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COMMENT LES AGENTS ECONOMIQUES SE FINANCENT-ILS?

Pour bien commencer...


Dans l'activité économique, les échanges de biens et services entre les entreprises, les
consommateurs et les investisseurs génèrent des flux de biens réels, mais également des
flux financiers. Ces flux financiers sont créés pour refléter la valeur des produits échangés et
sont souvent utilisés pour faciliter les échanges.
Par exemple, lorsqu'une entreprise produit un bien et le vend à un consommateur, elle
reçoit un paiement en échange de ce bien. Ce paiement est un flux financier qui reflète la
valeur du bien échangé. De même, lorsqu'une entreprise investit dans un projet, elle peut
recevoir des flux financiers sous forme de dividendes ou de bénéfices.
Lorsque ces opérations sont accompagnées d'opérations de crédit, comme des prêts ou des
emprunts, il y a également création de flux financiers supplémentaires. Les prêts
permettent aux entreprises et aux consommateurs d'investir ou de consommer davantage,
tandis que les emprunts permettent aux investisseurs de financer ces opérations. Ces flux
financiers peuvent ainsi générer d'autres flux financiers en retour.
En résumé, l'activité économique nécessite la création de flux financiers pour faciliter les
échanges, et que les opérations de crédit peuvent amplifier ces flux financiers en créant
d'autres flux financiers en retour.
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I) Le fonctionnement d’un marché financier


Liens entre offreurs et demandeurs créé par le financement
L’activité économique implique une création permanente de flux monétaire. Le financement
de l’économie correspond précisément à une série de flux monétaires et financier entre
agents économiques (= entité qui intervient dans l'économie en tant que producteur,
consommateur ou investisseur. Il peut s'agir d'un individu, d'une entreprise, d'un
gouvernement, d'une organisation non gouvernementale (ONG) ou même d'un pays.)
Deux situations doivent être distinguées :

- Besoin de financement → les agents n’ont pas assez de ressources pour financer
leurs dépenses
- Capacité de financement → les agents ont plus de ressources que de dépenses
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L’autofinancement
L'autofinancement, aussi appelé financement interne, est une méthode de financement qui
consiste à utiliser les bénéfices générés par l'activité d'une entreprise pour financer ses
investissements ou ses dépenses sans faire appel à des sources de financement externes,
comme les prêts bancaires ou l'émission d'actions.
Les financements externes

Deux types de financements externes se distinguent selon que l’emprunteur et le prêteur


sont en relation directe ou indirecte.

• Financement indirect

Le financement indirect est un moyen de financer une activité économique ou un projet


sans passer par un prêt bancaire classique. Cela peut impliquer l'utilisation de sources
alternatives de financement, telles que des investisseurs institutionnels, des marchés
financiers, des instruments financiers ou des actifs en garantie. Le financement indirect peut
offrir des avantages tels qu'un accès à des sources de financement plus diversifiées et moins
coûteuses, mais peut également comporter des risques supplémentaires pour les
emprunteurs.

- Le financement indirect monétaire est un moyen de financement qui implique


l'utilisation d'argent pour investir dans des instruments financiers tels que les
actions, les obligations ou les produits dérivés. Cela peut être réalisé par
l'intermédiaire d'organismes financiers tels que les banques, les sociétés de
courtage, les fonds de pension ou les compagnies d'assurance.
- Le financement indirect non-monétaire est un moyen de financement qui implique
l'utilisation d'actifs autres que l'argent pour obtenir des fonds. Cela peut inclure des
biens immobiliers, des matières premières, des produits agricoles ou d'autres actifs
ayant une valeur marchande. Les emprunteurs peuvent obtenir des fonds en offrant
ces actifs en garantie pour des prêts, des crédits-bails ou des contrats de vente à
tempérament.
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• Financement direct

Le financement direct est une méthode de financement dans laquelle les emprunteurs
obtiennent des fonds directement auprès de prêteurs, tels que des banques ou des
investisseurs. Les prêts directs sont accordés sur la base de critères tels que la solvabilité de
l'emprunteur, le montant demandé, le taux d'intérêt et les garanties offertes. Les prêts
directs peuvent être à court terme ou à long terme et peuvent être utilisés pour financer
une variété d'activités économiques, telles que des investissements en immobilier, des
projets de développement d'entreprises ou des achats de matériel.
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Le taux d’intérêt ayant un rôle d’un prix sur les marchés financiers
Tout financement externe est une opération de crédit et signifie généralement un taux
d'intérêt. Seuls les établissements habilités dans le cadre de la loi bancaire peuvent accorder
des crédits en France. Il s'agit d'un prêt, d'une mise à disposition des fonds par un
emprunteur pour une durée définie et qui a un coût : le taux d'intérêt. Le crédit se présente
comme un contrat entre deux agents économiques : le prêteur ou créanciers et un
emprunteur ou débiteur.
Le risque de crédit se manifeste par la possibilité qu'un prêteur subisse une perte financière
en raison d'un défaut de paiement ou d'un retard de paiement sur une créance. Une
créance est un actif qui représente une somme d'argent qui doit être remboursée à un
prêteur par un emprunteur.
Le risque de crédit est déterminé par plusieurs facteurs, tels que la probabilité de défaut du
débiteur, c'est-à-dire la probabilité qu'il ne puisse pas rembourser sa dette à temps ou qu'il
ne puisse pas rembourser la totalité du montant dû. La perte de paiement ou le retard de
paiement peuvent concerner la totalité de la créance ou une partie de celle-ci, selon le cas.
(Donc, le risque de crédit représente une menace financière pour les prêteurs, car cela peut affecter
leur capacité à récupérer l'argent qu'ils ont prêté. Les prêteurs doivent donc prendre en compte ce
risque lorsqu'ils octroient des prêts ou des crédits, et mettre en place des mesures pour le
minimiser, comme l'évaluation de la solvabilité de l'emprunteur ou la mise en place de garanties.)

Concernant un ménage, les prêteurs vont prendre en compte plusieurs paramètres, tels que
les revenus annuels du ménage et le montant des remboursements annuels qu'il doit
effectuer. Le rapport entre ces deux montants sera utilisé pour évaluer la capacité du
ménage à rembourser sa dette, et donc le risque de crédit qu'il représente.
En plus de ces paramètres, les prêteurs prendront également en compte d'autres facteurs
pour évaluer la solvabilité du ménage (capacité à rembourser ses dettes), tels que son
patrimoine et sa sécurité de l'emploi. En effet, ces éléments permettent de mesurer la
régularité et la pérennité des revenus du ménage, ce qui est important pour évaluer sa
capacité à rembourser sa dette sur le long terme.
(En résumé, les prêteurs évaluent le risque de crédit des ménages en prenant en compte plusieurs
paramètres, tels que les revenus annuels, le montant des remboursements, le patrimoine et la
sécurité de l'emploi. Cette évaluation permet aux prêteurs de déterminer la capacité des ménages à
rembourser leur dette et ainsi de minimiser leur risque de crédit.)

Concernant l'entreprise, l'évaluation du risque de crédit est plus complexe en raison des
incertitudes qui peuvent affecter ses résultats financiers.

Néanmoins, pour évaluer le risque de crédit d'une entreprise, les prêteurs se basent sur
deux éléments clés : le compte de résultat et le bilan de l'entreprise. Ces deux éléments
permettent de calculer le ratio de solvabilité, qui mesure la capacité de l'entreprise à faire
face à ses dettes.
Une fois que le ratio de solvabilité de l'entreprise a été évalué, les prêteurs prennent
également en compte la nature du projet que souhaite financer l'entreprise. En effet,
certains projets peuvent être plus risqués que d'autres, et cela peut influencer la décision
des prêteurs.
(En résumé, pour évaluer le risque de crédit d'une entreprise, les prêteurs se basent sur le compte
de résultat et le bilan de l'entreprise pour calculer le ratio de solvabilité, puis ils prennent en compte
la nature du projet pour déterminer s'ils sont prêts à accorder un prêt ou un crédit à l'entreprise.)

Le taux d'intérêt est déterminé en fonction de la durée du prêt et de la nature du projet lié à
la demande de crédit. En général, les taux d'intérêt sont plus faibles sur les prêts à court
terme que les prêts à moyen et long terme, car l'incertitude est moins grande sur les prêts à
court terme.
Cependant, les taux d'intérêt sont également différents selon la nature du projet. Par
exemple, les crédits à la consommation ont des taux plus élevés que les crédits immobiliers. Cela est justifié
par la valeur de liquidation des biens durables tels que les voitures qui diminuent avec le temps, tandis que les
biens immobiliers conservent leur valeur voire en gagnent. En cas de crise immobilière, ce principe peut être
remis en cause, ce qui peut fragiliser les banques voire les menacer de faillite.

(En résumé, le taux d'intérêt est influencé par plusieurs facteurs tels que la durée du prêt, la nature
du projet et les conditions économiques générales.)

Le taux d'intérêt d'un crédit est influencé par la capacité de l'emprunteur à rembourser sa
dette. Si l'emprunteur est considéré comme peu solvable, les prêteurs considèrent que le
risque de crédit est plus important et ils vont donc demander un taux d'intérêt plus élevé
pour couvrir ce risque. En revanche, si l'emprunteur est considéré comme solvable, les
prêteurs considèrent que le risque de crédit est plus faible et ils vont donc proposer un taux
d'intérêt plus attractif. En somme, le taux d'intérêt est un reflet du risque perçu par les
prêteurs et de la solvabilité de l'emprunteur.
Pour tenir compte de l'inflation, les agents économiques utilisent le taux d'intérêt réel
plutôt que le taux d'intérêt nominal. Le taux d'intérêt réel est le taux d'intérêt nominal
ajusté pour tenir compte de l'inflation. Il permet de mesurer le taux d'intérêt effectif qu'un
emprunteur doit payer sur un prêt, en tenant compte de l'impact de l'inflation sur le pouvoir
d'achat de la monnaie. En d'autres termes, le taux d'intérêt réel est le taux d'intérêt nominal
moins le taux d'inflation.
(Par exemple, si le taux d'intérêt nominal sur un prêt est de 5% et le taux d'inflation est de 2%, le taux d'intérêt
réel est de 3% (5% - 2% = 3%). Cela signifie que l'emprunteur doit payer un taux d'intérêt effectif de 3% en
tenant compte de l'inflation.)

Le taux d'intérêt réel est important car il permet de mesurer le coût réel d'un emprunt, en
tenant compte de l'inflation.
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II) Les modalités de financement des différents agents économiques


Revenu : flux de ressources issu directement ou indirectement de l’activité économique
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La façon dont le financement des entreprises opère


Pour comprendre comment une entreprise peut avoir de l'argent pour payer les gens qui y
travaillent et pour investir, il faut regarder son excédent brut d'exploitation (EBE). C'est
comme l'argent qui reste après avoir payé les coûts du travail et les impôts liés à la
production. Ce que l'entreprise fait avec cet argent dépend de ses choix.
L'excédent brut d'exploitation se calcule en prenant la valeur ajoutée (c'est-à-dire la valeur
créée par l'entreprise) et en retranchant les coûts du travail et les impôts qui sont liés à la
production. Une fois qu'on a fait ça, on obtient l'EBE, qui est la part de la valeur ajoutée qui
est disponible pour rémunérer les actionnaires, les créanciers et pour investir dans
l'entreprise.
La capacité de financement
Quand une entreprise gagne de l'argent, elle peut soit le donner aux actionnaires, soit le
garder pour elle-même afin de l'utiliser pour de futurs projets ou investissements. Cette
partie non distribuée aux actionnaires s'appelle les "bénéfices en réserve".
Lorsque l'entreprise utilise des équipements, des machines ou des bâtiments pour ses
activités, ils s'usent avec le temps. Pour les remplacer, l'entreprise doit économiser de
l'argent chaque année, en prévision de ces dépenses futures. Cet argent mis de côté est
appelé "amortissement".
La capacité de financement est donc le montant total que l'entreprise peut utiliser pour
financer ses projets ou investissements. Il est composé des bénéfices en réserve et des
amortissements.

Une entreprise peut financer ses projets de différentes manières. Elle peut utiliser son
propre argent (l'autofinancement), elle peut emprunter de l'argent auprès des banques, elle
peut émettre des actions pour collecter de l'argent sur le marché financier (= augmentation
de capital), ou elle peut émettre des obligations

Les obligations
L’entreprise peut demander à beaucoup de personnes différentes de lui prêter une petite
partie de l'argent dont elle a besoin et ces personnes sont appelées les obligataires.
L'entreprise promet alors de rembourser tout l'argent aux obligataires à une date précise,
avec un bonus appelé un intérêt. En échange de cet argent prêté, les obligataires reçoivent
donc un papier qui s'appelle une obligation.
Cependant, les petites entreprises, appelées PME, n'ont souvent pas accès à cette option et
doivent plutôt chercher d'autres façons de se financer, comme demander à leurs actuels
partenaires commerciaux ou chercher de nouveaux partenaires qui veulent investir dans
leur entreprise en échange d'une part de propriété.
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Les recettes fiscales et non fiscales


Les recettes fiscales correspondent à l'argent que l'Etat collecte auprès des citoyens et des
entreprises sous forme de taxes, impôts et autres contributions obligatoires.
Les recettes non fiscales correspondent à l'argent que l'Etat perçoit de sources autres que
les taxes et impôts. Cela peut inclure, par exemple, les revenus générés par les entreprises
publiques, les revenus de la vente de biens et services, ou encore les fonds perçus par l'Etat
pour des licences ou des permis.
Le solde budgétaire
Le solde budgétaire correspond à la différence entre les recettes que l'Etat perçoit,
notamment grâce aux impôts et taxes, et les dépenses qu'il engage pour financer les
différentes missions et politiques publiques. Si les recettes sont supérieures aux dépenses,
on parle d'un excédent budgétaire, alors que si les dépenses dépassent les recettes, on
parle d'un déficit budgétaire. Ce déficit budgétaire doit être financé par l'emprunt, c'est-à-
dire que l'Etat doit emprunter de l'argent sur les marchés financiers pour combler cette
différence.
Cependant, il faut savoir que les politiques de dépenses publiques (actions prises par le
gouvernement pour aider l'économie du pays en dépensant de l'argent dans certains
domaines ; ils comprennent toutes les dépenses effectuées par l’Etat) peuvent avoir des
effets contradictoires sur l'activité économique.
D'un côté, une politique de relance de la demande, par exemple par une augmentation des
dépenses publiques, peut favoriser l'activité économique en incitant les ménages et les
entreprises à dépenser davantage. Cela peut stimuler la croissance et créer des emplois.
D'un autre côté, une politique de dépenses publiques trop importante peut poser des
problèmes, donc entrainer un effet d’éviction. Par exemple, cela peut réduire l'argent
disponible pour les entreprises et les ménages, car les taux d'intérêt augmentent et les
liquidités disponibles diminuent. Cela signifie que les entreprises et les ménages auront
moins d'argent pour investir ou dépenser. Cela peut ralentir l'activité économique et nuire à
la croissance.

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