Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
L3 LOGISTIQUE ADA
Chargé du Cours : M. YEYE OKOBE
L’incertitude incite les entreprises à collaborer pour être plus efficace. Dans le cadre de
la production et de la logistique, les organisations se regroupent par famille de produit
et par chaîne de valeur (du fournisseur de matières premières au détaillant) pour
améliorer la satisfaction du consommateur en proposant des délais plus courts, des prix
inférieurs, une meilleure qualité ou un service supérieur au client final. Le
développement du concept "Chaîne logistique" a donc été motivé par une prise de
conscience des industriels que les démarches d'amélioration des performances à
l'intérieur de la firme étaient dépendantes des performances de leurs partenaires.
En effet, l’amélioration des capacités des fournisseurs se répercute sur la capacité de
l’entreprise, et de la même manière la capacité des clients à diffuser l’information aval
permet d’améliorer la capacité à satisfaire la demande.
La logistique est une fonction essentielle pour l’entreprise, car elle regroupe l’ensemble des
activités en œuvre pour assurer la disponibilité d’un bien ou d’un service, dans les lieux où le
besoin existe et garantir une gestion optimale de la combinaison (quantités, délais et coûts).
Cette dernière ne se limite pas seulement à l’organisation des transports, des matières
premières et de marchandises, mais elle regroupe l’ensemble des techniques de contrôle de
gestion des flux de matières premières et des produits depuis leurs sources
d’approvisionnement jusqu’au point de consommation.
La chaine logistique (Supply Chain) occupe une place primordiale dans le fonctionnement de
l’entreprise, elle commence du fournisseur du fournisseur et se termine au client du client tout
en passant par la fabrication et le stockage des produits en amont et en aval. Pour faire face à
la concurrence, chaque entreprise donc se voit intéressée par la maitrise de ce processus de
façon à avoir toutes les informations nécessaires à la mise en place d’une politique
commerciale, lui permettant de suivre la concurrence et préserver ses parts du marché.
Dans ce chapitre nous allons d’abord définir les notions de bases ainsi que les méthodes de
gestion et d’évaluation de la chaine logistique et pour cela nous avons opté pour les présenter
en trois (03) sections comme suit ;
La première section est consacrée à la présentation des différents concepts de base de la
logistique et la chaine logistique
La deuxième section traite la gestion de la chaine logistique (Supply Chain) ;
La logistique provient, à l’origine, du domaine militaire, c’est tout ce qui est nécessaire
(physiquement) pour réussir la stratégie et la tactique dans l’armé : transports, stocks,
production, achat.
Puis, les entreprises ont adapté ces concepts au milieu industriel. Ainsi on a élargi la
définition à l’étude globale des problèmes posés par l’écoulement des flux des matières et des
produits des fournisseurs jusqu’aux clients
1.1.1.1.1.Historique :
Le terme « logistique » trouve ensuite son origine dans le milieu militaire et provient du
grade d’un officier en charge du « logis » des troupes, lors du combat. Napoléon Ier met en
place un encadrement de l’approvisionnement en vivres et en munitions. Ainsi, le grade de «
major général des logis » fut donné à « un officier qui avait la fonction de loger ou de camper
les troupes, de diriger les colonnes, de les placer sur le terrain » (Jomini, 1837). Le logisticien
militaire avait en charge le transport, le ravitaillement et le campement des troupes.
Le terme « logistique » est entré dans le langage courant à partir du début des années
quatre-vingt-dix, lorsque la première guerre du Golfe a éclaté. À partir de cette période,
démocratisé le mot en parlant de « soutien logistique » dans le cadre d’actions militaires ou
humanitaires. Il est classiquement reconnu qu’une des principales organisations logistiques à
caractère militaire du XXe siècle fut la coordination du débarquement des troupes alliées en
Normandie en juin 1944. Le savoir-faire acquis s’est alors diffusé dans les entreprises,
d’abord aux États-Unis, ensuite dans les pays européens. Le développement de la fonction
logistique au sein des entreprises européennes est également lié à un contexte économique qui
en a amené l’émergence.
1.1.1.1.2.Définition :
plus large. Cette chaîne peut comprendre la fourniture de matières premières nécessaires à la
fabrication, en passant par la gestion des matériaux sur le lieu de fabrication, la livraison aux entrepôts
et aux centres de distribution, le tri, la manutention et la distribution finale au lieu de consommation ».
Dans la définition de la norme AFNOR (norme X 50-600), la logistique est une fonction "dont la
finalité est la satisfaction des besoins exprimés ou latents, aux meilleures conditions économiques
pour l'entreprise et pour un niveau de service déterminé. Les besoins sont de nature interne
(approvisionnement de biens et de services pour assurer le fonctionnement de l'entreprise) ou
externe (satisfaction des clients). La logistique fait appel à plusieurs métiers et savoir-faire qui
concourent à la gestion et à la maîtrise des flux physiques et d'informations ainsi que des
moyens". De nombreux processus de l'entreprise impliquent donc des facettes logistiques, en
particulier la Chaîne Logistique qui va des fournisseurs aux clients. Davantage encore que
d'autres activités, la Logistique est caractérisée par un maillage complexe d'actions entre des
acteurs faisant souvent des métiers différents, qu'il faut planifier, piloter ou coordonner dans
l'espace et dans le temps. Considérée au départ surtout en termes de stocks, la logistique
raisonne de plus en plus en termes de flux : flux de planification et ordonnancement des tâches,
ordonnancement et circulation (workflow) des activités, objets et documents nécessaires à la
chaîne logistique.
Bien que ces définitions paraissent similaires, elles mettent en exergue les points essentiels.
On peut distinguer plusieurs logistiques différentes par leur objet et leurs méthodes
a- Une logistique d’approvisionnement :
Qui permet d’amener dans les usines les produits de base, composants et sous-
ensembles nécessaires à la production.
Gère directement les flux de matières et indirectement les flux associés immatériels : flux
d’information et flux financiers.
1.1.2. Notion sur la chaine logistique :
La chaîne logistique est un champ d’étude important qui a donné lieu à une littérature
très abondante. Il n’y a pas une définition universelle de ce terme.
Plusieurs définitions similaires ont été données pour définir la chaine logistique (supply
chain).
Définition 1 :[supply chain council (SCC 97)]la définit ainsi : la chaine logistique englobe tous les
acteurs impliqués dans la production et la livraison d’un produit fini ou d’un service depuis le
fournisseur du fournisseur jusqu’au client du client, elle est constituée de fournisseurs, de
fabricants, de distributeurs, et de clients.
6
Définition 3 :[Tayur et al. 1999] définissent une chaîne logistique pour un produit donné
comme un système de sous-traitants, de producteurs, de distributeurs, de détaillants et de
clients entre lesquels s’échangent les flux matériels dans le sens des fournisseurs vers les
clients et des flux d’information dans les deux sens.
Pour d’autres ([Mentzeretal. 2001], [Génin, 2003], [Stadtler et Kilger, 2000]), la chaîne
logistique est centrée sur l’entreprise.
Elle est définie comme un réseau d’organisations ou de fonctions géographiquement
dispersées sur plusieurs sites qui coopèrent, pour réduire les coûts et augmenter la vitesse des
processus et activités entre les fournisseurs et les clients. Si l’objectif de satisfaction du client
est le même, la complexité varie d’une chaîne logistique à l’autre.
Définition 4 :[Lee and Billington 95]ont une définition similaire : une chaîne logistique est un
réseau de ressources qui se procurent des matières premières, les transforment en produits
intermédiaires, puis en produits finaux, et livrent ces produits aux clients à travers un système
de distribution.
7
1.1.2.2.La structure de la chaine logistique :
Il est important d’identifier une structure qui permet de caractériser les entités qui
interagissent pour former une chaîne logistique. Toutefois, et vu la grande variété des types de
fabrication et des périmètres des chaînes, il est difficile de cerner l’ensemble des cas réels des
structures des chaînes logistiques dans la littérature scientifique, on distingue un ensemble de
typologies usuelles, sur lesquelles sont fondées les modélisations existantes. Décomposent par
exemple, ces structures en : série, dyadique, divergente, convergente et réseau. Les structures
de base (figure 2) sont présentées ci-dessous :
8
La structure convergente : Elle permet de modéliser un processus d’assemblage. Dans
une chaîne convergente, la matière qui circule entre les sites converge vers un seul et même
site qui est logiquement le lieu d’assemblage final.
La structure réseau: est une combinaison des deux structures précédentes. Elle permet de
considérer à la fois les aspects approvisionnements et distribution, mais peut s’avérer plus
complexe par le nombre d’acteurs impliqués, en particulier pour des produits complexe.
Une structure purement convergente signifie l’absence de réseaux de distribution
pour la vente des produits.
De même, une structure purement divergente est improbable, car cela signifierait que le
produit fini ne découle que d’un fournisseur amont.
Généralement, la typologie d’une chaine logistique est donc le type réseau, avec des
ramifications plus ou moins grandes.
Ainsi certaines chaines logistiques peuvent s’avérer très étendues, en particulier pour des
produit complexes, une entreprise peut ainsi se trouver en rapport avec plusieurs fournisseurs, pour
les grands réseaux, le classement des acteurs de la chaine se fait en deux catégories :
Les membres essentiels (acteurs industriels majeurs contribuant à l’élaboration
du produit)
Les membres secondaires (consultant, banque, partenaires de recherche,) pour la
recherche de performance, ces auteurs proposent alors de se concentrer sur les membres
essentiels seulement et même sur une certaine relation uniquement, notamment les relations
avec les fournisseurs des composants, les critiques. On peut restreindre le réseau à
optimiser.
Nous détaillons ici les trois flux traversant une chaîne logistique : flux
d’information, physique et financier.
Ces trois flux peuvent découler des règles stipulées dans le contrat de partenariat. En effet,
des contrats définissent les relations entre chaque entreprise de la chaîne logistique, prévoyant
notamment des pénalités en cas de retard de livraison d’un fournisseur ou de rupture de stock,
déterminant qui gère le transport et les stocks entre deux « maillons » de la chaîne.
a. flux d’information
Le flux d’information représente l’ensemble des transferts ou échanges de données entre les
différents acteurs de la chaîne logistique. Il s’agit en premier lieu des informations commerciales,
notamment les commandes passées entre clients et fournisseurs. Une commande comprend
généralement la référence du produit, la quantité commandée, la date de livraison souhaitée et le
prix éventuellement négocié lors de la vente. D’autres éléments peuvent s’ajouter à cette liste : la
liste des options désirées pour le produit, la fréquence de livraison si besoin, … Mais les
entreprises s’échangent aussi des informations plus techniques : paramètres physiques du produit,
gammes opératoires, capacités de production et éventuellement de transport, informations de suivi
des niveaux de stock. Ces dernières sont de plus en plus réclamées par les clients qui souhaitent
connaître l’état d’avancement de fabrication de leur produit. De manière plus générale, le principe
de traçabilité se traduit par un droit de regard accru du client envers le fournisseur.
Le flux d’information est de plus en plus rapide grâce aux progrès des TIC. Le
développement des flux d’information au sein de la chaîne logistique trouve ses limites dans le
besoin de confidentialité entre acteurs. Par ailleurs, le problème de la qualité des données
véhiculées subsiste, et le risque existe que des décisions soient basées sur des données erronées ou
simplement périmées.
b. Le flux physique (flux de produit) :
Le flux physique est constitué par le mouvement des marchandises transportées et
transformées depuis les matières premières jusqu’aux produits finis en passant par les divers stades
de produits semi-finis. Il justifie l’organisation d’un réseau logistique c’est-à- dire les différents
sites avec leurs ressources de production, les moyens de transports pour relier ces sites et les
espaces de stockage nécessaires pour pallier les aléas et faire tampon entre deux activités
successives. En bref, l’écoulement du flux physique résulte de la mise en œuvre des diverses
activités de manutention et de transformation des produits quel que soit leur état.
Le flux physique est généralement considéré comme étant le plus lent des trois flux.
C. Le flux financier :
Le flux financier concerne toute la gestion pécuniaire des entreprises : ventes des produits, achats de
composants ou de matières premières, mais aussi des outils de production, de divers équipements, de la
location d’entrepôts, … et bien sûr du salaire des employés. Le flux financier est généralement géré de
façon centralisée dans l’entreprise dans le service financier ou comptabilité, en liaison toutefois avec la
fonction production par les services achats et le service commercial. Sur le long terme, il correspond
aussi aux investissements lourds tels que la construction de nouveaux bâtiments et de lignes de
fabrication. Encore s’agit-il d’échanges avec des organismes bancaires extérieurs au réseau
d’entreprises.
FLUX
D’INFORMATION
Fournisseurs Manufacturier Distributeurs Clients
FLUX PHYSIQUE
vision input/output, la vision supply chain, la vision géographique, la vision sous l’aspect de
Approvisionner>>Transformer& Stocker>>Distribuer
l’économie régionale, etc.
Comme nous avons développé ci-haut, à partir de 1997, Stratégie logistique franchit une
nouvelle étape en annonçant que laFLUX FINANCIER
logistique est devenue stratégique. Elle concerne ainsi
l’ensemble des acteurs qui agissent à l’optimisation du processus, incluant les directions
informatiques et les managers. Ainsi avec cette nouvelle approche, on se rapproche du
concept anglo-saxon de la « Supply Chain management ».
La notion de logistique dans l’entreprise est née grâce au département marketing car c’est le
premier à avoir pris en compte les contraintes logistiques principalement grâce aux
problématiques du marketing mix. Ce dernier se compose de 4 éléments (appelés les 4P) qui
doivent être pris en compte : Product (produit), Price (prix), Promotion (communication),
Place (distribution) :
PriceProduct
Target
PlacePromotion
La distribution physique est une problématique importante pour le marketing qui va avoir des
répercussions sur l’ensemble des autres composantes du marketing-mix. Le transport et le
stockage sont des éléments essentiels pour pouvoir proposer le produit aux différents
consommateurs.
Ces approches de marketing ont permis de promouvoir la logistique à travers des expériences
et des témoignages d’entreprises. Ils ont permis également de participer au mouvement de
modernisation de tous les secteurs industriels et de la distribution. Ils permettent d’être des «
propagateurs efficaces et indispensables » de ces nouvelles théories.
On pourrait le traduire par « chaîne d’approvisionnement », mais le mot « approvisionnement
» ne permettrait pas d’exprimer le sens que l’on veut donner à supply chain et il est préférable
d’utiliser l’expression américaine pour décrire ce concept nouveau. Mais c’est aussi un «
concept moteur » en ce sens qu’il véhicule une certaine conception de l’organisation et du
management des entreprises et qu’à cet égard il est loin d’être neutre. Ceux qui l’utilisent
cherchent à promouvoir, soit la vente d’outils tels des progiciels, soit la vente de conseils pour
accéder à certaines formes de management, soit une certaine dimension du management dans
leur propre entreprise, ou parfois même une certaine conception de l’économie qui mérite
réflexion.
On définit assez souvent la supply chain comme « la suite des étapes de production et
distribution d’un produit depuis les fournisseurs des fournisseurs du producteur jusqu’aux
clients de ses clients » (définition du Supply chain Council). Ce qui est essentiel dans cette
approche, c’est l’approche globale ou end- to- end qui lie l’ensemble des acteurs de la source vers
le consommateur final.
Figure 1.1 : Représentation schématique de la supply chain
On appelle Supply Chain Management ou Gestion de la Chaine logistique (en français) ; les
outils et méthodes visant à améliorer et automatiser l’approvisionnement en réduisant les
stocks et les délais de livraison. Cette chaîne peut comprendre la fourniture des matières
premières nécessaires à la fabrication, en passant par la gestion des matériaux sur le lieu de
fabrication, la livraison dans les entrepôts et aux centres de distribution, le tri, la manutention,
le conditionnement et la distribution finalement sur les lieux de consommation.
Ainsi, les outils de MCLG/SCM s’appuient sur les informations de capacité de production
présente dans le système d’information de l’entreprise pour passer automatiquement des
ordres de commandes.
Les outils de MCLG/SCM sont très fortement corrélés avec l’ERP (Enterprise Resources
Planning) de l’entreprise. D’une manière idéale, un outil de SCM/MCLG permet de suivre le
cheminement des pièces entre les différents intervenants de la chaine logistique. On parle
alors de Traçabilité.
La chaîne logistique globale - ou « supply chain » selon le vocable anglo-saxon qui mériterait
plutôt d'être traduit par chaîne clients-fournisseurs - recouvre l'ensemble des mécanismes
permettant de fournir des produits ou des services au bon moment, avec les bonnes quantités
et au bon endroit :
Elle traite de l'ensemble des infrastructures, de l'organisation, des processus physiques
et de l'information nécessaires à la mise à disposition de ces produits- services, depuis
la matière première jusqu'au client final ;
Elle inclut les processus d'achats-approvisionnements, de production et de distribution,
et doit opérer de façon entièrement intégrée avec les ventes, le marketing et le
développement de produits nouveaux.
La différence fondamentale introduite par cette approche de gestion de la chaîne globale vis-
à-vis du fonctionnement classique tient dans le caractère transversal aux fonctions et à
l'organisation de l'entreprise. La chaîne logistique doit être alignée avec la stratégie de
l'entreprise et mise en œuvre en conséquence. Compte tenu des fonctions mobilisées, il s'agit
là d'une responsabilité de niveau de direction générale.
Autrement dit, la supply chain ou chaîne logistique est un modèle séquentiel d’activités
organisé autour d’un réseau d’entreprises dont le but est de mettre un produit ou un service à
la disposition du client dans des conditions optimales en termes de quantité, de date, de lieu…
Ce réseau regroupe des organisations se trouvant à l’amont et à l’aval du processus productif.
Elles partagent un objectif commun, celui de s’engager dans un processus de création de
valeur représenté par le produit ou le service livré au consommateur
Selon l’ASLOG , « la traduction de cette logistique collaborative dans la grande distribution
est l’ECR (Efficient Consumer Response ou Réponse Efficace au Consommateur). Sa base
logistique réside dans le constat de la présence de stocks tout le long de la chaîne :
- chez les grands distributeurs arguant d’une réactivité et d’une fiabilité parfois
modestes des industriels et peu compatibles avec leur volonté d’annuler les ruptures en
linéaires significatives de perte d’image et de chiffre d’affaires,
- chez les industriels arguant, de l’absence de prévisibilité et de lisibilité des commandes
des centrales, difficiles à gérer dans un contexte de croissance continue des exigences des
distributeurs (rendez-vous de livraison, pénalité en cas de retard….),
Née aux Etats-Unis et développée sur le marché des produits d'entretien à partir de 1987, sous
l'impulsion de l'industriel Procter & Gamble et du distributeur Wal-Mart, l'ECR a été amorcée,
en France, en 1991 par Promodès et Unisabi, suivis ensuite par Lever (1993). Son enjeu
financier est de réaliser des économies pouvant correspondre à 4 % du prix de vente.
Pourquoi le SCM ou CLG est –il devenu un élément important ? Et bien parce qu’il donne
aux entreprises qui le maîtrisent, un avantage concurrentiel indéniable. D’où les atouts
stratégiques dans quatre (4) domaines types : Coûts, innovation, qualité, service.
Une nouvelle stratégie marketing et l’arrivée de l’e-business
La stratégie des entreprises a aussi fortement évolué ces dernières années, migrant d’un
marketing de masse vers un marketing one to one, dit de personnalisation. En effet, nous
étions auparavant dans une logique de vente où l’exercice consistait à adresser un même
produit au plus grand nombre de clients.
Aujourd’hui, l’entreprise souhaite davantage vendre un maximum de nouveaux produits et de
services configurables à un même client. De fait, les flux physiques sont plus difficilement
rationnels et optimales, se retrouvant éclatés à travers différentes unités de transport et de
manutention qui se multiplient sur les sites logistiques et sur les routes.
De plus, les cycles de vie des produits se raccourcissent et les départements de Recherche et
Développement ont maintenant pour challenge de concevoir davantage de nouveaux produits,
compétitifs sur le marché en terme de coûts de conception, et dans des périodes toujours plus
courtes, afin d’assurer l’indispensable Time to Market. Il en résulte là aussi un besoin
d’accélération des mouvements physiques et des flux d’informations associés.
Aussi, le constat devenu évident qu’il coûte plus cher à une entreprise de conquérir un
nouveau client que d’en garder un existant a généré un changement profond des mentalités,
menant aujourd’hui de nombreuses entreprises à organiser l’entreprise autour du client, placé
au cœur du système et de toutes les préoccupations. Ainsi, la relation client devient aussi un
enjeu stratégique et une priorité pour les entreprises, à l’exemple du service après-vente.
Enfin, la vague de l’e-business, supportée par l’arrivée des nouvelles technologies de
l’information, et qui a débuté fin des années 2000, a aussi permis de cristalliser la démarche
de SCM à travers le commerce BtoB et BtoC. En effet, il est reconnu que les pertes
importantes de certaines entreprises sont liées à des coûts logistiques mal maîtrisés. En termes
d’organisation logistique, il s’agit à priori d’une révolution, puisque le petit commerce suivi par
la grande distribution, avaient permis de massifier les flux de marchandises jusqu’à un endroit
proche du consommateur, donc de réduire les coûts logistiques. L’e-business morcelle ces
flux en cherchant à atteindre le consommateur jusque chez lui. Il faut donc repenser, voire
inventer une nouvelle logistique appropriée à l’e-business.
Une forte politique d’externalisation
Depuis plus de trente ans, le phénomène d’externalisation se développe dans les entreprises
françaises pour des raisons stratégiques et de baisse des coûts. Les achats représentent souvent
plus de 50% du chiffre d’affaires d’une entreprise industrielle, voire atteignent 80%, valeur
courante dans l’industrie automobile. Or, ils ne représentaient qu’à peine 20% du chiffre
d’affaires dans les années 60. Ceci s’explique par le fait que les entreprises ont cherché
systématiquement depuis une trentaine d’années à se recentrer sur leurs métiers de base. Elles
ont été puissamment incitées à cette démarche par la mise en place d’une TVA déductible,
mais aussi par la complexification des techniques qui nécessite pour chaque métier des
spécialistes, et souvent des investissements assez lourds. Ainsi, elles ont commencé par sous-
traiter peu à peu une part croissante des tâches auparavant confiées à leurs propres équipes.
Elles sont passé de la sous-traitance de tâches périphériques, comme le gardiennage ou le
nettoyage des locaux, à la sous-traitance plus proche du cœur de métier, comme la
maintenance ou le transport, voire depuis quelques années, à la sous-traitance de tâches très
qualifiées comme la gestion logistique (entreposage, préparation de commande,
conditionnement emballage,), ou la conception partielle. Ceci a pour conséquence majeure
d’exiger un effort de collaboration beaucoup plus fort entre fournisseurs et clients, afin de
rapprocher les processus et de définir des objectifs communs au sein de la chaîne de valeur.
1.3.1.Les Objectifs de la CLG/SCM
Les objectifs d’opération de la logistique font états de la réponse et d’une feedback rapide, de
la variance minimale, et de la qualité de service. L’importance de la Logistique est de
maintenir les avantages compétitifs de l’entreprise à travers : une bonne relation avec le client
; la création et la disponibilité des produits finis et, l’organisation de l’offre.
Les objectifs de la CLG/SCM, bien que s’appuyant sur les éléments tels que le
l’accomplissement des services de base du client, la réduction des coûts totaux de distribution,
la réduction du cycle de temps alloué, l’expédition des frets, et l’évaluation des alternatives
majeurs, les objectifs de la CLG/SCM se portent sur :
- La satisfaction des clients
- La compréhension du client
- La gestion des risques et des évènements incertains
- La réponse à la mondialisation et à la Globalisation
- Le flux des informations
- La réduction des coûts et l’amélioration des bénéfices
La deuxième raison se repose sur la situation économique actuelle, mais aussi les hypothèses
économiques pour le future, poussent les entreprises et partenaires de la chaine logistique /
Supply chain, à collaborer.
Manufacturiers
Fournisseurs Distributeur Client
Produits
Produits Produits
Entrepôt
Port
Site d’Assemblage
de PC
Détaillants
1.4.1.Modularité de la chaîne
La chaîne elle-même peut être développée autant qu’on le désire. Ainsi le maillon qui représente sur la figure
1.1 (Schematique du supply chain), le fabricant du produit peut
être considéré lui-même comme une chaîne constituée de différents maillons avec,
par exemple :
- le magasin de réception des composants ;
- le 1er atelier de transformation du produit ;
- le 2e atelier ;
- l’atelier de conditionnement ;
- le magasin de produits finis de l’usine ;
- les magasins régionaux du fabricant, etc.
On dit que la résistance d’une chaîne est celle de son maillon le plus faible. Pour la
supply chain, cela peut se vérifier de bien des façons :
1.4.2.1.si un fabricant de carte électronique ne reçoit plus un composant qu’il fait fabriquer en
Asie, ce fabricant ne peut plus produire, grossistes et détaillants ne peuvent plus vendre ;
1.4.2.2.si le vendeur final n’assure pas la mise en service et l’après-vente dans des
conditions convenables, c’est la marque tout entière qui subit le préjudice ;
1.4.2.3.s’il y a un retard à la fabrication ou en transport entre deux participants,
c’est tout le processus qui prend du retard et l’on verra que le temps de traversée de
la supply chain en est une caractéristique essentielle.
Pour qu’une SCM soit efficace, il est nécessaire de s’assurer que quelques
principes sont opérationnels :
- Une transmission très rapide de l’information depuis le client
jusqu’aux derniers maillons de la chaîne (fournisseurs et unités
de fabrication notamment).
- Collaborer d’une façon permanente et transparente entre tous les
intervenants.
- Différencier le produit le plus tard possible dans la chaîne de
fabrication pour bénéficier du maximum d’économies
d’échelles et d’effets d’expérience.
- Mettre en place des outils de contrôle et d’amélioration. Une
SC ne doit pas être figée. Elle doit évoluer en permanence en
fonction des changements de l’environnement de l’entreprise
C'est dans ce contexte que la logistique est devenue une fonction transversale. Elle
doit être en relation permanente avec les principales fonctions du système de
production et, en particulier, avec la fonction Achats pour fiabiliser les livraisons
en provenance des fournisseurs, la fonction Industrielle pour mener à bien la
réduction du temps de
défilement et la définition permanente des besoins en matières premières et/ou en composants
et la fonction Commerciale pour la prévision des commandes (Colin et Paché, 1988 ; Pons et
Chevalier 1993 ; Aurifeille et al., 1997).
Les nouvelles technologies de l'information et de la communication, et les outils
d’optimisation concourent à la révélation d'une logistique transverse et rationnelle au sein de
l'entreprise (Fabbes-Costes, 2000, 2002). Cependant, un environnement favorable est
nécessaire à l'éclosion d'un modèle totalement transversal. Il comprend tant une partie
organisationnelle qu'une partie informatisée.
Figure 1.3 – Les huit composantes de l’excellence logistique
Le délai
Le délai se définit comme le temps s’écoulant entre la demande du client et la réception du
produit commandé. Dans l’entreprise industrielle ou non pour l’utilisateur, il est souvent
perçu comme le temps entre la constatation du besoin et le moment où il peut commencer à
utiliser. Cet écart intègre des opérations réalisées par le fournisseur (Préparation de la
commande, expédition, etc.) Mais également des taches internes (Constatation du besoin,
contact avec le service Achats, passation de la commande puis réception et contrôle.
La flexibilité
La flexibilité, ou capacité à réagir la des variations de la demande, se présente sous deux
aspects : volume ou mix-produits. Le volume indique la capacité de l’entreprise à s’adapter
aux variations de la demande en quantité. Le mix-produit précise le délai nécessaire lorsque
l’on a prévu de fabriquer un produit donnée (ou une séquence de produit différent) pour
modifier son plan de fabrication, réorganiser son processus et passer à un autre article (ou à
une séquence).
Le niveau de service
Il s’agit de la probabilité de satisfaire de la demande dans un délai donné. Si le concept se
comprend aisément, son application pose quelques difficultés, en particulier dans le choix des
variables. Faut-il comparer les livraisons effectuées au nombre total des livraisons, ou plutôt
choisir le nombre de lignes de commandes, les tonnes ou encore le chiffre d’affaire ?
Naturellement, 95% sur les tonnes ne sont pas identique à 95% sur le nombre des lignes de
commande.
Aux critères traditionnels, prix, qualité, délai, flexibilité et niveau de service, sont venus
s’adjoindre plus récemment les risques et le potentiel de progrès.
Le risque
À l’heure où la technologie permet tout, ou presque, le moindre risque (retard, erreur, panne,
faillite du fournisseur) devient inadmissible. Le fonctionnement en Juste à Temps (J.A.T) n’a fait
qu’accroitre cette peur de l’aléa. Le niveau ou coefficient de risques est alors devenu un des
indicateurs à suivre, pour l’entreprise elle-même mais aussi pour la société cliente, dans le
cadre de la sélection et de l’audit de ses fournisseurs. On analyse ainsi successivement les
risques potentiels externes provenant du marché, de la concurrence, des changes, de la
législation, et les risques internes liés à l’organisation, la technologie utilisée, le niveau de la
main-d’œuvre, la gamme de produits et son renouvellement.
Potentiel de Progrès
Le potentiel reprend des éléments subjectifs et objectifs, permettent de juger des possibilités
d’amélioration de la performance de l’entreprise : climat social, âge moyen du personnel,
ancienneté, organisation en ateliers technologiques, communication dans l’entreprise,
existence de groupes de travail. Après avoir optimisé les différentes fonctions en séparant
production, distribution et, plus récemment achats, les entreprises ont pris conscience que
l’amélioration des leurs performances passait nécessairement par l’intégration et la vision
globale de leur processus. Le concept de logistique puis plus récemment de la Supply Chain a
permis d'atteindre cet objectif.
1 PROCESSUS (λ1)
C mpréhension
prise en compte
etoigences
ex de
des Élement
sortie
Élement s de
d’entré
s sortie
e
4
Amélioration continue
Vérifications du processus basée
sur
des mesures
3 objectives
Obtenir les résultast
d’un
permane
processusnt et
efficace
Spécification du besoin
Feedback
C C
Ressources
Ressources
Résultats
Activités
Résultats
Activités
F F
Processus n Prestation Processus n+1
Planificatio
Fournisseurs
Clients
Approvisionnement Fabrication Distribution
P1-1
Identifier, classer et
agréger les besoins de
la chaine logistique
P1-3
Equilibrer les besoins et
P1-4
ressources de la chaine
P1-2 Etablir les plans
logistique
Identifier, évaluer et
agréger les ressources
de la chaine logistique
Niveau 2 concerne la caractérisation des processus. Elle se fait avec la distinction des trois
(3) catégories de processus à savoir le processus de planification, le processus d’exécution,
et le processus de soutien.
2.4. Contributions du Supply Chain Management
Quelles sont les contributions de la gestion du Supply Chain sur la stratégie d’une entreprise ?
Le tableau ci-après en donne un aperçu.
Comment le marché influencera –t-il les relations entre les entreprises voulant travailler dans
une optique Supply Chain. Le tableau ci-après en donne un aperçu.
Les APS (Advanced Planning and Scheduling) sont des systèmes informatiques qui
permettent de planifier à l’avance l’ensemble des flux de l’entreprise (tant physiques que
financiers). Ces systèmes sont couplés avec les ERP et permettent des anticipations des
demandes clients et des productions associées.
Cette intégration se fait à travers le développement :
- D'une vision globale de la structure de la chaîne logistique (Usine, entrepôts,
distribution, transports) et des partenaires et acteurs de cette même chaîne
(Fournisseurs, producteurs, transporteurs, prestataires pour les fonctions
externalisées).
- Du dimensionnement et de la localisation des sites.
- De la définition des flux et des modes de flux entre d'une part les sites et d'autre part à
destination des clients.
- Du choix des différents opérateurs.
- Du choix des outils pour mettre en œuvre et animer cette chaîne.
- Du choix des outils d'optimisation et des mesures de performance.
Cette intégration loin d'être statique doit être revue en permanence pour s'adapter :
• Aux nouvelles contraintes économiques (évolution des coûts - par exemple le
renchérissement du pétrole) ou légal (évolution de la législation sur la protection de la
planète).
• Aux conditions du marché (déplacent des centres de consommation - par exemple
recentrage vers les pays émergeants).
• Aux gains de productivité face à la concurrence (maintenir le couple coût/qualité des
produits à un niveau attractif).
Plusieurs raisons peuvent conduire une entreprise à modifier son réseau d’approvisionnement
et de distribution comme l’acquisition d’une autre entreprise, une augmentation des coûts
logistiques et de transport, une évolution du réseau de production, une importante
augmentation ou diminution de l’activité ou encore un changement de localisation des
fournisseurs-clés.
Le projet d’optimisation d’un réseau logistique sert à recueillir des informations qui consistent
à rendre efficace le processus de distribution. L’optimisation du réseau concoure aussi à
modéliser l’ensemble des informations recueillies de façon à représenter parfaitement
l’ensemble des coûts et des contraintes des problèmes liés à la distribution et à livraison. D’où
la capacité des usines et des entrepôts et le niveau de service à la clientèle devront être pris en
considération. Il s’agit de l’optimisation du réseau de distribution en passant par
l’optimisation du réseau de transport ou le network design, l’optimisation du réseau
d’approvisionnement et celui de la production.
Les marchandises pondéreuses (par exemple le ciment ou le béton) sont souvent livrées
directement du fournisseur au client. Elles ne nécessitent pas le passage par une plate- forme
intermédiaire pour améliorer le taux de remplissage du véhicule de transport. La livraison
directe, lorsqu’elle est possible, permet de réduire les coûts en limitant les ruptures de charge
liées au passage par une plate-forme intermédiaire.
Livraison utilisant une plate-forme centrale de distribution
Une plate-forme centrale de distribution permet de livrer tous les clients à partir d’un site
unique (voir figure 1.2). Les plates-formes centrales de distribution permettent de réduire les
niveaux de stock et d’améliorer le taux de remplissage des véhicules qui réalisent les
livraisons client.
Livraison utilisant des plates-formes décentralisées
Dans un réseau logistique utilisant des plates-formes décentralisées, chaque plate-forme est
chargée de livrer les clients d’une région donnée.
Les plates-formes décentralisées génèrent souvent des coûts de transport plus faibles que les
plates-formes centralisées. Elles sont en effet plus proches des clients. Les niveaux de stock
sont par contre souvent plus élevés puisqu’un même produit doit être maintenu en stock sur
plusieurs plates-formes.
La mise en place d’un réseau de plates-formes décentralisées nécessite de déterminer le
nombre optimal de plates-formes.
Plus le nombre de plates-formes est important, plus le coût du transport aval sera faible mais
plus le coût du transport amont et du stock sera élevé.
Livraison utilisant un réseau multi échelon de plates-formes
Dans un réseau multi échelon, les plates-formes logistiques sont organisées sur plusieurs
niveaux. Un réseau multi échelon peut être par exemple constitué d’une plate-forme centrale
et de plates-formes régionales, la plate-forme centrale livrant les plates-formes régionales qui
livrent à leur tour les sites de livraison.
Livraison utilisant un centre de consolidation
Une livraison utilisant un centre de consolidation regroupe les marchandises de plusieurs
fournisseurs sur une plate-forme commune afin de livrer les mêmes clients en utilisant les
mêmes camions (voir figure 1.7). En France, Henkel et Reckitt-Benckiser font partie des
premiers industriels à avoir mis en place un centre de consolidation pour livrer dans des
camions communs leurs clients de la grande distribution.
Figure 1.7 – Livraison utilisant un centre de consolidation
Les centres de consolidation permettent de réduire les coûts de transport (en améliorant en
particulier le taux de remplissage des camions), les coûts logistiques (en mutualisant les
moyens) et les coûts de stockage pour les clients (en livrant les clients en quantités plus
réduites).
Chaque entreprise dispose de son propre réseau logistique qui n’est pas interconnectable avec
un autre réseau. Ces réseaux sont de plus en plus difficiles à optimiser à cause de la
fragmentation croissante des expéditions due au commerce en ligne ou aux flux en juste à
temps. Ainsi le taux de chargement des camions de plus de 3,5 t se situe entre 50 et 60 % de
leur capacité maximale en poids1. Pour optimiser les réseaux logistiques, l’Internet Physique
(voir encadré nouvelle technologie) propose de rendre les différents réseaux logistiques
interconnectables.
Supply Chain Event Management = SCEM : gestion des événements de la chaîne logistique.
Mode de gestion qui repose sur la prise en compte des événements qui viennent déclencher,
interrompre, modifier le déroulement des flux. Il repose sur une application informatique, afin
de piloter, alerter, simuler, contrôler et mesurer la réalisation des activités composant la
chaîne logistique Ce système suppose l'intégration des données et la synchronisation des
traitements de l'ensemble des applications destinées à gérer la chaîne logistique (SCE et SCP).
Supply chain management = SCM : Mode de gestion des flux physiques et d'information
visant à optimiser les processus de commande, de production et de livraison. Démarche de
gestion et de synchronisation de l'ensemble des processus qui permettent à un ou plusieurs
systèmes clients / fournisseurs de prendre en compte et de répondre aux attentes des clients
finaux (du fournisseur du fournisseur au client du client). Cette approche vise à la fois
l'amélioration de la valeur créée pour le client ainsi que l'amélioration de la performance
économique des entreprises qui y concourent.
Supply Chain Execution (SCE) Application informatique permettant l'intégration de
l'ensemble des données relatives à la gestion opérationnelle des activités composant la chaîne
logistique. Les progiciels de SCE se composent généralement de trois principales applications
informatiques de gestion interfacées : les TMS (Transport Management Systems), les WMS
(Warehousing Management Systems) et les AOM (Advanced Order Management).
2.7.2. Gestion des évènements de la chaîne logistique
Le module Event Manager est un véritable système nerveux digital qui permet de modéliser les
règles du processus, afin d’automatiser les réponses aux situations urgentes qui dévient de ce
qui a été prévu. Supply Chain Event Management capture toutes les données provenant des
transporteurs, des systèmes GPS, …afin de tracer toutes les étapes du processus de la supply
chain, depuis l’établissement du devis jusqu’au moment où le client est livré. Il est ainsi
possible d’alerter ses partenaires et d’avoir une démarche plus proactive à travers cet outil de
pilotage et de monitoring évènementiel.
Le symbole indique les flux de produits d’une part et les flux de données
(information) et/ou le flux monétaire/financier, d’autre part.
Make to stock
(MTS)
Assemble to order
(ATO)
Make to order
(MTO)
Engineering to order
(ETO)
La Cartographie de la chaîne de valeur est aussi appelée Cartographie des Flux de Valeur (CFV)
; en anglais, Value Stream Mapping (VSM) ou Material and information Flow Analysis (MIFA).
C’est une représentation schématique des différents flux logistiques d’une entreprise ou d’une
fonction de l’entreprise. La cartographie de la chaîne de valeur trace dans un graphe l’ensemble
des flux des matières et d’informations. Toutes les activités incluent dans le processus sont
représentées à l’aide de symboles (pictogrammes) simples, et un accent est porté particulièrement
sur :
L’analyse des délais (durée des cycles, les temps d'arrêt, temps de changement des
outils) ;
L’analyse de la qualité des produits (nature des défauts, nombre de défauts, origine)
L’analyse des stocks intermédiaires (tailles des lots, taille des stocks et en-cours, coûts) ;
L’analyse des opérations de manutention et transport (nombre de mouvements, coûts),
L’analyse de l’emploi des ressources (quantité, rendement, efficacité, productivité)
L’analyse des flux d’information (nature et quantités).
P1 P1
D3
LF&GN
Afrique du
Sud P2 P3 P2 P4 P2
P4
D2 S1 S1 M1 S1 D1 S1 D1
D2 D1
Chacune des flèches représente une opération dont la nature est déterminée par son sigle. On
reconnaît dans chaque flèche les quatre processus types :
Source (S) ou « approvisionner », Make (M) ou « fabriquer », Deliver (D) ou « distribuer,
envoyer » et Plan (P) ou « planifier, piloter ». Le numéro qui suit, par exemple « 2 » dans
D2, précise seulement la nature plus particulière du processus : ainsi D2 = « Livraison pour
une commande particulière » par opposition à D1 qui est une « Livraison sur stock
». Les flèches de type P (planifier ou piloter) sont relatives à des flèches de niveau inférieur et
expriment le pilotage des actions du niveau inférieur. La méthode développe ensuite des
conventions beaucoup plus détaillées pour analyser avec plus de détails chacune des
opérations. Une telle représentation est déjà plus abstraite que la représentation précédente des
flux entre usines et entrepôts. Elle s’apparente aux différentes méthodes de représentation de
processus que l’on trouve dans beaucoup d’entreprises, avec cependant une spécialisation sur
la représentation des flux de produits par opposition, par exemple, aux conventions utilisées
par les informaticiens ou automaticiens pour représenter des flux d’informations ou des
relations entre concepts (diagrammes entités-associations par exemple).
La notion de « fil » (thread) mérite d’être précisée. En effet, un réseau n’est pas une simple
chaîne. Comme on l’a vu, plusieurs modes de distribution peuvent exister pour un même
produit avec des parties différentes de la chaîne logistique. Le « fil » est alors la description
complète de l’un des processus à l’intérieur du réseau, description qui permet de s’assurer que
la description que l’on donne de chaque processus est bien cohérente et exhaustive.
3.2.4. Planification des besoins d’approvisionnement Planifications sous-contraintes
des besoins de réapprovisionnement
Le module Supply Network Planning (SNP) élabore sur la base de l’optimisation du réseau de
distribution, des prévisions de ventes et des commandes clients, le plan d’approvisionnement
optimal, multiniveaux et multi-sites, qui assurent simultanément la satisfaction des clients et
la rentabilité de l’entreprise. Un plan réaliste est ainsi défini pour chacune des ressources qui
prend en compte les capacités de stockage, de distribution, de production, les possibilités
d’échanges inter-sites, les coûts de stockage et de transport et la situation actuelle des stocks
de produits finis et des en cours.
Le module dispose aussi d’une fonction de simulation et de contrôle des flux et des
ressources.
Le module Collaborative Planning permet, par la combinaison des technologies Internet, des
fonctions avancées d’Alert Monitor et de gestion de messages synchronisés, le partage des
processus de design, de planification, de prévisions, de réapprovisionnements et de fulfillment
avec les clients et les fournisseurs, suivant les règles standard du CPFR par exemple
(Collaborative Planning Forecasting & Replenishment). De plus, Collaborative Planning assure
également l’automatisation des processus de VMI et de e-tendering.
Gestion et optimisation de l’entreposage et du transport
L’offre SAP LES (Logistic Execution System) intègre deux composants essentiels : Le module
SAP Warehouse Management (WM) permet de gérer les mouvements physiques des produits et
des composants, au sein de l’entrepôt et à l’extérieur, en offrant la gestion multi-sites, à savoir
les activités de : réception des marchandises, rangement, préparation de commandes et
expédition ; en assurant bien sûr l’essentielle traçabilité des produits (gestion des
contenants/étiquette, des codes à barres, …) ainsi que la gestion des inventaires. De plus, SAP
WM offre certaines fonctionnalités pointues telles que la gestion du cross-docking, la gestion
des emballages, la gestion de la qualité, le pilotage des ordres de transfert ou même la gestion
des ressources de manutention.
De même, le module SAP Transportation Management (TM) est lié au module TP/VS auquel il
garantit l’exécution du transport. Ainsi, en ce qui concerne les livraisons, l’objectif est encore
une fois de réduire les délais et les coûts en optimisant les circuits de distribution (choix des
points de passage et des transporteurs par des simulations tarifaires), les tournées (ordre des
livraisons, prise de rendez-vous, constitution des lots) et le remplissage ou chargement des
moyens de transports (wagons, camions, containers…)