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Article 200 (nouveau)

I. Evitement des conflits d’intérêts

Les dirigeants de la société anonyme doivent veiller à éviter tout conflit entre leurs intérêts
personnels et ceux de la société et à ce que les termes des opérations qu’ils concluent avec la société
qu’ils dirigent soient équitables. Ils doivent déclarer par écrit tout intérêt direct ou indirect qu’ils ont
dans les contrats ou opérations conclues avec la société ou demander de le mentionner dans les
procès-verbaux du conseil d’administration.

II- Des opérations soumises à autorisation, à approbation et à audit

1. Toute convention conclue directement ou par personne interposée entre la société, d’une part, et
le président de son conseil d’administration, son administrateur délégué, son directeur général, l’un
de ses directeurs généraux adjoints, l’un de ses administrateurs, l’un des actionnaires personnes
physiques y détenant directement ou indirectement une fraction des droits de vote supérieurs à dix
pour cent, ou la société la contrôlant au sens de l’article 461 du présent code, d’autre part, est
soumise à l’autorisation préalable du conseil d’administration. Le conseil d'administration examine
l’autorisation à la lumière d'un rapport spécial dressé par le ou les commissaires aux comptes
indiquant les impacts financiers et économiques des opérations présentées sur la société.

Les dispositions du précédent sous-paragraphe s’appliquent également aux conventions dans


lesquelles les personnes visées ci-dessus sont indirectement intéressées.

Sont également soumises à autorisation préalable les conventions conclues entre la société et une
autre société lorsque le président directeur général, le directeur général, l’administrateur délégué,
l’un des directeurs généraux adjoints ou l’un des administrateurs est associé tenu solidairement des
dettes de cette société, gérant, directeur général, administrateur ou, d’une façon générale, dirigeant
de cette société.

L’intéressé ne peut prendre part au vote sur l’autorisation sollicitée.

2. Sont soumises à l’autorisation préalable du conseil d’administration, à l’approbation de


l’assemblée générale et à l’audit du commissaire aux comptes, les opérations suivantes :

- la cession des fonds de commerce ou d’un de leurs éléments, ou leur location à un tiers, à moins
qu’elles ne constituent l’activité principale exercée par la société ;

- l’emprunt important conclu au profit de la société dont les statuts fixent le minimum ;

- la vente des immeubles lorsque les statuts le prévoient ;

-La garantie des dettes d’autrui, à moins que les statuts ne prévoient une dispense de l’autorisation,
de l’approbation et de l’audit dans la limite d’un seuil déterminé. Les dispositions ci-dessus ne
s’appliquent pas aux établissements de crédit et d’assurance.

- La cession de cinquante pour cent ou plus de la valeur comptable brute des actifs immobilisés de la
société.

Le conseil d'administration examine l’autorisation à la lumière d'un rapport spécial dressé par le ou
les commissaires aux comptes indiquant les impacts financiers et économiques des opérations
présentées sur la société.
3. Chacune des personnes indiquées à l’alinéa 1 ci-dessus doit informer le président-directeur
général, le directeur général ou l’administrateur délégué de toute convention soumise aux
dispositions du même alinéa, dès qu’il en prend connaissance.

Le président-directeur général, le directeur général ou l’administrateur délégué doit informer le ou


les commissaires aux comptes de toute convention autorisée et la soumettre à l’approbation de
l’assemblée générale.

Le commissaire aux comptes établit un rapport spécial sur ces opérations, au vu duquel l’assemblée
générale délibère.

L’intéressé qui a participé à l’opération ou qui y a un intérêt indirect ne peut prendre part au vote.
Ses actions ne sont pas prises en compte pour le calcul du quorum et de la majorité.

4. Les conventions approuvées par l’assemblée générale, ainsi que celles qu’elle désapprouve,
produisent leurs effets à l’égard des tiers sauf lorsqu’elles sont annulées pour dol. Les conséquences
préjudiciables à la société de ces conventions sont mises à la charge de l’intéressé lorsqu’elles ne
sont pas autorisées par le conseil d’administration et désapprouvées par l’assemblée générale. Pour
les opérations autorisées par le conseil d’administration et désapprouvées par l’assemblée générale,
la responsabilité est mise à la charge de l’intéressé et des administrateurs, à moins qu’ils
n’établissent qu’ils n’en sont pas responsables.

5. Les obligations et engagements pris par la société elle-même ou par une société qu’elle contrôle
au sens de l’article 461 du présent code, au profit de son président-directeur général, directeur
général, administrateur délégué, l’un de ses directeurs généraux adjoints, ou de l’un de ses
administrateurs, concernant les éléments de leur rémunération, les indemnités ou avantages qui
leurs sont attribués ou qui leurs sont dus ou auxquels ils pourraient avoir droit au titre de la cessation
ou de la modification de leurs fonctions ou suite à la cessation ou la modification de leurs fonctions,
sont soumis aux dispositions des sous-paragraphes 1 et 3 ci-dessus. En outre de la responsabilité de
l’intéressé ou du conseil d’administration le cas échéant, les conventions conclues en violation aux
dispositions ci-dessus peuvent, le cas échéant, être annulées lorsqu’elles causent un préjudice à la
société.

III- Des opérations interdites

A l’exception des personnes morales membres du conseil d’administration, il est interdit au président
directeur général, au directeur général, à l’administrateur délégué, aux directeurs généraux adjoints
et aux membres du conseil d’administration ainsi qu’aux conjoint, ascendants, descendants et toute
personne interposée au profit de l’un d’eux, de contracter sous quelque forme que ce soit, des
emprunts avec la société, de se faire consentir par elle une avance, un découvert en compte courant
ou autrement, ou d’en recevoir des subventions, ainsi que de faire cautionner ou avaliser par elle
leurs engagements envers les tiers, sous peine de nullité du contrat.

L’interdiction prévue à l’alinéa précédent s’applique aux représentants permanents des personnes
morales membres du conseil d’administration.

A peine de nullité du contrat, il est interdit à tout actionnaire, à son conjoint, ses ascendants ou
descendants ou toute personne interposée pour le compte de l’un d’eux, de contracter sous quelque
forme que ce soit, des emprunts avec la société, de se faire consentir par elle une avance, un
découvert en compte courant ou autrement, ou d’en recevoir des subventions afin de l’utiliser pour
la souscription dans les actions de la société.
IV. Des opérations libres

Les dispositions du paragraphe II ci-dessus ne s’appliquent pas aux conventions relatives aux
opérations courantes conclues à des conditions normales. Les dispositions du paragraphe III ne
s’appliquent pas aux opérations courantes conclues à des conditions normales par les établissements
de crédit.

Cependant, ces conventions doivent être communiquées par l’intéressé au président du conseil
d’administration, au directeur général, ou à l’administrateur délégué. Une liste détaillée de ces
conventions est communiquée aux membres du conseil d’administration et au ou aux commissaires
aux comptes. Ces opérations sont auditées selon les normes d’audit d’usage.

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