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Les instruments de

crédits

Réalisé par : Encadré par :


IDLAMINE Hanane Mr. EL MEZDDGHY El Khalil
IDHAMMOU Fatima
Année universitaire 2022 - 2023
PLAN
Introduction
PARTIE 1 : la lettre de change
 Définition
 Les conditions de validité
 La vie de la lettre de change
 Le paiement de la lettre de change
PARTIE 2 : le billet à ordre
 Définition
 Ressemblance avec la lettre de change
 La différence entre le billet à ordre et la lettre de change
Conclusion
bibliographie
Introduction
Le monde des affaires dispose de moyens de crédit et de paiement, adaptés
aux besoins et aux exigences de la pratique commerciale, en l’occurrence, la
rapidité et la sécurité du crédit. Ces moyens de paiement et de crédit relèvent de
la monnaie scripturale.
Un instrument de crédit est un mécanisme permettant d’accorder un délai de
paiement. C’est un titre crée à l’occasion d’une opération de crédit pour
permettre la mobilisation de ce crédit, c'est-à-dire pour permettre au créancier
de se procurer auprès d’un tiers des moyens de paiement immédiatement
disponibles en échange de sa créance à terme.
Les principaux instruments de crédit sont : la lettre de change, le billet à ordre
et les bordereaux de cession des créances professionnelles.
I. LA LETTRE DE CHANGE
Définition
La lettre de change ou traite est un écrit par lequel, le tireur, donne l’ordre à l’un de ses
débiteurs, le tiré, de payer une certaine somme d’argent à une certaine date, à une
troisième personne, le bénéficiaire ou porteur. Alors trois personnes au moins sont
parties au rapport triangulaire de droit résultant de la créance d’une traite :
 Le donneur d’ordre initial : c’est le créateur, le rédacteur de la traite, il a le nom du
tireur.
 Le destinataire de l’ordre de payer : c’est lui qui est principalement institué débiteur
de la traite. Il a le nom de tiré.
 Le bénéficiaire de l’ordre de payer : c’est à lui que la traite est initialement remise en
vue de lui permettre de s’en faire servir le montant auprès du tiré, il a le nom de
bénéficiaire.
1. Les conditions de validité :
1.1 - les conditions de forme:
La création de la lettre de change est soumise à des conditions très strictes de validité, d’après l’art
159 du code de commerce, elle doit contenir huit mentions obligatoires:
1) La dénomination de la lettre de change insérée dans le texte même du titre et
exprimée dans la langue employée pour la rédaction de ce titre,
2) Le mandat pur et simple de payer une somme déterminée, c'est-à-dire qu’il ne doit être
subordonné ni à une condition suspensive ni à une condition résolutoire ni à aucune autre
condition. Néanmoins une échéance peut être fixée.
3) Le nom de celui qui doit payer, c'est-à-dire du tiré.
4) L'indication de l'échéance, c’est-à-dire de la date à laquelle la lettre devra être payée. Quatre
modalités, à l’exclusion de toute autre sont prévues par le code de commerce :
 Lettre à vue : elle est payable à tout moment, pendant un an à compter de sa création sur simple
présentation..
 Lettre à un certain délai de vue (exemple à un mois de vue, payez à l’ordre de),
 Lettre à un certain délai de date (ex. : à trois mois de date) le point de départ est le

jour de la création de la lettre.

 Lettre à un jour fixe (ex. : le 17 Mars 2023) c’est le cas le plus général.

5) Celle du lieu où le paiement doit s'effectuer; C’est en principe le domicile du

tiré.

6) le nom de celui auquel ou à l'ordre duquel le paiement doit être fait

7) l'indication de la date et du lieu où la lettre est créée ;

8) le nom et la signature de celui qui émet la lettre (tireur).


1.2 les conditions facultatives :

À coté des conditions obligatoires, peuvent coexister un certain conditions facultatives qui
correspondant à des stipulations spéciales des parties, on peut cité:
 Clause de domiciliation : il est généralement insérée par le tireur, mais le tiré peut aussi,
dans l’acceptation insérer une adresse où le paiement sera effectué. En général le
domiciliataire est une banque, mais il peut être toute personne capable de payer.
 Clause de retour « sans frais » ou « sans protêt »: d’après l’art 200 du C.Com,
cette clause dispense le porteur de faire dresser, pour exercer ses recours, un protêt faute
d'acceptation ou faute de paiement.
 Clause « non à ordre » : D’après l’art 167 du C.Com Lorsque le tireur a inséré dans la
lettre de change les mots « non à ordre » ou une expression équivalente, le titre n'est
transmissible que dans la forme et avec les effets d'une cession ordinaire.
2- Les conditions de fonds :
La lettre de change est un acte juridique qui doit répondre aux conditions générales de validité
de ces actes touchant la capacité, les pouvoirs, le consentement, l’objet et la cause.
 La capacité : La signature d’une lettre de change doit être donné par une personne ayant la
capacité de faire des actes de commerce, mais il n’est pas nécessaire d’être commerçant.
Les lettres de change souscrites par des incapables mineurs ou majeurs sont nulles .
Le Pouvoirs : Le tirage d’une lettre de change peut être effectué par un mandataire qui agit
au nom et pour le compte du mandaté. Il Doit être distingué du tirage pour compte : le tireur ici
agit en son nom, mais pour le compte d’autrui.

1. Le tirage par mandataire :


Situation courante : lorsque le tireur est une Personne Morale représentée par ses dirigeants.
Le signataire peut cependant prouver par tout moyen qu’il a agit en qualité de représentant.
Généralement le tireur indique sa fonction à coté de la signature. Dans le cas contraire la
signature est équivoque. L’apparence prévaut sur la réalité en raison du formalisme cambiaire.
2. Le tirage pour compte
Cet article renvoi à un contrat de commission (une personne s’engage à faire un acte
ou opération au nom d’une personne mais en disant qu’elle agit pour son compte perso).
En application d’une convention extra cambiaire, le tireur pour compte agissant par le
donneur d’ordre crée une lettre à son propre nom, qu’il signe. Le nom du donneur d’ordre
peut être mentionné par des initiales, ou peut ne pas apparaître. Le tirage pour compte va
produire des effets :
-Le tireur pour compte est engagé envers les tiers de la même façon que n’importe
quel tireur ; c’est conforme a l’apparence.
-Le donneur d’ordre n’a pas de rapport juridique avec les tiers. Dans ses rapports
avec le tireur pour compte, on applique les règles du mandat. Si le donneur d’ordre devient
porteur, le tireur pour compte peut opposer une exception personnelle.
 Le consentement : L’émission de la lettre de change constitue un acte juridique qui
repose sur le consentement du signataire. Le tireur est obligé au paiement de l’effet, non
parce qu’il l’a signé mais parce qu’il a voulu s’obliger.
 Cause: En droit commun, l’obligation n’est valable que si elle a une cause et si cette
cause est licite ; sinon l’obligation est nulle. Néanmoins, cette condition se trouve
écartée dans une large mesure par le droit cambiaire . D’une part, la nullité pour
absence ou illicéité de la cause est inopposable à un porteur de bonne foi de l’effet, par
application du principe de « l’inopposabilité des exceptions ».D’autre part, les
signataires qui ont signé l’effet sur une cause régulière sont obligés. Le principe de
l’indépendance des signatures est applicable pleinement.
2. La vie de la lettre de change
1. l’émission de la lettre de change :
A- Définition:

L'émission consiste à rédiger la lettre conformément aux dispositions légales et à la remettre


au preneur. Elle est l'œuvre du tireur qui, le plus souvent, utilise des formules extraites d'un
carnet souches. Les blancs sont remplis à la main ou par la dactylographie. La loi n'exige
aucune forme matérielle obligatoire.
B- Les effets :
L'émission entraîne deux types de conséquences:
a- D’après l’art 164 du C.Com Le tireur est garant paiement.
Des rapports cambiaires se superposent aux rapports de droit commun, entraînant la mise
en œuvre d'un certain nombre de principes que nous détaillerons plus loin (solidarité entre les
signatures, inopposabilité des exceptions, interdiction de tout délai de grâce ...).
b- D’après l’art 165 du C.Com la provision est transférée de plein droit

La provision est une créance, elle est transférée telle quelle au bénéficiaire, avec tous ses
vices. Les exceptions que le tiré pouvait invoquer contre le tireur peuvent aussi être invoquées
contre le bénéficiaire.

 Ce transfert de plein droit est utile à plusieurs niveaux :

 - Le porteur est protégé contre le risque de faillite du tireur, puisque sa créance est sortie
du patrimoine de celui-ci.

 -Les créanciers du tireur ne peuvent pas provoquer la saisie arrêt sur le débiteur de leur
débiteur, c'est-à-dire le tiré, puisque le tiré n'est plus débiteur du tireur mais du
bénéficiaire.
2. L’acceptation de la lettre de change

C’est l'acte par lequel le tiré s'engage cambiairement à payer à titre principal, le montant de la
lettre de change, à l'échéance, au porteur de bonne foi.

Après l'acceptation, le tiré assumera envers tous les porteurs successifs de la traite une dette
cambiaire indépendante de la provision et se superposant à elle.

L'acceptation purge les exceptions puisque le tiré accepteur s'est reconnu le débiteur personnel
du bénéficiaire.

A- Présentation à l’acceptation :

Toutefois, le porteur est obligé de présenter:

 Une lettre à un certain délai de vue, qui doit l'être dans le délai d'un an à compter de sa date.

 Une lettre portant la mention «contre acceptation»: la clause peut être apportée par le
tireur, avec ou sans fixation de délai
B- Le choix du tiré :
Lorsque la traite lui est présentée pour acceptation, le tiré n'est pas obligé de prendre partie
immédiatement, il a un délai de 24 heures, c'est-à-dire qu'il peut demander une seconde
présentation le jour suivant la première présentation (Art.175 C.C).

Le tiré qui tarde trop à retourner la lettre de change revêtue ou non de la mention
d'acceptation commet une faute sanctionnée par des dommages et intérêts.

C- Les effets de l’acceptation


 Par l'acceptation, le tiré s'oblige à payer la lettre de change à l'échéance.

 Avant l'acceptation, le tiré n'était tenu envers le bénéficiaire de la traite qu'au titre de la
provision.

D- Le refus de l’acceptation
En cas de refus d'acceptation le porteur a obligations :

Faire constater le refus d'acceptation par protêt, ce dernier est l’acte par lequel un porteur de
lettre de change proteste contre un refus d'acceptation.
3. L’aval :
A- Définition
L'aval est l'engagement pris par une personne de payer une lettre de change à l'échéance,
dans les mêmes conditions qu'un autre souscripteur qui a précédemment signé.

B- les conditions de l’aval


a- L'aval peut être donné sur le titre lui-même
1- D’après l’art 180 du C.Com L’aval est exprimé par les mots «bon pour aval» ou par
toute autre formule équivalente;
2- L'aval peut être limité à une partie de la somme.
3- L'aval doit indiquer pour le compte de qui il est donné.
b- L'aval peut être donné par acte séparé
L'aval peut être donné, en dehors de la lettre de change, par acte séparé. Cet acte doit
indiquer le lieu où la signature d'aval a été donnée, il doit mentionner le montant et
l'échéance des effets avalisés
4- La transmission de la lettre de change (L’endossement) :

 L'endossement est l'indication au dos de la lettre, d'en payer le montant à l'ordre d'une

personne désignée, suivie de la signature du stipulant.

 Le bénéficiaire de l'endossement est l'endossataire, le stipulant, l'endosseur.

 En général, l’endossement est destiné à transférer de l’endosseur à l’endossataire tous

les droits attachés à la lettre. On dit alors que l’endosseur transfère à l’endossataire la

propriété de la lettre de change. C’est l’endossement à titre de propriété ou

endossement translatif.

D’après l’art 167 du C.Com : Lorsque le tireur a inséré dans la lettre de change les

mots « non à ordre » ou une expression équivalente, le titre n'est transmissible que dans

la forme et avec les effets d'une cession ordinaire.


4-1 Les conditions de l’endossement :

Selon l’art 167 du C.Com:

 L'endossement doit être pur et simple. Toute condition à laquelle il est subordonné est

réputée non écrite.

 L'endossement doit être porté sur la lettre de change ou sur une feuille qui y est

attachée (allonge). Il doit être signé par l'endosseur

 Il doit avoir lieu pour la totalité de la somme mentionnée sur la lettre de change.

 L'endossement doit figurer au verso du titre ou sur une feuille qui y est attachée,

appelée allonge.

 la signature de l'endossement est primordiale.


3.Le paiement de la lettre de change
La présentation de la lettre de change au paiement est faite par le porteur ou par un
mandataire chargé du recouvrement.
Selon l’art 184 du C.Com, la présentation doit avoir lieu au domicile du tiré. En
pratique, la grande majorité des lettres portent une clause de domiciliation chez un
banquier, qui se chargera du paiement sur ordre écrit du tiré.
Aux termes de l'article 184 C. Com. la présentation au paiement d'une lettre de change
doit avoir lieu soit le jour où elle est payable, soit l'un des cinq jours ouvrables qui suivent.
La présentation peut exceptionnellement se faire avant la date d'échéance en cas de
survenance de trois événements économiques altérant la valeur du titre, ces événement
relatés par l'article 196 C.Com. sont:
 Le refus d'acceptation par le tiré.
 Le redressement ou liquidation judiciaire du tiré accepteur ou non.
 Le redressement ou liquidation judiciaire du tireur d'une lettre non acceptable.
II. LE BILLET À ORDRE
1- Définition
Le billet à ordre est un titre par lequel une personne, appelée souscripteur, s’engage à payer une
certaine somme d’argent à une échéance déterminée, à l’ordre d’une autre personne, appelée
bénéficiaire. C’est un effet de commerce. Il s’agit d’un titre négociable représentant

une certaine somme d’argent payable à court terme.

2- Ressemblance avec la lettre de change


A- Les règles de forme

Le billet à ordre est un titre formel, qui nécessite un écrit. Il doit comporter certaines mentions
obligatoires. D’après l’art 232 du C.Com il doit contient:

1) la clause à ordre ou la dénomination du titre insérée dans le texte même et exprimée dans la
langue employée pour la rédaction de ce titre ;
2) la promesse pure et simple de payer une somme déterminée ;
3) l'indication de l'échéance ;
4) celle du lieu où le paiement doit s'effectuer ;
5) le nom de celui auquel ou à l'ordre duquel le paiement doit être fait;
6) l'indication de la date et du lieu où le billet est souscrit ;
7) le nom et la signature de celui qui émet le titre (souscripteur).
B- Les règles de fonds
D’après l’art 243 du C.Com : Sont applicables au billet à ordre, en tant qu'elles ne sont pas
incompatibles avec la nature de ce titre, les dispositions relatives à la lettre
de change et concernant :
- l'endossement ;
- l'échéance ;
- le paiement ;
- les protêts ;
- la prescription
3- Les différences avec la lettre de change:
Elles sont de deux ordres et ont trait l'une à la qualité du souscripteur, l'autre à la
qualification du titre:

A- Qualité de souscripteur :
 C'est ainsi, qu'il ne saurait être question d'acceptation. Puisque le billet à ordre contient
déjà l'engagement par le souscripteur de payer. L'art 237 du C.Com précise dans ce
sens que le souscripteur d'un billet à ordre est obligé de la même manière que
l'accepteur d'une lettre de change.
 En matière d'aval, l'aménagement qui supplée le défaut de désignation de la personne
pour qui l'aval est donné, joue dans le cadre du billet à ordre en faveur du souscripteur.
 En matière de billet à ordre, il n'existe pas ce qui, dans la lettre de change correspond
au transfert de la provision.
B- Qualification du titre :

A la différence de la lettre de change, le billet à ordre n’est pas un acte de commerce par la

forme, d’après l’art 9 du C.Com sont réputés actes de commerce: ….le billet à ordre

signé même par un non-commerçant, lorsqu'il résulte d'une transaction commerciale.

Il en résulte que seul le billet à ordre « commercial » sera soumis aux règles du droit

commercial en matière de capacité et de compétence judiciaire.


Conclusion

D’une manière générale, les effets de commerce représentent des documents normalisés,

servant à la constatation, au paiement et à la transmission éventuelle des créances de

somme d’argent. Comme une reconnaissance de dette en droit civil, l’effet de commerce est

un écrit qui constate l’existence d’une créance de somme d’argent.


Bibliographie

- Code de commerce

- NAKHLI Mohamed, Droit des affaire des entreprises

- NAKHLI Mohamed, Droit Commercial : Les Instruments de Paiement et de Crédit

- BENIS Meriem, INSTRUMENTS DE PAIEMENT ET DE CREDIT

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