Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
24FEV14 ABDERRAHIM.AR
LES INSTRUMENST DE
PAIEMENT ET DE CREDIT
I
ntroduction générale
Les notions d’instrument de paiement et de crédit ne font l’objet d’aucune
définition légale ; cependant il est nécessaire de les comprendre individuellement
pour pouvoir distinguer l’une de l’autre et les étudier. Au sens originaire,
l’instrument désigne un outil permettant d’accomplir une tache quelconque.la notion
de paiement renvoie à l’extinction d’une dette résultant d’une obligation de
somme d’argent par le versement de la somme due. La notion de crédit consiste à mettre à la
disposition d’une personne d’une certaine somme d’argent que cette personne pourra utilisé
en une ou plusieurs fraction successive, suivant ses besoins et souvent les conditions
convenues .ces précision étant apportent les instruments de paiement sont donc les outils
juridiques permettant d’exécuter une obligation de somme d’argent . Les instruments de
crédits sont eux des moyens de financements d’opération déterminée.
C
lassiquement, les instruments de paiements et les instruments de crédits sont
abordés dans le cadre de la théorie générale dans les effets générales ; cela est
notamment lié à leur soumission à certaines règles communes dérivant du droit
cambiaire notamment le caractère négociable, le principe de la solidarité des
signataires ; le principe de l’inopposabilité des exceptions etc.
La forme retenue par le législateur confirme cette position. Cependant ; il parait judicieux
de distinguer et de séparer les deux catégories d’instrument à raison de leur finalité
totalement différente.
Rappelons à cette égard que le code de commerce traite dans son livre 3 les effets de
commerce ;on y abordant la lettre de change, le cheque et les autres moyens de paiement ;
sans pour autant de donner une définition à l’ effet de commerce ou d’établir de disposition
ABDERRAHIM.AR Page 1
INSTRUMENTS DE PAIEMENT ET DE CREDIT 2014-15
générale s’appliquant aux 4 titres qui le compose .cela dit s’il est aisé de comprendre que la
lettre de change, le billet à ordre ;le cheque constituent des effets de commerce
conformément à la définition largement reprise donné par le doyen ROBLOT , il semble
pourtant que l’appartenance des autres moyens de paiement aux effets de commerce est
discutable. En effet cette définition précise que l’effet de commerce est ‘’ un titre
négociable qui constate l’existence au profit du porteur d’une créance à court terme est
sert à son paiement’’ c’est pourquoi il est convenable de parler des instruments de paiement
et de crédit.
Si dans le cadre de ce cours, nous allons opérer la distinction entre les instruments de
paiement et de crédit, nous allons introduire la matière en approchant les spécificités de
droit cambiaire qui ont trait un formalise rigoureux ou caractère abstrait du titre
cambiaire et en fin en particularisme du droit cambiaire.
I) Le formalisme cambiaire
Il est d’ordre public ; il facilite la circulation du titre, assure une fonction de protection de
ceux qui s’engagent cambiairement et permet aussi d’assurer une fonction de normalisation
des relations juridiques.
ABDERRAHIM.AR Page 2
INSTRUMENTS DE PAIEMENT ET DE CREDIT 2014-15
le titre. Cette signature a une importance telle qu’elle implique deux principes fondamentaux
en matière cambiaire. il s’agit d’une part un principe d’indépendance de signature qui signifie
que celui qui s’est valablement engagé cambiairement ne peut, pour se soustraire à son
engagement invoquer le vice affectant d’autres signature , il s’agit d’autre part du principe
de la solidarité du signataire valablement engagés qui signifie que le porteur a le droit d’agir
contre tous les signataires du titres individuellement ou collectivement, sans être tenu
d’observer l’autre dont lequel ils se sont obligés, il signifie aussi que l’action intentée
contre l’un des obligés n’empêche pas d’agir contre les autres même si se sont engagés
postérieurement à celui qui été poursuivi.
Nous allons traiter dans cette partie le cheque et les autres moyens de paiement
TITRE : LE CHEQUE.
Le succès connu par le chèque peut s’expliquer de ses deux avantages considérables. D‘une
part, il permet des paiements très simplifiés sans utilisation d’espèces et pouvant s’effectuer
à distance par envoi du titre, d’autre part, le porteur peut ne pas encaisser le chèque lui-
même en le remettant à son banquier qui s’en charge de sorte que les banquiers procèdent à
une opération de compensation des chèques tirés par et au profit de leurs clients.
Aucune définition légale n’est donnée au chèque, il peut être défini comme étant le titre tiré
par un émetteur au profit d´un bénéficière, d’une somme d’argent disponible à son profit.
Le chèque n´est pas commercial par sa forme, il est civil ou commercial suivant la
nature des dettes qu´il tente à effacer. Pour mieux appréhender ce titre ; nous
allons l´analyser sur trois (3) aspects : l´émission – la transmission – le
paiement.
ABDERRAHIM.AR Page 3
INSTRUMENTS DE PAIEMENT ET DE CREDIT 2014-15
CHAPITRE -I-
L´EMISSION DU CHEQUE:
L’émission du cheque traduit la naissance juridique. Elle ne résulte donc pas de la création qui
revient à l’établissement matériel du titre mais plutôt sa remise à un tiers ou à une banque.
C´est ainsi qu´elle se pose la question de savoir qu´elles sont les parties prenantes lors de
l’émission du chèque (section 1). Par ailleurs, du fait de l´application de la loi cambiaire, le
législateur attache à l´apparence du titre 1 une importance capitale à fin de renforcer la
confiance et la sécurité du paiement par chèque. C’est pourquoi il parait judicieux de
s’intéresser aux conditions de forme du chèque (section 2).
b)Le tiré : le chèque ne peut être tiré que sur un établissement bancaire. A cet égard, l’Art.
240 du code de commerce alinéa … dispose : ‘’ est réputé non valable comme chèque, tout
chèque non conforme aux formules délivrées par l´établissement bancaire (…) ; Ainsi, la
méconnaissance de cette prescription vide le titre de sa qualification de chèque et imposerait
le tireur.
ABDERRAHIM.AR Page 4
INSTRUMENTS DE PAIEMENT ET DE CREDIT 2014-15
Soit à une personne dénommée avec une clause ‘’ Nom à l´ordre de’’ = c´est le chèque
Nominatif.
Soit à une personne dénommée ou à son ordre sans que la clause à ordre ait besoin
d´être expressément mentionnée = c´est le chèque à ordre.
Soit au porteur, qu´il y est cette clause ou encore qu´il n´y est aucun nom du
bénéficiaire. C´est le cas notamment du titulaire d´un compte tirant un chèque sur son
propre compte pour se faire remettre le montant = c´est le chèque de retrait.
Le chèque est un titre très formaliste. Le formalisme est la condition de l´existence du titre
bancaire, car il est aussi un élément indispensable à la qualification du titre bancaire en tant
que chèque. Le formalisme légal du chèque se matérialise d´abord dans l´obligation d´utiliser
l´écrit car il n´est pas concevable d´émettre un chèque verbal, d´ailleurs pas n´importe écrit
peut suffire pour émettre un chèque car seules les formules délivrées par les établissements
bancaires constituent le support matériel admis par le chèque. Ensuite, il est nécessaire
d´observer des mentions légales dont le défaut en fin appelle des sanctions.
A) FORMULE BANCAIRE :
De manière générale, le chèque doit être reconnu à vue d´œil par son apparence sans examen
attentif. Le Droit marocain n´admet que les chèques constatés sur les formules bancaires. la
circulaire Nº12/G/2006 de BANK EL MAGHRIB a été édictée à fin de fixer les normes qui
doivent être observées lors de la confection des formules bancaires.
Les formules du chèque sont mises gratuitement à disposition des titulaires de compte de
chèque par l´établissement bancaire, tout établissement bancaire peut par décision motivée,
refuser de délivrer au titulaire d´un compte des formules de chèque autres que celles qui
sont remises pour un retrait de fonds par le tireur auprès du tiré ou pour une certification : il
peut à tout moment demander la restitution des formules antérieurement délivrées. Il peut
être délivré des formules de chèque barré d´avance et rendus par une mention expresse de
l´établissement bancaire non transmissible par voie d´endossement sauf au profit d´un
établissement bancaire.
10MARS15
Concernant les mentions obligatoires : l’Art. 239 du code de commerce nous donne la
liste qui comprend :
ABDERRAHIM.AR Page 5
INSTRUMENTS DE PAIEMENT ET DE CREDIT 2014-15
Concernant les mentions interdites : il faut préciser que de manière générale, le chèque
ne doit contenir aucune indication contraire ou incompatible avec sa finalité de moyen
de paiement à vue, sur simple présentation et dispense de la formalité d´acceptation.
Il ne prévoit d´échéance aucune ou de délai de paiement. Soumis au Droit cambiaire, il
n´est point possible d´écarter le principe de l´inopposabilité des exceptions et celui
de la garantie solidaire des signataires.
Concernant les mentions facultatives : sont des mentions particulières que l´on peut
insérer dans le chèque sans remettre en question sa validité, tel est le cas par exemple
de la clause de retour sans frais, Protêt la clause interdisant l´endossement, l´Aval,
etc.
ABDERRAHIM.AR Page 6
INSTRUMENTS DE PAIEMENT ET DE CREDIT 2014-15
CHAPITRE -II-
TRANSMISSION DU CHEQUE:
16MARS15
1- L´endossement translatif :
C’est l’endossement qu’a pour objet de transmettre la propriété du chèque à
l´endossataire. Il obéit à des conditions de fond et de forme et entraine des effets.
a) conditions de l´endossement :
Concernant les conditions de fond : tout chèque, y compris le chèque barré,
peut faire l´objet d´un endossement translatif dés lors qu´il n´a pas été
stipulé ‘’non à ordre’’. L´endossement translatif peut être effectué par
route personne qu´il s´agisse du tireur ou d´un autre porteur.
L´endossement peut être fait même au profit du tireur ou de tout autre
obligé. L´endossement doit être pure et simple, toute condition à laquelle il
ABDERRAHIM.AR Page 7
INSTRUMENTS DE PAIEMENT ET DE CREDIT 2014-15
La règle de l´inopposabilité des exceptions suppose que les poursuites fondées sur le Droit
cambiaire soit diligentés par un porteur légitime, c.à.d. qu´il puisse justifier de son droit par
une suite ininterrompue d´endossement.
ABDERRAHIM.AR Page 8
INSTRUMENTS DE PAIEMENT ET DE CREDIT 2014-15
CHAPITRE -III-
PAIEMENT DU CHEQUE:
ABDERRAHIM.AR Page 9
INSTRUMENTS DE PAIEMENT ET DE CREDIT 2014-15
SECTION 1 :
GARANTIES DE PAIEMENT DU CHEQUE :
I-LA PROVISION :
Consiste à cette somme d´argent du tireur contre le tiré doit exister en vue du
paiement du chèque. Nous allons approcher l’existence de la provision et le transfère de sa
propriété
A)-L´existence de la provision :
Il convient de prime abord de préciser que la détermination du montant de la provision
fait partie des mentions obligatoires devront être contenues dans le cheque, et dont le
défaut détruit le titre et le vide de sa nature juridique.
ABDERRAHIM.AR Page 10
INSTRUMENTS DE PAIEMENT ET DE CREDIT 2014-15
La provision existe juridiquement que si elle consiste en une somme d´argent liquide,
exigible et disponible pour rentrer dans la propriété du bénéficiaire du paiement dès le
moment où le chèque est émis. Par ailleurs, l´absence de provision ne concerne pas que le
titulaire du compte mais s´entend également au tireur pour compte qui demeure
personnellement obligé par sa signature envers les endosseurs et le porteur car ceux-ci
peuvent ignorer le véritable propriétaire du compte. Ils n´ont de relation qu´avec le tireur et
en cas de délégation même de l´existence de la provision, il appartient au tireur de prouver
que la dite provision existait au moment de la création du chèque auprès du tiré. A défaut de
preuve, il reste tenu de garantir le paiement du chèque même s´il n´a émis le chèque que pour
le compte d´autrui. Cependant, s´il paie lui-même le chèque, il acquière les Droits du porteur
et peut se retourner contre son mandant pour recouvrer le montant réglé. Enfin, l´absence,
l´insuffisance ou l´indisponibilité de la provision est passible d´un emprisonnement d´un à
5ans et d´une amende de 2000 à 10000 DHS sans que cette amende puisse être inferieure à
25% du montant du chèque ou de l´insuffisance de provision à l´encontre du tireur d´un
chèque qui omet de maintenir ou de constituer la provision du chèque en vue de son paiement
à la présentation ou celui qui fait irrégulièrement défense au tiré de payer.
A)-L´AVAL :
L´Art. 264 du code de commerce précis que le paiement du chèque peut être garanti
en tout ou en partie de son montant par un aval. L´Aval peut être fournit par un tiers à
l´exception du tiré ou même par un signataire du chèque. Il en résulte qu´un endosseur
pourrait parfaitement garantir le paiement du chèque par un aval.
ABDERRAHIM.AR Page 11
INSTRUMENTS DE PAIEMENT ET DE CREDIT 2014-15
Sur le plan de la forme, l´aval est donné soit sur le chèque ou sur une allonge, soit
par un acte séparé indiquant le lieu où il est intervenu. Il est exprimé par la formule ‘’ Bon
pour Aval’’ ou par toute expression équivalente, suivie de la signature du donneur de l´aval.
L’aval doit indiquer pour quelle signature qu’il est donné à défaut et réputé donné pour le
tireur ???????
Sur le plan des effets de l´Aval, le donneur de l’aval est tenu de la même manière que
celui dont il s´est porté garant. Cependant, quand il paye le chèque, le donneur d´aval
acquière par subrogation les Droits résultant du chèque contre le garantis et contre ceux qui
sont tenus envers ce dernier en vertu du chèque.
ABDERRAHIM.AR Page 12
INSTRUMENTS DE PAIEMENT ET DE CREDIT 2014-15
ABDERRAHIM.AR Page 13
INSTRUMENTS DE PAIEMENT ET DE CREDIT 2014-15
cambiaire en faisant protester le chèque pour le surplus sous réserve de respecter les délais
de recours.
CHAPITRE -VI-
LE DEFAUT DE PAIEMENT :
Il peut arriver que le chèque ne soit pas payé. C´est ainsi que nous allons aborder ci-
après les incidents de paiement et les recours faute de paiement.
A. L’OPPOSITION:
L´opposition au paiement constitue une procédure mise à la disposition du tireur et du
porteur dessaisit involontairement d´un chèque. Cependant, la Loi n´admet d´opposition au
paiement du chèque par le tireur que dans les situations limitativement prévues par le code de
commerce à savoir : cas de perte, de vol, d´utilisation frauduleuse ou de falsification de
chèque ou en cas de redressement ou de liquidation juridique du porteur. Toute opposition
distincte des cas d´opposition autorisés par la Loi demeure interdite et expose son auteur
aux sanctions pénales édictées en matière de chèque sans provision.
B. LE REFUS DE PAIEMENT :
Si la banque sur laquelle un chèque est tiré doit le payer, elle peut aussi le refuser.
Mais uniquement dans les cas prévus par la Loi (opposition, mesure d´interdiction…) sinon,
elle engagerait sa responsabilité civile. Tout établissement bancaire qui refuse le paiement
d´un chèque tiré sur ses caisses est tenu de délivrer au porteur ou à son mandataire un
certificat de refus de paiement dont les indications sont fixées par BANK AL MAGHRIB. Ce
certificat tend à s’assurer à la régularité de refus de paiement exercée par la banque.et
permet la mise en cause de sa responsabilité en cas de refus.
SECTION 2 :
LES RECOURS POUR FAUTE DE PAIEMENT :
ABDERRAHIM.AR Page 14
INSTRUMENTS DE PAIEMENT ET DE CREDIT 2014-15
TITRE 2 :
DE PAIEMENT.
ABDERRAHIM.AR Page 15
INSTRUMENTS DE PAIEMENT ET DE CREDIT 2014-15
SECTION 1 : LE VIREMENT :
Le virement est définit par le code de commerce comme l´opération bancaire par
laquelle le compte d´un déposant est, sur l´ordre écrit de celui-ci, débité par un montant
destiné à être porté au crédit d´un autre compte. Opéré entre deux comptes, le virement est
mis en œuvre par deux banques, chacune d´elles n´agit à cet effet que par délégation du
titulaire du compte (d´importation ou d´accueil) qu´elle gère. Ainsi, le virement s´articule
sur un mandat de payer et sur un mandat d´encaisser.
A. LE MANDAT DE PAYER:
C´est celui qui au début du processus fonde l´action de la banque d´un donneur
d´ordre. En sa qualité de dépositaire des fonds, elle ne peut donc en débité la valeur pour
virement, prélèvement ou paiement que sur habilitation certaine du titulaire du compte, cette
procuration a pour objet la remise scripturale au bénéficiaire d´une certaine valeur par
prélèvement sur le solde du compte donné en référence. Il en découle alors toutes les suites
attachées à la relation du mandat et particulièrement la conséquence que jusqu´à ce que
l´ordre est reçu un début d´exécution par débit du compte de son auteur. La réalisation du
virement peut être paralysée par retrait de la procuration. C´est ce qui ressort de l´Art. 521
du code de commerce qui précise qu´ à partir de l´inscription du virement au débit du
donneur d´ordre, l´ordre ne peut plus être révoqué par le mandant. On constate alors que le
débit du compte du donneur d´ordre constitue le premier acte d´accomplissement d´un
mandat de payer.
Par ailleurs, l´ordre de virement est valablement donné soit pour des sommes déjà
inscrites au compte du donneur d´ordre, soit pour des sommes devant y être inscrites dans
un délai préalablement convenu avec l´établissement.
B. LE MANDAT D’ENCAISSER
La banque domiciliataire du virement désigné pour la rapatriement effective de l’avoir
transféré au compte de bénéficiaire ; agit elle-même en qualité d’intermédiaire mandaté ainsi
ABDERRAHIM.AR Page 16
INSTRUMENTS DE PAIEMENT ET DE CREDIT 2014-15
investie d’un mandat d’encaisser la banque domiciliataire ne tient pas son habilitation d’une
procuration spéciale que lui aurait donné pour l’opération le destinataire du fonds .elle est
fondée d’ordinaire sur le pouvoir général de teneur de comptes de réceptionner les valeurs
transmises sous sa domiciliation pour être portées au crédit de ces clients. ce pouvoir dérive
de la convention de compte, il ne peut s’interpréter autrement qu’en une obligation pour la
banque d’accepte l objet du virement, de l’appliquer avec exactitude et ponctualité au compte
d’accueil, puis en donner avis.
-Emise en la contrepartie de remise de fonds d’un montant dont la valeur n’est pas inferieur à
la valeur monétaire émise et ;
-accepte comme moyen de paiement par des tiers autres que l’émetteur de la monnaie
électronique.
Il faut rappeler par ailleurs que la loi 53-05 sur l’échange électronique des donnes juridiques
et la signature électronique, a ouvert la voie à une évolution encore plus riche de l’utilisation
de nouveau moyen de paiement. Cependant, l’utilisation de carte bancaire est en constante
évolution.
Il est à note de toutefois que les cartes bien que servant au paiement et au retrait du fonds
ne constitue des effets de commerce. Il requiert l’intervention de la banque émettrice du
client utilisateur et du commerçant qui reçoit le paiement. Les conventions entre
l’établissement émetteur et les titulaires de moyen de paiement, d’une part, et
l’établissement émetteur et le commerçant adhérant d’autre part, déterminent librement les
conditions et les modalités d’utilisation des moyens des paiements. Ces conventions doivent,
cependant, respecter les règles d’ordre public dont en premier lieu l’irrévocabilité de l’ordre
de paiement conséquent à l’usage de la carte. En effet, au terme de l’article 330 du C co,
l’ordre ou l’engagement de payer donné par le biais d’un moyen de paiement est irrévocable. En
conséquence, l’ordre exprimé par l’usage de la carte ne doit contenir aucune condition qui
modifie la nature de moyen de paiement, notamment un délai.
ABDERRAHIM.AR Page 17
INSTRUMENTS DE PAIEMENT ET DE CREDIT 2014-15
L’utilisateur ou donneur d’ordre ne peut faire opposition au paiement qu’en cas de perte ou de
vol du moyen de paiement, de redressement ou de liquidation judiciaire du bénéficiaire. La
banque avertie à temps de la perte ou du vol doit immédiatement diffuser l’information
auprès de ses agences et procéder à la désactivation de la carte sous peine d’engager sa
responsabilité.
Enfin, sur le plan de la répression des infractions en la matière, l’article 331 du C co,
permet de sévir pénalement contre certains utilisateurs dans le cadre du faux et usage de
faux. Il punit ainsi des peines prévues à l’article 316 du C co, en ce qui concerne ces moyens
de paiement, ceux qui, en connaissance de cause, auront contrefait ou falsifié et ceux qui, en
connaissance de cause, auront fait usage ou tenté de faire usage d’un moyen de paiement
contrefait ou falsifié, et ceux qui, en connaissance de cause, auront accepté de recevoir un
paiement par un moyen de paiement contrefait ou falsifie. Enfin, l’article 333 du C co,
dispose que les moyens de paiement contrefaits ou falsifiés seront confisqués et détruits. De
telles infractions demeurent le fait de tiers.
14AVR15
PARTIE II =
Dans le cadre de ce cours nous allons limiter à la lettre de change LDC et le billet à ordre.
TITRE -1- :
LA LETTRE DE CHANGE.
Le code de commerce ne définit pas la lettre de change comme dans la pratique sous le
nom de traite. Il se limite à fixer les mentions obligatoires devant y figurer. Il précise
clairement par ailleurs qu´elle constitue un acte de commerce par la forme (Art. 9). De
manière générale, la lettre de change ne peut être définit comme le titre par lequel le tireur
(le créancier) donne mandat au tiré (le débiteur) de payer une somme d´argent (bien
déterminée) à une troisième personne appelée (le bénéficiaire) à une date bien déterminée.
Ainsi, la compréhension de ce rapport triangulaire appelle l´explication de la situation des
parties. La situation du bénéficiaire s´explique par l´existence d´une créance de celui-ci
contre le tireur, résultant d´une prestation accomplie par le bénéficiaire au profit du tireur
qu´on appelle valeur fournie. La situation du tiré trouve sa justification dans la dette qu´à
celui-ci vis-à-vis du tireur et qui résulte de la prestation accomplie par le tireur à l´avantage
ABDERRAHIM.AR Page 18
INSTRUMENTS DE PAIEMENT ET DE CREDIT 2014-15
du tiré qu´on appelle provision. Enfin, la situation du tireur procède du cumul de la dette de
celui-ci, d´une créance et d´une dette ne pouvant faire l´objet d´une confusion. L´idée est
que l´émmisseur (le tireur) par la lettre de change vise à transférer au bénéficiaire au
règlement de sa dette la créance dont il est titulaire envers le tiré. Si à première vue
l´esprit de l´émission de la lettre de change rappelle la technique de cession de créance de
droit commun les mécanismes particuliers afférent à l´émission, la transmission, le paiement
de la lettre de change la transforme en un mode de cession simplifié de dérogatoire
emportant avec lui la rigueur du Droit cambiaire.
CHAPITRE -I-
A. L´ECRIT :
Pour être valable, la lettre de change doit être constatée par un écrit comportant
obligatoirement un certain nombre de mentions légales. Par conséquent, l´écrit est un
élément de validité de la lettre de change qui appelle néanmoins de précision d´une part
l´écrit doit se suffire à lui-même dans la mesure où il comporte les mentions légales requises.
Autrement dit, il n´a pas besoin d´être acte (document) à moins qu´il ne s´agisse d´une
ABDERRAHIM.AR Page 19
INSTRUMENTS DE PAIEMENT ET DE CREDIT 2014-15
B. Le Contenu de L´ECRIT :
L´Art. 159 du code de commerce exige que la lettre de change continent un certain
nombre d´informations qui sont au nombre de huit (8) :
ABDERRAHIM.AR Page 20
INSTRUMENTS DE PAIEMENT ET DE CREDIT 2014-15
tireur précise un terme avant lequel aucune présentation ne vaut, et donc le délai d´1
an précité ne commence à courir qu´à compté du terme désigné.
-Dans le 2ème cas, l´échéance est déterminée soit à partir de la date de
l´acceptation, soit de celle du protêt. En absence de protêt, l´acceptation non datée
est réputée à l´égard de l´accepteur avoir été donnée le dernier jour du délai prévu
pour la présentation à l´acceptation.
-Dans la 3ème hypothèse, la traite est payable à un certain délai de date, le porteur
n´est payé qu´à l´expiration du délai fixé à compter de la date de l´expiration de la
lettre de change. Enfin,
-Dans la 4ème hypothèse, l´échéance est directement déterminée.
5. L´indication du Lieu de Paiement : l´indication du lieu de paiement présente
aujourd´hui l´intérêt de renseigner le porteur sur l´endroit où il doit se présenter
pour être payer sachant que la présentation au paiement est obligatoire.
6. Le Nom du Bénéficiaire : cette indication obligatoire a pour effet d´interdire
l´émission de la lettre de change au porteur. Par ailleurs, le bénéficiaire peut être le
tireur lui-même conformément aux termes de l´Art.161 du code de commerce. Enfin,
l´Art.167 du code de commerce précise que : ’’toute lettre de change même non
expressément tirée à ordre est transmissible par la voie de l´endossement’’, cela
signifie que la clause à ordre joue systématiquement même si elle n´est stipulée dans la
lettre de change. Toutefois, elle n´est pas impérative puisque celle-ci peut stipuler non
à ordre.
7. L´indication de la Date et du lieu de création du titre : l´indication de la
date de création de la lettre de change s´explique par le fait que tout d´abord elle
permet de calculer les délais ayant pour point de départ cette date, ensuite elle
permet de se prononcer sur la capacité du tireur le jour de la création de la traite et
sur l´émission en période suspecte lorsque le tireur est en état de cessation de
paiement (Art. 684 du code de commerce).
En ce qui concerne l´indication du lieu de création, il présente un intérêt indéniable en
matière internationale puisqu´il permet de résoudre certains conflits de Loi.
8. Le Nom et la Signature du tireur : la signature du tireur est capitale et
conditionne même l´existence de la lettre de change. En effet, la lettre de change est
un acte juridique qui ne requiert pour sa validité la volonté de celui qui s´y oblige. Cette
volonté ne peut se caractériser conformément aux formalismes cambiaires que par la
signature.
Mentions facultatives :
ABDERRAHIM.AR Page 21
INSTRUMENTS DE PAIEMENT ET DE CREDIT 2014-15
La lettre de change peut comporter certaines mentions dont la violation ne remet pas
en cause la validité du titre mais peuvent engager la responsabilité civile des personnes qui y
sont liées. Ces clauses sont admises tant qu’elles ne touchent pas à l’esprit du droit cambiaire.
Ainsi, il ne sera point admis de clause écartant le principe de l’inopposabilité des exceptions
ou la garantie de paiement par exemple. Ces clauses peuvent concerner notamment la
domiciliation auprès d’une banque, la disposition de retour sans frais, l’endossement, etc…
La rigueur dans le formalisme cambiaire fait que l’omission des mentions légales obligatoires
a pour conséquence de rendre la lettre de change nulle. En effet, l’article 160 du C.co
commence par ses termes « le titre dans lequel l’une des énonciations indiquées dans
l’article précédent fait défaut ne vaut pas comme lettre de change ».
Cependant, le législateur tempère le formalisme exigé dans certains cas en prescrivant des
règles supplétives tel qu’il ressort des dispositions de l’article 160. En dehors de ces cas, la
lettre de change réputée non valable sera considérée comme un titre ordinaire établissant
une créance lorsque ses conditions comme titre sont remplies.
21AVRI15
Pour ce qui concerne les conditions de fond, il faut rappeler qu’une lettre de change est émise
dans le cadre d’un rapport contractuel fondamental entre le tireur et le tiré. Ainsi et à
l’émission de la lettre de change, son objet est constitué par la somme d’argent qui est due.
Toutefois, il faut également prendre en considération que les exigences du droit commun
concernant la validité d’un contrat sont envisagées de manière spécifique dans le cadre du
droit cambiaire.
I- LA CAPACITE :
La lettre de change étant un acte de commerce par sa forme, les signataires doivent avoir la
capacité requise pour les actes de commerce. Par ailleurs, l’article 164 du C.co précise que la
lettre de change souscrite par un mineur non commerçant est nulle à son égard. Il en découle
alors que le législateur fait la distinction entre le mineur commerçant et le mineur non
commerçant, en admettant pour le premier la possibilité de s’engager par une lettre de
change, conformément à l’esprit d’émancipation commerciale des mineurs. En d’autres termes,
seul un mineur non commerçant est admis à tirer profit de la nullité de la lettre de change
qu’il a signé dans les limites fixées par le droit commun. Les autres signataires de la lettre de
change par contre demeurent pleinement engagés par le titre sur la base du principe de
l’indépendance des signatures en matière cambiaire. Ce même principe s’applique également
lorsque la lettre de change porte d’une part la signature de personnes incapables de s’obliger
ABDERRAHIM.AR Page 22
INSTRUMENTS DE PAIEMENT ET DE CREDIT 2014-15
par lettre de change pour démence notamment ou absence de pouvoir et d’autre part de
fausses signatures, des signatures de personnes imaginaires ou des signatures qui pour toute
autre raison ne sauraient obliger les personnes qui ont signé la lettre de change, ou du nom
desquelles elle a été signée, celle-ci est nulle à leur égard exclusivement.
Enfin, le code de commerce dans un esprit de justice admet que celui qui appose sa signature
sue une lettre de change comme représentant d’une personne pour laquelle il n’avait pas le
pouvoir d’agir ou lorsqu’il agit en dépassement des pouvoirs qui lui sont reconnus, est obligé
lui-même en vertu de cette lettre de change et s’il a payé, il hérite des mêmes droits
qu’aurait eu le prétendu représenté.
II- LE CONSENTEMENT
Le code de commerce exige que la lettre de change contienne la signature du tireur qui
exprime son consentement. Donc la lettre de change qui n’est pas signée du tireur n’aurait
aucune valeur. Il en est de même, de celle qui est signée d’un faux nom ou d’une identité
usurpée ou de manière générale toute signature qui ne sera obligé les personnes qui ont signé
la lettre de change, qu’il s’agisse du tireur, des endosseurs ou du donneur de l’aval. Cependant,
la situation du tiré peut prêter à confusion dans la mesure où le code de commerce parle de
son acceptation et non de son consentement.
En réalité, l’acceptation n’est autre l’acte par lequel le tiré, consent et s’engage à
payer le montant de la lettre de change à celui qui en sera régulièrement porteur à
l’échéance. Par conséquent, l’apposition de sa signature est l’expression de son consentement.
Comme il n’est pas à supposer que le tiré s’engage sans cause, l’acceptation fait présumer qu’il
y a une provision. Mais l’acceptation ne constitue pas seulement la reconnaissance d’une dette
envers le tireur ; elle fait naître contre l’accepteur un engagement cambiaire.
La première est que le tiré doit être en situation de débiteur vis-à-vis du tireur
d’une dette au moins égale à celle qui figure sur la lettre de change, qu’on appelle la provision.
La seconde est qu’aux fins de l’acceptation, la lettre de change doit lui être
présentée dans un laps de temps qui court de son émission jusqu’à la date de l’échéance.
La présentation à l’acceptation n’est requise que quand la loi l’exige (notamment dans le
cas des lettres de change à un certain délai de vue) ou quand une clause en ce sens est
stipulée à l‘initiative du tireur ou d’un endosseur. la présentation à l’acceptation de la lettre
de change peut être écartée par la volonté du tireur sauf lorsqu’elle est payable chez un
tiers, ou dans un domicile différent de celui du tiré ou payable après un certain délai de vue.
ABDERRAHIM.AR Page 23
INSTRUMENTS DE PAIEMENT ET DE CREDIT 2014-15
L’acceptation peut être demandée à tout moment avant l’échéance. Mais cette règle
souffre deux exceptions : l’une légale, l’autre conventionnelle.
Si la traite est payable à un certain délai de vue, l’échéance ne peut résulter que de la
présentation. Elle doit alors être présentée dans le délai d’un an à compter de sa date. Le
tireur est à ce titre libre de modifier ce délai en l’allongeant ou en l’abrégeant. Tout
endosseur est libre d’abréger ce délai, il ne lui est pas permis de l’allonger.
L’acceptation est écrite sur la lettre de change est exprimée par le mot « accepté » ou
toute expression équivalente, suivi de la signature du tiré. Elle doit être « pure et simple »
car l’article 176 de C.co considère que « toute modification apportée par l’acceptation aux
énonciations de la lettre de change équivaut à un refus d’acceptation ». Pourtant
l’acceptation peut être partielle ; dans ce cas, le tiré doit en acceptant, indiquer pour quelle
somme il accepte. Dans cette hypothèse, le porteur ne peut pas refuser l’acceptation
partielle, mais il peut tirer les conséquences de ce que l’acceptation est refusée pour le
surplus en faisant dresser le protêt pour le montant non accepté.
III) LA CAUSE :
IV-LA PROVISION :
L’article 166 du C.co considère qu’il y a provision « si à l’échéance de la lettre de
change, celui sur qui elle est fournie est redevable au tireur, ou à celui pour le compte
de qui elle est tirée, d’une somme au moins égale au montant de la lettre de change ». Il
s’en suit que la provision doit exister à l’échéance et couvrir intégralement la somme indiquée
sur la traite. Autrement dit, l’existence de la provision n’est pas conditionnée par l’émission
de la lettre de change et ne devient obligatoire qu’au jour du paiement.
Bien entendu, la provision doit être faite par le tireur qui est responsable de l’émission
de la lettre de change. Par conséquent, s’il n’a pas fait provision, il devra la payer.
ABDERRAHIM.AR Page 24
INSTRUMENTS DE PAIEMENT ET DE CREDIT 2014-15
Même dans hypothèses et que le tire ne paye pas de point de vue de tire il convient
d’insister que son obligation cambiaire en cas d’acceptation trouve sa cause dans
l’acceptation.
En cas de refus d’acceptation, il appartient à celui qui s’en prévaut qu’il soit tireur ou
porteur, d’en rapporter la preuve de son existence.
28AVR15
CHAPITRE 2 :
La lettre de change doit pouvoir circuler rapidement et offrir la plus grande sécurité
possible au porteur. De là, il existe un régime spécial de transmission qui a des effets
particuliers : il s’agit de l’endossement.
Le principe est que :« toute lettre de change, même non expressément tirée à ordre
est transmissible par la voie de l’endossement ».
ABDERRAHIM.AR Page 25
INSTRUMENTS DE PAIEMENT ET DE CREDIT 2014-15
-Sur un autre plan, le code de commerce précise dans son article 167 que
« l’endossement doit être pur et simple ». Il n’est pas admis alors d’endossements
conditionnels ou partiels.
ABDERRAHIM.AR Page 26
INSTRUMENTS DE PAIEMENT ET DE CREDIT 2014-15
L’endossement qui doit être pur et simple, transmet tous les droits résultant de la
lettre de change.
Cependant, par exception, la loi permet deux sortes d’endossements qui ne sont pas
translatifs du droit du porteur : l’un est l’endossement à titre de procuration, l’autre,
l’endossement à titre de gage au pignoratif.
Le créancier gagiste peut exercer tous les droits qui appartiennent au porteur ;
1- il doit donc à l’échéance recouvrer le montant de l’effet. Mais il n’a pas le droit de
disposer du gage, cet endossement ne vaut que comme procuration.
ABDERRAHIM.AR Page 27
INSTRUMENTS DE PAIEMENT ET DE CREDIT 2014-15
05MAI15
CHAPITRE 3 :
PAIEMENT DE LA LETTRE DE CHANGE :
Nous abonderons d’abord les garanties de paiement, ensuite les conditions de paiement et
enfin le recours faute de paiement.
A- Conditions de l’aval :
La validité de l’aval requièrent la réunion des conditions de fond et de forme, telles
qu’indiquées par l’article 180 du C.co.
a/ Conditions de fond :
L’aval peut être fourni par un tiers ou même par un signataire de la lettre de change.
S’il est fourni par un tiers, il suppose la capacité parce qu’il fait naître à la charge du donner
d’aval une obligation cambiaire de nature commerciale.
ABDERRAHIM.AR Page 28
INSTRUMENTS DE PAIEMENT ET DE CREDIT 2014-15
-Le donneur d’aval peut garantir la promesse de l’un quelconque des débiteurs de la
traite. Ainsi il peut s’agir du tireur, du tiré accepteur, d’un endosseur ou même un autre
donneur d’aval.
-Le donneur d’aval doit indiquer le nom de la personne garantie, à défaut, il est réputé
donné pour le tireur.
-En ce qui concerne l’objet de l’aval, celui-ci peut porter sur la garantie de paiement
total ou partiel de la dette du débiteur cautionné, au profit de tout porteur légitime ou d’un
porteur déterminé, avec ou sans condition. Il est admis par ailleurs, le principe que l’objet de
l’aval puisse porter aussi bien sur l’acceptation de la lettre que son paiement. Les conventions
restrictives de l’aval demeurent licites dans la mesure où elles ne sont pas incompatibles avec
ses caractères essentiels. Par conséquent, le donneur d’aval pourrait limiter sa garantie à
l’acceptation ou au paiement, ou s’obliger seulement envers un porteur déterminé à l’exclusion
des porteurs subséquents, ou même assortir son engagement d’une condition.
b. Conditions de forme
L’aval n’a de valeur et d’existence que s’il est constaté par écrit, qu’il intervienne sur le
titre même ou sur une allonge ou sur un papier séparé. Quand il a lieu sur le titre, il figure
nécessairement au recto en comportant expressément son appellation pour éviter la confusion
avec la signature du tireur et du tire. Il doit être exprimé par les termes « bon pour aval »,
ou toute expression équivalente. Il comporte aussi obligatoirement le nom et la signature de
celui qui le donne.
Quand il est donné par acte séparé, l’aval doit comporter la référence claire et précise
de la traite visée et indiquer le lieu de son établissement.
B- Effets de l’aval :
Du point de vue des rapports du donneur d’aval avec le porteur, la signature du premier
fait naître normalement contre lui au profit du second, un recours de nature cambiaire. Le
donneur d’aval est à ce titre tenu à l’égard du porteur « de la même manière que celui dont il
s’est porté garant ». Ainsi, il peut bénéficier de la négligence du porteur seulement dans la
mesure où le débiteur garanti possède lui-même ce droit. Cependant, dès lorsque le donneur
d’aval est tenu cambiaire ment, il est soumis à la règlementation cambiaire, notamment au
principe d’indépendance des signatures. C’est ainsi que l’article 180 précise que « son
engagement est valable alors même que l’obligation qu’il a garantie serait nulle pour tout
cause autre qu’un vice de forme ».
ABDERRAHIM.AR Page 29
INSTRUMENTS DE PAIEMENT ET DE CREDIT 2014-15
Enfin du point de vue ses rapports avec les autres signataires de la traite, le donneur
d’aval qui a payé peut exercer les recours que le débiteur garanti aurait pu exercer s’il avait
lui-même effectué le paiement.
Inversement, le donneur d’aval est tenu en vertu de la lettre de change, des mêmes
recours que le signataire pour lequel il est intervenu. C’est ainsi que le donneur d’aval du
tireur peut être contraint au remboursement de la traite à l’égard du tiré qui a payé le
porteur sans avoir reçu provision.
Par ailleurs, le tiré qui paie la lettre de change peut demander qu’elle lui soit remise
acquittée par le porteur. Celui-ci ne peut d’ailleurs pas refuser un paiement partiel : il en
donne quittance et fait dresser un protêt pour le surplus ; le tiré pouvant exiger que mention
du paiement partiel soit faite sur l’effet. En revanche, le tiré ne peut obliger le porteur à
accepter un paiement avant l’échéance ; mais si la lettre de change ne lui est pas présentée le
jour de l’échéance ou l’un des cinq jours ouvrables qui suivent, il peut en consigner le montant
au secrétariat-greffe du tribunal de son domicile aux frais, risques et périls du porteur
conformément aux dispositions de l’article 188 du code de commerce.
En payant, le tiré doit vérifier que le porteur est bien propriétaire de la lettre de
change, c’est-à-dire porteur légitime du titre. Cette vérification s’effectue par un contrôle
de la régularité de la suite des endossements qui ne s’étend pas néanmoins à l’authenticité des
signatures. La lettre de change peut être réglée par chèque si le porteur l’accepte. Si elle est
stipulée payable en une monnaie n’ayant pas cours au lieu du paiement, le montant peut en être
payé en monnaie nationale au cours du change.
ABDERRAHIM.AR Page 30
INSTRUMENTS DE PAIEMENT ET DE CREDIT 2014-15
Enfin, dans le cas d’un défaut de paiement à l’échéance, les recours cambiaires
s’ouvrent normalement à l’échéance si le tiré ne paie pas à première présentation, carence
constatée par un protêt si la traite n’a pas été stipulée sans frais. Cependant les recours
cambiaires peuvent être anticipés en cas de refus d’acceptation, ou d’acceptation partielle
pour le surplus ou en cas d’insolvabilité du tiré. Il y a lieu de noter que les délais de
prescription des actions cambiaires est comme suit :
ABDERRAHIM.AR Page 31
INSTRUMENTS DE PAIEMENT ET DE CREDIT 2014-15
En matière de paiement du titre, lettre de change et billet à ordre suivent des régimes
pour ainsi dire identiques. Notamment, le caractère non libératoire de la remise du titre en
paiement, jusqu’au parfait encaissement du montant dû.
2. L’exercice du recours
Le porteur qui ne peut se faire payer par le souscripteur doit faire connaître cette
situation à ses garants. Il doit, selon l’article 199 du code de commerce, donner avis à son
ABDERRAHIM.AR Page 32
INSTRUMENTS DE PAIEMENT ET DE CREDIT 2014-15
endosseur, et qui remonte la chaîne des endosseurs jusqu’au souscripteur, qui est le débiteur
principal du titre.
Il importe d’ajouter que, comme dans la lettre de change, le porteur de bonne foi
bénéficie du principe d’inopposabilité des exceptions posé par l’article 171 du code de
commerce. S’il n’accomplit pas les formalités prescrites par le loi pour la conservation de ses
droits, il est déchu de tout recours contre les endosseurs, y compris le bénéficiaire qui est le
premier endosseur.
ABDERRAHIM.AR Page 33