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Introduction

Au cours de ces dernières années, différents scandales ont émaillé le secteur


économique et financier. Ces événements, souvent la conséquence de
dysfonctionnements importants, ont incité les régulateurs à renforcer leurs exigences
dans le but d’une plus grande transparence et d’une réduction des risques
systémiques, avec pour finalité une meilleure protection de la clientèle. En effet,
l'activité bancaire, par son rôle d'intermédiation financière et ses services connexes,
expose les établissements bancaires à de nombreux risques. Ce sont ces risques qui
feront l’objet de cette analyse.

I. Définition du risque de crédit


Le risque de crédit est le risque le plus important et le plus dangereux auquel
est exposée une banque. Cette dernière doit accorder une attention particulière à sa
gestion afin de ne pas être en proie à ses conséquences. Le risque de crédit peut
être défini comme « la perte potentielle consécutive à l’incapacité par un débiteur
d’honorer ses engagements ». Il désigne également, d’une façon plus large, le risque
de perte lié à la dégradation de la qualité de la contrepartie qui se traduit par une
dégradation de sa note.

II. Les différents types de risque de crédit


Selon l’article 3 de la circulaire N°04-2017/CB/C relative à la gestion des
risques dans les établissements de crédit et les compagnies financières de l’UEMOA
et Catherine Karyotis (2020), nous distinguons les types de risques de crédit
suivants :
1. Risque de change
Le risque de perte liée à la variation du cours de change, lorsque
l’établissement détient ou prend des positions en devises, l’or inclus.
2. Risque de concentration
Le risque découlant d’une exposition importante de l’établissement susceptible
d’entraîner des pertes suffisamment significatives pour menacer sa solidité ou sa
capacité à assurer ses activités courantes, ou de nature à modifier de manière
considérable son profil de risque. Cette exposition importante peut être sectorielle,
géographique, sur une même contrepartie ou groupe de clients liés, ou sur une
même source de financement.
3. Risque de contrepartie
Le risque que la contrepartie d’une transaction fasse défaut avant le règlement
final des flux de trésorerie y afférents. Il s’ensuivrait une perte économique si les
transactions ou le portefeuille des transactions impliquant la contrepartie ont une
valeur économique positive à la date de défaut. Contrairement à l’exposition d’un
établissement au risque de crédit par le biais d’un prêt, où l’exposition au risque est
unilatérale puisque seul l’établissement est confronté au risque de perte, le risque de
contrepartie engendre une exposition bilatérale aux pertes. La valeur marchande de
la transaction peut être positive ou négative pour chaque contrepartie.
4. Risque de crédit
Le risque résultant de l’incertitude quant à la capacité ou la volonté des
contreparties ou des clients de remplir leurs obligations. L’événement risqué
correspond au non-respect, par un client ou par une contrepartie, de ses obligations
financières ou, d’une manière générale, à la détérioration de la qualité du crédit de
cette contrepartie.
5. Risque de liquidité
Le risque que l’établissement ne puisse pas faire face à ses engagements ou
qu’il ne puisse dénouer ou compenser une position, dans un délai déterminé et à un
coût raisonnable, en raison de la situation du marché ou de facteurs particuliers.
6. Risque de marché
Le risque de pertes sur les positions de bilan et hors bilan liées à la variation
des prix du marché. Les risques répondant à cette définition, ci-après appelés
catégories de risque de marché, sont le risque de taux d’intérêt, le risque de position
sur titre de propriété, le risque de change et le risque sur produits de base.
7. Risque de réputation
Le risque qu’une information négative sur les pratiques commerciales ou les
relations de l’établissement, qu’elle soit fondée ou non, ait une incidence défavorable
sur ses revenus, ses activités ou sa clientèle ou entraîne des litiges ou d’autres
procédures juridiques onéreuses.
8. Risque de taux
Le risque de taux existe lorsque les banques détiennent des créances et des
dettes à taux fixe et à taux variable.
9. Risque de transfert
Le risque qu’un emprunteur, du fait de l’impossibilité de convertir la monnaie
locale en devises, ne soit pas en mesure d’assurer le service de sa dette dans une
monnaie étrangère. Ce risque résulte généralement de restrictions de change
imposées par le gouvernement du pays de l’emprunteur.
10. Risque opérationnel
Il a été défini par le Comité de Bâle en janvier 2001 comme étant « un risque
de pertes directes ou indirectes résultant d’une inadéquation ou d’une défaillance
attribuable aux procédures, au facteur humain, où à des causes externes. Il y a
l’exemple de Royal Bank of Scotland qui a dû indemniser ses contreparties à hauteur
de 175 millions d’euros au titre du préjudice subi.
11. Risque souverain
C’est un risque de contrepartie. Il nait lorsqu’il existe des créances ou
engagements sur les débiteurs résidents dans des pays concernés par un
rééchelonnement ou un effacement de la dette souveraine. Deux cas peuvent alors
se présenter :
- L’Etat ne rembourse pas sa propre dette. C’est l’exemple de la Grèce qui a fait
l’objet en 2012 d’un effacement de la moitié de sa dette détenue par les
créanciers privés (100 milliards d’Euros ont ainsi été effacés) ;
- L’Etat ne fournit pas aux débiteurs les devises nécessaires au règlement de
leurs dettes. On parle de risque de non-transfert ; la banque centrale est
impuissante à mobiliser les réserves en devises suffisantes pour transformer
les ressources en monnaie locale en moyens de paiement internationaux.
12. Risque stratégique
Le risque que les stratégies d’affaires de l’établissement soient inefficaces, ne
soient pas bien mises en œuvre ou adaptées aux changements touchant le contexte
commercial.

Conclusion
Notons en définitive que les risques bancaires sont des risques propres aux
activités d’intermédiation et de prestation de services d’investissement. De nos jours,
le secteur bancaire a connu beaucoup de réglementation afin de se prémunir de tous
ces risques comme c’est le cas de la convention de Bâle.

Bibliographie
Catherine Karyotis, L’essentiel de la Banque, 6e édition, Gualino, 2020
Loukmane BOUIDER, RAROC : Outil de gestion du risque de crédit, Mémoire, Ecole
Supérieure de Banque, Alger, 2008, p. 5

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