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UNIVERSITE DE CARTHAGE
Le rôle du
commissaire aux
comptes dans la
détection de fraude
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Je certifie que le présent mémoire-projet est uniquement et totalement le résultat d’un travail
personnel de recherche et que toutes les sources auxquelles j’ai pu me référer sont clairement
indiquées dans le corps du texte et figurent dans la liste bibliographique en annexe.
Date : 22/06/2021
Signature :
Le rôle du commissaire aux comptes dans la détection de fraude 2021
REMERCIMENTS
Mes remerciements vont également à tous ceux qui ont participé de près ou de loin, soit par la
documentation, soit par leurs conseils et éclairages, à l’aboutissement de ce mémoire.
Je voudrais exprimer ma reconnaissance envers mes parents pour leur contribution, leur
soutien et leur patience.
Finalement, j’exprime mon respect et ma gratitude aux membres de jury qui ont accepté la
discussion et l’évaluation de mon travail.
DEDICACES
A ma très chère mère, Sonia, quoi que je fasse ou que je dise, je ne saurai point te remercier
comme il se doit, ton affection me couvre, ta bienveillance me guide et ta présence à mes
cotés a toujours été ma source de force pour affronter les différents obstacles, tu m’as
soutenue et encouragé durant ces années d’études. En témoignage, je te dédie ce modeste
travail pour te remercier pour tes sacrifices et ton amour intarissable.
A mon très cher père, Lotfi, tu as toujours été à mes cotés pour me soutenir et m’encourager
Que ce travail traduit ma gratitude et mon affection, Aucune dédicace ne saura exprimer ma
reconnaissance. Que dieu te préserve et te procure la santé et la longue vie.
A mon très cher frère, Mohamed Amine, et ma très chère sœur, Oumaima, qui n’ont pas
cessés de m’encourager et soutenir tout au long de mes études. Que dieu les protège et leurs
offre la chance et le bonheur.
A ma famille…
A mes amis…
A mes enseignants…
Pours leurs soutiens morales, leurs compréhensions, leurs conseils précieux, leurs
tendresses….
Sommaire
GLOSSAIRE............................................................................................................................. 6
INTRODUCTION GENERALE ............................................................................................ 1
CHAPITRE 1 : LE PHENOMENE DE LA FRAUDE DANS L’ANALYSE DE
L’AUDIT EXTERNE ............................................................................................................... 5
INTRODUCTION....................................................................................................................... 5
SECTION 1 : L’UNIVERS DE LA FRAUDE ................................................................................. 5
SECTION 2 : FACTEURS EXPLICATIFS DE LA COMMISSION DE FRAUDE ............................... 15
SECTION 3 : LES TYPOLOGIES DE FRAUDE PAR CYCLE ....................................................... 19
CONCLUSION ........................................................................................................................ 24
CHAPITRE 2 : LE ROLE DU COMMISSAIRE AUX COMPTES DANS LA
DETECTION DES FRAUDES ............................................................................................. 25
INTRODUCTION..................................................................................................................... 25
SECTION 1 : EVALUATION DE LA CONSIDERATION DE LA FRAUDE DANS L’AUDIT LEGAL . 25
SECTION 2 : LES DILIGENCES DU COMMISSAIRE AUX COMPTES EN VUE DE
L’IDENTIFICATION ET LA DETECTION DE LA FRAUDE ......................................................... 27
SECTION 3: RESPONSABILITE DU COMMISSAIRE AUX COMPTES......................................... 41
CONCLUSION ........................................................................................................................ 48
CHAPITRE 3 : LE ROLE DU COMMISSAIRE AUX COMPTES DANS LA
DETECTION DE FRAUDE : CAS EMPIRIQUE .............................................................. 49
INTRODUCTION..................................................................................................................... 49
SECTION 1 : LE ROLE DU COMMISSAIRE AUX COMPTES DANS L’IDENTIFICATION ET LA
DETECTION DE LA FRAUDE ................................................................................................... 49
SECTION 2 : LES DILIGENCES REQUISES DU COMMISSAIRE AUX COMPTES DANS LA
DETECTION DE FRAUDE ........................................................................................................ 57
SECTION 3 : RAPPORT DE COMMISSAIRE AUX COMPTES .................................................... 62
CONCLUSION ........................................................................................................................ 65
CONCLUSION GENERALE ............................................................................................... 66
BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................................. 68
ANNEXES ............................................................................................................................... 70
TABLE DE MATIERES ....................................................................................................... 77
Le rôle du commissaire aux comptes dans la détection de fraude 2021
Glossaire
AG Assemble Générale
GL Grand Livre
SA Société Anonyme
RI Risque inhérent
ANNEXE 1 .............................................................................................................................. 70
MODELE DE CIRCULATION DES BANQUES............................................................... 70
ANNEXE 2 .............................................................................................................................. 71
MODELE DE CIRCULATION DES FOURNISSEURS ................................................... 71
ANNEXE 3 .............................................................................................................................. 72
MODELE DE CIRCULATION DES CLIENTS ................................................................ 72
ANNEXE 4 .............................................................................................................................. 73
MODELE DE LETTRE D’AFFIRMATION ...................................................................... 73
ANNEXE 5 .............................................................................................................................. 76
MODELE DE LETTRE DE REVELATION DES FAITS DELICTUEUX AU
PROCUREUR DE LA REPUBLIQUE ................................................................................ 76
Introduction générale
Depuis les années 2008, le monde des affaires fait face à une crise financière qui dit-on est
plus dévastatrice que celle de 1929. Selon certains analystes, cette crise est liée à
l'incompétence des cabinets en charge d'auditer les comptes des entreprises. D'autres
prétendent plutôt que cette crise tire son origine du fait de l'absence des réglementations
contraignantes pour les entreprises qui spéculent en bourse. En tout état de cause, la crise des
« Subprimes » a un impact sur la confiance des investisseurs sur le marché boursier. Par
contre, la fiabilité des états financiers produits par ces entreprises certifiée par les cabinets
d'audits n'est pas toujours garantie.
Il convient donc de garantir les opinions émises par ces cabinets d'audit. A cet effet, les
normes en vigueur en matière d'audit recommandent la mise en œuvre de procédures
d'analyse des risques au sein des entreprises auditées ou à auditer.
La notion d'audit connait depuis quelques années une ferveur croissante et le terme s'est
progressivement vu s'appliquer à d'autres domaines.
La mission de commissariat aux comptes se présente aussi comme un révélateur des risques et
des dysfonctionnements d’une organisation. Il s’agit d’une véritable mission d’intérêt général
dont l’objectif est la crédibilité des informations financières. En effet, la certification des
comptes représente un véritable label de confiance pour l’ensemble des parties prenantes de
l’entreprise à commencer par les potentiels investisseurs. Concrètement, d’après le code de
commerce, cela signifie que « les comptes annuels sont réguliers, sincères et donnent une
image fidèle du résultat des opérations de l’exercice écoulé ainsi que de la situation financière
de l’entité à la fin de l’exercice» 1
A cette fin, le commissaire aux comptes met au point une série de contrôles fondé sur des
sondages ou au moyen d’autres méthodes de sélection, dans différents domaines
d’investigation définies par les Normes d’Exercice Professionnel (NEP).
1
Article L823-9 du Code de Commerce
IHEC CARTHAGE| Mémoire de stage 1
Le rôle du commissaire aux comptes dans la détection de fraude 2021
Loin d’être endigué, le risque de fraude est encore aujourd’hui et plus que jamais, un
phénomène d’actualité comme le montre cette étude datant de 2016, coréalisée par la DFCG
et Euler Hermès, leader mondial de l’assurance-crédit, selon laquelle, en France en 2015, 93%
des entreprises déclarent avoir été victimes de tentatives de fraudes2.
2
Ce résultat est le fruit d’une enquête coréalisée par l’association des directeurs financiers et de contrôle de
gestion (DFCG) et Euler Hermes, leader mondial de l’assurance-crédit, auprès de 150 directions financières sur
le risque de fraude en entreprise, en France, en 2015.
3
L’IFAC est une fédération mondiale créée en 1977 pour regrouper les organisations professionnelles nationales
d’experts-comptables. Elle travaille avec ses 158 organisations membres implantées dans 118 pays dans
l’objectif de protéger l’intérêt public en encourageant les pratiques de haute qualité en matière d’audit.
employés, ou par des tiers, qui aboutit à des états financiers erronés. Aboutissant à la
production d’états financiers erronés, sont notamment considérés comme fraude : la
manipulation, la falsification ou l’altération de la comptabilité ou de documents, le
détournement d’actifs, la suppression ou l’omission de l’incidence de certaines opérations
dans la comptabilité ou les documents, l’enregistrement d’opérations sans fondement, et
l’application incorrecte de politiques d’arrêté des comptes » 4
Bien que cela ne soit très difficile à chiffrer, le Ministère de l’Intérieur estime à près de 500
millions d’euros le coût de la fraude supporté par les entreprises françaises depuis 2010. La
tendance est à l’augmentation ces dernières années…
C’est pourquoi, il est légitime de s’interroger sur les moyens dont dispose le législateur pour
procéder à des contrôles et détecter les fraudes.
L’audit légal est un moyen, mais est-il suffisamment efficace ? C’est la question que nous
allons nous poser tout au long de ce mémoire à travers la problématique suivante : Comment
le commissaire aux comptes doit-il gérer le risque de fraude pendant une mission
d’audit légal afin de donner une assurance que les comptes annuels ne comportent pas
d’irrégularités dues à ce risque ?
4
Carassus, D ; Cormier, D. 2001. L’évaluation du risque de fraude dans les missions d’audit externe.
IHEC CARTHAGE| Mémoire de stage 3
Le rôle du commissaire aux comptes dans la détection de fraude 2021
✓ le troisième chapitre sera consacré pour l’étude cas, on va essayer de projeter au-delà
du cadre légal afin de réfléchir, dans une partie d’avantage empirique, sur des
solutions innovantes permettant de détecter la fraude en entreprise par l’auditeur.
- Nous dresserons ensuite les causes de la fraude et ses facteurs qui ont aggravé cette
situation à travers la présentation du triangle de fraude.
I. Définition de la Fraude
La définition de la fraude5 sert à préciser cette notion, et surtout à la détacher de son concept
voisin qui est l’erreur pour éviter toute sorte de confusion. Ainsi, la fraude correspondant à
une irrégularité volontaire et différente de l’erreur qui est une inexactitude involontaire telle
que l’omission ou l’interprétation des faits, les erreurs mathématiques dans les documents et
5
L’AUDITEUR ET LA FRAUDE : CONSIDERATION DU RISQUE DE FRAUDE DANS LE CADRE
D’UNE MISSION D’AUDIT FINANCIER Mémoire OECT
IHEC CARTHAGE| Mémoire de stage 5
Le rôle du commissaire aux comptes dans la détection de fraude 2021
les données comptables... Il ressort de là que c’est l’élément intentionnel qui prime dans toute
différenciation entre fraude et erreur.
0· Du point de vue général : le Dictionnaire Larousse définit la fraude (latin : fraus, fraudis)
tromperie, acte de mauvaise foi en vue de nuire au droit d'autrui. D'après J.L Siruguet p.6,la
définition de la fraude aujourd'hui se traduite comme une tromperie délibérée commise en
infraction à la loi ou aux règlements, ou encore comme irrégularités et actes illégaux commis
avec intention d'en tirer un avantage personnel ou au profit d'une organisation.
L’ISA 2406 stipule que le terme « fraude » se définit comme« un acte intentionnel commis
par un ou plusieurs membres de la direction, des employés, les responsables de la
gouvernance ou des tiers, qui comporte l’emploi de manœuvres trompeuses dans le but
d’obtenir un avantage indu ou illégal. Sont notamment considérés comme une fraude :
6
ISA 240, Les obligations de l’auditeur en matière de fraude lors d’un audit d’états financiers
IHEC CARTHAGE| Mémoire de stage 6
Le rôle du commissaire aux comptes dans la détection de fraude 2021
Quoi ?
Acte
Qui ?
Comment ?
➢ La direction
➢ Personnes constituant le Utilisation des moyeux
gouvernement d’entreprise frauduleux
➢ Membres du personnel ou tiers
Pourquoi ?
• L’erreur :
Selon la norme ISA 240, lors de la planification et de la réalisation des procédures d’audit,
ainsi que lors de l’évaluation et de la communication de ses conclusions, l’auditeur doit
prendre en compte le risque d’anomalies significatives dans les états financiers provenant
d’une fraude ou d’une erreur.
L’erreur a été définie comme étant « une inexactitude involontaire dans les comptes y compris
l’omission d’un chiffre ou d’une information. » (BOBET. F et Flaguel.C, 2003.)
• L’inexactitude :
L'inexactitude est la présentation d'un fait non conforme à la réalité. C’est la traduction
comptable qui peut résulter d'un acte volontaire ou involontaire.
• L’irrégularité :
Une irrégularité peut procéder par un acte involontaire ou volontaire consécutif à la violation,
par action ou par omission :
- du code des sociétés commerciales ou des textes régissant les entités autres que les
sociétés commerciales ;
- des dispositions des statuts ou les décisions des assemblées générales.
Selon les dispositions de l’ISA 240, l’auditeur ne s’intéresse qu’à deux types de fraude à
savoir : les informations financières mensongères et le détournement d’actifs.
Selon la norme ISA 240 «l’impact de la fraude faite est la source de génération d’états
financiers mensongers induisant tout utilisateur de ces derniers en erreur ou une prise de
décision basée sur des estimations et anticipations à l’origine fausse. »7
7
ISA 240 paragraphe 4
IHEC CARTHAGE| Mémoire de stage 9
Le rôle du commissaire aux comptes dans la détection de fraude 2021
Selon l’ISA 240, la présentation d'états financiers mensongers implique souvent le fait que la
direction contourne des contrôles qui peuvent sembler, par ailleurs, fonctionner efficacement.
Une fraude peut être commise intentionnellement par la direction et pour arriver à la
génération d’états financiers mensongers, les fraudeurs utilisent souvent les techniques
suivantes
2) Le détournement d’actifs
8
Mémoire Najet Zarrad :Les fraudes commises sous l’ancien régime en Tunisie 2014
IHEC CARTHAGE| Mémoire de stage 12
Le rôle du commissaire aux comptes dans la détection de fraude 2021
❖ Le vol ;
❖ L’abus de confiance ;
❖ L’abus de biens sociaux ;
Le vol :
Le vol se situe dans la trilogie des atteintes juridiques aux biens (le vol, l’escroquerie et
l’abus de confiance). C’est la soustraction frauduleuse de la chose d’autrui, il s’agit bien
d’une infraction commune non spécifique aux affaires mais cela n’empêche que certains
comportements frauduleux intervenant dans un contexte d’affaires ne peuvent être pénalement
répréhensibles qu’au titre de vol ; Par ailleurs ; c’est la volonté de l’auteur de l’infraction à
soustraire de la chose d’autrui.
Selon l’article 258 du code pénal tunisien : « Quiconque soustrait frauduleusement une
chose qui ne lui appartient pas est coupable de vol ».
L’abus de confiance :
Selon les dispositions de l’article 223 du CSC, l’abus de bien social est défini, comme
étant, le fait pour les membres du conseil d’administration de faire, des biens ou du crédit de
la société, un usage qu'ils savaient contraire à l'intérêt de celle-ci de mauvaise foi. Et ce, pour
leur profit personnel ou pour accorder des privilèges pour une autre société dont ils étaient
intéressés directement ou indirectement.
Il s’agit de l’utilisation des matériels ou des salariés de la société pour un usage
personnel et c’est un détournement de biens, de valeur appartenant à la société.
La mauvaise foi, suppose la connaissance du risque ou du préjudice qu’est susceptible
d’engendrer l’usage inapproprié des biens ou du crédit de la société qu’ils dirigent.
Selon L’ISA 240, le détournement d’actifs peut être fait de différentes manières, par
exemple :
❖ En utilisant les actifs de l'entité à des fins personnelles ;
❖ En faisant payer par l'entité des biens ou des services dont elle n'a pas
bénéficié ;
❖ En s'appropriant des recettes ;
❖ En dérobant des actifs corporels ou en portant atteinte à la propriété
intellectuelle.
Afin d’arriver à faire des manipulations, les fraudeurs utilisent les mécanismes suivants :
IHEC CARTHAGE| Mémoire de stage 14
Le rôle du commissaire aux comptes dans la détection de fraude 2021
• Fraude manuelle
• Fraude informatique ou informatisée
• Fraude organisée
Cela consiste à utiliser des techniques manuelles afin de
fausser les données de l’entreprise et pour détourner les
Fraude manuelle
actifs de l’entreprise.
La norme ISA 240 a fait référence à la théorie la plus connue et sans nul doute, le « triangle
de la fraude », les facteurs de risque relatifs à la présentation d’informations financières
mensongères et les facteurs de risque relatifs aux détournements d’actifs qui sont présentés
par le triangle de la fraude ci-dessous :
9
Sources : Donald R. CRESSEY, sociologue et criminologue américain connu pour ses recherches approfondies
dans l’esprit des criminels en col blanc précurseur en la matière, date des années 1950.
IHEC CARTHAGE| Mémoire de stage 16
Le rôle du commissaire aux comptes dans la détection de fraude 2021
10
Annexe 1'exemples de facteurs de risques de fraudes ISA 240
IHEC CARTHAGE| Mémoire de stage 17
Le rôle du commissaire aux comptes dans la détection de fraude 2021
Dans cette section, on va présenter les typologies de fraude dans les cycles
Achats/Fournisseurs, Ventes/Clients, Immobilisations/Stocks et Paie/Personnel.
I. Cycle Achats/Fournisseurs
1) Falsification de la facture
L’émission de fausse facture consiste pour l’employé fraudeur à introduire dans le circuit de
paiement une facture totalement fictive qui ne correspond à aucune marchandise ou à un
service reçu en contrepartie.
Ainsi, pour établir une fausse facture, l’employé fraudeur a deux possibilités :
b. La surfacturation
Le fraudeur doit en premier lieu avoir accès aux chéquiers soit la préparation des
chèques rentre dans ses attributions et il profite de cette faculté (comptable, fournisseurs,
trésorier, directeur financier), soit il est extérieur au circuit des paiements et doit dérober un
ou plusieurs chèques de l’entreprise. Ensuite, en imitant la signature d’une personne habilitée,
il peut détourner à son profit directement ou indirectement (via une société qu’il contrôle ou
via un complice) les sommes souhaitées.
La fraude sur encaissements permet au fraudeur de dérober les fruits des ventes avant
l’enregistrement des opérations dans les systèmes d’information .Ainsi ce type de fraude est
facile lorsque les clients effectuent leur paiement en espèces. Toutefois, elle peut aussi se
produire avec des règlements par chèque même si cela nécessite de la part du fraudeur des
manipulations complémentaires, qui peuvent, dans certains cas, être difficiles à réaliser.
Les fraudes peuvent ainsi conserver la totalité du produit des ventes faites durant ces périodes,
car l’entreprise n’est pas au courant de ces activités.
❖ Absence d’enregistrement :
La forme la plus élémentaire de la fraude sur encaissements consiste pour un employé à
vendre des produits ou des services de l’entreprise sans enregistrer la vente dans les comptes.
L’employé va simplement prendre pour lui l’argent reçu du client au lieu de le remettre à son
employeur.
b. La falsification de la facturation
• La sous-facturation
La sous-facturation est une forme de fraude fréquemment utilisée par les employés qui
travaillent à la caisse d’un magasin.
Typiquement, un employé enregistre une vente pour un montant inférieur à celui
effectivement payé par le client. Puis il détourne à son profit la différence entre le prix réel
d’achat et le montant de la vente enregistré dans le système.
Egalement, la sous-facturation peut être commise dans des cas de collusion. Cela
permet à un complice d’acheter un bien à un prix inférieur au tarif normal. L’employé
fraudeur récupère alors auprès de son complice une partie de l’économie qu’il lui a fait
réaliser.
• La surfacturation
Cette méthode nécessite l’entente avec un fournisseur afin de majorer le prix de
certains achats et de faire ainsi payer l’excèdent par l’entreprise. Le fraudeur et son complice
n’auront plus qu’à se partager les gains. Généralement il est difficile de détecter ce type de
fraude car tous les documents sont réels, en particulier la commande correspond à la facture.
Ce type de fraude peut être réalisé par des personnes autorisées à passer des commandes,
qu’ils soient des responsables de service ou simples employés dans le service achat. Ces
personnes peuvent viser de nombreuses transactions réalisées pendant toute l’année. Le
fournisseur rémunère son complice au sein de l’entreprise par des commissions occultes ou
par des cadeaux.
Dans le cas d’un remboursement fictif, l’employé fraudeur effectue une transaction
comme si un client retournait une marchandise. La première implication de cette manipulation
est qu’elle permet au fraudeur de récupérer à son compte la somme d’argent correspondant à
la valeur du bien fictivement rendu. Le système légitime alors le décaissement puisqu’en
contrepartie l’entreprise s’est théoriquement enrichie de la marchandise rapportée. De plus, le
compte comptable de caisse est égal au montant effectivement en caisse. La deuxième
implication est qu’elle génère une entrée dans les stocks de la société. Comme la transaction
est fictive, les stocks deviennent surévalués.
Cela perturbe alors le suivi des quantités et peut engendrer des problèmes de rupture de
stock car le réapprovisionnement ne s’effectue pas sur des bases réelles.
Les stocks sont naturellement plus ou moins la cible des fraudeurs en fonction de l’activité de
l’entreprise.
Le bon de réception est signé pour l’ensemble de la commande par les deux
complices.
▪ L’employé abime volontairement les pièces en cours de fabrication. elles
sont mises au rebut et récupérée soit pour reconstituer un article complet,
soit en tant que tel pour revente.
▪ L’employé jette le soir aux poubelles des marchandises cachées dans des
cartons et les récupères quelques heures après ;
Quant aux immobilisations, un salarié peut utiliser des actifs de l’entreprise à titre
personnel. Cela va de l’ordinateur au téléphone portable jusqu’au véhicule de société avec
plus ou moins de gravité. Sur le plan juridique, il peut s’agir d’un abus de confiance.
Dans ce cycle, nous pouvons donner comme exemples de fraude dans ce cycle paie :
Il s’agit de payer deux fois un même salarié par une manipulation du logiciel utilisé, et il peut
être question également de réactiver un salarié qui n’est plus dans l’entreprise (retraité ou
contrat à durée déterminée) pour commettre une fraude.
Le risque ici en termes de fraude est que les jours de congés pris par un salarié ne soient pas
décomptés sur sa fiche de paie et qu’il pourra donc les réutiliser. En absence d’une procédure
efficace et sécurisée des congés payés, le coût de ces erreurs peut être important.
Conclusion
Nous avons entamé ce premier chapitre par la présentation générale de la notion de la fraude
et fait une distinction de sa notion voisine aussi bien nous avons examiné les typologies de
fraude ainsi que ses mécanismes et enfin, en s’intéressant essentiellement à mentionner les
facteurs explicatifs de commission de fraude par la présentation du triangle de la fraude qui
réunit les trois conditions suivantes tels que Incitation/pression ; opportunités et
rationalisation.
Dans le deuxième chapitre de ce travail, Nous avons présenté l’attitude du commissaire aux
comptes face à l’évaluation, l’identification et la détection de la fraude ainsi les devoirs qui
doivent être accomplis à l’aide des dispositions des normes ISA et des réglementations en
vigueur et sa responsabilité dans sa mission permanente.
Généralement, l’audit légal appâterait à ses débuts une assurance raisonnable aux actionnaires
et aux autres pourvoyeurs de fonds contre le risque de fraude.
Les éléments probants désignent les informations obtenues par l’auditeur pour aborder
à des conclusions sur lesquelles son opinion est fondée. Ces informations sont constituées de
documents justificatifs et de documents comptables qui étayent les états financiers et
confirment les informations provenant d'autres sources ainsi que d'autres informations.
L’auditeur ne vérifie pas toute l’information disponible, mais tire ses conclusions sur
un ensemble de données en n’en vérifiant qu’une partie. On appelle cette façon de procéder à
la vérification par sondages.
Les raisons qui amènent l’auditeur à ne vérifier qu’une partie des données pour obtenir
une assurance raisonnable quant à la fiabilité de l’ensemble de ces données, et ainsi à accepter
11
ISA 500, Eléments probants
IHEC CARTHAGE| Mémoire de stage 25
Le rôle du commissaire aux comptes dans la détection de fraude 2021
un certain degré d’incertitude dans les résultats de ses sondages d’audit, sont notamment les
suivantes :
▪ La vérification de toutes les données ne résulte pas forcément une certitude absolue,
car il se peut, par exemple, que certaines opérations n’aient pas été comptabilisées.
Habituellement, l'auditeur est tenu de s'appuyer sur des éléments probants suffisants et
appropriés.
Afin de tirer des conclusions raisonnables sur lesquelles il pourra fonder son opinion,
l’auditeur réunit des éléments probants en mettant en œuvre des procédés ayant des objectifs
différents mais souvent complémentaires
Selon l’ISA 31512, l’auditeur met toujours en œuvre des procédés d’appréciation des
risques pour obtenir un fondement satisfaisant de son appréciation des risques au niveau des
états financiers et au niveau des assertions. Toutefois, les procédés d’appréciation des risques
ne fournissent pas en eux-mêmes des éléments probants suffisants et approprié sur lesquels
l’auditeur pourrait fonder son opinion. Ils sont donc complétés par d’autres procédés d’audit
qui prennent la forme de tests des contrôles et de procédés substantifs.
Le contrôle interne comporte des limitations inhérentes dont le risque que la
direction passe outre le système de contrôle interne, la possibilité d’erreur
humaine et l’incidence des modifications apportées aux systèmes.
L’appréciation des risques faite par l’auditeur repose sur son jugement et peut
ne pas être suffisamment précise pour lui permettre d’identifier tous les risques
d’inexactitude importante.
12
Norme internationale d’audit (ISA 315) A28 : CONNAISSANCE DE L’ENTITÉ ET DE
SON ENVIRONNEMENT ET EVALUATION DU RISQUE D'ANOMALIES
SIGNIFICATIVES
IHEC CARTHAGE| Mémoire de stage 26
Le rôle du commissaire aux comptes dans la détection de fraude 2021
Au niveau de cette Section, nous présentons l’ensemble des missions qui doivent être faites et les
procédures mises en œuvre par le commissaire aux comptes afin de collecter les éléments probants
qui lui permettent d’identifier le risque d’anomalie provenant de la fraude.
Dans cette étape et selon la norme ISA 315, le commissaire aux comptes doit avoir une idée,
dès l’acceptation de la mission, sur l’entité et l’environnement dans lequel se déroule
l’activité de l’entreprise, afin d’apprécier les zones de risque d’anomalies significatives.
La question qui se pose est celle relative à l’étendue de cette compréhension qui
devrait être suffisante. Quel est le degré qui à partir du quel l’auditeur juge si sa
compréhension est suffisante ?
En réponse à cette question l’ISA 315 précise que "L’auditeur fait appel à son
jugement professionnel pour déterminer l'étendue de la compréhension qu'il lui faut acquérir
de l’entreprise et de son environnement, y compris de son contrôle interne. Le premier souci
de l’auditeur est d'évaluer si la compréhension qu'il a acquise est suffisante pour pouvoir
apprécier les risques d'inexactitudes importantes dans les états financiers. La compréhension
que l’auditeur doit acquérir pour réaliser la mission est habituellement moins approfondie
que celle que possède la direction pour diriger l’entreprise".
Le secteur d’activité;
La mesure de la performance financière de l’entité;
Les objectifs, les stratégies et les risques liés à l’activité ;
Connaissance de la politique comptable adopté par l’entité
13
Norme internationale d’audit (ISA 315) A28
IHEC CARTHAGE| Mémoire de stage 28
Le rôle du commissaire aux comptes dans la détection de fraude 2021
Le commissaire aux comptes doit se demander si les stratégies adoptés par l’entité pour
l’amélioration de performance produire une sorte des situations de pressions sur la direction
pour présenter des états financiers mensongers.
2) Prise de connaissance des objectifs, des stratégies et des risques liés a l’activité
La stratégie de l’entité est la démarche suivie par la direction en vue d’atteindre son dessein
tout en prenant en compte des changements internes et externes et réglementaires qui peuvent
être réalisés dans l’environnement.
peuvent être émises par le commissaire aux comptes qui se base sur son scepticisme
professionnel et son indépendance pour l’appréciation de risque d’anomalie significative.
Cette comité définit le contrôle interne dans son référentiel (Internal Control Integrated
Framework) comme un « processus mis en place par le conseil d'administration, les dirigeants
et le personnel de l'entité, destiné à fournir une assurance raisonnable quant à la réalisation
des objectifs suivants :
Selon cette définition, le contrôle interne mis en œuvre par la direction d’une entité inclus des
sous-systèmes de contrôle interne, et notamment :
La même norme ISA315 précise que le contrôle interne est composé des éléments
suivants :
• L'environnement de contrôle ;
• Le processus d'évaluation des risques de l'entité ;
• Le système d'information ;
• les activités de contrôle ;
• Le suivi des contrôles.
Les contrôles s’avèrent le plus souvent pertinents pour l’audit lorsqu’ils se rapportent
l’objectif de l’entité relatif à :
Lien entre le comportement suivi par le commissaire aux comptes et les procédures
utilisées pour l’identification du risque de fraude
Avant de spécifier les procédures utilisées par l’auditeur externe en vue d’identification du
risque d’anomalie résultant de la fraude , il est important à présenter au premier lieu la
compétence la plus remarquable « Le scepticisme professionnel » qui lui oriente aux choix
des procédures qui lui permettent d’identifier les zones de risque.
L’esprit critique ne signifie pas la méfiance totale aux personnels de l’entité ou au contraire la
certitude absolue ; le commissaire aux comptes doit commencer son travail avec la bonne foi
mais au même temps, il doit être attentif et en alerte quant aux situations suivantes :
y compris la prise en compte des contrôles de leur préparation et leur entretien, si c’est
pertinent.
Le risque d‘audit a été défini comme étant le risque qu’un auditeur exprime une
opinion non appropriée sur une information comportant des inexactitudes significatives
Le risque d'audit peut également être défini comme une association entre les risques
afférents à l’entreprise et ceux afférents à l’auditeur.
Les facteurs de risque inhérent au niveau des soldes de comptes se rapportent aux
catégories de transactions, à l'importance des comptes basés sur les estimations, à la
complexité des opérations, au degré de jugement intervenant dans la détermination des
soldes, à la vulnérabilité des actifs faciles à détourner et à l'enregistrement des
opérations inhabituelles ou complexes. Lors de toute évaluation des risques, l'auditeur
doit s'appuyer sur une compréhension de l'entreprise et de son environnement, y
compris des contrôles internes. Lorsqu'il y a de nouvelles données et de nouvelles
informations, son évaluation sera mise à jour pendant la mission.
RA = (RI*RCI)*RND
Le risque d’audit ne peut jamais être nul, il s’apprécie au niveau de compte annuel
dans leur ensemble mais aussi au niveau d’un solde de compte ou d’une catégorie d’opération.
Le risque de mission est fonction du risque d’inexactitudes importantes dans les états
financiers c'est-à-dire le risque que les états financiers contiennent des inexactitudes
importantes avant l’audit et du risque que l’auditeur ne détecte pas ces inexactitudes (risque
de non détection).
Le facteur (RI*RNC) est désigné par risque d’anomalies significatives.
Selon les auteurs, le risque d’audit peut varier entre 1% et 3% et ne peut, en aucun cas,
dépasser le 5%. Cette relation entre les composantes du risque nous permet de formuler
l’équation suivante
Evaluation de l’auditeur du RC
Elevé Moyen Faible
Evaluation de Elevé Faible Faible Moyen
l’auditeur Moyen Faible Moyen Elevé
du RI Faible Moyen Elevé Elevé
Les zones grisées dans cette matrice correspondent au risque de non détection.
Selon l’ISA 32015: « on considère que des informations sont significatives si leur
omission ou leur inexactitude sont susceptibles d’influencer les décisions économiques prises
par les utilisateurs se fondant sur les états financiers. Le caractère significatif dépend de
l’importance de l’élément ou de l’erreur évaluée dans les circonstances spécifiques de son
omission ou de son inexactitude. Le caractère significatif d’une information constitue donc un
seuil ou une démarcation plutôt qu’un critère qualitatif que cette information doit posséder
pour être utile. »
- L’objectif d’un audit d’états financiers est de permettre à l’auditeur d’exprimer une
opinion selon laquelle les états financiers ont été établis, dans tous leurs aspects
significatifs, conformément à un référentiel comptable applicable. L’évaluation de ce qui
est significatif relève du jugement professionnel.
15
CARACTERE SIGNIFICATIF LORS DE LA PLANIFICATION ET DE LA REALISATION D’UN AUDIT
IHEC CARTHAGE| Mémoire de stage 37
Le rôle du commissaire aux comptes dans la détection de fraude 2021
Une anomalie est considérée comme significative dans les états financiers, quand elle
influence ou change les décisions économiques des utilisateurs de ces états.
Par exemple, s’il a été fixé que la décision des utilisateurs des états financiers changeraient
à partir d’anomalies de 10 000, l’auditeur planifie sa mission afin de détecter les éventuelles
anomalies qui excèderaient ce montant.
Le seuil de signification est fixé par l’auditeur sur la base de sa perception des besoins
économiques des utilisateurs. Cette fixation est un fait de jugement professionnel, et il est
raisonnable que l’auditeur présume, dans ce cadre, que les utilisateurs :
1) Les entretiens
l’entretien à avoir l’envie de révéler les informations qu’il dispose librement sans crainte.
Ainsi, afin d’assurer le bon déroulement d’entretien, le commissaire aux comptes doit
préparer les questions à poser d’avance.
Les entretiens avec la direction générale ont une grande importance, parce qu'ils permettent de
connaître l'attitude de la direction vis-à-vis de l'évolution du secteur d'activité ainsi que sa
perception de l'évolution du contexte économique, juridique, social et fiscal et son impact sur
l'entreprise.
Ces entretiens permettent aussi d'identifier les axes de priorité de la direction générale et les
domaines de l'activité qui attirent le plus son attention.
Selon l’ISA 240 relative à la responsabilité de l’auditeur relativement à la prise en compte des
fraudes et des erreurs dans un audit d'états financiers, en obtenant une compréhension de
l’entreprise et de son environnement, l'auditeur devrait s’informer auprès de la direction
concernant :
➢ Le processus utilisé par la direction pour apprécier et détecter les risques de fraude et
les mesures prises en cas d’existence de fraude
➢ La communication faite par la direction, le cas échéant, aux employés membres du
personnel concernant son avis sur les pratiques et le comportement éthique.16
➢ La communication faite par la direction, le cas échéant, aux personnes constituant le
gouvernement d'entreprise concernant un des processus qu’elle a définis pour identifier
et répondre aux risques de fraude dans l’entité.
➢ Le style de gestion de la direction et les plans de motivation élaboré.
➢ La manière de l’élaboration des états financiers
16
ISA 315 A14
être un moyen très utile pour la mission de commissaire aux comptes puisqu’elle peut le
diriger ou l’orienter aux zones de risques.
Le commissaire aux comptes doit s’enquêter et examiner auprès de la fonction d’audit interne,
si elle existe dans l’entité sur les procédures émise par cette fonction au cours de l’exercice,
pour identifier les risques d’anomalies.
La communication de la direction, le cas échéant, aux employés concernant sa vision sur les
procédures de gestion et le comportement d’éthique au sein de l’entreprise.
Selon l'ISA 52017 "L'auditeur doit mettre en œuvre des procédures analytiques lors de la
planification de l'audit et de la revue de la cohérence d'ensemble des états financiers. Les
procédures analytiques peuvent également être appliquées à d'autres stades".
Selon l’ISA 315, l’auditeur applique des procédés analytiques pour faciliter sa compréhension
de l’entreprise et de son environnement. Les procédés analytiques peuvent aider l’auditeur à
repérer l'existence d'opérations ou de faits inhabituels, ainsi que les montants, les ratios et les
tendances qui pourraient indiquer des questions ayant un impact sur les états financiers et la
planification de l’audit.
Les procédures analytiques consistent à faire des comparaisons entre des informations
financières et non financières soit en externe de l’entité avec d’autres entités ayant la même
taille et appartiennent au même secteur d’activité (par exemple le chiffre d’affaire).
Soit en interne (comme les variations des comptes entre les années ; le lien entre
l’information financière avec les informations non financières (variation entre masse salariale
et sa relation avec variation des nombres d’employées).
17
ISA 520, Procédures analytiques
IHEC CARTHAGE| Mémoire de stage 40
Le rôle du commissaire aux comptes dans la détection de fraude 2021
L’auditeur est tenu de réaliser une mission selon les exigences normatives telle que préconisée
par les normes ISA et des exigences légales pour bien mener sa mission. D’où, Un état
d’esprit et des procédures à appliquer
I. Exigences normatives
Le professionnel planifie et réalise une mission d'assurance avec une attitude de scepticisme
pour obtenir des preuves convaincantes, suffisantes et appropriées que les informations ne
contiennent pas d'erreurs significatives. Pour cela, il prend en considération la matérialité, le
risque de la mission, la quantité et la qualité des preuves disponibles lors de la planification,
du déroulement de la mission et notamment en déterminant la nature, le calendrier et l'étendue
des modalités de collecte des éléments probants.
D’après ISA 240 : « Le fait que la fraude soit généralement dissimulée peut la rendre
très difficile à détecter. Néanmoins, l'auditeur peut identifier des faits ou des circonstances
qui montrent l'existence d'incitations ou de pressions pour commettre des fraudes ou qui
fournissent des opportunités de les commettre (facteurs de risques de fraudes). Par exemple :
• le besoin de satisfaire les attentes de tiers afin d’obtenir des fonds propres
supplémentaires peut créer une pression incitant à la fraude ;
• l’attribution de bonus importants en cas de réalisation d’objectifs irréalistes en matière
de résultats peut constituer une incitation à commettre une fraude ; et
• un environnement de contrôle inefficace peut créer une opportunité de commettre une
fraude.
Il est demandé à l’auditeur d’exercer son jugement professionnel pour déterminer s'il
est en présence d'un facteur de risques de fraudes et si celui-ci nécessite d'être pris en compte
dans l'évaluation des risques d'anomalies significatives dans les états financiers provenant de
fraudes
La taille, la complexité et la structure de détention du capital ont une incidence
importante sur la prise en compte des facteurs de risques de fraudes. Par exemple, dans le cas
de grandes entités, il peut exister des facteurs qui, de manière générale, limitent les
possibilités d'ingérence de la part de la direction, telles que
▪ L’efficacité de la surveillance exercée par les personnes constituant le gouvernement
d'entreprise ;
▪ L'efficacité de la fonction d'audit interne ;
▪ L'existence et la mise en application d'un code de conduite écrit. »
b- Identification et évaluation des risques d’anomalies significatifs
provenant de fraudes et prise de connaissance des contrôles pertinents
de l’entité
Il est important pour l'auditeur de prendre connaissance des contrôles qui sont conçus et mis
en œuvre par la direction et dont elle a assuré le suivi afin de prévenir et détecter la fraude.
Ce faisant, l'auditeur peut constater, par exemple, que la direction a sciemment accepté les
risques associés à l’absence de séparation des tâches.
L'information recueillie à cette occasion peut être également utile à l'auditeur pour identifier
les facteurs de risques de fraudes qui peuvent avoir une incidence sur son évaluation des
risques que les états financiers puissent comporter des anomalies significatives provenant de
fraudes.
➔ Par conséquent, l'auditeur doit mettre en œuvre une nouvelle méthode d'audit, qui devrait
refléter un esprit critique plus aigu.
En application des dispositions de l’ISA 330, et sur la base des tests d’audit mis en œuvre et
des éléments probants recueillis, l’auditeur doit mettre à jour son évaluation initiale des
risques d’inexactitudes significatives au niveau des assertions. Son évaluation, avant tout
qualitative et fondée sur son propre jugement, peut l’éclairer davantage sur le risque de
fraudes et sur la nécessité éventuelle de mettre en œuvre des diligences supplémentaires ou
différentes. A ce niveau, l’auditeur doit s’assurer que les indices du risque de fraudes sont
systématiquement communiqués de manière appropriée aux autres membres de son équipe.
Selon la norme ISA 240 : « Parmi les cas exceptionnels susceptibles de remettre en
cause la possibilité, pour l’auditeur, de poursuivre sa mission d’audit, on peut notamment
citer les situations suivantes :
▪ L'entité ne prend pas les mesures appropriées que l'auditeur considère comme
nécessaires pour remédier à la fraude, même si celle-ci n'est pas significative au
regard des états financiers ;
▪ L’évaluation par l’auditeur des risques d'anomalies significatives provenant de
fraudes et les conclusions des contrôles effectués révèlent un risque important de
fraudes significatives et qui affectent l’ensemble des états financiers ; ou
▪ L'auditeur a des doutes sérieux sur la compétence ou l'intégrité de la direction et des
personnes constituant le gouvernement d'entreprise. »
Déclaration de la société
Etant donné qu’il est difficile pour l’auditeur de détecter dans les états financiers les
anomalies significatives dues à une fraude, il est important que celui-ci obtienne des
déclarations écrites de la Direction lui confirmant qu'elle lui a bien communiqué le résultat de
son évaluation sur le risque d'anomalies significatives dans les états financiers provenant de
fraudes et tout fait dont elle a connaissance affectant l'entité, lié à une fraude commise,
soupçonné ou alléguée.
Par conséquent, selon la norme ISA 240 l'auditeur doit obtenir une déclaration écrite
de la direction par le biais d'une lettre de confirmation faisant état des actes suivants :
• Elle reconnaît sa responsabilité dans la conception et la mise en place de contrôles
internes visant à prévenir et à détecter les fraudes ;
• Elle confirme lui avoir communiqué son évaluation du risque que les états financiers
puissent contenir des anomalies significatives provenant de fraudes ;
• Elle déclare lui avoir signalé tous les faits liés à des fraudes commises dans l'entité ou
soupçonnées dont elle a eu connaissance en impliquant les dirigeants, les employés qui
jouent un rôle dans le système de contrôle interne, ou d'autres personnes, dès lors que
la fraude pourrait avoir un impact significatif sur les états financiers ;
• Et elle confirme lui avoir signalé toute allégation de fraudes commises ou soupçonnées
ayant un impact sur les états financiers de l'entité dont elle a eu connaissance, par des
employés, des anciens employés, des analystes, ou autres.
Selon l’article 272 du CSC « les commissaires aux comptes sont responsables tant à l’égard
de la société qu’à l’égard des tiers des conséquences dommageables des négligences et fautes
commises par eux dans l’exercice de leurs fonctions ».
Ainsi, la responsabilité du commissaire aux comptes ne peut être engagée qu’en cas de
réunion des 3 éléments suivants :
▪ La faute : soit omettre par le commissaire aux comptes ce qu’il était tenu de faire, soit
faire ce dont il était tenu de s’abstenir (Violation du secret professionnel, le non
Les commissaires aux comptes sont solidairement responsables avec les dirigeants des fautes
commises par ces derniers si, en ayant eu connaissance, ils ne les ont pas mentionnées dans
leur rapport aux actionnaires.
Il s’agit des informations mensongères données par le commissaire aux comptes dans ses
rapports destinés à l’assemblée générale ainsi que de toutes informations qu’il a pu donner ou
confirmer verbalement ou par écrit aux actionnaires ou aux tiers au sujet de la situation de la
société. Il peut s’agir également de la réticence ou du silence du commissaire aux comptes sur
les irrégularités détectées lors de l’accomplissement de ses diligences (non révélées ou non
mentionnées dans ses rapports et avis).
L’article 254 du code pénal prévoit que « les médecins, chirurgiens et autres officiers de
santé ainsi que les pharmaciens, les sages femmes, et toutes autres personnes dépositaires,
par état ou profession, de secrets qu’on leur confie, qui, hors le cas où la loi les oblige ou
autorise à se porter dénonciateurs, auront révélé ces secrets seront punis d’un
emprisonnement de 6 mois et d’une amende de 500 francs ».
Le commissaire aux comptes est soumis au secret professionnel pour les informations qui lui
ont été confiées par la société ainsi que pour celles dont il a eu connaissance lors l’exercice de
sa mission.
Toutefois, la responsabilité pénale du commissaire aux comptes n’est pas engagée en cas de
vol de ses dossiers ou en cas de violation du secret par l’un de ses collaborateurs car la
responsabilité pénale pour fait d’autrui n’est pas prévue par la loi tunisienne.
En cas de non révélation de faits délictueux, l’article 271 du CSC soumet le commissaire aux
comptes à un emprisonnement de 1 à 5 ans et/ou à une amende de 1 200 à 5 000 dinars.
Conclusion
Dans le chapitre suivant, il sera consacré à une étude empirique où le commissaire aux
comptes, à son rôle, permet de détecter les faits délictueux et le risque de fraude significatif au
cours de leur mission de certification.
Ce chapitre sera consacré pour l’étude de cas. En effet, nous allons essayer de projeter au-delà
du cadre légal afin de réfléchir, dans un cas empirique, sur des solutions innovantes
permettant de détecter la fraude dans l’entreprise et le rôle du commissaire aux comptes dans
celle-ci.
Durée : 99 ans
Objet social : La société a pour objet le commerce en gros des matériaux de construction, le
recyclage des déchets et la réalisation des travaux publics.
Répartition du capital social : Le cas qui sera traité est celui d’une société dont le capital
s’élève à 660 000 dinars divisé en parts égales entre trois associés.
La Société « XYZ » est une société à responsabilité limitée (SARL) spécialisée dans le
commerce en gros des matériaux de construction, le recyclage des déchets et la réalisation des
travaux publics d’un capital social de 660000 TND. La société dispose d’un commissaire aux
comptes.
Nous avons eu recours à deux techniques de collecte des données : l’entretien, la revue
documentaire et l’observation directe. Ce travail a été fait dans le cadre d’une mission d’audit
de la fraude, mission que nous avons eu l’honneur de superviser en tant que consultant
externe et chef de mission. Notre séjour prolongé (30 jours) dans cette entreprise dans le cadre
de la mission a permis d’analyser et de repérer l’ensemble des faits observés dans cette
entreprise. L’observation directe a consisté à consisté à découvrir les méthodes utilisés par le
fraudeur.
Ces informations portaient sur la Déclaration Statistique et Fiscale, la balance des comptes de
l’exercice, les états financiers (rapport du commissaire aux comptes), le grand livre des
comptes, les chronos des factures de ventes, les chronos des pièces de caisse, les chronos des
IHEC CARTHAGE| Mémoire de stage 50
Le rôle du commissaire aux comptes dans la détection de fraude 2021
Les données collectées ont été analysées en utilisant l’approche généralement proposée dans
le cadre d’une mission d’audit. Nous avons démarré la mission par une prise de connaissance
de XYZ, l’évaluation de son contrôle interne, l’examen des comptes et enfin l’opinion sur les
comptes. Contrairement à une idée généralement admise en audit, la détection de la fraude
était l’objectif et la finalité de cette mission d’audit. Les contrôles ont été opérés en présumant
la mauvaise foi ou l’escroquerie du comptable.
Suite aux réunions préliminaires effectuées avec les responsables de la société, il s’est avéré
que cette dernière ne dispose pas d’un système de gestion de stock. Par ailleurs, la facturation
des travaux effectués n’est pas basée sur une évaluation des coûts supportés (absence de
système de suivi budgétaire).
Le secteur dans lequel opère la société « XYZ » est un secteur à risque élevé puisqu’il fait
recours à des corps de métiers divers et faiblement organisés et structurés. En outre, les
travaux de longues durées nécessitent un suivi analytique rigoureux pour constater les coûts et
les revenus. Par ailleurs, le nombre de personnel occasionnel est généralement élevé…
L’objectif pendant cette phase était d’examiner tous les comptes de gestion et de bilan des
périodes concernées afin de vérifier si les principes comptables ont été bien appliqués.
Compte tenue de l’orientation initiale de la mission (audit de fraude), il était question entre
autre : de vérifier que tous les achats ont été enregistrés (comptabilisés) ; de vérifier que
toutes les ventes ont été prises en compte ; d’avoir l’assurance que toutes les autres charges
ont été bien enregistrées ; de s’assurer de la qualité de la dépense par rapport aux objectifs et à
l’activité de l’entreprise ; de s’assurer que toutes les charges sont appuyées de pièces
justificatives et conformes à la réglementation en vigueur ; de s’assurer que les inventaires
(stocks, caisse, créances, dettes) ont été régulièrement réalisés au cours des périodes auditées ;
d’avoir l’assurance que les immobilisations qui apparaissent dans les livres comptables
existent physiquement et réellement.
1) Tests de permanence
Lors de l’évaluation du système de contrôle interne de la société « XYZ », nous avons pu
dégager différentes anomalies et qui peuvent être regroupées au niveau des sections
suivantes :
b. Section « Ventes-clients »
L’évaluation des procédures de CI relatives à cette section a permis de dégager les anomalies
suivantes :
Les alimentations caisse ne sont pas plafonnées à un certain montant. Cette situation a
engendrée des alimentations caisse très importantes (qui ont même atténuées les 10.000
dinars) et qui ne sont pas justifiées surtout qu’elles ont été effectuées lorsque la caisse accuse
un solde positif acceptable.
Les stocks sont naturellement plus ou moins la cible des fraudeurs en fonction de l’activité de
l’entreprise.
❖ Pour les immobilisations, le salarié peut utilise les actifs de l’entreprise à titre personnel.
Cela va de l’ordinateur au téléphone portable jusqu’au véhicule de société avec plus ou
moins de gravité. Sur le plan juridique, il peut s’agir d’un abus de confiance.
L’existence de certaines opérations effectuées par la société qui n’ont pas été facturées. En
effet, nous avons constatés des écarts importants entre ce qui est facturé et ce qui est
enregistré.
e. Autres aspects
En conclusion, et compte tenu de toutes les défaillances du système de contrôle interne qui
ont été relevées et de ses éventuels impacts sur les comptes et sur les états financiers,
l’auditeur financier a été amené à mettre en œuvre des procédures d’audit complémentaires
assez étendus.
2) Tests substantiels
Après la vérification du contenu des états financiers et le comparer avec les pièces
justificatives, Nous avons atteint les observations suivantes :
Il résulte de l’examen des opérations des comptes fournisseurs les observations suivantes :
TOTAL 1029,263
Plusieurs paiements dont le montant global est de 33 018 dinars ont été comptabilisés au
niveau du compte « Frs X » comme des paiements sur solde de réalité douteuses et par
conséquent il résulte d’un double paiement des factures des fournisseurs pour la constatation
des charges fictives.
B. Section « Ventes-clients »
Par ailleurs, certains comptes clients présentent un solde d’ouverture débiteur et qui n’ont pas
été provisionnés. Le total de ces soldes est de 4 856 dinars.
Les investigations effectuées par l’équipe d’audit ont montré qu’il y a un écart significatif de
95 200 D correspond à une sortie de stock de matériaux de construction comptabilisée par la
société XYZ en tant qu’une opération de vente réalisée avec la Société API , et que cette
transaction ne figure pas sur les livres comptables de l’autre Société à défaut d’une
quelconque réception à son niveau.
En plus, le comptable de la société XYZ n’a pas communiqué à l’équipe d’audit les pièces
justificatives de cette opération (facture de vente et bon de livraison comportant décharge de
l’autre Société attestant sa réception des matériaux de construction) tout en précisant qu’il
s’agit d’une transaction avec une partie liée traitée directement par le directeur. Contacté par
l’équipe d’audit, ce dernier a répondu que les pièces justificatives demandées ont été égarées.
C. Section « Liquidités »
La société XYZ est fortement endettée auprès de sa banque partenaire et n’arrive plus à
honorer ses engagements financiers, surtout après le refus des autres banques de lui accorder
de nouveaux financements.
Après plusieurs réunions avec sa banque partenaire, elle n’a pu bénéficier, en janvier 2020,
que d’un rééchelo1mement de certains crédits, conditionné par la fourniture d’une garantie
supplémentaire. À cet effet, Monsieur « X » a signé, en sa qualité de gérant de la société
XYZ, une garantie hypothécaire portant sur le siège social de cette dernière au profit de la
banque créancière de la société CMC.
Par ailleurs, les cotes des crédits de gestion (facilité de caisse, financement de stock,
escompte, etc.) dont bénéficiait la société XYZ n’ont pas été renouvelées par sa banque
partenaire pour l’année 2018, et ce, suite à la baisse notable du volume des ventes et des
mouvements créditeurs en compte, due essentiellement à la perte de certains clients
importants dont notamment un groupe de sociétés qui a rompu toute relation d’affaires avec la
société XYZ et qui représentait plus du tiers des revenus au cours des exercices précédents.
E. Autres aspects
La totalité des opérations effectuées pour le compte de la société « ABC » et qui n’ont pas été
facturées sont à l’ordre de 80 347 dinars.
Le commissaire aux comptes doit mettre en œuvre, lors de la conduite de sa présente mission
permanente, les procédures spécifiques et utiliser les éléments probants recueillis lors de ses
travaux comme base de son rapport. Les procédures à réaliser et les éléments probants à
recueillir sont limitativement énumérés dans le paragraphe « procédures et éléments
probants».
L’auditeur est tenu de réaliser exclusivement les procédures prévues dans la présente note
d’orientation.
I. L’esprit critique
Garder un esprit critique nécessite de se poser constamment des questions pour savoir si les
informations et les éléments probants recueillies n'indiquent pas d'anomalie il peut y avoir un
effet frauduleux important.
Par conséquent, Le professionnel planifie et conduit une mission d’assurance avec une
attitude de scepticisme pour obtenir des éléments probants, suffisants et appropriés
signalant que les informations ne contiennent pas d’erreurs significatives dans le système de
contrôle interne concernant les cycles concernés.
C’est pour cela, l’auditeur considère la fiabilité des informations à employer comme
évidence tels que les documents de photocopies, de fax, les documents scannés ou images
numériques, y compris la considération des contrôles de leur préparation et leur entretien, si
c’est pertinent pour vérifier les comptes fournisseurs et comptes clients et éviter les
manœuvres frauduleuses.
Cependant, si l'auditeur identifie des situations qui le conduisent à considérer qu'un
document peut ne pas être authentique ou que des termes d'un document ont été modifiés sans
qu’il en soit informé, il peut procéder à des investigations complémentaires qui peuvent
comprendre :
• La confirmation directe d'informations auprès de tiers (Fournisseurs, Clients,
Banques) ;
• L’utilisation des travaux d’un expert pour évaluer l'authenticité du document.
L’auditeur obtient une déclaration écrite de la direction par le biais d'une lettre de
confirmation pour obtenir le résultat de son évaluation sur le risque d'anomalies significatives
dans les états financiers provenant de fraudes dans les comptes fournisseurs d’une
falsification des factures et l’utilisation d’un compte d’un fournisseur existant et tout fait
dont elle a connaissance affectant l'entité, lié à une fraude commise, soupçonné ou alléguée.
La lettre d'affirmation est une lettre signée par les dirigeants de l'entreprise, qui s'engagent à
avoir communiqué aux auditeurs tous les éléments concernant les événements significatifs,
ayant un impact sur la situation financière de l'entreprise. Elle donne également l'occasion à
l'auditeur d'obtenir un engagement écrit de la part des dirigeants sur leurs intentions/décisions
concernant la marche de l'entreprise qui pourraient avoir un impact sur les l'évaluation de
certains postes.
Il n'existe pas de modèle standard, mais les affirmations les plus courantes portent sur des
éléments significatifs. (Voir l’annexe 4)
Cette opération (6) pourrait être jugée en tant qu’une opération de fraude et un
délit d’abus de biens sociaux.
Opération pour un montant significatif;
-Le CAC est tenu de révéler au procureur de la république les faits délictueux (application de
l’Art 270 du CSC).
Ses Diligences :
L’Art 270 du CSC stipule que : « Les CAC sont tenus de révéler au procureur de la
république les faits délictueux dont ils ont eu connaissance sans que leur responsabilité
puisse être engagée pour révélation de secret professionnel »
➢ La révélation doit être faite, par écrit avant le dépôt du rapport général même
en l’absence d’une plainte contre son auteur. Il est conseillé de précéder cette
révélation par un entretien avec un magistrat du ministère public.
➢ Le CAC doit révéler au procureur de la république tout fait délictueux commis
au sein de la société, même si le parquet est informé par la Société ou par tout
autre intéressé.
➢ En plus de la révélation au procureur de la république, le CAC doit informer
l’AGO des associés des faits délictueux qu’il a découverts et qu’il a révélés au
ministère public dans un paragraphe spécial du rapport général décrivant le fait
et son incidence financière et précisant la date de révélation au ministère public
(Article 270 du CSC).
➢ Si l’AG n’a pas été convoquée clans les délais prévus par les statuts
conformément à la loi, le CAC procède, lui-même, à la convocation de
l’assemblé annuelle. Il en est ainsi lorsque l’infraction est de nature à mettre en
danger la pérennité de la société ainsi que l’intérêt des actionnaires.
VI. Documentation
L’auditeur doit inclure les aspects suivants dans la documentation d’audit12 relative à sa
connaissance de l’entité et de son environnement, ainsi qu’à l’évaluation des risques
d'anomalies significatives, requise par la Norme ISA 315 (Révisée).
(a) Les décisions importantes prises au cours des discussions avec les membres de
l'équipe affectée à la mission quant à la possibilité que les états financiers de l'entité
comportent des anomalies significatives ; et
(b) Les risques identifiés et évalués d'anomalies significatives provenant de fraudes tant
au niveau des états financiers que des assertions
I. RAPPORT GENERAL
Messieurs,
Nous avons effectué l’audit des états financiers ci-joints de la société « XYZ » comprenant le
bilan au 31 décembre xxxx, l’état de résultat et l’état des flux de trésorerie pour l’exercice
clos à cette date, ainsi qu’un résumé des principales méthodes comptables et d’autres
informations explicatives.
Les états financiers font ressortir un total net bilan de 256 462 DT et un résultat bénéficiaire
581 237 DT.
2) Responsabilité de l’auditeur
Notre responsabilité consiste à exprimer une opinion sur les états financiers, sur la base de
notre audit. Nous avons effectué notre audit selon les Normes internationales d’audit. Ces
normes requièrent que nous nous conformions aux règles de déontologie et que nous
planifiions et réalisions l’audit de façon à obtenir l’assurance raisonnable que les états
financiers ne comportent pas d’anomalies significatives.
Un audit implique la mise en œuvre de procédures en vue de recueillir des éléments probants
concernant les montants et les informations fournies dans les états financiers. Le choix des
procédures relève de notre jugement, et notamment de son évaluation des risques que les états
financiers comportent des anomalies significatives, que celles-ci résultent de fraudes ou
d’erreurs. Dans l’évaluation de ces risques, nous avons pris en considération le contrôle
interne de la société portant sur la préparation et la présentation fidèle des états financiers afin
de concevoir des procédures d’audit appropriées aux circonstances, et non dans le but
d’exprimer une opinion sur l’efficacité du contrôle interne de la société. A cet effet, un
rapport a été communiqué à la Direction générale de la société comportant les principales
défaillances du système de contrôle interne ainsi que des recommandations afin de les
corriger.
Nous estimons que les éléments probants que nous avons obtenus sont suffisants et appropriés
pour fonder notre opinion.
Nous estimons que les éléments probants recueillis sont suffisants et appropriés pour fonder
notre opinion.
➢ Des soldes fournisseurs accusent un solde d’ouverture de 102 039 dinars et qui
ne sont pas justifiés.
➢ Plusieurs comptes clients, qui présentent un solde d’ouverture débiteur, ne sont
pas justifiés et qui n’ont pas été provisionnés.
➢ Certaines dépenses en espèces, qui totalisent 79.000 dinars ne sont pas
appuyées par des pièces justificatives, ce qui ne permet pas de s’assurer de la
réalisé de ces dépenses.
2) Opinion
A notre avis, à l’exception des incidences du problème décrit dans le paragraphe «Fondement
de l’opinion avec réserve», les états financiers mentionnés plus haut donnent, dans tous leurs
aspects significatifs, une image fidèle de la situation financière de la société «XYZ» au 31
décembre xxxx, ainsi que de sa performance financière et de ses flux de trésorerie pour
l’exercice clos à cette date, conformément aux normes comptables tunisiennes prévues par la
loi 96-112 portant promulgation du système comptable des entreprises et aux concepts
comptables fondamentaux généralement admis.
Sfax, le xx/xx/xxxx
Conclusion
Cette étude avait pour objectif de décrire comment la fraude comptable se pratique dans une
entreprise tunisienne. L’étude de cas conduite chez XYZ, entreprise spécialisée dans le
commerce en gros des matériaux de construction, le recyclage des déchets et la réalisation des
travaux publics a permis de mettre en évidence certains mécanismes de fraude. Nos résultats
montrent que la fraude comptable ne se pratique pas exclusivement à partir des schémas
d’écriture comptable (débit/crédit), elle peut se manifester à partir de la manipulation des
documents comptables (factures, reçus, fiche de stock) ou extracomptables (bordereaux de
livraison, bordereaux de réception, procès verbaux de caisse). Par ailleurs, toutes les autres
formes de fraude (détournement des actifs et corruption) ont des conséquences comptables et
financières directes ou indirectes. La structure organisationnelle, les mécanismes de
répartition des tâches, le cumul des fonctions incompatibles, peuvent favoriser la pratique de
la fraude. Un système de contrôle interne défaillant et le laxisme des dirigeants peuvent aussi
encourage la pratique de la fraude comptable. Cette étude de cas permet de comprendre que la
fraude comptable n’est pas une fatalité, mais une réalité dans les entreprises. L’originalité de
l’étude est qu’elle se fonde sur une mission réelle de Commissaire aux dans la détection des
fraudes.
Conclusion générale
Au fil de ces dernières années, les cas de fraudes ne cessent de se multiplier, d’où
l’importance de plus en plus croissante accordée à ces aspects.
Ainsi, les textes se sont multipliées, les normes professionnels de même, et les diligences du
CAC deviennent de plus en plus importantes en conséquence, l’étude de ses aspects nous a
conduit à consacrer ce mémoire à l’étude de la fraude et ses différentes aspects sur les plans
général, financière et juridique, aussi que des diligences que devrait fournir le CAC en cette
matière.
Ainsi, le CAC doit de part ses textes et normes, effectuer des investigations et des contrôles
de plus en plus poussées en vue de détecter les cas d’erreurs et des fraudes éventuels dans
l’entreprise .Aussi en cas de détection ,il sera amenée à informer la direction et les
actionnaires associés par le biais de lettre de direction et dans son rapport de commissariat aux
comptes ,En outre il doit procéder à leur révélation au procureur de la république
conformément aux articles 270 et 271 du CSC.
La responsabilité du CAC se trouve à confiance plus renforcée non seulement sur le plan
civile et disciplinaire, mais également sur le plan pénal, au même titre que les autres
personnes impliqués dues à la gestion, le conseil, et le contrôle de l’entreprise Plusieurs
aspects son démontrées et validés à travers les résultats de l’enquête réalisé sur une population
d’experts comptables et leurs collaborateurs.
L’auditeur ne peut obtenir qu’une assurance raisonnable que les fraudes commises soient
détectées.
Nous avons élaboré cette étude pour examiner quelles diligences le commissaire aux
comptes pourrait mettre en œuvre pour s'assurer que les états financiers comportent le
minimum de fraudes ou d’erreurs. A cette fin, nous nous basons sur les normes
internationales d'audit, notamment ISA 240 et ISA 315.
De plus, nous avons présenté la notion de fraude pour l’auditeur, puis nous avons cité
les facteurs explicatifs de la commission de fraude à chaque type de risque et présenté les
typologies de fraude par cycle.
Enfin, et en se basant sur les normes internationales d’audit, nous avons démontré que
la mission de commissariat aux comptes pouvait parfaitement intégrer la démarche d’audit.
Cette démarche consiste essentiellement pour l’auditeur lors de la mission à évaluer le risque
d’anomalies significatives résultant de la fraude lors de l’appréciation du contrôle interne, à
utiliser son esprit critique autrement dit son scepticisme professionnel, à se concerter avec son
équipe d’audit sur le risque de fraude, à prendre en compte les déclarations de la direction et
au cas où une anomalie significative provenant de fraude est avérée, de communiquer cette
anomalie à qui de droit c'est-à-dire au procureur .
Bibliographie
Normes internationales
• Norme ISA240 : « Les obligations de l’auditeur en matière de fraude lors d’un audit
d’états financiers »
Sites web
• https://www.memoireonline.com
• https://www.acfe.com
Codes
• Code pénal
Etudes
• La 3e édition de l’étude « Profil d’un fraudeur » réalisée par les équipes spécialisées
de KPMG
Mémoires
Annexe 1
La Banque X
Tunis, le 29/01/2021
Fournisseur X
Tunis, le 29/01/2021
Client X
Cabinet X
Nom du CAC
Adresse
38000 GRENOBLE
Cabinet Y
A Nom du CAC Adresse
69006 LYON
Comptes consolidés au
31décembre2016
Messieurs,
1. Les Etats Financiers ont été établis de manière régulière et sincère, pour
donner une image fidèle de la situation financière et du résultat du groupe
conformément aux règles et principes comptables français.
2. Des contrôles destinés à prévenir et à détecter les erreurs et les fraudes ont été conçus et
mis
en œuvre.
7. Nous vous avons fourni toutes les informations supplémentaires que vous
nous avez demandées et laissé libre accès aux personnes au sein de l'entité
que vous avez souhaité rencontrer pour lesbesoins de l’audit.
9. Nous vous avons fait part de notre appréciation sur le risque que les Etats Financiers
puissent
comporter des anomalies significatives résultant de fraudes. Nous n’avons
pas connaissance :
10. Nous avons appliqué, au mieux de notre connaissance, les textes légaux et
réglementaires. Des procédures ont été conçues et mises en œuvre dans
l'entité, visant à garantir le respect de ces textes légaux et réglementaires.
13. Tous les passifs dont nous avons connaissance sont inclus dans les Etats Financiers.
Nous estimons qu’en l’état des informations en notre possession, il n’est
pas probable que les différents litiges en cours avec les sociétés … se
traduisent par un décaissement pour le groupe Z et par conséquent aucune
provision n’a été constituée à ce titre.
14. L'information que nous vous avons fournie sur l'identification des parties
liées ainsi que sur les relations et transactions avec celles-ci est exhaustive
et l'information donnée dans l'annexe des états financiers est conforme aux
règles et principes comptables français. Les transactions avec les parties
liées non mentionnées dans l’annexe ne présentent pas une importance
significative ou ont été conclues aux conditions normales du marché.
2) Références aux textes : les faits décrit ci-dessus semblent constituer le délit de
(…identification juridique du délit…) tel que défini et réprimé par l’article (ou les articles)
(référence des articles, lois ou code en question…)
Formule de politesse
Cachet signature
Table de Matières
GLOSSAIRE............................................................................................................................. 6
INTRODUCTION GENERALE ............................................................................................ 1
CHAPITRE 1 : LE PHENOMENE DE LA FRAUDE DANS L’ANALYSE DE
L’AUDIT EXTERNE ............................................................................................................... 5
INTRODUCTION....................................................................................................................... 5
SECTION 1 : L’UNIVERS DE LA FRAUDE ................................................................................. 5
I. Définition de la Fraude ............................................................................................... 5
1) Définition de la notion de fraude ............................................................................. 5
2) Comparaison de la fraude avec d’autres notions voisines ....................................... 7
II. Typologie de fraude ..................................................................................................... 9
1) Des infractions liées à l’élaboration d'informations financières mensongères ........ 9
A/La qualification de l’information financière mensongère : ......................................... 9
B/Les modes opératoires liées à l’élaboration d’informations financières mensongères
....................................................................................................................................... 11
2) Le détournement d’actifs ....................................................................................... 12
A/Qualification du détournement d’actifs ..................................................................... 13
B/Les modes opératoires liés au détournement d’actif ................................................. 14
III. Les Mécanismes de fraude ..................................................................................... 14
SECTION 2 : FACTEURS EXPLICATIFS DE LA COMMISSION DE FRAUDE ............................... 15
I. Présentation du triangle de la fraude ........................................................................ 15
II. Les facteurs de risques relatifs à des anomalies ....................................................... 16
SECTION 3 : LES TYPOLOGIES DE FRAUDE PAR CYCLE ....................................................... 19
I. Cycle Achats/Fournisseurs ........................................................................................ 19
1) Falsification de la facture ....................................................................................... 19
a. La création de fausses factures............................................................................... 19
b. La surfacturation .................................................................................................... 20
2) Falsification des moyens de paiement ................................................................... 20
II. Cycle Ventes/Clients .................................................................................................. 21
1) La fraude sur encaissements .................................................................................. 21
2) La fraude sur décaissements .................................................................................. 22
III. . Cycle Stocks/Immobilisations .............................................................................. 22
IV. Cycle Paie/Personnel ............................................................................................. 23
1) Création des salariés fantômes ............................................................................... 23
2) Falsification des heures travaillées et des commissions ........................................ 23
3) Double paiement de salarié ................................................................................... 23
4) Les congés payés .................................................................................................... 23
CONCLUSION ........................................................................................................................ 24
INTRODUCTION..................................................................................................................... 25
SECTION 1 : EVALUATION DE LA CONSIDERATION DE LA FRAUDE DANS L’AUDIT LEGAL . 25
I. La certitude absolue à l’assurance raisonnable........................................................ 25
II. L’assurance raisonnable avec considération du risque de fraude ............................ 26
SECTION 2 : LES DILIGENCES DU COMMISSAIRE AUX COMPTES EN VUE DE
L’IDENTIFICATION ET LA DETECTION DE LA FRAUDE ......................................................... 27
I. Prise de connaissance de l’entreprise et de son environnement ............................... 27
Prise en connaissance du secteur d’activité ................................................................... 28
1) Mesure de la performance financière de l’entité .................................................... 29
2) Prise de connaissance des objectifs, des stratégies et des risques liés a l’activité . 29
3) Connaissance de la politique comptable adoptée par l’entité ................................ 29
II. Mesure de système de contrôle interne ...................................................................... 29
1) Notion du contrôle interne et ses composantes ...................................................... 30
2) Composantes du contrôle interne ........................................................................... 31
III. Prise en compte du risque inhérent et fixation du risque d’audit .......................... 34
1) Prise en compte du risque inhérent ........................................................................ 34
2) Fixation du risque d’audit ...................................................................................... 35
3) Fixation du seuil de signification ........................................................................... 37
IV. Les procédures utilisées pour l’identification du risque de fraude ....................... 38
1) Les entretiens ......................................................................................................... 38
2) Discussion avec les membres de l’équipe .............................................................. 40
3) Les procédures analytiques .................................................................................... 40
SECTION 3: RESPONSABILITE DU COMMISSAIRE AUX COMPTES ......................................... 41
I. Exigences normatives ................................................................................................ 41
1) Le scepticisme professionnel ou l’esprit critique ................................................... 41
2) Les procédures à appliquer .................................................................................... 41
II. Exigences légales ....................................................................................................... 43
Déclaration de la société ............................................................................................... 44
III. La mise en œuvre de la responsabilité du CAC ..................................................... 44
1) Responsabilité civile du commissaire aux comptes ............................................... 44
2) Responsabilité pénale du commissaire aux comptes ............................................. 45
3) Responsabilité disciplinaire du commissaire aux comptes .................................... 47
CONCLUSION ........................................................................................................................ 48