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Module Banque & Entrepreneuriat

Support de cours synthétique

AVERTISSEMENT

Ce cours intitulé : Banque & Entrepreneuriat est en cours de construction. Il est


destiné aux étudiants inscrits en Master 2 Economie bancaire. Il explore les
relations entre la Banque et l’entrepreneur. Pour la banque, il s’agit d’analyser les
différents risques pris lorsqu’elle octroie un financement à son client. Pour
l’entrepreneur, il s’agit de convaincre son banquier de l’intérêt de son projet en
vue de son financement.

Ce support de cours n’est pas exhaustif, mais, il repend et approfondit les notions
essentielles relatives à l’activité de la Banque et à l’acte d’entreprendre un projet.
Chapitre 1 : Le crédit, le risque de crédit et la gestion du risque de crédit

1. Le crédit et le risque de crédit.

Introduction

La banque commerciale travaille avec des fonds empruntés. Elle fait face à des
échéances de remboursement. Elle choisit donc des entreprises solvables qui
peuvent honorer les échéances de remboursement.

1. Le crédit et le risque de crédit.

1.1. Définition du crédit

Faire du crédit c’est faire confiance. Cela revient à mettre la disposition d’un bien
réel ou d’un pouvoir d’achat contre la promesse que le même bien (ou un bien
équivalent) sera restitué, dans un certain délai, avec rémunération su service rend
et du danger couru de perte partielle ou totale lié à la nature même de service.

Cette définition met en évidence trois propriétés : Les supports du crédit sont le
temps, la promesse et la confiance. La contrepartie de l’acte de crédit c’est la
rémunération du service et du danger couru. Le risque lié à l’opération de crédit
c’est le danger de perte partielle ou totale.

1.2. Les supports du crédit

L’acte de crédit se traduit par un décalage dans le temps de deux prestations : celle
du prêteur et celle de l’emprunteur.

La première est immédiate : elle consiste pour le banquier en une mise à


disposition de fonds ou en une prise d’engagements auprès de tiers.

La seconde, différée dans le temps, repose sur la promesse tacite ou écrite de


l’emprunteur de rembourser les fonds prêtés, à une date ou à partir d’une certaine
date plus ou moins éloignée et sur une période plus ou moins longue.

En acceptant de décalage dans le temps des deux prestations et la promesse de


remboursement de l’emprunteur, le banquier introduit un troisième élément qui
est la confiance.
1.3. Les contreparties de l’acte de crédit

Pour la banque, l’objectif de faire du crédit c’est la réalisation d’un profit. Comme
toute autre entreprise, la banque se doit de réaliser un profit. Au-delà de la
couverture des besoins de financement quotidien, la rentabilité des fonds
bancaires est une nécessité pour son développement. La banque est, en effet, régie
par les règles de commercialité. Elle achète, transforme et vend. Elle utilise les
fonds collectés comme matières premières, puis, elle les transforme en produits
qu’on appelle les crédits.

Remarque : ce qui distingue une banque des autres entreprises, c’est qu’elle achète
sa matière première toujours à crédit et vend ses produits à crédit.

1.4. Le risque lié à l’opération de crédit

Le temps, la promesse et la confiance qui sous-tendent l’acte de crédit supposent


un risque majeur qu’on appelle le risque de non remboursement ou encore risque
d’insolvabilité de l’emprunteur. Ce risque est inhérent à toute opération de crédit
et le banquier doit absolument l’évaluer avant de décider de la suite à accorder à
chaque demande de financement.

La défaillance d’un débiteur peut avoir des conséquences fâcheuses sur l’équilibre
financier de la banque prêteuse. Dans ce cas, la banque doit reconstituer ses
liquidités en recourant à un endettement supplémentaire par le biais du marché
monétaire à un taux d’intérêt élevé, ce qui va affaiblir sa rentabilité car cela revient
à couvrir des crédits non remboursés avec une dette nouvelle contractée avec un
taux supérieur au taux de crédit initialement consenti.

Pour la banque, accorder un crédit c’est anticiper des recettes réalisées par
l’entreprise (pour ce qui est des crédits d’exploitation) ou les profits dégagés (pour
les crédits d’équipement) qui vont permettre de rembourser les fonds empruntés.
En d’autres termes, accorder un crédit c’est anticiper des recettes ou des profits
futurs et l’évaluation du risque de crédit consiste à s’assurer que les conditions
dans lesquelles évolue l’entreprise engendrera nécessairement des recettes et/ou
des profits.

2. Les niveaux du risque de crédit

Le risque encouru par le banquier se situe à trois niveaux : le niveau individuel


(ou particulier à l’entreprise), le niveau sectoriel et le niveau général.
2.1. Le risque individuel

Dans chaque secteur d’activité, coexistent des entreprises saines et dynamiques et


des entreprises qui ont des difficultés dans leurs activités. C’est ce risque lié à
l’activité qui fait l’objet de l’étude de crédit.

Ce risque dépend de la situation financière, industrielle ou commerciale de


l’entreprise. En effet, les entreprises qui manquent de ressources, qui ont trop
d’immobilisations, qui ne n’ont pas de fonds de roulement suffisant, qui sont déjà
endettées, qui possèdent des installations industrielles vétustes, affichent dans
leurs bilans des frais généraux excessifs, des prix de revient exagérés, une
production de mauvaise qualité inspirent au banquier une grande méfiance.

Le risque de crédit se mesure également à la compétence technique des dirigeants


de l’entreprise et à leur moralité. Il est également apprécié à la nature de
l’opération à financer, sa durée et son montant.

2.2. Le risque sectoriel

Le risque sectoriel est également appelé risque professionnel ou corporatif. Il est


lié à la branche d’activité et il réside dans les changements brusques qui peuvent
se produire dans les conditions d’exploitation commerciales ou industrielle suite
à des évènements précis tels que la pénurie de matières premières, l’effondrement
des prix, modifications profondes dans les procédés de fabrication, apparition de
produits équivalents moins chers et changements des modes de consommation de
la clientèle.

Ce genre de risque menace des banques qui sont trop engagées dans un secteur
d’activité donné. Il suffit que le secteur soit durement frappé par une crise pour
que la banque connaisse de graves difficultés.

2.3. Le risque général

Le risque général est lié à la survenance de crises politiques ou économique


internes ou des évènements naturels tels que les inondations, calamités naturelles
qui peuvent causer des préjudices importants aux entreprises.

Par exemple, la crise de 1929 a concerné un grand nombre de pays à travers le


monde et a conduit à la faillite d’innombrables entreprises, ce qui ébranlé le
système bancaire à cet époque.
2.4. Cas particulier du risque pays

Le risque pays est également appelé risque souverain qui apparait dans le cadre
des exportations. Ce risque ne concerne pas directement l’entreprise locale dans
la mesure où ce risque n’est pas lié à sa capacité de faire face à ses engagements
vis-à-vis de son fournisseur étranger, mais, il résulte de l’incapacité des autorités
du pays à transférer vers le pays du fournisseur la monnaie convenue entre les
deux opérateurs.

3. Prévention et limitation du risque crédit

3.1. La prévention du risque

3.1.1. Les sources d’information

La prévention du risque de crédit se fait à partir de diverses informations que le


banquier exploite pour prévenir et limiter le risque de crédit.

Le dossier du client contient plusieurs documents riches en informations. Le bilan


constitue la pièce la plus importante. Ce dernier doit être reclassé selon une
présentation moins rigide et sera enrichi d’éléments nouveaux issus des
discussions avec le chef de l’entreprise ainsi que des renseignements obtenus de
l’extérieur.

3.1.2. Les renseignements issus de l’extérieur

Le recours à la Centrale des Risques de la Banque d’Algérie permet de savoir si


le client est déjà engagé auprès des confrères. En effet, chaque Banque
commerciale est tenue d’adresser régulièrement à la Centrale des risques le
montant des crédits consentis à la clientèle. La centrale des risques totalise les
crédits par clients et par nature et retourne à chaque établissement le volume des
concours octroyés à chaque client tous établissements de crédits confondus.

La Centrale des Bilans de la Banque d’Algérie fournit également un bon nombre


d’information. Elle permet de positionner l’entreprise étudiée au regard des ratios
de référence du secteur concerné.

Le cadastre peut fournir des informations utiles pour les biens hypothéqués, le
greffe du Tribunal du Commerce fournit des informations pour les nantissements
et l’administration fiscale et sociale fournit des informations pour les attestations
fiscales et parafiscales.
3.2. L’étude approfondie du dossier de crédit

Pour limiter le risque de crédit, une étude détaillée de la situation passée, présente
et future de l’entreprise s’impose. Généralement, le type de crédit détermine
l’orientation des investigations du banquier et la gamme d’outils d’analyse à
mettre en œuvre. Un dossier de financement d’investissement sera traité
différemment qu’un dossier de financement de l’exploitation.

Généralement, lorsqu’il s’agit d’un financement sollicité par une entreprise déjà
en activité, c’est au travers de l’évolution dans le temps des postes des trois
derniers bilans et comptes de résultats que le banquier apprécie la structure
financière, la situation de trésorerie, la solvabilité et la rentabilité de l’entreprise.

Mais, l’étude du risque de crédit ne saurait se réduire à la seule analyse des


performances financières de l’entreprise et de leur projection dans le temps.
L’étude doit nécessairement s’élargir aux facteurs économiques et humains qui
sont à l’origine des performances de l’entreprise.

3.3. La limitation du risque de crédit

3.3.1. Limitation du risque par sa division

La banque limite le risque de crédit en répartissant ses emplois sur un grand


nombre d’entreprises, de secteurs d’activité et de régions. La division du risque
constitue l’un des principes de base de la distribution des crédits. C’est un principe
universel consacré par les ratios prudentiels.

La division du risque suppose l’atomisation du montant des crédits sur un grand


nombre d’emprunteurs, ce qui limite le montant du crédit accordé à chaque client.
Cette division du risque par client est complétée par une division du risque sur le
plan sectoriel et sur le plan régional.

Souvent, en vertu du principe de la limitation du risque de crédit par client, il est


courant de voir deux ou plusieurs établissements bancaires intervenir en faveur
d’un même client si les besoins de financement sont importants. Ce financement
partagé repose sur un accord tacite entre les banques du client ou résulter d’un
montage d’un crédit dit « consortial ». On parle d’un accord tacite lorsque le
client discute et obtient de ses bailleurs de fonds des concours de sorte que chaque
établissement finance une partie des besoins de l’entreprise. Chaque établissement
connait la situation des autres interventions, mais sans qu’il y est une réelle
concertation entre les établissements bancaires.
On dit qu’il y a crédit consortial lorsqu’un pool bancaire est constitué sous la
direction d’un chef de file ou d’un banquier principal qui doit exercer une
surveillance sur les activités de l’entreprise.

3.3.2. Limitation du risque par le respect des règles prudentielles

Dans la plupart des pays, les banques commerciales doivent se conformer aux
règles universelles de l’orthodoxie bancaire en matière de crédit et aux
prudentielles émises par les autorités monétaires. Ces règles imposent une
première limite aux engagements globaux des banques et une seconde limite aux
engagements sur un même client. Elles obligent également au provisionnement
des crédits en fonction de la situation du bénéficiaire ou du secteur dans lequel il
évolue. Les règles prudentielles ont pour objet :

-D’éviter le risque de concentration des engagements sur un même client ou sur


un groupe de bénéficiaires.

-D’interrompre la détérioration du ratio de solvabilité de la banque et de garantir


les dépôts de sa clientèle en assurant une couverture minimale permanente des
crédits distribués par ses fonds propres.

-D’harmoniser les pratiques du secteur bancaire et de les rapprocher des normes


et pratiques internationales.

3.3.3. Limitation du risque par une politique sélective du crédit

Les banques centrales procèdent parfois à une limitation du risque par une
politique sélective du crédit afin de réduire la masse monétaire et de limiter la
création monétaire. Elles usent d’un pouvoir discrétionnaire en matière
d’admission au crédit ou de rejet au refinancement des banques commerciales.

3.3.4. Limitation du risque par le contrôle de la commission bancaire

En Algérie, la commission bancaire est un organe présidé par le gouverneur de la


BA. Cette commission est composée de magistrats de la Cour Suprême et de 2
membres choisis pour leurs compétences bancaires financières et comptables.

La commission est chargée d’examiner les conditions d’exploitation et de la


situation financière des banques et des établissements financiers, de contrôler leur
bonne application de la réglementation bancaire, de sanctionner les manquements
et de veiller au respect des règles de bonne conduite de la profession bancaire.
4. La gestion du risque de crédit.

Dès que le crédit est accordé, la banque se trouve engagée durant toute la durée
du crédit. Elle encourt le risque jusqu’à son remboursement. Ce risque est
d’ailleurs évolutif car la vie de l’entreprise suit le cycle des affaires.

4.1. La surveillance de l’entreprise à tous les niveaux de risque

La gestion du risque de crédit accordé à une entreprise suppose la surveillance de


l’entreprise au niveau de ses quatre composantes, à savoir, les hommes, le couple
produit/marché, les moyens d’exploitation et les moyens financiers.

Pour chacun de ces éléments, la banque dispose d’outils de surveillance


spécifiques et des clignotants d’alerte qui permettent de déclencher rapidement
les actions nécessaires pour la sauvegarde des intérêts de la banque.

L’élément humain est souvent à l’origine des défaillances d’une entreprise. Il


représente un aspect essentiel du risque. La banque doit rester très vigilante quant
aux changements de comportements des dirigeants de l’entreprise.

Les défaillances dues au couple produit/ marché sont moins nombreuses. Le


banquier fait le suivie et une actualisation du diagnostic initial durant toute la
durée considérée.

Les défaillances dues aux moyens d’exploitation sont moins nombreuses parce
que moins perceptibles. En général, le mauvais choix d’un équipement génère des
perturbations dans la gestion du couple produit/marché et sur la rentabilité de
l’activité.

Les problèmes financiers sont la cause d’un grand nombre de défaillances des
entreprises. Mais, la surveillance de ce domaine est plus facile par la banque
puisqu’elle relève de sa compétence et de son savoir-faire.

4.2. La surveillance de l’entreprise depuis l’entrée en relation

Dès l’ouverture du compte de l’entreprise, le banquier doit se faire une bonne idée
de ce que sera sa relation avec son client pour éviter trop de crédits faciles qui
commencent par des décaissements passagers mais qui risquent de se transformer
en débits dur une longue durée.

Il est d’usage que la banque exige un plan de financement prévisionnel d’activité


et de le critiquer afin de déterminer la part du financement bancaire.
Il ne faut pas perdre de vue que les relations entre le banquier et le chef de
l’entreprise doit reposer sur une confiance mutuelle. Mais, la confiance demande
du temps et elle se construit dans la durée. C’est ce qui explique que le banquier
peut refuser un client si les renseignements sur l’entreprise montrent des incidents
de paiement ou lorsque les documents comptables montrent une situation
financière non équilibrée.

5. La responsabilité du banquier en matière de crédit

5.1. La responsabilité du banquier en cas d’interruption du crédit

Même si le banquier a le droit de se dégager unilatéralement d’une opération de


crédit sans avoir à se justifier, il est tout de même tenu d’en informer suffisamment
à l’avance son client afin de lui permettre de prendre ses dispositions.

5.2. La responsabilité du banquier en cas de maintien du crédit

Le banquier consent des crédits de fonctionnement sur la base de la solvabilité


présente et future de l’entreprise. Il est donc tenu de surveiller l’évolution de
l’activité de l’entreprise et de réagir rapidement en cas de détérioration de la
situation financière de l’entreprise et d’interrompre l’aide financière si la situation
l’exige.

La jurisprudence considère que le maintien de l’activité de l’entreprise grâce aux


concours bancaires en dépit de la dégradation financière de l’affaire crée une
illusion de solvabilité, une apparence de situation prospère trompeuse et nuisible
aux clients de l’entreprise. Le maintien des crédits correspond à un soutien abusif
de la part de la banque, ce qui fait qu’augmenter le passif de l’entreprise et
aggraver sa situation financière alors que un arrêt des concours aurait permis aux
créanciers de l’entreprise de réagir au plus vite et de récupérer leurs créances..
Chapitre 2 : L’entrepreneur, projet d’investissement et son financement par la banque.

1. Ce qu’il faut pour créer une entreprise.

Toute création d’entreprise requiert trois facteurs interdépendants : une idée (projet
d’investissement), un homme (entrepreneur) et des moyens (humains, techniques, financiers-et
technologiques).

1.1. Le créateur de l’entreprise ou l’entrepreneur.

L’entrepreneur c’est le point de départ de toute création d’entreprise. C’est lui qui a une idée et
qui désire concrétiser son projet. L’entrepreneur est un individu qui se caractérise par une forte
volonté de faire aboutir un projet d’investissement. L’entrepreneur est animé par des
motivations conscientes et inconscientes et qui sont à l’origine de cette volonté d’entreprendre.
Ces motivations sont :

Le besoin d’autonomie : Le porteur d’un projet d’investissement recherche un épanouissement


professionnel qu’il ne trouve pas dans son environnement actuel.

Le besoin de se réaliser : Le sentiment d’avoir une œuvre à réaliser.

La recherche d’un pouvoir ou d’un statut social.

Les mesures incitatives accordées par l’Etat : Elles peuvent inciter certains porteurs de
projets à les concrétiser.

1.2. Le projet d’investissement.

Le projet d’investissement représente plus qu’une idée, c’est une véritable intention ou envie
de créer une entreprise. Le créateur d’entreprise doit être capable de formaliser son projet pour
le rendre complet et cohérent pour justifier l’intérêt de la création d’une entreprise future. Cette
idée de départ doit être réaliste, techniquement réalisable et socialement acceptable. Le projet
doit s’appuyer sur un savoir-faire spécifique, c'est-à-dire, sur une compétence acquise
précédemment soit dans les systèmes de formation, soit dans les systèmes productifs. Le projet
doit être viable et doit concerner un créneau d’activité non encore exploité, il doit viser un
segment particulier du marché ou une niche non encore alimentée.

1.3. Les moyens.

Le créateur de l’entreprise doit rassembler des moyens financiers humains et techniques pour
réaliser son projet. En outre, la création d’entreprise nécessite des capacités pour gérer une
entreprise, diriger des équipes de travail et prendre des dérasions.

2. Les étapes de création d’une entreprise.

La création d’une entreprise passe par trois étapes essentielles : l’idée de projet et sa maturation,
l’étude technico-économique du projet et la construction de variantes.
2.1. L’idée de projet et sa maturation.

Aucune idée de projet n’est plus intéressante qu’une autre. En réalité, les idées qui finissent
par se réaliser sont celles qui correspondent aux opportunités d’investissement. Mais, ce sont
surtout celles qui font l’objet d’une étude approfondie de faisabilité, de viabilité et de rentabilité
qui finissent par se concrétiser. La pré-étude de faisabilité constitue une ébauche d’une étude
chiffrée et bien documentée du projet. Elle consiste à collecter des informations sur le secteur
d’activité et le marché, à décrire les procédés de fabrication et les équipements nécessaires et à
évaluer, de manière aussi précise que possible, le montant des dépenses à effectuer et les recettes
escomptées.

2.2. L’étude technico-économique.

L’étude technico-économique c’est l’analyse approfondie du projet ; elle représente le point de


départ avant le lancement du projet. Elle a pour but d’évaluer les risques liés au marché, les
aspects techniques et organisationnels et de déterminer les coûts.

L’étude de la demande

La première étape est constituée par l’étude de la demande. Et, la réussite du projet dépend dans
une large mesure du sérieux et de la rigueur avec laquelle elle a été réalisée. Cette étape
commence par une étude du marché. Il s’agit de savoir si la clientèle visée existe réellement,
puis, l’évaluer au moins approximativement. L’étude du projet vise à répondre à un certain
nombre de questions : Quel est le nombre de clients potentiels ? Quel est le volume de leurs
achats ? Quelles sont leurs habitudes d’achats ? Quel est le prix d’acceptabilité ? Quels sont
les concurrents potentiels et quels sont leurs produits ? Au final, le promoteur doit s’assurer
qu’il y a une réelle opportunité d’investissement et qu’il existe une demande importante et
durable, susceptible d’être partiellement ou totalement satisfaite par les produits qu’il compte
lancer et à des prix concurrentiels.

L’étude financière.

Le créateur de l’entreprise doit construire un projet d’investissement proportionnellement à la


taille de son portefeuille. Il doit évaluer le montant des moyens techniques, financiers et
humains qu’il compte engager et les confronter à ses propres ressources. Le créateur de
l’entreprisse doit absolument éviter les investissements non directement productifs et li miter le
montant des frais fixes. Lors du montage financier le porteur du projet doit tenir compte de
deux règles fondamentales afin de s’assurer une structure financière saine et équilibrée.
Premièrement, après avoir délimité d’une manière précise, les différentes possibilités de
financement, l’entrepreneur distinguera entre les moyens de financement propres à l’entreprise
et les emprunts. Deuxièmement, pour atteindre une structure financière équilibrée du projet
d’investissement, les immobilisations doivent être financées sur la base des fonds permanents,
c’est-à-dire sur la base des fonds propres et des emprunts à moyen et long terme contractés soit
auprès des banques, soit sur le marché financier ou auprès des associés. En revanche, le cycle
d’exploitation (ou l’actif circulant) doit être financé sur la base des dettes à court terme.

L’étude juridique, organisationnelle et estimation des coûts.

Le statut juridique de l’entreprise dépend de deux facteurs. D’abord, la forme juridique de


l’entreprise dépend de la nature du financement nécessaire. Si, la nature de l’activité exige des
capitaux importants, la forme juridique SPA semble plus adéquate. Si, en revanche, le montant
du capital n’est pas important le choix entre une EURL ou une SARL semble plus adaptée. En
outre, le choix de la forme juridique d’une future entreprise est toujours lié à la volonté de
l’entrepreneur de s’associer ou non avec d’autres actionnaires.

L’étude organisationnelle est tout aussi importante. En effet, l’organisation structurelle est une
sous étape importante. Elle a une influence directe sur l’évolution de la future entreprise. Elle
concerne l’agencement des fonctions de l’entreprise, la composante humaine et les
équipements. L’agencement et l’articulation des fonctions de l’entreprise doivent être conçus
de manière à assurer une complémentarité des actions de l’entreprise et la convergence vers la
réalisation des objectifs de l’entreprise.

Les études techniques et organisationnelles doivent aider à déterminer les besoins de


l’entreprise en termes d’équipement, de surface des bâtiments, des ressources humaines
classées par catégories socioprofessionnelles et des moyens de transport. Ce travail aboutit à la
détermination d’un coût global du projet, ce qui sera matérialisé par l’établissement des factures
pro-forma et des devis.

2.3. La construction de variantes


La construction de variantes sera faite sur la base de la confrontation de tous les éléments
d’information dégagés lors des étapes précédentes. Chaque variante fera ressortir le coût
d’investissement, le coût d’exploitation et le cash-flow prévisionnel. Puis, les tableaux
financiers seront construits sur une période prévisionnelle suffisamment longue afin d’estimer
la rentabilité à moyen et long terme du projet. Ainsi, la comparaison de ces variantes permet
d’en sélectionner une qui deviendra le projet définitif.

3. le risque de dérapage d’un projet d’investissement.

Il arrive que certains projets rencontrent des difficultés et n’arrivent pas à se réaliser. Les
raisons ne sont pas toujours évidentes, mais, l’origine des dérapages est souvent liée à un
manque de rigueur et de réalisme dans les études menant à la création de l’entreprise.

3.1. Les causes de dérapage en phase de réalisation.

En phase de réalisation, il y a deux raisons majeures de dérapage des projets : La première


réside dans l’insuffisance de l’étude technico-économique et la seconde est liée à une sous-
estimation des délais de réalisation.
L’insuffisance de l’étude technico-économique : Celle-ci peut engendrer des erreurs lors de
la réalisation du projet qui se manifestent par des besoins de financement supplémentaires par
rapport à l’enveloppe initiale.

La sous-estimation des délais de réalisation : La sous-estimation de certains travaux


importants entraine un allongement des délais de réalisation, une élévation du coût global du
projet, des surcoûts dus à l’inflation, un report des encaissements des recettes et un non-respect
du calendrier de remboursement des prêts contractés.

3.2. Les raisons de dérapage en phase de démarrage

En phase de démarrage, il y a également deux raisons de dérapage des projets : La première


réside dans la sous-estimation des dépenses de démarrage et la seconde est liée à l’oubli de la
prise en compte de certains éléments financiers.

La sous-estimation des dépenses de démarrage : Les difficultés de pénétration d’un secteur


donné sont tributaires d’un ensemble de facteurs tels que les délais de mise au point technique
du produit (rodage), le type de produit à commercialiser, l’importance du marché visé, le temps
de mise sur le marché et les circuits de distribution.

L’oubli de la prise en compte de certains éléments financiers : Certains projets sous


estiment ou omettent carrément d’intégrer dans les études prévisionnelles le besoin en fonds de
roulement. Il est toujours recommandé de faire une évaluation aussi réaliste que possibl e du
besoin en fonds de roulement.

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