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AVERTISSEMENT
Ce support de cours n’est pas exhaustif, mais, il repend et approfondit les notions
essentielles relatives à l’activité de la Banque et à l’acte d’entreprendre un projet.
Chapitre 1 : Le crédit, le risque de crédit et la gestion du risque de crédit
Introduction
La banque commerciale travaille avec des fonds empruntés. Elle fait face à des
échéances de remboursement. Elle choisit donc des entreprises solvables qui
peuvent honorer les échéances de remboursement.
Faire du crédit c’est faire confiance. Cela revient à mettre la disposition d’un bien
réel ou d’un pouvoir d’achat contre la promesse que le même bien (ou un bien
équivalent) sera restitué, dans un certain délai, avec rémunération su service rend
et du danger couru de perte partielle ou totale lié à la nature même de service.
Cette définition met en évidence trois propriétés : Les supports du crédit sont le
temps, la promesse et la confiance. La contrepartie de l’acte de crédit c’est la
rémunération du service et du danger couru. Le risque lié à l’opération de crédit
c’est le danger de perte partielle ou totale.
L’acte de crédit se traduit par un décalage dans le temps de deux prestations : celle
du prêteur et celle de l’emprunteur.
Pour la banque, l’objectif de faire du crédit c’est la réalisation d’un profit. Comme
toute autre entreprise, la banque se doit de réaliser un profit. Au-delà de la
couverture des besoins de financement quotidien, la rentabilité des fonds
bancaires est une nécessité pour son développement. La banque est, en effet, régie
par les règles de commercialité. Elle achète, transforme et vend. Elle utilise les
fonds collectés comme matières premières, puis, elle les transforme en produits
qu’on appelle les crédits.
Remarque : ce qui distingue une banque des autres entreprises, c’est qu’elle achète
sa matière première toujours à crédit et vend ses produits à crédit.
La défaillance d’un débiteur peut avoir des conséquences fâcheuses sur l’équilibre
financier de la banque prêteuse. Dans ce cas, la banque doit reconstituer ses
liquidités en recourant à un endettement supplémentaire par le biais du marché
monétaire à un taux d’intérêt élevé, ce qui va affaiblir sa rentabilité car cela revient
à couvrir des crédits non remboursés avec une dette nouvelle contractée avec un
taux supérieur au taux de crédit initialement consenti.
Pour la banque, accorder un crédit c’est anticiper des recettes réalisées par
l’entreprise (pour ce qui est des crédits d’exploitation) ou les profits dégagés (pour
les crédits d’équipement) qui vont permettre de rembourser les fonds empruntés.
En d’autres termes, accorder un crédit c’est anticiper des recettes ou des profits
futurs et l’évaluation du risque de crédit consiste à s’assurer que les conditions
dans lesquelles évolue l’entreprise engendrera nécessairement des recettes et/ou
des profits.
Ce genre de risque menace des banques qui sont trop engagées dans un secteur
d’activité donné. Il suffit que le secteur soit durement frappé par une crise pour
que la banque connaisse de graves difficultés.
Le risque pays est également appelé risque souverain qui apparait dans le cadre
des exportations. Ce risque ne concerne pas directement l’entreprise locale dans
la mesure où ce risque n’est pas lié à sa capacité de faire face à ses engagements
vis-à-vis de son fournisseur étranger, mais, il résulte de l’incapacité des autorités
du pays à transférer vers le pays du fournisseur la monnaie convenue entre les
deux opérateurs.
Le cadastre peut fournir des informations utiles pour les biens hypothéqués, le
greffe du Tribunal du Commerce fournit des informations pour les nantissements
et l’administration fiscale et sociale fournit des informations pour les attestations
fiscales et parafiscales.
3.2. L’étude approfondie du dossier de crédit
Pour limiter le risque de crédit, une étude détaillée de la situation passée, présente
et future de l’entreprise s’impose. Généralement, le type de crédit détermine
l’orientation des investigations du banquier et la gamme d’outils d’analyse à
mettre en œuvre. Un dossier de financement d’investissement sera traité
différemment qu’un dossier de financement de l’exploitation.
Généralement, lorsqu’il s’agit d’un financement sollicité par une entreprise déjà
en activité, c’est au travers de l’évolution dans le temps des postes des trois
derniers bilans et comptes de résultats que le banquier apprécie la structure
financière, la situation de trésorerie, la solvabilité et la rentabilité de l’entreprise.
Dans la plupart des pays, les banques commerciales doivent se conformer aux
règles universelles de l’orthodoxie bancaire en matière de crédit et aux
prudentielles émises par les autorités monétaires. Ces règles imposent une
première limite aux engagements globaux des banques et une seconde limite aux
engagements sur un même client. Elles obligent également au provisionnement
des crédits en fonction de la situation du bénéficiaire ou du secteur dans lequel il
évolue. Les règles prudentielles ont pour objet :
Les banques centrales procèdent parfois à une limitation du risque par une
politique sélective du crédit afin de réduire la masse monétaire et de limiter la
création monétaire. Elles usent d’un pouvoir discrétionnaire en matière
d’admission au crédit ou de rejet au refinancement des banques commerciales.
Dès que le crédit est accordé, la banque se trouve engagée durant toute la durée
du crédit. Elle encourt le risque jusqu’à son remboursement. Ce risque est
d’ailleurs évolutif car la vie de l’entreprise suit le cycle des affaires.
Les défaillances dues aux moyens d’exploitation sont moins nombreuses parce
que moins perceptibles. En général, le mauvais choix d’un équipement génère des
perturbations dans la gestion du couple produit/marché et sur la rentabilité de
l’activité.
Les problèmes financiers sont la cause d’un grand nombre de défaillances des
entreprises. Mais, la surveillance de ce domaine est plus facile par la banque
puisqu’elle relève de sa compétence et de son savoir-faire.
Dès l’ouverture du compte de l’entreprise, le banquier doit se faire une bonne idée
de ce que sera sa relation avec son client pour éviter trop de crédits faciles qui
commencent par des décaissements passagers mais qui risquent de se transformer
en débits dur une longue durée.
Toute création d’entreprise requiert trois facteurs interdépendants : une idée (projet
d’investissement), un homme (entrepreneur) et des moyens (humains, techniques, financiers-et
technologiques).
L’entrepreneur c’est le point de départ de toute création d’entreprise. C’est lui qui a une idée et
qui désire concrétiser son projet. L’entrepreneur est un individu qui se caractérise par une forte
volonté de faire aboutir un projet d’investissement. L’entrepreneur est animé par des
motivations conscientes et inconscientes et qui sont à l’origine de cette volonté d’entreprendre.
Ces motivations sont :
Les mesures incitatives accordées par l’Etat : Elles peuvent inciter certains porteurs de
projets à les concrétiser.
Le projet d’investissement représente plus qu’une idée, c’est une véritable intention ou envie
de créer une entreprise. Le créateur d’entreprise doit être capable de formaliser son projet pour
le rendre complet et cohérent pour justifier l’intérêt de la création d’une entreprise future. Cette
idée de départ doit être réaliste, techniquement réalisable et socialement acceptable. Le projet
doit s’appuyer sur un savoir-faire spécifique, c'est-à-dire, sur une compétence acquise
précédemment soit dans les systèmes de formation, soit dans les systèmes productifs. Le projet
doit être viable et doit concerner un créneau d’activité non encore exploité, il doit viser un
segment particulier du marché ou une niche non encore alimentée.
Le créateur de l’entreprise doit rassembler des moyens financiers humains et techniques pour
réaliser son projet. En outre, la création d’entreprise nécessite des capacités pour gérer une
entreprise, diriger des équipes de travail et prendre des dérasions.
La création d’une entreprise passe par trois étapes essentielles : l’idée de projet et sa maturation,
l’étude technico-économique du projet et la construction de variantes.
2.1. L’idée de projet et sa maturation.
Aucune idée de projet n’est plus intéressante qu’une autre. En réalité, les idées qui finissent
par se réaliser sont celles qui correspondent aux opportunités d’investissement. Mais, ce sont
surtout celles qui font l’objet d’une étude approfondie de faisabilité, de viabilité et de rentabilité
qui finissent par se concrétiser. La pré-étude de faisabilité constitue une ébauche d’une étude
chiffrée et bien documentée du projet. Elle consiste à collecter des informations sur le secteur
d’activité et le marché, à décrire les procédés de fabrication et les équipements nécessaires et à
évaluer, de manière aussi précise que possible, le montant des dépenses à effectuer et les recettes
escomptées.
L’étude de la demande
La première étape est constituée par l’étude de la demande. Et, la réussite du projet dépend dans
une large mesure du sérieux et de la rigueur avec laquelle elle a été réalisée. Cette étape
commence par une étude du marché. Il s’agit de savoir si la clientèle visée existe réellement,
puis, l’évaluer au moins approximativement. L’étude du projet vise à répondre à un certain
nombre de questions : Quel est le nombre de clients potentiels ? Quel est le volume de leurs
achats ? Quelles sont leurs habitudes d’achats ? Quel est le prix d’acceptabilité ? Quels sont
les concurrents potentiels et quels sont leurs produits ? Au final, le promoteur doit s’assurer
qu’il y a une réelle opportunité d’investissement et qu’il existe une demande importante et
durable, susceptible d’être partiellement ou totalement satisfaite par les produits qu’il compte
lancer et à des prix concurrentiels.
L’étude financière.
L’étude organisationnelle est tout aussi importante. En effet, l’organisation structurelle est une
sous étape importante. Elle a une influence directe sur l’évolution de la future entreprise. Elle
concerne l’agencement des fonctions de l’entreprise, la composante humaine et les
équipements. L’agencement et l’articulation des fonctions de l’entreprise doivent être conçus
de manière à assurer une complémentarité des actions de l’entreprise et la convergence vers la
réalisation des objectifs de l’entreprise.
Il arrive que certains projets rencontrent des difficultés et n’arrivent pas à se réaliser. Les
raisons ne sont pas toujours évidentes, mais, l’origine des dérapages est souvent liée à un
manque de rigueur et de réalisme dans les études menant à la création de l’entreprise.