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ELMORCHID FSJES-Marrakech 2021/2022

Chapitre 4
Financement de l’économie par les institutions financières

Dans le cadre du financement indirect de l’économie, il existe un intermédiaire entre les


demandeurs et les offreurs de capitaux. Généralement, il s’agit des banques. Le financement
se fait par le biais d’un crédit dont le taux d’intérêt constitue le prix. C’est, entre autres, grâce
aux dépôts des clients que les banques peuvent proposer des crédits aux agents à besoin de
financement. Par conséquent, avec un financement intermédié, les épargnants ne savent pas
comment leurs dépôts sont utilisés. Cependant, cette pratique ne peut suffire à combler
l’intégralité des besoins de financement des agents économiques. Les banques ont donc
recours à un financement par création monétaire, il s’agit du crédit monétaire.
Le financement indirect de l’économie peut être réalisé soit par des institutions financières
conventionnelles, soit par des institutions financières non conventionnelles. Dans ce dernier
cas, une importance cruciale est accordée aux aspects de l’éthique et de la déontologie dans les
affaires.
Section 1. Le financement de l’économie par les institutions financières
conventionnelles
1.1. Les établissements bancaires
Les établissements de crédit contribuent au financement de l’économie à travers la
distribution de crédits. Une opération de crédit bancaire est un acte par lequel la banque met
ou s’oblige à mettre, à titre onéreux, des fonds à la disposition d’un client, à charge pour
celui-ci, de les rembourser, ou prendre, dans l’intérêt de cette dernière, un engagement par
signature tel qu’un aval, un cautionnement ou toute autre garantie.
Les crédits bancaires découlent généralement de l’arrangement de trois variables : le délai, la
confiance et la promesse. Ils peuvent être classés selon plusieurs critères : la durée (crédit à
court terme ou crédit à moyen et long terme), le taux d’intérêt (taux variable ou taux fixe), la
mobilisation (crédit mobilisable ou crédit non-mobilisable), la bonification (crédit bonifié ou
crédit non bonifié), le type de financement (trésorerie ou investissement), le décaissement
(crédit par décaissement et crédit par signature), le secteur d’activité (secteur primaire, secteur
secondaire et secteur tertiaire), garantie (crédit en blanc et crédits bénéficiant d’une garantie),
amortissement (amortissement constant, amortissement in fine et amortissement par annuités
constantes), etc.
1.1.1. Les crédits de fonctionnement
Ce genre de crédit est destiné à couvrir ou faire face à des situations particulières afin
d’assurer le fonctionnement ou le bon roulement de l’entreprise, et d’assurer l’équilibre de la
trésorerie, ils peuvent faire l’objet du paiement d’un délai de fabrication ou de couvrir le
temps de stockage, ou carrément le paiement des dépenses courantes (loyers, salaires…)
Ces crédits sont d’une durée inférieure à l’exercice comptable, d’où l’appellation crédit
courant, d’exploitation ou à court terme. Destiné à pallier entre l’intervalle de l’encaissement
et décaissement et à couvrir le Besoin de Fonds de Roulement, on distingue deux types de
crédit à court terme :
1.1.2.. Les crédits d’investissement

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Un crédit d’investissement est défini comme étant la forme d’un prêt d’équipement accordé
par une banque. Le crédit d’investissement peut être un prêt à moyen terme (3 à 7 ans) dans le
but d’acheter un matériel.
Les crédits d’investissement sont destinés à financer la partie haute du bilan, et le
remboursement de ces crédits ne peut être assuré que par le jeu des bénéfices. On peut
scinder les crédits d’investissement en deux catégories, les crédits en crédit à moyen terme et
crédit à long terme. Parmi les solutions proposées par les banques, il existe le crédit classique
à moyen ou long terme ou le crédit-bail
1. 2. Les sociétés de financement
A la différence des établissements bancaires, les sociétés de financement ne peuvent effectuer
parmi les opérations liées à l’activité bancaire que celles précisées dans les décisions
d’agrément qui les concernent ou, éventuellement, dans les dispositions législatives ou
réglementaires qui leur sont propres. En outre, ces sociétés ne peuvent, en aucun cas, recevoir
du public des fonds à vue ou d’un terme inférieur ou égal à deux ans.
On peut classer ces sociétés, sans que la liste n’en soit exhaustive, par rapport aux principaux
types d’activités qu’elles exercent.
1.2.1. Les sociétés de crédit – bail (leasing)
Ces sociétés sont habilitées en vertu de la loi bancaire à exercer deux types d’opérations :
- Les opérations de location de biens d’équipement ou matériel et outillages qui, quelle
que soit leur qualification, donnent au locataire la possibilité d’acquérir à une date
fixée avec le propriétaire, tout ou partie des biens loués, moyennant un prix convenu et
tenant compte des versements effectués à titre de loyers.
- Les opérations par lesquelles une entreprise donne en location des biens immobiliers à
usage professionnel, achetés par elle ou construits pour son compte, lorsque ces
opérations, quelle que soit leur qualification permettent aux locataires de devenir
propriétaires de tout ou partie des biens loués au plus tard à l’expiration du bail.
1.2.2. Les sociétés d’affacturage (factoring)
L’affacturage est une convention par laquelle un établissement de crédit s’engage à effectuer
le recouvrement et, éventuellement, la mobilisation des créances commerciales que détiennent
les clients, soit en acquérant lesdites créances, soit en se portant mandataire du créancier avec,
dans ce dernier cas, une garantie de bonne fin.
Dans les faits, l’affacturage consiste en un transfert de créances commerciales de leur titulaire,
appelé adhérent, à un factor, en l’occurrence la société de factoring qui se charge de leur
recouvrement et qui supporte les pertes éventuelles sur les débiteurs insolvables. En outre, le
factor peut régler par anticipation le montant des créances transférées.
Il s’agit donc à la fois d’une procédure de recouvrement, d’une garantie des risques et
éventuellement d’un moyen de financement.
1.2.3. Les sociétés de crédit à la consommation
Le crédit à la consommation permet le financement d’achats de biens de consommation ou de
biens d’équipement à crédit. Il prend la forme de prêts affectés, de prêts non affectés, de
crédits renouvelables ou de location avec option d’achat.
1.2.4. Les sociétés de financement des organismes de microcrédit
Ce sont des Fonds de financement des institutions de microfinance (IMF) instituées sous la
forme d’une Société Anonyme de droit Marocain et agrée par la banque centrale du Maroc
(Bank Al Maghrib), comme une société de financement.
Les principaux objectifs poursuivis par les Fonds sont les suivants :

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- Faciliter le financement de toutes les IMF en vue d’améliorer l’accès aux crédits pour
les micro-entrepreneurs au Maroc ;
- Lever des financements auprès de sources privées et drainer ainsi de nouveaux
capitaux privés vers le secteur de la microfinance ;
- Favoriser le développement institutionnel des IMF
Seule la Société Jaida, filiale de la CDG, est active dans ce secteur.
1.2.5. Les sociétés de Crédit immobilier
Elles ont pour mission le financement du secteur immobilier. Les échéances des crédits
accordés s’étalent généralement sur plusieurs années (exemple : wafa-immobilier).
1.2.6. Les sociétés de cautionnement et de mobilisation des créances
Les sociétés exerçant les métiers de cautionnement et de garantie participent au financement
des entreprises en ce sens qu’elles facilitent à ces dernières l’accès aux crédits bancaires
destinés à couvrir les besoins tant d’investissement que d’exploitation (Exemple : Finéa).

Section 2. Le financement de l’économie par les institutions financières non


conventionnelles
Au Maroc, deux catégories d’institutions financières proposent des modes des produits de
financement non-conventionnel. Il s’agit des sociétés de capital-investissement (private
equity) et les banques participatives.
2.1. Le financement de l’économie par les sociétés de capital-investissement
Le capital-investissement est une activité financière consistant à effectuer une prise de
participation (sous forme de capital, de titres de créances convertibles ou non ainsi qu’en
avances en comptes courants d’associés) pour une durée déterminée dans des entreprises non
cotées ayant besoin de fonds propres ou de quasi-fonds propres.
2.1.1. Le rôle et contribution du Capital Investissement
Pour l’entreprise, le Capital Investissement constitue à la fois une source de financement et un
outil d’accompagnement managérial :
 une source de financement : une entreprise confrontée aux contraintes et limites des
sources traditionnelles de financement (à savoir les fonds propres, le financement
bancaire, et l’appel public à l’épargne) peut solutionner ses problèmes en capitaux
grâce au Capital Investissement, acteur essentiel dans la chaîne du financement de
l’entreprise ;
 un outil d’accompagnement managérial : outre une réponse à des besoins réels de
financement, le Capital Investissement constitue un formidable levier d’amélioration
pour l’entreprise. L’intervention de l’investisseur en capital aux côtés des équipes
dirigeantes se traduit par un véritable transfert de savoir-faire. L’entreprise bénéficie
ainsi de compétences complémentaires pour son management stratégique à long terme
couplées à une expertise financière.
De plus, l’activité du Capital Investissement :
 contribue à la création de valeur pour les dirigeants, les salariés et les actionnaires
de l’entreprise, mais également pour l’économie nationale ;
 accélère la création d’entreprises ainsi que le développement et la promotion de
l’innovation et des nouvelles technologies ;
 crée richesse et emplois tout en renouvelant le tissu économique.
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2.1.2. Les différentes opérations de capital investissement


Soutien fondamental de l’entreprise tout au long de son existence, le Capital Investissement
finance son démarrage, son développement, sa transmission, ou encore sa recapitalisation en
cas de difficultés.
 Le Capital Amorçage – Seed Capital
Les investisseurs apportent du capital, leurs réseaux ainsi que leurs expériences à des projets
entrepreneuriaux qui sont en phase de Recherche & Développement.
 Le Capital Risque – Venture Capital
Les investisseurs apportent un financement en fonds propres, ou quasi-fonds propres, à des
entreprises en création ou en phase de démarrage d’activité. Selon la maturité du projet à
financer, le Capital Risque se subdivise ainsi :
o la Création finance le démarrage de l’activité entrepreneuriale ;
o la Post-Création intervient lorsque l’entreprise a besoin de capitaux pour démarrer
la production et la commercialisation d’un produit dont le développement est
achevé.
 Le Capital Développement – Growth ou Expansion Capital
Les investisseurs apportent un financement en fonds propres, ou quasi-fonds propres, destinés
à financer le développement d’une entreprise ou le rachat de positions d’actionnaires. À ce
stade, l’entreprise partenaire a généralement atteint son seuil de rentabilité et présente des
perspectives de croissance importantes. Cette opération vise à accompagner le dirigeant dans
le financement de la croissance organique et externe de l’entreprise avec un objectif, à moyen
terme, de création de valeur et de liquidité.
 Le Capital Transmission – Buy Out
Cette opération consiste à acquérir la majorité du capital d’une entreprise à maturité par la
combinaison de capitaux et de financements bancaires (dette structurée). Les opérations avec
effet de levier ou LBO (Leveraged Buy-Out) sont les plus connues. Elles permettent à un
dirigeant associé à un fonds de Capital Investissement de transmettre son entreprise ou de
préparer sa succession en cédant son entreprise en plusieurs étapes.
 Le Capital Retournement – Turnaround
Les investisseurs apportent un financement en fonds propres à des entreprises en difficulté.
Par le biais de ce mode de financement, l’investisseur donne aux dirigeants l’opportunité et
les moyens de mettre en œuvre des mesures de redressement de l’activité permettant le retour
aux bénéfices.
Remarque
Le Crowdfunding est une autre façon pour les entreprises, les particuliers de récolter des
fonds pour leur projets. Dans la plupart des cas, c’est l’association d’un grand nombre de
personnes investissant un petit montant qui permettent aux porteurs de projets de trouver les
fonds demandés. Ce mode de financement est également un moyen de fédérer le plus grand
nombre de personnes autour de son projet. Cela passe souvent par des plateformes
informatiques.
Les fonds apportés peuvent être alloués sous 4 formes différentes :

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- Le crowdfunding en don ou crowdgiving : Une personne physique ou morale (une


entreprise) donne une somme sans rien attendre en retour c’est un don, généralement
cette catégorie de financement est propre aux actes associatifs ainsi qu’aux projets
personnels.
- Le crowdfunding avec récompense ou reward based crowdfunding : Une personne
physique ou morale (une entreprise) donne une somme en échange d’une récompense.
Le porteur de projet a deux façons de présenter les récompenses, il peut recourir au
pré-achat, c’est-à-dire qu’il faudra qu’un certain nombre de personnes achète le
produit ou le service pour que ces derniers soient créés. La deuxième façon que
peuvent prendre les récompenses c’est de donner en échange d’un financement, un
cadeau, comme la photo du projet terminé, t-shirt promotionnel.
- L’equity crowdfunding ou investissement participatif : une personne physique ou
morale (une entreprise) accepte d’investir dans un projet à condition d’acquérir des
parts dans l’entreprise financée directement ou indirectement.
- Le crowdfunding en prêt ou crowdlending : une personne physique prête une somme
afin de financer un projet. La somme prêtée doit être rendue avec ou sans intérêts,
c’est au porteur de projet d’en décider

2.2. Le financement de l’économie par les banques participatives


2.2.1. Les principes fondamentaux de la banque participative
Les banques participatives (souvent connues sous le nom de banques islamiques) fonctionnent
selon les règles établies par la Charia (Loi de l’Islam). Parmi ces règles, il y a lieu de citer :
- L’interdiction du prêt à l’intérêt (Riba) : Les pratiques de l’économie islamique
interdisent toute sorte d’intérêt payé ou reçu, quelle que soit la nature ou la grandeur
de la transaction.
- L’adossement à des actifs réels : L’argent ne représente qu’un simple moyen
d’échange, ainsi chaque opération financière doit être adossée à un actif tangible. De
ce fait la finance islamique reste connectée à l’économie réelle vu qu’elle interdit toute
transaction spéculative qui n’aboutit pas à une création de richesse ou à un transfert de
cette richesse.
- L’interdiction de l’activité illicite : un financement islamique ne peut avoir pour objet
un investissement dans une activité interdite par la Charia. Aucun investissement ne
peut ainsi être réalisé par un financier islamique dès lors qu’il porte sur des produits
interdits par la Charia ou des activités illicites
- telles que l’alcool, la viande porcine, ou les jeux de hasard.
- Le partage des pertes et profits : Le principe de Partage des Pertes et profits (PPP) a
pour objectif la réalisation des contrats aux termes desquels l’une des parties
n’exploite pas d’une manière injuste son cocontractant
- L’interdiction de l’incertitude et de la spéculation (Gharar et Maysir) : selon la Charia,
les activités contenant des éléments d’incertitude excessives ou qui reposent sur la
spéculation en vue de réaliser un profit sont interdites. Un contrat conforme à la
Charia est celui dont toutes les caractéristiques fondamentales sont claires.
2.2.2. Les instruments de financement proposé par la banque participative

 La Mousharaka
Il s’agit d’un contrat de partage de profits et de pertes selon lequel l’entrepreneur et le
financier participent à l’apport du capital et à la gestion de l’affaire. Similaire à une joint
venture, l’apport en capital est réalisé selon des pourcentages définis au préalable ainsi les

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profits sont distribués selon des ratios définis contractuellement. Ces profits peuvent différer
de la proportion du capital investi par chaque partie, mais les pertes sont toujours réparties au
prorata de l’apport en capital réalisé.
En pratique, la Mousharaka est souvent gérée par une des parties moyennant des frais. Cet
instrument est fréquemment utilisé dans le cadre du financement de projets à long terme, tel
qu’une joint-venture pour l’acquisition d’un bien spécifique, le développement d’un nouveau
projet d’entreprise.
La Mousharaka peut revêtir l’une des deux formes suivantes :
- La Moucharaka Tabita : l’établissement de crédit et le client demeurent partenaires au
sein de la société jusqu’à l’expiration du contrat les liant
- la Moucharaka Moutanakissa : l’établissement de crédit se retire progressivement du
capital social conformément aux stipulations du contrat.
.
 La Moudaraba
Il s’agit également d’une joint venture, similaire au mécanisme de la Mousharaka, impliquant
un principe de partage de profits et de risque. Le partenariat comporte le gérant (un moudarib)
qui sera chargé de placer les fonds pour le compte des investisseurs (Rab-al mal) dans le
projet sans aucun apport en capital de sa part.
Les profits sont répartis selon des ratios définis contractuellement, mais à la différence de la
Mousharaka, les pertes sont supportées uniquement par les investisseurs. Ce principe repose
sur l’idée que la contribution du gérant, ses efforts et son expertise ont une valeur, à
l’exception du cas ou celui-ci commet une erreur grave ou ne respecte pas les termes du
contrat.
En pratique, la Moudaraba est souvent employée dans le monde de la finance islamique pour
gérer des liquidités (p.ex. comptes d’investissement avec partage des profits et pertes dans le
cadre desquels la banque islamique agit en tant que moudarib et l’investisseur en tant que
(rab-al-mal). Cet instrument est également utilisé pour mettre en place d’autres structures de
financement islamique syndiqué.

 Mourabaha : financement basé sur le principe du coût majoré


Dans le contrat Mourabaha classique, un financier acquiert un actif pour le compte de son
client et le lui revend ensuite moyennant des paiements souvent échelonnés sur une période
donnée. En pratique, le prix de revente est égal au coût d’acquisition majoré d’une marge,
convenue entre les parties. Les modalités de paiement à terme ainsi que les prix de revente et
les marges associées sont convenues et acceptées au préalable par les deux parties.

Les principales différences entre la mourabaha et un contrat de dette classique :


- Dans une Mourabaha, le financier demeure propriétaire de l’actif et assume le risque
sous-jacent, (même pour une période courte) jusqu’à la revente de l’actif au client. Il
ne s’agit donc pas d’un prêt, mais d’une opération de vente à crédit.
- Il n’y a pas de référence à un taux d’intérêt. Le financier se rémunère par le biais
d’une commission qui ne compense pas la valeur intrinsèque de l’argent, mais
correspond plutôt à la récompense du service rendu par la banque.

 L’Ijara
C’est l’équivalent d’un contrat de bail ou le cas échéant d’un contrat de location-vente. Il
s’agit d’un instrument souvent utilisé pour financer les actifs mobiliers et immobiliers ainsi
que pour le financement des projets d’infrastructure long termes. Le financier (la banque)
demeure le propriétaire de l’actif et supporte tous les risques qui y sont associés. Dans ce

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mode de financement, l’actif n’est pas revendu au client, mais est plutôt donné en location en
contrepartie du versement de loyers.
Quelques différences distinguent cet instrument d’un contrat de crédit-bail classique :
- L’Ijara ne prévoit pas de pénalités en cas de retard ou défaut de paiement.
- Un contrat Ijara ne permet pas de rééchelonner les paiements, toute modification des
termes contractuels ne peut se faire qu’à travers un nouveau contrat.
- Les paiements dans un contrat Ijara ne peuvent pas se faire avant la livraison réelle du
bien contrairement à un contrat de crédit-bail classique.
- Dans un contrat d'Ijara, il est possible de déterminer le montant de chaque paiement
non pas préalablement, mais à la date où la livraison de l'actif sous-jacent est prévue.
Cette flexibilité rend cet instrument particulièrement utile dans le cas de financement
de projets, une activité où l'incertitude sur la rentabilité future d'un projet
d'investissement peut être importante.
Le contrat Ijara peut consister en une location simple. Elle peut également être assortie de
l’engagement ferme du locataire d’acquérir le bien loué à l’issue d’une période convenue
d’avance.

 La Vente à terme : La Vente Salam


Il s’agit d’une vente à terme qui consiste à payer en avance des biens qui seront livrés à terme.
Le bien vendu à terme doit être conforme à la Charia, mais il peut ne pas exister au moment
de la signature du contrat. Cependant, ce contrat ne pourrait en aucun cas s’appliquer sur un
bien qui a une durée de vie inférieure à l’échéance du contrat.
Cet instrument est très utile dans le financement des activités agricoles, mais également dans
certaines activités commerciales et industrielles lors des phases antérieures à la production ou
à l’exportation.
Un paiement intégral anticipé permet souvent au financier de faire l’acquisition de l’actif à un
prix réduit. Le prix est calculé sur la base d’un indice de référence auquel s’ajoute une marge.
Au moment de la livraison, le financier peut ainsi vendre l’actif à son client pour un prix plus
élevé ou conclure en parallèle un contrat Salam avec un tiers (aux termes d’un contrat
distinct) afin de revendre l’actif à un prix supérieur.

 L’Istitnaa
Il s’agit également d’un contrat à terme, mais qui diffère du contrat Salam dans les modalités
de paiement. En effet, ce type d’instrument permet une flexibilité de paiements qui pourraient
s’effectuer à la signature du contrat en comptant, graduellement ou même à terme. Les
paiements peuvent même être effectués en fonction de l’avancement du projet. Il est à noter
que dans ce type de produit, la date de la livraison du bien n’est pas déterminée à l’avance,
mais les modalités de paiement doivent être spécifiées dans le contrat.
Une autre particularité de l’Istitnaa concerne la nature du bien financé. En effet, cet
instrument s’applique uniquement sur les biens qui sont construits ou fabriqués ce qui
explique sa popularité dans les financements de projets de construction ou de développement
d’actifs.

 Qard al Hassan
Il s’agit d’un instrument de dette « gratuit » qui se rapproche plus d’une aide financière que
d’un crédit commercial. C’est en effet un prêt sans intérêt qui pourrait être utilisé dans des
situations spécifiques. Par exemple, lorsqu’une entreprise ou un individu est en difficulté ou si
on souhaite favoriser le développement d’un nouveau secteur.

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