par endos. En cas d’absence, d’irrégularité ou de
perte de la LTA, la responsabilité du transporteur n’en est pas moins engagée, puisque celle-ci naît de la
prise en charge de la marchandise.
La LTA peut couvrir un transport combiné, mais aussi plusieurs transports successifs aériens, ce qui est
un cas de figure fréquent.
Les types de LTA :
LTA neutre : ne comporte pas les coordonnées du transporteur ;
LTA compagnie : coordonnées pré-imprimées du transporteur émetteur ;
Le cas du groupage aérien : les organisateurs commissionnaires de transport proposent des
groupages d’un coût beaucoup moins élevé que les taux de fret ordinaires. Dans ce cas, le goupeur
émet une LTA mère (Master Air Way Bill) et autant de LTA domestiques (House Air Way Bill) qu’il
y a d’expéditeurs distincts.
III. La responsabilité du transporteur aérien
La convention de Varsovie présume la responsabilité du transporteur aérien en cas d’avaries ou de
pertes. Cette responsabilité s’étend depuis la prise en charge de la marchandise matérialisée par la
signature de la LTA, jusqu’à la remise au destinataire.
1. Les réserves faites par le transporteur
Le transporteur aérien peut émettre des réserves précises au moment de la prise en charge de la
marchandise.
Elles seront portées sur la LTA et ont pour effet de renverser la charge de la preuve. Néanmoins, les
compagnies refusent simplement de prendre en charge des colis douteux ou dont les caractéristiques ne
correspondent pas aux indications portées sur la LTA.
2. Les causes d’exonération
Le transporteur est exonéré :
s’il prouve qu’il a pris toutes les mesures nécessaires pour éviter le dommage, ou qu’il lui était
impossible de prendre ces mesures (cas de force majeure) ;
s’il prouve la faute de la partie lésée, et sa relation directe avec le dommage.
IV. La réception des marchandises
Pour préserver ses recours contre le transporteur, le destinataire de la marchandise doit accomplir certaines formalités.
A. La tarification
1. Tarif général
En transport routier, la règle de tarification est 1 tonne = 3 m3 ou 1 m3 = 333 kg voire 330 kg selon
transporteur puis application de la règle du « payant-pour » si la tarification est dégressive.
Le principe de calcul est donc identique à celui du transport aérien à la seule différence que le rapport
poids/volume est 1 T = 3 M3.
Exemple :
Expédition A Expédition B
Règle du payant pour 1000/10 x 2,70 = 270 EUR 500/10 x 3,10 = 155 EUR
Pour un fret routier de 2 062,50 et une taxe gasoil de 3 %, le fret à payer sera de 2 124,375 EUR (2062,50
+ 2062,5 * 3 %).
NB : Ces règles de tarification ne sont pas toujours appliquées par les transporteurs routiers en Afrique.
Aussi avons-nous constaté au Gabon par exemple que les transporteurs routiers proposaient des tarifs au
poids en tonne et au volume en m 3 à leur avantage.
Le document de transport émis dans le cadre d’un transport international est une lettre de voiture CMR.
Il est signé par le transporteur et l’expéditeur et est établi en au moins trois exemplaires originaux.
C. La responsabilité du transporteur
Le transporteur est responsable de la marchandise depuis sa prise en charge jusqu’au moment de la
livraison, pour les avaries ou la perte totale ou partielle (art. 17 de la CMR). Cette responsabilité peut
être atténuée par les réserves faites par le transporteur ou par les causes d’exonération prévues par la
convention.
Notion de livraison : l’arrivée de la marchandise à destination ne suffit pas à libérer le transporteur
de ses obligations. Celui-ci doit aviser le destinataire de son arrivée et procéder à la « livraison ». La
difficulté vient du fait que la notion de livraison n’est pas définie par la CMR et qu’il faut retenir une
définition pratique donnée par les tribunaux: la livraison est la prise en charge physique des
marchandises par le destinataire indiqué sur le document de transport. Le transporteur aura
éventuellement à faire la preuve de la livraison par tous moyens.
Dans la pratique, le transporteur fait signer le deuxième exemplaire de la CMR ce qui équivaut à une
décharge. Normalement, le destinataire ne devrait signer la CMR qu’après vérification du nombre
de colis et de leur état apparent.
A. La tarification
Des tarifs communs permettent de déterminer le prix du transport de bout en bout (par exemple: tarif
international commun pour le transport de colis express). Des tarifs bilatéraux négociables établissent
des prix pour des départs et des arrivées de marchandises dans les pays concernés, quelle que soit la
distance parcourue dans chaque pays (exemple: tarif franco-belge, franco-allemand), etc.
En dehors de ces cas, les prix sont établis par additions successives des tarifs nationaux. L’expéditeur
peut alors rechercher quel est l’itinéraire le moins cher.
B. Le contrat de transport
Le contrat est conclu lorsque le chemin de fer a accepté la marchandise et apposé le timbre de la gare
expéditrice sur la lettre de voiture internationale. La conclusion du contrat ne crée pas d’obligations
particulières à la charge de l’expéditeur si ce n’est la fourniture d’un emballage adéquat et le chargement
des marchandises pour les envois de plus de 3 tonnes. Par contre, les obligations du chemin de fer sont
distinctes pour les envois de détail et pour les envois complets.
La convention CIM fixe des délais maxima (24 heures par fraction indivisible de 200 km pour les
envois de détail, de 400 km pour les wagons complets; ces temps de transport s’ajoutent au délai
d’expédition, respectivement 24 et 12 heures) susceptibles de prolongation pour les formalités
douanières, les vérifications, etc. Sur certaines destinations, l’expéditeur peut obtenir un délai garanti.
La lettre de voiture internationale (LVI) est établie sur un formulaire rempli pour partie par l’expéditeur,
pour partie par le chemin de fer. L’original est remis au destinataire
de l’envoi. Il ne mentionne qu’un seul expéditeur et qu’un seul destinataire. L’expéditeur est responsable
du défaut ou de l’inexactitude des mentions.
C. La responsabilité du transporteur
Les chemins de fer ont une responsabilité collective pour la totalité du parcours. Il y a présomption
de responsabilité en cas de perte totale ou partielle, d’avaries ou retards, depuis la prise en charge de
la marchandise jusqu’au moment de la livraison.
Cependant le chemin de fer peut, comme les autres transporteurs, s’exonérer de sa responsabilité.
On distingue deux séries de causes :
L’entreprise camerounaise Cameroon Foods and Co. (CFC) à Nkongsamba, vend à l’entreprise française
ALICO à Paris, une cargaison de fruits pour une valeur de 100 000 EUR. Que représente ce prix pour les parties
contractantes ? De nombreux points restent à préciser en particulier :
1. Où se fera la livraison : à l’entrepôt de CFC à Nkongsamba, à Paris, au port de Douala ou au port du Havre
en France ?
2. Qui supportera le risque de perte, vol ou avarie de la marchandise pendant le transport, le fournisseur
camerounais ou le client français ?
3. Qui va organiser et payer les frais des différentes opérations logistiques : transports successifs, dédouanement
à l’exportation et/ou à l’importation, assurance, déchargements…?
4. Qui va fournir tel ou tel document nécessaire ? Facture, certificat d’origine, document du transport, certificat
phytosanitaire, licence d’exportation,…
Voici autant de questions auxquelles le vendeur et l’acheteur devraient répondre lors de la conclusion de la vente.
Pour éviter de devoir préciser pour chaque opération d’exportation / importation les réponses à toutes ces
questions (ce qui rendrait le contrat long à rédiger), la Chambre de commerce internationale (CCI) s’est efforcée
de normaliser les conditions de l’offre internationale par des termes commerciaux appelés « incoterms »,
contraction de INternational COmmercial TERMS.
Les incoterms sont une série de règles officielles de la CCI qui déterminent, dans le cadre d’une transaction
internationale de marchandises, les obligations réciproques du vendeur et de l’acheteur sur le triple plan de frais
logistiques, de risques au cours de l’acheminement et des documents à fournir. La première version a été publiée
en 1936 et modifiée successivement en 1953, 1967, 1976, 1980, 1990, 2000 et 2010 afin de tenir compte de
l’évolution des pratiques du commerce international. La version actuellement utilisée est la version 2010. Tout
contrat s’appuyant sur un incoterm 2010 doit, pour plus de clarté, « faire référence à la publication n° 600 de la
CCI ou Règles et Usances Uniformes (RUU) n° 600, CCI 2010 ». Il convient de signaler que les incoterms sont
d’application facultative : rien n’oblige les parties contractantes de faire référence aux incoterms dans leurs
contrats. C’est d’ailleurs pourquoi il est précisé que les incoterms ne sont qu’un outil mis à la disposition des
opérateurs internationaux ; ils cèdent le pas devant les stipulations contraires des contrats (par exemple les
variantes) et devant les usages des commerces. Toutefois il est vivement conseillé d’utiliser les incoterms et de ne
pas abuser des variantes afin d’éviter des malentendus et des complications juridiques.
Les incoterms sont à juste titre considérés comme les clés de voûte de la logistique internationale.
Nota : La CCI, créée en 1919, est une organisation non gouvernementale dont le siège est à Paris. Composée d’experts
indépendants, elle s’appuie sur 66 comités nationaux et 50 bureaux de représentation dont ceux de New-York, Zurich et
travaille en liaison permanente avec les Nations unies.
Les incoterms ne sont utilisés que pour la livraison des marchandises tangibles (biens matériels) à l’exclusion des intangibles
comme la fourniture des logiciels.
Le tableau ci-dessous présente les titres de chacune des 10 obligations A1 à A10 du vendeur et de chacune des 10
obligations B1 à B10 de l’acheteur : ce que Denis Chevalier appelle « le jeu de miroir ».
Pour acheminer une marchandise des locaux de l’exportateur à ceux de l’importateur, onze opérations distinctes
sont identifiées et codifiées par la CCI. L’incoterm choisi précise qui du vendeur ou de l’acheteur, doit prendre en
charge chacune de ses opérations et en assumera les risques.
Reprenons le cas de l’exportation des fruits de la Cameroon Food and Co (Nkongsamba) en France.
Paris
(11)
N’samba (2) (10)
(1)
Le Havre
(3) (8) (9)
(5) (6) (7)
(4) Douala
Opération n°1 : emballage de la marchandise par l’exportateur camerounais. Cet emballage doit être approprié
au mode de transport retenu pour acheminer la marchandise chez l’importateur français. ;
Opération n°2 : chargement (camion ou wagon), empotage du conteneur chez le vendeur camerounais ;
Opération n°4 : formalités douanières à l’exportation. L’exportation de certains produits est par exemple soumise
à l’obtention d’une licence, déclaration ou autorisation de sortie ;
Opération 6 : transport principal. Le transport principal est le transport international du port de Douala au port
du Havre en France.
Opération 7 : assurance transport. Les marchandises doivent être assurées durant le transport principal. La prime
d’assurance sera calculée sur la valeur à assurer de la marchandise6. Le taux est très souvent compris entre 0,1%
et 2% suivant les compagnies d’assurance et la destination.
Opération 9 : formalités douanières à l’importation. C’est le dédouanement (paiement des droits de douane et
taxes) à l’entrée du pays d’arrivée de la marchandise ; contrairement aux formalités douanières à l’exportation,
les formalités à l’importation sont généralement plus lourdes et coûteuses ;
Opération 10 : acheminement de la marchandise par camion ou train du port du Havre à l’entrepôt de l’acheteur
à Paris ou post-acheminement.
Les incoterms de la Chambre de commerce internationale version 2010 sont au nombre de onze. Ils étaient 13
dans la version de 2000.
Les incoterms sont présentés sous forme de sigle à trois lettres, abréviation de leur expression en anglais (FOB
pour Free On Board par exemple). Leur présentation est faite par ordre d’obligation croissante pour le vendeur :
de EXW (obligation minimale) à DDP (obligation maximale).
Les incoterms « vente à l’arrivée » sont à contrario des incoterms qui obligent le vendeur à assumer les risques du
transport principal. Le transfert des risques s’effectue dans le pays d’arrivée (celui de l’acheteur). Au nombre de
trois, ce sont les incoterms de la classe D (DAT, DAP, DDP).
L’incoterm DAF est un incoterm hybride (ni vente au départ, ni vente à l’arrivée). Cet incoterm n’a pas été
repris dans la version 2010, il reste possible de l’utiliser. Mais il est conseillé d’utiliser l’incoterm DAP qui le
remplace.
6
Les incoterms CIF et CIP, imposent que la marchandise soit assurée pour une valeur minimale de 110 % CIF ou CIP, soit 10 %
de plus que sa valeur au port ou aéroport de destination. Toutefois les parties peuvent convenir d’une valeur assurée inférieure
(l’accord de l’acheteur est indispensable).
Cours de chaine de transport, dispensé par NEBOU Leonel Page 37
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Les incoterms sont classés par famille, classe ou groupe. On distingue ainsi 4 familles identifiées par la première
lettre de leur définition. Ce sont les familles E, F, C et D.
- famille F : transport principal non payé. Le vendeur n’assume ni les risques, ni les frais du transport
principal (pour FCA, FAS et FOB) ;
- famille C : transport principal acquitté. Le vendeur assume les frais du transport principal, mais n’en
n’assume pas les risques (pour CFR, CPT, CIF et CIP) ;
- famille D : transport principal acquitté et risques assumés. Le vendeur assume les frais et risques du
transport principal (DAP, DAT, DDP).
Les marchandises peuvent être transportées internationalement selon quatre modes de transport : les transports
maritime, aérien, routier et ferroviaire. Ces deux derniers sont terrestres et limités aux transports continentaux.
La classification par mode de transport est faite en tenant compte de la partie internationale du transport, c’est-à-
dire du transport principal. Aussi dira-t-on qu’un incoterm est maritime quand le transport international se fait
uniquement par mer ou fleuve. Les pré et post acheminements ne sont pas considérés.
- Le transport uniquement maritime (fluvial ou de haute mer) : sont concernés les incoterms FAS,
FOB, CFR, CIF.
- Tous les modes de transport : sont concernés les incoterms EXW, FCA, CPT, CIP,DAT, DAP,
DDP. On parle aussi d’incoterms polyvalents puisque le transport international peut s’effectuer par
mer, route, air ou rail voire une combinaison de ces modes de transport : transport dit « multimodal
».
Les incoterms sont présentés et définis par ordre d’obligations croissantes pour le vendeur. Le premier est
d’obligation minimale pour le vendeur (EXW) et le onzième d’obligation maximale (DDP).
1. EXW (Ex Works) ou « sortie usine » en français : pour cet incoterm, l’unique obligation du vendeur
(exportateur) est de mettre la marchandise emballée à la disposition de l’acheteur, à son entrepôt. L’acheteur
doit donc organiser toute la logistique à ses frais et risques. On dit que c’est un incoterm d’obligation
minimale pour le vendeur.
2. FCA (Free Carrier) ou « Franco transporteur » : l’acheteur choisit un mode de transport et le transporteur ;
c’est lui qui paie le transport principal. Le vendeur remplit son obligation lorsqu’il remet la marchandise
dédouanée à l’exportation (à ses frais et risques) au premier transporteur désigné par l’acheteur. Pour cet
incoterm, il y a une précision : si le transporteur désigné par l’acheteur vient récupérer la marchandise chez
le vendeur, ce dernier aura à sa charge le chargement du camion ou du wagon. Dans le cas contraire, c’est-
à-dire que si le vendeur apporte la marchandise chez le transporteur en question, c’est à l’acheteur que
revient la charge du déchargement du camion d’approche du vendeur. L’incoterm FCA 2010 dit à cet effet
que « charge ou décharge, celui qui maîtrise et possède les outils nécessaires pour cette opération ».
3. FAS (Free Alongside Ship) ou « Franco le long du navire » : selon ce terme, l’acheteur désigne le navire. Le
vendeur a pour obligation de déposer la marchandise dédouanée à l’exportation sur le quai du port de départ
désigné. Il convient donc à l’acheteur de communiquer au vendeur, la date d’arrivée du bateau à quai afin
d’éviter tout retard ou attente anormale de la marchandise sur le quai.
4. FOB (Free On Board) ou « Franco à Bord » : le vendeur remplit son obligation lorsque la marchandise est
remise à bord du navire désigné par l’acheteur au port de départ. Le FOB précise que le transfert des frais et
risques du vendeur à l’acheteur se fait lorsque la marchandise passe le bastingage du navire au départ. Le
bastingage est la coque extérieure du bateau. Ceci suppose que c’est l’acheteur qui supporte les risques à la
descente dans le bateau et les frais postérieurs. Les opérations de manutentions portuaires étant très lourdes,
il convient de voir ce que recouvre le coût du chargement et plus particulièrement l’arrimage7. Le FOB
met l’arrimage à la charge de l’acheteur.
7
L’arrimage est l’opération qui consiste à ranger, caler et fixer la marchandise dans le navire.
Cours de chaine de transport, dispensé par NEBOU Leonel Page 39
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Le FOB équivaut à un FAS plus le chargement dans le navire (ou mise à bord).
Pour ces deux incoterms FAS et FOB, en cas de retard du navire, les frais supplémentaires de stockage en attente
du navire sont à la charge de l’acheteur.
5. CFR (Cost and Freight) ou « Coût et Fret » : le vendeur doit organiser et prendre en charge l’acheminement
de la marchandise jusqu’au port de destination convenu et la livrer à bord du navire, non déchargée et non
dédouanée à l’importation.
Les risques (pertes, vol, dommages) sont toutefois transférés à l’acheteur dès que la marchandise passe le
bastingage du navire au port de départ, c’est-à-dire en position FOB.
6. CIF (Cost Insurance and Freight), « Coût Assurance Fret » : terme identique à CFR, avec l’obligation
supplémentaire pour le vendeur de souscrire une assurance contre le risque de perte et de dommage pendant
le transport maritime. Il s’agit d’une assurance franchise d’avaries particulières (FAP) sur la valeur minimale
CIF plus 10 %.
L’incoterm CIF stipule toutefois que l’assurance est souscrite pour le compte de l’acheteur. Par conséquent, c’est
lui qui assume la responsabilité de la marchandise pendant le transport international, bien que ce soit le vendeur
qui ait payé l’assurance. Ce qui veut concrètement dire qu’en cas de perte ou dommage, c’est à l’acheteur
d’effectuer tout recours auprès de la compagnie d’assurance pour se faire indemniser.
7. CPT (Carriage Paid To), « Port payé jusqu’au… » : avec cet incoterm, le vendeur a l’obligation de livrer la
marchandise à ses frais au point de destination convenu dans le pays de l’acheteur : marchandise non
déchargée et non dédouanée à l’importation. Toutefois le transfert des risques de perte, vol, dommages ainsi
que d’augmentation des coûts au cours du transport sont transférés à l’acheteur dès que la marchandise est
remise au premier transporteur, c’est-à-dire en position FCA.
8. CIP (Carriage Insurance Paid to), « Port et assurance payé jusqu’à… » : ce terme est identique au CPT, avec
l’obligation supplémentaire pour le vendeur de souscrire une assurance contre le risque de perte et de
dommage pendant le transport principal. Cette assurance doit couvrir la valeur minimale CIP plus 10 %.
Comme pour le terme CIF, L’incoterm CIP stipule que l’assurance est souscrite pour le compte de l’acheteur. Par
conséquent, c’est lui qui assume la responsabilité de la marchandise pendant le transport international, bien que
ce soit le vendeur qui ait payé l’assurance. Ce qui veut dire qu’en cas de perte ou dommage, c’est à l’acheteur
d’effectuer tout recours auprès de la compagnie d’assurance pour se faire indemniser.
9. DAF (Delivered At Frontier), « Rendu Frontière » : cet incoterm à la particularité d’être utilisé uniquement
en transport terrestre. Avec le DAF, le transfert des frais et risques du vendeur à l’acheteur s’effectue au
point de frontière convenu. Ici, toute frontière peut être retenue y compris celle du pays d’exportation. Le
DAF précise qu’en cas de rupture de charge à la frontière, c’est à l’acheteur d’effectuer à ses frais et risques
le déchargement du camion affrété par le vendeur et le chargement de son camion.
10. DAT(Delivred At Terminal)
Le vendeur supporte les frais d’embarquement, le fret maritime, les frais de débarquement, et accomplit les
formalités en douane. L’acheteur doit prendre possession des marchandises dès que celles-ci ont été livrées
au quai de débarquement, lieu de transfert de risques. Il prend en charge les risques et tous les frais dès que
la livraison a été faite et constatée.
marchandises dès leur livraison, décharge la marchandise, supporte les frais et risques dès la livraison.
C’est lui qui notifie au vendeur le lieu de destination. Il prend en charge les formalités de douane import.
12. DDP (Delivered Duty Paid), « Rendu droits Acquittés » : à l’inverse de EXW, DDP est un incoterm
d’obligation maximale pour le vendeur. En vertu de cet incoterm, ce dernier a l’obligation de livrer la
marchandise à ses frais et risques y compris le dédouanement à l’importation chez l’acheteur marchandise
non déchargée du camion ou du wagon.
Le risque du transport principal étant donc pour le vendeur, il peut s’il le souhaite, ne pas souscrire une
assurance maritime. Il aura en général intérêt à assurer, même si l’incoterm ne le lui impose pas.
Le DDP est un DDU plus le dédouanement à l’importation (DDP = DDU + droits et taxes à l’import).
NB: un tableau en annexe 2 présente de façon synthétique les obligations du vendeur selon les incoterms.
a) les variantes.
Les incoterms ont un caractère facultatif. Par conséquent, les opérateurs ont toute latitude de prévoir des variantes
dans leurs contrats.
En pratique, il arrive souvent que les parties elles-mêmes, en ajoutant certains mots à un incoterm, cherchent à
rendre le contenu de ce terme plus précis ou plus approprié au choix de livraison. Soulignons que la publication
n° 560 relative aux incoterms ne donne aucun conseil quant à des rajouts de ce type.
- EXW loaded on (chargé sur) : le vendeur charge la marchandise sur le camion dans son entrepôt.
- FOB stowed (FOB arrimé) : le vendeur a à sa charge tous les frais de chargement au port de départ.
- CIF landed (CIF débarqué) : libère l’acheteur de tous les frais de déchargement au port de destination.
Cette variante ne correspond pas à un DAP car il y a le risque du transport principal en moins pour
le vendeur.
- DDP exclusive of taxes (DDP hors taxes ou DDP taxes non acquittés) : l’acheteur acquitte la TVA et
les autres taxes. Seuls les droits de douane sont payés par le vendeur lors du dédouanement.
Il ne faut toutefois pas abuser des variantes. Un excès de rajouts dénature l’incoterm au point que la référence à
cet incoterm risque de ne plus être retenu par les juges ou arbitres, si par malheur un grave différend entre le
vendeur et l’acheteur va jusqu’au procès ou à l’arbitrage. Par ailleurs si les incoterms originaux précisent la
répartition des frais et risques, une variante ne précise que les frais en plus ou en moins pour l’une des parties et
est « silencieuse » sur les risques.
b) Les US Definitions.
Les incoterms de la Chambre de commerce international sont d’usage universel mais il existe une exception de
taille : les « Revised american foreign trade definitions » ou US Definitions créés en 1919 aux Etats-Unis et révisés
en 1941.
Bien que la plupart des opérateurs américains ait adopté les incoterms de la CCI, dans certains Etats, les US
Definitions sont encore en vigueur. Les US definitions comprennent 6 FOB différents et 1 FAS.
Alors, comment faire ? La réponse est simple. Dès qu’un FOB ou un FAS apparaît dans une négociation avec un
américain, il faut demander de quel FOB ou FAS il s’agit : la publication 600 de la CCI ou US Definitions ? Il est
d’ailleurs conseillé dans la publication 600 des incoterms 2010 de préciser dans une offre de prix à l’export ou un
contrat de vente international, que l’incoterm est un incoterm de la Chambre de commerce international (CCI).
Par exemple : 10 000 USD CIF Douala (incoterm CCI, 2010).
C) Le choix de l’incoterm
La question qu’on peut se poser est : quel incoterm choisir ?
Le choix de l’incoterm est avant tout le résultat d’une négociation entre les parties (importateur et exportateur).
Tout comme le prix, les parties doivent s’entendre sur l’incoterm à utiliser. Le vendeur se posera toutefois un
certain nombre de questions :
- quel est le niveau de frais logistiques qu’il souhaite inclure dans le prix de vente ?
- quel est le niveau de risque qu’il souhaite assumer ?
- a-t-il les moyens d’organiser et/ou de maîtriser les opérations logistiques qu’impose l’incoterm choisi
?
- quelles sont les habitudes et pratiques du marché
- qu’en est-il par rapport aux exigences et souhaits du client
Nota : les incoterms sont des règles internationales par interprétation, par certaines parties contractuelles, des
termes commerciaux utilisés dans le cadre du commerce extérieur. Ces clauses régissent en particulier :
- la livraison et la prise en charge des marchandises,
- la prise en charge des frais,
- le transfert des risques,
- l’envoie des documents ou des données électroniques correspondantes.
Ils ne définissent pas :
le transfert de propriété, le mode de paiement, le droit applicable, Le lieu de paiement, le délai de paiement,
le for juridique.
Exemple de calcul de prix selon incoterms
La société NDL de Poitiers vend des marchandises pour 30 000 EUR à son client SIGMEN à Douala.
Marchandises 30 000,00
Emballage 225,00
EXW Poitiers 30 225,00
Douane export 85,00
FCA Poitiers 30 310,00
Transport NDL – le Havre 350,00
FCA Le Havre 30 660,00
Mise à bord 50,00
FOB Le Havre 30 710,00
Fret maritime 850,00
CFR Douala 31 560,00
Assurance (1) 244,90
CIF Douala (2) 31 804,90
Débarquement 55,00
DAT Douala 31 859,90
Transport Port Douala – SIGMEN 200,00
Dédouanement import 1 500,00
DDP Douala SIGMEN 33 559,90
(2) CIF = CFR + assurance or assurance = 0,70 % de CIF + 10 % (lecture incoterms CCI 2010)
CIF = CFR + 0,70 % * (CIF + 10 %CIF)
CIF = CFR + (0,70 % * 1,1 CIF)
CIF – (0,70 % * 1,1 CIF) = CFR
CIF – (0,77 % CIF) = CFR
CIF = CFR / (1 – 0,77 %) CIF = 31560 / 0,9923 CIF = 31 804,90 EUR
Conclusion :
CFR
CIF =
1 – (taux * 1,1)
(1) on peut déterminer l’assurance par déduction a = CIF – CFR
NB : si la valeur assurée est CIF + 20 %, le 1,1 dans les formules devient 1,2 ou 1 si valeur assurée CIF.
Assurance
Assurance Coût du transport
Principal
Coût du transport
Principal Frais
D’embarquement
Frais
D’embarquement Frais de douane export
Nous pouvons constater à travers cet exemple que les frais supportés par le vendeur sont ensuite répercutés sur
son prix de vente. C’est l’acheteur qui au final supporte tous les frais. La question du choix de l’incoterm n’est
donc pas lié aux frais, mais aux risques à assumer et à la capacité à gérer l’organisation des opérations. Pour les
parties, c’est une forme de sous-traitance des opérations.
Rappelons que dans la réalité, le vendeur ne répercute pas les frais à l’euro ou au franc près. Il se fait généralement
une marge sur les opérations. Ainsi un transport payé 1000 EUR sera répercuté à un prix supérieur (1050, 1100,
1200 EUR,…) dans le prix de vente. Ce qui est tout à fait normal. Un vendeur qui achète le fret à 1000 € ne le
revendra pas à 1000 €.