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INSTRUMENTS DE PAIEMENT ET DE CREDIT 2014-15

24FEV14 ABDERRAHIM.AR

LES INSTRUMENST DE

PAIEMENT ET DE CREDIT

I
ntroduction générale
Les notions d’instrument de paiement et de crédit ne font l’objet d’aucune
définition légale ; cependant il est nécessaire de les comprendre individuellement
pour pouvoir distinguer l’une de l’autre et les étudier. Au sens originaire,
l’instrument désigne un outil permettant d’accomplir une tache quelconque.la notion
de paiement renvoie à l’extinction d’une dette résultant d’une obligation de
somme d’argent par le versement de la somme due. La notion de crédit consiste à mettre à la
disposition d’une personne d’une certaine somme d’argent que cette personne pourra utilisé
en une ou plusieurs fraction successive, suivant ses besoins et souvent les conditions
convenues .ces précision étant apportent les instruments de paiement sont donc les outils
juridiques permettant d’exécuter une obligation de somme d’argent . Les instruments de
crédits sont eux des moyens de financements d’opération déterminée.

C
lassiquement, les instruments de paiements et les instruments de crédits sont
abordés dans le cadre de la théorie générale dans les effets générales ; cela est
notamment lié à leur soumission à certaines règles communes dérivant du droit
cambiaire notamment le caractère négociable, le principe de la solidarité des
signataires ; le principe de l’inopposabilité des exceptions etc.

La forme retenue par le législateur confirme cette position. Cependant ; il parait judicieux
de distinguer et de séparer les deux catégories d’instrument à raison de leur finalité
totalement différente.

Rappelons à cette égard que le code de commerce traite dans son livre 3 les effets de
commerce ;on y abordant la lettre de change, le cheque et les autres moyens de paiement ;
sans pour autant de donner une définition à l’ effet de commerce ou d’établir de disposition
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générale s’appliquant aux 4 titres qui le compose .cela dit s’il est aisé de comprendre que la
lettre de change, le billet à ordre ;le cheque constituent des effets de commerce
conformément à la définition largement reprise donné par le doyen ROBLOT , il semble
pourtant que l’appartenance des autres moyens de paiement aux effets de commerce est
discutable. En effet cette définition précise que l’effet de commerce est ‘’ un titre
négociable qui constate l’existence au profit du porteur d’une créance à court terme est
sert à son paiement’’ c’est pourquoi il est convenable de parler des instruments de paiement
et de crédit.

Si dans le cadre de ce cours, nous allons opérer la distinction entre les instruments de
paiement et de crédit, nous allons introduire la matière en approchant les spécificités de
droit cambiaire qui ont trait un formalise rigoureux ou caractère abstrait du titre
cambiaire et en fin en particularisme du droit cambiaire.

I) Le formalisme cambiaire
Il est d’ordre public ; il facilite la circulation du titre, assure une fonction de protection de
ceux qui s’engagent cambiairement et permet aussi d’assurer une fonction de normalisation
des relations juridiques.

C’est donc un facteur de sécurité juridique. Il trouve sa première manifestation dans


l’énumération légale des mentions obligatoires dont le titre doit être revêtu. Ensuite la place
ou la signature est apposé sur le titre détermine la nature de l’engagement. (Aval,
acceptation ; endossement….). Et en fin la légitimité des droits qu’une personne peut faire
valoir sur le titre, résulte de la simple vérification formelle d’une suite ininterrompue
d’endossement.

-II) Le caractère abstrait de titre cambiaire : indépendant de la cause


d’engagement

Il découle du fait que l’engagement abstrait existe indépendamment de sa cause, en d’autre


terme , seul reste indispensable de la validité d’engagement cambiaire ; il est totalement
indépendant du rapport fondamentale, il en résulte donc de principe d’inopposabilité des
exception qui signifie que tout personne actionnée en vertu de son obligation cambiaire perd
le droit d’opposer au porteur de bonne foi, les exceptions fondés sur les rapports personnels
qu’il pourrai faire valoir à l’égard du tireur, porteur antérieur.

III) le particularise de droit cambiaire :


L’engagement cambiaire est un engagement juridique rigoureux dans la mesure où il ne peut
pas être soumis à condition et il n’admet pas le bénéfice de délai de grâce pour le paiement.
Le défaut de paiement est solennellement constate dans un protêt établi par les agents du
secrétariat de greffe du tribunal. L’engagement cambiaire se traduit par une signature sur

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le titre. Cette signature a une importance telle qu’elle implique deux principes fondamentaux
en matière cambiaire. il s’agit d’une part un principe d’indépendance de signature qui signifie
que celui qui s’est valablement engagé cambiairement ne peut, pour se soustraire à son
engagement invoquer le vice affectant d’autres signature , il s’agit d’autre part du principe
de la solidarité du signataire valablement engagés qui signifie que le porteur a le droit d’agir
contre tous les signataires du titres individuellement ou collectivement, sans être tenu
d’observer l’autre dont lequel ils se sont obligés, il signifie aussi que l’action intentée
contre l’un des obligés n’empêche pas d’agir contre les autres même si se sont engagés
postérieurement à celui qui été poursuivi.

Le présent cours ne manquera pas de rappeler les spécificités de droit cambiaire à


l’occasion de cheque, de la lettre de change et du billet à ordre, il s’articulera sur deux axes :
instrument de paiement (partie I) instrument de crédit (titre II).

Nous allons traiter dans cette partie le cheque et les autres moyens de paiement

TITRE : LE CHEQUE.

Le succès connu par le chèque peut s’expliquer de ses deux avantages considérables. D‘une
part, il permet des paiements très simplifiés sans utilisation d’espèces et pouvant s’effectuer
à distance par envoi du titre, d’autre part, le porteur peut ne pas encaisser le chèque lui-
même en le remettant à son banquier qui s’en charge de sorte que les banquiers procèdent à
une opération de compensation des chèques tirés par et au profit de leurs clients.

Aucune définition légale n’est donnée au chèque, il peut être défini comme étant le titre tiré
par un émetteur au profit d´un bénéficière, d’une somme d’argent disponible à son profit.

En tant qu’effet de commerce, il présente néanmoins les spécificités suivantes :

 Le chèque est obligatoirement payer à vue. Il peut donc être présenté au


paiement le jour même de son émission c.à.d. que c´est exclusivement un
instrument de paiement nullement un instrument de crédit.
 Le chèque est obligatoirement tiré sur un établissement bancaire.

 Le chèque n´est pas commercial par sa forme, il est civil ou commercial suivant la
nature des dettes qu´il tente à effacer. Pour mieux appréhender ce titre ; nous
allons l´analyser sur trois (3) aspects : l´émission – la transmission – le
paiement.

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CHAPITRE -I-

L´EMISSION DU CHEQUE:

L’émission du cheque traduit la naissance juridique. Elle ne résulte donc pas de la création qui
revient à l’établissement matériel du titre mais plutôt sa remise à un tiers ou à une banque.
C´est ainsi qu´elle se pose la question de savoir qu´elles sont les parties prenantes lors de
l’émission du chèque (section 1). Par ailleurs, du fait de l´application de la loi cambiaire, le
législateur attache à l´apparence du titre 1 une importance capitale à fin de renforcer la
confiance et la sécurité du paiement par chèque. C’est pourquoi il parait judicieux de
s’intéresser aux conditions de forme du chèque (section 2).

Section 1 : les Parties prenantes :

Le chèque met en présence trois (3) personnes :


le tireur qui émet le titre pour éteindre sa dette à l´égard du bénéficiaire. Le tiré qui
possède des fonds remis à titre de dépôt par le tireur, le bénéficiaire qui est le créancier de
l´obligation que le chèque est destiné à éteindre.
a) Le tireur : c´est à la fois celui qui crée naturellement le titre et qui le remet à un
bénéficiaire en vue d´éteindre une dette. Etant celui qui donne l´ordre de payer une
somme déterminée, le tireur doit avoir la capacité d´effectuer au moyen du chèque
avec les sommes dont il dispose le paiement qui se réalisera par l´encaissement du dit
chèque. Outre, l´émission d´un chèque suppose que le titulaire du compte possède le
pouvoir de disposer des sommes déposées sur le compte bancaire (cas d´interdiction
bancaire).
D´un autre plan, l’article 251 du code de commerce précise que toute personne qui
remet un chèque de paiement doit justifier de son identité au moyen d´un document
officiel portant sa photo.
Il est admis aussi que le tirage du chèque peut se faire par représentation. Dans ce
cas, le tireur doit délivrer au représentant une procuration écrite déposée préalablement
auprès du tiré.

b)Le tiré : le chèque ne peut être tiré que sur un établissement bancaire. A cet égard, l’Art.
240 du code de commerce alinéa … dispose : ‘’ est réputé non valable comme chèque, tout
chèque non conforme aux formules délivrées par l´établissement bancaire (…) ; Ainsi, la
méconnaissance de cette prescription vide le titre de sa qualification de chèque et imposerait
le tireur.

c)Le bénéficiaire : conformément à l´Art. 243 du code de commerce, le chèque est


payable :

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 Soit à une personne dénommée avec une clause ‘’ Nom à l´ordre de’’ = c´est le chèque
Nominatif.

 Soit à une personne dénommée ou à son ordre sans que la clause à ordre ait besoin
d´être expressément mentionnée = c´est le chèque à ordre.
 Soit au porteur, qu´il y est cette clause ou encore qu´il n´y est aucun nom du
bénéficiaire. C´est le cas notamment du titulaire d´un compte tirant un chèque sur son
propre compte pour se faire remettre le montant = c´est le chèque de retrait.

Section 2 : Conditions de forme :

Le chèque est un titre très formaliste. Le formalisme est la condition de l´existence du titre
bancaire, car il est aussi un élément indispensable à la qualification du titre bancaire en tant
que chèque. Le formalisme légal du chèque se matérialise d´abord dans l´obligation d´utiliser
l´écrit car il n´est pas concevable d´émettre un chèque verbal, d´ailleurs pas n´importe écrit
peut suffire pour émettre un chèque car seules les formules délivrées par les établissements
bancaires constituent le support matériel admis par le chèque. Ensuite, il est nécessaire
d´observer des mentions légales dont le défaut en fin appelle des sanctions.

A) FORMULE BANCAIRE :

De manière générale, le chèque doit être reconnu à vue d´œil par son apparence sans examen
attentif. Le Droit marocain n´admet que les chèques constatés sur les formules bancaires. la
circulaire Nº12/G/2006 de BANK EL MAGHRIB a été édictée à fin de fixer les normes qui
doivent être observées lors de la confection des formules bancaires.

Les formules du chèque sont mises gratuitement à disposition des titulaires de compte de
chèque par l´établissement bancaire, tout établissement bancaire peut par décision motivée,
refuser de délivrer au titulaire d´un compte des formules de chèque autres que celles qui
sont remises pour un retrait de fonds par le tireur auprès du tiré ou pour une certification : il
peut à tout moment demander la restitution des formules antérieurement délivrées. Il peut
être délivré des formules de chèque barré d´avance et rendus par une mention expresse de
l´établissement bancaire non transmissible par voie d´endossement sauf au profit d´un
établissement bancaire.
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B) MENTIONS DU CHEQUE : Certaines mentions sont obligatoires pour conférer la


qualité de chèque au titre, d´autres sont interdites et d´autres enfin sont facultatives.

 Concernant les mentions obligatoires : l’Art. 239 du code de commerce nous donne la
liste qui comprend :

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 Le mot ‘’chèque’’ inséré dans le texte même. Cette dénomination doit


obligatoirement figurer sur le titre lui-même, toute autre dénomination étant
exclue. En outre, cette mention doit être exprimée dans la langue de rédaction
du titre ;
 Le mandat pur et simple de payer une somme déterminée, il est impossible
d´affecter le mandat de paiement d´une quelle conque condition. Concernant la
somme d´argent, s´il y a disconcordance entre la somme inscrite en chiffres et
la somme en lettres, le chèque vaut pour la somme en lettres. Si la somme est
inscrite plusieurs fois et qu´il y a une différence, la somme la moins importante
prévaut ;
 Le nom du tiré doit être indiqué ;
 L´indication du lieu où le paiement doit s´effectuer. Cette mention bien
qu´obligatoire peut être suppliée par les dispositions du code de commerce
l’Art. 240 qui précisent qu´à défaut d´indication spéciale, le lieu désigné ou
indiqué à coté du Nom du tiré est réputé être le lieu du paiement. Si plusieurs
lieux sont désignés à coté du nom du tiré, le chèque est réputé payable au
premier lieu indiqué. Enfin, à défaut de ces indications ou de toute autre
indication, le chèque est payable au lieu où le tiré à son principal établissement.
L’intérêt de cette mention et de déterminer la compétence territoriale et la loi
locale.
 L´indication de la date et du lieu du tirage du chèque, Le défaut d´indication de
la date est puni d´une amende de 6% du montant du chèque sans que cette
amende puisse être inferieure à 100 DH. Par ailleurs le code de commerce
admet le chèque sans indication du lieu de sa création, et le considère comme
souscrit dans le lieu désigné à coté du Nom du tireur.
 Le nom et La signature du tireur : il s’agit de 2 mentions absolument
indispensables permettant l’identification responsable du paiement et
matérialisant son consentement à payer le montant du chèque.

 Concernant les mentions interdites : il faut préciser que de manière générale, le chèque
ne doit contenir aucune indication contraire ou incompatible avec sa finalité de moyen
de paiement à vue, sur simple présentation et dispense de la formalité d´acceptation.
Il ne prévoit d´échéance aucune ou de délai de paiement. Soumis au Droit cambiaire, il
n´est point possible d´écarter le principe de l´inopposabilité des exceptions et celui
de la garantie solidaire des signataires.
 Concernant les mentions facultatives : sont des mentions particulières que l´on peut
insérer dans le chèque sans remettre en question sa validité, tel est le cas par exemple
de la clause de retour sans frais, Protêt la clause interdisant l´endossement, l´Aval,
etc.

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C) DEFAUTS DE FORMALISME : Le chèque qui ne comporte pas toutes les mentions


légales ne vaut pas comme chèque. Il perd sa qualité de titre cambiaire et le porteur ne
saurait invoquer, par voie de conséquence, le bénéfice des recours cambiaires.
-Cependant, le défaut de formalisme requit pour les chèques n´implique que la perte de la
valeur cambiaire du titre, car un chèque incomplet possède malgré tout une valeur juridique
certaine sur le terrain du Droit commun. En ce sens, l’Art. 240 du code de commerce : ’’
réputé non valable comme chèque,
-tout chèque non conforme aux formules délivrées par les établissements bancaires ou tout
chèque dans lequel l´une des énonciations obligatoires fait défaut, mais le considère comme
un titre ordinaire établissant la créance si ses conditions comme titre sont remplies ’’.

CHAPITRE -II-

TRANSMISSION DU CHEQUE:

Le chèque se caractérise par un mode simplifié de transmission. Certes, rien n´interdirais de


transmettre un chèque en respectant les conditions imposées pour la cession de créance,
cette possibilité est d´ailleurs la seule possible dans le cas du chèque stipulé ‘’non à ordre’’.
Lorsque le cheque est libelle au porteur la simple tradition du cheque comporte transmission
de celui et des droits qui sont attachés.

En pratique, le mode de transmission le plus courant est : l´endossement. Il peut être


translatif ou de procuration.

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1- L´endossement translatif :
C’est l’endossement qu’a pour objet de transmettre la propriété du chèque à
l´endossataire. Il obéit à des conditions de fond et de forme et entraine des effets.

a) conditions de l´endossement :
 Concernant les conditions de fond : tout chèque, y compris le chèque barré,
peut faire l´objet d´un endossement translatif dés lors qu´il n´a pas été
stipulé ‘’non à ordre’’. L´endossement translatif peut être effectué par
route personne qu´il s´agisse du tireur ou d´un autre porteur.
L´endossement peut être fait même au profit du tireur ou de tout autre
obligé. L´endossement doit être pure et simple, toute condition à laquelle il

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est subordonné est réputée non écrite. En outre, le législateur considère


comme nul l´endossement partiel ou encore l´endossement du tiré.
Lorsque l´endossement est au porteur, il vaut comme un endossement en
blanc.
L´endossement au tiré ne vaut que comme quittance sauf dans le cas ou le
tiré a plusieurs établissements et ou l´endossement est fait au bénéfice d´un
établissement autre que celui sur lequel le chèque a été tiré.
 Concernant les conditions de forme : l´endossement doit être inscrit sur le
chèque ou sur une feuille qui est attachée (allonge), il doit être signé par
l´endosseur.
L´endossement peut ne pas designer le bénéficiaire ou consister simplement
dans la signature de l´endosseur (endossement en blanc) dans ce cas,
l´endossement pour être valable doit être inscrit au dos du chèque ou sur
l´allonge.
b) Les effets de l´endossement :
L´endossement transmet tout les Droits résultants du chèque et notamment la
propriété de le l´approvisionnement. En outre, l´endossement translatif se manifeste
par une signature de l´endosseur sur le chèque, celui-ci en vertu de la solidarité
cambiaire devient avec tous les autres signataires du chèque garant solidaire de son
paiement. La garantie solidaire de paiement profite non seulement à l´endossataire
mais encore à tous les porteurs ultérieurs du chèque. Cependant, l´endosseur peut
interdire un nouvel endossement, dans ce cas il n´est pas tenu à la garantie envers les
personnes auxquelles le chèque est ultérieurement endossé. La clause de non garantie
n´interdit pas que le chèque puisse circuler par endossement mais exonère la garantie
du stipulant à la suite des endossements irrégulièrement effectués.

Enfin, l´endossement translatif du chèque permet au porteur de bénéficier de la règle de


l´inopposabilité des exceptions, en vertu de laquelle les personnes actionnées dans le cadre
du chèque ne peuvent opposer au porteur à la bonne foi les exceptions fondées sur leur
rapports personnels avec le tireur ou avec les porteurs antérieurs à moins que le porteur en
acquérant le chèque n´est agit sciemment au détriment du débiteur.

La règle de l´inopposabilité des exceptions suppose que les poursuites fondées sur le Droit
cambiaire soit diligentés par un porteur légitime, c.à.d. qu´il puisse justifier de son droit par
une suite ininterrompue d´endossement.

Cependant, demeure toujours opposable 4 séries d´exception : celle qui résulte


d’irrégularité de forme du chèque, l’exception d´une fausse signature et l´exception
d´incapacité, ainsi que les exceptions nées des rapports personnels de la personne poursuivie
du paiement et porteur légitime.

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Il faut précise néanmoins que le bénéfice de la règle de l’inopposabilité de l’exception n’est


acquit que dans la mesure que le porteur n’a pas en conscience lorsqu’il acquit le titre ; d’agir
sciemment du débiteur

1- L´endossement par procuration :

Par cet endossement, l´endossataire est investie du mandat de recouvrement d´un


chèque pour le compte de l´endosseur. S´agissant d´un simple mandat, un tel endossement ne
saurait transmettre la propriété de l´approvisionnement à l´endossataire. Toute personne
capable de recevoir le mandat peut bénéficier d´un endossement de procuration. A l´inverse
de l´endossement translatif, l’endossement n’accomplis pas par endossement de procuration
un acte de disposition puisqu´aucun transfert de propriété n´est effectué, il s´agit alors
d´un simple acte d´administration. En conséquence, l´endossataire qui reçoit un chèque en
vertu d´un endossement de procuration n´est qu´un mandataire chargé d´un recouvrement, il
ne peut alors par voie d´un nouvel endossement transmettre la propriété du provision.

CHAPITRE -III-

PAIEMENT DU CHEQUE:

Le chèque est un instrument dont la fonction réside dans le paiement. La portée de


cette fonction se mesure à l´étendu de l´usage qui en est fait. Si en pratique le chèque est
devenu un mode extrêmement fréquent de règlement, son utilisation demeure facultative.
Ainsi, hormis le cas où le paiement entre commerçants et faits de commerce d´une valeur
supérieure à 10.000 DH doit voir lieu par un chèque barré ou par virement, ou le cas de
paiement en matière fiscale pour les montants supérieurs à 20.000 DH qui doivent être
payer par chèque, se sont les parties au paiement qui choisissent l´instrument de paiement
qu´elles vont utiliser. L´étude de la fonction de paiement assumée par le chèque conduit à
s´interroger sur les garanties de paiement, sur la présentation au paiement et sur l´éventuel
défaut de paiement.

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SECTION 1 :
GARANTIES DE PAIEMENT DU CHEQUE :

Si la provision apparait comme la garantie essentielle de paiement du chèque, force et


de constater que l´efficacité de cette garantie a été mal menée par la manipulation des
chèques sans provision suffisante. C´est la raison pour laquelle existent à coté de la provision
considérée comme la garantie légale de paiement d´autre garanties conventionnelles de
paiement.
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I-LA PROVISION :
Consiste à cette somme d´argent du tireur contre le tiré doit exister en vue du
paiement du chèque. Nous allons approcher l’existence de la provision et le transfère de sa
propriété

A)-L´existence de la provision :
Il convient de prime abord de préciser que la détermination du montant de la provision
fait partie des mentions obligatoires devront être contenues dans le cheque, et dont le
défaut détruit le titre et le vide de sa nature juridique.

Cependant, l´inexistence de la provision ouvre application à la répression pénale.

L´existence de la provision consiste en la somme d´argent déposée par le tireur dans


une banque et affectée au paiement des chèques. Le tireur du compte bancaire provisionne
ainsi le compte pour pouvoir payer les chèques qu´il serait amené à emmètre sur la banque. En
l´absence d´émission de chèque, la provision constitue une créance du tireur sur le tiré, On
assimile à cette notion étroite de provision la somme mise par la banque à la disposition du
titulaire du compte dans le cadre d´un découvert ou de facilité de paiement . L´enjeu de
l´existence de la provision réside dans la crédibilité du chèque en tant que moyen de
paiement et à ce titre le législateur exclue l´utilisation du chèque comme garantie.

De manière générale, il faudrait signaler que l´existence de la provision s´apprécie au


moment du paiement en ce sens qu´elle doit au plus tard être constitué et mise à la
disposition du porteur à la date de présentation pour le paiement du chèque. Ainsi, aucune
poursuite pour chèque sans provision n´aura lieu tant que le chèque n´est pas présenter au
paiement.

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La provision existe juridiquement que si elle consiste en une somme d´argent liquide,
exigible et disponible pour rentrer dans la propriété du bénéficiaire du paiement dès le
moment où le chèque est émis. Par ailleurs, l´absence de provision ne concerne pas que le
titulaire du compte mais s´entend également au tireur pour compte qui demeure
personnellement obligé par sa signature envers les endosseurs et le porteur car ceux-ci
peuvent ignorer le véritable propriétaire du compte. Ils n´ont de relation qu´avec le tireur et
en cas de délégation même de l´existence de la provision, il appartient au tireur de prouver
que la dite provision existait au moment de la création du chèque auprès du tiré. A défaut de
preuve, il reste tenu de garantir le paiement du chèque même s´il n´a émis le chèque que pour
le compte d´autrui. Cependant, s´il paie lui-même le chèque, il acquière les Droits du porteur
et peut se retourner contre son mandant pour recouvrer le montant réglé. Enfin, l´absence,
l´insuffisance ou l´indisponibilité de la provision est passible d´un emprisonnement d´un à
5ans et d´une amende de 2000 à 10000 DHS sans que cette amende puisse être inferieure à
25% du montant du chèque ou de l´insuffisance de provision à l´encontre du tireur d´un
chèque qui omet de maintenir ou de constituer la provision du chèque en vue de son paiement
à la présentation ou celui qui fait irrégulièrement défense au tiré de payer.

B)-Le transfert de la propriété de la provision :


L´émission du titre par le tireur transfère la propriété de la provision au bénéficiaire
du paiement de manière irrévocable. La propriété de la provision est transmise
ultérieurement au porteur par voie de l´endossement. Le transfert de la propriété de la
provision se traduit par le fait que la provision sort du patrimoine de l´endosseur pour
rentrer dans celui du porteur. Par conséquent, le tireur ne saurait retirer une provision qui ne
lui appartient plus. A ce titre, la fermeture du compte bancaire avant le paiement du chèque
est assimilé à un cas d´indisponibilité de la provision.

II)-Les Autres Garanties de paiement :


Si la provision constitue la garantie légale qui s´impose en 1er lieu dans la liste des
garanties de paiement. il n´on demeure pas moins qu´en réalité, son efficacité peut être
limitée, voire illusoire du fait de l´explosion du contentieux relatif à l´émission de chèque non
suffisamment approvisionnés. C´est ainsi qu´il a été imaginé deux autres garanties en
l´occurrence : l´ AVAL et la CERTIFICATION du chèque.

A)-L´AVAL :
L´Art. 264 du code de commerce précis que le paiement du chèque peut être garanti
en tout ou en partie de son montant par un aval. L´Aval peut être fournit par un tiers à
l´exception du tiré ou même par un signataire du chèque. Il en résulte qu´un endosseur
pourrait parfaitement garantir le paiement du chèque par un aval.

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Sur le plan de la forme, l´aval est donné soit sur le chèque ou sur une allonge, soit
par un acte séparé indiquant le lieu où il est intervenu. Il est exprimé par la formule ‘’ Bon
pour Aval’’ ou par toute expression équivalente, suivie de la signature du donneur de l´aval.
L’aval doit indiquer pour quelle signature qu’il est donné à défaut et réputé donné pour le
tireur ???????

Sur le plan des effets de l´Aval, le donneur de l’aval est tenu de la même manière que
celui dont il s´est porté garant. Cependant, quand il paye le chèque, le donneur d´aval
acquière par subrogation les Droits résultant du chèque contre le garantis et contre ceux qui
sont tenus envers ce dernier en vertu du chèque.

B)-La Certification du chèque :


Le code de commerce a prévu une autre garantie de paiement du chèque qui consiste en
la certification. Celle-ci tend à satisfaire deux objectifs : elle consiste d´une part en une
attestation donnée par la banque certifiant l´existence et la disponibilité de la provision, elle
implique d´autre part un blocage de celle-ci par la banque sous sa responsabilité au profit du
porteur jusqu´au terme de présentation au paiement. A l´expiration du délai légal de
présentation, la provision retourne dans le compte du tireur. Il convient de signaler que la
pratique de la certification diffère d´une autre garantie voisine, le visa. En effet, lorsque la
banque appose son visa sur un chèque, elle reconnait l´existence de la provision, mais ne la
bloque point. Ainsi, le visa constitue une garantie moins efficace que la certification. La
certification du chèque résulte de la signature du tiré au recto du chèque. Elle ne peut être
refusée que pour insuffisance à la provision.

SECTION 2 : LA PRESENTATION AU PAIEMENT

La présentation du chèque au paiement doit être faite à la diligence du porteur, soit à


la banque dépositaire des fonds et destinée comme tiré, soit en opérant un endossement du
chèque à sa propre banque à titre d´encaissement. De manière générale, la formalité de
présentation du chèque au paiement appelle certaines précisions qui se rapportent au délai de
présentation au paiement, aux vérifications préalables au paiement ainsi que paiement
proprement dit.

A. Délai de présentation au paiement :

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Rappelons de prime abord, que le chèque est un instrument de paiement à vue. Il en


découle alors deux conséquences : en 1er lieu, toute mention contraire est réputée non écrite,
et en seconde lieu, dans le cas où le chèque a été présenté au paiement avant le jour indiqué
comme date d´émission celui-ci est payable le jour de la présentation. En matière de délai, le
code de commerce distingue entre les chèques émis et payable au Maroc et ceux qui sont
émis à l´étranger et payables au Maroc. Pour les premiers, le délai de présentation au
paiement doit intervenir dans les 20 jours à compter de la date d´émission figurant sur le
chèque. Pour les seconds, le délai de présentation est fixé à 60 jours à partir de la date
d´émission du chèque.

B. Vérifications préalables au paiement :


Il incombe à la banque de procéder à certaines vérifications préalables avant de payer
le chèque. Ces vérifications concernent d´abord l´authentification de la signature du tireur,
ensuite la qualité juridique du signataire et enfin l´identité du porteur.

1- Authentification de la signature du tireur : La vérification de la signature du


tireur tend à s´assurer qu´elle émane bien du tireur. En ce sens, toute anomalie
apparente à l´œil nu doit appeler la banque à la prudence. Toutefois, cette
obligation de vérification ne va pas plus loin, en ce sens que le tireur ne peut pas
mettre en cause la responsabilité de la banque si la signature portée sur le chèque
présente de grandes similitudes avec la sienne.
2- Qualité juridique du signataire : La banque doit vérifier que c´est bien le tireur
qui est désigné sur le chèque et aussi s´assurer de la qualité juridiques des
signataires lorsqu´il s´agit de chèque émis pour le compte d´autrui ou sur des
comptes communs ou collectifs. Pour ce faire, l´observation de l´obligation de
vérification incombant à la banque est conditionnée par son information préalable
des rapports juridiques liant les parties intéressées par le compte bancaire.
3- Vérification de l´Identité du Porteur : Conformément aux dispositions de
l´Art.251 du code de commerce, toute personne qui remet un chèque au paiement
doit justifier de son identité au moyen d´un document officiel portant sa
photographie. Par ailleurs, seul un porteur légitime peut obtenir le paiement d´un
chèque. Par conséquent, il appartient au banquier de vérifier la régularité de la
chaine ininterrompue des endossements.
C. Le Paiement Proprement dit:
Le banquier n´a l´obligation de payer le chèque que dans les limites de la provision
disponible. Si la provision est inferieure au montant du chèque, la banque doit proposer le
paiement à concurrence de la provision disponible et le porteur ne peut refuser le paiement
partiel. Dans ce cas, le tiré a le Droit d´exiger que mention de ce paiement soit faite sur le
chèque et qu´une quittance lui en soit donnée. Le Porteur conserve cependant la protection

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INSTRUMENTS DE PAIEMENT ET DE CREDIT 2014-15

cambiaire en faisant protester le chèque pour le surplus sous réserve de respecter les délais
de recours.

CHAPITRE -VI-

LE DEFAUT DE PAIEMENT :
Il peut arriver que le chèque ne soit pas payé. C´est ainsi que nous allons aborder ci-
après les incidents de paiement et les recours faute de paiement.

SECTION 1 : LES INCIDENTS DE PAIEMENT :

Dans le cadre de cette section, il sera question de l´opposition et du refus de paiement.

A. L’OPPOSITION:
L´opposition au paiement constitue une procédure mise à la disposition du tireur et du
porteur dessaisit involontairement d´un chèque. Cependant, la Loi n´admet d´opposition au
paiement du chèque par le tireur que dans les situations limitativement prévues par le code de
commerce à savoir : cas de perte, de vol, d´utilisation frauduleuse ou de falsification de
chèque ou en cas de redressement ou de liquidation juridique du porteur. Toute opposition
distincte des cas d´opposition autorisés par la Loi demeure interdite et expose son auteur
aux sanctions pénales édictées en matière de chèque sans provision.

B. LE REFUS DE PAIEMENT :
Si la banque sur laquelle un chèque est tiré doit le payer, elle peut aussi le refuser.
Mais uniquement dans les cas prévus par la Loi (opposition, mesure d´interdiction…) sinon,
elle engagerait sa responsabilité civile. Tout établissement bancaire qui refuse le paiement
d´un chèque tiré sur ses caisses est tenu de délivrer au porteur ou à son mandataire un
certificat de refus de paiement dont les indications sont fixées par BANK AL MAGHRIB. Ce
certificat tend à s’assurer à la régularité de refus de paiement exercée par la banque.et
permet la mise en cause de sa responsabilité en cas de refus.

SECTION 2 :
LES RECOURS POUR FAUTE DE PAIEMENT :

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INSTRUMENTS DE PAIEMENT ET DE CREDIT 2014-15

En cas de non paiement de chèque à sa présentation, le porteur peut tenter d´en


poursuivre le recouvrement au biais des recours prévus à cet effet, et tant qu´ils ne sont pas
précis.

A. L’exercice des Recours:


Un protêt faute de paiement est tout d´abord nécessaire conformément à l´Art. 299
du code de commerce. Il doit être fait avant l´expiration du délai de présentation, mais si la
présentation a lieu le dernier jour de délai, le protêt pourra encore être établit le dernier
jour ouvrable suivant. La dispense du protêt n´a lieu que si la mention ‘’sans protêt’’ ou
‘’retour sans frais’’ a été opposée sur le tireur, le porteur doit donner avis à son endosseur a
un délai de huit (8) jours ouvrable et chaque endosseur a un délai de quatre (4) jours pour
transmettre l´avis à son prédécesseur. En matière de recours, ceci peut s´exercer contre
ceux qui à un titre quelconque ont opposé leur signature sur le titre puisqu´ils sont tenus
solidairement envers le porteur en cas de non paiement. Celui qui a remboursé le chèque
hérite les mêmes Droits contre ceux qui sont engagé avant lui. Toutefois, le porteur qui n´a
présenté le chèque dans les délais on fait dresser le protêt en temps utile, n´a plus de
recours que contre le tireur qui n´a pas fait provision ou contre l´endosseur qui se serait
enrichis injustement.

B. La prescription des Recours:


Les recours se prescrivent comme suit :

 Six mois à partir de l´expiration du délai de présentation pour les actions du


porteur contre les endosseurs, le tireur et les autres obligés.
 Six mois à partir du jour où un signataire a remboursé le chèque ou le jour où il a
été lui-même actionné pour les actions de divers coobligés les uns contre les
autres.
 Un an à partir de l´expiration du délai de présentation pour l´action du porteur
du chèque contre le tiré.

En cas de prescription, il subsiste néanmoins une action de Droit commun contre le


tireur qui n´a pas fait provision ou les autres obligés qui se seraient enrichies injustement.

TITRE 2 :

LES AUTRES INSTRUMENTS

DE PAIEMENT.
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INSTRUMENTS DE PAIEMENT ET DE CREDIT 2014-15

Dans le cadre des autres instruments de paiement, nous allons s´intéresser au


virement et aux autres moyens de paiement tels que prévu par le code de commerce.

SECTION 1 : LE VIREMENT :
Le virement est définit par le code de commerce comme l´opération bancaire par
laquelle le compte d´un déposant est, sur l´ordre écrit de celui-ci, débité par un montant
destiné à être porté au crédit d´un autre compte. Opéré entre deux comptes, le virement est
mis en œuvre par deux banques, chacune d´elles n´agit à cet effet que par délégation du
titulaire du compte (d´importation ou d´accueil) qu´elle gère. Ainsi, le virement s´articule
sur un mandat de payer et sur un mandat d´encaisser.

A. LE MANDAT DE PAYER:
C´est celui qui au début du processus fonde l´action de la banque d´un donneur
d´ordre. En sa qualité de dépositaire des fonds, elle ne peut donc en débité la valeur pour
virement, prélèvement ou paiement que sur habilitation certaine du titulaire du compte, cette
procuration a pour objet la remise scripturale au bénéficiaire d´une certaine valeur par
prélèvement sur le solde du compte donné en référence. Il en découle alors toutes les suites
attachées à la relation du mandat et particulièrement la conséquence que jusqu´à ce que
l´ordre est reçu un début d´exécution par débit du compte de son auteur. La réalisation du
virement peut être paralysée par retrait de la procuration. C´est ce qui ressort de l´Art. 521
du code de commerce qui précise qu´ à partir de l´inscription du virement au débit du
donneur d´ordre, l´ordre ne peut plus être révoqué par le mandant. On constate alors que le
débit du compte du donneur d´ordre constitue le premier acte d´accomplissement d´un
mandat de payer.

Par ailleurs, l´ordre de virement est valablement donné soit pour des sommes déjà
inscrites au compte du donneur d´ordre, soit pour des sommes devant y être inscrites dans
un délai préalablement convenu avec l´établissement.

Enfin, conformément au Droit commun, le mandant met à la charge de la banque le


devoir de s´acquitter de l´ordre avec diligence et exactitude ce qui implique notamment
vérification de la régularité et de la précision de l´ordre. Le tout se réserve de
responsabilité contractuelle de la banque vis-à-vis de son mandant.

B. LE MANDAT D’ENCAISSER
La banque domiciliataire du virement désigné pour la rapatriement effective de l’avoir
transféré au compte de bénéficiaire ; agit elle-même en qualité d’intermédiaire mandaté ainsi
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INSTRUMENTS DE PAIEMENT ET DE CREDIT 2014-15

investie d’un mandat d’encaisser la banque domiciliataire ne tient pas son habilitation d’une
procuration spéciale que lui aurait donné pour l’opération le destinataire du fonds .elle est
fondée d’ordinaire sur le pouvoir général de teneur de comptes de réceptionner les valeurs
transmises sous sa domiciliation pour être portées au crédit de ces clients. ce pouvoir dérive
de la convention de compte, il ne peut s’interpréter autrement qu’en une obligation pour la
banque d’accepte l objet du virement, de l’appliquer avec exactitude et ponctualité au compte
d’accueil, puis en donner avis.

SETION 2 : LES AUTRES MOYENS DE PAIEMENT


Ce sont en fait de nouveau moyens de paiement qui se résument dans les cartes bancaires et
plus généralement les techniques informatiques et électroniques permettant la circulation
des fonds sans support papier ;la loi 103-12 relative aux établissements de crédits. Et aux
organismes assimilés ; dite loi bancaire les définit dans son article 6 en reprenant les termes
l’article 329 du C.co qui considère comme moyens de paiement tous les instruments qui, quel
que soit le support ou le procédé technique utilisé, permettent à toute personne de
transférer des fonds. Cependant ; la loi bancaire a innové en considérant également comme
moyen de paiement la monnaie électronique, définie comme étant toute valeur monétaire
représentant une créance sur l’émetteur qui est :

- stocker sur un support électronique

-Emise en la contrepartie de remise de fonds d’un montant dont la valeur n’est pas inferieur à
la valeur monétaire émise et ;

-accepte comme moyen de paiement par des tiers autres que l’émetteur de la monnaie
électronique.

Il faut rappeler par ailleurs que la loi 53-05 sur l’échange électronique des donnes juridiques
et la signature électronique, a ouvert la voie à une évolution encore plus riche de l’utilisation
de nouveau moyen de paiement. Cependant, l’utilisation de carte bancaire est en constante
évolution.

Il est à note de toutefois que les cartes bien que servant au paiement et au retrait du fonds
ne constitue des effets de commerce. Il requiert l’intervention de la banque émettrice du
client utilisateur et du commerçant qui reçoit le paiement. Les conventions entre
l’établissement émetteur et les titulaires de moyen de paiement, d’une part, et
l’établissement émetteur et le commerçant adhérant d’autre part, déterminent librement les
conditions et les modalités d’utilisation des moyens des paiements. Ces conventions doivent,
cependant, respecter les règles d’ordre public dont en premier lieu l’irrévocabilité de l’ordre
de paiement conséquent à l’usage de la carte. En effet, au terme de l’article 330 du C co,
l’ordre ou l’engagement de payer donné par le biais d’un moyen de paiement est irrévocable. En
conséquence, l’ordre exprimé par l’usage de la carte ne doit contenir aucune condition qui
modifie la nature de moyen de paiement, notamment un délai.

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INSTRUMENTS DE PAIEMENT ET DE CREDIT 2014-15

L’utilisateur ou donneur d’ordre ne peut faire opposition au paiement qu’en cas de perte ou de
vol du moyen de paiement, de redressement ou de liquidation judiciaire du bénéficiaire. La
banque avertie à temps de la perte ou du vol doit immédiatement diffuser l’information
auprès de ses agences et procéder à la désactivation de la carte sous peine d’engager sa
responsabilité.

Enfin, sur le plan de la répression des infractions en la matière, l’article 331 du C co,
permet de sévir pénalement contre certains utilisateurs dans le cadre du faux et usage de
faux. Il punit ainsi des peines prévues à l’article 316 du C co, en ce qui concerne ces moyens
de paiement, ceux qui, en connaissance de cause, auront contrefait ou falsifié et ceux qui, en
connaissance de cause, auront fait usage ou tenté de faire usage d’un moyen de paiement
contrefait ou falsifié, et ceux qui, en connaissance de cause, auront accepté de recevoir un
paiement par un moyen de paiement contrefait ou falsifie. Enfin, l’article 333 du C co,
dispose que les moyens de paiement contrefaits ou falsifiés seront confisqués et détruits. De
telles infractions demeurent le fait de tiers.

14AVR15

PARTIE II =

LES INSTRUMENTS DE CREDIT.

Dans le cadre de ce cours nous allons limiter à la lettre de change LDC et le billet à ordre.

TITRE -1- :

LA LETTRE DE CHANGE.

Le code de commerce ne définit pas la lettre de change comme dans la pratique sous le
nom de traite. Il se limite à fixer les mentions obligatoires devant y figurer. Il précise
clairement par ailleurs qu´elle constitue un acte de commerce par la forme (Art. 9). De
manière générale, la lettre de change ne peut être définit comme le titre par lequel le tireur
(le créancier) donne mandat au tiré (le débiteur) de payer une somme d´argent (bien
déterminée) à une troisième personne appelée (le bénéficiaire) à une date bien déterminée.
Ainsi, la compréhension de ce rapport triangulaire appelle l´explication de la situation des
parties. La situation du bénéficiaire s´explique par l´existence d´une créance de celui-ci
contre le tireur, résultant d´une prestation accomplie par le bénéficiaire au profit du tireur
qu´on appelle valeur fournie. La situation du tiré trouve sa justification dans la dette qu´à
celui-ci vis-à-vis du tireur et qui résulte de la prestation accomplie par le tireur à l´avantage

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INSTRUMENTS DE PAIEMENT ET DE CREDIT 2014-15

du tiré qu´on appelle provision. Enfin, la situation du tireur procède du cumul de la dette de
celui-ci, d´une créance et d´une dette ne pouvant faire l´objet d´une confusion. L´idée est
que l´émmisseur (le tireur) par la lettre de change vise à transférer au bénéficiaire au
règlement de sa dette la créance dont il est titulaire envers le tiré. Si à première vue
l´esprit de l´émission de la lettre de change rappelle la technique de cession de créance de
droit commun les mécanismes particuliers afférent à l´émission, la transmission, le paiement
de la lettre de change la transforme en un mode de cession simplifié de dérogatoire
emportant avec lui la rigueur du Droit cambiaire.

Il est à signaler que le bénéficiaire de la lettre de change peut la conserver jusqu´à


l´échéance et la présenter lui-même au paiement. Cependant, en tant qu´instrument de
crédit le bénéficiaire peut la mettre en circulation au moyen de l´endossement. Enfin, le
porteur de la lettre de change peut juger plus opportun de convertir son titre en liquidité
sans atteindre l´échéance par le biais de l´escompte.

CHAPITRE -I-

EMISSION DE LA LETTRE DE CHANGE:


Etant un acte de commerce par la forme, le législateur a attaché à cette forme une
importance telle que sa validité en dépend. Cela dit, des conditions de fond sont également
requises.

SECTION 1 : CONDITIONS DE FORME :


De la lecture des Articles 159 et suivant du code de commerce, on constate que le
législateur a prévu pour la validité de la lettre de change au formalisme à deux volets se
traduisant d´une part par une exigence de l´écrit et d´autre part par le contenu obligatoire
de cet écrit.

A. L´ECRIT :
Pour être valable, la lettre de change doit être constatée par un écrit comportant
obligatoirement un certain nombre de mentions légales. Par conséquent, l´écrit est un
élément de validité de la lettre de change qui appelle néanmoins de précision d´une part
l´écrit doit se suffire à lui-même dans la mesure où il comporte les mentions légales requises.
Autrement dit, il n´a pas besoin d´être acte (document) à moins qu´il ne s´agisse d´une

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INSTRUMENTS DE PAIEMENT ET DE CREDIT 2014-15

allonge. D´autre part, il existe un cas où l´existence de l´écrit se trouve atténué


moyennement certaines garanties.

B. Le Contenu de L´ECRIT :
L´Art. 159 du code de commerce exige que la lettre de change continent un certain
nombre d´informations qui sont au nombre de huit (8) :

1. La Dénomination de la lettre de change : l´exigence de l´insertion de la


dénomination dans la langue de rédaction du titre s´explique à plusieurs niveaux. Tout
d´abord pour attirer l´attention des signataires sur le caractère cambiaire de leur
engagement et ensuite pour éviter que la dénomination ‘’ lettre de change’’ ne soit
donnée à un écrit n´ayant la nature de traite.
2. Le mandat pur et simple de payer une somme déterminée : le législateur
exige que l´ordre de payer soit inconditionnel. Cette exigence s´explique par l´esprit
même de la lettre de change qui vise une circulation rapide du titre loin de toute
incertitude quant à l´exécution. Par ailleurs, l´Art.163 n´impose pas que le montant de
la lettre de change soit inscrit à la fois en chiffre et en lettres. Néanmoins, il précise
que lorsqu´elle est rédigée à la fois en lettre et en chiffres, la lettre de change vaut
en cas de différence pour la somme écrite en toutes lettres. Si le montant est
mentionné plusieurs fois, soit en toutes lettres soit en chiffres, la lettre ne vaut qu´en
cas de différence que pour la moindre somme.
3. Le nom du Tiré : l´indication du nom du Tiré est toute à fait logique et
compréhensible puisqu´il s´agit d´identifier celui qui doit payer à l´échéance. Le
porteur doit être donc en mesure de l´identifier dès le départ. Sur un autre plan,
l´Art.161 prévoit la possibilité de tirer une lettre de change sur le tireur lui-même. Si
cette éventualité parait curieuse à première vue, elle s´explique aisément par la
nécessité de permettre à une société de tirer des traites sur ses succursales et
inversement ou à une succursale de tirer des traites sur une autre succursale.
4. L´Indication de l´échéance : l´exigence d´indication de l´échéance s´explique
doublement par l´information du porteur sur la date de paiement et par la présentation
au paiement qui est obligatoire et doit intervenir dans les délais fixés.
En ce sens, l´Art. 181 du code de commerce dresse limitativement les échéances
valables en disposant qu´une ‘’lettre de change peut être tirée : à vue, à un certain
délai de vue, à un certain délai de date, enfin à un jour fixé’’.
-Dans le 1er cas, le porteur peut présenter la traite au paiement quand il veut à
condition de ne pas dépasser le délai d´1 an à partir de la date inscrite sauf si le

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INSTRUMENTS DE PAIEMENT ET DE CREDIT 2014-15

tireur précise un terme avant lequel aucune présentation ne vaut, et donc le délai d´1
an précité ne commence à courir qu´à compté du terme désigné.
-Dans le 2ème cas, l´échéance est déterminée soit à partir de la date de
l´acceptation, soit de celle du protêt. En absence de protêt, l´acceptation non datée
est réputée à l´égard de l´accepteur avoir été donnée le dernier jour du délai prévu
pour la présentation à l´acceptation.
-Dans la 3ème hypothèse, la traite est payable à un certain délai de date, le porteur
n´est payé qu´à l´expiration du délai fixé à compter de la date de l´expiration de la
lettre de change. Enfin,
-Dans la 4ème hypothèse, l´échéance est directement déterminée.
5. L´indication du Lieu de Paiement : l´indication du lieu de paiement présente
aujourd´hui l´intérêt de renseigner le porteur sur l´endroit où il doit se présenter
pour être payer sachant que la présentation au paiement est obligatoire.
6. Le Nom du Bénéficiaire : cette indication obligatoire a pour effet d´interdire
l´émission de la lettre de change au porteur. Par ailleurs, le bénéficiaire peut être le
tireur lui-même conformément aux termes de l´Art.161 du code de commerce. Enfin,
l´Art.167 du code de commerce précise que : ’’toute lettre de change même non
expressément tirée à ordre est transmissible par la voie de l´endossement’’, cela
signifie que la clause à ordre joue systématiquement même si elle n´est stipulée dans la
lettre de change. Toutefois, elle n´est pas impérative puisque celle-ci peut stipuler non
à ordre.
7. L´indication de la Date et du lieu de création du titre : l´indication de la
date de création de la lettre de change s´explique par le fait que tout d´abord elle
permet de calculer les délais ayant pour point de départ cette date, ensuite elle
permet de se prononcer sur la capacité du tireur le jour de la création de la traite et
sur l´émission en période suspecte lorsque le tireur est en état de cessation de
paiement (Art. 684 du code de commerce).
En ce qui concerne l´indication du lieu de création, il présente un intérêt indéniable en
matière internationale puisqu´il permet de résoudre certains conflits de Loi.
8. Le Nom et la Signature du tireur : la signature du tireur est capitale et
conditionne même l´existence de la lettre de change. En effet, la lettre de change est
un acte juridique qui ne requiert pour sa validité la volonté de celui qui s´y oblige. Cette
volonté ne peut se caractériser conformément aux formalismes cambiaires que par la
signature.

Mentions facultatives :

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INSTRUMENTS DE PAIEMENT ET DE CREDIT 2014-15

La lettre de change peut comporter certaines mentions dont la violation ne remet pas
en cause la validité du titre mais peuvent engager la responsabilité civile des personnes qui y
sont liées. Ces clauses sont admises tant qu’elles ne touchent pas à l’esprit du droit cambiaire.
Ainsi, il ne sera point admis de clause écartant le principe de l’inopposabilité des exceptions
ou la garantie de paiement par exemple. Ces clauses peuvent concerner notamment la
domiciliation auprès d’une banque, la disposition de retour sans frais, l’endossement, etc…

I- L’INOBSERVATION DES CONDITIONS DE FORME :

La rigueur dans le formalisme cambiaire fait que l’omission des mentions légales obligatoires
a pour conséquence de rendre la lettre de change nulle. En effet, l’article 160 du C.co
commence par ses termes « le titre dans lequel l’une des énonciations indiquées dans
l’article précédent fait défaut ne vaut pas comme lettre de change ».

Cependant, le législateur tempère le formalisme exigé dans certains cas en prescrivant des
règles supplétives tel qu’il ressort des dispositions de l’article 160. En dehors de ces cas, la
lettre de change réputée non valable sera considérée comme un titre ordinaire établissant
une créance lorsque ses conditions comme titre sont remplies.

21AVRI15

SECTION 2 : CONDITIONS DE FOND

Pour ce qui concerne les conditions de fond, il faut rappeler qu’une lettre de change est émise
dans le cadre d’un rapport contractuel fondamental entre le tireur et le tiré. Ainsi et à
l’émission de la lettre de change, son objet est constitué par la somme d’argent qui est due.
Toutefois, il faut également prendre en considération que les exigences du droit commun
concernant la validité d’un contrat sont envisagées de manière spécifique dans le cadre du
droit cambiaire.

I- LA CAPACITE :
La lettre de change étant un acte de commerce par sa forme, les signataires doivent avoir la
capacité requise pour les actes de commerce. Par ailleurs, l’article 164 du C.co précise que la
lettre de change souscrite par un mineur non commerçant est nulle à son égard. Il en découle
alors que le législateur fait la distinction entre le mineur commerçant et le mineur non
commerçant, en admettant pour le premier la possibilité de s’engager par une lettre de
change, conformément à l’esprit d’émancipation commerciale des mineurs. En d’autres termes,
seul un mineur non commerçant est admis à tirer profit de la nullité de la lettre de change
qu’il a signé dans les limites fixées par le droit commun. Les autres signataires de la lettre de
change par contre demeurent pleinement engagés par le titre sur la base du principe de
l’indépendance des signatures en matière cambiaire. Ce même principe s’applique également
lorsque la lettre de change porte d’une part la signature de personnes incapables de s’obliger

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INSTRUMENTS DE PAIEMENT ET DE CREDIT 2014-15

par lettre de change pour démence notamment ou absence de pouvoir et d’autre part de
fausses signatures, des signatures de personnes imaginaires ou des signatures qui pour toute
autre raison ne sauraient obliger les personnes qui ont signé la lettre de change, ou du nom
desquelles elle a été signée, celle-ci est nulle à leur égard exclusivement.

Enfin, le code de commerce dans un esprit de justice admet que celui qui appose sa signature
sue une lettre de change comme représentant d’une personne pour laquelle il n’avait pas le
pouvoir d’agir ou lorsqu’il agit en dépassement des pouvoirs qui lui sont reconnus, est obligé
lui-même en vertu de cette lettre de change et s’il a payé, il hérite des mêmes droits
qu’aurait eu le prétendu représenté.

II- LE CONSENTEMENT
Le code de commerce exige que la lettre de change contienne la signature du tireur qui
exprime son consentement. Donc la lettre de change qui n’est pas signée du tireur n’aurait
aucune valeur. Il en est de même, de celle qui est signée d’un faux nom ou d’une identité
usurpée ou de manière générale toute signature qui ne sera obligé les personnes qui ont signé
la lettre de change, qu’il s’agisse du tireur, des endosseurs ou du donneur de l’aval. Cependant,
la situation du tiré peut prêter à confusion dans la mesure où le code de commerce parle de
son acceptation et non de son consentement.

En réalité, l’acceptation n’est autre l’acte par lequel le tiré, consent et s’engage à
payer le montant de la lettre de change à celui qui en sera régulièrement porteur à
l’échéance. Par conséquent, l’apposition de sa signature est l’expression de son consentement.
Comme il n’est pas à supposer que le tiré s’engage sans cause, l’acceptation fait présumer qu’il
y a une provision. Mais l’acceptation ne constitue pas seulement la reconnaissance d’une dette
envers le tireur ; elle fait naître contre l’accepteur un engagement cambiaire.

L’acceptation crée ainsi une garantie de paiement supplémentaire à celle du tireur.


Cependant, la lettre de change ne sera imposée au tiré que par la réunion de deux
conditions :

La première est que le tiré doit être en situation de débiteur vis-à-vis du tireur
d’une dette au moins égale à celle qui figure sur la lettre de change, qu’on appelle la provision.

La seconde est qu’aux fins de l’acceptation, la lettre de change doit lui être
présentée dans un laps de temps qui court de son émission jusqu’à la date de l’échéance.

La présentation à l’acceptation n’est requise que quand la loi l’exige (notamment dans le
cas des lettres de change à un certain délai de vue) ou quand une clause en ce sens est
stipulée à l‘initiative du tireur ou d’un endosseur. la présentation à l’acceptation de la lettre
de change peut être écartée par la volonté du tireur sauf lorsqu’elle est payable chez un
tiers, ou dans un domicile différent de celui du tiré ou payable après un certain délai de vue.

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INSTRUMENTS DE PAIEMENT ET DE CREDIT 2014-15

L’acceptation peut être demandée à tout moment avant l’échéance. Mais cette règle
souffre deux exceptions : l’une légale, l’autre conventionnelle.

Si la traite est payable à un certain délai de vue, l’échéance ne peut résulter que de la
présentation. Elle doit alors être présentée dans le délai d’un an à compter de sa date. Le
tireur est à ce titre libre de modifier ce délai en l’allongeant ou en l’abrégeant. Tout
endosseur est libre d’abréger ce délai, il ne lui est pas permis de l’allonger.

CLAUSE CONVENTIONNELLE Une clause peut défendre la présentation à


l’acceptation avant un certain terme. Le tireur se réserve ce délai pour faire la provision.

L’acceptation est écrite sur la lettre de change est exprimée par le mot « accepté » ou
toute expression équivalente, suivi de la signature du tiré. Elle doit être « pure et simple »
car l’article 176 de C.co considère que « toute modification apportée par l’acceptation aux
énonciations de la lettre de change équivaut à un refus d’acceptation ». Pourtant
l’acceptation peut être partielle ; dans ce cas, le tiré doit en acceptant, indiquer pour quelle
somme il accepte. Dans cette hypothèse, le porteur ne peut pas refuser l’acceptation
partielle, mais il peut tirer les conséquences de ce que l’acceptation est refusée pour le
surplus en faisant dresser le protêt pour le montant non accepté.

III) LA CAUSE :

La cause est constitue à l’émission de la (LC) par sa provision. Mais du fait de la


possibilité de circulation de cette effet (traite) de commerce (LC) la notion de cause est
évolutive est doit être constitue à la lumière de principe de inopposabilité de l’exception ;
selon ce principe les exceptions peut être invoqués dans le cadre de rapport cambiaire sont
celles qui sont issues du rapport liant 2 signataires consécutifs de la lettre de change. Ou en
revient ainsi à la question de la cause de l’engagement cambiaire ; il est des lors logique que
cette cause ne soit pas unique pour tout les signataires de l’effet (LC) mais au contraire que
l’existence autant de cause qu il y a des relations directes entre les signataires de l effet et
(LC).

IV-LA PROVISION :
L’article 166 du C.co considère qu’il y a provision « si à l’échéance de la lettre de
change, celui sur qui elle est fournie est redevable au tireur, ou à celui pour le compte
de qui elle est tirée, d’une somme au moins égale au montant de la lettre de change ». Il
s’en suit que la provision doit exister à l’échéance et couvrir intégralement la somme indiquée
sur la traite. Autrement dit, l’existence de la provision n’est pas conditionnée par l’émission
de la lettre de change et ne devient obligatoire qu’au jour du paiement.

Bien entendu, la provision doit être faite par le tireur qui est responsable de l’émission
de la lettre de change. Par conséquent, s’il n’a pas fait provision, il devra la payer.

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INSTRUMENTS DE PAIEMENT ET DE CREDIT 2014-15

Même dans hypothèses et que le tire ne paye pas de point de vue de tire il convient
d’insister que son obligation cambiaire en cas d’acceptation trouve sa cause dans
l’acceptation.

En cas de refus d’acceptation, il appartient à celui qui s’en prévaut qu’il soit tireur ou
porteur, d’en rapporter la preuve de son existence.

Dans l’hypothèse où la provision n’existe pas, le tiré ne doit rien ni au tireur ni au


porteur. L’obligation cambiaire s’estompe dans ce cas de figure en raison du défaut de la
créance qui en est à l’origine. La conséquence de ce défaut consiste en la responsabilité du
tireur qui devient auteur d’une lettre de change fictive ou de complaisance.

28AVR15

CHAPITRE 2 :

TRANSMISSION DE LA LETTRE DE CHANGE :

La lettre de change doit pouvoir circuler rapidement et offrir la plus grande sécurité
possible au porteur. De là, il existe un régime spécial de transmission qui a des effets
particuliers : il s’agit de l’endossement.

Le principe est que :« toute lettre de change, même non expressément tirée à ordre
est transmissible par la voie de l’endossement ».

L’endossement s’opère par la remise du titre avec une mention l’exprimant,


normalement inscrite au dos du titre ou sur une feuille qui lui est attachée appelée
« l’allonge » et appuyée par une signature. C’est un mécanisme par le biais duquel le cédant
appelé endosseur, donne l’ordre au débiteur (le tiré), de payer à l’échéance au cessionnaire
(l’endossataire ou porteur) le montant de la traite. Il suppose la capacité au même titre que
le tireur, puisque l’endosseur s’engage par sa signature.

1-Si en principe, il doit préciser la personne à l’ordre de laquelle, il a été donné, le


législateur n’interdit pas l’endossement en blanc et lui assimilait l’endossement au porteur, qui
consiste dans la simple signature de l’endosseur sans indication du nom du bénéficiaire.
Cependant, il exige que la signature soit apposée au verso du titre ou sur l’allonge afin d’éviter
toute confusion avec une signature d’aval ou d’acceptation.

-En outre, le législateur n’impose pas l’indication de la date de l’endossement et établit


même une présomption favorable en vertu de laquelle l’endossement sans date est censé avoir
été fait avant le délai fixé pour dresser le protêt. Toutefois, il interdit d’antidater les
lettres de change sous peine de faux.

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-Par ailleurs, le principe de la transmissibilité de la lettre de change par l’endossement


peut être écarté par la clause « non à ordre ». Dans ce cas, la transmission de la lettre de
change ne peut avoir lieu que suivant les formes de la cession ou la créance civile.

-Sur un autre plan, le code de commerce précise dans son article 167 que
« l’endossement doit être pur et simple ». Il n’est pas admis alors d’endossements
conditionnels ou partiels.

De manière générale, il convient de préciser que l’endossement ne transfère pas


toujours la propriété de la provision, car son rôle peut répondre à une fonction de procuration
ou de gage.

SECTION 1 : L’ENDOSSEMENT TRANSLATIF

L’endossement translatif est celui par lequel l’endossataire acquiert la propriété de la


lettre de change. Il produit plusieurs effets importants qui rendent la situation de
l’endossataire porteur de l’effet nettement confortable.

1. TRANSFERT DE LA PROPRIETE DE LA PROVISION :


L’article 166, al. 4 dispose que « la propriété de la provision est transmise de droit
aux porteurs successifs de la lettre de change ». Il en ressort alors que le transfert de la
créance au profit du porteur n’est subordonné à aucune formalité en dépit du fait que la
créance relève d’un droit fondamental personnel. Ainsi, les formalités requises par l’article
195 du D.O.C, notamment la signification au débiteur et l’acceptation du transport de
l’obligation par celui-ci ne sont pas requises.

2. GARANTIE SOLIDAIRE DES ENDOSSEURS :


Si l’endossement était seulement un mode de cession de créance, l’endosseur serait
garant de l’existence de la créance, mais non de la solvabilité du débiteur en effet,
conformément à l’article 169, l’endosseur est sauf clause contraire, garant de l’acceptation
et du paiement. Cette obligation de garantie s’explique par le fait qu’en signant la lettre de
change, il entre dans l’opération cambiaire et en devient responsable. Il ne s’agit d’ailleurs pas
seulement d’une obligation prise envers celui à qui la traite est endossée ; tous les endosseurs
sont solidairement tenus envers le dernier porteur. Cependant, les termes de l’article 169 du
C.co permettent d’écarter cette obligation de garantie par une clause contraire. En effet, il
peut aussi tout en promettant la garantie à celui à qui il endosse la traite, s’exonérer de toute
garantie envers les porteurs auxquels l’endossataire la transmettrait lui-même. Cette clause
de non garantie n’a pas pour effet d’empêcher l’endossement, qui est de droit en matière de
lettre de change, mais elle restreint l’obligation de garantie.

3. INOPPOSABILITE DES EXCEPTIONS :

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Aux termes de l’article 171 du C.co, « les personnes actionnées en vertu de la


lettre de change ne peuvent pas opposer au porteur les exceptions fondées sur leurs
rapports personnels avec le tireur ou avec les porteurs antérieurs, à moins que le
porteur en acquérant la lettre, n’ait agi sciemment au détriment du débiteur ». Cet
article bénéfice donc au porteur de l’effet, c'est-à-dire à celui qui peut justifier de son droit
par une suite ininterrompue d’endossements, ou encore au bénéficiaire initial.

Cependant, le principe de l’inopposabilité ne joue pas si le débiteur prouve que le


porteur était de mauvaise foi.

SECTION 2 : ENDOSSEMENT NON TRANSLATIF

L’endossement qui doit être pur et simple, transmet tous les droits résultant de la
lettre de change.

Cependant, par exception, la loi permet deux sortes d’endossements qui ne sont pas
translatifs du droit du porteur : l’un est l’endossement à titre de procuration, l’autre,
l’endossement à titre de gage au pignoratif.

I- ENDOSSEMENT A TITRE DE PROCURATION :


Cet endossement doit être exprès. Il résultera selon l’article 172 de la mention
« valeur en recouvrement », « pour encaissement », « par procuration », ou toute autre
mention équivalente. L’endosseur donne ainsi mandat à l’endossataire de recouvrer le montant
de l’effet. Comme il y a mandat, le tiré opposer au porteur les exceptions qu’il pouvait opposer
au mandant endosseur. Mais ceci étant, l’endossataire peut exercer tous les droits dérivant
de la lettre de change, mais un endossement fait par lui ne vaut que comme un endossement à
titre de procuration.

II) ENDOSSEMENT A TITRE DE GARANTIE OU PIGNORATIF :


L’endossement peut être fait simplement pour donner la lettre de change en gage :
c’est l’endossement pignoratif ou à titre de garantie. Il porte la mention « valeur en
garantie », « valeur en gage », ou toute autre formulation équivalente. Ici encore,
l’endossement confère au porteur tous les droits dérivant de la lettre de change.

Le créancier gagiste peut exercer tous les droits qui appartiennent au porteur ;

1- il doit donc à l’échéance recouvrer le montant de l’effet. Mais il n’a pas le droit de
disposer du gage, cet endossement ne vaut que comme procuration.

2-Pourtant la règle de l’inopposabilité des exceptions s’applique au profit du


créancier gagiste, sauf lorsque celui-ci, en recevant le titre, aurait agi sciemment au
détriment du débiteur.

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3-Enfin, si la dette garantie n’est pas remboursée à l’échéance de la lettre, le


créancier gagiste a le droit de réaliser le gage.

05MAI15

CHAPITRE 3 :
PAIEMENT DE LA LETTRE DE CHANGE :
Nous abonderons d’abord les garanties de paiement, ensuite les conditions de paiement et
enfin le recours faute de paiement.

SECTION 1 : LES GARANTIES DE PAIEMENT


Dans le cadre de l’efficacité de la lettre de change, le législateur lui a reconnu d’abord
une garantie de paiement d’ordre général, et une autre spéciale : l’aval. Cependant, dans la
pratique, la garantie du paiement de la lettre de change peut être renforcée par des sûretés
réelles ou personnelles.

I- GARANTIE GENERALE DE PAIEMENT :


Conformément aux dispositions de l’article 165 du C.co, le tireur est garant de
l’acceptation et du paiement. Si le tireur peut s’exonérer de la garantie d’acceptation par une
clause en ce sens, sa garantie due au titre de paiement n’admet aucune exonération, car elle
est d’ordre public. Ainsi cette garantie s’applique lorsque le tireur se heurte à un défaut de
paiement de la part du tiré accepteur ou non accepteur de la lettre de change. De manière
générale, le défaut de paiement peut provenir de l’insolvabilité du tiré ou de la contestation
de la provision.

II- GARANTIE SPECIALE DE PAIEMENT : L’AVAL


L’aval est une garantie sous forme d’un engagement personnel et cambiaire d’un
signataire de la lettre de change ou d’un tiers de payer tout ou partie du montant figurant sur
la traite, en cas de défaillance du débiteur cautionné à l’échéance.

A- Conditions de l’aval :
La validité de l’aval requièrent la réunion des conditions de fond et de forme, telles
qu’indiquées par l’article 180 du C.co.

a/ Conditions de fond :

L’aval peut être fourni par un tiers ou même par un signataire de la lettre de change.
S’il est fourni par un tiers, il suppose la capacité parce qu’il fait naître à la charge du donner
d’aval une obligation cambiaire de nature commerciale.

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-Le donneur d’aval peut garantir la promesse de l’un quelconque des débiteurs de la
traite. Ainsi il peut s’agir du tireur, du tiré accepteur, d’un endosseur ou même un autre
donneur d’aval.

-Le donneur d’aval doit indiquer le nom de la personne garantie, à défaut, il est réputé
donné pour le tireur.

-En ce qui concerne l’objet de l’aval, celui-ci peut porter sur la garantie de paiement
total ou partiel de la dette du débiteur cautionné, au profit de tout porteur légitime ou d’un
porteur déterminé, avec ou sans condition. Il est admis par ailleurs, le principe que l’objet de
l’aval puisse porter aussi bien sur l’acceptation de la lettre que son paiement. Les conventions
restrictives de l’aval demeurent licites dans la mesure où elles ne sont pas incompatibles avec
ses caractères essentiels. Par conséquent, le donneur d’aval pourrait limiter sa garantie à
l’acceptation ou au paiement, ou s’obliger seulement envers un porteur déterminé à l’exclusion
des porteurs subséquents, ou même assortir son engagement d’une condition.

b. Conditions de forme

L’aval n’a de valeur et d’existence que s’il est constaté par écrit, qu’il intervienne sur le
titre même ou sur une allonge ou sur un papier séparé. Quand il a lieu sur le titre, il figure
nécessairement au recto en comportant expressément son appellation pour éviter la confusion
avec la signature du tireur et du tire. Il doit être exprimé par les termes « bon pour aval »,
ou toute expression équivalente. Il comporte aussi obligatoirement le nom et la signature de
celui qui le donne.

Quand il est donné par acte séparé, l’aval doit comporter la référence claire et précise
de la traite visée et indiquer le lieu de son établissement.

B- Effets de l’aval :
Du point de vue des rapports du donneur d’aval avec le porteur, la signature du premier
fait naître normalement contre lui au profit du second, un recours de nature cambiaire. Le
donneur d’aval est à ce titre tenu à l’égard du porteur « de la même manière que celui dont il
s’est porté garant ». Ainsi, il peut bénéficier de la négligence du porteur seulement dans la
mesure où le débiteur garanti possède lui-même ce droit. Cependant, dès lorsque le donneur
d’aval est tenu cambiaire ment, il est soumis à la règlementation cambiaire, notamment au
principe d’indépendance des signatures. C’est ainsi que l’article 180 précise que « son
engagement est valable alors même que l’obligation qu’il a garantie serait nulle pour tout
cause autre qu’un vice de forme ».

En se plaçant du point de vue des rapports du donneur d’aval avec le débiteur


cautionné, il est considéré que ce dernier ne serait recourir contre sa caution. Ainsi le tireur
resté ou devenu porteur n’a donc pas d’action contre son donneur d’aval.

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A l’opposé lorsque le donneur d’aval est contraint de payer le montant de l’effet au


porteur, il peut toujours se retourner contre le débiteur garanti et lui réclamer l’intégralité
des sommes payées.

Enfin du point de vue ses rapports avec les autres signataires de la traite, le donneur
d’aval qui a payé peut exercer les recours que le débiteur garanti aurait pu exercer s’il avait
lui-même effectué le paiement.

Inversement, le donneur d’aval est tenu en vertu de la lettre de change, des mêmes
recours que le signataire pour lequel il est intervenu. C’est ainsi que le donneur d’aval du
tireur peut être contraint au remboursement de la traite à l’égard du tiré qui a payé le
porteur sans avoir reçu provision.

SECTION 2 : LA REALISATION DU PAIEMENT


La réalisation du paiement a … sur présentation du titre qui consiste pour le porteur
légitime, de réclamer le paiement au tiré en exhibant la traite. Le défaut de présentation
peut entraîner la déchéance du porteur lorsque une lettre de change stipulée « sans protêt »,
n’est pas présentée à l’échéance ou lorsqu’une lettre vue ou à un certain délai de vue n’est pas
présentée dans les délais prescrits.

Par ailleurs, le tiré qui paie la lettre de change peut demander qu’elle lui soit remise
acquittée par le porteur. Celui-ci ne peut d’ailleurs pas refuser un paiement partiel : il en
donne quittance et fait dresser un protêt pour le surplus ; le tiré pouvant exiger que mention
du paiement partiel soit faite sur l’effet. En revanche, le tiré ne peut obliger le porteur à
accepter un paiement avant l’échéance ; mais si la lettre de change ne lui est pas présentée le
jour de l’échéance ou l’un des cinq jours ouvrables qui suivent, il peut en consigner le montant
au secrétariat-greffe du tribunal de son domicile aux frais, risques et périls du porteur
conformément aux dispositions de l’article 188 du code de commerce.

En payant, le tiré doit vérifier que le porteur est bien propriétaire de la lettre de
change, c’est-à-dire porteur légitime du titre. Cette vérification s’effectue par un contrôle
de la régularité de la suite des endossements qui ne s’étend pas néanmoins à l’authenticité des
signatures. La lettre de change peut être réglée par chèque si le porteur l’accepte. Si elle est
stipulée payable en une monnaie n’ayant pas cours au lieu du paiement, le montant peut en être
payé en monnaie nationale au cours du change.

L’opposition au paiement n’est admise qu’en cas de redressement ou liquidation


judiciaire du porteur ou de vol ou de perte de la lettre de change, selon l’article 189 du code
de commerce. En cas de perte d’une lettre de change, à défaut d’obtenir l’accord amiable avec
le tiré, celui qui l’a perdue peut obtenir le paiement sur ordonnance du juge en justifiant de sa
propriété par ses livres et en fournissant une caution qui reste engagée pendant trois ans.

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Enfin, dans le cas d’un défaut de paiement à l’échéance, les recours cambiaires
s’ouvrent normalement à l’échéance si le tiré ne paie pas à première présentation, carence
constatée par un protêt si la traite n’a pas été stipulée sans frais. Cependant les recours
cambiaires peuvent être anticipés en cas de refus d’acceptation, ou d’acceptation partielle
pour le surplus ou en cas d’insolvabilité du tiré. Il y a lieu de noter que les délais de
prescription des actions cambiaires est comme suit :

- Trois mois pour les actions contre l’accepteur à compter de la date de


l’échéance de la traite ;
- Un an pour les actions contre le tireur et les endosseurs à compter de la date
du protêt ou de l’échéance en cas de dispense de protêt ;
- Six mois pour les actions des endosseurs les uns contre les autres ou contre
le tireur à partir du jour où l’endosseur a remboursé la traite ou il a été lui-
même actionné.
-
TITRE II :
LE BILLET A ORDRE
Le billet à ordre est un écrit par lequel une personne appelée souscripteur s’engage à
payer, à une époque déterminée, une certain somme, à une autre personne appelée
bénéficiaire ou à l’ordre de celle-ci. Le titre ; grâce à la clause à ordre, est transmissible par
endossement. Pour l’essentiel, le billet à ordre est soumis aux mêmes dispositions que la
lettre de change. L’article 234 du code de commerce renvoie à une série de dispositions
relatives à la lettre de change, rendues applicables au billet à ordre « en tant qu’elles ne
sont pas rendues incompatibles avec la nature de ce titre… ». Seules sont écartées du
renvoi les dispositions touchant des aspects du mécanisme cambiaires qui ne se retrouvent
pas dans le billet à ordre (acceptation, provision).

La principale caractéristique du billet à ordre consiste dans la simplicité de sa forme,


n’exigeant que deux personnes, qui renvoi directement à la nature cambiaire du titre. La
comparaison avec la lettre de change amène à réunir en une seule et même personne, dans le
cadre du billet à ordre, le tireur et le tiré. Seuls le souscripteur et le bénéficiaire sont
légalement obligatoires dans un billet à ordre.

Si l’on excepte cette différence de forme, de très nombreuses dispositions applicables


à la lettre de change sont également applicables au billet à ordre, du fait du renvoi opéré par
l’article 234 précité. Ce renvoi est d’ailleurs logique si on s’en tient aux circonstances dans
lesquelles un billet à ordre est émis, qui sont très souvent similaires pour ne pas dire
identiques à celle menant à l’émission d’une lettre de change. Le droit cambiaire d’applique
donc pleinement entre les signataires d’un billet à ordre, du simple fait de l’apposition de
leurs signatures.

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En matière de paiement du titre, lettre de change et billet à ordre suivent des régimes
pour ainsi dire identiques. Notamment, le caractère non libératoire de la remise du titre en
paiement, jusqu’au parfait encaissement du montant dû.

SECTION 1 : EMISSION DU BILLET A ORDRE


Le billet à ordre est essentiellement régi par des conditions liées à sa qualification
d’effet de commerce. Dès lors, les mentions requises pour un billet à ordre sont très
similaires à celles requises pour une lettre de change.

Pour valoir comme billet à ordre, le titre doit contenir :

- La clause à ordre ou les mots « billet à ordre » insérés dans le texte ;


- La promesse pure et simple de payer une somme déterminée ;
- L’indication de l’échéance : si une échéance n’est pas indiquée, le billet est payable à
vue ;
- Le nom de celui auquel ou à ordre duquel le paiement doit être effectué ;
- L’indication de la date et du lieu de création ;
- Le nom et la signature du souscripteur.
Tout ce qui a été dit à propos de la lettre de change relativement à la domiciliation, à
la stipulation d’intérêts, à l’aval, à l’endossement, à l’échéance, au paiement, au protêt, aux
recours et à la prescription s’applique au billet à ordre selon l’article 234 du code de
commerce. Toutefois, il est question au moins qui ne se pose pas ici, c’est celle de la
provision : comme c’est le souscripteur lui-même qui doit payer, il n’a pas à faire de la
provision chez un tiers au sens juridique du mot ; il aura simplement à verser chez son
banquier les fonds nécessaire au paiement si le billet est domicilié chez un banquier.
Corrélativement, puisqu’il n’y a pas de tiré, le billet à ordre ne peut pas être présenté à
l’acceptation. Cette situation pourrait créer une difficulté pour les billets à un certain délai
de vue. Mais la loi précise que, dans ce cas, l’acceptation qui fait courir le délai pour une
lettre de change est remplacé par le visa du souscripteur. Le refus de visa est constaté par
protêt, conformément à l’article 238 du code de commerce.

SECTION 2 : LES RECOURS FAUTE DE PAIEMENT


1. Les conditions de recours
L’exercice du recours suppose l’établissement préalable d’un protêt, sauf le cas de
redressement ou liquidation judiciaire du souscripteur (comme l’indique l’article 197 alinéa 6
du code de commerce), ou si une clause expresse du billet dispense de protêt.

2. L’exercice du recours
Le porteur qui ne peut se faire payer par le souscripteur doit faire connaître cette
situation à ses garants. Il doit, selon l’article 199 du code de commerce, donner avis à son

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endosseur, et qui remonte la chaîne des endosseurs jusqu’au souscripteur, qui est le débiteur
principal du titre.

Il importe d’ajouter que, comme dans la lettre de change, le porteur de bonne foi
bénéficie du principe d’inopposabilité des exceptions posé par l’article 171 du code de
commerce. S’il n’accomplit pas les formalités prescrites par le loi pour la conservation de ses
droits, il est déchu de tout recours contre les endosseurs, y compris le bénéficiaire qui est le
premier endosseur.

‫نسألكم خالص الدعاء‬

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