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Le crédit

Même si son importance relative dans le financement de l’économie a reculé par rapport
aux financements réalisés via les marchés financiers, le crédit reste l’un des mécanismes
fondamentaux de la vie économique et de la croissance.

Globalement, le crédit est plus ou moins cher en fonction du niveau des taux directeurs
décidés par la BCE et de sa volonté de faciliter ou de ralentir la production de crédit par les
banques en fonction de la situation de l’inflation et de la situation économique générale. Mais le
crédit est aussi plus ou moins cher du fait de la capacité des banques à limiter leurs charges
d’exploitation et à mettre en place des formes de crédits adaptées.

L’activité de crédit est essentielle au financement de l’économie, les agents économiques ont
besoin des banques pour leurs projets. Mais ce crédit a un coût : le taux d’intérêt.

Les mécanismes du crédit


a. La banque sert d'intermédiaire
Certains agents ont une capacité de financement, ils peuvent épargner. Cette épargne va être
captée par la banque qui s’en servira pour accorder des crédits aux agents qui ont un besoin de
financement. La banque sert donc d’intermédiaire entre ces agents économiques. Son rôle est
de transformer une épargne à court ou moyen terme en crédit quelques fois à long terme. La
banque court donc un risque qu’elle rémunère en appliquant un taux d’intérêt plus ou moins
élevé.
Dans le cas d’un emprunt par un ménage, celui-ci aura donc une dette vis-à-vis de la banque.
Inversement la banque aura elle une créance vis-à-vis de l’emprunteur.

b. Les différents taux d'intérêt


Le taux d’intérêt représente le prix de la monnaie, quand on emprunte il faut en payer le prix.
C’est le taux d’intérêt débiteur c'est-à-dire qu’il représente un coût pour l’emprunteur. Mais le
taux d’intérêt peut être aussi créditeur dans le cadre d’un placement, il devient alors un revenu.
Le taux d’intérêt varie en fonction de la durée d’emprunt ou de placement, si l’emprunt est à
long terme le risque que prend la banque est plus élevé et donc le taux d’intérêt le sera aussi.
Les crédits à plus long terme sont les crédits immobiliers en direction des ménages
Crédit et risques
Faire crédit c’est prendre des risques : de non remboursement, de liquidité, de taux d’intérêt…

L’analyse des risques pris en décidant d’un crédit est une partie intégrante du métier de banquier. Pour
les entreprises, l’appréciation s’effectue notamment à partir de l’analyse des perspectives de l’entreprise, de sa
situation de trésorerie, de son compte d’exploitation, de ses fonds propres, des perspectives d’évolution de la
situation économique générale. Elle dépend aussi du type de crédit demandé, du projet qu’il s’agit de financer.
Pour les particuliers, l’appréciation s’effectue principalement en fonction des capacités de remboursement de
l’emprunteur.

Les risques sont au cœur de l’exercice du métier de banquier : faire crédit c’est prendre
un pari sur un avenir forcément incertain. Le taux d’intérêt payé par un emprunteur
rémunère donc le risque pris par le prêteur.

Les principaux risques gérés par les banques


 Le risque de crédit (ou risque de contrepartie) désigne le risque de défaut des clients, c’est-à-dire le
risque de pertes consécutives au défaut d’un emprunteur face à ses obligations. C’est le premier des
risques auquel est confronté un établissement de crédit.

 Le risque d’illiquidité correspond aux situations où la banque ne dispose pas de liquidités suffisantes
pour faire face à ses engagements immédiats. Ce risque découle principalement de la fonction de
transformation d’échéances d’une banque, qui amène celle-ci à avoir des emplois dont le terme est
supérieur à celui de ses ressources.

 Le risque de taux d’intérêt est celui de voir les résultats affectés défavorablement par les mouvements de
taux d’intérêt. Il provient principalement du fait que les emplois et ressources bancaires n’ont pas la même
sensibilité aux variations de taux d’intérêt du marché. En particulier, certains éléments du bilan sont
rémunérés à taux variables, d’autres à taux fixes.

 Le risque du marché correspond aux pertes susceptibles de provenir de la diminution de la valeur des
portefeuilles bancaires investis en actions ou en obligations dont la valeur est volatile.

 Le risque de change est lié à l’éventualité de pertes causées par l’évolution des taux de change. Il
provient du fait qu’une partie du bilan des banques est libellée en devises étrangères. Les variations du
cours de celles-ci contre la monnaie nationale entraînent des plus ou moins-values susceptibles de peser
sur les résultats bancaires.
 Le risque pays est le risque qu’un emprunteur situé dans un pays étranger n’honore pas ses
engagements. Il a donc 3 dimensions : Il s’apparente au risque de crédit en ce qu’il est lié au défaut d’un
emprunteur. Toutefois, le défaut est, en ce cas, d’une nature particulière du fait de la spécificité du débiteur
défaillant, celui-ci étant localisé à l’étranger. Par ailleurs, les emprunteurs étrangers sont souvent des
entreprises publiques ou des Etats, ce qui introduit la notion de risque politique, appelé également « risque
souverain ». L’instabilité politique régnant dans certains pays donne une importance particulière au risque
de défaut : c’est le risque politique. Enfin, le risque pays a souvent une dimension économique ou
monétaire, liée à la situation économique et monétaire du pays emprunteur.

 Le risque opérationnel est défini par le comité de Bâle comme le « risque de pertes résultant d’une
inadéquation ou d’une défaillance attribuable aux procédures, au facteur humain et aux systèmes ou à des
causes externes ». Il provient des dysfonctionnements de la banque, en particulier de ses systèmes
informatiques et de télécommunications.

Les liaisons dangereuses du crédit et des marchés financiers

On distingue le financement par le crédit et les financements par les marchés financiers.

Intermédiaire des marchés


Le financement des agents économiques (ménages, entreprises, collectivités publiques)
ne se fait pas uniquement par le recours au crédit : pour les entreprises, et notamment les
grandes entreprises, le financement de leurs besoins se fait aussi par le recours aux
marchés financiers, les banques jouant le rôle d’intermédiaire.

L’importance des banques dans l’intermédiation sur les marchés s’est accrue au cours
des 25 dernières années par la concentration du secteur, la disparition d’un certain
nombre de statuts (comme les agents de change) et leur internalisation bancaire.
Désormais tous les groupes bancaires français ont des filiales spécialisées dans les
services d’investissement (ce sont des entreprises d’investissement), dans la gestion
d’actifs (ce sont des sociétés de gestion), voire dans l’assurance.
En outre, au-delà de ces activités traditionnelles, les banques ont développé des activités
nouvelles, laissant libre cours à l’innovation financière.

Passer les ordres sur les marchés


Les banques sont des intervenants puissants sur les bourses mondiales… en tant
qu’intermédiaires agissant pour le compte de leurs clients : particuliers, entreprises ou
institutionnels, ou pour leur propre compte. Elles le font au travers des entreprises
d’investissement (qui ont succédé aux sociétés de bourse). Le client particulier n’a
généralement pas de contact avec ces intermédiaires ; il passe son ordre sur la page
internet dédiée de sa banque.

Organiser l’appel à l’épargne publique


Si une entreprise veut s’introduire en bourse, procéder à une augmentation de
capital, lancer un emprunt obligataire, faire une offre publique d’achat, elle doit
rédiger des prospectus et les faire valider par l’autorité de marché (AMF) ; pour cela elle
a besoin des conseils des banques. Il arrive que ces opérations soient assorties de
garanties de la part des banques (qui s’engagent à prendre une partie des titres et à les
reclasser par exemple). Et en tout état de cause la mise sur le marché proprement dite
suppose l’intervention des mêmes services que ceux qui passent les ordres.

Gérer des actifs financiers


Cette activité consiste à gérer des portefeuilles d’actifs financiers pour le compte de
tiers. Ces « tiers » sont des clients privés (à gros patrimoine la plupart du temps…), des
clients institutionnels (banques, compagnies d’assurance, caisses de retraite et de
prévoyance,…) desquels la banque aura reçu un « » qui fixera par exemple une
orientation de gestion, (plutôt actions, plutôt obligations, plutôt mixte,…) et un rendement
attendu sur un an, deux ans, cinq ans… Mais ces tiers sont aussi des Organismes de
Placements Collectifs (OPC).

Couvrir les risques … et en prendre


Pour se prémunir et prémunir leurs clients contre les incertitudes et risques financiers de
toute nature (hausse/baisse des taux, parités de change des devises, cours des matières
premières, risque d’insolvabilité, etc.) les banques ont mis en place des contrats
spécifiques, appelés produits dérivés, qu’il s’agisse de contrats à terme (futures en
anglais), de swaps ou d’options.
Dans le principe, les dérivés sont effectivement des produits qui permettent d’évacuer le
risque et jouent comme une assurance.

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