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REPUBLIQUE DU BENIN

Fraternité – Justice – Travail


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MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE
SCIENTIFIQUE (MESRS)
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HAUTE ECOLE DE GESTION ET DE JOURNALISME


(HEGJ)
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Licence Professionnelle
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EVALUATION ECONOMIQUE ET FINANCIERE


DES PROJETS

Monsieur François ATCHIMAVO


E-mail : atchimavofranc@gmail.com

Novembre 2023
EVALUATION ECONOMIQUE ET FINANCIERE
DES PROJETS

Licence professionnelle

Monsieur François ATCHIMAVO


E-mail : atchimavofranc@gmail.com

Novembre 2023
Evaluation financière et économique des Projets

PRESENTATION DU MODULE
La compétence est définie comme une cible de formation centrée sur le développement des
capacités de l’apprenant à identifier et résoudre efficacement des problèmes propres à une
famille de situations sur la base de ressources pertinentes et intégrées. Contrairement à
l’objectif, la compétence ne s’atteint pas. Elle ne peut que se développer. L’apprentissage est
indispensable au développement cette compétence.

OBJECTIFS DU MODULE

Ce module vise à permettre aux étudiants/es de s’approprier les techniques d’évaluation


économique et financière des projets. De façon plus spécifique, à la fin de ce module, les
apprenants doivent :
 familiariser les étudiants avec les concepts fondamentaux de critères de choix
d’investissements productifs ;
 effectuer l'évaluation économique des projets d'investissement ou une étude de
faisabilité économique ;
 prendre en compte le mode de financement des projets.

METHODES PEDAGOGIQUES

L’approche pédagogique appliquée au cours s’inspire des méthodes d’apprentissage


interactif ou par l’action. En effet, le cours intégrera, et en plus d’un recueil théorique, des
études de cas, des jeux de rôles et des ateliers. A partir d'études de cas ou de problématiques
préparées au préalable par les apprenants, et travaillées en séance de manière interactive,
les thèmes seront traités pour développer une intelligence tout en veillant à apporter un
éclairage pratique correspondant aux réalités du monde.

CONTENU DU COURS

Chapitre 1 : Généralités sur l’évaluation de projet

 Notion de projet et critère d’appréciation


 Notion d’évaluation de projets
 Analyse des agents principaux (stakehoders)

Chapitre 2 : Evaluation financière de projets : fondements et pratiques

 Détermination du cout du projet


 Analyse de la rentabilité financière du projet
 Choix de mode de financement de projet

Chapitre 3 : Evaluation économique de projets

 La méthode des effets (ou effets économiques)


 La méthode de prix de référence ou "Shadow prices"
 Analyse des effets et rentabilités de projets

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ATCHIMAVO François
Evaluation financière et économique des Projets

CHAPITRE 1 : GENERALITES SUR L’EVALUATION DE PROJETS

Le problème fondamental que posent les projets est l'amélioration directe et mesurable
d'une condition initiale. Ceci se perçoit le mieux sur les aspects financiers et économiques
plus généralement. Pour les promoteurs de projets, pour les bailleurs de fonds et pour
les éventuels partenaires, les questions de rentabilité financière et économique des
investissements effectués, de solvabilité et de liquidité dans le cas des projets privés et
celles de contrôle de risque ou de sensibilité sont des préoccupations majeures pour
motiver les prises de décision en matière de faisabilité des projets.

1.1. NOTION DE PROJET ET CRITERES D’APPRECIATION

1.1. Rappels de définition de projet

Selon GITTINGER conçoit le projet comme étant une activité pour laquelle on dépense
de l’argent en prévision de rendement et qui semble logiquement se prêter, en tant que
telle, à des actions de planification, de financement et d’exécution.

La Commissions Européenne donne cette définition du projet : « le projet est une série
d’activités avec des objectifs précis, conçus pour produire des résultats spécifiques dans
un délai donné ».

Hubert Wallot propose cette définition : « Un projet est un processus ayant pour but de
réaliser un produit spécifique, une œuvre concrète…, le projet suit un cycle de vie de
durée limitée qui est constitué de phases et d’étapes typiques, cependant ces
composantes varient selon le stade du cycle ».

On distingue deux catégories de projets à savoir : les projets productifs et les projets non
directement productifs.

Les projets productifs s'inscrivent pleinement dans des opérations dont le profit
économique est le moteur principal. Parmi ces projets, on a :

 les projets de substitution d’importation ; dans ce cas, les produits sont destinés à
remplacer d'autres jusqu'à là importés
 les projets d'exportation
 les projets de modernisation

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ATCHIMAVO François
Evaluation financière et économique des Projets

Les projets non directement productifs sont des projets dits « de société ». L'output ici,
n'est pas destiné à la commercialisation. Dans ce cas, la notion de projet s'inscrit
pleinement dans des opérations dont le profit économique n'est pas le moteur principal.
Il s'agit par exemple de la mise en place de dispositifs de formation, d'amélioration du
cadre de vie, d'action sociale ou humanitaire.

1.2. Critères à appliquer en gestion de projet

En gestion de projet, plusieurs critères sont généralement utilisés pour apprécier les
actions de projets sur les cibles.

Pertinence : C’est la mesure dans laquelle une intervention est en relation d’effet sur la
situation problématique de départ, entre autre celle donnée par les priorités et politiques
du groupe cible, du pays partenaire et du bailleur de fonds.

Efficacité : C’est la mesure dans laquelle les résultats contribuent aux objectifs
spécifiques.

Efficience : C’est la mesure dans laquelle les diverses activités ont transformé
économiquement les ressources disponibles en résultats escomptés, et ce en termes de
quantité, qualité et délais. Ce terme indique que l’intervention utilise des ressources à
moindres coûts en vue de réaliser les résultats souhaités. Dans ce contexte, il est,
généralement, nécessaire de comparer des approches alternatives pour atteindre le/les
résultat(s) afin de s’assurer que le processus le plus efficace a été adopté.

Impact/Effets : Il s’agit des changements positifs et négatifs produits par l’intervention,


de manière directe ou indirecte, prévus ou non, sur les objectifs.

Viabilité : C’est la mesure dans laquelle la production des avantages induits par le projet
pourra se poursuivre au-delà de la période d’appui extérieur en moyens et financements.

1.2. NOTION D’EVALUATION DE PROJET

L’évaluation est une appréciation périodique et objective de projets, programmes ou


politiques prévus, en cours de réalisation ou achevés. Les évaluations permettent de
répondre à des questions précises liées à la conception, la mise en œuvre ou les résultats
des programmes. Le but est de déterminer la pertinence et l’accomplissement des
objectifs, l’efficience en matière de développement, l’efficacité, l’impact et la durabilité.
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ATCHIMAVO François
Evaluation financière et économique des Projets

En gestion de projet, l’évaluation se perçoit comme une « opération qui consiste à


comprendre puis à expliquer autant qu’à mesurer et calculer …des flux …en termes de
coûts et avantages que l’on valorise (dans la mesure du possible), puis que l’on compare
et combine ».

1.2.1. Evaluation/Analyse financière de projets

L’analyse/’évaluation financière de projet se situe du point de vue d'un agent particulier.


Elle permet de comprendre les activités de l'agent en examinant les flux physiques et
monétaires, d’établir le bilan financier de l'agent afin de déterminer la rentabilité et la
viabilité des activités estimer l'efficience des activités de l'agent ainsi que le « bienfait/
mieux être » probable généré par l'investissement, et enfin de fournir un plan de
financement viable et coordonner les contributions financières (approche sectorielle).

L’analyse/évaluation financière de projet a pour but de veiller à la rentabilité des capitaux


investis par les entreprises privées, à l’équilibre financier des services publics chargés de
gérer les projets, etc. Elle permet la quantification des intérêts des agents principaux, la
vérification de la solvabilité et de la viabilité à plus long terme du projet, et aide à concevoir
les mécanismes de recouvrement des coûts envisageables.

L’analyse/évaluation financière de projet prépare le terrain pour l’analyse/évaluation


économique, une fois que les cash-flows des agents ont été consolidés dans un seul
cash-flow.

1.2.2. Evaluation/Analyse économique de projets

L’analyse/évaluation économique de projet se situe du point de vue de la collectivité. Elle


vise à aider à préparer et sélectionner les projets apportant la plus grande contribution
au développement économique de la nation. L'analyse/évaluation économique est donc
conduite pour évaluer l'impact du projet sur l'économie nationale/locale. C'est une forme
de planification décentralisée qui, loin d'apprécier la rentabilité financière d'un projet du
point de vue de son promoteur, évalue l'intérêt du projet pour la collectivité
nationale/locale.

1.2.3. Différence entre analyse financière et analyse économique de projet

Pourquoi est-il important de bien distinguer l’analyse/évaluation économique et


analyse/évaluation financière des projets ?
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ATCHIMAVO François
Evaluation financière et économique des Projets

Les analyses/évaluations financières et économiques prennent des perspectives ou


points de vue différent(e)s. L'analyse/évaluation financière implique l’examen des
activités et des flux de ressources des agents principaux ou groupes d'entités
séparément. L'analyse/évaluation économique quant à elle, examine l'impact sur la
collectivité (l'économie) dans son ensemble.

L’analyse/évaluation financière de projet permet la quantification des intérêts des agents


principaux, la vérification de la solvabilité et de la viabilité à plus long terme du projet, et
aide à concevoir les mécanismes de recouvrement des coûts envisageables. Elle prépare
le terrain pour l’analyse / évaluation économique, une fois que les cash-flows des agents
ont été consolidés dans un seul cash-flow.

L’analyse/évaluation économique de projet fournit également des informations précises


sur la contribution réelle du projet à la nation dans le contexte international ainsi que des
effets du projet sur l’économie domestique.

Avant de réaliser des analyses/évaluations économiques, on devrait intégrer les facteurs


cruciaux qui permettent d’assurer le succès du projet. Avant de demander une
analyse/évaluation économique de projet, particulièrement celle des effets, on devrait
d'abord essayer de déterminer quelles sont données disponibles ainsi que le temps et
les moyens qu'une telle analyse exigeraient.

Cette distinction est fondamentale parce que l’impact d’un projet au niveau de
l’entreprise ou de l’agent économique qui le met en œuvre ne coïncide pas
nécessairement avec ses effets sur l’économie nationale/locale. Ainsi, si la rentabilité
financière d’un projet apparaît comme une condition nécessaire à la réalisation du projet
par un agent privé, elle n’est pas suffisante pour assurer que le projet soit
économiquement satisfaisant pour la collectivité nationale/locale.

1.3. ANALYSE DES AGENTS PRINCIPAUX (STAKEHODERS)

La mise en œuvre de projets/programmes (de développement) s'appuie sur des acteurs


appelés agents. Il s'agit de personnes physiques (artisan, paysan, commerçant,
consommateur...) ou de personnes morales (entreprise, banque, administration,
organisme de développement...), dont les fonctions économiques consistent
essentiellement à produire et / ou commercialiser des biens et des services, distribuer
des revenus, financer des activités, consommer des biens.
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ATCHIMAVO François
Evaluation financière et économique des Projets

1.3.1. Agents

On peut appeler les agents « acteurs », « entités de base » ou « parties prenantes ». Il


s’agit de tout individu, groupe de personnes, institutions ou sociétés susceptibles d’être
impliqués dans le projet/programme.

Les parties prenantes sont susceptibles d’affecter ou d’être affectées par le processus et
les produits des projets ou programmes, et ce de manière directe ou indirecte, positive
ou négative. Ils développent leur propre stratégie (convergente, divergente,
contradictoire).

1.3.2. Flux

L’analyse des projets/programmes repose sur l’étude des flux de biens, de services et
d’argent qui sont échangés entre les agents :

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ATCHIMAVO François
Evaluation financière et économique des Projets

CHAPITRE 2 : EVALUATION FINANCIERE DE PROJETS : FONDEMENTS ET


PRATIQUES

Rappelons que l’analyse/évaluation financière de projet permet de comprendre les


activités de l'agent en examinant les flux physiques et monétaires, d’établir le bilan
financier de l'agent afin de déterminer la rentabilité et la viabilité des activités estimer
l'efficience des activités de l'agent ainsi que le « bienfait/ mieux être » probable généré
par l'investissement, et enfin de fournir un plan de financement viable et coordonner les
contributions financières (approche sectorielle). Pour y arriver il est fondamental de
déterminer le cout du projet et de calculer la rentabilité financière du projet.

2.1. DETERMINATION DU COUT DU PROJET

L’étude financière a pour but de fournir au promoteur, une idée exacte du coût global du
projet, une stratégie de financement de ce coût. Ensuite, il s’agira de traduire en termes
financiers les différentes données présentées et d’examiner un certain nombre
d’équilibres que tous les financiers et banquiers recherchent.

Le coût du projet incorpore celui des études entreprises à divers niveaux, celui des frais
d'établissement (ou de l'ensemble des démarches entreprises pour concrétiser l'action),
le coût des infrastructures, celui de la technologie (brevet si nécessaire), celui de
l'équipement et celui des ressources indisponibles à la mise en route du projet. Ces
éléments de coût sont divisés en deux grandes catégories à savoir : les investissements
et les fonds de roulement.

2.1.1. Les investissements

Les investissements englobent les ressources à affecter à la réalisation d'activités ou


l'acquisition de biens durables c'est-à-dire à utiliser sur plusieurs exercices comptables.
Les éléments d’investissement sont :

 les frais d’établissement (frais liés à la création d’une société),


 les immobilisations incorporelles (achat d’enseigne, de la clientèle),
 les immobilisations corporelles (travaux d’aménagement d’un immeuble, acquisition
de machines, véhicules) et
 les immobilisations financières (Garantie locative, garantie téléphone, …).

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ATCHIMAVO François
Evaluation financière et économique des Projets

2.1.2. Les besoins en fonds de roulement

Les besoins en fonds de roulement pour leur part, comprennent les ressources
nécessaires au lancement du projet en attendant la rentrée des fonds. Il est indispensable
dans le cas des projets requérant une phase d'exploitation accompagnant la phase
d'investissement. Ces éléments sont :

 les stocks de base (Stock nécessaire au lancement de l’entreprise ou d’une nouvelle


gamme de produits) et
 la trésorerie minimale (Fonds de roulement nécessaire pour faire face aux divers
frais liés au démarrage de l’activité tels loyer éventuel, rémunération du personnel,
etc.).

Récapitulatif des coûts d'investissements

Désignation Montant F CFA


Frais d'installation
Immobilisations corporelles
Immobilisations incorporelles
Immobilisations financières
Besoins en Fonds de roulement
Total

Tableau de financement
Apport
Désignation Coût total Emprunt
personnel
Frais d'installation
Immobilisations corporelles
Immobilisations incorporelles
Immobilisations financières
Besoins en Fonds de roulement
Total
100% ..% ..%

2.2. ANALYSE DE LA RENTABILITE FINANCIERE DU PROJET

La rentabilité financière est utile pour aider le décideur à prendre position par rapport à la
mise en œuvre du projet à but lucratif. L'analyse utilise des critères d'appréciation et offre
l'occasion de réaliser une série de prévisions sur le déroulement dans le temps du projet
envisagé. Le principe fondamental, de l'analyse de la rentabilité financière d'un projet
repose sur la comparaison des ressources financières futures attendues du projet sur sa
durée de vie au coût ou à la mise de fonds qu'il requiert. Lorsque selon le critère
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ATCHIMAVO François
Evaluation financière et économique des Projets

retenu, cette comparaison indique une situation positive, le projet envisagé sera dit
financièrement rentable et recommandé à exécution. Dans le cas contraire la décision
devrait être prise d'en abandonner la concrétisation.

2.2.1. Travaux préliminaires à l'analyse de la rentabilité financière

Une série de travaux préliminaires doivent être réalisés avant de se pencher sur
l'appréciation de la rentabilité financière. Il s'agit principalement de l'élaboration des états
financiers prévisionnels du projet sur sa durée de vie. Trois états financiers prévisionnels
sont attendus d'un tel exercice : les comptes d'exploitation prévisionnels, les bilans
prévisionnels et les budgets de trésorerie prévisionnels.

Le compte d'exploitation, tout en comparant les produits générés par le projet aux
charges nécessitées par son exploitation à travers différents éléments cycles comptables,
permet de calculer le résultat d'exploitation cycle par cycle. Le bilan est un état décrivant
la situation patrimoniale du projet à un instant précis. Il confronte l'actif du projet à son
passif pour déduire l'avoir du promoteur. Le budget ou compte de trésorerie du projet
quant à lui, permet de faire le point des flux monétaires et de la disponibilité au niveau du
projet, de liquidités suffisantes pour en permettre l'exploitation harmonieuse.

 Budgets de fonctionnement ou d’exploitation du projet

EMPLOIS RESSOURCES
Désignations Montant Désignations Montant
Achats Ventes
Transport Subventions/Aides des PTF
Autres services Cotisations
Charges diverses Dons et legs
Frais de personnel Autres ressources
Impôts et taxes
Total Emplois Total Ressources

 Comptes d’exploitation prévisionnelle

Le compte de résultat Année 1 Année 2 Année 3 Année 4 …


Produits
Produits / Chiffre d’affaires
- Ventes de produits / services
- Subventions /Aides des PTF
- Cotisations, dons et legs
- Autres ressources
Total Produits
2. Achats
- Matières premières

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- Marchandises / Emballages
- Fournitures diverses
3. Marge brute (1)-(2)
4. charges d’exploitation
- Charges de personnel
 Rémunérations des salariés
 Charges sociales des salariés : CNSS,
Assurance
- Impôts et Taxes : taxe urbaine, patente …
- Charges externes :
Loyer, eau, gaz, électricité, téléphone,
entretien, Fournitures bureaux ;
Assurances (local, véhicule
d’exploitation) ; Honoraires ; Publicité
- Transports et déplacements
- frais divers de gestion
Total charges d’exploitation
5. Marge d’exploitation(3)-(4)
6. Amortissements
7. Résultat brut d’exploitation (RBE) (5)-
(6)
8 - Charges d’intérêt
9 - Résultat avant impôts (7 – 8)
10. Impôts (IS)
9. Résultat net (bénéfice ou perte(9)-(10)

 Tableau de plan de trésorerie


DESIGNATION Jan Fev Mar Avr Mai Jui …
ENCAISSEMENTS TTC
Exploitation
- CA réalisé
 Comptant
 A n jours (recouvrement)
- Récupération de TVA
Hors Exploitation
- Apport en capital
- Déblocage emprunts LMT contractés
- Primes/Subvention d’équipement
A – TOTAL ENCAISSEMENT (1)
DECAISSEMENTS TTC
Exploitation
- Achats effectués
- Autres charges externes
- Impôts et taxes
- Frais du personnel & charges sociales
- TVA versées
- Charges financières
Hors Exploitation
- Remboursement d’emprunts à terme
- Fournisseurs d’investissement
B – TOTAL DECAISSEMENT (2)
C – Solde en fin du mois (1)-(2)
D – Solde en début du mois (+ ou -) 0
(Encaisse d’ouverture)
Encaisse de fermeture (C+D)

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Evaluation financière et économique des Projets

Le point de départ de cette analyse est l'estimation ou la détermination des flux


monétaires anticipés du projet. Ces flux monétaires (FM) ou encore Cash-Flows (CF) du
projet sont obtenus à l'aide de la formule :

CFt = Résultat d'exploitation de la période t + Charges d'amortissement correspondant à cette même


période - Eventuellement les provisions
pour risques de charges

Exemple de détermination de Cash-flow

ANNEES
RUBRIQUES
1 2 3 … n
Recettes (1) = (ca+a+b)
Chiffre d’affaires ca
+ Dot FDR a
+ VR b
Charges variables (2)
Charges fixes, hors amort. (3)
EBE (4) = (1) - [(2) +(3)]
Amortissement (5)
Résultat avant impôt (6) = (4) – (5)
Impôt (7)
Résultat net (8) = (6) – (7)
Cash-flows = RN + Amort = (8) + (5)

2.2.2. Appréciation proprement dite de la rentabilité financière

 Critère de délai de récupération actualisé

La détermination du délai de récupération (DRA) est le temps au bout duquel la mise de


fonds dans un projet (Investissement I) est récupérée. Il convient donc de procédé au
préalable à l'actualisation des Cash-Flows à l'aide d'un taux d’actualisation.

La détermination du DRA se fait par cumul des Cash-Flows jusqu'à ce que cette somme
égale l'investissement. Bien souvent, le DRA ne coïncide pas rigoureusement avec la fin
d'un cycle ou d'une période. Le cas échéant, il faut faire l'hypothèse que les flux sont
également répartis sur la période et appliquer une règle de trois.

 Le critère de la valeur actuelle nette (VAN)

Le critère de la VAN est utilisé pour apprécier l'excédent des flux monétaires générés par
le projet sur la mise de fonds. En principe, on opterait pour la réalisation de tout projet
dont la VAN est positive. Lorsque le critère est utilisé pour choisir entre 2 projets, on
retient le projet qui a la VAN positive la plus grande.

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ATCHIMAVO François
Evaluation financière et économique des Projets

La VAN est donnée par la formule suivante :


n n

VAN = ∑ CFt (1 + i)−t − ∑ It (1 + i)−t


k=1 k=0
Où It = Investissement de la période t
t = la période considérée

n = durée de vie du projet exprimée en période


i = taux d'intérêt retenu pour la période
CFt = le cash flows de la période t

Si tous les investissements sont effectués à la période 0, alors la formule de la VAN


devient :
n

VAN = ∑ CFt (1 + i)−t − Io


k=1

 Le critère de l'indice de rentabilité (IR)

Le critère de l'indice de rentabilité (IR) ou de profitabilité (IP), ou de rendement à l'unité


confronte la valeur actuelle nette des cash-flows (VACF) à l'investissement dans un
rapport équivalent à :
VACF ∑n CFt (1 + i)−t
k=1
IR = =
Io Io

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ATCHIMAVO François
Evaluation financière et économique des Projets

Si ce rapport IR est >1, alors le projet est qualifié d'acceptable. Si le choix doit être opéré
entre 2 projets à l'aide de ce critère, on retiendra le projet dont l'indice est le plus élevé tout
en étant supérieur à 1.

 Le critère de taux interne de rentabilité (TRI)

C'est un critère d'appréciation de rentabilité d'un projet à partir d'un taux calculé à l'aide
des cash-flows du projet. Ce taux est celui qui annule la VAN du projet c'est-à-dire celui
auquel la valeur actuelle des cash-flows est égale à celle des investissements.

Soit i* le taux. i* est tel que VAN = 0 c'est-à-dire


n n

VAN = ∑ CFt (1 + i)−t − ∑ It (1 + i)−t = 0


k=1 k=0

La détermination de i* se fait par tâtonnement en essayant dans la formule ci-dessous,


différentes valeurs de i*. On cherchera alors des valeurs successives de la VAN jusqu'à
ce que celle-ci change de signe. En considérant les 2 taux donnant des VAN de signes
contraires, on procède par interpolation linéaire pour trouver le taux recherché.

Par exemple

Si pour i1 VAN >0


Si pour i2 VAN < 0

Alors, i* est compris entre i1 et i2. On a donc


i1 VAN1 >0
i* VAN = 0
i2 VAN2 < 0

L'interpolation donne donc

i ∗ − i1 VAN – VAN1
=
i2 – i1 VAN2 – VAN1

La résolution de cette proportion permet de trouver la valeur approximative de i* qu’on


doit exprimer en pourcentage (%). En comparant i* au taux du marché, on peut
valablement et objectivement décider de rejeter ou non le projet.

NB : Si i* > au taux du marché, alors le projet est acceptable.

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Evaluation financière et économique des Projets

2.3. CHOIX DES MODES DE FINANCEMENTS DE PROJETS

Il existe plusieurs modes de financements. On peut citer :

 l'autofinancement ou financement par fonds propres ou capital propre


 le financement par le crédit-bail
 le financement par les subventions
 le financement par emprunts (indivis et obligatoire)

NB : On peut aussi combiner plusieurs modes de financements.

La présentation des modes de financements de projets se fera à partir d’un cas pratique
suivant.

EXERCICE D’APPLICATION

Les dirigeants d'une société décident d'acquérir une nouvelle machine-outil susceptible
de répondre le plus adéquatement possible à la demande. Les caractéristiques de la
machine sont les suivantes :

 Coût d'acquisition 40.000.000


 Amortissement linéaire sur 5 ans.
La valeur résiduelle de la machine à la fin du projet est estimée à 20% de son coût initial.
Le BFR est estimé à 72 jours du chiffre d'affaires. Les données d'exploitation sont les
suivantes :

Eléments 1 2 3 4 5
Quantité 7.200 7.200 9.000 9.000 9.000
Prix de Vente 5.000 5.000 6.300 6.300 6.300
Charge hors Amt. 24.000.000
et charges fixes
17.000.000 17.000.000 24.000.000 24.000.000

 Le BFR est exclusivement financé par fonds propre ;


 Le taux d'impôt est de 35%. Le coût du capital est de 15% (taux minimum de
rentabilité exigé par les actionnaires).

Pour financier cet Investissement, les dirigeants de cette société décident entre 3 modes
de financement :

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ATCHIMAVO François
Evaluation financière et économique des Projets

 financement par fonds propres à 100% ;

 financement par emprunt à hauteur de 60% et le reste par fonds propre. La durée
de l'emprunt est de 5 ans. La 1ère année, seul l'intérêt est versé (différé d'un an). Les
Amortissements seront contant sur toutes les autres années. Le taux de l'emprunt est de
11 % ;

 financement par crédit-bail dans les conditions suivantes :

- Versement d'un dépôt de garantie de 9.000.000


- Versement de 3 loyers annuels de 17.700.000 TTC le 1er un an après la
conclusion du contrat
- Rachat à la fin du contrat du matériel pour une valeur de 3.200.000
- Récupération du dépôt de garantir à la fin du contrat.

Dans tous les cas la valeur résiduelle est estimée à 20% du capital.

Consigne

Indiquer le mode de financement meilleur pour les critères de la VAN et de TRI dans un
raisonnement global ou classique.

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ATCHIMAVO François
Evaluation financière et économique des Projets

Exemple de détermination de la CAF

ANNEES
RUBRIQUES
0 1 2 … n
Chiffre d'affaires
- Charges d'exploitation
Achats (60)
Transport (61)
Services extérieurs (62 & 63)
Charges diverses (65)
Charges du personnel (66)
Impôts et taxes (64)
Total Charges d'exploitation
= Excédent Brut d’Exploitation
- Amortissements
= Résultat d’exploitation (RE) (1)
Résultat financier (RF) (2)
Produits financiers d’exploitation
- Autres charges financières
Résultat des AO = RE + RF
Résultat HAO = P. HAO - C. HAO (3)
1 +2 +3 = EBIT (RAII)
- Intérêt
= EBT ou RAI (Rés Avant Imp)
- Impôt (X%)
= Résultat Net
+ Amortissement
+ VRN d’impôt x
+ Récupération du BFR x
= Cash-Flow ou MBA
+ Emprunt X
+ Récupération de caution (Crédit-bail)
= Encaissement
Coût d’acquisition X
+ Variation () BFR X
+ Remboursement d’emprunt X X X X
+ Caution (Crédit-bail) X
+ Rachat du matériel (crédit-bail) X
Décaissement
= CAF ou Cash-Flow Net
(Encaissement –Décaissement)

Résolution

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ATCHIMAVO François
Evaluation financière et économique des Projets

CHAPITRE 3 : EVALUATION ECONOMIQUE DE PROJETS

En dehors de la rentabilité financière, on peut aussi analyser la rentabilité d'un projet sous
l'angle économique. Ce type d'analyse porte sur l'inventaire des effets économiques d'un
projet (généralement de grande envergure), la quantification de tels effets et la
comparaison de cette grandeur chiffrée au coût du projet. A cet effet, des techniques ont
été développées pour faciliter cette évaluation. Il s'agit de techniques comme la méthode
des effets et l'analyse coûts-avantages qui permettent d’apprécier les changements ou
impacts d’un projet sur le bien-être de la collectivité.

3.1. LA METHODE DES EFFETS (OU EFFETS ECONOMIQUES)

La méthode des effets vise à quantifier concrètement l'insertion d'un projet dans
l'économie nationale ou dans un secteur de l’économie nationale. Il s’agit d’identifier avec
précision les avantages et les coûts d’un projet en se plaçant du point de vue de
l’économie nationale.

En pratique, la méthode des effets revient à comparer la situation « sans » le projet et la


situation nouvelle créée par le projet, au niveau macroéconomique et pour l’ensemble
des agents directement ou indirectement affectés. Pour faire cette comparaison, il faut
évidemment :

 identifier les différences significatives entre les situations économiques « sans » et


« avec » le projet ;
 mesurer ces différences ;
 apprécier dans quelle mesure les différences ainsi reconnues et chiffrées peuvent
être considérées comme des avantages ou des coûts (inconvénients) pour les
agents intéressés ;
 apprécier s’il y a lieu, le rapport entre ces avantages et ces inconvénients
(autrement dit dans quelle mesure les avantages justifient les inconvénients qu’il
faudra supporter).

3.1.1. Identification des différences

Il n’est pas possible d’évaluer toutes les perturbations et changements que la réalisation
d’un projet peut apporter à la situation existante, dans les domaines les plus divers, non
seulement de la production, des échanges, des finances publiques, des prix ou de la

16
ATCHIMAVO François
Evaluation financière et économique des Projets

balance des paiements, mais encore dans les structures mêmes de la société, le mode
de vie, l’environnement, etc… D’où la nécessité de procéder à une sélection des
changements.

a) Sélection des perturbations et changements significatifs

Les changements sont en général d’importance inégale et de nature très différente.

Certains se traduisent par des mouvements de fonds : des recettes, des coûts, des
distributions de revenus, la perception d’impôts. Ils sont mesurables en valeur monétaire.
On peut citer par exemple une diminution de prix, un accroissement des exportations,
une augmentation de la consommation ou de l’épargne.

D’autres, tout en restant mesurables, s’expriment plus commodément par des quantités
physiques : tonnage, énergie, durée… comme par exemple, un allongement de la période
de travail, une amélioration de la nourriture, une diminution de la mortalité, etc.

D’autres, enfin, ne pourront pas être quantifiés du tout. Il s’agira de transformations


qualitatives telles que la modification des structures familiales, l’apparition de nouveaux
modes de vie et de nouvelles habitudes culturelles, la réduction ou l’accroissement de la
pénibilité du travail, etc.

L’étude exhaustive de tous ces phénomènes serait impossible et ne conduirait d’ailleurs


- si même l’on avait tout le temps et tous les moyens pour l’entreprendre - qu’à la plus
grande confusion. Il est donc nécessaire d’opérer un choix et de ne retenir en fait que les
changements considérés comme les plus importants, même au prix d’une simplification
que l’on pourra, dans certains cas, juger abusive.

Dans les méthodes de l’OCDE (Organisation de la Coopérative de Développement


Economique) et de l’ONUDI (Organisation des Nations Unies pour le Développement
Industriel), utilisant l’une et l’autre les prix de référence, les critères dominants sont
respectivement l’épargne et la consommation finale. L’approche par la méthode des
effets est à cet égard moins étroite, puisqu’elle consiste essentiellement à apprécier les
effets d’un projet sous l’angle de l’accroissement de la valeur ajoutée globale et de sa
répartition entre les différents agents économiques définis par la comptabilité nationale.

Le critère de la valeur ajoutée peut être interprété à la fois sous forme globale
(contribution du projet à l’accroissement net du produit intérieur brut) ou pour ses aspects
sectoriels (par exemple, la répartition de valeur ajoutée aux comptes d’agent des
administrations et de l’extérieur).
17
ATCHIMAVO François
Evaluation financière et économique des Projets

D’autres indicateurs complémentaires pourront ne pas résulter directement des calculs


et devront être ajoutés si la conjoncture leur donne une importance significative. C’est le
cas fréquent pour les créations d’emplois, exprimées en valeur absolue ou en termes
d’investissement par emploi créé.

b) Prise en compte des effets extérieurs au projet

L’entrée en service d’un projet ne se traduit pas seulement par une création et une
distribution de valeur ajoutée dans le cadre de la nouvelle activité ainsi créée. A cette
valeur ajoutée directe, viennent s’agréger des valeurs ajoutées indirectes provenant des
activités nécessaires pour fournir à la nouvelle production les consommations
intermédiaires dont elle a besoin (effets « amont ») ou d’une nouvelle transformation du
produit lui-même (effets « aval »). Une usine de tissage, par exemple, pourra engendrer
des valeurs ajoutées locales en amont, au niveau de la filature, ou en aval, dans la
confection et le travail des étoffes.

Ainsi, la valeur ajoutée globale du projet sera la somme de toutes ces valeurs ajoutées,
directes et indirectes, mais il faudra tenir compte aussi de ce qu’on pourrait appeler les
« valeurs ajoutées négatives », c’est-à-dire de toutes les activités ou avantages existants
et supprimés par la réalisation du projet. Tels seront, par exemple, la diminution des droits
de douane dans un projet d’import-substitution, la disparition de certaines cultures en
amont d’un grand barrage hydro-électrique, le remplacement de l’artisanat par la
production industrielle, etc.

Il n’est pas non plus possible de saisir tous ces effets indirects dans leur moindre détail.
Là encore, il faudra distinguer entre ce qui est important et ce qui peut être considéré
comme négligeable. Supposons, par exemple, un projet qui a pour but de remplacer des
importations de piles électriques par une production locale. Ce projet ne sera
naturellement pas sans incidence sur les secteurs des transports et de la
commercialisation. Faudra-t-il pour autant calculer cette incidence ? - Oui, bien sûr, si la
nouvelle usine est implantée assez loin du port de débarquement. Vraisemblablement
pas, s’il s’agit de la même ville et si les circuits de distribution ne sont pas sensiblement
affectés par cette substitution.

Dans la pratique, on pourra s’efforcer de représenter la situation « sans » et la situation


« avec » le projet par des schémas graphiques mettant en lumière, dans les deux cas,
les principaux mouvements de marchandises, de main d’œuvre et de capitaux. L’étude
de ces schémas et leur comparaison sera utile pour identifier les changements
significatifs qui seront ensuite retenus pour l’analyse économique.
18
ATCHIMAVO François
Evaluation financière et économique des Projets

3.1.2. La mesure des perturbations et changements

Après avoir identifié les changements significatifs, comment peut-on les mesurer, de telle
sorte que cette mesure exprime les avantages et les inconvénients du projet du point de
vue économique ?

La méthode des effets aborde le problème sous un angle précis. Tous les coûts et les
avantages sont calculés au prix du marché, sans aucune transposition préalable. Pour
prendre en compte les effets extérieurs, il faudra donc calculer séparément et additionner
trois catégories d’effets : les effets directs, les effets indirects (ou d’entraînement) et enfin
les effets induits (ou effets secondaires).

a) Les effets directs et indirects

Les effets directs sont constitués par les charges et les recettes du projet lui-même, tels
qu’on peut les déduire du compte prévisionnel d’exploitation et du programme
d’investissement.

Les effets indirects sont engendrés par le projet dans les autres établissements ou
entreprises. Ils peuvent se situer, en amont ou en aval du projet lui-même.

Les effets en amont concernent les entreprises qui fournissent les matières premières
ou les produits déjà transformés, nécessaires à la réalisation et au fonctionnement du
projet : ce que la comptabilité nationale appelle les « consommations intermédiaires ».
Pour les entreprises agricoles ou industrielles qui les fournissent, elles sont au contraire
une production, qui donne lieu elle-même à la formation de valeurs ajoutées (salaires,
impôts indirects, résultats d’exploitation) dont les effets s’ajoutent à ceux du projet lui-
même.

Les effets en aval concernent les entreprises qui vont transporter le produit que le projet
fournira ou le transformer lorsque ce produit n’est pas destiné à satisfaire une
consommation finale.

NB : Disons, pour reprendre les termes habituels, que les effets-amont concernent les
« inputs » du tableau des échanges inter-industriels et que les effets-aval concernent les
« outputs » de ce même tableau.

19
ATCHIMAVO François
Evaluation financière et économique des Projets

Figure 1 : Calcul des effets indirects

CI Importés
CI Locales CI Importés Importations
CI Locales indirectes
Rémunération
de travail
indirecte

Valeur ajoutée directe


Rémunération
Taxes indirectes
de travail
Valeur ajoutée
directe 2
Taxes
Frais financiers
Frais indirects
financiers
Résultat Résultat d’exploi
d’exploitation indirect
Rémunération
(Remontée de chine de production)
Valeur ajoutée directe

de travail
Taxes
Frais
financiers
Résultat
d’exploitation
Effets directs Effets indirects
Figure 2 : Remontée des chaînes de production
CI Importés
CI Locales CI Importés Importations Importations
CI Locales CI Importés indirectes indirectes

CI Locales Rému de Rémunération de


travail ind travail indirecte
Valeur ajoutée directe

Rémunération de VA 3 RT, T,
Taxes
travail FF,
Valeur ajoutée directe 2

indirectes
RE
Valeur ajoutée directe

Taxes Frais fin ind Taxes ind


Frais financiers Résultat
d’exploit
ind Frais financiers
dindirects
Résultat
d’exploitation
(Remontée de chine de production)
Rémunération de
Valeur ajoutée directe

travail Résultat
d’exploitation
Taxes
indirect
Frais financiers
Résultat
d’exploitation
Effets directs Effets indirects Effets inclus in

20
ATCHIMAVO François
Evaluation financière et économique des Projets

b) Les effets « induits » ou « effets secondaires »

Les effets directs et indirects constituent la phase primaire des effets du projet sur
l'économie. Une phase secondaire est déclenchée par les dépenses des revenus créés
directement et indirectement par le projet. Ces revenus sont affectés soit à la
consommation, soit à l'épargne. La consommation crée une demande supplémentaire
envers l'appareil de production (effet multiplicateur) et les importations, l'épargne permet
un investissement additionnel.

Les effets directs et les effets indirects d’un projet constituent ce qu’on appelle
communément les « effets primaires », directement liés à la production elle-même. La
prise en compte des effets indirects augmente la valeur ajoutée mais ne modifie pas la
somme totale des effets (Production = Consommation intermédiaire + valeur ajoutée). Il
ne s’agit en l’occurrence que de la « répartition » d’une certaine valeur produite entre les
agents économiques, sans qu’il en résulte, à ce stade, aucun effet de multiplication.

Exemple

Prenons une production de 1000 F qui a nécessité les consommations intermédiaires de


400 F. Le calcul des effets directs nous permettre de ventiler une valeur ajoutée de 600
F entre les principales catégories d’agent. Le calcul des effets indirects, à son tour, nous
fera constater que les productions correspondant à la fourniture des consommations
intermédiaires au projet engendrent elles-mêmes une valeur ajoutée de l’ordre de 70%.
Les valeurs ajoutées indirectes s’élèveront ainsi à 400 x 0,7, soit 280 F et la valeur ajoutée
totale du projet deviendra de 600 F + 280 F = 880 F.

Cette répartition n’exprime cependant pas tous les effets économiques d’un projet. Les
revenus distribués vont servir aux agents économiques pour de nouveaux emplois qui
entraîneront à leur tour de nouvelles activités. L’épargne des entreprises, des ménages
et de l’administration par exemple serviront à des investissements nouveaux, qui pourront
accroître la production. Les consommations finales des ménages se traduiront par une
augmentation de l’offre, de nouvelles activités, etc.

Ces activités économiques nouvelles, nées de l’utilisation par les divers agents de la
valeur ajoutée qu’ils reçoivent, constituent ce qu’on appelle les « effets induits » ou «effets
secondaires » d’un projet. Ces effets peuvent s’étendre sur une longue période et
engendrer à leur tour des valeurs ajoutées supplémentaires qu’il faudrait additionner aux
21
ATCHIMAVO François
Evaluation financière et économique des Projets

valeurs ajoutées directes et indirectes. Leur calcul suppose alors l’utilisation des
coefficients multiplicateurs de consommation et d’investissement fournis par les travaux
de comptabilité nationale.

Dans la pratique, cependant, on se borne le plus souvent à ventiler les utilisations


immédiates de revenus, sans tenir compte de leur conséquence dans le temps. Cette
ventilation revient à distinguer – en les imputant aux divers agents économiques
concernés – quatre grandes catégories d’utilisation de revenus : consommation finale,
épargne, fiscalité et transfert à l’extérieur. Les effets ainsi calculés ne s’ajoutent donc pas
aux effets directs et indirects. Ils en modifient seulement la répartition entre les catégories
intéressées.

Dans la méthode simplifiée qui se limite à une première ventilation des utilisations de
revenus, sans faire intervenir aucun coefficient multiplicateur, les effets secondaires ne
sont donc pas pris en considération. Il y a seulement une ventilation différente des effets
primaires. La valeur ajoutée globale est évaluée à partir d’une addition des seuls effets
directs et indirects. Il s’agit d’une évaluation « par défaut », puisque les effets induits n’y
figurent pas. L’erreur est le plus souvent négligeable et, au demeurant, moins dangereuse
pour la suite des opérations que n’aurait pu l’être une évaluation par excès.

c) Le différentiel de valeur ajoutée

Se limiter au total ainsi obtenu ne donnerait qu’une idée erronée des changements à
prévoir, puisqu’il ne serait tenu compte que des effets positifs. Il appartiendra à
l’évaluateur du projet, et plus généralement aux services publics d’apprécier les effets
négatifs qu’il faudra déduire de l’apport brut du projet. Négliger ou sous-estimer ces effets
négatifs reviendrait à surestimer grossièrement les avantages d’un projet et pourrait
conduire à de graves erreurs de décision.

Exemple

Combien de projets agro-industriels, combien d’aménagement de zones entières n’ont


tenu aucun compte de leurs effets catastrophiques sur les cultures vivrières ? Combien
de grands projets industriels et miniers ont tenu pour négligeables les conséquences
désastreuses sur la production agricole et les mouvements de populations qu’ils
engendraient ?

22
ATCHIMAVO François
Evaluation financière et économique des Projets

L’évaluation des effets négatifs ne présente cependant aucune difficulté particulière. Elle
implique seulement que l’on admette l’hypothèse de base sur laquelle repose toute
l’évaluation, à savoir que la demande finale est indépendante de la réalisation du projet,
qu’elle constitue, comme disent les économistes, une « donnée exogène ».

Les effets de la situation « sans » le projet seront calculés de la même manière que pour
la situation « avec ». Les effets directs et indirects seront identifiés et mesurés de la
même façon et les valeurs ajoutées ainsi obtenues seront retranchées des valeurs
ajoutées propres du projet pour obtenir le « différentiel de valeur ajoutée ». Ce différentiel
de valeur ajoutée constitue l’apport net du nouveau projet à la formation du Produit
National Brut et sera la base de l’évaluation.

3.1.3. Différentes étapes de la méthode des effets

La principale difficulté de la méthode des effets réside dans la multiplicité des calculs,
mais il ne s’agit que d’une difficulté apparente. La plupart de ces calculs sont assez
simples à part quelques exceptions. La méthode se décompose généralement en trois
étapes :

 Calcul de la valeur ajoutée globale nette


 Calcul du coût social
 Comparaison entre les avantages et les coûts.

a) Calcul de la valeur ajoutée

On veut savoir ce que la réalisation du projet peut apporter à l’économie nationale et aux
différentes catégories d’agents nationaux en termes de valeur ajoutée supplémentaire
restant affectivement dans le pays. On doit donc calculer successivement :

 la valeur ajoutée directe du projet proprement dit (A) c’est-à-dire la valeur ajoutée
pour l’économie nationale et ventilation par catégories d’agents économiques que sont
les entreprises, les ménages, le gouvernement et l’extérieur ;

 les valeurs ajoutées indirectes engendrées par la production locale de biens et


services utilisés par le projet (B) c’est-à-dire les consommations intermédiaires importées
et locales : valeur ajoutée amont, ou par la transformation ultérieure des biens produits
par le projet s’ils ne sont pas eux-mêmes entièrement destinés à la consommation finale
(valeur ajoutée aval) ;

23
ATCHIMAVO François
Evaluation financière et économique des Projets

 les diminutions de valeurs ajoutées résultant par exemple de la suppression par le


projet d’activités économiques antérieures auxquelles il se substitue, les pertes d’emplois
engendrées, les modifications négatives de l’espace naturel… (C) ;

 les autres diminutions de valeur ajoutée (D) notamment les charges


supplémentaires ou manques à gagner extérieurs au projet lui-même (biens et services
fournis par le projet plus chers que dans le cas sans projet, augmentation des
subventions de l’Etat, diminution des recettes douanières à l’importation), éléments de
valeur ajoutée transférés à l’étranger sans contrepartie, c’est-à-dire sans constituer le
paiement d’un bien ou d’un service importé.

Le différentiel net de valeur ajoutée nationale sera la somme algébrique de ces quatre
termes : VA = A + B – C – D. Il constitue l’apport net du projet à l’accroissement du
produit national.

b) Calcul du coût social

Il s’agit ici d’apprécier l’incidence du projet sur la balance des ressources et des emplois
de biens et services pour la société dans son ensemble. Après avoir calculé
successivement toutes les dépenses qui ne constituent pas un emploi au sens
économique ( impôts qui reviennent à l’Etat, les dépenses que l’économie nationale aurait
supporté de toute façon, même si le projet n’est pas réalisé), d’une part et d’autre part,
tous les investissements et charges supplémentaires (investissements complémentaires
d’infrastructures économiques ou sociales à la charge de tiers, investissements pour
accroître la capacité de production d’autres entreprises pour satisfaire les besoins du
projet), le coût social est évalué comme la somme algébrique suivante :

Coût social du projet = Coût financier – dépenses ne correspondant pas à une


utilisation effective de ressources + investissements et charges supplémentaires.

3. 2. LA METHODE DE PRIX DE REFERENCE OU "SHADOW PRICES"

L’emploi des prix de référence en analyse économique consiste à modifier le système


des prix du marché et à le remplacer par un système de prix théoriques (appelés prix de
référence, en anglais « shadow prices » ou « accounting prices » ) qui est supposé
exprimer de façon plus rigoureuse la « valeur » pour la collectivité des facteurs de
production affectés au projet, des biens et services qu’il produit, ….etc.

24
ATCHIMAVO François
Evaluation financière et économique des Projets

La réalisation de l’analyse économique à l’aide des prix de référence va consister, à partir


des résultats de l’analyse financière, à conduire une série d’opérations permettant :

 d’identifier les perturbations provoquées par le projet dans l’économie nationale ;


 de classer ces perturbations en coûts et avantages économiques ;
 de mesurer ces coûts et avantages en choisissant un nouveau système de prix ;
 enfin, de comparer ces coûts et avantages à l’aide de divers critères permettant un
classement entre projets ou variantes de projets.

Ainsi, la méthode des prix de référence cherche à déterminer si les avantages apportés
par un projet sont supérieurs aux coûts, de la même manière que pour l’analyse
financière, mais du point de vue de la collectivité.

Il s’agit d’une méthode d’analyse dont la mise en œuvre est simple et ne nécessite pas
de pré-requis macro-économique important.

Le risque réside dans la fixation et l’ajustement des prix de référence. Tout ajustement
doit avoir nécessairement des justifications économiques explicites.

3.2.1. Principe et approche analytique

a) Principe

Pour que le prix et la valeur d’un bien ou service coïncident, la théorie économique stipule
que les prix doivent être établis par le libre jeu de l’offre et de la demande dans un
environnement de concurrence parfaite.

En réalité, des écarts existent entre les prix et la valeur de flux pour la collectivité en
raison de distorsions et d’externalités.

b) Approche analytique

L’objectif de la méthode des prix de référence est de définir un système de prix


économiques valable pour la collectivité envisagée. Ces prix dits “ de référence ” sont
des prix ajustés, virtuels et théoriques, connus sous le nom de “ shadow price ” ou “ prix
d’ombre ”.

25
ATCHIMAVO François
Evaluation financière et économique des Projets

 Fondements d'une analyse des prix

(a) le mécanisme des prix et le marché

(b) les distorsions des prix du marché :

 transferts : les taxes, impôts et subventions


 les interventions de l’Etat :

 contrôle des prix


 contrôle des taux d'intérêt
 quotas, contingent, tarifs sur les marchandises
 intervention de l'état dans la production
 fixation des salaires

 imperfections du marché :

 manque d'information et d'ouverture


 marchés dominés par un nombre réduit d'acheteurs ou de vendeurs
 manipulation de l'information
 obstacles à l'entrée dans un marché

 surévaluation (ou sous-évaluation) du taux de change de la monnaie nationale :

 maintient le prix des importations à un niveau avantageux


 accompagnée par des tarifs douaniers et des quotas aux importations
 décourage les exportations

(c) externalités

 élargit l'analyse de l'agent à l'économie nationale

 impacts directs
 impacts non - valorisables

 La méthodologie appliquée : les prix de référence

Prix de référence ("shadow prices") : Prix théoriques, virtuels, devant refléter les
valeurs « réelles » pour la collectivité. L’estimation de la valeur de référence repose sur
la notion de coût d’opportunité.
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ATCHIMAVO François
Evaluation financière et économique des Projets

Le coût d'opportunité : Le coût d’opportunité d’un bien ou service est mesuré par la
valeur qu’il aurait dans sa meilleure utilisation alternative. Traditionnellement, le système
de prix économiques se calcule comme suit :

 pour les biens et services échangeables sur le marché international, à partir des
prix de parité internationaux (à la frontière) ;
 pour les facteurs de production (main d’œuvre, terre, capital) à leur coût
d’opportunité.

c) Hypothèses sous-jacentes

La méthode suppose le sous-emploi des capacités de production de biens et services


non – échangeables. Elle suppose également la constance du système de prix relatifs
des biens et services non – échangeables ainsi que la constance du système de prix
internationaux relatifs pour les biens et services échangeables.

3.2.2. Conversion aux prix de référence

La conversion aux prix de référence est un processus en six étapes à savoir :

1. Les externalités positives et négatives à intégrer dans le compte financier consolidé ;

2. L’élimination des transferts (taxes - subventions) : Elimination de tous les flux qui ne
représentent pas des productions ou consommations réelles de ressources ;

3. Le classement des biens et services en "échangeables" et "non échangeables” ;

4. La valorisation des biens et services échangeables : Estimation du prix de référence


en se basant sur les prix de parité import/export ajustés par l'utilisation du taux de change
de référence ;

5. La valorisation des biens et services non – échangeables : Utilisation du prix du marché


hors taxes et subventions (principe de base, choix du manuel) car il est supposé qu’ils
reflètent le prix d’opportunité sur le marché réel ;

6. L’établissement des comptes : Calcul de la VAN et du TRI économique.

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ATCHIMAVO François
Evaluation financière et économique des Projets

3.2.3. Analyse des résultats

L’analyse des résultats se fait en deux phases :

1. la création de revenus (VAN économique et TRI économique)

2. la compétitivité : DRC, un indicateur très important pour les secteurs

Exemple

Figure 3.1 : L'éducation et l'ouverture des marchés en termes de rentabilité économique

3.3. PRATIQUES D’ANALYSE DES EFFETS ET RENTABILITES DE PROJETS

Le propos essentiel de l'analyse financière et économique est de valoriser en termes


monétaires les coûts et les avantages. Les coûts sont généralement connus, mais certains
avantages peuvent ne pas avoir de prix, et peuvent être difficiles à évaluer ("avantage non
valorisable"). Cela est le cas de beaucoup de projets, notamment dans les secteurs sociaux.
L’analyse des effets et rentabilités de projets est un processus en trois étapes dont la
première est l’analyse des effets du projet à travers les situations sans et avec projet.

3.3.1. Situations sans et avec projet

a) Définition des situations "sans projet" et "avec projet"

Définir la situation «sans projet » n’est pas exempt d’arbitraire, mais aide à estimer
l'avantage additionnel généré par le projet. La situation "sans projet" ne doit pas être

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ATCHIMAVO François
Evaluation financière et économique des Projets

confondue avec la situation "avant le projet" puisque sans action préalable, la situation
changerait quand même avec le temps.

Les situations « avec projet » et « sans projet » devraient être quantifiées sur la période
d’analyse du projet. La période d’analyse du projet n'est pas à confondre avec la durée
de financement, elle correspond généralement à la durée de vie prévue des avantages
générés par le projet.

La situation additionnelle est celle « avec projet » moins celle « sans projet », sur la
période d’analyse. En fin de compte, le projet devrait produire davantage de bénéfices
nets (avantages moins coûts) que dans la situation sans projet (c’est-à-dire la situation
additionnelle devrait être positive).

Les trois situations (avec, sans et additionnelle) devraient être présentées sous la forme
de trois tableaux de bilan des flux. On devra donc évider de calculer la situation
additionnelle directement, car il y a un risque d'omission de certains éléments.

La situation « avec projet » devrait être comparée aux autres variantes pertinentes qui
devraient être suffisamment quantifiées. Le choix de la variante devrait être justifié.

b) Etude de cas de situations "sans projet" et "avec projet"

Il est important de faire la distinction entre la situation avec projet et la situation sans
projet. La situation sans projet est celle qui correspond à l’évolution la plus probable si le
projet n’était pas réalisé. L’analyse financière et économique doit être effectuée sur base
de la situation additionnelle qui correspond, sur la durée de l’analyse, à la différence entre
la situation sans projet et la situation avec projet. Cette différence correspond à l’apport
réel du projet/programme.

La comparaison doit se faire entre la situation "avec projet" et la situation "sans projet" ;
et PAS la situation "avant-projet" comparée avec la situation "après projet", car la situation
sans projet connaît une évolution dans le temps.C'est l'apport additionnel du projet sur la
durée d’analyse qui nous intéresse, soit la différence entre la situation avec le projet et la
situation sans projet.

29
ATCHIMAVO François
Evaluation financière et économique des Projets

Cas 1 : Les avantages augmentant indépendamment du projet

Cas 2 : Les avantages diminuant indépendamment du projet

Exemple de cas pratique

Supposons que la demande globale de riz dans une région d’un pays soit de 100.000
tonnes et qu’un projet rizicole envisage d’augmenter la production locale et de réduire la
dépendance de la région du pays vis-à-vis des importations en 3 ans. La production de
la situation de référence est de 45.000 tonnes avec possibilité d’accroissement de 5.000
tonnes au bout des 3ans. L’accroissement de la production dû au projet de au bout des
3 ans est de 35.000 tonnes.

La comparaison complète serait la suivante au bout des 3 ans :

Situation de référence (avant le projet) : Production = 45.000 t


Situation sans projet : Production = 45.000 t + 5.000 t = 50.000 t
Situation avec le projet : Production locale = 45.000 t + 35.000 t= 80 000 t
Importations = 20.000 tonnes

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ATCHIMAVO François
Evaluation financière et économique des Projets

Dans cet exemple, la demande finale doit être considérée comme une donnée
« exogène » c’est- à -dire un paramètre indépendant de la réalisation du projet. Pour
comparer les situations « sans » et « avec » le projet pendant une année donnée, il faudra
évaluer les conséquences (effets économiques) des mesures à prendre (accroissement
des importations) pour satisfaire une même demande finale si le projet n’était pas réalisé.
On peut également estimer les conséquences d’une variation de la demande liée à la
réalisation du projet lui-même, dans le cas où une telle hypothèse serait justifiée.

3.3.2. Analyse couts-avantages de projets

L'analyse Coûts - Avantages est utilisée uniquement pour les projets à produits
valorisables. L’analyse Coûts-Avantages valorise les avantages par calcul direct ou par
approximation (« proxy »): c'est-à-dire en utilisant des indicateurs ou des facteurs
représentatifs qui donnent une valeur plus ou moins fiable.

Elle prend également en compte les mécanismes de recouvrement des coûts


(contributions des utilisateurs pour bénéficier des services) lors de l’élaboration du Cash
Flow, l’analyse de la solvabilité et de la viabilité. Il est important de comparer les
contributions aux revenus des ménages ou à toute statistique disponible pour vérifier si
les groupes cibles et parties prenantes sont en mesure de payer ces services («
affordability »).

Enfin, elle permet de calculer des critères de rentabilité qui montrent la proportion entre
les coûts et les avantages. Ceux-ci peuvent être utilisés pour choisir entre différents
projets possibles ou différentes variantes.

a) La démarche d’analyse Coûts - Avantages

La démarche d’analyse coûts – avantages comporte 8 étapes que sont :

1 - Détermination de la durée de l'analyse financière


2 - Détermination de coûts d'investissement
3 - Détermination de coûts de fonctionnement
4 - Détermination des coûts récurrents
5 - Analyse des avantages
6 - Etablissement de tableau du bilan des flux
7 - La prise en compte du temps – actualisation

31
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Evaluation financière et économique des Projets

8 - Analyse de la rentabilité intrinsèque du projet :


Analyse coûts-avantages critères de rentabilité
Ou
Analyse coûts - efficacité coût par indicateur de bénéfice et dans
tous les cas : Analyse de sensibilité

L’actualisation est un procédé qui permet de déterminer la valeur actuelle (N0) d'une
somme future (Nt) (et vice versa)
1
Valeur actuelle : N0 = Nt x ---------------
(1+i)t
 i = taux d'actualisation
 t = l'année

Coefficient d'actualisation : 1 / (1 + i)t


Exemple

32
ATCHIMAVO François
Evaluation financière et économique des Projets

b) Les critères de rentabilité

Les critères de rentabilité sont fondamentalement : le délai de récupération, la VAN et le


TRI.

1. Le délai de récupération est le temps nécessaire pour récupérer l'investissement (non


actualisé)

2. La VAN est la Valeur Actuelle Nette du projet, après application d’un taux
d'actualisation (le coût d’opportunité du capital). La VAN du projet est exprimée en valeur
absolue et peut ainsi être comparée à la VAN d'autres investissements de même
montant. Si les variantes au projet nécessitent des investissements de montants
différents, il est recommandé de diviser le VAN de chaque variante par l'investissement
actualisé, afin de permettre la comparaison de ces projets.

3. Le TRI est le Taux de rentabilité interne. Il s’agit du taux d’actualisation qui annule la
VAN. Le TRI doit au moins être supérieur au coût d’opportunité du capital dans le pays
où le projet est réalisé.

Tant le TRI que la VAN doivent être calculés puisqu'ils ne fournissent pas les mêmes
informations.

Fin du Module

33
ATCHIMAVO François

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