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UOB/Université Officielle de Bukavu

Faculté des Sciences Economiques et de Gestion

Département des sciences de gestion

Option : gestion financière

Par AGANZE CISHUGI Lucien

Dirigé par Prof. MUSHAGALUSA NSHOMBO Jean-Marie


(Doyen de la faculté des sciences économiques et de gestion à l’UOB)

Encadré par l’Ass. AKILIMALI NDATABAYE Ephrem


(Assistant et enseignant à l’Université Officielle de Bukavu)

Membres du jury :

*Prof. KAMALA CHRISTIAN (Président du jury)


*CT. RUVUGA Marcellin (1er lecteur)
*Ass. IRENGE Alain (2ème lecteur)

Année Académique : 2018-2019

I
EPIGRAPHE

« Les entrepreneurs n’ont jamais attendu que la conjoncture soit la plus favorable pour lancer
leur affaire. Certes, en temps de crise, les démarches deviennent plus complexes, les
projections sont revues à la baisse et les recherches de financements ont une issue plus
incertaine ».

Philippe-Edern KLEIN (2011)

I
DEDICACE

A mes très chers parents CISHUGI CIZUNGU Ildefonse et Joséphine KWINJA

AGANZE CISHUGI Lucien

II
REMERCIEMENTS

Nos remerciements s’adressent tout d’abord à l’Eternel Dieu de nous avoir aidé à accomplir
ce travail.

A tout le corps académiques de l’université officielle de Bukavu. À notre directeur le


Professeur MUSHAGALUSA NSHOMBO Jean-Marie et à notre encadreur l’assistant
AKILIMALI NDATABAYE Ephrem, qui, par leur direction et leur encadrement nous avons
été heureux et avons appris beaucoup de choses, en dépit de leurs multiples et lourdes tâches
ont accepté de tenir de mains fermes le suivi de ce travail. Qu’ils trouvent ici l’expression de
notre profonde gratitude.
Que nos remerciements parviennent aussi à notre père Ildefonse CISHUGI CIZUNGU et à
notre mère Joséphine KWINJA pour leur affection sans pareille à l’égard de notre être depuis
notre naissance jusqu’aujourd’hui.

Nos remerciements s’adressent aussi au Professeur Augustin MUTABAZI pour ses conseils
et soutiens, qu’il trouve également l’expression de notre profonde gratitude.
Nos remerciements vont également aux frères et sœurs, tantes et oncles qui ne cessent de
supporter nos caprices et nous remonter indirectement la morale.

A tous nos chers frères et sœurs : Grace, Alice, pacifique, Christine, Lydie, Josué, Esther,
Evelyne, Corneille pour leur soutien moral qu’ils nous ont offert durant notre formation
académique.

A nos amis (es): Anderson ADEMA AMBIKA, Charmant ISHARA KACIKO, Joseph
MUGISHO, Michael RUMANYA MUGISHO, Hyacinthe FURAHA BISHIKWABO,
Judith HABAKARAMO, Que tous ceux qui se sentent oublié retrouvent dans ce mot
l’expression de nos sentiments les plus profonds.

AGANZE CISHUGI Lucien

III
SIGLES ET ABBREVIATIONS

AC : Accès au Crédit
ACP : Analyse à Composante Principale
BCDC : Banque Commerciale Du Congo

BIT : Bureau International du Travail


CDF : Franc Congolais
COOPEC : Coopérative d’Epargne et de Crédit
CONC : Concurrence
CORR : Corruption
CULT : Culture

DGI : Direction Générale des Impôts


Ddl : Degré de liberté
FEC : Fédération des Entreprises au Congo
FMI : Fonds Monétaire International
FPI : Fonds de Promotion de l’Industrie
IBP : Impôt sur le Bénéfices et Profits

ICA : Impôt sur le chiffre d’affaire


IMF : Institution de Micro Finance
INPP : Institut National de Préparation Professionnel
INFRA : Infrastructure
ISFD : Institutions du Système Financier Décentralisé
IPR : Impôt Professionnel sur la rémunération
IRC : Impôt sur le Revenu des Créances

IRVM : Impôt sur le Revenu des Valeurs Mobilières


ME : Micro Entreprise
MPME : Micro, Petites et Moyennes Entreprises
MO : Main d’Œuvre

IV
OCDE : Organisation de coopération et de développement économiques
OCC : Office Congolais de Control
OFIDA : Office de Douane et Assise
OPEC : Office de Promotion des PME Congolaises
PE : Petite Entreprise

PME : Petite et moyenne entreprise


PMEA : Petite et Moyenne Entreprise et Artisanale
PMI : Petite et Moyenne à Industrie
PROINT: Propriété intellectuelle
PVD : Pays en Voie de Développement
KMO : Kaiser Meyer Olkin

RCCM : Registre de Commerce et Crédit Mobilier


RDC : République Démocratique du Congo
REGL : Réglementation
SA : Société Anonyme
SARL : Société A Responsabilité Limitée
SEC : Sécurité

SMICO : Société de Microfinance Congolaise


SONAS : Société Nationale d’Assurance
SPSS: Statistical Package for Social Science
TIC : Technologie de l’Information et de la Communication
TPE : Très Petite Entreprise
TSR : Taxe Spéciale sur le Revenu

TVA : Taxe sur la Valeur Ajoutée


WBES: World Business Environment Surwey

V
LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : entrepreneurs effectifs .................................................................................... 20


Tableau 2 : Entrepreneurs potentiels ................................................................................ 21
Tableau 3 : Tableau Synthétique des variables de l’environnement des affaires................ 23
Tableau 4: tableau comparatif des processus de création de l’entreprise ........................... 30
Tableau 5 : Barème d’imposition sur l’IPR .............................. Erreur ! Signet non défini.
Tableau 6 : sexe, état civil, niveau d’étude et commune de résidence de l’entrepreneur
potentiel ............................................................................................................................ 36
Tableau 7: sexe, état civil, niveau d’étude et commune de résidence et le secteur d’activité
de l’entrepreneur effectif ...................................................................................................37
Tableau 8 : KMO et Test de Bartlett ................................................................................. 38
Tableau 9: Table de matrice des composantes principales après rotation VARIMAX pour
les entrepreneurs potentiels à Bukavu. ............................................................................... 40
Tableau 10 : Table de matrice des composantes principales après rotation VARIMAX pour
les entrepreneurs effectifs à Bukavu .................................................................................. 44
Tableau 11 : Evaluation de l’environnement des affaires par les entrepreneurs potentiels
de la ville de Bukavu .........................................................................................................47
Tableau 12 : Evaluation de l’environnement des affaires par les entrepreneurs effectifs de
la ville de Bukavu ............................................................................................................. 48
Tableau 13: test de significativité…………..……………………………………………..49

VI
INTRODUCTION GENERALE

L'environnement des affaires est considéré comme un facteur important qui affecte la
compétitivité des entreprises dans un pays ou dans une région (Michaela et al., 2016), dans ce
sens que l’environnement des affaires se compose de nombreux aspects ou dimensions qui
intègrent notamment la gouvernance économique de l’Etat. Ainsi, (Isabelle, 2012) montrent
que ces dimensions s’étendent aux domaines tels que la réglementation et la fiscalité des
entreprises, les lois, l’ordre, les infrastructures et les services financiers. Des expériences
comparées de développement indiquent que les pays ayant un climat des investissements
favorable ont un taux d’investissement plus élevé, ce qui leur permet d’obtenir des taux de
croissance économique plus importants. Donc un environnement des affaires favorable est un
moteur de croissance des entreprises. Fries et al. (2004).
Kiambu (2013) montre que le climat des affaires peut être compris comme étant l’ensemble
des facteurs politiques, juridiques, économiques, sociaux et même culturels qui poussent un
investisseur à décider de s’installer dans un milieu ou dans un pays donné pour faire ses
affaires. Ces facteurs sont multiples, qu’il s’agisse de stabilité politique, de stabilité
macroéconomique, de coût de la main d’œuvre, de régime fiscal, de qualité des services
bancaires et autres intermédiaires financiers, de coûts opérationnels du business ou de coût de
l’énergie et de la disponibilité de ressources énergétiques et de celle des ressources naturelles,
la culture entrepreneuriale, la sécurité, ainsi que la compétition.
Dans ce même angle d’idée, Demjanová (2009) décrit l'environnement des affaires comme
des conditions de faire les affaires et cela encourage ou entrave la création et le
développement des entreprises.
Comme l’affirme Tumba (2010), Le climat des affaires fait référence à un environnement
institutionnel du business dans un pays. De ce fait, la perception du climat des affaires par
l’investisseur influe sur sa morale et conditionne ses décisions. Une administration publique
responsable doit tenir compte du baromètre du moral des entrepreneurs, car ce dernier
conditionne tout le développement du pays. Le climat des affaires est crucial dans le secteur
générateur de la valeur ajoutée. En effet, le manque de la politique d’ajustement de
l’économie, ainsi que des valeurs éthiques des autorités compétentes est l’une des raisons de
l’échec continu de ce dernier dans beaucoup des pays.

1
Selon l’OCDE (2011), Durant les dernières décennies, les priorités ont évolué, aujourd’hui les
acteurs s’accordent sur l’importance de soutenir la croissance par un appui au secteur privé en
se concentrant sur trois aspects qui se chevauchent et se renforcent mutuellement : Le soutien
à la stabilité macroéconomique qui inclut des réformes fiscales et monétaires ; L’ouverture
des marchés pour stimuler le commerce et l’investissement, y compris les politiques de
concurrence et la déréglementation sectorielle ; et La gouvernance économique qui inclut le
développement d’un environnement des affaires, favorable à l’investissement, et donc des
réformes juridiques, réglementaires et institutionnelles. Ainsi, dans le rapport de doing
business qui classe les pays en fonction de la facilité de faire les affaires, la République
démocratique du Congo est mal classé et ressort au 182e rang, derrière le Soudan (170e),
l’Éthiopie (161e), le Nigéria (145e), la Tanzanie (137e) et l’Ouganda (122e), Parmi les autres
poids lourds économiques de la région. (WORLD BANK GROUP, 2018)
L’on constate que le pays est classé parmi les derniers pays de l’Afrique subsaharienne pour
la facilitation des affaires en dépit de ses énormes potentialités agricoles, minières,
énergétiques et forestières.
Certes, le climat des affaires dans le pays se passe dans un environnement économique
malsain qui ne permet pas aux acteurs économiques de bien mener leurs activités. Par ailleurs,
la République Démocratique du Congo a connu des sérieux problèmes depuis son accession à
l'indépendance en 1960, étroitement liés à des guerres incessantes, à l'insuffisance des
capitaux pour l'investissement public et le fonctionnement des entreprises publiques et
privées.
Etudier le climat des affaires à Bukavu, permet d’évaluer si le climat des affaires est favorable
aux investisseurs d’une part. D’autre part cette recherche va nous permettre d’analyser les
indicateurs du climat des affaires les plus valorisé par les entrepreneurs potentiels et celles
effectifs à Bukavu. En référence donc de ce qui précède, la présente étude se propose de
répondre aux questions suivantes1:

Quel est l’état de lieux du climat des affaires à Bukavu ?


Les points de vue des entrepreneurs potentiels et effectifs par rapport au climat des
affaires sont-ils différents ?
Quelles sont les différentes composantes du climat des affaires qu’ils voudraient voire
s’améliorer à Bukavu ?

1
Les hypothèses relatives à ces préoccupations sont énoncées au dernier point du premier chapitre.

2
Au regard de ces questions, cette étude vise à comprendre et analyser les opinions des
entrepreneurs potentiels et ceux effectifs quant au concept« climat des affaires » à Bukavu.

Pour ce fait, nous assistons actuellement à une légèreté dans les secteurs générateurs de la
valeur ajoutée à Bukavu. Les entrepreneurs semblent être motivés d’entreprendre dans ces
secteurs de l’économie, mais les conditions dans lesquelles ils mènent leurs activités sont
incertaines, défavorables et poussent les uns à abandonner. C’est cette observation qui nous a
poussés à mener cette étude, en vue d’analyser « le climat des affaires à Bukavu ».

Dans ce cas, ce travail constitue une base des données utiles à d’autres chercheurs qui veulent
approfondir ce thème, ou qui veulent mener des études similaires de s’y référés, mais aussi au
pouvoir publique de mieux améliorer l’environnement des affaires à Bukavu, Ainsi que pour
les entrepreneurs de la ville de Bukavu, d’avoir une connaissance pratique par rapport à
l’environnement des affaires dans lequel ils évoluent.

Pour atteindre ces objectifs, nous avons mené une enquête par questionnaire auto-administré
aux entrepreneurs potentiels (260) et effectifs (326) de la ville de Bukavu. Les différentes
hypothèses inspirées dans cette étude, sont testées par le recours à la technique d’interview
par le biais de la près-enquête, pour générer les différents items, des méthodes d’analyse multi
variée (AFE) pour extraire les différentes dimensions du construit « climat des affaires » à
l’aide des données en coupe instantanée, recueillies par des techniques de sondage stratifié.

Pour ce faire, le présent travail se subdivise en trois chapitres, mis à part l’introduction et la
conclusion, dont le premier se focalise sur la revue de la littérature, le second sur l’aspect
méthodologique et le dernier sur l’analyse, traitement et interprétation des données.
Dans ce même angle d’idée, la présente étude se déroule dans la ville de Bukavu, la
préférence de cette dernière va nous permettre de bien assoir cette recherche en vue
d’appréhender les contraintes auxquelles font face les firmes à Bukavu.

3
CHAPITRE PREMIER : REVUE DE LA LITTERATURE SUR LE CLIMAT DES
AFFAIRES

La littérature économique sur les performances des entreprises, en particulier celle portant sur
les pays en voie de développement, met l’accent sur le climat des affaires. Ainsi, la
performance des entreprises est vue comme une fonction des différents aspects du climat des
affaires (Ngotta C. & Becho I., 2012)
Selon le World Development Report (2005), un bon climat des affaires conduit à la croissance
en encourageant l’investissement et la productivité. Les variables critiques admises comme
définissant le climat des affaires sont de manière générale, les infrastructures (Gelb et al.,
2007), l’accès au financement (Carlin et al., 2006), la sécurité (absence de corruption et de
crime) et le cadre réglementaire, y compris l’encadrement de la concurrence et la protection
des droits de propriété (Commander et Svejnar, 2007). La principale hypothèse émise dans la
littérature sur le climat des affaires est que ce dernier affecte l’activité économique, plus
particulièrement les incitations à l’investissement. Ainsi, une amélioration du climat des
affaires accroit les revenus de l’activité, et par conséquent l’investissement. Il crée également
des opportunités nouvelles à travers le commerce et l’accès aux nouvelles technologies
(Escribano et Guasch, 2005). Il influence également la psychologie des entrepreneurs,
affectant leur appréciation des bénéfices de l’innovation (Tumba, 2010). Il met une pression
concurrentielle sur les entreprises qui ont toujours bénéficié de certains privilèges résultant
d’une protection ou d’un accès spécial aux membres du gouvernement (World Development
Report, 2005).
Étant donné la complexité des effets dus à un changement de l’environnement des affaires, les
entreprises et industries, ainsi que les différentes régions dans lesquelles elles se trouvent
seront affectées de différentes manières.
Dans ce qui suit, nous présenterons les résultats importants de la littérature, par type
d’indicateur tels qu’identifiés précédemment.

I. INDICATEURS DU CLIMAT DES AFFAIRES

Nous présenterons dans cette partie les différents indicateurs du climat des affaires identifiés
tout au long d’études menées.

4
I.1. les infrastructures

Carlin, Schaffer et Seabright (2006) ont procédé à l’analyse descriptive d’indicateurs


subjectifs de 55 enquêtes d’entreprises 2. Le questionnaire portait sur trois infrastructures de
base : électricité, télécommunications et transport.
Parmi les trois, l’électricité apparait comme la plus contraignante. Elle est perçue comme un
obstacle sévère dans les pays les plus pauvres de l’échantillon qui comprennent 9 des 10
nations Africaines (excepté l’Afrique du Sud), 4 des 5 pays de l’Asie du Sud (excepté le
sultanat d’Oman), le Kosovo et l’Albanie. Ce résultat est confirmé par Gelb et al. (2007) pour
qui la perception de la sévérité des contraintes d’électricité décroit au fur et à mesure que le
PIB par tête augmente.
A l’exception de l’Irlande, le transport est classé au-dessus de la moyenne dans une poignée
de pays pauvres ou en guerre. Les télécommunications n’apparaissent pas comme une
contrainte, la rapide diffusion des téléphones portables ayant pu réduire l’importance de cette
contrainte.
Lee et Anas (1992) et Lee, Anas et Oh (1996, 1999) font plutôt une analyse descriptive
d’indicateurs objectifs pour le Nigéria, l’Indonésie et la Thaïlande à partir d’enquêtes menées
vers la fin des années 80. Ils s’intéressent à l’incidence d’infrastructures déficientes, l’ampleur
de l’approvisionnement privé et les couts afférents. Ils remarquent qu’il existe de grandes
disparités dans la disponibilité et la qualité des infrastructures publiques entre les trois pays,
entre les régions dans chaque pays et entre les entreprises. En général, le Nigéria a tendance à
avoir la plus mauvaise provision d’infrastructures publiques et par ricochet le plus haut taux
de fourniture privée. Il faut souligner l’encadrement de la fourniture privée en vue de protéger
le service public inefficient, induisant des congestions.
En plus de l’analyse descriptive menée sur la question, l’analyse économétrique a permis
d’avoir une vue plus détaillée sur la relation entre infrastructures et performance des
entreprises. Escribano et Guasch (2005) se sont servis des données d’enquêtes d’entreprises
du Guatemala, Honduras et Nicaragua. Ils calculent 10 différentes mesures de la productivité
des entreprises qu’ils régressent sur des variables objectives du climat des affaires parmi
lesquelles 4 indicateurs d’infrastructures.

2
Les auteurs vont calculer des mesures relatives et absolues de l’importance des contraintes. La mesure
relative calcule l’importance d’une contrainte par rapport à la moyenne dans le pays. Chaque contrainte est
donc classée en fonction du nombre de pays dans lesquels elle est perçue plus sévère que la moyenne. La
mesure absolue classe les contraintes en fonction du nombre de pays pour lesquels une contrainte est classée
au-dessus de la moyenne de toutes les contraintes dans tous les pays.

5
Les régressions ont été faites pays par pays et sur l’ensemble de l’échantillon. Pour chacune
d’elles, les variables d’infrastructures sont significatives et présentent les signes attendus.
Afin d’éviter des biais dans les estimations, ils introduisent parmi les régresseurs des variables
de contrôle (indicatrices de pays, d’industrie et d’années, l’âge et la part des inputs importés)
et introduisent toutes les variables à la fois. Ils montrent que les infrastructures ont un impact
significatif sur la productivité, expliquant 9% de celle-ci, après la lourdeur administrative, la
corruption et le crime. Toutefois, ces résultats doivent être interprétés avec précaution du fait
de la prise en compte de l’internet comme proxy pour la technologie ; de même ; ils ne
peuvent être généralisés à tous les types de pays, les pays considérés étant des pays à revenu
moyen.
Hallward-Driemeier, Wallsten et Xu’s (2006) montrent dans leur étude que la contrainte
exercée par les différents aspects de l’infrastructure diffère d’un pays à l’autre. Ils ont utilisé
des données chinoises pour régresser différentes indicateurs de performance (TPF 3, taux
d’investissement, croissance des ventes, croissance de l’emploi) sur des variables de contrôle
(actionnariat, âge de l’entreprise (log), population et PIB par habitant) et des indicateurs
objectifs4 du climat des affaires dont deux sur les infrastructures : pertes dues à un problème
de transport ou d’énergie et pourcentage d’employés utilisant un ordinateur. Ils aboutissent au
fait que les infrastructures physiques n’affectent pas la performance, contrairement aux
infrastructures technologiques. Ils concluent que ces résultats sont conformes au contexte
chinois qui a récemment vu accroitre son patrimoine d’infrastructures physiques, mais qui fait
encore face à une contrainte en termes d’infrastructures technologiques.
Ainsi, les infrastructures font allusion aux conditions de transport, ainsi que à l’électricité
perçue comme un obstacle sévère pour la croissance des firmes. Cette situation crée un climat
des affaires défavorable pour la prise des décisions pour un investisseur, car la condition des
routes, l’électricité est l’un des éléments clés pour un investissement.

3
Total Factor Productivity
4
Les indicateurs objectifs sont des indicateurs quantitatifs qui sont à différencier des indicateurs subjectifs qui
sont des indicateurs de perception. Toutefois, ces derniers sont soumis à de nombreux biais du fait du
pessimisme et de l’euphorie de certains managers et du fait de leur incapacité à formuler des appréciations
subjectives précises. Par exemple, les managers pourraient ne pas faire la différence entre les faiblesses de
l’entreprise (incapacité à dresser ses propres états) et les contraintes liées au climat des affaires
(administration inefficiente). En dépit de ces faiblesses, les indicateurs subjectifs jouent un rôle très important
dans l’identification des contraintes et de leur importance à travers l’analyse descriptive, ce qui n’est pas
toujours possible avec les indicateurs objectifs, plus utiles dans une analyse économétrique, et qui mesurent
les différents éléments du climat des affaires dans une unité spécifique à chaque élément

6
I.2. la concurrence et réglementation

Il est désormais admis que la concurrence et la déclaration devraient promouvoir l’efficience


et la prospérité. Partant de là, on s’attendrait à un effet positif de la concurrence sur la
performance des entreprises et à un effet négatif d’un excès de réglementation.
L’examen de Carlin et al. (2006) des statistiques descriptives basées sur les variables de
l’enquête entreprise sur 60 pays montre que les pratiques antis concurrentielles sont classées
au-dessus de la moyenne dans tous les groupes de pays. Alan Gelb et al. (2007) ont étudié
deux types d’indicateurs subjectifs de la réglementation : l’administration fiscale et le droit du
travail. Les résultats montrent que comme la corruption et le crime, l’administration fiscale
est perçue comme un problème, surtout dans les PVD et les pays à revenu intermédiaire.
Aussi, plus le niveau de revenu est élevé, plus la réglementation du travail est perçue comme
contraignante. Gelb et al. (2007) le justifient par le fait qu’à ce niveau, les politiques
deviennent des déterminants du climat des affaires, les États étant en mesure de les mettre en
application. Le World Development Report de 2005 mentionne que les grandes entreprises
passent beaucoup de temps pour traiter avec l’administration et sont très régulièrement
contrôlées.
Commander et Svejnar (2007) introduisent une mesure objective de la concurrence (plus de 3
concurrents) dans leurs régressions, en lieu et place d’indicateurs subjectifs qui sont non
significatifs lorsqu’on contrôle les effets pays. Celle-ci a un impact significatif et positif sur
les recettes des entreprises, même en contrôlant les effets pays.
Escribano et Guasch (2005) ne disposent pas d’une véritable variable sur la concurrence, mais
regardent l’impact de la réglementation sur la productivité avec la variable « Number of days
spent in Inspection and regulation related work »5.
Elle impacte de manière significative et négative la productivité. Les auteurs imputent 12% de
la variation de la productivité aux variables administration fiscale, corruption et crime, faisant
d’elles les plus importantes.
Beck et al. (2005), dans le but de voir si la taille de l’entreprise détermine les perceptions
relatives aux contraintes financières, juridiques et à la corruption dans la conduite des affaires
ont utilisé 54 bases de données des enquêtes de l’environnement mondial des affaires

5
Nombre de jours dépensé dans l’inspection et règlements qu’a raconté le travail "

7
(WBES)6. Les résultats indiquent la perception des obstacles financiers et du niveau de
corruption sur les affaires dépend de la taille de l’entreprise. Les petites entreprises perçoivent
plus de contraintes dans la conduite des affaires que les grandes. Cependant, les petites
entreprises rapportent que le cadre juridique constitue un obstacle mineur contrairement aux
grandes entreprises mais ces différences ne sont pas significatives. Chaque facteur du climat à
savoir finance, droit et corruption a un impact négatif et significatif sur la croissance des
firmes.
Hallward-Driemeier, Wallsten et Xu’s (2006), dans leur étude sur la Chine, utilisent la
variable « city-industry mean of the share of senior managers’ time in dealing with regulatory
requirements ».7
Celle-ci a un impact significatif et négatif sur les ventes et l’emploi, mais non significatif sur
la productivité des entreprises.
L’on constate donc que, Les pratiques non concurrentielles font référence à la concurrence du
secteur informel qui occupe une grande place dans l’économie dans différents pays. Elles
découragent l’investissement car du fait que ces entreprises ne soient pas assujetties aux taxes,
elles offrent des prix hyperconcurrentiels. Mais aussi, l’instabilité politique fait allusion aux
crises politiques (coup d’État, rébellion, etc.) récurrentes que connait la plus part des pays
d’Afrique. Ces crises créent un climat des affaires délétère et amène les investisseurs à
reconsidérer leur décision d’investissement. Par contre, l’efficience judiciaire désigne ici la
célérité avec laquelle les décisions de justice sont rendues car dans certaines régions, les
verdicts sont prononcés avec des délais pas raisonnables. Cela nuit considérablement à
l’activité économique car elles retardent des prises de décision stratégiques en termes
d’investissement.

I.3. L’accès au crédit

En étudiant les indicateurs subjectifs, Carlin et al. (2006) montrent que le cout du financement
est au-dessus de la moyenne en termes de contraintes dans tous les groupes de pays 8. Cette
contrainte est encore plus visible pour certain pays.
Alan Geld et al. (2007) à partir des données subjectives montrent que la perception de la
sévérité de la contrainte de l’accès au financement décroit au fur et à mesure que le revenu

6
World Business Environment Surwey
7
Le temps auquel les dirigeants des entreprises passent entrer de négocier avec les organisations régulatrices
8
Afrique (10), Asie du Sud (5), Asie de l’Est (7), Amérique Latine et Caraïbes (7), OCDE (6), Europe centrale et de
l’Est (8) et CIS (11)

8
national s’élève. The World Development Report de 2005 indique aussi combien la contrainte
de financement est plus sévère pour les pays pauvres.
A l’intérieur des pays, une analyse descriptive des données subjectives met en lumière le fait
que l’accès au financement est particulièrement problématique pour les entreprises les moins
productives. La taille a également une influence sur la capacité à obtenir un crédit bancaire. A
partir d’un échantillon de 54 bases de données, Beck, Demingüç-Kunt et Maksimovic (2005)
régressent un indicateur subjectif de l’accès au financement 9 sur la taille de l’entreprise et un
nombre d’effets spécifiques pays. Il s’avère que même après avoir contrôlé les effets pays, les
petites entreprises sont plus sujettes à la contrainte financière que les plus grandes. De même,
Aterido et al. (2007) à travers des données objectives aboutissent au fait que les plus petites
entreprises ont de manière significative moins accès aux différentes formes de financement,
même en contrôlant par l’âge, les exportations, la propriété et l’industrie. Dans cette même
lancée, les données d’enquêtes sur le climat des affaires révèlent que les petites entreprises ont
parfois un financement d’une faible partie de leurs investissements avec le crédit bancaire 10.
Bigsten et al. (2003) indiquent que dans leur échantillon de pays Africains, l’accès au
financement bancaire est contraint pour près de deux tiers des micros entreprises contre 10%
des grandes entreprises. Ils trouvent que même en contrôlant des facteurs importants comme
la profitabilité attendue et l’endettement, l’octroi de crédit varie avec la taille de l’entreprise
de la même manière.
En plus de l’analyse descriptive, la plupart des travaux utilise une approche économétrique
pour étudier la relation entre la performance des entreprises et le climat des affaires qui
comprend des indicateurs permettant de mesurer l’accès au financement. Beck, Demingüç-
Kunt et Maksimovic (2005) aboutissent au fait que la contrainte financière a un impact
significatif et négatif sur la croissance de l’entreprise. Aterido et al. (2007) utilisent comme
indicateur principal de la contrainte financière « le pourcentage des investissements financés
de manière externe ». Leur objectif étant d’expliquer la croissance de l’emploi, ils montrent
qu’en général, des niveaux élevés de financement extérieur sont associés à une plus grande
croissance de l’emploi. Hallward-Driemeier et Aterido (2007) trouvent également un impact
significatif et positif du financement extérieur (tous types confondus, allant du crédit bancaire
au crédit commerciaux) sur les entreprises de toutes les tailles.

9
‘How problematic is financing for the operation and growth of your business: no obstacle (1), a minor obstacle
(2), a moderate obstacle (3), or a major obstacle (4);
10
World Bank, 2004

9
Ainsi, L’accès au financement désigne, pour une entreprise, la facilité avec laquelle elle peut
obtenir le crédit auprès du système financier. Cette variable est importante dans la
compréhension de l’investissement des firmes pour expliquer le climat des affaires de ces
dernières, car pour accroître leurs activités et gagner davantage de part de marché, elles ont
besoin de fonds et l’obtention de ces capitaux dépendra du niveau de souplesse du système
financier.

I.4. Corruption et crime

L’analyse des indicateurs subjectifs d’un grand nombre d’enquêtes d’entreprise faite par
Carlin et al met en lumière le problème du crime et de la corruption particulièrement dans les
pays moins développés : le crime et/ou corruption apparaissent comme une contrainte
importante dans tous les groupes de pays à l’exception des pays de l’OCDE ; le crime est
présent dans un quart des pays tandis que la corruption l’est dans 70% des pays considérés.
Acemoglu et Verdier (1998), mènent une étude sur les effets de la corruption dans la mise en
application des contrats de droits de propriétés. Ils arrivent à une conclusion selon laquelle,
une corruption excessive, des agents publics, va décourager les investissements dans
l’économie. Mais, ils notent aussi le fait que l’absence totale de corruption n’est pas
forcément souhaitable car elle poserait un problème d’allocation des talents dans la fonction
publique.
La majorité des travaux qui examinent la relation entre la performance des entreprises et le
climat des affaires trouvent en général un effet significatif de la corruption et du crime.
Fisman et Svensson (2005) dans leur étude sur l’Ouganda trouvent une relation significative
et négative entre les taux de pots-de-vin et les taux de croissance des entreprises. Escribano et
Guasch (2005), dans leur étude sur la productivité au Guatemala, en Honduras et au
Nicaragua vont inclure les variables explicatives « payments to deal with bureaucracy faster
as percentage of sales »11 et « number of criminalat tempts suffered ». Le coefficient relatif au
crime a le signe négatif attendu. Par contre, la taille des pots-de-vin a un impact significatif et
positif sur la productivité. Ceci pourrait signifier que les entreprises tireraient profit ou
engrangeraient des avantages du fait de verser des pots-de-vin.
Toutefois, en termes de politique économique, l’on ne saurait encourager la corruption.
Néanmoins, ce signe reste embarrassant et pourrait être lié à des calibrages économétriques.

11
Le pourcentage des paiements de ventes plus rapide négociés avec la bureaucratie

10
Gelb et al. (2007) montrent que le crime et la corruption atteignent des records dans les PVD.
Ils expliquent ce résultat par le fait que lorsqu’un pays réussit à sortir de l’extrême pauvreté et
à réduire le handicap lié aux infrastructures, l’accès au financement et la stabilité
macroéconomique, il reste les problèmes de lourdeur administrative auxquels les entreprises
font face.
La corruption désigne dans cette recherche les pots de vin reçus par les fonctionnaires de
l’administration publique. Cette variable est pertinente dans le cas des pays sous-développés,
car bon nombre de firmes gagent et exécutent des contrats avec le secteur public et la
corruption nuit considérablement à leur business. Et dans le cas de crime, cette variable capte
l’insécurité au quelle font face les entreprises dans leur activité. Cette insécurité est
matérialisée par des actes de cambriolage, de fraude, etc.

I.5. la propriété intellectuelle

Le respect des droits de propriété à travers leur garantie et leur mise en œuvre est important
pour instaurer un climat de confiance chez les opérateurs économiques (BIT, 2003). Il
favorise et encourage les investissements à long terme (Svejnar, 2007). Le rôle des
institutions dans ce contexte est fondamental afin de garantir aux entreprises un accès à la
propriété satisfaisant et facilité, sa protection ainsi que la sécurité effective des biens et des
investissements. Même s’il existe un cadre légal de base en RDC, son effectivité est
contestable. Il existe encore une insécurité foncière importante et les institutions peinent à
assurer une protection effective des droits de propriété. Pour adresser ces défis, une série de
réformes sont en cours avec des interventions d’ampleur comme l’amélioration de la gestion
domaniale et l’offre des terrains, un réseau géodésique, la simplification des procédures, des
guichets uniques de facilitation des transactions foncières et domaniales, l’élaboration d'un
Code domanial et foncier, et l’élaboration d’un plan cadastral national et de plans locaux
(BIT, 2003). Les problèmes liés aux droits de propriété physique présentent souvent une
connotation sectorielle car ils s’appliquent surtout à des domaines précis comme le foncier,
les ressources forestières et minières (Aterido, 2007) D’autre part, les questions de genre
dans le cas de l’accès à la propriété demeurent un sujet délicat. Concernant la propriété
intellectuelle, les problèmes de contrefaçon font partie des enjeux les plus cruciaux.

11
I.6. la main d’œuvre

Le développement du capital humain, facteur fondamental à la croissance économique, est à


la base de toute promotion des entreprises (BIT, 2003). La formation d’une main d’œuvre
qualifiée, grâce à des systèmes d’éducation et d’apprentissage performants, aideront à la fois
les travailleurs à accéder à des emplois décents et les entreprises à trouver les compétences
dont elles ont besoin (Fisman et Svensson, 2005). Ceci constitue un défi majeur pour les pays
d’Afrique subsaharien au regard du faible niveau d’éducation actuel de la population et de
l’accroissement du nombre d’enfants à scolariser Ŕ qui, selon les projections, passerait de 2,5
à 3,4 millions entre 2000 et 2017 (Banque mondiale, 2017). Le fonctionnement peu
satisfaisant du système éducatif dans son ensemble pose de réelles difficultés aux entreprises
et pourrait potentiellement compromettre la croissance économique des pays. Les
gouvernements sont néanmoins conscients du problème et réagissent au moyen de plusieurs
initiatives, dont l’une d’elles prévoit la refonte des programmes de tous les niveaux
d’enseignement et de formation professionnelle. (BIT, 2003).

Une étude effectuée par la Banque mondiale sur un groupe d’actifs âgés entre 25 à 34 ans
démontre et quantifie l’impact positif du nombre d’années d’études sur le revenu en Afrique
central, le gain de revenu est de : 5% pour un primaire complet, 9% à la fin du secondaire,
11% pour le baccalauréat et 16% pour l’enseignement supérieur, et 2% de plus pour ceux qui
ont fait des études techniques.

Notons aussi qu’il existe une inégalité de traitement entre les hommes et les femmes : les
hommes sont 50% mieux payés que les femmes à niveau scolaire comparable. Le secteur
d’emploi est également déterminant dans le revenu : le secteur agricole informel est le secteur
dans lequel les actifs sont les moins bien payés tandis que le secteur public est le plus
rémunérant. Cela vient renforcer le fait que le taux de bas salaire est plus élevé chez les
personnes possédant un niveau d’éducation plus faible d’après la Banque mondiale (2013),
57.4% des formés de l’étude supérieure ont un emploi qui ne correspond pas à leurs
compétences.

12
I.7. La culture

Sous l’hypothèse matérialiste le rôle de la culture est cantonné à la fluidification des


échanges. La culture influence le niveau des coûts de transaction via la confiance. Les valeurs
collectives agissent sur les performances économiques d’une nation non pas parce qu’elles
modifient le contenu des règles morales, autrement dit qu’elles favorisent le travail et la
frugalité contre le loisir et la prodigalité, mais parce qu’elles créent une cohésion morale
(Casson, 1993). Cette cohésion crée une homogénéité culturelle qui favorise la confiance et
minimise les coûts de l’échange.
Dans l'économie institutionnelle, la notion de la culture semble plus claire. Or, dans l'ancien
institutionnalisme, la culture était comme une synthèse d'institutions dont chacune couvre son
propre domaine et sa propre fonction (Walton H. Hamilton, 1932).

Les institutions avaient traditionnellement le statut de données fixes et exogènes pour les
théories économiques standard et étaient de fait exclues de l'analyse (T. Corei, 1999). Or
l'institution définie par W.H. Hamilton(1932) comme ''un mode de pensée ou d'action
prévalent et permanent, qui s'incarne dans les habitudes d'un groupe ou les coutumes d'un
peuple'' peut être mise en relation avec la notion de la culture. Cet auteur définit en effet la
culture comme ''une synthèses- ou au moins une agrégation- d'institutions, dont chacune
couvre son propre domaine et sa propre fonction''.

Le renouvellement de l'attention portée aux institutions dans l'étude des transactions


économiques nous permet donc d'inférer la culture comme une variable pertinente du champ
de la recherche économique.

Selon V. Dutraive (1995), l'institution renvoie à un état social des individus, à quelque chose
qui représente une autorité par rapport à leur intérêt ou leur préférence. Elle suggère un
ensemble d'éléments a priori aussi divers que, dans un premier registre la famille, l'église,
l'Etat ; dans un autre le syndicat, l'entreprise ; dans un autre encore l'interdiction de l'inceste
ou du crime, l'interdiction ou l'obligation de vengeance (vendetta) ; ou encore le mariage, les
droits de propriété ; [....]. De cette énumération il ressort que l'institution est un terme
générique en résonance avec les notions d'organisation, de communauté, de groupement, de
collectif, de règles morales religieuses, laïques ; de valeurs, de conventions, de normes. La
culture, peut alors être considérée comme la synthèse informelle des institutions.

13
La recherche néo- classique qui veut intégrer dans le champ de l'analyse économique, les
distorsions qui perturbent le fonctionnement des modèles de base, font souvent appel à
''l'institution'' comme la solution au problème de non- opportunité du marché. Il en est ainsi de
l'approche économique néo- institutionnelle illustrée par les travaux de Coase et Williamson
lesquels font de la firme, une institution alternative au marché qui se justifie lorsque les coûts
de transaction sont trop élevés (T. Corei, 1999).

De même, la théorie des jeux, dans un contexte d'indétermination, a souvent recours à des
procédures de sélection qui font figure d'institution ou en expliquant la genèse. Ainsi,
l'institution peut déterminer la solution qui correspond à l'état optimal ; elle peut aussi prendre
la forme d'un critère de sélection lorsque plusieurs solutions se présentent. Elle peut aussi
comme le souligne V. Dutraive (1995), émerger des procédures d'apprentissage, de sélection
ou auto- renforcement à travers une certaine régularité des comportements. Enfin, la théorie
des jeux fait appel aux croyances des individus, voire leur culture qui est dans cette
perspective considérées comme des institutions (B. Walliser, 1989).

Cet éclairage des institutions en tant que modalités efficaces de régulation de coordination
leur donne une dimension fonctionnelle dans la mesure où elles apportent de l'ordre dans les
actions de leurs membres et les relations qu'ils entretiennent- les transactions, au sens de
Commons (T. Corei, 1999).

La culture tient aussi de ces dernières les mêmes fonctionnalités : La culture peut à ce titre
être considérée comme un instrument de coordination ex post des actions, à travers les
préférences et les valeurs des individus.

La caractérisation des institutions qu'effectue Veblen T(1898) peut être appliquée à la culture,
à savoir non seulement des habitudes de faire, des routines, mais aussi ''des habitudes de
pensées établies, communes à la plupart des hommes'' et, dans la perspective culturelle,
commune à une culture donnée.

La culture, en amont joue alors ce rôle fédérateur de régulation et de coordination en


procurant aux individus des anticipations stables et réciproques ainsi que la connaissance plus
ou moins formalisée des devoirs et droits de chacun afin de leur permettre de décider et d'agir.

14
Cependant, si la sociologie durkheimienne insiste sur le caractère contraignant des règles du
jeu proposées par la culture et les institutions, les économistes institutionnalistes américains
insistent parallèlement sur le jeu (au sens d'espace de liberté) qu'elles ouvrent en libérant et
étendant le champ de l'action individuelle selon les termes de Commons (R. Boudon, 1986).

II. Prise en compte des effets spatiaux

Les analyses micro économiques du climat des affaires sont encadrées par les analyses
macroéconomiques. La littérature macro a fourni d’intéressants éclaircissements, mais souffre
d’importantes limites que les études microéconomiques peuvent permettre de traverser.
La littérature macro-économique a généralement essayé d’expliquer le PIB par des variables
telles que des indicateurs de qualité institutionnelle, l’environnement politique et les
infrastructures. La majorité de telles analyses a trouvé des effets significatifs de ces variables
sur la performance économique, même si des études plus récentes sont plus prudentes dans
l’interprétation des résultats.
Dans un article pour la Banque Européenne d’Investissement, Romp et de Haan (2005)
rappellent le consensus de la littérature macro selon lequel les capitaux publics encouragent la
croissance. Au regard des institutions et de l’environnement politique, Pande et Udry (2005)
parlent d’une « évidente irrésistible » selon laquelle la croissance de long terme est plus
rapide dans les pays qui ont une qualité des institutions élevée, une meilleure application de la
loi, un système de protection des droits de propriété, une bonne gouvernance, des marchés
financiers plus souples, de bons niveaux de démocratie et de confiance. Le World
Development Report de 2005 rapporte que les analyses macro-économiques ont généré des
éclaircissements utiles, le plus important étant que la protection des droits de propriété et la
bonne gouvernance sont des éléments centraux de la croissance économique.
Straub, Vellutini et Warlters (2008) trouvent quelques preuves d’un effet positif des
infrastructures sur la croissance, spécialement dans les pays pauvres, mais conclut qu’en
général, les études aves des données agrégées manquent de robustesse. Romp et de Haan
(2005) font état de la très grande hétérogénéité des résultats entre pays et précisent que les
canaux par lesquels les infrastructures affectent la croissance ne sont pas connus.
L’approche macro-économique est caractérisée par un certain nombre de limites, parmi
lesquelles :

15
les variables explicatives au niveau des pays cachent l’hétérogénéité importante qui
existe entre les différentes régions d’un pays et/ou entre les différents types
d’entreprises ;
Le nombre limité de pays restreint la taille de l’échantillon et par conséquent la
robustesse des résultats ;
les indicateurs agrégés du climat des affaires sont très souvent imprécis ; les
indicateurs des pays comprennent peu ou pas de variation dans le temps et sont le plus
souvent indiscernables des effets spécifiques pays/secteur/région qui pourraient
représenter d’autres réalités de l’environnement des affaires ;
les instruments utilisés sont le plus souvent géographiques ou historiques (latitude,
histoire coloniale, mortalité, etc.) qui limitent la capacité des modèles empiriques
d’identifier les conséquences des changements institutionnels sur la croissance.
Ainsi, la nécessité d’études microéconomiques devient grandissante. Il est important de
souligner que les études microéconomiques ont mis la lumière sur l’existence d’une
hétérogénéité à l’intérieur des pays. De plus, les variations du climat des affaires permettent
maintenant d’expliquer les différences de performance entre les régions et entre les
entreprises.

III. HYPOTHESE DE TRAVAIL

La présente recherche énumère ces différentes hypothèses aux questions précédemment


posées, en ce sens que:
H1 :le climat des affaires à Bukavu serait non propice pour les affaires. Ceci s’expliquerait
par la multiplicité des taxes et impôts, les routes sont en délabrement avancé, l’électricité,
ainsi que la sécurité, la culture, l’accès au crédit et la protection de la propriété
intellectuelle, la main d’œuvre ne sont pas favorables pour les affaires à Bukavu.
H2 : Les points de vue des entrepreneurs potentiels et effectifs à Bukavu par rapport au
climat des affaires seraient différents. Dans ce sens les entrepreneurs potentiels à Bukavu
penseraient que le climat des affaires est défavorable aux affaires à Bukavu.
H3 : les différentes composantes du climat des affaires qui seraient valorisées par les
entrepreneurs potentiels et les entrepreneurs effectifs de la ville de Bukavu, qu’ils voudraient
qu’elles s’améliore à Bukavu seraient, les infrastructures, l’accès au crédit, la fiscalité, la
sécurité, la corruption et crime, la concurrence et règlementation, la culture, la propriété
intellectuelle, ainsi que la main d’œuvre.

18
DEUXIEME CHAPITRE : DEMARCHE METHODOLOGIQUE

II.1. Design de l’étude

Dans la démarche de cette recherche, nous avons utilisé les méthodes mixtes, celles
qualitatives et celles quantitatives pour collecter les données.
Le choix de la méthode quantitative s’explique par le fait qu’elle est plus objective, d’où elle
facilite dans ce cas des mesures statistiques et elle permet de fournir des explications causales
entre les variables (Shi, 2013). Mais aussi, la méthode qualitative qui cherche à répertorier,
explorer, générer, et comprendre les phénomènes dans l’environnement en étude (Carricano &
Poujol, 2009), elle sera effective dans cette étude par les analyses factorielles exploratoires.
Pour ce faire, nous avons utilisé des données en coupe instantanées 12 (Hung et al., 2011), afin
de tester chaque indicateur du climat des affaires par rapport aux opinions de diffèrent
entrepreneurs à Bukavu. A cet effet, Cette approche était appropriée pour obtenir des
informations instantanées provenant d’un grand groupe d’entrepreneurs, ceux potentiels et
ceux effectifs de la ville de Bukavu.
Ce chapitre présente la démarche méthodologique empruntée pour répondre aux questions de
recherche. Il est organisé autour des trois principales sections. Design de l’étude, ensuite, les
techniques de collecte des données, la détermination des variables, les méthodes et techniques
de traitement des données sont indiquées, et en fin les outils utilisés pour collecter et traiter
les données.

II.2. Les techniques de collecte de données

Nous présentons d’abord la motivation et les résultats des interviews, ensuite nous expliquons
comment l’échantillon a été déterminé et enfin nous décrivons comment l’enquête proprement
dite a été conduite.

II.2.1. Pré-enquête et échantillonnage

1. Déroulement des interviews

L’objectif assigné aux interviews est double, il s’agit d’identifier les attributs (opinions) des
entrepreneurs par rapport au climat des affaires à Bukavu et des différentes institutions
pouvant réguler le climat des affaires dans la ville de Bukavu.
La conduite de ces interviews est conforme à la procédure décrite par Churchill (1979),
Rossiter (2002) et Malhotra et al(2007) pour le développement d’une échelle de mesure.

12
Sont des données prélevées au même moment sur des individus différents dans une période.
Nous avons conduit 2 ensembles d’interviews 13: l’un avec 6 responsables des institutions et
l’autre avec 15 entrepreneurs.
L’entrevue avec les responsables des institutions 14 portait sur leur compréhension du concept
« climat des affaires » à Bukavu, les facteurs pouvant l’approcher ou l’expliquer, les
stratégies pour bien l’améliorer, mais aussi leurs opinions par rapport au climat des affaires à
Bukavu. Elle était faite à l’aide d’un guide d’entretien 15 pour une durée comprise entre 15 et
30 minutes dans leurs bureaux respectifs.
Après s’être entretenu avec ce premier groupe, nous nous sommes tournés vers les
entrepreneurs pour avoir leur opinion et leur compréhension sur le concept. Cette entrevue
durait entre 10 à 15 minutes pendant les heures du travail. Nous les abordions à l’aide des
questions inscrites dans le guide d’entretien16.
Conformément au critère de saturation sémantique17, nous nous sommes arrêtés au 15ème
entrepreneur, ces derniers étaient composés de 10 entrepreneurs des PME et de 5
entrepreneurs des PMI.
Dans les 2 cas, nous avons recueillis des informations nous permettant d’effectuer nos
analyses en vue de générer des items pertinents devant être testés.

2. Population-cible et Echantillonnage

Cette étude se focalise sur les entrepreneurs potentiels et effectifs de la ville de Bukavu. Le
choix de ces entrepreneurs se justifie par le fait qu’ils ont des informations nécessaires à la
compréhension du concept « climat des affaires »
En 2018, la ville de Bukavu comptait 2142 PME enregistrées au niveau de la DGI. Nous
référant à la table dite de Krejcie &Morgan (1970), après interpolation, la taille minimale
selon la table devant être de 326 PME, dont les entrepreneurs constituent nos unités
d’enquête.

13
Selon Leedy et Ormon (2001) cite par Reiddar (2010) la taille d’échantillon appropriée pour une étude
qualitative doit être comprise entre 5 et 20 interviewés.
14
l’OPEC, la FEC, la division de PMEA, la DGI, FPI, et la Banque Centrale
15
Voir annexe 1
16
Voir annexe 2
17
Le critère de saturation sémantique veut qu’on arrête les interviews lorsque la dernière personne interrogée
n’apporte plus de nouvelles informations par rapport aux précédentes.

19
Suivant le nombre des items retenus dans le questionnaire d’enquête des entrepreneurs
effectifs et qui s’élève à 53, le nombre d’observations doit varier entre 265 et 530 (Carricano
& Poujol, 2009). Notre échantillon demeure donc dans les normes car se trouvant dans
l’intervalle de 265 à 530.

Mais aussi pour le questionnaire des entrepreneurs potentiels et qui s’élève à 52 items, une
taille d’échantillon de 260 entrepreneurs potentiels a été prise (Carricano & Poujol, 2009).
Ainsi, pour garder la taille de nos échantillons pour les deux cas, une marge de 20
questionnaires a été faite, soit 10 questionnaires pour ceux effectifs et 10 questionnaires pour
ceux potentiels.

3. Répartition de la taille de l’échantillon

Après avoir déterminé la taille d’échantillon, la question du choix du plan de sondage


permettant sa répartition s’est soulevée.
Pour améliorer la précision de nos estimateurs et face à une population à enquêter homogène,
nous avons opté pour un sondage stratifié avec comme strate la commune. Le choix de la
commune comme strate est faite par analogie à l’étude d’Acemoglu et Verdier (1998).
Ainsi, les tableaux 1 et 2 offrent une répartition de l’échantillon par commune :
 Pour les entrepreneurs effectifs

Tableau 1 : entrepreneurs effectifs


INDICATEURS NOMBRE POURCENTAGE
IBANDA 170 52,2
KADUTU 96 29,4
BAGIRA 60 18,4
TOTAL 326 100
Source: notre confection sur base de nos calculs
Selon cette répartition de l’échantillon stratifié à la proportionnelle, nous avons enquêté 170
entrepreneurs dans la commune d’IBANDA soit 52,2%, 96 entrepreneurs dans la commune
de KADUTU soit 29,4%, et 60 entrepreneurs dans la commune de BAGIRA soit 18,4%, pour
un total de 326 entrepreneurs pris aléatoirement dans notre base de sondage.

20
 Pour les entrepreneurs potentiels

Tableau 2 : Entrepreneurs potentiels


INDICATEURS NOMBRE POURCENTAGE
IBANDA 155 59,6
KADUTU 57 21,9
BAGIRA 48 18,4
TOTAL 260 100
Source: notre confection sur bas des items retenus

Selon cette répartition de l’échantillon stratifié à la proportionnelle, nous avons enquêté 155
entrepreneurs dans la commune d’IBANDA soit 59,6%, 57 entrepreneurs dans la commune
de KADUTU soit 21,9% et 48 entrepreneurs dans la commune de BAGIRA soit 18,4%. Pour
un total de 260 entrepreneurs pris aléatoirement dans notre base de sondage.

II.2. Mesures des variables

Les variables ont été mesurées en utilisant des échelles de mesures construit à partir de la
littérature mais aussi adaptées par d’autres études dans certains cas. Les échelles de mesure
multi-items ont pour avantage de tenir compte des erreurs de mesure ainsi que de la validité et
de la fiabilité de l’échelle (Johnmark, Munene, & Balunywa, 2016). Pour tous les construits
de l’étude18, une échelle de Likert à 5 points (Babin & Svensson, 2012) allant de « 1 » : pas
du tout d’accord à « 5 » : tout à fait d’accord a été utilisée pour capter les opinions des
entrepreneurs potentiels et effectifs à Bukavu.

II.2.1. infrastructures (INFRA)

Les infrastructures ont été mesurées par l’électricité, télécommunications et transport (Carlin,
Schaffer et al. 2006). Une échelle de mesure de 14 items pour le premier cas et le second cas
12 items répartis en trois dimensions a été utilisée (Escribano et Guasch, 2005)

II.2.2. la concurrence et réglementation (CONC et REGL)

La concurrence et la réglementation ont été adaptées d’Alan Gelb et al. (2007) et Carlin et al.
(2006). Elles ont été mesurées en utilisant dans le deux cas 9 items, classés en deux
dimensions : la concurrence et la réglementation.

18
Les construits en question sont les indicateurs susceptibles à influencer le climat des affaires, soient les
infrastructures, l’accès au crédit, la réglementation, la corruption, la sécurité, la propriété intellectuelle, la
culture, et la main d’œuvre.

21
II.2.3. L’accès au crédit (AC)

Les contraintes financières ont été mesurées à l’aide de 8 items pour le deux cas de
questionnaire au total, qui trouvent leur origine dans les travaux d’Alan Gelb et al. (2007,
Hallward-Driemeier et Aterido (2007) et Bigsten et al. (2003).

II.2.4. Corruption et crime (sécurité) (CORR et SEC)

La corruption et la sécurité ont été adaptées dans les travaux de Fisman et Svensson (2005),
Gelb et al. (2007) et Acemoglu et Verdier (1998) et ont été mesurées par une échelle de
mesure de 8 items pour le premier cas et 9 items pour le second cas de questionnaire répartis
dans deux dimensions : la corruption et la sécurité.

II.2.5. la propriété intellectuelle (PROINT)

La propriété intellectuelle a été adaptée dans les travaux de Bigsten et al. (2003), celui
(d’Escribano et Guasch, 2005). Elle a été mesurée en utilisant une échelle de mesure de 4
items pour le deux cas du questionnaire.

II.2.6. la culture (CULT)

La culture a été adaptée dans le travail de Casson (1993) et mesurée à l’aide de 4 items pour le
deux cas du questionnaire.

II.2.7. la main d’œuvre (MO)

La main d’œuvre a été mesurée à l’aide de 6 items pour les deux cas du questionnaire. Et
trouve leur origine dans les travaux de (Fisman et Svensson, 2005) et à partir de la littérature.

22
Tableau 3 : Tableau Synthétique des indicateurs du construit
Variables acronymes Echelles Nombre d’items Nombre d’items
(Entrepreneur potentiel) (entrepreneur effectif)
infrastructures INFRA Adaptée de Carlin, Schaffer et al. 12 14
(2006)
la concurrence et CONC et Adaptée d’Alan Gelb et al. (2007) 9 9
réglementation REGL
L’accès au crédit AC Adaptée d’Alan Gelb et al. (2007, 8 8
Hallward-Driemeier et Aterido
(2007) et Bigsten et al. (2003).

Corruption et CORR et Adaptée de Fisman et Svensson 9 8


crime (sécurité) SEC (2005), Gelb et al. (2007) et
Acemoglu et Verdier (1998)
la propriété PI Adaptée de Bigsten et al. (2003), 4 4
intellectuelle d’Escribano et Guasch, (2005).
la culture CULT Adaptée de Casson (1993) 4 4
la main d’œuvre MO Adaptée de Fisman et Svensson, 6 6
2005) et à partir de la littérature
Source : notre confection
II.3. Technique de traitement des données

La statistique descriptive dans le cadre de ce travail nous a permis de présenter de façon


synthétique, les caractères socio- démographiques de la population sous étude : sexe, niveau
d’études, état civil, le secteur d’activité.
L’analyse factorielle exploratoire est une méthode qui nous a permis de décrire les données en
un nombre agrégé de facteurs. L’objectif assigné à l’analyse factorielle exploratoire était donc
de nous permettre de trouver les items et, bien entendu, les dimensions importantes du climat
des affaires. Pour se faire, il était d’abord question de vérifier si les données sont
factorisables. Pour vérifier si les données admettent une analyse factorielle, deux méthodes
statistiques nous étaient d’une grande utilité : L’indice d’adéquation de Kaiser-Meyer-Olkin
(KMO) et le test de sphéricité de Bartlett. Ensuite, pour épurer notre échelle de mesure, on
devrait vérifier le seuil du coefficient structurel et la part de la variance expliquée pour chacun
des items.
Dans l’objectif d’apprécier la fiabilité de l’échelle de mesure, le critère d’alpha de Cronbach
était pris en compte, afin de trouver le degré avec lequel l’instrument mesure de façon
cohérente les construits sous étude.
La pratique consiste à réduire un grand nombre d’items initiaux dans un processus itératif de
conservation/élimination des items en fonction de la valeur du coefficient alpha, qui varie
entre 0 et 1. Plus la valeur de l’alpha est proche de 1, plus la cohérence interne de l’échelle (sa
fiabilité) est forte. On élimine donc les items qui diminuent le score, et on conserve ceux qui
contribuent à augmenter l’alpha.

II.4. Outils utilisés

Dans l’objectif de rechercher les données aux méthodes et techniques exposées


précédemment, nous nous sommes servis d’un questionnaire et pour numériser les réponses
obtenues, nous nous sommes servis des échelles de mesure diverses. Les données étant
recueillies, nous les avons encodées et traitées à l’aide du logiciel IBM SPSS version 20.

23
TROISIEME CHAPITRE : PRESENTATION, ANALYSE ET INTERPRETATION
DES RESULTATS

Ce chapitre présente, analyse et interprète les résultats de la recherche. Il est tourné autour de
cinq points, dont le premier est l’état de lieux du climat des affaires à Bukavu, le deuxième est
les caractéristiques des entrepreneurs potentiels et effectifs de la ville de Bukavu, le troisième
est le résultat de l’analyse factorielle exploratoire, le quatrième est l’évaluation de
l’environnement des affaires par les entrepreneurs potentiels et effectifs de la ville de Bukavu
et le dernier est la discussion des résultats.

III.1. ETAT DES LIEUX DE L’ENVIRONNEMENT DES AFFAIRES A BUKAVU

L’enquête nous a permis de répertorier les facteurs les plus défavorables du climat des affaires
à Bukavu. Dans ce cas, les contraintes les plus saillantes répertoriées sont les suivantes 19 :
1. Infrastructures
Certaines infrastructures se trouvent moins développées en RDC et particulièrement au sud-
kivu que dans d’autres provinces de la RDC. S’agissant des infrastructures portuaires, en
dépit des atouts du pays (large accès aux côtes et importance du port de Kalundu), les ports
nationaux n’ont actuellement pas les capacités de gérer de très grandes quantités de
conteneurs en comparaison avec ceux des autres pays comme la Tanzanie ou l’Angola.
L’engorgement du transport maritime au niveau du port de Kalundu constitue une entrave aux
échanges extérieurs ; celui-ci concentre en effet 56% du trafic national mais affiche des délais
de traitement des marchandises peu compétitifs. Les potentiels du pays sont donc mal
exploités, et ce en grande partie en raison du manque de modernisation des infrastructures.
Dans le transport routier, très peu de routes principales (moins de 20%) sont bitumées et
aisément praticables. Les corridors régionaux, reliant la ville de Bukavu aux marchés
régionaux, sont peu développés par rapport aux grands potentiels des échanges.
Toutefois, au cours des dernières années, l’Etat s’est lancé dans des programmes
d’investissement en collaboration avec des institutions financières internationales (Banque
mondiale, Banque Africaine de Développement et Fond Monétaire International). Ces efforts

19
Source : opinions des entrepreneurs et celles des administrations publiques et privées : entre autre, les
Banques commerciales, la FEC, l’OPEC, la DGI, PMEA, et tribunal de commerce.

24
ont déjà permis au pays de doubler la proportion des routes bitumées entre 2015-2018 dans le
réseau routier national et régional.
La situation de la production d’énergie dans la ville de Bukavu se caractérise par un
déséquilibre entre une offre instable et inégale d’une part, et une demande croissante d’autre
part. Néanmoins, la consommation électrique par habitant est largement inférieure à celle des
pays comme le Rwanda et le Burundi, en dépit de l’énorme potentialité énergétique avec deux
barrages électriques (Ruzizi II et barrage de Mumosho). En 2010, moins de 40% de la
population avait accès à l’électricité.
Le déficit électrique est un problème récurrent pour les opérateurs économiques du fait d’un
approvisionnement irrégulier illustré par de fréquents délestages et coupures d’électricité
coûtant annuellement aux entreprises plus de 4.9% de leur chiffre d’affaires.
Notre enquête montre que pour 29.1% des TPE, 39.25% des ME, ces délestages constituent la
contrainte principale au développement de leurs activités.

2. La paix et la stabilité politique

La prévalence de cette stabilité politique est confirmée dans l’opinion des entreprises.
L’enquête montre que la plupart des entrepreneurs ne considèrent pas le contexte politique
comme une grande préoccupation pour le développement de leurs entreprises. La confiance
dans les conditions politiques augmente avec la taille des entreprises. 64% des ME trouvent
même que la situation est favorable ou très favorable à leurs activités. Les TPE sont plus
nombreuses à avoir un avis défavorable (36.9%).
Mais au niveau de la sécurité publique, la RDC, particulièrement l’Est de la RDC présente un
niveau d’insécurité physique élevé comparé à ses voisins et d’autres provinces.
En effet, les cas d’insécurité physique sont un problème grave dans le pays, surtout dans les
milieux ruraux de la ville de Bukavu. Cette insécurité n’est malheureusement pas de nature à
favoriser l’attrait de nouveaux investisseurs. Elle induit également de fortes charges sur les
entreprises déjà établies, pour se munir d’un dispositif sécuritaire à même de protéger leurs
installations ainsi que leur site d’activité. Ce problème constitue un des obstacles clés du
climat des affaires à Bukavu.
Le niveau d'insécurité publique élevé, la faiblesse du pouvoir d'achat et enclavement de
populations dans certaines zones sont observés.

25
3. Etat de droit et protection des droits de propriété

Selon la Fédération des Entreprises au Congo, l'application de la législation en matière de


droits de propriété intellectuelle continue à être problématique. Différents produits font
fréquemment l'objet de contrefaçon dont les principaux sont les tissus pagnes (tissus
imprimés), les cigarettes, les pièces détachées de véhicules et les matériaux de construction.
La faible mise en exécution de la législation est liée en grande partie aux faibles moyens
alloués à la formation et à la sensibilisation.
- L’accès à la propriété : Les procédures pour enregistrer un titre de propriété sont
nombreuses (5 au total) 20, difficiles et coûteuses. Ce processus prend en moyenne 93 jours
et coûte environ 20% de la valeur du bien21. De ce fait, l’acquisition de titres de propriété
n’est pas aisée et pousse à des pratiques illégales. Il apparaît également un phénomène de
sous immatriculation
La transition vers une économie plus formelle nécessite la protection des noms
commerciaux, des noms de domaines, des marques et des brevets d’invention. Il reste
néanmoins de nombreux défis car pour la grande majorité des entreprises, et quelle que
soit leur taille, les droits de propriété intellectuelle sont mal protégés.
Il est intéressant de noter aussi que l’information sur la propriété intellectuelle n’est pas
homogène (de même nature) auprès des entreprises : plus d’un tiers des TPE répondent ne
pas être informées sur cette question, contre 17% des PE. Les enjeux de la propriété
intellectuelle sont encore méconnus du grand public et notamment des entrepreneurs à
Bukavu.
Il s’agit d’une incohérence entre les systèmes moderne et traditionnel d'attribution des
terres et l’enregistrement complexe et coûteux des titres de propriété dans la ville de
Bukavu.

20
La demande d’immatriculation d’un titre foncier est un long processus commençant par le dépôt du
formulaire de demande bien rempli à la sous-préfecture, qui le transmettra au service départemental des
affaires foncières. Ce dernier fixera la date de la descente de la commission consultative pour constater
l’effectivité de la mise en valeur du terrain. Ensuite on transmet le dossier au délégué provincial pour qu’il
l’inscrive dans le registre provincial avec un numéro et pour qu’il établisse un avis de clôture de bornage. Le
dossier est alors transcrit au conservateur foncier qui remettra au demandeur une copie du titre foncier après
paiement de la redevance foncière et en l’absence de toute opposition et de tout litige.
21
Rapport Doing Business 2012; Banque Mondiale

27
4. La concurrence

Le phénomène de concurrence déloyale semble par ailleurs affecter les entreprises de manière
différenciée selon leur taille. L’enquête sur le terrain montre que les TPE sont relativement
moins touchées tandis que près de 70% des ME, et 75% des PE se disent atteintes par les
pratiques de concurrence déloyale. Parmi les entreprises de plus grande taille
celles opérant dans le secteur secondaire perçoivent de manière nettement plus négative les
effets de la concurrence déloyale.
Comme l’on pourrait s’y attendre, son impact se ressent également plus fortement chez les
entreprises formelles qu’informelles.
Étant donné l’ouverture croissante de l’économie et les pressions concurrentielles que
représente le commerce illicite, une régulation et un système de contrôle efficaces sur le
commerce illicite sont nécessaires pour protéger les activités des opérateurs domestiques, en
particulier des entreprises naissantes.
Les opinions recueillies sur le terrain montrent que la concurrence déloyale est une
préoccupation centrale pour les entreprises, notamment les plus dynamiques d’entre elles qui
mènent des activités commerciales.
En outre, la porosité des frontières rend d’autant plus difficiles les contrôles, avec le risque de
voir les cas d’importations illicites s’accroître. Ainsi, de nombreux produits vendus sur le
marché Congolais proviennent dans les pays limitrophe notamment le Rwanda, le Burundi,
l’Angola, la Tanzanie, etc et entrent dans le pays par des circuits illégaux, contribuant ainsi à
fragiliser les producteurs locaux.
5. Technologies de l'information et de la communication (TIC)
L’accès à l’information, à la technologie et au savoir représente un enjeu crucial de
développement, comme l’attestent les théories modernes de la croissance appuyées par de
nombreux travaux empiriques. L’utilisation des TIC au sein de l’entreprise et dans le marché
cible fluidifie le traitement et la transmission de l’information et améliore la productivité
globale (réduction des délais, optimisation des tâches administratives, gestion relation client).
Force est de constater que les entreprises Congolaises, particulièrement celles de la ville de
Bukavu sont confrontées à un défi de taille pour introduire l’usage des TIC dans leurs
activités quotidiennes.
L’enquête menée auprès des entreprises révèle seulement un niveau de satisfaction modéré du
secteur privé envers l’état de développement général des infrastructures ainsi qu’envers les
lois et politiques qui régissent le domaine des télécommunications. S’agissant des
infrastructures relatives aux TIC, 22% des entreprises interrogées les considèrent
développées, 30% satisfaisantes, et presque 40% dénoncent leur niveau peu à sous-développé.
L'opinion des entreprises de diverses tailles est en général semblable.
Ainsi, le niveau de développement de TIC est limité des infrastructures, la faible qualité des
produits et services TIC, mais aussi le cadre légal peu développé, mise en application
difficile, communication insuffisante avec les acteurs économiques à Bukavu.
6. La bonne gouvernance
Malgré une légère amélioration constatée au cours des dernières années, les indicateurs de
gouvernance de la Banque mondiale sont clairement négatifs. Et place la RDC à la 144 ème
position (sur 176 pays) selon le Corruption Perception Index 2017
Les entreprises Congolaises sont donc confrontées à un contexte qui, en plus de ses autres
défaillances, induit des coûts supplémentaires pour des prestations administratives
normalement gratuites. Ainsi, les indicateurs de la Banque mondiale dénoncent une
corruption insidieuse de plus en plus profonde. Les pots-de-vin aux agents de
l’administration sont devenus récurrents et conditionnent très souvent l’obtention d’un service
dans les délais normaux. En 2017, cette pratique concernait plus de 50% des entreprises
Congolaises.
Les résultats de l’enquête démontrent les implications de la corruption sur le secteur privé,
puisque plus de 70% des entreprises interviewées dans la ville de Bukavu trouvent que la
corruption a un impact négatif sur l’activité économique à Bukavu. La taille de l’entreprise a
ici une influence: plus la taille augmente, plus les avis sont marqués concernant la corruption
et le frein qu’elle représente pour l’économie Congolaise. Les jeunes entreprises sont
particulièrement pessimistes: plus de 45% d’entre elles trouvent que l’économie est gênée de
manière très forte par des problèmes de corruption.
Selon l’enquête « Entreprise Survey 2018 » de la Banque mondiale, la corruption figure parmi
les cinq principaux obstacles rencontrés par les entreprises Congolaises. Du fait de leurs
besoins plus diversifiés et de leurs contacts plus fréquents avec les institutions publiques, les
petites et moyennes entreprises classent même la corruption comme étant leur seconde
contrainte majeure.
7. Le dialogue social
La culture syndicale est encore peu développée et le pays possède un très faible taux de
syndicalisation. En milieu rural et chez les femmes, ce taux est quasi nul.
Selon les données de la FEC (Fédération des Entreprises au Congo 2018), l’on constate que la
proportion des entreprises comptant des travailleurs syndiqués au sein de leur personnel est
très faible : seuls 3,8 % des chefs d’entreprises affirment que leurs travailleurs sont syndiqués.
Cela est dû à la présence massive de petites entreprises non formelles qui emploient un taux

28
Elevé de la population. La taille du secteur informel entraîne ainsi une sous-représentation des
travailleurs au niveau des organisations syndicales.
Malgré le cadre institutionnel qui a permis la signature, au niveau national, de plus de 30
conventions collectives (dans les secteurs d’activité tels que les transports, les banques, les
métiers forestiers), le dialogue social reste fragile du fait de plusieurs facteurs : le caractère
informel croissant de l’économie (approximativement 90% des actifs) ; le faible taux de
salarisation (inférieur à 18%), les phénomènes de pluriactivité (touchant 37.4% des actifs) et
de sous-emploi (75%) qui favorisent la précarisation des conditions de travail ; les plaintes
relatives à la liberté syndicale.
8. Le cadre réglementaire
Un cadre réglementaire clair et adapté est une condition clé pour le développement des
entreprises. Il favorise l’émergence d’entreprises formelles et augmente la compétitivité de
l’ensemble du secteur privé. Tenant compte de ce fait important, le pays a initié pendant les
dernières années un processus de réformes qui a déjà permis de travailler sur un nombre
important de contraintes. La RDC se montre ainsi comme un pays possédant une volonté
claire de poursuivre une amélioration constante de son environnement des affaires. Malgré les
progrès déjà accomplis, l’état actuel du cadre réglementaire en République Démocratique du
Congo comporte encore d’importants obstacles réglementaires.
De nombreux problèmes existent à la source et engendrent des contraintes pour les
entreprises. Ceux-ci concernent surtout les domaines suivants : création d’entreprises, impôts
et taxes, exécution des contrats, système financier, commerce transfrontalier, politique de
concurrence, cadre foncier, et diffusion de l’information lors des réformes. Par rapport aux
procédures de paiement des impôts et taxes ; avec une moyenne de 44 paiements
correspondant à divers impôts et taxes, parmi lesquelles, l’on recense l’impôt sur le revenu, la
TVA, les taxes douanières, les droits d’accises, les taxes des services (OCC, Environnement,
OFIDA pour le compte de FPI), l’impôt sur les revenus des capitaux mobiliers (RCCM), la
taxe spéciale sur les revenus (TSR), les droits d’enregistrements. La fiscalité locale recouvre
l'ensemble des droits et taxes dont les recettes sont affectées aux collectivités territoriales
décentralisées : contribution des patentes, licence, impôt libératoire, et taxes communales
directes et indirectes (représentant un coût équivalent à 654 heures par année pour les
entreprises). Le rapport Doing Business 2016 juge cette fiscalité plus contraignante que celle
des autres économies sub-sahariennes. Le poids des procédures de paiement des impôts et des
taxes incite à l’adoption de pratiques informelles, réduisant de ce fait les recettes publiques et
poussant l’Etat à taxer davantage les entreprises formelles. L’enquête indique que 73% des

29
entreprises dénoncent la fiscalité directe et indirecte comme pesant de manière importante sur
leurs activités
26
Ceci concerne plus de 70% des TPE et des PE ainsi que plus de 65 % des ME. La TVA et l’impôt sur le revenu des sociétés apparaissent comme
particulièrement contraignants. Par rapport aux processus de création d’entreprises, le tableau suivant récapitule les processus de création de
l’entreprise en RDC par rapport au Cameroun et le BURUNDI:

Tableau 4: tableau comparatif des processus de création de l’entreprise


statut de Nombre de procédures et durée Coût de création Mesures additionnelles
l’entrepreneur recommandées
Cameroun BURUNDI RDC Cameroun BURUNDI RDC En RDC
Entreprenant 1 étape 1 étape Gratuit Gratuit pour le frais Gratuit Sensibiliser les opérateurs
5 étapes
1 jour 1 à 3jours au maximum d’enregistrement économiques (surtout
15 jours
informels) à l’adoption de ce
nouveau statut
Commerçant 2 étapes 2 étapes 20 884,5 FCFA droits fixes 46 500 francs 10 dollar soit 16500 FC droit Réduire le nombre de
15 jours
individuel 1 à 3 jours 1 à 3jours d’enregistrement soit 35 burundais frais fixe d’enregistrement et 40 documents exigés (acte de
5 étapes
(personne dollar d’enregistrement soit dollar frais naissance, attestation de
physique) 21500 FCFA frais 25 dollar d’immatriculation au RCCM mariage, plan de localisation,
d’immatriculation au déclaration sur l’honneur
RCCM soit 36 dollar accompagné de l’extrait du
casier judiciaire)
Société locale 9 étapes 5 étapes Avant 13 formalités en 15 125 307 FCFA soit 210 96 720 francs 110 dollar frais Diminuer ou éliminer le
(personnes morales 5 à 10 jours 15 jours jours, mais aujourd’hui 13 en dollar burundais frais d’enregistrement capital minimum;
: SARL, SA) 3 jours d’enregistrement soit (Economie Nationale, Éliminer la nécessité de faire

52 dollar. INSS, INPP, Ministère de vérifier le versement du


l’environnement, DGI, capital par un notaire;
Commune) Réduire également le nombre
de documents exigés

Source ; RDC : rapport Business et Finance 2019 & rapport d’évaluation de l’environnement des affaires au Cameroun 2013.

30
Par contre en Côte d’Ivoire ; le droit d’enregistrement à payer est calculé en pourcentage du
capital social. Les entreprises dont le capital varie entre 3 millions et 5 milliards, doivent
verser 0,3% du capital alors que celles de plus de 5 milliards doivent s’acquitter de 0,1% de
ce montant. Un forfait de 18 000 F est accordé aux entreprises dont le capital est inférieur à 3
millions. Il faut noter que cette déclaration permet le suivi de l’impôt sur le revenu des
créances (IRC) et de l’impôt sur le revenu des valeurs mobilières (IRVM). 22

Pour ce fait, créer une entreprise en RDC implique de connaître le principal impôt applicable
aux entreprises congolaises :
L’impôt sur les bénéfices et profits (IBP) ou impôt sur les sociétés : C’est impôt prélevé sur
les bénéfices nets de toutes les entreprises industrielles, commerciales, artisanales, agricoles
ou immobilières en RDC, aussi bien pour les entreprises congolaises qu’étrangères.

Le taux d’imposition de l’IBP est 30% et la déclaration des revenus de l’exercice devra être
déposée au plus tard le 31 mars de l’année suivant celle de l’exercice. A cet effet, comparer ce
taux d’imposition de l’IBP au Rwanda, nous constatons que c’est de 30% (Rwanda :
environnement des affaire, 2019), selon la publication du « Revenue Statistics in Africa,
2018 », en Ouganda L’IBP est de 34,9%, en Swaziland c’est 49,2%, au Maroc l’IBP est de
30,8%, au Togo l’IBP est de 18,6%.

9. Accès aux services financiers


D’une manière générale, signalons que le système financier de la RDC est peu profond et
sous-développé. Le secteur financier congolais comprend 18 banques agréées, une société
nationale d’assurance (SONAS) et l’Institut national de sécurité sociale (INSS), 5 institutions
spécialisées, 143 IMF et coopératives, 59 institutions de transfert de fonds, 3 institutions de
monnaie électronique et 16 bureaux de change. Il n’existe ni marché d’actions, ni marché de
titres de créance23.
A cet effet, les ISFD de la province du Sud-Kivu sont constituées de COOPEC et IMF.
Celles-ci prennent la relève du financement des exclus du secteur bancaire et constituent le
poumon de financement des MPME au Sud-Kivu. Il est bel et bien connu que la province du
Sud-Kivu regorge d’ISFD à travers la RDC (statistiques 2014) mais sa situation économique
n’est pas la meilleure à l’instar d’autres provinces. Certains experts pensent que cela est dû au

22
Wikicréa Afrique, 2018
23 Rapport du FMI : « Evaluation de la stabilité du système financier en RDC », n°14/315,
Octobre 2014, p.9

34
problème du délai de remboursement de crédit octroyé par les établissements de crédit, au
taux d’intérêt pratiqué, aux garanties exigées pour accéder au crédit,… d’autres estiment que
c’est plutôt le manque de confiance en l’institution financière né des situations vécues auprès
des institutions similaires qui amènent certains clients de la banque ou de l’IMF à ne pas opter
pour les comptes à terme, au rationnement de crédit mais aussi et surtout à la non prise en
compte du risque lié au secteur d’activités du client ou de l’emprunteur.

D’où, l’enquête mené par JACKSON NGEZI (2015), montre qu’à ce qui concerne les
conditions à l’accès au crédit, il faut être client, présenter une garantie à la hauteur de la
demande, mettre à la disposition de la banque les états financiers à la moyenne de 3 derniers
exercices.

En outre par rapport à cette situation, les entrepreneurs de la ville de Bukavu, nous montrent
que il ya les formalités lourdes aux particuliers qui n’ont pas le statut d’entreprise ou un
compte d’épargne dans l’IMF ou la banque.

La Garantie n’est pas encore adaptée à la situation socio-économique de la province du Sud-


Kivu (titre foncier, certificat d’enregistrement de la parcelle, etc.).

Par rapport au délai de remboursement du crédit, les recherches nous montre que pour 4 295
clients en 2015, seuls 316 (7,35%) bénéficient d’un crédit de moyen et long terme et 92,65%
obtiennent un crédit remboursable dans moins d’une année (majorité 6 mois). De cet effet, les
Avis de PME et PMI par rapport à cette situation est que le délai de remboursement du crédit
ne tient pas compte de la durée du cycle d’exploitation de la PME/PMI emprunteuse (source
de défaut de remboursement).

Cependant, certaines PME sont satisfaites du crédit à capital différé de la SMICO car
bénéficiant du délai de grâce de 3 mois dans lequel elles ne paient ni principal, ni intérêts et
celui du FPI de 6 mois offerts avant le début de remboursement.

Par rapport au taux d’intérêt appliqué, à la BCDC, le taux d’intérêt mensuel pour les PME et
PMI est de (14 % USD et 10% CDF), aux salariés (USD 18% et CDF 12%), au FPI le taux
d’intérêt est de10 à 18% selon la taille de l’entreprise (intérêt simple), à la SMICO S.A le taux
d’intérêt est de 3% par mois (dégressif).

Comparer ces taux par rapport à d’autres pays, nous constatons que le Rwanda applique un
taux d’intérêt de 20% par mois pour la Banque centrale, mais il s’observe dans le cas général,
le taux commun à toutes les banques avoisine les 17%. Qui serait le taux commun à toutes les
Banques.

Mais certaines banques baissent leur taux jusqu’à 14% en fonction de la confiance dont elles
réservent à leurs clients (BNR, 2018). Par contre, en Ouganda ce taux varie entre 18 et 19%
(Making Finance Work for Africa, 2017).

Ainsi, l’opinion des PME de la ville de Bukavu par rapport au taux d’intérêt, elles disent que
le taux d’intérêt est au moins raisonnable mais les problèmes principaux résident dans les
garanties (accès au crédit), le délai de remboursement et la gestion du crédit y compris son
affectation. Par rapport aux limites liées à l’octroi de crédit, les arguments avancés est que les
projets présentés par les clients, n’aspirent pas confiance dans la durée, mais aussi le manque
de crédibilité aux opérateurs économiques de la ville de Bukavu. Enfin, la liquidité de clients
(épargnes) et manque de crédibilité aux demandeurs du crédit qui paient certaines dettes par
des nouveaux crédits consentis au près d’une autre IMF.

A cet effet, on observe le problème du rationnement de crédit. Le crédit reçu ne leur permet
pas de financer à bon escient leurs projets et ne reçoivent pas habituellement ce qu’elles ont
demandé.
Selon l’enquête, nous remarquons une faible valorisation des méthodes et sources
alternatives de financement par les petites et moyennes entreprises à Bukavu et en outre, il
s’observe une difficulté à fournir les garanties nécessaires pour l'obtention de prêts bancaires,
en particulier pour les PME de la ville de Bukavu.
10. Commerce et intégration économique
Par rapport au commerce et l’intégration économique, l’enquête révèle que le manque de
compétitivité des infrastructures de transport et de logistique fait trainer l’écoulement des
produits venant de l’extérieur de la région, mais aussi un long délai de dédouanement avec de
nombreuses procédures douanières.
11. L'éducation et la formation
Par rapport à l’éducation et à la formation de la main d’œuvre locale, nous constatons et par
l’appui de nos enquêtes, une faible adéquation entre compétences des travailleurs et besoins
des entreprises dans la ville de Bukavu. Mais aussi et surtout, l’efficacité et gouvernance du
système éducatif est insuffisantes à Bukavu.
Ces phénomènes entravent la croissance des PME de la ville de Bukavu, car la main d’œuvre
qu’elles utilisent ne répond pas aux attentes des dirigeants des PME à Bukavu.
III.2. CARACTERISTIQUES DE L’ECHANTILLON

Ce point présente d’un côté les caractéristiques des entrepreneurs potentiels de la ville de
Bukavu qui reprend le genre de l’enquêté, leur niveau d’étude, la commune de résidence et
l’état civil de l’enquêté. De l’autre côté ce point énumère les caractéristiques des
entrepreneurs effectifs de la ville de Bukavu, au quels nous ajoutons le secteur d’activité de
l’entrepreneur effectif.

Tableau 6 : sexe, état civil, niveau d’étude et commune de résidence de l’entrepreneur


potentiel
effectif pourcentage
sexe masculin 171 65,8
féminin 89 34,2
valide 260 100,0
Etat civil célibataire 154 59,2
marié 81 31,2
divorcé 25 9,6
valide 260 100,0
Niveau Sans étude 9 3,5
d’étude primaire 63 24,2
secondaire 76 29,2
universitaire 112 43,1
valide 260 100,0
Commune Ibanda 92 35,4
de résidence Kadutu 87 33,5
Bagira 81 31,2
valide 260 100,0
Source : notre confection à partir du logiciel SPSS version 20
Le tableau ci-après indique que sur 260 entrepreneurs potentiels de la ville de Bukavu, 171
soit 65,2% sont des hommes et 89 soit 34,2% sont des femmes. Ceci confirme les conclusions
des travaux empirique (Anne, 2016; Bel, 2009; Singer, Amoros, & Arreola, 2014), selon
lesquelles, les femmes sont moins présentes dans l’entrepreneuriat. Ceci laisse sous-entendre
des barrières socioculturelles, essentiellement des normes sociales qui défavorisent encore
l’entrepreneuriat féminin (Anne, 2016; Himrane & Hassani, 2017).
Pour ce qui suis, nous constatons que les célibataires sont nombreux avec comme pourcentage
de 59,2%, par rapport à l’état civil des enquêtés.

36
En plus il ressort de ce tableau que la plus part des entrepreneurs potentiels ont un niveau
universitaire avec un pourcentage de 43,1%. En fin, nous constatons que 35,4% résident dans
la commune d’Ibanda, 33,5% dans la commune de Kadutu et 31,2% résident dans la
commune de Bagira.

Tableau 7: sexe, état civil, niveau d’étude et commune de résidence et le secteur d’activité
de l’entrepreneur effectif
effectif pourcentage
sexe masculin 221 67,8
féminin 105 32,2
valide 326 100,0
Etat civil célibataire 103 31,6
marié 222 68,1
divorcé 1 ,3
valide 326 100,0
Niveau d’étude Sans étude 19 5,8
primaire 0 0
secondaire 134 41,1
universitaire 173 53,1
valide 326 100,0
Commune de Ibanda 110 33,7
résidence Kadutu 127 39,0
Bagira 89 27,3
valide 326 100,0
Secteur d’activité service 300 92,0
manufacture 26 8,0
valide 326 100,0
Source : notre confection à partir de logiciel SPSS version 20
Le tableau ci-après indique que sur 326 entrepreneurs effectifs de la ville de Bukavu, 221 soit
67,8% sont des hommes et 105 soit 32,2% sont des femmes. Ceci laisse sous-entendre des
barrières socioculturelles, essentiellement des normes sociales qui défavorisent encore
l’entrepreneuriat féminin dans beaucoup des pays sous-développés.
Pour ce qui suis, l’état civil des entrepreneurs effectifs de la ville de Bukavu, nous constatons
que les mariés sont nombreux avec comme pourcentage de 68,1%.

37
En plus il ressort de ce tableau que la plus grande partie des entrepreneurs effectifs ont un
niveau universitaire avec un pourcentage de 53,1%.
Nous constatons de ce fait, que 33,7% résident dans la commune d’Ibanda, 39,0% dans la
commune de Kadutu et 27,3% résident dans la commune de Bagira.
En fin, pour ce qui est du secteur d’activité, 300 entrepreneurs effectifs soit 92,0% travaillent
dans le service et 26 entrepreneurs effectifs soit 8,0% travaillent dans la manufacture.

III.3. RESULTATS DE L’ANALYSE FACTORIELLE EXPLORATOIRE

Tableau 8 : KMO et Test de Bartlett


Cette étude a utilisé l’analyse factorielle exploratoire pour réduire l’ensemble des items en un
petit nombre de facteurs. A travers cette analyse, tous les critères (KMO et test de sphéricité
de Bartlett) ont justifié l’usage de l’AFE. Les résultats de ces critères sont repris dans le
tableau ci-dessous :

Indice KMO et test de Bartlett Entrepreneurs Entrepreneurs


potentiels effectifs
Mesure de précision de l'échantillonnage de Kaiser-Meyer-Olkin. 0,645 0,706
Test de sphéricité de Khi-deux approximé 7397,160 7941,258
Bartlett ddl 630 496
Signification de Bartlett ,000 ,000
Source: nos analyses avec SPSS version 20
Conformément aux éléments de ce tableau, les indices de KMO et les seuils de signification
de la Khi-deux approchée de Bartlett sont favorables sur la qualité globale de nos données.
En effet, les résultats du tableau 3 indiquent que toutes les dimensions de l’étude, en nous
référant à Carricano et Poujol, (2009) ont une bonne capacité d’être factorisées et qu’il
existerait une structure cohérente entre elles. Le seuil de signification de la khi-deux calculée
de Bartlett affirme que la matrice de corrélation n’est pas statistiquement une matrice identité.
En d’autres termes, tous les coefficients de corrélation inter-item ne sont pas
significativement égaux à zéro.
Ces résultats signifient que les items utilisés pour chaque variable étaient corrélés entre eux et
que pris en ensemble ils offrent plus de compréhension des phénomènes qu’ils
opérationnalisent, que les prendre individuellement.

38
Les résultats de l’analyse factorielle, présenté dans les tableaux ci en dessous, montrent que le
concept « climat des affaires à Bukavu » pour les entrepreneurs potentiels est un concept
multidimensionnel composé de 14 dimensions qui expliquent 82,829% de la variance,
présentant un bon indicateur de fiabilité (alpha de Cronbach) soit 84,6%. Il s’agit de 14
dimensions qui regroupent 35 items obtenu après une série de 6 itérations à la suite desquelles
17 items ont été éliminés. Mais aussi, pour les entrepreneurs effectifs, « le climat des affaires
à Bukavu » est un concept multidimensionnel composé de 11 dimensions qui expliquent
78,755% de la variance, présentant un bon indicateur de fiabilité (alpha de Cronbach) soit
87%. Il s’agit de 11 dimensions qui regroupent 32 items obtenu après une série de 5 itérations
à la suite desquelles 21 items ont été éliminés.
Les tableaux suivants présentent les résultats de l’ACP.

39
Communalités
Tableau 9: Table de matrice des composantes principales après rotation VARIMAX pour les entrepreneurs potentiels à Bukavu. Estimées (ĥ² ) et alpha

Facteur/Dimensions/Composantes /Poids factoriels estimés (loadings) de Cronbach (â)

Items retenus (variables originales significatives) Composantes


et Codes 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 ĥ² â
Les institutions financières sont plus rapides quand on
sollicite un crédit pour les affaires (AC3) 0,940 0,929 0,842
Les jeunes de Bukavu sont bien formés (MO2)
0,948 0,956 0,842
Je suis satisfait de la main d’œuvre locale (MO6)
0,944 0,952 0,843
Les services qu’offrent les Banques sont favorables aux
affaires (AC2) 0,894 0,858 0,839
la main d’œuvre locale est compétente (MO1)
0,934 0,930 0,839
La main d’œuvre locale aspire confiance (MO5)
0,919 0,925 0,837
je suis satisfait de la réglementation des affaires dans mon
pays. (REG5) 0,907 0,850 0,843
C’est facile d’obtenir des garanties à la marque, à
l’innovation des produits auprès des institutions compétentes 0,934 , 0,936 0,839
(PI3)
Le cout de la main d’œuvre locale est abordable (MO3)
0,920 0,925 0,838
C’est facile d’accéder aux crédits bancaires auprès de
l’institution financière (AC1) 0,796 0,738 0,838
Les institutions compétentes facilitent la protection ainsi que
la sécurité effective des entreprises à Bukavu (PI4) 0,863 0,850 0,836
La main d’œuvre locale est fiable (MO4)
0,868 0,868 0,835
la connexion internet est de bonne qualité à Bukavu (TEL5)
0,743 0,694 0,844
Les routes sont en bon état et permettent de faire les
transactions des affaires (TR1) 0,805 0,725 0,845
C’est facile de s’acquitter de la fiscalité (impôts et taxes)
sans corrompre les agents de fisc (COR3) 0,781 0,727 0,842
les agents de l’Etat sont intègres (COR4)
0,777 0,926 0,844
Le système de communication est plus développé à Bukavu
(TEL2) 0,921 0,906 0,843
je suis satisfait du climat des affaires avec les banques à
Bukavu (AC8) 0,886 0,878 0,842
La concurrence dans les secteurs d’activité permet la
croissance des entreprises (CON1) 0,902 0,915 0,839

40
la situation politique à Bukavu est stable (SEC4)
0,915 0,941 0,839
C’est facile d’obtenir le permis d’exploitation auprès de
l’autorité compétente (REG4) 0,913 0,949 0,840
C’est facile d’accéder au droit de titre de propriété pour les
affaires à Bukavu (PI2) 0,917 0,950 0,842
La loi protège les produits par rapport à la concurrence à
Bukavu (CON4) 0,937 0,742 0,844
Les entrepreneurs locaux sont respectueux (CUL2)
0,924 0,934 0,842
Il n’y a pas aucune difficulté pour la connexion lors des
opérations (TEL4) 0,907 0,886 0,842
C’est facile d’accéder aux documents d’ouverture de
l’entreprise sans corrompre les services de l’Etat (COR2) 0,923 0,897 0,844
Le transport n’est pas couteux dans les transactions
(routières, aériennes et lacustres) (TR4) 0,851 0,794 0,846
C’est facile d’accéder aux marchandises sans aucune
incidence lors de l’importation des produits (SEC3) 0,879 0,835 0,844
le courant est favorable pour le déroulement des affaires à
Bukavu (EL1) 0,779 0,681 0,846
Le taux d’intérêt est bon (AC4)
0,651 0,640 0,846
les banques et institutions financières conseillent les
entrepreneurs de Bukavu (AC7) 0,575 0,660 0,850
La permanence du courant permet de réaliser les opérations
d’affaire (EL2) 0,826 0,779 0,848
Le délai de remboursement de crédit est abordable (AC5)
0,714 0,680 0,845
C’est facile d’obtenir une autorisation d’ouverture de mon
entreprise (REG3) 0,546 0,665 0,840
L’enregistrement au droit de titre de propriété ne pas
couteux (PI1) 0,615 0,635 0,842

Somme des carrés (valeurs propres) 6,429 3,393 2,708 2,342 2,148 1,933 1,889 1,566 1,471 1,378 1,313 1,137 1,075 1,037
% de la variance expliquée 17,857 9,425 7,523 6,507 5,967 5,370 5,247 4,349 4,086 3,827 3,648 3,159 2,985 2,879
Alpha de Cronbach 0,846
Source : Résultats obtenus à partir de SPSS version 20
Cette solution structurelle fait remarquer que tous les items retenus ont des poids factoriels
significatifs car supérieurs au seuil du coefficient structurel de 0.34.
L’évaluation des communalités renseignent également que les parts de variance expliquées
par chacun de nos items sont supérieures au seuil acceptable de 0.5.
Mis ensemble, ces deux résultats rassurent que nos différents items ont de degré de
correspondance élevée avec leur facteur respectif, c'est-à-dire qu’ils les définissent bien. En
outre, ces résultats nous amènent à affirmer que cette solution à 35 items et à 14 facteurs offre
une structure factorielle bien définie (Hair et al, 2010) du construit « climat des affaires à
Bukavu »
Sur le plan global, cette solution est acceptable. En effet, ils suggéraient un modèle à 14
facteurs avec une variance totale expliquée acceptable de 82,829% et des valeurs propres
supérieures à 1.
Ces résultats attestent, également, que la fiabilité de ce modèle à 14 facteurs est excellente
(supérieure à 0.8) dans son ensemble, (Carricano et Poujol, 2008).
Pour ce qui est de la nomination des facteurs, cette solution nous facilite la tâche
d’interprétation.
En effet, nous pouvons nommer par ordre d’apport à la variance totale expliquée, le 1 er
facteur « l’accès au crédit et la main d’œuvre », le 2 ème facteur «la confiance envers les
Banques et la confiance envers la main d’œuvre locale», le 3 ème facteur « la règlementation et
cout de la main d’œuvre locale», le 4 ème facteur «la facilité d’accès au crédit et la fiabilité de
la main d’œuvre», le 5ème facteur « la qualité des routes, de la connexion internet et
l’intégrité», le 6ème facteur «le système de communication et la satisfaction», le 7 ème facteur
«la concurrence et la situation politique», le 8ème facteur « la réglementation et l’accès au droit
de titre », le 9ème facteur « la concurrence et la culture », le 10ème facteur « la
télécommunication et la corruption », le 11ème facteur « le transport et la sécurité », le 12ème
facteur « l’électricité et l’accès au crédit », le 13ème facteur « la permanence du courant et le
délai de remboursement des crédits », et enfin le 14ème facteur « la règlementation et cout de
l’enregistrement au droit de propriété ».
Ainsi, pour les 14 dimensions retenues, l’accès au crédit et la main d’œuvre pour la première
dimension est valorisée à 17,857% par les entrepreneurs potentiels de la ville de Bukavu. Ce
résultat confirme celui trouvait par d’Alan Gelb et al. (2007, Hallward-Driemeier et Aterido
(2007) et Bigsten et al. (2003) aux items « C’est facile d’accéder aux crédits bancaires auprès
de l’institution financière et le taux d’intérêt est bon » mais aussi ils rajoutent un autre « le

42
cout de la main d’œuvre est abordable ». Il valide de ce fait la partie de notre troisième
l’hypothèse, comme indicateur valorisé par les entrepreneurs potentiels de la ville de Bukavu.

La deuxième composante valorisée par les entrepreneurs potentiels de la ville de Bukavu est
la confiance envers les Banques et la confiance envers la main d’œuvre locale, et explique à
9,425%.

La règlementation et le cout de la main d’œuvre locale pour la troisième composante est


valorisée à 7,523% par les entrepreneurs potentiels de la ville de Bukavu. Elle sous-entend la
manière dont les entrepreneurs perçoivent l’environnement des affaires par rapport à la
réglementation et le cout de la main d’œuvre locale. L’importance substantielle de cette
composante rencontre les résultats d’Alan Gelb et al. (2007).
Alan Gelb et al. (2007) ont remarqué que la plupart des entrepreneurs valorisent la
réglementation comme indicateur de l’environnement des affaires. Cette dimension de par son
importance dans l’explication du phénomène du climat des affaires à Bukavu renvoi à
l’affirmation de notre troisième hypothèse selon laquelle la réglementation et le cout de la
main d’œuvre sont les indicateurs valorisés par les entrepreneurs potentiels de la ville de
Bukavu.
La facilité d’accès au crédit et la fiabilité de la main d’œuvre locale pour la quatrième
composante est valorisée par les entrepreneurs potentiels à 6,507%. Ce résultat rejoint celui
d’Hallward-Driemeier et Aterido (2007) et Bigsten et al. (2003) par rapport à l’accès au crédit
bancaire. En effet dans cette étude cet indicateur vérifie notre partie de la troisième hypothèse,
en ce sens que la facilité d’accès au crédit bancaire et la fiabilité de la main d’œuvre
constituent les composantes valorisées par les entrepreneurs potentiels de la ville de Bukavu.
La qualité des routes, de la connexion internet et l’intégrité des agents de Fisc est la
cinquième composante par ordre d’importance et est valorisée à 5,967% par les entrepreneurs
potentiels de la ville de Bukavu. Cette dimension explique la qualité des routes à Bukavu, la
communication via l’internet mais aussi et surtout l’intégrité des agents de fisc.
L’ensemble de ces trois éléments éclaire le jugement des entrepreneurs potentiels dans leur
évaluation du climat des affaires à Bukavu.
Ce résultat rejoint celui trouvé par Alan Gelb et al. (2007, Hallward-Driemeier et Aterido
(2007) et Bigsten et al. (2003). Carlin, Schaffer et al. (2006) et Fisman et Svensson, (2005)

43
par rapport à l’évaluation de l’environnement des affaires par les entrepreneurs locaux sous
étude. Par conséquent, Cette dimension valide la partie de notre troisième hypothèse.
Le système de communication et la satisfaction de faire les affaires avec les Banques de la
ville de Bukavu est le sixième composante et est valorisée par les entrepreneurs potentiels de
la ville de Bukavu à 5,370%.
La concurrence et la situation politique à Bukavu est valorisée à 5,247% et constitue la
septième composante valorisée par les entrepreneurs potentiels de la ville de Bukavu.
La réglementation et l’accès au droit de titre de propriété est la huitième composante et est
valorisée par les entrepreneurs potentiels de la ville de Bukavu à 4,349%.
La concurrence et la culture est la neuvième composante et est valorisée par les entrepreneurs
potentiels de Bukavu à 4,086%.
La dixième composante du climat des affaires valorisée à 3,827% par les entrepreneurs
potentiels de la ville de Bukavu est la télécommunication et la corruption.
Le transport et la sécurité est le onzième composante du climat des affaires et est valorisée à
3,648% par les entrepreneurs potentiels de la ville de Bukavu.
L’électricité et l’accès au crédit est la douzième composante valorisée à 3,159% par les
entrepreneurs potentiels de la ville de Bukavu.
La permanence du courant et le délai de remboursement des crédits est la treizième
composante du climat des affaires valorisée par les entrepreneurs potentiels à 2,985%.
Et enfin, la règlementation et cout de l’enregistrement au droit de propriété est la quatorzième
composante du climat des affaires et valorisée par les entrepreneurs potentiels à Bukavu à
2,879%.
Tous les items retenus sont d’une qualité acceptable (qualité de représentation ou
communalité ≥0,4, coefficient structurel supérieur à 0.5 sur au moins un facteur et pas
supérieur à 0.4 sur au moins deux facteurs à la fois).

44
Communalités
Tableau 10 : Table de matrice des composantes principales après rotation VARIMAX pour les entrepreneurs effectifs à Bukavu Estimées (ĥ²) et
alpha de
Facteur/Dimensions/Composantes /Poids factoriels estimés (loadings)
Cronbach (â)
Items retenus (variables originales Composante
significatives) et Codes 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 ĥ² â
Mon institution financière est plus rapide quand je sollicite un
crédit pour mes affaires (AC3) 0,927 0,920 0,865
Les jeunes de Bukavu sont bien formés (MO2)
0,927 0,937 0,866
Je suis satisfait de la main d’œuvre locale pour atteindre mes
objectifs assignés pour mes affaires (MO6) 0,930 0,941 0,866
Les services offerts des Banques à Bukavu sont favorables aux
affaires (AC2) 0,881 0,840 0 ,865
la main d’œuvre locale est compétente (MO1)
0,922 0,917 0,865
La main d’œuvre locale inspire confiance (MO5)
0,890 0,882 0,863
la connexion internet est de bonne qualité à Bukavu (TEL5)
0,695 0,614 0 ,868
Les routes sont en bon état et me permettent de faire mes
transactions d’affaires (TR1) 0,732 , 0,628 0,870
J’accède au service de l’Etat sans donner les pots de vin aux
agents de l’administration publique (COR1) 0,573 0,488 0,868
les agents de l’administration fiscale sont intègres (COR3)
0,794 0,691 0,868
les agents de l’administration étatique sont intègres (COR4)
0,758 0,677 0,870
Dans certain cas je suis exonérer des impôts et taxes (REG5)
0,862 0,782 0,867
Les institutions compétentes me garantissent à protéger mes
marques, mes innovations (PI3) 0,906 0,902 0,864
Le cout de la main d’œuvre locale est favorable (MO3)
0,896 0,879 0,865
J’accède facilement aux crédits bancaires auprès de l’institution
financière (AC1) 0,766 0,737 0,864
Les institutions compétentes facilitent la protection ainsi que la
sécurité effective de mon entreprise. (PI4) 0,894 0,888 0,863
La main d’œuvre locale est fiable (MO4)
0,880 0,897 0,862
la concurrence à Bukavu est loyale (CON3)
0,788 0,794 0,866
La loi protège mes produits par rapport à la concurrence
(CON4) 0,727 0,735 0,868
la population de Bukavu fait confiance aux entrepreneurs
locaux (CUL1) 0,736 0,774 0,864

44
les entrepreneurs de Bukavu sont respectueux (CUL2)
0,732 0,767 0,865
La concurrence ne me pose pas de souci (CON1)
0,873 0,876 0,865
je suis satisfait de la sécurité dans ma région (SEC4)
0,854 0,873 0,864
J’ai accédé plus facilement au permis d’exploitation auprès des
autorités compétentes (REG4) 0,873 0,899 0,864
L’accès au droit de titre de propriété est facile pour les affaires
à Bukavu (PI2) 0,883 0,900 0,865
Je ne trouve pas aucune difficulté pour la connexion lors de mes
opérations (TEL4) 0,883 0,849 0,867
J’ai accédé aux documents à l’ouverture de mon entreprise sans
donner les pots de vin aux autorités (COR2) 0,890 0,840 0,868
Je communique plus vite à mes fournisseurs par la voie
maritime (TR4) 0,820 0,778 0,870
la situation politique à Bukavu est stable (SEC3)
0,872 0,830 0,869
La permanence du courant me permet de réaliser mes
opérations quotidiennes (EL2) 0,706 0,638 0,872
Le transport n’est pas couteux dans mes transactions (routières,
aériennes et lacustres) (TR5) 0,501 0,472 0,878
les banques et institutions financières conseillent les
entrepreneurs de Bukavu (AC5) 0,714 0,660 0,869
Somme des carrés (valeurs propres) 7,016 3,093 2,445 2,259 1,867 1,754 1,679 1,461 1,282 1,211 1,135
% de la variance expliquée 21,925 9,665 7,640 7,058 5,836 5,483 5,245 4,566 4,006 3,784 3,547
Alpha de Cronbach (Dimensions) 0,870
Source : Résultats obtenus à partir de SPSS version 20
Cette solution structurelle fait remarquer que tous les items retenus ont des poids factoriels
significatifs car supérieurs au seuil du coefficient structurel de 0.35.
L’évaluation des communalités renseignent également que les parts de variance expliquées
par chacun de nos items sont supérieures au seuil acceptable de 0.5.
Mis ensemble, ces deux résultats rassurent que nos différents items ont de degré de
correspondance élevée avec leur facteur respectif, c'est-à-dire qu’ils les définissent bien. En
outre, ces résultats nous amènent à affirmer que cette solution à 32 items et à 11 facteurs offre
une structure factorielle bien définie (Hair et al, 2010) du construit « climat des affaires à
Bukavu ». Sur le plan global, cette solution est acceptable. En effet, ils suggéraient un modèle
à 11 facteurs avec une variance totale expliquée acceptable de 78,755% et des valeurs propres
supérieures à 1. Ces résultats attestent, également, que la fiabilité de ce modèle à 11 facteurs
est excellente (supérieure à 0.8) dans son ensemble, (Carricano et Poujol, 2008).
Pour ce qui est de la nomination des facteurs, cette solution nous facilite la tâche
d’interprétation.
En effet, nous pouvons nommer par ordre d’apport à la variance totale expliquée, le 1 er
facteur « l’accès au crédit et la main d’œuvre » et est valorisé par les entrepreneurs effectifs à
21,925% , le 2ème facteur valorisé à 9,665% par les entrepreneurs effectif est «l’accès au crédit
et la main d’œuvre», le 3 ème facteur «la qualité des routes, de la télécommunication et
l’intégrité des agents de l’Etat» valorisé à 7,640%, le 4ème facteur «la règlementation, la
propriété intellectuelle et la main d’œuvre locale» valorisé à 7,058%, le 5ème facteur «la
facilité d’accès au crédit, de droit au titre et la fiabilité de la main d’œuvre» valorisé par les
entrepreneurs effectifs de la ville de Bukavu à 5,836%, le 6ème facteur «la concurrence et la
culture »valorisé à 5,483% par les entrepreneurs effectifs de la ville de Bukavu, le 7ème facteur
«la concurrence et la sécurité» valorisé par les entrepreneurs effectifs à 5,245%, le 8ème
facteur « la réglementation et la propriété intellectuelle » valorisé à 4,566% par les
entrepreneurs effectifs de la ville de Bukavu, le 9ème facteur « la télécommunication et la
corruption » valorisé à 4,006%, le 10ème facteur « le transport et la sécurité » valorisé par les
entrepreneurs effectifs de la ville de Bukavu à 3,784%, le 11ème facteur « l’électricité, le
transport et la relation avec les Banques » valorisé par les entrepreneurs effectifs de la ville de
Bukavu à 3,547%. Tous les items retenus sont d’une qualité acceptable (qualité de
représentation ou communalité ≥0,4, coefficient structurel supérieur à 0.5 sur au moins un
facteur et pas supérieur à 0.4 sur au moins deux facteurs à la fois).

46
III.4. EVALUATION DU CLIMAT DES AFFAIRES PAR LES ENTREPRENEURS A BUKAVU

III.4.1.: Evaluation du climat des affaires par les entrepreneurs potentiels


Tableau 11 : Entrepreneurs potentiel de la ville de Bukavu
Dimensions Score moyen Score en % variance
expliquée
(ȳ) %
1 l’accès au crédit et la main d’œuvre 1,9026 22,56 17,857
2 la confiance des Banques et la main d’œuvre locale 2,0705 26,76 9,425
3 la règlementation et cout de la main d’œuvre locale 2,0962 49,05 7,523
4 facilité d’accès au crédit et fiabilité de la main d’œuvre 2,1692 29,23 6,507
5 qualité des routes, de la connexion internet et l’intégrité 1,4931 12,32 5,967
6 système de communication et la satisfaction 1,8712 21,78 5,370
7 la concurrence et la situation politique 2,0308 25,77 5,247
8 réglementation et accès au droit de titre 2,0000 25,00 4,349
9 la concurrence et la culture 2,0885 27,21 4,086
10 La télécommunication et la corruption 1,5596 13,99 3,827
11 le transport et la sécurité 1,6442 16,10 3,648
12 l’électricité et l’accès au crédit 1,5641 14,10 3,159
13 la permanence du courant et le délai de remboursement des crédits 1,5904 14,76 2,985
14 la règlementation et cout de l’enregistrement au droit de propriété 2,0846 27,11 2,879
Moyenne des scores en pourcentage 1,86 24,89 5,91

Source : résultats obtenus à partir du logiciel SPSS version 20

47
III.4.2 : Evaluation du climat des affaires par les entrepreneurs effectifs
Tableau 12 : Entrepreneurs effectifs de la ville de Bukavu
Dimensions Score Score en % variance
expliquée
moyen (ȳ) %
1 l’accès au crédit et la main d’œuvre 1,8742 21,85 21,925
2 Services offerts des Banques et la main d’œuvre 2,0061 25,15 9,665
3 la qualité des routes, de la télécommunication et l’intégrité des agents de l’Etat 1,8264 20,66 7,640
4 la règlementation, la propriété intellectuelle et la main d’œuvre locale 2,0481 26,20 7,058
5 facilité d’accès au crédit, de droit au titre et fiabilité de la main d’œuvre 2,1074 27,68 5,836
6 la concurrence et la culture 1,9716 24,29 5,483
7 la concurrence et la sécurité 1,9877 24,69 5,245
8 la réglementation et la propriété intellectuelle 1,9433 23,58 4,566
9 la télécommunication et la corruption 1,5675 14,18 4,006
10 le transport et la sécurité 1,6350 15,87 3,784
11 l’électricité, le transport et la relation avec les Banques 2,4678 36,69 3,547
Moyenne des scores en pourcentage 1,74 23,71 7,15
Source : résultats obtenus à partir du logiciel SPSS version 20

48
III.4.3. Test de significativité
Ce point nous permet de tester l’hypothèse selon laquelle les points de vue des entrepreneurs
potentiels et entrepreneurs effectifs de la ville de Bukavu seraient différents.
Ainsi, nous posons ce qui suit :
H1 : P1 = P2
H0 : P1 ≠ P2, Si : Ztab < Zc : on accepte H1 et on rejette H0
Ztab > Zc : on accepte H0

D’où , Avec le seuil de confiance de 0,05


D’où, nous avons :


Tableau 13 : test de significativité
variables Score Score en % Z-value Variance expliquée
Entrepreneurs potentiels 1,86 24,8 2,75 5,91
Entrepreneurs effectifs 1,74 23,7 7,15
Source : notre confection
Ces tableaux 11,12 et 13 reprennent les scores moyens de chacune de nos dimensions de
l’étude, les scores en pourcentage, le Z-value et la variance expliquée.
Les informations contenues dans les tableaux 11 et 12 et 13 révèlent que, les entrepreneurs
potentiels de la ville de Bukavu estiment que le climat des affaires est favorable à 24,8%, ce
qui signifie que le climat des affaires est défavorable à 75,2% et par rapport aux entrepreneurs
effectifs de la ville de Bukavu, ils jugent que le climat des affaires est favorable 23,7%, ce qui
signifie que le climat des affaires à Bukavu pour ces entrepreneurs est défavorable à 76,3%.
En effet, cette évaluation du climat des affaires par les entrepreneurs potentiels (24,8) et
entrepreneurs effectifs (23,7) de la ville de Bukavu est significativement (2,75>1,96)
différente. Ce résultat nous amène à affirmer la moitié de notre deuxième hypothèse selon
laquelle les points de vue des entrepreneurs potentiels et effectifs à Bukavu par rapport au
climat des affaires seraient différents. Et infirme la seconde partie de la deuxième hypothèse
de cette recherche selon laquelle les entrepreneurs potentiels à Bukavu penseraient que le
climat des affaires est défavorable aux affaires.

49
En effet, ces résultats nous renseignent que les degrés d’évaluation du climat des affaires par
les entrepreneurs potentiels et effectifs s’éloignent de la moyenne avec le pourcentage de la
variance totale expliquée.
De plus, pour les tableaux 11 et 12 des entrepreneurs potentiels et effectifs de la ville de
Bukavu, le tableau 11 indique que les entrepreneurs potentiels estiment que dans le climat des
affaires de Bukavu, ils peuvent avoir accès au crédit et la main d’œuvre à la hauteur de
22,57%. Ce qui signifie en d’autre terme qu’ils ne peuvent pas avoir accès au crédit et à la
main d’œuvre à 77,4%. Mais aussi le tableau 12 indique que les entrepreneurs effectifs de la
ville de Bukavu jugent que dans le climat des affaires ils peuvent avoir l’accès au crédit et la
main d’œuvre à une hauteur de 21,85%, ce qui signifie qu’il ne peuvent pas avoir accès au
crédit et à la main d’œuvre à 78,1%.
Par rapport à la règlementation et cout de la main d’œuvre locale, les entrepreneurs potentiels
de la ville de Bukavu jugent que c’est un indicateur qu’ils pensent être favorables, ce qu’ils
estiment que la règlementation et la main d’œuvre sont bonnes à hauteur de 49,05% alors
beaucoup d’efforts doivent être fait enfin d’améliorer la règlementation et la main d’œuvre
dans le climat des affaires à Bukavu.
Par rapport à la qualité des routes, de la connexion internet et l’intégrité des agents de l’Etat,
les entrepreneurs potentiels de la ville de Bukavu estiment qu’elles sont favorables à une
hauteur de 12,3%. Ce qui signifie qu’elles sont défavorables à 87,7%.
Les entrepreneurs effectifs de la ville de Bukavu jugent que l’électricité, le transport et la
relation avec les Banques sont favorables à la hauteur de 36,69%, Services offerts des
Banques et la main d’œuvre à la hauteur de 25,15%, la qualité des routes, de la
télécommunication et l’intégrité des agents de l’Etat à la hauteur de 20,66%.

Les entrepreneurs effectifs de la ville de Bukavu jugent que la télécommunication et la


corruption sont favorables à la hauteur de 14,18%, ce qui signifie qu’ils estiment qu’elles sont
défavorables de l’environnement des affaires à Bukavu à la hauteur de 85,8%.

Ils estiment en outre que, la concurrence et la culture est favorable dans l’environnement des
affaires à la hauteur de 27,21%, ce qui signifie que ces indicateurs sont défavorables à
72,79%.
III.5. DISCUSSIONS DE RÉSULTATS

Eu égard aux objectifs de cette recherche et à la revue de la littérature, cette partie discute les
résultats de l’étude présentés dans le point précédent.
Ainsi,
Les résultats de l’étude révèlent que le climat des affaires à Bukavu est non propice aux
affaires par rapport à d’autres économies des pays voisins pour certains indicateurs. En effet,
par rapport aux infrastructures, les conditions d’entretien difficiles de la plupart des routes et
faible développement des réseaux nationaux et régionaux, la Basse production électrique et
mauvaise connexion au réseau causant des délestages et coupures d'électricité, Accès à l'eau,
qualité de l'assainissement insuffisante.

Par rapport à l'éducation et la formation de la main d’œuvre locale, l’enquête révèle qu’il y a
une faible adéquation entre compétences des travailleurs et besoins des entreprises, une faible
efficacité et gouvernance du système éducatif insuffisant. Ces résultats se rallient à ceux
menés par le BIT (2013) au Cameroun pour l’évaluation de l’environnement des affaires.

Mais par rapport à la concurrence, nous avons remarqué que la concurrence du secteur formel
est importante et non contrôlée, nous observons les contrefaçons, contrebandes et fraudes
douanières, les opérateurs dominants dans certains secteurs clés (secteur de l'eau, de
l'électricité, etc.).

En outre, les résultats de cette étude confortent ceux d’Alan Gelb et al. (2007, Hallward-
Driemeier et Aterido (2007) et Bigsten et al. (2003), Carlin, Schaffer et al. (2006) et Fisman et
Svensson, (2005) qui ont trouvé que les indicateurs qui expliquent mieux et qui sont valorisés
par les entrepreneurs est les infrastructures, l’accès au crédit, la fiscalité, la main d’œuvre, la
corruption, la réglementation, la sécurité, la concurrence et la propriété intellectuelle.

Cependant, d’un côté, les résultats de cette recherche montrent que l’indicateur valorisé par
les entrepreneurs potentiel de l’environnement des affaires à Bukavu est l’accès au crédit et la
main d’œuvre valorisée à 17,857%. Ce résultat est soutenu par Alan Gelb et al. (2007,
Hallward-Driemeier et Aterido (2007) et Bigsten et al. (2003), qui ont révélé que l’accès au
crédit et la main d’œuvre locale est la dimension qui explique mieux le climat des affaires et
ont montré que plus une entreprise quel que soit sa taille, si elle trouve un financement
suffisant et une main d’œuvre compétente et qui aspire la confiance, l’entreprise tend à une
croissance remarquable.

50
De l’autre côté, pour les entrepreneurs effectifs de la ville de Bukavu, les résultats nous fait
montré que la principale composante qui est valorisée par ces derniers qui a un degré le plus
élevé est l’accès au crédit et la main d’œuvre et est valorisé par ces entrepreneurs à 21,925%.

Ce résultat nous montre bien que l’indicateur « accès au crédit et la main d’œuvre » est une
composante valorisée par les deux types d’entrepreneurs à Bukavu, avec une variance le plus
élevée que les autres indicateurs valorisés.

De ce fait, les autres composantes valorisées par les entrepreneurs potentiels sont la confiance
envers la main d’œuvre locale valorisé à 9,425%. La règlementation et le cout de la main
d’œuvre locale valorisée à 7,523%, par les entrepreneurs potentiels de la ville de Bukavu.
L’importance substantielle de cette composante rencontre les résultats d’Alan Gelb et al.
(2007). Alan Gelb et al. (2007) ont remarqué que la plupart des entrepreneurs valorisent la
réglementation comme indicateur de l’environnement des affaires.

La facilité d’accès au crédit et la fiabilité de la main d’œuvre locale est valorisée par les
entrepreneurs potentiels à 6,507%. Ce résultat rejoint celui d’Hallward-Driemeier et Aterido
(2007) et Bigsten et al. (2003) par rapport à l’accès au crédit bancaire. En effet dans cette
étude cet indicateur vérifie notre partie de la troisième hypothèse, en ce sens que la facilité
d’accès au crédit bancaire et la fiabilité de la main d’œuvre constituent les composantes
valorisées par les entrepreneurs de la ville de Bukavu.
La qualité des routes, de la connexion internet et l’intégrité des agents de Fisc est valorisée à
5,967% par les entrepreneurs potentiels de la ville de Bukavu. Cette dimension explique la
qualité des routes à Bukavu, la communication via l’internet mais aussi et surtout l’intégrité
des agents de fisc.
L’ensemble de ces trois éléments éclaire le jugement des entrepreneurs potentiels dans leur
évaluation du climat des affaires à Bukavu.
Ce résultat rejoint celui trouvé par Alan Gelb et al. (2007, Hallward-Driemeier et Aterido
(2007) et Bigsten et al. (2003). Carlin, Schaffer et al. (2006) et Fisman et Svensson, (2005)
par rapport à l’évaluation de l’environnement des affaires par les entrepreneurs locaux sous
étude. Par conséquent, Cette dimension valide la partie de notre troisième hypothèse.
Le système de communication et la satisfaction de faire les affaires avec les Banques de la
ville de Bukavu sont valorisées par les entrepreneurs potentiels de la ville de Bukavu à
5,370%.
La concurrence et la situation politique à Bukavu est valorisée à 5,247%.

51
La réglementation et l’accès au droit de titre de propriété est valorisée par les entrepreneurs
potentiels de la ville de Bukavu à 4,349%.
La concurrence et la culture est valorisée par les entrepreneurs potentiels de Bukavu à
4,086%.
La télécommunication et la corruption valorisée à 3,827% par les entrepreneurs potentiels de
la ville de Bukavu est.
Le transport et la sécurité est valorisée à 3,648% par les entrepreneurs potentiels de la ville de
Bukavu.
L’électricité et l’accès au crédit est valorisée à 3,159% par les entrepreneurs potentiels de la
ville de Bukavu.
La permanence du courant et le délai de remboursement des crédits est valorisée par les
entrepreneurs potentiels à 2,985%.
Et enfin, la règlementation et cout de l’enregistrement au droit de propriété est valorisée par
les entrepreneurs potentiels à Bukavu à 2,879%.
Pour les entrepreneurs effectifs, l’accès au crédit et la main d’œuvre est valorisé par les
entrepreneurs effectifs à 21,925%, le facteur valorisé à 9,665% par les entrepreneurs effectif
est l’accès au crédit et la main d’œuvre.

La qualité des routes, de la télécommunication et l’intégrité des agents de l’Etat est valorisé à
7,640% par les entrepreneurs effectifs à Bukavu, la règlementation, la propriété intellectuelle
et la main d’œuvre locale est valorisée à 7,058%.

La facilité d’accès au crédit, de droit au titre et la fiabilité de la main d’œuvre est valorisée par
les entrepreneurs effectifs de la ville de Bukavu à 5,836%, la concurrence et la culture est
valorisée à 5,483% par les entrepreneurs effectifs.

La concurrence et la sécurité est valorisée par les entrepreneurs effectifs à 5,245%, mais aussi,
la réglementation et la propriété intellectuelle est valorisés à 4,566% par les entrepreneurs
effectifs de la ville de Bukavu.

En outre, nous constatons que la télécommunication et la corruption est la composante


valorisée à 4,006%, le transport et la sécurité est valorisé par les entrepreneurs effectifs de la
ville de Bukavu à 3,784%, et enfin l’électricité, le transport et la relation avec les Banques est
une composante valorisée par les entrepreneurs effectifs de la ville de Bukavu à 3,547%.

52
Ces résultats rejoignent celles trouvés par Alan Gelb et al. (2007, Hallward-Driemeier et
Aterido (2007) et Bigsten et al. (2003). Carlin, Schaffer et al. (2006) et Fisman et Svensson,
(2005).

Par conséquent, cette recherche atteste que les points de vue des entrepreneurs potentiels et
effectifs par rapport à l’évaluation de l’environnement des affaires à Bukavu sont différents.
En effet, les entrepreneurs potentiels de la ville de Bukavu estiment que le climat des affaires
est favorable à 24,8%, ce qui signifie que l’environnement des affaires est défavorable à
75,2% et par rapport aux entrepreneurs effectifs de la ville de Bukavu, ils jugent que
l’environnement des affaires est favorable 23,7%, ce qui signifie que le climat des affaires à
Bukavu est défavorable à 76,3%. En effet, cette évaluation de l’environnement des affaires
par les entrepreneurs potentiels (24,8) et entrepreneurs effectifs (23,7) de la ville de Bukavu
est significativement (2,75>1,96) différente.

Ces résultats nous a mené à affirmer la moitié de notre deuxième hypothèse selon laquelle les
points de vue des entrepreneurs potentiels et effectifs à Bukavu par rapport à l’environnement
des affaires seraient différents. Et infirmer la seconde partie de la deuxième hypothèse de
cette recherche selon laquelle les entrepreneurs potentiels à Bukavu penseraient que
l’environnement des affaires est défavorable aux affaires. De ce fait, ces résultats constituent
l’originalité de cette recherche.

53
CONCLUSION ET RECOMMANDATION

A partir des bases de données d’un échantillon de 260 entrepreneurs potentiels d’un côté et
326 entrepreneurs effectifs de la ville de Bukavu de l’autre côté, conçue par le chercheur, par
rapport au climat des affaires à Bukavu. Cette étude avait pour objet de comprendre et
analyser les opinions des entrepreneurs potentiels et effectifs quant au concept« climat des
affaires » à Bukavu.
Ce travail a été subdivisé en trois chapitres mise à part l’introduction et la conclusion
générale.
Le premier chapitre a été consacré à la revue de la littérature sur le climat des affaires, le
deuxième consacré à la méthodologie, le troisième à la présentation, analyse et traitement des
données.
La problématique étant rassurée en trois préoccupations. D’abord, il s’agissait de savoir quel
est l’état des lieux de l’environnement des affaires à Bukavu. Ensuite, il était question de
savoir si les points de vue des entrepreneurs potentiels et effectifs par rapport au climat des
affaires sont-ils différents. En fin, il était question de savoir quelles sont les différentes
composantes du climat des affaires qu’ils voudraient voire s’améliorer à Bukavu.
Ainsi, à ces trois préoccupations, nous avons formulé les hypothèses suivantes :
H1 : le climat des affaires à Bukavu serait non propice pour les affaires. Ceci s’expliquerait
par la multiplicité des taxes et impôts, les routes en délabrement avancé, l’électricité, la
sécurité, la culture, l’accès au crédit et la protection de la propriété intellectuelle, ainsi que la
main d’œuvre ne sont pas favorables pour les affaires à Bukavu.
H2 : Les points de vue des entrepreneurs potentiels et effectifs à Bukavu par rapport au climat
des affaires seraient différents. Dans ce sens les entrepreneurs potentiels à Bukavu penseraient
que le climat des affaires est défavorable aux affaires.
H3 : les différentes composantes du climat des affaires qui sont valorisées par les
entrepreneurs potentiels et effectifs qu’ils voudraient être amélioré à Bukavu seraient, les
infrastructures, l’accès au crédit, la fiscalité, la sécurité, la corruption et crime, la concurrence
et règlementation, la culture, la propriété intellectuelle, ainsi que la main d’œuvre.
Pour vérifier ces hypothèses, nous avons fait recours à la technique d’interview par le biais de
la près-enquête, pour générer les différents items, des méthodes d’analyse multi variée (AFE)
pour extraire les différentes dimensions du construit « climat des affaires » à l’aide des
données en coupe instantanée, recueillies par des techniques de sondage stratifié.

54
Cette analyse est basée sur les travaux d’Escribano et al. (2008) qui utilisent la régression
multiple pour évaluer le climat des affaires sur les variables de contrôle pour les entreprises en
Turquie, ceux de Hallward-Driemer et al. (2006) qui partent d’une régression multiple pour
évaluer l’impact de la structure de la propriété, du climat des affaires sur la performance des
firmes chinoises et de Roudaut (2004) et Roudaut et Vahems (2012) qui utilisent les nouvelles
méthodes non paramétriques pour étudier la performance technique des firmes ivoiriennes en
1994-1995.
En effet, cette étude aboutit à des conclusions majeures.
Premièrement, les résultats de l’analyse factorielle, présenté, montrent que le concept « climat
des affaires à Bukavu » pour les entrepreneurs potentiels est un concept multidimensionnel
composé de 14 dimensions qui expliquent 82,829% de la variance, présentant un bon
indicateur de fiabilité (alpha de Cronbach) soit 84,6%. Il s’agit de 14 dimensions qui
regroupent 35 items obtenu après une série de 6 itérations. Mais aussi, pour les entrepreneurs
effectifs, « le climat des affaires à Bukavu » est un concept multidimensionnel composé de
11 dimensions qui expliquent 78,755% de la variance, présentant un bon indicateur de
fiabilité (alpha de Cronbach) soit 87%. Il s’agit de 11 dimensions qui regroupent 32 items
obtenu après une série de 5 itérations.
Deuxièmement, Les résultats de l’étude révèlent que le climat des affaires à Bukavu est non
propice aux affaires par rapport à d’autres économies des pays voisins pour certains
indicateurs.
Troisièmement, les résultats de cette étude indiquent que les points de vue des entrepreneurs
potentiels et effectifs par rapport à l’évaluation du climat des affaires à Bukavu sont
différents. Car les résultats indiquent que, les entrepreneurs potentiels de la ville de Bukavu
estiment que le climat des affaires est favorable à 24,8%, ce qui signifie que le climat des
affaires est défavorable à 75,2% et par rapport aux entrepreneurs effectifs de la ville de
Bukavu, ils jugent que le climat des affaires est favorable 23,7%, ce qui signifie que le climat
des affaires à Bukavu est défavorable à 76,3%. En effet, cette évaluation du climat des
affaires par les entrepreneurs potentiels (24,8) et entrepreneurs effectifs (23,7) de la ville de
Bukavu est significativement (2,75>1,96) différente.
Quatrièmement, pour les entrepreneurs potentiels de la ville de Bukavu, les indicateurs ou
facteurs valorisés du climat des affaires à Bukavu sont à 14 selon l’apport à la variance totale
expliquée ; dans ce sens le 1er facteur est « l’accès au crédit et la main d’œuvre »,

56
Le 2èmefacteur «la confiance envers les Banques et la confiance envers la main d’œuvre
locale», le 3ème facteur « la règlementation et cout de la main d’œuvre locale», le 4 ème facteur
«la facilité d’accès au crédit et la fiabilité de la main d’œuvre», le 5ème facteur « la qualité des
routes, de la connexion internet et l’intégrité», le 6ème facteur «le système de communication
et la satisfaction», le 7ème facteur «la concurrence et la situation politique», le 8ème facteur « la
réglementation et l’accès au droit de titre », le 9ème facteur « la concurrence et la culture », le
10ème facteur « la télécommunication et la corruption », le 11ème facteur « le transport et la
sécurité », le 12ème facteur « l’électricité et l’accès au crédit », le 13ème facteur « la
permanence du courant et le délai de remboursement des crédits », et enfin le 14ème facteur
« la règlementation et cout de l’enregistrement au droit de propriété ».
Pour les entrepreneurs effectifs de la ville de Bukavu les indicateurs ou facteurs valorisés du
climat des affaires à Bukavu sont à 11 selon l’apport à la variance totale expliquée ; le 1er
facteur « l’accès au crédit et la main d’œuvre » et est valorisé à 21,925% , le 2ème facteur
valorisé à 9,665% est «l’accès au crédit et la main d’œuvre», le 3 ème facteur «la qualité des
routes, de la télécommunication et l’intégrité des agents de l’Etat» valorisé à 7,640%, le 4ème
facteur «la règlementation, la propriété intellectuelle et la main d’œuvre locale» valorisé à
7,058%, le 5ème facteur «la facilité d’accès au crédit, de droit au titre et la fiabilité de la main
d’œuvre» valorisé par ces entrepreneurs à 5,836%, le 6ème facteur «la concurrence et la
culture »valorisé à 5,483%, le 7ème facteur «la concurrence et la sécurité» valorisé par les
entrepreneurs effectifs à 5,245%, le 8ème facteur « la réglementation et la propriété
intellectuelle » valorisé à 4,566%, le 9ème facteur « la télécommunication et la corruption »
valorisé à 4,006%, le 10ème facteur « le transport et la sécurité » valorisé à 3,784%, le 11ème
facteur « l’électricité, le transport et la relation avec les Banques » valorisé à 3,547%.
L’harmonisation du questionnaire relativement à certaines questions par rapport à la
compréhension du climat des affaires par les entrepreneurs potentiels et effectifs doit être
prise en compte pour une meilleure analyse dans le cadre des futures enquêtes. En outre, les
données manquantes doivent préoccuper les enquêteurs lors de la réalisation des enquêtes
pour permettre une bonne analyse.
Sur la base de ces résultats, l’étude fait les recommandations suivantes :
I. Au niveau de la bonne gouvernance
L’instauration d’une culture de reddition de compte à tous les niveaux de la responsabilité ;
l’amélioration de la transparence dans la gestion des affaires publiques ; le renforcement de
l’Etat de droit ; l’amélioration de la performance de l’administration publique par le
renforcement des capacités des travailleurs; le renforcement de la participation des citoyens et
de la société civile dans le choix des dirigeants; le renforcement de l’équité et de l’inclusion
dans la gestion des affaires publiques.
II. Lutte contre la corruption
La prévention et la répression de la corruption et des infractions connexes ; la cours des
comptes doit pouvoir questionner les élus et les agents publics ; l’inspection Générale d’Etat
et l’inspection Générale des finances doivent obligatoirement publier les rapports de contrôle,
avoir la capacité de saisir la justice ; l’Etat doit assurer l’indépendance des médias, et protéger
leur droit à l’information ; les acteurs internationaux doivent instaurer une incitation
contractuelle à la transparence, coopération légale et judiciaire mutuellement efficace ; l’Etat
doit garantir la liberté d’expression de la société civile; l’administration publique doit
fonctionner selon les règles de l’éthique du service public ; le pouvoir judiciaire doit être
indépendant et assurer l’équité et la protection des témoins ; Au niveau du législatif, les
élections doivent être justes et équitables, avoir le pouvoir de contrôler l’exécutif.
III. Amélioration des infrastructures
Infrastructures économiques
Renforcer l’aménagement des routes nationales, et régionales; améliorer la gestion des
équipements d’infrastructures pour atteindre des résultats durables ; accroitre et démultiplier
les sources de financement et leur efficacité.
Infrastructures éducatives
Construire des écoles à proximité des populations ; rendre l’éducation préscolaire obligatoire
et accessible ; décentraliser les universités publiques.
IV. Assouplissement de la fiscalité
Application d’un taux d’imposition optimal en se basant sur les études qui existent ; identifier
les activités du secteur informel en vue de les soumettre aux impôts et taxes.
V. Renforcement des capacités des managers
Renforcement des capacités des managers et des travailleurs ; former les managers dans les
domaines de gestion des ressources humaines et de la comptabilité ; l’entreprise doit investir
dans le renforcement des capacités des travailleurs en vue d’accroitre sa productivité.

57
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TABLE DES MATIERES

EPIGRAPHE ...................................................................................................................................... I
DEDICACE ........................................................................................................................................II
REMERCIEMENTS ..........................................................................................................................III
SIGLES ET ABBREVIATIONS ....................................................................................................... IV
LISTE DES TABLEAUX ................................................................................................................. VI
INTRODUCTION GENERALE .........................................................................................................1
CHAPITRE PREMIER : REVUE DE LA LITTERATURE SUR LE CLIMAT DES AFFAIRES .......4
I. INDICATEURS DU CLIMAT DES AFFAIRES .........................................................................4
I.2. la concurrence et réglementation ...............................................................................................7
I.3. L’accès au crédit .......................................................................................................................8
I.4. Corruption et crime ................................................................................................................. 10
I.5. la propriété intellectuelle ......................................................................................................... 11
I.6. la main d’œuvre ...................................................................................................................... 12
I.7. La culture ............................................................................................................................... 13
II. Prise en compte des effets spatiaux ........................................................................................... 15
III. HYPOTHESE DE TRAVAIL ................................................................................................. 18
DEUXIEME CHAPITRE : METHODOLOGIE ................................................................................ 19
II.1.desing de l’étude..................................................................................................................... 19
II.2. Les techniques de collecte de données .................................................................................... 19
II.2.1. Pré-enquête et échantillonnage ....................................................................................... 19
1. Déroulement des interviews ................................................................................................... 19
2. Population-cible et Echantillonnage ...................................................................................... 19
3. Répartition de la taille de l’échantillon .................................................................................. 20
II.2. Mesures des variables ............................................................................................................ 21
II.2.1. infrastructures (INFRA) .................................................................................................. 21
II.2.2. la concurrence et réglementation (CONC et REGL) ........................................................ 21
II.2.3. L’accès au crédit (AC) ................................................................................................... 22
II.2.4. Corruption et crime (sécurité) (CORR et SEC) ................................................................ 22
II.2.5. la propriété intellectuelle (PROINT) ............................................................................... 22
II.2.6. la culture (CULT) ........................................................................................................... 22
II.2.7. la main d’œuvre (MO)..................................................................................................... 22
II.3. Technique de traitement des données ..................................................................................... 23

62
II.4. Outils utilisés ......................................................................................................................... 23
TROISIEME CHAPITRE : PRESENTATION, ANALYSE ET INTERPRETATION DES
RESULTATS ................................................................................................................................... 24
III.1. ETAT DE LIEU DE L’ENVIRONNEMENT DES AFFAIRES A BUKAVU ....................... 24
1. Infrastructures ....................................................................................................................... 24
2. La paix et la stabilité politique ............................................................................................... 25
4. La concurrence loyale............................................................................................................ 28
5. Technologies de l'information et de la communication (TIC) ................................................. 28
6. La bonne gouvernance ........................................................................................................... 28
7. Le dialogue social ................................................................................................................. 28
8. Le cadre réglementaire .......................................................................................................... 29
9. Accès aux services financiers ................................................................................................ 34
10. Commerce et intégration économique .................................................................................. 36
11. L'éducation et la formation .................................................................................................. 36
III.2. CARACTERISTIQUES DE L’ECHANTILLON .................................................................. 36
III.3. RESULTATS DE L’ANALYSE FACTORIELLE EXPLORATOIRE .................................. 38
III.4. EVALUATION DE L’ENVIRONNEMENT DES AFFAIRES PAR LES ENTREPRENEURS
A BUKAVU ................................................................................................................................. 47
III.5. DISCUSSIONS DE RÉSULTATS ....................................................................................... 50
TABLE DES MATIERES ................................................................................................................ 62
ANNEXES………………………………………………………………………………………………55
ANNEXES
Annexe 1 : Guide d’entretien pour les responsables des administrations étatiques, privés
à Bukavu
 Présentation
Bonjour! Monsieur/Madame. Je réponds au nom d’AGANZE CISHUGI Lucien. Je suis
étudiant en dernière année de licence Gestion Financière de la Faculté des sciences
économiques et de Gestion de l’UOB.
Dans le cadre de mon travail de mémoire, je mène mes recherches sur un sujet intitulé :
« Climat des affaires à Bukavu ». Dans ce travail, l’objectif est d’évaluer si le climat des
affaires est favorable aux investisseurs à Bukavu. L’intérêt pratique de cette étude est de
découvrir les indicateurs du climat des affaires les plus valorisés par les entrepreneurs et
d’évaluer l’état de lieux du climat des affaires à Bukavu.
 Questions guides
Comment pouvez-vous définir le climat des affaires dans son ensemble ?
Pensez-vous que l’environnement des affaires est favorable aux entrepreneurs à
Bukavu ? votre point de vue
Selon vous, quelles sont les facteurs qui peuvent le maintenir ou l’améliorer?
En combien de temps vous livrer le document (dossier) et le numéro pour le début des
affaires à un investisseur ?
Merci pour votre collaboration
Annexe 2 : Questionnaire de la près-enquête pour les entrepreneurs effectifs à Bukavu
Protocole du questionnaire
Dans le cadre de notre travail de mémoire portant sur « le climat des affaires à Bukavu »,
nous effectuons une pré-enquête portant sur la manière dont les entrepreneurs comprennent et
perçoivent ce que nous appelons climat des affaires. Pour contribuer à cette recherche, nous
vous prions cher(e) Monsieur/madame/mademoiselle de bien vouloir répondre aux questions
ci-dessous en cochant la case correspondante à votre opinion.
Pour chaque question, il ya trois cases : la première (1) veut dire je ne suis pas d’accord, la
deuxième (2) veut dire je suis neutre, la troisième (3) je suis d’accord.
Il n’y a pas de bonne ni de mauvaise réponse. Tout ce qui nous intéresse ici est le chiffre qui
représente votre opinion pour ce qui est de nos différentes propositions. Veuillez donc cocher
la case du chiffre qui reflète correctement votre opinion.

55
Grille des questions
QUESTIONS CASES
D’OPINIONS
(1) (2) (3)
Le système de communication est plus développé à Bukavu
J’accède facilement au courant pour le bon déroulement de mes affaires
Les routes sont en bon état et me permettent de faire mes transactions d’affaires
le cout de l’électricité est abordable
la concurrence à Bukavu est loyale
Ma banque aspire confiance
L’accès au crédit à ma banque est abordable
Le mode de fonctionnement de nos banques aspire confiance
Le taux d’intérêt est favorable
la fiscalité est favorable pour les affaires
les agents de l’état sont intègres
la situation politique à Bukavu est stable
Merci pour vos opinions aux questions ci-dessus de cette pré-enquête!
Annexe 3 :
QUESTIONNAIRE D’ENQUETE DES ENTREPRENEURS EFFECTIFS 24 A
BUKAVU
1. Protocole du questionnaire
Dans le cadre de notre travail de mémoire portant sur le climat des affaires à Bukavu, nous
AGANZE CISHUGI Lucien effectuons une enquête portant sur la manière dont les entrepreneurs
perçoivent et évaluent le climat des affaires à Bukavu. Pour contribuer à cette recherche, nous vous
prions cher(e) Monsieur/madame/mademoiselle de bien vouloir répondre aux questions ci-dessous en
cochant la case correspondante.
Notre questionnaire a deux parties. La première partie concerne les informations d’ordre général sur le
répondant (entrepreneurs). La deuxième partie porte sur les critères de jugement de l’environnement
des affaires à Bukavu. Pour chaque question de la grille ci-dessous, il y a cinq cases : la première (1)
veut dire «Je suis totalement en désaccord », la deuxième (2) veut dire « je ne suis pas d’accord »,
la troisième (3) veut dire « je suis moyennement d’accord ou neutre », la quatrième (4) « je suis
d’accord », la cinquième (5) « Je suis totalement d’accord ».
Veuillez ne remplir qu’une seule case pour chaque question. Ne cocher pas, s’il vous plait, deux
et plusieurs cases pour la même question. Il n’y a pas de bonne ni de mauvaise réponse. Tout ce qui
nous intéresse ici est le chiffre qui exprime votre opinion pour ce qui est de nos différentes
propositions (items). Veuillez donc cocher la case du chiffre qui reflète correctement votre opinion.

24
Un entrepreneur effectif : C’est un entrepreneur qui a déjà investi et qui est en pleine activité
2. Profil du répondant (entrepreneur)

- Sexe - état civil - commune de résidence


Masculin Célibataire IBANDA
féminin Marié KADUTU
divorcé BAGIRA

- niveau d’étude - secteur d’activité

primaire Service
secondaire Manufacture25
universitaire
formation

3. Grille des questions sur le climat des affaires à Bukavu


Code Critères du jugement de l’environnement des affaires à Bukavu (ITEM) Opinions de l’entrepreneur
(1) (2) (3) (4) (5)
1. Les infrastructures
a. électricité
EL1 J’accède facilement au courant pour le bon déroulement de mes affaires
EL2 La permanence du courant me permet de réaliser mes opérations quotidiennes
EL3 le cout de l’électricité est abordable
EL4 je suis satisfait de la fourniture de l’électricité par la SNEL pour la bonne conduite de
mes affaires
b. télécommunication et internet
TEL5 La situation actuelle de mon pays me permet de communiquer avec mes partenaires
étrangers
TEL6 Le système de communication est plus développé à Bukavu
TEL7 L’accès à l’internet est favorable pour passer les commandes à mes fournisseurs
TEL8 Je ne trouve pas aucune difficulté pour la connexion lors de mes opérations
TEL9 la connexion internet est de bonne qualité à Bukavu
c. transport
TR10 Les routes sont en bon état et me permettent de faire mes transactions d’affaires
TR11 Mon entreprise se développe grâce aux routes nationales pour accéder à mes produits
TR12 J’accède plus vite à mes marchandises via la voie aériennes
TR13 Je communique plus vite à mes fournisseurs par la voie maritime
TR14 Le transport n’est pas couteux dans mes transactions (routières, aériennes et lacustres)
2. La concurrence et réglementation
a. La concurrence
CON15 La concurrence ne me pose pas de souci
CON16 La concurrence me permet d’innover
CON17 la concurrence à Bukavu est loyale
CON18 La loi protège mes produits par rapport à la concurrence
b. La fiscalité
REG19 la fiscalité est favorable pour les affaires
REG20 J’ai accédé plus vite le numéro d’impôt de mon entreprise

25
Etablissement dans lequel on fabrique en quantité certains produits industriels
REG21 J’ai eu plus vite une autorisation d’ouverture de mes affaires
REG22 J’ai accédé plus facilement au permis d’exploitation auprès des autorités compétentes
REG23 Dans certain cas je suis exonérer des impôts et taxes
3. Accès au crédit

AC24 J’accède facilement aux crédits bancaires auprès de l’institution financière


AC25 Les services offerts des Banques à Bukavu sont favorables aux affaires
AC26 Mon institution financière est plus rapide quand je sollicite un crédit pour mes affaires
AC27 Le taux d’intérêt est bon
AC28 Le délai de remboursement de crédit est abordable
AC29 Le mode de fonctionnement de nos banques aspire confiance
AC30 les banques et institutions financières conseillent les entrepreneurs de Bukavu
AC31 je suis satisfait du climat de faire l’affaire avec ma banque
4. Corruption et crime (sécurité)
a. La corruption
COR32 J’accède au service de l’Etat sans donner les pots de vin aux agents de l’administration
publique
COR33 J’ai accédé aux documents à l’ouverture de mon entreprise sans donner les pots de vin
aux autorités
COR34 les agents de l’administration fiscale sont intègres
COR35 les agents de l’administration étatique sont intègres
b. La sécurité
SEC36 La situation sécuritaire de mon pays est stable
SEC37 La sécurité est favorable et permet la croissance de mon entreprise
SEC38 la situation politique à Bukavu est stable
SEC39 je suis satisfait de la sécurité dans ma région
5. La culture
CUL40 la population de Bukavu fait confiance aux entrepreneurs locaux
CUL41 les entrepreneurs de Bukavu sont respectueux
CUL42 La population de Bukavu fait promouvoir la production locale
CUL43 les entrepreneurs locaux sont des personnes de référence
6. La propriété intellectuelle
PI44 L’enregistrement au droit de titre de propriété ne pas couteux
PI45 L’accès au droit de titre de propriété est facile pour les affaires à Bukavu
PI46 Les institutions compétentes me garantissent à protéger mes marques, mes innovations
PI47 Les institutions compétentes facilitent la protection ainsi que la sécurité effective de mon
entreprise.
7. La main d’œuvre
MO48 la main d’œuvre locale est compétente
MO49 Les jeunes de Bukavu sont bien formés
MO50 Le cout de la main d’œuvre locale est favorable
MO51 La main d’œuvre locale est fiable
MO52 La main d’œuvre locale inspire confiance
MO53 Je suis satisfait de la main d’œuvre locale pour atteindre mes objectifs assignés pour mes
affaires
QUESTIONNAIRE D’ENQUETE DES ENTREPRENEURS POTENTIELS 26 A
BUKAVU
1. Protocole du questionnaire
Dans le cadre de notre travail de mémoire portant sur le climat des affaires à Bukavu, nous
AGANZE CISHUGI Lucien effectuons une enquête portant sur la manière dont les entrepreneurs
perçoivent et évaluent le climat des affaires à Bukavu. Pour contribuer à cette recherche, nous vous
prions cher(e) Monsieur/madame/mademoiselle de bien vouloir répondre aux questions ci-dessous en
cochant la case correspondante.
Notre questionnaire a deux parties. La première partie concerne les informations d’ordre général sur le
répondant (entrepreneurs). La deuxième partie porte sur les critères de jugement de l’environnement
des affaires à Bukavu. Pour chaque question de la grille ci-dessous, il y a cinq cases : la première (1)
veut dire «Je suis totalement en désaccord », la deuxième (2) veut dire « je ne suis pas d’accord »,
la troisième (3) veut dire « je suis moyennement d’accord ou neutre », la quatrième (4) « je suis
d’accord », la cinquième (5) « Je suis totalement d’accord ».
Veuillez ne remplir qu’une seule case pour chaque question. Ne cocher pas, s’il vous plait, deux
et plusieurs cases pour la même question. Il n’y a pas de bonne ni de mauvaise réponse. Tout ce qui
nous intéresse ici est le chiffre qui exprime votre opinion pour ce qui est de nos différentes
propositions (items). Veuillez donc cocher la case du chiffre qui reflète correctement votre opinion.
2. Profil du répondant (entrepreneur)
- Sexe - état civil

Célibataire
Masculin
Marié
féminin
divorcé

- niveau d’étude - commune de résidence

primaire IBANDA
secondaire KADUTU
universitaire BAGIRA
formation

26
Un entrepreneur potentiel est bien lui qui a le désir d’entreprendre
3. Grille des questions sur le climat des affaires à Bukavu
code Critères du jugement de l’environnement des affaires à Bukavu (ITEM) Opinions de l’entrepreneur
(1) (2) (3) (4) (5)
1. Les infrastructures
a. électricité
EL1 le courant est favorable pour le déroulement des affaires à Bukavu
EL2 La permanence du courant permet de réaliser les opérations d’affaire
EL3 le cout de l’électricité est abordable pour les affaires à Bukavu
b. télécommunication
TEL4 La situation actuelle de mon pays permet aux entrepreneurs de communiquer avec les
partenaires étrangers
TEL5 Le système de communication est plus développé à Bukavu
TEL6 L’accès à l’internet est favorable pour passer les commandes aux fournisseurs à Bukavu
TEL7 Il n’y a pas aucune difficulté pour la connexion lors des opérations
TEL8 la connexion internet est de bonne qualité à Bukavu
c. transport
TR9 Les routes sont en bon état et permettent de faire les transactions des affaires
TR10 C’est facile d’accéder aux marchandises via la voie aériennes
TR11 la voie maritime est favorable à Bukavu
TR12 Le transport n’est pas couteux dans les transactions (routières, aériennes et lacustres)
2. La concurrence et réglementation
a. La concurrence
CON13 La concurrence dans les secteurs d’activité permet la croissance des entreprises
CON14 La concurrence permet d’innover les produits
CON15 la concurrence à Bukavu est loyale
CON16 La loi protège les produits par rapport à la concurrence à Bukavu
b. La fiscalité
REG17 la fiscalité est favorable pour les affaires à Bukavu
REG18 C’est facile d’obtenir le numéro d’impôt pour l’ouverture de mon entreprise
REG19 C’est facile d’obtenir une autorisation d’ouverture de mon entreprise
REG20 C’est facile d’obtenir le permis d’exploitation auprès de l’autorité compétente
REG21 je suis satisfait de la réglementation des affaires dans mon pays.
3. Accès au crédit

AC22 C’est facile d’accéder aux crédits bancaires auprès de l’institution financière
AC23 Les services qu’offrent les Banques sont favorables aux affaires
AC24 Les institutions financières sont plus rapides quand on sollicite un crédit pour les affaires
AC25 Le taux d’intérêt est bon
AC26 Le délai de remboursement de crédit est abordable
AC27 Le mode de fonctionnement de nos institutions financières aspire confiance
AC28 les banques et institutions financières conseillent les entrepreneurs de Bukavu
AC29 je suis satisfait du climat des affaires avec les banques à Bukavu
4. Corruption et crime (sécurité)
a. La corruption
COR30 C’est facile d’accéder au service de l’Etat sans donner les pots de vin aux agents de
l’administration publique
COR31 C’est facile d’accéder aux documents d’ouverture de l’entreprise sans corrompre les
services de l’Etat
COR32 C’est facile de s’acquitter de la fiscalité (impôts et taxes) sans corrompre les agents de fisc
COR33 les agents de l’Etat sont intègres
b. La sécurité
SEC34 La situation sécuritaire de mon pays permet d’accéder à tous les coins de la région pour
écouler les produits
SEC35 La sécurité est favorable et permet la croissance des entreprises à Bukavu
SEC36 C’est facile d’accéder aux marchandises sans aucune incidence lors de l’importation des
produits
SEC37 la situation politique à Bukavu est stable
SEC38 je suis satisfait de la sécurité dans la région
5. La culture
CUL39 la population de Bukavu fait confiance aux entrepreneurs locaux
CUL40 Les entrepreneurs locaux sont respectueux
CUL41 La population de Bukavu fait promouvoir la production locale
CUL42 Les entrepreneurs locaux sont des personnes de référence
6. La propriété intellectuelle
PI43 L’enregistrement au droit de titre de propriété ne pas couteux
PI44 C’est facile d’accéder au droit de titre de propriété pour les affaires à Bukavu
PI45 C’est facile d’obtenir des garanties à la marque, à l’innovation des produits auprès des
institutions compétentes
PI46 Les institutions compétentes facilitent la protection ainsi que la sécurité effective des
entreprises à Bukavu
7. La main d’œuvre
MO47 la main d’œuvre locale est compétente
MO48 Les jeunes de Bukavu sont bien formés
MO49 Le cout de la main d’œuvre locale est abordable
MO50 La main d’œuvre locale est fiable
MO51 La main d’œuvre locale aspire confiance
MO52 Je suis satisfait de la main d’œuvre locale
Merci pour vos opinions aux questions ci-dessus de cette enquête et pour votre contribution à
cette recherche!

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