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Année-Universitaire : 2021-2022
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INTRODUCTION GENERALE
I. LA NOTION DU CHEQUE
Le chèque est un titre dont l’usage est étroitement lié au fonctionnement des
comptes bancaires. Il est utilisé par le titulaire du compte comme instrument de
retrait de fonds et comme instrument de paiement.
Le chèque peut être ordinaire- tel que défini d’une manière générale - ou spécial.
1° Chèque barré.
Le chèque barré est régi par les articles 383 à 385 du C.C. L’article 383 al
2 du C.C déclare que "le barrement s'effectue au moyen de deux barres
parallèles apposées au recto". Le chèque peut être barré soit par le tireur, soit par
le porteur. En fait le barrement est aussi effectué par le banquier encaisseur, car
les banques semblent recommander à leurs préposés de barrer les chèques qu’ils
reçoivent à l'encaissement.
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Le chèque barré a été créé pour limiter les conséquences néfastes d'une
perte et surtout d'un vol, puisque le voleur ne pourra très généralement pas se
présenter lui-même pour l'encaisser.
2° Chèque visé
Le visa peut être apposé au recto ou au verso du chèque. Il atteste que le titre est
provisionné, mais n'implique aucun blocage de la provision au profit du porteur.
C'est la raison pour laquelle, on ne fait pas recours au visa dans la pratique. D'
où on a recours au chèque certifié.
3° Chèque certifié
La certification est obligatoire pour le tiré si elle lui est demandée. Il ne peut la
refuser qu'en cas d'insuffisance de la provision3.
1
Article 350 in fine du C.Com.
2
Article 350 in fine du C.Com.
4
4° Chèque postal
Le chèque postal est un titre polyvalent qui peut servir soit pour opérer un
retrait de fonds, soit pour un paiement, soit enfin pour effectuer un virement.
Le chèque postal peut être crée par toute personne physique ou morale titulaire
d'un compte courant postal.
Le chèque postal est établi sur une formule règlementaire, extraite d’un carnet à
souches remis par l’administration. Cette règle découle de l’application au
chèque postal des dispositions du code de commerce régissant le chèque
bancaire. Le chèque postal doit remplir toutes les conditions exigées par le code
de commerce5.
3
Article 350 al. 1° et al.3 du C.Com.
4
Article 350 al.2 qui renvoie à l'article 372 du C.Com.
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Article 346 C.C
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Ceci résulte d’un rapprochement entre les articles 269.2° et 346.2° du C.Com
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celle de la traite, avec cette précision que le tiré ne peut être qu’une banque ou
un établissement assimilé.
Néanmoins, lorsque le chèque est émis par le tireur à son ordre, il ne met en
rapport que deux personnes. En conséquence, le chèque émis par le tireur à son
propre profit, s’apparente à la traite émise dans les mêmes conditions7.
Le chèque est régi par les articles 346 à 412 du C.C. Ces textes semblent avoir
résisté à l’épreuve du temps, sauf en matière de chèque sans provision, ou le
législateur est intervenu à plusieurs reprises pour essayer de lutter contre la
montée de la criminalité.
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Rappelons que l’article 270 du C.C Permet expressément la création de la lettre de change à l’ordre du tireur
lui-même.
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Certaines dispositions sur la lettre de change sont reproduites in extenso dans le chapitre relatif au chèque
(exemple : l’article 368 sur l’inopposabilité l’article 310 et l’article 397 qui reproduit l’article 334sur les
altérations.
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Il faut dire que cette différence est d’une portée négligeable, car la lettre de change peut être créée à l’ordre du
tireur lui-même et endossée au porteur.
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Par ailleurs l’étude du chèque portera sur sa création (chapitre I), sur sa
provision (chapitre II) et enfin sur sa transmission (chapitre III)
CHAPITRE I
LA CREATION DU CHEQUE
Pour être valable le chèque doit satisfaire à des conditions de forme (section
première) ainsi qu’à des conditions de fond (section deuxième)
Le chèque contient ;
Chacun de ces trois personnages doit remplir certaines conditions, pour que le
chèque soit valable.
Le tireur peut être soit une personne physique, soit une personne morale,
agissant par la voie de ses représentants.
L'objet du chèque doit être une somme déterminée (article 346 al.2 du
C.C). Toute stipulation d'intérêts doit être réputée non écrite (article 353 du
C.Com.)
Le chèque doit être libellé en dinar tunisien dans les rapports entre résidents,
sauf autorisation de la Banque Centrale, après avis du Ministre des Finances.
La cause du chèque doit exister et être licite, mais bien évidemment elle
n'a pas à être indiquée sur le titre. La cause illicite n'est pas opposable au porteur
de bonne foi (article 368 du C.C).
B. Capacité
Le mineur commerçant, âgé de moins de dix huit ans, peut ainsi émettre
des chèques, s'il a obtenu son émancipation absolue.
Le chèque tiré sur une personne autre qu'un banquier ou une institution
assimilée serait entaché de nullité et son auteur serait passible d'une amende
fiscale égale à 6% du montant du chèque, sans que cette amende soit inférieure à
un dinar (article 409 du C.C)
Il résulte des articles 351 et 352 du C.C que le bénéficiaire du chèque peut
être :
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La loi n° 67-51 du 7 décembre 1967 réglementant la profession bancaire exclut d'ailleurs de son champ
d'application l'Administration des Chèques Postaux, la Caisse d'Epargne Nationale de Tunisie et les
représentations des institutions financières internationales (article 1er).
10
• le porteur ;
• le tireur lui-même.
Les mineurs jusqu’à l’âge de treize ans et les déments sont absolument
incapables de contracter, si ce n’est par les personnes qui les représentent. Ils ne
peuvent donc être désignés comme bénéficiaires et le paiement du chèque ne
peut valablement être effectué qu’entre les mains de leurs tuteurs.