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Cycle Normal
2010-2011
Audit d’acquisition
Quels risques et quels intérêts pour les acquéreurs ?
TAILOUSSANE Ilham
Sous l’encadrement de :
M. Karim CHARAF
Juin
ISCAE
2010 - 2011
Sommaire
Remerciements………………………………………………………………………………………………………………………………….6
Introduction……………………………………………………………………………………………………………………………………….8
REMERCIEMENTS
MA FAMILLE
MES AMIS
ET
INTRODUCTION
1- Présentation du thème
Dans un contexte économique en plein essor, le développement
des entreprises est devenu plus que jamais impératif. Dans ce
sens, on découvre que les méthodes de croissance adoptées par
ces entreprises sont multiples. Cependant, les fusions-
acquisitions restent du moins l’un des moyens les plus privilégiés.
L’acquisition considérée comme mode d’expansion externe des
entreprises, peut présenter des avantages déterminants par
rapport à la croissance interne notamment en terme de saisie des
opportunités, de développement de l’image de marque ou en
création de valeur ajoutée.
2- Intérêt du sujet
L’intérêt pour nous à travers ce sujet n’est pas en fait de décrire
la méthodologie élaborée pour la conduite d’une mission d’audit
d’acquisition, puisque ce thème a été longuement abordé par de
précédentes recherches ; mais plutôt d’apporter d’une certaine
manière, un œil critique sur cet audit auquel se fie l’acquéreur,
aussi bien pour la prise de décision d’achat, que pour les
négociations précédant la conclusion de la transaction.
3- Délimitation du sujet
Certes, vouloir aborder le sujet de manière philosophique se
révèlerait à coup sûr difficile et pourrait conduire soit à des
conclusions trop vagues ne répondant pas avec exactitude à la
question de recherche, soit à des propositions inutiles ne pouvant
pas être appliquées dans le cadre pratique où opère l’auditeur.
10
4- Problématique
Conscients des risques encourus suite à l’entament d’un
processus d’expansion externe en recourant à l’opération
d’acquisition, les chercheurs ont mis à la disposition des experts
comptables toute une méthodologie ou une sorte de démarche,
leur permettant de mieux cerner leur mission d’audit
d’acquisition, dans le seul souci de protéger leur donneur d’ordre
à savoir les acquéreurs, contre les différents risques auxquels ils
s’exposent en accomplissant de telle transaction.
11
Seront abordés lors du premier chapitre les différentes définitions qu’on peut donner à la
mission d’audit d’acquisition, les différents types de mission d’audit d’acquisition 2 ainsi que
les missions d’audit d’acquisition selon l’origine du requérant. Ce chapitre abordera aussi le
déroulement de la mission d’audit d’acquisition du point de vue de l’acquéreur d’une
manière approfondie en donnant particulièrement le ton sur les motivations de l’acquéreur
et les outils à mettre en œuvre pour la sécurisation de la transaction d’acquisition.
Le second chapitre, quant à lui, examinera le détail des travaux à mener lors du déroulement
des due diligence comptable, juridique et fiscale. Il y sera aussi question de la due diligence
de métier (ou business due diligence). Il sera enfin clôturé par la présentation des principales
méthodes d’évaluation des entreprises et des difficultés pratiques généralement
rencontrées lors de la mise en œuvre de ces méthodes d’évaluation.
Au final, le lecteur du présent chapitre pourra avoir une vision globale sur les différentes
étapes à dérouler lors des missions d’audit d’acquisition.
1
Ce type de mission sera nommé, indifféremment au cours de ce mémoire, « mission d’audit d’acquisition » ou « mission de
due diligence ».
2
L’énumération des types de mission d’audit d’acquisition au niveau de ce mémoire ne sera pas exhaustive.
12
La définition d’une mission d’audit d’acquisition change selon l’angle pris. Ainsi, il est
possible de la définir selon la nature des travaux effectués, selon l’origine du requérant
comme il est possible de la définir dans un contexte précis (le contexte marocain par
exemple).
1.1 Définitions
Une mission de due diligence peut être définie comme étant une mission d’investigation et
d’analyse des éléments financiers et opérationnels d’une société cible en vue de la
conclusion d’une possible transaction qui pourrait aboutir à une modification significative de
la propriété ou de la structure du capital de la cible.
La due diligence peut être conçue comme une mesure d’assurance par laquelle l’acquéreur
paie une prime (le coût de la due diligence) en engageant des experts qualifiés (juristes,
avocats d’affaires, experts-comptables, banques d’affaires, etc.) pour accomplir une mission
d’investigation.
Les Anglo-saxons parlent dans le cas des missions d’audit d’acquisition de « Tailored due
diligence », ce qui pourrait être traduit comme « due diligence personnalisée ». En effet, ces
missions ne sont pas normalisées et découlent en général du besoin exprimé par
l’acquéreur. Il s’agit de missions réalisées par l’expert-comptable dans un cadre contractuel.
13
Une mission d’audit d’acquisition n’est pas une mission de certification des états financiers
de la cible. Il est entendu que les différentes informations, ainsi que les conclusions se
basent sur des informations produites par le management de la cible, en conséquence le
professionnel3 ne pourrait se prononcer sur la fiabilité des informations transmises par la
cible en l’absence de la mise en œuvre de procédures plus étendues propres à un audit de
certification.
Une mission d'audit Identifier les situations pouvant avoir un impact sur le prix de cession
d'acquisition devrait
L’objectif principal d’une mission de due diligence est de minimiser et de maîtriser les
risques liés à la concrétisation d’une transaction, la mission doit en même temps avoir pour
objectif de s’assurer que les opportunités liées à l’acquisition sont optimales.
La finalité étant de donner une valeur (ou une fourchette de valeurs) de l’entreprise pouvant
servir de base au démarrage d’une négociation entre les parties prenantes.
3
Banque d’affaires, expert-comptable ou tout organisme chargé de réaliser la mission de due diligence.
14
2 Les différentes missions de Due Diligence selon la nature des travaux effectués
La due diligence comptable et financière se décline en général sous la forme d’un audit
financier, l’objectif de cette mission vise à :
Apprécier les principes comptables utilisés par la cible et leur conformité avec les
normes applicables.
Faire ressortir les ajustements éventuellement relevés relatifs aux états financiers de la
cible et permettant d’impacter le prix de cession.
La business due diligence ou due diligence de métier permet à l’acquéreur de cerner les
caractéristiques liées à l’environnement de la cible (au sens large) et à ses aspects
opérationnels. En effet, la business due diligence permet à l’acquéreur de mieux
comprendre le fonctionnement de la cible, ses interactions avec son environnement ainsi
que les " gisements " d’économie et les effets de synergie potentiellement réalisables.
Autant d’éléments que l’acquéreur est tenu de prendre en compte lors de la valorisation de
la cible.
La due diligence juridique, outre le fait qu’elle vise à détecter tous les risques liés à
l’environnement juridique de la cible, doit aussi avoir pour objectif de sécuriser l’opération
de transmission proprement dite à travers l’étude des garanties appropriées à obtenir
auprès du vendeur.
La due diligence fiscale vise non seulement la détection des passifs fiscaux auxquels pourrait
être confrontée la cible à l’avenir, mais aussi l’orientation de l’acquéreur vers le montage le
15
Il n’existe pas de schéma " normé " du déroulement d’une mission d’audit d’acquisition,
néanmoins il est possible de retracer globalement le processus d’une opération d’acquisition
sans tenir compte des spécificités qui pourraient émerger à l’occasion de chaque
transaction.
1. Décision de l'acquisition
5. Valorisation de la cible
7. Finalisation de la transaction
8. Intégration de la cible
La sélection des cibles potentielles se fait en général par le biais de canaux informels en
l’absence d’un marché structuré des acquisitions d’entreprises au Maroc. Cette recherche
peut néanmoins être assurée par des prestataires locaux (sociétés de conseil, banques
d’affaires, etc.).
16
La valorisation de la cible constitue l’une des étapes clés de la réussite d’une acquisition.
L’objectif principal étant d’aboutir à une valorisation la plus juste de la cible. Cette "juste
valeur" de la cible dépend de plusieurs facteurs : intérêt de la cible pour l’acquéreur et
notamment des effets de synergies attendus, poids des différentes parties dans le cadre des
négociations, etc.
4
Voir modèle de lettre d’intention au niveau de l’annexe 1.
17
L’intégration de la cible doit être suffisamment anticipée, et ce dès la due diligence, en vue
de cerner les différents risques liés à l’intégration de la cible, la finalisation de
l’organigramme, la validation du plan stratégique d’intégration et la mise en place de
contrôles clés.
La due diligence de cession peut aussi mettre en évidence des problèmes de fond qui se
traduisent par des actions correctives telles que la modification du périmètre de l’entité à
céder. De même, la due diligence de cession permet au vendeur de préparer une
information pertinente pour répondre aux besoins des investisseurs potentiels.
La due diligence de cession fait l’objet d’un rapport de synthèse que le vendeur peut
communiquer aux acheteurs potentiels.
La due diligence de cession reflète une analyse objective de l’entreprise. Cette objectivité est
garantie par le fait que les procédures de due diligence sont réalisées par des prestataires externes.
Ces prestataires engagent leur responsabilité vis-à-vis de l’acheteur final lorsque le rapport émis sert
de base aux négociations et à la finalisation de la transaction.
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A titre d’exemple, une mission de due diligence de cession pourrait se dérouler selon les
phases suivantes :
1. Décision de vente
7. Finalisation de la transaction
Les acquisitions d’entreprises marocaines faites par des groupes étrangers visent d’une part,
à bénéficier des parts de marché, de l’expérience, de la renommée des entreprises rachetées
et d’autre part, à bénéficier de l’existence de structures déjà opérationnelles et ayant une
connaissance approfondie de leur environnement.
Il est souvent relevé que les acquisitions d’entreprises au Maroc visent à s’intéresser non
seulement au marché marocain, mais aussi à un marché régional. Ainsi dans certains cas, on
relève que les entreprises marocaines rachetées servent de plate forme de développement
régional (Afrique du Nord voire Afrique Francophone).
L’acquisition des PME (Petites et Moyennes Entreprises) est, en général, le fruit des
négociations menées par les parties. La tendance actuelle est l’acquisition d’un certain
nombre de PME locales à caractère familial. L’acquisition des PME est souvent facilitée par :
Les problèmes de succession au sein des PME en l’absence d’une anticipation d’une
relève au sein de ces entreprises ;
19
L’ouverture et la libéralisation des marchés qui rend nécessaire la mise à niveau de ces
entités, lesquelles en l’absence de ressources (humaines, financières, etc.) voient dans la
cession à un partenaire étranger une possibilité de pérennisation de leurs activités.
L’acquisition d’une PME par ramassage ou rachat de blocs de contrôle est une pratique très
peu usitée dans le contexte marocain eu égard à la taille réduite du marché financier
marocain, à l’étroitesse de la cote de la bourse des valeurs de Casablanca ainsi qu’aux
conditions d’accès à la cote qui restent inaccessibles pour la majorité des entreprises
marocaines.
Cette modalité d’acquisition des entreprises est appelée à évoluer au cours des années à
venir dans la mesure où le marché financier marocain est amené à se développer suite aux
mesures prises par l’Etat marocain.
Les lettres d’intention peuvent précéder toutes sortes de contrats et adopter des
dénominations diverses, spécialement dans un contexte international, où elles peuvent être
qualifiées de « Letter of intent », « Memorandum of understanding » ou encore « Heads of
agreement ».
Les lettres d’intention sont considérées comme une étape préalable aux opérations de
rapprochement ou de transmission d’entreprise quelles que soient les modalités de
l’opération envisagée.
La lettre d’intention vise essentiellement à :
Confirmer l’intérêt réel et sérieux de ses signataires à engager ou à poursuivre des
négociations.
20
21
Il n’existe cependant pas de schéma type à suivre pour la conduite d’une mission d’audit
d’acquisition puisqu’il est possible de ne dérouler qu’une partie des différentes analyses
présentées ci-dessus.
En effet, dans le cadre de missions d’audit d’acquisition où l’expert-comptable n’a pas accès
aux dirigeants de la cible, la compréhension de l’activité est possible à travers les recherches
propres du professionnel. Il est bien certain que dans ce cas, le professionnel, de par les
différentes missions qu’il assure, se base sur la connaissance qu’il peut avoir d’un secteur
22
d’activité donné à travers les missions qu’il y aurait précédemment réalisé. Ces recherches
peuvent se faire par divers moyens et notamment par des recherches au niveau de la presse
spécialisée, auprès de fédérations professionnelles ou encore selon une pratique de plus en
plus usitée à travers les ressources de l’internet.
Par ailleurs, il y a lieu de noter que lors de cette phase de compréhension de l’activité, et
lorsqu’il s’agit d’engagements de taille importante, il est important que le responsable
désigné du projet puisse centraliser l’ensemble des éléments d’information collectés et d’en
faire une synthèse. Il procédera, par la suite, à la diffusion de ladite synthèse à l’ensemble
des intervenants sur la mission.
3.2 Approche d’audit à adopter dans le cadre d’une mission d’audit d’acquisition
L’adoption d’une approche d’audit par les risques et eu égard aux caractéristiques de la
mission s’avère être également une des clés de la réussite d’une mission d’audit
d’acquisition. L’évaluation des risques liés à la transaction découle non seulement d’une
23
Il s’agit aussi de relever que cette identification des risques ne saurait être considérée
comme une identification faite par l’expert-comptable dans le simple objectif d’orienter son
programme de travail. Dans le contexte particulier d’une mission d’audit d’acquisition,
l’identification par l’expert-comptable de zones de risques semble devoir faire l’objet de
discussions avec le client (l’acquéreur) qui dans de nombreux cas dispose d’une expertise du
secteur d’activité et dont l’apport pour l’identification des risques spécifiques au secteur
d’activité peut s’avérer précieux.
De même, certains risques relevés par l’expert-comptable semblent devoir être portés
suffisamment tôt à la connaissance du client acquéreur quel que soit le degré d’avancement
des négociations entre les parties, en vue de permettre à l’acquéreur de discuter
éventuellement certains risques identifiés lors des négociations avec la cible.
Il est à noter également que certains risques identifiés par l’expert-comptable peuvent, dès
le début de la mission, constituer ce qu’il est communément convenu d’appeler des « deal
breakers », c’est à dire des risques entraînant la rupture des négociations.
24
Il est bien certain que la tâche est facilitée lorsque la cible dispose d’un commissaire aux
comptes lequel établit des lettres de recommandations relatives au contrôle interne. De
même, l’existence d’une entité « audit interne » peut contribuer à faciliter la compréhension
du système de contrôle interne en vigueur au niveau de la société cible.
Dans le contexte marocain, et en l’absence généralement d’entité audit interne au sein des
PME et partant du constat selon lequel les commissaires aux comptes n’établissent pas
toujours de lettres de recommandations relatives au contrôle interne, il s’avère utile de
procéder à une évaluation globale de la qualité du contrôle interne. Il est de même
fortement recommandé, dans le contexte marocain, d’apporter une attention particulière au
processus d’établissement des états financiers qui peut receler, au niveau de certaines PME,
de nombreuses insuffisances.
4.1.2 De l’importance des revues analytiques détaillées en vue d’orienter les travaux
L’établissement de revues analytiques est l’une des étapes clés de la due diligence
comptable. A cet égard, il est fortement préconisé d’établir ces revues analytiques le plus tôt
possible dès l’implication dans la transaction.
On relève souvent que l’établissement d’une revue analytique sur les trois derniers exercices
est une tâche confiée à un membre débutant de l’équipe intervenant sur la mission.
Néanmoins, force est de constater que son établissement par un membre expérimenté
impliqué dans la planification de la mission peut être source de création de valeur dans le
sens de l’optimisation de l’intervention et de sa planification. Il est aussi fortement
préconisé, et cela dans la mesure où l’information est disponible, d’établir les revues
25
analytiques à partir des balances générales et non pas à partir des états de synthèse. En
effet, l’exploitation des balances générales permet de faire une revue de l’ensemble des
comptes et sous comptes et de déceler certaines spécificités comptables de la cible et peut
même pousser à s’interroger sur le contenu de certains comptes ou sous comptes, leurs
mouvements ou leurs soldes anormaux.
Les revues analytiques détaillées relatives aux différents modules comptables sont établies
dans une phase ultérieure et selon l’importance accordée à chaque module. Néanmoins, si
les revues analytiques peuvent être établies selon le principe des modules comptables
(Exemple : Module clients-ventes), il est utile dans certains cas de raisonner plutôt en
processus et d’établir des revues analytiques par processus (Exemple : processus Gestion des
ventes). Au-delà de l’effet de mode que pourrait inspirer l’utilisation du terme " processus ",
il y a lieu de noter que le raisonnement en processus, particulièrement dans le cadre de
missions d’audit d’acquisition s’avère d’une précieuse utilité. En effet, cette approche
permet de mieux faire ressortir les spécificités de l’activité de la cible et de faire le lien avec
les comptes comptables y afférents. De même, ce raisonnement en processus permet de
faire le lien entre les charges et les produits liés à chaque processus, et par conséquent,
d’avoir une idée préliminaire sur la marge brute comptable dégagée par chaque processus.
26
Dans certains cas, il peut, eu égard aux délais de réalisation de la mission, s’avérer difficile
d’établir un programme de travail détaillé, il est néanmoins fortement recommandé de
transmettre à l’équipe en début de mission une orientation sur les diligences minimales à
effectuer.
L’établissement par l’acquéreur et ses conseils d’une première liste, en début de mission,
relative aux différents documents de nature juridique à obtenir suppose la délimitation
préalable par l’acquéreur et ses conseils de l’étendue de la due diligence juridique. Cette
délimitation découle non seulement des risques juridiques généraux usuellement rencontrés
dans le contexte marocain mais aussi des risques spécifiques liés à l’activité de la cible.
Les aspects couverts par la due diligence juridique peuvent concerner les aspects suivants :
L’appréciation de la conformité au droit des sociétés concerne normalement tous les aspects
liés :
27
Des statuts.
Des procès verbaux des conseils et assemblées générales de la cible. Il s’agit à ce niveau
de faire un recensement des engagements contractuels pris par la cible en vue
d’identifier les risques contractuels et des contrats susceptibles d’être résiliés ou
modifiés en raison d’un changement du contrôle de la cible.
La revue des rapports contractuels suppose également la revue des procédures suivies par la
cible en matière contractuelle : contrats-types ; conditions générales de ventes, etc.
Dans le contexte marocain, il s’agit de relever que s’agissant des PME, les assurances
contractées sont en général ce que l’on pourrait qualifier de couvertures basiques
(incendies, accidents du travail, etc.). En l’absence d’une gestion de la variable assurance
sous une optique élargie de gestion du risque, les charges d’assurances sont souvent perçues
comme résultant d’une simple réponse à une obligation légale de souscription de telles
polices.
La revue des assurances doit dès lors être orientée dans le sens :
De l’analyse des risques encourus par la cible eu égard à son secteur d’activité.
De l’étude de la nature des contrats d’assurance conclus et les risques de résiliation qu’ils
pourraient contenir suite à la réalisation de l’acquisition.
L’acquéreur dispose, en vue de se prémunir contre les vices cachés outre des garanties
légales telles que prévues par le droit commun 5, de la possibilité de demander des garanties
dites conventionnelles.
5
Dahir du 9 Ramadan 1331 formant Code des Obligations et des Contrats et Bulletin officiel du 12 septembre 1913- chapitre
3 : Des vices du consentement
28
L’outil contractuel le plus fréquemment utilisé est la clause qualifiée de façon générique de
« clause de garantie de passif ». Derrière cette appellation, il y a lieu de distinguer les
différents types de clauses de garanties :
Les clauses de garantie d’actif et de passif : assurent cumulativement les fonctions des
deux clauses énumérées précédemment.
Les clauses de valeur nette : permettent la compensation entre les suppléments d’actif
et de passif.
Par ailleurs, on rencontre aussi, de plus en plus fréquemment, des clauses dites de garantie
de rentabilité ou de garantie de résultat : il s’agit de clauses dites de révision de prix
(également connues sous l’appellation clauses "d’earn out"). La révision de prix étant
généralement tributaire des performances financières futures de la cible.
Le choix pour une clause de garantie de passif ou de révision de prix, voire pour l’obtention
de ce type de garantie cumulativement dépend, de plusieurs paramètres : poids des
différentes parties dans le cadre des négociations, ampleur des risques identifiés lors de la
due diligence juridique, etc.
29
6.1 Revue des risques fiscaux généraux et spécifiques au secteur d’activité et des
diligences à mettre en œuvre
Les objectifs de revue visent à s'assurer que l'ensemble des produits de l'entreprise ont été
correctement taxés en conformité avec les règles fiscales. Il y a lieu également de s'assurer
du respect des obligations prévues par la loi, notamment celles relatives à la facturation.
- Vérifier que les règles de facturation prévues par la loi sont respectées : celles
concernant les ventes par tournées, ventes à des assujettis à l'IS (Impôt sur les sociétés)
ou à l'IGR (Impôt Général sur le Revenu).
Il s’agit de vérifier que les rémunérations accordées ne sont pas excessives compte tenu des
prestations fournies, et qu'elles sont correctement soumises à l'Impôt Général sur le Revenu
et aux cotisations de CNSS.
- Apprécier le niveau des rémunérations compte tenu des prestations qui sont fournies.
30
- S'assurer que les remboursements de frais et indemnités diverses ne constituent pas des
compléments de salaires imposables.
- Vérifier que l'entreprise tient valablement les registres prévus par la loi et les
dispositions réglementaires : livre de paie, livre de congés payés et autres.
L’application correcte des règles fiscales en matière de TVA facturée et TVA récupérable.
Cette appréciation vise à :
- S’assurer que l’ensemble des activités de la société est correctement soumis à la TVA.
31
Quel que soit la nature et l’ampleur des risques fiscaux identifiés à l’occasion de la due
diligence fiscale, il semble nécessaire de réclamer quasi systématiquement une garantie de
passif fiscal.
Section 4 : Evaluation des entreprises dans le cadre des missions de due diligence
Si les démarches de due diligence comptable, fiscale et juridique des entreprises présentées
ci-haut permettent essentiellement de fonder une opinion sur la santé financière de
l’entreprise et d’identifier les risques (comptables, opérationnels, fiscaux et juridiques
principalement) encourus par cette dernière, il n’en demeure pas moins qu’elles ne
permettent pas d’en évaluer la valeur. C’est pourquoi il est obligatoire d’avoir recours aux
méthodes d’évaluation dont les plus usitées sont présentées ci-après pour obtenir une
valeur ou une fourchette de valeur de la société cible.
32
L’actif net comptable corrigé d’une entreprise est une évaluation de la situation
patrimoniale. Tous les calculs prennent pour hypothèse que le bilan représente ce que
l’entreprise possède (actif du bilan) et ce qu’elle doit (provisions et dettes), la différence
entre les deux représente la valeur du patrimoine de l’entreprise.
Cette méthode est basée sur le fait que la valeur de l’entreprise est égale à la valeur des
Cash-flow générés actualisés par un taux reflétant le risque d’exploitation de la société. Sont
soustraites de cette somme actualisée la valeur de la dette et celle des provisions.
Pour calculer les Cash-flows libres à l’entreprise, il est nécessaire de construire un bilan et un
compte résultat prévisionnel sur la période d’étude hors structure d’endettement.
Dans cette méthode, il doit être tenu compte de la Valeur Terminale actualisé de l’entreprise
à la fin du dernier exercice prévisionnel retenu pour les calculs. Il est ainsi nécessaire de
33
considérer que la série des cash-flows se prolonge au delà de cette date ultime. Le calcul de
la Valeur Terminale de la société est réalisé sur la base du cash-flow actualisé du dernier
exercice prévisionnel retenu pour les calculs en tenant compte d’un taux de croissance à
l’infini de ces cash-flows. Le calcul de cette Valeur Terminale avant actualisation se détaille
comme suit :
Selon cette méthode, la valeur d’une entreprise est assimilable à un capital qui, placé à un
taux appelé taux de capitalisation (il s’agit généralement du Coût Moyen Pondéré du
Capital), génère un revenu égal au montant du bénéfice moyen de l’entreprise ; le bénéfice
moyen étant quant à lui calculé sur la base des deux dernières années.
34
La méthode des comparables boursiers est fondée sur la comparaison de l'entreprise avec
des actifs ou des entreprises de même nature (activité, zone géographique, etc.). C'est une
approche analogique dont le fondement mathématique est la règle de trois et le fondement
conceptuel est la théorie des marchés à l'équilibre : l'équilibre des marchés permettant de
situer la valeur d'une entreprise par rapport aux autres.
Deux ratios sont généralement retenus pour établir la comparaison avec les autres sociétés
du secteur :
PER (Price Earning Ratio) : C’est le rapport du cours de l’action sur le bénéfice par action.
On l'appelle aussi multiple de capitalisation des bénéfices.
P/B (Price to Book Ratio) : C’est le coefficient mesurant le rapport entre la valeur de
marché des capitaux propres (la capitalisation boursière) et leur valeur comptable.
La valeur de remplacement représente l’ensemble des coûts à mettre en œuvre pour obtenir
un bien de même nature que celui dont on procède à l’estimation.
Cette méthode consiste donc à rechercher soit la valeur vénale, si le bien est disponible sur
le marché, soit les frais de fabrication, si le bien a été mis au point par l’entreprise elle-
même.
La difficulté est de prendre en compte la vétusté du bien existant. Cette vétusté est difficile à
intégrer dans le coût de remplacement d’un bien vieilli.
35
Ainsi, le déroulement d’une mission de due diligence peut avoir pour résultats de permettre
à son commanditaire (généralement l’acquéreur potentiel) de :
- Faire une prise de connaissance approfondie de la société cible (activité, marchés actuels
et potentiels, etc.).
Evaluer la société cible et définir une valeur ou une fourchette de valeur de celle-ci pouvant
constituer une base de négociation avec les cédants.
36
La société ALPHA est une SA créée en 2005. Actuellement son capital s’élève à 20 millions de
dirhams détenu par deux sociétés à hauteur de 50% chacune. Elle a pour activité principale
le traitement et le tri de fonds (monnaie fiduciaire) qui est une activité en pleine croissance
au Maroc.
L’exercice de cette activité est réglementé par Bank Al-Maghrib qui octroie un agrément
pour la création et l’exploitation des centres privés de tri de la monnaie (activités de cash-
processing). Au Maroc, trois centres privés de tri sont actuellement opérationnels, deux à
Casablanca et un à Tanger.
Le chiffre d’affaires réalisé par la société ALPHA au cours de l’année 2008 a atteint un
montant de 21 601 KMAD.
37
Président du Conseil
d’Administration
Assistante de Direction
Générale
Centre Tanger
38
La société ALPHA n’est pas implantée sur la totalité du territoire national. Elle dispose ainsi
Tanger
Site en activité Oujda
Casablanca Fès
Terrain en cours d’acquisition
Marrakech
En cours de construction
Agadir
Depuis janvier 2009, la société ALPHA exerce aussi son activité à Laâyoune au travers du
concept de « Facility Management6 ».
39
Par ailleurs, la société s’est engagée auprès de « Bank Al Maghrib » à s’implanter avant la fin
de l’année 2011 au niveau des villes de Marrakech, Oujda et Agadir.
40
Risques Faiblesses
• Le transport de fonds n’est pas régi par un 2 de la société cible est réalisé avec la société
Risques
1 BETA.
texte de loi spécial, il est plutôt soumis à la loi
0
sur le transport. Le tri et le comptage des • Une évolution de l’activité faible comparée aux
fonds est le seul aspect régi par une exigences d’investissement requises par Bank
législation spécifique émanant de « Bank Al- Al M aghreb à l’horizon 2011 (création de six
M aghrib ». Opportunités centres de tri).
• La démotivation du personnel vu la
rémunération insuffisante qui lui est octroyée
par la société.
Opportunités
41
Les états financiers de la société ALPHA (Bilan actif, bilan passif et comptes de produits et de
charges) au 31 décembre 2008 avec les chiffres comparatifs au 31 décembre 2007 sont
présentés au niveau de l’annexe 3 de ce mémoire.
2 Revue analytique
Cette phase de la due diligence a essentiellement consisté à réaliser des revues analytiques
détaillées relatives aux différents modules comptables. Les revues analytiques sont
présentées en faisant la distinction entre les comptes de bilan et les comptes de résultats.
2.1 Bilan actif et passif
Solde au Solde au
Détail d’immobilisations
31/ 12/ 08 31/ 12/ 07
42
2008 2007
43
2.1.2 Stocks
44%
42%
56%
58 %
L’évolution du solde des articles en stock en 2008, est due principalement aux achats de
fournitures et pièces nécessaires à la remise à niveau du parc de machines d’occasion acquis
au cours des trois derniers mois de l’exercice 2008 et au démarrage du centre de tri de
Tanger, qui a nécessité la mise à disposition d’un stock de consommables et de fournitures
spécifique au centre nouvellement créé.
2.1.3 Clients
Le détail du compte clients se présente comme suit :
Provisions - - -
44
- Banque Populaire.
- Arab Bank.
- Société BETA.
- Attijari Wafa Bank
45
2.1.4 Trésorerie
Les comptes de trésorerie de la société se présentent comme suit :
Banques Trésorerie Générale et CPP 1 838 721 2 346 882 (508 161)
Caisses, régies avances et accréditifs 4 456 11 242 (6 786)
La trésorerie nette de la société ALPHA s’est améliorée de 13% au cours de l’exercice 2008,
ce qui a engendré une utilisation moins fréquente de la ligne de crédit bancaire.
46
Solde au Solde au
Détail du compte Variation
31/12/08 31/12/07
G&D FZE
16%
G&D AMERICA
G&D MUNICH
38% HSBC
8%
BETA
2% Bureau Moderne
8% Autres fournisseurs
12%
47
Solde au Solde au
Détail du compte Variation
31/12/08 31/12/07
48
Solde au Solde au
Libellé
31/12/08 31/12/07
Ventes de biens et services produits 21 587 597 20 412 368
Autres produits d’exploitation 13 000 -
MMAD
3,0
2,5 2,4
2,1 2,1
2,0
2,0 1,8
1,7 1,7
1,6 1,6 1,6 1,6
1,5 1,4
1,0
0,5
0,0
r r il t t
ie ie ar
s
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e
br
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e
br
e
Mois
nv vr M Ju Ju
i
Ja Fé M A A
te
m cto em em
p O ov éc
Se N D
Le chiffre d’affaires de la société est principalement composé par les contrats conclus avec
les banques ainsi que le contrat de sous-traitance conclu avec la société BETA.
La hausse du chiffre d’affaires de l’ordre de 6% est due essentiellement à ce qui suit :
- L’augmentation de la masse monétaire en circulation chez les banques commerciales du
Royaume.
La conclusion de nouveaux contrats de prestations de services en 2008 avec AWB Nord,
représentant les villes de Tanger, Tétouan et Larache, ainsi qu’avec la Société Générale pour
la région de Béni-Mellal. Il est à noter par ailleurs la résiliation du contrat en 2008 avec le
client Société Générale région de Rabat.
La ventilation du chiffre d’affaire par client de la société ALPHA au titre de l’exercice 2008 se
présente comme suit :
BP
18%
ARAB BANK
2%
BETA 49
Les achats de matières et des fournitures consommables ont augmenté de 35%. Cette
variation est essentiellement expliquée par :
- Les achats de pièces nécessaires pour la remise à niveau des machines achetées
d’occasion au cours de l’exercice 2008.
Les autres fournitures et consommables acquis suite à la mise en service du nouveau centre
de tri Tanger (opérationnel au cours de l’exercice 2008).
50
2 500
1 902,4
2 000
2008 2007
1 500
1 000 699,1
534,4
500 170,5 204,5
0
mat. & fourn. consom. Ach non stockés de M & F P rest. de Sces
51
Autres charges externes sur exercices antérieures 54 024 124 245 (57%)
6 000
4 837
5 000
4 000
2008 2007
3 000
2 000
769
1000 526 423 336
208
0
Les autres charges externes ont connu une augmentation de 12% au cours de l’exercice 2008
par rapport à l’exercice 2007. Cette variation s’explique essentiellement par :
- L’élargissement du parc automobile en location.
52
Les charges du personnel sont passées de 4 935 KMAD au 31 décembre 2007 à 6 343 KMAD
au 31 décembre 2007 soit une augmentation de 29%. Cette hausse s’explique
principalement par les éléments présentés ci-dessous :
- Le recrutement de cadres au niveau de la direction générale de la société.
- Le recrutement de nouveaux membres du personnel au niveau du centre de tri Tanger
dont l’exploitation a commencé au cours de l’exercice 2008.
53
Solde au Solde au
Libellé Variation
31/12/08 31/12/07
Le résultat financier de la société est passé de (357) KMAD à fin décembre 2008 à (173)
KMAD soit une augmentation de 184 KMAD. Cette augmentation s’explique par les effets
suivants :
- La diminution des charges financières de la société de l’ordre (474) KMAD (au 31
décembre 2008 par rapport au 31 décembre 2007) elle-même expliquée par la baisse des
charges d’intérêts due à un dépassement des lignes de crédit moins fréquent par rapport
à l’exercice 2007 et à une renégociation des taux d’intérêt appliqués à ces même lignes.
- La diminution dans une moindre mesure des produits financiers de l’ordre de (290)
KMAD.
54
MASSES Variations
2008 2007
Emplois Ressources
1 Financement Permanent 13 633 560 5 720 474 7 913 086
3 = Fonds de Roulement Fonctionnel A = 1-2 340 228 -5 422 838 5 763 066
6 = Besoin de Financement global B = 4-5 -1 502 949 -7 052 873 5 549 924
7 TRESORERIE NETTE (Actif-Passif) = A-B 1 843 177 1 630 035 213 143
4 000 000
Commentaire :
55
Augmentation de capital - 6 000 000 Les flux de trésorerie de financement ont évolué à travers l’augmentation de capital
effectuée durant l’exercice 2008.
Distribution de dividende - -
Cela a permis de rééquilibrer la trésorerie de la société ALPHA et de combler le
Dettes de financement - - déficit causé par le cycle d’exploitation et d’investissement.
Expliqué par:
56
Différence de • Risque concernant les différences de comptages entre la société et Bank- • Le risque concerne les fonds transmis par la société à Bank Al Maghrib et
comptage entre la Al-Maghrib, ce risque concerne la partie des fonds qui n’a pas encore fait non encore compté. Ce risque a un impact sur la situation nette de la société
société et Bank Al l’objet d’un double comptage de la part de Bank-Al-Maghrib. qui dépendrait des résultats des comptages de Bank Al Maghrib.
Maghrib A ce stade, nous ne sommes pas en mesure d’estimer l’impact de ce risque Il y a lieu de prévoir une protection contractuelle pour couvrir ce risque.
sur la situation nette de la société.
Litige avec l’ancien • Suite au licenciement de l’ancien DG de la société, ce dernier a intenté • L’affaire est toujours devant la justice, le montant à payer à l’ancien DG
Directeur Générale une action une justice qui a donné lieu à un jugement en sa faveur en suite à cette procédure, pourrait être plus important que le montant
première instance. L’avocat de la société estime le risque encourus par la provisionné.
société à 1 000 KMAD provisionné totalement. Il y a lieu de prévoir une protection contractuelle pour couvrir ce risque.
Néanmoins, l’examen de l’extrait du registre de commerce de la société
fait ressortir une saisie conservatoire en faveur de l’ancien DG de l’ordre
de 1 375 KMAD.
A notre avis la société devrait comptabilisé un complément de provision
de l’ordre de 375 KMAD
Immobilisations • Suite à un accord écrit entre un des actionnaires de la société ALPHA et • Du fait que le transfert de propriété de ce matériel a été effectué à la date de
corporelles AWB, la société ALPHA a récupéré du matériel de tri et de traitement de la conclusion de l’accord, la société ALPHA devrait comptabiliser en
fonds pour une valeur de 4 500 KMAD avec un paiement sur trois immobilisation, la valeur globale de ce matériel et constater en dette la partie
tranches. de cette valeur, non encore réglée.
A fin décembre 2008, la société n’a comptabilisé en immobilisations que Bien que la non comptabilisation de ces immobilisations au niveau du bilan
le montant des deux premières tranches au lieu de constater l’’intégralité de la société à fin décembre 2008 n’ait pas d’impact sur la situation nette de
du montant de l’acquisition; la société, il est recommandé de comptabiliser ce matériel dans l’actif de la
société et ce, dans l’objectif de respecter la présentation des comptes de la
société.
Titre : Synthèse des points d’audit soulevés lors de la mission de due diligence comptable et financière.
57
5 Régime fiscal
- Présentation des impôts et taxes acquittés par la cible et commentaires sur le régime
fiscal applicable.
- Analyse des évolutions significatives des impôts et taxes pour la période 2005-2008.
- Vérification du correct calcul des impôts et taxes et du respect des délais de déclaration
et de paiement pour les principaux impôts notamment l’impôt sur les sociétés, la TVA et
l’impôt sur le revenu.
- Analyse des principaux impôts dus par la cible au 31 décembre 2005, 31 décembre 2006,
au 31 décembre 2007 et au 31 décembre 2008.
- Analyse des déficits éventuels existants à l’issue des périodes précédentes, et analyse de
la possibilité d’imputation sur les périodes futures.
- Commentaires sur la position fiscale actuelle de la cible.
- Lister les exercices ouverts au contrôle fiscal par type d’impôt et pour chacune des
sociétés de la cible.
- Rapprochement des impôts dus et commentaires sur les différences significatives.
- Analyse des principaux contrats avec les clients et fournisseurs, et estimation du risque
fiscal éventuel dans le cas où les dispositions contractuelles seraient contraires à la
législation actuelle.
Analyse de la nature et de l’importance des dépenses significatives de la cible et leur impact
fiscal.
- Analyse des aspects fiscaux relatifs aux opérations ponctuelles ou non courantes
significatives.
- Compréhension du traitement fiscal actuel relatif aux activités spécifiques de la société
et estimation du risque fiscal éventuel correspondant.
58
- Analyse des sources de financement des activités de la cible et des charges financières y
afférentes.
- Analyse des changements de la structure juridique de la cible (notamment les
changements d’actionnaires) et estimation du risque fiscal qui en découle.
- Sur la base des discussions avec la Direction de la cible, synthétiser la politique fiscale
adoptée et estimer le risque fiscal qui en découle où les éventuels impôts
supplémentaires à payer.
- Calcul du taux d’impôt sur les sociétés effectif pour les exercices 2005 à 2008 et analyse
des causes de l’évolution de ces taux et des différences par rapport au taux légal.
- Vérifier que les principaux changements de la législation fiscale affectant les comptes de
la société ont bien été appréhendés.
- Comprendre l’impact potentiel des projets de réforme fiscale sur la charge fiscale de la
cible.
Vérification des différentes déclarations fiscales et sociales afin de s’assurer que les
impôts, taxes et cotisations sociales sont correctement calculées et reversées aux
autorités administratives compétentes.
- Revue des Journaux de paie et des déclarations de l’IR au titre des quatre derniers
exercices.
- Revue de la décomposition des revenus salariaux et analyse des éléments non soumis
par la société cible à imposition.
Evaluation, le cas échéant, des risques de redressement en cas de contrôle par
l’administration fiscale au titre de la même période.
59
Impôt sur les • La société était déficitaire au cours des exercices 2004, 2005 et 2006. Au cours des • Au 31/12/08, la société dispose d’un déficit fiscal qui s’élève à
sociétés exercices 2007 et 2008, elle a réalisé des bénéfices qui ont été absorbés en totalité par les 3 999 KMAD. Ce déficit est utilisable dans les délais
déficits fiscaux existants. suivants:
–Déficit reportable sur le prochain exercice : 2 560
KMAD
–Déficit reportable sur les deux prochaines exercices : 449
KMAD
–Déficit reportable indéfiniment : 991 KMAD
• La société n’a pas fait l’objet de contrôle de la part de l’administration fiscale depuis sa • Les exercices qui sont ouverts au contrôle fiscal sont les
création. exercices 2004, 2005, 2006 et 2007
• La société a amorti les frais préliminaires sur une période de 3 ans à partir du premier • Cette sous-estimation n’engendre pas un décaissement mais
exercice de leur constatation au lieu de les amortir sur 5 ans. Certaines immobilisations plutôt une diminution de déficit fiscal.
sont amorties au taux de 20% alors que le taux fiscalement admis est de 15% ou de 10%
selon les cas.
• Il y a lieu de prévoir une protection contractuelle pour couvrir
Il en découle une sous-estimation du déficit fiscal de l’ordre de 226 KMAD.
ce risque fiscal..
• D’après la direction de la société , aucune rémunération n’a été versée à des personnes non
résidentes.
Titre : Synthèse des points d’audit soulevés lors de la mission de due diligence fiscale (1/2).
60
TVA •Les comptes de TVA facturée pour 665 KMAD ne sont pas analysés. •L’analyse des comptes de la TVA facturée peut engendrer un
ajustement ayant un impact sur les comptes de la société.
•Les copies des factures d’achat des immobilisations ne sont pas jointes aux déclarations •Risque de pénalités et de majorations de retard en cas de contrôle
de la TVA. fiscal.
•Il y a lieu de prévoir une protection contractuelle pour couvrir ce
risque fiscal.
Impôt sur le •La société verse les indemnités suivantes et ne les soumet pas à l’IR et aux cotisations de •Nous n’avons pas été en mesure de chiffrer le risque fiscal lié à
revenu salarial la CNSS: ces indemnités.
– Indemnité de représentation. •Le livre des congés n’est pas tenu à jour.
– Indemnité de transport.
– Indemnité de panier. •Il y a lieu de prévoir une protection contractuelle pour couvrir ce
– Prime de Aid el Kebir.
risque fiscal.
Titre : Synthèse des points d’audit soulevés lors de la mission de due diligence fiscale (2/2).
61
Les due diligence comptable, financière et fiscale n’ont pas donné lieu à des ajustements
chiffrés ayant un impact sur l’évaluation de la société ALPHA. Elles ont essentiellement eu
pour résultats des protections contractuelles (garanties de passif) à mettre en œuvre par la
société BETA lors de la phase de finalisation de la transaction et de la signature du contrat ou
« purchase agreement ». Il s’agit des protections à mettre en place pour couvrir les risques
suivants :
Risque de différence de comptage entre la société ALPHA et Bank Al Maghrib (Cf. 4
Synthèse des résultats de la due diligence comptable et financière).
Risque concernant le litige avec l’ancien Directeur Général de la société ALPHA (Cf. 4
Synthèse des résultats de la due diligence comptable et financière).
Risque fiscal concernant la sous-estimation du déficit fiscal (Cf. Section 2 : Synthèse des
résultats de la due diligence fiscale).
Risque fiscal concernant le compte de TVA facturée non analysée et concernant le fait
que la société ne joint pas les factures d’achat d’immobilisations aux déclarations de TVA
(Cf. 4 Synthèse des résultats de la due diligence comptable et financière).
Risque fiscal concernant le non assujettissement de certaines indemnités versées au
personnel à l’IR et à la CNSS (Cf. 4 Synthèse des résultats de la due diligence comptable
et financière).
Par ailleurs, l’évaluation de la société ALPHA a été réalisée en tenant compte des hypothèses
suivantes :
- Application d’une décote de 20% à la valorisation pour raison d’illiquidité du titre étant
donné que la société n’est pas cotée en bourse.
L’application à chacune des méthodes utilisée un taux de pondération (50 % pour la
méthode du Discounted Cash Flow, 30% pour la méthode de la Valeur de rendement et 20%
pour la méthode de l’Actif Net Comptable Corrigé), cette répartition a été retenue en
fonction de l’adéquation de chacune des méthodes d’évaluation au contexte de la
transaction et à la nature de l’activité de la société.
62
Le cadre théorique qui vient d’être tracé possède une incidence évidente sur l’approche du
risque d’acquisition.
1- Le risque d’acquisition
Le risque d’acquisition peut être défini comme le risque auquel sont exposés les actionnaires
de la firme acheteuse de voir la valeur des titres qu’ils détiennent baisser lors d’une
opération de rapprochement avec une autre entreprise.
Toute fusion-acquisition amiable met en jeu une relation de coopération entre dirigeants,
partenaires potentiels, médiatisée par leurs auditeurs. Elle expose les actionnaires-
acquéreurs, par l’intermédiaire de leurs dirigeants aux risques d’agence classiques ou
plutôt, en l’espèce, aux risques de « coopération » que font naître l’asymétrie d’information,
la rationalité limitée et l’incertitude.
Mais le risque, pour les actionnaires, ne s’arrête pas là. Leur intérêt et celui des dirigeants
peuvent diverger radicalement lors d’une opération d’acquisition. Les actionnaires sont alors
exposés au risque d’opportunisme des dirigeants.
1er cas : Considérons tout d’abord le cas où les dirigeants agissent loyalement à l’égard des
actionnaires.
64
Les divers aspects du risque d’agence éclairent le rôle économique de l’audit d’acquisition et
conduisent à formuler un certain nombre de remarques d’ordre méthodologique.
L’audit d’acquisition est une procédure coûteuse. Si les entreprises y ont recours, c’est
qu’elles en retirent un avantage économique. De même, si le législateur leur impose
l’intervention d’un expert indépendant dans certaines circonstances (fusions, retraits
obligatoires), c’est qu’il l’estime économiquement opportun.
- Possibilité de négociation : Le prix qui sera finalement négocié dépend quant à lui des
motivations de chacun des partenaires et du rapport de forces qui s’établira entre
eux. L’intervention d’experts dans le cadre d’un audit d’acquisition apparaît
économiquement justifiée en ce qu’elle réduit le risque d’erreur dans la
détermination des valeurs de référence (absolues ou relatives) pour la négociation du
prix ou de la parité.
65
- L’audit d’acquisition joue également un autre rôle : il protège les actionnaires contre
le risque d’opportunisme des dirigeants lorsqu’il est mis en œuvre par un expert
indépendant tel que le commissaire à la fusion (Ledouble, 1997). Ce dernier a la
responsabilité d’émettre une opinion sur la pertinence des méthodes d’évaluation
employées et le caractère équitable de l’opération. La crédibilité de cette opinion est
garantie à la fois par la compétence de l’expert et par le caractère d’indépendance
que revêt sa mission. C’est ainsi qu’au titre des incompatibilités prévues par la loi, il
ne peut être choisi parmi les commissaires aux comptes des sociétés participant à
l’opération. Le commissaire à la fusion contribue donc tout d’abord à établir la
confiance des actionnaires dans l’information publiée sur l’opération (Teller, 1998).
On peut parler en l’espèce de fonction fiduciaire. Ce risque de collusion semble
attesté par les professionnels eux-mêmes. Selon Rérolle (1996), « On observe encore
trop souvent en France des rapports d’évaluation de complaisance. Cette pratique
devrait disparaître à terme avec les mises en cause de plus en plus nombreuses des
"experts" les moins délicats ».
66
La 3ème partie tente de présenter les différents risques auxquels s’exposent les actionnaires
de la firme acheteuse malgré le recours à un professionnel tel que l’expert comptable et au
déroulement de ce dernier d’une méthodologie bien élaborée. Ainsi, on pourrait résumer
ces risques comme suit :
1er cas : Considérons tout d’abord le cas où les dirigeants agissent loyalement à l’égard des
actionnaires.
- Il existe également un risque pour les actionnaires de la firme vendeuse d’obtenir un prix
inférieur à la valeur des titres cédés.
Toutefois, nous nous sommes pas limités à retirer les points négatifs mais aussi d’exposer les
points positifs que présentent de telles missions pour l’acquéreur afin de lui permettre
d’avoir une idée globale qui lui permettrait d’apprécier jusqu’à une certaine limite le travail
que lui remettra le chargé de mission suite à ses investigations dans la société cible. Ainsi, les
intérêts d’une telle mission pour l’acquéreur peuvent être résumés comme suit :
67
- L’audit d’acquisition joue également un autre rôle : il protège les actionnaires contre le
risque d’opportunisme des dirigeants lorsqu’il est mis en œuvre par un expert
indépendant tel qu’un expert comptable.
- Le commissaire aux comptes remplit également, une mission de contrôle des dirigeants
en protégeant (quoique partiellement) les actionnaires contre l’opportunisme de ceux-
ci.
68
Conclusion
L’acquisition d’une quelconque entreprise peut présenter un outil
idoine en vue de pénétrer un marché donné, comme elle peut
permettre à une société d’avoir accès à des compétences, licences
ou autres agréments particuliers et disponibles chez la cible. La
réussite d’une telle acquisition suppose la maîtrise des
particularités du contexte économique dans lequel évolue la cible.
69
72
Bibliographie
Option Finance-N°695 –24 juin 2002- « Bien rédiger une lettre d’intention lors
d’une cession d’entreprise » p 27-33.
Option Finance-N°596 –15 mai 2000- « Comment effectuer une acquisition aux
États Unis » p 27-32.
La Tribune-17 février 1997 - «Due Diligence : Une arme pour la révision du prix ».
73
Annexes
Toutefois, une telle demande pourra être faite par anticipation dans chacun des cas
prévus au paragraphe 7.
74
Dans tous les cas, cette demande devra être faite par lettre recommandée avec accusé
de réception, sauf dispense expresse du promettant, au domicile élu par celui-ci, et ce,
au moins trente jours avant la date fixée par le demandeur pour la réalisation de la
cession.
4. Prix
Le prix des actions, dont l’acquisition est promise, est fixé irrévocablement, à raison
de...dh par action, à la somme de...F.
Au cas où l’option serait levée, une partie de cette somme serait payable au...et les
autres au..., sans intérêts (voir point 9).
Il est recommandé de préciser la méthode de détermination de la valeur des actions de
la cible.
5. Réalisation de la cession
6. Propriété - jouissance
75
7. Réalisation anticipée
- cession d’activité,
En cas de réalisation anticipée, la cession devra intervenir dans les deux mois de la
demande qui en aura été faite par le bénéficiaire et sans aucune modification de prix. Le
paiement à terme devra être garanti par une caution bancaire.
8. Garantie de passif
Il est précisé que lors de la réalisation des présentes, le bénéficiaire devra fournir au
promettant une garantie de passif d’un montant de...
9. Garantie d’exécution-nantissement
Toutes les notifications rendues nécessaires par les présentes seront valablement faites
par lettre recommandée avec accusé de réception, envoyée à la dernière adresse
notifiée par le destinataire ou, à défaut, à son adresse sus-indiquée, et ce, même en cas
de décès.
76
11. Contestation
Pour trancher toutes les contestations auxquelles pourrait donner lieu l’interprétation ou
l’exécution de la présente promesse d’acquisition, les parties attribuent expressément
compétence aux tribunaux de...
77
78
5 ANNEXES
5.1 Comptes annuels au 31 décembre N Les annexes à joindre
5.2 Comptes annuels et Rapport général du doivent avoir un lien
commissaire aux comptes sur les comptes direct avec le contenu
annuels au 31 décembre N du rapport.
5.3 Rapport spécial du Commissaire aux Comptes
sur les conventions réglementées au 31
décembre N
5.4 Loi réglementant le secteur de la torréfaction
de café au maroc.
5.5 Bail commercial conclu entre la cible et la SCI
XX.
79
Solde au Solde au
Actif
31/ 12/ 08 31/ 12/ 07
Immobilisation en non-valeurs brut 2 492 129 2 362 374
Amortissements des non-valeurs (1 503 412) (987 414)
Immobilisations en non-valeurs 988 716 1 374 960
Immobilisations incorporelles brut 531 278 512 023
Amortissements des immobilisations incorporelles (368 016) (252 614
Immobilisations incorporelles 163 262 259 409
Immobilisations corporelles brutes 14 896 002 10 996 110
80
Solde au Solde au
Passif
31/ 12/ 08 31/ 12/ 07
Capital social ou personnel 20 000 000 14 000 000
Primes d'émission, de fusion et d'apport - -
Réserve légale - -
Autres réserves - -
Report à nouveau (8 279 526) (11 279 498)
Résultat net de l'exercice 1 913 086 2 999 972
Capitaux propres 13 633 560 5 720 474
Capitaux propres assimilés - -
Dettes de financement - -
81
Solde au Solde au
Comptes de produits et charges
31/ 12/ 08 31/ 12/ 07
Ventes de marchandises - -
82