dans le
secteur de
l’immobilier
Mémoire de fin d’études pour
l’obtention du diplôme du
cycle normal de l’ISCAE –
Option Finance et
Comptabilité
Préparé par :
BAHEDI SOPHIA
TAJANI ASMAA
Encadré par :
Remerciements :
On tient à remercier toutes les personnes qui ont contribué de près ou de loin à la
réalisation de ce mémoire de fin d’études. On le dédie plus spécialement à :
- Nos familles et principalement nos parents, qui nous ont aidé et soutenu tout au long des
quatre années du cycle normal de l’ISCAE de part leur présence physique et morale et tout le
soutien qu’ils nous portent.
- Notre professeur à l’ISCAE Mr. KRARDI qui nous a aidé à mener à bien ce travail.
- A tous nos professeurs de l’ISCAE Casablanca, pour la formation de qualité qu’ils nous ont
dispensé et ce tout au long des quatre années du cycle normal de l’ISCAE.
- Un grand merci à toutes et tous mes camarades ISCAEistes de la promotion 2009 qui ont su
créer une atmosphère d’entraide et d’amitié entre nous tous et qui ont toujours été là pour
partager nos moments de joie et nous soutenir dans les moments difficiles de ce cursus.
- On remercie également l’équipe administrative de l’ISCAE qui a toujours été à l’écoute pour
régler les petits soucis administratifs quotidiens propres à tout étudiant.
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Sommaire :
Remerciement
Introduction
Conclusion
Annexe
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Introduction :
Le secteur de l’immobilier au Maroc a connu une certaine dynamique durant les 6 dernières
années et ce en raison de la politique menée par le gouvernement notamment par le
lancement du plan AZUR et de différents projets d’habitat économique.
Certes ce secteur a connu un essor phénoménal ces dernières années, mais plusieurs
spécialistes du domaine prévoient une crise dans les années qui viennent et vont même
jusqu’à affirmer que ce secteur est déjà en crise an raison de l’offre qui dépasse la demande
et de la flambée des prix du foncier.
L’information financière revêt donc une importance capitale dans un tel secteur, où les
investisseurs restent toujours hésitants et voudraient se baser pour leur décision
d’investissement sur une information financière fiable.
Dans ce mémoire, nous traiterons en deux grandes parties la démarche d’audit adaptée au
secteur de l’immobilier ; dans la première partie nous allons présenter de manière générale
le secteur et ses spécificités comptables, juridiques et fiscales afin d’intégrer les différents
éléments que l’auditeur devrait avoir en tête avant de commencer la mission d’audit. Ces
données vont être utilisées afin d’élaborer une démarche d’audit basée sur l’approche par
les risques ajustée à l’activité immobilière, et nous commencerons par définir les différents
risques liés à l’activité sur les plans économique, juridique, managérial et économique,
ensuite nous nous intéresserons à l’approche d’audit elle-même, et spécifiquement 3 de ses
phases : Orientation et planification de la mission, évaluation du contrôle interne et contrôle
des comptes.
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Bien qu’elle ait touché l’immobilier dans les quatre coins du monde, le secteur de
l’immobilier au Maroc résiste toujours à la crise et connaît sur quelques segments une
montée importante.
Cette crise déclenchée par le développement de produits financiers dangereux, n’a affecté
notre économie qu’indirectement et ceci du fait de la différence entre notre système de
financement hypothécaire et celui pratiqué aux USA et qui s’est effondré suite à la crise des
subprimes.
L’immobilier de luxe, destiné en majorité à une clientèle étrangère, est peut être le seul à
connaître une légère récession due à une offre excessivement chère surtout dans les zones
les plus prisées comme Marrakech. La demande sur l’immobilier économique et moyen
standing ne fait qu’augmenter; le besoin est estimé à 5 millions d’unités –d’après Tawfiq
HJIRA, ministre de du Logement, de l’Urbanisme et de l’Aménagement du Territoire -,
favorisée par une croissance démographique galopante et une urbanisation accélérée.
L’offre des promoteurs immobiliers reste cependant insuffisante. Conséquence majeure de
ce dysfonctionnement est l’expansion de l’habitat insalubre, chose qui explique
l’engagement formel de l’Etat par la mobilisation des ressources financières pérennes pour
le secteur, et là on peut évoquer le succès affiché par le produit Fogarim qui se caractérise
par des taux d’intérêt fixes et relativement bas avec des délais de remboursement longs.
Depuis son lancement, 43.000 prêts ont été accordés avec 6 milliards d’encours garantis
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pour un taux d’intérêt moyen d’environ 5,1%. Outre la fixité des taux, le crédit hypothécaire
est basé sur un document de revenu et l’hypothèque constitue un apport de garantie
supplémentaire.
L’immobilier au Maroc a donc devant lui de belles perspectives à condition de privilégier une
offre de logement en adéquation avec la demande en proposant des produits financiers
simples.
Aujourd’hui, l’immobilier doit faire face à deux grands défis notoires, à savoir la
mondialisation et les enjeux socio-économiques.
La mondialisation dont la profonde influence sur le secteur de l’immobilier au Maroc est de
plus en plus apparente, fait que le secteur certes crée d’importantes opportunités, mais il
devient aussi créateur de risque. Ceci appelle les professionnels à œuvrer pour le
développement de toutes les compétences et à fournir les efforts nécessaires afin de faire
face aux nouvelles exigences de qualité imposées par la mondialisation.
D’autre part, et, se plaçant à la tête des enjeux socio-économiques, l’habitat insalubre est le
second grand défi auquel il faut faire face. Grande contradiction marquant le paysage urbain
de l’ensemble des villes du Maroc, ce fléau est encore un challenge pour tous les
promoteurs qui luttent contre en y affectant une part importante de leurs investissements
dans le but de modeler nos villes de manière à y rétablir la cohésion sociale et à mettre en
valeur le confort de l’habitat dont tireront profit les citoyens.
L’offre foncière a connu une forte régression notamment avec l'épuisement des terrains de
l'Etat durant les années 70 et 80, puisque l'on ne recense plus actuellement que près de
355.000 ha dans les périmètres urbains. La faiblesse de l'offre foncière est aggravée
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Mais si le secteur est porteur, il n’en demeure pas moins qu’il doit faire face à un certain
nombre de contraintes dont les saillantes sont le risque d’être touché par la crise
internationale, la gestion inefficace du foncier, la lourdeur des procédures administratives, la
multiplicité des taxes, l’importance de l’informel, la pratique du noir, etc.
L’établissement d’un nouveau code de l’urbanisme permettrait de mieux gérer ces
contraintes, de tirer profit des perspectives et de normaliser le secteur.
Concernant le locatif, il traverse une crise aiguë. Les logements destinés à la location se
raréfient car les prix des loyers demandés sont de plus en plus chers. Ils sont, en outre,
accompagnés d'une avance de garantie égale parfois à plusieurs mois de loyer. Les
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promoteurs immobiliers, découragés par les loyers impayés et les risques de contentieux
avec les locataires, évitent de lancer des projets immobiliers destinés à ce secteur.
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a) Conditions d’application :
L’emploi de cette méthode n’est subordonné à aucune condition, le chiffre d’affaires et le
résultat n’étant dégagés qu’à la fin des travaux.
b) Mode de comptabilisation :
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-Les travaux encours se rapportant au contrat à terme sont valorisés au coût de production
et constatés à la clôture de chaque exercice. L’exécution partielle du contrat est ainsi sans
incidence sur le résultat.
b.2) En fin de contrat :
Le produit total du contrat est constaté suite à la réception des travaux et/ou services par le
client.
Le degré d’avancement dans l’exécution du contrat, à la date de clôture, n’est pas pris en
considération dans cette méthode.
Cependant, et afin de respecter le principe de prudence, il y a lieu d’évaluer le résultat final
par contrat dans le but de pouvoir constituer les provisions nécessaires.
La perte latente constatée à la clôture de l’exercice est à comptabiliser en provision pour
dépréciation des encours.
La perte supplémentaire, évaluée à la clôture de l’exercice pour la totalité du contrat, est à
comptabiliser en provision pour risque.
Exemple :
La réalisation d’un contrat portant sur la construction de 600 appartements, s’étend sur les
années N et N+1. Le contrat est achevé et facturé en mars N+1.
31-12-N
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encours au 31-12-N
Dans cette méthode, aucun résultat n’est dégagé puisque le contrat n’est pas terminé.
12. Résultat N
charges
diverses…...…2151000 variation de stocks - produits encours……2151000
Solde 0
- en fin de contrat :
-
On constate le produit lors de la réception des travaux par le maître d’ouvrage.
03 - N+1
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31-12-N+1
charges
diverses…...…169000 vente de produits finis………………………2950000
En présence d'un contrat à long terme, le recours à la méthode de l'achèvement ne doit plus
être systématique. Les entreprises ont également la possibilité d'utiliser la méthode de
l'avancement.
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a) Conditions d’application :
Selon le CGNC, la prise en compte d’un produit net en cours de l’exécution d’un contrat à
terme implique qu’un bénéfice global puisse être estimé avec une sécurité suffisante.
Pour qu’il en soit ainsi, il faut en règle générale, que les conditions suivantes soient remplies
au moment de l’arrêté des comptes :
-Le prix de vente doit être connu avec suffisamment de certitude en tenant compte de
toutes les probabilités de baisse susceptibles d’intervenir ;
-L’avancement dans la réalisation du contrat est suffisant pour que des prévisions
raisonnables puissent être réalisées sur la totalité des coûts qui interviendront dans le coût
de revient final du produit livré ou du service rendu.
Selon le CGNC, le point à partir duquel cet avancement est considéré comme suffisant peut
être déterminé par référence à des clefs techniques particulières à chaque secteur
professionnel.
b) Mode de comptabilisation :
b.1) En cours d’exécution des travaux :
-Les charges sont considérées normalement ;
-Les travaux en cours sont constatés à leur coût de production. Aucun chiffre d’affaires n’est
dégagé ;
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a) Conditions d’application :
La condition relative à la capacité de l’entreprise d’évaluer avec une sécurité suffisante le
bénéfice global de l’opération telle qu’elle est mentionnée à l’article 17 de la loi 9-88 relative
aux obligations comptables des commerçants, peut ne pas constituer une entrave à
l’utilisation de cette méthode.
En effet, il s’agit d’une condition à remplir avant de pouvoir comptabiliser un bénéfice
réalisé sur une opération partiellement exécutée, ce qui ne s’oppose en aucun cas à
l’application de la méthode à l’avancement puisqu’il est possible d’enregistrer un chiffre
d’affaires à l’avancement sans pour autant dégager un bénéfice et ce en limitant le chiffre
d’affaires au coût des travaux exécutés.
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Par conséquent, la seule condition à retenir pour l’application de cette méthode est celle
relative à la réalisation du contrat qui ne doit comporter aucun risque quant à l’exécution
des obligations contractuelles.
b) Mode de comptabilisation :
b.1) En cours d’exécution des travaux :
-Toutes les charges ayant concouru à l’exécution du contrat sont comptabilisées
normalement ;
-A la clôture de l’exercice, l’estimation du chiffre d’affaires est enregistrée de la manière
suivante:
Au débit d’un compte de « produits à recevoir »
Au crédit d’un compte de « produit »
L’estimation du chiffre d’affaires prévisionnel s’effectue en appliquant un pourcentage
d’avancement aux produits prévus à terminaison. Ce pourcentage est déterminé soit :
-Par le rapport :
« Coût des travaux exécutés à la clôture / Coût total prévisionnel à terminaison »
-Par des mesures physiques ou études permettant d’évaluer le volume des travaux ou
services exécutés.
b.2) En fin de contrat :
Lors de la livraison au client, le chiffre d’affaires est normalement constaté et les produits à
recevoir comptabilisés antérieurement sont annulés.
L’écriture du produit à recevoir enregistrée à la clôture de l’exercice N est contre-passée.
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Clients, factures à
34271 établir (1+%TVA) x 0,9X
71 Ventes 0,9 X
En fin de contrat :
71 Ventes 0,9 X
71 Ventes X
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- produire des informations harmonisées sur la situation financière et sur les performances
de l’entreprise, permettant à tous les niveaux de direction de planifier, de diriger et de
contrôler leurs actions ;
- se mettre en harmonie avec le cycle de production qui dépasse généralement les 2 années ;
- fournir une image aussi fidèle que possible de ce que représente l’entreprise à tous les
utilisateurs des comptes, privés ou publics (fournisseurs, clients, salariés, banques et autres
prêteurs, associés et actionnaires, pouvoirs publics, etc...).
- apporter tous les éclaircissements et informations complémentaires de manière à opérer
cette harmonisation.
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Le PCSI précise et explicite les particularités des opérations effectuées par les entreprises du
secteur immobilier.
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L’essentiel des apports réside dans l’accent mis sur la dépréciation, souvent ignorée par les
responsables de la comptabilité dans les sociétés de promotion immobilière, en montrant les
repères pouvant aider à la détermination des valeurs à comparer.
Les ventes dans le secteur immobilier s’étalent en général sur une longue durée ; c’est
d’ailleurs l’une des caractéristiques du secteur, ce qui génère des stocks importants de
produits finis et il arrive parfois que des difficultés sérieuses dans la commercialisation et la
liquidation des produis apparaissent.
Ainsi, les sociétés de la promotion immobilière se trouvent, sur le plan comptable, dans
l’obligation de constater des provisions pour dépréciation des stocks surtout en fin de
projets.
Compte tenu du mode de comptabilisation des coûts de revient, l’évaluation des provisions
pour dépréciation des stocks de produits finis et des encours doit être calculée en
respectant, notamment, le principe de prudence (même lorsqu’elles sont probables, les
charges doivent être inscrites dans les comptes de l’exercice).
A ce titre, il est essentiel de vérifier que le coût des stocks reste constamment inférieur à la
valeur probable de vente, frais de commercialisation déduits. Une comparaison périodique
de ce coût avec les tarifs de vente pratiqués permet une appréciation rapide de la situation
du bien en stock. Pour être pris en considération, ce tarif doit exprimer la situation réelle du
marché.
En cas de difficultés de vente de certains projets immobiliers, l’entreprise est tenue de
s’assurer de l’opportunité de constater des provisions pour dépréciation des stocks surtout
lorsque ces stocks datent de plusieurs années, et qu’aucune réservation ou option d’achat
n’est constatée sur le dit programme.
La mévente ou encore les annulations des réservations peuvent être un signe révélateur
d’une situation difficile, et inciteraient donc à la comptabilisation de provisions pour
dépréciation.
L’entreprise doit mettre en place des procédures permettant la détection de la dépréciation
comptable de valeurs non réalisables et d’opérations à risques, notamment par la mise en
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place des procédures de suivi des coûts par programme, et une mise à jour du coût
prévisionnel des programmes à la clôture de chaque exercice. Ce coût sera comparé au prix
de vente net de frais directs estimés afin de dégager les provisions éventuelles à constater.
Les frais ultérieurs générés par les invendus, du fait de méventes, devraient faire l’objet
d’une provision dès lors que leur montant s’avère supérieur au montant du bénéfice à
dégager sur la cession desdits invendus.
La constatation comptable des provisions devra faire la distinction entre les provisions pour
dépréciation des stocks et celles pour risques et charges.
En pratique, et afin d’estimer les dites provisions d’une manière raisonnable, une réunion
avec les services techniques de la société et les responsables de la commercialisation
s’impose et permettrait en principe d’éclairer les comptables sur l’éventualité de constater
de telles provisions.
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En effet, les opérations de promotion immobilière sont généralement financées par les
apports personnels des promoteurs, les avances reçues des futurs acquéreurs et les
emprunts bancaires. Ces dernières ressources génèrent des frais financiers importants,
surtout dans les cas où la réalisation des projets connaît des retards ; ce qui impacterait
considérablement les résultats.
Le PCSI part du principe que le cycle de production dans le secteur immobilier est
généralement supérieur à une année et prévoit la possibilité pour les entreprises d’inclure
dans le coût de production les charges financières courues pendant la période de
production.
Ces charges financières sont issues d’emprunts spécialement contractés pour la réalisation
d’un projet immobilier lotissement et/ou construction.
Les emprunts sont spécifiquement affectés à un programme déterminé. Dans le cas où ces
emprunts financent simultanément plusieurs opérations, les charges financières sont
affectées, par répartition entre ces opérations en justifiant, au niveau de l’ETIC, Les
modalités de répartition. C’est en fait le cas de toutes les opérations intégrées où le
financement englobe l’ensemble du projet alors que les travaux sont réalisés par tranche et
les réceptions techniques sont prononcées au fur et à mesure des achèvements.
La difficulté qui apparaît à ce stade de l’analyse réside essentiellement dans le choix d’une
clé de répartition des charges financières par tranche puisque l’éventualité de créer et
d’affecter les financements au démarrage et par phase se trouve très délicate du fait de la
multitude des comptes à gérer surtout dans les opérations intégrées à réaliser par étapes.
L’incorporation des charges financières a lieu jusqu’à l’achèvement de l’opération
(construction - lotissement).
La durée d’incorporation des charges financières au coût de production est subordonnée à la
détermination de la date d’achèvement comptable. Cet achèvement est prononcé soit par
les services techniques de la société qui constatent la réception des travaux et la
matérialisent par un procès-verbal, en encore les services de la commune qui délivrent des
procès-verbaux de réception provisoire des travaux dans le cas des lotissements, les permis
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d’habiter dans le cas des constructions à usage d’habitation, les autorisations d’exploitation
ou attestations de conformité pour les constructions à usage commercial ou autres.
Dans le cas particulier où le programme se trouve réalisé par phases, faisant l’objet d’une
réception provisoire partielle, toute phase réceptionnée ne doit en aucun cas recevoir des
charges plus particulièrement celles financières. Celle-ci étant considérée comme
totalement achevée, les charges futures y afférentes devraient être provisionnées pour
permettre le déstockage des ventes réalisées sur cette phase. Cette règle s’applique
d’ailleurs à l’ensemble des charges restant à engager et qui doivent faire l’objet d’une
estimation pour être intégrées dans le coût du projet pour des besoins de déstockage(sorties
des stocks).
Pour la réserve foncière, l’incorporation des charges financières au coût des terrains est
opérée à partir de la matérialisation de la décision d’acquisition par le versement partiel ou
total du prix d’achat entre les mains d’un notaire, Adoul ou du ou des vendeurs.
Pour les lotissements, l’incorporation des charges financières au coût des stocks est
effectuée à partir de la date de la première autorisation de lotir ou la délivrance de
l’autorisation ou permis de construire.
Pour les constructions, le fait générateur de l’incorporation des charges financières est la
délivrance de l’autorisation de construire.
Cas particulier : les opérations en Maîtrise d’Ouvrage Déléguée (MOD)
Conformément à la convention entre le mandataire et le mandant, les travaux ne sont
engagés sur ces opérations que si les financements propres à ces opérations sont
disponibles.
Un programme MOD ne pourra supporter les charges financières que si la convention entre
le mandataire et le mandant le stipule expressément.
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Sont inscrites dans le poste 613/614 les charges externes autres que les achats directement
consommés par l’entreprise.
Sont comptabilisés dans le compte 6148 toutes les charges concernant les exercices
antérieurs touchant les comptes de ce poste.
Le compte 6149 enregistre à son crédit les rabais, remises et ristournes sur les autres
charges externes, obtenus des fournisseurs et dont le montant, non déduit des factures,
n’est connu que postérieurement à la comptabilisation de ces factures.
Quant aux charges de distribution, elles ne sauraient en aucun cas être portées dans les
coûts de production.
c.2) Apports du PCSI :
Le PSCI est venu trancher le problème crucial relatif aux charges commerciales et frais de
publicité en précisant le traitement à réserver à chaque nature de dépenses afin d’unifier la
pratique sectorielle.
Les charges de commercialisation telles que celles relatives :
-au fléchage et à la signalisation d’un chantier ;
-à l’achat de maquettes ;
-à l’aménagement de bureaux de vente provisoires ou d’appartements témoins ;
-aux plaquettes commerciales ;
- à la publicité de lancement de programme,
Constituent un élément du coût du projet. Elles sont ainsi incluses dans les stocks.
Dans les projets de grande envergure, la construction et l’aménagement d’un complexe de
vente (bureau de vente) pourra être considéré comme une immobilisation amortissable sur
la durée d’utilisation dudit complexe. Le même traitement peut être appliqué aux frais de
publicité et de prospection de ces grands projets. L’usage de cette option devra être explicite
et justifié au niveau de l’ETIC.
Pour ce qui est des ventes proprement dites, la commercialisation est entamée en principe
dès le démarrage du projet. La loi permet désormais la Vente En Etat Futur d’Achèvement
(VEFA) et les sociétés de promotion immobilière font appel à des agences spécialisées afin
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de soutenir leur rythme de ventes. Elles sont donc amenées à leur verser des commissions
sur leurs concrétisations alors même qu’aucun produit (chiffres d’affaires) n’est constaté sur
le plan comptable. Le traitement de ces charges commerciales n’était pas harmonisé dans
l’ensemble des entreprises du secteur et c’est la raison pour laquelle le PCSI a décidé d’en
unifier le traitement.
Ainsi, les dépenses courantes de commercialisation et de publicité qui constituent en
principe des charges de l’exercice (frais de publicité générale, coûts directement liés à la
commercialisation comme les rémunérations d’intermédiaires commerciaux qui ne peuvent
pas constituer des éléments du coût de revient) doivent être retraitées en charges payées
d’avance et reprises en fonction du constat définitif du transfert de propriété du bien en
question.
-Incorporation des frais de fonctionnement par le biais d’une commission d’intervention
Actuellement, la majorité des promoteurs immobiliers, notamment publics, ne disposent pas
d’une comptabilité analytique leur permettant d’incorporer les charges indirectes au coût de
production des opérations réalisées.
Une ancienne pratique des promoteurs publics consistait à calculer le coût d’intervention du
promoteur (c'est-à-dire l’incorporation des charges de fonctionnement) par l’application
d’un pourcentage fixe aux dépenses engagées pour chaque programme.
Ce taux est de 7% pour les opérations réalisées en maîtrise d’ouvrage directe par le
promoteur et fonction des conventions établies pour les opérations en maîtrise d’ouvrage
délégué (MOD).
Cette méthode est transitoire en attendant la mise en place d’une comptabilité analytique.
Mais elle constitue une spécificité par rapport aux méthodes prévues par le CGNC et doit
donc être mentionnée en tant que telle dans l’ETIC.
Le terme de commission en ce qui concerne les opérations en maîtrise d’ouvrage directe est
remplacé par le terme « transfert de charges de fonctionnement » car il traduit mieux la
réalité de l’opération.
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d) Honoraires et frais :
d.1) Dispositions du CGNC :
Les mêmes dispositions citées plus haut et relatives aux frais de publicité et charges
commerciales sont applicables aux honoraires et frais.
Le coût de production des biens ou des services en stock est formé de la somme :
-des coûts d’acquisition des matières et fournitures utilisées pour la production de l’élément
;
-des charges directes de production telles les charges de personnel, les services extérieurs,
les amortissements,…
-des charges indirectes de production dans la mesure où il est possible de les rattacher
raisonnablement à la production de l’élément et qu’ils ont été engagées pour amener les
produits à l’endroit et dans l’état où ils se trouvent.
Toutefois, ce coût de production, réel et complet, ne comprend pas, sauf conditions
spécifiques de l’activité à justifier dans l’ETIC :
- les frais d’administration générale de l’entreprise ;
- les frais de stockage des produits ;
- les frais de recherche et développement ;
- les charges financières.
d.2) Apports du PCSI :
Une des particularités du secteur immobilier réside dans le fait que l’ensemble des travaux
fait appel à des prestataires de services dans différents domaines de compétences et les
montants des honoraires versés à ces consultants est d’une importance significative.
Ces honoraires ont trait en fait à des études directement liées à la réalisation du projet et
conditionnent même l’entame des projets. Le caractère direct de ces prestations fait qu’elles
soient incorporées au coût du projet.
Les honoraires et frais hors fonctionnement, pouvant être rattachés à des programmes en
cours de réalisation, sont compris dans le coût de revient. Il s’agit notamment des frais
suivants :
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de la provision pourrait être basée sur les données statistiques fondées sur les dépenses
engagées dans le passé et rapportées au coût définitif des projets achevés ou estimations
faites par le bureau d’études, consultants ou encore devis établis par les entreprises.
Il convient de mentionner dans l’ETIC les méthodes utilisées pour le calcul des provisions et
leurs montants par catégories de projet.
a.) Dérogation relative au règles de fonctionnement des comptes prévues par le CGNC
Sur le plan de la forme et par dérogation aux règles et plan des comptes prévus par le CGNC,
le PCSI a prévu 2 nouveaux comptes pour les produits encours sortis et les produits finis
sortis avec un 9 en 4ème position, ce qui déroge au respect des numéros et intitulés des
comptes obligatoire jusqu’au 4ème chiffre dans le CGNC :
3139- produits en cours sortis
3159-produits finis sortis
Cette nouvelle forme des comptes permettra l’application de la règle de tenue des comptes
exposée ci-dessus.
En effet, et compte tenu de la durée de production dans le secteur, l’évaluation des stocks
est généralement effectuée selon la méthode de l’inventaire permanent. Cette évaluation
peut aussi se faire par la méthode de l’inventaire intermittent.
La règle de tenue des comptes en inventaire permanent est complétée par l’obligation de
faire apparaître dans les comptes de la comptabilité générale le coût historique cumulé de
chaque opération jusqu’à sa complète sortie du stock.
Pour permettre l’application de cette règle, il y’a lieu d’associer à chaque compte, un
compte spécial au crédit duquel sont comptabilisées les sorties. Ce compte, identifié par un
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En fin d’opération, ces comptes s’équilibrent. Ils sont alors tous soldés, les uns par les autres,
après livraison du dernier produit –lot, logement, commerce…).
Chaque compte de stock étant affecté d’un compte créditeur, les sorties de stocks sont
comptabilisées au crédit du compte par l’écriture :
7132 : Variation de stock.Immeubles achevés
3159 : Produits finis sortis
Le compte 3159 « Produits finis sortis » étant associé au compte débiteur 315 « Stocks de
produits achevés », la différence entre les soldes de ces comptes donne le stock des produits
achevés non encore livrés.
Les stocks seront dans la mesure du possible, éclatés par nature des coûts.
Les flux de dépenses transiteront par les comptes de charges selon la méthode suivante :
Au cours de l’exercice, le coût des travaux est enregistré directement au débit des comptes
de stock (pour le montant hors taxes récupérables) par le crédit des comptes fournisseurs. Et
c’est seulement en fin d’année qu’une écriture de reconstitution des flux sera enregistrée.
Ainsi, à la clôture de l’exercice, le total des mouvements de l’exercice apparaissant au débit
de chaque sous compte de stockes est passé en une seule écriture dans chaque compte de
charges.
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c) Subventions :
Dans le cas du secteur immobilier, il arrive que les entreprises notamment publiques
reçoivent des subventions ayant pour finalité de financer les attributaires du programme de
logement ou de lotissement à caractère social.
Ces subventions sont assimilées à des avances acquéreurs et à traiter comme telles dans la
rubrique 44.
Elles sont soldées par le crédit du compte de produits, au fur et à mesure des livraisons et la
constatation comptable des ventes de lots ou logements concernés par ces subventions.
Ainsi, ces subventions sont étalées sur la durée de livraison des unités concernées et ne sont
pas comptabilisées en produits, en totalité l’année de leur octroi.
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1.1) L’urbanisme :
- Dahir n°1-92-31 portant promulgation de la loi n°12-90 relatif à l'urbanisme
- Décret n°2-92-832 pris pour l'application de la loi n°12-90
1.3) Copropriété :
- Loi n° 44.00 complétant le dahir du 9 ramadan 1331 (12 août 1913) formant code des
obligations et des contrats. Cette loi, connue de VEFA, a mis de l’ordre dans les opérations
de la promotion immobilière et apporté des innovations en matière de transactions
immobilières entre promoteurs immobiliers et acquéreurs.
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2) Spécificités juridiques :
2.1) La vente en Etat Future d’Achèvement :
Afin de renforcer la réglementation relative à l’acquisition du logement, le législateur
marocain a mis en place la loi concernant la Vente en Etat Futur d’Achèvement (VEFA) qui
permet d’assurer une plus grande protection des droits de l’acquéreur désirant accéder à la
propriété et par là encourager l’investissement dans le secteur de l’immobilier.
La VIEFA est toute convention par laquelle le vendeur s’oblige à édifier un immeuble dans un
délai déterminé et l’acquéreur s’engage à payer le prix au fur et à mesure de l’avancement
des travaux ; le vendeur est le maître d’ouvrage jusqu’à l’achèvement des travaux.
Les principales nouveautés apportées par la nouvelle loi n°44-00 sont les suivantes :
- le contrat préliminaire de vente de l'immeuble en état d'achèvement ne peut être conclu
qu'après que les fondations de la construction au niveau du rez-de-chaussée soient mises en
place. L'acquéreur sera, à cet effet, tenu de payer en trois tranches, à savoir à l'achèvement
des travaux de fondation, ceux des gros œuvres de l'immeuble et les travaux de finition ;
- la réglementation de la caution bancaire prévue en faveur de l'acquéreur par le promoteur
pour garantir l'aboutissement des travaux et l'application du contrat ;
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Il existe une responsabilité biennale pour les menus travaux et une responsabilité décennale
portant sur tout fait mettant en cause la solidité de l’ouvrage ou le rendant impropre à sa
destination.
Le point de départ de la garantie est la réception de l’ouvrage.
Au titre de la responsabilité biennale, ou de la garantie contractuelle, il est prévu une
garantie de 1 ou 2 ans, selon les marchés à compter de la date de réception, matérialisée le
plus souvent par une caution ou une retenue de garantie, dénommée aussi « de bonnes fins
».
Passé ce délai, la responsabilité contractuelle ou biennale de l’entreprise ne peut être mise
en cause.
Par ailleurs, à compter de la réception, l’entreprise est responsable pendant 10 ans des vices
de construction pouvant entraîner la perte de l’ouvrage, ou le rendant impropre à son
utilisation, non
visibles à la réception. A ce titre, la souscription de l’entrepreneur à une assurance
décennale est obligatoire.
Les provisions peuvent être constituées sur la base des dépenses estimées très précisément,
pour des interventions connues, rendues nécessaires pour la levée des réserves. Elles
peuvent être calculées aussi de manière statistique pour des désordres non encore connus.
L’ensemble de ces obligations : responsabilité biennale et garantie décennale, rend
nécessaire un suivi technique, comptable et juridique, postérieur à l’achèvement des travaux
qui ne doit pas être perdu de vue par l’auditeur, au profit des projets en cours.
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Marchés privés
Mode de passation
Marchés sur appels d’offres
Marchés sur concours
Marchés négociés
L’auditeur doit s’imprégner de toutes les formes de marchés qui sont déterminantes dans la
stratégie de l’entreprise, car ayant une incidence sur la formation du résultat des chantiers
et sur l’analyse qu’il pourrait en faire.
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La fiscalité immobilière se compose d’une fiscalité de l’Etat et d’une fiscalité des collectivités
locales :
1) Fiscalité de l’Etat :
Les principaux impôts et taxes sont :
- IS de 30 % sur les bénéfices réalisés
- TVA fixée à 20%
- Droit de conservation autour de 1 %
- Droits d’enregistrement de 3% sur les locaux construits et 6% sur les terrains nus
3) Spécificités fiscales :
Les promoteurs immobiliers bénéficient de certaines exonérations fiscales, notamment
lorsqu’il est Question de logement social.
Ainsi, la loi de finances 1999-2000, dans son article 19, a exonéré les promoteurs
immobiliers, personnes morales ou physiques relevant du régime du résultat net réel, pour
l’ensemble de leurs actes, activités et revenus afférents à la réalisation de logements sociaux
:
- des droits d'enregistrement et de timbre ;
- des droits d'inscription sur les livres fonciers ;
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Les entreprises de travaux immobiliers sont assujetties à la TVA sur « les montants des
marchés, mémoires ou factures des travaux effectués ».
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Ventes fractionnées :
Lorsqu’un promoteur réalise la vente partielle de son projet, le montant à soumettre à
l’impôt est égal au prix de cession diminué de la valeur actualisée de la partie du terrain
imputable à la ou aux unités cédées dégagée à partir d’un prorata.
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4.3.3) Régime des travaux portant sur des installations de biens immeubles par destination
Les assujettis sont soumis à la TVA au taux de 20%, lorsque leurs travaux portent sur des
installations fixes comportant la mise en œuvre d’objets ou d’éléments qui perdent leur
caractère mobilier en raison de leur adaptation nécessaire au fonctionnement de l’ensemble
immobilier auquel ils sont incorporés à titre permanent.
L’imposition des travaux d’installation pour lesquels l’entrepreneur est soumis au régime des
travaux immobiliers doit être effectuée dans les conditions prévues pour ces opérations.
A défaut le régime des travaux d’installation ou de pose est applicable.
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Proposer des clés de répartition adéquates n’est pas une simple tâche. Cela nécessite, en
plus d’une maîtrise des techniques comptables et budgétaires, une connaissance parfaite du
secteur de l’immobilier.
Par ailleurs, le principal risque lié à l’utilisation de la comptabilité analytique réside dans le
transfert de déboursé.
Cette pratique consiste à opérer des transferts de coûts entre chantiers ou d’un chantier
vers des sections analytiques de frais généraux dans l’objectif de masquer le résultat réel
d’un contrat.
La direction de l’entreprise peut avoir cette tentation pour éviter de constater une provision
pour perte à terminaison sur une affaire déficitaire. Les responsables de chantier peuvent
également avoir intérêt à pratiquer ce type de manipulation afin de masquer les difficultés
de gestion liées à certains contrats dont la rentabilité de départ était faible ou aléatoire.
Face à cette situation, l’auditeur devrait se faire assister par des techniciens hautement
qualifiés pour pouvoir évaluer les chantiers les plus complexes et s’assurer de l’efficacité des
systèmes de comptabilité analytique et de contrôle budgétaire mis en place par la société
auditée
Dans ce sens, l’auditeur doit porter une attention particulière au respect des modalités
d’application de cette dérogation, concernant notamment :
- Les modalités de répartition des charges financières générées par les emprunts
contractés dans le cas où ces derniers financent plusieurs opérations simultanément;
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- Le choix d’une clé de répartition des charges financières par tranche achevée, étant
donné que la durée d’incorporation des charges financières au coût de production
est subordonnée à la détermination de la date d’achèvement qu’il convient de
retenir;
- La détermination du fait générateur pour l’incorporation des charges financières au
coût de production.
La difficulté qui apparaît à ce stade réside dans le choix d’une clé appropriée de répartition
des charges financières par tranche achevée, étant entendu que la durée d’incorporation
des charges financières au coût de production est subordonnée à la détermination de la date
d’achèvement qu’il convient de retenir.
Pour la réserve foncière, l’incorporation des charges financières au coût des terrains est
opérée à partir de la matérialisation de l’acte d’acquisition par le versement de tout ou
partie du prix d’achat entre les mains d’un notaire, Adoul ou du vendeur.
Quant aux lotissements, l’incorporation des charges financières au coût des stocks est
effectuée à partir de la date de la première autorisation de lotir ou la délivrance du plan par
les services compétents de la commune.
Enfin, s’agissant des constructions, le fait générateur de l’incorporation des charges
financières est constitué par la date de délivrance de l’autorisation ou permis de construire.
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A cet effet, il convient d’être vigilant sur le fait que le coût des stocks reste constamment
inférieur à la valeur probable de vente, frais de commercialisation déduite. Une comparaison
périodique de ce coût avec les tarifs de vente pratiqués est nécessaire afin de se forger une
opinion sur la valeur des stocks.
Enfin, il faut porter une attention particulière aux provisions comptabilisées afin de
s’enquérir de la distinction devant être établi entre les provisions pour risques et charges et
celles pour dépréciation.
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- Les facturations des travaux au profit des administrations et clients publics reportées
souvent sur l’exercice suivant en raison de l’épuisement du budget de ces dernières ;
- La discordance entre les modalités de facturation et l’avancement technique des
travaux.
L’auditeur devrait être vigilant. Les situations décrites ci-haut pourraient avoir des impacts
non négligeables sur le résultat de l’exercice.
L’examen des situations établies post-clôture lui permettrait de détecter les travaux non
facturés à la clôture. Une attention particulière devrait être accordée aux décalages qui
pourraient exister entre les dates de réalisation portées sur les décomptes et les dates
effectives de réalisation des travaux.
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L’observation de ces éléments déboucherait sur des projets ne répondant pas aux besoins de
la clientèle. Par conséquent, la mévente des projets apparaît plus que probable d’où un
impact sur la comptabilité.
L’auditeur devrait donc être conscient de ces aspects et y prêter attention lors du
déroulement de ses travaux.
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- Ses états financiers : quand par exemple, une entreprise a négligé de respecter les
délais légaux de dépôt auprès du maître d’ouvrage public d’une réclamation dont les
termes avaient fait l’objet d’un accord verbal de principe.
- Sa continuité d’exploitation : lorsqu’une entreprise n’est plus autorisée à
soumissionner pour certains marchés publics qui constituaient son fonds de
commerce.
Dans ce cadre, l’auditeur devrait être particulièrement vigilant par rapport au respect de la
procédure de passation de marché et notamment les règles de CCAG (Cahier des Clauses
Administratives Générales) pour les entreprises qui préfèrent s’y référer dans leurs relations
avec les sous-traitants.
3- Risque d’ordre managérial :
Le suivi des chantiers
On entend par suivi des chantiers la maîtrise des frais engagés et de ceux restant à engager
et cela afin d’assurer le respect des budgets et d’ajuster les prévisions. Le suivi des chantiers
a essentiellement trait à trois aspects fondamentaux :
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- Un aspect relatif à la gestion puisque l’entreprise qui n’assure pas un bon suivi des
chantiers ne maîtrise pas ses flux de liquidité, avec toutes les conséquences que cela
peut avoir sur sa pérennité ;
- Les deuxième et troisième aspects sont purement comptables et ont trait à la fidélité
des comptes des entreprises de promotion immobilière : il s’agit de la non
constatation des provisions pour pertes à terminaison et de l’exactitude de la
situation des travaux encours.
Un bon suivi des chantiers ne veut pas tout simplement dire « connaître la situation des
chantiers » mais plutôt :
- Disposer d’un budget initial réaliste se basant sur des données concrètes issues des
différentes expériences de l’entreprise et du secteur en général ;
- Disposer d’un tableau de bord permettant de piloter le travail des chantiers et de
remonter l’information dans les délais les plus brefs ;
- Avoir une organisation dynamique permettant de réagir efficacement à tout aléa
éventuel en ajustant les prévisions et en mettant en œuvre les moyens possibles
pour les atteindre dans des délais raisonnables.
Ainsi, le suivi des chantiers permet de déterminer les écarts par rapport au budget initial et
les pertes éventuelles, ce qui nécessite un provisionnement de ces pertes probables.
De même, l’exactitude de la situation des travaux encours peut être remise en cause dés lors
que le suivi des chantiers est inefficace puisqu’il existe un décalage, parfois très important,
entre les travaux réellement effectués au niveau des chantiers et les travaux comptabilisés.
Ce décalage est parfois voulu par les entreprises notamment lorsque, pour des raisons de
trésorerie, elles se mettent d’accord avec les sous-traitants assurant l’exécution des travaux
afin d’établir des décomptes ne correspondant pas à la réalité : les décomptes sont «
minorés » quand l’entreprise a des difficultés financières et « majorées » quand le sous-
traitant a besoin de liquidités. Sachant que les décomptes établis servent de base pour le
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Un bon suivi des chantiers s’impose donc pour obtenir une image fidèle des comptes de la
société. En cas d’absence ou d’inefficacité d’un tel suivi, la tâche de l’auditeur s’avère très
délicate et il se trouve naturellement contraint de redoubler d’efforts et de vigilance dans
ses travaux.
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Dans les parties qui ont précédé, on s’est intéressé aux spécificités du secteur de
l’immobilier et des risques qui sont liés aux entreprises qui y opèrent.
Donc il s’avère nécessaire pour le commissaire aux compte de tenir compte de ces
spécificités et de ces risques dans la conception d’une démarche d’audit appropriée.
Nous ne pouvons pas prétendre à l’exhaustivité dans notre démarche car basée sur notre
propre appréciation des risques liés à l’activité. Des contrôles complémentaires sont à
dérouler pour répondre aux éventuels besoins d’audit des autres sections clés de chaque
société.
La première étape dans toutes les missions d'audit légal est la prise de connaissance de
l'organisme contrôlé. Elle a pour objectifs :
- Une prise de connaissance générale de l’entreprise notamment, de son environnement
économique et sa structure organisationnelle ;
- Un examen analytique préliminaire dont le but est de comprendre l’activité de l’entreprise,
observer l’évolution des différents postes comptables, identifier les éléments significatifs et
enfin de vérifier la cohérence et la vraisemblance des informations financières et des
données de gestion.
C’est une prise de contact qui permet au contrôleur de situer l'entité dans son
environnement globale, la placer dans son contexte conjoncturel et d'affiner les
informations qui peuvent être utiles lors des contrôles à faire; en général les auditeurs
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constituent un dossier qui contient toutes les données en relation avec la gestion et les
caractéristiques réglementaires, notamment le statut ou règlement de gestion, la note
d'information accompagnée de la fiche signalétique, les contrats et une description claire
des procédures et du fonctionnement de l'entreprise auditée tout en insistant sur la
détection des zones de risques.
Elle est réalisée sur la base de l’analyse de documents comptables et de gestion, et
d’entretiens avec la direction et certains responsables opérationnels (directeur financier,
contrôleur de gestion, responsable de l’équipe travaux…).
Cependant, l’auditeur doit d’abord dérouler certaines diligences afin d’accepter ou non la
mission d’audit.
L’auditeur est tenu de mettre en œuvre certaines diligences visant à décider de l’acceptation
( du maintien ) de la mission d’Audit.
Donc avant d’accepter une mission d’audit, les critères suivants sont examinés :
- Les critères propres à la structure: disponibilités, compétences, délais, indépendance
et incompatibilité
- Les critères propres à l'entité à auditer : qui s'apprécient grâce à une prise de
connaissance rapide, activité, organisation générale, qualité du personnel, qualité de
la direction, existence de risques avérés (juridiques, sociaux, fiscaux).
Aussi, avant d’intégrer une mission d’audit, le commissaire aux comptes s’assurera que les
collaborateurs sont suffisamment formés et informés de la réglementation du secteur, et
des règles comptables qui lui sont applicables. Il leur assurera un minimum de formation
permettant le maintien et la mise à jour des connaissances techniques.
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Un contact avec le Commissaire aux comptes précédent peut apporter des informations
utiles à la bonne compréhension de la situation comme le stipulent les règles
professionnelles.
Après avoir respecté toutes les diligences précitées, le Commissaire aux comptes peut
s’exprimer sur l’acceptation ou non de la mission qui lui est confiée. Dans le cas affirmatif, Il
doit veiller au respect des autres obligations professionnelles découlant de l’acceptation de
la mission.
Cette phase renforce la capacité de l’auditeur à identifier les zones de risques significatifs et
les domaines d’audit significatifs :
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L’auditeur devrait procéder à un entretien avec la direction à l’issue duquel il aura une idée
globale des travaux réalisés par l’entreprise et le marché (géographique) sur lequel elle
intervient afin de comprendre ce que fait l’entreprise et s’imprégner des spécificités du
secteur. Cet entretien avec la direction sera renforcé par un autre avec les autres
responsables.
-Sur le plan technique, l’auditeur doit connaître les grandes lignes du processus de
production, les spécificités techniques mis en œuvre et les besoins matériels et humains qui
en découlent. A ce propos, il doit également savoir si l’entreprise a un savoir faire particulier
(si elle procède aux travaux de construction par elle-même) et s’enquérir des raisons des
contrats de sous-traitance (dans le cas où elle fait appel à des sous-traitants). Cette étude
doit se faire en collaboration avec le responsable de la budgétisation et du suivi analytique
afin d’avoir une vision précise du type d’affaire traitée, de sa complexité et de son
importance.
-Sur le plan économique, il s’agira de relever toute information susceptible de renseigner sur
le marché en collaboration avec la direction administrative et financière. L’auditeur devra
décomposer l’activité en chiffre d’affaires selon le secteur (public et privé) et selon les
modalités de réalisation des travaux.
Pour ce faire, il est plus qu’important de s’armer d’un certain nombre d’informations :
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C’est une étape à l’issue de laquelle l’auditeur aura une idée précise de la structure du
capital et son incidence sur la rentabilité, du niveau d’indépendance de l’entreprise vis-à-vis
de ses clients et les prévisions en termes de chiffre d’affaires.
- -Sur le plan juridique, il faudra s’assurer de la signification selon la législation des données
recueillies et leur impact sur l’entreprise, son activité. Cette étude permettra de relever les
risques découlant des aspects juridiques, déceler la position de l’entreprise par rapport à la
concurrence, le mode d’obtention des marchés afin de mesurer l’impact de son image de
marque.
Dans le cas de chantiers importants, la délégation peut être plus ou moins importante, avec
des variantes selon la nature et la complexité de certaines affaires.
En effet, il est assez fréquent que certaines affaires sans difficultés apparentes et dont la
rentabilité est quasi certaine soient traitées par l’ingénieur d’affaire qui arrêtera les options
de fin d’exercice sans que la direction n’intervienne dans les décisions pour les entériner
après un contrôle limité.
Dans d’autres cas par contre, l’implication de la direction dans la détermination des résultats
sur chantier s’avère plus déterminante. Il en sera ainsi si l’organisation conduit la direction à
systématiquement décider des options ayant un impact sur les états financiers.
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Dans un secteur spécifique tel que l’immobilier, la mise en œuvre classique de la technique
d’examen analytique devrait se faire avec prudence, et ce compte tenu de l’absence de
régularité dans les activités des entreprises du secteur et l’unicité des chantiers, l’existence
des données non répétitives et des estimations comptables entravera la tenue d’un examen
analytique pertinent.
L’examen analytique consisterait dans ce cas en une analyse particulière que l’auditeur
devra effectuer sur certains postes du bilan et du compte de résultat. Il s’agira notamment:
- Du chiffre d’affaires qu’il conviendra de décomposer en fonction du mode
d’exécution des travaux ou par nature des clients ;
- Des achats et de la sous-traitance en fonction de la décomposition selon
l’exécution des travaux.
L’objectif de cette décomposition est de connaître l’évolution des marges qui en découlent ;
des dotations aux amortissements, des redevances de crédit bail et des locations mobilières
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structure organisationnelle
comptabilité analytique
L’identification et l’évaluation se fait par des discussions avec le personnel et par examen de
la documentation appropriée, et en remplissant les formulaires et le programme de travail
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A partir des orientations données par son programme de travail qu’il établit sur l base des
éléments précités, l’auditeur doit effectuer une analyse du système de contrôle interne de
l’entreprise afin d’en apprécier les points forts et les points faibles et de déterminer la
nature, l’étendue et le calendrier de ses travaux de contrôle des comptes.
Généralement, la démarche utilisée par l’auditeur pour son appréciation du contrôle interne
comporte deux étapes :
L’étape est concrétisée par des tests de vérification de l’application permanente des
procédures et par une formulation définitive du jugement à partir de l’évaluation des
conclusions des précédentes phases.
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L’intérêt de l’analyse du contrôle interne est qu’à défaut de pouvoir étudier chaque
transaction contenue dans les comptes annuels (ceci impliquerait de refaire en totalité la
comptabilité), l’auditeur va analyser l’organisation en vue de rechercher si celle-ci inclut les
moyens suffisants destinés à détecter toute erreur, anomalie, fraude, etc.
S’il conclut positivement, il accordera un meilleur degré de confiance aux informations
traitées dans le système que s’il conclut négativement.
Dans notre cas, l’auditeur devra axer la phase d’évaluation de contrôle interne sur l’analyse
de la fiabilité du suivi analytique et budgétaire des coûts par chantier.
Cette analyse sera complétée par une évaluation de certains cycles clés nécessitant, en
raison des particularités que présentent le secteur de l’immobilier, la mise en œuvre de
contrôles spécifiques et l’évaluation du contrôle interne dans le cadre de l’application des
nouvelles normes comptables internationales.
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- Une organisation comptable fiable : Le service comptabilité doit être organisé de telle
façon qu’il y ait, de manière bien définie, un (ou des) responsable (s) de la comptabilité
analytique au sein de l’entreprise bénéficiant des compétences nécessaires pour réaliser
ses (leurs) tâches ;
- Une implication de toute l’organisation : la comptabilité analytique, par la
qualité des informations qu’elle requiert, doit constituer une
préoccupation de tous les membres de l’entreprise en commençant par ses
dirigeants qui doivent faire en sorte que toute l’organisation soit impliquée
dans ces processus afin d’obtenir les meilleurs résultats possibles ;
- L’exhaustivité des enregistrements, leur correcte imputation et la juste
valorisation des marges sur le coût de production et de revient complet.
Les imputations des achats de matières, de la sous-traitance et des heures de main d’œuvre
directes sont généralement données par l’équipe travaux.
Concernant l’imputation des charges indirectes, il conviendra de se faire expliquer la
méthode d’incorporation et de connaître les fonctions des personnes responsables de
calculer et de mettre à jour les clés de répartition.
L’auditeur doit vérifier que la procédure de circulation des documents prévoit une
communication directe des factures au service comptable sans transiter par le service des
travaux permettant ainsi la bonne affectation et la correcte imputation des charges.
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En effet, jouant sur la marge de bénéfice qu’elle se doit de dégager, une entreprise du
secteur immobilier se doit de maîtriser ses coûts en n’engageant que les frais qui s’imposent.
On peut à ce niveau imaginer un certain nombre d’étapes : étude du projet dans toutes ses
composantes ; établissement d’un budget recensant les divers besoins (ainsi que les
réalisations escomptées) et enfin mise en place d’une procédure de suivi budgétaire.
L’objet du suivi budgétaire est de rapprocher la rentabilité réelle et la rentabilité
prévisionnelle. L’analyse qui en découle doit permettre l’ajustement de la rentabilité
attendue sur l’ensemble des travaux.
Cette étape doit permettre à l’auditeur de se forger une opinion sur la capacité de
l’entreprise à maîtriser la rentabilité des projets qu’elle réalise.
Pour ce faire, il doit s’enquérir des bases des prévisions sur les chantiers et dans quelle
mesure la rentabilité fait l’objet d’une étude formelle ou non ; et ce par une visite du service
d’élaboration des politiques de prix. A ce titre, il est conseillé de schématiser le circuit de
documentation et procédures conduisant à l’établissement du prix.
Il est primordial par ailleurs de comparer la rentabilité prévisionnelle des encours des
exercices antérieurs à la rentabilité définitive des chantiers.
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avances clients en vérifiant à quel projet elles correspondent et la livraison dans les délais
des produits s’y rapportant, et enfin de vérifier les conditions de facturation avec les
dispositions prévues par les contrats et par rapport aux règles et principes comptables.
Pour les impôts et taxes, il faudrait vérifier que la société procède à la déclaration et au
versement de la totalité de l’IGR de ses employés, ainsi que l’analyse des comptes de TVA.
Finalement pour les stocks –qui ont toujours posé problème aux sociétés immobilières- il
faudrait S’enquérir du suivi correct des projets quant aux fonds de dossiers juridiques pour
chacun d’eux, vérifier notamment les certificats de conformité, le plan cadastral, le plan
topographe, l’acte d’acquisition du terrain, le PV de réception provisoire…etc. Ainsi que
s’assurer de l’existence de documents techniques recensant l’essentiel des charges à venir et
à incorporer lors du déstockage, veiller au respect des règles d’incorporation des charges
prévues par le PCSI, et s’appuyer sur le suivi technique par projet avec les PV de réception
provisoire.
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Le commissaire aux comptes, après avoir procédé à l'appréciation du contrôle interne, doit
être en mesure de déterminer les points forts et les faiblesses d'application et de conception
du système.
Suivant cette analyse, il peut alléger ou renforcer son programme d'intervention et de
contrôle des comptes ainsi que cibler les comptes qui lui présenteraient, selon son
appréciation, plus de risque. Par exemple, un bon système de contrôle interne peut limiter
l'intervention de l'auditeur à un simple examen analytique.
Le commissaire aux comptes doit s'assurer que les états financiers respectent les obligations
et la législation quant à leur présentation et contenu. Il doit également s'assurer de la
validité des imputations comptables pour chaque poste du bilan afin de se faire une opinion
sur la qualité informative des états financiers.
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Il n’y a pas lieu de constituer des provisions pour dépréciation de stocks sauf en cas
d’événements les justifiant (aléas climatiques, …)
Méthodologie d’audit :
-Tout d’abord, l’auditeur doit veiller à ce que les encours de l’année dernière aient bien été
achevés ou en phase de l’être.
- Il doit ensuite vérifier l’existence d’un Suivi des stocks : Chaque fin de mois, un état
d’avancement des constructions doit être établi par un bureau d’études indépendant et
approuvé par le métreur. En effet, en faisant intervenir un tiers indépendant, l’entreprise a
plus de chances de suivre les réalisations au niveau des chantiers et d’effectuer une
estimation réelle et effective des coûts.
Cet état d’avancement est remis au bureau technique pour suivi des travaux.
- En terme de valorisation, le coût d’un projet comprend la somme des travaux, des
prestations, des dépenses rattachées à ce projet et les charges financières que l’on peut y
incorporer. Dans ce sens, l’auditeur doit s’assurer que la société tient une fiche projet qui
récapitule les agrégats imputables à un projet et qui facilitera son travail de vérification.
Concernant l’agrégat des travaux immobiliers, les mouvements comptables doivent
correspondre à la somme des travaux qui ont fait l’objet d’un attachement, d’un décompte
puis d’une facture. Pour certains travaux qui n’auraient pas été décomptés, la pièce
probante est l’attachement. Pour les travaux qui n’ont pas été facturés, la pièce probante est
le décompte.
Pour les agrégats, autres que les travaux immobiliers, il s’agit principalement de prestations
rattachées au projet, ces prestations doivent être appuyées par des contrats. S’il n’y en a
pas, il faut s’assurer que les factures correspondant à ces prestations.
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La partie non vendable correspond par exemple aux équipements communs, espaces verts,…
Le coût de revient total est donc divisé par la surface vendable ce qui donne le prix du mètre
carré vendable.
Ce prix sera comparé au prix de vente dégagé par le business plan basé lui-même sur des
études de marché, les prix pratiqués sur le marché de l’immobilier.
Méthodologie d’audit :
- L’auditeur va commencer par l’examen des mouvements de déstockage en veillant à la
cohérence des écritures comptables y afférent.
- Il pourra prendre un échantillon de deux projets différents par exemple et confronter les
prix de vente aux coûts de revient pour apprécier ensuite le taux de marge réalisé.
- Il devra également s’enquérir de l’existence d’un suivi analytique par projet permettant
d’avoir une idée sur le coût estimé pour chaque projet ainsi que le prix de vente estimé.
Un entretien rapide avec un responsable commercial facilitera la compréhension du système
de suivi commercial.
Inventaire physique :
En plus des différentes vérifications qui doivent être accomplies afin de s’assurer du bon
suivi des stocks (encours et finis) ainsi que de leur bonne valorisation, l’auditeur d’une
société opérant dans le secteur immobilier doit assister à l’inventaire physique des stocks.
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Dans plusieurs situations (logement social, promoteur qui vend un immeuble,…), le client
final ne « commande » pas son appartement ou son local à la phase même d’exécution des
travaux ; il fait une « réservation ».
On ne parlera pas non plus de « factures » mais plutôt de ‘‘reçus’’ pour ce qui est des
avances versées par les clients ou de ‘‘contrat’’ attestant de l’opération de vente.
L’audit de cette section, pour être effectif, doit s’enquérir des assertions suivantes :
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Ce travail de détection sera facilité en recueillant auprès des responsables sur le terrain du
chantier le maximum d’informations corroborant (ou modifiant) le constat fait par l’auditeur
sur ces facteurs défavorables.
Il s’agit, lors des divers entretiens avec le personnel sur place, de recueillir des informations
de toute nature sur l’évolution du projet : opinions sur la complexité et/ou la difficulté de
réalisation, relations avec le maître d’ouvrage et son représentant (au plan financier,
technique et humain), satisfaction ou insatisfaction mutuelle entre encadrement et
personnel d’exécution,….
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L’auditeur utilisera les méthodes classiques en contrôlant les bons de livraisons pour les
factures d’achat, les bordereaux d’attachement pour les sous-traitants, les feuilles d’heures
pour la main d’œuvre.
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4) Section Matériel :
L’importance du matériel dans les sociétés du secteur immobilier impliquera de la part des
entreprises des inventaires physiques du parc matériel au moins une fois par an.
Dans la mesure du possible, l’auditeur assistera à ces inventaires. Toutefois, compte tenu de
la localisation géographique de ceux-ci, il ne pourra pas assister à tous les comptages.
Il devra par contre contrôler la procédure mise en œuvre par l’entreprise et s’assurer de la
correcte centralisation des états de comptage et de l’exhaustivité du recensement.
Un contrôle sera également effectué sur les amortissements pratiqués par l’entreprise (taux
appliqués, correcte comptabilisation…).
Une revue des comptes « entretien et réparations » est également nécessaire. Ce contrôle
permet de s’assurer que les critères d’imputation des dépenses d’entretien et de réparation
sont corrects et ont été bien appliqués.
5) Section Provisions :
A l’inverse des enregistrements comptables courants, tels que les flux permanents d’achat
ou de trésorerie, qui ne laissent que peu ou pas d’initiative au chef d’entreprise ou au
comptable, la constitution de provisions soulève des difficultés car, pour respecter le
principe de prudence, les comptes doivent intégrer les charges et risques prévisibles, donc
par définition comportant une marge d’incertitude.
Ces risques doivent, d’une part, être constatés dans le respect des règles de
comptabilisation, et d’autre part, donner lieu à la mise en place des moyens nécessaires
pour leur recensement et leur évaluation.
L’analyse des provisions pour risques et charges constitue, de ce fait, un domaine
particulièrement critique pour l’auditeur. Elles peuvent, en effet, représenter des montants
importants et peuvent être utilisées pour influencer de manière significative le résultat.
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-S’assurer que l’avancement réel des travaux correspond aux termes de contrats. Dans le cas
contraire, examiner les modalités prévues au contrat et chiffrer le montant des pénalités
correspondantes ;
-Analyser l’évolution des taux d’avancement par rapport aux périodes précédentes ;
-Analyser l’opportunité de constituer une provision en fonction du client concerné, de son
historique et des commentaires de la direction.
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Conclusion :
Appréhender « l’image fidèle », pour un commissaire aux comptes dans une entreprise du
secteur de la promotion immobilière relève, d’une certaine manière, du défi. L’auditeur doit
pourtant donner son opinion sur la prise en compte d’une réalité économique mouvante,
incertaine et techniquement complexe.
Nous avons essayé à travers ce mémoire de tracer les lignes directrices d’une démarche
d’audit financier qui nous a semblé adaptée à ce secteur, afin de servir pour inspirer tout
intéressé ou tout auditeur devant dérouler une mission d’audit du genre.
Ainsi nous avons effectué dans un premier temps un diagnostic du secteur qui nous a permis
de relever les points juridiques et comptables spécifiques à cette activité, puis dans une
deuxième partie, nous avons mené une réflexion sur la démarche d’audit à adopter à travers
les éléments recueillis précédemment.
Bien que cette approche représente quelques limites, nous espérons qu’elle contribuera à
enrichir le débat en la matière.
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Bibliographie :
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ANNEXE :
Article 19 de la Loi de Finances 1999-2000 tel que modifié et complété par l’article 16 bis de
la loi de finance 2001
I - Les promoteurs immobiliers, personnes morales ou personnes physiques relevant du
régime du résultat net réel, sont exonérés pour l'ensemble de leurs actes, activités et
revenus afférents à la réalisation de logements sociaux l, tels que définis au 13° de l'article 8
de la loi n° 30-85 relative à la taxe sur la valeur ajoutée :
- des droits d'enregistrement et de timbre;
- des droits d'inscription sur les livres fonciers;
- de l'impôt des patentes;
- de la taxe sur la valeur ajoutée;
- de l'impôt sur les sociétés ;
- de l'impôt général sur le revenu ;
- de la participation à la solidarité nationale sur les terrains non bâtis ;
- de la taxe urbaine ;
- et de tous impôts, taxes, redevances et contributions perçus en faveur des collectivités
locales et de leurs groupements.
Bénéficient de ces exonérations les promoteurs immobiliers qui réalisent leurs opérations
dans
le cadre d'une convention conclue avec l'Etat, assortie d'un cahier des charges, en vue de
réaliser un programme de construction de 2500 logements sociaux, étalé sur une période
maximum de cinq ans, courant à compter de la date de délivrance de l'autorisation de
construire.
Le programme peut comporter plusieurs projets de construction répartis sur un ou plusieurs
sites dans une ou plusieurs villes.
L'exonération des droits d'enregistrement et de timbre est acquise sous réserve des
conditions prévues au paragraphe IV-A-3 de l'article 96 du code de l'enregistrement.
Pour être admis au bénéfice des exonérations prévues au premier alinéa ci-dessus, les
promoteurs immobiliers doivent tenir une comptabilité séparée pour chaque programme et
joindre à la déclaration prévue aux articles 27 et 28 de la loi n° 24-86 instituant l'impôt sur
les sociétés et aux articles 100 et 102 de la loi n° 17-89 relative à l'impôt général sur le
revenu :
- un exemplaire de la convention et du cahier des charges en ce qui concerne la première
année;
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- un état du nombre de logements réalisés dans le cadre de chaque programme ainsi que le
montant du chiffre d'affaires y afférent.
A défaut de réalisation de tout ou partie dudit programme dans les conditions définies par la
convention précitée, les impôts, taxes et droits exigibles sont mis en recouvrement sans
préjudice des amendes, pénalités et majorations y afférentes.
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Par dérogation aux dispositions relatives au délai de prescription propre à chaque impôt,
taxe ou droit, l'administration peut émettre l'impôt au cours des quatre années suivant
l'année de réalisation du programme objet de la convention conclue avec l'Etat.
II- Les dispositions du § I du présent article sont applicables aux opérations de construction
des logements sociaux, réalisées à compter du 1er juillet 1999.
III- A- Sont exonérés des impôt et taxes ci-après, les promoteurs immobiliers qui réalisent
pendant une période maximum de 3 ans courant à compter de la date de l’autorisation de
construire des opérations de construction de cités, résidences ou campus universitaires,
dont la capacité d’hébergement est égale ou supérieure à 1000 lits et ce, dans le cadre d’une
convention conclue avec l’Etat, assortie d’un cahier des charges :
- les droits d’enregistrement et de timbre ;
- les droits d’inscription sur les livres fonciers ;
- l’impôt des patentes ;
- la taxe sur la valeur ajoutée ;
- la taxe urbaine ;
- et tous impôts, taxes, redevances et contributions perçus en faveur des collectivités locales
et de leurs groupements.
Les promoteurs immobiliers visés ci-dessus bénéficient également d’une réduction de
50% de l’impôt général sur le revenu ou de l’impôt sur les sociétés, au titre des revenus
provenant de la location des constructions réalisées dans le cadre des dispositions du
présent paragraphe en conformité avec leurs destination, et ce, pour une période de cinq
ans à compter de la date d’obtention du permis d’habiter.
B- Les dispositions du paragraphe A ci-dessus sont applicables, dans les conditions prévues
au I du présent article, aux opérations de construction de cités, résidences et campus
universitaires réalisées à compter du 1èr janvier 2001".
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IV- Les conditions requises pour bénéficier des avantages de l'article 19 et les sanctions en
cas de non respect des conditions de la convention
Pour bénéficier des avantages visés ci-dessus les promoteurs immobiliers doivent :
- être soumis au régime du résultat net réel sur le plan fiscal;
- agir dans le cadre d’une convention conclue avec l’Etat assortie d’un cahier de charges
portant sur un programme de construction d’au moins 2500 unités de logement à caractère
social à réaliser sur une période n’excédant pas 5 ans et ce à compter de la date de
délivrance de l'autorisation de construire afférente à la première tranche dudit programme.
Le programme peut être réalisé en plusieurs lots dans des sites différents dans une même
ville ou dans plusieurs villes. Si le programme comporte outre les logements à caractère
social, d’autres types de constructions, l’exonération est limitée uniquement aux logements
sociaux et le promoteur immobilier doit :
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