Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Jury :
- Assistant KISOKI Gracias
- Monsieur MBALA Gauthier
SEPTEMBRE 2020
II
Jury :
- Assistant KISOKI Gracias
- Monsieur MBALA Gauthier
EPIGRAPHE
Rien n'est meilleur que l'agriculture, rien n'est plus beau, rien n'est plus digne d'un
homme libre. Elle suffit amplement aux besoins de notre vie.
De Damase Potvin
II
IN MEMORIAM
En hommage à mon tendre père, Ildephonse ZHIALIRWA MULASHE, qui a consacré sa vie
à travailler d’arrache-pied pour le bonheur de sa famille. Toi qui nous as appris à estimer notre
éducation à sa juste valeur, tu as été un père et un ange pour nous. Autour de toi tout le monde
se réunissait. Tu as été un modèle de persévérance et de réussite pour nous tous.
Daniella MULASHE
III
DEDICACE
Daniella MULASHE
IV
REMERCIEMENT
Nous tenons premièrement à rendre grâce à notre bon Dieu, qui a voulu dans son amour pour
nous, nous offrir cette grâce de réaliser ce travail. Par sa bienveillance nous a garanti, la santé,
la force, la persévérance, et a mis à notre disposition des personnes et des instruments
nécessaires pour concourir non seulement à la réalisation de cette étude mais surtout à notre
formation scientifique et morale.
Ainsi, nous remercions notre directeur, Monsieur José MWANIA, pour sa disponibilité et
surtout d’avoir été pour nous un guide. Son ouverture d’esprit, sa compétence, et ses exigences,
nous ont permis de réaliser ce travail avec sérosité.
Aux autorités académiques, au corps professoral de l’école supérieure de Gouvernance
Economique et Politique (ECOPO-Lubumbashi). Au Directeur Générale, le Professeur
Emmanuel BANYWESIZE, nous présentons nos sincères remerciements, pour nous avoir
formés scientifiquement.
A notre famille, nous disons merci pour votre patience, et de nous avoir accordé une chance de
bien finir notre année en nous encourageant et surtout en étant toujours prêt à nous assister dans
nos entreprises.
A vous très chers Gad NGONGO, Jemima NKINI, Bénédicte KASONGO, L’or KITAMBWE,
Eduarda MULUMBA, Diane KATAMEYA, Glodie KAGAYO, Laure MULAMBA, Lievine
MUTEB, Déodat ZAWADI, Phineas KADAKU, Michael’Ange OLINA nous adressons nos
remerciements les plus sincères pour votre amitié, soutien et encouragement tout au long de ce
cursus et dans la rédaction de ce mémoire.
Ainsi donc, nous remercions tous ceux qui de prêt ou de loin nous ont aidés à réaliser ce travail.
Daniella MULASHE
V
NOTE DE SYNTHESE
Dans la recherche de la compréhension des déterminants d’accès au crédit accordé par le FPI
dans le secteur agricole dans la ville de Lubumbashi dans une période allant de 2015 à 2020,
les résultats empiriques montrent que l’accès au crédit est conditionné par les facteurs garanties
suffisantes, la solvabilité et certains caractéristiques socioéconomiques du promoteur entre
autre la durée d’activité de l’exploitation agricole, le remboursement et les actifs d’exploitation
détenus par le promoteur.
Au contraire, les déterminants retenus par cette étude qui, d’après les résultats n’ont aucune
incidence sur l’octroi de crédit octroyé sont : le climat organisationnel, le cout du crédit, le
projet, et certaines caractéristiques socioéconomiques du promoteur notamment le gente, la
situation matrimoniale, le niveau d’étude, la commune, la taille du ménage, le niveau du revenu,
la taille de l’exploitation, la présentation des documents, le type de crédit.
Ainsi, nous avons proposé aux managers d’exploitations de se munir d’un minimum de 25%
des fonds nécessaires à la réalisation de leurs projets, de solliciter un financement proportionnel
aux garanties qu’ils peuvent fournir et de soigner l’image du promoteur et celle de l’entreprise
en même temps
Au Fond de promotion de l’industrie, nous avons proposé une révision du niveau des garanties
imposé et celle du taux d’intérêt.
ABSTRACT
In seeking to understand the determinants of access to credit granted by the IPF in the
agricultural sector in the city of Lubumbashi in the period from 2015 to 2020, the empirical
results show that access to credit is conditioned by sufficient collateral factors, creditworthiness
and certain socio-economic characteristics of the promotor, including the length of time the
farm has been in operation, repayment and the operating assets held by the promotor.
On the contrary, the determinants retained by this study which, according to the results, have
no impact on the granting of credit are : the organisational climate, the cost of credit, the project,
and certain socio-economic characteristics of the promotor, notably the age, marital status, level
of education, municipality, size of household, level of income, size of farm, presentation of
documents, type of credit.
Thus, we proposed to the farm managers to provide themselves with a minimum of 25% of the
funds necessary for the realisation of their projects, to ask for a financing proportional to the
guarantees they can provide and to take care of the image of the promotor and that of the
company at the same time.
At the Industry Promotion Fund, we have proposed a review of the level of guarantees imposed
and the interest rate.
INTRODUCTION GENERALE
Depuis plusieurs années, le financement des petites et moyennes entreprises (PME) est au cœur
des débats scientifiques en gestion, faisant l'objet de plusieurs recherches conceptuelles et
empiriques, qui tentent de trouver des solutions pertinentes dans ce champ de recherche,
pouvant améliorer l'accès au financement bancaire des PME (Mohamed, 2016).
Dans la plupart des pays d’Afrique, l’agriculture demeure la principale activité exercée par la
majeure partie de la population (Diallo, 2018). Selon le Programme Spécial de la Relance
Agricole (P.S.R.A), en RD Congo, le secteur agricole emploie plus de 70% de la population
active (Ministère de l’agriculture, pêche et élevage ; 2008). Malgré la forte proportion de la
population impliquée dans le secteur agricole des pays en développement, ce secteur est souvent
sous développé (Luyindula, 2011).
En nous référant aux cercles vicieux de Nurkse, le sous-développement rural et agricole de ces
pays est dû au manque des capitaux, expliquant ainsi un faible niveau de production agricole,
un bas niveau de revenu des agriculteurs, une insuffisance d’épargne, et donc un faible niveau
d’investissement dans le secteur agricole.
Pour essayer de briser ces cercles vicieux, plusieurs alternatives ont été envisagées. La première
est le recours au secteur informel ; ce dernier est composé entre autres des tontines et des prêts
individuels. Cependant, le faible niveau de ressources financières et le taux d’intérêt usuraire
de ces prestataires financiers limitent le financement de l’économie rurale en général et de
l’agriculture en particulier (Wampfler B. et al, 2008). Il convient de signaler qu’en RD Congo
spécialement, ces prestataires s’adressent surtout aux besoins de survie des personnes
impliquées et de leurs proches. Depuis la fin de la seconde guerre mondiale jusqu’au milieu des
années 70, la deuxième alternative de financement rural était inspirée par les théories
2
économiques keynésiennes. Elle reposait sur une forte intervention de l’Etat et privilégiait le
crédit agricole public (Wampfler. B et al, 2008).
Le crédit agricole public avait un certain nombre d’objectifs, entre autres, financer l’innovation
et le développement de la production agricole ; réduire l’influence des usuriers dans les
économies rurales et stimuler la demande de crédit à travers des taux d’intérêts faibles souvent
subventionnés (Wampfler. B et al, 2008).
D’une manière générale, le crédit public n’avait pas atteint ses objectifs ; le taux d’impayés des
institutions financières publiques s’était largement accru et nombreuses de ces institutions ont
dû fermer. En RD Congo, nous pouvons citer l’exemple de la Banque de Crédit Agricole (BCA)
qui était destinée à financer les exploitations agricoles (Ministère de l’agriculture, pêche et
élevage ; 2008).
Face aux échecs du crédit agricole public, dans les années 80, la dernière alternative inspirée
par la théorie économique néoclassique était préconisée dans le marché financier. Cette théorie
prône la libéralisation du taux d’intérêt ; ce qui favorise l’allocation optimale des ressources.
Cette dernière consiste à affecter les ressources uniquement aux agents et aux activités ayant
une bonne capacité de les rentabiliser (Wampfler B et al, 2008)
Dans l’approche de libéralisation, l’une des deux hypothèses est que la microfinance qui vise à
fournir des services financiers aux exclus de la finance classique puisse contribuer au
financement de l’agriculture dans les pays du Sud (Wampfler. B et al, 2008). L’autre hypothèse
était que les banques commerciales de pays en développement puissent contribuer au
financement du monde rural en général et de l’agriculture en particulier (Wampfler. B et al,
2008). Cependant, l’accès aux services bancaires était conditionné par l’existence des garanties
préalables. Ainsi, le manque des collatéraux par des agriculteurs en milieux ruraux fait que ces
deniers ne puissent pas bénéficier des services bancaires (Wampfler. B et al, 2008)
1. Phénomène observé
Outre toutes les mesures présentées ci-haut, il se fait sentir une insuffisance de financement
particulièrement dans le secteur agricole. Face à cette situation, l’Etat congolais a jugé bon de
riposter en mettant en place un fond public destiné à étayer l’industrie congolaise et ainsi palier
au refus d’octroi de crédit des IMF et banques commerciales.
3
Ces dernières soumettent les souscripteurs à des conditions contraignantes. Elles exigent, par
exemple, des remboursements mensuels. Un commerçant, malgré les fluctuations du marché,
est plus habile qu’un agriculteur à évaluer son résultat au bout d’un mois grâce à son activité
qui est l’écoulement des produits ou la vente des services. Cependant, les agriculteurs ont une
activité dont le profit se réalise généralement sur le long terme. Son activité part de la graine
plantée jusqu’à la commercialisation du produit. Or, la graine prend du temps pour fleurir, des
mois voire une année parfois. Donc, s’il faut attendre passivement, l’activité de l’agriculteur
quelque peu en état de stase, ne parviendra pas à elle seule à rembourser le crédit de façon
mensuelle : ce qui va à l’encontre de l’une des conditions posées par la banque. Les agriculteurs
ayant accès au crédit sont moindres, et la plupart d’entre eux exercent d’autres activités
génératrices de revenu.
Le fond public mis en place semble apporter une solution au problème de manque de
financement de la part des institutions privées. Toutefois, cette forme de financement reste
inaccessible pour certains agriculteurs.
Cette situation-problème ne nous a pas laissé indifférente, en attirant notre attention et faisant
de ce phénomène un objet d’étude pour en comprendre mieux la logique qui le sous-entend.
C’est dans cette perspective que nous avons formulé notre question départ de la manière
suivante : quels seraient les éléments explicatifs du moindre accès au crédit dans le secteur
de l’agriculteur ?
1
http:/www.fopacnk.org/spip.php?article138 ; « Crédit agricole en RDC, la lutte continue »
4
2. Revue de littérature
En sciences de gestion, il est pratiquement impossible d’expliquer des faits économiques sans
faire recours à des théories
Les questions en rapport avec le financement ou la structure financière des entreprises débutent
avec les travaux de Modigliani et Miller (1958). Leurs travaux, s’inscrivant dans un cadre
néoclassique, soulignent l’indépendance entre la valeur de l’entreprise et ses choix de
financement. Ils analysent le comportement financier des agents économiques en se basant sur
les hypothèses suivantes : les marchés financiers sont parfaits, les agents peuvent prêter ou
emprunter à un taux fixe et sans limites, les coûts de faillite sont nuls. Il n’y a pas d’asymétrie
d’information entre les agents, les dirigeants gèrent conformément à l’intérêt des actionnaires
(absence de conflits d’intérêts). Ils concluent à travers ces hypothèses que la structure financière
est neutre au regard de la valeur de l’entreprise et que toutes les formes de financement sont
équivalentes en présence des marchés financiers parfaits. Dans ce contexte, l’endettement de
l’entreprise que ce soit une entreprise de grande taille ou de petite taille ne serait pas contrainte
puisqu’il existe une neutralité de la structure financière. Toutes fois, les difficultés de
financement dont font face les petites et moyennes entreprises dans la réalité montrent les
limites du cadre théorique de neutralité de la structure financière telle que développée par
Modigliani et Miller. Cette thèse a fait l’objet de nombreuses critiques et c’est la remise en
cause progressive de ces hypothèses qui a permis d’identifier les facteurs déterminants la
structure financière et les possibilités d’endettement des entreprises.
Les critiques sont d’autant plus accentuées dans le cas des petites et moyennes entreprises parce
que selon ce cadre d’analyse, l’endettement des PME n’est pas contraint, car le marché est
parfait et que la structure financière est neutre. Il faut savoir que la relation qui lie les
établissements de crédit aux PME est une relation de confiance, ce qui fait apparaitre les
problèmes d’asymétrie d’information.
créancier va appliquer un taux reflétant la qualité moyenne des emprunteurs pour minimiser ses
pertes.
Des réponses, à ces différents problèmes d’asymétrie, telles que le développement des
techniques de signalisation a été proposé dans la littérature afin d’améliorer l’information des
créanciers (Leland et Pyle, 1977 ; Roos, 1977 ; Battacharya ,1979). Comme signal par exemple
l‘ampleur des capitaux propres qui permet d’apprécier le degré de confiance que les dirigeants
et propriétaires ont en leurs perspectives de l’entreprise (Noumigue, 2012) ce qui peut favoriser
l’obtention d’un financement externe pour compléter les besoins en ressources financières.
À ces études théoriques s’est ajoutée une multitude d’investigations empiriques qui mettent en
évidence les facteurs explicatifs des difficultés d’accès au financement auxquelles sont
confrontées les petites et moyennes entreprises des pays en développement comme ceux des
pays développés.
Nous ne pouvons délibérément déclarer avoir consulté tous les ouvrages ou encore avoir lu tous
les travaux précédemment élaborés dans ce domaine.
1. Ivan Godfroid (2018) : dans son article : « Comment nourrir la RDC demain ? » il s’exprime
sur 12 points corrélés dont l’un aborde l’accessibilité aux intrants de qualité à travers l’accès
au crédit bancaire. Cet auteur estime que la formation seule ne suffit pas. Les techniques
agricoles modernes nécessitent un accès durable à des intrants de qualité. Il poursuit en
affirmant que les crédits des banques commerciales ne sont pas adaptés au secteur agricole
(taux d’intérêts trop élevés, périodes de remboursement pas synchronisées avec le cycle des
différentes cultures). Il sous-entend que la tendance indique que les acteurs qui y accèdent
facilement sont les industriels et les moins aisés sont les familles d’agriculteurs.
selon laquelle les IMF devraient contribuer au financement de l’agriculture dans les pays
du Sud. La nôtre par contre s’intéresse au financement public octroyé par la FPI pour
soutenir le secteur agricole.
3. Tchumkam Césaire Aimé (2008) : dans son travail de fin de cycle intitulé : « Analyse des
déterminants de l'octroi du crédit bancaire aux entreprises : le cas d’Afriland First Bank »
articule ses recherches autour de la question suivante : « Quelles sont les variables les plus
pertinentes permettant à la banque d'accorder le crédit aux entreprises ? » Au terme de son
étude, grâce à l’outil statistique khi-deux, il a pu valider à plus de 60% ses deux hypothèses
qui stipulent respectivement que la présentation d'une garantie augmente les chances
d'accéder au crédit et la fiabilité des informations financières augmente la probabilité
d'octroi de crédit. Son étude concerne l’ensemble des crédits octroyés aux entreprises alors
que la nôtre porte essentiellement sur les éléments qui favorisent l’accessibilité au crédit
octroyé par le FPI aux agriculteurs.
4. L’un des rédacteurs du Mining & business (en sigle M&B), dans son article « L’accès au
crédit, un élément clé du développement de l’agriculture en RDC » affirme que l’accès
difficile au crédit au long terme et abordable représente l’un des obstacles majeurs au
développement des activités de production et de transformation. Il en donne les raisons
suivantes :
3. Problématique
L’entreprise ne saurait exister et se développer sans un accès adéquat aux marchés financiers
en rapport avec ses besoins économiques et temporels. Les réflexions sur l’accès au
financement des agents ont longtemps animé les débats économiques et ont aussi fait l’objet de
nombreuses controverses dans lesquelles diverses propositions ont émergé en vue d’améliorer
l’accessibilité financière des opérateurs économiques (Diallo et al., 2018).
La RDC a, pour ce fait, mis à la disposition de tous les congolais un fond d’appui destiné à
combler le besoin en financement des industries congolaises.
Contre toute attente, face à cette initiative, nous avions eu à observer que les agriculteurs ont
des difficultés à accéder à ce financement. Cette problématique constitue l’objet même de notre
recherche, et que nous présenterons sous forme interrogative dénommée question de recherche.
Pour Sem et Cornet (2017), la question de recherche est l’expression précise et opératoire de
l’objet de recherche (problématique). Cette question octroie au chercheur la capacité d’analyser
le problème sous tous les angles pour mieux l’appréhender. Il ne peut donc exister de recherche
sans cette question puisqu’elle constitue le soubassement à la formation des hypothèses.
Ainsi donc, la question qui donne essence à cette étude est donc de savoir quels sont les
éléments qui expliquent le faible accès des agriculteurs au financement agricole du FPI ?
8
4. Justification du sujet
4.1. Sur le plan personnel
Cette étude nous a permis de comprendre les éléments qui entravent les agriculteurs dans
l’accessibilité au financement agricole proposé par le FPI. Elle nous a aussi permis d’améliorer
nos sens de recherche et technique de recherche des données. Ainsi, avec ce travail nous avons
eu à réunir la théorie dans notre milieu scolaire et la pratique rencontrée sur terrain.
5. Délimitation spatio-temporelle
Pour ne pas donner l’impression d’avoir épuisé toutes les matières, nous limiterons notre travail
dans le temps et dans l’espace.
Vu la pertinence de notre sujet, la nature exploratoire a été privilégiée. Ceci nous a emmené à
chercher des travaux portant sur l’accès au crédit en vue de modéliser le phénomène.
Comlan (2015), dans sa thèse intitulée « Le financement de l’agriculture au Bénin : stratégies
de gestion et d’adaptation des exploitations agricoles » repère les facteurs favorisant l’accès au
crédit suivants dans son milieu d’étude : il s’agit de :
• L’environnement financier (les imperfections des marchés qui incluent le plafonnement
des taux d’intérêt selon Foltz (2004), les coûts élevés de transaction…),
• Les termes et conditions du prêt imposés par les institutions des prêts (la durée du
crédit, les modalités de paiement et les mesures de sécurité) et
• Les caractéristiques sociales et économiques des emprunteurs (l’âge, le niveau de
revenu de l’exploitation agricole, les sources de revenu, les actifs de l’exploitation, la taille
de l’exploitation, le mode de faire-valoir des terres agricoles cultivées, le genre, le niveau
d’éducation, la distance séparant l’emprunteur des sources potentielles du crédit,
l’historique de la relation entre l’institution et l’individu, l’appartenance à un groupement,
les garanties.
Voulant expliquer le même phénomène dans notre milieu d’étude qui est le Haut Katanga, nous
avons mobilisé la modélisation théorique de Comlan. Il a mené son étude en France et s’est
adressé aux PME œuvrant dans plusieurs secteurs, tant formel qu’informel. Notre étude a
comme population cible les PME œuvrant dans le secteur agricole, et ayant un numéro RCCM
(œuvrant dans le secteur formel). En termes d’hypothèse, nous prédisons ce qui suit :
H1 : Le climat des affaires peu propice serait la cause du non-octroi des prêts aux
agriculteurs par le FPI.
Le Département fédéral des affaires étrangères DFAE, dans son rapport annuel de 2017 qualifie
le climat des affaires en R.D.C. comme étant un climat « morose et peu transparent » pour cause
d’insuffisance de mises en œuvre d’une série de réformes visant à améliorer le climat des
10
investissements tel que la réduction du taux global d’imposition et du coût d’exécution des
contrats.
Selon Diallo (2006), les garanties agissent comme un signal permettant au prêteur de réduire
ou d’éliminer le problème de sélection adverse causé par l’existence d’asymétries
informationnelles entre prêteur et emprunteurs. Cette variable augmente significativement la
probabilité d’octroi du financement par le FPI
H3 : Les projets présentés ne sont pas souvent viables, d’où le non-octroi du financement
par le FPI
NZABONIMPA P. (1991) soutient que l’analyste effectue des rapports de crédit tout à fait
différents, qu’il s’agisse d’améliorations locatives ou d’un refinancement. Cette analyse se fait
de façon et à un degré diffèrent selon la nature du projet mais également selon le contexte ou le
stade de développement de l’entreprise. Cette analyse détermine la viabilité de projet et
débouche à l’octroi ou non d’un prêt.
H4 : Le cout du crédit se trouve être élevé, d’où la non-souscription au financement par
les agriculteurs.
Selon Jensen M. (1985), le comportement opportuniste des PME les conduit à choisir ce leur
est meilleur parmi ce qui leur est accessible. Les promoteurs d’entreprises désirant obtenir un
crédit au cout de crédit minimal, manifestent leur réticence lorsque ce coût est élevé car cela
diminue le taux de rendement qu’ils anticipent.
Les caractéristiques dont il est question ici sont l’âge, le niveau de revenu de l’exploitation
agricole, les sources de financement, les actifs de l’exploitation, la taille de l’exploitation, le
11
7. Opérationnalisation
La variable dépendante de cette étude a été captée d’une manière dichotomique. L’entrepreneur
s’est prononcé si oui ou non il a eu accès au crédit de type agricole auprès du FPI. Les variables
indépendantes ont quant à elles été captées de différentes manières.
9. Méthodologie de la recherche
9.1. Méthode de recherche
La méthode est définie comme « un cheminement ou une voie à suivre pour atteindre un but ».
(Mpala, 2001). Pour tester nos hypothèses dans ce travail, nous avons utilisé la méthode
inductive.
Avec cette méthode inductive, on commence par réunir un grand nombre de faits et événements
pour rechercher ensuite dans quelle mesure des rapports existent entre les divers faits et
événements retenus. Ceci nous conduit dans le domaine de la statistique, qui est la forme la plus
sûre de l’observation. De nos jours, la statistique est universellement considérée comme la
méthode inductive par excellence, la méthode quantitative de l’économie (Mwalaba, 2010).
Pour rassembler nos données, nous avons fait usage des techniques suivantes :
Cette technique permet la consultation des ouvrages et autres documents relatifs tels que les
revues, rapport annuel (du FPI pour ce cadre de figure), les articles, les sites internet etc.
l’enquête proprement dite qui a été conduite afin de collecter les données sur l’accès au
financement, mais aussi cerner le lien entre les différentes dimensions expliquant le non-accès
au financement par certains chefs d’entreprise. Le traitement des données s’est fait en recourant
à l’analyse de contenue, aux statistiques descriptives, à l’analyse de la fiabilité, au test de khi-
deux sous SPSS 20, à la régression logistique grâce au logiciel STATA 15 et pour l’encodage
des données le tableur EXCEL.
14
Ce présent chapitre retrace les différents concepts relatifs à notre travail ainsi que son cadre
théorique. Ainsi, nous définirons les concepts clés et discuterons des théories retenues.
Selon Saldana (2009), un concept est l'expression d'une idée qui identifie ce sur quoi porte une
unité des données ou ce qu’elle signifie.
I.1.1. L’agriculture
L'agriculture dans son acception large désigne « l’ensemble des travaux transformant le milieu
naturel pour la production des végétaux et des animaux utiles à l'homme ». En plus donc de la
culture des végétaux, sont également prises en compte les activités d'élevage, de pêche et de
chasse (Shindano, 2010)
L'activité agricole est dotée de nombreuses spécificités dont il faut tenir compte pour
comprendre son fonctionnement :
I.1.1.1. La Terre
La Terre joue un rôle particulier dans l'activité agricole. Les techniques agricoles exigent d'être
développées sur des grandes étendues de Terre, les superficies des exploitations agricoles se
mesurent souvent en hectares. Comparativement à l'activité industrielle, la Terre est un facteur
15
de production important pour la pratique de l'activité agricole. Par ailleurs, l'abondance ou non
des Terres peut justifier le système de production pratiqué.
Les banques et institutions financières ne consentent que très peu de crédit au secteur agricole.
En effet les interventions se limitent aux crédits à court terme et donc destinées à la
commercialisation. Seuls les agro-industriels sont bénéficiaires. Les conditions d'octroi de
crédit demeurent très rigoureuses pour les petites et moyennes entreprises. Pour le secteur
traditionnel, il n'existe pas un système de crédit approprié.
• Politique budgétaire
En outre, la partie libérée effectivement du budget des dépenses ordinaires n'atteint qu'environ
50% de ce qui a été prévue. Enfin, la part de l'agriculture dans le budget d'investissement est
encore plus insignifiante et irrégulière.
• Manque d'investissement
Pour toutes ces raisons, il est important de soutenir encore une fois qu’une injection des capitaux
à titre de financement du secteur agricole est d’une importance cruciale.
I.1.2. Le financement
De la définition retenue par le lexique d'économie (Dalloz, 7eme édition, 2002), l'on peut
assimiler le financement comme étant « la méthode nécessaire à toute acquisition d'actif car il
en permet le paiement ~. D'une manière générale, le financement est la mise à la disposition de
capitaux au profit de l'entreprise pour la couverture de ses besoins financiers. Il est d'une
17
importance significative pour l'entreprise car c'est essentiellement à son travers qu'elle parvient
à couvrir ses différents besoins financiers.
Ainsi, les notions de fonds de roulement et de besoin en fonds de roulement ne sont que
l'expression de cette exigence. Les ressources nécessaires pour la satisfaction de ces besoins
proviennent de diverses sources et structures de financement (Nezien, 2011)
Pour financer ses activités, une entreprise peut recourir à plusieurs sources qui peuvent se
regrouper en sources internes et en sources externes. Les sources internes représentent les mises
de fonds des propriétaires de l'entreprise et les profits réinvestis. Les sources externes
proviennent essentiellement des institutions financières, des sociétés de financement (capital de
risque) et des organismes publics ou gouvernementaux. C'est cette dernière catégorie qui est
privilégiée dans cette étude.
Dans la pratique, toutes les institutions prêteuses utilisent un grand nombre de critères pour
analyser une entreprise à la recherche de financement. Ces critères cependant peuvent se
regrouper en deux approches, soit l'approche de l'analyse des garanties et celle de l'analyse de
l'entreprise. (NZABONIMPA P., 1991)
L'approche des garanties consiste pour le prêteur, à n'évaluer que les biens offerts en garantie
pour apprécier s'ils couvrent bien le crédit sollicité. Autrement dit, cette approche vise à
déterminer si les biens proposés en garantie permettront au prêteur de récupérer les fonds
octroyés et les intérêts y afférent, au cas où l'emprunteur serait en difficulté de remboursement
Cette approche peut mener à des décisions non désirables. En effet, une entreprise offrant
d'excellentes perspectives de croissance et de profits, opérant avec une bonne équipe de
direction mais ne disposant pas de beaucoup de garanties, peut se voir refuser un prêt.
18
Cependant, elle pourrait être en mesure de rembourser. De plus, même une entreprise qui
procure d'importantes garanties, peut s'avérer être potentiellement non rentable. Si elle obtient
le prêt, le prêteur ne pourrait être remboursé qu'en vendant les biens offerts en garantie. On peut
alors se demander si l'institution financière prête son argent pour être remboursée (capital et
intérêts) ou pour réaliser les garanties avec tous les risques qui en découlent, telle la diminution
ou la perte de valeur du bien. (NZABONIMPA P., 1991)
Jacques Leclerc définit l'analyse de crédit comme étant un processus à l'intérieur duquel on
évalue, analyse et juge la performance passée, actuelle et future d'une entreprise et ce tant sur
le plan qualitatif que quantitatif. Elle vise à établir dans quelle mesure une entreprise peut
rencontrer l'ensemble de ses obligations financières actuelles ou futures. Le document préparé
par l'entreprise est la pierre angulaire à partir de laquelle l'analyse de crédit est effectuée. La
qualité et la pertinence des informations qui y sont contenues permettront non seulement
d'accroître les chances de l'entreprise d'obtenir le financement désiré mais accélérera d'autant
le temps de traitement par l'institution financière du dossier de crédit. Afin de répondre
19
(B) : Approfondissement des détails et des éléments qui nous ont incités à accepter d'envisager
une participation éventuelle de l'institution au financement du projet proposé. Ces derniers
visent à valider les informations acquises lors de la première rencontre et procéder à l'analyse
selon les trois critères.
Les critères de deuxième instance, pour leur part, ne seront détaillés que lorsque l'analyste, sur
la foi des premiers détails relevés touchant les critères de première instance, développe un
20
Jacques Leclerc (1991) a regroupé en huit points les critères qui doivent principalement contenir
chacun les informations suivantes, à savoir :
1) La section historique de l'entreprise doit faire ressortir dans un premier temps les principaux
faits historiques qui ont marqué l'évolution de l'entreprise au cours des dernières années tels
que les fusions, acquisitions, changement d'actionnaires, relocalisation, phase d'expansion,
etc.
2) Une description des membres de la direction et de leur compétence doit être effectuée à
l'intérieur de la section historique de la direction en soulignant la compatibilité de l'expertise
acquise avec les activités propres de l'entreprise. Il faut également détailler la nature et le
niveau de participation de chacun des individus dans le capital-actions de l'entreprise.
3) La section exploitation et marché doit définir les différents produits offerts par l'entreprise,
les procédés de fabrication utilisés, les sources d'approvisionnement, les termes de crédit de
l'industrie à l'achat et à la vente ainsi que les détails touchant la main-d’œuvre tels que les
qualifications requises, la présence ou non de syndicat ainsi qu'un commentaire sur les
relations patron/employés à l'intérieur de la compagnie. De plus, une analyse du marché
dans lequel évolue l'entreprise devra être effectuée afin d'identifier la position
concurrentielle de cette dernière vis-à-vis ses compétiteurs, le volume potentiel du marché
ainsi que les caractéristiques propres à ce dernier, telles que la présence ou non d'un réseau
de distribution, politique de prix, saisonnalité des ventes, etc.
4) L'aspect matériel du projet devra être détaillé de telle sorte que chaque élément faisant partie
de ce dernier soit facilement identifiable qu'il s'agisse d'un terrain (emplacement,
dimension, zonage, etc.), d'une bâtisse (dimension, structure, date de construction),
d'équipement (capacité, âge, liste), d'une participation dans le fonds de roulement
(justification) ou d'un refinancement (solde, termes, taux, pénalités). De plus, un
commentaire sur les risques d'excédent sur l'ensemble du projet doit être effectué. Nous
devons y retrouver également les différents avantages du projet et ses effets sur les ventes,
profits, rentabilité, fonds de roulement et structure financière de l'entreprise. En dernier lieu,
les sources de financement qui participent au projet, autres que celles de l'institution
financière, doivent être confirmées et détaillées.
21
5) L'établissement des prévisions est très important. On doit y expliquer par une note, toutes
variations entre le dernier exercice financier et les prévisions établies, commenter chaque
poste qui le nécessite et établir des comparaisons, si possible, avec d'autres entreprises
évoluant dans le même secteur. Parallèlement, une analyse du point mort de l'entreprise
devra être effectuée pour déterminer le niveau de risque en ce qui a trait à la rentabilité
potentielle des opérations.
6) Tout comme dans le cas des prévisions, une analyse horizontale et verticale devra être
établie afin de faire ressortir toute variation historique importante dans le fonds de
roulement. Dans le cas de cette étude où il s’agit d'entreprises à revenus de type saisonnier
importants, il faudra préparer une projection des mouvements de trésorerie (budget de
caisse) selon les prévisions établies. C'est également à partir des prévisions que nous
déterminerons la capacité de remboursement de l'entreprise. Cette capacité de
remboursement est très importante pour l'institution financière car elle lui permet d'établir
la marge de manœuvre dont disposera l'entreprise dans la rencontre de ses obligations face
à ses dettes à terme ainsi que sur l'échelonnement de cette dernière.
7) Chaque poste du bilan, requérant un éclaircissement devra être détaillé. De plus, une analyse
des ratios de dettes/équité ainsi que du fonds de roulement devra être complétée en
commentant les écarts et toute situation jugée anormale par rapport à l'industrie.
8) Nous devons dans un premier temps, décrire l'ensemble des actifs sur lesquels porte la
garantie. Une fois les éléments d'actifs bien identifiés, une valeur devra y être apposée à
partir de comparables ou d'évaluations professionnelles indépendantes. En plus des
garanties matérielles de l'entreprise, l'institution financière demandera de la part des
actionnaires un cautionnement personnel qui variera selon la taille du prêt et le niveau de
risque s'y rattachant. Un bilan personnel sommaire devra être présenté établissant l'équité
propre à chaque individu dont le cautionnement peut être requis.
Tous ces renseignements donneront au prêteur une idée relativement précise du risque global
que présente l'entreprise en vue d'un financement additionnel. En effet, tout prêteur qui consent
des crédits encourt des risques (A. Léon, op. Cit.)
Le risque d'insolvabilité se définit comme l'insuffisance de l'actif par rapport au passif. C'est
donc une notion plus large que celle de liquidité qui ne concerne que le court terme. En d'autres
mots, la liquidité s'apprécie à partir du fonds de roulement (actif à court terme moins le passif
à court terme ou leur rapport) et indique si la trésorerie de l'entreprise pourra rembourser un
22
crédit à court terme. La solvabilité par contre compare l'importance des fonds propres à celle
des dettes. L'insolvabilité correspond donc à une équité négative puisque les dettes sont plus
importantes que les fonds propres.
Le risque de rentabilité d'une entreprise, quant à lui peut provenir d'une sensibilité trop forte du
résultat d'exploitation par rapport à la variation du chiffre d'affaires (Gobin G, 1980). Ainsi, une
entreprise dont la marge bénéficiaire s'avère faible en raison du secteur d'activité et dans
laquelle la part des frais de personnel est importante est vulnérable à une baisse d'activité qui
ne s'accompagne pas d'une réduction proportionnelle des charges.
Le risque de rentabilité est le plus important car les deux autres découlent de lui. En effet, une
entreprise doit être suffisamment rentable pour faire face à ses obligations financières. Si les
marges bénéficiaires ne permettent pas de rembourser les dettes venues à échéance, il y a risque
de liquidité. De même, les bénéfices réinvestis accroissent d'autant l'avoir des propriétaires et
par conséquent améliorent la structure financière. Au contraire, si l’entreprise ne fait pas des
bénéfices, le poids de la dette augmente par rapport à l'avoir (à moins de l'augmenter) et le
risque d'insolvabilité s'accroît. Autrement dit, le risque de non-rentabilité aura une incidence
négative sur les bénéfices nets et toute chose restant égal par ailleurs sur le fonds de roulement
et la structure financière de l'entreprise.
Face à ces risques, il est indispensable que le prêteur prenne des précautions suffisantes pour
en réduire la probabilité d'apparition. C'est dans cette perspective que ce dernier évalue une
entreprise à partir de certains critères de financement qui peuvent se résumer en la qualité du
management, de la rentabilité et des garanties comme l'indique la figure 1.
Par ailleurs, ces critères de financement sont interreliés car une bonne direction devrait
normalement conduire à une meilleure rentabilité d'une entreprise. De même, une bonne
23
Enfin, la garantie, coussin de protection contre le risque de non remboursement est reliée à la
qualité du management et à la rentabilité. En effet, on admet en principe que la garantie est
proportionnelle au risque encouru par la banque (P. Mauge, 1983 ; A. Léon, 1983). Or, le risque
de l'entreprise est apprécié à partir de la qualité du management et de la rentabilité. Plus le
risque à ces niveaux est grand, plus élevées devraient être les garanties exigées et vice versa.
La relation entre une institution financière et une entreprise est une relation complexe basée le
plus souvent sur une information imparfaite et incomplète (Sylvie Cieply et Bernard Parañaque,
1997). Les institutions financières ne possèdent pas toutes les informations sur les projets
présentés par les entreprises. De même, les entreprises ne connaissent pas les stratégies suivies
par les institutions financières par rapport à la décision d'accord des crédits, et les méthodes
d'évaluation du risque. Ce phénomène qualifié « d'asymétrie d'information » a fait l'objet
d'études de plusieurs auteurs à travers différentes théories permettant de comprendre le
comportement des institutions financières dans le processus de financement.
Elle se traduit par un manque d'informations entre les acteurs (l'information que possède
l'agent, n'est pas nécessairement la même que celle que possède le principal). L'asymétrie
d'information est définie par le biais des relations d'agence, entre le principal et l'agent qui
détient plus d'informations que le principal. Ce qui peut être tenté d'agir en sa faveur et non
24
dans celle du principal, en essayant de détourner l'action à son avantage, et de maximiser son
intérêt personnel (comportement opportuniste). Petty et Singer (1985) déclarent, qu'une
présence accentuée d'asymétrie d'information, permet aux gestionnaires de PME, d'agir au
profit de leurs propres utilités, portant atteinte aux intérêts du propriétaire dirigeant.
Gibson (1992) ; Ennew et Binks (1993) ; Van Auken (2001), affirment, que le fait de faire
face à une situation financière peu satisfaisante, et un accès limité aux sources de financement
pour les PME contrairement aux grandes entreprises, n'est nécessairement pas une question de
rendement, mais aussi une question d'asymétrie d'information. Selon Petty et Bygrave (1993),
l'asymétrie d'information engendre plusieurs faits négatifs sur la plupart des PME. Berger et
Udell (1998) soutiennent, que les PME ayant une gestion interne équivoque, ne divulguant
pas assez d'informations, laissent les créanciers douter de la santé financière de l'entreprise, et
peuvent ainsi subir des conditions de financement plus sévères, ainsi que des coûts de
financement plus élevés.
Dietsch (1989) indique à cet effet que l'entretien d'une relation forte et dynamique avec le
créancier, permet non seulement de limiter les problèmes d'agence d'une part, mais aussi
d'amoindrir les coûts de financement. Dans la relation de crédit entre les bailleurs de fonds et
les PME, l'asymétrie d'information est définie comme le fait pour les emprunteurs de posséder
plus d'informations que les bailleurs de fonds sur leur propre entreprise (Fraser et al, 2001). Il
est évident que les promoteurs d'entreprises connaissent mieux leur situation financière et les
opportunités d'affaires qui s'offrent à eux, que les prêteurs.
Belltante et Levratto (1995) indiquent que l'incertitude entraine parfois le bailleur de fonds a
des difficultés à connaitre la capacité de remboursement d'un emprunteur potentiel ou la
rentabilité de son investissement, ce qui les incitent parfois à ne pas prendre le risque en
refusant une demande de prêt, et ne pas encourir le risque. Julien P.A, St-Pierre et Beaudoin
(1995), soutiennent, que la PME qui ne diversifie pas ses activités, se limitant parfois à un
nombre restreint de clients, devient très vulnérable, et rencontre de grandes difficultés à
obtenir du financement à des coûts abordables.
Gregory, Rutherford et coll. (2005), ont aussi affirmé, que l'absence d'information engendre
un taux de retour plus élevé sur les fonds octroyés, et ce afin de compenser le risque pouvant
être causé par l'information asymétrique. Petty et Singer (1985).
25
Lachmann (1996), souligne que l'asymétrie d'informations dans les PME, est aussi la cause
des coûts trop élevés de la production d'une information financière fiable et fluide. Belltante
et Levratto (1995) mentionnent, que le principal handicap des PME, provient des difficultés
qu'elles entraînent à produire une information crédible et détaillée aux intervenants sur les
différents segments des marchés financiers. Myers et Majluf (1984) estiment, que l'entreprise
détient bien entendu des informations que les investisseurs ne possèdent pas. Les deux parties
sont au courant de cette situation d'asymétrie d'information, alors qu'il existe une certaine
quantité d'informations que les gestionnaires tiennent à l'écart, faute de la transmission
d'informations coûteuse. Le problème serait résolu si les gestionnaires pouvaient transmettre
leurs informations à moindre coûts sur le marché, (Myers et Majluf, 1984).
Par ailleurs, la production d'une information précise et détaillée, tend à réduire les coûts
d'accès aux créances et le rationnement de crédit. La disponibilité d'informations contribue à
mieux aider les créanciers, dans leurs opérations d'évaluations de risques, (Dietsch, 1989).
Calomiris et Hubbard, (1990) pensent que les entreprises disposent d'une information sur le
degré de risque de leurs projets. De plus, elles sont les seules à connaitre l'usage qu'elles font
des sommes empruntées. Dans le cadre de cette étude, ce contexte informationnel accroît le
risque moral et le risque d'anti-sélection pour le FPI.
De l'avis de H. Varian (1998) la sélection adverse est due au fait qu'un coté du marché ne
puisse observer la qualité du produit que l'autre partie lui propose. En effet, sur le marché du
crédit, les emprunteurs donnent toujours une bonne image de leurs projets aux prêteurs afin
d'obtenir le crédit. Cela conduirait le FPI à financer des projets risqués en lieu et place des
projets à faibles niveaux de risque.
Quant à l'aléa moral, c'est une situation dans laquelle un coté du marché ne peut observer le
comportement de l'autre (comportement cachée). L'emprunteur peut donc affecter le crédit à
d'autres fins.
26
Bardhan et Udry (1999) pensent pour leur part qu'il est artificiel de traiter séparément les
questions de sélection adverse et d'aléa moral parce que plusieurs environnements économiques
sont caractérisés par un mixage des deux problèmes.
Le phénomène d'asymétrie d'information auquel le FPI fait face est donc dû au fait qu'il est
difficile pour lui de distinguer les bons et les mauvais emprunteurs.
Pour éviter une telle situation, Stieglitz et Weiss (1978) proposent de « rationner » le crédit en
limitant l'offre destinée aux entreprises. Dès lors, lorsque les entreprises adoptent des
comportements opportunistes pour bénéficier d'un financement, l’institution peut préférer
limiter son offre de crédit aux emprunteurs. Dans ces conditions, la demande excédant la
quantité offerte sur le marché du crédit, il subsistera une demande excédentaire émanant des
entreprises qui ne sera pas satisfaite.
Il est donc question d'ajustement par le taux d'intérêt pour faire face à la sélection adverse et
d'exigence de garantie pour éviter l'aléa moral. C'est pourquoi la théorie dite de « l'agence »
basée essentiellement sur ces principes se justifie beaucoup plus dans le cadre de notre étude
permettant ainsi d'expliquer le comportement du FPI dans le financement des PME agricole.
Les revues de littérature financière se sont intéressées aux problèmes du principal agent, et l'ont
baptisé théorie d'agence ou théorie des mandats. Cette théorie, a été appliquée avec la théorie
des droits de propriétés et la théorie de finance en 1976 par deux auteurs Jensen et Meckeling,
en vue de développer la théorie de la structure de propriété d'une entreprise. Jensen et Meckeling
(1976), définissent la relation d'agence entre le principal et l'agent, comme une forme de mandat
par laquelle le principal confie une tâche à l'agent, tout en lui donnant un certain pouvoir sur
27
l'accomplissement de cette tâche, sous les clauses d'un contrat, et la rémunération du principal
dépend du comportement de l'agent
Petty et Singer (1985) soutiennent que le problème de l'agence a tendance à être plus sévère,
lorsque le niveau asymétrie de l'information est plus grand. Ceci dit, l'asymétrie d'information
intervient après la mise en accord du contrat, où généralement l'agent possédant un
comportement opportuniste, va user du pouvoir qui lui a été délégué, pour satisfaire des fins
personnelles qui ne recentrent pas obligatoirement l'intérêt du principal qui lui a confié la
mission, car l'effort déployé par l'agent est difficile à observer par le principal, d'où l'asymétrie
d'informations. Le comportement opportuniste de l'agent fournit intentionnellement au
principal une information biaisée, afin de maximiser son intérêt personnel. Le problème de
l'agence existe chaque fois que l'agent peut avoir une incitation à prendre des mesures
opportunistes à travers le pouvoir de la propriété partielle qu'il détient (Petty et Singer, 1985).
D'après Petty et Singer (1985) les problèmes d'agences sont beaucoup plus accentués dans les
grandes entreprises, que dans les PME. Une grande concentration d'actionnaires investisseurs
dans une grande entreprise, peut invoquer plus de problèmes d'agences entre les acteurs à
l'interne de l'entreprise. Belltante et Levratto (1995) mentionnent que les mécanismes de
surveillance sont plus enclins d'être présents dans cette catégorie d'entreprises que dans les
PME.
Etant donné que pour les petites et moyennes entreprises, il existe très peu de cas de séparation
entre la fonction de gestion et celle de contrôle, (puisque dans presque la totalité des cas, les
chefs d'unités de production sont propriétaires du capital qu'ils utilisent), la théorie des contrats
(agence) se justifie beaucoup plus en ce qui concerne les relations entre l'entreprise et
l’institution. La valeur estimée de l'entreprise et au-delà, sa capacité d'endettement sera fonction
du degré de l'asymétrie d'information entre les deux partenaires.
En outre, Miloudi et Benkraiem (2014) ont confirmé le concept qui a été révélé par Foliard
(2011) en démontrant les risques qui découlent de l'asymétrie d'information entre les
pourvoyeurs de fonds et les propriétaires dirigeants, indiquant que les propriétaires dirigeants
des PME possèdent plus d'informations sur leurs entreprises que les créanciers. Ces risques
englobent deux facteurs principaux : le risque d'aléa moral, et le risque de sélection adverse.
28
Pour M. Jensen et W. Meckling (1985), la relation d'agence est « un contrat dans lequel une ou
plusieurs personnes ont recours aux services d'une autre personne pour accomplir en leur nom
une tâche quelconque, ce qui implique une délégation de nature décisionnelle ». Le principal
(l’institution) peut limiter les conséquences négatives des divergences d'intérêts avec l'agent
(entreprise) par des incitations appropriées et des dispositifs de contrôle.
Ainsi, d'après la théorie de l'agence, le créancier est confronté à deux types d'incertitudes en
matière de prêt : « l 'aléa moral » dû au fait que le débiteur peut changer de comportement une
fois en possession du prêt et la « sélection adverse » liée à l'application par le créancier des
conditions de prêts plus onéreuses (taux d'intérêt et garantie) obligeant les emprunteurs à «
risque moins élevé » à renoncer au prêt, car les taux de rendement qu'ils anticipent sont
relativement faibles.
Par ce procédé, le FPI applique donc des conditions de prêts pour contrecarrer le comportement
opportuniste des entreprises ; toute chose qui contraint leurs demandes de financements.
Les Petites et Moyennes Entreprises de part donc leur importance, revêtent plusieurs formes en
fonction de leurs niveaux d'investissement, de leurs chiffres d'affaires réalisés et du nombre
d'employés en leur sein. Elles éprouvent toutes au quotidien des besoins qui font l'objet de
demandes de financement auprès des établissements financiers. Le choix de ces structures est
le plus souvent motivé par un comportement rationnel des entreprises, qui pour autant doivent
remplir certaines conditions pour l'obtention d'un financement. L'approche théorique a permis
essentiellement de se pencher sur les différents concepts, à travers des réflexions menées par
quelques auteurs sur la relation qui lie les institutions aux entreprises. Une relation qui nécessite
aussi le respect des conditions posées par les entreprises. Toutefois, le financement des PME
passe avant tout par une analyse approfondie des dossiers, selon qu'il s'agisse d'un crédit
d'investissement, de fonctionnement ou d'un engagement par signature, et le suivi d'une
procédure établie à cet effet.
d'information, résultant du problème qui survient lors du manque d'information éminente, ceci
au moment de la signature du contrat entre l'agent et le principal (Salanié, 1990)
Cette situation peut s'appliquer dans un échange de traitement entre le créancier (principal) et
l'entrepreneur (agent), lors d'une demande de financement. Dans ce cas, le principal ne détient
pas toutes les informations transcendantes sur l'agent. L'effet de l’anti-sélection empêchera
donc le principal d'avoir une vision réelle sur le vrai profil de l'agent, et ne pourra donc pas
émettre de jugement correct à son égard.
Akerlof (1970) a cité un cas d'exemple de sélection adverse, celui du marché des voitures
d'occasions.
Binks, Ennew et coll (1992) indiquent que la sélection adverse est une séquelle de l'asymétrie
d'informations, qui rend complexe l'estimation des habiletés techniques et managériales des
dirigeants. L’anti-sélection plonge donc le principal dans un risque à prendre, ayant face à lui
un profil dépareillé de la partie adverse qui se dévoile par une information entière.
Dans le cas d'une demande d'octroi de fonds externes pour financement, le créancier ne prend
pas conscience du risque entrepris, en optant pour un accord favorable à la demande de
l'entrepreneur, qui n'a pas fournie toutes les informations que le créancier devait entendre.
Stiglitz et Weiss (1981) indiquent que l'aspect de sélection adverse auquel est confronté le
préteur, est le résultat d'enchaînement de différentes probabilités de remboursements des prêts.
Le créancier cherche à maximiser son propre profit, en essayant au mieux de détecter les
emprunteurs qui sont potentiellement en mesure de rembourser leurs prêts. Cependant, il n'est
pas aussi facile d'identifier ce type d'emprunteurs, D’où la nécessite de recourir à plusieurs
moyens de monitoring.
Le taux d'intérêt qu'une PME doit payer peut par exemple agir comme un outil de monitoring.
Il est à noter que certaines PME sont prêtes à payer des taux d'intérêts plus élevés quelques
soient les conditions, (Miloudi et Benkraiem, 2014).
Ces derniers sont la conséquence de la sélection adverse et sont perçus comme étant les plus
risquées. Donc, le risque moyen des mauvais emprunteurs peut augmenter parfois avec le taux
d'intérêt. Ces types de PME sont prêtes à faire des demandes de crédits à des taux d'intérêts très
élevés, en conséquence à leurs faibles probabilités de remboursements, (Stiglitz et Weiss,
1981).
30
Quand les conditions décrites ne sont pas surveillées, selon lesquelles le propriétaire dirigeant
fait office d'agent pour les bailleurs de fonds, le propriétaire dirigeant privilégie ses propres
intérêts au détriment des objectifs des bailleurs de fonds, (Josée St-Pierre, 1999). Lane et
Phillips (2002) décrivent l'aléa moral dans le contexte du financement par le fond monétaire
international (FMI), comme une véritable prise de risque, reconnaissant ainsi d'emblée que les
programmes appuyés par le FMI, cherchent seulement à éviter les crises financières et les
conséquences des coûts économiques qu'elles engendrent. Mais il est incontournable d'éviter
un aléa moral, décrit par une certaine tendance chez les créanciers et les débiteurs à prendre
plus de risques, et à augmenter la probabilité d'une éventuelle crise.
L'aléa moral selon Adam Smith, soutient la maximisation de l'intérêt individuel, sans aucune
préoccupation sur les conséquences hostiles, qu'elle peut engendrer sur l'utilité collective.
D'après Lane et Phillips (2002) l'aléa moral se manifeste quand l'un des deux côtés de la
transaction, n'a aucune visibilité sur le comportement du second coté, soit une situation qui
dissimule carrément le comportement de la deuxième partie.
En résumé, la théorie d'agence est la source des comportements opportunistes, qui sont à
l'origine de l'asymétrie d'information entre les deux parties, qui provoque les problèmes d'anti
sélection et d'aléa moral. Ces problèmes sont souvent présents dans les pratiques de gestions,
bien qu'il existe certaines solutions pour éviter les problèmes d'agences, comme les contrats
incitatifs dont l'impact reste toujours présent.
En traduisant la théorie de l'agence sur la relation entre le FPI et les PME, on peut dire que la
PME ou son propriétaire dirigeant, joue le rôle de mandats qui est l'agent. Par ailleurs, le FPI
est le mandataire, qui est le principal. Le contrat qui lie les deux parties, manifeste l'emprunt de
fonds monétaires, qui rapporte un intérêt pour les deux parties. La PME jouit d'un financement
externe, qui à son tour peut générer un rendement sur les fonds avancés, qui est en faveur de
l’institution.
31
Selon Binks et Ennew (1996), la relation entre le créancier et la PME est principalement traduite
par un conflit d'agence, où le créancier se servira de la PME, pour générer du rendement sur les
fonds qu'il lui a avancée. Cependant, le développement de cette relation est basé sur des
informations asymétriques et incomplètes, (Keasy et Watson, 1993), tant dans la sélection du
projet (anti-sélection), que dans le risque de déviation sur l'utilisation des fonds à emprunter
(risque moral). Stiglitz et Weiss (1981) affirment, que l'écart existant dans l'offre de la dette,
est le résultat d'une anti-sélection et d'un risque moral.
32
Dans ce chapitre il sera question de présenter l'organisation sur laquelle porte cette étude sous
différentes formes. L'agence de Lubumbashi, l'institution sur laquelle porte ce travail est une
agence de la direction générale du Fonds de Promotion de l'Industrie en sigle FPI dans la
province du Haut Katanga
II.2. Historique
L'Etat Congolais a constaté que le Secteur Industriel manquait des moyens pour assurer son
démarrage effectif. La capacité d'autofinancement des entreprises du secteur était insuffisante
pour couvrir leurs besoins d'investissement. Par ailleurs, la seule autre source de financement
possible était les institutions bancaires locales, mais celles-ci, par leur vocation commerciale,
s'intéressent peu aux projets industriels risqués et à rentabilité différée, alors que leur priorité
concerne des projets peu risqués et à rentabilité immédiate.
L'Etat a donc voulu créer un cadre approprié pour le financement du secteur industriel avec des
termes plus long et à des faibles taux d'intérêt. Il s'en est suivi la création du Fonds de Relance
Economique, du Fonds des Conventions de Développement et sur recommandation de
l'ONUDI, du Fonds de Promotion de l'Industrie.
33
Le Fonds de Promotion de l'Industrie, établissement public, a été créé par l'Ordonnance Loi N°
89-171 du 07 Aout 1989 ; parallèlement, pour lui assurer des ressources afin de financer ses
activités, a été créée la Taxe de Promotion de l'Industrie par l'Ordonnance Loi N° 89-031 du 07
Aout 1989.
1. De financer la production des matières premières destinées à l'industrie locale. Celle des
produits locaux manufacturés concurrents aux biens importés ainsi des projets des
secteurs de l'agriculture et de l'élevage qui concourent à l'intégration industrielle.
2. De financer la construction et/ou la remise en état des infrastructures reconnues d'utilité
publique dans les zones d'opération des entreprises financées.
3. De collecter et gérer les ressources financières générées par les entreprises
commerciales et industrielles, ainsi que celles générés par les opérations d'importation.
Les ressources générées par la taxe de promotion de l'industrie sont une priorité de l'Etat
Congolais destinées au financement des projets industriels à travers tout le territoire national.
1. Tous les biens, droits et obligations qui lui sont reconnus conformément à l'article 2 du
présent décret.
2. des équipements, matériels et autres biens acquis dans le cadre de l'exécution de sa mission
34
• La dotation initiale :
• Les subventions ;
• Les intérêts moratoires, les pénalisations et les commissions diverses ; les dons, legs et
libéralités des toutes natures qui pourraient être consentis au Fonds de Promotion de
l‘Industrie, dûment autorisés par l'autorité de tutelle.
Le fond de promotion de l'industrie intervient aussi bien dans le cadre des projets individuels
soumis à son financement par des personnes physiques ou morales que le cadre de contrats -
programmes.
cocontractante. A cet effet, ne sont éligibles au financement du FPI que les projets qui ont une
incidence socio-économique importante dans leur zone de l'implantation.
L’entreprise cocontractante doit par ailleurs prendre l'engagement formel, dans le cadre d’un
contrat spécifique à signer entre parties pour réaliser le programme arrêté dans le délai convenu.
• Outre les intérêts contractuels, le FPI perçoit des commissions et autres frais pour couvrir
les dépenses directement liées à l'étude du dossier de crédit et à la supervision du projet.
• Par ailleurs, le FPI perçoit pour le compte du trésor, sauf dérogation, la taxe sur la valeur
ajoutée de 16% sur les commissions majorées du frais de port et lettre.
• 25% du coût du projet de grandes entreprises et celui initié dans le cadre du contrat-
programme ;
• 20% du coût du projet des PME ;
• 50% du cout des nouveaux projets des pme et de grandes entreprises.
La valeur ajoutée locale (fournir détails), les dividendes attendus et autres incidences du projet
dans sa zone d’implantation et/ou au niveau national.
politique d'intervention du fonds, arrête le budget et approuve les états financiers de fin
d'exercice. Il fixe, sur proposition de la direction générale, le cadre et le statut du personnel
et le soumet pour l'approbation au ministre de tutelle.
2. La direction générale : est assurée par un directeur général, assisté d'un directeur général
adjoint. Le directeur général exécute les décisions du conseil d'administration et assure la
gestion journalière du Fonds. Elle exécute le budget, élabore les états financiers et dirige
l'ensemble des services.
3. Le collège des commissaires aux comptes : le contrôle des opérations financières du fonds
est assuré par un collège des commissaires aux comptes.
• D'assister le directeur provincial dans les opérations de contrôle de gestion et prépare les
rapports consécutifs à ce contrôle :
• D'analyser les activités des agences et antennes de la juridiction, relever erreurs et
incohérences éventuelles de gestion dans le but de les corriger ou provoquer une réaction
de hiérarchie en temps réels :
• Examiner tous les aspects liés à la gestion des agences et antennes de la juridiction :
• Comparer les performances et les objets existants dans le contrat de performance signé entre
la Direction Générale et les entités.
• D'enregistrer tous les flux économiques qui se définissent comme les flux réels (bien), des
flux de service (service) et des flux monétaires au niveau provincial :
• De suivre l ‘exécution du budget.
• D'exécuter les grandes lignes et la politique du système d'information rendu par le service
informatique du siège ;
• Assurer la technique de surveillance sur les opérations du guichet unique de la province.
II.12.2.7. L'agence
• Mobiliser les ressources du FPI par :
1. Secrétariat
Le (la) secrétaire a pour rôle de réceptionner et d'enregistrer, de saisir, d'expédier et de classer
les courriers et autres documents. Il (elle) tient l'agence du chef d'Agence, répond aux appels
téléphoniques, reçoit et fait venir les visiteurs au près du chef.
2. Section technique
Elle a pour rôle, la gestion préliminaire des dossiers de demande de financement et de
supervision des projets financiers dans l'entité.
II.12.3. Organigramme
Voici la structure du Fonds de Promotion de l’Industrie Direction provinciale :
DIRECTION PROVINCIALE
Secrétariat 65
Contrôle de gestion
Service Administration et
Juridique
Service Comptabilité &
Finance
Service Informatique & Suivi
guichet
Agences
Secrétariat
Service technique
Antennes
Secrétariat
Cellule technique
Cellule Administration et
Juridique
Cellule recouvrement
Point de perception
42
Positif Négatif
Le FPI est une entreprise publique Le FPI recouvre difficilement les prêts
financée par le gouvernement qu'il a octroyés aux promoteurs après
la réalisation de leurs projets parce
congolais
que la plupart des promoteurs ne
respectent pas les échéances
Ayant relevé une approche théorique pour la compréhension de ce travail, il convient à présent
d’en présenter les résultats, fruits des enquêtes menées. Dans ce chapitre il sera donc question
de présenter l’échantillon utilisé pour la production des données, les résultats obtenus, suivis de
leur discussion et enfin des propositions de suggestions.
Agropastoral 83 6,8%
Transformations 57 4,7%
Nombre d'entreprises
4,70%
6,80%
43,70%
44,80%
Notre recherche a procédé de prime abord par des interviews auprès des agriculteurs cibles. Le
but était de révéler les déterminants qui expliqueraient le faible accès au crédit agricole par le
FPI. C’est donc dans cette optique que nous nous sommes adressée auprès des dirigeants des
exploitations agricoles pour discuter des composantes théoriques influençant ce dernier.
Les agriculteurs avec lesquels nous nous sommes entretenus provenaient de 4 communes
Commune Annexe, Kampemba, Kenya et Lubumbashi. Ils avaient tous une durée
d’exploitation supérieure à une année. Ils étaient répertoriés au sein de la base des données
établie par le FPI. Tout en laissant le libre arbitre aux dirigeants en ce qui concerne la
participation ou pas à l’étude, l’entretien s’étalait en moyenne sur 20 minutes. Pour recueillir le
plus d’informations possible, nous nous sommes entretenue avec les 6 dirigeants issus de la
base des données du FPI, soit en leur propre chef, soit avec leurs représentants. Les enquêtés
étaient amenés à s’exprimer sur les déterminants qui leur ont permis d’accéder au financement
agricole. Au terme des entretiens, des questionnaires leurs ont été remis pour bien cerner toutes
les variables explicatives.
45
• Calculer algébriquement la distance entre les données observées et les données théoriques
attendues ;
• Se donner à priori un risque d’erreur, celle consistant à rejeter l’hypothèse, alors qu’elle est
vraie (la valeur 5% est souvent choisie par défaut ; il s’agit plus souvent d’une coutume que
du résultat d’une réflexion) ;
• Déterminer le nombre de degrés de liberté du problème à partir du nombre des classes, et à
l'aide d'une table de X2, déduire, en tenant compte du nombre des degrés de liberté, la
distance critique qui a une probabilité de dépassement égale à ce risque.
Si la distance calculée entre les données observées et théoriques est supérieure à la distance
critique, on conclut que le résultat n'est pas dû seulement aux fluctuations d'échantillonnage, et
que l'hypothèse nulle Ho, doit être rejetée. Le risque choisi au départ est celui de donner une
réponse fausse lorsque les fluctuations d'échantillonnage sont seules en cause. Le rejet est
évidemment une réponse négative dans les tests d'adéquation et d'homogénéité mais il apporte
une information positive dans les tests d'indépendance.
Limites : Malgré sa popularité, le X2 montre des insuffisances et c'est pourquoi tous les logiciels
de statistiques lui joignent d'autres statistiques plus robustes
48
Signification
Fréquence/
Effectif Cumulé exacte
Moyenne
(unilatérale)
Homme 4 66,7 66,7
Sexe 0.33333
Femme 2 33,3 100
Célibataire 1 16,7 16,7
Situation Marié 5 83,3 100
0.83333
matrimoniale Divorcée 0 0 100
Veuf/Veuve 0 0 100
Primaire 0 0 0
Niveau d'étude Secondaire 0 0 0 0.29
Universitaire 6 100 100
Kamalondo 0 0 0
Kampemba 1 16,7 16,7
Kenya 1 16,7 33,3
Commune 0.32
Rwashi 0 0 33,3
Annexe 1 16,7 50
Lubumbashi 3 50% 100
Moins de 5 2 33,3 33,3
Taille ménage Entre 6 et 10 4 66,7 100 0.66667
Plus de 10 0 0 100
De 0 à 100 0 0 0
Niveau de De 101 à 500 1 16.7 16.7
0.54
revenu De 501 à 1000 3 50 66.7
1001 et plus 2 33.3 100
Capitaux propres 1 16.7 16.7
Sources de Capitaux propres et
5 83.3 100 0.0021
financement empruntés
Capitaux
0
empruntes
Moins de 10000 2 33.3 33.3
Entre 10000 et
Chiffre d'Affaire 4 66.7 100 0.66667
100000
100000 et plus 0 0 100
1 à 5 travailleurs 0 0 0
Nombre de 6 à 50 travailleurs 1 16.7 16.7
0.83333
travailleurs 50 travailleurs et
5 83.3 100
plus
Droit étranger 0 0 0
Nationalité (-)
Droit congolais 6 100 100
49
Moins d’1 an 0 0 0
Age de
1 à 5 ans 4 66.7 66.7 0.00333
l'entreprise
Plus de 5 ans 2 33.3 100
Oui 5 83,3 83,3
Distance 0.001
Non 1 16,7 100
Crédit Long terme 3 50 50
Crédit Moyen
Type de crédit 3 50 100 0.5
terme
Crédit Court terme 0 0 100
Mensuellement 2 33.3 33.3
Trimestriellement 1 16.7 50
Remboursement 0.0012
Semestriellement
Annuellement 3 50 100
Les immeubles 0 0 0
Les matériels
0 0 0
roulants
Les matériels de
0 0 0
bureau
Les terrains 1 16.7 16.7
Les outils de
Actifs 5 83.3 100 0.0028
production
Les créances sur les
0 0 100
clients
Les disponibilités
0 0 100
en banque et caisse
Des stocks
0 0 100
marchandises
Les immeubles 1 16.7 16.7
Les matériels
0 0 16.7
roulants
Garanties Les matériels de 0.0015
0 0 16.7
bureau
Les terrains 4 66.7 83.3
Cheptels 1 16.7 100
Garanties Oui 5 83.3 83.3
0.0045
nécessaires Non 1 16.7 100
Elevé 5 83.3 83.3
Taux Acceptable 1 16.7 100 0.83333
Très élevé 0 0 100
Documents
0 0 0
commerciaux
Documents 0.16667
Etats financiers 1 16.7 16.7
Projets 5 83.3 100
Source : Auteur à partir des données d’enquête, résultats générés sur SPSS 20
50
Les résultats montrent sur le total des propriétaires d’exploitation enquêtés un pourcentage
élevé d’hommes (66,7%) par rapport à celui des femmes (33,3 %). Les résultats du test de Khi-
deux prônent pour aucun effet du sexe du propriétaire-gérant sur l’accès au crédit agricole
puisque la signification ou le P est supérieur à 0,1 (au seuil de 10%). Et donc, l’accès au crédit
agricole ne dépend pas du fait que le dirigeant soit un homme ou une femme. Ce résultat n’est
pas en concordance avec la littérature qui estime que le genre a un effet considérable sur l’accès
au crédit (Morduch, 1999 cité par Kacem et Zouali, 2013). Ce résultat démontre l’absence d’une
discrimination entre les hommes et les femmes pour l’accès au crédit au niveau des institutions
de finance publiques
16,7 % des enquêtés sont des célibataires pendant que 83,3 % sont mariés. Les résultats du test
de Khi2 prônent pour aucun effet de la situation matrimoniale sur l’accessibilité du financement
agricole du FPI puisque la signification ou le P est supérieur à 0,1 (au seuil de 10%). Et donc,
l’accès au crédit agricole ne dépend pas du fait que le chef de l’exploitation soit marié, veuf,
célibataire, ou séparé. Ces résultats soutiennent ceux de Comlan (2015) qui estiment que le fait
d’être marié n’a aucune incidence sur l’accès au crédit
Sur le plan de l’éducation formelle, les résultats indiquent que tous les chefs d’exploitation de
cet échantillon sont non seulement instruits, mais aussi universitaires. Les résultats du test de
Khi-deux prônent pour aucun effet du niveau d’éducation sur l’accès au crédit agricole puisque
la signification ou le P est supérieur à 0,1 (au seuil de 10%), l’accessibilité du financement
agricole du FPI ne dépend pas du fait que le chef d’exploitation ait étudié, ou qu’il soit allé
jusqu’à l’université. Ainsi, ces résultats viennent contredire ceux de Comlan (2015) qui
affirment qu’un niveau d’éducation élevé augmenterait de 3% la probabilité d’accès au crédit.
La plus grande proportion des enquêtés vient de la commune de Lubumbashi à raison de 50%,
commune où se situe le siège du FPI. Les 50% restants se répartissent équitablement entre les
trois communes ci-après : Kampemba, Kenya et la commune Annexe. Les résultats du test de
Khi-deux prônent pour aucun effet de la localisation de l’entreprise (commune) sur l’accès au
crédit agricole puisque la signification ou le P est supérieur à 0,1 (au seuil de 10%).
Les résultats ont révélé que 50% des entrepreneurs ont un revenu mensuel moyen de 750,5USD
(intervalle de 501-1000) ; 16,7% ont une rémunération mensuelle allant de 101 à 500 ;
concernant les 33,3% restant, ils ont une rémunération strictement supérieure à 1000 USD. Les
résultats du test de Khi-deux prônent pour aucun effet du niveau de revenu de l’exploitant sur
51
l’accès au crédit agricole puisque la signification ou le P est supérieur à 0,1 (au seuil de 10%),
l’accessibilité du financement agricole du FPI ne dépend pas de la rémunération mensuelle du
chef d’exploitation. Ces résultats s’opposent à ceux de Comlan (2015) dans le sens où il
affirme que le revenu influence l’octroi du crédit dans ce sens qu’un exploitant à revenu
instable n’a pas la chance d’avoir accès aux services financiers.
La variable taille a été, dans le cadre de cette étude, exprimée à travers les indicateurs chiffre
d’affaire annuel et nombre d’employés. Les résultats indiquent donc que 33,3% des entreprises
de l’échantillon ont un chiffre d’affaire inférieur à 10000 USD alors que le reste situe son chiffre
d’affaires entre 10000 et 100000 USD. Les résultats indiquent encore que 16,7% des entreprises
de l’échantillon rassemble un personnel effectif de plus de 50 travailleurs alors que les 83.3%
restant cumulent un effectif variant entre 6 et 50 employés. En somme, les résultats du test de
Khi-deux prônent pour aucun effet de la taille de l’exploitation sur l’accès au crédit agricole
puisque les significations ou les P sont supérieurs à 0,1 (au seuil de 10%), l’accessibilité du
financement agricole du FPI ne dépend pas de la grandeur de l’exploitation agricole.
Toutes de nationalité congolaise, elles ont sollicité et ont reçu soit la totalité soit une partie
considérable du crédit souhaité. Par contre, les résultats du test de Khi-deux relatifs à la
nationalité sont insignifiants.
En termes de document, 16,7% ont présenté leurs états financiers et les 83,3% restants ont
soumis à validation leurs projets. Les résultats du test de Khi-deux prônent pour aucun effet des
documents présentés sur l’accès au crédit agricole puisque les significations ou les P sont
supérieurs à 0,1 (au seuil de 10%), l’accessibilité du financement agricole ne dépend pas de la
nature de la présentation des documents.
Les résultats indiquent encore que 50% de ces entreprises ont reçu un crédit à long terme et les
50% autres un crédit à moyen terme. Les résultats du test de Khi-deux prônent pour aucun effet
du type de crédit sur l’accès au crédit agricole puisque les significations ou les P sont supérieurs
52
à 0,1 (au seuil de 10%), l’accessibilité du financement agricole ne dépend pas de la nature de
l’emprunt de l’exploitation agricole.
A ce stade, nous pouvons déjà rejeter partiellement notre hypothèse H6 portants sur les
caractéristiques sociales et économiques de l’exploitant
66,7% d’entre elles ont une durée d’existence variant entre 1 et 5 ans ; les 33,3% restants ont
une durée de vie supérieure à 5 ans. Les résultats du test de Khi-deux prônent pour un effet de
la durée de vie de l’entreprise sur l’accessibilité du financement agricole puisque la signification
ou le P est inférieur à 0,1 (au seuil de 10%). Les exploitants ayant une certaine expérience dans
le domaine sont ceux les plus aptes à recevoir du crédit.
Les résultats montrent que la distance constitue à raison de 83,3% un frein à l’obtention du
crédit. Les résultats du test de Khi-deux prônent pour un effet de la distance séparant
l’exploitation et sur l’accessibilité du financement agricole puisque la signification ou le P est
inférieur à 0,1 (au seuil de 10%). Ceci soutient les affirmations de Comlan (2015) qui
soutiennent que la distance séparant une institution de l’entreprise peut expliquer l’accès ou le
non-accès au crédit. Ceci s’expliquerait dans le sens où le recouvrement peut s’avérer pénible
suite à la distance, d’où le non-octroi de crédit.
Eu égard de ce qui précède, nous pouvons donc partiellement affirmer notre hypothèse H6 qui
stipule que les caractéristiques sociales et économiques de l’agriculteur peuvent le conduire à
l’obtention du crédit.
En termes d’actifs d’exploitations, les terrains ont été retenus à hauteur de 16,7 % seulement
face à 83,3 % retenus pour les outils de production. Les résultats du test de Khi-deux prônent
pour un effet de l’ensemble des actifs détenus par l’exploitant sur l’accessibilité du financement
agricole puisque la signification ou le P est inférieur à 0,1 (au seuil de 10%). Les résultats ont
révélé que 66,7 % des exploitations ont présenté des terrains comme garantie, 16,7% ont
53
présenté des immeubles et les 16,7% restant des cheptels. En réalité, seulement 83,3% ont
présenté des garanties suffisantes alors que les 16,7% n’y sont pas parvenus. Les résultats du
test de Khi-deux prônent aussi bien pour un effet de la possession des garanties nécessaires sur
l’accessibilité du financement agricole puisque la signification ou le P est inférieur à 0,1 (au
seuil de 10%). La significativité des actifs d’exploitation, des garanties et même des garanties
nécessaires appuient les résultats obtenus par NEZIEN (2011) qui déclare que le refus d’octroi
de crédit est fonction des garanties à concurrence de 19%. Nous pouvons donc affirmer notre
hypothèse H2 qui affirme que l’octroi ou non du crédit est fonction des garanties présentées et
bien plus, une question des actifs détenus par le promoteur.
Pour 83,3% des exploitations, le taux d’intérêt imposé est élevé et pour le reste, il est acceptable.
Les résultats du test de Khi-deux prônent pour aucun effet du taux d’intérêt sur l’accès au crédit
agricole puisque les significations ou les P sont supérieurs à 0,1 (au seuil de 10%),
l’accessibilité du financement agricole ne dépend pas du cout de l’emprunt contracté. Ces
résultats s’opposent à ceux d’Ololade et Olagunju (2013) qui affirment que le taux d’intérêt
influence fortement l’accès au crédit. Nous pouvons déjà rejeter totalement notre H4 qui
affirmait que le non-accès au financement par les agriculteurs était fonction du cout du crédit
33,3% des entreprises ont recouru à des remboursements mensuels, 16,7% des remboursements
trimestriels et les 50% restant à des remboursements annuels. Les résultats du test de Khi-deux
prônent pour un effet du remboursement de la dette contractée par l’exploitation sur
l’accessibilité du financement agricole puisque la signification ou le P est inférieur à 0,1 (au
seuil de 10%).
54
Suite à la régression, les résultats obtenus indiquent que le climat organisationnel et la viabilité
du projet n’expliquent pas l’accessibilité au crédit agricole vu la hauteur de leurs probabilités
qui sont supérieurs à 0.1 (au seuil de 10%). Ces résultats infirment les hypothèses H1 et H3
respectivement relatifs au climat organisationnel et à la viabilité des projets et s’opposent à
l’affirmation de Neizen (2010) qui déclare que l'environnement de l'entreprise est nécessaire et
fondamental dans le processus de financement puisque l'entreprise n'est pas une entité vivant
en autarcie : elle interagit dans un contexte géographique avec un ensemble d'acteurs intérieurs
et extérieurs.
Par contre, les résultats de régression ont également indiqué que la solvabilité de l’exploitation
explique l’accessibilité au crédit compte tenu de la faiblesse de la probabilité qui est inférieure
à 0,1 (au seuil de 10%). Combiné au résultat du test de Khi-deux de la variable remboursement,
nous pouvons affirmer que l’accès au financement est fonction de la solvabilité. Ceci affirme
totalement l’hypothèse H5 relative à la solvabilité
55
0,005
0,004
0,003
0,002
0,001
0
-1 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9
Série1
Signification exacte
Nom
(unilatérale)
Actifs 0,0028
Age de l'entreprise 0,00333
Distance 0,001
Garanties 0,0015
Garanties nécessaires 0,0045
Remboursement 0,0012
Sources de financement 0,0021
Source : Auteur à partir des données d’enquête 2020
56
Les caractéristiques retenues dans le cadre de ce travail et ayant relevé une relation de
significativité avec l’accès au crédit sont : la structure financière, la durée d’existence de
l’activité et la distance entre l’exploitation et le siège du FPI. En effet un promoteur ayant
contribué fortement dans son activité, aussi risquée soit-elle, démontre une confiance et une
détermination dans son activité. Ceci s’accentue dans le cadre d’une entreprise ayant une durée
de vie moyenne de plus ou moins 3 ans car il y a une certaine maitrise des aléas naturels, de
leur prévention et de tous les risques inhérents à l’activité agricole.
Du côté de l’institution prêteuse, la distance entre les deux acteurs en relation peut être vraiment
déterminante. En effet l’institution serait plus tentée de prêter à un individu se situant dans ses
environs pour éviter d’engendrer des couts liés recouvrement des créances prêtées.
relatives à l’accès au crédit agricole, ce travail s’est proposé de suggérer des pistes de solution
en vue d’harmoniser un terrain d’entente entre les deux parties prenantes.
Les résultats mettent en avant une relation entre l’accès au crédit et les garanties, la solvabilité
et la structure financière. De ce fait, il est important de souligner que chaque institution a une
vocation lucrative. L’application d’une garantie est une mesure préventive contre tout risque
qui pourrait subvenir. Donc dans le cas ou, le promoteur ne possède pas les garanties requises
pour obtenir le crédit souhaité, il n’a qu’à se contenter du financement proportionnel aux
garanties qu’il présente. La structure financière influence largement la décision d’octroi de
crédit dans ce sens qu’elle témoigne de la confiance du promoteur dans son projet. D’où pour
maximiser ses chances, il est préférable de se munir d’un minimum de 25% du capital avec un
idéal allant jusqu’à 50%. La solvabilité est un choix qui débouche à un comportement
qu’affiche un individu face à ses créanciers. Si des antécédents d’insolvabilité entachent la
réputation du promoteur, les probabilités d’accéder à un financement au sein de la même
institution ou ailleurs seront faibles. D’où la nécessite de soigner l’image du promoteur qui a
des répercussions sur celle de son exploitation et vice versa. Bien qu’infirmée par notre
recherche nous proposons aux exploitant de bien établir leur business plan en tenant compte de
tous les aléas et des partenaires de l‘entreprise avant de le soumettre au FPI
Eu égard des résultats, il est des conditions que le présent travail souhaiterait remettre en
question notamment celles en rapport avec la couverture du crédit au moyen des garanties
suffisantes à hauteur de 150%. Une révision à la baisse de ce pourcentage harmoniserait
l’entente entre les parties prenantes tout en réduisant les spéculations erronées qui freinent
certains souscripteurs potentiels. Bien que rejetée par les résultats, nous proposons la même
mesure pour le taux d’intérêt.
58
Conclusion générale
Nous voici arriver au terme de notre travail intitulé : « Accès au crédit dans le secteur Agricole,
cas du FPI : une analyse des déterminants ». Le mobile qui nous a poussée à entreprendre la
présente recherche est né de l’observation faite auprès de quelques PME d’obédience agricole
de la ville de Lubumbashi. Préoccupée par l’insuffisance de financement dans ce secteur
particulier, l’observation faite nous a renseigné que très peu sont les promoteurs agricoles ayant
accès au crédit agricole octroyé par le fond de promotion de l’industrie.
L’observation faite nous a en effet conduit à poser la question de départ suivante : quelle
seraient les éléments explicatifs du moindre accès au crédit dans le secteur de l’agriculteur ?
Pour trouver des justifications scientifiques à la question posée, nous avons parcouru la
littérature en sciences de gestion et en finance traitant sur les déterminants d’octroi de crédit
par les institutions financières. Cette exploration nous a permis de nous mettre sur la voie de
notre recherche en formulant notre question de recherche de la manière suivante : quels sont
les éléments qui expliquent le faible accès des agriculteurs au financement agricole du
FPI ?
Les hypothèses retenues à cet effet mettaient en avant le climat d’affaires, la suffisance des
garanties, la viabilité des projets, le cout du crédit, la solvabilité et les caractéristiques
socioéconomiques des agriculteurs de la ville de Lubumbashi
Les résultats obtenus à l’issu de notre étude ont permis de rejeter certaines de nos hypothèses
et d’en affirmer d’autres. Le climat organisationnel et la viabilité, avec respectivement des
probabilités de 0.228 et 0.166, se sont vus rejetés pour cause de probabilité supérieure à 0.1 (au
seuil de 10%) à l’issu des résultats de la régression. Les résultats du test de khi-deux ont
également rejetés les hypothèses se rapportant au cout du crédit (signification exacte 0.833>0.1)
et a certaines caractéristiques socioéconomiques, entre autre le genre (0.33>0.1), la situation
matrimoniale (0.833>0.1), le niveau d’étude (0.29>0.1), la taille du ménage (0.667>0.1), le
niveau du revenu (0.54>0.1), la taille de l’exploitation (0.667>0.1 pour le chiffre d’affaires et
0.833>0.1 pour l’effectif du personnel), la commune (0.32>0.1), la présentation des documents
(0.167>0.1), le type de crédit (0.5>0.1),
La régression a tout de même produit des résultats validant la solvabilité des exploitants avec
une probabilité de 0.048. De même, les résultats du test de khi-deux se sont avérés positifs pour
59
Ainsi, pour accéder au financement du FPI, nous recommandons aux managers préparer les
garanties conséquentes avant de souscrire à un quelconque crédit, de soigner l’image à la fois
celle du promoteur et celle de l’exploitation mais aussi de soigner et de détailler clairement le
business plan qu’il soumet au FPI
Si les résultats énoncés dans les précédentes lignes répondent aux objectifs poursuivis dans
cette étude, il convient tout de même d’admettre que sur le plan méthodologique, théorique et
empirique ce travail connait certaines limites et ne met pas un terme à ce débat sur l’insuffisance
de financement dans le secteur agricole dans la ville de Lubumbashi, mais bien au contraire,
laisse quelques perspectives pouvant entrainer le prolongement de ladite recherche. Les limites
de ce travail étaient de nature théoriques dans le cadre de l’insuffisance des ouvrages traitant
des sujets plus ou moins similaires dans le contexte de la ville de Lubumbashi ; et de point de
vue méthodologique : la recherche a été confrontée à des difficultés relatives à l’accès aux
données suite à la taille de l’échantillon qui correspond à la population cible représentée par six
exploitants ayant reçu un financement auprès du FPI depuis l’année 2015 Il sera plus important
d’étudier un échantillon d’entreprises plus large afin de dresser des résultats plus intéressants.
De plus, il sera judicieux de travailler sur un champ temporel élargi qui permettra d’expliquer
plus clairement les déterminants de l’octroi du crédit.
60
Bibliographie
A. OUVRAGES
1. Akerlof, G.A. (1970). The Market for 'Lemons': Quality Uncertainty and the Market
Mechanism. Quarterly Journal of Economies, 84(3), 488- 500
2. Georges Akerloff (1970): The Market for “Lemons”: Quality Uncertainty and the Market
Mechanism
3. JENSEN, M., & MECKLING, W. (1976). "Theory of the firm: managerial behavior, agency
costs and ownership structure". Journal of Financial Economics, 3 (Octobre), 305-360.
4. Lane, D., et Phillips, S. (2002). Moral hazard does IMF financing encourage imprudence
by borrowers and lenders? External Relations Department. Washington, D.C International
Monetary Fund.
5. Miloudi, A., et Benkraiem, R (2014). L'internationalisation des PME affecte-t-elle l'accès
au financement bancaire ? Management International, 70-79.
6. MODIGLIANI, F., & MILLER, M. (1958). "The cost of capital, corporation finance and
the theory of investment". AER, juin n°3.
7. MYERS, S., & MAJLUF, N. (1984). "Corporate financing and investment decisions when
firms have information that investors do not have". Journal of Financial Economics, 13, P
187- 221
8. Sem, P., & Cornet, A. (2017). Méthode de recherche en sciences économiques et de gestion
(éd. 1ère). Lubumbashi : Presse Universitaire de Lubumbashi.
9. Wampfler B. Doligez F, Lapenu C., Vandenbrouck J.P. (2008), Organisations
Professionnelles Agricoles et Institutions financières rurales : Construire une nouvelle
alliance au sein de l’agriculture familiale, un guide opérationnel, Montpellier, CIRAD,
Paris.
B. ARTICLES
1. Berger, A. N., et Udell, G. F. (1998). The Economics of Small Business Finance: The Roles
of Private Equity and Debt Markets in the Financial Growth Cycle. Journal of Banking &
Finance, 22(6-8), 613-673.
61
C. THESE
D. MEMOIRES
1. Mohamed Fetri Hatt (2016) : Les déterminants d'accès au financement bancaire pour les
pme : le cas de l'Afrique de l'Est, Administration des affaires, Québec
2. Luyindula Nkondi Romain (2011) : Problématique de financement de l’agriculture par la
microfinance, cas de la COOPEC Mayombe, UPC
3. Tchumkam Césaire Aimé (2008) : Analyse des déterminants de l'octroi du crédit bancaire
aux entreprises : le cas d’Afriland First Bank, Gestion bancaire et établissements financiers,
Yaoundé.
4. Nzabonimpa Prospère (1991). Étude du problème de financement baccalauréat en
management des petites et moyennes entreprises manufacturières au rwanda, gestion des
PMO, Québec
5. Shindano 2010Investissement dans le secteur agricole et la croissance économique.
62
E. AUTRES
F. WEBOGRAPHIE
www.wikipedia.org
www.expermemoire.com/memoire online
63
ANNEXES
64
Depuis combien de temps 1 moins d’1 an […..] 2. 1 à 5 ans […..] 3. Plus de 5 ans
votre entreprise est en […..]
activité ?
10 Statut juridique 1 SARL […..] 2. Société Unipersonnelle […..] 3. SA
[…..] 4. SNC […..] 5. SCS […..]
11 Nationalité de l’entreprise 2. Droit Congolais […..] 2. Droit étranger […..]
12 Taille de l’entreprise
Chiffre d’affaire annuel 1 Moins de 10000$ […..] 2. Entre 10000 et 100000$ […..]
3. 100000$ et plus […..]
Nombre de travailleurs 1. 1 à 5 travailleurs […..] 2. 6 à 50 travailleurs […..]
3. 50 travailleurs et plus […..]
65
2. Accès au crédit
1 Avez-vous déjà sollicité une 1. Oui […..] 2. Non […..]
demande de crédit auprès du
FPI ?
2 Aviez-vous eu accès à ce 1. Oui […..] 2. Non […..]
crédit ?
3 D’après vous, pourquoi le [………………………………………………………………
crédit vous a-t-il été ………………………………………………………………
accordé ? ……..…………….……………………………………….....]
4 Si oui, quel type de crédit 1. Crédit à court terme […..]
aviez-vous sollicité ? 2. Crédit à long terme […..]
3. Crédit à moyen terme […..]
5 Quel a été l’impact de cet 1. La continuité de l’activité […..]
accès au crédit sur votre 2. L’accroissement de la production […..]
activité ? 3. La favorisation du développement de l’entreprise
[…..]
4. Autres à préciser […..]
6 Comment s’effectue le 1. Mensuellement […..] 2. Trimestriellement […..]
remboursement de ce prêt ? 3. Semestriellement […..] 4. Annuellement […..]
7 D’après vous, quels sont les [……………………………………………………….............
critères exigés pour avoir ………………………………………………………..............
accès au crédit ? ……..………………………………………………………...]
8 L’octroi de crédit 1. Les immeubles […..]
constituant un risque pour 2. Les matériels roulants […..]
l’emprunteur, quels sont les 3. Les matériels de bureau […..]
garanties qui vous sont 4. Les terrains […..]
exigées ? 5. Autres à préciser […..]
Quels sont les éléments 1. Les immeubles […..]
constituant votre actif 2. Les matériels roulants […..]
d’exploitation ? (vous 3. Les matériels de bureau […..]
pouvez cocher plusieurs 4. Les terrains […..]
cases). 5. Les outils de production […..]
6. Les créances sur les clients […..]
7. Les disponibilités en banque et caisse […..]
8. Des stocks marchandises […..]
9. Autres à préciser […..]
Aviez-vous les garanties 1. Oui […..] 2. Non […..]
nécessaires vous exigées
par le FPI ?
D’après vous, la distance 2. Oui […..] 2. Non […..]
sépare votre lieu de travail 1. Entre 1 et 50 km […..] 2. Entre 50 et 100 km
et les offices du FPI […..] 3. 100 km et plus […..]
constituent un obstacle à
votre accès au crédit ? si
66
1 2 3 4 5
Item1 Le système de communication est non-
structuré dans ma PME. D’où le non octroi du
crédit par le FPI.
Item2 Il existe une mauvaise communication entre
les partenaires
Item3 Il y a des litiges entre les associés.
Item4 Il manque un climat de coopération dans ma
PME
Item5 Il y a des problèmes sociaux internes dans ma
PME
Item6 Il y a absence d’une culture managériale
La solvabilité
Item1 Ma PME parvient à rembourser ses emprunts
dans les délais convenus
Item2 Ma PME a accès au crédit dans plusieurs
institutions financière du fait de sa solvabilité
Item3 J’ai l’habitude de solliciter un délai de grâce
pour régler mon crédit
Item4 Ma PME se voit octroyer du crédit du fait de
ma solvabilité et de ma réputation dans les
affaires (ma=entrepreneur)
Item5 Les échéances qu’impose le FPI sont à la base
de l’insolvabilité de ma PME
Item6 Les exigences de change sont à la base de notre
insolvabilité
La viabilité du projet
Item1 Les conditions de mise en œuvre industrielle
de mon projet ne sont pas efficaces
67
1. Variable genre
Significati
on Significati
asymptoti Significati on exacte
que on exacte (unilatéral
Valeur ddl (bilatérale) (bilatérale) e)
Khi-deux de 2,400
a
1 .121
Pearson
Correction pour .150 1 .699
la continuité
3. Niveau d’étude
Valeur
Khi-deux de 0.29
Pearson
Nombre 6
d'observations
valides
4. Taille de ménage
Significati
on Significati
asymptoti Significati on exacte
que on exacte (unilatéral
Valeur ddl (bilatérale) (bilatérale) e)
Khi-deux de ,600
a 1 .439
Pearson
Correction pour 0.000 1 1.000
la continuitéb
6. Sources de financement
Significati
on Significati Significati
asymptoti on exacte on exacte
que (bilatérale (unilatéral
Valeur ddl (bilatérale) ) e)
Khi-deux de ,240
a
1 .624
Pearson
Correction pour 0.000 1 1.000
la continuitéb
7. Commune
Significati
on
asymptoti
que
Valeur ddl (bilatérale) sign,
Khi-deux de 1,200
a
3 .753
Pearson
Rapport de 1.588 3 .662
vraisemblance
Association .750 1 .386
0.32
linéaire par
linéaire
Nombre 6
d'observations
valides
72
8. Age de l’entreprise
Significati
on Significati Significati
asymptoti on exacte on exacte
que (bilatérale (unilatéral
Valeur ddl (bilatérale) ) e)
Khi-deux de 2,400
a
1 .121
Pearson
Correction pour .150 1 .699
la continuitéb
9. Nationalité
Valeur
Khi-deux de .a
Pearson
Nombre 6
d'observations
valides
73
13. Remboursement
Significati
on
asymptoti
que significati
Valeur ddl (bilatérale) on
Khi-deux de 1,200
a
2 .549
Pearson
Rapport de 1.588 2 .452
vraisemblance
Association .941 1 .332
0.0012
linéaire par
linéaire
Nombre 6
d'observations
valides
75
14. Garanties
Significati
on significati
asymptoti on
que
Valeur ddl (bilatérale)
Khi-deux de 6,000 a
2 .050
Pearson
Rapport de 5.407 2 .067
vraisemblance
Association 1.143 1 .285
0.0015
linéaire par
linéaire
Nombre 6
d'observations
valides
17. Distance
Valeur
Khi-deux de 0.001
Pearson
Nombre 6
d'observations
valides
77
19. Documents
Significati
on Significati Significati
asymptoti on exacte on exacte
que (bilatérale (unilatéral
Valeur ddl (bilatérale) ) e)
Khi-deux de 6,000
a
1 .014
Pearson
Correction pour .960 1 .327
la continuitéb