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ANALYSE ECONOMIQUE ET EVALUATION DES PROJETS 

: Dr AWONO

Dans le but de générer un maximum, de profit, les entreprises s’attachent très souvent à
entreprendre des projets qui correspondent à la finalité et à la stratégie définie par les dirigeants.
Cela implique un processus décisionnel au cours duquel le ou les promoteurs se donnent pour
objectif de retenir un ensemble de projets qui satisfait les contraintes physiques et stratégiques.
Cet ensemble de projets appelé portefeuille de projet présente une activité aussi déterminante que
complexe. Elle requiert l’analyse économique, l’évaluation et une sélection sur la base des
critères objectifs en rapport avec les cycles du projet. On a donc très souvent recourt à des outils
mathématiques extrêmement performent qui permettent d’avoir une solution optimale en un
temps raisonnable.
Le présent cours se propose dans cette perspective de mettre en avant les notions fondamentales
en analyse économique des projets(I), de présenter les outils d’évaluation économiques(II) et
enfin de présenter les outils d’évaluation financière et de sélection des projets.

I. NOTIONS FONDAMENTALES EN ANALYSE ECONOMIQUE DES


PROJETS
1. La notion de science économique
Fondamentalement, la science économique est selon MALINVAUD 1986, une science qui
étudie comment les ressources rares sont alloué pour la satisfaction des besoins présents ou
futurs des hommes vivants dans une société. Cette notion essai donc d’apporter une solution au
problème posé par l’insuffisance des ressources par rapport au besoin exprimé. Elle s’intéresse
particulièrement d’une part aux Operations de production, distribution et consommation des
biens et services, et d’autre part, aux institutions et aux activités ayant pour objet de faciliter ces
opérations.
Ainsi conceptuellement, l’analyse économique est fondé autour de plusieurs disciplines
parmi lesquelles les mathématiques, la statistique, la sociologie, l’histoire, la démographie, la
psychologie, l’informatique etc. elle a pour but d’améliorer le niveau de bien-être et d’expliquer
les phénomènes observés au travers de deux démarches : inductive( partir d’une observation pour
déduire une lois) ou déductive (partir d’une observation, poser les hypothèses et tester
empiriquement ces derniers en vue de les valider ou de les infirmés.
2. Besoins et biens économiques
Un besoin est un désir ou manque exprimé par un ou plusieurs individus de la société et qui
peut être satisfait par l’acquisition d’un bien (matériel ou immatériel). Il se caractérise alors par
une connotation subjective. En principe, ils sont en nombre illimités car pour la plupart des
temps, les besoins naissent à mesure que le niveau de vie augmente. En outre, ils sont insatiables
en un coup c’est-à-dire que leur saturation ne peut s’obtenir au premier coup. Enfin, ils sont
relatifs, c’est-à-dire qu’ils varient dans le temps et dans l’espace.
A ce titre, les biens économiques apparaissent comme entité matérielle (ou immatérielle pour
les services) rare, capable de satisfaire un désir exprimer. Toute fois pour les obtenir, il faut
procéder à un échange (monétaire) ou soit exécuter une activité physique ou intellectuelle (non
monétaire). Il se différencie ainsi des biens libres ou non économiques qui s’obtiennent
gratuitement tels que l’air. Par conséquent, il se caractérise par leur rareté, leurs
complémentarités (utilisation de l’un nécessite la présence de l’autre) leurs substituabilités (la
consommation de l’un peut être remplacée par la consommation de l’autre) et leur utilité.
3. Le coup d’opportunité
Encore connu sous le vocable manque à gagner, le coup d’opportunité représente la somme
de toutes les satisfactions auxquels renonce un agent économique lorsqu’il effectue un choix. A
titre d’exemple, on peut citer le coup d’opportunité d’une heure de loisir qui représente le salaire
horaire auquel on renonce en refusant de travailler. Il joue un rôle très important en analyse
économique des projets en ce sens qu’il permet d’évaluer toutes les possibilités de déploiement
des ressources (avantages et inconvénients y compris) qu’il est possible d’effectuer pour la
satisfaction des besoins exprimés ou l’atteinte des objectifs fixés.
4. La demande
On appelle demande la quantité de biens que les agents économiques sont disposés à acquérir
a un niveau de prix déterminé. De façon plus générale, la fonction de demande d’un bien
représente la quantité demandée de ce bien pour chaque niveau de prix possible. Elle peut donc
être individuelle ou collective sur un marché. En gestion de projet, la demande est très souvent
utile pour estimer les besoins présents et futurs de la société. Deux principales méthodes
permettent ainsi d’estimer son évolution pendant la durée d’un projet : l’Etude de marché et les
analyses économétriques. Seulement dans les pays en développement(PED) ou l’on fait face
pour la plupart du temps) l’absence de données statistiques fiables, il est donc appliqué la
méthode basée sur l’étude de marchés. Celle-ci consiste à sonder un ensemble de producteurs du
secteur du marché et de consommateurs potentiels d’une localité cible ou semblable qui a déjà
bénéficier du projet. Un point important de cette méthode est l’identification et l’estimation du
potentiel des usages productifs tels que les PME qui engendrent un nombre de demandes assez
conséquent.
5. Elasticité-prix de la demande
Une fois la demande estimé, il importe souvent de savoir à peu près le changement de la
quantité acheté suite à une variation du prix. Ainsi afin de mesurer la réaction des
consommateurs suite à une variation des prix, on a recours au concept d’élasticité-prix de la
demande.
En règle générale, l’élasticité prix de la demande est négative, toute fois elle varie entre -1 et
1. Une élasticité-prix supérieur à /-1/ exprime une demande fortement élastique. Autrement dit
pour un vendeur, une augmentation de 1% du prix du bien a pour effet de diminuer la demande
de ce bien de plus de 1%. A titre d’exemple, la demande d’énergie est caractérisé par une
élasticité-prix de l’ordre de -0,2, autrement dit, lorsque le prix de l’énergie augmente, cela ne se
traduit pas nécessairement par une baisse de sa consommation dans la même proportion.
6. L’offre du marché
On appelle offre la relation entre les différents prix possible du marché et les quantités
produites qui leurs sont associées. Cette notion permet de visualiser qu’à chaque prix correspond
une quantité unique sur le marché. En effet, la quantité totale produite sur un marché à un prix
donné est la résultante des dispositions propres de tous les producteurs individuellement. A ce
titre, le prix des quantités offertes sur le marché apparait dépendant des couts de production et
donc du type de marché sur lequel se trouve le producteur. Ce dernier(le marché) restant
dépendant de sa taille, ses caractéristiques géographiques, et le type de produits.
A un extrême on identifie par exemple suivant la taille le marché de concurrence pure et
parfaite sur lequel chaque producteur opérant a une liberté d’entrée et de sortie sans couts
(absence de barrières) tout en étant incapable d’influencer sur le prix (prise takers). Le produit
commercialisé est à ce titre considéré comme étant homogène et les prix sont connus de tous
(transparence des prix). Ainsi pour maximiser son bénéfice, un producteur sur ce marché adapte
le prix du marché au coup de production de la dernière unité supplémentaire entendu ici coût
marginal. Cela s’applique plus souvent au marché agro-alimentaire.
A l’autre extrémité, on identifie le marché de de monopole sur lequel on peut observer un
producteur en face de plusieurs consommateurs. Sur ce marché, la demande est inélastique et le
producteur peut manipuler les prix (prise maker) en changeant la quantité offerte (qu’il produit
pour la plupart des temps faiblement comme il le souhaite). Ainsi pour maximiser ses bénéfices,
un producteur monopoleur adapte sa production de sorte que les couts marginaux soient égaux à
sa recette marginale. De tels marchés sont donc actuellement observés dans le secteur de
l’énergie électrique (ENEO), de l’eau (Cam water), ou des transports ferroviaires (camail) même
si en plus ils prennent le qualificatif de monopole naturel.
7. Equilibre du marché
Rappelons pour un début que le marché est un lieu de rencontre physique ou virtuelle entre
les producteurs (offre) et les consommateurs (demande). A cet effet, il est considéré en équilibre
lorsque pour un niveau de prix donné la quantité demandé par les consommateurs est égale à la
quantité offerte par les producteurs. Autrement dit, lorsqu’il y a attente entre les producteurs et
les clients à l’issue d’une négociation. Dans cette perspective, le prix de marché ou prix de la
négociation est le prix d’équilibre.
Sur le marché de concurrence parfaite, cet équilibre est un optimum qui maximise le surplus
social (producteur gagne et le consommateur gagne aussi)
8. Les effets externes ou externalités
On appelle effets externes les effets engendrés par les actions des agents économiques qui ont
une influence sur la production ou le bien être des autres agents économiques sans mécanismes
de compensation. Dans le cadre de l’évaluation des projets, il représente les effets (négatifs ou
positifs) qui ne sont pas pris en compte dans les flux de trésorerie financier du projet mais qui
représente des avantages ou des couts pour la société. Les couts possibles pouvant être des dégâts
sur l’environnement, des phénomènes aggravés de congestion humaine, etc. à titre d’exemple,
dans le cas d’un projet de bitumage d’une route dont l’objectif est de modifier l’environnement
des agents, les entreprises de la localité verront par exemple leur cout de transport diminué suite
à l’amélioration du trafic routier tandis que les riverains subiront des pertes et des nuisances
sonores. Ainsi dans la conduite du projet, il est nécessaire de pousser l’étude économique au-delà
de ce qui est suffisant pour approuver ou rejeter un projet.
9. Création ou économie d’emploi
Cette analyse est relative au déploiement des couts économiques de la main d’œuvre dans un
projet. Elle représente donc le cout d’opportunités pour l’économie nationale, c’est-à-dire les
couts constitués par la valeur de la production à laquelle on a renoncé dans la meilleure
utilisation alternative. En effet quand il sévit un chômage, et une sous-utilisation importante de la
main d’ouvre, on peut s’attendre à ce que la productivité marginale de la main d’œuvre soit
surévalué par les salaires surtout quand il existe une réglementation du salaire minimum.

II. EVALUATION ECONOMIQUE ET FINANCIÉRE DES PROJETS

Avant-projet de : TRANSFORMATION DES FEVES DE CACAO EN POUDRE


 ETUDE TECHNIQUE (technologie, cout d’achat)
Dans la section précédente, nous avons explicité quelques notions fondamentales de
l’économie nécessaire à un jugement fondée sur l’allocation des ressources a des fins de
satisfaction individuel et collective. Dans cette section, c’est de la transformation économique de
l’évaluation des couts et avantages en y incluent la dérivation des prix de référence dont il est
question. En effet, dans l’analyse économique d’un projet, il est le plus souvent question
d’ajuster l’évaluation des couts d’un projet afin de les faires coïncidés avec les phases
d’implémentation du projet. Dans cette perspective, il sera question d’analyser tour à tour les
notions de couts unitaires du projet, couts d’achat des matières premières, l’amortissement,
l’investissement, les frais généraux, le besoin en fond de roulement, la masse salariale, le cout du
projet, le tableau prévisionnel de trésorerie et le plan de financement.
1. Cout unitaire ou de reviens du projet
Le cout unitaire d’un projet est le coût qui correspond à la somme de l’ensemble des charges
directes (qui proviennent du processus de fabrication du produit ou de la prestation de service) et
indirect (qui ne se rapporte pas au processus de production ou de réalisation du service, mais
participe au fonctionnement de l’entreprise), support é par l’entreprise pour produire un bien ou
offrir un service rapporté) la quantité de biens produit ou de services rendus.
Cout unitaire de revient= somme des charges directes et indirectes / quantités produites ou
prestation
somme des charges directes et indirectes
CUR=
quanité produite ou prestation
Il permet donc de déterminer le niveau minimal de fixation du prix de vente du produit de
façon à faire rentrer des profits. Si son calcul est indispensable pour fixer le prix de vente, il
demeure toutefois insuffisant. Il faut alors déterminer en plus le montant de la marge qui
permettra de dégager des bénéfices de vente des produits ou des services.
Prix de vente= coût de revient + marge + TVA
Marge= prix de vente – TVA – coût de revient
marge brute
Taux de marge= x 100
prix de vente
C’est alors avec la marge réaliser sur le chiffre d’affaire (excédent brut d’exploitation
EBE) que l’entreprise va pouvoir honorer à ses échéances de remboursement des prêts.
2. Coût d’achat des matières premières
C’est le coût associé à l’acquisition des intrants durant la conduite du projet. Ce dernier ne
devra donc pas négliger les frais de prospection et de déplacement pour l’acquisition des intrants
3. Amortissement
C’est un terme comptable qui définit la perte de la valeur d’un bien immobilisé de
l’entreprise. Son calcul consiste à étalé le coût d’un bien sur sa durée de vie ou sa période
d’utilisation. Deux méthodes sont proposées pour procéder à son calcul :
 Amortissement linéaire : Il consiste à calculer le coût annuel de remplacement d’un bien
en divisant la valeur du bien par sa durée de vie.
Exemple : une machine qui coute 10Um et fonctionne sur 05 ans a un coût de 02 Um/an pour son
amortissement.
 L’amortissement dégressif : qui consiste à amortir une part importante au début de la
consommation du produit puis une part plus faible au fur et à mesure que le bien est
utilisé. Le calcul est donc modifié car il s’agit d’appliquer un taux double sur la valeur
résiduel et un taux proportionnel sur la période restante lorsque celui-ci devient supérieur
au taux dégressif. Suivant l’exemple précèdent on a :
Année Amortissement de l’année VR à la fin de l’année
(40% de la valeur résiduel)
1 0,4*100=40 60 (100-40)
2 0,4*60=24 36 (60-24)
3 0,4*36=14,4 21,6 (36-14,4)
4 0.5*21.6=10,8 10,8 (21,6-10,8)
5 10,8 0
NB : d’un point de vue économique comptable et fiscal, la seconde méthode est préférable à
la première car, le bien perd généralement plus de valeur en début de vie et ses coûts
d’entretien augmentent avec son âge.

4. Le programme des investissements


C’est un plan établi par le porteur de projet pour financer les investissements et permettre au
projet d’augmenter son potentiel de croissance et d’emploi. Il est donc constitué d’une part des
charges immobilisées qui représentent les dépenses qui servent à l’activité de façon durable et
qui ne sont pas entièrement consommés durant l’exercice comptable (frais d’établissement et
charges à repartir sur plusieurs exercices). D’autre part, il prend en compte les immobilisations
incorporelles qui représentent les actifs non monétaires d’utilisation durable qui permettent à une
entreprise d’avoir une certaine pérennité.
5. Les frais généraux
Ce sont les couts engagés par une entreprise dans le cadre des activités quotidiennes. Ils
incluent par exemple le loyer, les services publiques, les fournitures de bureau et équipements
informatiques etc.
6. La masse salariale
C’est le cumul des rémunérations brut des salariés de l’établissement. Elle évalue le total des
rémunérations brutes et des primes versés à tous les salariés d’une entreprise. Les avantages en
nature n’y figurent pas.
7. Le besoin en fond de roulement (BFR)
C’est la mesure des ressources financières que devrait mettre en œuvre le projet pour couvrir
les besoins financiers résultant des décalages du flux de trésorerie correspondant au décaissement
et aux encaissements liés à l’activité du projet. Il est obtenu) travers la formule suivante :
BFR= (stocks + créances clients + autres créances)-(dettes fournisseurs, fiscal et social)
BFR= total recette – total dépenses
NB : le choix du BFR consiste à retenir le minimum des valeurs obtenues sur toute la durée du
projet.
8. Le coût du projet
C’est le budget constitué du BFR et du programme d’investissement de la première année. Il
est très souvent associé au schéma de financement qui récence les différentes sources de
financement du projet.
9. Le compte de résultat
C’est un tableau présentant l’ensemble des produits et des charges d’une entreprise durant
son exercice comptable. Comme le bilan et les annexes, il fait partie des états financiers de
l’entreprise.
10. Le tableau prévisionnel de trésorerie
C’est un tableau qui liste toutes les transactions financières mensuelles de l’entreprise. Il
enregistre donc chaque flux au fur et à mesure et au mois ou il a réellement eu lieu.
11. Plan de financement
C’est un tableau qui présente les besoins financiers d’une entreprise à ses débuts puis sur
plusieurs exercices et les ressources financières affectés en contrepartie. Son but est d’équilibrer
avec cohérence les besoins et les ressources de l’entreprise. Il ne doit donc pas être confondu
avec le tableau de financement.

Cas pratique
Dans la localité de NKOL-KAII par sa’a, un jeune entrepreneur se donne pour objectif de
produire et de commercialiser du miel sur 03 ans. Apres une étude de marché et une étude de
faisabilité technique, l’analyse économique du projet a produit les éléments suivants :
Programme des investissements :
 Charges immobilisés : frais d’établissement et homologation de la ferme
 Immobilisations corporelles : ruches, gants, vareuses
NB : utiliser les prix de la mercuriale de prix
Travail : estimation du coût unitaire en prenant en compte le taux de marge
III. DELECTION DES PROJETS SPECIFIQUES
Etymologiquement, un projet spécifique d’investissement peut se définir comme tout projet
de réalisation d’un nouveau moyen de production ou d’un ouvrage destiné à accroitre la capacité
ou la productivité des moyens existants. Un tel projet est donc de nature à contribuer à
l’amélioration des conditions économiques et sociales de la collectivité dans laquelle il sera
réalisé.
Le qualificatif spécifique est utilisé ici de manière à préciser que le moyen de production ou
l’ouvrage projeté constitue en soi une unité économique pouvant avoir une autonomie technique
et financière dont on ne saurait retirer une partie sans en modifier fondamentalement l’objet.
C’est le cas par exemple de création d’un nouvel instrument de production ou de transformation
(usine d’engrais, transformation ou conditionnement des produits agricoles, installations minière,
etc.), de la création d’ouvrages permettant d’accroitre certaines productions (barrages et réseaux
d’irrigations), ou de la création ou l’aménagement des voies de communication.
Pour être rationnel, les projets spécifiques devraient s’insérer dans les programmes
d’investissement. Lesquels représentent un ensemble coordonné de projets spécifiques s’étendant
dans l’espace et dans le temps et mettant en œuvre un certain nombre de techniques qui tendent à
réaliser des objectifs particuliers de développement. Aussi, ces projets spécifiques devraient
s’adosser à des plans de développement. Lesquels comprennent un ou plusieurs ensembles de
programmes et visent des objectifs généraux de développement pour tout un pays ou tout au
moins pour une localité.
Les projets spécifiques d’investissement tendent dans cette perspective vers des buts
circonscrits et précis. Le problème est alors d’évaluer l’utilité ou l’intérêt économique que
représente la réalisation du projet. Ainsi parmi les principaux critères d’évaluation économique
et financière, on peut distinguer :
 La rentabilité financière du projet,
 Les coûts et bénéfices collectifs
 L’annualisation des investissements
 La création d’une économie d’emploi
 La rentabilité relative comparée aux autres projets possibles
 Les effets sur la balance de payement
Toutefois avant d’exposer ces différentes méthodes, il est nécessaire de souligner pour un
bon départ que toutes les analyses reposent sur un certain nombre d’hypothèse de travail. On doit
donc partir des prévisions de base quant à l’évolution générale, sectorielle, régional, national de
l’économie et même mondial. A cet effet, parmi les hypothèses particulières à retenir, figure
celle concernant les prix des matières, des services et de la main d’œuvre. Ces éléments sont
essentiel dans le calcul des coûts et des recettes et il est nécessaire soit de supposer qu’ils
demeureront constants pendant toute la durée envisagée soit de faire des prévisions relatives à
leur évolution. Outre ces deux dernières hypothèses, un autre élément important est le choix du
taux d’intérêt à long terme : celui-ci dépend de la nature des activités auxquels les prêts sont
destinés, des risques particuliers de solvabilité que le projet peut comporter, et de la situation du
marché financier.
Une dernière étape préliminaire reste à franchir. C’est celle de sa description détaillée.
Autant que possible, l’analyse économique doit disposer d’une description touchant les aspects
non seulement d’ordre économique, mais également d’ordre technique et le cas échéant d’ordre
géographique ou démographique.
1. La rentabilité des investissements
Venons-en à l’analyse de la rentabilité financière d’un projet d’investissement. Elle est
identique à celle que doit faire tout chef d’entreprise lorsqu’il procède à une nouvelle
immobilisation : achat ou transformation d’installations ou équipements. Il faut comparer les
coûts liés à l’acquisition, la transformation des biens de production ou leur exploitation, aux
recettes que l’on pourra en retirer. Si au total les recettes sont supérieures au coût alors
l’opération est rentable. Elle ne l’es pas dans le cas contraire.
La principale difficulté dans cette analyse réside dans le fait que les dépenses et les recettes
s’étales sur de longues périodes de temps et qu’il faut rendre comparable les sommes d’argent
payées ou reçu à des éco pouvant être très distantes les unes des autres. En dehors de l’utilisation
des indices de prix, pour tenir compte des variations du pouvoir d’achat de la monnaie, 04
méthodes sont employées pour surmonter la difficulté due à l’étalement des échéances : LE
rendement annuel moyen, la valeur actuelle nette (VAN), le taux de rentabilité interne (TRI), et
le critère du temps de récupération de l’investissement en valeur actualisé ou non.
En fait, elles sont sensiblement équivalentes bien que les calculs revêtent des aspects
différents.
1.1. Méthode du rendement annuel moyen
Elle consiste à évaluer pour une année moyenne la somme des recettes produites par
l’investissement projeté et la somme des dépenses occasionnés par celui-ci (cash-flow). La
différence entre ces deux montants est divisée par le capital investi pour obtenir le taux de
rendement de celui-ci.

TRM=
∑ RECETTES−∑ DEPENSES
capital investi

flux de tresorerie(cas h flow)


TRM=
CAPITAL INVESTI
A ce titre dans les dépenses, il faut porter non seulement les dépenses annuelles d’exploitation, y
compris les frais d’entretien du matériel et les frais financiers relatifs aux capitaux empruntés
mais également le montant nécessaire à l’amortissement des installations réalisés. Les annuités
comprenant l’intérêt et l’amortissement des capitaux immobilisés se calcul suivant des formules
classiques qui exigent ce pendant l’utilisation d’un taux d’intérêt dont le choix fait partie des
hypothèses de travail cités ci-dessus. De plus on doit supposer que l’on connait la durée de vie
des installations à créer et ne pas négliger qu’en fin d’utilisation, celles-ci peuvent avoir une
valeur de cession non négligeable.
Exemple : une entreprise envisage un investissement qui pourra être exploité pendant 05
ans. Le cout initial de cet investissement est de 100000UM. Les flux de trésorerie moyen de cet
investissement sont évalués à 10000Um. Déterminez et interprétez le taux de rendement moyen
de cet investissement.
10000
TRM= =0,1 soit 10%
100000
Cela signifie que chaque unité monétaire investi rapporte 10Um
1.2. La valeur actuelle nette (VAN)
Elle consiste à calculer la valeur actualisée nette au moyen d’une formule d’escompte à
intérêts composé de toutes les recettes et de toutes les dépenses relatives à une réalisation
pendant toute la durée de son fonctionnement. La différence entre la somme des recettes
actualisés et la somme des dépenses actualisé donne le bénéfice total actualisé. Cela dit pour
cette méthode, un investissement est rentable lorsque sa VAN est positif. Et pour plusieurs
investissements, l’investissement dont la VAN est plus élevé sera considéré comme plus
rentable.

VAN= somme des recettes actualisée – somme des dépenses actualisées

L’actualisation a un taux d’intérêt i d’une somme Sk versée à une période k, se calcule par la
formule :
Sk
Valeur actuelle=
(1+i)
Il s’ensuit que le bénéfice total actualisé est donné par la formule
VAN=
Avec Rk et Dk désignant respectivement les recettes et les dépenses de l’année k.
Exemple : un investisseur envisage la production d’une unité de production des chaussures. Une
étude de marché a permis d’obtenir les informations suivantes :
 Coût de l’investissement : 6000000UM
 Durée projet 5 ans
 Ventes : 20000 paires de chaussure la première année puis une augmentation de 10% par
ans
 Prix de vente : 110UM la première année puis une augmentation de 10% par an
 Coût de production : 42UM par paire
 Taux d’actualisation 10%
 Taux d’impôts sur les bénéfices : 35%
Pour calculer la valeur actuelle nette, il faut déterminer, pour chaque année, les recettes, les
dépenses, et les flux de trésorerie. Le tableau ci-dessous regroupe tous ces éléments
Recettes= montant des ventes= prix x quantités vendues
Dépenses= ventes x coût de production
cout d ' investissement
Amortissements= .
durée de l' investissement
Résultat avant impôt= recettes – dépenses – amortissements
Impôt= résultat x taux d’imposition
Résultat après impôts = résultat avant impôts – impôts
Flux de trésorerie ( Rk - Dk )= résultat après impôts + amortissements
R K−¿
VAN=∑ ¿

Année 0 1 2 3 4 5
ventes   20 000,00 22 000,00 24 200,00 26 620,00 29 282,00
prix de vente   110,00 121,00 133,10 146,41 161,05
4 715
recettes   2 200 000 2 662 000 3 221 020 3 897 434 895,38
dépenses 6 000 000 840 000 924 000 1 016 400 1 118 040 1 229 844
amortissement   1 200 000 1 200 000 1 200 000 1 200 000 1 200 000
-6 000 160 538 1 004 1 579 2 286
résultat avant impot 000,00 000,00 000,00 620,00 394,20 051,38
188 351 552 800
impots   56 000,00 300,00 617,00 787,97 117,98
104 349 653 1 026 1 485
résultat après impoots   000,00 700,00 003,00 606,23 933,40
1 200 1 200 1 200 1 200 1 200
amortissement   000,00 000,00 000,00 000,00 000,00
-6 000 1 304 1 549 1 853 2 226 2 685
flux de tresorerie 000,00 000,00 700,00 003,00 606,23 933,40
-6 000
flux actualisé 000,00        
VAN -6 000 000

1.3. LE TRI
Tout comme la VAN, le TRI est un critère d’analyse des investissements actualisés. En effet,
il représente le taux de rentabilité qui annule la VAN (VAN(TRI)=0) de tous les cash-flows
aboutissant de l’analyse économique et financière d’un projet. En d’autres termes, c’est le taux
qui permet à l’investisseur de récupérer le taux de l’investissement sur la durée du projet. Sa
comparaison avec la VAN présente alors les observations suivantes :
 LORSQUE la VAN est positif, le TRI est plus grand que le taux d’actualisation.
 Lorsque la VAN est négatif, le TRI est plus petit que le taux d’actualisation.
La directive de décision avec le TRI est alors d’approuver un projet lorsque le TRI est
supérieur au taux d’actualisation. En d’autres termes, lorsque la VAN est positive ou nul. Le rejet
d’un projet apparaissant dans le cas contraire. Du coup, pour plusieurs projets, l’investissement
dont le TRI est le plus élevé est considéré comme le plus rentable.
Pour le déterminer, il faut trouver deux taux d’actualisation T1 ET t2 tel que VAN (t1)>0
et VAN (t2) <0
On le détermine alors par interpolation linéaire en application la formule suivante :
0−VAN ( t 1)
TRI= t1 + (t2-t1) x
VAN ( t 2 )−VAN (t 1)
Le concept du tri est le plus attractif. En effet, il peut être considérer comme une mesure
de la profitabilité. Par conséquent avec l’avènement des micro-ordinateurs le TRI est le plus
utilisé comme critère de décision.la valeur du TRI appliqué comme seuil d’admissibilité est
dépendante du type de projet, du profil, des risques, de l’emplacement, etc. dans les pays en
développement par exemple, les valeurs de seuil d’admissibilité appliqués par le banques
internationales de développement se situent d’habitude (en termes réel) entre 8 et 15%.
Exemple : un investissement suppose une dépense initiale de 225000 UM. Cet
investissement permettra pendant 06 ans des flux de trésorerie respectifs de 60000 UM, 60000
UM, 55000UM, 55000UM, 45000 UM, et 75000 UM.
 Déterminez la VAN pour t1=14% et t2=14,5%
 En déduire la valeur du TRI
SOLUTION
AU TAUX DE 14% on a VAN(0,14)=1028,06
Au taux de 14,5% on a VAN(0,145)=-2044,41
−1028,06
Par conséquent, on a TRI= 14+ (14.5-14) x = 14,17%
−2044,81−1028,06

1.4. critères de récupération du capital en valeur non actualise et actualisé


Encore appelé durée de remboursement ou de recouvrement du capital, le temps de
récupération est égal à la durée d’exploitation de l’investissement, nécessaire pour que les
revenus dégagés permettent de récupérer le montant de l’investissement. L’année de récupération
d’un investissement est alors dans ce contexte l’année A à partir de laquelle la somme des flux
de trésorerie devient positive
A A

∑ F k =∑ ¿ ¿)>0
k=0 k=0

La décision de réalisation d’un projet est dans ce cas la définition d’un temps de
récupération maximum de référence.
NB : le temps de récupération du capital en valeur actualisé est toujours préféré au temps de
récupération du capital en valeur non actualisé.
Exemple : Une entreprise envisage un investissement qui pourra être exploité pendant 05 ans. Le
coût initial de cet investissement est de 100000UM. Les flux de trésorerie prévisionnels sont
estimés à 50000UM la première année, 40000 UM la deuxième année, 30000 la troisième année,
20000 la quatrième année et 10000 la cinquième année.
Déterminer la durée de retour sur investissement en valeur non actualisé et actualisé au taux de
10%.
Solution :
Année flux non actualisé cumul de flux non actualisé flux actualisé cumul de flux actualisé
0 -100,000 -100,000 -100,000 -100,000
1 50,000 -50,000 45,454.545 ###
2 40,000 -10,000 33,057.851 ###
3 30,000 20,000 22,539.444 1,051.841
4 20,000 40,000 13,660.269 14,712.110
5 10,000 50,000 6,209.213 20,921.323
2 ans +10000/30000*12 de manière non actualisé= 2ans 4mois
1.5. analyse des coûts et des bénéfices collectifs (projet sociaux)
Sur le plan de l’intérêt collectif, l’évaluation économique d’un projet ne doit pas se limiter à
l’étude de sa rentabilité financière. Ici les dépenses et les recettes se mesurent en termes de
dépenses total de la collectivité et aussi en revenu de celles-ci. En d’autres termes, en éléments
constituants du revenu national (ou régional) ou mieux, en éléments constituant du produit
national ou régional brut. Il s’agit en fait des valeurs ajoutées au sens de la comptabilité
nationale. Cette comptabilité constitue le cadre conceptuel dans lequel doit se situer toutes
évaluations sur le plan de l’intérêt collectif, de même que la comptabilité d’entreprise est le cadre
dans lequel se situe l’évaluation de la rentabilité privé d’un projet. Il y aura lieu de prendre en
considération les dépenses et les revenus directs. Autrement dit, ceux qui sont liés directement à
la réalisation et à l’exploitation de l’opération projeté. De même qu’également, les dépenses et
les revenus indirects et induis.
Les dépenses directes comprennent :
 LES dépenses d’investissement, c’est-à-dire le coût proprement dit du projet et les
dépenses d’entretien et d’exploitation souvent appeler dépenses associées ;
 Les dépenses et les revenus indirects, qui sont ceux qui ont trait à des activités rendus
possibles par la réalisation du projet en cause ; et les effets induis qui sont ceux causés
par l’accroissement du revenu national ou régional dus à la réalisation du projet. A titre
d’exemple, si le projet étudié est celui d’un barrage et de l’aménagement d’une zone à
irriguer, des dépenses directes comprennent celles de la construction et de l’entretien du
barrage, d’une centrale hydro-électrique, du réseau de distribution de l’électricité, et du
réseau de canaux d’irrigation. Les revenus directs sont constitués par la valeur de
l’énergie électrique produite et le montant de redevance payé par les utilisateurs de l’eau
distribué par les canaux. Les dépenses indirectes sont constituées par les aménagements
réalisés dans les exploitations agricoles intéressés par l’irrigation, et par exemple, par
l’installation d’une usine d’engrais utilisant le courant produit par la centrale. Elle
pourrait également être constituée de l’accroissement des valeurs ajoutées de
l’exploitation agricole. Les revenus induis seront pour leur part, ceux qui proviendront
des dépenses réalisées dans le département du fait de l’accroissement des revenus dont
bénéficient les agriculteurs, les exploitants de la centrale électrique, du réseau d’irrigation
et de l’usine d’engrais. Ces dépenses tendent à accroitre les revenus de toute une série de
producteurs et de commerçants lesquels à leurs tour provoqueront d’autres effets induits.
Dès lors, comme dans le cas de l’évaluation de la rentabilité financière d’un projet,
l’analyse des coûts et bénéfices collectifs peut se faire soit par la méthode du rendement
annuel soit par celle d’actualisation. La méthode rendement annuel conduit ici à établir le
revenu annuelmoyen produit
rapport R= ou encore R=
capital investi
accroissement du produit national brut
capital investi
1
Son inverse qui représente l’intensité du capital du projet renseigne sur le capital
R
nécessaire pour produire un accroissement de revenu égal à une unité.
En revanche, la méthode d’actualisation elle conduit à déterminer le bénéfice total
actualisé (∑ revenus actualisé−∑ dépensesactualisée ¿ ¿ , ainsi que le rapport rentre ce
bénéfice et les investissements.
benefices total actualisé
R=
somme des investissements actualisés
Il faut noter que la somme des revenus actualisé représente l’accroissement su produit dû
à la réalisation des équipements projetés diminués de la production que les mêmes agents
économiques auraient réalisés sans les nouveaux équipements.
2. Annualisation des investissements
Pour certains projets, il convient souvent de connaitre le cout annuel d’un équipement
caractérisé par une durée de vie de plus d’une année. C’est notamment le montant fixe
(l’annuité) qu’il faut reverser à la fin de chaque année à partir de sa mise en place pour être
capable de remplacer l’équipement en question après sa durée de vie. On appelle la
procédure de calcul d’un tel montant l’annualisation d’un investissement.
Supposons que l’équipement ait une valeur de marché I et une durée de vie de n années. La
formule pour obtenir l’annuité A est donné par :
IXi
A= −n
1−(1+i)
i
Dans cette formule, le facteur −n est appelé facteur de recouvrement. En effet, il
1−(1+i)
représente la dépense annuelle fixe sur une période de n années, ayant une valeur actuelle
d’une unité monétaire pour un taux d’intérêt de i%. Il faut préciser que I désigne
l’investissement net ou la valeur d’origine de l’équipement. Toutefois, il existe des tables
financières sur lesquels on peut facilement lire la valeur applicable d’un facteur.
Exemple : un véhicule de projet a une valeur initiale de 9000000 FCFA. Pour un taux
d’actualisation de 10%, calculer le montant à mettre de côté chaque année pour un
remplacement ou nouvel achat après 12 années d’utilisation. Suivant la table statistique, on
rappelle que le facteur de recouvrement correspondant est égal à 0,14673311. Par
conséquent,
Q=9000000*0,14673311=1320869,802 FCFA
Dans ce contexte, en fonction de facteurs économiques s’y rapportant, la vie économique
d’un équipement peut être plus courte que sa vie technique. A cet effet, si les coûts
d’utilisation par unité de service d’un équipement deviennent plus chers que l’annuité,
l’équipement présent doit être déclassé.
3. Effet sur la balance de payement

EXERCICES1.
Un investissement suppose une dépense de 225000FCFA régler comptant et permettrait pendant
06ans des recettes supplémentaires net de 60000 a l’année 1 et 2, 55000 a l’année 03 et 04, et
45000 années 05 et 06. Valeur net de récupération 30000
Calculer le taux de rentabilité interne correspondant à ces données
Solution :

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