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INSTITUT DES HAUTES ETUDES COMMERCIALES DE CARTHAGE

COMMISSION D’EXPERTISE COMPTABLE

MÉMOIRE PRÉSENTÉ POUR L’OBTENTION DU DIPLÔME NATIONAL


D’EXPERT-COMPTABLE

RAPPORT DE GESTION ET DILIGENCES DU


COMMISSAIRE AUX COMPTES

PRÉSENTÉ PAR : ENCADRÉ PAR :

MOURAD HIDRI FAYÇAL DAOUD

AVRIL 2017
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

Dédicaces

À mes très chers parents pour leurs sacrifices, leurs amours et leurs prières

À ma chère femme pour son encouragement et son soutien continuel

À tous mes professeurs qui m’ont enseigné et contribué à ma formation pour

monter l’escalier de la réussite, tout au long de mon parcours primaire, secondaire

et universitaire

À tous mes collègues, consultants, experts, cadres, managers et directeurs qui ont

contribué dans mon parcours professionnel

À tous qui m’ont indiqué la bonne voie en me rappelant que la volonté fait toujours

les grands hommes


Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

Remerciements

Je viens par ce mémoire présenter mes sincères remerciements et ma

gratitude à tous ceux qui m’ont aidé à le réaliser, en particulier:

Mon encadreur de mémoire Mr Fayçal DAOUD, pour son soutien, ses

précieux conseils et son appui constant.

Je remercie également les membres du jury pour leur présence et leurs

efforts à fin de juger ce mémoire, ainsi que tous les enseignants de

l’IHEC à qui je dois ma formation.


Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

Table des matières


Introduction Générale .............................................................................................................................. 1
Partie I : ............................................................................................................................................... 4
Utilité et Contenu du Rapport de Gestion ............................................................................... 4
Introduction ......................................................................................................................................... 5
Chapitre I : Notion et utilité du rapport de gestion .............................................................................. 7
Section 1:Présentation et objectifs du rapport de gestion .................................................................... 7
I. Obligation légale de préparation du rapport de gestion......................................................... 7
II. Les progrès de normalisations internationales de la préparation du rapport de gestion .... 14
Section 2 : Les apports du rapport de gestion et ses limites .............................................................. 25
I. Les apports du rapport de gestion ........................................................................................ 25
II. Les limites du rapport de gestion .......................................................................................... 32
Chapitre II : Contenu du rapport de gestion ...................................................................................... 36
Section 1 : Le contenu du rapport de gestion en droit tunisien et en droit comparé .................. 36
I. Les composantes du rapport de gestion selon la règlementation tunisienne ...................... 36
II. Les composantes du rapport de gestion selon le droit comparé .......................................... 46
Section 2 : Le contenu du rapport de gestion selon le normalisateur international .................... 54
I. Le co te u du appo t de gestio selo l’IASB ..................................................................... 54
II. Le contenu du rapport de gestion recommandé par le CPA Canada .................................... 65
Conclusion ......................................................................................................................................... 69
Partie II : ........................................................................................................................................... 72
Les diligences du Commissaire aux comptes et le rapport de gestion ...................... 72
Introduction ....................................................................................................................................... 73
Chapitre I : Le rapport de gestion comme un élément probant dans une mission d’audit..................... 75
Section 1 : Apport du rapport de gestion dans la compréhension d’entreprise ................................. 79
I. Acceptation et poursuite de la mission d’audit..................................................................... 79
II. Plan de mission et programme de travail ............................................................................. 86
Section 2 : Apport du rapport de gestion dans l’évaluation du système de contrôle interne et dans le
contrôle des comptes ......................................................................................................................... 96
I. Appo t du appo t de gestio da s l’ valuatio du syst e de contrôle interne................ 97
II. Apport du rapport de gestion dans le contrôle des comptes ............................................. 111
Chapitre II : Rôle du commissaire aux comptes en matière de vérification du rapport de gestion ..... 120
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

Section 1 : La qualification de la mission de vérification du rapport de gestion par le commissaire


aux comptes ..................................................................................................................................... 121
I. La qualification de la mission de vérification du rapport de gestion selon le référentiel
i te atio al d’audit.................................................................................................................... 121
II. Réflexion anglo-saxonne sur la qualification de la mission de vérification du rapport de
gestion ......................................................................................................................................... 134
Section 2 : Les diligences spécifiques liées à la vérification du rapport de gestion ........................ 143
I. P oc du e d’audit du appo t de gestio ise e œuv e ap s l’ valuatio du is ue de
l’e tit ......................................................................................................................................... 143
II. La esu e du is ue d’audit e ati e d’audit du appo t de gestio ............................ 156
Conclusion ....................................................................................................................................... 165
Conclusion Générale ........................................................................................................................... 168
BIBLIOGRAPHIE DE REFERENCE ................................................................................................ 170
ANNEXES .......................................................................................................................................... 177
Introduction Générale

Le contexte juridique tunisien exige au gérant de l’entreprise, pour les sociétés à


responsabilité limitée, ou au conseil d’administration, pour les sociétés anonymes, de préparer
un rapport de gestion et de le communiquer à l’assemblée générale.

De ce fait, le rapport de gestion est utilisé comme un outil d’information présentant l’activité
de la société ainsi que ses perspectives. Cependant, les rubriques qui le composent ne sont pas
expressément indiquées dans la réglementation tunisienne. En effet, le conseil de marché
financier ne spécifie les éléments à inclure dans ce document que pour le cas des sociétés
faisant appel public à l’épargne.

Par conséquent, plusieurs sociétés tunisiennes éprouvent des difficultés à rédiger correctement
le rapport de gestion et présente souvent un rapport incomplet ou insuffisant qui sera toutefois
communiqué aux actionnaires pour se conformer aux exigences du code des sociétés
commerciales.

Outre les exigences juridiques, le rapport de gestion est utilisé par la société pour faire part de
l’efficacité de son système de contrôle interne, l’organisation de sa hiérarchie, la relation avec
ses clients, fournisseurs ou banquiers et également de son respect des exigences
environnementales et sanitaires, sa conformité avec la réglementation juridique et l’intégrité
de sa direction.

Par conséquent, en lisant le rapport de gestion, les investisseurs, les bailleurs de fonds et les
actionnaires de cette société s’intéressent souvent sur sa performance financière et son
développement futur afin d’orienter leurs décisions économiques à moyen et long terme.

Par ailleurs, les décisions économiques futures peuvent être influencées par des informations
financières incomplètes, manquant de pertinence, de fiabilité voire erronées.

Afin d’éviter d’induire en erreur les différents lecteurs du rapport de gestion, accroitre la
crédibilité des renseignements divulgués par la direction des entreprises incluses dans ce
document et également valoriser la réputation des sociétés, l’information doit non seulement
être détaillée et compréhensible, mais aussi porteuse d’une valeur ajoutée aux lecteurs avisés.
Elle permet ainsi à ces derniers de mesurer et de réagir de manière objective, mais encore

1
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

d’échapper à toutes nuances ou interprétations subjectives susceptibles d’altérer de façon


significative leurs intentions économiques.

En règle générale, les différentes parties prenantes de l’entreprise se fondent sur les états
financiers arrêtés à la clôture de l’exercice pour fixer leurs décisions économiques futures.

En effet, les états financiers regroupent les différentes rubriques de l’assiette financière de
l’entreprise et partagent le patrimoine de cette dernière entre les emplois et les ressources. Ils
déclarent également le résultat réalisé et valorisent les flux financiers actuels en répartissant la
trésorerie de l’entreprise entre celle utilisée dans le but de couvrir les cycles d’exploitation et
celles affectés aux cycles d’investissement et de financement, tout en exposant des notes
explicatives pour que les utilisateurs avisés comprennent l’information divulguée.

Néanmoins, selon l’importance de l’information financière et non-financière, les lecteurs des


états financiers se montreront d’avantage exigeant quant à l’accès à des données complètes,
fiables, pertinentes, qui non seulement reflètent la réalité de l’entreprise, mais aussi projettent
sur son sort futur. D’autre part, ces données répondront à des règles, standards et normes que
la direction utilise pour établir des états financiers parfaits d’un point de vue comptable et
législatif, mais incomplets au regard des demandeurs de toute autre information.

Plusieurs normalisateurs des normes comptables et informations financières ont préconisé


l’établissement d’un rapport annuel qui sera annexé aux états financiers pour apporter une
réponse à chacune des questions et interrogations exprimées par les différentes parties
prenantes de l’entreprise et qui représentera également un outil supplémentaire et
incontournable en matière de prise de décision économique.

Ce rapport devra refléter la gestion de l’entreprise dans son ensemble et expliquer les
différentes variations entre les exercices et les secteurs d’activités similaires. Il apportera une
description de son activité, de sa stratégie et des dispositions nécessaires à l’atteinte de ses
objectifs en mettant en œuvre les ressources disponibles et les risques potentiels à la non-
réalisation des attentes prévues.

Ce document est le rapport de gestion explicitement exigé par les textes juridiques tunisiens et
dont le contenu et la structure sont guidés par des lignes directrices rédigées par plusieurs
institutions et normalisations comptables.

2
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

Actuellement, en Tunisie et avant l’application des nouvelles diligences d’audits prévues par
la norme ISA 720 « responsabilité de l’auditeur concernant les autres informations », les
commissaires aux comptes ajoutent dans leur rapport général un paragraphe consacré à
l’appréciation de la sincérité et de la concordance des informations d’ordre comptable
rédigées dans le rapport de gestion par rapport à celles présentées dans les états financiers.

Pour les périodes closes, à compter du 15 décembre 2016, la norme ISA 720exige qu’une
section distincte intitulée « autres informations » soit ajoutée dans le rapport général d’audit.

La norme ISA 720 ne prévoit pas que l’auditeur doit fournir une opinion sur le rapport de
gestion et qu’il est tenu de se fonder sur le jugement du commissaire aux comptes pour
apprécier si les informations incluses dans ce rapport présentent des risques significatifs.

En outre, l’IAS a prévu un guide ayant pour but d’orienter les responsables des sociétés dans
l’élaboration de leur rapport de gestion, sans pour autant rendre son application obligatoire.

L’objectif de cette étude est de clarifier les aspects pouvant présenter une quelconque
ambiguïté que ce soit dans la phase de préparation du rapport de gestion que dans celle de
vérification par le commissaire aux comptes.

Cet objectif est traité en deux parties. La première s’intitule « utilité et préparation du rapport
de gestion » et vise à répondre à la problématique de préparation du rapport de gestion en
expliquant son utilité économique et juridique. La seconde partie s’intitule « les diligences du
commissaire aux comptes et le rapport de gestion » et vise, quant à elle, à répondre à la
problématique d’utilisation du commissaire aux comptes des informations incluses dans le
rapport de gestion, à évaluer par la suite sa force probante dans la démarche d’audit et
également à expliquer les diligences du commissaire aux comptes en matière de rapport de
gestion.

3
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

Partie I :

Utilité et Contenu du Rapport de


Gestion

4
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

Introduction
Le rapport de gestion est un document qui inclut des informations complémentaires1 aux états
financiers et qui explique les résultats et les perspectives d’avenir de la société pour
renseigner les utilisateurs, notamment les investisseurs et les bailleurs de fonds, sur les
tendances et l’évolution future de la situation financière.

En outre, le rapport de gestion doit apporter des notes explicatives du point de vue de la
direction sur l’entreprise. Ainsi, par exemple, une société de constructions faisant état, parmi
ses charges d’exploitation, de nouvelles dépenses en matière de sécurité des employés, peut
compléter cette information par un commentaire sur la mesure de sécurité concernée et ses
avantages économiques futurs. Le rapport de gestion est également tenu d’apporter des
explications concernant les variations des réalisations par rapport à ceux budgétisé. Ainsi, par
exemple, une société de leasing présentant un bénéfice dont la croissance est inférieure aux
prévisions, peut, dans son commentaire, indiquer que l’on s’attend à ce que cette croissance
imprévue se stabilise dans un avenir proche et que celle-ci pourrait se normaliser par la suite
pour revenir au niveau d’activité et de bénéfices projetés.

Il est intéressant que le rapport de gestion communique clairement, non seulement les
orientations stratégiques de l’entreprise, mais aussi les hypothèses retenues pour
l’établissement des données prévues et les risques et les incertitudes des réalisations.

En absence des règles et standards pour la préparation du rapport de gestion, les dirigeants
peuvent profiter de cet outil de communication à des fins de publicité et de marketing et ainsi
induire éventuellement en erreur les lecteurs de ce document. Par exemple, les préparateurs du
rapport de gestion peuvent se limiter aux informations reflétant une image positive de leurs
sociétés et s’abstenir de communiquer les prévisions et les tendances futures qui peuvent
dégrader les résultats de leurs entreprises ; cette pratique est contre l’esprit du rapport de
gestion.

1
Comptable agrées du Canada « 20 questions que les administrateurs devraient poser sur le rapport de
gestion » page 5 auteur : Alan Willis, CA 2008.

5
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

Pour éviter ce genre de pratique, il est essentiel de fixer un cadre réglementaire et


institutionnel qui devra être appliqué et respecté par les sociétés afin de préparer un rapport de
gestion utile, complet et fiable.
Dans cette partie, la notion et l’utilité du rapport de gestion sont, dans un premier
temps, analysées afin de comprendre les obligations juridiques de cet outil d’information et
d’étudier les recherches institutionnelles des normalisateurs comptables ; puis dans un second
temps, étudier le contenu du rapport de gestion exigé par la réglementation tunisienne et le
droit comparé et analyser les lignes directives d’informations financières.

6
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

Chapitre I : Notion et utilité du rapport de gestion

Le rapport de gestion a été défini comme étant « un document expliquant, du point de vue de
la direction, les résultats que la société a obtenus au cours de la période visée par les états
financiers ainsi que sa situation financière et ses perspectives d’avenir. Il complète les états
financiers sans en faire partie »2.

Cette définition, en elle-même, ne permet ni aux préparateurs du rapport de gestion ni aux


utilisateurs d’acquérir une idée détaillée sur le rapport de gestion ainsi que sur son objectif.

Ainsi, il est nécessaire de présenter, à travers ce premier chapitre, d’une part la notion du
rapport de gestion à travers la législation et la normalisation nationale et internationale pour
définir ses objectifs, et d’autre part, le contenu du rapport de gestion.

Section 1:Présentation et objectifs du rapport de gestion

Le fondement du rapport de gestion, quant à sa présentation et son objectif, est défini dans
plusieurs textes juridiques et institutions internationales de normalisations comptables.
Il est nécessaire, pour les préparateurs du rapport de gestion, de comprendre d’une part les
obligations juridiques qui imposent les termes de ce rapport et d’autre part, les références
comptables qui orientent son mode de présentation.
Dans cette section, il est intéressant d’étudier les obligations légales de préparation du rapport
de gestion, mais également les progrès de normalisation comptable.
I. Obligation légale de préparation du rapport de gestion
Afin de comprendre les fondements obligatoires de préparation et de présentation du rapport
de gestion, il est nécessaire de se référer aux textes réglementaires tunisiens et également au
droit comparé pour identifier les bases légales à suivre par les sociétés et publier cet élément
d’information.
1. Le rapport de gestion dans la réglementation tunisienne

L’article 44 ( nouveau )3 du règlement du conseil du marché financier, relatif à l’appel public


à l’épargne, énonce que le rapport de gestion des sociétés faisant appel public à l’épargne
prévu à l’article 3 de la loi n° 94-117 du 14 novembre1994, portant réorganisation du

2
Autorité des marchés financiers, Glossaire Financier, site web : http://www.lautorite.qc.ca/fr/r-fr-conso.html
3
Arrêté du ministre des finances du 17 septembre 2008

7
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

marché financier susvisé, doit contenir des informations spécifiques tel que :« un exposé
sur l’activité, la situation et les résultats de la société ; les indicateurs spécifiques par secteur
tel à définir par décision générale du Conseil du Marché Financier ; l’évolution prévisible de
la situation de la société et les perspectives d’avenir ; l’information sur les conditions d’accès
à l’assemblée générale; les renseignements relatifs à la répartition du capital et des droits de
vote; les règles applicables à la nomination et au remplacement des membres du Conseil
d’administration ou du Conseil de surveillance ; l’évolution des cours de bourse et des
transactions depuis la dernière assemblée générale; le tableau d’évolution des capitaux
propres ainsi que les dividendes versés au titre des trois derniers exercices »

Ces informations sont importantes afin de donner aux investisseurs une meilleure vigilance et
une attention particulière sur les différents critères annoncés par les sociétés faisant appel
public à l’épargne. Elles facilitent par la suite aux lecteurs des états financiers la prise de
décision économique qui sera appuyée par les informations fournies dans le rapport de
gestion.

Les sociétés faisant appel public à l’épargne doivent communiquer au conseil de marché
financier le rapport d’activité établi selon l’annexe n°12 du règlement du CMF 4 , tout en
respectant les obligations de la réglementation telle que modifiée par la loi n°2005-96 du 18
octobre 2005 relative au renforcement de la sécurité des relations financières et tel
qu'approuvée par l'arrêté du ministre des Finances du 17 novembre 2000 et modifiée
par les arrêtés du Ministre des finances du 7 avril 2001, du 24 septembre 2005 , du 12
juillet 2006, du 17 septembre 2008 et du 16 octobre 2009.

L’annexe n°12 du CMF répartit les rubriques du rapport de gestion en neuf points. La
direction de l’entreprise devra y présenter ses activités et résultats, ses participations dans les
autres sociétés, les renseignements nécessaires sur son actionnariat, son organe
d’administration et de direction, ses titres en bourse, son affectation des résultats, son système
de contrôle des comptes, sa gestion des ressources humaines et ses éléments sur le contrôle
interne.

En outre, le code de société commerciale évoque l’obligation de présentation du rapport de


gestion préalablement à la tenue des assemblées générales.

4
Voir annexe 3 : Annexe 12 au règlement du CMF relatif à l’appel public à l’épargne « Schéma du rapport
annuel sur la gestion de la gestion » tel que prévu par l’arrêté du ministre des finances du 17 septembre 2008

8
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

En effet, l’article 128 (nouveau)5 du CSC pour les sociétés à responsabilité limitée (SARL),
évoque l’obligation de communiquer aux associés, avant trente jours au moins de la tenue de
l’assemblée générale ordinaire ayant pour objet l'approbation des états financiers, le rapport
de gestion, et ce, par lettre recommandée avec accusé de réception ou par tout autre moyen
laissant trace écrite.

Les associés peuvent poser des questions au gérant, et cela, par écrit et huit jours au moins
avant la date prévue pour la tenue de l'assemblée générale. Le gérant sera tenu d’y répondre
par écrit, au cours de l'assemblée générale.

De même pour les sociétés anonymes, l’article 201 du CSC évoque, parmi les obligations,
que le conseil d’administration doit préparer un rapport de gestion annuel détaillé et le
communiquer au commissaire aux comptes avant la tenue de l’assemblée générale ordinaire.

Pour les sociétés-mères, l’article 471 du CSC évoque l’obligation d’établir un rapport de
gestion relatif aux groupes de sociétés qui doit être communiqué au commissaire aux comptes
de la société-mère.

La réglementation tunisienne mentionne l’obligation de préparer le rapport de gestion, mais


sans expliquer le mode de présentation ou la structure essentielle qui compose ce document
pour les sociétés ne faisant pas appel public à l’épargne. C’est pour cette raison qu’il est
recommandé de migrer au droit comparé. Cela afin de s’inspirer de la réglementation
française et canadienne et de recueillir d’autres informations complémentaires nécessaires à la
présentation du rapport de gestion.

2. Le rapport de gestion dans le droit comparé

Cette analyse du droit comparé aura comme objectif, en premier lieu, de se référencer aux
exigences de la réglementation française, pour comprendre le cadre juridique et les
particularités incombant au rapport de gestion en droit français. En second lieu, elle permettra
de connaitre les exigences de la réglementation canadienne concernant le rapport de gestion.

2.1 Exigences de la réglementation française

En France, l’autorité des marchés financiers (AMF) a cité dans son Livre II - Émetteurs et
information financière (modifié par arrêté du 2 septembre 2015, Journal officiel du 16

Modifié par la loi n° 2005-65 du 27 juillet 2005


5

9
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

septembre 2015), l’article L.222-3 qui stipule que le rapport financier annuel, mentionné à
l'article L. 451-1-2 du code monétaire et financier6, comporte les cinq éléments principaux
suivant :

- Les comptes annuels ;

- Le cas échéant, les comptes consolidés établis conformément au règlement (CE) n°


1606/2002 du 19 juillet 20027 sur l'application des normes comptables internationales;

- Un rapport de gestion comportant, au minimum, les informations mentionnées aux


articles L. 225-100, L. 225-100-3 et au deuxième alinéa de l'article L. 225-211 du code
de commerce et, si l'émetteur est tenu d'établir des comptes consolidés, à l'article L.
225-100-2 dudit code ;

- Une déclaration des personnes physiques qui assument la responsabilité du rapport


financier annuel, clairement identifiés par leurs noms et fonctions, attestant qu'à leur
connaissance les comptes sont établis conformément aux normes comptables
applicables et donnent une image fidèle du patrimoine, de la situation financière et du
résultat de l'émetteur et de l'ensemble des entreprises comprises dans la consolidation.
Ils doivent également y attester que le rapport de gestion présente un tableau fidèle de
l'évolution des affaires, des résultats et de la situation financière de l'émetteur et de
l'ensemble des entreprises comprises dans la consolidation, ainsi qu'une description
des principaux risques et incertitudes auxquels ils sont confrontés ;

- Le rapport des contrôleurs légaux des comptes sur les comptes annuels et les comptes
consolidés.

Le code commercial français a précisé, dans l’article L 225-100 pour les sociétés anonymes,
que le conseil d'administration ou le directoire présente à l'assemblée son rapport ainsi que les

6
L’article L. 451-1-2 du code monétaire et financier modifié par la loi n°2014-1662 du 30 décembre 2014 –art9 :

Les émetteurs français dont des titres de capital, ou des titres de créance dont la valeur nominale est inférieure à
1 000 euros et qui ne sont pas des instruments du marché monétaire, au sens de la directive 2004 / 39 / CE du
Parlement et du Conseil, du 21 avril 2004, précitée, dont l'échéance est inférieure à douze mois, sont admis
aux négociations sur un marché réglementé d'un Etat partie à l'accord sur l'Espace économique européen,
publient et déposent auprès de l'Autorité des marchés financiers un rapport financier annuel dans les quatre mois
qui suivent la clôture de leur exercice.
7
Source Focus IFRS Normes et Interprétations / Règlements actifs de l'UE sur les IFRS / Règlement CE
n° 1606/2002 du 19 juillet 2002 : Observation : le règlement CE 1606/2002 a été modifié par le règlement CE
n° 297/2008 du 11 mars 2008.L’adoption et l’application des normes comptables internationales au sein de
l’Europe sont régies par ce règlement publié au JOCE le 19 juillet 2002.

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Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

comptes annuels et, le cas échéant, les comptes consolidés accompagnés du rapport de gestion
y afférant.

Ainsi, ce rapport doit comprendre plusieurs informations telles qu’une analyse objective et
exhaustive de l'évolution des affaires, des résultats et de la situation financière de la société,
une description des principaux risques et incertitudes auxquels la société est confrontée, des
indications sur l'utilisation par l'entreprise des instruments financiers.

Dans le même contexte, on trouve également, au niveau de l’article L225-100-3pour les


sociétés dont des titres sont admis aux négociations sur un marché réglementé, des précisions
sur les rubriques qui doivent être exposées dans le rapport de gestion. Il s’agit de la structure
du capital de la société, les restrictions statutaires à l'exercice des droits de vote et aux
transferts d'actions ou les clauses des conventions portées à la connaissance de la société, les
participations directes ou indirectes dans le capital de la société dont elle a connaissance, la
liste des détenteurs de tout titre comportant des droits de contrôles spéciaux et la description
de ceux-ci, les mécanismes de contrôle prévus dans un éventuel système d'actionnariat du
personnel lorsque les droits de contrôle ne sont pas exercés par ce dernier, les accords entre
actionnaires dont la société a connaissance et qui peuvent entraîner des restrictions au
transfert d'actions et à l'exercice des droits de vote, les règles applicables à la nomination et
au remplacement des membres du conseil d'administration ou du directoire ainsi qu'à la
modification des statuts de la société, les pouvoirs du conseil d'administration ou du directoire
et en particulier l'émission ou le rachat d'actions, les accords conclus par la société qui sont
modifiés ou prennent fin en cas de changement de contrôle de la société, sauf si cette
divulgation, hors les cas d'obligation légale de divulgation, porterait gravement atteinte à ses
intérêts et enfin les accords prévoyant des indemnités pour les membres du conseil
d'administration ou du directoire ou les salariés, s'ils démissionnent ou sont licenciés sans
cause réelle et sérieuse ou si leur emploi prend fin en raison d'une offre publique.

De même, pour les sociétés consolidées, l’article L225-100-2 stipule que le rapport consolidé
de gestion comprend une analyse objective et exhaustive de l'évolution des affaires, des
résultats et de la situation financière de l'ensemble des entreprises comprises dans la
consolidation, notamment de leur situation d'endettement, au regard du volume et de la
complexité des affaires. Il comporte également une description des principaux risques et
incertitudes auxquels l'ensemble des entreprises comprises dans la consolidation sont
confrontées.

11
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

Il est à noter qu’une autre précision a été ajoutée par l’article L225-211. Elle indique que le
rapport de gestion doit aussi comporter, le nombre des actions achetées et vendues au cours de
l'exercice, les cours moyens des achats et des ventes, le montant des frais de négociation, le
nombre des actions inscrites au nom de la société à la clôture de l'exercice et leur valeur
évaluée au cours d'achat, ainsi que leur valeur nominale pour chacune des finalités, le nombre
des actions utilisées, les éventuelles réallocations dont elles ont fait l'objet et la fraction du
capital qu'elles représentent.

En outre, le code de commerce français indique dans l’article L.223-26, dans son dernier
alinéa, que les mentions exigées dans l’article 225-100,pour le rapport de gestion des sociétés
anonymes, s’imposent également aux SARL.

L’article L225-102-1 du code de commerce français, modifié notamment par l’article 225
de la loi n° 2010-788 du 12 juillet 2010 portant engagement national pour
l’environnement (« loi Grenelle 2 ») et l’article 12 de la loi n° 2012-387 du 22 mars 2012
relative à la simplification du droit et à l’allègement des démarches administratives (« loi
Warsmann 4 »), précise que les informations de responsabilités sociales de l’entreprise
(RSE) doivent être présentées dans le rapport de gestion pour les sociétés cotées et
certaines sociétés non cotées dépassant certains seuils 8 et doivent être obligatoirement
vérifiées par un organisme tiers indépendant9.
2.2 Exigences de la réglementation canadienne

Le règlement 51-102 sur les obligations d’information continue 10 : Loi sur les valeurs
mobilières (L.R.Q., c. V-1.1, a. 331.1), exige dans la partie 5 rapport de gestion, art 5.1 dépôt

8
JORF n°0136 du 14 juin 2013 page 9861 texte n° 7 :Arrêté du 13 mai 2013 déterminant les modalités
dans lesquelles l'organisme tiers indépendant conduit sa mission Publics concernés : sociétés dont les titres
sont admis aux négociations sur un marché réglementé (sociétés cotées) ; sociétés anonymes et sociétés en
commandite par actions non cotées dont le total de bilan ou le chiffre d'affaires est au minimum de 100 millions
d'euros et dont le nombre moyen de salariés permanents employés au cours de l'exercice est au moins de 500 ;
9
Le guide méthodologique de Medef « Reporting RSE : les nouvelles dispositions légales et réglementaires
(comprendre et appliquer les obligations issues de l’article 225 de la loi Grenelle 2) » réalisé avec l’apport
d’expertise de ‘Deloitte’ en Mai 2012 décrit les modalités de la vérification qui devra être réalisée par un
organisme tiers indépendant accrédité par le Comité français d’accréditation (COFRAC) et être indépendant vis-
à-vis de la société, la vérification, l’avis de l’organisme tiers indépendant est applicable à partir de l'exercice
ouvert après le 31 décembre 2011 pour les sociétés cotées et n’est exigé qu’à partir de l’exercice clos au 31
décembre 2016 pour les sociétés non cotées .
10
Décision 2010-PDG-0216, 2010-11-22 Bulletin de l'Autorité: 2010-12-17, Vol. 7 n° 50 A.M. 2010-17, 2010
G.O. 2, 5551 : version consolidé en vigueur depuis le 1er Janvier 2011 : loi sur les valeurs mobilière au Canada

12
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

du rapport de gestion, que l'émetteur assujetti11 dépose le rapport de gestion relatif à ses états
financiers annuels ou à chaque rapport financier intermédiaire.

En outre, le préparateur doit indiquer dans le rapport de gestion : la date, la performance


globale, les informations annuelles choisies, l’analyse des activités, un résumé des résultats
trimestriels, la situation de trésorerie, les sources de financement, les engagements hors bilan,
les opérations entre parties liées, les informations du quatrième trimestre, les opérations
projetées, les principales estimations comptables, les modifications des méthodes comptables,
y compris l’adoption initiale, les instruments financiers et autres instruments et les autres
exigences relatives au rapport de gestion.

Ces éléments juridiques, apportés par le droit comparé pour compléter les exigences
réglementaires tunisiennes relatives au rapport de gestion, indiquent le mode de présentation
et les rubriques à compléter dans cet élément d’information et fixent des standards
obligatoires et nécessaires à l’établissement de ce document d’information.

Outre les recommandations et les obligations légales pour la préparation et la présentation du


rapport de gestion, il est à constater que plusieurs normalisations internationales ont préparé
des guides et des avis concernant la formulation et la publication de ce document
d’informations.

Le deuxième chapitre étudiera les différents progrès de normalisations internationales de


la préparation du rapport de gestion.

Loi sur les valeurs mobilières, RLRQ c V-1.1 article 60 L’émetteur assujetti est celui qui a fait appel
11

publiquement à l’épargne; il est tenu aux obligations d’information continue visées au chapitre II du présent titre.

13
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

II. Les progrès de normalisations internationales de la préparation du rapport de


gestion
La démarche de la normalisation comptable internationale relève principalement du cadre
conceptuel relatif aux rapports financiers et qui est utilisée pour la préparation des états
financiers. Les normes sont conçues après discussion entre plusieurs pays aboutissant à un
consensus et doivent être en cohérence avec les principes comptables et les fondements de
l’information financière.
Bien que le rapport de gestion soit un document annexe aux états financiers, il inclut plusieurs
informations narratives ou financières nécessaires à la compréhension de la performance de la
société.
Ce chapitre est divisé en trois parties où sont présentés : l’orientation stratégique de
préparation d’un guide d’élaboration du rapport de gestion, le rapport de gestion selon les
normalisateurs internationaux et les apports des guides institutionnels dans l’orientation du
rapport de gestion.
1. Orientation stratégique de préparation d’un guide d’élaboration du rapport de
gestion

Le rapport de gestion est une exigence essentielle déclarée par plusieurs textes juridiques, en
Tunisie comme d’autres pays, pour des besoins d’information sur le marché financier ou pour
des besoins de communication avec les actionnaires.

Pour se conformer aux différentes réglementations, la direction doit établir un rapport


illustrant parfaitement les activités de l’entreprise et rassemblant également les informations
obtenues suite à des projections futuristes qui permettront d’apporter aux lecteurs une
confirmation commune sur l’image économique de la société.

Ainsi, les normalisateurs des normes comptables et informations à fournir ont initié des
recherches et des approches de conduites pour harmoniser et orienter les préparateurs du
rapport de gestion à compléter ce document exigé par les textes réglementaires.

Pour atteindre les résultats attendus, les entreprises doivent tracer une stratégie leur permettant
d’atteindre leurs objectifs, de gagner en efficacité et en efficience en temps opportun et de
garantir un équilibre économique entre le coût et le bénéficie optimal pouvant être généré.

14
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

Cette performance12, dégagée par les entrepreneurs, doit être communiquée à toutes les parties
prenantes telles que les dirigeants, les membres de gouvernance d’entreprise, les actionnaires,
les institutions gouvernementales et non-gouvernementales.
Ainsi, le rapport de gestion constitue l’outil nécessaire pour communiquer les informations
financières et non-financière se rapportant à la performance de l’entreprise et à la méthode de
gestion et de gouvernance.
La présentation de cet outil de communication de performance doit être correctement
structurée et doit s’aligner sur des directives précises.
À cet effet, plusieurs instances internationales ont établi des études critiques afin d’améliorer
la qualité des informations présentées dans le rapport de gestion. Parmi ces études, il est
nécessaire de citer celles réalisées par l’IASB et celles de CPA Canada.
Ainsi, l'International Accounting Standards Board (IASB) a publié, le 8 décembre 2010 et à
l’issue d’une étude des sociétés côtés, un guide d'élaboration du rapport de gestion (« the
IFRS Practice Statement Management Commentary »). Ce guide constitue un cadre non-
obligatoire pour la présentation d'informations narratives accompagnant les états financiers
établis conformément aux normes IFRS. Cette publication fait suite à l'exposé-sondage
numéro ED/2009/6 sur le rapport de gestion, publié en juin 2009 par l'IASB.
En se basant sur les travaux de l’IASB, les comptables professionnels agréés du canada (CPA
Canada), ont préparé en 2014 un document intitulé « le rapport de gestion - Lignes directrices
concernant la rédaction et les informations à fournir ». Cet ouvrage a fourni des indications ne
faisant pas autorité.
Faisant suite aux progrès des normalisateurs comptables, il est nécessaire d’exposer, dans un
premier lieu, la définition du rapport de gestion énoncée par l’IASB et dans un deuxième lieu,
les apports des travaux de CPA du Canada ayant présenté les principes régissant la
préparation du rapport de gestion.

2. Le rapport de gestion selon les normalisateurs internationaux

Il est important d’illustrer la vision de préparation du rapport de gestion selon le guide de


l’IASB et les lignes directrices concernant la rédaction et les informations à fournir selon les
recommandations de CPA Canada.

12
« La gestion des affaires, dans chaque décision et action, doit toujours mettre en premier la performance
économique » Peter Drucker, Baromètre de Gestion Stratégique
https://sites.google.com/site/barometredegestionstrategique/Accueil/articles/performance

15
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

2.1 Le rapport de gestion selon l’IASB

L’IASB 13 a défini le rapport de gestion comme étant un reporting qui doit compléter
l’information fournie dans les états financiers et également permettre aux lecteurs de :
 comprendre le contexte économique et juridique dans lequel s'inscrit l'entreprise, en
présentant une description de l’activité.
 mettre en perspective ses résultats avec les objectifs qu'elle s'était fixés, en présentant
les résultats, les perspectives, les critères d'évaluation et les indicateurs de
performance utilisés par la direction pour mesurer la performance par rapport aux
objectifs fixés.
 appréhender les objectifs futurs de la direction ainsi que la stratégie déployée par
celle-ci pour les atteindre, en présentant les objectifs de la direction ainsi que les
stratégies et ressources déployées pour y répondre, les risques et relations les plus
significatifs.
Par ailleurs, le guide de préparation du rapport de gestion établi par l’IASB entre dans le
champ d’application du cadre conceptuel et doit être clair et précis, adapté au contexte
spécifique de l'entité et portant sur les informations les plus significatives.

En outre, le 27 octobre 2005, l’IASB a publié un document pour discussion sur le rapport de
gestion, auquel l’organisme européen « European Financial Reporting Advisory Group »
(EFRAG) a répondu en date du 04 mai 2006 dans sa lettre de commentaire.

Dans cette lettre de commentaire 14 , l’EFRAG était d’accord sur le fait que le rapport de
gestion doit être une partie intégrante des rapports financiers, sans toutefois faire partie des
états financiers. Cela afin d’éviter toutes contraintes potentielles avec les textes
réglementaires ou d’audit surtout qu’elle ne donne pas son avis sur les normes d’audit, mais
en revanche incite à l’inclure dans le champ d’application du cadre conceptuel.

L’organisme européen conteste l’aspect prioritaire de ce guide en tant que projet et s’oppose à
normaliser le rapport de gestion dans une norme IFRS.

13
L'International Accounting Standards Board (IASB) a publié, le 8 décembre 2010, un guide d'élaboration du
rapport de gestion (« the IFRS Practice Statement Management Commentary »), qui constitue un cadre non
obligatoire pour la présentation d'informations narratives accompagnant les états financiers établis conformément
aux normes IFRS. Cette publication fait suite à l'exposé-sondage sur le rapport de gestion (ED/2009/6), publié en
juin 2009 par l'IASB.
14
http://www.focusifrs.com/Lettre commentaires définitive de l'EFRAG sur rapport de gestion.

16
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

Cette opposition à une normalisation et à l’instauration de règles standards internationales au


rapport de gestion peut être motivée par le fait de la spécificité des entreprises et la difficulté
de soumettre des lignes directrices unanimes à tous les secteurs, catégories et domaines des
sociétés.

En outre, l’EFRAG confirme, d’une part, les objectifs tracés par le guide de l’IASB et
préconise l’approche consistant à donner la priorité aux investisseurs pour la prise de décision
et pour avoir une information transparente et complète, et les caractéristiques qualitatives de
l’information fournie dans le rapport de gestion, d’autre part.

Cette concordance est peut-être motivée par le fait que les orientations de présentation du
rapport de gestion recommandées par l’IASB suivent la même logique de transparence et de
gestion de risque pour un meilleur pilotage d’entreprise après les scandales financiers
rencontrés (Enron, Worldcom aux Etats-Unis, Parmalat en Europe) et suite à l’apparition
de nouvelles obligations imposées par la loi de sécurité financière15 (France 2003) et la loi de
Sarbanes Oxley Act16 (Etats-Unis 2002).

En dernier lieu, il est essentiel de noter que l’EFRAG accepte les propositions du guide de
l’IASB concernant le contenu du rapport de gestion, tout en limitant la quantité
d’informations fournies pour ne retenir que les éléments d’information les plus importants, et
cela, dans le respect des exigences législatives.

L’organisme européen exige que les objectifs stratégiques rédigés dans le rapport de gestion
doivent être en relations avec les réalisations actuelles afin d’expliquer les projections des
résultats futurs.

Par la suite, l’EFRAG exige que les informations présentées au niveau du rapport de gestion
doivent être analysées sur une base sectorielle et en corrélation avec celles affichées dans les
états financiers.

Cette exigence est motivée par le fait que le rapport de gestion représente un complément
d’information et ne doit pas présenter d’incohérence avec les états financiers.

15
Loi n°2003-706 du 1er août 2003 de sécurité financière http://admi.net/jo/20030802/ECOX0200186L.html.
16
Loi de 2002 sur la réforme de la comptabilité des sociétés cotées et la protection des investisseurs. « Loi
Sabranes- Oxley. »

17
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

En plus, l’EFRAG exige que les préparateurs du rapport de gestion ne présentent pas
uniquement les ressources et les risques, mais également les outils de prévention des risques,
ainsi que les investissements et les travaux supplémentaires effectués ou à réaliser par
l’entreprise pour l’acquisition des systèmes de gestion de risques.

En dernier lieu, il est utile de savoir que l’organisme européen a exigé que l’information,
présentée au niveau du rapport de gestion, soit non seulement pertinente pour éviter tout
encombrement de données et pour clarifier la prise de décision des investisseurs, mais aussi
équilibrée avec la structure du rapport.

En plus des recommandations de l’EFRAG, un exposé sondage a été effectué, le 18 septembre


2009, par le « Certified General Accounts : Comptables généraux accrédités » (CGA)17.

L’exposé sondage annonce qu’il est difficile d’établir une norme IFRS pour le rapport de
gestion et préfère que l’IASB se contente uniquement de mettre en œuvre des orientations et
des guides d’application pour les préparateurs de ce document.

Cette recommandation est motivée par le fait que le rapport de gestion n’est pas intégré dans
les états financiers et que les informations fournies dans ce document doivent être
complémentaires à celles des notes relatives aux états financiers.

De plus, le normalisateur doit prendre en considération les caractéristiques propres à chaque


entreprise et le rapport visé doit consentir une certaine flexibilité pour permettre aux
différentes sociétés de l’adapter selon la période et selon le mode de description qui leur est
propre.

La CGA accepte les lignes directives du rapport de gestion décrites par l’IASB, mais elle
recommande aussi d’ajouter la présentation des éléments liés au développement durable et sur
les enjeux environnementaux et sociaux.

En effet, le « Global Reporting Initiative — (GRI)18 » a établi plusieurs lignes directrices se


rapportant au reporting du développement durable et à l’importance de l’information sur les
incidences et sur l’impact de l’environnement pour les sociétés.

17
Association des comptables généraux accrédités du Canada (CGA- Canada)
18
www.globalreporting.org

18
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

L’exposé sondage conteste la nécessité d’établir un cadre d’application complet, avec des
exemples, pour éviter le risque de non-uniformité des entreprises lors de la préparation de leur
rapport de gestion.

En outre, il encourage l’IASB à établir uniquement des guides d’applications pour les secteurs
financiers, de fabrication et de vente.

La (CGA) encourage l’IASB à établir une norme sur les informations prévisionnelles et un
guide d’application, pour orienter les préparateurs du rapport de gestion à suivre des règles
précises et uniformes.

Les perspectives futures et les projections à réaliser doivent être mesurées de manière fiable
sur la base d’une norme internationale qui fixera les méthodes de calcul et permettra d’obtenir
par la suite un rapport de gestion complet et pertinent.

En résumé, l’exposé sondage du (CGA) et l’organisme européen (EFRAG) approuvent les


lignes directrices du guide de l’IASB et la présentation du rapport de gestion.

Leurs opinions convergent également sur le fait que le rapport de gestion ne doit pas être
intégré dans les états financiers ou être harmonisé dans une norme internationale. Ils
préconisent cependant qu’un guide d’orientation devrait suffire pour accompagner la direction
des entreprises à remplir le contenu du rapport de gestion.

Afin d’améliorer l’information fournie au niveau du rapport de gestion et sans dépasser le


guide élaboré par l’IASB, mais au contraire enrichir sa méthode de présentation en ajoutant
d’autres principes qui détaillent la méthode de travail des préparateurs de ce reporting, les
comptables professionnels agréés du Canada (CPA Canada) ont établi, en 2014, une recherche
visant à développer cet outil de communication d’informations financières.

2.2 Lignes directrices concernant la rédaction et les informations à fournir


recommandées par CPA Canada

Les comptables professionnels agréés du canada (CPA Canada) ont publié des lignes
directrices19concernant la rédaction et les informations à fournir ayant pour objectif d’apporter

19
La présente publication, « Le rapport de gestion - Lignes directrices concernant la rédaction et les informations
à fournir », préparée par les Comptables professionnels agréés du Canada (CPA Canada), fournit des indications
ne faisant pas autorité.2014 Comptables professionnels agréés du Canada. Cette mise à jour de 2014 comporte
d’importants changements par rapport aux éditions antérieures, parues en 2002, 2004 et 2009.

19
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

plus de précision sur les cinq éléments clés du cadre d’information de l’IASB et qui sont : le
cœur du métier, les objectifs et la stratégie, la capacité de produire des résultats, les
ressources, les relations et les risques, les résultats et les perspectives et enfin les mesures et
les indications de performance. Ces directives illustrent six principes clés de présentation de
l’information dans le rapport de gestion et qui sont :
 Le point de vue de la direction : ce principe de présentation atteste que toutes les
informations produites dans le rapport de gestion doivent être générées à partir du
point de vue de la direction,
 l’interrelation avec les états financiers : ce principe de présentation met en relief le fait
que le rapport de gestion doit communiquer des informations supplémentaires et
complémentaires des états financiers pour donner une valeur ajoutée aux différents
lecteurs.
 l’intégralité et l’importance relative : ce principe de présentation met en évidence
l’aspect significatif de l’information à communiquer, tout en garantissant son
intégralité, sa réalité et aussi la fidélité de l’image reflétée.
 l’orientation prospective : ce principe de présentation certifie que le rapport de gestion
doit comporter des informations portant sur les perspectives futures, ne figurant pas
sur les états financiers et concordants avec la stratégie et les objectifs prédéfinis par les
dirigeants.
 la perspective stratégique : ce principe de présentation assure que la stratégie à court
terme ou à long terme adoptée par la direction, afin d’atteindre les objectifs, doit être
clairement expliquée dans le rapport de gestion. Les informations quantitatives et
qualitatives nécessaires pour tracer et évaluer la stratégie doivent également être
correctement synthétisées pour assurer le suivi de la création de valeurs au fil du
temps.
 l’utilité : ce principe de présentation reconnaît cinq aspects d’utilité de l’information
qui sont : la compréhensibilité, la pertinence, la comparabilité, la réalité et la faculté de
présenter une communication opportune. Ces critères donnent une valeur ajoutée au
rapport de gestion.

20
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

20
Le CPA Canada met en valeur l’importance du rôle du comité d’audit , conseil
d’administration 21 , du chef de la direction, du chef de finance dans la vérification,
l’approbation et l’attestation du rapport de gestion.
Par ailleurs, le CPA Canada recommande que le rapport de gestion soit publié en même temps
que les résultats ou le plus tôt possible par la suite.
Un autre volet s’avère important, c’est que le rapport de gestion évoqué n’est pas seulement
annuel, mais peut être intermédiaire.
Le rapport de gestion intermédiaire ne nécessite pas autant d’exigence que celui annuel, il sert
à mettre à jour l’information fournie au niveau du rapport de gestion annuel, à comparer les
résultats de chaque période ainsi que les performances réalisées, à rapprocher les variations
des flux de trésorerie et à commenter ainsi tous changements importants.
Il est juste de noter que le rapport de gestion intermédiaire sert aussi à décrire les activités
saisonnières et à exposer les progrès et les non-réalisations des objectifs stratégiques.
Le CPA Canada attire l’attention des dirigeants, des membres du conseil d’administration et
tout autre participant dans la préparation du rapport de gestion, sur la responsabilité civile en
cas de divulgation d’informations mensongères.
La direction aura l’obligation d’attester qu’elle est responsable de la fiabilité et de l’actualité
des informations communiquées dans le rapport de gestion22.
Cette attestation est transmise avec diligence pour affirmer que les informations contenues
dans le rapport de gestion ne manquent pas de crédibilité et ne sont pas faux.
La direction s’engagera à confirmer l’efficacité des outils de contrôles, les systèmes
d’informations et les processus utilisés pour la préparation du rapport de gestion.
Le CPA Canada, exige aussi que le mandat du comité qui se charge de la communication des
informations internes et externes de la société doit être mentionné au niveau du rapport de
gestion.

20
Règlement 52-110 sur le comité d’audit.
21
Règlement 51-102 : le conseil d’administration doit approuver les états financiers et les rapports de gestion
annuels et intermédiaires. Toutefois, il peut déléguer à son comité d’audit l’approbation des états financiers et du
rapport de gestion intermédiaires.
22
Les publications de CPA Canada intitulées Recommandations à l’intention des administrateurs -
Communication de l’information et attestation : quels sont les enjeux? et Recommandations à l’intention de la
direction - Communication de l’information et attestation : quels sont les enjeux?

21
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

L’autorité de réglementation en valeur mobilière du Canada oblige le dépôt du rapport de


gestion dans un délai23 déterminé après la fin de chaque période.
Cette logique visant à responsabiliser les organes de gouvernances et la direction est
essentielle pour assurer une image fidèle de l’information, mais aussi pour rassurer les
lecteurs et notamment les investisseurs du caractère sérieux de ce reporting.
Néanmoins, il est primordial de noter que le rapport de gestion manque de certification
externe, et que les investisseurs n’ont pas une assurance émanant d’une personne
indépendante de l’entreprise tel qu’un auditeur externe ayant vérifié ce document.
Le 01 août 2013, le CPA Canada a publié un article intitulé « Accroître la crédibilité du
rapport de gestion : Quels en sont les avantages par rapport aux coûts? », dont l’objectif était
de démontrer la problématique relative à la désignation d’un auditeur externe pour certifier le
rapport de gestion et pour accroitre sa crédibilité.
Le 02 octobre 2013, l’ « Institute of Chartered Accountants of Scotland (ICAS) » 24 a
également publié un document de consultation relatif à l’assurance devant être fournie
concernant le rapport annuel de l’organe de gestion.
Ces deux publications mettent en valeur le fait que les investisseurs ont un réel intérêt à ce
que le rapport de gestion soit audité.
Le 04 septembre 2015, le CPA Canada a publié un autre article intitulé « ICP25 : l’auditeur
comme soutien du comité d’audit » et démontrant le rôle de l’auditeur dans le comité d’audit
et les enjeux de vérification des informations prospectives et futuristes qui font partie du
rapport de gestion.
Il est à retenir que le rapport de gestion doit absolument contenir plusieurs informations
complétant les états financiers par des commentaires ou autres renseignements à titre
prévisionnel. Cependant, un manque de certitude demeurera tant que les diligences des
auditeurs externes en matière de rapport de gestion se limitent uniquement au contrôle de la
cohérence de ce document par rapport aux informations dans les états financiers audités.

23
Le rapport de gestion annuel doit être déposé au plus tard à la première des deux dates suivantes :
• dans le cas de l’émetteur assujetti autre qu’un émetteur émergent, le 90e jour après la fin de son exercice ou,
dans le cas de l’émetteur émergent, le 120e jour après la fin de son exercice;
• la date du dépôt dans un territoire étranger des états financiers annuels du dernier exercice.
Le rapport de gestion intermédiaire doit être déposé au plus tard à la première des deux dates suivantes :
• dans le cas de l’émetteur assujetti autre que l’émetteur émergent, le 45e jour après la fin de la période
intermédiaire ou, dans le cas de l’émetteur émergent, le 60e jour après la fin de la période intermédiaire;
• la date du dépôt dans un territoire étranger des états financiers intermédiaires d’une période comptable se
terminant le dernier jour de la période intermédiaire.
24
https://www.ibr-ire.be/frInstitut des Réviseurs d’Entreprises ‘ Institut royal : ICAS « Balanced and reasonable
– A discussion paper on the provision of positve assurance on management commentary »
25
ICP : indicateur clés de performance

22
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

En 2014, l’institut canadien des comptables agréés (ICCA) 26 a publié une mise à jour des
lignes directrices27afin d’améliorer la présentation des informations sur les risques dans le
rapport de gestion.
Cette publication, qui a été mise à jour, tend à définir les risques comme des conséquences
défavorables qui impactent le résultat et qui diminuent le profit ou les produits.
Les risques présentés au niveau du rapport de gestion, du point de vue de la direction, aident
les lecteurs à comprendre l’entreprise et contribuent également à améliorer le processus de
gestion des risques pour les dirigeants des sociétés.
L’Annexe 51-102A1, «Rapport de gestion» du règlement 51-102 sur les obligations
d’information continue des Autorités canadiennes en valeurs mobilières (ACVM), exige des
critères de présentation des risques et notamment les éléments suivants :
 les tendances et les risques qui ont eu une incidence sur les états financiers;
 les tendances et les risques raisonnablement susceptibles d’avoir ultérieurement une
incidence sur les états financiers;
 les informations sur la qualité et sur l’éventuelle variabilité du profit ou de la perte et
des flux de trésorerie.
Ces lignes directrices orientent les préparateurs du rapport de gestion dans la présentation des
risques de l’entreprise.
Ces orientations sont déduites des constatations dans tous les secteurs d’activités.
Le tableau suivant expose les principales constatations de l’(ICCA) :
Observations Conseils fournis par l’ICCA Risque à éviter
 L’accent est mis sur la  Revues, identification et  Expression/information
clarté de l’analyse évaluation des risques clés ayant stéréotypées
une incidence ou une incidence
éventuelle sur l’entreprise
 Présentation d’une liste des
principaux risques en fonction de
l’importance relative et non pas
de tous les risques
 Démonstration et mention  Présentation des grandes lignes  Risques peu pertinents
de la capacité d’identifier des programmes et politiques de ou moins importants
les risques clés et de gestion des risques, y compris des
prendre les mesures informations plus détaillées sur
adéquates pour y répondre. les stratégies d’atténuation des
risques

26
La mission de l’Institut Canadien des Comptables Agréés (ICCA) consiste à renforcer la confiance du public
envers la profession de CA en agissant dans l’intérêt public et en favorisant l’excellence des membres. Le
Conseil canadien de l’information sur la performance (CCIP) de l’ICCA appuie cette mission en renforçant la
pertinence et la qualité de l’information présentée par les entités canadiennes
27
CPA 2014 « Le rapport de gestion –lignes directrices concernant la rédaction et les informations à fournir »

23
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

Observations Conseils fournis par l’ICCA Risque à éviter


 Présentation d’un point de  Présentation du processus  Risques pris isolément –
vue objectif et définition d’évaluation des risques et des veiller à intégrer les
claire des risques clés modifications des risques. risques dans le rapport
 Présentation des incidences annuel et le rapport de
éventuelles des risques clés gestion.
 Mention des risques  Mise en évidence des risques  Omission des facteurs de
propres à l’entreprise et des associés à la stratégie risque importants lorsque
risques sectoriels lorsque  Mise en évidence des risques le rapport de gestion
l’entreprise a plusieurs économiques et politiques comporte de
branches d’activités l’information prospective

En outre, certaines entreprises n’abordent pas l’ensemble des risques dans le rapport de
gestion, cette attitude est expliquée par quelques incertitudes associées aux risques ou par
certaines méfiances relatives à la perte d’un avantage concurrentiel.

En décembre 2012, le CPA Canada a publié un document, élaboré par le conseil canadien de
l’information sur la performance (CCIP), intitulé « Commentaires sur les justes valeurs dans
le rapport de gestion » Il a pour but d’aider les directions des entreprises à améliorer leurs
traitements d’informations sur les justes valeurs et pour compléter les informations fournies
dans la norme internationale « IFRS 13 : évaluation de la juste valeur »28 .
Les commentaires sur les variations des justes valeurs permettent aux lecteurs de mieux
comprendre la performance de l’entreprise entre le résultat et la situation financière.
Le rapport de gestion doit aussi présenter, de manière séparée, les rubriques qui sont évaluées
aux coûts historiques et celles qui sont évaluées sur une base de juste valeur.
Il est également nécessaire de présenter les facteurs pouvant influencer la juste valeur d’une
rubrique.
Le rapport de gestion doit également fournir des informations sur les changements survenus
dans le calcul de la juste valeur comme par exemple, le taux d’actualisation et il est nécessaire
aussi de mentionner l’impact sur les soldes d’ouverture.
De plus, le rapport de gestion peut présenter les organes décisionnels dans l’établissement du
prix de la juste valeur et la pertinence décisionnelle pour l’entité.
3. Apports des guides institutionnels dans l’orientation du rapport de gestion

Les directions des entreprises sont appelées à présenter, dans leurs rapports de gestion, des
informations quantitatives et qualitatives nécessairement utiles et donc significatives,
28
http://www.focusifrs.com/IFRS 13 - Evaluation de la juste valeur, l’IASB et le FASB ont publié le 12 mai
2011 un guide d’évaluation de la juste valeur comprenant les informations à fournir en notes aux états financiers.
Ce guide est développé dans la norme IFRS 13 « Evaluation de la juste valeur » dans le référentiel de l’IASB

24
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

pertinentes, comparables et véritables, sans exagération et devant être spécifiques à


l’environnement économique de la société.
Les dirigeants sont également appelés à structurer leurs rapports de gestion, de sorte qu’il soit
nécessaire de décrire les activités de l’entreprise et le cœur de métier, d’informer et instruire
les lecteurs des états financiers, d’exposer les stratégies adoptées et des objectifs fixés au
préalable ainsi que les perspectives futures qui vont être projetées dans le temps en corrélation
avec les buts déterminés.
Il est également à noter que les risques et les ressources, ainsi que les relations qui impactent
les orientations stratégiques et prospectives des dirigeants, doivent être expliqués et détaillés
mais doivent aussi fournir toutes les informations financières et non-financières déployées
pour y répondre.
Le rapport de gestion a aussi pour objectif de présenter les résultats, les perspectives, les
critères d'évaluation et les indicateurs de performance appliqués et pratiqués durant la période
du rapport, pour apprécier et analyser, les décisions entreprises par les dirigeants et aussi se
conformer aux exigences réglementaires.
En effet, les guides financiers, établis pour servir à orienter la direction des sociétés sur le
modèle de rapport de gestion à présenter, sont aussi utiles et indispensables pour se conformer
aux règles juridiques.

Il est intéressant de comprendre quels sont les apports du rapport de gestion et ses limites

Section 2 : Les apports du rapport de gestion et ses limites


Afin de mieux comprendre les atouts du rapport de gestion et ses obstacles, il est intéressant
de connaitre, dans un premier temps, les apports du rapport de gestion et dans un deuxième
temps les limites de ce document.
I. Les apports du rapport de gestion
Les apports du rapport de gestion s’affirment par une utilité décisionnelle pour les dirigeants
et le gouvernement de l’entreprise ainsi que pour les investisseurs et bailleurs de fonds, d’une
part, et par une utilité financière, d’autre part.
1. Utilité décisionnelle du rapport de gestion

Le rapport de gestion met en évidence le point de vue de la direction en offrant des


informations supplémentaires et pertinentes qui n’apparaissent pas dans les états financiers ou
qui ne sont pas clairement expliquées ou commentées. Il analyse, non seulement la
performance actuelle de l’entreprise en étudiant les résultats déjà réalisés, mais aussi élabore

25
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

des réflexions sur les projections futures en coalisant les objectifs et les approches
stratégiques ciblées par les organes décisionnels de la société.

1.1 L’utilité du rapport de gestion pour les dirigeants et le gouvernement de


l’entreprise

Cette utilité peut être détaillée comme suit :


- Amélioration du contrôle interne de l’entreprise

Le système de contrôle interne représente29 l’ensemble des lignes directrices, mécanismes de


contrôle et structure administrative mis en place par la direction, en vue d’assurer la conduite
ordonnée et efficace des affaires de l’entreprise

Ainsi, le ministère de l’Économie, innovation et exportation du Québec30 indique dans son


site officiel, sous la rubrique « S’améliorer », que le contrôle interne aide à la prise de
décision de la direction de l’entreprise par le fait qu’il est considéré comme étant un outil de
gestion et qui contribue à améliorer l’efficacité et l’efficience économique des processus
servant à la prise de décision et permettant également de minimiser les risques inhérents et de
non-contrôle sur les données financières.

En effet, l’environnement du système de contrôle interne de l’entreprise a un impact direct sur


l’approche stratégique des dirigeants et le diagnostic des forces et faiblesses des ressources
employées. Il influence également sur la prise de décision et rend compte, par conséquent, des
besoins imminents de la direction à ajuster les objectifs préalablement fixés.

- Acquérir, mémoriser, traiter et diffuser l’information

L’information aide les dirigeants de l’entreprise dans leurs prises de décision. Elle doit passer
par plusieurs étapes que l’on peut détailler comme suit :

 Disponibilité et acquisition de l’information :

L’acquisition de l’information à temps réel est un processus complexe qui demande un travail
d’organisation et de qualité. Les systèmes d’informations et les données manuelles doivent
regrouper une information fiable (c'est-à-dire exacte et à jour), pertinente (c'est-à-dire

Préparer par Jacques Villeneuve .C.A. conseiller en gestion (ministère de l’économie, innovation et exportation
29

du Québec ) « Le contrôle interne : guide de procédures » juillet 2004 page 6


30
Suivre ce lien : Source : Ministère de l’économie, innovation et exportation du
Québec http://www.economie.gouv.qc.ca/

26
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

correspondre parfaitement aux besoins de l’entreprise), rapide d’accès et accessible avec un


coût minime.

 Mémorisation et sauvegarde de l’information :

Le rapport de gestion est un outil qui sauvegarde les informations aussi bien actuelles que
prospectives. Il peut être utilisé comme un tableau de bord pour la prise de décision des
dirigeants.

En effet, les informations contenues dans le rapport de gestion favorisent la prise de décision
par les dirigeants et le gouvernement d’entreprise, en permettant de:

o Consolider les données formelles et informelles dans un seul rapport, pour garantir une
meilleure vue d’ensemble sans occasionner une quelconque perte de temps.
o Contextualiser31 les décisions financières: Le rapport de gestion est un instrument qui
complète et explique les informations manquantes dans les états financiers. Il sert à
appuyer les décisions financières en se référant aux informations qualitatives non-
financières qui touchent la gestion de l’entreprise.
o Renforcer la relation entre les différentes parties prenantes qui contribuent à la
préparation du rapport de gestion. Ce dernier contient les orientations stratégiques de
l’organisation et la gestion des activités ajoutées à la responsabilité du rendement de
l’entreprise, de ses projets, de ses programmes, de son personnel et de ses associés.

 Traitement de l’information :

Le traitement des informations financières et non-financières, sociales et environnementales,


informatisées ou manuelles doit être coordonné et en synergie afin d’améliorer la prise de
décision.

En effet, l’information est traitée à temps réel pour une période déterminée. Elle est ensuite
structurée dans le rapport de gestion afin de rendre compte et facilite, par conséquent, le choix
des dirigeants à prendre ou ne pas prendre les initiatives pour changer ou maintenir une
décision.

 Diffusion et publication de l’information :

31
Larousse.fr : Contextualité : Mettre en relation une action, un fait avec les circonstances historiques, sociales,
artistiques, etc , dans lesquelles ils se sont produits.

27
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

Le rapport de gestion, comme les états financiers, respecte les normes législatives et
réglementaires de diffusion et de publication,

En outre, la méthode de divulgation des informations du rapport de gestion peut être :

 Avant son approbation par l’assemblée générale : dans ce cas, il peut être communiqué
entre les différents services et domaines de gestion de l'entreprise.
 Après son approbation par l’assemblée générale : dans ce cas, dès qu’il est approuvé
par l’assemblée générale, il devient une source officielle d’information présumée
refléter une image fidèle de l’entreprise.
- Le rapport de gestion procure un avantage concurrentiel

Le rapport de gestion définit et analyse les forces et les faiblesses de la concurrence ainsi, il
indique aux dirigeants les facteurs clés du succès de leurs entreprises ;

D’après Porter32, les éléments de la concurrence sont définis par cinq composantes intégrées
dans le rapport de gestion et utiles à la prise de décision des dirigeants.

Les éléments de la concurrence sont :

 Le pouvoir de négociation des clients :le rapport de gestion peut intégrer des
analyses sur la variation des coûts d’achat et de vente, la standardisation des produits
par secteurs ou la perte du positionnement concurrentiel et la diminution de la part de
marché. Ces éléments déterminent les décisions des dirigeants au niveau de leurs
stratégies de négociations avec les clients.
 Le pouvoir de négociation des fournisseurs : le rapport de gestion peut intégrer des
informations supplémentaires, pour argumenter le choix des fournisseurs et les
facteurs clés de succès que l’entreprise peut obtenir en matière de coût et de qualité.
 Les produits ou services de substitution : le rapport de gestion peut contenir le
risque que les produits offerts par la société à ses clients peuvent être satisfaits par des
substituts, avec un rapport qualité-prix intéressant.
 Les nouveaux entrants sur le marché : le rapport de gestion peut contenir le risque
d’apparition de nouveaux concurrents causé par les faibles barrières à l’entrée du
marché exploité par la société.

32
Le modèle des « cinq forces de Porter » a été élaboré en 1979 par le professeur de stratégie Michael Porter.
Il considère que la notion de concurrence doit être élargie. Au sein d'une industrie, un « concurrent » désigne tout
intervenant économique susceptible de réduire la capacité des firmes en présence à générer du profit

28
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

 L’intensité de la concurrence : le rapport de gestion peut contenir le risque de perte


de part de marché et de positionnement stratégique. De ce fait, la société doit
démontrer comment elle peut lutter pour survivre et maintenir une place importante,
malgré les barrières d’entrée et de sortie qui peuvent être impactées par le nombre et la
diversité des concurrents.

1.2 L’utilité du rapport de gestion pour les investisseurs et les bailleurs de


fonds

Les investisseurs et les bailleurs de fonds sont les utilisateurs privilégiés des états financiers
ainsi que les documents et rapports y afférant, notamment les informations incluses dans le
rapport de gestion.

Les décisions des investisseurs et des bailleurs de fonds dépendent en outre de plusieurs
critères pouvant être inclus dans le rapport de gestion tel que :

- L’appréciation des ressources économiques et l’évaluation de la solvabilité et de


la liquidité de l’entreprise

Le but de l’investisseur est d’anticiper, d’une part, l’augmentation de la valeur de l’actif en le


comparant à son coût initial et, d’autre part, la distribution des dividendes et donc le résultat
de l’entreprise. De ce fait, il s’intéresse à la performance, la solvabilité et la liquidité de la
société, qui doivent être analysées et étudiées dans le rapport de gestion comme suit :

 Les ressources permanentes de financement


 La capacité de remboursement des dettes
 Le nombre des investisseurs et la composition de l’actionnariat de l’entreprise
 Le fonds de roulement
 La rentabilité future des actifs circulants
 La situation de trésorerie et la liquidité et équivalents de liquidité, y compris les
placements à court terme
 Le résultat après impôts
- L’appréciation de la manière avec laquelle les dirigeants se sont acquittés de leur
mandat social

Le rapport de gestion doit inclure, d’une part, la répartition du capital et ses éventuelles
variations avec les noms des associés et, d’autre part, la mention du nom du dirigeant qui
représente la société ainsi que la période de son mandat.

29
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

Ces données peuvent aviser sur la réputation et l’intégrité de la direction de l’entreprise et


contribuer par la suite à améliorer la prise de décision des investisseurs.

- Informer sur les bases d’impositions fiscales et la situation fiscale

Les différents régimes d’impositions fiscales et les éventuels avantages fiscaux 33 dont
l’entreprise aura droit ainsi que les risques fiscaux et les impositions fiscales, suite aux
contrôles approfondis de l’administration fiscale, doivent, dans le cas échéant, être formulés
dans le rapport de gestion. Cela contribue, ainsi, à la prise de décision économique des
investisseurs.

- Détailler et justifier les subventions accordées

Pour se prévaloir de leurs droits de subvention publics d’investissement ou d’exploitation, les


entreprises doivent documenter et respecter les clauses afférentes pour l’octroi de ces
avantages.

De ce fait, le rapport de gestion doit inclure les différentes subventions accordées et à recevoir
et doit aussi inclure les cas éventuels de refus de subvention ou le pourcentage de probabilité
de délivrance de ces avantages financiers.

- L’appréciation du risque et du rendement de l’information sociétale

Le risque sociétal doit être mesuré, et pas seulement narratif, pour que l’investisseur puisse
apprécier le risque global de l’entreprise et évaluer son impact financier34.

Le rapport de gestion doit inclure les informations nécessaires qui permettent d’évaluer et
d’apprécier le risque sociétal et aussi de le détecter.

Les investisseurs, quant à leur tour, étudient et analysent si la société a implémenté des
politiques d’anticipation des risques sociaux, des politiques de prévention et si elle possède
des outils de veille sociale35pour appliquer ces procédures.

33
http://www.tunisieindustrie.nat.tn/ : Code des incitations aux investissements
34
http://www.cybel.fr/html/Communaute/rdf/zramdini.pdf:LA REVUE DU FINANCIER Complément au n°141,
2003.
35
http://www.eyrolles.com/Hubert LANDIER et Daniel LABBÉ Le management du risque social Éditions
d’Organisation, 2005

30
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

2. Utilités financières du rapport de gestion

Le rapport de gestion inclus des informations sur la solvabilité de la société et avise sur la
capacité de l’entreprise a honoré l’ensemble de ses engagements, mais également si elle peut
créer de la richesse, en comparant ses avantages économiques futurs avec le coût de ses
ressources.
L’analyse financière décrite au niveau du rapport de gestion, identifie les points suivants36 :
- La création de richesses = évolution de l'activité, étude de la formation des marges : il
est primordial de calculer la valeur ajoutée de l’entreprise pour démontrer si
l’entreprise crée effectivement de la richesse. Cependant, il est plus important de lister
les bénéficiaires 37 de cette plus-value (résultat bénéficiaire) qui peuvent être les
salariés, l’état, les investisseurs, les banques ou les actionnaires et de suivre
l’évolution de son partage. Par exemple, si la société à tendance à partager la majorité
de la valeur ajoutée entre ces actionnaires, les investissements seront moins
favorables.
- La nécessité des investissements : la société doit recenser ses besoins
d’investissements et ensuite chercher les moyens nécessaires pour les financer. Il est à
noter que le rapport de gestion doit inclure plusieurs indicateurs qui déterminent si
l’investisseur est garanti. On trouve par exemple les ratios de dividende par action,
rendement des actions, couverture des dividendes, ratios coût/bénéfice38.
- Le financement des investissements: il existe plusieurs moyens de financement d’une
39
activité, comme le financement par fonds propres (par autofinancement, par
augmentation de capital ou par cessions d’éléments d’actif) ou le financement par des
ressources étrangères de l’entreprise (par des emprunts à long ou moyen terme ou le
crédit-bail).
- La rentabilité économique et la rentabilité financière de l’entreprise : la notion de
rentabilité économique vise à mettre en évidence la capacité de l’entreprise à dégager

36
http://ressources.aunege.fr/nuxeo/site/esupversions/e03feabe-790d-43ae-bc7e-dffca23b9a52/co/partie1_7.html:
Analyse financière chapitre intérêt d’un diagnostic financier, Auteur Yamina Tadjeddine : Université Paris Ouest
37
http://etudiant.lefigaro.fr/ : Article Le figaro.fr : la création de richesse par l’entreprise
38
Gains par action = Gains disponibles à l’avoir des actionnaires / Nombre moyen d’actions ordinaires émises
Dividendes par action = Dividendes payés aux actionnaires ordinaires / nombre moyen d’actions ordinaires
émises
Rendement des actions = Derniers dividendes annuels / prix actuel des actions au marché
Couverture des dividendes = Les gains nets disponibles pour les actionnaires ordinaires / Dividendes payés aux
actionnaires ordinaires
Ratio coût/bénéfice (P/E) = Prix actuel des actions au marché / Gains par action
39
http://www.oeconomia.net/le financement de l’entreprise

31
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

des résultats en utilisant l’ensemble des moyens40et celle de rentabilité financière vise
à mesurer la capacité de l’entreprise à rémunérer ses actionnaires 41. Néanmoins, le
rapport de gestion doit déterminer les méthodes et les moyens mis en œuvre pour
améliorer la rentabilité, comme par exemple en augmentant la marge réalisée sur
chaque produit, tout en sauvegardant le même volume de ventes à un rythme constant
ou en augmentant le montant des ventes, tout en préservant une marge unitaire
constante.
II. Les limites du rapport de gestion
Le rapport de gestion doit, d’une part, retracer la situation actuelle de la société et les faits
saillants de l’exercice écoulé et, d’autre part, énumérer les progrès réalisés et les risques qui
en découlent de l’activité, tout en précisant les projections futures et les performances
attendues,

En outre, le gérant ou le conseil d’administration pour les SA est tenu d’expliquer, à travers le
rapport de gestion, les choix de modifications et des estimations comptables en les
rapprochant avec les méthodes suivies durant les exercices précédents, et présenter la
variation du capital et le nombre des employés.

Il est aussi nécessaire, pour les sociétés-mères, de décrire la situation de ses filiales et les
méthodes de comptabilisation suivies, sans oublier la variation des périmètres de
consolidation et la modification des pourcentages de contrôles.

Les lecteurs du rapport de gestion ont également besoin de connaitre les objectifs et le plan
stratégique de la direction, ainsi que le point de vue de la direction quant aux incidences et
évènements qui peuvent altérer l’avenir de l’entité42.

Il faut aussi souligner le fait que le rapport de gestion est un document qui doit être inclus
parmi les informations à communiquer aux actionnaires, dans un délai de trente jours avant la
tenue de leurs assemblées d’approbation des comptes, et doit être communiqué au préalable
au commissaire aux comptes afin de le vérifier43.

40
Résultat/Actif = (Résultat/Ventes) x (Ventes/Actif)
Taux de rentabilité économique = (taux de marge) x (taux de rotation)
41
Résultat/Capitaux propres = (Résultat/ACTIF) x (PASSIF /Capitaux propres)
Taux de rentabilité financière = (Taux de rentabilité économique) x (ratio de structure du passif)
42
IFRS practice statement, décembre 2010 “ Management Commentary –a framework for Presentation (page 8)
43
Article 201 CSC et Article 128 CSC

32
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

De ce fait, certaines difficultés et limitations peuvent impacter la bonne préparation du rapport


de gestion.

En janvier 2016, le CPA Canada a publié une alerte d’information 44 « communication de


l’information d’entreprise » établie par le « Chartered Professional Accountants Canada »
(CPA Canada). Elle a pour objet d’aviser sur les limitations de préparation du rapport de
gestion détaillées comme suit:

1. La non-cohérence ou la non-convergence des informations fournies dans le


rapport de gestion avec les plans stratégiques et financiers de l’entreprise

Dans certaines entreprises, la communication entre les différents départements est assez
mauvaise ou inexistante. Il est aussi à noter que l’inexistence d’un système d’information
performant rend difficile la collecte des données qui peuvent également être incomplètes.

L’enjeu principal des préparateurs des rapports de gestion, c’est d’une part le recensement des
informations pertinentes depuis les différentes sources de l’entité, et d’autre part, la
vérification de la cohérence de ces informations ainsi que leurs fiabilités avec les états
financiers.

Il est aussi nécessaire de bien comprendre l’information qui sera divulguée en concordance
avec les objectifs et le plan stratégique de l’entité et de mesurer l’impact des renseignements à
fournir.

Les dirigeants ont parfois tendance à ne pas divulguer certaines informations stratégiques,
comme les coûts des investissements futurs sous forme d’appel d’offre public. Ils empêchent
ainsi les concurrents de profiter de ces informations et de les utiliser pour leur compte.

2. Incompatibilité entre les informations sur les besoins de trésorerie actuels et


prévus de l’entreprise et les sources de financement

Les préparateurs des rapports de gestion rencontrent, dans certaines situations, des difficultés
pour traiter les informations portant sur les besoins actuels et prévus de trésorerie.

La sous-évaluation des besoins en fonds de roulement, les sous-estimations des retards ou des
annulations de paiements, les créances et les imprévus ainsi que la lourdeur de rotation des

44
www.cpacanada.caAlerte info Janvier 2016 communication de l’information d’entreprise Rosemary McGuire,
CPA, CA

33
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

stocks sont autant d’exemples de situations où les informations sur les besoins de
financements peuvent être biaisées.

En outre, les besoins de trésorerie peuvent être erronés quand le plan de trésorerie n’est pas
d’actualité et manque d’informations pertinentes et fiables.

Les besoins de trésorerie doivent aussi tenir compte des engagements hors bilan et des
fluctuations des taux des emprunts. Il faut aussi spécifier si l’entreprise aura besoin ou non
d’emprunts spécifiques pour investir dans des activités ciblées.

L’analyse des besoins de trésorerie permet, d’une part, d’éviter le risque de défaillance de
l’entreprise et de garantir, d’autre part, la stabilité entre les emplois et les ressources.

La recherche des besoins de trésorerie recommande essentiellement de mettre en œuvre une


stratégie clairvoyante des sources de financement.

La difficulté qui se pose dans le traitement des moyens de financement est de savoir et
comprendre l’affectation de la trésorerie disponible ou attendue aux besoins de financement.

Les lecteurs du rapport de gestion peuvent reconnaitre l’existence d’un déséquilibre de


financement, même s’il peut être très complexe à identifier. Il est préférable de suivre le
principe consistant à financer les emplois stables par des ressources stables et de s’assurer que
les besoins d’exploitation seront satisfaits par des fonds à court terme.

La société peut recourir aux ressources disponibles comme le flux de trésorerie d’exploitation,
les emprunts ou l’augmentation du capital ou encore par la cession d’une partie de ses actifs
ou par l’émission des titres obligataires ou de participation.

3. Sous-évaluation des risques ayant des incidences sur la situation de trésorerie ou


la sous-évaluation des conditions du marché

Connaitre les conditions du marché conduit la société à anticiper les risques qui peuvent
altérer sa situation de trésorerie.

Les lecteurs du rapport de gestion doivent recevoir une image fiable des actualités qui
appartiennent à l’entreprise, par conséquent, la situation de trésorerie doit être accompagnée
des évènements réels et certains afin d’informer sur les incidences défavorables sur la
solvabilité et la liquidité des activités de la société.

34
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

Les conditions défavorables de marché peuvent être, soit le non-respect de la concurrence


pure et parfaite par la non-transparence des informations ou la fluctuation des prix de vente et
les coûts d’achats, le renouvellement continuel des produits, les changements technologiques ;
soit par des barrières fortes à l’entrée comme une nouvelle loi ou une crise financière.

Une sous-évaluation des conditions de marché peut biaiser le rapport de gestion et les
projections financières.

4. L’incohérence des renseignements sur les variations importantes de la situation


financière, du résultat net ou des flux de trésorerie dans le rapport de gestion

Les informations fournies dans les états financiers, notamment l’état de résultat et le tableau
des flux de trésorerie, doivent être en cohérence avec celles présentées dans le rapport de
gestion.

Le rôle du rapport de gestion est de compléter et de clarifier les informations fournies dans les
états financiers et non de les dupliquer.

En outre, les préparateurs du rapport de gestion doivent avoir la capacité d’expliquer les
variations importantes des flux de trésorerie avec le résultat net et la situation de trésorerie.

Les informations sur les variations des flux de trésorerie peuvent être complétées par le
rapport de gestion, comme suit:

- Explication des flux d’investissements par catégorie d’immobilisation acquise, sa


durée d’utilisation prévue, l’objectif de chaque investissement et son impact futur sur
l’activité.
- Explication des flux de financement par le mode de distribution de résultat, le partage
des dividendes ou l’objectif des emprunts octroyé, ainsi que les taux de rémunérations
afférentes à chaque emprunt.
- Explication des flux d’exploitation par la capacité de l’entreprise à financer la
croissance de ses ventes et la gestion des actifs nets à court terme.
5. L’incohérence entre les informations publiées dans le rapport de gestion et les
autres informations annoncées dans d’autres communications externes (par
exemple, le site Web de l’entreprise, les présentations destinées aux investisseurs,
etc.)

35
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

Les données externes publiées par l’entreprise sur l’activité doivent être, non seulement
fiables et donc justes et réelles, mais aussi en concordance avec les données internes et,
notamment, celles publiées dans le rapport de gestion.

L’information doit être d’actualité et le rapport de gestion doit être à jour, avec tout
changement publié. Sur les réseaux sociaux, par exemple, et concernant l’avenir de la société.

Le rapport de gestion doit éclaircir et expliquer le point de vue de la direction et, par
conséquent, toutes les informations publiées dans les conférences de presse, articles,
brochures, publicités visuelles ou vocales ou toutes autres sources d’information, doivent être
conformes à celles communiquées par la direction.

L’information publiée ne doit jamais induire en erreur les lecteurs ou les mettre en confusion.
Elle doit, au contraire, être utile, de qualité et contribuer à l’amélioration de la société.

La structure du rapport de gestion et les fondements de sa présentation sont bien mentionnés


au niveau des textes juridiques et des guides économiques, mais le contenu de chaque
rubrique composant le rapport de gestion est susceptible de donner lieu à de multiples
interprétations et nuances.

Il est alors nécessaire de comprendre la façon avec laquelle chaque composante du rapport de
gestion doit être formulée et présentée.

Chapitre II : Contenu du rapport de gestion

Le contenu du rapport de gestion peut être différent d’une société à une autre et peut dépendre
du secteur d’activité ou de la taille de l’entreprise. Cependant, un modèle « type » de rapport
peut être élaboré pour satisfaire toutes les sociétés.
Section 1 : Le contenu du rapport de gestion en droit tunisien et en droit comparé
Il est nécessaire d’examiner les composantes du rapport de gestion, selon la réglementation
tunisienne, et compléter ces éléments constructifs en utilisant d’autres sources de législation,
telles que les textes des lois française et canadienne.

I. Les composantes du rapport de gestion selon la règlementation tunisienne


Les entreprises faisant appel public à l’épargne doivent impérativement se conformer à la
structure et aux composantes du rapport de gestion, selon l’annexe n°12 du conseil du marché
financier (CMF).

36
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

En effet, l’annexe 12 du CMF répartit les rubriques du rapport de gestion en neuf


points détaillés comme suit :

1. Activité et résultats

Sous cette rubrique, la direction de l’entreprise devra présenter :

1.1 Un exposé sur l’activité, la situation et les résultats de la société

La direction de l’entreprise doit présenter les activités ayant un impact significatif sur le
volume et le chiffre d’affaires ou le résultat consolidé de la société durant les trois derniers
exercices ainsi que celui de l’année en cours. Elle doit également décrire les différents
services et produits offerts, d’éventuelles nouvelles gammes, préciser toute diversification de
catégories de biens ou prestations commercialisées ayant une influence sur sa performance et
sa situation financière en cours de l’exercice.

Par ailleurs, il est primordial que le rapport de gestion évoque les raisons des variations de
résultat d’exploitation, en éclaircissant les causes de l’augmentation ou de la diminution de la
performance requise et attendue de la société et l’effet de la saisonnalité des activités.

Il est aussi intéressant d’évoquer les progrès réalisés par l’entreprise, ainsi que les difficultés
qu’elle peut rencontrer, en clarifiant les risques essentiels qu’elle a subis, tout en précisant les
objectifs à court et moyen terme et la relation de la société avec ses concurrents et son
environnement externe.

1.2 L’évolution de la société et de ses performances au cours des 5 dernières


années

L’étude de la performance de l’entreprise sur une période de cinq années pourra donner un
aperçu, non seulement sur son degré de maturité, mais aussi sur la capacité managériale à
gérer les défis majeurs entravant l’atteinte des objectifs tracés.

En effet, analyser les indicateurs de performance, afin d’évaluer les clés de succès de la
rentabilité de l’entreprise, aide les lecteurs du rapport de gestion à prendre des décisions
économiques pertinentes.

37
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

1.3 Les indicateurs spécifiques par secteur

La direction de l’entreprise devra se conformer à l’annexe 11 du CMF « indicateurs d’activité


trimestriels fixés selon les secteurs » 45 . Pour cela, elle devra mettre en valeur quelques
éléments essentiels variant selon le secteur d’activité.

En respectant les informations à fournir pour des indicateurs jugés essentiels par le marché
financier, les préparateurs du rapport de gestion éviteront la subjectivité et raisonneront en
toute transparence et sans aucune interprétation pour communiquer des renseignements utiles
aux différents lecteurs.

Néanmoins, les secteurs indiqués par le CMF ne sont pas exhaustifs. On constate, par
exemple, que le secteur agricole et celui du transport maritime ne sont pas évoqués dans
l’annexe 11. Par conséquent, les préparateurs du rapport de gestion pourront se trouver
confrontés à des difficultés pour cerner les indicateurs de performance les plus essentiels dans
leurs activités.

Cependant, tout indicateur publié, en plus de ceux exigés par l’annexe 11 du CMF, devra être
clairement défini selon le référentiel comptable tunisien, tout en expliquant son utilité. Il
devra aussi être utilisé de manière permanente et continue afin d’éviter que sa publication
n’ait uniquement pour but l’amélioration de l’image de la société dans la période considérée.

1.4 Les événements importants survenus entre la date de clôture de


l’exercice et la date à laquelle le rapport a été établi

Entre la date de clôture de l’exercice et la date à laquelle le rapport de gestion a été établi, il
existe probablement des événements susceptibles de modifier ou de confirmer la stratégie de
l’entreprise et ses objectifs attendus.

C’est pour cette raison qu’il est essentiel d’indiquer les faits majeurs et significatifs,
permettant ainsi aux différents lecteurs de comprendre l’information divulguée en toute
transparence.

45
Voir annexe 1et annexe 2 : Indicateurs fixés par secteur à l’annexe 11 du règlement du CMF relatif à l’appel
public à l’épargne. (Ajoutée par l’arrêté du ministre des finances du 12 juillet 2006)

38
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

1.5 Evolution prévisible et perspectives d'avenir

Le conseil de marché financier tunisien exige que la période d’évolution prévisible et les
perspectives d’avenir doivent être de trois ans et que ces anticipations doivent être chiffrées.

En effet, le chapitre VII du règlement du CMF, intitulé « Renseignements concernant


l'évolution récente et les perspectives d'avenir », mentionne les notions présentées sous cette
rubrique.

En se référant à ce règlement, le préparateur du rapport de gestion doit donner une indication


générale sur les variations les plus significatives dans l’évolution des affaires. De ce fait, il est
tenu de présenter les indicateurs sur les perspectives de l’exercice en cours qui seront
accompagnés par des prévisions sur le chiffre d’affaires et du résultat et avec des précisions
sur les négociations en cours ou l’avancement d’opérations de toute nature.

Par ailleurs, les dirigeants de l’entreprise doivent expliquer leurs orientations en présentant
leurs politiques générales et décrire la stratégie adoptée par la société, les anciennes et
nouvelles activités qui seront développées, le mode de financement ainsi que le schéma
d’investissements des projets.

1.6 Activités en matière de recherches et développement

Les préparateurs du rapport de gestion ont l’obligation de présenter leurs activités en matière
de recherche et développement et expliquer l’objectif de ces opérations, les ressources
associées et les dépenses à engager que la société est tenue de maîtriser pour réussir son
nouveau projet.

1.7 Les changements des méthodes d’élaboration et de présentation des états


financiers

Toute modification de méthodes de comptabilisation aura pour effet de biaiser la comparaison


entre les chiffres et la présentation des rubriques durant les exercices.

Par ailleurs, les préparateurs du rapport de gestion doivent expliquer les changements des
méthodes comptables appliqués et retraiter les informations financières et non-financières des
exercices précédents pour que le lecteur du rapport puisse analyser, d’une manière fiable et
pertinente, les variations et les tendances de la performance de l’entité.

39
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

2. Participation :

Sous cette rubrique, la direction de l’entreprise devra présenter :

2.1 L’activité des sociétés dont elle assure le contrôle

Les préparateurs du rapport de gestion doivent présenter le périmètre de contrôle de la société,


en indiquant le taux de contrôles et le taux d’intérêt dans chaque entité.

Il est aussi intéressant de présenter la structure composant le groupe en exposant les noms des
filiales.

Les lecteurs du rapport de gestion auront besoin de comprendre les périmètres de dominances
financières et aussi la force de décision de la société, pour avoir un regard élargi sur la
performance de la société-mère.

2.2 Les prises de participation ou les aliénations

Les dirigeants de l’entreprise doivent insérer dans leur rapport de gestion, le nombre exhaustif
et le montant de leurs actions qui ont servi à la participation dans le capital d’autres sociétés.

Il est aussi important d’indiquer le motif et la méthode de prise de participation. Par exemple,
si les actions rachetées sont émises pour augmenter le capital d’une société ou pour en créer
une nouvelle ou encore pour cause de cessation de contrôle motivée par un litige entre les
actionnaires ou toutes autres situations conflictuelles.

En outre, les aliénations doivent aussi apparaitre au niveau du rapport de gestion et doivent
être expliquées. Par exemple, le cas d’une opération provenant du transfert d’un bien à autrui
ou par perte de droits ou autres éléments d’échange.

3. Actionnariat :

Sous cette rubrique, la direction de l’entreprise devra présenter :

3.1 Les renseignements relatifs à la répartition du capital et des droits de vote

Les préparateurs du rapport de gestion devront présenter, d’une part, le nombre des titres de
capital en indiquant s’ils possèdent ou non le droit de vote, et d’autre part, préciser dans le cas
échéant le nombre des titres de capitaux détenus par des éventuels actionnaires défaillants qui
ont marqué un retard ou un refus de libération de capital.

40
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

La structure de capital et la répartition entre les actionnaires doivent être clairement


mentionnées au niveau du rapport de gestion.

3.2 L’information sur les conditions d’accès à l’assemblée générale

Le rapport de gestion doit mentionner le nom de la personne qui doit convoquer les
actionnaires à l’assemblée générale. À défaut de précision dans les statuts, c’est le président
du conseil d’administration qui doit procéder à cet appel.

Il est aussi obligatoire d’informer les destinataires de l’assemblée générale. En règle générale,
tous les actionnaires doivent y participer.

De plus, le mode de convocation doit être précis. Par exemple, par lettre recommandée, par
courrier électronique ou dans la presse nationale.

Tout comme l’ordre du jour de la réunion, le délai de convocation doit aussi être exprimé dans
le rapport de gestion. Il doit être suffisant pour informer tous les participants, donc une durée
raisonnable doit être envisagée.

3.3 La nature et le cadre légal de l’opération de rachat d’actions

Dans le cas de rachat d’actions, les dirigeants de l’entreprise doivent justifier leur motivation
pour cette opération. Par exemple, l’autofinancement d’un projet ou d’un investissement avec
un taux de rentabilité des fonds égal ou supérieur au coût moyen pondéré du capital et pour
éviter une crise de trésorerie.

En outre, les méthodes de rachat d’actions doivent être expliquées dans le rapport de gestion.
Par exemple, en indiquant que l’entreprise envisage de publier au préalable une note
d’information visée par le conseil d’autorité financière et que l’offre est publique et autorisée
par l’assemblée générale extraordinaire.

4. Organes d’administration et de direction

La direction de l’entreprise devra présenter :

4.1 Les règles applicables à la nomination et au remplacement des membres du


conseil d’administration ou du conseil de surveillance

Le préparateur du rapport de gestion devra présenter les règles de nominations et de


remplacements des membres du conseil d’administration ou du conseil de surveillance, qui

41
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

sont régies, soit par le statut des sociétés, soit par l’assemblée générale des actionnaires pour
se prononcer sur le choix du mode d’administration et les modalités de fonctionnement.

4.2 Les principales délégations en cours de validité accordées par l’assemblée


générale aux organes d’administration et de direction

Le rapport de gestion devra inclure les délégations en cours de validité accordées par
l’assemblée des actionnaires au conseil d’administration et de direction. Pour cela, il est
obligatoire d’indiquer l’objet de ces exceptions, comme par exemple pour une augmentation
ou une diminution de capital et indiquer aussi l’objectif de cette opération, comme par
exemple pour rémunérer des apports de titres ou de valeurs mobilières.

Il est aussi primordial d’indiquer la date de l’assemblée générale qui va délibérer sur cette
délégation ainsi que la durée de l’échéance accordée par les actionnaires.

4.3 Le rôle de chaque organe d’administration et de direction

Le rapport de gestion doit définir le rôle de chaque organe de l’administration et de la


direction ainsi que les limites de leurs prérogatives.

De ce fait, le préparateur du rapport de gestion énoncera toute particularité non inclus dans les
statuts de l’entreprise ou les textes juridiques.

4.4 Les comités spéciaux et rôle de chaque comité

Les comités spécialisés sont créés par le conseil d’administration et leurs rôles et
compositions doivent être indiqués dans le rapport de gestion.

En effet, les comités les plus courants sont : le comité d’audit, le comité de risques, le comité
de nomination, le comité de rémunération, le comité stratégique et le comité de qualité et de
développement durable.

En outre, la loi n°2005-96 du 18 octobre 2005, relative au renforcement de la sécurité des


relations financières, ajoute l’article 256 bis au code des sociétés commerciales pour obliger
les sociétés faisant appel public à l’épargne, à l’exception des sociétés classées comme telles
du fait de l’émission d’obligations, à créer un comité permanent d’audit.

5. Le titre en bourse:

Sous cette rubrique, la direction de l’entreprise devra présenter :

42
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

5.1 L’évolution des cours de bourse et des transactions depuis la dernière


assemblée générale

Le préparateur du rapport de gestion devra mentionner les variations de cours de bourse et des
transactions de vente et achat ayant été enregistrées depuis la dernière assemblée générale.

De ce fait, il devra indiquer la valeur actuelle de l’action, en montant et en pourcentage, ainsi


que son évolution par rapport à la dernière transaction.

Il est également intéressant d’indiquer les places de cotation et le code d’identification propre
à chaque titre coté, ainsi que la valeur la plus haute et la plus basse atteinte par l’action durant
la période et le nombre de titres échangés.

5.2 Le déroulement des opérations de rachat et les effets que cette opération a
engendré

La méthode avec laquelle les opérations de rachat d’actions sont effectuées doit être
mentionnée dans le rapport de gestion, en mesurant la valeur actualisée du titre par
l’actualisation de son rendement global futur selon les estimations de l’entreprise.

En outre, les conditions de fixation du prix de l’action doivent être mentionnées dans le
rapport de gestion. Par exemple, une stabilité de l’environnement économique et politique va
engendrer une croissance de la valeur du titre, de même, une augmentation des intérêts
bancaires va engendrer une diminution du prix des obligations à taux fixe. Ainsi, le
changement dans la réglementation fiscale pourra influencer l’achat d’actions ou celui
d’obligations.

6. Affectation des résultats

Sous cette rubrique, la direction de l’entreprise devra présenter :

6.1 Un bref rappel des dispositions statutaires concernant l’affectation des


résultats

Le préparateur du rapport de gestion a l’obligation d’apporter des clarifications quant à


l’affectation des résultats et donc d’exprimer l’intention de la société de distribuer une partie

43
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

ou la totalité des dividendes ou plutôt de reporter la distribution dans les réserves de l’exercice
suivant.

Ainsi, les dirigeants de l’entreprise doivent expliquer les causes de non-versement des
dividendes, leur éventuelle intention de les investir dans des nouveaux projets, ainsi que la
méthode de répartition du résultat.

6.2 Le tableau d’évolution des capitaux propres ainsi que les dividendes versés
au titre des trois derniers exercices

L’annexe 12 du CMF exige que les préparateurs du rapport de gestion doivent présenter
l’évolution des capitaux propres ainsi que les dividendes versés au titre des trois derniers
exercices sous la forme du tableau suivant, qui comporte au minimum les éléments énoncés
ci-après :
Réserve spéciale

réinvest exonéré

réinvest exonéré
de réévaluation
Réserve légale

régime spécial

régime spécial

Modifications
Réserve pour

Réserve pour

indisponible

comptables
Résultat de
d'émission

disponible

disponible
Réserve à

Réserve à

l'exercice
Résultats
devenue

reportés
Capital
Prime

Total
Soldes au
31/12/N-3 Avant
affectation,
Affectation des
résultats suivant
décision de
l’AGO du …
Dividendes
distribués
Soldes au
31/12/N-3 Après
affectation
Résultats de
l’exercice N-2
Soldes au
31/12/N-2 Avant
affectation,

Affectation des
résultats suivant
décision de
l’AGO du …..
Dividendes
distribués
Soldes au
31/12/N-2 Après
affectation

44
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

Réserve spéciale

réinvest exonéré

réinvest exonéré
de réévaluation
Réserve légale

régime spécial

régime spécial

Modifications
Réserve pour

Réserve pour

indisponible

comptables
Résultat de
d'émission

disponible

disponible
Réserve à

Réserve à

l'exercice
Résultats
devenue

reportés
Capital
Prime
Total
Résultats de
l’exercice N-1
Soldes au 31/12/
N-1 Avant
affectation,

Affectation des
résultats suivant
décision de
l’AGO du …..
Dividendes
distribués
Soldes au 31/12/
N-1 Après
affectation

7. Contrôle des comptes

Le préparateur du rapport de gestion devra présenter les différentes recommandations du


comité permanent d’audit afin d’optimiser le système de contrôle interne et, d’une part,
protéger les ressources de la société et, d’autre part, assurer une fiabilité de l’information
financière en se conformant à la réglementation en vigueur.

Les constatations du comité permanent d’audit assureront une hausse de crédibilité au niveau
des informations inscrites dans le rapport de gestion.

En outre, les défaillances des contrôles internes constatés par les commissaires aux comptes,
au cours de l’exercice audité ou les exercices précédents, sont suivies par ce comité. Les
différentes améliorations et les risques non encore couverts devront également être insérés
dans le rapport de gestion.

8. Gestion des ressources humaines :

Le rapport de gestion devra inclure une description de l’organigramme de la société, la


répartition du personnel par catégorie et le coût de salaire y afférant.

Ce rapport peut aussi inclure une analyse sur la mobilité des employés, le nombre de
recrutement et de démissionnaires durant l’exercice ainsi qu’une estimation sur les charges
salariales de départ à la retraite.

45
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

Les sociétés les plus performantes en gestion de ressource humaine incluent, dans leur rapport
de gestion, une présentation de l’état de bien-être dont l’employé pourra bénéficier au niveau
de son poste de travail. Il y sera également mentionné les formations qu’il pourra apprendre
pour gérer sa carrière.

9. Eléments sur le contrôle interne :

Les dirigeants de l’entreprise devront présenter, dans le rapport de gestion, les principales
caractéristiques propres au système de contrôle interne conformément prévu par la législation
comptable en vigueur.

Par ailleurs, le rapport de gestion devra présenter une définition de l’objectif à atteindre par le
contrôle interne ainsi qu’une description de l’environnement de ce dernier. Cela, en
mentionnant les politiques de gestion des risques financiers pour couvrir chaque catégorie
d’opérations et de transactions comptables, d’une part, et les procédures de contrôle mises en
place ainsi que les réseaux utilisés pour communiquer et informer sur ces processus et les
modalités de leurs fonctionnements, d’autre part. Les outils utilisés pour leur réalisation
devront également être indiqués, ainsi que les mécanismes de surveillance de l’application
adéquate du système de contrôle interne et les organes responsables de son pilotage.

Il est intéressant de migrer au droit comparé pour s’inspirer de la réglementation française et


canadienne, afin de comprendre les exigences réglementaires complémentaires qui concernent
la présentation du rapport de gestion.

II. Les composantes du rapport de gestion selon le droit comparé


Pour comprendre davantage les caractéristiques importantes que le rapport de gestion doit
inclure ainsi que les règles de préparation de ce document, qui doivent être suivies par les
dirigeants, il est nécessaire de se référer à la réglementation française et canadienne. Cela
permet d’identifier les éléments exigibles complémentaires au droit tunisien et qui s’avèrent
obligatoires pour d’autres sociétés, dans d’autres territoires réglementaires.

1. Selon la réglementation française

La réglementation française identifie d’autres aspects complémentaires qui doivent être


respectés par les préparateurs du rapport de gestion.
Les autres exigences du code de commerce français, en matière de rapport de gestion, sont
les suivantes :

46
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

1.1 Mesurer le risque financier

L’article L225-100 du code de commerce français stipule que: les indicateurs sur
l’utilisation des instruments financiers par l’entreprise doivent être présentés dans le
rapport de gestion, lorsque cela est pertinent pour l'évaluation de son actif, de son passif,
de sa situation financière et de ses pertes ou profits.
Le risque financier est mesuré par :

 Le risque de volatilité d’un actif financier : c’est quand la valeur moyenne d’un
actif financier s’écarte à la baisse de la valeur de son rendement.
 Le risque de prix : c’est la variation du prix par rapport à son taux d’intérêt.
 Le risque dans le taux : c’est le concept ‘value at risk’ (VAR) qui mesure le risque
de marché d’un portefeuille d’instruments financiers.
 Le risque de crédit : c’est quand un emprunteur ne remboursera pas sa dette à
l’échéance
 Le risque de liquidité et de trésorerie : c’est pour mesurer la capacité de
l’entreprise à poursuivre son activité.
 Le risque de change et sa couverture : c’est la couverture du risque de perte de
change quand l’entreprise effectue des importations et des exportations dans des
devises qui sont différentes de celles utilisées pour l’établissement de leur bilan et
leur compte de résultats.
1.2 Le reporting sur la responsabilité sociétale de l’entreprise (RSE)

La règlementation française exige que le rapport de gestion de l’entreprise expose les


actions menées et les orientations prises par les entreprises pour prendre en compte les
conséquences sociales et environnementales de leurs activités et remplir leurs
engagements sociétaux en faveur du développement durable.
Ainsi, l’article R225-105-1, créé par le décret n°2012-557 du 24 avril 2012 –art 1, définit
les informations RSE à mentionner dans le rapport de gestion, comme suit :
- Informations sociales :
Ces informations portent sur l’emploi, l’organisation du travail, les relations sociales, la
santé et sécurité, la formation et l’égalité de traitement.

47
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

En effet, le préparateur du rapport de gestion doit indiquer le nombre total de ses


employés et sa répartition par catégorie, en présentant aussi les mouvements d’entrée et de
sortie, ainsi que le niveau de rémunération et d’évolution de salaire.
Par ailleurs, il est également important de présenter l’organisation du régime d’horaire de
travail et d’expliquer les relations syndicales, les procédures d’information et de
consultation du personnel, ainsi que la synthèse des décisions prises, tout en évaluant les
conditions de santé, d’hygiène et la sécurité au travail.
En outre, le bilan pédagogique servant à présenter la qualité des formations, le nombre des
présents et les heures de connaissances et compétences acquises, doit être synthétisé au
niveau du rapport de gestion.
Il est aussi fort conseiller d’ajouter une description sur la politique suivie par l’entreprise
pour assurer l’égalité entre les hommes et les femmes, l’insertion des handicapés dans le
travail ainsi que la lutte contre la discrimination raciale et l’intolérance.
- Informations environnementales :
Ces informations portent sur la politique générale en matière environnementale, la
pollution et gestion des déchets, l’utilisation durable des ressources, le changement
climatique et la protection de la biodiversité ;
Le préparateur du rapport de gestion devra inclure les informations nécessaires en matière
d’environnement et du traitement des questions relevant de ce sujet, ainsi que des actions
de formation et de prise de connaissances des salariés et des moyens consacrés pour se
prévenir des risques subits par l’environnement.
De même, il est aussi important d’expliquer les procédures de prévention et de recyclage
des déchets en les gérant dans l’air , l’eau et le sol, pour minimiser la pollution affectant
l’environnement.
En outre, il est aussi intéressant de valoriser les mesures prises par l’entreprise pour
optimiser la consommation d’eau, de matières premières et d’énergie, afin d’améliorer
l’utilisation des ressources durables et renouvelables.
Pour certain cas de société, il est aussi significatif d’indiquer les méthodes suivies pour se
prévenir des rejets de gaz à effet de serre afin de lutter contre les changements
climatiques, ainsi que les standards appliqués pour développer et préserver la biodiversité.
- Informations relatives aux engagements sociétaux en faveur du
développement durable :

48
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

Ces informations portent sur l’impact territorial, économique et social de l'activité de la


société, ainsi que les relations entretenues avec les personnes ou les organisations
intéressées par l'activité de la société, la sous-traitance et les fournisseurs.
Le préparateur du rapport de gestion doit informer les lecteurs sur leurs engagements en
matière d’emploi ainsi que leurs contributions dans le développement régional. Il doit
ainsi expliquer les démarches entreprises pour collaborer et dialoguer avec les associations
dans la région et détailler les actions mises en application pour collaborer avec les
organisations locales.
En outre, il est aussi intéressant d’inclure dans le rapport de gestion, la méthode de choix
des fournisseurs et des sous-traitants qui, dans la grille d’évaluation, doivent présenter un
profil qui respecte les enjeux environnementaux et sociaux.
2. Selon la réglementation canadienne

L’annexe 51-102A1 46 « rapport de gestion de la norme canadienne 51-102 sur les


obligations continues » énumère les rubriques que le rapport de gestion devra contenir et
qui sont détaillés comme suit :
2.1 Date

La date du rapport de gestion doit, au moins, se situer après la date des états financiers du
dernier exercice.
En effet, les informations incluses dans le rapport de gestion doivent compléter celles
présentées dans les états financiers arrêtés par le conseil d’administration, afin d’éviter
l’absence de renseignements pouvant influencer significativement la situation financière
actuelle de la société.
2.2 Performance globale

La performance globale de l’entreprise englobe la situation financière, sa performance


financière et son flux de trésorerie. Il est important d’indiquer que le préparateur du rapport de
gestion doit expliquer les changements entraînés par toutes nouvelles acquisitions, cession ou
abandon d’activité.

En outre, il est également intéressant de détailler les risques et les variations subis et ayant, ou
pouvant avoir, une incidence sur les états financiers, en fournissant les informations

46
Voir annexe 4 : annexe 51-102A1 « Rapport de gestion » de la norme canadienne 51-102 sur les obligations
continues »

49
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

suffisantes sur plus de deux exercices, afin de contribuer à la compréhension des lecteurs du
rapport.

Par ailleurs, le préparateur du rapport de gestion doit présenter une analyse des secteurs
opérationnels et spécifier les secteurs d’activité soumis à des restrictions légales. Il est
également tenu de décrire les facteurs influençant économiquement la performance de la
société ainsi expliqué les causes de tous changements survenus ou non encore réalisé ayant
une incidence sur le résultat et le rendement de la société.

2.3 Information annuelle choisie

Le rapport de gestion doit contenir les éléments du choix de méthodes comptables utilisées,
ainsi que l’impact des modifications de ces dernières, durant les trois derniers exercices.

Par ailleurs, il est recommandé de présenter le résultat des activités poursuivies, le total des
produits des activités ordinaires, le total de l’actif et le total du passif financier non-courant et
les distributions de dividendes, mais aussi d’analyser les facteurs ayant généré des
fluctuations entre les périodes.

2.4 Analyse des activités

Une analyse narrative des activités ordinaires de la société devra être incluse au niveau du
rapport de gestion, comme par exemple : l’effet de l’inflation, la variation du fond de
roulement ou la hausse du coût de la main-d’œuvre.

En outre, il est aussi intéressant d’analyser la rentabilité des nouveaux projets en cours de
réalisation et de planifier l’existence de dépenses supplémentaires ou le changement des prix
de vente de marchandises ou autres éléments clés capables de redresser ou modifier les
objectifs à atteindre.

2.5 Résumé des résultats trimestriels

Le préparateur du rapport de gestion devra informer les lecteurs sur les variations des produits
des activités ordinaires, le résultat des activités poursuivies ainsi que les résultats distribuables
pour les propriétaires de la société mère, et ce, en analysant les huit derniers trimestres
précédant l’émission du rapport.

En outre, cette analyse devra comporter une explication sur les principaux facteurs et
notamment sur l’effet des changements en matière de besoins d’achat, de comportements des

50
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

clients, des modifications de prix de vente, de la capacité de production, des volumes prévus
ainsi que le positionnement concurrentiel de la société et ses forces et faiblesses.

2.6 Situation de trésorerie

Le rapport de gestion contient une analyse de la situation de la trésorerie de l’entreprise et de


sa performance financière.

Cette analyse est nécessaire pour comprendre l’effet des variations de trésorerie et les risques
de liquidités, qui sont en relations avec les remboursements de dettes et la capacité de
l’entreprise a honorer ses engagements.

En outre, l’étude de la structure de trésorerie au sein du rapport de gestion, permet aux


investisseurs de connaitre les sources de financement des projets, pour pouvoir apprécier la
possibilité de contribuer à l’augmentation du capital de la société ou d’investir dans de
nouveaux projets.

2.7 Sources de financement

Le préparateur du rapport de gestion doit informer les lecteurs des différentes sources de
financement utilisées par la société et leurs tendances prévues, comme par exemple les
changements des taux d’intérêt ou des coûts de l’emprunt.

En outre, le rapport de gestion doit inclure une définition de ses sources de financement et les
engagements qu’elles couvrent, mais aussi identifier les dépenses d’exploration, de recherches
et de développement nécessaires à chaque activité pour leur maintien et l’atteinte des objectifs
fixés parla société.

2.8 Arrangements hors bilan

Le préparateur du rapport de gestion doit informer les lecteurs des arrangements hors bilan sur
le dernier exercice, et les comparer avec les informations de l’exercice précédent, en
complément des notes inscrites dans les états financiers.

Par ailleurs, il doit préciser les arrangements contractuels conclus avec une entité, ne figurant
pas dans les états consolidés et qui se rapportent aux obligations de contrats de garantie ou de
ses dérivés, et tout autre élément utilisé pour contribuer à son financement.

51
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

Il est aussi important d’indiquer les évènements qui pourront avoir une incidence sur les
arrangements conclus et les politiques suivis par la direction, pour se couvrir contre tout
risque empêchant la société de bénéficier des avantages propres à ces engagements.

2.9 Opérations entre parties liées

Le rapport de gestion devra inclure une analyse des opérations quantitatives et qualitatives
avec les parties liées, en démontrant l’objectif commercial justifiant toute transaction et
l’éventuelle existence d’autres conventions encours de réalisation.

2.10 Quatrième trimestre

En l’absence du rapport trimestriel, le rapport de gestion devra inclure une analyse des
principaux évènements réalisés durant les derniers trimestres, une explication des ajustements
comptables et l’effet de saisonnalité ayant affecté la situation financière de l’entreprise ainsi
que sa performance financière et entrainé une variation dans ses flux de trésorerie.

2.11 Opérations projetées

Le préparateur du rapport de gestion doit informer les lecteurs sur les acquisitions et cessions
importantes que le conseil d’administration a décidé de réaliser, l’effet de ces opérations sur la
performance de l’entreprise, sa situation financière ainsi que ses flux de trésorerie.

2.12 Principales estimations comptables

Le préparateur du rapport de gestion doit informer les lecteurs, des principales estimations
comptables utilisées, et cela en présentant une description qualitative des besoins de ses
estimations et son impact sur la situation financière et la performance de l’entreprise.

En outre, les hypothèses utilisées doivent être expliquées de manière raisonnable, et les
modifications apportées durant les deux derniers exercices doivent être justifiées et motivées
pour convaincre les utilisateurs du rapport de gestion de l’essentialité de ces changements et
de la méthodologie suivie par la direction.

2.13 Modification des méthodes comptables, y compris l’adoption initiale

Le rapport de gestion doit inclure une explication sur les méthodes comptables utilisées ou à
prendre en considération dans les exercices futurs, en décrivant les sources de ses nouveaux

52
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

principes comptables, les normes à appliquer, la date d’application ainsi que l’effet de ses
modifications sur le résultat de l’entreprise et sa performance financière.

La direction de l’entreprise doit, dans l’éventualité de son impossibilité à valoriser l’effet des
changements des méthodes comptables, expliquer les raisons de ses limitations.

En outre, si la direction a le choix d’utiliser plusieurs méthodes comptables, elle doit


expliquer les raisons de son choix et l’effet des options non retenues sur sa situation financière
et sa performance financière.

2.14 Instruments financiers et autres instruments

Le préparateur du rapport de gestion doit informer les lecteurs de la nature des instruments
financiers et autres instruments, et ce, par l’évaluation de son montant, la certitude des flux
financiers futurs et l’échéance de ses instruments ainsi que leurs relations avec le passif, les
capitaux propres et l’actif de l’entreprise.

Par ailleurs, les méthodes de présentation, dans les états financiers, de ces instruments
financiers doivent être expliquées tout comme la répartition des charges et des produits qui y
sont rattachés, en identifiant les hypothèses requises pour estimer leur juste valeur

Il est aussi important d’évaluer les risques qui se rapportent à ces instruments financiers,
comme la variation des taux de change ou des taux d’intérêt, l’impact sur la situation
financière et le flux de trésorerie, ainsi que les méthodes utilisées par la direction pour se
couvrir contre ses éventuels évènements.

2.15 Autres exigences relatives au rapport de gestion

Le rapport de gestion doit inclure des informations devant figuré dans les attestations des
documents annuels qui se trouvent à l’annexe 52-109A1 47 , en application de la norme
canadienne 52-109 sur l’attestation de l’information présentée dans les documents annuels et
intermédiaires des émetteurs. Cela, afin de responsabiliser les préparateurs du rapport de
gestion et garantir une meilleure crédibilité de ce document.

47
Voir annexe 5 : Annexe 52-109AE2 « Attestation des documents intermédiaires » de la norme canadienne
52-109 « attestation de l’information présentée dans les documents annuels et intermédiaires des émetteurs »

53
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

Section 2 : Le contenu du rapport de gestion selon le normalisateur international


Outre les exigences réglementaires, le contenu du rapport de gestion est orienté par des guides
et des lignes directrices prévues par l’IASB et par d’autres institutions comme le CPA
Canada.

I. Le contenu du rapport de gestion selon l’IASB


Le guide élaboré par IASB 48 sera utilisé comme une référence d’ordre général pour la
présentation des composantes du rapport de gestion. Par ailleurs, quelques commentaires et
explications ont été inspirés de certains auteurs et des lignes directrices concernant la
rédaction et les informations à fournir dans le rapport de gestion, recommandé par CPA
Canada.

Selon ce guide, le rapport de gestion devrait contenir les éléments suivants :

 une description de l'activité,

 les objectifs de la direction et les stratégies déployées pour y répondre,

 les ressources, risques et relations les plus significatifs,

 les résultats et les perspectives,

 les critères d'évaluation et les indicateurs de performance utilisés par la direction pour
mesurer la performance par rapport aux objectifs fixés.

1. Description de l’activité

Selon Mr Alain Bosetti 49 , l’activité de l’entreprise doit être présentée de façon claire,
explicite, identifiable et mémorisable.

Pour bien comprendre la manière avec laquelle une activité peut être décrite, une analyse a été
réalisée, le 19 novembre 2015, par la JNDJ50 ;

Selon cette étude, il est primordial de décrire :

48
The IFRS Practice Statement Management Commentary
49
Alain Bosetti est Président du Salon des micro-entreprises et de Planète auto-entrepreneur : article intitulé :
« comment bien présenter votre activité pour trouver facilement des clients » : web :
http://www.planete-auto-entrepreneur.com/developper-votre-auto-entreprise/233-comment-bien-presenter-votre-
activite.html
50
JNDJ : Journée Nationale Des Jeunes ; Fondée par l’association Banyan, dont l’activité relève de
l’intérêt général, la JNDJ est un mouvement collectif qui fédère, à l’occasion d’une journée d’envergure
nationale, des acteurs du monde privé, public et associatif autour d’un enjeu majeur : permettre aux
jeunes de démystifier le monde du travail et leur donner envie de se projeter dans le monde des actifs.

54
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

- La mission principale : dans cette partie, la société peut présenter son organisation, la
répartition de son capital, les parties prenantes de décision, le nombre de ses
employés, les objectifs de ventes et d’achats, la variété de ses investissements, les
sources de financement et son positionnement sur le marché ;
- Les partenaires : dans cette phase, la société peut présenter ses types de clients et
fournisseurs, ses intermédiaires, la liaison entre les services amont et aval
(approvisionnement, circuits de distribution), le coût d’investissement, les
caractéristiques des emprunts, les banques et les parties liées51 ;
- Type de flux : la société peut présenter le schéma des flux d’investissements et de
financements ;
- Enjeux de gestion : la société peut présenter, d’une manière générale, ses coûts, ses
coûts de revient, son optimisation des prix, ses services de recherche et développement
et de contrôle qualité, ses critères de choix d’investissement, sa marge nette
commerciale et l’étude de marché avec les concurrents.

 Les objectifs de la direction et les stratégies déployées pour y répondre

Le référentiel, intitulé « Eveil à l’excellence52 », place les objectifs stratégiques sous quatre
critères pouvant être détaillés comme suit :

1.1 La compréhension des besoins et des attentes des parties prenantes et de


l’environnement externe

Ce critère met en évidence la flexibilité des dirigeants pour faire face aux changements
environnementaux externes pouvant, d’un côté, basculer les objectifs tracés au préalable
suivant les nouvelles tendances et indicateurs externes, telles que les tendances économiques,
sociétales et propres au marché et, d’un autre côté, toucher la stabilité de l’organisation par
l’impact à court et à long terme des nouvelles exigences politiques , réglementaires et légales.

En outre, les dirigeants doivent, non seulement collecter les informations macroéconomiques
et anticiper les nouveaux besoins et les attentes des parties prenantes, mais aussi comprendre
et s’adapter aux menaces et opportunités du marché, par un retour d’information et une
analyse externe.

51
IAS 24 "Information relative aux parties liées" : Une partie liée est une personne ou une entité qui est liée à
l’entité qui prépare ses états financiers
52
Référentiel qui a obtenu durant les 5 éditions du prix wallon de la qualité 2013 ;

55
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

1.2 La compréhension de la performance et des capacités internes

Les organes décisionnels de l’entreprise doivent savoir analyser leurs compétences et leurs
axes d’améliorations, en comparant leurs capacités actuelles et les tendances de performances
opérationnelles et ensuite projeter leurs capacités potentielles sur l’organisation et leurs cœurs
de métier. Ils doivent aussi faire un benchmarking53 pour comprendre et identifier les forces
des autres sociétés et cibler les clés de succès potentiels, sur lesquels ils devront se concentrer.

Ils doivent également, d’une part, étudier les données et les informations relatives aux
compétences des partenaires existants et potentiels pour identifier la stratégie future à
entretenir et, d’autre part, déterminer l’impact des nouvelles technologies et des nouveaux
modèles économiques sur les résultats et les objectifs de la société.

1.3 La stratégie et les politiques qui la soutiennent sont développées, revues


et mises à jour

Les organes décisionnels de la société doivent connaitre et identifier les scénarios futurs et les
méthodes stratégiques qui permettront, non seulement de maitriser les risques de gestion, mais
aussi de maintenir et sauvegarder l’équilibre, la durabilité économique et la continuité
d’exploitation de l’entité.

Ils doivent aussi évaluer la progression des activités, vérifier s’ils sont en corrélation avec les
objectifs stratégiques et examiner les bénéfices par segments et par centre de coûts, pour
s’assurer du développement croissant de l’entité.

1.4 La stratégie et les politiques qui la soutiennent sont communiquées, mises


en œuvre et contrôlées

Au fur et à mesure de l’avancement de l’activité, les organes décisionnels doivent déployer


des outils adéquats systématiques pour atteindre l’ensemble des résultats souhaités, en
équilibrant les objectifs à court et à long terme.

En outre, cette stratégie et ces outils doivent être communiqués à l’ensemble des parties
prenantes de l’organisation, pour responsabiliser tout le personnel afin d’optimiser sa
contribution.

53
Le benchmarking : la référenciation, l'étalonnage ou le parangonnage est une technique de marketing ou de
gestion de la qualité qui consiste à étudier et analyser les techniques de gestion, les modes d'organisation des
autres entreprises afin de s'en inspirer et d'en tirer le meilleur.

56
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

Les cibles identifiées, pour donner une valeur ajoutée aux résultats de l’entreprise, doivent
être contrôlées et affinées d’une manière appropriée, pour atteindre un équilibre optimal
d’efficacité et d’efficience

 Les ressources, risques et relations les plus significatifs

Pour optimiser leurs rentabilités et cerner leurs compétences, les organes décisionnels de
l’entreprise doivent recenser leurs ressources, maîtriser leurs risques et réaliser un équilibre
entre avantage et coût, pour performer la relation entre ressources et risques de l’entreprise.

1.5 Les ressources de l’entreprise

Les ressources de l’entreprise peuvent être des ressources tangibles comme les terrains,
bâtiments, machines, stocks, capacités d’autofinancement et les capacités d’endettement, mais
aussi des ressources intangibles comme le savoir-faire, marque, brevets, réputation, notoriété,
relations avec la clientèle, dynamisme des équipes, flexibilité, capacité à échanger des
informations, le système d’information, base de données, normes Iso (indicateurs de la
qualité, de la réputation de l’entreprise)et les mécanismes de coordination.

Il est judicieux de noter que les ressources tangibles peuvent être imitées par d’autres
entreprises concurrentes et ne pas donner un vrai avantage durable. Contrairement aux
ressources intangibles qui sont la source d’avantages concurrentiels entre les sociétés, par le
fait qu’ils sont spécifiques et protégés par des droits ; selon Interbrand54, en 2015, Apple (n°
1) et Google (n° 2) occupent les premières positions des marques les plus valorisées. D'une
valeur de 170,276 milliards d'USD, Apple augmente sa valeur de marque de 43 %. Google,
évaluée à 120,314 milliards de dollars, augmente sa valeur de marque de 12%.

En outre, les sociétés se distinguent, d’une part, par leurs compétences spécifiques ou
distinctives. Par exemple, « UPS » et « DHL » se distinguent par l’innovation et le
perfectionnement de la technologie «Big Data »55, qui sert à optimiser l’efficacité logistique;
« Nespresso »56 valorise sa stratégie marketing par le surnom du café ‘Grand Cru’ ou par le
produit de luxe ‘café à capsules’; « Apple »57 se positionne sur le marché de haut de gamme et
innove en rachetant « Beats » pour récupérer un service en ligne « Beats Music ». D’autre

54
Retrouvez cet article sur : www.e-marketing.fr - "Best Global Brands 2015 : quelles sont les marques les plus
valorisées par Interbrand ?"
55
Retrouvez cet article sur : www.data-business.fr/limpact-du-big-data-sur-le-secteur-logistique/
56
Retrouvez cet article sur : http://tastymarcom.com/nespresso-une-strategie-marketing-bien-maitrisee/
57
Retrouvez cet article sur : http://la-rem.eu/2015/04/13/apple-se-satisfait-du-tres-haut-de-gamme/

57
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

part, par leurs compétences transversales, par la créativité liée à la recherche et


développement (R&D) et la formation d’une équipe de travail qui possède de l’expertise
qualifiée.

Le tableau suivant illustre quelques exemples de compétences distinctives58 :

Domaine Ex. de compétences distinctives Ex. d'entreprises


Ressources -Savoir-faire en formation et en IBM
humaines développement des RH rares
R&D -Capacité de développer des produits Sony
entièrement nouveaux
Conception -Originalité du design et esthétique Apple
industrielle
Logistique -Capacité d'optimiser les coûts de Carrefour
logistique et d'approvisionnement
Fabrication -Flexibilité de l'outil et rapidité de Benetton
réponses
-Production de masse pour un service de Mc Donald
masse
Vente et -Maîtrise d'un réseau de détaillants en Louis Vuitton
distribution propre
Marketing -Création et gestion des marques L'Oréal

Service -Service complet accompagnant le Decaux


produit, de l'étude jusqu’à l'entretien

-Service après-vente Darty

1.6 Gestion de risques de l’entreprise

Selon le guide de référence du « Committee of Sponsoring Organization Of the Treadway


Commission » (COSO)59 sur le management des risques de l’entreprise, la gestion des risques
de la société passe par un dispositif comprenant les huit éléments suivant :

 Environnement interne : L’environnement interne englobe la culture, l’intégration et


l’éthique de l’organisation. Il structure la façon dont les risques sont pris en compte

58
Said YAMI Maitre de conférences en sciences de gestion ERFI/ISEM-Université Montpellier1
« Management stratégique » cours Master 1 page 4
59
Le référentiel COSO, le contrôle interne doit répondre à trois objectifs : un objectif d'efficacité des opérations,
un objectif de fiabilité des informations financières et un objectif de conformité à la loi. Il définit également cinq
composants constitutifs du contrôle interne : l'environnement de contrôle, l'évaluation des risques, l'information
et la communication, les activités de contrôle et enfin le pilotage du contrôle. Voir aussi :
http://www.coso.org/guidance.htm

58
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

par tous les niveaux hiérarchiques de l’entreprise, la volonté à appréhender les


règlementations internes, les compétences et les aptitudes nécessaires à
l'accomplissement des tâches requises à chaque poste, plus particulièrement la
philosophie et le style de management des dirigeants et leur appétence pour le risque.
 Fixation des objectifs : Les objectifs doivent être, d’une part, déterminé, fixé au
préalable et pris en considération par le management de la société pour mesurer la
faisabilité du processus de contrôle du risque et, d’autre part, en concordance avec la
vision globale de l’entreprise.
 Identification des événements : Les événements internes et externes, ayant un potentiel
d’impact négatif sur l’atteinte des objectifs d’une organisation, doivent être identifiés
dans le temps en faisant la distinction entre les risques passés et futurs. Ils peuvent être
regroupés par catégorie, au cours du processus de fixation des objectifs.
 Evaluation des risques : En étudiant le profil de risque de l’entreprise, comme sa taille,
la complexité de ses activités et la réglementation applicable, chaque entité peut
analyser la probabilité d’occurrence des événements susceptibles d’atteindre leurs
objectifs, l’impact après réalisation de ces risques et les conséquences qui en dégagent.
En se basant sur cette étude, la société peut recenser d’une façon globale ses risques
inhérents en absence de contrôle approprié et les risques résiduels qui en découlent,
après la prise en compte des solutions de contrôles par le management.
 Traitement des risques : Le traitement des risques et les méthodes avec lesquelles le
management fonctionne dépendent, d’une part, du type de traitement (l’évitement, la
réduction, le partage ou l’acceptation) et, d’autre part, du seuil de tolérance en
mesurant les coûts et avantages de chaque mesure contre le risque. Ces traitements
peuvent aussi être combinés pour ramener le risque résiduel à un niveau acceptable.
 Activités de contrôle : Les activités de contrôle sont tracées par des procédures et des
politiques qui stipulent leurs applications, en tenant compte des aspects technologiques
et manuels de l’entreprise et aussi de l’intégration et la bonne volonté des utilisateurs à
respecter et faire respecter les directives de contrôle mises en place.
 Information et communication : La traduction des activités de contrôle de risques sous
la formulation de supports ou de manuels et d’outils capitalisés pour fortifier la
compréhension de ces informations, en mettant en place un mécanisme de
communication entre les collaborateurs pour être véhiculé de manière appropriée,
exacte, fluide , complète et en temps opportun ; doit transmettre l’importance et la
pertinence d'un dispositif de management des risques efficaces, les objectifs de

59
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

l'organisation, l'appétence pour le risque et la tolérance au risque de l'organisation,


une terminologie commune sur les risques, les rôles et les responsabilités des
collaborateurs dans l'exécution et le renforcement des éléments du dispositif de
management des risques.
 Pilotage : Le pilotage et la surveillance du bon déroulement des procédures de contrôle
interne sont courants et continus sur toute la période. Ils dépendent également des
évaluations spécifiques qui sont en relations avec le jugement managérial des risques.
Ces deux méthodes de pilotage peuvent être combinées afin de résoudre les problèmes
et assurer l'amélioration continue du système de contrôle.

Le tableau, ci-dessous, illustre le schéma du dispositif du management des risques, selon


COSO60 :

Définition du cadre organisationnel

Identification des risques


Pilotage

Analyse des risques

Traitement des risques

1.7 Relation entre ressources et gestion de risques de l’entreprise

La gestion des risques a pour objectif d’améliorer les ressources et les fonctions de
l’entreprise.

60
Dispositif du management des risques (Adaptée au COSO (2004) et norme ISO 31000

60
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

En outre, les sociétés doivent maitriser les risques pouvant impacter négativement leurs
stratégies, comme la présence d’un nouveau concurrent sur le marché ; leurs conformités à la
réglementation, comme l’introduction d’une nouvelle loi en matière de santé et de sécurité ;
leurs rentabilités financières, comme l’absence de paiement de la part d'un client ou
l'augmentation des frais d'intérêts relativement à un prêt commercial ; leurs cycles de
production, comme la panne ou le vol d’un équipement clé ; leurs environnements, comme la
survenance d’une catastrophe naturelle ; leurs employabilités, comme la conservation d'un
nombre suffisant de membres du personnel et de remplaçants ou la sécurité des employés et
des compétences et, en général, toutes ressources matérielles ou immatérielles.

Le modèle illustré par la société PREDICA- Assurances de personnes61, filiale du groupe


Crédit Agricole, décrit les objectifs de la gestion de risque pour optimiser et valoriser les
ressources de l’entreprise.

Stratégie-direction d'entreprise

-Créer de la valeur pour l'entreprise


Marketing/Business
Finance -Communication Développement

-Optimiser le capital économique Gestion des -Valoriser le besoin croissant de


-Intégrer la gestion des risques sécurité des clients dans l'offre
risques marketing
dans la communication financière
-Organiser le traitement des
risques avec les partenaires
commerciaux

Ressource-humaine - Environnement -Qualité


Juridique

-Négocier avec les partenaires -Déployer une politique


sociaux la prise en charge du permettant de limiter l'impact
risque humain des sinistres potentiels
-Conduire une due-diligence des -Diminuer l'emprunte
risques environnementale de
l'entreprise

61
Stratégie et gestion des risques en entreprise Septembre 2011
http://www.institutdesactuaires.com/docs/2011291091500_201109151Charpentier.pdf.

61
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

 Les résultats et les perspectives

Le rapport de gestion présente une analyse financière des résultats passés et examine ces
résultats pour les projeter dans le futur, tout en étudiant l’impact des événements susceptibles
d’influencer l’horizon des objectifs stratégiques préalablement tracés par le management
décisionnel de la société.

L’analyse financière des résultats se compose de :

2. L’analyse du bilan

Le rapport de gestion doit permettre de comprendre :

- Si la société génère du bénéfice ou accumule des pertes, par la lecture de son résultat
de l’exercice et des exercices précédents, qui se trouvent au passif du bilan.
- La variation des capitaux propres de l’entreprise, qui se trouvent en haut du passif
du bilan, par l’explication de la distribution des résultats et l’augmentation ou la
diminution du capital social. Cette analyse permet de déterminer s’il y aura une
intention de distribuer des dividendes ou s’il y aura une décision de changement
d’actionnaire ou variation de la valeur nominale des actions.
- La situation d’endettement de la société, par l’analyse des créances fournisseurs et
des dettes sociales et fiscales et en examinant les provisions pour risques et
charges et les obligations tacites, et explicites de l’entreprise. Cette analyse permet
aussi de comprendre le taux d’endettement à long terme et s’il y a des difficultés
de financement.
- L’état des actifs immobilisés et des investissements réalisés par la décomposition
des ressources tangibles et intangibles, qui donnent un avantage durable à long
terme, comme les brevets, les points de vente, le matériel industriel, les terrains et
le parc auto
- La situation de trésorerie, par l’explication des taux de rémunérations des comptes
créditeurs et si la société est capable d’assurer un autofinancement ou pour couvrir
les risques futurs ou encore pour réaliser d’autres objectifs stratégiques à long
terme
2.1 L’analyse du résultat

Le rapport de gestion doit également permettre de comprendre :

62
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

- La variation du chiffre d’affaires et l’évolution de la performance de la société et


son positionnement sur le marché, en comparant les informations de l’exercice
avec celles des exercices antérieurs.
- L’évaluation et l’explication de la marge de la société en la confrontant avec celles
des entreprises concurrentes sur le secteur.
- Le niveau des coûts des salaires par rapport aux autres charges d’exploitation, en
étudiant l’impact du coût des salaires sur le résultat net de l’entreprise.
- Les éléments exceptionnels et non-récurrents de l’exercice, en donnant plus
d’informations sur la nature de ces éléments et la probabilité de leurs survenances
dans les exercices futurs.
À travers ces analyses sur des données actuelles, le rapport de gestion doit aussi permettre
de tracer des simulations et des projections sur les résultats et les événements qui vont être
réalisés au cours des années suivantes.
2.2 Les perspectives futures de l’entreprise

Les résultats passés de l’entreprise devront refléter une image future de ce qui doit être
réalisé dans l’avenir.
En effet, l’analyse approfondie de la rentabilité actuelle fournira des informations
supplémentaires sur l’orientation future de la société en matière de stratégie et ses
objectifs par cœur de métier.
Cette analyse peut être détaillée comme suit :
Cibler les changements survenus dans les indicateurs de performance financiers et non-
financiers : ces changements peuvent donner une image prospective sur les stratégies de
rentabilité futures à employer par la société (par exemple : si le traitement des plaintes
clients diminue la croissance moyenne des ventes, la société pensera peut-être à renforcer
son service après-vente et aussi cibler l’axe de formation, sur les techniques de
communication avec les clients)
Identifier et expliquer les ajustements entre le résultat des activités poursuivies 62 et le
résultat total : ces écarts peuvent être expliqués par les activités abandonnées 63 , les
acquisitions, cessions et dépréciations ;

62
Selon IFRS 5 : Tout profit ou perte sur la réévaluation d'un actif non courant (ou d'un groupe destiné à être
cédé) classé comme détenu en vue de la vente qui ne satisfait pas à la définition d'une activité abandonnée doit
être inclus(e) dans le résultat généré par les activités poursuivies.
63
Selon IFRS 5 : Une activité abandonnée est une composante dont l'entité s'est séparée ou qui est classée comme
détenue en vue de la vente.

63
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

Ressortir les méthodes comptables et les principales estimations comptables qui


présentent un intérêt particulier pour la compréhension des résultats communiqués : la
raison d’appliquer des changements de méthodes oudes estimations comptables devront
être clarifiées, tout en mettant en évidence l’impact comptable et financier de ces mesures
dans les futurs exercices.

 Les critères d'évaluation et les indicateurs de performance utilisés par la


direction pour mesurer la performance par rapport aux objectifs fixés.

Les indicateurs de performance sont classés par le JDN64, en indicateurs de performance


financière, indicateurs de performance organisationnelle, indicateurs de
performance commerciale et en indicateurs de responsabilité sociétale de
l’entreprise.
Les indicateurs de performance financière : l’objectif de ces indicateurs est d’évaluer,
d’une part, la capacité financière de l’entreprise en calculant les ratios de règlements
clients, dette fournisseurs, le fonds de roulement, les besoins de fonds de roulement, le
taux de trésorerie, la rotation de stock, le ratio de solvabilité ou le ratio de capacité
d’endettement et, d’autre part, de comparer deux entreprises appartenant à un même
secteur, par le calcul de l’indicateur sectoriel global ou l’indicateur sectoriel moyen65 ;
Les indicateurs de performance organisationnelle : ces indicateurs déterminent avec
précision la rentabilité des salariés par rapport à un centre de coût ou par rapport au chiffre
d’affaires dégagé durant la période. Il est obtenu en calculant le taux d'absentéisme, le
taux d'accidents, le taux horaire, le pourcentage des salaires par rapport au chiffre
d’affaires, le pourcentage des postes de fonctions par rapport au nombre d’employés.

64
Retrouvez cet article sur : http://www.journaldunet.com/management/pratique/vie-de-l-entreprise/16918/les-
indicateurs-de-performances-d-une-entreprise.html
65
CREDOC (centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie), livre : évaluer les
performances d’un secteur d’activité, auteur Philippe MOATI Septembre 2000 : L’indicateur sectoriel global : il
est obtenu après consolidation des données individuelles des entreprises qui composent le secteur. Par exemple,
le taux de croissance global du chiffre d’affaires du secteur entre t et t+1 sera obtenu par le calcul du taux de
croissance de la somme des chiffres d’affaires des entreprises du secteur en t et en t+1. Le taux de marge nette
global est calculé en faisant la somme du résultat net de chaque entreprise du secteur rapportée à la somme des
chiffres d’affaires.
L’indicateur sectoriel moyen : il résulte du calcul de la moyenne de l’indicateur sur l’ensemble des entreprises
du secteur. Ainsi, pour obtenir le taux de croissance moyen du chiffre d’affaires du secteur, il faut calculer le
taux de croissance du chiffre d’affaires de chaque entreprise du secteur et en faire la moyenne. Le taux de marge
nette sectoriel moyen s’obtient par la construction du rapport "marge nette / chiffre d’affaires" pour chaque
entreprise suivi du calcul de la moyenne de ces rapports individuels.

64
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

Les indicateurs de performance commerciale : le but de ces indicateurs est d’évaluer les
activités de la société par leurs rentabilités commerciales, en identifiant les méthodes
employées pour générer le chiffre d’affaires. Ces indicateurs sont obtenus en calculant le
volume de ventes, le taux de marge nette, le taux de retour, les ventes en valeur, le taux
d’évolution, le nombre d’acheteurs uniques et le panier moyen.
Les indicateurs de responsabilité sociétale : plusieurs sociétés sont évaluées par leur
intérêt envers l’environnement et leurs comportements avec les ressources naturelles, en
valorisant l’optimisation des consommations d’eau, d’électricité, d’énergie et matière
première.
II. Le contenu du rapport de gestion recommandé par le CPA Canada
Les lignes directives du CPA Canada qui concernent la préparation du rapport de gestion,
recommandent la présentation d’éléments essentiels pour améliorer la compréhension des
lecteurs par rapport à la société afin d’éviter que leurs décisions économiques soient
influencées.
Le cœur de métier, les objectifs stratégiques, la capacité de produire des résultats,
ressources, relations et risques, les résultats et perspectives, et les mesures et les
indications clés de performances représentent les éléments d’information devant composer
le rapport de gestion.
1. Le cœur de métier

Les lecteurs du rapport de gestion doivent avoir une compréhension complète sur les activités
principales de la société, d’où le besoin de présenter une description détaillée sur la structure
de l’entité, en exposant son organigramme et le modèle d’organisation suivie par la direction
afin de cibler les points de contrôle et la séparation des responsabilités.

En outre, cette description doit être spécifique par activité et par centre de coût et de richesse,
pour informer les lecteurs de la taille, du volume en quantité et en chiffre d’affaires, du niveau
de croissance du cœur de métier afin d’évaluer le degré d’importance de chaque secteur et son
rôle dans la société.

Par ailleurs, les lecteurs du rapport de gestion doivent être informés des caractéristiques
distinguées de chaque activité principale, pour diagnostiquer leurs axes de performances et
d’amélioration, par leurs positions concurrentielles dans le marché ou par leurs méthodes
d’approvisionnement ou de distribution et aussi en examinant l’environnement juridique et

65
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

social, pour déchiffrer les incidences du secteur et ces répercussions sur l’activité globale de
la société.

Il est aussi intéressant de décrire les activités secondaires et accessoires quand ils ont une
influence sur la performance financière et étudier, selon le cas, leurs impacts réels sur la
rentabilité de la société.

2. Les objectifs et la stratégie

Les lecteurs du rapport de gestion doivent parvenir à comprendre, non seulement la stratégie
de la société, mais aussi les outils nécessaires à appliquer pour réaliser les objectifs tracés au
préalable.

Il est également nécessaire que les préparateurs du rapport de gestion informent les lecteurs
des incidences des hypothèses susceptibles de modifier la stratégie globale de l’entreprise et
analysent les conséquences de tous changements prévisibles.

Par ailleurs, les lecteurs du rapport de gestion doivent comprendre la stratégie et les objectifs
à atteindre pour chaque cœur de métier ainsi que leurs réalisations avec la politique générale
de l’entreprise.

En outre, les intentions de la direction et leurs attitudes à l’égard du risque doivent être
clairement décrites au niveau du rapport de gestion pour mettre en attention les lecteurs, afin
de mesurer les insuffisances de réalisations et, le cas échant, le degré de défaillances des outils
choisis pour réaliser les objectifs attendus.

Ainsi, le préparateur du rapport de gestion doit analyser, pour chaque secteur d’activité, le
niveau de performance à atteindre et examiner les orientations stratégiques à employer et les
pratiques à utiliser pour permettre de rendre réalisable les intentions de la direction. Ces
dernières peuvent se manifester par un développement des ressources et une création d’unités
de recherche et développement, ou par un soutien financier bancaire ou encore par une
stratégie d’investissement de nouvelles immobilisations nécessaires au renforcement de la
production.

66
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

3. La capacité de produire des résultats, ressources, relations et risques

Les lecteurs du rapport de gestion doivent évaluer la capacité de la direction de l’entreprise à


atteindre leurs objectifs stratégiques, en mettant en œuvre les ressources déployées pour
chaque cœur de métier.

En effet, la direction doit expliquer clairement l’utilisation de chaque ressource, en justifiant


les résultats attendus par la production d’indicateurs de performance ayant un caractère
raisonnable et pertinent.

Par ailleurs, les incidences de variations des ressources pendant plusieurs exercices doivent
être expliquées pour que les lecteurs aient la possibilité de connaitre le degré de certitude de la
stratégie tracée et suivre, le cas échéant, toute modification du plan d’affaires établie par la
direction, et cela, dès le départ.

En outre, la relation entre les ressources engagées et les objectifs à atteindre doit être
clairement justifiée par la direction dans le rapport de gestion, en démontrant le rapport entre
la stratégie de financement et d’exploitation et en évaluant le niveau d’autonomie de la société
envers ses liens.

Les ressources peuvent se dévoiler par des relations entre des parties liées qui se composent
en actionnaires et dirigeants et qui se manifestent par des prestations de services en
contrepartie d’une rémunération. Les lecteurs auront besoin d’évaluer l’importance de ces
honoraires servis par rapport aux objectifs à parvenir, et si la société assure une rentabilité
financière dégagée par l’utilisation de ses ressources.

Ensuite, la direction doit évaluer le degré d’incertitude de réalisation des objectifs et identifier
les risques significatifs à subir par secteurs d’activité et pour la société dans son ensemble.
Tout cela, avec un point de vue de la direction devant être objectif.

Le préparateur du rapport de gestion peut détailler les risques associés à chaque activité en
mettant l’accent sur les constatations qui ont une incidence, soit prévisible, soit réelle sur les
états financiers et en mesurant l’impact financier à imputer sur le résultat et sur les flux de
trésoreries lors de l’éventuelle réalisation de ces risques.

En outre, il est important que la direction présente dans le rapport de gestion les mesures
employées pour faire face à ces risques, afin de permettre aux lecteurs d’apprécier le degré de
prévention contre la non-réalisation des objectifs souhaités.

67
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

Il est aussi important d’étudier les risques éventuels à subir dans leurs ensembles et non
individuellement, pour permettre aux lecteurs du rapport de gestion de comprendre clairement
la probabilité de non-application du plan d’action tracé par la direction.

4. Les résultats et les perspectives

Le rapport de gestion doit contenir des informations permettant d’analyser les résultats de
l’entreprise, en formulant des commentaires permettant de mieux comprendre l’évolution des
éléments historiques inscrits dans le cadre des états financier. Cela, afin de projeter les
réalisations passées dans le futur et étudier la fiabilité des perspectives futures attendues par la
direction.

En effet, les facteurs externes et internes ayant une incidence significative sur les résultats
réalisés doivent être expliqués par des indicateurs de performances financières qui ont pour
rôle de clarifier et donner des renseignements supplémentaires aux notes d’informations déjà
reportées dans les états financiers.

Par ailleurs, les évènements importants réalisés, qui ont pour objet de modifier le plan
stratégique suivi par la direction ou pour encore renforcer le positionnement concurrentiel de
l’entreprise, doivent être étalés et discutés pour permettre aux lecteurs du rapport de gestion
de comprendre l’interaction entre les tendances calculées par les indicateurs de performance
et la situation financière parcourus durant la période examinée.

La présentation des indicateurs de performance nécessite parfois l’utilisation de mesures


financières additionnelles, dont le choix dépend du jugement de la direction et qui doivent être
annexées par des commentaires et des comparaisons, afin de justifier les méthodes et
estimations comptables appliquées et les résultats de l’exercice et l’incidence de leurs
adoptions dans les états financiers passés, actuels et futurs. Cela, en comparant la valeur
historique d’une rubrique ou secteur d’activité avec sa juste valeur, et les variations entre ces
deux valeurs et leurs incidences sur le résultat de l’exercice et les résultats futurs doivent être
expliquées aux lecteurs du rapport de gestion.

Dans un autre côté, le rapport de gestion doit comprendre une description des perspectives
futures à laquelle l’entreprise s’attend à réaliser. Elle doit être commentée et expliquée par la
direction, pour chaque cœur de métier et pour la société dans son ensemble, en communiquant
les informations nécessaires et suffisantes pour que les lecteurs du rapport aient plus de

68
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

confiance quant à la réalisation de ces performances envisagées et pour leur permettre


également de cerner les risques attendus éventuels.

En effet, pour gagner plus de crédibilité au niveau des prescriptives futures, divulguées dans
le rapport de gestion, la direction aura pour mission de communiquer les éventuelles
circonstances et évènements qui influencent le sort futur des performances financières de
l’entreprise et en argumentant ces projections par des éléments d’informations connues et
probables, afin d’assurer un niveau de confiance raisonnable pour les lecteurs de ses
renseignements.

5. Les mesures et les indicateurs clés de performance

La direction de l’entreprise aura pour but de définir, en premier lieu, quelles seront les
mesures et les indicateurs clés à utiliser dans le rapport de gestion et qui auront un impact
direct sur la performance financière.

Ensuite, ces indicateurs doivent être mesurés pour la société dans son ensemble et pour
chaque cœur de métier et secteur important, afin de quantifier, d’une part, la valeur de
performance financière et, d’autre part, pour expliquer aux lecteurs l’importance de ces
éléments par rapport à la stratégie et au plan d’action suivi.

En outre, le préparateur du rapport de gestion doit formuler des indicateurs de performance


complémentaires à ceux exposés dans les états financiers, pour donner de la valeur ajoutée à
ces mesures et pour que les lecteurs aient la possibilité d’examiner d’autres renseignements
leur permettant de prendre des décisions économiques fiables et pertinentes.

Par ailleurs, les changements des indicateurs choisis d’une période à une autre doivent être
expliqués par la direction de l’entreprise qui prépare le rapport de gestion. Les répercussions
sur les performances financières actuelles ou futures causées par ces modifications doivent
être analysées et remontées dans le rapport.

Conclusion
La présentation du rapport de gestion et le contenu de ces rubriques dépendent, non seulement
des réglementations juridiques, mais aussi des décisions économiques qui peuvent influencer,
dans plusieurs situations, les utilisateurs de ces informations.

En effet, les lignes directives des guides d’utilisation initiées par l’IASB ou par d’autres
recherches servent à orienter les préparateurs pour exposer un document qui, non seulement

69
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

doit refléter la réalité et l’image intégrale de la société pour démontrer ses points forts et les
axes d’amélioration auxquels elle doit mettre en place un plan d’action claire, réalisable et
raisonnable, mais aussi doit respecter et se conformer aux exigences réglementaires en
vigueur dans le pays ou l’information doit être publiée .

Cette interrelation entre le commun, c’est-à-dire, les notions de bases que toutes les sociétés
doivent appliquer, et le facultatif qui est un surplus ajouté par les dirigeants de la société pour
mieux argumenter et commenter leurs objectifs stratégiques par des analyses financières ou
même narratives, ne doit pas être en contradiction avec les autres informations fournies et
principalement avec les états financiers.

De plus, les entreprises doivent s’adapter aux améliorations et aux mises à jour des méthodes
de présentation du rapport de gestion pour se conformer aux nouvelles exigences
économiques et aux attentes des utilisateurs de ce document, qui sont en grande partie les
investisseurs et les bailleurs de fonds.

Il est aussi nécessaire de rappeler que ce document d’informations complémentaires est un


facteur clés du succès qui valorise la transparence de la société et la met en valeur par rapport
aux autres sociétés qui, soit ne disposent pas de rapport de gestion, soit présentent des
omissions ou des incohérences de renseignements par rapport à leur vécu et leur historique.

Par ailleurs, malgré la bonne intention de la direction de l’entreprise de préparer une


information fiable et pertinente incluse dans le rapport de gestion pour être publiée par la suite
aux différents lecteurs, il est probable dans le cas d’erreur ou omissions que ces
renseignements peuvent influencer, d’une façon significative, les décisions économiques des
utilisateurs.

Par conséquent, il est recommandé de contrôler toutes informations rédigées dans le rapport
de gestion, pour éviter de perdre toute crédibilité devant les lecteurs de ce document et,
notamment, les investisseurs et les bailleurs de fonds.

Ce contrôle pourra être manifesté par les organes décisionnels de la société au sein de leurs
hiérarchies, en vérifiant les sources des informations rédigées dans le rapport et leurs
concordances avec la réalité de l’entreprise.

70
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

Pour atteindre une plus grande crédibilité, il est souhaitable que le rapport de gestion soit
vérifié par un auditeur externe de l’entreprise, afin de garantir l’aspect d’indépendance et
éviter tout conflit d’intérêts.

D’un autre côté, le rapport de gestion présente des informations prospectives mais aussi
narratives pouvant être subjectives ou manquantes. Ces renseignements peuvent influencer de
manière significative les décisions économiques des investisseurs, bailleurs de fonds,
actionnaires ou autres utilisateurs de ce document.

Pour acquérir un minimum de confiance envers ces informations, il est clair qu’il faudra non
seulement exiger un audit externe sur le rapport de gestion, mais aussi établir des règles et des
standards pour comprendre le champ d’intervention de ces professionnels indépendants et
leurs limites à exprimer une opinion.

On étudiera, durant la deuxième partie, le rôle du rapport de gestion dans la mission des
auditeurs pour comprendre l’importance des informations divulguées par la direction de
l’entreprise dans ce document et analyser les éléments probants qui peuvent être utilisés par
les vérificateurs, dans leurs travaux du rapport d’audits général ou spécial.

71
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

Partie II :

Les diligences du Commissaire aux


comptes et le rapport de gestion

72
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

Introduction

Dans le cadre des obligations sociétaires, les conseils d’administration des sociétés anonymes
et les gérants des sociétés à responsabilité limitée devront arrêter les comptes comptables et
établir les états financiers afin de les communiquer à l’assemblée générale ordinaire pour
approbation.

En effet, le code des sociétés commerciales tunisien mentionne, dans son article 128 pour les
sociétés à responsabilité limitée, que « le rapport de gestion, l’inventaire des biens de la
société, les états financiers, les textes de résolutions proposés ainsi que le rapport des
66
commissaires aux comptes, au cas où sa désignation est obligatoire , doivent être
communiqués aux associés par lettre recommandée avec accusé de réception ou par tout autre
moyen ayant trace écrite, dans un délai de trente jours au moins avant la tenue de l'assemblée
générale ayant pour objet l'approbation des états financiers ».

Par ailleurs, le code des sociétés commerciales tunisien stipule, dans son article 201 relatif à la
gestion des sociétés anonymes, qu’ « à la clôture de chaque exercice, le conseil
d’administration doit, d’une part, établir sous sa responsabilité, les états financiers de la
société conformément à la loi relative au système comptable des entreprises et, d’autre part,
annexer au bilan un état des cautionnements, avals et garanties données par la société, et un
état des sûretés consenties par elle. Il doit aussi, conjointement aux documents comptables,
présenter à l’assemblée générale un rapport annuel détaillé sur la gestion de la société. Ce
document doit être communiqué au commissaire aux comptes ».

Ainsi, le législateur tunisien exige la préparation du rapport de gestion qui doit être annexé
avec les états financiers pour être validé par l’assemblée générale ordinaire, après sa
vérification par les commissaires aux comptes.

Toutefois, le commissaire aux comptes atteste de la cohérence des informations fournies dans
le rapport de gestion avec celles présentées dans les états financiers, mais le code des sociétés
commerciales n’indique pas la méthode de vérification ni s’il y a lieu d’établir un rapport
séparé du rapport général sur les comptes de la société.

66
Article 13 (Nouveau) code des sociétés commerciales Tunisie.

73
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

Par ailleurs, le rapport de gestion inclut des informations actuelles qui sont en relations avec
la situation financière et le résultat réalisé dans une période auditée et qui doivent corroborer
et compléter d’autres informations qui composent les états financiers de la société, mais
englobent aussi des données prospectives et futuristes qui informent sur les perspectives
d’avenir de la performance de l’entité auditée. Le code des sociétés commerciales ne
mentionne pas si le commissaire aux comptes à une obligation ou des diligences spécifiques
sur des informations qui ne se trouvent pas dans les états financiers audités.

Pour répondre à ces problèmes, l’International Auditing and Assurance Standars Board
« IAASB » a publié la nouvelle norme révisée IAS 720 « Responsabilité de l’auditeur
concernant les autres informations », qui sera en vigueur pour l’audit d’états financiers des
périodes closes à compter du 15 décembre 2016.Cette nouvelle norme a pour but d’identifier
les diligences obligatoires de l’auditeur en matière de rapport annuel, mais qui se rapporte à sa
mission d’audit des états financiers et pour lui permettre d’exprimer une opinion avec une
assurance élevée.

D’un autre côté, les deux instituts, à vision anglo-saxonne, ICAS67 et ICAEW68ont élaboré
des recherches concernant la certification du rapport annuel et dont le rapport de gestion fait
partie. Le résultat de ces études a conclu que l’auditeur devra exprimer une assurance sur les
informations narratives pour que les utilisateurs du rapport de gestion aient plus de confiance
sur les déclarations rédigées par la direction de l’entreprise.

D’un autre point de vue, le rapport de gestion, comme étant un document émanant du
gouvernement d’entreprise, pourra aussi servir à l’auditeur dans sa mission d’audit légale et
celle contractuelle. À cet effet, peut-on qualifier le rapport de gestion comme étant un élément
probant au sens des normes internationales d’audit ?Et dans quel cas peut-il l’utiliser dans
l’évaluation et l’identification des anomalies significatives et pour corroborer d’autres
informations collectées au cours de la mission ?

Dans cette partie, on étudiera la relation entre les diligences du commissaire aux comptes et le
rapport de gestion, par l’analyse de la force probante du rapport de gestion dans un premier
chapitre intitulé « Rapport de gestion, comme étant un élément probant », et dans un
deuxième chapitre par le développement des diligences du commissaire aux comptes, pour
répondre aux exigences législatives en matière de vérification du rapport de gestion.

67
ICAS The Institute of Chartered Accountants of Scotland
68
ICAEW The Institute of Chartered Accountants in England and Wales

74
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

Chapitre I : Le rapport de gestion comme un élément probant


dans une mission d’audit

La norme internationale d’audit numéro 500 « Éléments probants » définit les éléments
probants comme étant des éléments suffisants et appropriés recueillis dans le cadre d’un audit
pour pouvoir tirer des conclusions raisonnables sur lesquelles fonder l’opinion d’audit.

Les éléments probants peuvent être des documents comptables, des informations externes à
l’entreprise, des confirmations par des tierces parties ayant conclu des conventions avec la
société auditée, des travaux conclus par des experts désignés par la société ou par les audits
internes ou peuvent également être des entretiens et des délibérations effectués avec des
dirigeants de l’entreprise.

Les auditeurs utilisent des outils de collecte de ces éléments probants qui peuvent provenir,
soit de réponses aux demandes d’information, soit d’inspection, d’observation physique, de
confirmation, de contrôle arithmétique ou de réexécution et d’examen analytiques.

L’objectif de l’auditeur est d’obtenir une assurance raisonnable pour réduire le risque
d’audit69.

Émanant de cet objectif, il est constaté que les travaux des auditeurs doivent avoir un niveau
acceptable d’assurance pour permettre, d’une part, la réduction du risque d’audit et, d’autre
part, la formulation d’une opinion sur les états financiers.

Cette assurance ne peut être obtenue que lorsque les auditeurs collectent des éléments
probants ayant un aspect cohérent par leurs combinaisons ou rapprochement, qui sont relevés
par des sources internes et externes à l’entreprise et qui ont un caractère formel ou informel.
En règle générale, les éléments probants qui sont indépendants de l’entreprise auditée donnent
une assurance plus élevée que ceux qui sont contrôlés par la société.

Pour formuler son opinion, l’auditeur mettra en œuvre des procédures décrites dans les
normes ISA 31570 et ISA 33071, qui comprendront : l’évaluation des risques de l’entreprise,

69
Norme ISA 200 « OBJECTIFS GENERAUX DE L’AUDITEUR INDEPENDANT ET CONDUITE D’UN
AUDIT SELON LES NORMES INTERNATIONALES D’AUDIT », paragraphe 5. : le risque d’audit : c’est-à-
dire le risque que l’auditeur puisse exprimer une opinion inappropriée alors que les états financiers comportent
des anomalies significatives à un niveau suffisamment faible pour être acceptable.
70
Norme ISA 315 « Compréhension de l’entité et de son environnement aux fins de l’identification et de
l’évaluation des risques d’anomalies significatives »
71
Norme ISA 330 « Réponses de l’auditeur à l’évaluation des risques »

75
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

les procédures de contrôles internes et les tests de substances, pour recueillir des éléments
probants qui permettront de tirer des conclusions raisonnables.

Par ailleurs, le paragraphe 1051 « Éléments probants », du manuel d’audit de performance du


bureau du vérificateur général du Canada (‘BVG’)72, a déterminé les objectifs d’obtention des
éléments probants suffisants et appropriés comme étant nécessaires aux auditeurs pour servir
de fondement raisonnable aux conclusions exprimées dans un rapport de mission de
certification.

En plus des diligences inscrites dans la norme internationale d’audit ISA « 500 », le (‘BVG’)
indique que le caractère qualitatif et quantitatif des éléments probants, doit être interallié et
doit donner une conclusion assez convaincante et plus que concluante sur les rubriques
auditées et certainement l’auditeur doit également s’appuyer sur son esprit critique et de
synthèse pour pouvoir argumenter un jugement motivé par des éléments d’audits fiables et
pertinents.

La relation entre le coût et le temps à passer pour acquérir une information pertinente et fiable
et l’utilité de cette information, doit être mesurée par l’auditeur, tout en appréciant le risque de
non-validité d’une rubrique et le seuil de signification pour calculer l’étendue des procédures
d’audit à engager.

En plus, les directives du (‘BVG’), dans le paragraphe numéro 4045 « méthodes de collecte
d’éléments probants », classent les éléments probants en deux catégories. La première est
constituée des éléments probants principaux, tels que les observations directes, les documents
de l’entité, les entretiens, les sondages et les examens analytiques ; et la seconde est composée
des éléments probants secondaires tels que les informations obtenues par des tiers ayant des
relations avec la société auditée, comme par exemple les rapports des auditeurs internes, les
confirmations des fournisseurs, clients, avocats, des banques ou aussi les consultations
fiscales et les correspondances avec les administrations publiques.

Les éléments probants sont collectés tout au long de la mission d’audit et à chaque étape de
planification des travaux de vérification.

72
http://www.oag-bvg.gc.ca/

76
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

À cet effet, l’institut français des experts-comptables et des commissaires aux comptes
(‘IFEC’) a préparé un guide73 pratique qui sert d’outil aux auditeurs, dans leurs planifications
de mission.

Selon l’IFEC, la démarche générale d’audit est composée de 5 étapes respectant l’ordre
suivant :

Étape 1 : Acceptation et poursuite de la mission.

Étape 2 : Prise de connaissance de l’entité et évaluation du risque d’anomalies.

Étape 3 : Conception des procédures d’audit en réponse aux risques identifiés.

Étape 4 : Procédure d’audit complémentaire et évaluation des éléments collectés.

Étape 5 : Synthèse de la mission et émission du rapport.

Il est noté également que ces étapes ont un caractère répétitif mais non-dissociable. Les
auditeurs doivent se conformer aux diligences inscrites dans les normes professionnelles
d’audit et les codes professionnels de déontologie et d’éthique.

Le schéma suivant illustre la démarche générale d’audit74, dans une mission de certification
des comptes annuels :

Etape 2 : Prise de connaissance Etape 1 : Acceptation et D C


de l’e tit et valuatio du poursuite de la mission O O
is ue d’a o alie C M
U M
M U

Etape 3 : Conception des Plan de mission et E N


p oc du es d’audit e po ses N + I
programme de travail
aux risques identifiés T C
A A
T T
I I
Etape 4 : P oc du es d’audit Etape 5 : Synthèse de la
complémentaires et évaluation mission et émission du rapport
O O

des éléments collectés N N

73
http://www.ifec.fr/ : IFEC « La démarche générale d’audit et les nouvelles normes » Septembre 2008
74
http://www.ifec.fr/ : IFEC « La démarche générale d’audit et les nouvelles normes » page 7

77
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

Les commissaires aux comptes doivent réunir des éléments probants suffisants et appropriés
pour valider chaque étape de planification, le rapport de gestion peut être une pièce maitresse
que les auditeurs utiliseront durant leurs démarches d’audit.

Les informations incluent dans le rapport de gestion sont nécessaires, soit pour corroborer
avec d’autres informations, soit pour conclure sur des assertions d’audit 75.Elles peuvent être
également utilisées par les auditeurs pour comprendre la société et détecter par la suite le
risque d’affaires subi par l’entreprise auditée.

Néanmoins, la notion du risque d’affaires ou business risk est introduite dans les normes
internationales d’audit, sans mentionner une obligation directe aux auditeurs pour maintenir et
conduire leurs missions en se basant sur l’approche par le business risks.

La norme ISA 315, « compréhension de l’entité et de son environnement aux fins de


l’identification et de l’évaluation des risques d’anomalies significatives », indique que
l’auditeur doit comprendre les objectifs, les stratégies et les risques d’entreprise qui peuvent
produire des anomalies significatives dans ses états financiers, sans mentionner les autres
risques qui n’impactent pas directement les états financiers.

D’un autre côté, les normes américaines, quant à elles, adoptent l’approche par les risques
d’affaire « business risk » comme un outil d’amélioration de la qualité des audits et qui donne
une valeur ajoutée à l’entreprise auditée.

En effet, l’association professionnelle des experts-comptables aux Etats-Unis, American


Institute of Certified Public Accountants (AICPA), indique dans la norme (AICPA, SAS n°
109) que l’auditeur doit acquérir une compréhension des facteurs externes qui peuvent
influencer l’entreprise et qui sont liés à son métier, aux régulations et aux autres facteurs,
comme par exemple : les relations avec les clients et les fournisseurs ou encore les
développements technologiques.

75
Le NEP 500 : caractère probant des éléments collectés Assertion et collecte des éléments : il existe donc trois
groupes d’assertion et 13 assertions :

1) Signification des assertions sur les flux: réalité, exhaustivité, mesure, séparation des exercices,
classification.
2) Signification des assertions sur les soldes : existence, droits et obligations, exhaustivité, évaluation et
imputation
3) Signification des assertions sur la présentation des comptes et informations: réalité et droits et
obligations, exhaustivité, présentation et intelligibilité, mesure et évaluation.

78
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

Cette approche préconise que les auditeurs consacrent plus de temps à la mission d’audit,
pour connaitre l’entreprise et son environnement avant l’évaluation des risques.

La connaissance approfondie de l’entreprise concerne, non seulement ses chiffres comptables


et financiers, mais aussi son contexte économique et managérial.

Par cette approche, les auditeurs s’intéresseront aussi à l’évaluation des processus de
l’entreprise et ses capacités à atteindre les objectifs stratégiques ciblés.

Il est traité, dans cette partie, de l’apport du rapport de gestion pour les auditeurs, dans la
phase de compréhension de l’entreprise et dans la phase d’évaluation des risques liés au
contrôle interne et la validation des comptes.

Section 1 : Apport du rapport de gestion dans la compréhension


d’entreprise
L’apport du rapport de gestion dans la compréhension d’entreprise se matérialise par un
apport lors de l’acceptation et poursuite de la mission d’audit et par une meilleure
planification du programme de travail.

I. Acceptation et poursuite de la mission d’audit

La norme internationale d’audit 220 (‘ISA 220’), « contrôle qualité d’un audit d’états
financiers », stipule que les diligences requises en matière d’acceptation et maintien des
relations avec clients et des missions d’audit sont de mettre en œuvre des procédures
permettant à l’associé, responsable de la mission d’audit, d’obtenir les conclusions
appropriées pour accepter ou décliner la mission d’audit.

Au sein de l’alinéa numéro A8 de la norme ISA 220, les procédures à mettre en œuvre sont
régies par la norme de contrôle qualité ISQC 1 76 qui requiert du cabinet d’obtenir les
informations jugées nécessaires en la circonstance avant la poursuite d’une mission d’audit et
aussi avant l’acceptation d’un nouveau client ou une nouvelle mission accordée par un client
existant.

Les diligences requises par la norme ISQC 1 sont de conclure sur :

76
Norme ISQC 1, Contrôle qualité des cabinets réalisant des missions d’audit ou d’examen d’états financiers,
ainsi que d’autres missions d’assurance et de services connexes

79
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

- L’intégrité des principaux propriétaires, des membres clés de la direction et des


personnes constituant le gouvernement d’entreprise de l’entité.
- La compétence et aptitudes de l’équipe affectée à la mission, y compris disponibilité et
ressources, pour mener la mission d’audit.
- Le fait de déterminer si le cabinet et l’équipe affectée à la mission peuvent satisfaire
aux règles d’éthique concernées.
- Les questions importantes qui ont été soulevées durant la mission d’audit en cours ou
la précédente, et leurs implications dans le cadre de la poursuite des relations.

En outre, dans le cas de refus de mission, l’associé responsable doit rapidement communiquer
à son cabinet les motifs qui l’ont poussé à prendre cette décision, afin de prendre les mesures
nécessaires.

Le code des devoirs professionnels, publié par l’ordre des experts-comptables de Tunisie (
‘OECT’)77, stipule dans l’article 9 que l’acceptation de la mission doit être matérialisée par
une lettre de mission ou une convention qui comporte la signature du client et du commissaire
aux comptes

En France, la compagnie nationale des commissaires aux comptes (‘CNCC’) affiche dans son
site78, un article qui s’intitule « les temps forts de la mission de certification ». Cet article
résume la démarche de la mission d’audit, en traduisant les étapes essentielles des travaux
d’audit, de l’acceptation de la mission à la formulation de l’opinion d’audit.

D’après le CNCC, l’étape d’acceptation de la mission passe par un entretien approfondi avec
le dirigeant. Cette rencontre aura pour objectif d’analyser la situation de la société auditée et
d’apprécier l’indépendance et les compétences nécessaires de l’équipe d’audit sur le dossier.

Notons aussi que cette étape est utile pour les exercices audités durant le mandat du
commissaire aux comptes.

Par ailleurs, les chapitres 5030, 5095, 5141 et 5110 du manuel de l’institut canadien des
comptables agréés (‘ICCA’) expliquent les diligences requises par les auditeurs pour évaluer
et décider si une mission doit être acceptée.

En effet, selon le manuel de l’ICCA, l’auditeur doit entamer les procédures suivantes avant
l’acceptation de la mission :

77http://www.oect.stelfairtunisia.com/
78
https://www.cncc.fr/temps-forts-mission.html

80
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

- Analyser la réputation de l’entité, des propriétaires et de la direction ;


- Analyser la nature des activités de l’entité pour aider à la compréhension des sources
potentielles de risques associés à la mission de certification ;
- Évaluer les questions d’indépendance, de compétence et d’objectivité afin d’assurer
que rien n’empêche d’accepter la mission ;
- Évaluer si le cabinet dispose des ressources nécessaires pour fournir les services requis
et délivrer le rapport connexe dans les délais requis ;
- Évaluer le risque global lié à l’acceptation de la mission; décider d’accepter ou non la
mission et, dans l’affirmative, à quelles conditions.

Il est important de mentionner que le responsable du dossier et l’équipe d’audit ne peuvent


pas entamer de procédures approfondies et entrer dans le détail de l’entreprise, pour le simple
fait que la lettre de mission qui engage le client et l’auditeur n’est pas encore signé, et par la
suite aucun document confidentiel ne peut être fourni par la société à auditer.

L’ISA 21079 stipule dans le paragraphe A22 qu’ « Il est dans l’intérêt respectif de l’entité et de
l’auditeur que ce dernier adresse une lettre de mission d’audit avant le début de la mission
afin d’éviter des malentendus concernant l’audit».

Il est clair que l’étape d’acceptation ou de poursuite de la mission est une étape primordiale
pour l’auditeur, parce qu’il doit juger non seulement sur les compétences des ressources de
son équipe qui vont auditer le dossier et l’indépendance de tout son staff, mais aussi sur
l’intégrité de l’entité ainsi que ses décideurs et la spécificité de l’activité.

Ce jugement si important est conclu généralement par des méthodes traditionnelles qui se
limitent dans la plupart du temps à des entretiens avec les dirigeants, à des enquêtes sur les
sites internet ou journaux, à des études de marché et de positionnement concurrentiel ou, si la
société est cotée en bourse, la consultation des variations de la cote boursière et de la
fluctuation du prix d’action.

Un rapport complet et publié sera peut-être la clé de secours pour les auditeurs et un élément
probant, non seulement renfermant une quantité suffisante d’informations, mais aussi d’une
qualité appropriée permettant au responsable du dossier de décider sur l’acceptation et la
poursuite de la mission en temps opportun, et sans abuser du budget prévu pour la
planification de son équipe d’audit.

79
Norme ISA 210 « Accord sur les termes et conditions d’une mission d’audit »

81
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

Le rapport de gestion contient les informations nécessaires pour que l’auditeur obtienne une
assurance suffisante sur l’acceptation ou la poursuite de la mission.

La réputation de l’entité, des propriétaires et de la direction peut-être analysée à travers la


lecture approfondie et réfléchie du rapport de gestion.

La rubrique « Point de vue de la direction », incluse dans le rapport de gestion, pourra


confirmer l’intégrité de la direction ainsi que la vision de gestion de la société.

Par exemple, si le rapport de gestion décrit les risques actuels de la société, tout en expliquant
les contrôles et les méthodes utilisés par la société pour se couvrir contre ces menaces,
l’auditeur acquerra plus de confiance sur la méthode de la direction pour la détection et la
prévention des risques.

Mais si la direction camoufle les faiblesses de la société et ne présente que les atouts majeurs
de son activité, l’auditeur constatera le décalage entre la réalité de la situation de l’entreprise
et ce qui est reporté aux actionnaires et aux lecteurs des états financiers.

Rappelons que les informations du rapport de gestion doivent être en cohérence avec les états
financiers, et que toute information mensongère peut conduire les dirigeants des sociétés à des
sanctions civiles ou pénales. La norme ISA 24080 stipule, dans son paragraphe A2, que «La
présentation d’états financiers mensongers se concrétise par des anomalies intentionnelles
comprenant des omissions de chiffres ou d’informations dans les états financiers de façon à
induire en erreur les utilisateurs de ces états. Elle peut résulter de la volonté de la direction de
manipuler les résultats afin d’induire en erreur les utilisateurs des états financiers en
influençant leur perception de la performance et de la rentabilité de l’entité».

Le rapport de gestion contient une description détaillée des activités de l’entité qui sont
associées à des ressources et qui dégagent des risques potentiels.

L’auditeur utilisera ces informations pour comprendre les sources potentielles de risques
associées à sa mission de certification, en examinant les activités figurant au niveau du
rapport de gestion.

80
Norme ISA 240 « Responsabilités de l’auditeur concernant les fraudes lors d’un audit d’états financiers »

82
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

Cette analyse pourra être détaillée comme suit :

- Rapprocher les coûts des ressources du patrimoine avec leurs valeurs sur le marché :
Ce rapprochement a pour objectif de comprendre si le coût des ressources de la société
est élevé ou faible.
- Évaluer si les ressources sont utilisées de la manière la plus productive possible :
Exemple : Pour une société employant 150 employés et dont le cout des charges du
personnel représente 30% du chiffre d’affaires, si le chiffre d’affaires diminue de plus
de 50%, l’auditeur peut conclure que ce décalage s’explique par la non-rentabilité des
ressources humaines dans la société. Il pourra entrer plus en détail, pour comprendre
les raisons de cette faiblesse de rentabilité ou s’il existe d’autres raisons.
- Étudier la conformité des activités avec les objectifs stratégiques de la société : Il est
clair que les activités de la société sont tracées pour répondre aux objectifs ciblés au
préalable par la direction, mais si les activités sont ajustées ou même ajoutées sans
mesurer au préalable leurs résultats futurs, leurs continuités dans les exercices futurs
ou leurs cohérences avec la stratégie globale de la société. Par exemple, une société de
transit, ayant pour objectif stratégique d’augmenter sa part de marché par l’intégration
dans son portefeuille d’une activité de transport terrestre, entre dans un appel d’offres
pour acquérir un dépôt de stockage).

Le rapport de gestion mentionne aussi les relations les plus significatives avec la société
auditée, il détail aussi l’ensemble des actionnaires, les mandats des administrateurs, le
périmètre de consolidation, les participations dans d’autres sociétés.

L’auditeur pourra évaluer son indépendance vis-à-vis du dossier audité, en application des
règles régies par le code d’éthique de l’IFAC81.

En effet, le code de l’éthique de l’IFAC définit, dans le paragraphe 290.6, l’indépendance,


comme étant l’indépendance d’esprit et l’indépendance en apparence.

« L'indépendance d'esprit : l'état d'esprit qui permet au professionnel d'exprimer une


conclusion sans être affecté par des influences susceptibles de compromettre son jugement
professionnel, lui permettant ainsi d’agir avec intégrité et de faire preuve d'objectivité et
d’esprit critique. »

81
The Code of Ethics for Professional Accountants was prepared by the International Ethics Standards Board for
Accountants (“IESBA”), an independent standard-setting body within the International Federation of
Accountants (IFAC)

83
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

« L’indépendance en apparence : la nécessité d’éviter les faits et circonstances qui seraient si


significatifs qu'un tiers raisonnable et informé, mesurant tous les faits et circonstances
spécifiques, jugerait que l'intégrité, l'objectivité ou l’esprit critique d'un cabinet ou d'un
membre de l'équipe d’audit ont été compromis. »

Le responsable du dossier d’audit évalue s’il y a une relation de familiarité ou un conflit


d’intérêts entre l’équipe d’audit et les administrateurs, actionnaires ou les directeurs.

Le rapport de gestion peut aider l’auditeur à examiner s’il y a ou non une incompatibilité à
traiter le dossier d’audit pour décider de son acceptation, ou la poursuite de la relation avec le
client ou encore s’il doit refuser d’accepter la mission.

L’article 262 du code des sociétés commerciales stipule ce qui suit : « Ne peuvent être
nommés comme commissaires aux comptes :

1. Les administrateurs ou les membres du directoire ou les apporteurs en nature et tous


leurs parents ou alliés, jusqu'au quatrième degré inclusivement

2. Les personnes recevant sous une forme quelconque à raison de fonction autre que
celles des commissaires, un salaire, ou une rémunération des administrateurs ou des
membres du directoire ou de la société ou de toute entreprise possédant le dixième du
capital de la société, ou dont la société possède au moins le dixième du capital.

3. Les personnes auxquelles il est interdit d'être membre d'un conseil d'administration ou
d'un directoire ou qui sont déchues du droit d'exercer ces fonctions.

4. Les conjoints des personnes citées aux numéros (1) et (2) du présent alinéa. »

Le rapport de gestion indique aussi l’évolution des risques financiers incombés à la société
depuis le dernier exercice audité, en indiquant les méthodes suivies par la direction pour
remédier et trouver des contrôles efficaces afin de minimiser ces menaces.

En outre, l’exécution des recommandations instruites depuis la lettre adressée à la direction et


qui inclut toutes les constatations des faiblesses du contrôle interne, les risques et les conseils
proposés par l’auditeur, peuvent être suivie au niveau du rapport de gestion. Par la suite, le
responsable du dossier d’audit peut juger sur la volonté de la direction à diminuer le niveau de
risques liés au contrôle interne.

84
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

L’auditeur pourra constater, par exemple, une faiblesse au niveau du contrôle interne de la
caisse, comme l’absence d’inventaires physiques qu’il associe à un risque de fraude et il
pourra ensuite recommander d’établir un inventaire physique périodique contrôlé par une
personne indépendante.

Si la direction passe inaperçue cette recommandation, l’auditeur pourra soupçonner la


complicité de la direction dans ce risque et par conséquent, il pourra être influencé dans la
prise de la décision de poursuite de relation avec le client.

Une fois la mission acceptée et la lettre de mission signée entre l’auditeur et la société à
audité, le responsable de mission pourra entrer plus en détail et aura le droit de demander des
documents confidentiels qui seront nécessaires à la planification et l’exécution de sa mission.

La planification de la mission nécessite une prise de connaissance de l’entreprise et évalue le


risque d’anomalie et planifie la conception des procédures d’audit en réponse aux risques
identifiés.

85
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

II. Plan de mission et programme de travail

1. Prise de connaissance de l’entreprise et évaluation du risque d’anomalie

D’après la compagnie nationale des commissaires aux comptes de France 82, l’identification et
l’évaluation préalable des risques doivent passer par la prise de connaissance de l’entité.

Pour avoir une meilleure connaissance de l’entité, l’auditeur doit :

- Visiter les lieux : connaitre les sites de l’entreprise, le siège social, les usines de
production, les dépôts de stockage ou les points de vente.

- Evaluer les risques d'anomalies significatives, prendre connaissance des procédures


de contrôle interne de l'entreprise qui sont pertinentes pour les besoins de l'audit :
Lecture des états financiers précédents, collecte d’informations, lecture du manuel de
procédure de contrôle interne, observer l’organigramme de la société et analyser le
dossier juridique de la société ( statut , registre de commerce, liste des actionnaires,
liste des administrateurs, les procès-verbaux des assemblées générales et du conseil
d’administration).

- Définition du plan de mission et du programme de travail : Examen analytique


préliminaire, étudier les zones de risques, partager les taches entre les collaborateurs et
le chargé du dossier, décider de l’approche d’audit à appliquer (une approche mixte :
par des tests de contrôle et des tests substantifs ou approche substantifs par la
validation des comptes).

La connaissance de l’entreprise permettra à l’auditeur d’optimiser son temps alloué à la


mission tout en minimisant le risque de non-détection d’anomalies significatives.

La norme d’audit internationale ISA 315 explique les diligences des auditeurs en matière de
connaissance d’entreprise et d’évaluation des risques d’anomalies significatives qui peuvent
altérer les états financiers et, par conséquent, commande la démarche d’audit à poursuivre et
l’étendue des travaux de certifications.

Le paragraphe 11 de la norme ISA 315 indique que « l’auditeur doit acquérir une
compréhension des facteurs sectoriels et réglementaires, des facteurs externes de l’entreprise,
82
www.cncc.fr : Les temps forts de la mission de certification

86
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

du référentiel d’information applicable, de l’activité de l’entité, du mode de propriété et la


structure de gouvernance de l’entité, des investissements, de son organisation interne et ses
modes de financement, du choix des méthodes comptables retenues, des objectifs et des
stratégies de l’entité ainsi que des risques d’entreprise connexes pouvant donner lieu à des
anomalies significatives dans les états financiers et de la mesure et de l’analyse de la
performance financière de l’entité. »

Le rapport de gestion aide l’auditeur à connaitre l’entreprise dans sa profondeur,

Dans un premier temps, l’auditeur classifie les activités de la société par branche ou secteur
d’activité pour identifier les entreprises qui ont la même activité principale et les unités de
production qui produisent un même service ou fournissent le même produit.

Bien que la norme IFRS 8 « secteurs opérationnels » détermine les critères de prise en compte
d’un secteur d’activité et définit les méthodes et les règles de regroupement d’un secteur
opérationnel, elle limite son champ d’application aux sociétés qui ont des instruments
d'emprunt ou de capitaux propres négociés sur un marché public ou qui dépose ses états
financiers auprès d'une autorité de réglementation des valeurs mobilières ou d'un autre
organisme de régulation aux fins d'émettre des instruments d'une catégorie quelconque sur un
marché public, ou qui est sur le point de les déposer.

Quoique cette norme n’oblige pas les autres sociétés à émettre des informations sectorielles,
les dirigeants de ces entités pourront tout de même valoriser, dans leurs rapports de gestion,
leurs activités en les regroupant par nature de produit ou service, par nature des procédés de
fabrication ( dans le cas des sociétés industrielles), par type ou catégorie de clients auxquels
sont destinés leurs produits et services, par méthodes utilisées pour distribuer leurs produits
ou fournir leurs services et, s’il y a lieu, par nature de l’environnement réglementaire par
exemple : banque , assurance ou les services publics83.

Cette information est nécessaire à l’auditeur pour connaitre les secteurs les plus performants
et les activités génératrices de revenus. Il pourra décortiquer l’ensemble de la société par
catégorie et ensuite analyser les risques d’anomalies significatives associés à chaque secteur.

Par exemple, dans un rapport de gestion, une société de services classe ses activités en trois
catégories : une activité de transport terrestre, une activité de services de consignation de
navire et une activité de logistique ; l’auditeur pourra connaitre, non seulement les types de
83
www.focusifrs.com IFRS 8 “ secteurs opérationnels “ critères de regroupement

87
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

services que la société fournit, mais aussi les marges associées à chaque activité, le
pourcentage du chiffre d’affaires globale par rapport au chiffre d’affaires par service. Il pourra
même détecter les signes d’incohérences par rapport à la réglementation en vigueur ou par
rapport au statut de la société.

Le rapport de gestion inclut aussi des informations sur les aspects réglementaires et fiscaux de
la société, ainsi que sur la réglementation comptable légale.

L’article 13 de la norme d’audit international 25084 stipule que : « L’auditeur doit obtenir des
éléments probants suffisants et appropriés sur la conformité aux dispositions des textes légaux
et réglementaires généralement considérés comme ayant une incidence directe sur la
détermination de montants et d’informations de nature significative à fournir dans les états
financiers. »

Par exemple, dans le cas d’une entreprise qui bénéficie d’un avantage fiscal qui dépend du
lieu d’activité85, l’auditeur peut identifier si les productions de l’unité installée dans cette zone
sont cohérentes avec le chiffre d’affaires qui bénéficie d’une exonération ou déduction.

En plus, certaines sociétés sont soumises à des réglementations spécifiques. La loi n°91-64,
du 29 juillet 1991, relative à la concurrence et aux prix, stipule dans ses articles 2 et 3 que
« les prix des biens et services sont librement déterminés par jeu de la concurrence , et sont
exclus du régime de la liberté des prix , les biens et produits et services de première nécessité
ou afférents à des secteurs ou zones où la concurrence par les prix est limitée, soit en raison
d’une situation de monopole ou de difficultés durables d’approvisionnement, soit par l’effet
de dispositions législatives ou réglementaires » .

L’auditeur pourra déterminer le régime de fixation de prix par la société, sa position sur le
marché, les limites de croissance et les risques subits par l’entité et ses enjeux économiques.

Le rapport de gestion détaille aussi les facteurs externes qui peuvent altérer les objectifs
stratégiques de la société.

84
Norme ISA 250, « Prise en compte des textes légaux et réglementaires dans un audit d’états financiers »
85
Le code d’incitations aux investissements, a prévu dans son titre IV une série de dispositions portant
encouragement des investissements dans les zones de développement .régional Ces encouragements d’ordre
fiscal et financier, sont énoncés par les articles 23, 24 et 25 et 25bis du code tel que modifiés par les articles 44 et
45 de la loi n°69 de l’année .2007 du 27 décembre 2007 relative à l’initiative économique Sont éligibles aux
encouragements accordés au titre du développement régional, les investissements dans les activités industrielles,
dans certaines activités de service et .dans les activités artisanales La liste des zones d’encouragement au
développement régional comporte trois groupes de zones dont la liste est fixée par l’annexe 1 nouveau du décret
n°387 de l’année : 2008 du 11 février 2008 modifiant le décret n°99-483 du 1er mars 1999

88
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

Les articles A 24 à A 27 de la norme ISA 315, prévoient quelques exemples de facteurs


externes dont l’auditeur peut tenir compte, qui pourront être à titre d’indication les éléments
suivants :

- Etudier l’offre, la demande et la capacité de production


- Séparer les activités cycliques ou saisonnières des activités constantes (cette analyse
servira plus tard dans l’examen analytique préliminaire)
- Spécifier les technologies utilisées
- Etudier les critères spécifiques de comptabilisation par activité
- Analyser l’environnement juridique et gouvernemental de la société
- Identifier l’existence d’exigences environnementales sur la société

Un aperçu global sur l’organigramme de la société pourra aussi être utile à l’auditeur pour
comprendre le niveau général du contrôle et aussi les flux de communication entre une
organisation verticale ou horizontale86.

Le rapport de gestion présente la structure de capital par nom et rappelle la liste des
administrateurs et leurs mandats. Il complète l’information, au niveau des états financiers, sur
l’état de variation de capital.

L’auditeur diminue son risque inhérent 87 si les actionnaires et les administrateurs ont une
bonne réputation.

Le rapport de gestion présente les perspectives futures de la société et les investissements à


réaliser et le mode de financement à prévoir. L’auditeur pourra comprendre si la société est en
croissance ou si le niveau d’activité est en déclin ; si elle a la capacité de régler ces emprunts
ou s’il y aura des complexités.

Un des principaux facteurs que l’auditeur inspectera, avant le démarrage de sa mission, est la
garantie de continuité d’exploitation de la société.

En effet, le paragraphe 10 de la norme d’audit internationale ISA 57088 stipule que « Lors de
la mise en œuvre des procédures d’évaluation des risques exigées par la norme ISA 315,

86
Extrait de l’article http://www.revuegestion.ca/ : Gestion HEC MONTREAL « Votre entreprise est –elle
horizontale ou verticale ? »
87
NORME INTERNATIONALE D’AUDIT 200 OBJECTIFS GENERAUX DE L’AUDITEUR
INDEPENDANT ET CONDUITE D’UN AUDIT SELON LES NORMES INTERNATIONALES D’AUDIT
88
Norme ISA 570 « Continuité de l’exploitation »

89
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

l’auditeur doit examiner s’il existe des événements ou des situations susceptibles de jeter un
doute important sur la capacité de l’entité à poursuivre son exploitation ».

Le rapport de gestion inclut aussi les informations, inscrites dans le paragraphe A30 à A34 de
la norme ISA 315, qui sont nécessaires à l’auditeur pour comprendre la nature de l’activité de
la société auditée, comme par exemple ( la complexité de l’entreprise , les informations sur les
parties liées89 , nature des sources de revenus , des produits , des services , les alliances , les
co-entreprises , sous-traitances , externalisation , principaux clients et fournisseurs ,
participation dans des sociétés non consolidés , les termes et conditions des dettes ,
changements importants survenus ( nomination d’un nouveau directeur général , vente des
titres à un nouvel actionnaire , comptabilisation des opérations inhabituelles ).

Malgré le fait que les états financiers doivent inclure une note90 sur les pratiques comptables
utilisées et sur les changements d’estimation et de méthode, le rapport de gestion mentionne
l’intention des dirigeants à adopter quelques règles comptables et leur motivation de choix des
méthodes.

Le paragraphe A 35 de la norme ISA 315 indique que l’auditeur doit comprendre :

- Les méthodes utilisées par l’entreprise pour comptabiliser les opérations importantes
et inhabituelles : à titre d’exemple « une société d’immobilier vend des villas à des
résidents et non-résidents et aussi accorde des échéances de paiements à long terme :
l’auditeur devra comprendre comment il doit reconnaitre un revenu »
- L’incidence des méthodes comptables importantes sur des domaines où il n’existe pas
des règles faisant autorité ou consensus : à titre d’exemple « une société de marketing
sur net ayant pour activité de vendre des produits et permettant à ses clients de gagner
de l’argent chaque fois qu’ils apportent de nouveaux clients »
- Les changements des méthodes comptables de l’entité.
- Les normes et les textes légaux et réglementaires qui sont nouveaux pour l’entité, ainsi
que le moment et les modalités de leur application par l’entité : à titre d’exemple
« une société de production de boisson gazeuse et de jus bénéficie d’exonération des
droits de consommation pour l’importation des matières premières de jus, mais n’a pas
le droit d’utiliser ces matières premières pour la fabrication des boissons gazeuses.

89
ISA 550 « Transaction avec les parties liées »
90
NC 11 « Norme comptable relative aux modifications comptables » Objectifs 01. La divulgation des
informations financières repose sur les caractéristiques qualitatives prévues par le cadre conceptuel, notamment,
la comparabilité dont le corollaire principal est la convention de la permanence des méthodes.

90
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

Le rapport de gestion inclut aussi une analyse des objectifs et des stratégies que la société a
l’intention de réaliser, ainsi qu’une comparaison entre ce qui a été réalisé et ce qui devrait
l’être, et une description analytique des écarts entre l’attendu et le budgétisé qui pourront être
motivé par des changements de la direction ou le plan d’affaires ou même par une
insuffisance de ressources.

Cette description permettra à l’auditeur d’avoir une première vue d’ensemble sur les risques
probables de l’entreprise et de les utiliser pour identifier les risques qui peuvent engendrer des
anomalies significatives.

Le paragraphe A36 à A42, de la norme ISA 315, explique les éléments nécessaires à
l’auditeur pour comprendre les objectifs, stratégies et risques d’entreprise auditée.

En effet, les stratégies et les objectifs de l’entreprise ne sont pas constants et dépendent des
facteurs externes et internes de l’entité.

Les risques d’entreprise englobent les risques d’anomalies significatives des états financiers.
Par exemple : Pour une société qui fonctionne depuis 30 ans, et qui vient d’être absorbé par
une société multinationale débutant dans le marché local, mais qui a une notoriété dans
d’autres marchés internationaux. Le risque potentiel, c’est la perte des données historiques
lors de l’intégration des données entre un ancien logiciel comptable et un nouveau logiciel
comptable plus performant.

Le rapport de gestion inclut aussi les raisons pour lesquelles un produit ou un service n’a pas
évolué dans le marché, les restrictions sur le marché, la concurrence ou les barrières à
l’entrée.

L’annexe 2 de la norme ISA 315 mentionne quelques risques que le rapport de gestion doit
aussi contenir, à titre d’exemple, on peut citer les cas suivants : (contraction du capital et du
crédit, changements dans le secteur d’activité de l’entité, changements dans la chaîne
d’approvisionnement, expansion vers de nouveaux lieux d’implantation).

De plus, il est intéressant à l’auditeur de connaitre au préalable les tendances et les prévisions
futures de la performance financière de l’entreprise auditée.

Le paragraphe A43 à A47 de la norme ISA 315 stipule qu’à la lecture des indicateurs de
performance, l’auditeur doit identifier s’il y a des pressions subies par la direction pour
présenter des informations financières sur la rentabilité. A titre d’exemple, « une société qui a

91
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

besoin d’emprunts bancaires, peut présenter des informations mensongères quant à sa


rentabilité future et sa capacité à rembourser les échéances de paiements en principal et en
intérêt ».

Toutefois, si la société ne présente pas des indicateurs de performances financières, comme


par exemple les ratios, les budgets, la comparaison des informations périodiques, la
comparaison des informations financières par rapport aux concurrents ; le risque d’anomalie
significative peut augmenter.

Après l’identification des risques d’anomalies significatives, qui est en relation avec la
compréhension de la société dans toutes ses composantes, l’auditeur devra réfléchir aux
procédures qu’il doit utiliser pour répondre à ces risques.

2. Conception des procédures d’audit en réponse des risques identifiés

La norme d’audit internationale ISA 330 91 explique comment l’auditeur doit planifier son
approche de travail pour répondre aux risques évalués d’anomalies significatives au niveau
des états financiers et au niveau des assertions.

L’auditeur doit décider si seul des tests de contrôle sont suffisants, mettre en œuvre des
procédures de corroborations qui se limitent uniquement sur des vérifications des comptes ou
choisir une approche mixte entre les procédures de contrôles et les tests substantifs.

Par ailleurs, la NEP-33092 stipule dans son paragraphe 4, alinéa 7, que « la détermination de
l'étendue d'une procédure d'audit, qui correspond au nombre d'éléments testés par cette
procédure spécifique, relève du jugement professionnel du commissaire aux comptes, sachant
que plus le risque d'anomalies significatives est élevé, plus la quantité ou la qualité des
éléments nécessaires pour que le commissaire aux comptes puisse fonder son opinion est
élevée »

Le rapport de gestion doit être utilisé de manière à ce que l’auditeur puisse répondre aux
risques globaux qui touchent les états financiers et aussi pour planifier son étendue de travail
et son calendrier d’intervention afin de répondre aux risques qui impactent les assertions.

91
Norme ISA 330 « Réponses de l’auditeur aux risques évalués » : par 5 et 6
92
NEP : Norme d’expertise professionnelle en France : Procédure d’audit mises en œuvre par le commissaire
aux comptes à l’issue de son évaluation des risques

92
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

1.1 Apport du rapport de gestion dans l’évaluation des risques d’anomalies


significatives au niveau des états financiers

Le rapport de gestion apporte une vision globale de la société. Il démontre, entre autres, le
point de vue de la direction envers la divulgation ou la dissimulation des informations
pouvant modifier les opinions des lecteurs du rapport, et qui sont en particulier les bailleurs de
fonds et les investisseurs.

L’auditeur acquiert certainement, d’une année à l’autre, de l’expérience sur le dossier audité.
Cet apprentissage lui permet de comparer ces résultats d’audit avec ce qui a été relevé par la
direction, dans les rapports de gestion relatifs aux années précédant le commencement de sa
nouvelle mission.

Le rapport de gestion peut dévoiler une déficience de compétence de la direction. Par


exemple, lorsque le fond propre d’une société est négatif, la direction ne doit pas s’engager
avec des emprunts à long terme pour équilibrer ces fonds, mais plutôt chercher des
arrangements plus souples avec ces créanciers.

Le rapport de gestion peut aussi mentionner une chute d’activité argumentée par une
conjoncture économique. Par exemple, une chute de l’activité hôtelière est argumentée par la
baisse du nombre de touristes dans le pays.

Cette conjoncture économique affecte le résultat de la société et, donc, augmente le risque
d’insolvabilité de la direction envers ces créanciers.

Notons aussi que les informations financières ou non-financières incluses dans le rapport de
gestion doivent être comparées par l’auditeur avec celles mentionnées dans les états
financiers.

Cette comparaison a comme objectif de détecter l’ensemble des incohérences entre le rapport
de gestion et les états financiers. Ces différences peuvent alerter l’auditeur sur un risque
potentiel d’insuffisances significatives des informations fiables dans les états financiers, et par
la suite, l’auditeur pourra formuler, dans son rapport, une opinion avec réserves ou une
impossibilité d’exprimer une opinion93.

93
Norme ISA 705, Expression d’une opinion modifiée dans le rapport de l’auditeur indépendant.

93
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

En outre, l’auditeur examine l’intégrité de la direction dans l’application des procédures de


contrôle interne et l’intérêt que porte la société dans la prévention et la détection des risques
liés aux contrôles.

Par ailleurs, l’apport du rapport de gestion dans l’identification de l’auditeur des risques
d’anomalie significatifs dans les états financiers incombe dans l’analyse de l’environnement
du contrôle interne de la société auditée.

En effet, le paragraphe A120 de la norme internationale d’audit ISA 315 mentionne que « La
compréhension du contrôle interne acquise par l’auditeur peut soulever des doutes sur la
possibilité d’auditer les états financiers de l’entité ».

1.2 Apport du rapport de gestion dans l’évaluation des risques d’anomalies


significatives au niveau des assertions

Le paragraphe A123 de la norme internationale d’audit ISA 315 indique que « la direction
formule implicitement ou explicitement des assertions concernant la comptabilisation,
l’évaluation, la présentation et la communication des différents éléments des états financiers,
ainsi que les informations connexes ».

Par ailleurs, on trouve la même déclaration au niveau du rapport de gestion ;

 Comptabilisation : le rapport de gestion mentionne les référentiels d’informations


financières applicables : il mentionne, entre autres, les méthodes de comptabilisation
et, le cas échéant, les estimations comptables utilisées ;
 Evaluation : le rapport de gestion indique les concepts d’évaluation des ressources de
l’entreprise et les engagements nécessaires à la réalisation des activités ;
 Présentation : le rapport de gestion présente les rubriques significatives du point de
vue de la direction et expose les indicateurs de performance de l’entreprise ainsi que
les résultats attendus.
 Communication : le rapport de gestion est un outil employé par la direction de
l’entreprise pour communiquer avec les différents lecteurs des états financiers. Il sert à
mieux expliquer les flux financiers et non-financiers, et aide également à donner une
valeur ajoutée aux réalisations de l’année en cours et les perspectives futures de la
société ;

94
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

En outre, selon la norme ISA 500, « l’auditeur doit utiliser les assertions relatives aux flux
d’opération, aux soldes de comptes, ainsi qu’à la présentation et aux informations fournies
dans les états financiers, de façon suffisamment détaillée pour servir de base à son évaluation
des risques d’anomalies significatives, ainsi qu’à la définition et à l’exécution de procédure
d’audits complémentaires ».

La norme ISA 500oriente l’auditeur vers l’utilisation des informations fournies dans les états
financiers comme base de référence pour qu’il prépare son plan d’audit et pour qu’il établisse
aussi la conception des procédures en réponses aux risques d’anomalies significatives.

Malgré le fait que l’approbation des états financiers soit au même titre que celle du rapport de
gestion, et malgré le fait que le commissaire aux comptes ne certifie les états financiers
qu’après lecture et validation du rapport de gestion, les normes internationales d’audit
n’évoquent pas la force probante du rapport de gestion pour corroborer, valider ou au moins
contrôler les assertions d’audit.

Pourtant, l’utilisation du rapport de gestion guide l’auditeur pour, d’une part, sélectionner les
éléments à tester et, d’autre part, concevoir des tests efficients en réponses aux risques
identifiés.

En effet, à la lecture du rapport de gestion, l’auditeur peut distinguer les éléments à


sélectionner :

- Les éléments à sélectionner à 100% : ce sont les éléments pouvant, lors de la


vérification en détail, être identifiés dans le rapport de gestion par le fait de leurs
récurrences et leurs risques communs ou par leurs valeurs,
- Les éléments spécifiques à sélectionner : qui peuvent être identifiés dans le rapport de
gestion, en comparant les informations actuelles avec ceux qui précèdent et qui sont
ponctuelles ou qui sont issues de transactions non-récurrentes, ou qui présente un
risque particulier.
- Le sondage 94 : l’auditeur pourra identifier les éléments à tester en faisant un
échantillonnage et le résultat pourra être extrapolé sur toute la population à tester : le
rapport de gestion aide l’auditeur à déterminer les flux d’opérations qui sont
récurrents. Par exemple, dans le cas où le rapport de gestion indique que la marge
nette sur chiffre d’affaires à augmenter par rapport à l’année dernière par le fait d’une

94
Norme ISA 530, « Sondages »

95
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

négociation à la baisse des contrats de fournisseurs, l’auditeur pourra tester par


échantillon de factures la réalité de ces nouveaux prix.

1.3 Apport du rapport de gestion dans la préparation des procédures


analytiques

Le rapport de gestion peut être également utilisé pour alléger les examens analytiques, afin de
préparer et concevoir l’étendue des travaux, leur timing et aussi l’équipe intervenante.

En effet, la norme ISA 52095, définit les procédures analytiques comme suit :

- La comparaison entre les informations financières de l’entité


- L’examen des corrélations
- Diverses méthodes, qui vont de simples comparaisons à des analyses complexes
faisant appel à des techniques statistiques avancées ;

Les indicateurs de performances financières analysées dans le rapport de gestion, comme les
ratios et l’analyse budgétaires, ainsi que les comparaisons des tendances futures avec les
réalisations, peuvent contribuer à alléger les travaux des auditeurs au niveau des examens
analytiques.

En effet, l’auditeur peut se servir des données mentionnées dans le rapport de gestion pour
comparer les informations financières de l’entreprise avec celles des périodes antérieures et
celles de l’année auditée, estimer les charges à payer et les provisions pour risques et charges ,
comparer les données similaires du secteur d’activité, rapprocher les indicateurs de
performances financières avec les tendances futures et tester la cohérence des informations
non-financières avec les informations financières.

Section 2 : Apport du rapport de gestion dans l’évaluation du système de


contrôle interne et dans le contrôle des comptes
Dans cette section, on va étudier, dans un premier temps, l’apport du rapport de gestion dans
l’évaluation du système de contrôle interne et, dans un second temps, son apport dans le
contrôle des comptes comptables.

95
Norme ISA 520 « Procédures analytiques »

96
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

I. Apport du rapport de gestion dans l’évaluation du système de contrôle interne

Un système de contrôle interne efficace se définit par plusieurs paramètres, dont un


environnement de contrôle sain, une bonne gestion de l’information et de la communication,
des modèles et des Flow-Chart96 de processus, une définition des objectifs de contrôle, tout en
évaluant les risques pouvant altérer ces objectifs et intégrer dans le processus des actions de
contrôles consacrés à minimiser ces risques.

Ces actions de contrôles sont mises en place pour éviter, prévenir et détecter des erreurs de
contrôles internes qui peuvent être générées soit par des erreurs humaines, la stagnation des
procédures par rapport à l’environnement mobile, le contournement des contrôles ou sa
négligence par le management de la société, les erreurs volontaires par la complicité de
plusieurs responsabilités séparées ou dans plusieurs cas par des ressources limitées par rapport
au coût du processus du contrôle interne.

Le pilotage du système de contrôle interne doit être instantané pour améliorer le système de
contrôle interne dans le temps et dans les cas de changement d’environnement de la société.
Comme par exemple, le changement de la structure organisationnelle par le recrutement de
nouveaux employés, la réduction de l’effectif et le changement de la hiérarchie et des
personnes responsables des activités de contrôle ou le développement de nouvelles activités
pouvant nécessiter des ressources supplémentaires ou une formation adaptée.

Les erreurs potentielles des contrôles internes doivent aussi être analysées pour comprendre,
d’une part, leurs impacts financiers et, d’autre part, pour permettre à la direction de remédier à
ces risques par la création de nouveaux outils de contrôle.

En outre, le code des sociétés commerciales en Tunisie stipule, dans son article 266, que « …
Le commissaire aux comptes certifie la sincérité et la régularité des comptes annuels de la
société conformément à la loi en vigueur relative au système comptable des entreprises. Il
vérifie périodiquement l'efficacité du système de contrôle interne»

Par conséquent, il est nécessaire à l’auditeur de maitriser le risque lié au contrôle interne, qui
est défini par « le risque qu’une anomalie dans un solde de compte ou dans une catégorie
d’opérations, prise isolément ou cumulée avec des anomalies dans d’autres soldes de comptes

96
http://www.e-rh.org/ : L'audit des systèmes d'informations - Une méthode formalisée, la technique des Flow-
Charts

97
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

ou d’autres catégories d’opérations, soit significative et ne soit ni prévisible, ni détectée par


les systèmes comptables et de contrôle interne et donc non corrigée en temps voulu » (‘Norme
CNCC 2-30197’).

Le rapport de gestion peut être utilisé comme un élément probant pour tester l’efficacité du
système de contrôle interne, du moins dans la phase des tests de conception, pour identifier les
forces et les faiblesses potentielles des contrôles attribués à chaque activité dans l’entreprise.

1. L’apport du rapport de gestion dans l’évaluation de la conception du système de


contrôle interne

La nature des tests de conception porte souvent sur un chemin d’audit suivi pour s’assurer du
bon fonctionnement théorique d’un circuit d’activité qui est accompagné par des outils de
collecte d’éléments probants comme la demande d’information par des entretiens avec les
responsables des services ou l’inspection de documents, comme le manuel de procédure de
contrôles internes.

En général, l’étendue de ces procédures de conceptions est moins importante que les tests
d’efficacité du fonctionnement du système de contrôle interne, et le résultat attendu par
l’auditeur est de connaitre la force et la faiblesse des procédures de contrôles internes utilisés
par la société auditée.

Le calendrier des travaux des tests de conception est introduit par l’auditeur dans la phase de
planification, et plus précisément dans la phase intérimaire, bien avant la clôture des comptes,
pour permettre à l’auditeur de décider de son approche d’audit.

Dans cette phase, la plus-value estimée par le rapport de gestion, c’est de servir comme outil à
l’auditeur pour :

- Déterminer si les activités de contrôles sont correctement conçues pour prévenir,


détecter ou corriger une anomalie significative dans une assertion. Par exemple, pour
tester les comptes inter-compagnie et pour s’assurer de la réalité et l’exactitude des
transferts financiers envoyés par la société auditée à sa société-mère, à la lecture du
rapport de gestion, l’auditeur pourra s’apercevoir de la force de contrôle pratiquée sur
ce genre d’opération et qui consiste à un contrôle au préalable par une personne
indépendante , un deuxième contrôle par un autre auditeur dans une mission spéciale,

97
CNCC : Compagnie Nationale des Commissaires aux comptes

98
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

un troisième contrôle par l’administration fiscale et un dernier contrôle par la banque


centrale .
- Mesurer les forces et les faiblesses du contrôle interne, pour s’assurer de l’approche
d’audit à pratiquer par l’auditeur. Par exemple, à la lecture du rapport de gestion,
l’auditeur observe que la société a acquis, durant l’année, un système d’information
intégré pour permettre de rassembler les différents cycles d’exploitation entre
commerciaux, stock, logistique, finance et comptabilité. Le jugement professionnel de
l’auditeur pourra l’amener à raisonner sur un risque élevé causé par le manque de
formation des employés sur ce nouveau logiciel ( risque d’erreur d’utilisation) et aussi
par le risque de perte de données anciennes avant leur intégration dans le nouveau
processus, et par la suite, l’auditeur pourrait élargir son étendue de travail afin
d’établir des tests de vérification des comptes, au lieu des tests de contrôle.
- Collecter des éléments probants, quant à l’efficacité des contrôles interne. Par
exemple, le rapport de gestion peut renseigner l’auditeur sur le suivi, par la direction,
du budget et les actions mises en œuvre par la société pour optimiser son résultat et
minimiser les écarts des charges et produits réalisés avec ceux budgétisés.
- S’assurer de l’inexistence de changement significatif dans le système de contrôle
interne de la société : certainement, l’auditeur doit acquérir à chaque exercice audité
une compréhension sur le fonctionnement des contrôles de la société auditée, mais
l’étendue des travaux de conception sera minimisée s’il n’y a pas de changements dans
l’environnement de contrôle interne. Par exemple, à la lecture du rapport de gestion,
dans le cas où l’auditeur n’observe pas de changement au niveau de la structure de la
société ou de ses activités ou au niveau des investissements, il pourra concevoir les
mêmes tests de contrôle élaborés par lui-même durant le précédent exercice audité.
- Identifier les facteurs clés de la société pour permettre d’établir des tests de contrôle
pertinent ayant un aspect financier. Par exemple, la taille de l’entité, le nombre
d’employés, les obligations légales, la complexité des systèmes, l’utilisation de la
documentation manuelle et la nature des risques associés aux activités.
- Etudier si les procédures de contrôle sont conçues efficacement durant toute la durée
d’audit : certainement, la conception efficace des procédures de contrôles ne signifie
pas que le contrôle fonctionne efficacement. L’auditeur devra le tester, mais si la
société possède des rapports de gestion intermédiaire, l’auditeur pourra les comparer
pour comprendre le degré de la force des contrôles de conception durant deux périodes
séparées.

99
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

- Optimiser le temps requis pour la compréhension de la conception des contrôles


internes de la société : En effet, au lieu de s’entretenir avec les différents responsables
de la société et d’inspecter plusieurs documents internes et rapports, et d’observer des
contrôles particuliers, l’auditeur pourra se fier uniquement à la lecture du rapport de
gestion et il ne lui manquera plus que le suivi de cheminement d’opération pour
déterminer si les contrôles ont été mis en œuvre.

En outre, le rapport de gestion servira, non seulement à l’auditeur pour évaluer la conception
du système de contrôle interne, mais aussi à la société et plus précisément au comité de
pilotage et de surveillance.

En effet, l’entité peut apprécier si elle a défini suffisamment d’objectifs et d’exigences


qualitatives en matière de système de contrôle interne, pour la réalisation des objectifs
stratégiques et opérationnels, avoir des rapports financiers fiables, prévenir et réduire les
erreurs et irrégularités, et se conformer aux lois, réglementations et directives applicables.

Elle peut aussi s’assurer si les responsables ont été attribués à chaque poste de contrôle ou s’il
existe un contrôle compensatoire assuré par une personne indépendante.

La perfection du système de contrôle interne réside dans l’aptitude d’évaluer et de détecter les
risques dans un temps opportun. C’est pour cette raison que les sociétés peuvent choisir
d’investir dans un système d’information qui collecte les défaillances du système à temps réel.
Il faut toujours mesurer le coût du contrôle par rapport à sa rentabilité future dans l’entreprise.

Le rapport de gestion fiable pourra démontrer les défaillances du contrôle interne réalisé
pendant une période déterminée. La société devra suivre ces défaillances et les documenter.

En plus, le rapport de gestion mentionne les ressources nécessaires pour réaliser les objectifs
stratégiques de la société et les risques potentiels à la réalisation des résultats attendus. La
société devra garantir la couverture de ces risques par des contrôles, du moins pour les plus
importants et ceux pouvant générer des anomalies significatives.

L’auditeur ou la direction de la société useront des informations incluses dans le rapport de


gestion pour comprendre l’évolution de l’activité ainsi que les risques, et pour s’assurer de
l’adaptation des contrôles conçus pour faire face à ces changements.

Le rapport de gestion sert de guide de compréhension des conceptions de contrôle interne


pour l’auditeur. Ce dernier doit corroborer les conclusions reçues par des tests de

100
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

cheminement et doit matérialiser ses contrôles par écrit. La direction de l’entreprise, à son
tour, doit aussi documenter manuellement la surveillance de l’exécution des contrôles.

Dans certaines entreprises, le conseil d’administration exige un rapport périodique sur


l’exécution du contrôle interne. Dans d’autres sociétés, le rapport de gestion intègre ce genre
d’informations sur les procédures de contrôle interne et sera, par la suite, discuté par les
administrateurs, puis valider par le commissaire aux comptes et approuver par l’assemblée
générale.

Ensuite, le rapport communiqué au conseil d’administration doit être suivi par des actions et
une évaluation périodique, pour permettre au comité de surveillance et de pilotage de la
société d’appliquer des mesures correctives quant aux faiblesses dégagées par le système de
contrôle interne. L’auditeur doit s’en servir pour déterminer son approche d’audit et
minimiser son risque lié au contrôle interne.

Plan d’action à suivre par l’auditeur:

En se basant sur le rapport de gestion98, l’auditeur identifie l’état des lieux des systèmes de
contrôle interne et les compare avec les standards de références et les exigences de contrôle
que la société devra entretenir comme un chemin de suivi.

Ensuite, l’auditeur converge les informations collectées du rapport de gestion avec les
procédures documentées par l’entreprise, pour confirmer les conclusions positives de son
évaluation de la conception du système de contrôle interne et pour identifier les risques qui ne
sont pas couverts par des contrôles.

Dans la phase intérimaire, la mission de l’auditeur est, d’une part, de s’assurer de l’efficacité
du fonctionnement du système de contrôle interne, pour alléger l’étendue des travaux de
clôture finale et identifier les zones de risques significatifs et, d’autre part, pour fournir la
lettre de direction qui a pour but d’attirer l’attention de la direction sur les faiblesses de
conception du système de contrôle interne et les risques financiers qui incombent à ses
faiblesses, tout en mentionnant les recommandations nécessaires pour améliorer ces
défaillances.

98
Dans cette phase le rapport de gestion utilisé, c’est l’ancien rapport de l’exercice précédent ou le dernier
rapport approuver par l’assemblée générale avant la mission d’audit.

101
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

À la réception de la lettre de direction, la société devra adapter ces contrôles manuels et


informatiques, et former ses collaborateurs pour respecter les directives des nouvelles
procédures.

A la clôture de l’exercice, l’auditeur devra de nouveau consulter cette lettre et visualiser les
améliorations introduites par la direction et les converger avec les constatations rédigées dans
le rapport de gestion99.

L’objectif de l’auditeur dans la phase finale est, d’une part, de confirmer si la direction
supervise de manière permanente son système de contrôle interne pour qu’il ne modifie pas sa
démarche et son approche de travail et, d’autre part, de confirmer la philosophie de la
direction en matière de contrôle interne, pour ne pas mettre en cause son risque inhérent à
l’entreprise, et qui peut aller jusqu'au refus de la poursuite de la mission.

2. L’apport du rapport de gestion dans les tests d’efficacités de fonctionnement du


système de contrôle interne

Le paragraphe 14 de la norme d’audit internationale ISA 330 stipule que « lorsqu’aucun


changement n’est survenu, l’auditeur doit tester les contrôles au moins une fois tous les trois
audits, mais doit tester une partie des contrôles lors de chaque audit afin d’éviter que tous les
contrôles sur lesquels il a l’intention de s’appuyer soient testés au cours d’un même audit et
qu’il s’écoule ensuite deux audits sans aucun test des contrôles ».

Ce paragraphe explique que l’auditeur n’a pas d’exigence à répéter un contrôle déjà effectué
pendant trois exercices, si aucun changement n’est survenu.

Le rapport de gestion peut être utilisé, par l’auditeur, comme un élément probant pour
confirmer ou infirmer un changement dans l’entreprise auditée.

Les changements qui peuvent être détectés dans le rapport de gestion portent, en général, sur
un environnement de contrôle qui n’est plus efficace, sur le manque de surveillance des
contrôles par la direction, sur l’importance des procédures manuelles exercées par les
employés , sur la rotation et le changement de structure de l’entreprise, sur les changements
d’événements ou augmentation de l’activité , sur une défaillance des contrôles informatique.

En analysant le rapport de gestion, l’auditeur peut en déduire une anomalie significative, et


par la suite juger que le contrôle censé couvrir le risque de cette anomalie est inefficace. Par
99
Dans cette phase, le rapport de gestion utilisé est le rapport de l’exercice audité.

102
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

exemple, le cas d’une société industrielle incluant dans son rapport de gestion un écart
important de stock, entre l’inventaire physique et théorique, expliqué par un taux énorme de
déchets. L’auditeur pourra considérer que les procédures de contrôle des stocks ne sont pas
efficaces, et exiger que l’entreprise se conforme à un taux de tolérance de déchets.

De plus, le rapport de gestion pourra servir à l’auditeur pour cerner son échantillonnage de
tests de contrôles et aussi préciser les cycles d’activités à contrôler qui présentent un risque
pour l’entreprise, comme les cycles d’achat fournisseur, le personnel, vente clients et le stock.

2.1 Cycle achat fournisseur

Dans ce processus, l’auditeur évalue les opérations de choix des fournisseurs, des achats, de
réception des commandes et de paiement.

Le rapport de gestion peut être un élément probant pour collecter des informations suffisantes
et appropriées permettant de tester l’efficacité du cycle achat fournisseur.

 Choix des fournisseurs :

L’auditeur doit s’assurer que la société couvre son risque de manque d’approvisionnement ou
de collusion avec les fournisseurs pouvant être causés par un mauvais choix arbitraire du
responsable achat ou le risque de litige et des problèmes légaux.

En outre, les informations incluses dans le rapport de gestion, peuvent démontrer l’existence
de fournisseurs étatiques ayant un monopole. Dans ce cas, l’auditeur doit séparer ces
fournisseurs de la population auditée, pour ne pas biaiser son échantillon et pour avoir un
résultat cohérent sur l’efficacité de la société dans le contrôle du choix des fournisseurs.

Les informations incluses dans le rapport de gestion peuvent démontrer la réactivité de la


direction dans la résolution des problèmes avec les fournisseurs, en négociant les tarifs à la
baisse ou des délais supplémentaires de paiement.

Dans d’autres cas, certains fournisseurs peuvent être à la fois des clients de la société. Ce type
de liens doit être analysé séparément par l’auditeur et ne doit pas figurer dans son échantillon
de choix de fournisseurs, pour ne pas biaiser l’objectif final du test de contrôle.

Le rapport de gestion démontre aussi la liste des nouveaux fournisseurs qui ont le plus de
poids, par catégorie d’opérations ainsi que par chiffre, et par conséquent plusieurs transactions

103
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

vont être formulées par des conventions annuelles qui sont négociées au préalable. L’auditeur
doit traiter séparément les fournisseurs avec convention pour ne pas biaiser son échantillon.

La balance âgée des fournisseurs et les termes de paiement doivent être indiqués dans le
rapport de gestion pour le calcul des ratios de dettes fournisseurs. L’auditeur pourra comparer
la liste des fournisseurs entre deux exercices et suivre ceux qui se répètent et qui présentent un
solde important. Dans ces cas, il doit poser les questions nécessaires pour comprendre la
raison du choix de ces mêmes fournisseurs durant plusieurs exercices, et s’il n’existe pas
d’autres non-sélectionnés offrant des conditions plus favorables à la société, en matière de
prix et de qualité.

 Achats au prêt des fournisseurs :

L’auditeur devra avoir une assurance raisonnable quant à l’application du contrôle des
opérations d’achat et doit penser à minimiser le risque que la société s’engage avec des bons
de commande non vérifiés par un échelon supérieur ou qui sont valorisés à des prix non-
conformes à ceux négociés au préalable avec les fournisseurs, ou commander des achats qui
dépassent le réel besoin de la société.

Le rapport de gestion peut mentionner le fait que la société a acquis un nouveau système de
gestion de bons de commande qui assure la pré-numérotation des commandes et leur suivi
instantané avec les factures reçues.

Aussi, le fait d’assurer la centralisation des besoins d’achats chez une seule personne permet,
d’une part, de suivre les demandes d’achats et, d’autre part, de séparer les responsabilités
entre demandeurs d’achats et preneurs de commandes.

L’auditeur consulte aussi, dans le rapport de gestion, les explications des différences entre le
budget des services et biens à acheter et les achats réalisés. L’auditeur doit annexer dans ses
tests un contrôle des achats qui n’ont pas une réponse plausible de la part de la direction, pour
vérifier leurs conformités avec la procédure générale d’achats.

 Réceptions des commandes :

Dans cette opération, l’auditeur doit s’assurer de l’inexistence de différences supérieures entre
les quantités reçues et ceux commandées. Il doit aussi s’assurer de la conformité des quantités
reçues en termes de qualité.

104
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

Le rapport de gestion pourra mentionner l’objectif de la direction d’investir dans un logiciel


de suivi de commande et de réception qui documente les différences au sein d’un rapport et
qui assure la pré-numérotation des bons de réception.

Aussi, dans le cas de suivi manuel, l’auditeur doit vérifier s’il existe, dans la structure de la
société, des ressources humaines suffisantes pour assurer d’une part la vérification des bons
de réception et d’autre part pour archiver les copies des bons après validation.

 Paiements des fournisseurs :

Le risque de l’auditeur est le double paiement ou le paiement erroné des fournisseurs. Pour la
société, elle peut aussi risquer de perdre un rabais ou une ristourne.

Le rapport de gestion peut démontrer que la société a introduit dans ses contrôles un système
avec des intervalles de validation avant paiement, et cette procédure est en relation avec le
montant du paiement et la nature de l’opération.

Le rapport de gestion peut aussi démontrer ,soit un solde antérieur important dans la balance
âgée fournisseurs pouvant s’expliquer par la demande d’avoir non encore rendu, soit un solde
important au niveau de la rubrique avances aux fournisseurs pouvant s’expliquer par un
service ou bien payé, mais non encore rendu.

Dans ces cas, l’auditeur doit identifier ces opérations et appliquer des contrôles séparés de
l’échantillon principal pour ne pas biaiser son résultat sur la procédure générale du contrôle
des opérations de paiements fournisseurs.

2.2 Cycle personnel

Dans ce processus, l’auditeur aura pour objectif de contrôler les risques d’anomalies
financières qui sont en relation avec les activités des ressources humaines, comme le
rattachement des charges au bon exercice, le calcul correct des provisions de congés par la
vérification du nombre des congés pris, l’exhaustivité des passifs sociaux par la vérification
du paramétrage des taux de l’impôt sur revenus ou la sécurité sociale et aussi, la vérification
de l’inexistence d’informations financières incomplètes.

Le rapport de gestion guide l’auditeur pour mieux sélectionner son échantillon et minimiser le
temps alloué à la vérification de l’efficacité du fonctionnement du contrôle portant sur le

105
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

cycle personnel allant de l’insertion des données permanentes des employés jusqu’au
paiement des virements de salaires.

 Insertion des données permanentes des employés :

Le rapport de gestion mentionne si la société a investi dans un logiciel de paie, pour regrouper
les données permanentes des employés, ou si elle travaille avec une méthode manuelle basée
sur des registres de paie.

Il mentionne aussi si l’activité de la société est sous un cadre de convention collective de


travail, ou non, et par conséquent l’auditeur doit être attentif aux changements qui peuvent
survenir à cette convention et comparer ses clauses avec les salaires attribués aux employés.

Le rapport de gestion peut aussi mentionner l’existence d’employés étrangers qui bénéficient
de régimes spécifiques. Dans ce cas, lors de son contrôle, l’auditeur devra suivre séparément
ces exceptions pour ne pas biaiser son échantillon de contrôle.

Par ailleurs, une activité supplémentaire peut nécessiter l’emploi de ressources humaines
externes à la société, par l’intermédiaire d’une entreprise de sous-traitance pour une durée
déterminée. L’auditeur ne devra pas introduire la liste de ses employés dans la population à
contrôler pour ne pas biaiser son échantillon.

 Contrôle des jours de congés :

Le rapport de gestion peut mentionner une variation importante de la provision des congés
payés par rapport à ceux des exercices précédents et par rapport à ceux budgétisés.

Cette variation peut être causée soit par une erreur de calcul, soit un nombre important
d’employés n’ayant pas pris de congés. L’auditeur devra apprécier le caractère de l’activité
pour comprendre s’il y a des changements dans la société qui obligent les employés à ne pas
prendre des jours de repos ou si cela émane de leur propre volonté.

L’auditeur devra, non seulement tester le bon fonctionnement des contrôles liés aux demandes
de congés , soldes de congés et vérifications des provisions de congés à payer, mais aussi
avoir un esprit critique pour juger les activités des employés qui refusent spontanément de
prendre des congés.

106
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

 Virements salaires :

L’analyse des soldes de bilan dans le rapport de gestion peut démontrer des passifs sociaux
non encore apurés. L’auditeur devra poser la question sur le fondement de ces dettes de
personnel et vérifier l’inexistence de litige avec les employés non provisionnés.

En outre, la rotation importante des employés entre le nombre de personnel qui quitte la
société et ceux qui entrent, peut démontrer que la société n’a pas une stratégie claire de
recrutement ou de maintien de l’effectif. L’auditeur peut soupçonner un risque de non-
continuité d’exploitation ou risque de déclin de l’activité.

Il peut aussi vérifier l’inexistence de fraude en contrôlant l’absence de virement au nom des
employés qui ont déjà quitté la société.

Par ailleurs, l’existence des actifs sociaux peut démontrer le non-suivi des avances octroyées
aux personnels qui doivent être réduites du montant des virements.

2.3 Cycle vente client

Durant ses travaux de contrôle interne, l’auditeur vérifie le fonctionnement du contrôle interne
pour minimiser les risques qui peuvent être liés aux erreurs de quantités et de prix dans les
factures de vente, émissions d’avoir non matérialisé par des bons de retour pour les biens
vendus ou d’autres justifications pour les prestations de services, l’octroi des remises à des
catégories spécifiques de clients ou les échéanciers de remboursement et le suivi de
recouvrements des créances clients.

Le rapport de gestion peut être utile pour l’auditeur, afin de valider ou de corroborer ses tests
de contrôles dans le processus vente client.

 Vérification des quantités / prix des factures de ventes :

Dans le rapport de gestion, l’analyse des marges sur chiffre d’affaires unitaires par client peut
représenter une source d’informations probantes pour l’auditeur qui peut les utiliser dans son
raisonnement de contrôle interne.

En plus, les nouvelles conventions conclues avec les clients et les changements tarifaires
peuvent aussi corroborer les informations de l’auditeur afin de valider le contrôle effectué sur
les prix de vente.

107
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

Certaines sociétés indexent des prix de vente différents pour une activité similaire, mais qui
est en relation avec la quantité vendue. Cette cartographie des clients peut être illustrée dans
le rapport de gestion et peut être utilisé par l’auditeur pour identifier sa population 100 de
contrôle.

 Facturation des avoirs :

Le taux des avoirs par rapport aux factures réalisées peut être un indicateur de performance
que les dirigeants peuvent mentionner dans leurs rapports de gestion, pour démontrer leurs
qualités de services ou leurs délais de réactivité avec les clients.

Le taux élevé des avoirs peut démontrer, soit un mauvais contrôle du départ au niveau des
factures, soit un taux élevé des réclamations de clients, soit une négociation à la baisse des
prix de vente.

L’auditeur doit être vigilant à ce genre d’indicateur et peut les utiliser dans son test de
contrôle de vérification des avoirs, pour étendre son échantillon ou pour minimiser son temps
de travail.

De plus, la société a tendance à valoriser, dans son rapport de gestion, son service après-vente,
en énumérant le taux de réponses et le taux de satisfaction des clients. L’auditeur peut utiliser
ces informations pour les corroborer avec le taux des factures d’avoirs et pour mieux
sélectionner son échantillon.

 L’autorisation des remises :

Le taux de remises par rapport au chiffre d’affaires convenu est un indicateur de performance
utilisé dans le rapport de gestion pour décrire la stratégie commerciale de la société, soit pour
se positionner dans un nouveau marché avec des nouveaux produits, soit pour apurer un stock
antérieur de marchandises ou bien pour amener ses clients insolvables à payer avec des taux
de réduction sur leur solde impayé.

L’auditeur apprécie la raison d’octroi des remises et recoupe ces informations avec d’autres
éléments probants collectés durant ces travaux. Par exemple : l’auditeur ne doit pas
rassembler dans son échantillon de contrôle les taux de remises octroyés pour une catégorie

100
Norme ISA 530 « Sondage » : Définition :Population – Ensemble des données à partir desquelles un
échantillon est sélectionné et sur lesquelles l’auditeur souhaite tirer des conclusions

108
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

de clients à des fins de commercialisation et ceux autorisés pour réduire le risque


d’insolvabilité totale des clients.

 Les échéanciers de remboursement et le suivi de recouvrement des créances clients:

Les échéanciers de remboursements sont en général retraité manuellement, au niveau de la


balance âgée, et peuvent sérieusement impacter les ratios de remboursements clients, qui sont
des indicateurs de performance illustrés par la direction de la société dans leurs rapports de
gestion.

L’auditeur peut utiliser ces informations pour les recouper avec les fiches réelles
d’autorisations d’échéancier de remboursement, afin de valider l’efficacité de fonctionnement
du contrôle.

De plus, la direction de l’entreprise a tendance à valoriser leurs taux de recouvrement des


créances, en diminuant leurs risques d’impayés par le choix de clients solvables ou par la
sous-traitance d’un service externe de recouvrement.

L’auditeur évalue le risque d’insolvabilité des clients en vérifiant l’efficacité de


fonctionnement des procédures de suivi de recouvrement, et compare les résultats de ces tests
avec ce qui est mentionné dans le rapport de gestion.

2.4 Cycle stock

L’auditeur évalue, dans ce processus, l’inexistence de risque se rapportant à la perte du stock,


aux écarts d’inventaires physiques, à la matérialisation des entrées et sorties de stocks et à
l’autorisation des déchets et rebuts de stock.

Les informations financières qui portent sur les quantités des stocks de l’entreprise et leurs
évaluations périodiques, ainsi que sur les méthodes employées pour leurs valorisations sont
des éléments pertinents pour la direction de la société, et sont retracés dans ses rapports de
gestion destinés à l’assemblée générale ; et sont également nécessaires pour l’auditeur dans
ses procédures de contrôle.

 Conservation du stock :

La superficie des dépôts de stockage ainsi que leurs lieux et leurs sécurités sont des
informations pertinentes devant être fournies dans le rapport de gestion.

109
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

L’auditeur évalue la procédure dont la société sauvegarde ces stocks et les sécurise, ainsi que
la méthode de leurs entreposages.

Les informations sur l’intention de la société à investir dans un nouveau dépôt de stockage
fournissent à l’auditeur un raisonnement qui porte sur l’augmentation du stock ou la réception
prochaine de nouvelles commandes.

De plus, le stockage des produits périssables dans des lieux non entretenus peut mener
l’auditeur à juger de la perte potentielle de ce stock.

Aussi, l’auditeur peut raisonner sur la non-efficacité du contrôle, dans le cas où le rapport de
gestion mentionne que la société possède un seul dépôt de stockage regroupant les matières
premières, les produits semi-finis et les produits finis.

 Inventaire physique de stock :

La périodicité de l’inventaire physique et le taux des écarts dégagés sont des indicateurs de
performance qui doivent être mentionnés dans le rapport de gestion.

La fréquence des inventaires et les niveaux de contrôle associés aux décomptes de stocks sont
des informations probantes que l’auditeur peut utiliser dans son appréciation du risque lié au
contrôle des stocks.

Ainsi, la méthode dont la société ajuste ses écarts d’inventaires de stocks et les explications
fournies par les responsables de stocks, au niveau de leurs rapports, sont des éléments
probants qui corroborent au taux de tolérance indiqué par la direction, dans leur rapport de
gestion.

 Le mouvement de stocks :

Les méthodes d’entrée et de sortie de stocks doivent être indiquées dans le rapport de gestion
et doivent être permanentes ou expliquées lors de leur changement.

Par exemple : Si la société opte pour la méthode de FIFO101, elle doit le mentionner dans son
rapport de gestion.

101
Le principe de la méthode FIFO (First In, First Out) est le suivant : contrairement à la méthode LIFO, les
articles du premier lot entré en stock seront aussi les premiers à être consommés. La consommation des stocks,
se fait donc dans la séquence d’arrivée des lots. Le lot suivant ne sera entamé qu’après épuisement du lot
précédent. La méthode FIFO convient par exemple à la gestion des stocks d’articles périssables, c'est-à-dire avec
suivi de la date limite de consommation.

110
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

L’auditeur prendra en considération cette information et vérifiera la permanence de cette


méthode, et si elle est contrôlée.

En outre, le rapport de gestion peut mentionner la rentabilité de la société après son


investissement dans l’acquisition du logiciel de pré-numérisation automatique des bons
d’entrée et de sortie de stocks. Cette information peut être utilisée par l’auditeur afin d’opter
pour un test système de contrôle du mouvement de stock, au lieu d’une vérification manuelle.

 Autorisation des déchets de stock :

Le taux de déchets est un indicateur de performance mentionné dans le rapport de gestion


pour valoriser la rentabilité de la société.

L’auditeur vérifie le respect de ce taux et le rapproche avec les explications des écarts de
stock. Il vérifie également si le surplus de déchets est autorisé préalablement par la direction.

II. Apport du rapport de gestion dans le contrôle des comptes

Le paragraphe 20 de la norme ISA 330 stipule que : « Les procédures de corroboration mises
en œuvre par l’auditeur doivent comprendre les procédures suivantes, liées au processus de
finalisation des états financiers :

a) vérification de la concordance ou rapprochement des états financiers avec les documents


comptables sous-jacents;

b) examen des écritures de journal significatives et des autres ajustements effectués lors de la
préparation des états financiers. »

Ces procédures doivent être appliquées par l’auditeur à chaque catégorie de soldes de
comptes, opérations et informations fournies pour ramener le risque d’audit à un niveau
suffisamment faible.

Par conséquent, pour répondre aux risques d’anomalies significatifs, l’auditeur devra, selon la
nature du risque, mettre en œuvre, soit des procédures analytiques, soit des tests de détails, ou
les deux en même temps.

L’étendue des procédures de corroboration dépend des résultats dégagés par les tests de
contrôle interne. Dans le cas d’insatisfaction, l’auditeur doit élargir ses travaux en

111
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

augmentant, soit le nombre de rubriques des états financiers à tester, soit le volume de
l’échantillon à sélectionner au niveau de la même opération.

Les outils utilisés par l’auditeur, en matière de validation des comptes, sont l’examen
analytique qui sert à déterminer, d’une part, le niveau de risque associé à une rubrique donnée
et, d’autre part, à valider un solde de compte par un calcul théorique en extrapolant les
données jusqu’à la fin de l’exercice et aussi les tests de détails au niveau de l’écriture
comptable.

Certainement, l’auditeur doit toujours veiller à maintenir un équilibre entre le résultat attendu
d’un test de détail et le temps passé sous une rubrique déterminée.

Il est parfois nécessaire que l’auditeur utilise le rapport de gestion pour compléter des
informations manquantes ou qui contribuent de manière significative dans la validation des
états financiers.

1. Le contrôle des comptes de bilan

Après l’examen analytique, l’auditeur vérifie les comptes qui présentent, soit une variation
importante, soit une spécificité particulière ou encore un risque important de par leur nature.
Il s’agit, par exemple, des comptes d’attente ou des opérations de régularisations à la fin de
l’exercice, comme les charges à payer et les produits à recevoir, ou les charges et produits
constatés d’avance.

1.1 Les comptes ayant une variation importante

Les informations incluses dans le rapport de gestion peuvent être utilisées par l’auditeur pour
identifier les variations importantes au niveau des comptes d’actifs et de passifs.

L’examen analytique doit être commenté et expliqué pour les comptes que la direction juge
ayant un impact significatif sur la rentabilité de la société. Ces commentaires doivent être
traités par l’auditeur afin d’identifier les rubriques des états financiers à vérifier.

La direction de la société doit aussi détailler les ressources nécessaires pour atteindre les
objectifs stratégiques cités dans le rapport de gestion, comme par exemple la nature des
investissements et les catégories d’acquisitions matérielles et immatérielles à acquérir afin
d’atteindre les résultats souhaités, ainsi que les méthodes et taux d’amortissement pour suivre
la durée d’utilisation des immobilisations et le délai de rentabilité de l’investissement.

112
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

En outre, la procédure analytique peut être concluante pour quelques rubriques du bilan,
comme par exemple l’éventualité d’un rapport de gestion qui mentionne que les emprunts
déjà acquis n’ont pas varié par leurs taux ou par leurs échéances, ou si la variation de la
rubrique immobilisation financière est expliquée par une caution d’un nouveau bail ou par la
participation dans le capital d’une autre société.

Les commentaires de l’analyse des variations au niveau du rapport associées aux résultats des
contrôles internes peuvent alerter l’auditeur sur des anomalies significatives qui ne peuvent
pas être détectées par des tests de détail. Comme par exemple, les écarts relevés au niveau de
l’inventaire physique de stock peuvent amener l’auditeur à considérer que la variation de
stock présente une anomalie significative.

Les tests de détail doivent être appliqués au niveau des écritures comptables, mais le rapport
de gestion peut orienter l’auditeur sur les catégories d’opérations à vérifier, comme par
exemple la comparaison des dix clients qui ont le plus de volume de ventes par rapport à
l’exercice précédent ou les dix fournisseurs qui ont le plus de transactions avec la société.

1.2 Les comptes ayant une spécificité particulière

Certaines informations contenues dans le rapport de gestion peuvent être considérées par
l’auditeur comme des rubriques à risques importants. Par exemple, si la société considère
qu’elle aura l’intention de mettre en vente un actif immobilisé, l’auditeur doit le vérifier en
détail pour s’assurer qu’il n’existe pas de risque particulier, ou si elle estime d’intégrer en
amont une activité d’emballage des produits finis pour réduire les coûts de revient, l’auditeur
doit vérifier qu’il n’existe pas de risque de dépréciation de l’ancien stock d’emballage
entreposé.

Par ailleurs, les indicateurs de performance et les perspectives futures de rentabilité de la


société contenus dans le rapport de gestion peuvent être des éléments probants pour
l’auditeur, et cela, pour ramener le risque d’audit à un niveau raisonnablement faible au
niveau des comptes des états financiers.

Par exemple, « si la société prévoit dans son rapport que, d’une part, elle aura un fonds de
roulement positif qui va se traduire ensuite par la réalisation d’une liquidité supplémentaire
pour financer une partie de l’activité à court terme et, d’autre part, son ratio de liquidité
actuelle est inférieur à 1, c’est-à-dire qu’elle n’est pas solvable, l’auditeur juge que la société

113
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

va, soit emprunter des fonds supplémentaires, soit augmenter son capital pour couvrir ses
dettes ».

1.3 Les comptes ayant un risque important de par leur nature

Les états financiers englobent des rubriques qui présentent un risque de par leur nature,
comme les comptes de rattachement des charges à la période auditée ou les comptes d’attente,
ou même les comptes de provisions de risques et charges subies par la société.

L’auditeur devra examiner ces comptes en mettant en œuvre des procédures analytiques ou
des tests de détails.

Le rapport de gestion est utilisé par l’auditeur pour identifier les passifs latents de la société,
comme par exemple dans le cas où la société à l’intention de rémunérer ses personnels par
une prime exceptionnelle, l’auditeur devra vérifier si cette prime est comptabilisée au niveau
des passifs à payer par la société.

De plus, le rapport de gestion peut mentionner que la société a investi dans une activité que
les services sont en cours de finalisation, l’auditeur doit prendre en considération cette
information pour vérifier si tous ces services ont été facturés ou si les charges relatives sont
bien estimées et comptabilisées.

L’analyse sectorielle dans le rapport de gestion peut aussi démontrer l’existence de nouvelles
activités qui vont générer des flux financiers futurs engagés par des conventions déjà signées
avec des clients. L’auditeur doit vérifier si les revenus qui sont rattachés à ces activités sont
constatés au niveau des produits à recevoir dans le bilan de la société auditée.

Par ailleurs, les tests de détails programmés par l’auditeur pour vérifier ces comptes peuvent
être corroborés par d’autres informations non-financières contenues dans le rapport de
gestion, comme par exemple le nombre de personnel à licencier dans le cas d’une
restructuration, la diminution de parts de marché qui va sans doute affecter la vente des
marchandises et donc il y aura un risque de diminution de la valeur de stocks qui doit être
constaté au niveau des comptes de dépréciation.

114
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

2. Le contrôle des comptes de résultat :

1.1 L’apport du rapport de gestion dans les comptes de produit

Les produits de la société sont analysés au niveau du rapport de gestion, les indicateurs de
performance doivent être calculés au niveau des revenus pour expliquer, d’une part la
variation globale de l’activité et, d’autre part, les actions entreprises par la société pour
augmenter son chiffre d’affaires.

Ces informations peuvent être utilisées par l’auditeur dans son examen analytique sur les
comptes de produits pour, soit valider les revenus de la société, soit corroborer les résultats
trouvés avec d’autres tests de détail, en examinant les écritures comptables.

Dans cette approche, les indicateurs de performance qui peuvent être nécessaires à l’auditeur
sont par exemple :

- Le pourcentage des ventes par gamme de produits :

Cet indicateur permet à l’auditeur, d’un côté l’identification des gammes de produits
présentant le pourcentage des ventes le plus élevé et il pourra compléter ensuite son test par la
sélection des factures correspondantes aux clients dans ces catégories de ventes et, d’un autre
côté,la vérification des produits présentant un taux faible avec les résultats estimés et il pourra
estimer s’il n’existe pas un risque de dépréciation des articles non vendus.

- Le ratio de saisonnalité :

Cet indicateur permet à l’auditeur de traiter séparément les produits présentant un ratio de
saisonnalité fort de ceux ayant un taux faible, pour éviter de prélever un échantillon dans une
population contenant une forte variation des prix pour les ventes saisonnières.

- Le pourcentage de réussite d’appel d’offres :

Cet indicateur permet à l’auditeur d’apercevoir si la société augmente son chiffre d’affaires en
commercialisant ses produits à de nouveaux clients ou si elle enregistre une stagnation au
niveau de la réussite de l’appel d’offres.

- L’escompte moyen par produit ou par gamme de produits :

115
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

Cet indicateur permet à l’auditeur d’estimer l’escompte financier à la fin de l’année et de


vérifier si la société a bien pris en considération ce chiffre en déduction des produits dans la
comptabilisation de ses revenus.

- La productivité des ventes :

Cet indicateur permet à l’auditeur de connaitre, d’une part si les ventes présentent une forte
productivité se traduisant par l’augmentation du chiffre d’affaires et, d’autre part, si les ventes
présentent un risque de dépréciation non calculé par la société.

- La valeur moyenne des ventes :

L’auditeur peut utiliser cet indicateur pour calculer arithmétiquement les ventes globales
d’une période, si la société commercialise des produits homogènes, et peut le comparer avec
les ventes enregistrées comptablement.

- La part de marché par segments :

Cet indicateur est utilisé par l’auditeur pour, d’une part comprendre le positionnement du
produit de la société sur le marché et, d’autre part, comparer la vente de ce produit avec les
concurrents présents.

Pour faire face à la perte de parts de marché, la direction de la société peut offrir des faveurs à
ses clients comme des ristournes exceptionnelles. L’auditeur doit alors vérifier si ces
réductions sont enregistrées et justifiées dans les écritures comptables.

1.2 L’apport du rapport de gestion dans les comptes de charges

Dans une optique d’optimisation des coûts, la direction de la société rapproche dans son
rapport de gestion, les charges de l’exercice avec les résultats réalisés et analyse les dépenses
les plus importantes en matière de valeurs.

Les indicateurs de performance de l’entreprise reposent sur les coûts nécessaires à


l’exploitation et sur les marges dégagées en termes de rentabilité.

Ces indicateurs sont reflétés au niveau du rapport de gestion et sont expliqués pour permettre
au lecteur de ce rapport, et notamment les investisseurs, de connaitre d’une part, les charges
engagées par la société et, d’autre part, l’importance de chaque dépense dans la réalisation du
résultat de l’exercice.

116
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

L’auditeur peut utiliser ces indicateurs de performance pour cibler les comptes de charges à
vérifier et qui présentent un risque particulier, ou pour corroborer les informations fournies
dans le rapport de gestion avec d’autres tests de détail, en examinant les engagements réels
enregistrés dans les écritures comptables.

L’auditeur pourra identifier les charges qui affectent directement les revenus et qui sont dans
le cœur métier de la société, et les autres charges qui sont plus générales et qui sont
principalement des dépenses fixes générant des résultats indirects.

- Prix de service moyen par période :

Cet indicateur permet à l’auditeur d’estimer, par un calcul arithmétique, les charges d’achat de
services qui correspondent au chiffre d’affaires facturé. Néanmoins, cet indice doit être
corroboré par d’autres procédures complémentaires, comme la vérification de la réalité et
l’exhaustivité des factures de prestation de services comptabilisés.

- Taux de charges salariales par employé :

Cet indicateur est utilisé par l’auditeur pour les tests de vraisemblances entre deux exercices
comptables et pour connaitre la variation du coût de salaire par rapport au nombre des
employés. Cet examen analytique peut être corroboré par des tests de détail sur les écritures
comptables des charges salariales.

- Evolution du coût de dépôt :

Cette évolution peut attirer l’attention de l’auditeur sur plusieurs éléments de dépenses,
comme la location, les frais d’électricité et de gaz, les frais d’entretien, les frais d’assurances,
les charges salariales ou autres frais directement affectées à l’acquisition de nouveaux dépôts.

En plus, l’extension de dépôt peut aussi attirer l’attention de l’auditeur sur l’existence d’autres
dépenses indirectes, comme les coûts supplémentaires de pièces de rechange et d’entretien s’il
s’agit d’un dépôt de pièces de rechange ou de magasinage de stock de produits et de chaine de
distribution pour les dépôts de ventes.

- Marge sur coût d’achat :

Les marges sur coûts d’achats sont des indices pertinents pour l’auditeur, parce qu’ils servent
d’une part à confirmer par un calcul arithmétique le coût d’achat consommé et, d’autre part, à

117
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

estimer s’il y a lieu de provisionner une perte de stock dans le cas où la marge sur coût
d’achat est négative.

- Ratios de rotation de stock :

La rotation de stock doit être un élément d’information pertinent pour l’auditeur qui peut
l’utiliser pour estimer les charges supplémentaires relatives au magasinage dans le cas où la
rotation des produits est lente.

- Taux d’erreur de saisie de facture :

Ces informations peuvent être mentionnées par la direction de la société dans leur rapport de
gestion, pour valoriser l’acquisition d’un nouveau logiciel de comptabilisation de facture
permettant de diminuer les erreurs manuelles de saisie de factures fournisseurs.

En outre, l’auditeur peut utiliser ces informations pour connaitre le taux des factures d’achats
saisis et s’il doit diviser son échantillon de vérification en identifiant les factures des
fournisseurs répétitives qui ne présentent pas un risque bien déterminé de comptabilisation et
les nouvelles transactions qui peuvent présenter un risque d’anomalie qui dépend de la
complexité de l’opération et des compétences des employés.

Il existe d’autres indicateurs de performance, comme la variation de résultats d’exploitation


par rapport aux charges d’exploitation ou le taux de valeur ajoutée ou autres, qui représentent
autant d’éléments pertinents pour l’auditeur et qui corroborent ses résultats avec les tests de
détails ou qui l’oriente pour identifier correctement les anomalies potentielles et s’assurer de
ramener le risque d’audit sur la comptabilisation des charges à un niveau assez faible.

3. Relation entre les informations fournies dans le rapport de gestion et dans le


rapport général d’audit

L’apport du rapport de gestion, comme étant un élément probant nécessaire à la réalisation de


la mission d’audit, allant de la phase d’acceptation de la mission jusqu’aux synthèses des
conclusions et émission du rapport sur les états financiers, ne peut être réalisé que si la
direction de la société formule de façon complète et avec rigueur les éléments d’information
qui constituent le contenu de ce rapport.

118
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

Ainsi, le vérificateur des états financiers en mission d’audit contractuel ou en audit légal saura
s’appuyer sur des informations supplémentaires qui complètent et corroborent les
informations enregistrées dans les états financiers.

Il est également à noter que l’auditeur doit aussi comparer les informations du rapport de
gestion au cours de deux périodes différentes pour comprendre les changements survenus
dans les décisions stratégiques de la société, et si les objectifs préalablement identifiés sont
réalisés et les risques potentiels relatifs à chaque activité de la société sont bien contrôlés et
détectés.

Les réponses aux risques d’anomalies significatives identifiés par l’auditeur dans la phase de
prise de connaissance et tout au long de sa mission doivent être appréciées, d’une part selon
les informations contenues dans le rapport de gestion et, d’autre part, selon l’expérience de
l’équipe d’audit dans l’analyse des informations financières et non-financière et les
recoupements des éléments probants recueillis dans d’autres sources externe ou interne à la
société.

Dans la pratique, au commencement de la mission et dans la phase intérimaire, l’auditeur


n’utilise que le dernier rapport de gestion validé par l’assemblée générale, ce document devra
servir à identifier les zones de risques de la société et la réalisation des tests de contrôle
interne.

Après l’arrêté des états financiers par le conseil d’administration , l’auditeur devra recevoir le
rapport de gestion final de l’exercice audité pour finaliser ces tests de validation de comptes
comptables et pour avoir une assurance raisonnable sur les risques d’anomalies significatives,
afin de formuler son opinion d’audit.

La problématique qui se pose est de savoir si avant l’utilisation du rapport de gestion, comme
étant un élément probant, le commissaire aux comptes devra se limiter à la vérification de la
cohérence de l’information contenue dans ce rapport avec celles présentées dans les états
financiers ou s’il devra vérifier tous les renseignements, même prospectifs et futuristes,
contenus dans le rapport de gestion.

Dans le deuxième chapitre, il est intéressant d’analyser cette problématique.

119
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

Chapitre II : Rôle du commissaire aux comptes en matière de


vérification du rapport de gestion

Conformément aux dispositions de l’article 201 du code des sociétés commerciales tunisien,
le conseil d’administration a l’obligation de joindre aux documents comptables, présentés à
l’assemblée générale qui statue sur les comptes, un rapport sur la gestion annuelle de la
société. Ce dernier doit également être communiqué au commissaire aux comptes.

En outre, les commissaires aux comptes ont mandat de vérifier l’exactitude des informations
données sur les comptes de la société dans le rapport du conseil d’administration ou du
directoire, et ce conformément aux dispositions de l’article 266 du code des sociétés
commerciales.

Ainsi, ce même article précise que les vérifications du commissaire aux comptes doivent être
opérées sans qu’il s’immisce dans la gestion de la société dont il effectue l’audit, parce qu’il
doit préserver son indépendance.

De ce fait, il est clair que l’obligation du commissaire aux comptes, en matière de vérification
du rapport de gestion, est une exigence légale et son application porte sur le contrôle de son
exactitude avec les données des états financiers audités et donc la réalité des informations qui
le composent, sans donner une opinion sur leurs incidences sur la gestion.

En France, la norme d'exercice professionnel, NEP 9510, « rapport de gestion, documents


adressés aux membres de l'organe appelés à statuer sur les comptes » présente les diligences
que le commissaire aux comptes met en œuvre afin de :

 vérifier la sincérité et la concordance avec les comptes annuels des informations


données dans le rapport de gestion et dans les autres documents adressés à l’organe
appelé à statuer sur les comptes ;

 vérifier, le cas échéant, la sincérité et la concordance avec les comptes consolidés des
informations données dans le rapport sur la gestion du groupe;

 vérifier, le cas échéant, l’exactitude et la sincérité des informations relatives aux


rémunérations et aux avantages de toute nature versés à chaque mandataire social.

120
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

Les diligences du commissaire aux comptes, en matière de rapport de gestion, se limitent


donc à la vérification de la cohérence des informations fournies dans le rapport de gestion
avec ceux des états financiers individuels ou consolidés et la vérification de l’exactitude des
informations relatives aux rémunérations des mandataires sociaux.

Dans ce chapitre, on étudiera, en premier lieu, la qualification de la mission de vérification du


rapport de gestion par le commissaire aux comptes et, en deuxième lieu, les diligences
spécifiques liées à la vérification du rapport de gestion.

Section 1 : La qualification de la mission de vérification du rapport de


gestion par le commissaire aux comptes
La vérification du rapport de gestion est une exigence réglementaire, mais la qualification de
cette mission doit être claire et précise.

Par ailleurs, Il est intéressant d’étudier, dans un premier temps, la qualification de la mission
de vérification du rapport de gestion selon le référentiel international d’audit et, dans un
second temps, les réflexions des pays anglo-saxons concernant ce sujet.

I. La qualification de la mission de vérification du rapport de gestion selon le


référentiel international d’audit
Pour une mission d’audit des états financiers, la vérification du rapport de gestion entre dans
le cadre des travaux pour la certification d’un rapport général des comptes.

En Tunisie, le code des sociétés commerciales exige que le rapport de gestion soit
communiqué au commissaire aux comptes, au même titre que les états financiers, afin de
vérifier son exactitude.

Avant de qualifier la mission de vérification du rapport de gestion par l’auditeur, selon le


référentiel international d’audit, il est nécessaire de présenter la notion d’une mission d’audit
et ses caractéristiques.

Sur la base de ces présentations, la qualification de cette mission, du point de vue du


normalisateur international, sera possible.

1. Notion de mission d’audit

Le cadre conceptuel international pour les missions d’assurance définit les missions
d’assurances et indique à quelles missions s’appliquent les normes internationales d’audit

121
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

(International Standards on Auditing – ISA), les normes internationales de missions d’examen


(International Standards on Review Engagements – ISRE) et les normes internationales de
missions d’assurance (International Standards on Assurance Engagements – ISAE).

En effet, selon le paragraphe 7, de ce cadre une mission d’assurance est « une mission dans
laquelle un professionnel en exercice exprime une conclusion visant à augmenter le niveau de
confiance des utilisateurs visés autres que la partie responsable quant au résultat d’une
évaluation ou d’une mesure de l’objet considéré au regard de critères. »

De ce fait, l’auditeur externe ou le commissaire aux comptes est choisi pour les missions
d’audit légales, comme étant le professionnel en exercice, les actionnaires, comme étant les
utilisateurs visés ; le conseil d’administration, comme étant la partie responsable et les états
financiers, comme étant l’objet de la mission.

La mission d’audit est définie comme une mission dans laquelle l’auditeur externe exprime
une conclusion visant à augmenter le niveau de confiance des actionnaires de la société, autre
que le conseil d’administration, quant au résultat d’une évaluation ou d’une mesure des états
financiers.

Le paragraphe 10 du cadre conceptuel international donne droit à l’auditeur et tout


professionnel en exercice de réaliser deux types de mission d’assurance qui sont « La mission
d’assurance raisonnable qui a pour objectif de ramener le risque de mission d’assurance à un
niveau suffisamment faible, compte tenu des circonstances de la mission, pour permettre
l’expression d’une assurance sous forme positive dans la conclusion du professionnel en
exercice ; et la mission d’assurance limitée qui a pour objectif de ramener le risque de mission
d’assurance à un niveau acceptable, compte tenu des circonstances de la mission, mais plus
élevé que dans le cas d’une mission d’assurance raisonnable, pour permettre l’expression
d’une assurance sous forme négative dans la conclusion du professionnel en exercice. »

Dans le cadre d’une mission d’audit externe et par analogie avec le cadre conceptuel
international, il est nécessaire de clarifier les éléments d’une mission d’assurance d’audit.

122
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

1.1 La relation tripartite entre le professionnel en exercice, la partie


responsable et les utilisateurs visés

La lettre de mission signée par l’auditeur et la direction de la société avant le commencement


des travaux de mission, indique au départ que l’auditeur et la direction de la société se sont
convenu de définir le type de mission approprié.

En effet, le code des devoirs professionnels de l’ordre des experts-comptables tunisien


indique, dans son article 7, que « L’expert-comptable et son client définissent par convention
ou par lettre de mission leurs obligations réciproques sans déroger à la réglementation en
vigueur, aux normes professionnelles, au règlement intérieur et au présent code. »

1.2 Objet approprié considéré dans le cadre de la mission

Les termes de la mission doivent préciser l’objet de la mission qui peut, d’une part être
mesuré et évalué selon des critères déterminés et, d’autre part, reposer sur des éléments
probants qui sont convaincants.

L’objet de la mission peut avoir la forme d’une mission d’information historique ou


prospective, être appliqué sur une période ou une date particulière, être vérifié sur l’ensemble
des informations financières et non-financières ou une catégorie particulière d’informations
ou être consacré uniquement sur des procédures ou sur une déclaration ou document établi par
la direction ou la structure de gouvernance d’entreprise.

1.3 Critères appropriés

Les critères de l’intervention de l’auditeur sur la mission doivent porter sur des éléments de
références reconnus, comme le « système comptable des entreprises tunisien » pour une
mission de commissariat aux comptes sur les états financiers ou les normes internationales
d’informations financières pour les missions de reporting en IFRS.

Ces critères doivent être indiqués, au départ, dans la lettre de mission pour permettre à
l’auditeur de fournir des mesures d’évaluation appropriées à des standards reconnus et
pertinents pour ne pas permettre d’interprétations basées sur un jugement subjectif.

L’évaluation de la mission d’audit doit être effectuée de manière pertinente, exhaustive,


fiable, neutre et intelligible ; les utilisateurs visés, comme par exemple, les actionnaires, les

123
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

investisseurs ou l’Etat, doivent avoir accès à ces critères pour comprendre la source des
résultats de l’intervention de l’auditeur.

2. Eléments probants suffisants et appropriés

Les procédures de collecte d’éléments probants suffisants et appropriés durant les travaux de
l’auditeur doivent se baser sur le risque d’anomalies significatives qui peut affecter l’objet de
la mission et les informations recueillies par l’auditeur doivent avoir la qualité et la quantité
nécessaire lui permettant de fournir une opinion en minimisant son risque d’audit et de non-
détection d’anomalies significatives.

Le paragraphe 48 du cadre conceptuel international pour les missions d’assurance définit le


risque de mission d’assurance par « le risque que le professionnel en exercice exprime une
conclusion inappropriée lorsque l’information sur l’objet considéré comporte une ou plusieurs
anomalies significatives »

Par exemple, dans une mission d’audit légal, le commissaire aux comptes doit se couvrir
contre le risque d’exprimer une opinion inappropriée, c’est-à-dire sincère et régulière et par
suite sans réserve ni observations sur les états financiers qui comportent une ou plusieurs
anomalies significatives.

 Rapport de mission d’assurance écrite sous la forme convenant à une mission


d’assurance raisonnable ou à une mission d’assurance limitée

Les résultats des travaux de l’auditeur se traduisent à la fin de la mission par un rapport qui
indique, d’une part son opinion sur l’objet considéré, tout en mettant en évidence sa
responsabilité et celle du client et, d’autre part une réponse sur les critères d’évaluation ou de
mesure appropriés dans le cadre de sa mission, en une conclusion positive s’il s’agit d’une
mission d’assurance raisonnable ou d’une conclusion négative s’il s’agit d’une mission
d’assurance limitée.

L’annexe suivant présente la différence entre les missions d’assurance raisonnable et les
missions d’assurance limitée : source cadre conceptuel international pour les missions
d’assurance

124
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

Type de Procédures de collecte Rapport de mission


Objectif
mission d’éléments probants d’assurance

Mission Ramener le risque de mission Obtention d’éléments probants Description des


d’assurance d’assurance à un niveau suffisants et appropriés au circonstances de la
raisonnable suffisamment faible dans les moyen d’un processus de mission et expression
circonstances de la mission mission systématique qui d’une conclusion sous
pour permettre l’expression consiste : forme positive
d’une assurance sous forme
à acquérir une compréhension
positive dans la conclusion du
des circonstances de la
professionnel en exercice
mission;

 à évaluer les risques;

 à répondre à l’évaluation des


risques;

à mettre en œuvre des


procédures complémentaires
faisant appel à une
combinaison d’inspections,
d’observations physiques, de
confirmations, de contrôles
arithmétiques, de réexécutions,
de procédures analytiques et de
demandes d’informations. Ces
procédures complémentaires
comportent des procédures de
corroboration, y compris, le cas
échéant, l’obtention
d’informations corroboratives
et, selon la nature de l’objet
considéré, des tests sur
l’efficacité du fonctionnement

125
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

Type de Procédures de collecte Rapport de mission


Objectif
mission d’éléments probants d’assurance

des contrôles;

à évaluer si les éléments


probants sont suffisants et
appropriés

Mission Ramener le risque de mission Obtention d’éléments probants Description des


d’assurance à un niveau acceptable dans suffisants et appropriés au circonstances de la
limitée les circonstances de la moyen d’un processus de mission et expression
mission, mais plus élevé que mission systématique d’une conclusion sous
pour une mission d’assurance comprenant l’acquisition d’une forme négative
raisonnable, qui permet compréhension de l’objet
l’expression d’une assurance considéré et des autres
sous forme négative dans la circonstances de la mission,
conclusion du professionnel mais dans lequel les procédures
en exercice sont délibérément limitées par
rapport à ce qu’elles seraient
dans une mission d’assurance
raisonnable

En outre, la formulation de l’opinion d’audit se traduit par l’une de ces éventualités :

 Une conclusion avec réserve ou une conclusion défavorable, si les informations


auditées peuvent induire en erreur les utilisateurs de l’objet concerné (exemple : les
états financiers)

 Une impossibilité d’exprimer une conclusion

 Une conclusion sans réserve

 Une conclusion sans réserve, mais avec des observations.

126
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

3.1 Mission d’assurance suivant les normes internationales d’audit


(International Standards on Auditing – ISA)

Le paragraphe 2 de la norme ISA 200 « Objectifs généraux de l’auditeur indépendant et


réalisation d’un audit conforme aux normes internationales d’audit »stipule que les normes
ISA sont élaborées dans l’optique de la réalisation d’un audit d’états financiers par un
auditeur.

Par cet article, il est clair que l’objectif principal de la mission d’assurance, selon les normes
d’audit internationales, est la réalisation d’un audit qui porte sur les états financiers.

Il est à noter que la réalisation d’une mission d’audit, suivant les normes ISA, se base sur les
informations historiques de la société, et qui doivent figurer dans les états financiers à auditer
et, par conséquent, les informations prospectives ou futuristes n’entrent pas dans le champ
d’application de ces normes.

En norme ISA, l’assurance raisonnable que doit obtenir l’auditeur pour fonder son opinion est
d’avoir un niveau élevé de confiance par rapport au fait que les états financiers sont exemptés
d’anomalies significatives provenant d’erreurs ou de fraudes.

En application du principe d’importance relative, l’auditeur n’a pas l’obligation d’avoir une
assurance absolue pour formuler son opinion, mais plutôt de ramener le risque d’audit des
états financiers, pris dans leur ensemble, à un niveau assez faible.

Néanmoins, l’auditeur doit fournir les qualités suivantes pour éviter le risque de non-détection
des anomalies significatives dans les états financiers102 :

 une planification adéquate,

 le choix judicieux des membres de l’équipe affectée à la mission,

 l’exercice de l’esprit critique,

 la supervision et la revue des travaux d’audit réalisés,

102
Paragraphe A43 de la norme ISA 200 « Objectifs généraux de l’auditeur indépendant et réalisation d’un audit
conforme aux normes internationales d’audit »

127
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

L’auditeur doit suivre les objectifs et les exigences des normes d’audit et doit appliquer les
diligences requises pour réaliser sa mission et formuler son opinion sur les états financiers.

L’opinion exprimée par l’auditeur dépend du référentiel d’informations financières


applicables pour établir les états financiers de la société auditée ainsi que les textes légaux et
réglementaires spécifiques à chaque entreprise.

En effet, la norme ISA 250 « Objectifs généraux de l’auditeur indépendant et réalisation d’un
audit conforme aux normes internationales d’audit » stipule, dans son paragraphe A3, que« le
non-respect par l’entité des textes législatifs et réglementaires peut entraîner une anomalie
significative dans les états financiers. La détection de cas de non-respect des textes, quel
qu’en soit le caractère significatif, peut affecter d’autres aspects de l’audit, y compris, par
exemple, l’appréciation de l’auditeur sur l’intégrité de la direction ou des employés ».

Cependant, même si l’auditeur indépendant n’est pas un spécialiste juridique et que la mission
d’audit doit porter uniquement sur les états financiers, en cas d’audit légal, c'est-à-dire en
mission de commissariat, il doit donner son avis sur la régularité de la situation de la société
et sa conformité avec les lois et législation en vigueur.

3.2 Mission d’assurance suivant les normes internationales de missions


d’examen (International Standards on Review Engagements – ISRE)

Les sociétés qui n’ont pas l’obligation de vérification de leur état financier par un auditeur,
comme par exemple en Tunisie, suivant la loi n °2005-96 du 18 octobre 2005, relative au
renforcement de la sécurité des relations financières et le code des sociétés commerciales dans
son article 13 ( nouveau), « les sociétés commerciales, autres que les sociétés par actions, sont
dispensées de la désignation d’un commissaire aux comptes :

 au titre du premier exercice comptable de leur activité,


 si elles ne remplissent pas deux des limites103 chiffrées relatives au total du bilan, au
total des produits hors taxes et au nombre moyen des employés,

103
Selon le décret n° 2006-1546 du 2 juin 2006, ces limites sont les suivantes :

- Total du bilan : cent mille dinars ;


- Total des produits hors taxes : trois cent mille dinars ;
- Nombre moyen des employés : dix employés.

128
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

 ou si elles ne remplissent plus, durant les deux derniers exercices comptables du


mandat du commissaire aux comptes, deux des limites chiffrées visées au deuxième
tiret. », peuvent opter pour l’examen de leur état financier selon les normes
internationales de mission d’examen (ISRE).

L’assurance que l’auditeur exprime son opinion représente une assurance sous forme
négative, du fait que sa mission est limitée à quelques procédures pour lui permettre de
donner une conclusion sur les états financiers, ou autres informations, convenues avec la
société à auditer dans la lettre de mission.

En effet, ces normes ne requièrent pas de l’auditeur la mise en œuvre de l’ensemble des
procédures exigées par les normes ISA, mais il doit au moins établir des procédures
analytiques, des entretiens et des demandes d’informations pour lui permettre de ramener le
risque d’audit à un niveau acceptable et, par conséquent, avoir une assurance que les états
financiers ne contiennent pas d’anomalies significatives.

Dans cette optique, les travaux de planification de la mission et principalement la


connaissance de l’entreprise doit être similaire pour une mission d’audit avec une assurance
raisonnable, c'est-à-dire selon les normes ISA.

L’identification des éléments significatifs est déterminée par le même seuil d’importance104
qu’une mission d’assurance raisonnable, mais le jugement de l’auditeur, pour évaluer les
anomalies significatives, est en relation avec l’ensemble de l’information obtenue selon les
procédures mises en œuvre et aussi avec les termes de référence de la mission de revue.

3.3 Mission d’assurance suivant les normes internationales de missions


d’assurance (International Standards on Assurance Engagements –
ISAE)

Les normes internationales de mission d’assurance sont utilisées lors des missions qui ne sont
pas d’audit des états financiers par les normes ISA ou des missions de revues des états
financiers par les normes ISRS, et donc qui ne porte pas sur des informations financières
historiques.

104
ISRE 2400 paragraphe 19

129
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

En effet, l’auditeur s’engage dans une mission d’examen d’informations non-historiques,


c'est-à-dire qui peuvent être prévisionnelles et futuristes, comme par exemple le budget ou le
plan d’action stratégique de la société ou des informations narratives.

Le rapport d’audit qui se base sur les normes ISAE peut fournir une assurance limitée et
l’opinion de l’auditeur doit être exprimée par une forme négative, puisque les procédures
utilisées ne vont pas ramener le risque d’audit à son niveau le plus faible, mais seulement à un
niveau acceptable.

Néanmoins, la démarche d’audit suivie est conforme à celle des missions d’audits dans le
cadre d’assurance raisonnable.

Les éléments significatifs sont identifiés suivant les mêmes critères d’évaluation pratiquée par
les normes ISA105. Ainsi, l’auditeur qui utilise les normes ISAE met en œuvre les procédures
de collecte d’éléments probants qui doivent être suffisants et appropriés pour lui permettre de
formuler ses conclusions et ramener le risque d’audit à un niveau acceptable. Cela, en tenant
compte de sa connaissance de l’entreprise et des procédures substantives et de contrôles
jugées nécessaires, et suivant les engagements sur la mission convenue avec la société et le
besoin des utilisateurs du rapport de l’auditeur.

Pour obtenir des éléments probants de qualité et ayant la quantité nécessaire pour formuler
des conclusions plausibles, l’auditeur peut ; tout en sauvegardant sa responsabilité sur la
mission ; utiliser les travaux d’un spécialiste à condition qu’il ait les connaissances
nécessaires et les compétences requises dans cet objet de sujet ainsi que les critères adéquats
pour déterminer l’existence ou non d’anomalies significatives.

 La valeur de la mission de vérification du rapport de gestion attribuée par


L’IAASB

L'International Auditing and Assurance Standards Board (IASSB) instaure la norme


internationale d’audit ISA 720 « Responsabilités de l’auditeur concernant les autres
informations » entrée en vigueur le 15 décembre 2016 et qui explique en détail la
responsabilité de l’auditeur concernant les autres informations annexées aux états financiers et
incluses dans le rapport annuel de la société.

105
ISAE 3000 paragraphe 22

130
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

Le rapport annuel de la société est défini par la norme ISA 720 par « les documents
généralement préparés sur une base annuelle par la direction ou les responsables de la
gouvernance, du fait de textes légaux, réglementaires ou de la coutume, dont l’objet consiste à
fournir aux propriétaires (ou à des parties prenantes similaires) des informations sur les
activités de l’entité, ainsi que sur ses résultats financiers et sa situation financière ».

D’après le paragraphe A3 de la norme ISA 720, le rapport annuel doit être composé du
rapport de gestion, une déclaration du président, une déclaration sur la gouvernance de l’entité
et des rapports sur le contrôle interne et l’évaluation des risques.

Il est aussi précisé que l’auditeur vérifie les autres informations constituant le rapport annuel,
et dont le rapport de gestion fait partie, pour s’assurer que les états financiers ne comportent
pas d’anomalies significatives et, par conséquent, il n’a pas la responsabilité d’exprimer une
opinion sur le rapport de gestion dans son rapport d’audit et n’est pas tenu, par la suite,
d’avoir une assurance raisonnable sur les autres informations.

Néanmoins, durant sa mission, l’auditeur devra consulter le rapport de gestion afin de


s’assurer qu’il n’existe pas d’incohérences significatives entre les informations incluses dans
ce rapport et celles figurant dans les états financiers, qu’à la lecture de ce rapport l’auditeur ne
remet pas en cause sa connaissance de l’entreprise et que ces informations n’ont pas une
anomalie significative.

Par conséquent, en suivant les directives de la norme 720, la qualification de la mission de


vérification du rapport de gestion par le commissaire aux comptes est une mission ordinaire.
C'est-à-dire qu’elle entre dans le cadre de la préparation du rapport d’audit afin de certifier et
exprimer une opinion sur les états financiers, tout en ajoutant une section pour que l’auditeur
puisse exprimer ses conclusions sur le rapport de gestion communiqué.

En effet, la norme exige que le commissaire aux comptes doive inclure une section intitulée
«Autre informations », lorsqu’il obtient à la date de son rapport les autres informations, c’est-
à-dire le rapport annuel qui inclut le rapport de gestion ou une partie de ces informations106.

De ce fait, si les informations mentionnées dans les autres informations contiennent une
anomalie qui est jugée par l’auditeur comme significative, c’est-à-dire que la présence de
cette anomalie ou l’absence d’une information importante peut influencer la décision des

106
« dans le cas de l’audit des états financiers d’une entité cotée, l’auditeur a obtenu les autres informations ou
s’attend à les obtenir; » Norme ISA 720 paragraphe 21 alinéa (a)

131
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

utilisateurs des états financiers, l’auditeur peut évaluer si cette anomalie pourra modifier107
son opinion sur les états financiers, et il doit expliquer la raison de cette modification.

En outre, le rapport de gestion est composé d’informations financières et non-financières qui


sont historiques, donc en relation directe avec les états financiers, afin de les compléter par
des explications plausibles et pour superviser la réalisation des objectifs stratégiques de la
société durant une période donnée, qui correspond en général à la période auditée.

La mission de l’auditeur consiste à vérifier ces informations historiques en chiffres et en


lettres pour s’assurer de l’inexistence d’anomalies significatives au niveau des états
financiers, du fait qu’il n’a pas l’obligation de certification des « autres informations » et
notamment le rapport de gestion. Mais il n’a pas aussi l’obligation d’avoir une assurance à
son égard.

Malgré le fait que la mission de l’auditeur, au niveau de la vérification du rapport de gestion


et plus généralement du rapport annuel de la société, ne soit pas une mission d’assurance, il
doit être attentif envers les informations financières et non-financières qui n’ont pas de lien, ni
avec les états financiers à auditer, ni avec ses connaissances d’audit de la société, c’est-à-dire
avec ses travaux et ses diligences effectués durant la mission de certification des états
financiers.

En effet, le code de déontologie des professionnels comptables, dans son paragraphe 110.2108,
stipule que « Le professionnel comptable ne doit pas sciemment être associé à des rapports,
déclarations, communications ou autres informations lorsqu'il considère que ces
informations :

 contiennent une affirmation substantiellement fausse ou trompeuse ;


 contiennent des déclarations ou des informations fournies de façon inconsidérée ;
 omettent ou occultent des informations devant être obligatoirement incluses, lorsque
cette omission ou cette modification est de nature trompeuse.

Lorsque le professionnel comptable prend conscience qu’il a été associé à de telles


informations, il doit prendre des mesures pour ne plus être associé à ces informations. »

107
Norme ISA 705 « Expression d’une opinion modifiée dans le rapport de l’auditeur indépendant »
108
Code de déontologie des professionnels comptables du Conseil des normes internationales de déontologie
comptable (Code de l’IESBA), paragraphe 110.2.

132
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

De ce fait, il est nécessaire pour l’auditeur de s’assurer de l’intégrité des dirigeants dans la
divulgation des informations, dans leurs rapports annuels et, notamment, le rapport de gestion.

La présence d’informations trompeuses ou incomplètes peut, en cas de non-correction par les


dirigeants, amener l’auditeur à remettre en cause son déroulement de mission, et par
conséquent sa poursuite de relation avec le client voire même démissionner.

Dans un autre angle de vue, les informations incluses dans le rapport de gestion peuvent être
en relations avec la gestion de la société et avec sa structure organisationnelle. Le
commissaire aux comptes doit éviter d’exprimer une opinion sur ces données pour ne pas
s’immiscer dans la stratégie et les objectifs des dirigeants ainsi que la performance future de
la société en terme de rentabilité et de notoriété.

Par ailleurs, dans une mission de certification des états financiers, l’auditeur doit éviter de
donner son avis sur les informations prévisionnelles et futuristes décrites dans le rapport de
gestion, en tenant compte des plans budgétaires des résultats attendus et des indicateurs de
performances prospectifs, ainsi que les ressources nécessaires et les risques potentiels qui sont
en relations avec les objectifs stratégiques de la société.

Par contre, ces mêmes informations peuvent être utiles pour l’auditeur, dans le cadre de sa
connaissance d’audit de la société, comme par exemple « les projections des flux de trésorerie
future pour calculer la valeur d’utilité des actifs et pour évaluer s’ils doivent être dépréciés 109
ou non ».

La norme ISA 720 confirme, dans son paragraphe A21, que les autres informations obtenues
dans le rapport de gestion, après la date du rapport d’audit, et qui peuvent avoir une incidence
sur les états financiers, s’il y a une incidence significative sur des évènements réalisés durant
la période auditée, sont exemptées d’application de la norme ISA 560110. L’auditeur peut donc
ne pas actualiser son rapport par la mise en œuvre de procédures supplémentaires.

Par contre, l’auditeur pourra évaluer les informations du rapport de gestion dans une autre
mission spécifique à ce rapport et dont les clauses sont convenues avec le client, dans une
lettre de mission spéciale.

La question qui se pose alors, c’est de savoir si la mission de vérification du rapport de


gestion est une mission d’assurance limitée traduite par les normes internationales de missions
109
IAS 36 « Dépréciation d’actifs »
110
ISA 560 « Événements postérieurs à la date de cloture »

133
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

d’examen (ISRE) ou une mission d’assurance « intermédiaire » c'est-à-dire moins élevé


qu’un audit des états financiers, mais plus élevé qu’une mission d’examen.

II. Réflexion anglo-saxonne sur la qualification de la mission de vérification du


rapport de gestion

Les recherches émanant des instituts anglo-saxons, pour répondre à la question de


qualification de la mission de vérification du rapport de gestion ont abouti à plusieurs idées
sujettes à des réflexions, dont on note les réflexions de l’ICAS et ceux de l’ICAEW

1. Réflexion d’ICAS

L’Institute of CharteredAccountants of Scotland (ICAS) a publié, en Avril 2013, un document


de réflexion111« BALANCED AND REASONABLE : a discussion paper ont the proivision of
positive assurance on management commentary »afin de prévoir que l’auditeur puisse
exprimer une opinion sur le caractère sensé et raisonnable du rapport de gestion.

Du fait que le rapport de gestion inclut des informations prospectives, la certification de


l’auditeur se reposera, non seulement sur les normes ISA, mais aussi sur les normes
internationales de missions d’assurance (ISAE) pour bien formuler son opinion et s’assurer de
l’existence des anomalies significatives.

En effet, pour exprimer une opinion sur des informations narratives et surtout lorsqu’elles
comportent des données futuristes et non-historiques, ICAS a préféré se focaliser sur le
caractère sensé et raisonnable du rapport de gestion, plutôt que sur le volet sincère et régulier
que l’on trouve dans le rapport général de l’auditeur, au niveau de son opinion.

Le caractère « sensé112 » démontre que l’auditeur a vérifié l’ensemble des informations du


rapport de gestion et à conclu qu’elles sont cohérentes avec l’objet de la société et l’intention
des dirigeants et coïncident avec les prescriptives futures de l’entreprise et que la direction n’a
pas omis ou biaiser les données du rapport de gestion et aussi n’a pas valorisé leurs
réalisations actuelles au détriment des risques ou des faiblesses pouvant être dissimulées par
le préparateur de ce rapport.

111
www.ibr-ire.be L’ICAS a publié « Balanced and reasonable »un document de consultation relatif à l’assurance
à fournir quant au rapport annuel de l’organe de gestion.
112
www.cpacanada.caEric Turner, CPA, CA le 01er août 2013 Article : Accroitre la crédibilité du rapport de
gestion : Quels en sont les avantages par rapport aux coûts ?traduction « Balanced and reasonable » par
« Sensé » et « raisonnable »

134
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

Le caractère « raisonnable » démontre que l’auditeur à vérifier la nature raisonnable des


hypothèses et des informations exprimées par la direction de l’entreprise, et ce, en se basant
sur les données disponibles et la compétence de son équipe de mission. Il doit aussi s’assurer
que toutes les informations disponibles ont été reprises dans le rapport de gestion et que suite
à sa connaissance de l’entreprise, il peut vérifier que les renseignements sur la performance
future de l’entité ont été tous reportés en chiffres et en lettres et ils sont dans la même logique
que les données des états financiers.

La question qui se pose est de savoir si les utilisateurs du rapport annuel de la société et dont
le rapport de gestion fait partie, ont besoin de ce genre de certification.

Cette certification a pour objectif final de permettre à l’auditeur d’exprimer une opinion
positive et non une opinion sous forme négative, de distinguer entre les directives de la norme
ISA 700113,qui stipule que l’opinion doit mentionner le caractère sincère et régulier surtout
pour le cas d’un audit légal, alors que l’ICAS préfère que l’opinion sur le rapport de gestion
doive mentionner le caractère sensé et raisonnable.

Le chalenge de l’ICAS se présente en la proposition d’une nouvelle forme d’assurance à


l’IAASB qui est l’assurance moyenne et qui se situera entre l’assurance raisonnable,
introduite par les normes ISA, et l’assurance limitée, évoquée par les normes ISRE.

Dans ce type de certification, l’auditeur ne peut pas avoir une assurance raisonnable sur le
rapport de gestion puisqu’il inclut des informations perspectives et qui peuvent ne pas être
vérifiées, et donc les éléments probants qui doivent être collectés seront peut-être insuffisants
pour qu’il exprime son opinion.

D’un autre point de vue, la mission d’examen permet à l’audit de vérifier les informations
relatées sur le rapport de gestion, suivant les éléments et des procédures restreintes, mais son
opinion sera exprimée sous forme négative.

Pour donner plus de confort à l’utilisateur du rapport de gestion, l’opinion de l’auditeur doit
être communiquée sous forme positive, mais l’assurance qu’il doit obtenir sur les
informations auditées dans ce cadre est moins élevée que l’assurance raisonnable pour
ramener les risques d’anomalies significatives à un niveau acceptable.

113
Norme ISA 700 « FONDEMENT DE L’OPINION ET RAPPORT D’AUDIT SUR DES ETATS
FINANCIERS »

135
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

L’approche d’audit consiste par conséquent à vérifier les assertions qui se rapportent aux
informations prévisibles, tout en prenant en compte le risque inhérent qui incombe aux
incertitudes de réalisation de ces prévisions, pour que l’auditeur puisse formuler une opinion
positive basée sur un rapport de gestion sensée et raisonnable.

L’assurance moyenne devra être définie par le cadre de l’IAASB et aussi mesurée, par la suite
l’auditeur devra savoir, en premier lieu, comment peut-il acquérir cette assurance dans ces
missions, puisque la norme ISA 720 stipule que le rapport annuel et dont le rapport de gestion
fait partie devra être vérifié par l’auditeur sans opinion, mais uniquement en ajoutant une
section pour qu’il démontre si les informations présentées par la direction ne contiennent pas
d’anomalies significatives et, en deuxième lieu , en cas de vérification du rapport de gestion,
les travaux de l’auditeur sont considérés comme une deuxième mission avec un rapport
indépendant ou plutôt intégré au niveau du rapport général sur les états financiers, sous un
autre paragraphe indiquant l’opinion favorable de l’auditeur, c'est-à-dire pas en la forme
connue , sincère et régulière, mais plutôt à la forme connue par « sensée » et « raisonnable ».

L’auditeur doit aussi évaluer l’avantage et le coût de cette vérification, et s’il n’existe pas
d’incompatibilités particulières remettant en cause son acceptation de la mission.

Le tableau suivant illustre la relation de l’approche appliquée par l’auditeur dans le cadre des
missions d’assurance et le risque associé114 :

Niveau Description Exemples Nature de Nature du travail


d’assurance l’opinion
Elevé L'assurance où la État financier Positive Développement et
majorité Elements, notes mise en œuvre des
d'informations est et informations procédures.
capable d'être narratives qui répondant aux
extérieurement et/ou sont risques évalués
objectivement vérifié. objectivement que
vérifiables les informations
ou auditables. divulguées ne sont
pas
indépendamment

114
ICAS Balanced and reasonable consideration relating to the provision of positive assurance on management
commentary publiéen Avril 2013 page 10

136
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

Niveau Description Exemples Nature de Nature du travail


d’assurance l’opinion
ou
objectivement
vérifiables
Moyen Assurance où Informations Positive avec Évaluation basée
dans certains d’orientation une sur les
domaines, les futures et déclaration de connaissances
éléments probants ne prévisionnelles non- d’entreprises et le
sont pas responsabilité jugement
suffisants et sur le risque professionnel de
appropriés inhérent l’auditeur qui est
mais d’incertitude influencé par le
l’auditeur reste de certaines caractère des
capable d’exercer un informations informations
jugement axées sur l’avenir,
professionnel. qui sont
disponibles à cette
date
Faible Une assurance où il Mission Assurance Consiste
n’y a pas d’indication d’examen négative principalement à
que les informations des enquêtes et
dans le rapport de des procédures
gestion ne analytiques.
concordent pas avec
le référentiel
d’information
financière appliquée

L’ICAS propose alors à L’IAASB de définir le niveau de l’assurance d’audit, à un niveau


élevé, moyen et faible au lieu de l’assurance raisonnable ou l’assurance limitée.

Pour répondre aux risques d’anomalies dans le rapport de gestion, l’ICAS a modifié les mots
en anglais « material » dans la version originale des normes ISA par le mot « significant » car
137
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

le contexte d’erreur d’anomalies significatives dans les états financiers n’a pas la même
terminologie que dans l’erreur d’anomalies dans le rapport de gestion.

En effet, durant un audit des états financiers, l’auditeur identifie les risques d’erreurs ou
omissions significatives qui sont individuelles ou regroupées pouvant influencer les décisions
économiques des utilisateurs des états financiers et leurs évaluations de la gestion de la
société, par contre au niveau de la certification du rapport de gestion, l’auditeur s’intéresse
beaucoup plus aux informations narratives qu’aux informations financières et chiffrables.
C’est pour cette raison que la notion de significativité est définie par les informations
importantes qui sont essentielles pour la compréhension de la performance et les perspectives
de l’entreprise dont leurs omissions ou leurs déclarations erronées peuvent influencer
l’évaluation faite par les utilisateurs du rapport.

En outre, l’ICAS suggère d’établir les lettres de missions séparément au cas où l’auditeur du
rapport de gestion est le même pour les états financiers pour, d’une part, limiter les
responsabilités de l’auditeur et surtout du point de vue de son indépendance et, d’autre part,
de définir l’objet et les diligences propres à chaque mission, ainsi que le niveau d’assurance
approprié.

Bien que les missions du rapport de gestion et des états financiers doivent être séparées, il y
aura toujours une corrélation entre ces deux rapports qui peuvent dans certains cas altérés
l’opinion exprimée par l’auditeur.

La question est donc de savoir si une opinion modifiée dans le rapport général de l’auditeur
pour la mission de certification des états financiers peut impacter l’opinion rédigée au niveau
de la mission de certification du rapport de gestion.

La réponse de l’auditeur est en relation avec l’assurance qu’il veut acquérir durant sa mission
et la nature de l’opinion et doit donc, par exemple, évaluer si l’opinion avec réserves ou une
opinion défavorable a un impact sur l’état du rapport de gestion et modifie le caractère
« sensé » et « raisonnable » du rapport.

Dans tous les cas de figure, une impossibilité d’exprimer une opinion sur les états financiers
ou un refus de certification est plus probable de modifier l’opinion sur le rapport de gestion
puisque les éléments probants que l’auditeur doit recueillir manque de fiabilité et de sincérité
dans le rapport général sur les comptes et par conséquent manqueront surement de crédibilité
et de rationalité dans le rapport de l’auditeur au niveau du rapport de gestion.

138
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

Suite à la consultation de son document de réflexion, concernant la possibilité de fournir une


assurance d’audit sur le rapport annuel et notamment le rapport de gestion, l’ICAS a
publié115au mois d’avril 2014 des réponses qui confirment en majorité que le rapport annuel
doit être audité et que les utilisateurs ont besoin d’avoir plus de crédibilité sur les informations
inscrites.

Dès lors, les réponses mentionnent un refus du nouveau niveau d’assurance, moyen ou
intermédiaire, pour éviter la nuance des utilisateurs ou leur confusion avec le niveau
d’assurance élevé.

De plus, la certification basée sur le caractère « sensé » et « raisonnable » n’est pas trop
sollicitée et les consultants préfèrent garder les mêmes caractères que dans la certification des
états financiers qui sont « sincère116, sensé et compréhensible ».

Ensuite, la modification du mot matériel (« material ») par signifiant (« significant »), pour
mesurer l’importance de l’information narrative, est refusée par plusieurs consultants.

La problématique consiste alors à savoir si les auditeurs ont les compétences et les
connaissances nécessaires pour formuler une opinion avec une assurance sur l’image fidèle
que peut représenter le rapport de gestion.

Suite aux réponses reçues, l’ICAS a décidé de commencer à réfléchir à un référentiel de


reporting financier qui servir a comme un guide d’utilisation aux auditeurs, en expliquant les
différentes diligences à suivre par les vérificateurs.

Par ailleurs, afin d’établir ce référentiel, l’ICAS est consciente des coûts qu’elle va engager,
mais elle confirme que ce guide va donner une plus-value, non seulement aux auditeurs, mais
aussi aux utilisateurs du rapport de gestion.

Les recherches qui vont être menées par l’ICAS ont pour objectif de fournir aux auditeurs des
outils de travail leur permettant d’exprimer, d’une part, une opinion avec une forme positive
et, d’autre part, une assurance sur le caractère « sincère, sensé et compréhensible » pour
s’aligner aux normes internationales d’audit et aux réponses des consultants sur le premier
document de recherche.

115
www.icas.com : ICAS Assurance on management commentary –Where Next?
116Sincère présentent une image fidèle

139
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

La méthode de travail, repose sur des débats en interne au sein de l’ICAS, les discussions
menées avec les actionnaires des sociétés et les investisseurs ainsi que le renforcement des
compétences et des connaissances des auditeurs requises dans les secteurs les plus complexes
et l’environnement d’affaires les plus difficiles.

2. Réflexion de l’ICAEW

L’ « Institute of chartered accountants in England and Wales » (ICAEW) a publié, au mois


d’octobre 2013, un document de travail intitulé « The Journey : Assuring all of the annual
report? Re: Assurance Intiative – Beyond the curve», pour examiner la forme de l’opinion que
l’auditeur peut exprimer lors de sa vérification du rapport de gestion.

En effet, l’ICAEW à la même logique de réflexion que l’ICAS, quant à l’assurance que doit
fournir l’auditeur lors de sa vérification du rapport annuel dont le rapport de gestion fait
partie. Mais elle s’interroge sur le besoin d’exprimer une opinion ou si cette opinion doit
porter sur tout le rapport annuel ou seulement une partie de ce rapport. C’est pour cette raison
que cet institut a classé l’assurance sur les informations narratives que doit obtenir l’auditeur
selon quatre scénarios :

2.1 Scénario 1 :L'auditeur ne fournit aucune assurance au-delà des états


financiers

Actuellement, il n’y a pas une obligation pour l’auditeur à exprimer une opinion sur le rapport
de gestion. Néanmoins, il a l’obligation de lire toutes les informations divulguées par la
direction de l’entreprise, en vérifiant l’exactitude des données et leurs cohérences et
d’apprécier l’existence de risques d’anomalies significatives au niveau des états financiers.

Cependant, les dirigeants de l’entreprise peuvent demander à leurs auditeurs d’inspecter et de


donner leurs opinions sur le rapport de gestion pour leurs besoins internes de gestion, et qui ne
sera pas publié, mais dans une autre mission d’assurance qui est différente de la mission de
certification des états financiers.

2.2 Scénario 2 : Le rapport d'audit est accompagné par un rapport


d’assurance qui couvre un ou deux aspects des états financiers

Dans cette approche, il est présumé que l’auditeur pourra fournir une assurance sur un ou
deux aspects spécifiques pour augmenter la crédibilité de certaines rubriques des états
financiers et sur demande de l’entreprise.

140
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

Par exemple, les investisseurs voudraient comprendre l’évolution du chiffre d’affaires par
rapport à l’activité ou autres indicateurs de performances qui seront décrites sous forme
narrative par la direction de l’entreprise, au niveau du rapport de gestion.

En effet, les informations incluses dans le rapport de gestion, y compris la description de la


relation entre les ressources financières et les objectifs stratégiques de la société et l’évolution
de l’activité, restent sous la responsabilité de la direction de l’entreprise. Les investisseurs
auront tendance à confirmer ces informations qui peuvent ne pas être présentes dans les états
financiers, mais viennent en complément. Cette assurance fournie par l’auditeur même sur
certaines rubriques vient, non seulement confirmer les doutes potentiels des tiers, mais aussi
réconforter les dirigeants de l’entreprise d’avoir soumis une information approuvée par un
professionnel indépendant. Cette assurance peut être en interne, c’est-à-dire entre la direction
de l’entreprise et les investisseurs ou n’importe quel autre demandeur, mais peut aussi être
divulguée au public.

2.3 Scénario 3 : Le rapport d'audit est accompagné par un rapport


d’assurance qui couvre la majeure partie du rapport annuel.
L'innovation peut être nécessaire pour garder ce rapport bref et lisible

Dans cette approche, quand l’assurance de l’auditeur est élargie sur plusieurs parties du
rapport de gestion, il pourra rassembler ces commentaires dans un seul rapport distinct et
exprimer son opinion concernant les informations auditées, sous la condition que le rapport
soit lisible pour les investisseurs ou tout autre utilisateur et aussi détaillé par rubrique auditée
de manière organisée et logique, pour que les lecteurs de ce rapport puissent en comprendre
les différents points.

Avec une bonne compréhension de l’activité et du cycle d’affaire de l’entreprise et de ses


systèmes, l’auditeur pourra fournir un engagement plus large dans son rapport d’assurance,
mais il doit clairement identifier les informations fournies pour que les investisseurs et les
autres utilisateurs puissent bénéficier du rapport fourni.

2.4 Scénario 4 : un seul rapport d’assurance remplace l’audit et fournit une


opinion sur tout le rapport annuel de l’entreprise

Une fois que l’auditeur vérifie la plupart des informations rédigées dans le rapport annuel,
dont le rapport de gestion fait partie intégrante, il pourra exprimer une opinion sur le rapport
annuel même s’il existe de petites parties non couvertes par le travail de l’auditeur. Cette

141
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

opinion peut être combinée avec le rapport général de l’auditeur sur les comptes de la société
et par conséquent, il faudra établir qu’un seul et unique rapport englobant le rapport de
gestion et les états financiers.

En effet, plus le niveau d’assurance augmente et couvre plusieurs aspects du rapport annuel,
plus il est nécessaire de regrouper l’opinion de l’auditeur dans un rapport unique. Bien que
certains éléments soient plus susceptibles de donner davantage que d’autres une assurance à
l’auditeur, le défi qui s’impose est d’acquérir une assurance globale sur le rapport de gestion.

Suivant ces quatre scénarios, l’ICAEW mentionne le fait que d’avoir une assurance sur le
rapport annuel dépend de l’étendue du travail de l’auditeur et du besoin de conformité
éprouvé par les utilisateurs du rapport, dont les investisseurs font partie. Mais il reste à
déterminer le niveau d’assurance souhaité, la formulation de l’opinion et l’objet de
certification.

Pour cette raison, il faut définir comment les informations narratives dans le rapport annuel
peuvent être sincères, sensées117 et compréhensibles.

La définition de ces informations repose sur l’expérience de l’auditeur et sa connaissance du


marché et des secteurs d’activité. La difficulté augmente quand il n’existe pas de pièces
probantes ou de méthodologies de corroboration et de validation des informations narratives.
C’est pour cette raison que l’ICAEW ne nie pas cette problématique, mais elle confirme
qu’après un certain temps, les auditeurs et les professionnels vont se conformer à des
pratiques communes pour certifier, avec une logique standard, les informations narratives
dans le rapport annuel et dont le rapport de gestion fait partie.

Actuellement, il n’existe pas un référentiel commun pour guider l’auditeur dans ces diligences
de certification du rapport annuel, et puisque chaque entreprise à ses propres spécificités, l
ICAEW mentionne que l’assurance fournie par l’auditeur dans ce sujet repose d’une part, sur
son jugement professionnel, mais compose aussi avec le besoin des investisseurs et les
utilisateurs de ce rapport, dont les actionnaires font partie.

Dans la même logique, l’aspect significatif des informations narratives dans le rapport annuel
ne sont pas encore étudié par les normalisateurs, et l’auditeur pourra se référencer sur son
jugement professionnel et aussi s’inspirer de la norme ISA320 118et garder le contact et le

117
Traduction des mots « fair ,balanced and understandable” par “sincère, sense et comprehensible”
118
Norme ISA 320 « caractère significatif dans la planification et la réalisation d’un audit »

142
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

dialogue avec les investisseurs et les analystes financiers, pour comprendre comment mesurer
le degré d’importance de l’information qui peut influencer les décisions économiques des
utilisateurs du rapport.

D’un autre côté, la problématique repose aussi sur les risques de l’entreprise qui doivent être
détaillés au niveau du rapport de gestion. L’auditeur doit pouvoir recenser tous les risques et
vérifier leur présence au niveau du rapport avant de pouvoir fournir son opinion.

De plus, la réalisation des informations futures et prospectives peut être difficile à prouver par
l’auditeur, parce qu’il doit fournir son opinion à une date déterminée. C’est pour cette raison
que l’auditeur doit s’intéresser à vérifier le caractère logique et raisonnable des hypothèses de
mesures de ces informations, plutôt que leurs réalisations.

L’ICAEW est du même avis que l’ICAS dans la mesure que le rapport de gestion doit être
audité et que l’auditeur doit formuler, par la suite, son opinion. Mais elle s’oppose au fait de
spécifier et de cerner la nature de l’assurance fournie et de laisser le champ libre au jugement
professionnel de l’auditeur et de se plier aux besoins des investisseurs et des bailleurs de
fonds ainsi que tout autre utilisateur, que ce soit pour des besoins internes de la société ou
pour des besoins de transparence publique.

Section 2 : Les diligences spécifiques liées à la vérification du rapport de


gestion
Les diligences de vérification du rapport de gestion par les auditeurs varient de celles utilisées
pour la vérification des états financiers.

De ce fait, il est intéressant d’étudier, en premier lieu, les procédures d’audit du rapport de
gestion mis en œuvre après son évaluation du risque de l’entité et, en deuxième lieu,
l’appréciation du risque d’audit en matière de rapport de gestion.

I. Procédure d’audit du rapport de gestion mise en œuvre après l’évaluation du


risque de l’entité
Dans la section 1 du présent chapitre, nous avons constaté que la mission d’audit du rapport
de gestion est une mission dont les normalisateurs n’ont pas encore conclu, d’une part sur la
nature de l’assurance d’audit et par conséquent la forme de l’opinion à exprimer, et d’autre
part sur l’étendue du travail et le champ d’intervention de l’auditeur.

143
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

Ainsi, seul l’IAASB119 a proposé une norme standard qui sera utilisée par tous les auditeurs
pour l’audit des ‘autres informations’ qui sont définies par le rapport annuel, dont le rapport
de gestion fait partie, et qui sera appliqué à partir de décembre 2016. C'est-à-dire que son
application pratique n’est pas encore réalisée par les auditeurs et les aspects de difficultés qui
sont en relation avec l’insertion du paragraphe supplémentaire, pour exprimer le point de vue
de l’auditeur sur les « autres informations » au niveau de son rapport sur les états financiers et
après la déclaration de son opinion touchant uniquement les comptes, ne sont pas encore
évalués par les normalisateurs.

De plus, les diligences de l’auditeur dépendent du degré de l’assurance que veut obtenir les
utilisateurs du rapport de gestion et la faisabilité d’exprimer une opinion par les
professionnels indépendants.

Les besoins des utilisateurs sont démontrés par leurs nécessités d’accroitre le niveau de
confiance par rapport aux données communiquées par la direction de la société et
principalement aux données non-financières, c'est-à-dire narratives, mais aussi des données
futuristes et prospectives qui n’existent pas dans les états financiers et qui donnent une valeur
ajoutée à leurs prises de décisions.

La faisabilité d’exprimer une opinion est en relation avec les éléments probants que l’auditeur
peut collecter pour avoir l’assurance raisonnable qu’il n’existe pas d’anomalies significatives
au niveau des informations narratives et pour s’assurer que les informations transmises par la
direction de la société, au niveau de son rapport de gestion, ne sont ni incomplètes, ni erronées
et donnent une crédibilité sur leur sort futur.

De ce fait, les procédures mises en œuvre par l’auditeur pour vérifier le rapport de gestion
sont en relation avec le jugement professionnel de l’auditeur et les normes standard en
vigueur.

1. Evaluation du risque du rapport de gestion

1.1 Evaluation du risque du rapport de gestion selon IAASB

Selon la norme ISA 720 révisé, la mission de vérification des informations incluses dans le
rapport de gestion n’est pas une mission d’assurance, c'est-à-dire que l’auditeur n’a pas
l’obligation de certifier si ces informations sont correctes ou pas et n’exprime aucune opinion.

119
IAASB International Auditing and Assurance StandarsBoard

144
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

Il doit seulement ajouter une section pour décrire s’il a obtenu ou pas ces informations, ou s’il
trouve une anomalie jugée significative dans le rapport de gestion.

Bien qu’il n’ait pas l’obligation de délivrer une opinion sur le rapport de gestion, l’auditeur
doit néanmoins s’assurer que le risque inhérent qui incombe de ce rapport soit faible.

De ce fait, dès l’acceptation de la mission120 et en analysant l’intégrité de la direction pour


poursuivre la relation avec la société, l’auditeur doit exiger dans la lettre de mission que les
responsables de l’entreprise lui communiquent toutes informations utiles et nécessaires et qui
correspondent au rapport de gestion dans un délai suffisant avant la date de son rapport
général sur les états financiers pour lui permettre de modaliser son opinion sur les comptes
avec les éléments probants qui peuvent être obtenus.

Le risque inhérent du rapport de gestion peut être analysé d’après les objectifs d’audit de la
norme ISA 720 sur trois plans.

 Risque inhérent d’existence d’une incohérence significative entre les autres


informations et les états financiers :

En général, la valeur ajoutée du rapport de gestion se trouve dans les informations narratives
qui le composent, mais dans la plupart des cas, une grande partie de l’information est
financière et a pour source les états financiers.

Le risque inhérent, dans cette partie d’information, se manifeste lors de compensations des
comptes ou le groupement de plusieurs comptes des états financiers dans le rapport de
gestion, surtout qu’il n’y a pas d’obligation à suivre des normes standards de présentations des
soldes de comptes.

Les conséquences de ces risques se dévoilent par une présentation de comptes non-conformes
et donc l’utilisateur pourra avoir une nuance entre cette présentation et la présentation dans les
états financiers, ou bien les groupements des comptes sont inexplicables, sans clarté pour
l’auditeur, pouvant ne pas être retracées avec les comptes des états financiers et pouvant
également dissimuler d’autres informations non détecté par l’auditeur, au cours de son audit
général.

 Risque inhérent d’existence d’une incohérence significative entre les autres


informations et la connaissance acquise par l’auditeur au cours de l’audit :
120
Norme ISA 210, Accord sur les termes et conditions d’une mission d’audit paragraphe A23

145
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

La différence entre les informations incluses et la connaissance acquise par l’auditeur, au


cours de ses travaux de certification des comptes, peut remettre en cause la démarche de
l’auditeur et son évaluation des risques.

En effet, la connaissance de l’auditeur de l’environnement général de la société peut être


modifiée par les informations supplémentaires inscrites dans le rapport de gestion, tel que les
facteurs sectoriels indiquant que la société est en dessous des tendances du marché ou les
explications des variations du chiffre d’affaires par une conjoncture économique ou
l’introduction de nouvelles réglementations douanières entravant l’exportation des produits.

Il existe aussi d’autres facteurs, tels que les objectifs et stratégies de la société qui ne sont pas
en cohérence avec la vision déclarée par la direction au début de la mission, lors des entretiens
de connaissance d’entreprise, mais qui sont ajoutées plus tard, au niveau du rapport de
gestion.

Les mesures et l’analyse de la performance financière de l’entité peuvent également être


dépourvues de vraisemblance avec les notes des états financiers et l’examen analytique
préliminaire effectué par l’auditeur au début de la mission pour cibler les zones à risques. Plus
la performance financière de la société est en dessous de la moyenne et en chute par rapport à
l’exercice précédent, plus la société essaie d’augmenter sa rentabilité, surtout s’il y a une
dépendance financière ou la volonté d’accroitre le fonds de roulement, en empruntant un
nouveau prêt. Par conséquent, il y aura un risque que la société tente d’augmenter le chiffre
d’affaires, en intégrant par exemple des factures de vente qui ne concernent pas la période
auditée, ou de diminuer les charges, en excluant des factures d’achat qui arrivent après la
période auditée, mais qui concernent un service réalisé durant cette même période.

La compréhension de l’environnement du contrôle interne peut être impactée s’il y a une


incohérence avec le rapport de gestion, au niveau de l’organisation de l’entreprise, la
séparation des responsabilités ou la naissance de nouveaux risques qui sont en relation avec
des objectifs futurs et les ressources correspondantes pour réaliser les résultats.

 Risque inhérent à l’égard des autres indices, suggérant que les autres informations
comportent une anomalie significative :

Certes, dans la norme ISA 720, l’auditeur n’a pas l’obligation de vérifier les informations qui
n’ont aucune relation avec les états financiers ni la connaissance acquise par ce dernier au

146
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

cours de l’audit. Cependant, d’un point vue déontologique, il doit s’interroger sur les indices
et les données qui lui semblent soit irraisonnables soit intéressantes pour son audit.

Par exemple, l’auditeur peut s’apercevoir que la société mentionne certains indicateurs de
performance en dépit d’autres qu’il juge significatifs pour les utilisateurs du rapport de
gestion ou constate l’existence d’objectifs stratégiques futurs ne correspondant pas à l’assiette
financière actuelle de la société.

Les réponses des interrogations initiées par l’auditeur à la direction peuvent remettre en cause
son appréciation de l’intégrité ainsi que l’honnêteté des responsables de la société, et peut par
conséquent revoir son opinion sur la mission des états financiers, pour réviser le caractère
sincère des comptes et peut aller jusqu’à démissionner.

Par ailleurs, l’existence d’informations prospectives que l’auditeur n’est pas sûr de leurs
réalisations dans le futur, représente en eux même un risque inhérent d’audit du rapport de
gestion.

1.2 Evaluation du risque du rapport de gestion selon l’ICAS et L’ICAEW

La divergence entre l’IAASB et L’ICAS ou L’ICAEW, concernant l’audit du rapport de


gestion, est située au niveau de l’opinion et de l’assurance que doit obtenir l’auditeur.

Pour l’IAASB, l’auditeur n’a pas une obligation de donner une opinion sur le rapport de
gestion, par contre l’ICAS et l’ICAEW préconise le fait que le rapport de gestion doit être
vérifié par l’auditeur et, par conséquent, doit exprimer une opinion pour qu’il soit plus
crédible au regard de ces utilisateurs.

La divergence entre l’ICAS et l’ICAEW est que le premier institut préconise une assurance à
un niveau intermédiaire sur le caractère « sensé » et « raisonnable » et la seconde institution
préfère que l’assurance soit à un niveau raisonnable et porte sur le caractère « sincère »,
« sensé » et « raisonnable », comme au niveau de certification des états financiers.

La difficulté qui se manifeste pour l’obtention par l’auditeur d’une assurance raisonnable sur
les rapports de gestion, c’est le fait de l’existence de quelques informations narratives où il
n’existe pas d’outils de mesure clairs et qui porte donc sur un niveau de subjectivité
important, et donc un niveau de risque inhérent élevé.

147
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

Les principales informations inscrites au cœur du rapport de gestion et dont la présence de


risques inhérents est présente sont : les indicateurs de performance, les informations
prospectives et la fiabilité des informations sur l’activité d’affaire de la société.

 Risques inhérents liés aux indicateurs de performance121 :

Le risque inhérent est plus élevé lorsque les sources dont les indicateurs de performance sont
extraits ne sont pas parvenues par le système informatique de la société et ne sont pas aussi
auditées.

Les indicateurs de performance des informations non-financières présentent un risque


inhérent quant à leurs objectivités et n’ont pas été auparavant audité, ni par des professionnels
externes ni par des audits internes.

Le risque des indicateurs de performance subside parce que le choix de ces indicateurs et les
méthodes de leurs calculs relèvent d’une décision subjective de la direction de la société.

Par ailleurs, l’auditeur pourra évaluer le risque de l’environnement et de conception des


systèmes informatiques et des sources qui ont été utilisés pour calculer les indicateurs de
performance et pour évaluer si le résultat qui sera obtenu en utilisant ces indicateurs sera
correct.

En outre, l’auditeur pourra vérifier la permanence de présentations et de méthodes de calcul


des indicateurs de performance entre deux exercices et évaluer le risque de changement de
méthodes.

De plus, la direction de l’entreprise pourra omettre de présenter un ou plusieurs indicateurs de


performance. L’auditeur devra évaluer le risque de non prise en compte de ces indicateurs
dans le contexte actuel de la société auditée.

Pour réaliser ce test de vérification, l’auditeur devra d’une part, connaitre l’environnement de
la société, mais aussi avoir au moins une liste minimale d’indicateurs de performance qui doit
être présentée dans le rapport de gestion.

 Risques inhérents liés aux informations prospectives :

L’information prospective présente un risque pour l’auditeur pour deux raisons :

121
http://www.icaew.com/ : Assurance over key performance indicators June 2014

148
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

La première raison s’explique par le fait que l’auditeur ne peut pas s’assurer de la réalisation
de ces informations dans le futur, malgré sa connaissance de la situation actuelle de la société
et de toutes les attentes pouvant prévoir la réalisation de ces objectifs à long terme. Il y a
toujours le risque d’imprévus non calculés par la direction, surtout en relation avec une crise
mondiale ou un changement politique.

La deuxième raison s’explique par le fait que l’auditeur évite d’exprimer une opinion
favorable sur des éléments futurs, afin de ne pas assumer une responsabilité en relation avec
les investisseurs, surtout quand il s’agit d’une société cotée où les investisseurs cherchent à
obtenir une information pertinente pouvant leurs prises de décisions futures d’achat ou de
vente d’actions.

Dans ces cas, l’auditeur devra uniquement s’assurer des éléments de calculs de ces
informations en matière de connaissance d’entreprise, de méthodologie et de l’environnement
de contrôle des sources d’information, informatique ou manuel et ensuite exprimer son
opinion qui ne sera valable que pour la période auditée.

 Risques inhérents liés à la fiabilité des informations sur l’activité d’affaire de la


société122 :

Une information sur le domaine d’affaire est plus risquée si elle est omise ou incorrecte.

Le risque inhérent est en relation avec l’image fidèle de l’information présentée au niveau du
rapport de gestion. L’auditeur devra s’assurer que toutes les informations sur l’activité sont
exhaustives et correctement présentées.

L’intention qu’a la direction de dissimuler une information significative est un risque inhérent
que l’auditeur doit évaluer par l’appréciation de l’intégrité de la direction.

En outre, l’auditeur devra évaluer si les informations présentées par la direction sont
pertinentes pour les investisseurs et si elles peuvent leur donner une plus-value dans la prise
de leurs décisions économiques.

Il devra aussi évaluer si ces informations permettent de mieux comprendre l’activité et, dans
le cas d’absence d’une donnée, il doit évaluer l’importance de ce renseignement pour
l’investisseur et les utilisateurs du rapport de gestion.

122
http://www.icaew.com/ Assuring the appropriateness of business information Décembre 2015

149
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

Par ailleurs, l’existence de l’information ne vaut en elle-même que si un risque lui est attribué,
mais elle doit aussi être claire et compréhensible pour les différents lecteurs du rapport de
gestion afin de ne pas les induire en erreur.

2. Procédure de mise en œuvre par l’auditeur dans le cadre de son audit du rapport
de gestion

Les procédures mises en œuvre par l’auditeur pour vérifier le rapport de gestion dépendront
de son périmètre d’intervention, du niveau d’assurance qu’il veut obtenir, ou des termes de
missions convenus avec la société.
Néanmoins, indépendamment du type de mission du rapport de gestion, une procédure
commune peut être établie pour vérifier et contrôler les informations financières et non-
financières rédigées par la direction de l’entreprise.
Cependant, avant d’établir une procédure d’audit propre au rapport de gestion, il faut admettre
les règles de base suivantes :
 Les procédures objet de question sont les procédures de contrôles internes et les
procédures substantives ;
 Ces procédures doivent être étudiées indépendamment de leurs importances, en
présumant que toutes les informations objet de vérification doivent être significatives.
C’est-à-dire que leurs erreurs ou omissions peuvent influencer la décision des
investisseurs et des utilisateurs du rapport de gestion ;
 Le coût et l’avantage de la mission sont en relation avec l’assurance ou le type de
mission que l’auditeur voudra utiliser et aussi les besoins des utilisateurs pour
accroitre leurs confiances et crédibilité dans le rapport de gestion ;
 Il est à supposer que la direction de l’entreprise est responsable des informations
rédigées dans le rapport de gestion, dans le sens où elle est tenue de communiquer tous
les renseignements nécessaires à l’auditeur ;
 Les procédures qui vont être mises en place seront objets de jugement professionnel de
l’auditeur et dépendre de son degré de scepticisme 123 ainsi quede son expérience
professionnelle.

123
Norme ISA 240 paragraphe 8 : “Pour obtenir une assurance raisonnable, l’auditeur a l’obligation de faire
preuve d’esprit critique tout au long de l’audit, »

150
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

2.1 Procédures mises en œuvre par l’auditeur pour s’assurer de l’inexistence


d’une incohérence significative entre les autres informations et les états
financiers124

Le rapport de gestion inclut des informations issues des états financiers et qui peuvent être
résumées ou regroupées pour compléter et donner plus de précision à l’information auditée
dans le cadre de certification des comptes.

Par conséquent, l’auditeur devra comparer les informations qu’il juge significatives avec les
états financiers : la comparaison se base sur les données qui doivent être identiques même si
elles sont représentées dans le rapport de gestion par des graphiques ou des tableaux , ou
même une description générale du solde de comptes pour une rubrique des états financiers.

En plus, les informations narratives, qui doivent véhiculer le même message que dans les états
financiers, doivent être suivies à la lettre et, dans le cas échéant être analysées pour vérifier si
ces modifications peuvent donner lieu à des interprétations différentes.

Ensuite, l’auditeur doit obtenir de la part de la direction, le rapprochement des montants


inclus dans le rapport de gestion avec ceux dans les états financiers et doit, par la suite,
comparer ces éléments de rapprochement avec les états financiers et vérifier l’exactitude
arithmétique de calcul que comporte le rapprochement.

L’auditeur doit aussi prendre en considération le modèle de présentation des informations


financières et non-financières relatives aux états financiers dans le rapport de gestion.

Le bulletin des nouvelles sur les IFRS, publié en février 2016 par le cabinet Raymond Chabot
Grant Thornton125, évoque l’importance de la cohérence des états financiers avec le rapport de
gestion.

En effet, dans ce bulletin, l’auditeur devra davantage se focaliser sur l’inexistence d’une :

 Incohérence entre l’analyse sectorielle dans le rapport de gestion et la description du


secteur opérationnel dans les notes aux états financiers ;

124
ISA 720 révisé paragraphe 14
125
http://www.rcgt.com/Bulletin de nouvelles des IFRS « Raymond Chabot Grant Thornton » Février 2016 page
8

151
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

 Incohérence entre les perspectives et les hypothèses d’évaluation, entre le rapport de


gestion et les états financiers (exp : évaluation de la dépréciation d’actifs) ;
 Incohérence entre les évènements postérieurs à la date de clôture, entre le rapport de
gestion et les états financiers ;
 Omission de fournir des informations appropriées sur les jugements et estimations
critiques.

2.2 Procédures mises en œuvre par l’auditeur pour s’assurer de l’inexistence


d’une incohérence significative entre les autres informations et la
connaissance acquise par l’auditeur au cours de l’audit

Durant son audit des comptes, l’auditeur collecte les éléments probants qui sont suffisants et
appropriés pour le déroulement de sa mission et qui lui permettent d’obtenir la connaissance
nécessaire de l’entreprise, afin de planifier et identifier les risques qu’il juge significatifs et
pour finaliser ces procédures de contrôle interne et de vérification des comptes.

L’auditeur devra vérifier la cohérence de l’information obtenue durant son audit avec celles
figurant dans le rapport de gestion, pour s’assurer de l’inexistence de différences de
compréhension ou de connaissances de l’activité et des règles prises en compte
antérieurement.

En effet, si par exemple, il perçoit que les objectifs stratégiques de la société décrits dans le
rapport de gestion ne sont pas les mêmes que ceux communiqués par la direction, il doit
apprécier si ces éventuelles incohérences peuvent impacter sa démarche d’audit.

En outre, les informations communiquées dans le rapport de gestion correspondent


généralement à des éléments probants qui ne sont pas persuasifs, mais plutôt corroboratifs et
doivent être complétés par d’autres évidences issues d’autres sources.

En d’autres termes, les demandes d’informations et les entretiens discutés avec les
responsables de la société doivent être corroborés avec les informations rédigées dans le
rapport de gestion.

Des éléments d’axes d’amélioration du contrôle interne peuvent être révélés au niveau du
rapport de gestion, sans qu’ils soient déjà constatés par l’auditeur au cours de sa mission.

L’incohérence entre les méthodes et les estimations comptables déclarées au niveau du


rapport de gestion et arrêtées par le conseil d’administration au niveau des états financiers

152
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

peut remettre en cause les conclusions de l’auditeur, surtout s’il s’avère que les informations
rédigées dans le rapport de gestion sont les plus exactes.

Les indicateurs de performance et les ratios calculés peuvent mentionner une dépréciation
d’actifs qui n’était pas observée par l’auditeur au cours de son audit.

2.3 Procédures mises en œuvre par l’auditeur pour s’assurer que les autres
informations comportent une anomalie significative

L’auditeur doit être attentif aux autres informations non liées aux états financiers ou à la
connaissance acquise par l’auditeur durant son audit des comptes.

Cette vigilance est argumentée par le fait que l’auditeur doit toujours avoir un esprit critique
et doit respecter les codes éthiques et de déontologie.

De ce fait, il doit vérifier que les informations communiquées ne présentent pas un risque de
mauvaise intégrité de la direction ou menacent son indépendance. Le cas échéant, il doit
revoir ses diligences d’acceptation de la mission et la poursuite d’activité avec la société et
peut, dans le cas extrême, démissionner.

L’auditeur doit s’intéresser aux différences entre les autres informations et la connaissance
générale de la société, outre sa connaissance acquise au cours de l’audit, pour analyser si ces
informations comportent une anomalie significative.

L’auditeur doit aussi vérifier si les autres informations comportent une incohérence interne et
doit évaluer, dans le cas échéant, si ces anomalies sont significatives.

Néanmoins, dans le cas des anomalies significatives, l’auditeur doit évaluer si ces erreurs ou
omission peuvent mettre en doute l’opinion exprimée sur les états financiers, et dans ce cas, il
doit la modifier selon l’ampleur de l’erreur.

En outre, l’auditeur doit, en cas de constatation d’anomalies significatives au niveau des


autres informations, c’est-à-dire le rapport de gestion, demander des explications à la
direction de la société et évaluer ensuite l’exactitude et la vraisemblance de ces réponses.

Par ailleurs, la vérification des informations narratives et prospectives, qui n’ont pas de
relation directe avec les états financiers ou avec la connaissance acquise de l’auditeur durant

153
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

sa mission de certification de comptes, doit être menée par d’autres procédures


complémentaires telles que les suivantes126 :

 Evaluer la pertinence des indicateurs de performance, présentés dans le rapport de


gestion, qui doivent refléter les principaux aspects de la stratégie et le modèle
économique ciblé par la direction pour aider les utilisateurs à la prise de décision ;
 Vérifier que le choix des indicateurs de performance présentés dans le rapport de
gestion est confirmé par les principales parties prenantes ;
 Comparer le choix des indicateurs de performance présentés dans le rapport de gestion
avec d’autres industries et secteurs similaires ;
 Vérifier que tous les indicateurs de performance, qui reflètent les principaux aspects
de la stratégie et le modèle économique ciblé par la direction pour aider les utilisateurs
à la prise de décision, sont exhaustivement présentés dans le rapport de gestion ;
 Vérifier que tous les indicateurs de performance, qui reflètent les principaux aspects
de la stratégie et le modèle économique ciblé par la direction pour aider les utilisateurs
à la prise de décision, sont tous discutés avec les principales parties prenantes de la
société ;
 Vérifier la compatibilité des indicateurs de performance sélectionnés avec ceux des
entreprises du même secteur ;
 Evaluer que les indicateurs de performance présentés sont capables d’être mesurés de
façon fiable par la direction et dans des périodes appropriées ;
 Analyser la faisabilité de la validation des indicateurs de performance sélectionnés par
une personne indépendante d’une façon fiable ;
 Evaluer la fiabilité et la sécurité des sources de collecte d’informations pour calculer
les indicateurs de performances ;
 Evaluer l’objectivité des indicateurs de performance nécessaires aux parties prenantes,
en vérifiant qu’ils incluent aussi les indicateurs qui démontrent une faiblesse de
performances ;
 Vérifier que les changements d’hypothèses ou de méthodes de calcul des indicateurs
de performances, d’une année à une autre, ne sont pas arbitraires pour dissimuler une
faiblesse de performance ;

126
http://www.icaew.com/ : Assuring the appropriateness of business information page 4 December 2015

154
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

 S’assurer que tous les indicateurs de performance présentés dans le rapport de gestion
sont rédigés d’une manière claire et compréhensible pour que les lecteurs puissent
comprendre la nature significative de l’information.

Il est essentiel de noter que ces procédures sont inspirées de la norme d’assurance ISAE
3000127, qui expose quelques diligences à suivre par l’auditeur pour lui permettre d’obtenir
une assurance sur les informations non-auditées au niveau des états financiers.

Pour les informations prospectives et prévisionnelles, l’auditeur doit mettre en œuvre les
procédures suivantes :

 Evaluer la fiabilité des sources utilisées par la direction pour estimer les informations
prospectives. L’auditeur collecte les éléments probants suffisants et appropriés des
sources externes et internes pour évaluer la relation des informations prévisionnelles
avec ceux historiquement réalisées.
 Vérifier que toutes les implications significatives des hypothèses utilisées sont prises
en considération, en prenant en compte la capacité de la société à réaliser les objectifs
futurs.
 Même si les éléments probants sont difficiles à obtenir pour les informations
prospectives qui sont basées sur des hypothèses, l’auditeur doit néanmoins analyser
l’éventualité de la survenance de ces informations dans le futur. Il pourra se référer à
ses connaissances d’entreprises et son environnement externe.
 Examiner la préparation correcte des informations prospectives et l’inexistence
d’incohérence dans la détermination des montants avec les variables communes de
marché et du secteur d’activité.
 Identifier les informations prospectives dont les variations pourront impacter
significativement les résultats attendus et donc influencer la décision des utilisateurs
du rapport de gestion. La collecte des éléments probants sera plus adéquate pour ces
informations que d’autres.
 S’assurer de la corrélation des rubriques des états financiers prospectifs dans leurs
ensembles.

127
ISAE 3000 “ASSURANCE ENGAGEMENTS OTHER THAN AUDITS OR REVIEWS OF HISTORICAL
FINANCIAL INFORMATION”

155
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

 Evaluer l’impact des évènements postérieurs à la date de clôture sur les informations
prospectives, si ces évènements réalisés peuvent contribuer à confirmer l’impact futur
des informations prévisionnelles.

Ces procédures sont inspirées des diligences d’audit inscrites dans le cadre de la norme
internationale ISAE 3400128 .

II. La mesure du risque d’audit en matière d’audit du rapport de gestion

La norme ISA 200 définit le risque d’audit comme étant le risque que l’auditeur exprime une
opinion inappropriée dans les états financiers, alors qu’ils contiennent des anomalies
significatives129.

En application des normes internationales d’audit, ce principe mise à faire valoir la


responsabilité de l’auditeur envers la certification des états financiers et de préciser les limites
et leurs conséquences vis-à-vis des utilisateurs du rapport d’audit.

En effet, les normes ISA déclarent que l’auditeur doit avoir une assurance raisonnable pour
exprimer son opinion sur les états financiers, et même si cette assurance doit être à son niveau
élevé, elle ne sera pas absolue, car il y aura toujours des limites inhérentes à la société et son
environnement général qui empêchent l’auditeur de collecter suffisamment d’éléments
probants et adéquats à la mise en œuvre des procédures persuasives, mais plutôt à des
incertitudes et des probabilités, comme par exemple les provisions pour risques et charges ou
la dépréciation des immobilisations.

Par ailleurs, le risque d’audit est un risque combiné entre différents risques qui sont le risque
inhérent, le risque lié au contrôle interne et le risque de non-détection d’anomalies
significatives plutôt qu’un risque sur l’auditeur ou le cabinet d’audit, comme par exemple le
risque fiscal qu’incombe le cabinet d’audit ou le risque de gestion d’effectif dans une mission.

En effet, pour mesurer le risque d’audit, l’auditeur doit mettre en œuvre des procédures
adéquates pour couvrir ses diligences en application des normes internationales d’audit et
aussi le référentiel d’informations financières convenu dans la lettre de mission. Par
conséquent ,plus le risque inhérent et le risque lié au contrôle interne sont élevés, plus le

128
ISAE 3400 THE EXAMINATION OF PROSPECTIVE FINANCIAL INFORMATION
129
Norme ISA 200 « objectifs généraux de l’auditeur indépendant et conduite d’un audit selon les normes
internationales d’audit » paragraphe 5

156
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

risque d’audit sera faible et nécessitera un travail supplémentaire pour recueillir des éléments
probants suffisants et appropriés.

Néanmoins, même s’il y a une obligation de moyen et pas de résultat, le risque de non-
détection incombe à l’auditeur qui doit correctement planifier sa mission, en sélectionnant les
procédures les plus efficaces pour détecter les anomalies significatives dans les états
financiers, en fonction de la nature et du calendrier des tests à appliquer.

Par analogie des normes internationales d’audit, le risque d’audit en matière d’audit du
rapport de gestion devra avoir les mêmes interprétations.

Le risque de non-détection des anomalies significatives dans le rapport de gestion est en


relation avec plusieurs critères, détaillés comme suit :

1. Une planification adéquate

Afin d’optimiser son intervention, l’auditeur devra mettre en œuvre une démarche de travail
efficace et efficiente pour lui permettre de collecter les éléments probants suffisants et
appropriés à un temps opportun lui donnant la possibilité d’exprimer son opinion avec le
niveau de confiance nécessaire à la mission.

Cette planification est relative aux termes de mission convenue avec la société, comme par
exemple en application de la norme ISA 720, l’auditeur n’a pas l’obligation d’exprimer une
opinion sur le rapport de gestion et donc son intervention devra avoir lieu après l’arrêté des
états financiers, et le timing idéal sera suite à l’acquisition d’une connaissance générale de la
mission.

D’autres institutions, comme l’ICAS, confirment que le rapport de gestion doit être audité et,
par suite, doit entreprendre les directives de la norme ISA 315, afin d’acquérir la connaissance
de l’entreprise et évaluer le risque d’anomalies significatives. L’auditeur déterminera s’il est
nécessaire d’engager des experts externes ou d’autres spécialistes pour recueillir les éléments
suffisants et appropriés afin de réduire le risque d’audit.

L’expérience et les connaissances pratiques de l’auditeur sont des atouts majeurs pour
l’auditeur afin de pouvoir identifier et évaluer les zones de risques et les maitriser par les
outils nécessaires, afin de réduire le risque d’audit.

157
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

Le challenge de l’auditeur, c’est la vérification des informations narratives qui n’ont pas de
lien avec les états financiers et avec sa connaissance acquise dans l’audit des comptes. C’est
pour cette raison que son jugement professionnel sera déterminant dans le contrôle de ces
éléments et dans le choix des procédures, pour ne pas omettre ou négliger une anomalie
potentielle pouvant influencer les décisions des utilisateurs du rapport de gestion et des états
financiers.

2. Une affectation correcte du personnel à l’équipe affectée à la mission

Le chargé de dossier doit évaluer les besoins de la mission en terme d’affectation de l’équipe
d’audit qui sera en place pour réaliser les procédures et remonter les différences, afin d’être
évalués et inspectés par le manager d’équipe et l’associé responsable de la mission, mais aussi
revus par le service contrôle qualité 130 , afin d’éviter toutes diligences non accomplies et
archiver correctement le dossier d’audit.

En général, la vérification du rapport de gestion se déroule dans la même période que le


contrôle des états financiers ou dans la phase finale de clôture du rapport général sur les
comptes. C’est pour cette raison qu’il est souhaitable que le chargé du dossier maintienne la
même équipe de travail pour gérer les procédures de vérification du rapport de gestion.

En outre, le paragraphe A 24 de la norme ISA 720 détaille quelques facteurs que l’associé
responsable du dossier doit tenir en compte pour affecter aux tâches de travail, les membres
de l’équipe de mission, comme suit:

2.1 L’expérience relative des membres de l’équipe de mission

Comme toutes missions, les travaux de l’auditeur deviennent plus rentables lorsque les
équipes de mission sont plus expérimentées et peuvent, par conséquent, réduire le temps de
leurs investigations.

2.2 Détection des incohérences entre les autres informations

Durant l’audit des états financiers, le responsable du dossier doit s’assurer que chaque
membre de son équipe a respecté les diligences requises pour chaque section de travail, et par
conséquent peut commenter toutes modifications ou changements survenus sur son périmètre
d’intervention. Même si l’associé responsable devra avoir une vue d’ensemble, le membre de
l’équipe responsable d’une tache particulière sera plus habilité à reconnaitre aisément toutes
130
Norme ISA 220 « Contrôle qualité d’un audit d’états financiers »

158
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

déviations ou erreur relatives à ses travaux d’audit, pour impacter sa connaissance sur les
procédures entamées.

2.3 Le niveau de jugement requis pour satisfaire aux exigences de la norme


ISA 720

Pour optimiser le temps d’intervention de son équipe, l’auditeur devra répartir les tâches les
plus aisées aux membres débutants et moins expérimentés, et cela, pour deux raisons :

La première raison, c’est pour familiariser le nouvel auditeur sur la terminologie de la mission
et les caractéristiques de la société, afin de viser une plus grande expérience dans les
prochains exercices.

La deuxième raison, c’est pour mobiliser le temps des auditeurs expérimentés sur des travaux
plus difficiles et complexes et leur permettre également de contrôler le travail des débutants
avant la revue générale du dossier.

2.4 Procédures mises en œuvre dans le cas d’un audit du groupe

L’auditeur a la possibilité d’investiguer en demandant des éléments probants aux entreprises


filiales, et ce, par des demandes d’informations et de confirmations externes reçues des parties
liées, et notamment du même groupe.

Ces procédures allègent les travaux de l’équipe d’audit et leur servent comme éléments
probants de sources externes, qui auront une force plus corroborative que des informations
reçues en interne.

Par ailleurs, l’auditeur peut avoir besoin de rehausser son effectif de travail lors de la
vérification du rapport de gestion, pour élargir son étendue de travail afin de comprendre les
informations et les opérations qui leur correspondent ainsi que les sources utilisées pour créer
ces renseignements au sein de l’organisation.

3. L’exercice d’un esprit critique

L’esprit critique est l’un des piliers de compétences de l’auditeur. C’est une caractéristique
fondée sur l’interrogation et le doute, du fait que l’approche préconisée dans les normes
internationales d’audit est basée sur les risques.

159
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

En effet, le paragraphe A 20 de la norme ISA 200 131 stipule que « … Ceci implique de
remettre en cause de manière contradictoire les éléments probants, la fiabilité des documents
ainsi que la crédibilité des réponses aux demandes de renseignements et des autres
informations obtenues de la direction et des personnes constituant le gouvernement
d’entreprise. »

Remettre en cause implique que durant sa vérification du rapport de gestion, l’auditeur doit
s’interroger sur tous mots, chiffres, graphiques et tout renseignement qu’il juge nécessaire
pour sa compréhension.

Même s’il a finalisé ces travaux de vérification des états financiers, l’auditeur doit maintenir
son scepticisme professionnel au niveau du rapport de gestion pour éviter que les informations
produites dans ce document remettent en cause ses travaux et peuvent aussi impacter la
dignité et l’intégration de la direction.

Dans un autre temps, le rapport de gestion peut être incomplet et ne pas donner pas une image
fiable de la réalité des informations divulguées par la direction. L’auditeur doit être vigilant
quant à ce genre de malversation et doit avoir une attitude attentive face à des anomalies
possibles résultant d’erreurs, d’omission ou de fraude.

4. Une supervision et une revue des travaux d’audit réalisés

La supervision et la revue des travaux d’audit réalisés passent par deux étapes. La première se
situe au niveau de l’équipe d’audit et la deuxième est réalisée par une ou plusieurs personnes
indépendantes du dossier qui confirment et donnent plus de sécurité aux conclusions de
l’audit et au niveau d’assurance acquis par l’auditeur.

Au niveau de la supervision interne de l’équipe de mission qualifiée pour vérifier les


informations incluses dans le rapport de gestion, ces étapes sont fondamentales :

 S’assurer de désigner les membres de l’équipe qui ont des compétences adéquates
relatives à la mission du rapport de gestion d’une part, et l’expérience nécessaire
correspondant aux particularités de l’activité de la société d’autre part.

131
ISA 200 « OBJECTIFS GENERAUX DE L’AUDITEUR INDEPENDANT ET CONDUITE D’UN AUDIT
SELON LES NORMES INTERNATIONALES D’AUDIT »

160
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

 Evaluer, le cas échéant, le caractère adéquat des travaux de l’expert 132 choisi qui a
probablement une expertise dans un domaine particulier (exemple : un spécialiste dans
le calcul actuariel pour vérifier le taux d’actualisation utilisé) ;
 Suivi des programmes de réalisation des procédures (les procédures de contrôle au
niveau du rapport de gestion), les tests au niveau des assertions (pertinence, fiabilité,
compréhensibilité et exhaustivités des informations) :
 Superviser la revue des membres d’équipe les plus expérimentés sur les travaux des
débutants ;
 Superviser la collecte des éléments probants les plus appropriés, qui ont une qualité
adéquate pour formuler l’opinion d’audit ;
 Demander à l’équipe de mission de collecter des preuves supplémentaires, dans le cas
où les éléments probants collectés ne donnent pas une vision suffisamment claire à
l’associé responsable du dossier pour formuler son opinion ;
 Examiner la documentation et la mise en forme finale du dossier d’audit 133 pour
argumenter les diligences effectuées au cours de la vérification du rapport de gestion ;
 Obtenir les déclarations écrites nécessaires de la direction de la société 134, qui doivent
aussi inclure l’attestation que les informations non reçues avant la date du rapport de
l’auditeur vont être préparées et publiées135 ;
 S’assurer que les déclarations exprimées par la direction ont été datées et signées pour
que l’auditeur s’assure de l’engagement de la responsabilité de la société ;
 Conserver et documenter les demandes écrites, ainsi que toutes réponses de la
direction, concernant les entretiens effectués. Cette procédure est aussi nécessaire lors
des commentaires de la direction sur les informations rédigées au niveau du rapport de
gestion qui sont ambiguës ou qui demandent d’autres explications.

Au niveau de la supervision externe du travail d’audit, le rapport de gestion nécessite


l’application de procédures de revues pouvant être inspirées par la norme internationale
d’audit ISA 220136,afin de préserver la qualité supérieure des travaux d’audit, et pouvant être
détaillées comme suit :

 S’assurer de la désignation du responsable contrôle qualité sur le dossier ;

132
Norme ISA 620, « Utilisation parl’auditeur des travaux d’un expert de son choix »
133
Norme ISA 230 « Documentation d’audit »
134
Norme ISA 580 « Déclaration écrites »
135
Norme ISA 720 (révisée)« Responsabilités de l’auditeur concernant les autres informations » paragraphe A 22
136
Norme ISA 220 « CONTRÔLE QUALITE D’UN AUDIT D’ETATS FINANCIERS »

161
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

 Discuter avec le responsable du dossier et le contrôleur qualité sur les spécificités de la


mission et les questions relevées lors de la revue de contrôle qualité ;
 Obtenir du responsable du dossier les informations nécessaires pour évaluer et
identifier les menaces probables qui incombent son indépendance ;
 Apprécier, le cas échéant, si les menaces identifiées peuvent représenter un risque au
déroulement de la mission ;
 Prendre les mesures adéquates pour ramener le risque d’indépendance à un niveau
acceptable et informer le cabinet d’audit sur les manquements aux indépendances non
résolues.
 Avant la signature du rapport général, en application de la norme ISA 720, ou du
rapport spécial de la mission du rapport général, en suivant les directives de l’ICAS ou
l’ICAEW, le responsable associé doit mettre en place la revue de son dossier et
évaluer l’inexistence d’incompétences ou d’indépendance de l’équipe de mission ;
 Ne pas dater le rapport de mission avant la finalisation de la revue complète du
contrôle qualité ;
 L’associé responsable de la mission est l’unique responsable de son rapport. Il ne
pourra pas engager la responsabilité d’autres professionnels ;
 Le responsable de revue qualité doit s’assurer de la collecte des éléments suffisants et
appropriés pour formuler une conclusion cohérente et raisonnable ;
 Vérifier la documentation et l’organisation du travail qui ont mené l’auditeur à
conclure ses résultats et revoir le draft du rapport d’audit ;
 Prendre en considération les résultats du système de surveillance de contrôle qualité.

Les informations prises en compte par l’auditeur pour s’assurer de l’inexistence d’anomalies
sont celles qui ont de la valeur aux yeux des lecteurs du rapport de gestion.

De ce fait, l’assurance exprimée par l’auditeur est celle qui donne de la confiance et accroît la
crédibilité des utilisateurs du rapport.

Le principe généralement admis dans les normes ISA137stipule que « les anomalies, y compris
les omissions, sont considérées comme significatives lorsqu’il est raisonnable de s’attendre à
ce que, individuellement ou collectivement, elles puissent influencer les décisions
économiques que les utilisateurs des états financiers prennent en se fondant sur ceux-ci ».

137
Norme ISA 320, Caractère significatif dans la planification et la réalisation d’un audit paragraphe 2

162
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

Cette définition peut aussi être appliquée sur les informations narratives incluses dans le
rapport de gestion par la substitution du mot « états financiers » par le mot « information
narrative dans le rapport de gestion ».

La seule différence, c’est qu’une anomalie significative dans une information financière peut
être facilement évaluée, par exemple par l’importance du montant. Par contre, il est difficile
de mesurer un impact sur les informations non-financières.

La question qui se pose alors, c’est de savoir comment une anomalie significative dans une
information narrative peut être évaluée, et par conséquent réduite à un niveau acceptable.

Pour répondre à cette problématique, il est nécessaire de noter que les premières personnes
qui doivent considérer si une information non-financière est importante ou pas, ce sont les
préparateurs de ces renseignements, c’est-à-dire la direction de l’entreprise.

En effet, la direction de l’entreprise a plus de vision concernant les besoins d’informations


pour son environnement externe composé principalement par les actionnaires et les
investisseurs.

L’auditeur pourra collecter des informations par le biais d’entretiens avec la direction de
l’entreprise, pour comprendre la nature des éléments pertinents dont les tierces personnes et
les actionnaires auront besoin pour prendre une décision économique au regard de l’entité.

Pour compléter sa démarche de collecte d’éléments probants, quant à l’importance de


l’information non-financière, l’auditeur devra aussi consulter les avis des investisseurs, pour
comprendre d’une part, les attentes des tierces personnes et, d’autre part, pour recouper avec
les conclusions déduites à travers les entretiens interviewés avec la direction de l’entreprise.

Des lignes directives devront être suivies par la direction de l’entreprise afin d’instaurer une
méthodologie claire à suivre pour rédiger une information narrative pertinente et complète.

En effet, avant de commencer à rédiger les informations non-financières, les dirigeants de la


société devront répondre aux questions suivantes :

 Quel type d’information pourra influencer les décisions des utilisateurs du rapport de
gestion ?
 Pour tout sujet rédigé, quel est le contexte approprié pour évaluer son importance ?

163
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

 Quand est-ce que les constatations des informations non-financières deviennent


qualitativement critiques en termes d’importance? Par exemple, y-a-t-il des seuils
qualitatifs (tels que la différence entre « une zone d’amélioration » ou « une lacune
importante ») auxquels des mesures de réglementation entrent en jeu ?
 Comment les éléments particuliers, dans ces domaines critiques, devraient être décidés
et déclarés ?

En outre, les procédures à mettre en œuvre par les auditeurs pour évaluer l’aspect significatif
de l’information narrative dans le rapport de gestion peuvent être détaillées comme suit :

- Comprendre le processus de gestion utilisé pour développer et définir le contenu du


rapport ;
- Evaluer les contrôles exercés sur l’information narrative et le fonctionnement du
procédé, y compris la culture de l'organisation ;
- Evaluer le contenu du rapport extrait par le processus de gestion ;
- Identifier les informations pertinentes à auditer ;
- Utiliser des outils appropriés pour établir des tests d’évaluation du contenu du rapport
de gestion ;
- Identifier les potentielles revendications et réclamations importantes des tierces
personnes, y compris les investisseurs ;
- Vérifier que tous les évènements importants liés à un sujet ont été inclus et pris en
compte dans le rapport de gestion ;
- Vérifier la façon dont les événements et les circonstances ont été décrits, si elle est
exacte et ne contient aucune omission importante ;
- Examiner la manière dont les événements ont été décrits, si elle est appropriée, sensée,
impartiale et transparente.

De plus, l’auditeur devra être plus attentif aux informations non-financières prospectives et,
par conséquent, l’étendue du travail sera plus élevée que pour les informations historiques.

164
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

Conclusion
Le rapport de gestion est un document qui, non seulement contient des informations
complémentaires et additionnelles aux états financiers, mais qui représente également un
élément juridique obligatoire devant être préparé par la direction de l’entreprise et
communiqué au commissaire aux comptes pour vérification.

Les informations narratives, ou même financières, peuvent être utilisées par l’auditeur comme
éléments probants qui contribuent à la collecte d’éléments suffisants et appropriés afin de
réduire le risque d’audit à son niveau acceptable en matière de vérification des états
financiers.

La démarche d’audit, pour la certification des comptes, exige que l’auditeur obtienne des
preuves solides avec des sources fiables pour détecter et contrôler les anomalies jugées
significatives et pouvant influencer les décisions économiques des utilisateurs de toutes
informations publiées par l’entreprise.

Partant de ce principe, l’auditeur doit être vigilant à la divulgation des informations qui
peuvent, par leurs erreurs ou omissions, dévier l’intention des utilisateurs de ces
renseignements et notamment les investisseurs et les actionnaires.

De ce fait, le vérificateur dans une mission spéciale ou générale doit, tout au long de son
intervention, examiner et analyser toute information qu’il juge importante, afin de s’assurer de
ne pas contribuer par son opinion à induire en erreur les lecteurs de ces données publiées.

Certainement, il devra mettre en œuvre les procédures adéquates avec une logique de réduire
le risque d’audit, en évaluant le risque inhérent et le risque lié au contrôle interne de
l’information auditée.

En pratique, l’expérience de l’auditeur, son parcours professionnel et sa connaissance de


l’entreprise et de son système de contrôle interne lui permettent de contribuer manifestement,
non seulement à détecter les erreurs et omissions des anomalies significatives, mais aussi à
utiliser d’autres sources fiables, comme le rapport de gestion, pour alléger les travaux et
apporter une valeur ajoutée à la qualité du dossier audité.

En outre, il faut noter que les éléments du rapport de gestion contribuent à corroborer une
information déjà discutée et examiner par l’auditeur ou éclaircir sur une zone de risque non
détectée au cours de la planification de la mission et par rapport à l’examen analytique

165
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

préliminaire. Mais ces informations sont rarement persuasives et le professionnel ne peut pas
s’appuyer uniquement sur ces résultats pour conclure sur une assertion ou sur les états
financiers.

La déclaration signée par la direction de l’entreprise suite à la lettre d’affirmation envoyée par
l’auditeur pourra dégager une partie de la responsabilité, mais pas la totalité de l’engagement
du vérificateur, car il est tenu de planifier sa mission en suivant les directives exigées par les
normes internationales d’audit et le code d’éthique et de déontologie de l’IFAC.

De ce fait, les informations prospectives et futuristes devront être sécurisées par l’auditeur au
cours d’une mission de vérification du rapport de gestion, ce qui représente un risque inhérent
du fait de la difficulté d’obtenir une assurance sur le caractère certain dans l’avenir.

L’application des résolutions de la norme révisée ISA 720, sont encore au niveau théorique et
leurs pratiques seront dans les exercices futurs auxquels la majorité des praticiens auront une
nuance entre la certification des états financiers et la vérification du rapport de gestion dans
son ensemble.

En plus, l’opinion sur le caractère sincère et régulier n’est pas exigée pour le rapport de
gestion et l’auditeur n’a pas une obligation d’obtenir un niveau d’assurance déterminé. De ce
fait, les auditeurs pourront négliger plusieurs informations narratives qui peuvent représenter
un risque de non-détection d’erreurs ou omissions significatives et importantes pouvant
influencer les décisions économiques des utilisateurs de ce rapport.

C’est pour cette raison, et pour éviter la nuance des utilisateurs qui ne sont pas forcément des
connaisseurs en audit ou en finance, que les institutions anglo-saxonnes préfèrent que
l’auditeur exprime une opinion sur le rapport de gestion, mais reste à savoir quel type
d’assurance doit-il entreprendre ?

En attendant, d’autres réflexions complémentaires de l’IAASB en se basant sur les


recommandations de l’ICAS et l’ICAEW, les auditeurs devront garantir un maximum de
clarté dans la section ajoutée sur les autres informations, pour s’assurer que les utilisateurs du
rapport n’auront aucune confusion.

Le paragraphe de la section sur les autres informations recommandées par la norme révisée
ISA 720 est le suivant :

166
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

« Autres informations (ou autres titres appropriés, comme ‘Informations autres que les
états financiers et le rapport de l’auditeur sur ces états’)

La responsabilité des autres informations incombe à la direction. Les autres informations se


composent des informations contenues dans le rapport X, mais ne comprennent pas les états
financiers et notre rapport de l’auditeur sur ces états.

Notre opinion sur les états financiers ne s’étend pas aux autres informations et nous
n’exprimons aucune forme d’assurance que ce soit sur ces informations. »

167
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

Conclusion Générale

Le rapport de gestion audité donne plus de crédibilité et de valeur aux différentes parties
prenantes, que ce soit des investisseurs ou des actionnaires. La norme ISA 720 présente une
clé de secours concernant la documentation de l’intervention de l’auditeur au sujet de ce
rapport.

En effet, afin d’éviter que le rapport de gestion soit un moyen de marketing et de publicité
pour les sociétés, plutôt qu’un document factuel qui présente une image réelle des
informations enregistrées durant l’exercice et qui englobe non seulement les réalisations
souhaitées, mais aussi les attentes non parvenues avec des explications plausibles et
consistantes démontrant ainsi la bonne ou la mauvaise gestion de la direction, la nouvelle
norme internationale d’audit exige un paragraphe explicatif qui identifie d’une part, la nature
des autres informations vérifiées et explique, d’autre part, le champ d’intervention de
l’auditeur.

Par ailleurs, les besoins des utilisateurs du rapport de gestion, en matière d’audit et de
certification, ont plus d’exigences et peuvent dépendre de la taille de l’entreprise ou du
volume d’activité et nécessitent plus d’assurance et plus de clarification au niveau de
l’opinion exprimée par l’auditeur.

Cependant, l’ISA 720 n’a pas prévu la formulation d’une opinion et donc a exempter
l’auditeur de donner une assurance sur le rapport annuel et dont le rapport de gestion est une
composante essentielle dans ce document.

Cette limitation est peut-être expliquée par un manque de certitude au niveau des informations
prévisionnelles rédigées par la direction de l’entreprise et dont la résolution est peut-être
difficile à prouver.

De l’autre côté, sans une obligation explicite, l’auditeur ne pourra pas s’aventurer à exprimer
une opinion supplémentaire dans son rapport général, mais pourra seulement mesurer l’impact
de ses investigations sur les autres informations fournies, par apport aux états financiers dans
leur ensemble.

En outre, la structure du rapport de gestion est bien recommandée par des lignes directives et
des guides rédigés par des institutions compétentes en matière de transparence financière et

168
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

qui ont pour unique objectif l’harmonisation et la création d’une forme de standards et de
coutumes qui seront, par la suite, suivis par tous types d’entreprises et généralisés dans une
optique plus large pour parvenir à une qualité élevée en matière de renseignement et de
pertinence adéquate à tout type de lecteurs avisés, pour ne pas influencer ces décisions
économiques.

La direction de l’entreprise devra aussi optimiser la qualité de ses rapports de gestion pour
parvenir à créer par cet état un facteur clés de succès lui permettant de prendre de la marge sur
ses concurrents par la transparence et l’intégrité.

Par conséquent , le rapport de gestion audité devra aussi accroitre directement la confiance
des dirigeants dans leurs informations prospectives ou réalisés, ainsi que dans l’exactitude de
leurs indicateurs de performance et ratios analytiques pour pouvoir s’appuyer sur ces taux,
chiffres ou informations narratives en les comparants, soit avec d’autres entreprises du même
secteur d’activité, soit avec les données passées ou futures durant plus d’un exercice.

Beaucoup d’entreprises ont bénéficié de cet avantage et ont suivi les orientations des
normalisateurs pour mieux fiabiliser leur rapport de gestion. D’autres ont uniquement pris la
peine de valoriser leurs forces et se sont seulement basés sur leurs axes positifs.

La relation entre le rapport de gestion bien fondé et structuré et l’assurance de la fiabilité de


ses informations ainsi que leur exhaustivité et réalité est un élément fondamental pour réussir
à élaborer un document serein et raisonnable, et sauvegarder l’aspect d’objectivité et de
crédibilité pour les investisseurs et les actionnaires.

Cependant, cette relation ne pourra être prouvée que s’il existe des règles logiques,
compréhensibles et également convenues par les différents utilisateurs de ce rapport.

Durant les prochaines années et avec la pratique et l’expérience des auditeurs dans la
vérification des rapports de gestion , on pourra avoir plus de recul pour permettre d’identifier
les difficultés et les zones d’amélioration dans les normes d’audits et de certifications et
également connaitre les axes d’attentions des lecteurs de ce rapport.

169
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

BIBLIOGRAPHIE DE REFERENCE

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Article:

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l’article 225 de la loi Grenelle 2) », Deloitte Mai 2012.
 Le rapport de gestion « Lignes directrices concernant la rédaction et les
informations à fournir », préparée par les Comptables professionnels agréés du
Canada (CPA Canada) édition 2014.

 Recommandations à l’intention des administrateurs : Communication de


l’information et attestation : quels sont les enjeux? préparée par les Comptables
professionnels agréés du Canada (CPA Canada)
 Recommandations à l’intention de la direction : Communication de l’information
et attestation : quels sont les enjeux? préparée par les Comptables professionnels
agréés du Canada (CPA Canada)
 Hubert LANDIER et Daniel LABBÉ, Le management du risque social Éditions
d’Organisation, 2005.

171
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

Revues spécialisées:

 Revue Comptable et Financière - Les Editions Raouf YAICH.


 Revue Française de Comptabilité - Ordre des Experts Comptables de France.
 Bulletin Comptable et Financier - Edition Francis Lefebvre.
 Revue PWC – Le rapport JENKINS.
 ComptaMag.
 Actuel Expert-comptable.
 Comptables professionnels agréés CANADA.
 Bulletin de nouvelles sur les IFRS-Décembre 2014 « Raymond Chabot Grant
Thornton ».
Réglementation et Normalisation:

 Avis de change du Ministre des Finances de Tunisie publié au JORT n°10 du 3


février 2006.
 Indicateurs fixés par secteur à l’annexe 11 du règlement du CMF relatif à l’appel
public à l’épargne. (Ajoutée par l’arrêté du ministre des finances du 12 juillet
2006)
 Modèle du rapport d’activité établie selon l’annexe n°12 du règlement du CMF tel
que prévu par l’arrêté du ministre des finances de Tunisie du 17 septembre 2008.
 Article 9 .L. 451-1-2 du code monétaire et financier modifié par la loi n°2014-
1662 du 30 décembre 2014.
 Loi Sarbanes-Oxley, loi de 2002 sur la réforme de la comptabilité des sociétés
cotées et la protection des investisseurs
 Focus IFRS Normes et Interprétations : Règlements actifs de l'UE sur les IFRS,
Règlement CE n° 1606/2002 du 19 juillet 2002.
 JORF n°0136 du 14 juin 2013 page 9861 texte n° 7 : Arrêté du 13 mai 2013.
 Loi sur les valeurs mobilières au Canada, LRQ c V-1.1 article 60.
 Règlement 52-110 sur le comité d’audit canadien : loi en vigueur du 01 janvier
2011 au 29 juin 2015.
 Règlement 51-102 sur les obligations d'information continue au Canada.
 Article 13 (Nouveau) code des sociétés commerciales Tunisie.
 Décret n° 2006-1546 du 6 Juin 2006, portant application des dispositions des
articles 13, 13 bis, 13 ter, 13 quater et 256 bis du code des sociétés commerciales.
 Le code d'incitation aux investissements en Tunisie.

172
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

 Normes ISA (International standars on auditing)


 International Standard on Review Engagements 2400.
 International Standard on Assurance Engagements 3000: Assurance engagements
other than audits or reviews of historical financialinformation.
 International Standard on Assurance Engagements 3400 : The examination of
prospective financial information.
 Annexe 51-102A1 « Rapport de gestion »de la norme canadienne 51-102 sur les
obligations continues »
 Norme canadienne 52-109 Attestation de l’information présentée dans les
documents annuels et intermédiaires des émetteurs
 Norme internationale de contrôle qualité (ISQC)
 Code des sociétés commerciales.
 Système comptables des entreprises.
 Norme de l'ordre des experts comptables de Tunisie.
 Loi n°88/108 du 18 aout 1988 relative à l'organisation de la profession et les
modalités de fonctionnement de l'OECT.
 Décret n°89/541 du 25 mai 1989 : relatif à l'organisation de la profession et les
modalités de fonctionnement de l'OECT.
 Arrêté du 26 juillet 1991 relatif au code des devoirs professionnels.
 ISA 700 / ISA 720
 Arrêté du ministre des finances du 17 septembre 2008 des sociétés faisant appel
public à l’épargne.
 Les normes d’exercices professionnels (NEP) en France
 Code de commerce en France
 Loi n° 2010-788 du 12 juillet 2010 portant engagement national pour
l'environnement (en France)
 Reporting RSE : en France
 Cadre conceptuel tunisien.
 Code d'éthique de l'IFAC.
 Ordre des experts comptables « Note d’orientation sur les nouvelles normes
d’opinion » Décembre 2016.

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 http://la-rem.eu/2015/04/13/apple-se-satisfait-du-tres-haut-de-gamme/
 http://www.coso.org/guidance.htm.
 http://www.institutdesactuaires.com/docs/2011291091500_201109151Charpentier
.pdf. - Stratégie et gestion des risques en entreprise Septembre 2011.
 http://www.journaldunet.com/management/pratique/vie-de-l-entreprise/16918/les-
indicateurs-de-performances-d-une-entreprise.html
 http://www.oag-bvg.gc.ca/
 http://www.ifec.fr/- IFEC « La démarche générale d’audit et les nouvelles
normes » Septembre 2008.
 https://www.cncc.fr/sections/documentation_profes/documentation_de_ref/norme_
et_doctrine_pr/table_synthetiques_d/view?b_cb_start:int=0 -Les Norme
d'expertise professionnelle en France (NEP).
 http://www.oect.stelfairtunisia.com/
 https://www.cncc.fr/temps-forts-mission.html
 www.cncc.fr- Les temps forts de la mission de certification.
 www.focusifrs.com- Normes IFRS
 http://www.revuegestion.ca/ - Gestion HEC MONTREAL « Votre entreprise est –
elle horizontale ou verticale ? »
 http://www.e-rh.org/ - L'audit des systèmes d'informations - Une méthode
formalisée, la technique des Flow-Charts.
 www.ibr-ire.be- L’ICAS,« Balanced and reasonable », Avril 2013.
 www.icas.com- ICAS Assurance on management commentary –Where Next?
 http://www.icaew.com/: Assurance over key performance indicators, June 2014.

175
Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

 http://www.icaew.com/ - Assuring the appropriateness of business information,


December 2015.
 http://www.rcgt.com/- Bulletin de nouvelles des IFRS « Raymond Chabot Grant
Thornton » Février 2016.
 http://fidef.org/wp-content/uploads/2013/06/Code-d%C3%A9thique.pdf- Code de
déontologie des professionnels comptables du Conseil des normes internationales
de déontologie comptable.
 http://www.foad-mooc.auf.org/IMG/pdf/M04-3.pdfSaid YAMI Maitre de
conférences en sciences de gestion ERFI/ISEM-Université Montpellier1
« Management stratégique » cours Master 1
Autres sources:

 Communiqué de presse et points saillants 2014 « AIR CANADA ».


 Mise en œuvre simple et efficace de Hudson/ Jenkins.
 CNCC : NEP-9010. Audit entrant dans le cadre des diligences directement liées à
la mission de commissaire aux comptes.
 Général d'Expertise et de Management : Manuel d'audit.
 ‘ecf expert –comptables et commissaires aux comptes de France « Les Diligences
Directement Liées à la mission du commissaire aux comptes ».

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Rapport de Gestion et Diligences du Commissaire aux Comptes

ANNEXES

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Annexe 1 :

Annexe 11 au règlement du CMF relatif à l’appel public à l’épargne (Ajoutée par l’arrêté du
ministre des finances du 12 juillet 2006 « Indicateurs d’activité trimestriels fixes selon les
secteurs)
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Annexe 2 :

Indicateurs fixés par secteur à l’annexe 11 du règlement du CMF relatif à l’appel public à
l’épargne.
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Annexe 3 :

Annexe 12 au règlement du CMF relatif à l’appel public à l’épargne « Schéma du rapport


annuel sur la gestion de la gestion » tel que prévu par l’arrêté du ministre des finances du 17
septembre 2008
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Annexe 4 :

Annexe 51-102A1 « Rapport de gestion »de la norme canadienne 51-102 sur les obligations
continues »
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Annexe 5 :

Annexe 52-109AE2 « Attestation des documents intermédiaires » de la norme canadienne


52-109 « attestation de l’information présentée dans les documents annuels et intermédiaires
des émetteurs »

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