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Chapitre 4
Financement de l’économie par les institutions financières
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Un crédit d’investissement est défini comme étant la forme d’un prêt d’équipement accordé
par une banque. Le crédit d’investissement peut être un prêt à moyen terme (3 à 7 ans) dans le
but d’acheter un matériel.
Les crédits d’investissement sont destinés à financer la partie haute du bilan, et le
remboursement de ces crédits ne peut être assuré que par le jeu des bénéfices. On peut
scinder les crédits d’investissement en deux catégories, les crédits en crédit à moyen terme et
crédit à long terme. Parmi les solutions proposées par les banques, il existe le crédit classique
à moyen ou long terme ou le crédit-bail
1. 2. Les sociétés de financement
A la différence des établissements bancaires, les sociétés de financement ne peuvent effectuer
parmi les opérations liées à l’activité bancaire que celles précisées dans les décisions
d’agrément qui les concernent ou, éventuellement, dans les dispositions législatives ou
réglementaires qui leur sont propres. En outre, ces sociétés ne peuvent, en aucun cas, recevoir
du public des fonds à vue ou d’un terme inférieur ou égal à deux ans.
On peut classer ces sociétés, sans que la liste n’en soit exhaustive, par rapport aux principaux
types d’activités qu’elles exercent.
1.2.1. Les sociétés de crédit – bail (leasing)
Ces sociétés sont habilitées en vertu de la loi bancaire à exercer deux types d’opérations :
- Les opérations de location de biens d’équipement ou matériel et outillages qui, quelle
que soit leur qualification, donnent au locataire la possibilité d’acquérir à une date
fixée avec le propriétaire, tout ou partie des biens loués, moyennant un prix convenu et
tenant compte des versements effectués à titre de loyers.
- Les opérations par lesquelles une entreprise donne en location des biens immobiliers à
usage professionnel, achetés par elle ou construits pour son compte, lorsque ces
opérations, quelle que soit leur qualification permettent aux locataires de devenir
propriétaires de tout ou partie des biens loués au plus tard à l’expiration du bail.
1.2.2. Les sociétés d’affacturage (factoring)
L’affacturage est une convention par laquelle un établissement de crédit s’engage à effectuer
le recouvrement et, éventuellement, la mobilisation des créances commerciales que détiennent
les clients, soit en acquérant lesdites créances, soit en se portant mandataire du créancier avec,
dans ce dernier cas, une garantie de bonne fin.
Dans les faits, l’affacturage consiste en un transfert de créances commerciales de leur titulaire,
appelé adhérent, à un factor, en l’occurrence la société de factoring qui se charge de leur
recouvrement et qui supporte les pertes éventuelles sur les débiteurs insolvables. En outre, le
factor peut régler par anticipation le montant des créances transférées.
Il s’agit donc à la fois d’une procédure de recouvrement, d’une garantie des risques et
éventuellement d’un moyen de financement.
1.2.3. Les sociétés de crédit à la consommation
Le crédit à la consommation permet le financement d’achats de biens de consommation ou de
biens d’équipement à crédit. Il prend la forme de prêts affectés, de prêts non affectés, de
crédits renouvelables ou de location avec option d’achat.
1.2.4. Les sociétés de financement des organismes de microcrédit
Ce sont des Fonds de financement des institutions de microfinance (IMF) instituées sous la
forme d’une Société Anonyme de droit Marocain et agrée par la banque centrale du Maroc
(Bank Al Maghrib), comme une société de financement.
Les principaux objectifs poursuivis par les Fonds sont les suivants :
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- Faciliter le financement de toutes les IMF en vue d’améliorer l’accès aux crédits pour
les micro-entrepreneurs au Maroc ;
- Lever des financements auprès de sources privées et drainer ainsi de nouveaux
capitaux privés vers le secteur de la microfinance ;
- Favoriser le développement institutionnel des IMF
Seule la Société Jaida, filiale de la CDG, est active dans ce secteur.
1.2.5. Les sociétés de Crédit immobilier
Elles ont pour mission le financement du secteur immobilier. Les échéances des crédits
accordés s’étalent généralement sur plusieurs années (exemple : wafa-immobilier).
1.2.6. Les sociétés de cautionnement et de mobilisation des créances
Les sociétés exerçant les métiers de cautionnement et de garantie participent au financement
des entreprises en ce sens qu’elles facilitent à ces dernières l’accès aux crédits bancaires
destinés à couvrir les besoins tant d’investissement que d’exploitation (Exemple : Finéa).
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La Mousharaka
Il s’agit d’un contrat de partage de profits et de pertes selon lequel l’entrepreneur et le
financier participent à l’apport du capital et à la gestion de l’affaire. Similaire à une joint
venture, l’apport en capital est réalisé selon des pourcentages définis au préalable ainsi les
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profits sont distribués selon des ratios définis contractuellement. Ces profits peuvent différer
de la proportion du capital investi par chaque partie, mais les pertes sont toujours réparties au
prorata de l’apport en capital réalisé.
En pratique, la Mousharaka est souvent gérée par une des parties moyennant des frais. Cet
instrument est fréquemment utilisé dans le cadre du financement de projets à long terme, tel
qu’une joint-venture pour l’acquisition d’un bien spécifique, le développement d’un nouveau
projet d’entreprise.
La Mousharaka peut revêtir l’une des deux formes suivantes :
- La Moucharaka Tabita : l’établissement de crédit et le client demeurent partenaires au
sein de la société jusqu’à l’expiration du contrat les liant
- la Moucharaka Moutanakissa : l’établissement de crédit se retire progressivement du
capital social conformément aux stipulations du contrat.
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La Moudaraba
Il s’agit également d’une joint venture, similaire au mécanisme de la Mousharaka, impliquant
un principe de partage de profits et de risque. Le partenariat comporte le gérant (un moudarib)
qui sera chargé de placer les fonds pour le compte des investisseurs (Rab-al mal) dans le
projet sans aucun apport en capital de sa part.
Les profits sont répartis selon des ratios définis contractuellement, mais à la différence de la
Mousharaka, les pertes sont supportées uniquement par les investisseurs. Ce principe repose
sur l’idée que la contribution du gérant, ses efforts et son expertise ont une valeur, à
l’exception du cas ou celui-ci commet une erreur grave ou ne respecte pas les termes du
contrat.
En pratique, la Moudaraba est souvent employée dans le monde de la finance islamique pour
gérer des liquidités (p.ex. comptes d’investissement avec partage des profits et pertes dans le
cadre desquels la banque islamique agit en tant que moudarib et l’investisseur en tant que
(rab-al-mal). Cet instrument est également utilisé pour mettre en place d’autres structures de
financement islamique syndiqué.
L’Ijara
C’est l’équivalent d’un contrat de bail ou le cas échéant d’un contrat de location-vente. Il
s’agit d’un instrument souvent utilisé pour financer les actifs mobiliers et immobiliers ainsi
que pour le financement des projets d’infrastructure long termes. Le financier (la banque)
demeure le propriétaire de l’actif et supporte tous les risques qui y sont associés. Dans ce
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mode de financement, l’actif n’est pas revendu au client, mais est plutôt donné en location en
contrepartie du versement de loyers.
Quelques différences distinguent cet instrument d’un contrat de crédit-bail classique :
- L’Ijara ne prévoit pas de pénalités en cas de retard ou défaut de paiement.
- Un contrat Ijara ne permet pas de rééchelonner les paiements, toute modification des
termes contractuels ne peut se faire qu’à travers un nouveau contrat.
- Les paiements dans un contrat Ijara ne peuvent pas se faire avant la livraison réelle du
bien contrairement à un contrat de crédit-bail classique.
- Dans un contrat d'Ijara, il est possible de déterminer le montant de chaque paiement
non pas préalablement, mais à la date où la livraison de l'actif sous-jacent est prévue.
Cette flexibilité rend cet instrument particulièrement utile dans le cas de financement
de projets, une activité où l'incertitude sur la rentabilité future d'un projet
d'investissement peut être importante.
Le contrat Ijara peut consister en une location simple. Elle peut également être assortie de
l’engagement ferme du locataire d’acquérir le bien loué à l’issue d’une période convenue
d’avance.
L’Istitnaa
Il s’agit également d’un contrat à terme, mais qui diffère du contrat Salam dans les modalités
de paiement. En effet, ce type d’instrument permet une flexibilité de paiements qui pourraient
s’effectuer à la signature du contrat en comptant, graduellement ou même à terme. Les
paiements peuvent même être effectués en fonction de l’avancement du projet. Il est à noter
que dans ce type de produit, la date de la livraison du bien n’est pas déterminée à l’avance,
mais les modalités de paiement doivent être spécifiées dans le contrat.
Une autre particularité de l’Istitnaa concerne la nature du bien financé. En effet, cet
instrument s’applique uniquement sur les biens qui sont construits ou fabriqués ce qui
explique sa popularité dans les financements de projets de construction ou de développement
d’actifs.
Qard al Hassan
Il s’agit d’un instrument de dette « gratuit » qui se rapproche plus d’une aide financière que
d’un crédit commercial. C’est en effet un prêt sans intérêt qui pourrait être utilisé dans des
situations spécifiques. Par exemple, lorsqu’une entreprise ou un individu est en difficulté ou si
on souhaite favoriser le développement d’un nouveau secteur.