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MANAGEMENT DES

ACTIVITES :
GESTION RELATION
BANQUE ENTREPRISE

Animé par Clément K. AGBETOGLO

Comptable agrée, Analyste Financier, Consultant Fiscal et Financier

Contact 92 38 16 48 / 97 97 00 84 / dgckaleader@gmail.com

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LE FINANCEMENT DU POSTE CLIENT

I- Les effets de commerce

Dans le cadre de leurs activités diverses, les entreprises peuvent exiger de leur
clientèle un règlement comptant. Conformément aux usages de leurs profession,
elles sont le plus souvent obligées d’accepter et même de proposer un règlement
à l’échéance. Afin de garantir le règlement à l’échéance, le vendeur peut exiger la
remise d’un document appelé effet de commerce dont les caractéristiques sont les
suivantes :

- Il représente une créance d’argent d’un montant déterminé et exigible à


court terme ;
- Il ne peut être payé qu’à celui qui détient matériellement le document ;
- Il est négociable c'est-à-dire qu’il peut se transmettre par endossement :
cette qualité constitue sa principale utilité en rendant sa circulation rapide et facile.

Les effets de commerce les plus utilisés sont : la lettre de change, le chèque (déjà
étudié) le billet à ordre et le warrant.

A- La lettre de change
1- Définition

La lettre de change est un écrit par lequel une personne appelée tireur (le créancier
ou le fournisseur) invite une autre personne (le débiteur ou le client), à payer une
certaine somme (montant facturé), à une date déterminée (l’échéance), à une
troisième personne appelée bénéficiaire (souvent le tireur ou son banquier).

Le tireur : c’est lui qui prend l’initiative d’émettre la lettre de change et invite de
ce fait le tiré (son débiteur ou son client) à payer.

Le tiré : c’est lui qui doit payer à l’échéance la somme indiquée ; il doit avoir une
dette à l’égard du tireur. C’est cette dette qui constitue la provision

Le bénéficiaire : c’est à lui que le tiré doit payer ; le bénéficiaire peut être le tireur
lui-même ou une tierce personne désignée par lui et à qui il doit de l’argent (à
ordre).

La lettre de change doit être toujours un acte commercial, quelle que soit la qualité
de ses signataires ou quel que soit le motif de sa création. Seules les personnes
majeures peuvent s’engager par la lettre de change.

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2- Pourquoi dit-on que la traite n’est pas un document de complaisance ?
- La qualité de bénéficiaire se justifie par l’existence d’une créance de
celui-ci contre le tiré ; créance qui résulte d’une prestation accomplie par le
bénéficiaire au profit du tiré et qu’on appelle valeur fournie.
- La qualité du tiré s’explique par l’existence d’une dette de celui-ci envers
le tireur, cette dette, qui précède l’accomplissement par le tireur d’une prestation
au profit du tiré appelée provision.
- La qualité de tireur enfin tient à la conjonction d’une créance (tireur sur
le tiré) et d’une dette que l’on ne peut pas confondre. Et si le tireur crée une traite,
c’est précisément pour transmettre au bénéficiaire en règlement de ce qu’il doit,
la créance dont il est titulaire envers le tiré.

3- Les mentions obligatoires de la traite


- La dénomination « lettre de change » établit la nature exacte du document,
- L’ordre pur et simple de payer une somme déterminée : par la mention
« veillez payer à l’ordre de ». la clause (à ordre) permet la transmission de la traite
par endossement, la somme à payer est généralement portée deux fois (en chiffre
et en lettre). S’il n’y a pas concordance entre les sommes c’est la somme en lettre
qui est considérée comme valable.
- Le nom du tiré : c’est une mention essentielle puisqu’il s’agit de la personne
qui va payer la traite.
- L’échéance : c’est la date à la quelle le paiement doit avoir lieu.
- La date et le lieu de création de la lettre de change : si le lieu n’est pas
précisé, la lettre de change est considérée comme créée au domicile du tireur.
- Le lieu de paiement : c’est généralement le nom de la banque qui est indiqué
en absence de toute indication, la traite est dite domiciliée dans cette banque.
- Le nom et la signature du tireur : c’est le moyen pour tous les intéressée (et
pour le tiré en premier lieu) de savoir que c’est le tireur qui à donné cet ordre de
paiement.
- Le nom du bénéficiaire : à l’inverse du chèque, la lettre de change ne peut
être au « porteur » ; le bénéficiaire doit être le tireur lui-même ou une autre
personne.

4- Infirmations complémentaires sur la validité de la traite


 Les différentes formes d’échéances d’une lettre de change
- Si l’échéance n’est pas précisée, la lettre de change est supposée être à vue.
On distingue :

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- L’échéance à une certaine date : la date est indiquée avec précision
- L’échéance à un certain délai de date : le délai court à compter de la date
de création de la traite
- L’échéance à 30 jours signifie à 30 jours de la date de création de la traite
- A vue : dès sa présentation au paiement.
- L’échéance à un certain délai de vue : le délai court à compter de
l’acceptation de la traite.
- L’échéance, fixée à un certain nombre de jours de date ou de vue :
l’échéance sera calculé sur le nombre de jours exact de chaque mois.
 L’acceptation : accepter une traite, c’est signer pour reconnaître
l’existence de la créance et s’engager à régler l’effet à l’échéance.

Le refus d’accepter l’effet est considéré comme un refus de paiement et dans ce


cas, un huissier pourra constater ce refus de paiement en dressant protêt pour refus
de paiement. L’acceptation se fait au recto de la lettre (en général à gauche) avec
mention « acceptée pour la somme de … F », suivie de la date et de la signature
du tiré. Toutefois, la simple signature au recto vaut acceptation.

 L’aval : appelé encore avaliste ou avaliseur, c’est l’engagement pris par


une tierce personne de payer en lieu et place du débiteur principal lorsque celui-
ci devenait défaillant.
L’aval pose sa signature précédée de la mention « Bon pour aval ».
 Clause de retour « sans protêt » ou « sans frais » : cette clause a pour but
de dispenser le porteur de remettre l’effet à l’huissier pour dresser protêt en cas
de non-acceptation de non-paiement à l’échéance.
 Valeur en … : cette mention indique la cause pour la quelle l’effet a été
crée. On distingue :
- Valeur en marchandise : cela signifie que la traite est créée suite à un
achat de marchandise
- Valeur en « compte » : cela signifie que la création de la traite est
consécutive à une avance en compte faite par le banquier à son client
- Valeur en recouvrement : cela signifie que la traite est crée pour le
remboursement d’une dette.
- Valeur en facture : la traite est créée suite à une prestation de service
 Provision d’une lettre de change : c’est la créance du tireur sur le tiré à
l’échéance.
 Endossement d’une lettre de change :

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L’endossement consiste à signer au dos de la lettre de change pour la transmettre
à une tierce personne en ajoutant la mention « payer à l’ordre de … » ; toutefois
la simple signature au verso vaut endos.

Celui qui endosse la traite est endosseur, celui qui en bénéficie est l’endossataire.
L’endos peut être :

- Nominatif : l’endossataire est nommément désigné ;


- Au porteur : celui qui détient l’effet est bénéficiaire de l’endos
- En blanc : il n’y a pas de bénéficiaire désigné
Modèle d’endos

1- Endos au porteur
Veuillez payer au porteur
Signature du bénéficiaire
2- Endos en blanc
Signature du bénéficiaire
3- Endos nominatif
Veuillez payer à la banque….
Signature du bénéficiaire

L’endossement peut être fait dans des buts différents :


- L’endos translatif de propriété : cet endos transmet la propriété de la
créance à l’endossataire
- L’endos de procuration : le bénéficiaire de l’endos est mandaté pour
recueillir les fonds pour le compte de l’endosseur. L’endos de procuration est
utilisé lorsque l’on charge le banquier d’encaisser les effets qu’on lui remet.
- L’endos pignoratif : il permet de remettre l’effet en garantie à un créancier
quelconque. Si le créancier n’est pas payer, il pourra encaisser les fonds à la place
de l’endosseur.
 La solidarité des signataires

Tous ceux qui ont tiré, accepté, endossé ou avalisé une lettre de change, sont tenus
solidairement envers le porteur. Le porteur de la lettre de change a droit d’agir
contre toutes ces personnes, individuellement ou collectivement, sans être astreint
à observer l’ordre dans lequel elles se sont obligées.

 Le paiement de la lettre de change


- Délai de paiement

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Le porteur de l’effet (le bénéficiaire final) doit présenter la lettre de change dans
les délais réglementaires pour préserver ses droits :

Soit le jour de l’échéance,

Soit dans les 10 jours suivant l’échéance si celle-ci est connue

Soit dans un délai d’un an si l’effet est à vue.

- Modalité de paiement

Si le tiré paie la lettre de change, il demande au porteur de la lui remettre ; il peut


exiger que le tireur l’acquitte auparavant.

Si le tiré propose un paiement partiel, le porteur ne peut le lui refuser. La mention


du paiement partiel est portée sur la traite qui est conservé par le porteur.

L’effet ne sera pas restitué au tiré sauf s’il y a règlement total. Si le paiement
tombe sur un jour férié, il ne peut être exigé que le premier jour ouvrable suivant.

 Recours du porteur final en cas d’impayé

Si la traite est présentée par le porteur dans les délais légaux de présentation, le
bénéficiaire dispose des moyens de recours attachés à la lettre de change. Ces
recours sont :

- Si la mention « avec frais ou avec protêt » est indiquée, le bénéficiaire devra


faire constater le non paiement par protêt avant d’intenter une action en justice.
- Si la mention « sans frais ou sans protêt » est indiquée, le bénéficiaire peut
agir immédiatement et intenter une action en justice.
 Le porteur d’une traite impayée dans tous les cas, il doit donc aviser son
endosseur immédiat dans les quatre jours suivant la présentation en paiement ou
du protêt. Chaque endosseur doit à son tour avertir l’endosseur suivant dans les
deux jours et ceci en remontant jusqu’au tireur.

Tous les signataires de la traite sont tenus au paiement intégral de la dette et le


porteur peut en réclamer le paiement intégral à n’importe lequel d’entre eux car
ils sont solidaires.

 Délai de recours

Le porteur d’un effet impayé a un an pour agir contre les endosseurs et le tireur à
compter de l’échéance ou du protêt.

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Les endosseurs ont 6 mois pour agir les uns contre les autres ou contre le tireur à
compter du jour où ils ont été mis en cause (actionné) ou du jour où ils ont eux-
mêmes payé l’effet.

 La perte de la lettre de change

En cas de perte, le porteur doit faire immédiatement opposition au paiement entre


les mais du tiré.

Contre cette LETTRE DE CHANGE


Stipulée SANS FRAIS
Veuillez payer la somme indiquée
Ci-dessous à l’ordre de :
……………………………………………………..
A ………………..le :…………………….

Montant pour contrôle Date de création Echéance LCR seulement Montant

RIB du tiré Domiciliation


…………………………….
…………………………….
Valeur en…………………….
Nom et ………………………………...
adresse du …………………………………
tiré ………………………………....
Acceptation ou aval Signature

B- LA LETTRE DE CHANGE-RELEVEE (LCR)

La lettre de change-relevée a été crée afin d’éviter les nombreuses manipulations


de papiers, génératives de coûts de gestion élevés. Tous les effets sont traités
actuellement suivant le principe de la LCR.

1- Principes

Selon son principe, la preuve du paiement peut être faite sans remise de l’effet au
débiteur après paiement. De ce fait, la circulation de la LCR n’est plus nécessaire
pour le recouvrement des créances.

2- Caractéristiques

La LCR a ses propres caractéristiques qui sont :

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- Elles comportent, en plus de la domiciliation, les références bancaires
codifiées du tiré (mention chiffrées portées sur le relevé d’identité bancaire).
- Elles peuvent être créées ou non sur support papier, mais dans tous les cas,
elles sont transférées sur support magnétique.
3- Mécanisme de fonctionnement

Le tireur crée une lettre de change papier ou émet une bande magnétique
représentant les mêmes informations. Ces informations sont reprises sur des
bandes confectionnées par sa banque en fonction des dates d’échéances. La
banque remet, par échéance, une bande magnétique au service de l’ordinateur de
compensation à la Banque Centrale.

La Banque Centrale transmet aux banques domiciliataires les LCR les concernant.
La banque domiciliataire établie un relevé des sommes dues par chacun de ces
clients. Si le client accepte de payer, il retourne au banquier un exemplaire de ce
relevé revêtu de son accord avec la mention « bon à payer » pour partie ou pour
tout du relevé. Le débiteur ne recevra pas d’effet après paiement.

Dans ce système, les supports papiers ne circulent plus. Ils peuvent cependant être
crées matériellement soit par l’émetteur non équipé d’ordinateur (c’est alors le
banquier qui réalise le transfert sur bandes magnétiques), soit si certaines raisons
(escompte classique, opération sur effet, etc.) rendent leur confection nécessaire.

4- Impayés

En cas d’impayé, la LCR parcourt le circuit précédent en sens inverse. Le tireur


non payé n’a pas à faire dresser un protêt. Il peut directement actionner le tiré ou
créer une lettre de change ordinaire qu’il pourra alors faire protester.

5- Contraintes du système
 Pour le tiré :
- Adresser à son créancier un relevé d’identité bancaire (RIB)
- Attendre d’être interrogé, par sa banque 8 jours avant l’échéance, sur le sort
qu’il désire réserver aux LCR tracées sur lui et retourner l’avis au plus tard le
dernier jour ouvrable avant la date de paiement.
 Pour le tireur :
- Tracés les LCR « papier » doivent être complétés par ordinateur et timbrées.
Les LCR « magnétiques » doivent comporter toutes les caractéristiques
d’identifications codées.

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- Remettre les LCR au minimum 12 jours avant l’échéance, sinon l’échéance
sera reportée à la première échéance suivante.

C- LE BILLET A ORDRE (B.O.)

Contre le présent BILLET A ORDRE


Stipulée SANS FRAIS
Nous paierons la somme indiquée
Ci-dessous à ……………………………………………………..
……………………………………………………………………
A ………………..le :…………………….

Montant pour contrôle Date de création Echéance B.O. Montant

RIB du SOUSCRIPTEUR Domiciliation


…………………………….
…………………………….
Valeur en…………………….
Nom et ………………………………...
adresse du …………………………………
souscripteur ………………………………....
Bon Pour aval Signature
1- Définition

Le billet à ordre est un écrit par lequel une personne appelée souscripteur
(débiteur) reconnaît sa dette et s’engage à payer à une personne appelée
bénéficiaire (créancier, c'est-à-dire le fournisseur ou un tiers désigné par lui) une
certaine somme à une époque donnée.

Le débiteur prend l’initiative et établit lui-même le document par lequel il


s’engage à s’acquitter de sa dette à une date déterminée.

2- Les mentions obligatoires


- La dénomination « billet à ordre » ou simplement la formule « à payer à
l’ordre de …. »
- L’engagement pur et simple de payer une somme déterminée exprimer par
la mention « nous paierons » (dans le cas d’une société) ou « le paierais » (s’il
s’agit d’un entrepreneur individuel).
- L’indication de l’échéance dans les mêmes conditions que la LC.
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- Le lieu où le paiement doit s’effectuer,
- Le nom du bénéficiaire du B.O. c'est-à-dire la personne qui doit en recevoir
le paiement.
- La date et le lieu de création du billet,
- La signature du souscripteur.
3- Autres mentions

Sont applicables au B.O. toutes les dispositions relatives à la lettre de change.

Le souscripteur d’un B.O. est obligé de la même manière que l’accepteur d’une
lettre de change.

A l’exception des trois mentions suivantes à savoir : la date de l’échéance, le lieu


de création et le lieu de paiement, toute omission dans les mentions obligatoires
prévues ci-dessus à pour conséquence de faire du titre un simple titre de créance
soumise au droit commun auquel le droit particulier du B.O. ne peut s’appliquer.

A la différence de la lettre de change qui est toujours un acte commercial, le billet


à ordre peut être selon le cas, soit un acte civil, soit un acte commercial.

4- Le Billet à Ordre-Relevé (BOR)

Il a été crée dans le même principe que la lettre de change relevé une fois souscrit,
il est remis par le bénéficiaire à sa banque et connait le même procédé que la LCR.
Le papier ne circule pas ; les opérations peuvent être traitées automatiquement.

5- REMARQUE

 Différence entre LC et BO

LETTRE DE CHANGE BILLET A ORDRE


1 Invitation à payer émanant du tireur Engagement de payer du
souscripteur
2 Trois personnes : tireur, tiré, bénéficiaire Souscripteur, bénéficiaire
3 Soumise à l’acceptation Il n’y a pas d’acceptation
4 Instrument de vente à terme Instrument de prêt et de
paiement
5 Acte toujours commercial Acteurs contractent des
obligations commerciales
ou civiles selon qu’ils
soient commerçants ou non
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6 Les différends sont exclusivement de la Les différends sont du
compétence des tribunaux de commerce ressort du tribunal de
commerce ou du tribunal
civil

 Fonctions de la traite et du billet à ordre


- La traite et le billet à ordre comme instruments de paiement :

Une fois l’effet émis, son bénéficiaire le remet le plus souvent à sa banque pour
encaissement. Pour ce faire, il lui donne mandat de procéder à l’opération pour
son compte. Ce mandat est exprimé généralement par sa signature au verso de
l’effet précédée de la mention « pour encaissement ».

- La traite et le billet à ordre comme instrument de crédit :

Ces deux instruments permettent à celui qui en est le bénéficiaire d’obtenir son
paiement avant l’échéance prévue. Il s’adresse pour cela à son banquier qui
escompte l’effet : il s’agit en quelque sorte d’avance faite par la banque. Le
compte du tireur (ou bénéficiaire pour le billet à ordre) est crédité du montant de
l’effet diminué des intérêts à courir jusqu’à l’échéance.

A l’échéance initialement prévue, le débiteur de l’effet (tiré pour une traite,


souscripteur pour un billet à ordre) rembourse la banque devenue propriétaire de
cet effet.

D- Les avances sur marchandises : LE WARRANT


1- Définition

Le warrant est un billet à ordre par lequel le souscripteur s’engage à payer une
certaine somme à une certaine échéance. Il se distingue du billet à ordre par le fait
qu’il constitue en outre un nantissement au profit du créancier sur des
marchandises déposées dans un magasin général.

2- L’escompte de warrant

Lorsque la banque accorde une avance sur marchandises, elle préfère le plus
souvent que ces marchandises soient confiées à un tiers. Dans ce derniers cas, les
marchandises seront déposées dans un magasin général.

 Les magasins généraux

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Ce sont des entrepôts pour y loger des marchandises. Ces entrepôts sont soumis à
des obligations particulières en contre partie du privilège d’émission des
récépissés-warrants qui sont définis comme des titres négociables constatant le
dépôt et permettant la transmission de la marchandise en toute propriété ou
seulement en gage :

- Leur création est subordonnée à un agrément administratif qui délimite leur


rayon d’action
- Ils doivent fournir un cautionnement, éventuellement sous forme de
cautions bancaires. Ils sont responsables de la garde et de la conservation des
marchandises qui leurs sont confiées.
- Ils ne peuvent ni directement, ni indirectement se livrer à un commerce
ayant pour objet des marchandises qu’ils sont habiletés à recevoir.
 Les récépissés-warrants

Contre un dépôt de marchandises, le magasin général peut délivrer un simple


récépissé de dépôt qui est un reçu non négligeable, soit un titre spécial appelé
récépissé-warrant qui contient deux parties : le récépissé et le warrant.

Le récépissé est la reconnaissance signée par le magasin général des marchandises


qu’il a reçues en dépôts.

Le warrant est un bulletin de gage. Il n’a pas de valeur tant qu’il est annexé au
récépissé et n’a aucune valeur propre distincte de celle du récépissé qu’au moment
où un endos constate l’avance d’une somme d’argent.

Les récépissés et les warrants peuvent être transmis ou négociés comme des lettre
de changes par endossement, ensemble ou séparément

 L’escompte de warrant

La banque qui escompte un warrant bénéficie en plus des dispositions du droit


cambiaire (notamment propriété de la créance, et garantie solidaire des signataires
de l’effet), d’un droit de gage sur les marchandises déposées dans le magasin
général.

La remise de l’escompte du warrant se réalise par endos à l’ordre de la banque.


Au jour de l’échéance, le souscripteur paie le warrant : le gage étant éteint par ce
règlement, le souscripteur recouvre le droit de disposer de sa marchandise.

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Si le souscripteur ne paie pas le warrant, la banque peut exercer deux sortes de
recours. Comme créancier gagiste, elle peut faire vendre la marchandise et se
faire payer sur le prix et comme endossataire d’un effet de commerce, elle peut
exercer les recours cambiaires.

 Risques liés à l’escompte du warrant

Trois risques peuvent être liés à l’escompte du warrant : risque magasin, risque
marchandise, risque liés aux créanciers privilégiés

- Le magasin général : est-il régulièrement agrée ? entrepose-t-il la


marchandise dans la zone délimitée par l’arrêt préfectoral ? dans les cas contraires,
la banque qui a prêté perd tous privilèges résultant du warrant.
- La marchandise : la banque ne peut se contenter en règle générale de la
valeur donnée par son client. Elle doit faire expertiser la marchandise et prévoir
une marge de garantie, différence entre la valeur vénale de la marchandise et le
montant de l’avance consentie, car il subsiste un risque de dépréciation et il n’est
pas envisageable d’accorder un crédit en fonction des seules garanties offertes.
- Les créances privilégiées : porteur de warrant impayé à l’échéance, la
banque peut faire vendre la marchandise et se payer sur le produit de la vente,
mais elle n’encaissera le montant de sa créance qu’après désintéressement des
créanciers privilégiés qui ne peuvent toutefois réclamer que les droits afférents à
la marchandise remise en gage.
 L’avance sur récépissé

Elles ne s’adressent qu’aux entreprises de bon standing auxquelles la banque


consent en parallèle un escompte de warrant et une avance complémentaire sur
récépissé assise sur la marge de garantie.

L’avance sur récépissé peut être assortie d’une clause d’arrosage, notamment
quant la marchandise déposée est sujette à des fluctuations de cours importantes.

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III- MOBILISATION DES COMPTES CLIENTS

Dans une économie ouverte marquée par l’importance des crédits inter-entreprise,
la mobilisation du poste clients est une priorité pour l’entreprise désireuse de se
procurer des liquidités auprès de sa banque. On observera que dans cette
construction, c’est le vendeur qui supporte la charge financière et le risque du
financement.

Qu’il s’agisse de mobiliser des créances sur la clientèle locale ou née sur
l’extérieur, les crédits de mobilisation a pour objet de rendre immédiatement
disponible le montant, agios déduits des créances retenues, autrement dit
d’anticiper les règlements du débiteur qui n’interviendront qu’au terme des délais
de paiement consentis.

A- L’escompte commercial

La mobilisation auprès de l’appareil bancaire à travers l’escompte des créances


commerciales que les entreprises détiennent sur leur clientèle est un outil de
financement ancien, simple et largement diffusé qui conserve encore aujourd’hui
une place importante dans les emplois des banques.

L’escompte commercial peut être défini comme : opération de crédit par laquelle
le banquier met à la disposition de son client des fonds en échange des effets de
commerces. Il est librement accordé par les banques.

La demande d’une ligne d’escompte doit se traduire par une analyse fouillée. La
banque entend mesurer ses risques tant sur le tireur que sur les tirés et s’entoure,
si besoin des garanties avant de fixer une autorisation.

Réservés à une minorité d’entreprise, « l’escompte en compte » et « l’escompte


sans recours » trouvent une nouvelle jeunesse dès lors que les banques souhaitant
se démarquer de leurs concurrents pour renforcer leurs positions chez leurs clients
sont prêtes dans le premier cas à consentir des sacrifices sur leur rémunération ou
dans le second cas à renoncer aux recours cambiaires.

L’escompte est une technique de financement s’appuyant sur des billets à ordre
souscrits par l’emprunteur au profit de la banque prêteuse : on parle alors
d’escompte de papier financier.

B- Avantage de l’escompte commercial


1- Pour la banque

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La banque trouve dans l’escompte un emploi avantageux, bien que de prime abord
moins rentable que le crédit par caisse. Il possède, cependant sur ce dernier trois
avantages :

- L’escompte présente un moindre risque de non remboursement.


- Il est générateur de dépôts dans la mesure où les fonds crédités au compte
non entièrement utilisés forment des ressources au même titre que des soldes
créditeurs provenant des versements d’espèces ou de remise de chèques.
- Il mobilise peut de fonds de la banque car sa courte durée n’excède pas 90
jours en règle générale.

Toutefois, dans la pratique, sous une fausse apparence de sécurité, l’escompte


commercial peut être une source de mécomptes d’autant plus graves qu’il porte
sur des montants relativement importants par rapport à la surface du bénéficiaire.

2- Pour l’entreprise

Les traditions commerciales et les impératifs de la concurrence s’allient pour


pousser les fournisseurs à accorder des délais de paiement à leurs acheteurs.

Face au gonflement de son poste clients qui pèse sur sa trésorerie, l’entreprise
cherche à le mobiliser, c'est-à-dire à le rendre liquide. Elle y parvient en tirant des
traites sur ses acheteurs à l’échéance convenue au contrat commercial, et en
demandant à la banque de les lui monnayer au comptant pour ainsi lui procurer la
disponibilité immédiate des créances déduction faite des agios. Cette faculté de
transformer des créances à termes en liquidités est un premier avantage.

Le second avantage tient au taux de l’escompte, sensiblement inferieur à celui du


crédit par caisse. Mais pour être facteur d’économie de frais financiers, l’usage de
l’escompte exige de sérieuses prévisions de trésorerie. Il est en effet impossible
de rembourser un crédit d’escompte avant l’échéance et si les prévisions sont
déjouées le compte courant de l’entreprise peut enregistre des encaisses oisives.
Pour remédier à cette situation, l’entreprise doit choisir avec soin dans son
portefeuille les effets qu’elle porte à l’escompte en fonction de leurs échéances.

Le recours à l’escompte commercial obéit à d’autres objectifs. L’entreprise


naissante ou peu structurée au plan financier qui rencontre des difficultés d’accès
au crédit bancaire trouve dans le banquier interlocuteur plus réceptif s’il peut
évaluer son risque davantage par référence à la qualité du débiteur final qu’à
travers la solvabilité de son client.

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C- Le droit cambiaire

Dans l’opération d’escompte, la banque fait crédit et devient porteur de l’effet de


commerce pour son propre compte. A ce titre, elle jouit d’une situation juridique
protégée, renforcé par le droit cambiaire qui peut se résumer en trois points
essentiels :

- La propriété de la provision
- L’inopposabilité des exceptions
- La solidarité des signataires de l’effet de commerce.
1- La propriété de la provision

La provision doit être faite par le tiré. Il ya provision si à l’échéance de la lettre


de change, celui sur lequel elle est fournie est redevable au tireur d’une somme au
moins égale au montant de « la lettre de change ».

La provision, c'est-à-dire la créance du tireur sur le tiré née du contrat fondamental


(contrat de vente par exemple) est transmise de plein droit au banquier
escompteur. Il suffit que son client le désigne comme bénéficiaire au recto de la
traite ou, ce qui est beaucoup plus fréquent, qu’il lui endosse l’effet par une simple
signature au verso.

L’endossement de la lettre de change transmet au porteur tous les droits résultant


de la lettre de change et la propriété de la provision..

A la différence d’une cession de créance ordinaire, l’endossement ne libère pas


l’endosseur. « L’endosseur est sauf clause contraire, garant de l’acceptation et du
paiement ». Ce principe met donc le banquier en face de son client (le tireur) et
non en face du tiré (le client de son client), avec lequel il n’a pas de relations.

Que l’effet soit impayé à l’échéance n’oblige pas le banquier à actionner le tiré.
Ayant réglé au tireur le montant de la traite avant échéance (sous déduction des
agios), il peut revenir sur son paiement en contre passant l’impayé au compte de
son client, ce qui constitue généralement le plus simple et le plus rapide des
recours.

Mais quant la position du compte ne permet pas de couvrir l’impayé, la provision


peut constituer une garantie très utile pour le banquier.

2- L’inopposabilité des exceptions

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C’est le principal avantage de ne prendre à l’escompte que les effets acceptés. Une
simple signature au recto de la traite vaut acceptation. Cette dernière doit être pure
et simple, sans réserves ni restriction mais peut être toutefois partielle : c'est-à-
dire limitée à un certain montant.

Le tiré accepteur doit payer sans pouvoir opposer aucune exception tenant à
l’inexistence ou à l’extinction de sa dette envers le tireur en vertu de l’engagement
cambiaire contracté envers le porteur du fait de l’acceptation.

L’acceptation a pour effet de créer entre le tiré et le porteur de l’effet un lien


d’obligation complément de l’existence de la provision : « acceptation suppose la
provision ». en d’autre terme, peu importe au banquier que le tiré accepteur ait
déjà payé le tireur : il pourra l’obliger à payer une deuxième fois.

3- La solidarité des signataires de l’effet de commerce

Le banquier est garanti dans son opération de crédit par le tireur (son « cédant »),
par le tiré et éventuellement par un ou plusieurs avalistes. Selon la loi, « tous ceux
qui ont tiré, endossé ou avalisé » une lettre de change sont tenus individuellement
ou collectivement, sans être astreint à respecter l’ordre daans lequel elles sont
obligées. Le banquier a donc la possibilité d’agir à l’endroit de celui qui a le plus
de chance à réussir.

D- La pratique de l’escompte
1- Etude de la demande de crédit

Etudier la mise en place d’une ligne d’escompte c’est avant tout s’assurer que
l’entreprise est éligible au crédit bancaire au regard des règles que l’établissement
a retenues.

L’analyse des documents comptables (structure financière, activité, rentabilité et


trésorerie), le positionnement de l’entreprise dans son environnement, la
compétence et la moralité de ses dirigeants sont autant d’éléments que la banque
prend en considération avant de s’engager. Son attention porte ensuite sur la
clientèle de l’entreprise, les garanties qu’elle peut recueillir, l’enveloppe qu’elle
entend accorder.

2- La clientèle de l’entreprise

Etant donné la valeur attribuée à la signature du tiré, il convient de se préoccuper


d’abord de la qualité de la clientèle sur laquelle les effets sont tirés.

17
L’examen du portefeuille-clients est réalisé par l’interrogation par la Centrale des
Incidents de Paiement de Banque Centrale et par la Centrale des Risques de la
Banque Centrale et le recours aux renseignements commerciaux, informations
obtenues auprès des banques du tiré, parfois auprès d’agences spécialisées et de
société d’assurance-crédit.

La collecte des informations sur les tirés est un travail continu. Il commence lors
de l’étude de la demande de crédit et se poursuit tout au long des relations. La
qualité du papier ayant été examiné, il y a lieu de s’interroger sur sa division (le
nombre et la répartition des signatures). Plus le papier est divisé et plus il y a
chance que les défaillances soient peu importantes. A contrario des tirés peu
nombreux et sur lesquels les encours atteignent des sommes importantes
accroissent fortement le risque de la banque.

La longueur des tirages constitue le dernier élément important, le fait pour une
entreprise d’accorder à ses clients un long crédit fournisseur oblige la banque à se
poser des questions. En général les délais maximums n’atteignent pas 90 jours,
délai cependant acceptable.

3- Les garanties

Les engagements d’escompte peuvent être assortis des sûretés habituelles en


matière de crédit à court terme. Il existe cependant des garanties spécifiques à
l’escompte :

- Le retenue de garantie : il s’agit d’une retenue effectuée sur le montant des


remises et affectée à la garantie des engagements. Ces retenues sont créditées à
un compte spécial. Le pourcentage de retenue est modeste, de l’ordre de 5% des
remises.
- L’aval : c’est l’engagement fourni par un tiers qui se porte garant du
paiement de l’effet. Il est matérialisé par la signature de l’avaliste au recto de
l’effet à l’emplacement prévu à cette fin ou par la mention « bon pour aval »
précédant la signature. Sauf indication particulière, l’aval est réputé être donné
pour le compte du tireur et non du tiré. Il a un caractère solidaire en vertu de
l’engagement solidaire des signataires de l’effet qui permet à la banque
d’actionner l’avaliste pour la totalité de l’effet sans que ce dernier puisse l’obliger
à actionner simultanément les autres coobligées.
- L’assurance-crédit : elle garantie l’entreprise contre l’insolvabilité de ses
clients pour autant qu’elle travaille sur des signatures autorisées par l’assureur.
4- Détermination de l’encours autorisé
18
La banque détermine le plafond de son autorisation d’escompte à partir des
besoins de l’entreprise, des potentialités de mobilisation que recèle le portefeuille
clients et du niveau de risque qu’elle est prête à prendre (en général entre 10% à
20% de la ligne globale). Dans le cas habituel où l’entreprise est en relation avec
plusieurs établissements, la banque tient aussi compte des lignes accordées par
ses concurrents.

5- Déroulement des opérations et surveillance des risques

Pour l’autorisation de mise en place, la banque va engager du papier, cherchant


en permanence à distinguer les effets de bonne qualité de ceux générateurs de
mécomptes.

a- Le tri du papier

L’accord d’une ligne d’escompte n’implique pas que la banque accepte


d’escompter tous les effets qui lui sont présentés. Outre leur régularité formelle
(libellé, mentions obligatoires, timbre), la banque examine les effets sous l’angle
du risque. La banque s’attache à dépister ce qui pourrait être du papier faussement
commercial, le tireur cherchant à tromper son banquier pour obtenir du crédit :

- Le papier « creux » : est un effet tiré sur un débiteur imaginaire ou s’il


existe, il n’est pas débiteur vis-à-vis du tireur et n’a pas été mis au courant du
tirage. C’est la cause la plus fréquente de certains incidents tels que la
« réclamation » avant l’échéance ou le refus d’acceptation.
- Le papier de complaisance est celui où il y a collusion entre le tiré, ce
dernier prêtant sa signature alors qu’il n’a pas de dette commerciale envers le
tireur. Si le tireur est parvenu à meilleure fortune, il rembourse le tiré à l’échéance
pour lui permettre d’honorer sa signature. Sinon, il autorise le tiré à faire traite
réciproque sur lui (tirage réciproque ou cavalerie). Certaines autres catégories
d’effets présentant un risque supplémentaire qui incite la banque à adopter des
positions différenciées.
- Les effets non acceptés ne sont pris en règle générale à l’escompte que
quand ils sont tirés par des entreprises irréprochables sur le plan de la moralité et
dotées d’une solide structure financières.
- Le papier de famille ou de groupe : il s’agit tantôt de papier commercial
correspondant effectivement au règlement de livraison entre affaires de même
groupe que l’on peut prendre à l’escompte, tantôt des tirages destinés à faciliter le
financement de la trésorerie du groupe par des procédés assimilables au papier de
complaisance qu’il faut écarter.
19
b- La tenue des risques

La tenue des risques consiste à suivre les encours d’un client, c'est-à-dire le
volume et la répartition des effets escomptés non encore échus.

c- Décompte des agios

Les agios comprennent les intérêts et les commissions.

Le taux d’intérêt appliqué est traditionnellement assis sur le taux de base de la


banque auquel s’ajoute une majoration propre au client et déterminée selon
plusieurs critères (qualité du cédant et des tirages, taille des effets, taux pratiqués
par les concourants).

Aujourd’hui, les opérations se traitent de plus en plus à des conditions de marché


et les entreprises négocient avec leurs banquiers des conditions calquées sur le
marché monétaire.

Les intérêts se calculent sur le nombre de jours qui séparent la date de remise de
la date d’échéance, majorés d’un jour dit « jours de banque » des échéances
tombant sur des jours chômés (samedi, dimanche et jours fériés) sont reportées au
premier jour ouvré suivant et comptées comme telles. Les effets à courte échéance
(« papier brûlant ») se voient appliqués un minimum, de 10 jours.

Les commissions, fixes et assujetties à la TVA rémunèrent les prestations de


service de la banque et de suivi des effets jusqu’à leur échéance (commission de
recouvrement, commissions d’acceptation, commission de propagation, de
réclamation, etc.)

Les agios sont décomptés et perçus au moment de la remise à l’escompte (agios


dits précomptés) et pour toutes la durée qui reste à couvrir jusqu’à l’échéance.

6- Les incidents avant présentation au paiement


- Refus d’acceptation : épisodiquement, les refus d’acceptation sont
tolérables. Répétée, ils incitent la banque à davantage de circonscription vis-à-vis
de son client.
- Réclamation : formulée par le cédant, la réclamation d’un effet avant son
échéance peut résulter de multiples causes telles que : simple erreur à l’origine du
tirage, litige, règlement anticipé par chèque modification des conditions de
paiement.

20
- Prorogation : la demande de prorogation correspondant le plus souvent à
des difficultés de trésorerie du débiteur. Parfois, elle résulte d’une collusion entre
tireur et tiré pour dissimiler un délai de paiement anormalement long accordé à
l’origine du contrat de vente.
- Renouvèlement : il arrive que le tireur, peu scrupuleux, procède à un
renouvellement en une ou plusieurs traites, le paiement du premier effet étant
réalisé grâce au produit de l’escompte des effets de renouvellement. La détection
de ce genre de manœuvre conduit logiquement la banque à proscrire l’entreprise
de sa clientèle, sauf cas particulier bien cerné.
7- Dénouement du crédit

Le dénouement du crédit s’opère normalement par le paiement de l’effet à


l’échéance par le tiré ou le remboursement par le cédant en cas de défaillance du
premier. Pour savoir rapidement si l’effet est payé ou non, la banque ou son client
peut demander un avis de sort généralement téléphoner au banquier du tiré.

En tout état de cause, la banque doit récupérer l’impayé en le contrepassant au


compte du cédant ou en exerçant des actions judiciaires contre les signataires de
l’effet.

Dans la plupart des cas, la banque opte pour la première solution en débitant le
compte de son client et lui restitue l’effet impayé. Cette décision est lourde de
conséquence car la contre-passation fait perdre à la créance son caractère
cambiaire pour devenir un simple article de compte courant.

Dans le cas contraire, la contre-passation doit être exclue. Incapable de se faire


rembourser, la banque conserve l’effet. En vertu du principe de la solidarité dé
coobligés (tireur, tiré, avaliste, endosseurs), elle peut les actionner séparément ou
conjointement, chacun pour la totalité de l’effet impayé. De surcroît, elle bénéficie
de l’inopposabilité des exceptions que les coobligés pourraient invoquer à
l’encontre du tireur ou entre eux.

E- L’escompte en compte

L’escompte en compte diffère essentiellement de l’escompte classique par le


mode de calcul des agios : dans le cas de l’escompte classique, la banque
décompte ses agios (dits agios de portefeuille) dès la mise à l’escompte jusqu’à
leurs échéance et les débite immédiatement au compte de l’entreprise. Dans le cas
de l’escompte en compte, la banque n’encaisse ses agios qu’à terme échu et selon

21
une base trimestrielle ou mensuelle que dans la mesure où l’entreprise se trouve
débiteur en valeur bien que créditrice en compte.

Réservée par les banques à leurs meilleurs clients, la formule combine les
avantages de l’escompte sur le plan juridique pour les premiers, ceux du crédit
cambiaire et aux entreprises une souplesse sans égale et des économies de frais
financiers non négligeables.

F- L’escompte « sans recours »

L’escompte sans recours est une technique proposée par les banques aux affaires
de tout premier plan qui souhaitent pour diverses raisons faire disparaître de leurs
engagements hors bilan les effets qu’elles ont remis à l’escompte.

La clause sans recours n’interdit pas cédant au porteur et notamment au banquier


escompteur d’agir contre les autres coobligés dont le tiré.

Dans la mesure où elle accepte de pratiquer l’escompte « sans recours », la banque


renonce aux recours cambiaires à l’encontre de son client. Elle prend donc le
risque certain, uniquement convenable si la moralité de son client est au dessus
de tout soupçon et si la qualité des signataires des tirés est incontestable.

IV- CESSION DE CREANCES PROFESSIONNELLES

Au regard de la lourdeur administrative constatée dans les opérations de crédit,


d’escompte commerciale et dans le souci de simplifier les procédures de
mobilisation des créances de l’entreprise, la cession des créances, technique mise
en œuvre par DAILLY, fut un outil qui vient s’ajouter aux différentes technique
de financement en matière de mobilisation du poste clients afin de permettre aux
entreprises de prendre en compte l’ensemble des créances détenues par les
entreprises.

A- Les créances professionnelles concernées

La procédure DAILLY a un champ d’application très large puisqu’elle consterne


l’ensemble de créances professionnelles c'est-à-dire toutes les créances détenues :

- Soit par une personne morale de droit privée ou public, professionnelle ou


non, sur une autre personne morale ou sur une personne physique dans l’exercice
par cette dernière de son activité professionnelle.

22
- Soit par une personne physique dans son activité professionnelle cette fois,
sur toutes personne morale de droit privé ou public ou sur une autre personne
physique elle aussi dans le cadre de son activité professionnelle.
- Le bénéfice des dispositions de la loi DAILLY s’étend donc à la quasi-
totalité des créances et des secteurs économiques tant en qualité de cédant que de
cédé.
- Enfin, soulignons que la procédure DAILLY n’est plus limitée aux seules
créances contractuelles mais vise, de manière générale, toutes les créances, même
extra contractuelles que détient l’entreprise financée. Seule restriction, la cession
DAILLY doit être effectuée à l’occasion d’un crédit consenti par la banque
cessionnaire.
B- Les différentes formules de la loi DAILLY

Cette procédure comporte essentiellement deux formules, notament :

1- La cession à titre d’escompte

La cession à titre d’escompte organise un transfert de propriété au profit de la


banque et s’accompagne nécessairement d’une mise à disposition simultanée des
sommes correspondant à la mobilisation totale ou partielle des créances cédées,
elle implique une connexité entre les engagements garantis et les créances cédées
en couverture.

2- La cession à titre de garantie

D’un usage plus souple, la cession à titre de garantie a pour but d’assurer à titre
principal le règlement du crédit accordé en instituant au profit du banquier un
procédé de remboursement de l’avance consentie : la remise de bordereau de
cession a pour but de réaliser l’affectation des créances cédées à la garantie
d’engagements préexistants ou non et dont le remboursement est assuré au moyen
du règlement des créances cédées en garantie.

Ce type de cession présente l’avantage d’opérer un transfert de propriété des


créances cédées au profit de la banque, ce qui permet en principe à cette dernière
d’échapper au recours des créanciers privilégiés en cas de faillites du cédant.

C- Modalités de la cession

La mise en place de cession selon la loi DAILLY s’opère par l’établissement et la


signature de trois (3) documents :

- Convention de cession de créances professionnelles


23
- Bordereau de cession
- Eventuellement l’acte de notification et d’acceptation des débiteurs cédés
selon que l’on a choisi d’appliquer une procédure légère ou lourde.
1- Convention de cession de créances professionnelles

Par la signature de cette convention, le cédant contracte un certain nombre


d’engagements parmi lesquels on peut relever les éléments suivants :

- Ne pas porter atteinte aux droits afférents aux créances cédées


- Remettre immédiatement à la banque toute somme reçue en règlement des
créances cédées et se substituer mandataire à cet effet.
- Supporter la charge finale des impayés éventuels.
2- Bordereau de cession

Les mentions obligatoires sont :

- La dénomination « acte de cession de créances professionnelles »


- Le nom ou la dénomination sociale de l’établissement de crédit bénéficiaire
- Le nom ou la raison sociale du cédant
- La désignation ou l’individualisation des créances cédées, notamment par
l’indication du débiteur ou des éléments servant à le déterminer, du lieu de
paiement, du montant, de l’échéance.

Les cessions opérées au moyen des bordereaux produisent des effets suivants :

- Entre les parties et à l’égard des tiers, la date portée par la banque sur le
bordera constitué le point de départ de la cession
- A partir de cette date, la cession devient effective entre les parties et le
cédant, opposable aux tiers
3- Mesures prévues à l’égard du débiteur des créances cédées

Il s’agit essentiellement de :

- La notification : en recourant à la procédure de notification, la banque exige


que le débiteur de la créance cédée lui règles directement la créance cédée.
Outrepassant à cette obligation, le débiteur peut être amené à faire un double
règlement. Cette procédure vise à assurer de l’existence de la créance pour éviter
les effets creux ou débiteurs imaginaires et autres. Mais cette procédure est
confrontée parfois au refus de certains fournisseurs, ce qui expose la loi DAILLY
à un vide d’une partie de sa substance.

24
- L’acceptation : sur demande de la banque, le débiteur peut s’engager à la
régler directement ; cependant, il a la faculté de refuser de contracter un
engagement. Cet acte a les mêmes effets que l’acceptation d’une traite classique.
Mais, soulignons que compte tenu de la faculté de refus du débiteur cédé, la
sécurité du concours est aussi très aléatoire.
D- Intérêt de la procédure DAILLY pour l’entreprise

Le principal l’avantage de la procédure DAILLY est de permettre à l’entreprise


de mobiliser largement et rapidement son poste clients puisque toutes ses créances
peuvent être cédées à la banque (avant même récupération du support de
règlement).

L’accès au crédit quantitatif prime sur l’escompte commercial (faute de disposer


d’effets en portefeuille) ni de prétendre à d’autres formes de crédits de
mobilisation (faute d’une situation financière assez forte).

1- En cas de cession à titre d’escompte

Dans l’opération de cession à titre d’escompte, l’entreprise se procure sur un plan


pratique, les concours dont elle a besoin, mais doit sur un plan théorique qui ne la
concerne pas dans nombre de cas, éviter le solde créditeur dû aux rentrées de fonds
et la mobilisation concomitante de 75 ou 80% par DAILLY et recourir à
l’escompte commercial pour les 25 ou 20% si les effets sont acceptés.

2- En cas de cession à titre de garantie

Pour le cas de cession à titre de garantie, malgré la couverture des lignes de


crédits, l’entreprise peut bénéficier des avantages de crédit par caisse.

L’intérêt de cette procédure réside aussi dans la possibilité pour l’entreprise de


disposer de concours que la banque serait réticente à lui consentir. Il est en effet
possible d’adosser sur le bordereau de DAILLY de nombreuses catégories de
crédit qui ne se reposent pas directement sur un support économique certain.

L’accès à des crédits par signatures peut être sabordé à la remise de bordereau à
l’escompte, du fait qu’il n’y a pas forcement de connexité entre les engagements
garantis et les créances cédées en garantie.

E- Intérêt de la procédure DAILLY pour la banque

La procédure DAILLY pour les banques est considérée comme une avancée
majeure pour renforcer la sécurité de leur concours. Ainsi :

25
- Elle leur permet d’accroître mais aussi de diversifier leurs concours aux
PME notamment de taille modeste,
- Elle constitue ensuite une importante étape dans la définition du crédit
global d’exploitation.

La loi DAILLY doit être réservée aux seules affaires d’excellentes qualités, tant
par leur structure financières que par la moralité des dirigeants. Par conséquent,
les entreprises ne répondant à cette définition doivent être orientées vers les
sociétés d’affacturage.

V- L’AFFACTURAGE OU LE FACTORING

A- Mécanisme de l’affacturage

L’affacturage est une opération ou une technique de gestion financière par


laquelle, dans le cadre d’une convention, un organisme spécialisé « le factor » (un
établissement de crédit) gère les comptes clients d’entreprises en acquérant leurs
créances, en assurant le recouvrement pour son propre compte et en supportant
les pertes éventuelles sur les débiteurs insolvables. Le Factor se rémunère au
moyen des commissions et d’agios.

Le Factor propose les prestations suivantes :

- Le recouvrement des créances : dans ce cas, le factor se charge pour le


compte de son client, fournisseur de l’enregistrement des factures, de la relance
des clients, assure les encaissements et les services contentieux en cas de non
paiement.
- Le financement de la trésorerie (escompte) le factor avance le montant des
créances à l’adhérant. Le montant avancé représente entre 85 et 95% du montant
des créances. Ce montant dépend de la connaissance que le factor à des crédits.
- L’assurance crédit : le factor garantie le paiement des créances à
l’échéance. Ce qui signifie que le risque pèse sur le factor et non sur l’adhérant en
cas de non paiement.
B- Avantages de l’affacturage

1- Les avantages pour les clients de la société d’affacturage


- Procédé performant de recouvrement : le factor fait son affaire de recouvrer
les créances cédées auprès des acheteurs et gère les comptes clients.
- L’accès à une mobilisation intégrale des comptes clients : le financement
du factor a des caractéristiques particulières. Il porte sur 100% des créances

26
privées ou administratives, représentées ou non par le papier commercial. Pour
éviter des fraudes, le factor exige de dépôts de garantie.
- Technique de garantie de bonne fin des risques : l’affacturage offre une
garantie plus complète que celle de l’assurance crédit, car le factor s’engagent à
payer intégralement sans recours, les factures émises par l’entreprise.
- Economie d’échelle importante : en offrant la sous-traitance totale, le factor
permet à l’entreprise de faire des économies assez importantes.
- Rapidité : les fonds sont virés sur le compte bancaire aussitôt facture faite.
2- Avantages de l’affacturage pour la banque

Dans la panoplie des financements par mobilisation des créances, la banque


cherche à éviter certains écueils liés aux financements des entreprises, notamment
les PME, aux difficultés en matière de surveillance des risques dans l’opération
d’escompte.

Partagée entre sa propre sécurité et la nécessité de rentabiliser ses emplois, la


banque trouve dans le factoring le moyen de satisfaire son client tout en prenant
moins de risque ; l’entreprise affacturée ne remet plus à l’escompte que des billets
à ordre, sur une signature de bon aloi, celle du factor

Affacturage
L'affacturage (factoring en anglais) est une technique de financement et de
recouvrement de créances mise en œuvre par les entreprises et consistant à obtenir
un financement anticipé et à sous-traiter cette gestion à un établissement de crédit
spécialisé : l'affactureur ou, en anglais, factor1.

Longtemps considéré comme le dernier recours de sociétés en difficultés


financières, l'affacturage est aujourd'hui un outil souple au service des entreprises.
C'est un procédé à la fois d'externalisation de tâches administratives, d'assurance
contre les impayés et de financement à court terme.

L'affacturage ne peut pas gérer les créances sur les particuliers : il ne concerne
que le commerce entre entreprises (business to business ou B2B en anglais).

Fonctionnement

L'affacturage est une opération ou technique de gestion financière : un


établissement de crédit spécialisé (l'affactureur ou, en anglais, factor) prend en
charge le recouvrement de créances d'une entreprise dans le cadre d'un contrat.

27
L'affacturage recouvre trois prestations qui peuvent être toutes souscrites ou non
par l’entreprise :

 Le recouvrement des créances clients : L'affactureur gère pour le compte


de son client l'enregistrement des factures, la relance des débiteurs en cas de retard
de paiement, assure les encaissements et le service contentieux en cas de non
paiement. Il s'agit d'un service.
 Le financement de la trésorerie : L'affactureur avance le montant des
créances dès leur cession par le client. Il s'agit donc d'un crédit. Le montant avancé
représente entre 85 et 95 % de celui des créances cédées. Cette quotité varie en
fonction de la connaissance qu'a l'affactureur des débiteurs.
 L'assurance crédit : En délégation du contrat.


 Mécanisme de l'affacturage
Rémunération de la société d'affacturage

La rémunération de la société d'affacturage est de deux types :

 La commission d'affacturage rémunère le service de recouvrement et


éventuellement l'assurance crédit.

Prélevée à chaque transaction (cession de créances) et basée sur un taux (fixe ou


variable) ou un forfait.

 La commission de financement rémunère l'avance sur la trésorerie

Agios calculés sur le solde du compte client.

L'affactureur bloque une partie du montant des créances cédées pour constituer
un fonds de garantie qui permet de faire face aux impayés, aux litiges ayant
engendré un contentieux, ou pour se prémunir d'un éventuel droit de préemption
(URSSAF par exemple). La somme bloquée, proportionnelle au montant de
créances cédées, est restituée à l'expiration du contrat.

28
Le rôle du courtier en affacturage

Le courtier est un intermédiaire entre le factor et une entreprise souhaitant


souscrire à un contrat d'affacturage. Son rôle est triple:

 Il permet à l'entreprise d'économiser un temps considérable dans le choix


de son factor. En effet, chaque factor est spécialisé dans un secteur d'activité, une
typologie d'entreprise (in bonis ou sous procédure collective), voire une taille
d'entreprise.
 Il permet au futur adhérent au contrat d'affacturage d'obtenir des conditions
financières optimales grâce à ses liens forts entretenus avec les acteurs de
l'affacturage en France.
 Il accompagne l'entreprise tout au long de la durée de vie du contrat
d'affacturage, qui peut s'avérer parfois difficile notamment en termes de ratios de
financement des factures.

Affacturage inversé
L’affacturage inversé, (aussi connu sous les noms de supply chain finance ou
reverse factoring), est une solution de financement pour les entreprises
fournissant des biens ou services. Cependant, au lieu d'être à l'initiative du
fournisseur qui souhaite financer ses créances clients (comme dans l'affacturage
classique), cette méthode est au contraire à l'initiative du client, qui permet ainsi
à ses fournisseurs de financer aisément leurs créances sur lui, avec l'aide d'une
société d'affacturage (factor).

En 2011, le marché de l'affacturage inversé est encore très faible, ne représentant


guère que 3 % du marché total de l'affacturage1.

La technique de l'affacturage inversé, encore très rare, est analogue à


l'affacturage classique dans la mesure où elle fait intervenir trois acteurs: le
client, le fournisseur, et la société d'affacturage. Comme pour l'affacturage
classique, il s'agit de financer les créances clients du fournisseur par un tiers
financier (une société d'affacturage), ce qui permet au fournisseur d'encaisser
immédiatement l'argent pour ce qu'il a vendu à son client (moins un
intéressement que le financier prélève)2.

Mais à la différence de l'affacturage classique, l'initiative n'est plus celle du


fournisseur, qui aurait présenté à la société d'affacturage les créances de son ou

29
de ses clients pour être payé en avance. C'est en effet à l'initiative du client -
généralement une société assez importante - qui établira une liste de factures
éligibles à l'affacturage inversé. Le fournisseur choisira dans cette liste les
factures qu'il veut se faire payer immédiatement par la société d'affacturage.
C'est donc une réelle collaboration entre le fournisseur, le client et la société
d'affacturage.

Ainsi, le fournisseur profite d'un taux de financement bonifié, le client bénéficie


d'un retour sur le profit réalisé par le financier, et ce dernier réalise un bénéfice
en finançant le fournisseur.

Evolution
Si l'on parle de plus en plus du reverse factoring, c'est que la solution devient de
plus en plus importante pour l'ensemble de ses acteurs. Après la grande crise
financière, les banques recherchent des investissements plus sûr, ce qui les
amène à investir dans les actifs et de ce fait dans les créances. En faisant ainsi,
ils s'assurent un ROI et donc améliorent leur activité. En ce qui concerne les
donneurs d'ordres, le principal but pour eux est d'aider au financement de leur
fournisseurs pour s'assurer que ceux-ci aient une activité pérenne, et qu'ils les
privilégient pour la livraison des biens/services. Enfin, l'intérêt évident pour les
fournisseurs est de disposer d'une solution de financement à des taux plus
avantageux, sans pour autant endommager le BFR de leurs clients.

Le concept
Pour bien comprendre le process d'affacturage inversé, il faut être familier avec
l'affacturage et l'escompte commercial. En effet, on peut considérer que
l'affacturage inversé (ou reverse factoring) prend les avantages de ces deux
solutions, pour distribuer les profits aux trois acteurs. Il convient pour mieux
comprendre ceci de se pencher sur 8 points clés de chacune de ces solutions

affacturage
escompte commercial affacturage
inversé
toutes les les factures
Eligibilité toutes les factures
factures bonnes à payer
à l'initiative du à l'initiative du
Financement à l'initiative du client
fournisseur client
100 % de la facture (- 100 % de la
Montant financé montant partiel
escompte) facture

30
selon la selon la
selon la situation du
Taux d'intérêt situation du situation du
fournisseur
fournisseur client
Paiement immédiat à l'échéance à l'échéance
Impact sur le
négatif aucun aucun
BFR
montant de l'escompte
part de la
Gains financiers (mais implique sortie de aucun
marge
trésorerie immédiate)
Déploiement aux
lent (adaptation à chaque
autres aucun rapide
fournisseur)
fournisseurs

Avantages

Pour le fournisseur

 En se faisant payer ses factures plus tôt, le fournisseur gère plus


facilement ses besoins de trésorerie, et réduit par là même occasion les frais liés
à la gestion de son compte clients. De plus, étant donné que c'est son client qui
s'engage à payer, le taux de financement de la facture est plus avantageux que
s'il était passé par la technique traditionnelle d'affacturage.

L'affacturage inversé (ou reverse factoring) se révèle utile pour les PME qui ont
pour clients de grands groupes, car il s'inscrit dans une relation plus durable d'un
client qui fait bénéficier de sa grande taille à son petit fournisseur6.

 Dans un système d'affacturage, si jamais il y a un problème quant au


règlement de la facture (que ce soit dû à une mauvaise prestation, un problème
financier du client ou autre) le financier peut se retourner contre le fournisseur
pour récupérer l'argent qui a été avancé et qu'il ne peut pas récupérer auprès du
client. Dans le cas de l'affacturage inversé, comme cela concerne des factures
"bonnes à payer", une fois que le financier paye le fournisseur, il ne peut se
retourner que contre le client (de grande importance) pour obtenir le paiement.
Le fournisseur est donc protégé dès qu'il reçoit le paiement, contrairement au cas
de l'affacturage simple7.

 Enfin, dans un modèle d'escompte commercial, le fournisseur est


"condamné" à être payé comptant systématiquement (ou selon les délais
convenus), quelle que soit sa situation de trésorerie. L'avantage que présentent
alors certaines solutions d'affacturage inversé est le choix d'affacturer une
facture ou pas, selon les besoins du fournisseur.

31
Pour le client (le donneur d'ordres)

 L'affacturage inversé permet de ne plus payer chaque fournisseur


indépendamment, mais de réunir l'ensemble des factures auprès d'un tiers
financier, la société d'affacturage, ce qui facilite ensuite la gestion du règlement
des factures.

 La relation avec les fournisseurs est améliorée car ils bénéficient de


meilleurs taux grâce au client, qui est généralement une entreprise importante, et
réduisent les délais de paiement ; le client, de son côté, ne paye ses factures qu'à
la date initialement convenue.

 Utiliser une solution d'affacturage inversé, c'est aussi pérenniser ses


fournisseurs. En effet, en leur assurant un moyen de financement préférentiel,
cela peut permettre à certains fournisseurs de rester en activité et de faire face
plus facilement à leurs éventuels problèmes de trésorerie. Faire profiter de ce
taux de financement bonifié constitue aussi un avantage non négligeable dans
une négociation, et peut ainsi assurer un meilleur résultat et/ou une relation plus
durable.

 Avec l'affacturage inversé, au lieu de payer de nombreux fournisseurs


différents, les paiements sont en partie (ou entièrement) centralisés auprès du
financier. C'est donc une gestion bien plus simplifiée pour le client, et qui peut
d'ailleurs encore plus se simplifier par l'utilisation d'une plateforme spécialisée
de reverse factoring.

 Enfin, selon les conditions négociées avec la société d'affacturage, le


client bénéficiera d'une rétrocession sur le profit que la société d'affacturage aura
réalisé. Le client réalise donc des revenus supplémentaires sans affecter son
BFR.

Pour la société d'affacturage (le financier)

 En intervenant dans le règlement de la facture, la société d'affacturage


réalise un profit en mettant à disposition son argent et en prenant à sa charge les
délais de règlement des factures. Cependant, contrairement à l'affacturage
simple, cette fois la société d'affacturage est placée au cœur d'une relation
commerciale plus durable.

 Autre avantage pour le financier (ou factor): le fait de travailler avec les
gros clients directement, plutôt que d'aller chercher chaque fournisseur. En effet,
dans un système d'affacturage tout comme dans un système d'affacturage inversé
la société d'affacturage peut avoir l'ensemble des fournisseurs d'un même client.
Cependant, dans le premier cas le risque de chaque facture correspond au risque
32
de chaque fournisseur, alors que dans le second cas le risque porte sur un client
plus gros (donc le risque est réduit).

Pour bien montrer l'avantage du reverse factoring sur l'affacturage classique, il


suffit d'observer quelle serait la différence dans une même situation donnée. Si
la société d'affacturage escompte pour 15 fournisseurs d'un même client
(situation d'affacturage classique), et que l'une des factures s'avère frauduleuse
elle devra exiger remboursement auprès du fournisseur en défaut: c'est donc
pénalisant à la fois pour le factor et le fournisseur. Dans le cas d'affacturage
inversé, si une facture n'est pas réglée à la date initialement prévue, le client
s'étant engagé à la payer, le factor n'aura aucun mal à obtenir son argent (pour le
fournisseur le statut de la facture basculera uniquement du poste "dettes
fournisseurs" au poste "dettes financières")8.

La mobilisation de créances nées sur


l’étranger (MCNE)

a mobilisation de créances nées sur l’étranger (MCNE) est une procédure


simple qui permet aux exportateurs de recevoir le montant des créances à
court terme qu’ils détiennent sur l’étranger dès la naissance de celles-ci. Ces
créances sont, sous certaines conditions, mobilisables auprès des banques qui
consentent un crédit de mobilisation de créances nées sur l’étranger.

Définition
La MCNE (Mobilisation de Créance Née sur l’Etranger) est un financement à
court terme de créances effectuée dans le cadre d’une ligne de crédit accordée
par une banque à une entreprise exportatrice. Cette ligne de crédit permet
d’assurer le financement des créances nées à l’exportation. Le montant de ce
crédit bancaire est fixé au moment de sa mise en place et dépend bien
évidemment de la qualité des entreprises en présence.

33
La mobilisation de créance née sur l’étranger s’applique à toutes les exportations
de marchandises à destination de l’étranger (hors Principauté de Monaco et
DOM-TOM).

Le délai de paiement accordé à l’acheteur ne doit normalement pas excéder 18


mois à compter de la date de naissance de la créance (selon le cas, il peut s’agir
de la date de commande, de la date d’expédition ou de la date de réception).

Modalités
L’entreprise remplit un bordereau de cession de créances qui reprend le détail
des créances cédées (nom du client export adresse montant de la facture nature
de la prestation date de règlement...).

Une copie des factures cédées sont jointes au bordereau. Le dirigeant ou une
personne habilitée de l’entreprise doit dater et signer les copies certifiées
conformes aux originaux. La mobilisation peut porter sur l’intégralité de la
créance. Le crédit est habituellement consenti en euro. En revanche, si la créance
est libellée en devises, elle fait normalement l’objet d’une conversion en euro au
taux de change du jour de la mobilisation de créance née sur l’étranger.

Le dénouement d’un crédit sous forme de MCNE est assuré par le règlement de
l’acheteur.

A l’appui de la créance ou d’un bordereau représentatif des créances, la banque


peut soit accorder un :

 Découvert garanti : Si la banque autorise un découvert garanti par la


cession de créances, le découvert est dans ce cas remboursé par les règlements
reçus de l’entreprise étrangère.

 Escompte du bordereau : La banque peut également procéder par


l’escompte du bordereau de créances et débiter un sous-compte d’avance pour
créditer le compte courant de l’entreprise.

 Escompte billet entreprise : La banque peut enfin escompter un billet


émis par l’entrepris. Ce billet doit reprendre les caractéristiques de la cession de
créances (le montant et son échéance).

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Avantages et inconvénients
La mobilisation de créance créée sur l’étranger a pour avantage de permettre à
l’entreprise de financer ses créances nées à l’exportation.

La cession de créances de la MCNE est également rarement notifiée aux clients


et à donc pour autre avantage d’être le plus souvent transparente pour les clients.

Les inconvénients de la MCNE sont que d’une part, il finance principalement les
créances export détenues sur les entreprises les pays de l’OCDE et que d’autre
part, ils correspondent à des concours bancaire à court terme et la banque peut
donc les remettre en cause avec un préavis de 60 jours maximum

Le bénéfice de cette mobilisation est enfin, souvent réservé aux meilleurs


clients.

35
Chapitre 7 :

LES CRÉDITS PAR SIGNATURE

I- Généralités

Si le plus souvent la banque aide l’entreprise en mettant à sa disposition des fonds


sous forme de crédits de trésorerie, elle peut aussi lui apporter son concours sous
forme d’engagements que l’on appelle des crédits par signature.

La banque prête alors simplement sa signature sans supporter de charge de


trésorerie. L’étude faite par la banque doit être aussi minutieuse que pour
n’importe quel autre concours bancaire, car cet engagement peut entraîner des
décaissements importants.

Dans cette forme de crédit, le banquier s’engage par lettre, auprès de tiers, à
satisfaire aux obligations contractées envers eux par certains de ses clients, au cas
où ces derniers n’y satisferaient pas eux-mêmes.

Ces crédits peuvent soit différer certains décaissements, les éviter ou encore
accélérer certaines rentrées de fonds. Ils sont le plus souvent accordés sous forme
de cautions. Le banquier peut aussi s’engager en acceptant des effets de commerce
: on parle dans ce cas de crédits par acceptation.

II- Étendue de l’engagement du banquier

L’engagement du banquier est limité dans le montant et/ou l’étendue ; il peut être
limité ou non dans le temps.

Le banquier ne peut revenir sur son engagement et ce quelle que soit l’évolution
de la situation de son client.

L’engagement résulte obligatoirement d’un écrit ; il ne se présume pas. En cas de


caution, celle-ci peut être simple ou solidaire.

Le banquier qui s’engage par signature est subrogé dans les droits du créancier
bénéficiaire de la caution. Une fois qu’il a honoré les engagements de son client,
il bénéficie donc des droits du bénéficiaire de l’engagement. Cette subrogation est
particulièrement intéressante dans le cadre de cautions fiscales. Toutefois dans ce
cas, le banquier doit se faire remettre une quittance subrogative

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III- Coût

Le coût des cautions varie de 0,50 % à 2,50 % et les commissions peuvent porter
d’une part sur l’autorisation et d’autre part sur l’utilisation

IV- Les différents types d’engagements par signature


A- Les cautions
1- Pour différer les paiements

◆Obligations cautionnées

Toute entreprise, ou presque, perçoit pour le compte de l’État de la TVA. Cette


TVA doit être reversée immédiatement (en fait, vers le 15 du mois ou du trimestre
suivant), diminuée de celle qui a été payée. Or comme la plupart des entreprises
accordent des délais de paiement à leurs clients, l’administration fiscale admet
que le reversement de cette TVA soit différé de 4 mois au plus avec toutefois,
pour condition que ce différé de paiement soit cautionné par une banque. Au cas
où l’entreprise serait défaillante, le Trésor public se retournerait contre la banque.

Le même mécanisme existe pour certains droits de douane ou les droits


d’enregistrement (droits perçus lors de l’achat d’immeubles, par exemple).

◆Crédits d’enlèvement

Il s’agit de la possibilité pour un importateur d’enlever des marchandises sans


avoir à attendre la liquidation (calcul) des droits de douane à condition de fournir
une caution bancaire.

◆Cautions pour impôts contestés

Le contribuable qui conteste des impôts ou des taxes doit les régler ou fournir des
garanties. La banque peut alors se porter caution avec les risques de ne pouvoir
être toujours subrogée dans les droits du Trésor.

2- Pour éviter les paiements

◆Cautions d’adjudication et de bonne fin

Si une entreprise veut participer à des chantiers de travaux commandés par l’État
ou les collectivités locales (régions, départements, communes) elle devra apporter
des garanties dont la plus importante est la caution d’adjudication et de bonne fin.

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Cette caution signifie que d’une part (adjudication) le banquier garantit le sérieux
de l’entreprise adjudicataire et d’autre part (bonne fin) qu’elle est à même de
mener dans de bonnes conditions le chantier à sa fin.

Cette caution évite à l’entreprise de déposer des fonds en garantie lorsqu’elle se


portera candidate à l’adjudication.

◆Cautions en matière de droits de douanes et TVA

À condition de fournir une caution bancaire, une entreprise peut être dispensée de
payer des droits de douane ou la TVA sur des produits importés devant être
réexportés (admissions temporaires).

3- Pour accélérer les rentrées

◆Cautions de remboursement d’acomptes

En cas d’acomptes versés par les clients dans le cadre de marchés publics ou
privés, nationaux ou étrangers.

◆Cautions de retenue de garantie

Dans le cadre de marchés publics ou privés, nationaux ou étrangers. Le maître de


l’ouvrage peut différer le paiement intégral des sommes dues dans l’attente de la
réception définitive.

◆Cautions diverses

Cautionnement donné en faveur de certaines professions qui doivent fournir des


garanties (ex. garantie financière des conseils juridiques, des agents immobiliers,
etc.)

4- Pour garantir des engagements financiers

◆Cautions de remboursement de découvert local

Les concours consentis par un autre banquier à l’étranger seront contre garantis
par la banque de l’exportateur.

◆Cautions de remboursement des douanes du pays acheteur

Pour garantir le paiement des droits de douane en cas d’exonération sous


condition de rapatriement ou de réexportation (en cas d’importation temporaire
de matériels de chantier par ex.).
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◆Cautions dans le cadre d’obligations diverses

Cautions en faveur d’autres confrères : sociétés de crédit-bail, institutions


financières spécialisées.

Dans le cadre d’émission de titres par des émetteurs publics ou privés : garantie
de bonne fin.

B- Les crédits par acceptation ou aval

Pour faciliter à son client soit la livraison de marchandises soit l’octroi de crédit
par un confrère, le banquier peut accepter (ou avaliser) un effet de commerce tiré
par son client en s’engageant de ce fait à payer à l’échéance. À cette date, le client
assurera à son banquier la couverture de l’effet par la somme prévue, ce dernier
n’ayant pas en principe de décaissement à effectuer

1- Le crédit par acceptation : facilité pour la constitution des stocks

Pour permettre à son client de s’approvisionner en bénéficiant de la confiance de


ses fournisseurs le banquier pourra accepter (ou avaliser) un effet tiré par le
vendeur que ce dernier soit situé à l’étranger ou non

2- . Le crédit par acceptation : facilité pour l’octroi d’un crédit

Le banquier qui souhaite épauler une entreprise dans la gestion de sa trésorerie


peut se trouver gêné lui-même quant à ses disponibilités (contraintes de
l’encadrement du crédit par exemple).

L’entreprise peut trouver un autre banquier qui acceptera le décaissement des


fonds à condition d’être couvert en risque par son confrère.

Le crédit est ainsi réparti en risque et en trésorerie entre les deux banquiers.

C- Le crédit documentaire

Le crédit documentaire est l’engagement pris par la banque d’un importateur de


garantir à l’exportateur le paiement des marchandises (ou l’acceptation d’une
traite) contre la remise de documents attestant de l’expédition et de la qualité des
marchandises prévues au contrat.

• Révocable : le banquier peut revenir sur son engagement avant expédition des
marchandises.

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• Irrévocable : le banquier ne peut revenir sur son engagement, sauf accord de
toutes les parties.

• Notifié : le banquier de l’importateur est seul engagé.

• Confirmé : l’engagement du banquier de l’importateur est conforté par un


banquier correspondant dans le pays de l’exportateur.

De plus larges développements sont consacrés au crédit documentaire dans le


chapitre qui traite du commerce international.

V- Avantages et inconvénients des engagements par signature


A- Pour le banquier

➤Avantages

Au moment de sa mise en place, un crédit par signature évite toute sortie de fonds.

Il évite les contraintes en cas d’encadrement du crédit.

Il permet la perception de commissions sur l’autorisation voire sur l’utilisation.

Enfin, le banquier est subrogé dans les droits du créancier bénéficiaire de


l’engagement (avantage déterminant en cas de cautions fiscales).

➤Inconvénients

Le risque est difficile à évaluer.

Le suivi des engagements est lourd à gérer.

Il y a souvent décalage des engagements dans le temps.

B- Pour le client (entreprises)

➤Avantages

Ce type de concours permet une meilleure gestion de la trésorerie.

Il y a souvent abaissement des coûts financiers.

Enfin, les engagements pris par la banque valorisent l’image de marque de


l’entreprise

◆Inconvénients

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Il y a paiement de commissions même en cas de non-utilisation.

L’entreprise doit souvent apporter des garanties.

Les concours sont parfois mis en place contre blocage de fonds.

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