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Gestion des risques financiers

(Suite) :
V : Risque de faillite ou de liquidité

Pr. Abderrahman AHMIMID - ( D r. )

Pr. Ab. AHMIMID (Dr.) 1


Gestion des risques financiers
Rappel de Plan de cours :
I. La notion de risque :Généralités et Terminologie
II. Démarche générale de gestion des risques
III. Risque d’exploitation et structure de coût
IV. Risque d’endettement et effet de levier
V. Risque de faillite ou de liquidité
VI. Risque client
VII. Risque de taux d’intérêt
VIII. Risque de taux de changes
IX. Les outils de minimisation des risques financiers
X. Les techniques de couverture des risques
financiers

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Gestion des risques financiers
Plan de cours
I. La notion de risque : Généralités et Terminologie
II. Démarche générale de gestion des risques
III. Risque d’exploitation et structure de coût
IV. Risque d’endettement et effet de levier
V. Risque de faillite ou de liquidité
VI. Risque client
VII. Risque de taux d’intérêt
VIII. Risque de taux de changes
IX. Les outils de minimisation des risques financiers
X. Les techniques de couverture des risques
financiers

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V. Risque de faillite ou de liquidité (illiquidité)

⚫ Définition
⚫ Le risque d’illiquidité signifie l’incapacité pour l’entreprise à honorer le
remboursement de l’échéance qui se présente au paiement.

⚫ L’entreprise doit, en permanence, disposer de la trésorerie nécessaire pour


faire face à l’échéance qui se présente, quelle qu’elle soit.

⚫ C’est ce que l’on appelle le risque de liquidité, ou risque de trésorerie, ou,


plus précisément, le risque d’illiquidité, engendrant au passage une
conséquence sur l’existance de l’entreprise donc de sa mise en faillite.

⚫ Ainsi, à un instant donné, l’entreprise est incapable d’assurer en trésorerie


l’exigibilité de la dette qui se présente (Qui est due et échue). L’entreprise
est dite ALORS en situation d’illiquidité.

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V. Risque de faillite ou de liquidité (illiquidité)
Causes possibles : Le risque de rupture de trésorerie, constatant un risque
d’illiquidité, peut être engendré par de nombreuses causes :

1. une mauvaise maîtrise du besoin en fonds de roulement (BFR) :

• un dérapage structurel des créances clients, un impayé ou un retard client


significatif ;

• une augmentation significative des délais de crédit clients consentis ;

• un alourdissement majeur des stocks,

• un resserrement du crédit fournisseur ou des conditions jusqu’alors


accordées au passif d’exploitation

2. une insuffisance structurelle dite « de haut de bilan » de l’entreprise, liée à

• une sous-capitalisation chronique (absence de fonds propres),

• à une accumulation de pertes absorbant les capitaux propres,

• à une incapacité ou à un refus d’endettement long terme structurel ;


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V. Risque de faillite ou de liquidité (illiquidité)
Causes possibles (suite) : Le risque de rupture de trésorerie, constatant un risque
d’illiquidité, peut être engendré par de nombreuses causes :
3. un FDR inférieur au BFR, dû à :
• une combinaison des deux raisons précédentes, engendrant une dégradation de
la situation de trésorerie nette structurelle de l’entreprise ;
• une défaillance de position nette de trésorerie à un instant donné, liée à une
mauvaise maîtrise de trésorerie prévisionnelle (prévisionnel de cash pooling
incohérent) ;
4. une incapacité à déployer rapidement des solutions appropriées de soutien de
financement court terme ;
5. une incohérence dans l’élaboration des situations prévisionnelles de trésorerie
6. une erreur majeure de prévisionnel d’activité, rendant caduque l’opportunité
d’entrées de flux de ventes prévues ;
7. une dégradation des conditions d’exploitation de l’entreprise, impactant les
niveaux d’activités réalisés et obérant de manière significative les volumes de
facturation et d’encaissement chiffre d’affaires.
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V. Risque de faillite ou de liquidité (illiquidité)
CRISE DE CROISSANCE : Schématiquement, la situation de cessation des
paiements naît du phénomène dit de « crise de croissance ». Classiquement,
que se passe-t-il ? Les liens de causes à effets ce cette crise potentielle
peuvent être analysés en trois situàtions :

1- Situation de depart (1ere étape de crise):

⚫ La société développe son activité assez facilement. Son modèle stratégique est
bon, bien positionné, et sa commercialisation démontre toute son intensité.

⚫ En conséquence, le chiffre d’affaires augmente vite, entraînant une croissance


très rapide du BFR (créances clients + stocks - dettes fournisseurs). Qui se
trouvent insuffisamment compensé par les dettes à CT (fournisseurs).

⚫ Le BFR croît de manière exponentielle, décorrélé de la croissance du FDR de


l’entreprise, par nature limitée (capitalisation et endettement) et, le plus
grave, déconnecté potentiellement de l’activité Commerciale, (introduisant
donc à la deuxième étape de CRISE).
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V. Risque de faillite ou de liquidité (illiquidité)
CRISE DE CROISSANCE (suite) :
étape 2- (Situation de plein crise) : Les excédents de
FDR ne couvrent plus les besoins d’exploitation (le BFR).

⚫ D’une situation positive, la trésorerie nette de


l’entreprise se détériore, aggravée par l’augmentation de
l’activité (stocks additionnels, créances clients mal ou
pas gérées) et des BFR associés, peu ou mal maîtrisés.

⚫ Le levier de la dette d’exploitation est par nature limité


(décalage de règlement des fournisseurs, des charges
fiscales et sociales… limitées).

⚫ L’entreprise ne pouvant jouer indéfiniment la stratégie du


retard de règlement avec ses propres créanciers. «…Faire
payer par les tiers ses propres contraintes de trésorerie a
des limites…

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V. Risque de faillite ou de liquidité (illiquidité)
CRISE DE CROISSANCE (suite) :
étape 3- Point de non retour :
La spirale de rupture de trésorerie s’enclenche, non sécurisée (par un
renforcement des éléments de haut de bilan qui permettraient de
renforcer le FDR (dettes long terme, recapitalisation).

⚫ Et l’entreprise court à sa perte, (aveuglée par sa réussite commerciale


: le CA !), sans se soucier de sa trésorerie… Jusqu’au point de rupture,
où le prêteur, ne suit plus les besoins quotidiens de trésorerie (qui
n’accepte pas de prendre plus de risques que l’actionnaire).

⚫ Fin de l’Histoire :
⚫ Dès lors, arrivant un beau matin les premiers impayés (rejet de
chèques, de traites, de prélèvements) et, à très court terme, la fin
de l’histoire…
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V. Risque de faillite ou de liquidité (illiquidité)

CRISE DE CROISSANCE (suite) : Point de non retour (illustration


graphique) :

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V. Risque de faillite ou de liquidité (illiquidité)
CRISE DE CROISSANCE (suite) : Conséquences finales
L’incapacité pour l’entreprise à faire face à l’échéance de la dette ou du
paiement exigible qui se présente entraîne :

⚫ la constatation effective de retards du paiement des engagements (source


potentielle d’actions précontentieuses et contentieuses lourdes), mais
surtout de constatation effective d’impayés non régularisés dans les
délais dont la multiplication provoque la situation dite de cessation des
paiements.

⚫ Cette situation entraîne l’ouverture d’une procédure judiciaire de


redressement ou de liquidation de l’entreprise, en fonction de l’analyse
de la situation par le tribunal compétent.

⚫ Il s’agit donc d’un risque critique pour l’entreprise, compte tenu de sa


sévérité. D’où le positionnement de ce risque financier en tête de liste
des réflexion des analystes.
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V. Risque de faillite ou de liquidité (illiquidité)
CRISE DE CROISSANCE (suite) : Conséquences finales !

⚫ d’une manière plus générale, l’incapacité d’honorer une dette à échéance


entraînant retards et/ou impayés, fragilise en profondeur l’entreprise, qui se
retrouve dès lors en situation de faiblesse absolue face à ses partenaires :

⚫ - vis-à-vis de ses fournisseurs (qui pourront exiger le retour des marchandises ou des
matières livrées, resserrer les conditions de livraison, stopper les approvisionnements,
augmenter significativement les conditions d’acquisition, etc.) ;

⚫ - vis-à-vis des bailleurs de fonds (qui pourront changer les conditions de financement
octroyées, demander le remboursement anticipé des passifs en cours, suspendre leurs
engagements selon des règles précises du risque de rupture - ou de soutien - abusif de
situation fragilisée) ;

⚫ - vis-à-vis des actionnaires, et des salariés (qui verront peut-être leurs dividendes ou
salaires versés avec retard compte tenu de la situation de trésorerie).

Les conséquences de la concrétisation du risque d’illiquidité sont donc


multiples et potentiellement gravissimes pour l’organisation.
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V. Risque de faillite ou de liquidité (illiquidité)
DÉTECTABILITÉ - SÉVÉRITÉ - L’OCCURRENCE DU RISQUE D’ILLIQUIDITÉ
⚫ DÉTECTABILITÉ : La détection du risque d’illiquidité s’avère aisée et immédiate :
retard de règlement ou impayé effectif (rejet de carte bancaire, de chèque, de
traite). Il est très facile de détecter une rupture de trésorerie que de l’anticiper
prévisionnellement.

⚫ SÉVÉRITÉ (gravité) : Une fois détectée , Si la crise de trésorerie n’est pas résolue
rapidement, et sévèrement, la gravité du risque d’illiquidité va s’avérer majeure à
très court terme. Sans résolution rapide de la situation, l’impact est définitif sera
pour à très brève échéance.

⚫ L’OCCURRENCE : l’appariation du risque d’illiquidité est généralement liée à :

◦ la qualité de la structuration financière (qualité du haut de bilan, niveau


d’endettement structurant…),

◦ à la bonne maîtrise du cycle d’exploitation (gestion et optimisation du BFR), et


d’une manière générale, de la maîtrise opérationnelle des situations prévisionnelles
de trésorerie.
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V. Risque de faillite ou de liquidité (illiquidité)

INDICATEURS D’ALERTE À METTRE EN PLACE (outils efficace de suivi)

⚫ état prévisionnel de trésorerie (quotidien, hebdomadaire, mensuel),

⚫ Mesurer les écarts avec la situation de trésorerie nette réellement


constatée.

⚫ Suivi du nombre moyen de ses retards de paiement (ratio de rotation


fournisseurs)

⚫ Suivi du nombre d’impayés, les motifs d’impayés constatés, le nombre et le


montant des factures en litige, faisant l’objet de relance précontentieuse
ou contentieuse, etc.

⚫ Élaborer, suivre et maintenir des indicateurs de trésorerie opérationnels


(provenant des activités d’exploitation, d’investissement et de
financement), lui permettant de détecter tout écart potentiel.

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V. Risque de faillite ou de liquidité (illiquidité)
ACTIONS PRÉVENTIVES ET CORRECTIVES

⚫ La gestion préventive du risque d’illiquidité constitue un impératif permanent


pour chaque entreprise.

⚫ Tous les jours (et/ou chaque semaine), elle doit connaître sa situation de
trésorerie nette consolidée, le disponible de trésorerie, les prévisions
d’évolutions à venir (entrées/sorties), et affiner en permanence les états
prévisionnels de trésorerie, en fonction des anticipations de flux entrants et
sortants.

⚫ La mise en place préventive de solutions de financement court terme participe


également à la maîtrise préventive du risque d’illiquidité. Notamment :

◦ Mise en place de facilités de caisse avec les partenaires bancaires au


préalable ;

◦ Mise en place de ligne de découvert bancaire de manière préventive ;

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V. Risque de faillite ou de liquidité (illiquidité)
ACTIONS PRÉVENTIVES ET CORRECTIVES

◦ Mobilisation du portefeuille clients : solution d’affacturage, escompte,


cession de créànces,

◦ Restructuration du haut de bilan par mise en place d’endettement


structurel long destiné à renforcer le FDR;

◦ Sollicitation des actionnaires existants ou de nouveaux dans le cadre d’une


augmentation de capital préventive, destinée également à renforcer les
fonds propres de l’entreprise,

◦ Cession d’actifs devenus non stratégiques, permettant de dégager des


excédents de trésorerie ;

◦ Optimisation des leviers associés au BFR : réduction des délais de


règlements clients, augmentation des délais de règlements fournisseurs,
diminution des volumes de stocks.
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V. Risque de faillite ou de liquidité (illiquidité)

PILOTAGE DU RISQUE D’ILLIQUIDITÉ :


⚫ il repose pour l’essentiel sur la maîtrise de la situation de trésorerie
nette de l’entreprise en permanence,

⚫ l’élaboration d’outils prévisionnels de projection de trésorerie nette


consolidée efficaces et performants, et la parfaite maîtrise, des flux
entrants et sortants de trésorerie, quels qu’ils soient.

⚫ Le pilotage du risque d’illiquidité doit conduire l’équipe dirigeante à :

◦ Ne jamais découvrir un flux sortant non anticipé,

◦ À éviter Un impayé client majeur ou un rejet par exemple.


Il s’agit d’un pilotage constant, quotidien, et faisant l’objet d’une
attention toute particulière.

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V. Risque de faillite ou de liquidité (illiquidité)

En conclusion :
⚫ Le risque d’illiquidité constitue le risque financier essentiel à
maîtriser en permanence, par toutes les entreprises.

⚫ Une rupture de trésorerie, sauf situation exceptionnelle,


s’anticipe.

⚫ Seule l’absence de vision prévisionnelle des flux financiers, une


incapacité à commercialiser l’offre «voir risques stratégiques» ou
un accident client ou opérationnel majeur peuvent justifier qu’une
entreprise se retrouve, à un instant donné, en situation de
cessation des paiements.

⚫ D’où les Outils opérationnels de gestion du risque d’illiquidité

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V. Risque de faillite ou de liquidité (illiquidité) :

OUTILS OPÉRATIONNELS DE GESTION DU RISQUE


D’ILLIQUIDITÉ (Méthode de gestion & de Prédiction de Faillite),
On distingue :
⚫ GESTION DE TRÉSORERIE : Outil opérationnel de gestion du
risque d’illiquidité : (Voir Document PDF-1)

 L'analyse de la trésorerie d'exploitation (ATE)

 Les tableaux de flux de trésorerie (TFT)

 La gestion de la trésorerie (GT)


⚫ MÉTHODES DE PRÉDICTION DE FAILLITE : (Voir Document PDF-2)

 la méthode des scores de la banque de France

 la méthodologie de mise au point d’une fonction score

 les méthodes des scores utilisées en France


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V. Risque de faillite ou de liquidité (illiquidité) :
Méthode de gestion & de Prédiction de Faillite

EXERCICES D’APPLICATION
Voir documents PDF en annexe

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