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Novembre 2023
EVALUATION ECONOMIQUE ET FINANCIERE
DES PROJETS
Licence professionnelle
Novembre 2023
Evaluation financière et économique des Projets
PRESENTATION DU MODULE
La compétence est définie comme une cible de formation centrée sur le développement des
capacités de l’apprenant à identifier et résoudre efficacement des problèmes propres à une
famille de situations sur la base de ressources pertinentes et intégrées. Contrairement à
l’objectif, la compétence ne s’atteint pas. Elle ne peut que se développer. L’apprentissage est
indispensable au développement cette compétence.
OBJECTIFS DU MODULE
METHODES PEDAGOGIQUES
CONTENU DU COURS
i
ATCHIMAVO François
Evaluation financière et économique des Projets
Le problème fondamental que posent les projets est l'amélioration directe et mesurable
d'une condition initiale. Ceci se perçoit le mieux sur les aspects financiers et économiques
plus généralement. Pour les promoteurs de projets, pour les bailleurs de fonds et pour
les éventuels partenaires, les questions de rentabilité financière et économique des
investissements effectués, de solvabilité et de liquidité dans le cas des projets privés et
celles de contrôle de risque ou de sensibilité sont des préoccupations majeures pour
motiver les prises de décision en matière de faisabilité des projets.
Selon GITTINGER conçoit le projet comme étant une activité pour laquelle on dépense
de l’argent en prévision de rendement et qui semble logiquement se prêter, en tant que
telle, à des actions de planification, de financement et d’exécution.
La Commissions Européenne donne cette définition du projet : « le projet est une série
d’activités avec des objectifs précis, conçus pour produire des résultats spécifiques dans
un délai donné ».
Hubert Wallot propose cette définition : « Un projet est un processus ayant pour but de
réaliser un produit spécifique, une œuvre concrète…, le projet suit un cycle de vie de
durée limitée qui est constitué de phases et d’étapes typiques, cependant ces
composantes varient selon le stade du cycle ».
On distingue deux catégories de projets à savoir : les projets productifs et les projets non
directement productifs.
Les projets productifs s'inscrivent pleinement dans des opérations dont le profit
économique est le moteur principal. Parmi ces projets, on a :
les projets de substitution d’importation ; dans ce cas, les produits sont destinés à
remplacer d'autres jusqu'à là importés
les projets d'exportation
les projets de modernisation
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ATCHIMAVO François
Evaluation financière et économique des Projets
Les projets non directement productifs sont des projets dits « de société ». L'output ici,
n'est pas destiné à la commercialisation. Dans ce cas, la notion de projet s'inscrit
pleinement dans des opérations dont le profit économique n'est pas le moteur principal.
Il s'agit par exemple de la mise en place de dispositifs de formation, d'amélioration du
cadre de vie, d'action sociale ou humanitaire.
En gestion de projet, plusieurs critères sont généralement utilisés pour apprécier les
actions de projets sur les cibles.
Pertinence : C’est la mesure dans laquelle une intervention est en relation d’effet sur la
situation problématique de départ, entre autre celle donnée par les priorités et politiques
du groupe cible, du pays partenaire et du bailleur de fonds.
Efficacité : C’est la mesure dans laquelle les résultats contribuent aux objectifs
spécifiques.
Efficience : C’est la mesure dans laquelle les diverses activités ont transformé
économiquement les ressources disponibles en résultats escomptés, et ce en termes de
quantité, qualité et délais. Ce terme indique que l’intervention utilise des ressources à
moindres coûts en vue de réaliser les résultats souhaités. Dans ce contexte, il est,
généralement, nécessaire de comparer des approches alternatives pour atteindre le/les
résultat(s) afin de s’assurer que le processus le plus efficace a été adopté.
Viabilité : C’est la mesure dans laquelle la production des avantages induits par le projet
pourra se poursuivre au-delà de la période d’appui extérieur en moyens et financements.
Cette distinction est fondamentale parce que l’impact d’un projet au niveau de
l’entreprise ou de l’agent économique qui le met en œuvre ne coïncide pas
nécessairement avec ses effets sur l’économie nationale/locale. Ainsi, si la rentabilité
financière d’un projet apparaît comme une condition nécessaire à la réalisation du projet
par un agent privé, elle n’est pas suffisante pour assurer que le projet soit
économiquement satisfaisant pour la collectivité nationale/locale.
1.3.1. Agents
Les parties prenantes sont susceptibles d’affecter ou d’être affectées par le processus et
les produits des projets ou programmes, et ce de manière directe ou indirecte, positive
ou négative. Ils développent leur propre stratégie (convergente, divergente,
contradictoire).
1.3.2. Flux
L’analyse des projets/programmes repose sur l’étude des flux de biens, de services et
d’argent qui sont échangés entre les agents :
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ATCHIMAVO François
Evaluation financière et économique des Projets
L’étude financière a pour but de fournir au promoteur, une idée exacte du coût global du
projet, une stratégie de financement de ce coût. Ensuite, il s’agira de traduire en termes
financiers les différentes données présentées et d’examiner un certain nombre
d’équilibres que tous les financiers et banquiers recherchent.
Le coût du projet incorpore celui des études entreprises à divers niveaux, celui des frais
d'établissement (ou de l'ensemble des démarches entreprises pour concrétiser l'action),
le coût des infrastructures, celui de la technologie (brevet si nécessaire), celui de
l'équipement et celui des ressources indisponibles à la mise en route du projet. Ces
éléments de coût sont divisés en deux grandes catégories à savoir : les investissements
et les fonds de roulement.
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Evaluation financière et économique des Projets
Les besoins en fonds de roulement pour leur part, comprennent les ressources
nécessaires au lancement du projet en attendant la rentrée des fonds. Il est indispensable
dans le cas des projets requérant une phase d'exploitation accompagnant la phase
d'investissement. Ces éléments sont :
Tableau de financement
Apport
Désignation Coût total Emprunt
personnel
Frais d'installation
Immobilisations corporelles
Immobilisations incorporelles
Immobilisations financières
Besoins en Fonds de roulement
Total
100% ..% ..%
La rentabilité financière est utile pour aider le décideur à prendre position par rapport à la
mise en œuvre du projet à but lucratif. L'analyse utilise des critères d'appréciation et offre
l'occasion de réaliser une série de prévisions sur le déroulement dans le temps du projet
envisagé. Le principe fondamental, de l'analyse de la rentabilité financière d'un projet
repose sur la comparaison des ressources financières futures attendues du projet sur sa
durée de vie au coût ou à la mise de fonds qu'il requiert. Lorsque selon le critère
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retenu, cette comparaison indique une situation positive, le projet envisagé sera dit
financièrement rentable et recommandé à exécution. Dans le cas contraire la décision
devrait être prise d'en abandonner la concrétisation.
Une série de travaux préliminaires doivent être réalisés avant de se pencher sur
l'appréciation de la rentabilité financière. Il s'agit principalement de l'élaboration des états
financiers prévisionnels du projet sur sa durée de vie. Trois états financiers prévisionnels
sont attendus d'un tel exercice : les comptes d'exploitation prévisionnels, les bilans
prévisionnels et les budgets de trésorerie prévisionnels.
Le compte d'exploitation, tout en comparant les produits générés par le projet aux
charges nécessitées par son exploitation à travers différents éléments cycles comptables,
permet de calculer le résultat d'exploitation cycle par cycle. Le bilan est un état décrivant
la situation patrimoniale du projet à un instant précis. Il confronte l'actif du projet à son
passif pour déduire l'avoir du promoteur. Le budget ou compte de trésorerie du projet
quant à lui, permet de faire le point des flux monétaires et de la disponibilité au niveau du
projet, de liquidités suffisantes pour en permettre l'exploitation harmonieuse.
EMPLOIS RESSOURCES
Désignations Montant Désignations Montant
Achats Ventes
Transport Subventions/Aides des PTF
Autres services Cotisations
Charges diverses Dons et legs
Frais de personnel Autres ressources
Impôts et taxes
Total Emplois Total Ressources
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- Marchandises / Emballages
- Fournitures diverses
3. Marge brute (1)-(2)
4. charges d’exploitation
- Charges de personnel
Rémunérations des salariés
Charges sociales des salariés : CNSS,
Assurance
- Impôts et Taxes : taxe urbaine, patente …
- Charges externes :
Loyer, eau, gaz, électricité, téléphone,
entretien, Fournitures bureaux ;
Assurances (local, véhicule
d’exploitation) ; Honoraires ; Publicité
- Transports et déplacements
- frais divers de gestion
Total charges d’exploitation
5. Marge d’exploitation(3)-(4)
6. Amortissements
7. Résultat brut d’exploitation (RBE) (5)-
(6)
8 - Charges d’intérêt
9 - Résultat avant impôts (7 – 8)
10. Impôts (IS)
9. Résultat net (bénéfice ou perte(9)-(10)
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Evaluation financière et économique des Projets
ANNEES
RUBRIQUES
1 2 3 … n
Recettes (1) = (ca+a+b)
Chiffre d’affaires ca
+ Dot FDR a
+ VR b
Charges variables (2)
Charges fixes, hors amort. (3)
EBE (4) = (1) - [(2) +(3)]
Amortissement (5)
Résultat avant impôt (6) = (4) – (5)
Impôt (7)
Résultat net (8) = (6) – (7)
Cash-flows = RN + Amort = (8) + (5)
La détermination du DRA se fait par cumul des Cash-Flows jusqu'à ce que cette somme
égale l'investissement. Bien souvent, le DRA ne coïncide pas rigoureusement avec la fin
d'un cycle ou d'une période. Le cas échéant, il faut faire l'hypothèse que les flux sont
également répartis sur la période et appliquer une règle de trois.
Le critère de la VAN est utilisé pour apprécier l'excédent des flux monétaires générés par
le projet sur la mise de fonds. En principe, on opterait pour la réalisation de tout projet
dont la VAN est positive. Lorsque le critère est utilisé pour choisir entre 2 projets, on
retient le projet qui a la VAN positive la plus grande.
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ATCHIMAVO François
Evaluation financière et économique des Projets
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ATCHIMAVO François
Evaluation financière et économique des Projets
Si ce rapport IR est >1, alors le projet est qualifié d'acceptable. Si le choix doit être opéré
entre 2 projets à l'aide de ce critère, on retiendra le projet dont l'indice est le plus élevé tout
en étant supérieur à 1.
C'est un critère d'appréciation de rentabilité d'un projet à partir d'un taux calculé à l'aide
des cash-flows du projet. Ce taux est celui qui annule la VAN du projet c'est-à-dire celui
auquel la valeur actuelle des cash-flows est égale à celle des investissements.
Par exemple
i ∗ − i1 VAN – VAN1
=
i2 – i1 VAN2 – VAN1
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Evaluation financière et économique des Projets
La présentation des modes de financements de projets se fera à partir d’un cas pratique
suivant.
EXERCICE D’APPLICATION
Les dirigeants d'une société décident d'acquérir une nouvelle machine-outil susceptible
de répondre le plus adéquatement possible à la demande. Les caractéristiques de la
machine sont les suivantes :
Eléments 1 2 3 4 5
Quantité 7.200 7.200 9.000 9.000 9.000
Prix de Vente 5.000 5.000 6.300 6.300 6.300
Charge hors Amt. 24.000.000
et charges fixes
17.000.000 17.000.000 24.000.000 24.000.000
Pour financier cet Investissement, les dirigeants de cette société décident entre 3 modes
de financement :
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Evaluation financière et économique des Projets
financement par emprunt à hauteur de 60% et le reste par fonds propre. La durée
de l'emprunt est de 5 ans. La 1ère année, seul l'intérêt est versé (différé d'un an). Les
Amortissements seront contant sur toutes les autres années. Le taux de l'emprunt est de
11 % ;
Dans tous les cas la valeur résiduelle est estimée à 20% du capital.
Consigne
Indiquer le mode de financement meilleur pour les critères de la VAN et de TRI dans un
raisonnement global ou classique.
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Evaluation financière et économique des Projets
ANNEES
RUBRIQUES
0 1 2 … n
Chiffre d'affaires
- Charges d'exploitation
Achats (60)
Transport (61)
Services extérieurs (62 & 63)
Charges diverses (65)
Charges du personnel (66)
Impôts et taxes (64)
Total Charges d'exploitation
= Excédent Brut d’Exploitation
- Amortissements
= Résultat d’exploitation (RE) (1)
Résultat financier (RF) (2)
Produits financiers d’exploitation
- Autres charges financières
Résultat des AO = RE + RF
Résultat HAO = P. HAO - C. HAO (3)
1 +2 +3 = EBIT (RAII)
- Intérêt
= EBT ou RAI (Rés Avant Imp)
- Impôt (X%)
= Résultat Net
+ Amortissement
+ VRN d’impôt x
+ Récupération du BFR x
= Cash-Flow ou MBA
+ Emprunt X
+ Récupération de caution (Crédit-bail)
= Encaissement
Coût d’acquisition X
+ Variation () BFR X
+ Remboursement d’emprunt X X X X
+ Caution (Crédit-bail) X
+ Rachat du matériel (crédit-bail) X
Décaissement
= CAF ou Cash-Flow Net
(Encaissement –Décaissement)
Résolution
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Evaluation financière et économique des Projets
En dehors de la rentabilité financière, on peut aussi analyser la rentabilité d'un projet sous
l'angle économique. Ce type d'analyse porte sur l'inventaire des effets économiques d'un
projet (généralement de grande envergure), la quantification de tels effets et la
comparaison de cette grandeur chiffrée au coût du projet. A cet effet, des techniques ont
été développées pour faciliter cette évaluation. Il s'agit de techniques comme la méthode
des effets et l'analyse coûts-avantages qui permettent d’apprécier les changements ou
impacts d’un projet sur le bien-être de la collectivité.
La méthode des effets vise à quantifier concrètement l'insertion d'un projet dans
l'économie nationale ou dans un secteur de l’économie nationale. Il s’agit d’identifier avec
précision les avantages et les coûts d’un projet en se plaçant du point de vue de
l’économie nationale.
Il n’est pas possible d’évaluer toutes les perturbations et changements que la réalisation
d’un projet peut apporter à la situation existante, dans les domaines les plus divers, non
seulement de la production, des échanges, des finances publiques, des prix ou de la
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Evaluation financière et économique des Projets
balance des paiements, mais encore dans les structures mêmes de la société, le mode
de vie, l’environnement, etc… D’où la nécessité de procéder à une sélection des
changements.
Certains se traduisent par des mouvements de fonds : des recettes, des coûts, des
distributions de revenus, la perception d’impôts. Ils sont mesurables en valeur monétaire.
On peut citer par exemple une diminution de prix, un accroissement des exportations,
une augmentation de la consommation ou de l’épargne.
D’autres, tout en restant mesurables, s’expriment plus commodément par des quantités
physiques : tonnage, énergie, durée… comme par exemple, un allongement de la période
de travail, une amélioration de la nourriture, une diminution de la mortalité, etc.
Le critère de la valeur ajoutée peut être interprété à la fois sous forme globale
(contribution du projet à l’accroissement net du produit intérieur brut) ou pour ses aspects
sectoriels (par exemple, la répartition de valeur ajoutée aux comptes d’agent des
administrations et de l’extérieur).
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ATCHIMAVO François
Evaluation financière et économique des Projets
L’entrée en service d’un projet ne se traduit pas seulement par une création et une
distribution de valeur ajoutée dans le cadre de la nouvelle activité ainsi créée. A cette
valeur ajoutée directe, viennent s’agréger des valeurs ajoutées indirectes provenant des
activités nécessaires pour fournir à la nouvelle production les consommations
intermédiaires dont elle a besoin (effets « amont ») ou d’une nouvelle transformation du
produit lui-même (effets « aval »). Une usine de tissage, par exemple, pourra engendrer
des valeurs ajoutées locales en amont, au niveau de la filature, ou en aval, dans la
confection et le travail des étoffes.
Ainsi, la valeur ajoutée globale du projet sera la somme de toutes ces valeurs ajoutées,
directes et indirectes, mais il faudra tenir compte aussi de ce qu’on pourrait appeler les
« valeurs ajoutées négatives », c’est-à-dire de toutes les activités ou avantages existants
et supprimés par la réalisation du projet. Tels seront, par exemple, la diminution des droits
de douane dans un projet d’import-substitution, la disparition de certaines cultures en
amont d’un grand barrage hydro-électrique, le remplacement de l’artisanat par la
production industrielle, etc.
Il n’est pas non plus possible de saisir tous ces effets indirects dans leur moindre détail.
Là encore, il faudra distinguer entre ce qui est important et ce qui peut être considéré
comme négligeable. Supposons, par exemple, un projet qui a pour but de remplacer des
importations de piles électriques par une production locale. Ce projet ne sera
naturellement pas sans incidence sur les secteurs des transports et de la
commercialisation. Faudra-t-il pour autant calculer cette incidence ? - Oui, bien sûr, si la
nouvelle usine est implantée assez loin du port de débarquement. Vraisemblablement
pas, s’il s’agit de la même ville et si les circuits de distribution ne sont pas sensiblement
affectés par cette substitution.
Après avoir identifié les changements significatifs, comment peut-on les mesurer, de telle
sorte que cette mesure exprime les avantages et les inconvénients du projet du point de
vue économique ?
La méthode des effets aborde le problème sous un angle précis. Tous les coûts et les
avantages sont calculés au prix du marché, sans aucune transposition préalable. Pour
prendre en compte les effets extérieurs, il faudra donc calculer séparément et additionner
trois catégories d’effets : les effets directs, les effets indirects (ou d’entraînement) et enfin
les effets induits (ou effets secondaires).
Les effets directs sont constitués par les charges et les recettes du projet lui-même, tels
qu’on peut les déduire du compte prévisionnel d’exploitation et du programme
d’investissement.
Les effets indirects sont engendrés par le projet dans les autres établissements ou
entreprises. Ils peuvent se situer, en amont ou en aval du projet lui-même.
Les effets en amont concernent les entreprises qui fournissent les matières premières
ou les produits déjà transformés, nécessaires à la réalisation et au fonctionnement du
projet : ce que la comptabilité nationale appelle les « consommations intermédiaires ».
Pour les entreprises agricoles ou industrielles qui les fournissent, elles sont au contraire
une production, qui donne lieu elle-même à la formation de valeurs ajoutées (salaires,
impôts indirects, résultats d’exploitation) dont les effets s’ajoutent à ceux du projet lui-
même.
Les effets en aval concernent les entreprises qui vont transporter le produit que le projet
fournira ou le transformer lorsque ce produit n’est pas destiné à satisfaire une
consommation finale.
NB : Disons, pour reprendre les termes habituels, que les effets-amont concernent les
« inputs » du tableau des échanges inter-industriels et que les effets-aval concernent les
« outputs » de ce même tableau.
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ATCHIMAVO François
Evaluation financière et économique des Projets
CI Importés
CI Locales CI Importés Importations
CI Locales indirectes
Rémunération
de travail
indirecte
de travail
Taxes
Frais
financiers
Résultat
d’exploitation
Effets directs Effets indirects
Figure 2 : Remontée des chaînes de production
CI Importés
CI Locales CI Importés Importations Importations
CI Locales CI Importés indirectes indirectes
Rémunération de VA 3 RT, T,
Taxes
travail FF,
Valeur ajoutée directe 2
indirectes
RE
Valeur ajoutée directe
travail Résultat
d’exploitation
Taxes
indirect
Frais financiers
Résultat
d’exploitation
Effets directs Effets indirects Effets inclus in
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ATCHIMAVO François
Evaluation financière et économique des Projets
Les effets directs et indirects constituent la phase primaire des effets du projet sur
l'économie. Une phase secondaire est déclenchée par les dépenses des revenus créés
directement et indirectement par le projet. Ces revenus sont affectés soit à la
consommation, soit à l'épargne. La consommation crée une demande supplémentaire
envers l'appareil de production (effet multiplicateur) et les importations, l'épargne permet
un investissement additionnel.
Les effets directs et les effets indirects d’un projet constituent ce qu’on appelle
communément les « effets primaires », directement liés à la production elle-même. La
prise en compte des effets indirects augmente la valeur ajoutée mais ne modifie pas la
somme totale des effets (Production = Consommation intermédiaire + valeur ajoutée). Il
ne s’agit en l’occurrence que de la « répartition » d’une certaine valeur produite entre les
agents économiques, sans qu’il en résulte, à ce stade, aucun effet de multiplication.
Exemple
Cette répartition n’exprime cependant pas tous les effets économiques d’un projet. Les
revenus distribués vont servir aux agents économiques pour de nouveaux emplois qui
entraîneront à leur tour de nouvelles activités. L’épargne des entreprises, des ménages
et de l’administration par exemple serviront à des investissements nouveaux, qui pourront
accroître la production. Les consommations finales des ménages se traduiront par une
augmentation de l’offre, de nouvelles activités, etc.
Ces activités économiques nouvelles, nées de l’utilisation par les divers agents de la
valeur ajoutée qu’ils reçoivent, constituent ce qu’on appelle les « effets induits » ou «effets
secondaires » d’un projet. Ces effets peuvent s’étendre sur une longue période et
engendrer à leur tour des valeurs ajoutées supplémentaires qu’il faudrait additionner aux
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ATCHIMAVO François
Evaluation financière et économique des Projets
valeurs ajoutées directes et indirectes. Leur calcul suppose alors l’utilisation des
coefficients multiplicateurs de consommation et d’investissement fournis par les travaux
de comptabilité nationale.
Dans la méthode simplifiée qui se limite à une première ventilation des utilisations de
revenus, sans faire intervenir aucun coefficient multiplicateur, les effets secondaires ne
sont donc pas pris en considération. Il y a seulement une ventilation différente des effets
primaires. La valeur ajoutée globale est évaluée à partir d’une addition des seuls effets
directs et indirects. Il s’agit d’une évaluation « par défaut », puisque les effets induits n’y
figurent pas. L’erreur est le plus souvent négligeable et, au demeurant, moins dangereuse
pour la suite des opérations que n’aurait pu l’être une évaluation par excès.
Se limiter au total ainsi obtenu ne donnerait qu’une idée erronée des changements à
prévoir, puisqu’il ne serait tenu compte que des effets positifs. Il appartiendra à
l’évaluateur du projet, et plus généralement aux services publics d’apprécier les effets
négatifs qu’il faudra déduire de l’apport brut du projet. Négliger ou sous-estimer ces effets
négatifs reviendrait à surestimer grossièrement les avantages d’un projet et pourrait
conduire à de graves erreurs de décision.
Exemple
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ATCHIMAVO François
Evaluation financière et économique des Projets
L’évaluation des effets négatifs ne présente cependant aucune difficulté particulière. Elle
implique seulement que l’on admette l’hypothèse de base sur laquelle repose toute
l’évaluation, à savoir que la demande finale est indépendante de la réalisation du projet,
qu’elle constitue, comme disent les économistes, une « donnée exogène ».
Les effets de la situation « sans » le projet seront calculés de la même manière que pour
la situation « avec ». Les effets directs et indirects seront identifiés et mesurés de la
même façon et les valeurs ajoutées ainsi obtenues seront retranchées des valeurs
ajoutées propres du projet pour obtenir le « différentiel de valeur ajoutée ». Ce différentiel
de valeur ajoutée constitue l’apport net du nouveau projet à la formation du Produit
National Brut et sera la base de l’évaluation.
La principale difficulté de la méthode des effets réside dans la multiplicité des calculs,
mais il ne s’agit que d’une difficulté apparente. La plupart de ces calculs sont assez
simples à part quelques exceptions. La méthode se décompose généralement en trois
étapes :
On veut savoir ce que la réalisation du projet peut apporter à l’économie nationale et aux
différentes catégories d’agents nationaux en termes de valeur ajoutée supplémentaire
restant affectivement dans le pays. On doit donc calculer successivement :
la valeur ajoutée directe du projet proprement dit (A) c’est-à-dire la valeur ajoutée
pour l’économie nationale et ventilation par catégories d’agents économiques que sont
les entreprises, les ménages, le gouvernement et l’extérieur ;
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ATCHIMAVO François
Evaluation financière et économique des Projets
Le différentiel net de valeur ajoutée nationale sera la somme algébrique de ces quatre
termes : VA = A + B – C – D. Il constitue l’apport net du projet à l’accroissement du
produit national.
Il s’agit ici d’apprécier l’incidence du projet sur la balance des ressources et des emplois
de biens et services pour la société dans son ensemble. Après avoir calculé
successivement toutes les dépenses qui ne constituent pas un emploi au sens
économique ( impôts qui reviennent à l’Etat, les dépenses que l’économie nationale aurait
supporté de toute façon, même si le projet n’est pas réalisé), d’une part et d’autre part,
tous les investissements et charges supplémentaires (investissements complémentaires
d’infrastructures économiques ou sociales à la charge de tiers, investissements pour
accroître la capacité de production d’autres entreprises pour satisfaire les besoins du
projet), le coût social est évalué comme la somme algébrique suivante :
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Evaluation financière et économique des Projets
Ainsi, la méthode des prix de référence cherche à déterminer si les avantages apportés
par un projet sont supérieurs aux coûts, de la même manière que pour l’analyse
financière, mais du point de vue de la collectivité.
Il s’agit d’une méthode d’analyse dont la mise en œuvre est simple et ne nécessite pas
de pré-requis macro-économique important.
Le risque réside dans la fixation et l’ajustement des prix de référence. Tout ajustement
doit avoir nécessairement des justifications économiques explicites.
a) Principe
Pour que le prix et la valeur d’un bien ou service coïncident, la théorie économique stipule
que les prix doivent être établis par le libre jeu de l’offre et de la demande dans un
environnement de concurrence parfaite.
En réalité, des écarts existent entre les prix et la valeur de flux pour la collectivité en
raison de distorsions et d’externalités.
b) Approche analytique
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ATCHIMAVO François
Evaluation financière et économique des Projets
imperfections du marché :
(c) externalités
impacts directs
impacts non - valorisables
Prix de référence ("shadow prices") : Prix théoriques, virtuels, devant refléter les
valeurs « réelles » pour la collectivité. L’estimation de la valeur de référence repose sur
la notion de coût d’opportunité.
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ATCHIMAVO François
Evaluation financière et économique des Projets
Le coût d'opportunité : Le coût d’opportunité d’un bien ou service est mesuré par la
valeur qu’il aurait dans sa meilleure utilisation alternative. Traditionnellement, le système
de prix économiques se calcule comme suit :
pour les biens et services échangeables sur le marché international, à partir des
prix de parité internationaux (à la frontière) ;
pour les facteurs de production (main d’œuvre, terre, capital) à leur coût
d’opportunité.
c) Hypothèses sous-jacentes
2. L’élimination des transferts (taxes - subventions) : Elimination de tous les flux qui ne
représentent pas des productions ou consommations réelles de ressources ;
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ATCHIMAVO François
Evaluation financière et économique des Projets
Exemple
Définir la situation «sans projet » n’est pas exempt d’arbitraire, mais aide à estimer
l'avantage additionnel généré par le projet. La situation "sans projet" ne doit pas être
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ATCHIMAVO François
Evaluation financière et économique des Projets
confondue avec la situation "avant le projet" puisque sans action préalable, la situation
changerait quand même avec le temps.
Les situations « avec projet » et « sans projet » devraient être quantifiées sur la période
d’analyse du projet. La période d’analyse du projet n'est pas à confondre avec la durée
de financement, elle correspond généralement à la durée de vie prévue des avantages
générés par le projet.
La situation additionnelle est celle « avec projet » moins celle « sans projet », sur la
période d’analyse. En fin de compte, le projet devrait produire davantage de bénéfices
nets (avantages moins coûts) que dans la situation sans projet (c’est-à-dire la situation
additionnelle devrait être positive).
Les trois situations (avec, sans et additionnelle) devraient être présentées sous la forme
de trois tableaux de bilan des flux. On devra donc évider de calculer la situation
additionnelle directement, car il y a un risque d'omission de certains éléments.
La situation « avec projet » devrait être comparée aux autres variantes pertinentes qui
devraient être suffisamment quantifiées. Le choix de la variante devrait être justifié.
Il est important de faire la distinction entre la situation avec projet et la situation sans
projet. La situation sans projet est celle qui correspond à l’évolution la plus probable si le
projet n’était pas réalisé. L’analyse financière et économique doit être effectuée sur base
de la situation additionnelle qui correspond, sur la durée de l’analyse, à la différence entre
la situation sans projet et la situation avec projet. Cette différence correspond à l’apport
réel du projet/programme.
La comparaison doit se faire entre la situation "avec projet" et la situation "sans projet" ;
et PAS la situation "avant-projet" comparée avec la situation "après projet", car la situation
sans projet connaît une évolution dans le temps.C'est l'apport additionnel du projet sur la
durée d’analyse qui nous intéresse, soit la différence entre la situation avec le projet et la
situation sans projet.
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ATCHIMAVO François
Evaluation financière et économique des Projets
Supposons que la demande globale de riz dans une région d’un pays soit de 100.000
tonnes et qu’un projet rizicole envisage d’augmenter la production locale et de réduire la
dépendance de la région du pays vis-à-vis des importations en 3 ans. La production de
la situation de référence est de 45.000 tonnes avec possibilité d’accroissement de 5.000
tonnes au bout des 3ans. L’accroissement de la production dû au projet de au bout des
3 ans est de 35.000 tonnes.
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ATCHIMAVO François
Evaluation financière et économique des Projets
Dans cet exemple, la demande finale doit être considérée comme une donnée
« exogène » c’est- à -dire un paramètre indépendant de la réalisation du projet. Pour
comparer les situations « sans » et « avec » le projet pendant une année donnée, il faudra
évaluer les conséquences (effets économiques) des mesures à prendre (accroissement
des importations) pour satisfaire une même demande finale si le projet n’était pas réalisé.
On peut également estimer les conséquences d’une variation de la demande liée à la
réalisation du projet lui-même, dans le cas où une telle hypothèse serait justifiée.
L'analyse Coûts - Avantages est utilisée uniquement pour les projets à produits
valorisables. L’analyse Coûts-Avantages valorise les avantages par calcul direct ou par
approximation (« proxy »): c'est-à-dire en utilisant des indicateurs ou des facteurs
représentatifs qui donnent une valeur plus ou moins fiable.
Enfin, elle permet de calculer des critères de rentabilité qui montrent la proportion entre
les coûts et les avantages. Ceux-ci peuvent être utilisés pour choisir entre différents
projets possibles ou différentes variantes.
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ATCHIMAVO François
Evaluation financière et économique des Projets
L’actualisation est un procédé qui permet de déterminer la valeur actuelle (N0) d'une
somme future (Nt) (et vice versa)
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Valeur actuelle : N0 = Nt x ---------------
(1+i)t
i = taux d'actualisation
t = l'année
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Evaluation financière et économique des Projets
2. La VAN est la Valeur Actuelle Nette du projet, après application d’un taux
d'actualisation (le coût d’opportunité du capital). La VAN du projet est exprimée en valeur
absolue et peut ainsi être comparée à la VAN d'autres investissements de même
montant. Si les variantes au projet nécessitent des investissements de montants
différents, il est recommandé de diviser le VAN de chaque variante par l'investissement
actualisé, afin de permettre la comparaison de ces projets.
3. Le TRI est le Taux de rentabilité interne. Il s’agit du taux d’actualisation qui annule la
VAN. Le TRI doit au moins être supérieur au coût d’opportunité du capital dans le pays
où le projet est réalisé.
Tant le TRI que la VAN doivent être calculés puisqu'ils ne fournissent pas les mêmes
informations.
Fin du Module
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