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1ère PARTIE
Je vous y explique en termes simples et non-académiques la notion d’audit, les différents types
d’audits, les intervenants des missions d’audit et les bases que vous avez besoin de connaître en
tant que débutant pour démarrer dans le métier.
L’audit comptable et financier par exemple permet de s’assurer du correct fonctionnement des
processus qui concourent à la production de l’information financière et de vérifier que
l’information financière produite (les états financiers) est complète et conforme à la réalité.
L’objectif de l’audit n’est pas de fournir une certitude à 100% mais plutôt une assurance
raisonnable. En effet, compte tenu des contraintes inhérentes à l’audit (calendrier, budget, etc.)
l’auditeur ne peut pas tout contrôler. Il travaille donc en utilisant diverses techniques
d’échantillonnage ainsi que des seuils, dans le but d’obtenir l’assurance raisonnable nécessaire à
l’émission de son opinion. L’utilisation de ces techniques induit le risque que certaines anomalies
ne soient pas identifiées par l’auditeur et que ce dernier émette donc une opinion erronée : il
s’agit là du risque professionnel lié au métier d’auditeur, encore appelé risque de non-détection.
2. Qualité de l’auditeur
On distingue l’audit interne qui est réalisé par un professionnel salarié de l’entité auditée et
l’audit externe, réalisé par un professionnel extérieur, non salarié de l’entité auditée.
3. Critère de la source
Suivant la source à l’origine de la mission, on distingue :
L’audit légal encore appelé commissariat aux comptes a pour objectif de vérifier la régularité, la
sincérité et l’image fidèle des comptes. Sa mise en œuvre est imposée par la loi pour certains
types d’organisations et les sociétés répondant à des critères précis. Lesdits critères varient d’un
pays à l’autre et vous pouvez donc effectuer des recherches dans votre législation locale (Code de
Commerce, Acte Uniforme, ou autre) afin d’identifier les critères de nomination d’un CAC
applicables aux sociétés dans votre environnement.
L’audit contractuel qui, comme son nom l’indique n’est pas obligatoire mais est issu d’un contrat
conclu librement entre l’auditeur et son mandataire. Le contenu et les objectifs sont ici définis de
commun accord entre l’auditeur et le commanditaire de la mission.
Qui sont les intervenants d’un audit ?
Trois principaux acteurs interviennent dans le cadre d’une mission d’audit :
Les normes internationales applicables à l’audit externe sont les International Standards on
Auditing (ISA) édictées par l’International Federation of Accountants (IFAC).
Quant à l’audit interne il est régi par les normes internationales pour la pratique professionnelle
de l’Audit interne édictées par l’Institute of Internal Auditors.
Dans certains pays la pratique de l’audit légal est organisée par des normes professionnelles
spécifiques inspirées des normes ISA. En France par exemple il s’agit des Normes d’Exercice
Professionnel (NEP) qui sont élaborées par la Compagnie Nationale des Commissaires aux
Comptes (CNCC).
La plupart des pays disposent d’un Ordre Professionnel qui organise l’exercice du métier de
commissaire aux comptes.
1. L’indépendance de l’auditeur
Elle implique que l’auditeur ne doit pas avoir de liens personnels ou financiers avec les personnes
en charge des processus ou responsables des activités ou sociétés qu’il audite. De même,
l’auditeur ne doit pas auditer une activité ou un processus dont il a lui-même eu la charge, ou au
sein duquel il a exercé une responsabilité car cela reviendrait à être juge et partie. Ainsi, dans le
cas de l’audit comptable par exemple, un auditeur ne devrait pas auditer des comptes qu’il a lui-
même élaboré.
4. Le scepticisme professionnel
Il est l’essence même de l’audit. Il consiste en effet, à ne pas prendre pour parole d’évangile les
informations obtenues des audités et donc à les valider systématiquement soit en obtenant des
documents justificatifs probants, ou en les corroborant par des informations issues de sources
différentes.
5. Le relationnel
Il est indispensable pour l’auditeur d’avoir de bonnes aptitudes relationnelles car elles lui
permettent de nouer le contact avec les audités afin d’obtenir les informations et la coopération
dont il a besoin pour l’accomplissement de sa mission. L’auditeur n’est pas un gendarme et ne
doit donc pas terroriser les audités mais plutôt en faire des alliés et des partenaires. Le relationnel
est également important pour permettre à l’auditeur de faire comprendre les recommandations
qu’il formule au terme de ses travaux, d’emporter l’adhésion des audités et de faciliter leur mise
œuvre.
2ème PARTIE
L’audit est généralement perçu ou vécu comme un métier difficile, fait par des personnes foncièrement
méchantes, qui prennent plaisir à chercher la petite bête et parfois même à faire du mal aux autres!
Si cette perception existe, c’est parce que la plupart des auditeurs se focalisent sur les compétences
techniques, sans y ajouter les qualités interpersonnelles (soft skills) nécessaires pour permettre aussi bien
à l’auditeur qu’aux audités de bien vivre la mission d’audit et d’en tirer le maximum d’avantages.
Découvrez dans la suite de cet article les 6 qualités fondamentales des auditeurs qui réussissent et
entretiens, observation, etc.) est qu’elles nécessitent une maîtrise du contact humain.
En effet, bien qu’étant basés sur des éléments factuels, les opinions et conseils de l’auditeur nécessitent
une bonne compréhension des processus à auditer, des événements survenus ainsi que des perspectives de
l’organisation, toutes choses qui requièrent une collaboration active des audités pour la fourniture des
informations. Cela implique donc que l’auditeur parvienne à établir avec ces derniers une relation de
Il est donc important de ne pas adopter une attitude agressive de « gendarme » ou hautaine de «
contrôleur ». Il convient plutôt, tout en demeurant objectif dans l’analyse des informations obtenues, de:
sourire,
témoigner du respect ainsi que de la considération pour les audités et pour leur travail,
Il arrive ainsi souvent que des travaux d’audit soient retardés en raison du manque de collaboration des
audités ou que les résultats de l’audit soient mal perçus voire ignorés parce que l’auditeur n’a pas su faire
preuve de la bonne attitude. Parvenir à établir un bon contact avec les audité afin d’obtenir leur pleine
informations aux audités dans le but de les piéger, mais plutôt d’instaurer une relation professionnelle
2. L’esprit critique
L’esprit critique est l’une des qualités de base que doit démontrer l’auditeur dans le cadre de ses
missions. C’est une attitude qui consiste à ne pas prendre pour parole d’évangile les informations
obtenues des audités et à les vérifier, les challenger ou les corroborer avant toute utilisation dans le cadre
des travaux d’audit. Il s’agit donc pour l’auditeur de faire preuve de scepticisme professionnel, de
qu’elles pourraient être inexactes ou contenir des erreurs ou omissions. Cette attitude est indispensable à
la mise en œuvre des missions d’audit, en particulier dans le cadre des missions d’assurance afin de
garantir que les conclusions auxquelles aboutit l’auditeur sont fondées sur des éléments réels et
véridiques.
En effet, l’absence de scepticisme professionnel ou d’esprit critique amène l’auditeur à avoir une
confiance aveugle en l’audité et peu ainsi le conduire à fournir une opinion erronée, remettant ainsi en
L’esprit critique doit cependant être mis en œuvre avec tact sans heurter la susceptibilité des audités.
Répondre « c’est faux » ou « je ne vous crois pas » à un audité n’est sans doute pas une très bonne idée
car cela aura pour seule conséquence de le frustrer et de le conduire à se braquer voire à rejeter les
A la place, il semble plus approprié de répondre par exemple « Je comprends l’information que vous
venez de me fournir mais je vais effectuer quelques vérifications et je reviendrai vers vous si j’ai de
encore « j’ai eu connaissance de tel document ou j’ai reçu telle information qui semble en contradiction
avec l’information que vous venez de me donner. A votre avis, à quoi cela peut-il être dû ? ». L’avantage
de ces formulations est qu’elles permettent à l’auditeur de remettre en cause les informations reçues de
l’audité sans pour autant heurter son égo ou déclencher un conflit inutile.
3. L’esprit de synthèse
Auditer consiste à demander, recevoir et analyser une grande quantité d’informations de types variés et
provenant de sources diverses. L’auditeur parvient à relever ce défi en adoptant une démarche structurée
et méthodique, mais surtout en développant un esprit synthétique lui permettant de traiter l’ensemble des
informations obtenues, d’identifier les priorités, de les hiérarchiser afin de ne retenir que l’essentiel.
Par ailleurs, les conclusions de l’audit constituent le produit fini permettant aux audités ainsi qu’aux
commanditaires de la mission d’apprécier le travail de l’auditeur ainsi que l’atteinte des objectifs assignés
à l’audit. L’auditeur doit donc apporter un soin particulier à leur élaboration et les présenter de manière
à permettre au lecteur du rapport d’audit ou du document de synthèse de comprendre les points d’audit
sans recourir à des explications complémentaires. Cela nécessite donc également de l’auditeur une bonne
présenter ses points d’audit de manière cohérente, harmonieuse, compréhensible et par ordre
d’importance. De manière générale, il est recommandé qu’un point d’audit soit clair, précis et concis et
L’impact du constat sur le processus audité : il peut s’agir d’un impact effectif ou d’un risque potentiel,
Tel que décrit, l’esprit de synthèse semble relever davantage du savoir-faire. Il comporte cependant une
4. La curiosité et la flexibilité
La curiosité est indispensable pour permettre à l’auditeur de partir à la découverte d’activités, de métiers
ou de processus qu’il ne connaît pas, mais qu’il a l’obligation de comprendre afin d’effectuer un audit
efficace.
Par ailleurs, le quotidien d’un auditeur est fait d’une multitude de dossiers à gérer parfois simultanément.
Il faut donc pouvoir passer d’une problématique à une autre ou d’un client à l’autre, sans transition.
L’auditeur doit pour cela développer un esprit très flexible, capable de mener à bien cette gymnastique
intellectuelle.
interlocuteurs. Ainsi, lorsqu’il débarque dans une entreprise ou au sein d’un processus où il est missionné,
l’auditeur peut être bien accueilli. Mais parfois, les choses sont plus compliquées car il y a des réticences,
d’où l’importance de pouvoir s’adapter à ces situations en adoptant une attitude ouverte ainsi qu’une
L’auditeur doit aussi être capable d’adapter son discours puisqu’il est amené à interagir avec différents
interlocuteurs, du magasinier au directeur général. Flexibilité et ouverture d’esprit sont donc essentielles
5. Le sens de la communication
Comme indiqué plus haut, auditer consiste à recevoir et analyser des informations dans le but d’émettre
une opinion et/ou des recommandations sur un processus ou une entité. La première compétence en
communication de l’auditeur consiste donc en l’écoute car Il importe d’être attentif aux explications et
réponses fournies par l’audité afin d’en tirer le maximum d’informations et d’approfondir sa
compréhension de l’entité et de son environnement. L’écoute est également importante car c’est elle qui
permet d’obtenir la plupart des informations « informelles », certes pas toujours utiles, mais qui peuvent
reconnaître qu’une grande partie du métier d’auditeur consiste à identifier les défaillances éventuelles des
différents processus. Auditer revient donc souvent à relever ce qui ne va pas et à le communiquer aux
clients de l’audit. Et cette communication peut se révéler délicate dans la mesure où la critique, même
constructive, est parfois difficile à accepter aussi bien par les audités et que par les commanditaires de
l’audit. L’auditeur doit alors faire preuve de beaucoup de tact afin de réussir à faire passer des messages
parfois difficiles. Le choix des mots, du ton utilisé et des canaux de communication peut alors se révéler
important.
Un autre élément important dans la communication avec les audités concerne le respect de la ligne
hiérarchique interne de l’entité ou du processus audité : Discuter d’une anomalie comptable avec le
Directeur général avant d’en informer le comptable et le Directeur Financier peut ainsi générer des
tensions inutiles entre auditeurs et audités et entraver la bonne marche de la mission en cours ou des
missions suivantes.
Une bonne communication est également nécessaire au sein même de l’équipe d’audit car elle permet de
garantir une bonne coordination et de travailler efficacement, en permettant par exemple à tous les
membres de l’équipe d’avoir une bonne compréhension des enjeux de l’audit, des risques significatifs
identifiés, des réponses à ces risques, des contraintes (délais ou autres), de leurs objectifs respectifs, etc.
Elle permet également d’éviter par exemple les chevauchements (deux collaborateurs travaillant
parallèlement sur une même problématique), les duplications de demandes (redemander un document
déjà fourni par le client à un autre membre de l’équipe), etc. Il est donc important que les membres de
l’équipe d’audit se parlent et cette fluidité dans la communication relève de la responsabilité du chef de
mission.
6. Le professionnalisme
De façon générale, agir avec professionnalisme implique d’être compétent, fiable et de faire preuve de
De tenir dans les délais : l’une des principales contraintes de l’auditeur réside dans les délais souvent
limités dont il dispose pour mettre en œuvre ses travaux. L’auditeur, bien que techniquement compétent
ne sera pas considéré comme un professionnel s’il est systématiquement dans l’incapacité de tenir les
D’être respectueux vis-à-vis de l’ensemble des parties prenantes de l’audit (commanditaires, audités,
D’être honnête, intègre et faire preuve de réserve : l’auditeur se doit d’éviter toute situation susceptible de
compromettre son indépendance et son objectivité. Sortir en discothèque avec le directeur financier de
l’entité auditée peut ainsi entacher l’intégrité de l’auditeur ou la perception qu’on les autres de son
intégrité. Il en est de même des altercations avec le personnel du client, qu’elles qu’en soient les raisons.
De respecter le secret professionnel: l’auditeur qui ne protège pas ou qui divulgue les informations de son
clients peut se voir reprocher son manque de professionnalisme et même encourir des sanctions.
D’avoir une tenue vestimentaire décente et correcte ainsi qu’une bonne hygiène: Bien que l’habit ne fasse
pas le moine, il contribue cependant à le reconnaître. L’auditeur se doit donc d’adopter une tenue
vestimentaire propre, sobre, décente et fonctionnelle. Il doit par ailleurs entretenir une bonne hygiène
corporelle.
3ème PARTIE