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MANAGEMENT DE CREDIT
Présenté par :
Bintou DIAKHATE
Fatima Bintou BA
Management de crédit : Risk sharing
PLAN :
INTRODUCTION
I-Notion de risk sharing
1-Définition
2-Fonctionnement
3-Types de crédit
CONCLUSION
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Management de crédit : Risk sharing
INTRODUCTION
Un risque bancaire est un risque auquel s'expose un établissement bancaire lors d'une activité
bancaire. Ce dernier, par son rôle d'intermédiation financière et ses services connexes, expose les
établissements bancaires à de nombreux risques.
Le risque de crédit est le risque qu'un emprunteur ne rembourse pas tout ou une partie de
son crédit aux échéances prévues par le contrat signé entre lui et l'organisme préteur
(généralement une banque).
La maîtrise du risque de crédit est au cœur du métier du banquier car il détermine la rentabilité
des opérations effectuées. Si l'établissement financier sous-évalue ce risque, le montant prêté et
les intérêts dus ne seront pas perçus et viendront s'inscrire en perte. L'évaluation du risque de
crédit passe par une bonne connaissance du client et, si c'est une entreprise, par une bonne
évaluation de son projet et du secteur dans lequel elle exerce son activité. La banque s'appuie
pour son évaluation du risque de crédit sur son expérience et éventuellement sur des outils
statistiques (scores ou systèmes experts).
Pour une opération donnée le risque de crédit peut être minoré par la prise
de garanties(cautions d'une personne ou d'une société de cautionnement, sûretés réelles comme
des hypothèques...) mais également en incorporant dans le taux d’intérêt une marge dont la
valeur dépend du niveau de risque. Lorsque l'opération concerne une grande entreprise la banque
peut également réduire ce risque en limitant sa participation à hauteur d'une partie de la somme
empruntée grâce à la mise en place d'un pool bancaire.
La notion de de risk sharing peut être défini comme la réunion de deux ou plusieurs banques,
ayant pour objet la répartition de la charge d’un crédit octroyé à un emprunteur. Elle est
communément appelé prêt consortial ou pool bancaire.
1. Définition
Un prêt consortial est un prêt important fourni à un grand emprunteur (1 million $ ou plus) par
plusieurs prêteurs regroupés. Chaque prêteur du groupe de prêt (syndicat) fournit une partie du
montant et partage le risque de crédit.
C'est à dire que le pool bancaire ou prêt consortial est un crédit fourni par une association de
plusieurs établissements financiers, réunis dans un syndicat bancaire pour financer un projet
donné ou une entreprise donnée.
Habituellement, un prêteur agit comme « agent ». Il prête une plus grande part du montant global
que les autres participants et administre le prêt au nom du syndicat.
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2. Fonctionnement
Chaque établissement apporte :
Le groupement est généralement coordonné par un chef de file (agent) qui joue le rôle
d'ingénieur financier élaborant le montage général, et qui s'occupe en première ligne des relations
du groupement avec le bénéficiaire du financement et qui négocie les conditions financières et les
garanties (sûretés).
La participation des banques dans le groupement relève de deux natures : la participation dans le
financement en risque et trésorerie (apport de fonds) et la participation en risque (si le client est
défaillant, l'accord définit la quote-part réelle de la banque). La participation en risque n'est pas
nécessairement équivalente à la quote-part en financement. La banque peut accepter de prendre
plus de risque que sa propre quote-part de financement, contre une rémunération
complémentaire.
3. Types de crédit
Dans ce type de crédit, le chef de file s’engage à fournir à l’entreprise les capitaux dont elle a
besoin, puis sous-traite une partie du financement aux autres membres du syndicat afin de limiter
son exposition financière.
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Best effort
Dans ce cas, le montant du prêt est en fonction des engagements que les banques sont prêtes à
prendre dans le cadre d’une opération de financement.
1. Le chef de file
La syndication traite en détail des pouvoirs qui sont délégués au chef de file, afin que celui-ci
puisse assurer une gestion centralisée du crédit. Dans le cadre de la syndication directe, le point
de départ est le mandat que donne l’emprunteur à un chef de file. Le rôle du chef de file est alors
double : il doit d’une part conseiller l’emprunteur sur la manière d’approcher la communauté
bancaire, les paramètres essentiels du prêt et les engagements à prendre alors qu’il deviendra
dans un second temps, une fois le contrat signé, un des prêteurs et vraisemblablement l’agent du
syndicat.
2. L’agent
L’agent est en général la banque qui possède la participation la plus importante dans le crédit,
car elle apparaît comme étant la plus impliquée pour gérer le pool. Parfois, la banque qui est
choisie pour être agent est celle que l’emprunteur a déjà utilisée dans un précédent financement.
L’agent est également souvent le chef de file, si bien qu’il est difficile d’identifier les attributions
des deux entités.
Les différentes missions de l’agent :
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La syndication est effectuée en degrés avec un groupe initial de prêteurs acceptant d’apporter des
fonds à l’emprunteur. Il est généralement fait référence à ce groupe de prêteurs sous le terme
anglo-saxon de « co-arrangers ». Ces banques initialement liées vont chercher à répartir le risque
que représente leur participation dans le crédit syndiqué en proposant à d’autres banques de
prendre part à l’opération. Ces banques sont appelées sous-participantes.
Dans les opérations de grande envergure le « security trustee » ou « security agent » va s’occuper
des garanties et sécurités mises en place pour garantir le prêt syndiqué à la place de l’agent. Il
peut s’agir de l’une des banques prêteuses désignée par les autres participants ou encore une
société spécialisée dans ce type d’activité mandatée pour cette tâche.
Les banques souhaitent souvent partager le risque d’un encours de crédit sur une entreprise avec
d’autres banques. La conséquence en est le partage des commissions et des intérêts dans ce qui
constitue un cofinancement. On distingue les cofinancements en partenariat qui font l’objet de
pools informels.
Le pool formel est un contrat explicite qui aboutit au partage d’un risque de financement par
plusieurs banques afin de répondre à la demande d’une entreprise. Le pool définit un partage des
encours, et donc du risque, en une proportion connue dès le départ, une banque joue un rôle
particulier dans le montage de la syndication qui s’effectue à son initiative : la banque chef de
file (ou chef de pool). Les banques participant au pool formel sont soit celles avec lesquelles le
chef de file a passé un accord, soient les autres partenaires usuels de l’entreprise.
Le pool formel reconnaît une responsabilité particulière au chef de file qui chargé par un contrat
de cette fonction. Il est chargé des négociations avec l’emprunteur et de la gestion administrative.
Il est responsable du suivi de l’emprunteur, notamment en termes d’information, et de la
surveillance des garanties. Il perçoit une rémunération spécifique en tant que chef de file. Vis-à-
vis des autres banques membres du pool, il a un devoir d’information sur le déroulement du
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crédit qui ne particulier, s’informer sur la prise de risque que constitue la participation à un pool
formel.
Un pool informel (ou encore silencieux) correspond à l’action de banque qui intervient de
manière concertée dans la mise en œuvre de concours vis-à-vis d’une entreprise. Souvent, il
naît l’initiative de l’entreprise qui contacte l’ensemble des banques avec lesquelles elle travaille.
Le pool informel se manifeste lors de la mise en place de concours (ou de leur renouvellement),
il exprime le souhait des banques de coordonner leur intervention en matière de montant, de
durée et de taux.
Un pool informel est donc un pool dit « de concertation » il ne crée pas d’engagements entre les
membres du pool. Il n’y a pas de chef de file, ni de règles, ni de responsabilité à l’égard d’autres.
Il existe seulement une série de concours semblables juxtaposés et gérés dans le cadre de
relations bilatérales avec l’entreprise.
Le contrôle concerne ici les fonctions internes dont l’objet est de vérifier l’existence de
procédures et d’assurer leur respect. Le contrôle peut aussi résulter de contraintes externes
imposées par des instances de régulation. Le contrôle interne se manifeste tout au long de la
durée de vie de crédit par un suivi des risques. Celui-ci est indépendant de la logique d’octroi des
crédits et des procédures de décision. Il s’agit ici de mettre en place des procédures de suivi :
* Une revue des risques au niveau des clients dont les prêts ont des échéances en retard ou dont
les soldes débiteurs dépassent les plafonds. Cette revue est une centralisation effectuée par la
direction des grands comptes de la banque pour voir si le nombre de sociétés à risque d’un centre
d’affaires local se développe plus que normalement.
* Une procédure de suivi des contrats en anomalie avec explication systématique du chargé
d’affaires en cas de montant important. Une attention particulière peut être ici apportée aux
entreprises clientes utilisatrices de Dailly qui sont en anomalie prolongée. La fragilité et l’opacité
du Dailly nécessitent des précautions particulières.
* Un comité-risque peut être mis en place. Son rôle est d’analyser et de centraliser les dossiers
jugés risqués, mais pas en contentieux. Les dossiers sont envoyés avant contentieux pour
reconnaître que la relation avec le client ne relève plus des habitudes traditionnelles établies avec
le chargé d’affaires, mais pas encore de la logique juridique qui inspire le contentieux.
La mise en œuvre d’un contrôle interne est reprise par des services spécialisées : audite,
inspection, contrôle des risques. Ceux-ci ont vu leurs responsabilités évaluer progressivement
pour être associé de manière préventive à la définition des procédures, des limites et à l’analyse
des risques. Les autorités bancaires ont rendu obligatoires l’existence et le fonctionnement d’un
contrôle interne au sein des établissements de crédit.
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Ces apports concernent les analyses récentes développées autour des concepts d’utilité de
l’intermédiation financière, de relation d’agence et de signaux.
Or, les prêteurs bancaires dominent souvent le marché. Les caractéristiques de risque perçues par
les investisseurs sur le marché ne sont pas forcément les bonnes, l’information émise par
l’entreprise à leur attention n’est pas vérifiée ou validée.
• Théorie de l’agence
La théorie de l’agence part du principe que l’entreprise est un nœud de contrats entre différents
acteurs dont chacun recherche son propre intérêt. Cette théorie a été initialement développée à
partir des dirigeants en tant qu’agents des précédents, d’autre part. des conflits d’intérêts peuvent
survenir qui conduisent les dirigeants à ne pas privilégier la maximisation de la valeur de la
firme, objectif que leur assignent les actionnaires.
La théorie a été étendue aux conflits d’intérêts entre les actionnaires et les prêteurs. Dans ce
cadre, les actionnaires et la firme sont confondus et ce qui est étudié est l’économie du contrat de
dettes lorsque les prêteurs avancent des liquidités et prennent un risque de crédit sur le montage
juridico-économique qu’est l’entreprise. Celle-ci est un ensemble d’actifs, industriels et
financières, de technologies (« pool d’emplois ») qui dégage un cash-flow dont le niveau futur
est aléatoire.
• Théorie du signal
La théorie du signal trouve son origine dans la notion d’asymétries d’information. L’idée est que
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les investisseurs extérieurs sont moins bien informés sur la situation réelle de l’entreprise que les
dirigeants. Les investisseurs extérieurs vont donc interpréter les décisions de l’entreprise comme
constituant un signal révélant une information sur sa situation réelle. Inversement, dans son
comportement, l’entreprise cherche à révéler une information « privée » aux investisseurs
extérieurs afin de faire passer un message positif.
La première série de résultats est fournie par le recours à certains modes de financement plutôt
qu’à d’autres. Ainsi, en cas d’émissions d’action nouvelles, deux cas de figure sont à distinguer
selon que le cours des actions est sur ou sous-évalué. Dans ce dernier cas, le prix d’émission trop
faible causera un préjudice aux actionnaires anciens alors que l’entreprise est en meilleure santé
que ne le révélerait une émission de titres à bas prix. Dépendant des actionnaires anciens, les
dirigeants refuseront alors d’émettre.
Dans le cas où l’entreprise est surévaluée, ce sont les actionnaires nouveaux qui vont payer trop
cher, le gain profitant aux actionnaires anciens. Cependant, en observant que les émissions
d’actions nouvelles n’ont systématiquement lieu que lorsque l’entreprise est surévaluée, les
investisseurs extérieurs tirent de ce comportement une information sur la santé moins bonne que
prévue de l’entreprise. Une émission d’actions constitue donc un signal négatif auquel les
investisseurs vont répondre en exigeant un prix d’émission plus faible que le cours actuel.
1. La défaillance de l’emprunteur
Ce conflit s’explique du fait de la position du chef de file, qui est le plus engagé envers
l’emprunteur dans le pool comme hors du pool, et qui contrairement aux autres participants dont
le seul objectif est le remboursement de leur avance, est souvent disposé à des accommodements
avec le débiteur.
Aussi, les problématiques soulevées par la défaillance de l’emprunteur sont les suivantes :
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- Le chef de file peut-il engager contre l’emprunteur des actions aux fins d’exécution ?
- Le chef de file a t-il qualité pour représenter les membres du pool dans la procédure collective
de l’emprunteur
L’arrangeur ou chef de file, en tant qu’intermédiaire, est lié au titre d’un contrat avec
l’emprunteur donneur d’ordre. Il a donc vis à vis de l’emprunteur une responsabilité de nature
contractuelle. Ainsi, sauf dol ou faute lourde, les clauses exonératoires de responsabilité sont
donc valables.
La responsabilité de l’arrangeur vis à vis des banques participantes peut être engagée dans
plusieurs cas : il peut commettre des fautes dans le montage de l’opération, en oubliant par
exemple de prendre des précautions élémentaires, ne pas avoir informé correctement les banques
appelées à venir participer à l’opération. Sa responsabilité est de nature délictuelle ou quasi
délictuelle. En effet, cette responsabilité ne se fonde pas sur le contrat de prêt : même si
l’arrangeur l’a signé, c’est en sa qualité de prêteur qu’il s’engage par cette signature.
c. La responsabilité de l’agent
Il est constant en jurisprudence que la décision d’octroyer un crédit procède d’une décision
individuelle et c’est en vain que les banques se retranchent derrière l’agent en faisant valoir
qu’aucune faute ne peut leur être personnellement reprochée et que leur seule participation au
syndicat bancaire ne peut être génératrice de responsabilité.
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spontanément soit sur les instructions de ses mandants, les membres du syndicat, dans
l’accomplissement de sa mission.
Dans le cadre d’une opération de financement organisée avec la participation de plusieurs co-
prêteurs, l’agent qui n’est pas garant du remboursement du prêt à l’égard des membres du
syndicat est tenu de répondre des fautes que ces derniers peuvent lui imputer dans son
comportement d’agent, c’est à dire de la gestion du crédit. Dans le cadre de cette gestion, la
cour d’appel de Paris précise qu’il est tenu « d’une obligation générale de loyauté, de
prudence et d’information » et qu’il doit « exécuter son mandat avec diligence »
CONCLUSION
En conclusion, le partage des risques est une réelle problématique de la syndication bancaire.
L’objectif de mutualisation des risques constitue un véritable principe directeur tant dans la
constitution du syndicat que dans son fonctionnement. La syndication bancaire est donc une
institution qui, issue de la pratique, a su prouver sa capacité à répondre à cet objectif
principal. Les banquiers concurrents s’associent pour continuer à monter des opérations avec
effet de levier. Contrairement au schéma selon lequel une banque arrangeuse assumait seule
la responsabilité du prêt et le syndicat dans un second temps auprès d’autres banques, les
établissements bancaires interviennent à part égale, n’excluant pas une syndication ultérieure.
Ainsi, ceci permet au chef de file de ne pas assumer le risque de la syndication lorsque les
prises fermes ne suffisent pas à couvrir le financement, et rassurent par ailleurs les
investisseurs potentiels. Il s’agit pour les prêteurs de bénéficier d’un montage financé clé en
mains et s’inscrit dans un objectif de transparence au bénéfice de l’emprunteur, qui connaîtra
ainsi toutes les banques participant à la syndication de son crédit. Le financement, même s’il
est plus complexe pour la banque, constitue une sécurité face au risque de ne pas syndiquer.
Cette évolution s’inscrit dans un contexte où les relations banques/entreprises se sont
inversées, les entreprises devant prendre plusieurs précautions pour mener à bien l’exercice
de la négociation bancaire.
Une forme hybride de financement entre les prêts bilatéraux traditionnels et l’émission
obligataire s’est formée pour répondre à la demande de capitaux des firmes de taille
importante qui nécessite des montants de financement considérables. Ce processus appelé
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syndication bancaire a été créé, afin de simplifier leur accès au financement bancaire. Dans
le cas d’une entreprise qui a besoin de plusieurs centaines de millions de dollars, il peut être
très difficile de trouver une banque qui veuille supporter seule ce risque. Sans le processus de
syndication, l’entreprise se devrait de conclure plusieurs ententes de prêt bilatéral avec divers
banquiers ce qui exige temps et argent.
Les syndicats bancaires simplifient donc les démarches administratives pour l’obtention
d’un prêt. Cependant ce type de crédit demeure méconnu mais est pourtant très utile aussi
bien du côté des banques et celui de l'emprunteur.
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