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Introduction générale
Le besoin de se protéger contre les risques est ancien. Il a longtemps été renvoyé à la
charité, à la solidarité familiale dont les limites apparaissent rapidement. Dans les sociétés
anciennes avoir beaucoup d'enfants constituait la meilleure garantie des vieux jours, la
solidarité entre les générations était assurée à l'intérieur de la famille.
L’instauration des premiers régimes de sécurité sociale qui assurent aux travailleurs et à
leurs familles une protection contre tous les risques inhérents à la personne humaine, a
constitué notamment après l’indépendance une priorité pour les pouvoirs publics.
Ainsi, les employés du secteur privé ont eux aussi eu leurs régimes de sécurité sociale qui
ont été étendus depuis à tous les travailleurs des différents secteurs : agricole, non
agricole, indépendants….
Parallèlement, des organismes chargés de la gestion des ces régimes ont été mis en place et
divers textes ont été promulgués pour enrichir et parfaire la couverture sociale afin de
l’adapter à l’évolution sociale et économique du pays.
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Décret du 20 janvier 1898
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La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
Une des difficultés de l’auditeur intervenant dans une caisse de sécurité sociale consiste à
acquérir une connaissance générale du secteur de la sécurité sociale et les particularités de
la caisse. En effet, les caisses de sécurité sociale évoluent dans un environnement très
réglementé et en pleine mutation qui influence leurs opérations comptables et financières et
créent des zones de risque.
L’auditeur tout en évaluant les différents risques liés à l’audit d’une caisse de sécurité
sociale doit tenir compte de ses différentes contraintes, des textes qui régissent la sécurité
sociale en Tunisie, de la particularité de l’environnement des caisses en tant que
établissement public et de son système de contrôle interne et ce conformément aux
dispositions prévues par les normes d’audit de l’IFAC ISA 250 et 315.
C’est dans cet ordre d’idée que s’inscrit le présent sujet qui est censé constituer un outil de
travail pour l’expert comptable dans sa démarche d’audit des caisses de sécurité sociale. Il
a pour objet de l’accompagner et de l’aider dans la préparation de son programme
d’intervention.
En effet, l’intérêt de cette étude est, à notre avis, double. Elle permet d’une part, de faire le
point sur le cadre réglementaire, économique et organisationnel des caisses (Présentation
du cadre juridique, cadre institutionnel, régime fiscal, environnement et méthodes de
gestion et par là établissement d’un répertoire d’informations et de données nécessaires à la
prise de connaissance de l’activité des caisses de sécurité sociale) et d’autre part, d’aborder
l’approche et les diligences à mettre en œuvre dans le cadre de l’audit de ces caisses.
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La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
Par ailleurs, les caisses de sécurité sociale sont des établissements publics, ils sont non
seulement soumis à l’ensemble des réglementations communes à tous les établissements
publics (juridique, comptable, fiscal, relation avec la tutelle…), mais également régis par
une multitude de dispositions tenant à leur activité dont les textes qui régissent les
différents régimes de sécurité sociale sont les principales sources.
Ainsi, l’expert comptable doit prendre en considération pour l’évaluation des risques liés à
la mission d’audit des caisses de sécurité sociale ainsi que pour la préparation de son plan
d’audit, les éléments suivants :
- les contraintes liées à la nature des services rendus par les caisses,
- la diversité des régimes des affiliés des caisses et les contraintes liées à
chaque régime ainsi que l’impact de chaque régime sur le système de
cotisation,
- les relations des caisses avec les différents acteurs intervenant dans les
divers processus de la couverture sociale,
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La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
- les particularités du processus d’octroi des crédits sociaux par les caisses,
- la diversité des applications utilisées par les différents services des caisses et
le degré d’intégration des dites applications, et le degré de dépendance de la
caisse envers l’informatique,
- l’obligation pour la caisse d’atteindre les objectifs qui lui ont été assignés.
Toutes les contraintes exposées ci-dessus, doivent bien entendu être prises en considération
par l’expert comptable pour la préparation de son programme d’audit. Dés lors il semble
indispensable pour l’auditeur de maîtriser le système d’information des caisses ainsi que
leurs environnements au moyen d’une analyse des procédures et de l’environnement afin
de pouvoir apprécier la fiabilité des différents processus de gestion des caisses.
Ainsi, la prise de connaissance des textes légaux autour desquels tourne l’activité des
caisses de sécurité sociale et de leurs particularités et la maîtrise des complexités et
spécificités de l’activité de ces caisses vont permettre à l’auditeur de délimiter les
principaux risques pouvant entacher la régularité et la sincérité des comptes des caisses de
sécurité sociale.
La démarche de l’auditeur doit permettre de mesurer ces risques afin de situer le problème
d’audit dans son ensemble. En effet, l’exécution des programmes spécifiques de test de
validation du système de contrôle interne et de contrôle des comptes conçus grâce à la
maîtrise de l’activité, vont permettre à l’auditeur de forger une opinion professionnelle sur
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La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
les comptes de la caisse tout en ayant la certitude qu’il a mis en œuvre toutes les diligences
requises.
Dés lors, le présent mémoire sera articulé autour de deux parties :
- La deuxième partie traitera de l’audit des caisses de sécurité sociale, elle sera
organisée par référence à l’approche internationale d’audit par les risques. Elle
mettra l’accent sur les diligences spécifiques liées à l’audit des caisses de
sécurité sociale et comportera les chapitres suivants :
Dans cette deuxième partie, on va s’intéresser à la mise en place d’un programme d’audit
adapté au sujet. Pour ce faire, fort des résultats dégagés lors de la première étape du sujet,
on va s’intéresser à l’identification des différents facteurs de risque qui doivent être pris en
considération lors de la planification de notre audit.
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La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
Enfin, lors de la phase de contrôle des comptes on va présenter les programmes spécifiques
de contrôle des comptes des caisses de sécurité sociale.
Les méthodes de recherches et techniques d’investigation que nous avons adopté pour
mener cette étude sont basées essentiellement sur :
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La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
Introduction
Ainsi, l’audit d’une caisse de sécurité sociale ne peut être mis en œuvre, d’une manière
efficace et pertinente, qu’après une adaptation aux spécificités et particularités des caisses.
Il en résulte la nécessité d’acquérir une connaissance et une compréhension réelle de leur
activité et de leur environnement général, ainsi que des spécificités de son organisation.
Cette prise de connaissance permet à l’auditeur d’opérer un premier recensement des
risques existant à priori, d’arrêter le plan général d’organisation de la mission de contrôle
et de définir des techniques d’audit particulières à mettre en œuvre.
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La norme ISA 310 « prise de connaissance générale de l’entité et de son secteur d’activité » et La norme
ISA 315 « Connaissance de l’entité et de son environnement et évaluation du risque d'anomalies significatives »
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La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
La phase de prise de connaissance est donc l’occasion pour l’auditeur de collecter les
principales informations relatives au domaine d’activité des caisses de sécurité sociale et à
son organisation d’ensemble.
Cette activité détermine largement les zones de risques et, par voie de conséquence,
l’orientation générale des travaux d’audit : les comptes que l’auditeur certifie ne font en
effet que traduire les opérations et la situation de la caisse dans leur dimension comptable
et financière.
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La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
Or bien avant l'apparition des dispositifs publics de sécurité sociale, une protection contre
les aléas de la vie était offerte par les dispositifs familiaux. En effet, la solidarité entre les
générations était assurée à l'intérieur de la famille. Cette notion de solidarité et d'entraide
s’est développée à travers l’histoire, et ce sont les sociétés de secours mutuels qui furent en
Europe le premier dispositif mutualiste ou assurantiel, reprenant la tradition développée
par les confréries, les corporations ou les compagnonnages. Ces sociétés protégeaient leurs
membres contre les aléas de la vie. Généralement composées de personnes vivant
uniquement du produit de leur travail, ces associations volontaires étaient financées par les
cotisations des associés. Une caisse commune, gérée collectivement, permettait de soulager
les adhérents frappés par l’une des éventualités prévues dans l’acte d’association. Il
s'agissait généralement de venir en aide aux malades, infirmes ou personnes âgées privés
de leurs sources de revenus habituelles. Contrairement aux institutions charitables privées
ou publiques, ces sociétés de secours mutuels garantissaient un droit à l'entraide : les
associés disposaient d'une créance sur le produit de la caisse commune qu'ils avaient
préalablement alimentée4.
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AISS, « perspective en politique sociale » n°1
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« Journal des Economistes et des études humaines », vol. n° 2, 2000
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La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
Dans le monde musulman la solidarité sociale avait une origine religieuse. En effet, un des
devoirs religieux qui constitue un principe fondamental de l’Islam c’est le paiement de
l’impôt religieux ezaket, dont les redevables sont les riches à partir d’un seuil fixé par les
textes sacrés et qui profite aux musulmans nécessiteux qui se trouvent dans le besoin.
Ces dernières années ont été, de toute évidence, marquées selon l’ISSA 5 par une extension
de la protection sociale, tant dans le cadre des régimes existants que de nouveaux régimes.
À l’exemple de l’Afrique du Sud, du Brésil, de la Chine, de la Corée du Sud, du Costa
Rica, de l’Inde ou de la Tunisie, entre autres. Tandis que certains pays ont privilégié
l’extension de l’accès aux soins de santé de base, d’autres ont donné la priorité aux
prestations en espèces. Certains ont donné la priorité à la protection des personnes âgées ou
des orphelins, alors que d’autres ont mis en haut de leur liste une protection abordable pour
les travailleurs de l’économie rurale ou du secteur informel. A l’échelle d’un pays comme
des individus, une telle évolution est particulièrement significative.
Une évolution positive est également en cours au sein des institutions en charge de la
gestion de la sécurité sociale. Même si les décisions concernant le montant des cotisations
et des prestations varient d’un pays à l’autre, garantir la pérennité financière de la sécurité
sociale est un objectif qui fait l’unanimité.
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AISS, « perspective en politique sociale » n°1
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La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
Le décret du 22 novembre 1918 avait institué le régime des indemnités pour charges
familiales au profit des fonctionnaires tunisiens, alors que le décret du 24 février 1944 a
institué la notion de majoration pour salaire unique au profit des familles ne disposant
que d’un seul revenu professionnel. Ces prestations familiales étaient servies sans
limitations quant au nombre d’enfants bénéficiaires. Parallèlement à l’institution de ces
différents régimes, la protection contre certains risques sociaux a été étendue au profit
des services concédés avec la création d’un régime de retraite par le décret du 25 Août
1948 et d’un régime de prévoyance sociale par le décret du 13 décembre 1951.
Le décret du 12 avril 1951 est intervenu, à la même époque, pour la création d’un régime
de prévoyance sociale au profit des agents de l’état, des établissements publics et des
communes.
La gestion de ce régime était assurée par une caisse de prévoyance sociale qui prenait en
charge les frais de soins engagés par les fonctionnaires alors que la garantie de maintien
de la rémunération relevait de la responsabilité de l’employeur.
Le régime d’assurance sociale au profit des fonctionnaires du secteur public à été depuis
étendu au secteur privé .ainsi le premier régime de protection institué au profit des
travailleurs du secteur privé est relatif à la réparation des accidents du travail. Il a été
crée par le décret du 15 mars 1921 qui a repris la loi française su 9 avril 1898 couvrant
ce même risque.
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La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
Le décret du 8 juin 1944 a crée le régime des allocations familiales au profit de salariés
des secteurs industriel et commercial et des professions libérales. La gestion de ce
régime a été confiée à trois caisses autonomes à savoir :
Un régime mutuel de retraite a été crée en 1948 et dont la gestion été confiée à la caisse
Tunisienne de retraite remplacée par la suite par la Société Mutualiste Générale de
Prévoyance Sociale.
La sécurité sociale a constitué après l’indépendance en 1956 une priorité pour les
pouvoirs publics. Ainsi la loi n°57-73 du 11 décembre 1957 a instauré tout un régime de
couverture des accidents de travail et des maladies professionnelles. Ensuite, un régime
de retraite en faveur des fonctionnaires publics a vu le jour avec la loi 59-18 du 5 février
1959 qui a été modifiée par la loi 85-12 du 5 mars 1985.
Ainsi les agents de l’Etat des entreprises nationales et des établissements publics à
caractère industriel et commercial bénéficient, quelque soient leur situation
administrative, leur sexe, leur nationalité ou le mode de leur rémunération, de régimes
de pension, mais aussi de régime de prévoyance sociale avec la loi n°72-2 du 15 février
1972.
Des régimes particuliers de retraite ont été également institués par la loi n°83-31 du 17
mars 1983 en faveur des membres du gouvernement, par la loi n° 85-16 du 8 mars 1985
en faveur des députés et par la loi n°88-16 du 17 mars 1988 en faveur des gouverneurs.
Les employés du secteur privé ont eux aussi eu leur régime de sécurité sociale avec la loi
n°60-30 du 14 décembre 1960 relative à la protection des travailleurs salariés non
agricoles. Ce régime a été étendu depuis à tous les travailleurs des différents secteurs.
Ainsi, les textes juridiques qui sont intervenus postérieurement à la loi de 1960 ont
essayé d’adapter le dispositif protecteur qu’elle a organisé aux spécificités de chaque
catégorie des bénéficiaires. Le législateur s’est intéressé aux couches les plus
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La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
Soucieux de préserver les acquis des régimes mais aussi de garantir leur solvabilité et
leur pérennité, les pouvoirs publics ont pris une série de mesures de réformes, ainsi par
exemple, les prestations familiales dont les conditions d’octroi ont été revues par la
limitation à quatre du nombre d’enfants bénéficiaires avec la loi de 1961et la couverture
des enfants handicapés sans limite d’âge par loi 1981. Une nouvelle prestation dite
majoration pour salaire unique a été, par ailleurs, créée en 1980 pour être servie au titre
du conjoint n’exerçant pas d’activité professionnelle.
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La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
Les premières assurances sociales mises en place dans les années 1930 reposaient sur un
système de retraite par capitalisation, dans ce système les actifs d’aujourd’hui épargnent en
vue de leur propre retraite. Les cotisations font l’objet de placements financiers ou
immobiliers, dont le rendement dépend essentiellement de l’évolution des taux d’intérêt.
Cette capitalisation peut être effectuée dans un cadre individuel ou collectif, ce qui peut
permettre de réintroduire une dose de solidarité.
D'ailleurs, la deuxième guerre a fait chuter la valeur de l'épargne accumulée et ruiné les
retraités, même les fonds de pension actuels pourraient aussi être menacés par les
variations de cours sur les marchés financiers. En effet, les fonds de retraite ont perdu plus
de 2.000 milliards de dollars au cours des 18 derniers mois suite à la crise financière, selon
le bureau du budget du Congrès Américain. Aussi, l’AISS reconnaît6 que les régimes de
sécurité sociale sont confrontés à des défis exceptionnels liés à la crise économique
mondiale. D'une part, la crise pourrait entraîner un appauvrissement des fonds de pension
de la sécurité sociale, ce qui mettrait en péril la viabilité financière des régimes reposant
sur la capitalisation. D'autre part, au fur et à mesure que la crise financière évoluera en
crise économique, les régimes de sécurité sociale feront face à une diminution des recettes
en raison de la baisse du nombre de cotisants et à une augmentation des dépenses résultant
de la hausse du nombre de bénéficiaires pour les systèmes de retraite par répartition.
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La Conférence au sommet des Nations Unies sur la crise économique et financière mondiale et son incidence sur le développement
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La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
Le principe de système consiste à répartir entre les retraités, les cotisations versées par les
personnes et les entreprises en activité, sur le fondement de la solidarité entre les
générations. Ainsi ce système organise le financement des retraites par des prélèvements
obligatoires auprès des actifs redistribués aux retraités sous forme de pension. Les actifs ne
cotisent pas pour eux-mêmes plus tard, mais pour les retraités d'aujourd'hui, et leur retraite
sera assurée par les actifs de demain. Le système de retraite tunisien, est un système par
répartition, qui se repose sur une forte solidarité entre générations. Son équilibre financier
dépend du rapport entre le nombre de cotisants et celui des retraités. Les taux de croissance
des revenus et de la population active occupée constituent dès lors les deux principaux
facteurs d’évolution.
La plupart des pays industrialisés ont institué des régimes de sécurité sociale, qui procurent
aux retraités, selon l’AISS7 des prestations importantes et sont généralement financées par
répartition ou par capitalisation partielle. Pratiquement tous ces pays seront confrontés à un
vieillissement de leur population qui leur imposera d'augmenter le taux de cotisation s'ils
veulent assurer la viabilité financière de leurs régimes, en admettant que les prestations ne
soient pas réduites. Certains pays en développement ont introduit des régimes de retraite
similaires et connaîtront, parallèlement au développement de leur économie, une transition
démographique semblable. Cette transition démographique sera particulièrement rapide
dans certaines économies de marché émergentes caractérisées par des taux de croissance
économique élevés.
La capacité des régimes par répartition à faire face à la hausse du coût des retraites induite
par le vieillissement de la population est un argument souvent invoqué pour justifier des
réformes structurelles allant dans le sens d'un passage à la capitalisation. Ainsi une dose de
capitalisation privée est introduite dans leurs systèmes de protection sociale (Allemagne
en 2001).
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AISS « rapport technique n° 16 »
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La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
En Tunisie, le système par répartition de la sécurité sociale est exclusivement financé par
les cotisations des employés et des employeurs, sans aucune intervention des pouvoirs
publics, saufs pour les cas particuliers, tel que les régimes subventionnés dans le secteur
public ou la prise en charge des subventions patronales afin d’inciter l’emploi.
Les cotisations des employeurs et des travailleurs couvrent les dépenses résultant de
l'octroi des avantages dus au titre de chacun des régimes de sécurité sociale.
Ces cotisations sont assises sur l'ensemble des salaires, rémunérations, gains, tous autres
avantages, en espèces ou en nature liés à la qualité du salarié, accordés directement ou
indirectement, y compris les avantages accordés par l'intermédiaire de structures issues de
l’employeur et ce, quelles que soient les modalités de leur octroi. Sont entièrement ou
partiellement exclus de l'assiette de cotisations les avantages, revêtant un caractère de
remboursement de frais, d'indemnisation ou d'action sociale, culturelle et sportive au profit
du salarié.
La cotisation due par le travailleur est précomptée d'office sur le salaire, l'employeur verse
la cotisation du travailleur et la sienne à la caisse de sécurité sociale à la quelle il est affilié.
Dans le régime de répartition, le taux de cotisation varie en principe au fil des ans en
fonction de l'évolution des dépenses, des besoins de réserves et des changements
démographiques et économiques8.
Cette logique s'applique aux régimes à cotisations définies, le taux de cotisation effectif
devant éventuellement être réajusté occasionnellement pour maintenir un niveau de retraite
acceptable.
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AISS « rapport technique n° 16 »
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La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
Dans un régime public de retraite à prestations définies, il peut être nécessaire de revoir
fréquemment le taux de cotisation, or les cotisations qui sont des charges sur les entreprises
et sur les travailleurs actifs ne sont pas indéfiniment extensibles.
Il apparait de la lecture des Etats financiers des caisses de sécurité sociale en Tunisie, que
le secteur pris dans son ensemble se caractérise par une dégradation de ses résultats. Ces
difficultés ne sont pas spécifiques aux régimes tunisiens, les sociétés modernes vivent ce
déficit qui est né d’un certain nombre de facteurs favorables qui ont pesé lourdement sur
les possibilités financières des caisses, on peut citer quatre facteurs principaux :
Les bénéficiaires des pensions de retraite étaient au nombre de 179 mille en 1987 et ont
atteint les 653 mille en 200711(privé : 437 mille, public : 216 mille). Quant à l’enveloppe
des prestations octroyées par les caisses, elle a été multipliée par prés de dix fois, passant
de 286 MD en 1987 à 2 726,3 MD en 2007. Quant au rapport actifs-retraités, il était de 6,6
pour un retraité en 1987 et a été ramené à 4,4 en 2007, soit un rapport qui va encore élargir
le fossé entre personnes actives et personnes à la retraite.
Etant donné que la couverture sociale a avoisiné les 92 % en 2007, la générosité des
caisses sociales s’est ainsi exprimée : alors que dans les pays de l’OCDE, la retraite à taux
plein exige une cotisation sur plus de 40 ans avec un taux de remplacement ne dépassant
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Source : INS
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Source : INS
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Source : Etudes statistique de la CNRPS et de la CNSS
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La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
pas les 70 %, en Tunisie le taux est de 80 % pour une cotisation sur 30 ans dans le secteur
privé mais 90 % sur 40 ans de service pour le secteur public. En outre, la mise à la retraite
avant l’âge légal de 60 ans s’est assez généralisée pour atteindre, en 2006, 50 % dans le
public et près de 27 % dans le privé12 . Aussi, dans le public, des années de bonification
continuent de profiter à certaines catégories admises à la retraite avant l’âge légal.
Face à cette situation quatre solutions selon une étude13 publiée par l’AISS se présentent
pour assurer la viabilité des systèmes de retraite : soit baisser les pensions ou reculer l'âge
de la retraite, ce qui a pour effet de diminuer les dépenses, soit d'augmenter les cotisations
ce qui augmente les recettes. Ces différentes solutions n'ont cependant pas le même impact
sur la solidarité.
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Taux calculés sur le total des départs à la retraite
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AISS « Perspective en politique sociale »
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La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
aux actifs les plus défavorisés, qui n'ont pas des revenus suffisants pour épargner, et
qui risque donc de subir de plein fouet la moindre générosité du système de retraite
traditionnel.
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La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
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La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
Le système tunisien de sécurité sociale se subdivise donc en deux secteurs bien distincts.
Un secteur public caractérisé par la stabilité de l’emploi auquel sont assujettis plus de 500
000 fonctionnaires et agents d’entreprises publiques et un secteur privé où coexistent des
régimes relativement stables auxquels sont rajoutés d’autres régimes, au profit de
populations beaucoup plus précaires aux quels sont assujettis plus de deux millions
d’agents actifs. Les deux secteurs fonctionnent selon le même système qui fait appel à un
employeur désigné, une activité spécifique et des modes de financement classiques (part
employeur et part salariale), avec obligation déclarative de l’employeur.
Le système de sécurité sociale en Tunisie s’articule autour des secteurs d’activités publics
et privés, d’une part, puis des différents régimes au sein de ces secteurs, d'autre part.
Les dispositions organisant les régimes de prévoyance sociale et des pensions civiles et
militaires dans le secteur public constituent le régime général ou le droit commun de la
sécurité sociale aménagé au profit des personnes qui s’engagent au service de l’Etat Il
assure aussi la quasi-totalité des risques tels que prévus par l’OIT14, à savoir: la
vieillesse, l’invalidité, la survie, le capital décès, la maladie.
Les dispositions du régime général ont également constitué la source d’inspiration des
régimes spéciaux organisés en faveur de certains hauts cadres d’agents publics.
14
Convention de l’Organisation internationale du Travail no 102, de 1952
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La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
I. Le régime général
- la loi n°85-12 du 5 mars 1985 portant régime des pensions civiles et militaires
de retraite et des survivants dans le secteur public ;
- la loi n°95-56 du 28 juin 1995 relative au régime des accidents du travail et des
maladies professionnelles
- le décret n°72 du 15 février 1972 relatif au régime de prévoyance sociale ;
- le décret n°93-56 du 1er février 1993 relatif au régime du capital décès ;
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Article 1 de la loi 85-12 du 5 mars 1985
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La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
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La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
L’article 35 de la loi précitée précise que les régimes organisés sont applicables à tous
les employeurs et les travailleurs liés par un contrat ou réputés liés par un tel contrat.
Trois éléments principaux permettent généralement de définir le contrat de travail. Il
s’agit selon l’article 6 du code du travail 16:
16
Article 6 (nouveau) du code de travail
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La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
Le régime des étudiants a été étendu aux diplômes admis au bénéfice du système de
stages d’initiation à la vie professionnelle (loi n°88-6 du 8 février 1988) et les stagiaires
munis de contrats emploi formation (loi n°89-67 du 21 juillet 1989). Les employeurs de
ces deux catégories d’assurés sociaux sont dispensés du paiement des cotisations
professionnelles.
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La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
V. Le régime des travailleurs non salariés des secteurs agricole et non agricole
Le décret n°95-1166 du 3 Juillet 1995, tel que modifié et complété par le décret n°
2008-172 du 22 janvier 2008 est venu organiser un régime de sécurité sociale en faveur
des travailleurs indépendants exerçant une activité pour leur propre compte, et ceci dans
le cadre de l’élargissement progressif du champ d’application personnel du droit de la
sécurité sociale.
Ce régime couvre les travailleurs non salariés des secteurs agricole et non agricole, les
travailleurs du secteur de l’artisanat ainsi que les métayers et assure les risques vieillesse,
invalidité, survie, capital décès, maladie et maternité. Les assurés, au titre de ce régime,
peuvent adhérer facultativement au régime de réparation des préjudices résultant des
accidents du travail et des maladies professionnelles.
C’est le décret n°89-107 du 10 janvier 1989 qui a institué un régime spécial au profit des
travailleurs Tunisiens à l’étranger. Ce régime facultatif couvre tous les travailleurs
tunisiens à l'étranger, qu'ils soient salariés ou non salariés, qui ne sont pas couverts par
une convention bilatérale de sécurité sociale et assure les risques vieillesse, invalidité,
survie, capital décès, maladie, maternité et soins de santé en Tunisie.
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La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
Le régime couvre les marins pêcheurs travaillant sur des bateaux dont la jauge brute ne
dépasse pas 5 tonneaux, les petits pêcheurs, les petits armateurs, les petits exploitants
agricoles, les petits éleveurs, les artisans travaillant à la pièce, les employés de maison et
les travailleurs de chantiers nationaux, employés par l’Etat, qui ne sont pas couverts par
un régime légal de sécurité sociale. Ce régime assure les risques vieillesse, invalidité,
survie, et soins ambulatoires et hospitaliers dans les structures sanitaires publiques. Il a
été conçu dans le but évident de réunir des catégories précaires dans un régime qui vient
s’ajouter aux autres pour parachever la couverture légale.
I. La pension de retraite
La pension de retraite est la contre partie des cotisations antérieurement versées par
l’affilié ou l’assuré social et son employeur. Afin d’acquérir ce droit deux conditions
doivent se vérifier, en l’occurrence, la condition d’âge de départ à la retraite et la condition
de période de cotisation au titre de la retraite.
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La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
Cependant, comme pour les assurés sociaux relevant du secteur privé l’âge normal de mise
à la retraite, dans le secteur public, peut varier selon la nature des activités exercées :
exemple pour les militaires l’âge de départ à la retraite varie de 50 à 60 ans.
Il y a lieu de noter aussi que selon la loi du 5 mars 1985, l’agent public peut être également
maintenu en activité jusqu’à l’âge 65 ans au maximum. Le maintien en activité intervient
en vertu d’un décret pris à la lumière d’un rapport motivé du ministère concerné.
Dans le secteur privé , les droits à la pension de vieillesse pour les assurés du régime des
salariés non agricoles du secteur privé s’acquiert selon l’article 14 du décret n°74-499 du
27 avril 1974 à l’âge de la retraite qui est fixé, en règle générale, par l’article 15 du même
décret à 60 ans.
L’âge d’admission à la retraite est également fixé à 60 ans pour les salariés agricoles. Cette
règle est valable aussi bien pour les assurés du régime institué par la loi n°89-73 du 29-9-
1989.
Pour les travailleurs non salariés des secteurs agricole et non agricole, l’âge de mise à la
retraite est fixé à 65 ans. Cependant, les intéressés peuvent continuer à exercer leur activité
et cotiser sans limite, à la sécurité sociale ; mais la pension qui leur sera servie ne pourra
pas dépasser 80% du revenu déclaré. Les bénéficiaires peuvent également demander la
liquidation de leur pension à l’âge de 60 ans. La pension servie dans ce cas est minorée à
raison de 0.5% par trimestre restant à courir entre l’âge de départ à la retraite et l’âge de 65
ans.
Notons, par ailleurs, que les règles organisant le bénéfice de la pension de retraite pour les
travailleurs non salariés sont applicables aux travailleurs tunisiens à l’étranger, salariés ou
non salariés, assujettis au régime particulier institué par le décret n°89-107 du 10 janvier
1989.
La même condition d’âge (65 ans) est posée par la loi n°2002-32 du 12 mars 2002 relative
au régime de sécurité sociale de certaines catégories de travailleurs dans le secteur agricole
et non agricole et la loi n°2002-104 du 30 décembre 2002 relative au régime de sécurité
sociale des artistes, des créateurs et intellectuels.
- 28 -
La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
L’exercice des fonctions pendant deux ans au moins est la condition requise pour l’octroi
d’une pension de retraite au titre des régimes spéciaux des membres du gouvernement et
des gouverneurs. Pour les députés, l’acquisition du droit à pension est subordonnée à
l’accomplissement d’une législature complète.
Pour les assurés sociaux relevant du régime des salariés non agricoles du secteur privé, le
bénéfice d’une pension de retraite est tributaire de la justification d’une période de
cotisations fixées à 120 mois de cotisations ce qui correspond à 10 ans d’activité. La non
déclaration des périodes d’activité effectivement accomplies et la sous déclaration des
salaires portent souvent préjudice aux droits à pension.
Les travailleurs non salariés des secteurs agricole et non agricole doivent conformément à
l’article 23 du décret n°95-1166 du 3 Juillet 1995,tel que modifié et complété par le décret
n° 2008-172 justifier d’un stage minimum de 40 trimestres de cotisations effectives pour
pouvoir prétendre à une pension de vieillesse, Le décret précité ne fait pas profiter les
assujettis de périodes assimilées.
La même condition de stage est exigée des salariés affiliés au régime de la sécurité sociale
agricole. Les 40 trimestres peuvent être par contre des périodes de cotisations effectives ou
assimilées.
Dans le régime relatif à certaines catégories de travailleurs tel que défini par la n°2002-32
la condition de stage est fixée à 120 mois de cotisations effectives et validées.
Les artistes, les créateurs et les intellectuels doivent justifier de 40 trimestres de cotisations
effectives pour bénéficier d’une pension.
Il est à signaler que l’âge de départ à la retraite peut dans certains cas être différent de l’âge
légal de la retraite, en raison par exemple :
- 29 -
La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
La pension d’orphelins est attribuée jusqu’à l’âge de 16 ans sans conditions spécifiques.
Cette limite d’âge peut être repoussée jusqu’à l’âge de 21 ans avec les justificatifs de la
poursuite d’un enseignement dans un établissement de second degré, technique ou
professionnel public ou privé et jusqu’à l’âge de 25 ans au profit des étudiants ne
bénéficiant pas de bourse universitaire et la fille dépourvue de ressources.
Dans le secteur public, la pension temporaire d’orphelins est octroyée jusqu’à l’âge de 21
ans et sans limite d’âge aux enfants atteints d’une maladie incurable ou d’une incapacité
permanente les mettant dans l’impossibilité d’exercer une activité lucrative.
18
[Mouelhi] 2005
19
[Mouelhi] 2005
- 30 -
La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
Il est à signaler enfin, que toute augmentation d’un élément permanent de la rémunération
servant de base à la liquidation de la pension dans le secteur public, profite au retraité dans
les mêmes conditions que son homologue en activité c’est le mécanisme dit de
péréquation.
Le montant de la majoration de la pension est soumis à une cotisation suivant les taux mis
à la charge des travailleurs.
Pour les pensionnés du régime agricole et du régime agricole amélioré, la pension est
également revalorisée systématiquement à chaque augmentation du S.M.A.G rapporté à
une durée d’occupation de 25 jours.
Dans le régime particulier à certaines catégories de travailleurs dans les secteurs agricole et
non agricole (loi n°2002-32 du 19-3-2002), le montant des pensions en cours de payement
- 31 -
La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
est revalorisé à chaque augmentation du S.M.I.G, régime 48 heures, lié à une durée de
travail de 2400 heures par an.
La notion de capital décès a été instaurée pour la première fois par le décret n°74-572 du
22 mai 1974, pour les affiliés du secteur public. L’incohérence de certaines de ses
dispositions a notamment provoqué le déséquilibre financier entre les recettes du régime,
constituées d’un prélèvement sur le salaire de base, et les dépenses inhérentes à la
liquidation de la prestation effectuée sur l’ensemble des éléments de la rémunération. Ce
qui a amené le législateur à modifier et compléter ce régime par le décret n°93-308 du 1er
février 1993.
Pour le secteur privé, c’est la loi n°81-5 du 12 février 1981 qui a crée le capital décès au
profit des ayants droit de l’assuré social pour éviter que le décès de ce dernier ne les prive
de toute source de revenu.
Au moment du décès, l’assuré social doit remplir la condition de stage prévue pour l’octroi
des indemnités de maladie. Cette condition est écartée au cas où le décès est du à un
accident.
Le montant des allocations familiales est uniforme dans le secteur public indépendamment
du salaire de l’agent. Le montant mensuel de l’allocation est fixé par le décret n°96-1906
du 16 octobre 1996 comme suit : 7dt, 320 pour le premier enfant, 6dt, 507 pour le
deuxième enfant, et 5dt, 693 pour le troisième enfant
Il est à signaler que ces allocations ne sont dues qu’au titre des trois premiers enfants dans
l’ordre des naissances.
Dans le régime des salariés non agricoles du secteur privé, selon un barème dégressif en
fonction du rang de l’enfant bénéficiaire : pour le premier enfant, le taux est de 18% de
l’assiette de base. Il est de 16% pour le deuxième enfant et de 14% pour le troisième
enfant.
- 32 -
La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
L’assurance maladie a fait l’objet d’une reforme fondamentale, consacrée par la loi n°
2004-71 portant institution d’un régime d’assurance maladie. Cette loi a consacré le
principe de solidarité marquant notre système de sécurité sociale, en instaurant un régime
obligatoire de base uniforme pour tous les assurés sociaux. Ce régime de base assure pour
l’affilié et ses ayants droit dans les limites des taux définis :
- L’assuré social ;
- le conjoint non divorcé sous certaines conditions ;
- les descendants de l’assuré social (enfant mineur ou handicapé, fille non mariée) ;
- les bénéficiaires d’une pension de survivant ;
- les ascendants à charge.
Le contrôle médical des prestations d’assurance maladie est assuré par des médecins
conseillers au prés de la caisse qui ont pour mission21 :
20
Article 3 de la loi n° 2004-71 instituant le régime d’assurance maladie
21
Article 17 de la loi n° 2004-71 instituant le régime d’assurance maladie
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La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
Les caisses de sécurité sociale jouent un rôle économique et social très important au sein
de la société, dans ce carde les caisses accordent à leurs assurés sociaux quatre types de
crédit, à savoir le prêt logement, le prêt véhicule, le prêt personnel et le prêt universitaire,
ce dernier est accordé aux enfants des affiliés.
Les conditions d’octroi et de recouvrement des prêts logements sont régies par le décret
n°86-383 du 22 mars 1986 tel que modifié notamment par le décret n°2002-2068 du 16
septembre 2002.
Peuvent bénéficier du prêt véhicule, les assurés sociaux remplissant les conditions
suivantes :
- 34 -
La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
Les conditions d’octroi des prêts personnels sont énumérées par l’article 2 du décret du 26
février 1988. Il s’agit de :
L’octroi des prêts universitaires par la caisse de sécurité sociale a été établi par le décret
n°99-1544 du 15 juillet 1999 qui en a fixé les conditions de bénéfice et des modalités de
remboursement. La particularité de ce type de prêt c’est qu’il n’est pas accordé à l’assuré
social lui même mais à ses enfants.
Durant les années 70 et 80, le système de sécurité sociale tunisien était largement
excédentaire. Les caisses avaient alors placé une part importante de cet excédent dans des
investissements immobiliers apportant ainsi son concours au développement social de la
Tunisie, et constituant par l’occasion un patrimoine immobilier important.
La location de ces immeubles de rapport se fait actuellement suivant une procédure mise
en place par le ministère de la tutelle.
- 35 -
La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
Le système tunisien de sécurité sociale est géré actuellement par trois caisses :
Chaque caisse est gérée, sous la tutelle du ministère des affaires sociales de la solidarité et
des tunisiens à l’étranger, par un conseil d’administration présidé par un Président
Directeur Général nommé par décret. Le conseil d’administration est composé de douze
membres :
Toutefois, certaines délibérations particulières, bien qu’elles soient décidées et arrêtées par
le conseil d’administration, demeurent soumises à l’approbation du Ministre de la tutelle.
- 36 -
La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
- Représenter l’établissement auprès des tiers et dans tous les actes civils,
administratifs et judiciaires ;
- Passer les marchés dans toutes les formes et conditions prévues par la
réglementation en vigueur.
- 37 -
La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
La mise en place, par le décret du 12 avril 1951, d’un régime de prévoyance en faveur
des personnels de l’Etat et des collectivités publiques, a été suivie par la création de la
caisse de prévoyance sociale (C.P.S) en vertu de la loi n°59-45 du 15 avril 1959, et après
la refonte du régime de la retraite par la loi n°59-18 du 5 février 1959, la Caisse
Nationale de Retraite a été créée par la loi n°59-19 du 5 février 1959.
C’est ensuite la loi des finances n°75-83 du 30 décembre 1975 qui a modifié le statut
juridique de deux caisses, présentées précédemment, en les fusionnant en un seul
organisme qui est la Caisse Nationale de Retraite et de Prévoyance Sociale.
- 38 -
La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
La gestion de la sécurité sociale dans le secteur privé a été confiée par la loi n°60-30 du
14 décembre 1960 à la C.N.S.S qui a son siège à Tunis et dont l’action est prolongée à
l’intérieur du pays par des bureaux régionaux au chef lieu de chaque gouvernorat et par
certains bureaux locaux.
- l’octroi des indemnités de maladie et de couche qui sont prévues par les régimes
de sécurité sociale à la date d’entrée en vigueur de la loi de 2004 ;
22
Article 8 de la loi n° 2004-71 portant création d’un nouveau régime d’assurance maladie
- 39 -
La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
L’organisation financière de la caisse est basée sur des unités chargées du recouvrement
des créances, de la gestion de la trésorerie, de la comptabilité générale et analytique et du
budget. Ces unités ont pour mission de veiller à l’équilibre financier de la caisse en
conseillant la direction générale quant aux questions d’ordre financier, d’assurer une
gestion convenable des ressources financières en assurant le recouvrement des créances et
le placement des fonds disponibles.
Le système d’information des caisses est basé sur un ensemble de manuels de procédures
et de notes de travails couvrant toutes les activités des caisses. L’informatisation du
système d’information a été entamée dans le cadre de la reforme de l’administration
tunisienne. Les efforts d’informatisation consentis par les caisses se sont concrétisés par la
création d’un système informatique couvrant la majeure partie de l’activité des caisses et
intégrant toutes les particularités des caisses telles que prévues par leurs système
d’information.
- 40 -
La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
L’architecture du système informatique des caisses est une architecture client / serveur qui
permet de délocaliser l’utilisation des postes par nature de service tout en gardant la
connexion avec le serveur. Les mises à jour et les modifications des applications
informatiques sont réalisées par les directions informatiques des caisses.
- 41 -
La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
I. La comptabilité générale
Les caisses de sécurité sociale sont des établissements dotés de l’autonomie financière et
sont soumises à l’obligation de tenir une comptabilité commerciale.
Il en découle que la comptabilité des caisses obéit aux règles comptables prévues par le
système comptable des entreprises promulgué par la loi 96-112 du 30 décembre 1996 ainsi
qu’aux décret d’application et arrêtés subséquents et notamment le décret n° 96-2459 du 30
décembre 1996 portant approbation du cadre conceptuel de la comptabilité et l’arrêté du
Ministre des finances du 31 décembre 1996 portant approbation des normes comptables.
La comptabilité des caisses doit être régulière et probante et obéit aux mêmes principes et
règles que celles prévues pour les entreprises commerciales. Elle a comme supports
comptables les journaux comptables, le grand livre, la balance, les états financiers et le
livre d’inventaire. Les opérations et les transactions financières réalisées par la caisse sont
inscrites quotidiennement sur les journaux comptables et reportées sur le grand livre en vue
d’arrêter les soldes des différents comptes comptables.
- 42 -
La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
Ces mouvements sont ensuite centralisés sur la balance générale comptable qui permettra
l’établissement des états financiers. Le journal général et le livre d’inventaire doivent être
cotés, paraphés et établis sans blanc ni altération.
Le grand livre
Les opérations inscrites aux journaux sont reportées sur le grand livre dans les comptes
correspondant à leur nature. Le grand livre comporte les comptes ouverts par la caisse
conformément à son plan des comptes.
La balance
La balance comptable est établie périodiquement et au moins une fois par exercice, elle
comporte les totaux des opérations et les soldes des comptes ouverts dans le grand livre. La
balance peut être générale ou auxiliaire. Elle est générale pour les comptes généraux et
auxiliaires pour les comptes auxiliaires (établissements correspondant, ayants droit, …).
Les caisses doivent établir au moins une fois par an des états financiers composés du bilan,
de l’état de résultat, de l’état de flux de trésorerie et des notes aux états financiers. Ces
états relatent la situation financière de la caisse, ses performances et toutes les opérations
découlant des transactions et des effets des événements liés à son activité.
- 43 -
La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
Les états financiers sont élaborés et présentés conformément aux méthodes et principes
comptables décrits par le système comptable des entreprises et sont portés sur le livre
d’inventaire, après approbation du Ministre de tutelle.
Le livre d’inventaire
Les caisses sont tenues de réaliser un inventaire physique au moins une fois par exercice, à
l’effet de vérifier l’existence des éléments d’actifs et de passifs et de s’assurer de leur
valeur. Cet inventaire est porté sur un livre tenu dans les mêmes conditions de forme que le
journal général c'est-à-dire côté et paraphé, sans blanc ni altération.
Le manuel comptable
Le manuel comptable est une obligation pour les entreprises soumises à l’obligation de
tenir leur comptabilité conformément à la loi 96-112 du 30 décembre 1996 relative au
système comptable des entreprises. La norme comptable générale n°1 exige des entreprises
d’établir un manuel comptable conçu conformément à son paragraphe n° 63. A cet effet, ce
manuel doit décrire les modes opératoires de gestion comptable de l’établissement ainsi
que les procédures et l’organisation comptables en vue de permettre la compréhension et le
contrôle du système de traitement. Le manuel comptable comprend notamment les
informations ayant trait à :
- Les livres comptables obligatoires et les liens entre ces livres et les autres
documents et pièces comptables ;
- 44 -
La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
- Un guide qui expose les méthodes de justification des comptes et des travaux
d’inventaire avec modèles de rapprochement et état de justification ;
Contrairement à la comptabilité générale qui est réglementée par des lois et des normes et
fait partie des obligations légales des caisses, la comptabilité analytique n’est régie par
aucun texte réglementaire. La décision de conception, de mise en place et d’exploitation
d’un système de comptabilité analytique est laissée à l’initiative des dirigeants et des
preneurs de décisions puisqu’il s’agit principalement d’un outil orienté vers les besoins
internes de l’établissement pour aider à la prise de décision et l’atteinte des résultats
escomptés. Néanmoins, un tel système devient de plus en plus indispensable pour mieux
comprendre la formation des coûts dans ces institutions, qui se contentent dans la majorité
des cas d’encaisser des prix forfaitaires en contrepartie des soins qu’elles rendent.
- 45 -
La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
Compte tenu des apports que pourrait donner la mise en place d’un système de
comptabilité analytique et notamment la connaissance des coûts des différentes prestations
des caisses, il sera utile de réfléchir à un cadre légal régissant la comptabilité analytique
des caisses. Une telle décision motivera les preneurs de décision pour œuvrer à la réussite
de ce système.
Les caisses de sécurité sociales sont exonérées de l’impôt sur les sociétés en application
des dispositions des lois de création de ces caisses.
Les caisses de sécurité sociales ne sont soumises à la TVA qu’au titre des produits de
locations des immeubles à usage commercial au taux de 18%.
Dans le cadre de leurs activités, ces établissements doivent opérer des retenues à la source
de 50% du montant de la TVA au titre des sommes à payer aux tiers dont le montant est
supérieur à 1000 DT.
- 46 -
La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
En matière de droit de timbre, les factures émises par les caisses au titre de la location des
locaux commerciaux sont soumises à l’obligation du droit de timbre à l’exception de celles
fournies à l’Etat, aux collectivités publiques locales et aux établissements publics à
caractère administratif, et ce conformément aux dispositions de l’article 118 du code des
droits d’enregistrement et de timbre.
Aux termes de l’article premier de la loi 77-54 du 3 Août 1977 portant institution d’un
fonds de promotion des logements pour les salariés, la contribution au FOPROLOS est due
par tout employeur public ou privé à l’exclusion des exploitants agricoles privés. En
conséquence, les caisses sont redevables de cette contribution au taux de 1% de la masse
salariale brute servie à leurs employés y compris la valeur des primes, indemnités et
avantages en nature. Cette contribution doit être liquidée mensuellement.
- 47 -
La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
- La déclaration d’existence
Aux termes de l’article 56 du code de l’IRPP et de l’IS, toute personne qui se donne à
l’exercice d’une activité industrielle, commerciale ou d’une profession non commerciale
ainsi que toute personne morale visée à l’article 45 du code de l’IRPP et de l’IS est tenue
avant d’entamer son activité, de déposer au bureau de contrôle des impôts du lieu de son
imposition une déclaration d’existence. Les caisses sont par conséquent tenues de déposer
cette déclaration conformément à un modèle établi par l’administration fiscale.
Les caisses sont tenues de déposer dans les vingt huit premiers jours de chaque mois, la
déclaration de la TVA, de la retenue à la source, du FOPROLOS et de la TCL relatives aux
activités du mois précédent.
Bien qu’elles en soient exonérées les caisses sont tenues de déposer la déclaration annuelle
d’impôt sur les sociétés au plus tard le 25 Mars de chaque année.
- 48 -
La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
Conclusion
Cette première partie est une étape très importante dans la mission d’audit puisqu’au cours
de laquelle l’auditeur grâce à la prise de connaissance de l’activité des caisses a pu achever
la phase de planification de la mission. A la fin de cette première partie l’auditeur est en
mesure de :
- déterminer le risque de non détection qu’il est prêt à accepter en fonction des
niveaux des autres composants du risque d’audit ;
En fonction des niveaux des différents risques composant le risque d’audit, l’auditeur
arrête sa stratégie par compte significatif et par assertion et fixe le programme de travail.
L’exécution de la stratégie d’audit et la mise en œuvre des tests d’audit vont faire l’objet de
la deuxième partie.
- 49 -
La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
Introduction
L’audit financier classique se base sur une révision des comptes, axée sur la mise en œuvre
de contrôles substantifs conduisant à l’expression d’une opinion les états financiers. Dans
cette démarche, l’auditeur examine les comptes des balances générale et auxiliaires, en
contrôle la justification, et vérifie qu’ils sont correctement repris dans les états de synthèse.
Ce type de contrôle, bien qu’il n’ait pas perdu toute pertinence, trouve néanmoins
rapidement ses limites si l’entreprise à auditer est d’une taille importante et ses opérations
sont complexes à l’instar des caisses de sécurité sociale, dont la comptabilité enregistre des
milliers d’opérations pouvant traduire dans certains cas des opérations complexes, ce type
de contrôle devient notoirement insuffisant.
L’auditeur, qui ne peut pas tout avoir, et dont le temps d’intervention est compté, doit alors
mettre en œuvre une méthodologie qui lui permette à la fois23 :
L’auditeur s’efforce d’atteindre ce résultat en concentrant ses efforts sur les points
susceptibles de remettre en cause la certification des comptes, autrement dit en réalisant
une approche par les risques.
23
[Lefebvre] 2008
- 50 -
La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
L’approche par les risques suppose que soient distingués les points qui, présentant un
risque, doivent faire l’objet d’un contrôle approfondi, de ceux qui, ne soulevant pas de
difficultés particulières, peuvent être validés en procédant à des vérifications allégées.
La méthodologie de l’approche par les risques repose sur trois composantes de base :
En effet, cette deuxième partie va traiter de la démarche de l’auditeur face aux risques
d’organisation et de fonctionnement des caisses de sécurité sociale à travers :
- 51 -
La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
Pour être en mesure d’adapter le niveau de ses diligences, l’auditeur doit évaluer le risque
que les états financiers soumis à son jugement comportent des erreurs, autrement dit que
les assertions d’audit relatives aux états financiers soient affectées par des anomalies.
La démarche d’identification des risques retenue par l’auditeur comprend généralement :
- une identification des erreurs potentielles : l’erreur potentielle est l’erreur qui
pourrait théoriquement survenir si aucun contrôle n’était mis en place pour
l’empêcher ou la détecter. Elle est usuellement associée à la notion de risque
inhérent ;
- une identification des erreurs possibles : l’erreur possible est l’erreur qui peut
effectivement se produire compte tenu de l’absence de contrôle dans
l’entreprise pour l’empêcher, la détecter et ensuite la corriger. Elle est
généralement associée au risque lié au contrôle ou risque de non-maîtrise ;
Le risque inhérent peut être défini selon l’IFAC24comme la possibilité que le solde d’un
compte ou qu’une catégorie d’opération comporte des anomalies significatives isolées ou
cumulées avec des anomalies dans d’autres soldes ou catégories d’opération, nonobstant
les contrôles internes existants.
Le risque inhérent se situe donc en amont du contrôle interne mis en place dans
l’entreprise. Il est lié à son activité, à son environnement, à ses choix stratégiques ou
culturels. Les composantes du risque inhérent sont présentées différemment selon les
méthodes d’audit développées par les organismes professionnels ou les firmes d’audit.
Toutes les méthodes font toutefois la distinction entre :
- 52 -
La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
L’auditeur revoit les informations collectées en vue de rechercher les principaux risques
inhérents et de non-maîtrise pouvant être identifiés à ce stade de sa démarche.
Ainsi que nous l’avons observé dans la première partie de ce mémoire, l’activité des
caisses de sécurité sociale est fortement soumise aux contraintes :
Pour le commissaire aux comptes, cela se traduit par une nécessaire appréciation préalable
des risques induits ou inhérents. Cette appréciation s’effectue généralement lors de
l’élaboration du plan de mission et des programmes de travail.
Cette section sera consacrée à l’évaluation des risques inhérents aux caisses de sécurité
sociale en les classant en risques liés à la réglementation, risques liés aux spécificités de
l’activité des caisses, et risques liés à l’organisation décentralisée des caisses .
- 53 -
La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
on ne peut attendre de l’expert comptable qu’il détecte tous les cas de non respect des
textes légaux et réglementaires en vigueur.25
En effet l’expert comptable en tant qu’auditeur n’est pas et ne peut être responsable de la
prévention du non respect des textes qui régissent les caisses de sécurité sociale. Par
ailleurs, un audit annuel peut détecter les cas de non respect des textes réglementaires.
L’audit est sujet à d’inévitables risques que des représentations erronées des états
financiers ne soient pas détectées même si cet audit a été planifié et réalisé conformément
aux normes internationales d’audit.
Ce risque est élevé quand les représentations erronées résultent du non respect des lois et
textes qui régissent l’activité des caisses de sécurité sociale.
Ce non respect provient essentiellement de :
b) L’efficacité des procédures d’audit est affectée par les limitations inhérentes au
contrôle interne et l’utilisation des tests et sondages.
c) Un taux important de l’évidence d’audit obtenue par l’auditeur est plutôt persuasif
que conclusif et conduit à des déductions plutôt qu’à des conclusions.
d) Le non respect des lois peut impliquer une conduite désignée pour les dissimuler.
Cette conduite peut consister en :
25
ISA 250 « Prise en compte des textes légaux et réglementaires ».
- 54 -
La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
Ainsi que nous l’avons observé dans la première partie du présent mémoire, l’activité des
caisses est fortement soumise aux contraintes d’une réglementation toujours plus pesante.
En effet, les risques inhérents à la réglementation que doit appréhender l’auditeur peuvent
être classés comme suit :
En examinant les textes et lois régissant la sécurité sociale en Tunisie nous relevons les
risques suivants :
- Non respect des conditions d’ouverture du droit à une pension, tel que la
condition d’âge et la condition de période de stage ;
- Non respect des dispositions régissant le capital décès, notamment lors d’un
décès suite à un accident de travail,
- Le non distinction entre les deux régimes du capital décès, régime de base et
régime amélioré ;
- 55 -
La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
- Non application exacte des taux des cotisations et des contributions relative à
chaque catégorie d’assurés sociaux;
- La non validation des dossiers de coordination des régimes entre les caisses par
les différents intervenants;
- Non respect des dispositions des conventions signées avec le ministère de santé
publique et relatives aux plafonds des remboursements des soins versés aux
divers établissements publics de santé ;
- La non application exacte des dispositions des conventions cadres signées avec
les représentants des prestataires de service en matière d’assurance maladie ;
- Non respect des dispositions relatives à la nomenclature des tarifs des soins.
II. Risques liés à la réglementation qui régit les caisses de sécurité sociale entant
qu’établissement public
Les caisses de sécurité sociale sont des établissements publics à caractère non
26
administratif considérées comme entreprises publiques tels que définis par
l’article 8 de la loi n° 89-9 du 1er février 1989. Et sont par conséquent soumises aux
dispositions de tous les textes qui les régissent en tant que telles. Les risques
inhérents à cette situation peuvent être résumés comme suit :
26
Décret 2002-2199 du 7 octobre 2002 fixant les établissements publics à caractère non administratif considérées comme entreprises
publiques
- 56 -
La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
- Non approbation des états financiers par le Ministère des affaires sociales de
solidarité et des tunisiens à l’étranger ;
- 57 -
La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
Les caisses de sécurité sociale sont caractérisées par le nombre important et la complexité
de leurs opérations.
Aussi, et comme nous l’avons signalé dans la première partie de ce mémoire, les caisses de
sécurité sociale assurent un service d’utilité publique destiné à satisfaire les besoins des
usagers dans le domaine social et qui répond à certaines règles juridiques et contraintes
sociales et financières.
D’autre part, le facteur humain occupe une place prépondérante au sein des caisses de
sécurité sociale, en effet le niveau d’expérience et les connaissances professionnelles des
employés sont souvent déterminantes dans le traitement de certains dossiers.
Ces facteurs qui caractérisent l’activité des caisses constituent des sources de risques
inhérents.
Le premier facteur amène les caisses à avoir une structure d’organisation adaptée au
nombre élevé, au volume important et à la complexité de ses opérations et au risque de
ne pas pouvoir contrôler et maitriser toutes ses opérations→ risque de fraude ;
- Assurer la permanence de leurs services bien que les cotisations soient parfois
inférieures aux prestations accordées → Risque de non continuité
d’exploitation ;
- 58 -
La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
Quant au troisième facteur, il est humain et concerne certains employés qui sont les
principaux acteurs au sein des caisses.
- 59 -
La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
Les caisses de sécurité sociale en Tunisie ont une organisation technique et administrative
décentralisée. En effet la majorité des prestations de ces caisses sont rendues à l’échelle
régionale, pour être ensuite contrôlées au niveau central. L’un des principaux risques
inhérents à une organisation décentralisée est le risque de fraude27, qui désigne un acte
intentionnel commis par un ou plusieurs dirigeants, personnes constituant le gouvernement
d’entreprise, responsable, employé ou tiers et impliquant des manœuvres dolosives dans
l’objectif d’obtenir un avantage indu ou illégal. C’est donc l’élément intentionnel qui
distingue l’erreur de la fraude.
Une fraude a des conséquences dommageables pour les caisses, au-delà des conséquences
pécuniaires directes liées aux sommes ou actifs détournés. Non seulement la réputation des
caisses peut être ternie en externe (affiliés, autorités de la tutelle, auditeurs, etc.), mais
l’équilibre financier des caisses pourrait être menacé.
Il existe deux types de fraudes :
- Le détournement d’éléments d’actifs,
- La préparation de comptes ne donnant pas une image fidèle,
Les risques de détournement d’actifs auxquels sont confrontées les caisses de sécurité
sociale au niveau régional sont :
27
ISA 240 « Irrégularité et inexactitude »
- 60 -
La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
- 61 -
La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
L’IFAC définit le système de contrôle interne28 comme étant l’ensemble des politiques et
procédures (contrôles internes) mises en œuvre par la direction d’une entité en vue
d’assurer, dans la mesure du possible, la gestion rigoureuse et efficace de ses activités. Ces
procédures impliquent :
Le système de contrôle interne s’entend au-delà des domaines directement liés au système
comptable.
D’autre part, le référentiel international, devenu celui du métier d’auditeur interne, est le
résultat des travaux initiés aux Etats-Unis par la « Treadway Commission ». Cette
commission était chargée de préparer une étude approfondie sur le contrôle interne visant à
définir les nouveaux concepts et l’approche de référence. Le « COSO report »29 défini le
contrôle interne comme étant le processus mis en œuvre par le conseil d’administration, les
dirigeants et le personnel d’une organisation, destiné à fournir une assurance raisonnable
quant à la réalisation des objectifs suivants :
28
ISA 400 « Evaluation du risque et contrôle interne »
29
Le rapport du : Committee of Sponsoring Organizations of treadway Commission. Ce rapport est devenu le référentiel de
nombreuses grandes entreprises.
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La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
- le contrôle interne est mis en œuvre par des personnes. Ce n’est pas seulement
un ensemble de manuels de procédures et de documents, il est assuré par des
personnes à tous les niveaux de la hiérarchie ;
Le système de contrôle interne des caisses de sécurité sociale est très spécifique. En effet,
les caisses sont fondamentalement différentes des autres entreprises, en égard à leur secteur
d’activité, à leur taille, à leur culture et à leur philosophie. Ainsi, les caisses ont besoin de
chacun des éléments de contrôle interne pour l’exercice de leur activité.
Aussi, la conduite d’une caisse de sécurité sociale doit s’appuyer sur un processus de
contrôle interne capable de donner une assurance raisonnable quant à l’atteinte des
- 63 -
La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
objectifs. Donc, en contribuant à prévenir et maîtriser les risques de ne pas atteindre les
objectifs que s’est fixés la caisse, le dispositif de contrôle interne joue un rôle clé dans la
conduite et le pilotage de ses différentes activités. C’est ainsi qu’on peut définir le contrôle
interne d’une caisse de sécurité sociale comme étant un dispositif, défini et mis en œuvre
sous sa responsabilité qui vise à assurer :
- L’application des orientations fixées par les pouvoirs publics, les décisions du
conseil d’administration et les instructions de la Direction Générale;
- 64 -
La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
A tous les niveaux de l’entité, des mesures sont prises tendant à améliorer le rapport
coût/efficacité des opérations. Ces contrôles internes sont sans incidence sur les comptes,
tels que :
Les analyses statistiques ;
les tableaux de bord ;
la formation du personnel ;
les contrôles de qualité.
- 65 -
La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
Sur un plan pratique, ces contrôles internes d’ordre comptable peuvent être répartis en
plusieurs catégories :
Autorisation : ces contrôles permettent de s’assurer que les décisions sont prises par le
niveau hiérarchique compétent et limiter les risques d’opérations injustifiées.
Exemple : Ne pas accorder un prêt à un affilié appartenant à un établissement défaillant.
Réalité : cet objectif permet d’éviter les risques d’enregistrement d’opérations fictives ou
non encore réalisées.
Exemple : ne pas enregistrer parmi les produits financiers de la caisse les intérêts relatifs à
des prêts non encore débloqués
Exhaustivité : ces contrôles permettent de s’assurer que toutes les opérations de la caisse
sont enregistrées.
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La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
Evaluation correcte : ces contrôles doivent permettre de s’assurer que les opérations sont
enregistrées à la bonne valeur et en conformité avec les principes comptables au moment
de leur réalisation et à la date de clôture.
Exemple : Les opérations en devises relatives aux conventions signées avec les caisses de
sécurité sociale étrangères sont comptabilisées au taux du jour de leur réalisation et les
soldes en devises sont ajustés à la clôture.
Rattachement correct : ces contrôles doivent permettre de s’assurer que les opérations
sont enregistrées sur la bonne période.
Exemple : Enregistrer en bonne période les charges relatives aux dossiers de pension en
cours de liquidation à la date de clôture.
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La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
- Les retenues déclarées et relatives aux autres prestations (les prêts sociaux,
les loyers, les validations de services, etc.) sont conformes aux montants
fixés par la caisse.
- Les produits des régimes subventionnés pris en charges par l’Etat sont
facturés conformément aux textes les régissant.
Comptabilisation :
- 68 -
La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
III.2 Objectifs du contrôle interne des pensions, accessoires et comptes des ayants
droit
Le contrôle interne en matière de pensions, accessoires et comptes des ayants droit doit
nous permettre de réaliser les objectifs suivants :
Les dossiers des pensions et accessoires sont traités conformément à une procédure
adéquate :
- Des états des affiliés qui atteindront l’âge légal de mise à la retraite sont
préparés au moins une année à l’avance ;
- Les dossiers de pension sont liquidés, saisis et contrôlés avant la date de mise à
la retraite de l’affilié afin d’éviter les rappels sur pension ;
- Un contrôle est mis en place pour s’assurer du respect des règles éditées ;
Les prestations de prévoyance sociale et d’assurance maladie sont réalisées dans des
conditions optimums de qualité, de tarifs et de délais
- Un processus est mis en place pour détecter les faux bulletins de soins destinés
à détourner des fonds.
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La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
- Les plafonds des remboursements des factures envoyées par les établissements
publics de santé sont toujours respectés.
- Les décisions de prises en charge d’actes médicaux ou autres sont signées par
les responsables dument habilités.
Le versement des pensions, accessoire et frais des soins se fait en conformité avec les
textes légaux et les accords contractuels :
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La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
III.4 Objectifs du contrôle interne en matière des crédits sociaux accordés par la
caisse
Le contrôle interne en matière d’immobilisations financières constituées principalement
des prêts accordés aux assurés sociaux doit permettre à l’auditeur d’atteindre les objectifs
suivants :
- Les crédits sont accordés conformément aux procédures fixées par la tutelle ;
- les prêts logements et prêt véhicule ne sont accordés qu’après l’obtention par la
caisse des garanties de remboursement nécessaires ;
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La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
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La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
Enregistrement comptable :
- Exactitude des taux retenus sur le plan comptable et sur le plan fiscal ;
- 73 -
La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
- la caisse s’acquitte dans les délais légaux des impôts sur les salaires ;
- S’assurer de l’existence d’un dossier fiscal complet dont le suivi est assuré par
une personne qualifiée ;
- S’assurer que la caisse s’acquitte des impôts et taxes dus aux échéances
prévues par la législation fiscale ;
- Les commandes sont passées selon les besoins réels de la caisse et pour les
quantités optimales ;
- Il existe une procédure systématique de relance des commandes qui ne sont pas
réceptionnées par la caisse aux dates prévues ;
- Les quantités et les qualités des marchandises reçues sont contrôlées pour leurs
conformités avant que le paiement ne soit autorisé ;
- 74 -
La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
- 75 -
La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
- Trésorerie ;
- Personnel ;
Les questionnaires de contrôle interne font gagner du temps, mais ils doivent être adaptés
aux spécificités des caisses de sécurités sociales.
L’activité des caisses est analysée par cycle à l’aide d’un descriptif pour chaque cycle, ce
descriptif des procédures et des contrôles internes d’un cycle donné est décomposé ensuite
par activité afin de mieux analyser le contrôle interne de chaque cycle.
En effet le cycle « recettes et comptes des cotisants » se découpe par exemple comme
suit :
- Contrôle de déclarations ;
- Affectation des recettes entre les régimes (retraite, assurance maladie, capital
décès, validation de services, péréquation des pensions, remboursement de
crédit, etc.) ;
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La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
- Recouvrement ;
- Encaissement ;
Le contrôle interne est le processus mis en place par ceux qui sont chargés de la
gouvernance et du management et autres personnes afin de fournir une assurance
raisonnable sur l’achèvement des objectifs de la société en respectant la fiabilité des états
financiers, l’efficacité et l’efficience des opérations et le respect des lois. Ceci implique
que le contrôle interne est implémenté pour faire face aux risques qui menacent
l’achèvement des objectifs de l’entreprise.
Tout le personnel d’une caisse peut être considéré comme acteur en matière de contrôle
interne. En effet, chaque membre du personnel a une responsabilité plus ou moins grande
dans la réalisation des objectifs de la caisse.
- 77 -
La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
Les tiers peuvent également jouer un rôle dans la réalisation des objectifs et l’organisation
de la caisse. Les auditeurs externes contribuent d’une manière active, en apportant un point
de vue indépendant, à la réalisation de ces objectifs par le biais de la lettre de direction, par
l’examen des états financiers, et en fournissant des informations utiles à la direction
générale et au conseil d’administration lors de l’exécution de leur mission. Les autres
organes de contrôle externes tel que le premier ministère, le ministère de la tutelle, le
ministère des finances et la cour des comptes, sont également susceptibles de fournir des
informations sur le contrôle interne. Toutefois, bien que les tiers soient des acteurs en
matière de contrôle interne, ils n’en sont pas responsables et ils n’en font pas partie.
- 78 -
La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
D’autre part, les hauts cadres de la caisse délèguent la mise en place des normes et des
procédures de contrôle interne aux responsables des structures concernées. Il appartient à
chacun de ces responsables de formuler des recommandations relatives au contrôle interne,
de surveiller leur application et de rendre comptes aux supérieurs hiérarchiques, pour la
partie du système de contrôle interne dont il a la charge.
Par ailleurs les cadres financiers et comptables, ainsi que leurs équipes, jouent un rôle de
pilotage particulièrement important, puisqu’ils exercent une activité de contrôle sur les
unités opérationnelles et fonctionnelles de la caisse.
Pou sa part, le conseil d’administration occupe une position privilégiée, puisqu’il a les
pouvoirs nécessaires31 pour interroger la direction sur la façon dont elle assume ses
responsabilités en matière d’information financière, ainsi que pour s’assurer du suivi des
recommandations.
30 30
Le rapport du Committee of Sponsoring Organizations of treadway Commission.
31
Décret n° 2002-2197 du 7 octobre 2002
- 79 -
La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
32
Selon La norme ISA 315 de l’IFAC qui s’intitule connaissance de l’entité et de son
environnement et évaluation du risque d'anomalies significatives, les composantes d’un
contrôle interne fiable sont les suivantes :
32
Annexe II de la norme internationale d’audit ISA 315
- 80 -
La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
L’intégrité et les comportements éthiques sont les produits des standards comportementaux
et éthiques de la caisse, la manière avec laquelle ils sont communiqués et comment ils sont
renforcés en pratique. Ils incluent les actions du management qui tendent à éliminer ou
réduire les tentations et les provocations qui peuvent inciter le personnel à s’engager dans
des actions malhonnêtes, illégales et non éthiques. Ils incluent aussi la communication des
valeurs de l’entité et des standards comportementaux aux personnels à travers des
procédures et des codes de conduite.
Engagement de compétence :
- 81 -
La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
La conscience du contrôle au sein d’une entité est influencée d’une manière significative
par les responsables de la gouvernance.
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La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
Structure organisationnelle :
La structure organisationnelle d'une entité fournit le cadre dans lequel ses activités pour
réaliser ses objectifs sont planifiées, exécutées, contrôlées, et revues. L'établissement d'une
structure organisationnelle appropriée inclut la considération des champs clés d'autorité et
de responsabilité et les lignes appropriées de reporting. Une entité développe une structure
organisationnelle qui convient à ses besoins. La convenance de la structure
organisationnelle d'une entité dépend, en partie, de sa taille et de la nature de ses activités.
Ce facteur inclut comment les autorités et les responsabilités pour des activités
d'exploitation sont assignées et comment la hiérarchie des autorisations est établie. En
effet, elles doivent être clairement établies et communiquées par écrit et elles consistent à
définir les responsabilités et les pouvoirs de chaque intervenant de manière à ce que chaque
employé connaisse les limites de son pouvoir afin d’éviter les confusions de tâches et
éviter les conflits dans le temps et dans l’espace.
Il inclut également des procédures concernant les pratiques appropriées de gestion des
affaires, la connaissance et l'expérience du personnel clé et les ressources fournies pour la
réalisation des tâches. Il inclut en plus, des politiques dont l’objectif est de s'assurer que
tout le personnel comprend les objectifs de l'entité, sait comment ses actions individuelles
se consolident et contribuent à ces objectifs et reconnaît comment et pour quoi il sera tenu
responsable.
- 83 -
La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
conditionnent les rôles futurs et les responsabilités et incluent des pratiques telles que des
écoles de formation et les séminaires illustrent les niveaux attendus de performance et de
comportement.
Le processus d’estimation des risques d’une entité représente les moyens mis en œuvre
pour identifier et répondre aux risques qu’elle peut rencontrer.
Pour réaliser l’objectif de reporting d’une entité, le processus d’estimation des risques
comprend la manière avec laquelle les responsables identifient les risques relatifs à la
préparation des états financiers qui donnent une image sincère et fidèle conformément aux
normes comptables nationales, estiment leur signification, évaluent la probabilité de leur
avènement et décident des actions pour les gérer.
Les risques relatifs à la préparation des états financiers incluent les événements externes et
internes et circonstances qui peuvent se produire et influencent d’une manière défavorable
la capacité d’une entité à enregistrer, évaluer et reporter les informations financières
consistantes avec les assertions du management pour les états financiers. Une fois les
risques identifiés, le management évalue leur impact, la probabilité de leur réalisation et
comment les gérer. Le management peut mettre en place des programmes ou des actions
pour identifier les risques ou décider d’accepter les risques à cause du ratio avantages-
coûts ou d’autres considérations. Les risques peuvent augmenter ou changer à cause des
circonstances suivantes :
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La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
- 85 -
La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
Le système d’information relatif aux objectifs de reporting financier, qui inclut le système
de reporting financier, consiste en procédures établies pour initier et enregistrer les
transactions de la caisse et maintenir l’enregistrement des actifs, des dettes et des capitaux
propres. Les transactions peuvent être initiées manuellement ou d’une manière
automatique suivant les procédures.
- décrivent en temps réel les transactions d’une manière suffisamment détaillée qui
permet leur propre classement dans les états financiers ;
- 86 -
La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
La communication peut être faite de manière électronique, orale ou à travers des actions de
la Direction Générale.
Généralement, les activités de contrôle qui peuvent être pertinentes à l’audit peuvent être
catégorisées en politiques ou procédures qui concernent ce qui suit :
Ces activités incluent la revue et l’analyse des performances actuelles par rapport au
budget, aux prévisions et aux performances antérieures, le rapprochement entre les
différents ensembles de données – opérationnelles ou financières – et analyser les
relations qui les lient, la comparaison entre les données internes avec les sources
externes d’information et la revue des performances opérationnelles et fonctionnelles ;
Le système d’information :
- 87 -
La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
Les contrôles d’applications sont relatifs aux applications individuelles. Ces contrôles
aident à s’assurer que les transactions réalisées ont été autorisées et sont
exhaustivement et exactement enregistrées et traitées.
Ces activités comprennent la sécurité physique des actifs y compris des protections
sécurisées pour l’accès aux actifs, l’autorisation des accès aux programmes et fichiers
et les comparaisons périodiques avec les montants figurant sur les enregistrements de
contrôle (comparer les soldes comptables des créances avec le solde extracomptable de
ces créances détenu par les services chargés du recouvrement des créances). L’étendue
des contrôles physiques mis en place en vue de prévenir le détournement des actifs
sont relatifs à la préparation des états financiers et par conséquent à l’audit, et
dépendent de circonstances telles que la vulnérabilité des actifs au vol.
Comme exemple, ces contrôles ne sauraient être pertinents lorsque des écarts
d’inventaires sont détectés après des opérations d’inspections physiques et enregistrés
dans les états financiers. Par ailleurs, si pour des raisons de reporting, le management
s’appuie sur les inventaires permanents, les contrôles de sécurité physiques seraient
pertinents pour l’audit.
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La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
- 89 -
La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
Dans plusieurs entités, les auditeurs internes ou toute autre personne ayant le rôle de
supervision contribuent au suivi des contrôles à travers des évaluations séparées. Ils
fournissent régulièrement des informations sur le fonctionnement du contrôle interne en
donnant plus d’importance à l’évaluation du design et au fonctionnement du contrôle
interne.
Les activités de suivi peuvent inclure l’utilisation d’informations qui proviennent des
communications des parties externes à l’entité qui peuvent indiquer des problèmes ou des
zones d’intérêts qui méritent d’être analysés. L’implication des établissements
correspondants ou les employeurs en payant leur créance corrobore le contrôle interne
relatif au recouvrement. Aussi, les rapports des auditeurs externes sur le contrôle interne
peuvent être utilisés par le management pour le suivi du contrôle interne.
Selon les normes internationales d’audit toute entité doit disposer d’une méthodologie
éprouvée visant à la préparation et la mise en place de mesures de prévention de la fraude.
Cette méthodologie comprend les solutions suivantes :
Ce climat doit favoriser une communication ouverte, notamment pour signaler des
dysfonctionnements, promouvoir la bonne gouvernance d'entreprise et optimiser la
collaboration des employés pour atteindre les objectifs communs.
La direction générale doit en collaboration avec les services d’audit interne rédiger un
programme d’actions concrètes visant à établir une charte d’éthique, à communiquer
autour de cette charte et à faciliter l’adhésion de tous les membres de l’organisation à ses
principes.
- 90 -
La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
La mise en place d’une telle politique consistera, entre autre, à désigner les personnes
responsables de sa mise en application, à prévoir les réponses appropriées à apporter en cas
de soupçons de fraude et à organiser le traitement des révélations de fraudes.
- 91 -
La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
- 92 -
La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
Bien que le contrôle interne joue un rôle essentiel dans la démarche de l’auditeur. Il n’en
présente pas moins un certain nombre de limites dont doit rester conscient le professionnel.
Pour plusieurs raisons, l’évaluation du contrôle interne de la caisse est une nécessité pour
l’auditeur:
- 93 -
La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
- l’auditeur ne peut pas obtenir la conviction que tous les enregistrements ont été
retranscrits en comptabilité sans s’appuyer sur les procédures ;
- certains tests portant sur la justification des opérations ne peuvent être réalisés
que dans la mesure où l’auditeur a acquis une connaissance des procédures lui
permettant d’apprécier la pertinence des documents «justificatifs» susceptibles
de lui être présentés ;
- les dirigeants ne peuvent, seuls, s’assurer que leurs procédures et décisions ont
été correctement appliquées.
L’auditeur doit examiner les procédures de traitement des opérations pour s’assurer
qu’elles permettent de remplir les objectifs qui fondent la mise en place du contrôle
interne. Plus précisément, l’intérêt de l’auditeur porte uniquement sur les procédures qui
concourent à l’établissement, dans des délais normaux, de comptes annuels fiables et
sincères : le contrôle interne doit donner à l’organisation une fiabilité de nature à réduire
les risques potentiels d’erreurs et d’anomalies à un niveau raisonnable.
33
Décret n° 87-529 du 1er avril 1987 fixant les conditions et modalité de la révision des comptes des entreprises publiques
- 94 -
La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
Cette limitation n’a pas pour effet de limiter les préoccupations de l’auditeur aux seules
procédures comptables, dans la mesure où de nombreuses procédures n’ayant pas un
caractère concourent à la fiabilité des états financiers.
Dans le cadre d’une mission de révision légale, l’évaluation du contrôle interne doit
permettre à l’auditeur de mesurer la capacité des procédures à juguler certains risques
d’audit, il peut ainsi orienter les travaux de révision comptables nécessaires au
déroulement de sa mission de certification et en déterminer l’étendue.
L’évaluation du contrôle interne n’à donc de sens que dans la mesure où elle permet
d’orienter et d’adapter les travaux de révision des comptes.
Ainsi les choix réalisés dans l’orientation des travaux d’examen du contrôle interne
doivent-ils résulter d’une démarche logique initiée lors de la phase de prise de
connaissance et d’analyse du risque inhérent. Le fil conducteur de cette démarche sera
constitué par les assertions d’audit, dont la satisfaction conditionne la régularité, la
sincérité et l’image fidèle des états financiers.
Dés lors la démarche d’évaluation du contrôle interne peut s’inscrire dans un cadre
pluriannuel. Néanmoins, l’obligation d’émettre une opinion implique pour l’auditeur de
- 95 -
La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
disposer dès le premier exercice d’une assurance minimum sur l’ensemble des cycles, ce
qui implique de sa part la réalisation d’un investissement important la première année.
Le premier audit présente une importance toute particulière. C’est au cours de cet audit
qu’est réalisée la phase de prise de connaissance ainsi que l’évaluation d’ensemble du
contrôle interne. Pour effectuer une revue d’ensemble des procédures, le questionnaire de
revue synoptique du contrôle interne peut, dans les entreprises de taille limitée, être un
outil approprié. Ce questionnaire devra toutefois être complété par une revue approfondie
des cycles significatifs dès la première intervention.
La pluri annualité de la démarche a donc une incidence limitée sur les diligences du
commissaire aux comptes et ne peut être utilisée que pour les domaines jugés non
significatifs pour l’opinion.
Lors des audits suivants, l’auditeur complète sa revue du contrôle interne sur des cycles
plus secondaires. Il procède par ailleurs à une mise à jour des connaissances et analyses
collectées lors du premier audit. Cette mise à jour nécessite :
Le système de contrôle interne, quelles qu’en soit les qualités, ne peut fournir une garantie
totale. Il peut toujours exister des défaillances humaines, des erreurs d’appréciation, de
mauvaises compréhensions d’instructions, des comportements frauduleux, etc. le contrôle
interne doit prévoir leur éventualité et en limiter l’impact au maximum. Il ne peut les éviter
complètement.
- 96 -
La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
En cas de fraude, le risque de non-détection est plus élevé, car la fraude suppose soit la
mise en œuvre de dissimulations destinées justement à ce quelle ne soit pas détectée, soit
une collusion entre deux personnes rendant inopérantes les procédures de contrôle interne
mises en œuvre.
Le contrôle interne ne peut ainsi fournir qu’une assurance raisonnable quant au niveau de
couverture des principaux risques. Cette assurance raisonnable est appréciée au mieux par
l’auditeur en fonction de sa perception personnelle, de son expérience et des avis qu’il
pourrait solliciter.
Plus les procédures de contrôles sont développées et plus les risques sont couverts. Il
convient toutefois de comparer le coût des contrôles avec les avantages attendus.
Cette notion d’efficacité est parfois difficile à appréhender. Un risque peut être considéré
comme très peu probable et générer une perte financière importante en cas de réalisation.
L’opportunité de la mise en place du contrôle pose alors un délicat problème
d’appréciation.
Les arbitrages ne peuvent être rendus qu’au cas par cas. Ils sont du ressort de la direction
générale, et nécessitent d’avoir une connaissance complète de la cartographie des risques.
Ces risques doivent s’apprécier par rapport à l’objectif final de certification des comptes.
Par conséquent, le réviseur légal examinera en priorité les contrôles internes ayant des
conséquences sur les comptes.
- 97 -
La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
D’un point de vue comptable, les objectifs du contrôle interne consistent, principalement, à
prévenir les erreurs et les fraudes et à assurer un enregistrement correct en comptabilité de
toutes les opérations.
La valeur probante des comptes dépend de la manière dont est organisée l’information
comptable avant d’être enregistrée.
L’évaluation des procédures permet de se faire une opinion sur les opérations récurrentes.
Pour l’auditeur d’une caisse de sécurité sociale, l’évaluation du contrôle interne doit se
faire pour tous les cycles de gestion afin d’identifier les risques possibles.
L’auditeur doit rechercher si la caisse a prévu un contrôle interne à chaque point du circuit
permettant de respecter les objectifs d’exhaustivité, de réalité et d’exactitude.
Nous proposons de reprendre chacun des objectifs et les outils permettant de les atteindre.
- 98 -
La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
La principale difficulté, pour la caisse, réside dans la collecte d’une information complète
qui permette d’atteindre l’objectif d’exhaustivité du «chiffre d’affaires», puisque les
caisses se basent sur un système déclaratif prépondérant dans la composition des recettes,
sa validation s’appuie sur la fiabilité des procédures.
- Les Montants déclarés au titre des loyers sont rapprochés avec les états édités
par la direction de gestion des immobilisations;
- 99 -
La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
- Les Montants déclarés au titre de la validation des services sont rapprochés avec
les montants calculés par les services de gestion de la validation des services au
sein de la caisse ;
- Par sondage, les déclarations sont rapprochées avec les produits comptabilisés.
- Toutes les données relatives aux produits des régimes spéciaux de retraite
financés par l’Etat sont mensuellement transmises à la comptabilité pour être
enregistrées;
L’application de ces différents points de contrôle permet de s’assurer que toutes les
informations concernant les produits de la caisse sont transmises et enregistrées en
comptabilité.
Cet objectif permet d’éviter les risques d’enregistrement d’opérations fictives ou qui ne
concernent pas la caisse. Les risques se situent essentiellement au niveau des
encaissements non accompagnés de déclaration ou de l’identification du payeur.
L’auditeur vérifie si :
- Il existe des moyens permettant l’identification des payeurs des montants versés
à la caisse sans déclaration ;
- 100 -
La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
Ces contrôles doivent permettre de s’assurer que les opérations sont enregistrées à la bonne
valeur et à la bonne date. Les types de vérification qui servent à atteindre cet objectif
consistent en la comparaison globale de données et en des contrôles arithmétiques des
documents.
Les produits comptabilisés sont obtenus à partir des centralisations périodiques des
journaux de recettes et de l’estimation des déclarations non déposées en fin de période.
- Les produits des taxations d’offices suite aux vérifications menées par les
services de contrôle de la caisse ne sont comptabilisés que lors de leurs
réalisation ;
- 101 -
La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
- Les produits des péréquations des pensions sont appuyés par des pièces
justificatives ;
- Les produits de bonification des années de services sont tous justifiés par les
décisions juridiques et administratives s’y rattachant ;
- Il y’a la pratique régulière de sondage sur les factures, à partir des dossiers
administratifs, et qui permet de valider l’exactitude des enregistrements.
L’auditeur doit rechercher si la caisse a prévu un contrôle interne à chaque point du circuit
permettant de respecter les objectifs d’exhaustivité, de régularité, de coupure et
d’évaluation.
- 102 -
La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
- 103 -
La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
- Des enquêtes sociales sont périodiquement menées pour vérifier que les
conditions d’éligibilité aux pensions temporaires d’orphelin servies aux filles
non mariées qui ne disposent pas de ressource sont respectées ;
- Les factures des prestataires de service de santé sont dument contrôler avant
paiement.
Pour le cycle achats fournisseurs, le contrôle interne doit garantir le respect des objectifs
d’exhaustivité, de régularité, de coupure et d’évaluation ainsi, l’auditeur vérifie que le
contrôle permet à la caisse de s’assurer que :
- Les besoins sont correctement déterminés, qu’elle ne réalise pas d’achats inutiles et
que les commandes nécessaires sont correctement lancées ;
- Les achats sont réalisés dans les conditions optimums de qualité, de prix et de délai ;
34
Décret n° 2002-2153 et circulaire d’application
- 104 -
La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
- Les biens réceptionnés ne peuvent être acceptés s’ils n’ont pas été effectivement
commandés ;
- Les livraisons sont réalisées dans les délais prévus par la commande ;
- Les réceptions sont enregistrées dès leur acceptation et les biens correspondants
protégés ;
- Un enregistrement correct des dettes et des achats dès la réception des biens ou
services ;
- Les factures sont payées dans les délais contractuels et ne sont payées qu’une seule
fois ;
- Les factures reçues sont convenablement classées pour éviter le risque de les perdre;
- Le traitement comptable des factures est fait dans les délais prévus ;
- Une procédure permettant de déceler les erreurs d’imputation comptable, les fausses
factures destinées à détourner des fonds, les prestations comptabilisées mais non
encore réalisées ;
- 105 -
La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
- L’existence d’une séparation adéquate des fonctions (par exemple, une personne qui
valide les besoins ne doit pas, en principe, passer de commandes) ;
- La transmission au service comptable de toutes les factures dès leur arrivée à la caisse
est systématique, pour que celui-ci puisse soit les enregistrer immédiatement en
comptabilité, soit simplement les répertorier, et relancer en tant que de besoin les
services chargés de les contrôler ;
- Une procédure pertinente et rapide de validation des factures est mise en place :
rapprochement des factures avec les bons de réception et les bons de commande,
validation formalisée des factures de prestations de services par les personnes ayant
compétence pour les apprécier ;
L’auditeur doit rechercher si la caisse a prévu un contrôle interne à chaque point du circuit
permettant de respecter les objectifs d’évaluation, d’exhaustivité, de régularité,
d’existence;
- 106 -
La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
- Une procédure de location des immeubles à usage commercial est mise en place
permettant à la caisse de louer ces locaux au meilleur prix ;
35
Circulaire du ministre des affaires sociales et des tunisiens à l’étranger
- 107 -
La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
- Les amortissements des immobilisations sont conformes aux taux fixés par la
caisse.
- Une procédure spécifique existe traitant les mises au rebut et les cessions des
immobilisations de la caisse comportant, notamment, l’obligation d’obtention
de l’accord du ministère du domaine de l’Etat pour toute cession et la définition
des personnes habilitées à mettre en œuvre ces opérations ;
V. Encaissements et décaissements
- les paiements ;
- les encaissements ;
36
Loi n°96-112 du 30 décembre 1996 relative au système comptable des entreprises
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La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
- Les placements ;
- Une procédure spécifique est mise en place permettant de réclamer auprès des
banques et de la poste tous les montants indument payés par la caisse ;
- Les paiements réalisés sont tous justifiés par des opérations initiées par des
personnes habilitées ;
- Tous les coffres forts de la caisse sont assurés contre le risque de vol ;
- Les pouvoirs bancaires remis aux banques sont mis à jour régulièrement;
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La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
L’auditeur doit rechercher si la caisse a prévu un contrôle interne à chaque point du circuit
permettant de respecter les objectifs d’exhaustivité, de régularité et de coupure des
enregistrements;
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La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
- Les charges fiscales assises sur les salaires sont correctement acquittées ;
- Les charges sociales assises sur les salaires sont correctement comptabilisées ;
- Les paies des personnes ayant quitté la caisse sont immédiatement suspendues ;
37
Décret n° 97-567 fixant les conditions et modalités du recrutement direct des entreprises publiques et les EPNA
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La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
- Des sécurités spécifiques dans la mise à jour des paramètres de la paie pour
fiabiliser la mise à jour des données existantes et éviter la saisie de données
injustifiées sont mises en œuvre.
La fraude est un risque majeur au sein d’une caisse des sécurités sociales en raison de sa
taille et de l’importance des ses opérations en nombre et en valeur. Or, en aucun cas
l’auditeur ne saurait être tenu responsable de la prévention des fraudes et erreurs. En effet,
la prévention et la détection du risque de fraude et d'erreur sont d'abord de la
responsabilité de la direction et du gouvernement de la caisse. En particulier, celle de
mettre en place des contrôles appropriés, comme cités ci-dessus, destinés à les prévenir et
les détecter.
Malgré tout, et conformément aux dispositions de l’IFAC 38, l’auditeur doit opérer un
changement dans sa façon d'aborder le sujet, avec des procédures spécifiques à mettre en
œuvre et en gardant à l'esprit, tout au long de l'audit, qu'une fraude est possible.
38
ISA 240 « irrégularités et inexactitudes »
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La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
39
ISA 580 « déclaration de direction »
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La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
La norme ISA 240 oblige l’auditeur à adopter une nouvelle attitude pour rassurer le public
quant à sa capacité de détecter les fraudes, en particulier celles commises par la direction.
Les auditeurs devront promouvoir le changement d'attitude nécessaire auprès de leur
personnel de vérification, et réviser leurs directives en matière de vérification et leurs
programmes de formation pour être conscient des risques de fraude, et savoir comment y
faire face.
Paragraphe 2. Les conséquences de l’évaluation du système de contrôle
interne sur la démarche d’audit des comptes
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La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
sont fournies ou à l'inverse, d'émettre un rapport avec réserve alors que les données des
comptes annuels sont correctes.
L'identification de ce risque, est essentielle dans la cette phase car elle influence la manière
dont l’auditeur décidera d'organiser ses travaux et, ultérieurement, d'évaluer les éléments
probants qu'il aura recueillis.
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La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
- de placer une plus grande confiance dans la façon dont la séparation entre les
exercices sera effectuée par le service comptable.
Après avoir évalué le contrôle interne de la caisse, l’auditeur rédige un rapport dans le
quel il mentionne le résultat de son évaluation, ce rapport est la lettre de direction. Cette
lettre est par essence critique donc elle ne fait pas mention des points forts de contrôle
interne que l’auditeur a dégagé mais uniquement les faiblesses du système.
En outre, l’auditeur ne se limite pas dans son rapport aux défaillances du contrôle interne
qui ont un impact sur les états financiers, il mentionne toutes les défaillances dégagées
par son contrôle.
Par ailleurs l’audit des caisses de sécurité sociale en tant qu’établissement à caractère non
administratif considéré comme établissement public est régi par le décret 87-529 du 1er
avril 1987 fixant le mode de révision des comptes des entreprises publiques, ce décret
précise les points de contrôle que le réviseur légal de ces entités doit contrôler et
mentionner les faiblesses de contrôle interne s’y rattachant dans son rapport sur
l’évaluation du système de contrôle interne.
- Les points de contrôle internes sont organisés par cycles et par période : points
anciens et nouveaux points ;
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La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
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La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
Les contrôles substantifs ont pour objectif de collecter des éléments probants en quantité
suffisante pour pouvoir se prononcer sur les assertions d’audit. Les diligences
correspondantes doivent être intégrées dans la démarche d’ensemble de l’auditeur.
Lors de la conception de la mission, l’auditeur a réalisé une première approche des risques
possibles qui menacent les assertions d’audit. Il en a déduit les grandes orientations des
contrôles à mettre en œuvre pour chacun des cycles.
Les travaux de justification et de pointage des comptes sont détaillés quant à leur nature
pour chaque cycle de contrôle dans nos développements consacrés à l’approche par cycle.
Selon l’IFAC40 le degré de confiance que l’auditeur peut accorder aux contrôles substantifs
pour réduire le risque de non détection relatif à certaines assertions spécifiques sous-
tendant l’établissement des comptes, peut s'appuyer sur des contrôles ponctuels, sur des
procédures analytiques ou sur une combinaison des deux.
40
ISA 520 « procédure analytique »
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La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
Pour déterminer les procédures analytiques à retenir pour un objectif d’audit donné,
l’auditeur apprécie l’efficience présumée des procédures en vigueur pour réduire le risque
de non détection relatif à des assertions retenues sous-tendant l’établissement des comptes.
Si l’auditeur souhaite mettre en œuvre des procédures analytiques en tant que contrôles
substantifs, il doit tenir compte d’un certain nombre de facteurs, tels que :
- les sources des informations disponibles : par exemple, le fait que les
sources indépendantes à l’entité sont en général plus fiables que les sources
internes ;
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La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
Ainsi, les procédures analytiques peuvent porter sur des données financières (comptes
historiques, comptes ou données prévisionnels, soldes intermédiaires de gestion, coûts des
différents régimes de sécurité sociale, etc.) ou non financières (statistique des pensions, de
la prévoyance sociale). Les procédures analytiques consistent de la part de l’auditeur à
opérer des comparaisons entre les montants, à vérifier leur cohérence par rapport à la
connaissance générale de l’entité, et à procéder au calcul d’un certain nombre de ratios.
Il peut être judicieux d’utiliser des formats d’analyse comparative déterminés par le service
du contrôle de gestion de l’entité. L’auditeur s’assure préalablement de l’identité entre les
données utilisées et celles apparaissant dans les comptes de l’entité.
Il existe un nombre presque infini de ratios pouvant être utilisés dans le cadre d’un examen
analytique des comptes. Les objectifs de ces différents ratios vont généralement plus loin
que ceux dont l’auditeur a besoin pour la réalisation de sa mission de contrôle des comptes.
Les ratios peuvent non seulement fournir des renseignements à l’auditeur sur la fiabilité
des états financiers, mais également attirer son attention sur un certain nombre de risques.
En effet, pour les caisses, les ratios suivants peuvent être utilisés par l’auditeur comme des
indicateurs sur la fiabilité de l’information fournie.
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La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
Charges par régime /chiffre d’affaires de chaque régime l’évolution de ce ratio sur
plusieurs exercices permet d’identifier :
- D’une part, sur ces assertions, étant précisé que l’importance des travaux
complémentaires est inversement proportionnelle aux éléments probants issus
de l’évaluation du contrôle interne ;
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La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
- d’autre part, sur les assertions qui relèvent par essence de la révision et non des
contrôles de procédure, comme par exemple l’assertion relative à la
présentation des comptes.
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La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
- la partie à moins d’un an des crédits est comptabilisée dans les actifs
courants ;
- les intérêts sur prêts et les intérêts intercalaires sont conformes aux tableaux
d’amortissement ;
- l’état récapitulatif des prêts permet de distinguer clairement les intérêts sur
principal, les intérêts intercalaires et les intérêts de retard ;
L’auditeur peut procéder aussi à un test visant à vérifier, les mouvements de l’année, en
inspectant les états de déblocage des prêts annexés aux procès verbaux des commissions
des crédits pour les déblocages, et les encaissements sur crédit pour les remboursements.
En vérifiant les déblocages de l’année l’auditeur doit vérifier que les intérêts ne sont pas
décomptés pour les crédits débloqués mais non encore encaissés par les bénéficiaires, en
raison d’un changement du compte bancaire de ce dernier par exemple.
Pour valider les soldes, l’auditeur peut procéder au rapprochement du fichier des prêts
avec la comptabilité, l’auditeur peut également contrôler dans ce cadre la justification des
comptes intérêts courus.
Enfin, sur la base d’entretiens avec la direction ou avec les responsables des services
recouvrement, et en mettant en place les tests adéquats, l’auditeur s’assure de
l’exhaustivité du recensement des créances douteuses relatives aux impayés des prêts à
partir de l’étude d’une balance présentant les impayés en fonction de leur ancienneté.
L’auditeur examine le récapitulatif des créances douteuses établi par la caisse et le calcul
des provisions correspondantes, et s’informe également auprès du service recouvrement et
du service juridique des litiges en cours relatifs aux prêts, et de leur incidence financière
éventuelle.
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La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
Pour les régimes subventionnés l’auditeur peut rapprocher les produits de ce régime
financé par l’Etat avec les charges s’y rattachant.
Réalité des enregistrements : Afin de valider la réalité des enregistrements des produits,
l’auditeur doit se fonder en grande partie sur l’analyse du système de contrôle interne, il
- 124 -
La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
peut aussi rapprocher un certain nombre d’écritures comptables avec les déclarations
correspondantes et l’encaissement s’y rapportant.
Coupure des enregistrements : Pour apprécier si les produits sont rattachés à la bonne
période, l’auditeur met généralement en œuvre :
- des sondages sur les produits comptabilisés en fin d’exercice et sur les produits
comptabilisés sur l’exercice suivant, pour vérifier le rattachement de ces
produits au bon exercice ;
- des sondages sur les estimations des produits dont la déclaration n’est pas
encore parvenue et non encore encaissés, pour s’assurer qu’ils sont
correctement estimés, ou à défaut qu’ils ont fait l’objet d’une écriture de
régularisation à la clôture ;
Une attention particulière doit être portée par l’auditeur aux produits de péréquation des
pensions de retraite qui sont préparés par la direction des pensions une fois tous les trois
ans suite aux augmentations salariales triennales pour s’assurer que les produits constatés
concernent exclusivement l’année en cours.
Existence des soldes : Les travaux de justification des soldes des établissements
correspondants, comportent généralement :
- 125 -
La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
Evaluation des soldes : L’auditeur examine le récapitulatif des créances douteuses établi
par la les services recouvrement de la caisse en collaboration avec le service contentieux et
calcul les provisions correspondantes. Il s’assure de l’exhaustivité du recensement des
créances douteuses à partir de l’étude d’une balance de ces créances présentant les soldes
en fonction de leur ancienneté et à partir du classement faites par le service contentieux.
L’auditeur doit s’assurer qu’il n’y a pas de comptes d’établissement correspondant
créditeurs.
Paragraphe 3.Validation des comptes charges, les ayants droit et comptes rattachés et
prise en compte des spécificités liées aux pensions accessoires et
prestations sociales
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La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
Réalité des enregistrements : Afin de valider la réalité des charges enregistrées, l’auditeur
doit se fonder en grande partie sur l’analyse du système de contrôle interne, il peut aussi
rapprocher un certain nombre d’écritures comptables avec les dossiers de prestation
d’assurance maladie ou de liquidation de pension et accessoires s’y rattachant.
Aussi et afin de valider la réalité des enregistrements des charges d’assurance maladie,
l’auditeur doit se fonder, en grande partie, sur les conventions signées entre la caisse et le
Ministère de la santé publique, surtout en matière du plafond conventionnel des factures à
payer aux établissements publiques de santé.
Coupure des enregistrements : Pour apprécier si les charges sont rattachées à la bonne
période, l’auditeur met généralement en œuvre :
- des sondages sur les charges comptabilisées en fin d’exercice et sur les charges
comptabilisées sur l’exercice suivant, pour vérifier le rattachement de ces
charges au bon exercice ;
- 127 -
La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
- des sondages sur les estimations des charges relatives aux dossiers de pension et
accessoires ou d’assurance maladie en cours de liquidation, pour s’assurer
qu’elles sont correctement estimées;
Une attention particulière doit être portée par l’auditeur aux charges relatives aux rappels
sur pension pour s’assurer que les charges constatées concernent exclusivement l’année en
cours.
En particulier, selon les normes internationales d’audit41, l'auditeur est tenu d'évaluer la
conception des contrôles mis en place pour tenir compte des risques significatifs et les
contrôles qui ont trait aux assertions à l'égard desquelles les procédés de corroboration ne
suffisent pas à eux seuls, et de déterminer la mesure dans laquelle ces contrôles ont été
appliqués. Lorsqu'il acquiert ce niveau de compréhension du contrôle interne, l’auditeur est
plus susceptible d'identifier les contrôles qui sont pertinents aux fins de la vérification et
donc enclin à prévoir de s'appuyer sur ces contrôles.
L’auditeur est amené ici à centrer ses contrôles sur la fonction fiscale de la caisse et
analyser en particulier le mode de traitement réservé aux questions d’ordre fiscal. Ses
recherches portent ainsi sur les moyens matériels et humains dont dispose la caisse pour
appréhender les questions fiscales ainsi que sur les méthodes de leur traitement
41
ISA 400 « évaluation du risque et contrôle interne »
- 128 -
La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
La revue fiscale est une étape importante lors de l’audit des caisses de sécurité sociale. En
effet, vu les spécificités du régime fiscal des caisses, l’auditeur doit réserver une partie
importante de son budget temps à la revue de la situation fiscale de la caisse.
Le questionnaire de contrôle interne que nous proposons ci-après récapitule les questions
ayant trait à l’évaluation des procédures fiscales décrites. Toute réponse positive constitue
un point fort du système et inversement :
- 129 -
La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
- Les déclarations fiscales font-elles l’objet d’un contrôle ou d’une revue par une
personne autre que celle qui les a établies (contrôle arithmétique et de respect
de la réglementation fiscale) ?
Après avoir répondu aux questions mentionnées ci-haut, l’auditeur se doit de faire une
analyse des comptes d’impôt par nature :
1. En matière de T.V.A
T.V.A collectée
La vérification des comptes de T.V.A collectée se fait en parallèle avec l’audit du chiffre
d’affaires des activités assujetties à la TVA de la caisse et essentiellement à travers la
vérification des points suivants :
- ce chiffre d’affaires est comptabilisé en hors taxe,
- la T.V.A collectée est reportée sur les déclarations mensuelles et
donc le solde des comptes de T.V.A collectée est conforme avec les
soldes figurant sur les déclarations,
T.V.A déductible
La vérification des comptes de T.V.A déductible se fait en parallèle avec l’audit des achats
et essentiellement à travers la vérification des points suivants :
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La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
Retenue à la source
La vérification des comptes de retenue à la source se fait en parallèle avec l’audit des
pensions et accessoire, des achats et des salaires et essentiellement à travers la vérification
des points suivants :
Enfin, l’auditeur doit s’assurer du respect des délais de dépôt des différentes déclarations
tels que mentionnés dans la première partie.
- 131 -
La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
Pour le cycle des immobilisations, les contrôles de l’auditeur pourront porter notamment
sur :
- 132 -
La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
Pour valider les soldes, l’auditeur peut procéder au rapprochement du fichier des
immobilisations avec la comptabilité et à un sondage sur l’existence physique des
principales immobilisations.
Il peut également procéder à des confirmations externes :
L’auditeur peut également contrôler dans ce cadre la justification des comptes d’avances et
acomptes versés.
- à l’examen des principes retenus par la caisse pour s’assurer qu’ils sont
cohérents avec ceux de l’exercice précédent ;
Enfin, sur la base d’entretiens avec la direction immobilière, l’auditeur s’assure qu’aucune
immobilisation ne doit subir de dépréciation complémentaire pour des raisons
d’obsolescence, d’usure ou de détériorations diverses.
- 133 -
La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
Afin de valider la réalité et la coupure des enregistrements des charges d’achat enregistrés,
l’auditeur met généralement en œuvre des sondages sur les achats les plus importants, sur
ceux comptabilisés en fin d’exercice et sur les charges comptabilisés sur l’exercice suivant,
pour vérifier le rattachement de ces achats au bon exercice ;
L’aboutissement du contrôle externe des comptes est l’expression par l’auditeur d’un avis
sur la régularité et la sincérité des comptes ainsi que l’image fidèle du patrimoine de la
situation financière et du résultat des opérations de l’entreprise. Cet avis doit conclure soit
à la certification des comptes, soit à une certification assortie de réserves soit enfin au refus
de certification. Ce rapport doit répondre à des conditions de fonds et de formes.
- 134 -
La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
Au cours de la mission, l’accord est mis sur la nécessité d’établir des questionnaires, des
dossiers et des documents de travail. L’équipe chargée de l’audit doit analyser ces
documents, procéder à des recoupements portant aussi bien sur les mouvements intérieurs
que ceux qui lient l’entreprise à l’extérieur.
Il n’est pas utile d’écrire dans le rapport l’intégralité des pièces constituant le dossier. En
effet, les motivations qui sont à l’origine de la mission confiée à l’auditeur sont
généralement bien déterminées. Il faut entendre par là que l’auditeur attend des réponses
aux questions précises qu’il se pose. Le travail préparatoire à la rédaction du rapport
consiste donc à trier les renseignements à les analyser afin de faire ressortir une conclusion
orientée vers les motifs qui ont fait naître la mission d’audit.
Les opérations de révision coûtent généralement fort cher au chef d’entreprise et l’auditeur
ne doit absolument pas se sentir obligé de rédiger un long rapport qui tiendrait à justifier le
coût de l’opération.
Au contraire, sans vouloir dire que les rapports les plus courts sont les meilleurs, il faut
remarquer que l’intérêt du rapport réside essentiellement dans la découverte des éléments
de réponse aux questions posées. Le plan relatif à sa préparation pourrait adopter le
cheminement suivant :
- Analyse des documents en faisant ressortir pour chacun d’eux les conclusions
qu’ils imposent ;
- 135 -
La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
- Les anomalies existent, il est donc nécessaire d’étudier les moyens susceptibles
de les faire disparaître ;
- il sera nécessaire de faire apparaître dans le rapport les travaux qui ont été
entrepris, mais ces développements seront généralement limités à une simple
énumération ;
En tout état de cause, il est nécessaire d’insister sur le fait que la rédaction du rapport a
nécessité un ensemble de vérifications qui sont toutes entreprises dans le respect des
diligences normales en matière de révision comptable.
L’opinion exprimée dans le rapport doit être le juste reflet des conclusions de la mission et
être compréhensible pour tout lecteur. Compte tenu de l’évolution rapide de la vie des
entreprises, le rapport d’audit doit être rédigé immédiatement après que les travaux d’audit
ont été terminés et que toutes les informations essentielles ont été reçues.
Dans le cas où un délai excessif s’est écoulé entre la fin de l’audit et l’émission du rapport,
il faut envisager d’effectuer un nouvel examen pour identifier les événements postérieurs
au bilan en ce qui concerne cette période.
Le rapport d’audit a été traité par les normes par les normes internationales d’audit42.
Selon de ces normes, le rapport d’audit peut être soit un rapport standard ou un rapport
modifié.
42
L’ISA 700 « rapport de l’auditeur sur les états financiers »
L’ISA 710 « données comparatives »
L’ISA 510 « mission initiales – soldes d’ouvertures »
L’ISA 580 « déclarations de la direction»
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La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
I. Rapport standard
C’est un rapport sans réserve ni refus de certification donc il s’agit d’un rapport de
certification pure et simple. En cas de critiques négligeables n’ayant pas des conséquences
significatives sur les comptes et mettant en cause la régularité et la sincérité des comptes.
La certification est faite sans réserves.
Selon la norme n° 7 de l’Ordre des Experts Comptables de Tunisie relative aux diligences
du commissaire aux comptes en matière de rapport sur les comptes sociaux, la certification
est pure et simple, c’est à dire sans réserves ni conditions : quand les comptes n’appellent
aucune critique susceptible d’avoir sur ceux- ci des conséquences significatives.
Peu importe qu’elle soit assortie d’observations lorsqu’il s’agit de remarques de caractère
neutre destinées à informer l’actionnaire mais ne comportant aucune critique significative à
l’égard des comptes.
Selon les normes de l’IFAC 43 l’expression d’une opinion sans réserves signifie que
l’auditeur a obtenu toute assurance sur l’essentiel des différents points suivants :
II Rapport modifié
Un rapport est modifié lorsque l’auditeur exprime une opinion autre qu’une certification
pure et simple. Un rapport modifié peut être un rapport avec réserves ou un rapport
défavorable.
43
ISA 320 « caractère significatif en matière d’audit »
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La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
II.2.Refus de certification
Cette opinion défavorable doit être exprimée lorsque le désaccord avec la direction est
important ou concerne un nombre important de rubriques et que l’auditeur estime qu’une
réserve ne suffira pas à qualifier la nature incomplète ou trompeuse des états financiers.
L’auditeur refuse de certifier lorsqu’il constate des irrégularités graves par leur montant,
leur nature ou leur fréquence qui lui donnent la conviction que le conseil d’administration
présente à l’assemblée générale des comptes qui ne sont pas réguliers et sincères. En cas de
critiques ayant des conséquences significatives sur les comptes et mettant en cause la
régularité et la sincérité des comptes, la certification est refusée.
Il en est de même lorsque l’auditeur n’a pas été en mesure d’exercer normalement sa
mission de contrôle suite aux restrictions, lorsque ces restrictions aux travaux d’audits sont
si importantes ou concernent un nombre important de rubriques que l’auditeur n’est pas
parvenu à obtenir d’éléments probants suffisants et adéquats pour pouvoir se prononcer sur
les états financiers. Selon les normes internationales d’audit il ne s’agit pas d’une opinion
défavorable mais une impossibilité d’exprimer une opinion ce qui n’a pas été retenue par la
norme n° 15 de l’ordre des experts comptables de Tunisie qui prévoit un refus de
certification.
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La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
I Conditions de fonds
Il est nécessaire d’adopter un plan rigoureux qui peut se présenter sous la forme suivante :
L’auditeur doit savoir que sa propre personnalité apparaît à travers son rapport dont la
présentation traduit à la fois sa conscience professionnelle et sa compétence. Le rapport
peut être court ou long mais la dimension ne contribue en aucun cas à son efficacité.
L’auditeur ne doit pas oublier que le lecteur n’est généralement pas un technicien
comptable, il ne fait donc pas obscurcir le rapport de termes trop techniques qui rendraient
le document inutile et le client déçu. Le système doit, également, être précis et clair.
- 139 -
La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
Conclusion
Cette évaluation, qui suppose l’adhésion totale des acteurs, ne peut réussir que si elle est
réalisée par des auditeurs spécialisés.
L’audit des caisses de sécurité sociale est une mission complexe, en raison des nombreuses
particularités attachées à leurs activités.
Le rôle de l’auditeur consiste à vérifier que les méthodes retenues par les responsables de
la caisse et de son organisation garantissent la fiabilité des éléments financiers. Il portera
particulièrement son attention sur les composants à risque des états financiers.
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La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale
En adoptant cette méthodologie, l’auditeur minimise son risque d’audit et maximise son
efficacité. En effet, la pratique d’audit selon l’approche classique basée sur un contrôle
quasi-total des procédures comptables ou autres, sanctionné par l’émission d’une lettre de
contrôle interne et la revue quasi exhaustive des comptes indépendamment des résultats
des travaux intérimaires entraîne une augmentation de la charge de travail ou une situation
de concentration sur l’audit des comptes sans pour autant être sûr d’avoir minimisé le
risque d’audit.
Le statut particulier des caisses nécessite de la part de l’auditeur une connaissance de leur
environnement et du contexte réglementaire.
En tout état de cause l’approche d’audit par les risques apporte à l’efficacité de l’audit
financier des caisses de sécurité sociale.
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