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Contribution de l’adaptation de l’offre de crédit des Etablissements de Microfinance

à la performance des microentrepreneurs : cas de ACEP Cameroun

SOMMAIRE
DEDICACE ............................................................................................................................................. ii
REMERCIEMENTS .............................................................................................................................. iii
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS .......................................................................................... iv
LISTE DES TABLEAUX ...................................................................................................................... vi
LISTE DES FIGURES .......................................................................................................................... vii
RESUME .............................................................................................................................................. viii
ABSTRACT ........................................................................................................................................... ix
INTRODUCTION GENERALE ............................................................................................................. 1
PREMIERE PARTIE : GENERALITES ET FONDEMENTS THEORIQUES .................................... 8
CHAPITRE 1 : GENERALITES SUR LES MICROENTREPRENEURS, LE MICROCREDIT ET
LES SPECIFICITES CAMEROUNAISES ............................................................................................ 9
SECTION 1 : CADRE CONCEPTUEL DU MICRO ENTREPRENEUR ET DU MICROCREDIT 9
SECTION 2 : MICROENTREPRISES ET MICROCREDIT AU PRISME DES REALITES
CAMEROUNAISES ......................................................................................................................... 28
............................................................................................................................................................... 39
CHAPITRE 2 : FONDEMENTS THEORIQUES SUR LE MICROENTREPRENEUR, LE
MICROCREDIT ET SA CONTRIBUTION A LA PERFORMANCE DU MICROENTREPRENEUR
............................................................................................................................................................... 39
SECTION 1 : REVUE DE LITTERATURE SUR LE MICROENTREPRENEUR, LE
MICROCREDIT ET LEUR RELATION ......................................................................................... 39
SECTION 2 : MODELE CONCEPTUEL DE RECHERCHE ......................................................... 47
DEUXIEME PARTIE : ANALYSE DES RESULTATS ET RECOMMANDATIONS ..................... 63
CHAPITRE 3 : METHODOLOGIE ET RESULTATS ........................................................................ 64
SECTION 1 : METHODOLOGIE DE VERIFICATION DES HYPOTHESES DE TRAVAIL ..... 64
SECTION 2 : RESULTATS ET COMMENTAIRES....................................................................... 70
............................................................................................................................................................... 86
CHAPITRE 4 : DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS ............................................................ 86
SECTION 1 : DISCUSSIONS ET IMPLICATIONS ....................................................................... 86
SECTION 2 : DIFFICULTES RENCONTREES, LIMITES ET RECOMMANDATIONS DE NOS
TRAVAUX ....................................................................................................................................... 94
CONCLUSION GENERALE ............................................................................................................. 104
BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................................................. xi
ANNEXES ........................................................................................................................................... xix
TABLE DES MATIERES.................................................................................................................. xxix

Rédigé et présenté par : MBOY BIKELE Nancy Laure


Contribution de l’adaptation de l’offre de crédit des Etablissements de Microfinance
à la performance des microentrepreneurs : cas de ACEP Cameroun

DEDICACE

A nos merveilleux parents Monsieur BIKELE Pierre-Aimé et Madame BIKELE Chantal


qui n’ont jamais cessé de manifester leur amour envers nous au quotidien.

Qu’ils trouvent dans la réalisation de ce travail l’aboutissement de leurs efforts et notre


profonde gratitude.

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REMERCIEMENTS

La réalisation de ce travail n’aurait pas été possible sans la grâce infinie de l’Eternel
Dieu tout puissant dont nous avons bénéficié et le soutien indéfectible d’un certain nombre de
personnes que nous tenons à remercier :

 Professeur Jean-Robert KALA KAMDJOUG, notre encadreur académique dont la


disponibilité, les conseils avisés et le suivi dans l’évolution de notre travail ont contribué
à le parfaire ;
 Monsieur Vincent TACHOUOLA, notre coordonnateur de filière, pour son
accompagnement durant notre formation ;
 Le corps enseignant et administratif de l’Université Catholique d’Afrique
Centrale/Faculté de Sciences Sociales et de Gestion, pour la qualité des enseignements
reçus tout au long de notre parcours académique ;
 Monsieur OTTOU Dominique Savio, Chef d’agence d’ACEP Nylon pour l’encadrement
professionnel de notre travail, sa disponibilité et ses encouragements ;
 Les agents de crédit de l’agence ACEP Nylon pour leur collaboration dans le cadre de
l’administration de notre questionnaire ;
 Monsieur Pierre-Aimé BIKELE et Madame Chantal BIKELE, nos merveilleux
parents, pour leur accompagnement tout au long de notre cursus académique ;
 Monsieur Serge Willy MVONDO BIKELE, notre grand frère dont la bienveillance, les
conseils avisés et l’accompagnement ont contribué à mieux orienter nos travaux ;
 Nos chers frères et sœurs en ayant une pensée particulière pour Catherine EPAPE,
Ghislaine BIKELE, Suzie BIKELE et Gladys BIKELE pour leurs encouragements
permanents et leur soutien moral ;
 Notre aînée académique Arielle NDASSI, pour sa disponibilité et son accompagnement
dans la réalisation de notre travail ;
 Nos grands amis et frères dans la vie en pensant particulièrement à Elisée, Raïssa, Inès,
Isabelle, Ornella, Paul, Roxan et Josévain qui n’ont cessé de nous encourager tout au
long de notre travail ;
Enfin, que tous ceux qui de près ou de loin ont participé à l’élaboration de cette
œuvre et n’ont pas été nommément cités, reçoivent le témoignage de nos sincères
remerciements.

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LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS


ACEP : Agence de Crédit pour l’Entreprise Privée au Cameroun
AFD : Agence Française de Développement
AVE : Average Variance Extracted
BDS : Business Development Services
BIT : Bureau International du Travail
BRAC : Bangladesh Rural Advancement Committee
CADDPE : Comité des Agences Donatrices pour le Développement des Petites Entreprises
CE : Commission Européenne
CEDEF : Centre de Documentation Economie Finances
CEMAC : Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale
CNUCED : Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement
EMF : Etablissement de Microfinance
FCFA : Franc de la Communauté Financière Africaine
GE : Grande Entreprise
IMF : Institution de Microfinance
INS : Institut National de la Statistique
I&P : Investisseurs et Partenaires
ME : Moyenne Entreprise
MFI : Microfinance Institution
OCDE : Organisation de Coopération et de Développement Economiques
OIT : Organisation Internationale du Travail
PED : Pays en Développement
PLS-SEM: Partial Least Square - Structural Equation Modeling
PME : Petite et Moyenne Entreprise
POT: Pecking Order Theory
RGE: Recensement Général des Entreprises
TOT: Trade off Theory
TPE : Très Petite Entreprise

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UE : Union Européenne
UPI : Unité de Production Informelle

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LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1: La définition quantitative communautaire des PME .......................................................... 14


Tableau 2: Répartition des entreprises par secteur d’activité ............................................................... 30
Tableau 3: Répartition des effectifs employés permanents par sexe et par type d'entreprise .............. 31
Tableau 4: Répartition des entreprises selon la forme juridique .......................................................... 31
Tableau 5: Tableau des construits et des items .................................................................................... 56
Tableau 6 : Tableau des construits reformulés ..................................................................................... 68
Tableau 7: Seuils pour le test de significativité des hypothèses .......................................................... 70
Tableau 8: Profil global de la population de l’étude ............................................................................ 71
Tableau 9: Caractéristiques descriptives des construits ....................................................................... 75
Tableau 10: Indicateurs de fiabilité et de validité des construits-contribution des indicateurs à leurs
construits ............................................................................................................................................... 76
Tableau 11 : Critère de Fornell-Larcker; Corrélations entre les variables du modèle. ........................ 77
Tableau 12 : R² et R² ajusté des variables dépendantes du modèle...................................................... 78
Tableau 13: Test des hypothèses du modèle structurel utilisant le Bootstrapping ............................... 79
Tableau 14: Paramètres de validation des principales hypothèses de recherche. ................................ 80
Tableau 15 : Résultats des effets modérateurs ..................................................................................... 81
Tableau 16 : Hypothèses de recherche ................................................................................................. 86

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LISTE DES FIGURES

Figure 1 Les PME en Europe ............................................................................................................... 15


Figure 2: Répartition des entreprises par type ...................................................................................... 29
Figure 3: Répartition des entreprises selon le régime fiscal ................................................................. 32
Figure 4: Contribution des entreprises au chiffre d’affaires global ...................................................... 33
Figure 5 : Opinions des dirigeants sur les obstacles liés à l’entrepreneuriat ........................................ 35
Figure 6: Echelle de la hiérarchie des besoins selon Maslow .............................................................. 42
Figure 7 : Relation possible entre l’accès progressif au microcrédit et le bien-être ............................. 44
Figure 8 Modèle de recherche sur la l’effet des facteurs de la Microfinance sur la performance des
femmes entrepreneures .......................................................................................................................... 46
Figure 9: Modèle de recherche sur la relation entre Microfinance et performance perçue des PME .. 46
Figure 10: Exemple de BDS ................................................................................................................. 49
Figure 11: Modèle de recherche ........................................................................................................... 55
Figure 12: Processus méthodologique de vérification des hypothèses ................................................. 64
Figure 13: Détermination de la taille de notre échantillon ................................................................... 67
Figure 14 : Répartition de la population selon le genre, l’âge et le niveau d’éducation....................... 73
Figure 15 : Répartition de la population selon la situation de famille, le nombre d’enfants et
l’ancienneté ........................................................................................................................................... 73
Figure 16: Répartition de la population selon le secteur d’activité, le nombre de crédits et le chiffre
d’affaires................................................................................................................................................ 74
Figure 17 : Répartition de la population selon le nombre d’employés et la localisation ..................... 74
Figure 18: Résultats et estimations du modèle d’équations structurelles ............................................. 84
Figure 19 : Besoins en facteurs de production des microentrepreneurs ............................................... 96
Figure 20 : Tableau synoptique des différentes formes d’appui........................................................... 98

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RESUME

Considéré comme un outil de développement économique et social, le microcrédit


continue de susciter un espoir considérable dans la lutte contre la pauvreté à travers le monde.
Très populaire dans les pays en développement, il permet aux personnes à faibles revenus
porteurs de projets ou désireux de poursuivre une activité économique de bénéficier de prêts
souvent inaccessible à travers le système bancaire traditionnel. En rendant le microcrédit
accessible, les EMF apparaissent donc comme une réponse aux besoins des plus démunis en
termes de déficit de financement. Parmi les personnes à faibles revenus qui bénéficient du
microcrédit, les microentrepreneurs représentent l’immense majorité au Cameroun, comme
dans les autres pays en développement. Dans un tel contexte, de nombreuses études tentent de
mesurer l’efficacité du microcrédit sur la performance des microentreprises. Mais peu d’entre
elles ce sont intéressées à la contribution d’une offre de crédit adaptée à la performance de ces
entreprises. La micro entreprise étant généralement confondue à son promoteur, notre étude a
pour objectifs de s’appesantir sur les facteurs déterminants d’une offre de crédit adaptée d’une
part et leur contribution à la performance des microentrepreneurs d’autre part. Pour mener à
bien notre étude, nous avons construit un modèle de recherche dont la validité a été testée par
une approche quantitative basée sur l’algorithme PLS-SEM. Les résultats de notre étude
montrent dans un premier temps que l’offre de crédit adaptée est expliquée à 43,9% par les
conditions de crédit, la personnalisation de l’offre, le suivi de la clientèle et les conseils en
gestion d’entreprise. Dans un deuxième temps, ils soutiennent que le Welfare, la capacité de
remboursement et la fidélisation s’expliquent respectivement à 43,8%, 27,1% et 25,2% par
l’offre de crédit adaptée. Notre étude a également fait ressortir l’existence d’effets
modérateurs à travers le genre, le niveau d’éducation et le nombre de crédits. Ainsi, les
résultats de notre recherche seront susceptibles d’aider les dirigeants d’EMF à mieux adapter
leur offre de crédit aux besoins spécifiques des microentrepreneurs.

Mots-clés : microentrepreneur, microcrédit, Etablissement de Microfinance (EMF),


performance, adaptation.

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à la performance des microentrepreneurs : cas de ACEP Cameroun

ABSTRACT

Considered as economic and social development tool, microcredit continues to


generate considerable hope in fight against poverty through the world. Very popular in
developing countries, it enables low-income people with projects or wishing to pursue an
economic activity to benefit from loans that are often inaccessible through traditional banking
system. By making microcredit accessible, MFI appear to be a response to poorest needs in
terms of financing gap. Among the low-income people who benefit from microcredit,
microentrepreneurs represent the vast majority in Cameroon, as in other developing countries.
In such a context, many studies attempt to measure effectiveness of microcredit on
microenterprises performance. But few of them are interested in contribution of credit offer
adapted to these enterprises performance. As microenterprise is generally confused with its
promoter, our study aims to focus on determining factors of adapted credit offer on one hand
and their contribution to microentrepreneurs performance on the other hand. To carry out our
study, we built a research model whose validity was tested by a quantitative approach based
on the PLS-SEM algorithm. The results of our study initially show that adapted credit offer is
explained at 43.9% by credit conditions, personalisation of the offer, customer follow-up and
business management advice. Secondly, they maintain that Welfare, repayment capacity and
loyalty are explained respectively at 43.8%, 27.1% and 25.2% by the adapted credit offer. Our
study also highlighted the existence of moderating effects through gender, education level and
number of credits. Thus, results of our research are likely to help FMI managers to better
adapt their credit offer to the specific needs of microentrepreneurs.

Keywords: microentrepreneur, microcredit, Microfinance Institution (MFI),


performance, adaptation.

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INTRODUCTION GENERALE

1. CONTEXTE DE L’ETUDE
La diversification économique dont jouit le Cameroun, le classe dans la catégorie des
pays à revenus intermédiaires, tranche inférieure1. Classement qui met en exergue le niveau
de diversification peu satisfaisant du pays (Tchapga, 2014). Néanmoins, les secteurs
économiques les plus représentatifs restent le secteur agricole, le secteur industriel et le
secteur des services. Ces différents secteurs sont animés par de nombreux agents
économiques parmi lesquels : les entreprises. En prenant pour référent le deuxième
recensement général des entreprises de 2016, le tissu productif camerounais est marqué par la
prédominance des Très Petites Entreprises (TPE) et des Petites Entreprises (PE) qui
représentent 98.5% des entreprises. Tandis que les Moyennes Entreprises (ME) et les Grandes
Entreprises (GE) héritent des proportions marginales qui sont respectivement de 1.3% et
0.2%. En effet, les PME sont considérées comme de véritables moteurs de croissance et de
création d’emplois dans les pays en développement (Boehler, Kilpeläinen, & Kokaata, 2018).
C’est dire l’importance de ce secteur dans le tissu productif camerounais. Malgré leur
prépondérance au Cameroun, les TPE et les PE ne contribuent qu’à 24,2% du chiffre
d’affaires total en 2015 (RGE-2, 2016). Cependant, ces entreprises ont offert 67.1% des
emplois permanents la même année. Elles jouent donc un rôle majeur dans l’économie
camerounaise et participent à la création d’emplois. Les TPE et les PE restent cependant
confrontées à des obstacles qui les empêchent d’agir comme des moteurs de croissance
inclusive (Boehler et al., 2018). Ces obstacles touchent particulièrement la micro entreprise
ou TPE qui est encore plus vulnérable en raison de sa taille (RGE-2, 2016). Parmi ces
obstacles, l’accès au financement se présente comme étant une entrave majeure à la
croissance des microentreprises (Babajide, 2012; Bharti & Shylendra, 2007; Ferdousi, 2015;
Lawson, 2007). Généralement confondue à son propriétaire-dirigeant encore appelé
microentrepreneur, la micro entreprise est caractérisée entre autres par sa petite taille, son
évolution dans le secteur informel principalement, sa faible surface financière et sa
vulnérabilité (Al Mamun & Hayat, 2019; BIT, 2015; Mushigo, Kanyurhi, & Mbonekube,
2019). Ces caractéristiques particulières l’excluent généralement des circuits de financement

1
Ce terme renvoie à la typologie de classement des pays par la banque mondiale en fonction de leur Revenu
National Brut par habitant. D’après la banque mondiale, le Revenu National Brut se situait entre 996 et 3 985
dollars courants en juillet 2018.

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formel, et la rapproche des EMF dont le principal objectif est de proposer des services
financiers aux individus évoluant en marge du système bancaire classique. C’est en vue de
résoudre ce déficit de financement que la Microfinance a vu le jour. Cependant, l’intervention
des EMF en contexte camerounais reste limitée pour ce qui est du financement des
microentrepreneurs car ces derniers ont toujours de la peine à se développer et à pérenniser
leurs activités(Akande, 2012; Alain, 2016). De plus, malgré le financement octroyé par les
EMF, le taux de mortalité des microentreprises reste élevé traduisant ainsi l’incapacité du
microentrepreneur à assurer la pérennité de son entreprise. Dès lors, on se rend compte que
l’accès au microcrédit seul n’est pas suffisant pour assurer la performance du
microentrepreneur et donc celle de la micro entreprise(Nimpa & Wamba, 2011). Dans un tel
cadre, il paraît judicieux pour les EMF de revoir leur offre de crédit afin de l’adapter au mieux
à la performance des microentrepreneurs.

2. PROBLEMATIQUE

La notion de performance des microentreprises est largement abordée dans la


littérature sous diverses formes. Qu’elle prenne la forme de croissance, d’amélioration des
conditions de vie ou d’augmentation des revenus du ménage, les chercheurs tentent de faire
ressortir à travers la performance, les effets du microcrédit sur les microentreprises. C’est
ainsi que certains auteurs attestent que le microcrédit est certes important pour les
microentrepreneurs, mais pas indispensable (Alain, 2016; Nimpa & Wamba, 2011). Selon
eux, l’accès au microcrédit ne garantit pas forcément la croissance des microentreprises
camerounaises. Au lieu de se focaliser uniquement sur la vulgarisation de l’accès au
microcrédit, il serait plus judicieux de s’intéresser aux caractéristiques managériales du
propriétaire dirigeant de la micro entreprise car il a toujours joué un rôle fondamental dans la
vie de son entreprise. Dès lors, nous comprenons que le problème de performance des
microentrepreneurs au sein de leur entreprise, ne peut être résolu uniquement en favorisant
leur accès au microcrédit. A ce microcrédit, il faudrait également associer un renforcement
des capacités managériales des microentrepreneurs pour que la croissance de l’entreprise soit
effectivement atteinte (Alain, 2016). De plus les caractéristiques propres aux
microentrepreneurs telles que le genre, le sexe, le niveau d’éducation, le secteur d’activité,
l’ancienneté, la localisation peuvent avoir une influence sur la croissance des microentreprises
(Papadaki & Chami, 2002).
Compte tenu des limites apparentes de l’offre de crédit actuelle proposée aux
microentrepreneurs par les EMF, notre question de recherche s’énonce de la façon suivante :

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Quelle est la contribution d’une offre de crédit adaptée à la performance des


microentrepreneurs ? Autrement dit, Dans quelle mesure les critères d’adaptation d’une
offre de crédit contribuent-ils à assurer la performance des microentrepreneurs ?

3. PROPOSITIONS DE RECHERCHE
Pendant que certaines études avancent que le micro-crédit a un impact positif
important sur la croissance des petites entreprises (Bitemo & Dzaka, 2009); (Shetty,
2008) ;(Copestake, Bhalotra, & Johnson, 2001; Ferdousi, 2015; Ndjanyou, 1999; C. T. Phan,
Sun, Zhou, & Beg, 2019) D’autres études trouvent plutôt que l’impact du micro-crédit sur la
croissance des petites entreprises est plutôt limité (Nissanke & Aryeetey, 1998);(Nimpa &
Wamba, 2011; D. K. Phan, Gan, Nartea, & Cohen, 2014). L’une des raisons qui expliquerait
cette dernière situation serait la très faible taille des prêts accordés et des délais de
remboursement très courts. L’emprunt reste de loin la source principale de financement
externe des petites entreprises, malgré les obstacles qui s’y rattachent. Les garanties
personnelles et d’entreprise exigées par les banques et les taux d’intérêt élevés demandés aux
entreprises de petite taille en constituent les meilleurs exemples (Boehler et al., 2018).

Si les études empiriques sont quasi unanimes pour reconnaître l’importance des
micro-crédits dans la lutte contre la pauvreté, celles-ci ne permettent cependant pas de
conclure sur l’impact des micro-crédits sur la croissance des TPE (Nimpa & Wamba, 2011).
Elles préconisent plutôt de procéder au renforcement des capacités managériales du micro
entrepreneur, car ce dernier est au centre de la micro entreprise (Alain, 2016; Nimpa &
Wamba, 2011). De ce fait, le microcrédit seul ne peut assurer le développement global de
l’entreprise, mais associés à des services non financiers, il peut y arriver (DUCROUX, 2003).
Dès lors, nous comprenons que pour améliorer le potentiel du micro entrepreneur à travers le
microcrédit, il faudrait que l’offre de crédit qui lui est proposée puisse s’adapter à ses besoins.
(Koloma & Ratsimalahelo, 2015). De ce qui précède et en prenant en considération le
contexte camerounais, nous pensons qu’il est judicieux d’analyser les facteurs d’adaptation de
l’offre de crédit des EMF à travers : les conditions de crédit (CC), la personnalisation de
l’offre (PO), le suivi de la clientèle (SC), l’éducation financière (EF) et les conseils en gestion
d’entreprise (CGE).

D’où la formulation de notre première hypothèse :

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(H1) : La combinaison des caractéristiques liées à l’offre de crédit et les services


non financiers influence positivement l’offre de crédit adaptée des EMF ;

La proposition d’une offre de crédit plus adaptée par les EMF est souvent synonyme
d’effets plus élevés sur les bénéficiaires (Koloma & Ratsimalahelo, 2015). Ces effets se
traduisent souvent dans la littérature par l’amélioration du bien-être des ménages (Li, Gan, &
Hu, 2011). C’est ainsi qu’une étude réalisée au Bangladesh a fait ressortir que l’accès au
microcrédit est lié à l’augmentation de la consommation et au développement de nouvelles
activités économiques, surtout pour les moins pauvres(Islam, Nguyen, Smyth, & Finance,
2015). Relevons également que le poids de la dette peut apparaître comme un facteur limitant
des effets du microcrédit sur les actifs et le bien-être des ménages(Awaworyi, 2014). En effet,
le bénéficiaire du microcrédit peut se retrouver dans l’incapacité de faire face à ses
engagements à terme tel que le remboursement du crédit. A contrario, l’amélioration de la
capacité de remboursement du crédit implique que le crédit obtenu a généré suffisamment de
bénéfices pour permettre au bénéficiaire du crédit non seulement de rembourser son crédit
mais également de poursuivre ses activités (Baidoo, Yusif, & Ayesu, 2020; Kibrom, 2010).
De ce fait, une offre de crédit adaptée aux besoins du bénéficiaire est susceptible de
contribuer à renforcer sa capacité de remboursement. Parmi les effets du microcrédit abordés
dans la littérature, l’intention future de bénéficier d’un nouveau crédit est souvent prise en
compte. En effet, lorsque le microcrédit obtenu a permis au bénéficiaire de répondre à ses
besoins personnels et professionnels, ce dernier est plus motivé à solliciter d’autres
financement dans l’avenir (Mbawuni, Nimako, & Finance, 2015) .De ce qui précède, nous
comptons expliquer la performance des microentrepreneurs à travers le Welfare (W) ou bien-
être, la capacité de remboursement (CR) et la Fidélisation (FIDE).

D’où la formulation de notre deuxième hypothèse :

(H2) : L’offre de crédit adaptée proposée par les EMF influence positivement la
performance des microentrepreneurs à travers le bien-être, la capacité de remboursement et
la fidélisation;

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4. METHODOLOGIE DE VERIFICATION DES HYPOTHESES


La vérification de nos hypothèses de recherche se fera suivant la démarche
hypothéticodéductive (Bankole, Bankole, & Brown, 2011; Mortimer, 2015). Il sera
précisément question pour nous de:
 Élaborer un questionnaire et faire un pré-test sur ce questionnaire (Chong & Change,
2013); (Shanmugam, Savarimuthu, & Wen, 2014). La réalisation du pré-test a pour
objectif de s’assurer que nos différentes affirmations sont correctement libellées et sans
ambiguïtés.
 Lancer le test pilot de notre questionnaire auprès de cinquante-trois (53)
microentrepreneurs de notre échantillon dans le but de nous assurer que chacun de nos
items mesure de façon significative nos différents construits.
 Procéder au réajustement de notre questionnaire en prenant en considération les
remarques pertinentes reçues en vue de le soumettre à notre échantillon global composé
de quatre-cent-trois (403) microentrepreneurs. Compte tenu de la particularité des
individus de notre population, nous avons opté pour un mode de transmission directe du
questionnaire à travers des supports physiques.
 Administrer notre questionnaire en collaboration avec les agents de crédit de l’EMF
ACEP Cameroun au portefeuille clients de l’agence de Nylon. Par la suite, nous
effectuerons une analyse statistique des données collectées en faisant ressortir les
éléments pertinents de statistiques descriptives. Enfin, ces données nous permettront de
tester notre modèle de recherche, en vue de confirmer ou d’infirmer les hypothèses
émises. La réalisation de notre analyse se fera selon les méthodes propres aux équations
structurelles, notamment à travers l’algorithme PLS-SEM qui sera exécuté à partir du
logiciel SMART PLS 3.2.8
 Procéder à une interprétation des résultats obtenus en faisant ressortir les apports de notre
recherche et en formulant des recommandations y relatives.

5. OBJECTIFS DE L’ETUDE
Dans un contexte où l’accès au financement des microentrepreneurs reste un
problème majeur malgré leur forte représentativité sur la scène économique camerounaise
(RGE-2, 2016), notre étude tente de faire ressortir qu’une offre de crédit adaptée aux besoins
des microentrepreneurs peut contribuer à assurer leur performance. Partant de cet objectif de
base, notre étude repose sur l’atteinte des objectifs spécifiques suivant :

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 Présentation d’une revue de littérature sur le microentrepreneur, le microcrédit et le lien


qui existe entre eux. Une attention particulière sera accordée à la contextualisation de ces
notions aux réalités camerounaises;
 Analyse des données empiriques de notre étude afin d’identifier les facteurs déterminants
de l’adaptation de l’offre de crédit des EMF et leur contribution à la performance des
microentrepreneurs. Précisément, nous nous intéresserons à l’adaptation de l’offre de
crédit et aux microentrepreneurs de ACEP Cameroun ;
 Faire ressortir de façon précise les facteurs déterminants sur lesquels les EMF et plus
précisément ACEP devrait s’appuyer pour proposer une offre de crédit au
microentrepreneur en adéquation avec ses besoins.
L’atteinte de ces objectifs permettra aux EMF chargés d’offrir des produits et
services financiers aux personnes en marge du système bancaire classique, dont le
microentrepreneur fait partie, de procéder à l’ajustement de leur offre de crédit afin de
participer à l’amélioration de leur performance.

6. INTERET DE LA RECHERCHE
Dans tous les pays du monde, le tissu productif est majoritairement composé de
microentreprises (OCDE, 2017) dans lesquelles les microentrepreneurs travaillent pour leur
propre compte et constituent généralement la seule masse salariale. Evoluant dans un contexte
à forte intensité capitalistique, où l’accès au financement est un important facteur de réussite,
ces derniers peinent à se développer à cause de leur vulnérabilité qui a tendance à les
disqualifier des circuits de financement formel. Ce faisant, le microcrédit offert par les EMF
apparaît donc comme la solution idoine au déficit de financement des microentrepreneurs.
Cependant, malgré l’intervention des EMF, les microentreprises restent confrontées à une
faible productivité et à un taux élevé de mortalité (OCDE, 2017), qui nuisent non seulement à
l’amélioration des conditions de vie du promoteur, mais aussi à la performance de son
entreprise. Ce qui par ricochet peut fragiliser la performance des EMF au lieu de la booster
(Elle, 2017).

En dépit de la présence dans la littérature, du lien entre performance et microcrédit


(Al Mamun & Hayat, 2019; Messomo Ellé, 2017; Schroeder, 2020), la contribution d’une
offre de crédit adaptée à la performance des microentrepreneurs reste un sujet assez inexploré,
particulièrement en contexte camerounais. D’où le double intérêt de notre recherche qui se
décline à travers l’intérêt scientifique et l’intérêt managérial.

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à la performance des microentrepreneurs : cas de ACEP Cameroun

 . Nous espérons apporter notre modeste contribution aux travaux réalisés en contexte
camerounais sur le lien entre microcrédit et performance (Nimpa & Wamba, 2011;
Nkakleu Raphaël & Djika, 2017) . Pour ce faire, nous avons proposé un modèle de
recherche associant le microcrédit aux pratiques du Business Development Services
(BDS) en vue d’analyser son influence sur la performance des microentrepreneurs.
 Sur le plan managérial, notre travail vise à identifier les principaux facteurs déterminants
d’une offre de crédit adaptée par les EMF et l’influence de cette offre sur la performance
des microentrepreneurs
Ainsi, grâce à notre étude, les EMF au Cameroun et plus précisément ACEP pourront
ajuster leur offre de crédit et la rendre plus attractive et plus performante.

7. PLAN DE REDACTION
Afin de répondre aux exigences de notre recherche, notre travail est réparti en deux
(2) grandes parties, organisées en quatre (4) chapitres:
 Le premier chapitre présente les généralités sur le microentrepreneur et son lien avec le
microcrédit. De façon plus précise, la première section fait ressortir le cadre conceptuel
du microentrepreneur et du microcrédit pendant que la deuxième section s’appesantit sur
la contextualisation de ces principales notions en contexte camerounais.
 Le deuxième chapitre quant à lui est dédié aux fondements théoriques qui soutiennent
notre modèle de recherche. Ainsi, la première section nous propose une revue de
littérature riche en matière de micro entrepreneuriat et de microcrédit pendant que la
deuxième section est consacrée à l’élaboration de notre modèle de recherche sur la base
des fondements théoriques et travaux empiriques retenus.
 Le troisième chapitre est dédié à la présentation des résultats de notre analyse de données
et leur interprétation. Ainsi, la première section sert à aborder le cadre méthodologique de
notre travail, tandis que la deuxième section précise les résultats obtenus, leur analyse et
leur interprétation.
 Le dernier chapitre enfin est consacré aux discussions de nos résultats et à la formulation
des recommandations y afférentes. De façon plus précise, la première section aborde les
discussions et interprétations des résultats obtenus, laissant ainsi le soin à la deuxième
section de faire ressortir les difficultés et limites rencontrées dans le cadre de notre travail
afin de mieux formuler nos recommandations.

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PREMIERE PARTIE : GENERALITES ET


FONDEMENTS THEORIQUES

Développé depuis plus de cinquante (50) ans, le microcrédit est devenu un outil
d’accompagnement financier pour les personnes vulnérables généralement mises à l’écart par
les circuits de financement formel (Gandré, 2012). Son essor a contribué à favoriser celui de
la Microfinance qui s’est donnée pour objectif d’offrir des services financiers aux populations
défavorisées, évoluant en marge du système bancaire classique. Dans cette population, l’on
retrouve les microentreprises dont les enjeux économiques et sociaux sont des préoccupations
majeures dans les pays, particulièrement dans les pays en développement (Laha, 2014). En
effet, le microentrepreneur ou promoteur-dirigeant de la micro entreprise participe non
seulement à la création de valeur, mais aussi à la création d’emplois à travers la réalisation de
ses activités (Alain, 2016). Cependant, sa faible surface financière l’oblige à recourir aux
EMF pour bénéficier de leur offre de crédit. C’est le cas des microentrepreneurs camerounais
qui ont la possibilité de solliciter un financement auprès de plus de quatre cents (400) EMF
agréés dans le pays. Cependant, leur offre de crédit est parfois jugée en inadéquation avec les
besoins des microentrepreneurs (Wan Nurulasiah binti Wan, Abdullah Al, Nur Izzati binti
Mohamad, & Naeem, 2019).

Afin de mieux aborder les différentes notions sus évoquées, cette première partie est
composée de deux chapitres :

 Le premier chapitre est consacré aux généralités sur les notions de micro
entrepreneur et de microcrédit d’une part et la contextualisation de ces notions dans
notre pays le Cameroun ;
 Le deuxième chapitre a pour objectif de présenter les fondements théoriques sur
lesquels reposent notre travail et notre modèle de recherche

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CHAPITRE 1 : GENERALITES SUR LES


MICROENTREPRENEURS, LE MICROCREDIT ET LES
SPECIFICITES CAMEROUNAISES

Le tissu productif de nombreuses économies à travers le monde est majoritairement


composé de Très Petites Entreprises. Considérées comme de véritables leviers de croissance
économique et d’emplois, les TPE animent les activités économiques locales et répondent aux
besoins d’emplois que les pouvoirs publics ont parfois du mal à satisfaire (BM, 2016). Ceci
étant, elles sont d’une importance capitale dans un pays, encore plus dans les pays en
développement (Um-Ngouem, 2006). Cependant celles-ci font souvent face à des entraves qui
nuisent à leur bon fonctionnement et à leur croissance (Boehler et al., 2018). Entraves qui
touchent particulièrement le promoteur de la TPE appelé microentrepreneur. Parmi les
obstacles majeurs à son évolution, le financement de ses activités est une problématique
sérieuse à laquelle un bon nombre d’auteurs tentent de répondre en y proposant des solutions
(Molou, Ndjambou, & Fotso, 2018; Ndala, 2018). C’est dans cette logique que s’inscrit notre
travail de recherche.

Ainsi, nous avons structuré notre communication dans ce chapitre en deux grandes
parties à savoir : la présentation des concepts de microentrepreneurs et de microcrédit d’une
part (section 1) et la présentation des spécificités camerounaises de ces notions d’autre part
(section 2).

SECTION 1 : CADRE CONCEPTUEL DU MICRO ENTREPRENEUR ET DU


MICROCREDIT

Cette première section se donne pour objectif d’apporter des éléments de réponse à la
notion de microentrepreneur en clarifiant les concepts d’entrepreneuriat et de TPE auxquels
elle ne peut être dissociée. La notion de microcrédit sera également abordée pour mieux
cerner son importance pour le micro entrepreneur et les principaux moyens par lesquels il
peut y avoir accès.

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1.1.Généralités sur l’entrepreneuriat et la TPE

L’entrepreneuriat s’apparente à une pratique qui contribue à la formation et à la


croissance d’une entreprise dans le but de créer de la valeur2. De ce fait, la TPE ou micro
entreprise s’inscrit dans cette logique pour participer à la croissance économique et au
développement social (Radic, 2020). C’est un instrument de régénération des économies en
période difficile (Julien, 1996). Ainsi, elle entretient une relation très étroite avec le concept
entrepreneurial. D’où l’importance pour nous de revenir sur cette notion avant d’aborder les
concepts de TPE et de micro entrepreneur.

1.1.1 L’entrepreneuriat : qu’est-ce que c’est ?

La recherche sur l’entrepreneuriat a donné naissance à d’innombrables publications


sur le sujet, lui constituant ainsi un vaste champ de recherche. De ce fait, la compréhension de
cette notion doit être abordée en prenant en compte la spécialisation de l’objet d’étude. De ce
fait, partant des paradigmes de l’entrepreneuriat nous pouvons mieux appréhender cette
notion ambivalente.
L’entrepreneuriat peut se définir à travers de nombreux paradigmes dont celui de
l’innovation (Carland, Hoy, Boulton, & Carland, 1984), de la création de valeur (Bruyat,
1993), de l’émergence organisationnelle (Verstraete & Fayolle, 2004), et de l’opportunité
(Timmons, Spinelli, & Tan, 1994). Le paradigme de l’innovation fait de l’entrepreneur un
moteur du progrès technique qui fait des combinaisons nouvelles des moyens de production
et réalise des innovations (Schumpeter & Perroux, 1935), tandis que celui de l’émergence
organisationnelle place l’organisation émergente au cœur de l’entrepreneuriat(W. B. J. J. o. B.
v. Gartner, 1990). Pour ce qui est du paradigme de Bruyat (1993), il s’intéresse au couple
individu/création de valeur pour soutenir le fait que l’entrepreneuriat ne peut être défini qu’en
faisant allusion à l’entrepreneur. Ce faisant, il soutient que « l’entrepreneur est celui qui
entreprend, se met à faire, organise quelque chose : à savoir la création de valeur (une
entreprise, une innovation…) ». D’après cette définition nous comprenons dès lors que
l’acceptation des idées de l’entrepreneur est une condition nécessaire à la création de valeur
(L. Ibrahim, 2011). Ce qui nous permet de mieux comprendre la pensée de Filion pour qui «
un entrepreneur est une personne qui imagine, développe et réalise ses visions. »(Filion,
1997) .Tel est le sens que nous donnerons à la notion d’entrepreneuriat dans la suite de notre

2
https://fr.wikipedia.org/wiki/Entrepreneuriat consulté le 21/11/2020 à 9:03

10

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travail. Ayant le souci d’approfondir cette notion, il est utile pour nous de présenter sa
typologie et celle de l’entrepreneur.

a. Typologie d’entrepreneuriats et d’entrepreneurs

Le monde de l’entrepreneuriat est très vaste. C’est ainsi que l’on en distingue
diverses formes au sein de l’économie. Il s’agit notamment de : l’entrepreneuriat auto-
création, l’entrepreneuriat social, l’entrepreneuriat public, l’intrapreneuriat et
l’extrapreneuriat.
 Entrepreneuriat auto-création : il fait référence à un entrepreneuriat qui constitue
généralement une solution pour les individus éprouvant des difficultés à trouver un
emploi.
 Entrepreneuriat social : c’est un entrepreneuriat basé sur la création des entreprises à
valeur sociale dont le principal objectif est de répondre à des problématiques d’ordre
social (l’emploi, la santé, etc).
 Entrepreneuriat public : cette forme d’entrepreneuriat est essentiellement basée sur le
service offert aux citoyens par les entreprises publiques et les établissements
gouvernementaux.
 Intrapreneuriat : il caractérise les activités entrepreneuriales réalisées au sein même d’une
organisation déjà établie.
 Extrapreneuriat : il fait référence à la création d’entreprises par le biais des salariés,
généralement à partir de technologies innovantes élaborées au sein de cette même
entreprise.

Pour ce qui est de la typologie des entrepreneurs, plusieurs ont été développées par
les auteurs. Nous allons en présenter succinctement quelques-unes avant de nous positionner
par rapport à celle qui correspond le mieux à notre travail.

Dans leurs travaux, des auteurs ont fait la distinction entre « entrepreneur
administratif » et « entrepreneur indépendant » (Collins & Moore, 1964, 1970). Smith (1967)
quant à lui a observé deux types d’entrepreneurs à savoir : l’entrepreneur artisan et
l’entrepreneur opportuniste ou d’affaires. Pour lui, l’entrepreneur technologique est en dehors
de ces deux types d’entrepreneurs (Smith, 1967). A partir des travaux d’autres auteurs, Miner
(1990) a mis en exergue la différence entre trois types d’entrepreneurs : l’entrepreneur,
l’entrepreneur axé sur une forte croissance et le manager (Miner, 1990). Laufer (1974) a quant
à lui fait allusion à quatre (4) types de managers d’entrepreneurs : le manager ou innovateur,

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l’entrepreneur-propriétaire orienté vers la croissance, l’entrepreneur refusant la croissance


mais recherchant l’efficacité et l’entrepreneur artisan (Laufer, 1975). Ainsi, de ces différentes
typologies d’entrepreneurs, celle qui nous intéresse et fera l’objet de notre travail est la
typologie qui distingue l’entrepreneur d’opportunité de l’entrepreneur de nécessité.

b. Microentrepreneur de nécessité versus micro entrepreneur d’opportunité

La motivation est considérée comme le moteur du mouvement qui conduit un


individu à devenir entrepreneur ou microentrepreneur pour ce qui est des micro entreprises
(Chabaud & Sammut, 2016). Dans le domaine des sciences de gestion, les recherches sur la
motivation entrepreneuriale ont donné naissance à deux principales motivations à savoir : la
motivation par nécessité et la motivation par opportunité (Eijdenberg & Masurel, 2013; Tipu,
Ryan, Fantazy, & Organization, 2012; Williams & Williams, 2012). C’est dans cette optique
que l’on parle de micro entrepreneur d’opportunité et de microentrepreneur de nécessité. Le
micro entrepreneur de nécessité est un individu qui perçoit l’action d’entreprendre comme la
meilleure option disponible qui s’offre à lui pour s’auto employer, sans que celle-ci ne soit
nécessairement sa préférée (Reynolds, Hay, Bygrave, Camp, & Autio, 2000; Zoumba, 2018).
Ainsi, il s’engage dans l’activité entrepreneuriale un peu comme forcé, parce qu’il n’avait pas
de meilleurs choix. Le micro entrepreneur d’opportunité quant à lui renvoie à un individu qui
s’engage dans la création ou la croissance d’entreprise afin de saisir des opportunités pour ses
propres intérêts. Son action entrepreneuriale est donc totalement volontaire (Reynolds et al.,
2000). Dans les économies en développement et africaines plus précisément, les
caractéristiques des microentrepreneurs sont très similaires à ceux des entrepreneurs par
nécessité car l’entrepreneuriat y est majoritairement informel (Torres, 2001). De plus, certains
auteurs vont jusqu’à les qualifier d’entrepreneurs « aux pieds nus » ou « débrouillards » car
l’activité qu’ils créent leur permet de sortir de l’inactivité et de subvenir à leurs besoins vitaux
(Imas, Wilson, & Weston, 2012; Marchesnay, 2015).

Il est difficile voire peu judicieux de parler des notions d’entrepreneuriat et


d’entrepreneur sans aborder la structure dans laquelle le micro entrepreneur exerce son
activité. Dans le cadre de notre travail, nous nous intéressons particulièrement à la structure
de la TPE, d’où l’intérêt pour nous de mieux la cerner à travers ses caractéristiques et son
fonctionnement.

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1.1.2 Cadre conceptuel de la TPE

La TPE est une notion qu’il faut comprendre avec précision car elle regorge de
nombreuses spécificités. D’après Alain T. Nimpa et Léopold D. Wamba, « La plupart des
gens ne se rendent pas compte de l'étendue du secteur de la très petite entreprise et n'en
distinguent qu'une partie seulement ; ce qui finalement prête à confusion ». A juste titre, la
faible connaissance des spécificités de la TPE rend laborieuse la compréhension de son
fonctionnement et de ses besoins. Nous tenterons tout de même dans cette partie d’apporter
des éléments de réponses nous permettant de cerner véritablement ce qu’est une TPE. Pour ce
faire, nous présenterons l’approche quantitative et qualitative de la TPE, ses courants
théoriques et son caractère personnel.

a. L’Approche quantitative et l’approche qualitative de la TPE

L’approche quantitative de la TPE nous permet de l’appréhender à travers des


critères quantitatifs qui font généralement référence à l’effectif salarié, l’investissement en
capital, au chiffre d’affaires et au total du bilan (Bellettre, 2010; Um-Ngouem, 2006). C’est
l’approche la plus intuitive et la plus fréquemment utilisée. L’approche quantitative quant à
elle se rapporte à des critères non mesurables mais propres à la TPE. Nous présenterons tour à
tour chacune de ces approches et leurs spécificités.
 Approche quantitative

Constitué majoritairement de pays en développement, l’Afrique regorge d’un nombre


important de TPE évoluant pour la plupart dans le secteur informel. Le statut particulier des
TPE africaines est donc celui de l’informalité qui se caractérise par l’absence d’un statut
juridique et le non-enregistrement administratif3. La TPE traditionnelle informelle se définie
alors par un effectif de un ou deux employés, apprentis qui sont très souvent des membres de
la famille et dont la rémunération est plus ou moins en nature pour une formation sur le tas
(Um-Ngouem, 2006). Dans les économies africaines, l’on retrouve également une nouvelle
forme de TPE dont les effectifs sont un peu plus étoffés et compris entre 1 et 10 employés
(Srinivasan, 2002), qui sont soient des apprentis soient issus du cercle familial (Hernandez,
1997).L’extrême hétérogénéité qui existe dans la classification des PME en contexte européen
a conduit l’Union Européenne à formuler deux principales recommandations4 nécessaires

3
C’est le principal critère de définition de l’entreprise informelle d’après la XVe Conférence internationale des
Statisticiens du travail
4
Ces deux recommandations sont disponible sur le site de l’union Européenne : http://op.europa.eu consulté le
29/09/2020 à 12h43

13

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pour clarifier cette situation. La première recommandation est celle du 03 Avril 19965 qui
définit la PME en termes d’effectif salarié, de chiffre d’affaires ou de total du bilan. La
seconde recommandation du 6 Mai 2003 vient être plus précise et définit les PME comme
étant des entreprises de moins de 250 salariés, dont le chiffre d’affaires est inférieur à 50
millions d’euros ou dont le total du bilan annuel n’excède pas 43 millions d’euros. De façon
plus précise, cette recommandation permet de distinguer les Moyennes Entreprises (ME)
comme des entreprises avec un effectif de 50 à 249 salariés, un chiffre d’affaires de moins de
50 millions d’euros et un total du bilan annuel n’excédant pas 43 millions d’euros. Les Petites
Entreprises (PE) quant à elles, se définissent par un effectif de 10 à 49 salariés et un chiffre
d’affaires ou total du bilan inférieur à 10 millions. Enfin, la micro-entreprise se distingue
grâce à un effectif de 0 à 9 salariés, un chiffre d’affaires et un total du bilan n’excédant pas 2
millions d’euros. Ceci étant, dans certains pays européens comme en France par exemple, les
entreprises considérées comme TPE et PE ne font pas toujours l’unanimité pour ce qui est des
critères évoqués ci-dessus. Le terme TPE est souvent utilisé à la fois pour la catégorie 0 à 19
salariés et pour la catégorie 10 à 19 salariés, de même pour l’appellation PE qui est souvent
employée à la fois pour les catégories de 0 à 49 salariés, 10 à 49 salariés et 20 à 49 salariés
(Bellettre, 2010). D’où l’importance de spécifier les bornes de l’entreprise évoquée. Le
tableau suivant traduit la classification des PME et leur définition en contexte européen.

Tableau 1: La définition quantitative communautaire des PME

Source: Recommandation 2003/261/CE de la Commission; Représentation en


référence à Commission européenne (2006: 14)

5
96/280/CE: Recommandation de la Commission, du 3 avril 1996, concernant la définition des petites et
moyennes entreprises

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En 2017, près de 92% des sociétés européennes sont des microentreprises (moins de
10 salariés6, c’est dire l’importance de ce secteur au sein de l’économie européenne. Le
Schéma suivant nous renseigne sur les proportions de répartition des PME au sein de l’UE.
Notons que la TPE se désigne aussi à travers le terme micro entreprise.

Figure 1 Les PME en Europe

Source : Eurostat(2017)

Dans ses rapports sur les PME, l’OCDE fait généralement ressortir la typologie de
ces entreprises et les disparités existantes entre pays en ce qui concerne leur définition. Il
n’existe donc aucune définition internationale normalisée de la PME7. En effet, la législation
de chaque pays définit ce type d’entreprises en considérant la dimension « petite » ou
« moyenne » qui diffère selon la taille de l’économie nationale. Les critères les plus retenus
sont : l’effectif salarial, le montant du chiffre d’affaires et la valeur des actifs. Parmi ces
critères, le plus communément utilisé est celui du nombre de salariés en raison de la facilité
d’accès à cette information. L’OCDE considère à des fins statistiques les PME comme étant
des entreprises dont le nombre de salariés va jusqu’à 249 personnes. Dans ce groupe elle
distingue les sous-groupes suivants : les micros entreprises allant de 1 à 9 employés, les
petites entreprises allant de 10 à 49 employés et les moyennes entreprises allant de 50 à 249
employés. Il est important de relever tout de même que certains pays utilisent des conventions
différentes en matière de définition de PME. A titre illustratif, le Japon et les Etats-Unis en
terme de Moyennes Entreprises vont respectivement jusqu’à 300 et 500 salariés.

6
https://www.touteleurope.eu/actualite/les-entreprises-dans-l-union-europeenne.html consulté le 29/09/2020 à
16:10
7
Rapport de l’OCDE sur le thème : Renforcer les contributions des PME dans une économie mondialisée et
numérique

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Ceci étant, les insuffisances de l’approche quantitative tentent d’être comblées par
les critères qualitatifs qui viennent clarifier les caractéristiques de la TPE.

 Approche qualitative

Dans cette approche les critères retenus pour appréhender la TPE ne peuvent pas être
quantifiables. De nombreux chercheurs ont analysé ces caractéristiques sous le prisme du
style de management et de l’indépendance. En ce qui concerne le style ou le mode de gestion,
6 critères pertinents permettent de caractériser la TPE (Bellettre, 2010).

La dimension : La TPE doit être petite et définie par pondération selon les secteurs.
La stratégie : Elle est intuitive et peu formalisée ; de plus, elle est généralement à court
terme (tactique) et rarement à long terme (stratégie).
La spécialisation : Celle de la direction, des employés et des équipements est faible. Elle
peut augmenter avec la taille de l’entreprise et avec le passage d’une production variée.
La gestion : Elle est centralisée et personnalisée par le propriétaire-dirigeant de
l’entreprise.
Le système d’information interne : Les TPE privilégient le contact direct ou le dialogue
pour communiquer. A cet effet, le système d’information est donc peu organisé et peu
formel.
Le système d’information externe : Il se caractérise par sa simplicité, le propriétaire-
dirigeant est souvent proche de ses clients et peut étudier leurs besoins, leurs goûts.
Le critère d’indépendance de la TPE est quant à lui abordé dans les recommandations
du 3 Avril 1996 et du 6 Mai 2003 de l’UE. Elles caractérisent les petites entreprises en
fonction du critère d’indépendance. Ceci dans le but de marquer la différence entre des firmes
autonomes et celles qui bénéficient du pouvoir économique de grands groupes. En effet, une
petite entreprise contrôlée par une autre entreprise plus grande n’est pas une TPE selon ce
critère.
De ce qui précède, nous avons pu cerner la très petite entreprise suivant l’approche
quantitative et l’approche quantitative. Il en ressort que les critères quantitatifs et qualitatifs
de la TPE sont plus complémentaires que concurrents et nous permettent de la distinguer des
Petites et Moyennes Entreprises. Ceci étant, que dire des courants théoriques et du caractère
personnel qui permettent de mieux appréhender ce qu’est une TPE ?

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b. Courants théoriques et caractère personnel de la TPE

Le concept de TPE est mieux cerné à travers :


 Les courants théoriques
Il existe deux courants théoriques qui fondent la très petite entreprise : le courant de
la spécificité et le courant de la diversité (Torrès, 2015). Le premier perçoit les micros
entreprises (ou TPE) comme des entreprises dotées de caractéristiques précises qui font
d’elles un ensemble homogène. Elles ont donc pour seul effectif le microentrepreneur
caractérisé par sa polyvalence: il est acheteur, vendeur, tient sa comptabilité de manière
informelle et place la proximité au centre de la gestion des relations avec les parties prenantes.
Malgré cette apparente homogénéité, les TPE se différencient entre elles par le secteur
d’activité, la vision des propriétaires, la diversité des buts poursuivis (Nkakleu, 2016) et les
représentations qu’elles ont de leur réussite (Bocco, 2010). On comprend dès lors que la
micro entreprise et son créateur sont indissociables et constituent deux faces d’une même
figure (Nkakleu Raphaël & Djika, 2017).
 Le caractère personnel de la TPE

De nombreux auteurs tels que Julien (1998) distinguent les moyennes et les grandes
entreprises au fonctionnement souvent similaire avec les petites et très petites entreprises
(Ndala, 2018). La TPE dépend essentiellement de l’entrepreneur propriétaire car il détient la
totalité du pouvoir décisionnel (Mahé de Boislandelle, 1996). Ce dernier s’identifie
totalement à la TPE et la voit comme le prolongement de sa personnalité (Pailot, 1999). Le
dirigeant de la TPE exerce donc une très forte influence sur le système de gestion de son
entreprise, sa structure et son fonctionnement (Ngok Evina, 2007). Ainsi, les comportements
du dirigeant peuvent avoir une influence sur l’évolution ou non de l’entreprise.

Le concept de TPE est un concept très vaste, complexe et difficile à cerner, à tel
point qu’il n’existe pas de définition faisant l’unanimité, car chaque définition dépend d’un
contexte bien précis. Nous avons tout de même relevé des caractéristiques principales qui
peuvent varier selon la nature de l’approche (quantitative ou qualitative), les courants
théoriques et le caractère personnel de la TPE. L’ensemble de ces éléments nous permet donc
de définir et de caractériser la TPE.

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c. Importance socio-économique de la TPE

Durant les dernières années, les organismes nationaux et internationaux des pays
développés et ceux en développement se sont appesantis sur le rôle vital de la TPE dans le
développement économique. Dans l’un de ses rapports, l’OCDE soutient qu’une TPE
prospère et opérant dans une économie adaptée peut représenter un réel atout dans la stratégie
de développement futur. En effet, la TPE participe à la diversification de l’économie locale
d’une région, produit des biens et offre des services à des prix relativement plus bas, anime
les marchés et procure souvent des recettes en devises très recherchées (Nimpa & Wamba,
2011). A travers cela, elle incite les individus évoluant souvent en marge de la société à
développer des compétences techniques et de gestion leur permettant d’acquérir un savoir-
faire. C’est dire l’importance de la TPE pour un pays, qui plus est en développement. D’où
l’avantage qu’elle offre d’être le dénominateur commun de ces pays (Bekolo, 2003). A ce
titre, nous allons accorder une attention particulière aux contributions de la TPE liées à
l’emploi et la production globale d’une part et celles liées à l’amélioration sociale d’autre part.

 L’emploi et la production globale

La contribution de la Petite et Moyenne Entreprise (PME) à la création d’emplois et


la production globale dans un pays est de plus en plus manifeste. D’après le BIT, elle (TPE
incluse) représente en 2015 deux tiers des emplois dans le monde et contribue à assurer
l’emploi des personnes défavorisées de la société telles que les femmes, les jeunes et les
populations marginalisées ; et à leur fournir des biens et services adaptés à leur bourse. Ceci
étant, la PME joue un rôle vital dans la promotion d’une croissance inclusive et la réalisation
des Objectifs de développement durable en ne laissant personne en retrait. Dans les pays de
l’OCDE, les PME constituent la principale source d’emploi, avec 70 % des emplois en
moyenne, et sont des acteurs majeurs de la création de valeur, puisqu’elles produisent en
moyenne entre 50 % et 60 % de la valeur ajoutée (OCDE, 2017). De même, dans certains
pays en développement, elles représentent 90% de l’emploi formel (Alibhai, Bell, & Conner,
2017). Leur contribution à l’économie est cependant moindre à travers une participation au
PIB de plus de 35 %. (Alibhai et al., 2017). En Afrique particulièrement où l’activité
économique est orientée vers la création de nouveaux secteurs à forte intensité de main-
d’œuvre, les capacités d’emploi des TPE-PME et leur esprit d’entreprise servent à marquer un
changement positif pour ce secteur.

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 L’amélioration sociale

En Plus de leur fonction d’employeur et de participant à la production locale, les


TPE-PME contribuent fortement à assurer le bien-être économique et social. En offrant des
services dans les domaines tels que la santé, l’assainissement, l’énergie ou l’éducation, elles
contribuent à améliorer les conditions de vie des populations, non seulement des micro
entrepreneurs, mais également des individus bénéficiant de leurs produits et services. En effet,
cette fonction est particulièrement utile dans les régions où le secteur public a du mal à offrir
aux populations des conditions de vie décentes. Ainsi, l’existence d’établissements scolaires
privés à bas coûts dans des régions reculées de l’Afrique et de l’Asie constitue une offre
essentielle de services éducatifs nécessaires à travers l’amélioration des performances des
élèves tout en réduisant au minimum le coût par élève (Boehler et al., 2018). Dans certains
cas, les TPE-PME interviennent également pour compléter une fourniture de services
insuffisante, notamment dans les secteurs des soins de santé et de l’énergie propre.

La très petite entreprise est importante non seulement en terme de création d’emplois
mais également en terme d’impact dans l’amélioration des conditions de vie des populations.
Omniprésente dans toutes les sphères de la société que ce soit dans le secteur formel ou le
secteur informel, sa contribution à l’économie d’un pays n’est plus à démontrer. Dans un tel
contexte, la TPE étant indissociable de son promoteur, ce dernier joue donc un rôle central
dans son processus de développement. Cependant dans les économies en développement
précisément, les microentrepreneurs sont généralement considérés comme des entrepreneurs
de survie ou de nécessité. Compte tenu de la faiblesse de leur surface financière entre autres,
ces derniers sont soumis à des difficultés qui nuisent à leur expansion.

1.2 Cadre conceptuel du microcrédit

En dépit de son fort potentiel de croissance et de contribution au développement


économique et social, la TPE est confrontée à de nombreux obstacles qui nuisent à sa
performance et donc à sa pérennité. Inextricablement lié au microentrepreneur qui est très
souvent le propriétaire dirigeant, ce dernier est également soumis à toutes ces contraintes.
Parmi ces entraves auxquelles font face les microentrepreneurs, l’accès au financement
constitue une problématique sérieuse à ne pas négliger, si bien que 35% des entreprises
énumèrent cet obstacle comme un obstacle majeur à leur performance dans les pays en
développement (Boehler et al., 2018). Dans ce contexte, le microcrédit s’avère être la
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Rédigé et présenté par : MBOY BIKELE Nancy Laure


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à la performance des microentrepreneurs : cas de ACEP Cameroun

solution idoine aux besoins des microentrepreneurs à faibles ressources, qui ne peuvent
bénéficier des prêts offert par le système bancaire traditionnel.

1.2.1 Microcrédit et microentrepreneur

Malgré leur bonne volonté de créer des activités génératrices de revenus, les
populations pauvres ne peuvent pas avoir recours au marché du crédit formel pour résoudre
leur problème de manque de financement. Ne répondant pas aux critères des établissements
bancaires en termes de garanties et de surface financière faible, elles sont exclues de leur
champ d’action et ne peuvent donc pas jouir librement de leur citoyenneté économique et
sociale. C’est la raison pour laquelle l’accès au financement est placé en première ligne en ce
qui concerne les principales préoccupations des microentrepreneurs. Evoluant pour la plupart
dans le secteur informel, les micros entreprises sont détenues très souvent par des personnes
vulnérables ne disposant pas de suffisamment de capital pour mener à bien leurs activités.
D’où l’importance du micro crédit pour contribuer à la résorption de ce problème.

a. Origines du microcrédit

Né de l’inadéquation entre l’offre et la demande du crédit formel, le microcrédit tel


qu’on le connaît aujourd’hui existait par le passé sous diverses formes à savoir: le prêt sur
gage à taux faibles ou nuls des monts-de-piété, les tontines en pays émergents, dans
les mutuelles de crédit agricole, les banques populaires, créées en Europe à la fin
du XIXe siècle8. Son essor tel qu’on le connait aujourd’hui est dû au professeur d’économie
originaire du Bangladesh Muhammad Yunus, considéré comme pionnier du microcrédit.
Désireux de trouver une solution à la crise de famine qui frappait son pays, Yunus s’est rendu
dans des villages bangladais. Durant ces visites, il fit la connaissance de quarante-deux (42)
femmes qui fabriquaient des tabourets en bambou. Ces dernières ne disposant pas de
suffisamment de ressources financières pour se procurer la matière première avaient conclu
avec des prêteurs locaux des prêts à taux d’intérêts élevés, qui ne leur permettaient pas
d’améliorer leur situation. Surpris de constater que le montant total de leurs besoins était de
compte vingt-sept (27) $, il le leur prêta de sa poche sans intérêt. Par la suite, ces femmes
furent en mesure de rembourser rapidement leur prêt et de développer leur entreprise. La
réussite de cette expérience a alors incité le Professeur Yunus à lancer cette activité à l’échelle
internationale. C’est ainsi qu’il révolutionna le microcrédit et fonda en 1983 la Grameen bank
avec pour objectif d’offrir des microcrédits sur une plus grande échelle. Grâce à lui le

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https://fr.wikipedia.org/wiki/Microcr%C3%A9dit consulté le 15/10/2020 à 9 :22

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à la performance des microentrepreneurs : cas de ACEP Cameroun

microcrédit s’est répandu dans le monde et a contribué à offrir du crédit aux populations
exclues du système bancaire classique afin de leur permettre de se développer. C’est ainsi,
dans le document final du sommet mondial des Nations Unies en 2005, les Nations Unies ont
reconnu la nécessité pour les pauvres d’accéder aux services financiers à travers la micro
finance et le microcrédit.

b. Les caractéristiques du microcrédit


Au fil du temps, le microcrédit s’est énormément démocratisé malgré les différences
qui existent dans la pratique entre les pays. Cependant, l’existence de ces différences n’exclut
pas les caractéristiques communes du microcrédit qui est généralement un crédit de faible
montant, à maturité courte octroyé à un pauvre, souvent une femme ne disposant pas de
garanties matérielles pour monter une activité économique (Kayaya, 2010). Le microcrédit se
distingue donc du crédit ordinaire par des conditions de crédit que nous prendrons le soin de
présenter.

 Le montant
Le faible montant du prêt fait partie des caractéristiques de base du microcrédit. Pour
(Hermes & Lensink, 2011) c’est une variable qui permet de mesurer la propension des prêts
accordés aux pauvres. En effet, les populations défavorisées sollicitent généralement des
crédits dont le montant est très faible, ce qui est totalement contraire à l’offre bancaire et qui
participe à leur exclusion de ce secteur. A ce propos, les prêts des montants faibles sont plus
avantageux car ils n’impliquent pas un remboursement échelonné sur plusieurs années et
difficile à surveiller pour les professionnels du microcrédit (Wampfler & Lapenu, 2002). De
plus, les modestes besoins monétaires des populations pauvres dus à leur situation précaire ne
leur permettent pas de réaliser des activités économiques à grande échelle. Elles préfèrent
donc investir dans des microentreprises peu risquées. En France, le CEDEF estime que dans
les pays en développement, le montant du prêt moyen est compris entre deux cents (200) et
trois cents (300) euros contrairement au prêt moyen en Europe de l’Est qui est fixé à douze
mille (12 000) euros. Dans un même pays, les professionnels de microcrédit peuvent
plafonner les montants de prêts en fonction de leurs politiques respectives en s’appuyant sur
des critères tels que le secteur d’activité et l’historique de remboursement de leurs clients.

 La maturité
Les microcrédits sont des crédits de très court terme dont la période moyenne de
remboursement est généralement fixée à 6 mois et ne dépasse que très rarement les 18 mois.

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à la performance des microentrepreneurs : cas de ACEP Cameroun

Ainsi, les remboursements peuvent être mensuels, hebdomadaires voir même journaliers. Les
prêts à court terme sont généralement plus faciles à gérer et à rembourser. En cas d’incidents
de paiements éventuels, la prise d’action peut être plus rapide compte tenu des échéances
proches.

 La clientèle
Malgré le fait que le microcrédit soit apparu pour répondre aux besoins financiers des
populations pauvres, il n’est pas dit qu’il se limite de façon stricte et rigide à cette couche de
la population. A cet effet, il est destiné à tout client désireux de monter une affaire mais ne
disposant pas d’un capital suffisant, des garanties matérielles et considéré comme insolvable
par les banques. Il est important de relever que les programmes de microcrédit tendent à
privilégier l’accès au financement des femmes car elles sont souvent désavantagées par
rapport aux hommes dans le circuit de financement traditionnel et représentent plus de la
moitié des populations pauvres dans le monde. L’exemple du Professeur Yunus nous
démontre clairement l’opportunité d’émancipation économique et sociale qui est offerte à la
femme grâce au microcrédit.

 Le taux d’intérêt
Le coût du service du microcrédit ou taux d’intérêt a fait l’objet de débats houleux
par un bon nombre d’auteurs au fil du temps. C’est ainsi que deux principales visions
s’opposent en ce qui concerne le taux d’intérêt du microcrédit : la vision institutionnelle et la
vision du bien-être. La première vision stipule que la rémunération du prêt doit être fixée à un
niveau permettant aux établissements de microcrédit de jouir d’une indépendance financière
solide indépendamment des organismes de subventions. En effet, l’offre de microcrédit
génère des coûts importants en raison de la vulnérabilité des personnes financées. En dehors
du coût du capital et du risque de perte, d’autres dépenses sont engagées par les institutions
pour le traitement des dossiers de prêt, les descentes sur le terrain, les entretiens directs,
l’assistance, la collecte de remboursement, les formations, etc. Tout ceci dans l’objectif de
réduire le risque de crédit. La vision du bien-être soutient plutôt l’hypothèse selon laquelle la
recherche de la performance financière contribuera naturellement à faire disparaître la mission
sociale qui est à la base même de l’existence du microcrédit.

 La destination des microcrédits


En dépit de la naissance des formes de microcrédit lié à la consommation et au
logement, le microcrédit par essence est destiné au financement d’activités génératrices de

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à la performance des microentrepreneurs : cas de ACEP Cameroun

revenus. Ce financement lorsqu’il est rentable permet au bénéficiaire (microentrepreneur) de


rembourser le crédit octroyé, d’augmenter ses revenus et d’améliorer les conditions de vie de
son ménage.

 Les techniques d’octroi de crédit et de recouvrement


Afin de réduire les obstacles liés aux emprunteurs tels que l’absence de garantie, des
techniques ont été élaborées de la procédure d’octroi de crédit au recouvrement. Il s’agit
notamment de relation de proximité, des types de crédits tels que le crédit solidaire et la
technique du crédit progressif.

Les caractéristiques sus évoqués nous permettent de différencier le microcrédit du


crédit ordinaire. Adressé prioritairement aux populations pauvres, le microcrédit dans son
mode de fonctionnement intègre les diverses spécificités de sa cible afin de répondre à ses
besoins. Au-delà de la connaissance des caractéristiques du microcrédit, il serait utile pour
nous de rappeler son importance à travers une présentation de son impact.

c. Impact du microcrédit

A présent, il est important pour nous de présenter les retombées socio-économiques


du microcrédit afin de mieux cerner son importance pour la société. A cet effet, nous allons
développer cet impact suivant l’aspect économique d’une part et l’aspect social d’une autre
part.

 Aspect économique
Grâce au microcrédit, une grande partie de la population qui ne bénéficiait pas des
services financiers de la banque classique a pu en bénéficier. Le microcrédit contribue donc à
réduire l’exclusion des populations défavorisées du système bancaire traditionnel. C’est un
véritable outil d’inclusion financière. De même, plusieurs études ont montré que le prêt reçu
par les participants avait un effet positif sur la performance des microentreprises (Akande,
2012; Al Mamun & Hayat, 2019; Babajide, 2012; Gumel & Sciences, 2012) ainsi que sur
l'estime de soi et l'auto-efficacité du microentrepreneur. Ainsi, le microcrédit contribuerait
d’après ces auteurs à rendre plus productif le tissu économique d’un pays, plus précisément
celui des pays en voie de développement. Plusieurs études ont également démontré que le
microcrédit peut aider les populations pauvres à augmenter leurs revenus et à créer des
entreprises pérennes. En effet, les revenus d’une activité financée par le microcrédit contribue

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à la performance des microentrepreneurs : cas de ACEP Cameroun

à la développer, accroître les revenus du ménage, assurer la sécurité alimentaire, et même


l’éducation des enfants (Nimpa & Wamba, 2011).
 Aspect social

De nombreux auteurs ont argumenté au fil du temps sur la contribution du


microcrédit à la réduction de la pauvreté. En effet, pour certains, le lien entre l’accès au
microcrédit et la réduction de la pauvreté est avérée et positif. Ils soutiennent que les prêts ont
un impact positif sur la situation professionnelle, voire économique, des emprunteurs ; à son
tour, ceci se traduit par l'amélioration de leur qualité de vie (Guérin, 2002). Cela se précise sur
le plan empirique à travers l’enquête de Gloukoviezoff qui révèle que l'accès au service
financier favorise l'accroissement des revenus des clients en générant et par ricochet une
baisse de la proportion de la population vivant dans la pauvreté (Gloukoviezoff & Rebière,
2013). Malgré la difficulté qui existe pour soutenir avec certitude la participation du
microcrédit à la réduction de la pauvreté, les spécialistes s’accordent pour reconnaître qu’il
améliore la gestion des budgets familiaux et stabilise les petites activités entrepreneuriales,
rendant ainsi les familles moins vulnérables (Littlefield, Morduch, & Hashemi, 2003). Ayant
pour principal objectif de faciliter l’accès au crédit des personnes vulnérables, le microcrédit
apparaît comme un véritable levier d’autonomie de la femme. Faisant généralement l’objet de
discriminations culturelles et politiques, cette dernière grâce au microcrédit développe ses
activités et améliore sa condition sociale.
Le microcrédit favorise la création d’emplois et le développement de
l’entrepreneuriat local. En effet, ces conditions ne peuvent être réunies en absence de moyens
financiers. Le microcrédit vient donc surmonter cet obstacle en fournissant un service
financier aux populations généralement exclues du système bancaire classique afin qu’ils
développent leurs activités et contribuent à la dynamisation du secteur privé. C’est donc un
outil du développement personnel du microentrepreneur

1.2.2 Microcrédit et Microfinance

L’essor du microcrédit a contribué à faire naître d’autres besoins financiers chez les
populations pauvres qui ne pouvaient guère être comblés par les opérateurs du système
bancaire classique. D’où l’apparition de la Microfinance. C’est un mécanisme qui va bien au-
delà de l’offre de microcrédit et propose une gamme de services financiers variés aux
populations exclues du système bancaire formel. Les établissements habilités à le faire sont
appelés Etablissement de Microfinance. On les regroupe généralement en trois catégories en

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Contribution de l’adaptation de l’offre de crédit des Etablissements de Microfinance
à la performance des microentrepreneurs : cas de ACEP Cameroun

fonction de leurs différentes prérogatives. Ceci étant, l’apport de la Microfinance dans la


réduction de la pauvreté et l’exclusion bancaire reste depuis de nombreuses années un sujet à
controverse. En effet, malgré le succès de certaines institutions, il est important de soulever
les barrières auxquelles font face un bon nombre d’entre elles en termes de pérennité et de
financement entre autres. Cette instabilité vient donc fragiliser une couche de la population
déjà vulnérable. D’où la réticence des académiciens et des praticiens quant à la contribution
positive des EMF à la réduction de la pauvreté ; et donc à l’amélioration des conditions de vie
des microentrepreneurs. Le problème de la performance des IMF apparaît donc clairement,
car si elles ne peuvent pas assurer leur propre performance, comment contribueront-elles à
assurer celle des microentrepreneurs ?
Parler de performance en Microfinance revient à aborder ses dimensions financières
et sociales. Ces deux dimensions représentent tout simplement les missions financières et
sociales des IMF (Labie, 2007). Pendant que la performance financière s’intéresse au
développement durable des IMF en leur permettant d'être viables opérationnellement et
financièrement en maintenant des coûts opérationnels et financiers bas et des revenus
financiers élevés (Brau & Woller, 2004) , la performance sociale prend en compte
l'amélioration des conditions de vie des pauvres, l'adaptation des services et produits aux
clientèles cibles, responsabilité sociale des IMF et de l'octroi des bénéfices économiques et
sociaux à la clientèle(Elle, 2017). Lorsque la performance de ces EMF n’est pas atteinte, il est
difficile qu’elles participent à la performance des micros entreprises et donc à la performance
individuelle du promoteur de la TPE. Cependant, l’essor du microcrédit, produit phare des
EMF nous pousse à croire à l’existence d’un lien positif entre EMF et réduction de la
pauvreté. Tout de même, l’absence de preuves scientifiques pour affirmer une telle pensée
demeure. Malgré l’importance des mesures d’impact de la Microfinance, les observations sur
le terrain qu’elle nécessite en raison de la non existence de bases de données fiables sur les
clients et les institutions, sont coûteuses et demandent du temps pour avoir des données
utilisables (Sangare, 2011). D’où l’intérêt de notre travail qui se donne pour objectif de faire
ressortir l’existence ou non d’un lien positif entre le microcrédit offert par les EMF et la
performance des microentrepreneurs.

1.3 De la définition classique de la performance vers une conception de la


performance des microentrepreneurs

La notion de performance d’entreprise a fait l’objet de nombreux débats par des


chercheurs en gestion. Ils la considèrent très souvent comme un concept polysémique et

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Contribution de l’adaptation de l’offre de crédit des Etablissements de Microfinance
à la performance des microentrepreneurs : cas de ACEP Cameroun

multicritère (A Bourguignon, 1998), dont la définition fait difficilement l’unanimité. De plus,


l’accès difficile aux données économiques des entreprises ne laisse que pour seul recours aux
chercheurs des évaluations subjectives de la performance. Bien que le concept de performance
soit largement abordé par les chercheurs, son appréhension reste encore vague pour un bon
nombre d’entreprises, précisément celles de très petites tailles. D’où la nécessité pour nous de
revenir sur la définition et l’évaluation de la performance des microentrepreneurs d’une part
en passant par les généralités de performance d’autre part.

1.3.1 Généralités sur la performance

La notion de performance a longtemps été centrée sur la dimension financière


excluant ainsi toutes les autres dimensions de l’entreprise (A Bourguignon, 1998). Ce n’est
que dans les années 80 et 90 que des aspects autres que financier sont pris en compte dans le
pilotage de l’entreprise. La compréhension des différents changements de la notion de
performance passent par sa définition et son évaluation. Etymologiquement, le mot
performance tel qu’on le perçoit aujourd’hui vient de l’ancien français « parfomer » qui
signifiait au huitième siècle accomplir ou exécuter (Pesqueux, 2004). Des siècles plus tard, il
apparaît en anglais avec le verbe « to perform » qui signifie résultat, accomplissement et
succès (Elle, 2017). Non loin de cette définition, Bourguignon (1998) a fait ressortir trois
niveaux de performance en gestion par rapport aux critères d’efficacité et d’efficience : la
performance résultat, la performance action et la performance succès. S’inscrivant dans cette
même logique, divers auteurs définissent chacune de ces dimensions. Pour P.Lorino, « est
performance dans l’entreprise, tout ce qui contribue à atteindre les objectifs stratégiques » ;
J.B Carrrière quant à lui la considère comme l’évolution de l’entreprise ou son
agrandissement. Enfin, W. Azan (2007) la réduit simplement à la notion de développement.
Tout ceci résume bien l’idée phare de la performance et l’associe clairement à la réussite ou
au succès de l’entreprise. A. Bourguignon (1998) qualifie cette notion de réussite de réalité
subjective et dépendante des représentations internes de la réussite dans l’entreprise. Quant à
W. Azan (2007), il réduit la notion de performance à l’idée de développement. En dépit de
l’existence d’une pluralité de définitions, nous tenons tout de même à retenir celle qui qualifie
la performance comme une réussite de réalité subjective et dépendante des représentations
internes de la réussite dans l’entreprise (A Bourguignon, 1998).

Le caractère multidimensionnel de la performance en entreprise justifie l’absence


d’une définition unanime de la notion. De même, la perception de son évaluation est

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à la performance des microentrepreneurs : cas de ACEP Cameroun

ambivalente. La notion de performance reste alors un élément qui se construit dans la durée et
se constate chaque jour (Sogbossi Bocco, 2010). Les mutations constantes des organisations
entrainent par conséquent une adaptation des systèmes de mesure de la performance afin de
mieux gérer les entreprises.

1.3.2 Performance des microentrepreneurs

Les chercheurs et praticiens en gestion abordent le concept de performance en se


focalisant généralement sur des variables financières. Cette focalisation s’explique
généralement par le fait que le dirigeant cherche à accroître son profit et agrandir son
entreprise (Walker & Brown, 2004). Cependant, ces objectifs sont rarement poursuivis par les
dirigeants d’entreprise de petite taille, encore moins les micros entrepreneurs très souvent
animés par l’atteinte de leurs objectifs personnels (Jarvis, Curran, Kitching, Lightfoot, &
development, 2000; St-Pierre & Cadieux, 2011) Ceci étant, la spécificité de la TPE nous
pousse à croire que parler de sa performance revient tout simplement à aborder les concepts
de performance individuelle et d’amélioration des conditions de vie.
Le concept de performance peut être estimé de manière multidimensionnelle
(financier, économique, social et environnemental, etc.), mais l’objectif central reste le même
à savoir l’atteinte d’un résultat (Annick Bourguignon, 2000; Dohou & Berland, 2007). A cet
effet, le micro entrepreneur performant est celui dont le résultat est conforme à ses objectifs.
C’est ainsi que la littérature distingue deux niveaux de performances chez les
microentrepreneurs : la performance directe et la performance indirecte. Le premier niveau de
performance intègre la génération de revenus par la hausse des ventes, l’augmentation des
bénéfices, du nombre d’emplois créés voire de l’épargne ou du capital investi. Le second
niveau de performance quant à lui fait référence à la hausse du revenu des ménages,
l’augmentation des actifs, la satisfaction des besoins individuels ou collectifs du ménage, et
donc de réduction de la pauvreté (Itaddy & El Matouat, 2013). Dans cette même logique, St-
Pierre et Cadieux (2011) ont mené une étude quantitative auprès de 395 chefs de PME au
Québec qui a révèle trois types de performance : la performance personnelle, la performance
économique et la performance durable (sociale et environnementale). La première est mesurée
par la qualité de vie de l’entrepreneur, son indépendance et son autonomie, la volonté de
préserver son patrimoine personnel et la reconnaissance sociale de son rôle d’entrepreneur
dans la société à laquelle il appartient ; la deuxième performance intègre les aspects
financiers, commerciaux et stratégiques ; la troisième performance quant à elle a pour objectif
d’assurer un réel équilibre entre la santé financière, l’implication sociale et le respect de

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à la performance des microentrepreneurs : cas de ACEP Cameroun

l’environnement naturel. De ce qui précède, notre travail sera basé essentiellement sur la
performance du microentrepreneur qui répond à des critères liés à la qualité de la vie du
promoteur et de sa reconnaissance.

Au regard des différents critères de performance associés aux TPE dans la littérature,
nous analyserons précisément la performance des microentrepreneurs ou autrement dit la
performance personnelle des microentreprises. Compte tenu de l’absence de données précises
relatives aux microentrepreneurs, le meilleur moyen de faire un état des lieux de leur présence
en contexte camerounais est de présenter la structure dans laquelle ils opèrent, à savoir la
micro entreprise.

SECTION 2 : MICROENTREPRISES ET MICROCREDIT AU PRISME DES


REALITES CAMEROUNAISES

L’hétérogénéité du concept de micro entreprise et son importance ne sont plus à


démontrer. Véritable moteur de la croissance et de la création d’emplois, la micro entreprise
est un outil de développement majeur pour les économies émergentes. Très présentes dans les
pays africains et plus précisément au Cameroun, les TPE représentent la part la plus
importante du tissu productif camerounais. Cette section sera l’occasion pour nous
d’appréhender la Très Petite Entreprise au regard des réalités camerounaises à travers son
fonctionnement et l’apport du microcrédit.

2.1. La micro entreprise au sein de l’économie camerounaise

L’économie Camerounaise est l’une des plus diversifiées de la sous-région CEMAC.


Des activités agricoles aux activités industrielles en passant par des activités de services, le
Cameroun démontre aisément sa diversité économique. Tous ces secteurs d’activité sont
animés dans leur fonctionnement par un tissu productif dynamique composé entre autres des
Très Petites Entreprises. Connues pour leurs caractéristiques plurielles et leur importance
socio-économique, il est utile pour nous de faire un état des lieux de leur situation au
Cameroun et d’énumérer les entraves nuisant à leur développement.

2.1.1. Etat des lieux de la TPE Camerounaise

Marqué par une activité économique dense, le Cameroun dispose en son sein d’une
typologie d’entreprises qui constitue son tissu productif. A cet effet, la loi n°2015/010 du 16
juillet 2015 modifiant et complétant certaines dispositions de la loi n°2010/001 du 13 avril

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Contribution de l’adaptation de l’offre de crédit des Etablissements de Microfinance
à la performance des microentrepreneurs : cas de ACEP Cameroun

2010 portant promotion des PME, définit cette typologie en trois catégories à savoir : la Très
Petite Entreprise (TPE), la Petite Entreprise (PE) et enfin la Moyenne Entreprise (ME) (RGE-
2, 2016). Notons cependant que parler de la TPE au Cameroun revient aussi à mentionner les
entreprises de très petites tailles évoluant dans le secteur informel, plus communément
appelée Unité de Production Informelle (UPI). Ceci étant, dans notre recherche nous
considèrerons à la fois les TPE du secteur formel et celles du secteur informel. Au regard de
la loi N°2015/010 du 16 Juillet 2015 portant sur la classification des entreprises selon le
critère de la taille, la TPE se définit comme une entreprise ayant au plus 5 employés et dont le
chiffre d’affaires est de moins de 15 millions de FCFA. Les TPE sont les entreprises les plus
importantes du tissu productif Camerounais. En effet, elles représentent à elles seules 79,1%
des entreprises (sans la prise en compte des UPI). Leur importance en termes de quantités
n’est plus à démontrer et nous pouvons le percevoir sur le schéma suivant. Notons cependant
que les entreprises recensées sont celles exerçant dans un local professionnel fixe ou un site
aménagé.

Figure 2: Répartition des entreprises par type

Source : INS/RGE-2

La particularité du climat des affaires au Cameroun nous permet de distinguer


quelques éléments qui caractérisent la TPE au Cameroun. Les activités économiques au
Cameroun sont animées grâce à trois principaux secteurs d’activité : le secteur primaire
(agriculture, élevage pêche, etc.) le secteur secondaire (extraction, industrie alimentaire, etc.)
et le secteur tertiaire (commerce, transport, etc.). Le plus prédominant est le secteur tertiaire
qui concentre près de 84% d’entreprises. Ces trois secteurs d’activité se décomposent en 17
sous-secteurs parmi lesquels 5 sous-secteurs sont les plus représentatifs des TPE, en
l’occurrence la pêche/pisciculture, les autres industries manufacturières, le commerce,
l’hébergement/restauration et les autres services du tertiaire qui sont les secteurs. A cet effet,
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sur les 203 419 entreprises siège recensées par l’INS en 2016, 161 094 entreprises sont des
TPE et plus de la moitié sont du secteur tertiaire.

Tableau 2: Répartition des entreprises par secteur d’activité

Secteur Sous-secteur TPE


2009 2016
Agriculture 41 112
Elevage 53 100
Sylviculture 5 21
Pêche et pisciculture 1 8
Primaire Sous Total Primaire 100 241
Extraction 5 35
Industrie alimentaire(y compris 323 2 029
Autres industries manufacturières 8 981 23 895
Eléctricité,gaz,eau et assainissement 19 129
Construction 253 653
Secondaire Sous total secondaire 9 581 26 741
Commerce 36 575 81 317
Transport 82 759
Banque et assurance 95 1 301
Autres services 17 385 50 735
Tertiaire Sous total tertiaire 54 137 134 112
Non déclaré 155 -
Total 63 973 161 094

Source : INS/RGE-2
D’après les caractéristiques particulières de la TPE, sa participation à la création
d’emplois dans une économie en développement fait l’unanimité. En effet, cette situation se
traduit clairement dans l’économie camerounaise qui révèle la prédominance des TPE en
termes d’effectifs d’employés. Du fait de leur représentativité dans le tissu productif
Camerounais, les TPE concentrent la grande partie des emplois soit 50,9%. Il convient de
noter qu’avec les PE et les ME, elles totalisent 461 734 emplois, soit 72,6% et représentent
ainsi un facteur indéniable de créations d’emplois (RGE-2, 2016). Précisons aussi qu’en
termes d’emplois, le taux d’insertion des femmes le dans milieu professionnel reste faible car
plus la taille de l’entreprise est grande moins on retrouve des femmes. Cependant, cette
inégalité est moins perceptible chez les TPE, car sa flexibilité permet aux femmes d’y être
plus présentes.

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Tableau 3: Répartition des effectifs employés permanents par sexe et par type d'entreprise

Source : INS/RGE-2

En ce qui concerne la forme juridique des TPE, le RGE-2 nous renseigne sur le fait
que 97% des entreprises recensées au Cameroun sont des entreprises individuelles et de ce
fait, exemptées d’un capital social minimum. Ce qui traduit bien l’effervescence autour de la
création de ce type d’entreprises. Ceci étant, la prédominance des entreprises individuelles
chez les TPE camerounaises confirme bel et bien que les TPE sont généralement des
entreprises unipersonnelles.

Tableau 4: Répartition des entreprises selon la forme juridique

CATEGORIE JURIDIQUE NOMBRE (%)


EI 194 578 97
SARL 3 553 1,8
SUARL 718 0,4
SA 664 0,3
SOCIETE PAR ACTION SIMPLIFIEE 141 0,1
ORGANISATION DE L'économie Sociale (Coopératives, GIC: Associations, Fondation) 344 0,2
GROUPEMENT D'INTERET ECONOMIQUE 10 0
SOCIETE CIVILE IMMOBILIERE 17 0
SOCIETE A CAPITAL PUBLIC 29 0
ETABLISSEMENT PUBLIQUE ADMINISTRATIF 59 0
AUTRE FORME JURIDIQUE 569 0,3
TOTAL DECLARE 200 682 100
NON DECLARE 2 737
TOTAL 203 419

Source : INS/RGE-2

Sur le plan fiscal, la loi des finances de 2012 consacre trois types de régimes
d’imposition auxquels viennent s’ajouter les contribuables non-imposés. Il s’agit de l’impôt
libératoire, le régime du réel simplifié et le régime du réel. D’après le RGE-2, les entreprises
soumises au régime de l’impôt libératoire sont prédominantes à hauteur de 87%, traduisant
une fois de plus, la prépondérance des petites et très petites entreprises dans le tissu productif
camerounais.

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Contribution de l’adaptation de l’offre de crédit des Etablissements de Microfinance
à la performance des microentrepreneurs : cas de ACEP Cameroun

Figure 3: Répartition des entreprises selon le régime fiscal

Source : INS/RGE-2

La coexistence du secteur informel et formel est la particularité des TPE


camerounaises. En effet, la plupart d’entre elles évoluent dans le secteur pourvoyeur
d’emplois d’appoint car il est suffisamment flexible pour correspondre à la vulnérabilité des
promoteurs des TPE. Les effets d’entraînement des TPE sur le reste de la production,
d’utilisation des ressources productives locales sont réels. Avec les moyennes entreprises,
elles constituent au sens de Wamba (2001), un élément fondamental à la stratégie de
développement économique et social. L’exclusion bancaire est donc généralement l’apanage
des TPE camerounaises. En effet, ne disposant pas de suffisamment de garanties et d’une
surface financière importante, très peu de TPE sont financées par les établissements bancaires
parce que les financer constituerait un risque très élevé pour eux. Néanmoins, les EMF tentent
de combler ce gouffre créé par le secteur bancaire en offrant des services financiers aux TPE.

2.1.2. Productivité des TPE au Cameroun

Les TPE camerounaises participent au développement des compétences techniques et


de gestion d’individus qui évoluent pour la plupart en marge du système bancaire classique.
De ce constat, de nombreux auteurs tendent à dire que la TPE ajoute de la valeur à l’économie
et assure une contribution significative à la croissance économique d’une région ou d’un
pays(Nimpa & Wamba, 2011). En effet, les années 80 ont été marquées par des évènements
malheureux tels que la crise bancaire et les politiques d'ajustement structurel qui ont contribué
à la baisse des investissements publics dans les pays en développement. Cela explique la
raison pour laquelle pour une économie telle que le Cameroun, les micro et petites entreprises
du secteur privé constituent un véritable levier de relance économique (Dirat, 2002). Le
RGE-2 des entreprises camerounaises nous donne un bref aperçu de la contribution des TPE
au chiffre d’affaires global des entreprises. On entend par chiffre d’affaires global la valeur

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à la performance des microentrepreneurs : cas de ACEP Cameroun

totale des biens et services vendus au cours d’une année. En effet, les PME en 2015 ont
participé à hauteur de 34% à la formation du chiffre d’affaires global des entreprises, pour une
contribution de 66% des GE qui ne représentent que 0,2% du total des entreprises. Cette
situation met en lumière le fait que la performance des PME est encore en deçà du potentiel
souhaité. Relevons tout de même que la contribution de la TPE au chiffre d’affaires des PME
à hauteur de 36% est plus importante que celles des PE et ME respectivement à hauteur de
30% et 34%. Cela traduit le fait que la TPE a un fort potentiel de croissance qui peut être
amélioré grâce à des mesures plus vigoureuses dans le processus de structuration en cours
engagé par les pouvoirs publics et les partenaires au développement des entreprises.

Figure 4: Contribution des entreprises au chiffre d’affaires global

Source : INS/RGE-2

2.1.3 Les entraves au développement de la micro entreprise

Parler des entraves au développement de la micro entreprise revient également à


parler de celles qui nuisent au développement du micro entrepreneur car ce dernier est au
cœur de son entreprise. Ces entraves peuvent être plurielles : environnementales, financières
et managériales (Oirya, 2010). De plus, elles peuvent émaner soit de l’entreprise (endogène)
ou alors de son environnement (exogène).Par ailleurs, de nombreux travaux empiriques font
ressortir ces entraves au développement des TPE du point de vue des dirigeants car ils sont les
mieux placés pour le faire. Ainsi, ce qui nous importe et fera l’objet de cette partie est de faire
ressortir les entraves nuisant au bon fonctionnement des TPE et par la même occasion au
développement des microentrepreneurs

 Entraves endogènes : il s’agit des entraves liées au développement des TPE


qui leur sont propres. Il est donc utile pour nous de relever les problèmes internes rencontrés
dans la gestion de ces entreprises. Elles touchent particulièrement le microentrepreneur. Nous

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pouvons citer entre autres: le caractère unipersonnel de la micro entreprise, son caractère
familial, l’absence de la tenue d’une comptabilité fiable, le faible niveau d’instruction des
micros entrepreneurs et son évolution dans le secteur informel. Le caractère unipersonnel de
la TPE s’explique par le fait qu’il s’agit généralement d’entreprises de très petites tailles ne
disposant pas d’une large surface financière pour bénéficier d’une masse salariale. Tout de
même, certaines d’entre elles réussissent à marquer la différence en recrutant des employés
tout en conservant la concentration des pouvoirs autour du microentrepreneur. Ce qui a
tendance à provoquer le ralentissement des activités en cas de son absence. De plus, la
volonté du micro entrepreneur de garder le contrôle sur ses activités l’empêche de s’associer
aux investisseurs extérieurs qui peuvent être pour lui source de contraintes dans leur gestion
quotidienne (Tsambou, 2016). Le caractère familial de la micro entreprise est généralement
caractérisé par une affinité familiale, tribale ou amicale (Sangue Fotso, 2011). En effet,
l’affinité qu’a le dirigeant avec sa famille et ses amis influence sa prise de décisions. A titre
illustratif, le recrutement du personnel dans un tel contexte ne se fait pas en tenant compte des
critères objectifs de compétences, mais des affinités familiales ou amicales. Fragilisant ainsi
l’avenir de la TPE qui n’est pas toujours gérée par des personnes compétentes.
microentreprises sont caractérisées par une faiblesse structurelle et organisationnelle qui ne
leur permet pas de tenir une comptabilité fiable (RGE-2, 2016). En effet, le faible niveau
d’étude du microentrepreneur et des employés ne permet pas de produire les états financiers
de synthèse et d’avoir une lisibilité sur l’activité, car il existe une corrélation positive entre la
taille d’une entreprise et sa propension à se formaliser, au désavantage des petites entreprises
(NYAGA, 2020)
 Entraves exogènes : ce sont des entraves qui ne dépendent pas directement de
la micro entreprise ou du microentrepreneur et nuisent à son développement. Pour de
nombreux opérateurs économiques, la fiscalité constitue un obstacle majeur à
l’entrepreneuriat camerounais. Dans le récent RGE réalisé par l’INS, il apparaît comme le
premier obstacle au développement des entreprises. Cela s’explique par la politique
volontariste du gouvernement camerounais axée sur l’élargissement de l’assiette fiscale des
unités économiques. Face à cette situation, les entrepreneurs s’abstiennent d’investir dans
une nouvelle activité ou préfèrent vivre dans la clandestinité (RGE-2, 2016). Les problèmes
de financement constituent l’une des entraves majeures au développement des TPE. En
effet, ne disposant d’une surface financière vaste, les microentrepreneurs ont longtemps été
exclus du système bancaire classique à cause du risque élevé pesant sur eux. De plus, les
coûts de gestion d’un ensemble de « petits clients » sont toujours plus importants que ceux

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d’un « grand client » (BA, 2009). Néanmoins, la faible proportion des microentreprises
ayant accès aux services bancaires supporte des coûts financiers (frais d’ouverture de
compte, commissions sur prêts et taux d’intérêt) très élevés. D’où la pléthore d’EMF que
l’on dénombre au Cameroun pour répondre à la demande croissante de services financiers
des populations défavorisées. De 2009 à 2016, les formalités administratives et autres
tracasseries sont grimpées de la 4ème position à la deuxième position en termes d’entraves au
développement de l’entrepreneuriat. C’est dire la barrière importante que constitue cette
entrave au fonctionnement des microentreprises. En effet, les formalités administratives et
les modalités de création de TPE formelles sont trop longues, complexes et coûteuses pour
les microentrepreneurs. Ce qui les pousse à exercer leurs activités dans le secteur informel
pour la plupart (Nkakleu Raphaël & Djika, 2017). Le manque de débouchés,
d’infrastructures adéquates, la corruption, la concurrence déloyale et l’accès difficile aux
facteurs de productions (eau et énergie) sont également des entraves l’évolution des
entrepreneurs. Le schéma suivant nous renseigne davantage sur leur perception des obstacles
liés à l’entrepreneuriat.
Figure 5 : Opinions des dirigeants sur les obstacles liés à l’entrepreneuriat

Source : RGE/INS

La démographie du secteur des microentreprises que nous venons d’effectuer fait


ressortir l’existence d’une pléthore de microentrepreneurs dans l’environnement
entrepreneurial camerounais. De ce fait, leur performance est d’une importance capitale pour
assurer la survie de ces entreprises dont le taux de mortalité est déjà jugé trop élevé. C’est

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dans cette logique que les Etablissements de Microfinance se sont donnés pour objectif de
résorber le déficit de financement des microentrepreneurs en vue de contribuer à leur
développement.

2.2 Le financement des microentrepreneurs par les EMF : cas de ACEP Cameroun

La prédominance des microentreprises dans le tissu productif camerounais nous


impose à reconnaître le rôle important joué par les microentrepreneurs dans création de valeur
et la création d’emplois. En effet, la micro entreprise et le micro entrepreneur constitue tous
les deux, les deux faces d’une même figure, à savoir la performance (Nkakleu Raphaël &
Djika, 2017). A cet effet, la performance du microentrepreneur ne peut être dissociée de celle
de la micro entreprise, elles sont complémentaires. Face aux problèmes de financement
auxquels sont régulièrement exposées les petits entrepreneurs et plus précisément les micros
entrepreneurs, le micro crédit s’assigne pour mission de favoriser la création d’emplois,
l’inclusion financière et l’autonomie de ces individus. Malgré ses atouts et ses potentialités, le
microentrepreneur camerounais ne dispose pas de suffisamment de ressources pour
développer ses activités. D’où la nécessité de rendre plus accessible le financement. C’est
l’objectif que ce sont donnés les EMF en offrant les produits et services financiers à faibles
coûts aux populations exclues du système bancaire classique, dont le microentrepreneur fait
partie. A travers la présence de plus de quatre cents (400) EMF réparties en trois (3)
catégories, la Microfinance joue bien son rôle en contexte camerounais avec le produit phare
du microcrédit, qui est l’un des plus sollicités. Malgré les efforts consentis par ces EMF, le
financement des microentrepreneurs reste une préoccupation sérieuse. En effet, il est
considéré par les opérateurs économiques en 2010 et 2016 respectivement comme deuxième
et troisième entrave à l’entrepreneuriat. Ce déclassement de la deuxième à la troisième
position traduit bien les efforts entrepris par les EMF pour répondre aux besoins des plus
pauvres. Néanmoins, ces efforts restent insuffisants car l’accès au financement ne contribue
que très peu à assurer la performance des microentrepreneurs au sein de leur entreprise(RGE-
2, 2016). En effet, les microentreprises détiennent un taux de mortalité élevé et une faible
contribution à la croissance économique du pays9. De plus, la taille de l’entreprise faisant
partie des déterminants fondamentaux de la mortalité des entreprises, c’est dire la
vulnérabilité des très petites entreprises dans un tel contexte. Ainsi, le microcrédit apparait
donc comme la solution idoine qui permettra de booster le microentrepreneur dans ses

9
Le taux de cessation d’activités des entreprises en 2016 était de 36%. Avec un risque supplémentaire de 39%
pour les TPE en comparaison avec les GE (RGE-2).

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à la performance des microentrepreneurs : cas de ACEP Cameroun

activités. C’est dans cette optique que l’Agence de Crédit pour l’Entreprise Privée au
Cameroun (ACEP) fait du financement aux microentrepreneurs camerounais, son activité
principale.

2.2.1 Pertinence du financement des microentrepreneurs pour ACEP

Evoluant dans le paysage financier Camerounais depuis plus d’une vingtaine


d’années, ACEP Cameroun est un Etablissement de Microfinance de 2ème catégorie qui
contribue à favoriser l’accès des services financiers aux populations démunies. Avec un
capital social de plus de un milliard (1 000 000 000) de FCFA, ACEP est installée sur une
grande partie du territoire camerounais (7/10 régions) à travers vingt-quatre (24) agences et
dessert près de vingt-cinq mille (25 000) clients TPE-PME. C’est dire l’importance de cet
EMF sur la scène nationale.

ACEP a pour activité principale le financement des microentreprises, des PME en


zone urbaine, périurbaine et rurale (I&P, 2013). De ce fait, les microentrepreneurs occupent
une place très importante dans son activité et constituent l’essentiel de sa clientèle en matière
de crédit. En effet, le portefeuille clients d’ACEP est majoritairement constitué de
microentreprises à hauteur de plus de 90%, laissant des proportions plus faibles aux petites et
moyennes entreprises. Les crédits qui sont octroyés aux microentrepreneurs oscillent
généralement entre cent-mille (100 000) et dix millions (10 000 000) de FCFA pour une durée
allant de trois (3) à dix-huit (18) mois. Afin de satisfaire les microentrepreneurs en terme de
microcrédit et de garantir le remboursement des prêts octroyés, des actions sont menées à
ACEP parmi lesquelles:

 Organisation des prospections systématiques par les agents de crédit afin de répertorier
les microentrepreneurs désireux de bénéficier d’un microcrédit;
 Organisation des descentes fréquentes sur le terrain (pré-financement et post-
financement) par les agents et superviseurs de crédit afin de s’assurer de la capacité des
microentrepreneurs à rembourser leur prêt, et à ne pas détourner l’objet du financement;
 Relances téléphoniques et physiques en cas d’enregistrement d’éventuels impayés;
 Déclanchement du processus de recouvrement forcé pour les microentrepreneurs
récalcitrants;

Ainsi, le financement du microentrepreneur étant au centre de l’activité d’ACEP, la


plupart des actions qu’elle mène en faveur du microcrédit sont orientées vers ce dernier. Dans

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un tel contexte, ACEP remplit bien l’une de ses principales missions sociales qui est de
participer à la promotion du secteur privé camerounais. En dépit de son accompagnement
financier et de son suivi lors de la durée de vie du prêt, l’accompagnement du micro
entrepreneur à ACEP reste limité. En effet, faisant généralement face à de nombreux
problèmes tels que l’absence d’une comptabilité formelle, les problèmes techniques liés à son
activité et les problèmes de gestion (Alain, 2016; Molnár, 2017; Tsambou, 2016), le
microentrepreneur lorsqu’il ne bénéficie pas d’un accompagnement dans la réalisation de ses
activités et d’une offre personnalisée, cela peut compromettre son remboursement du crédit et
nuire à sa pérennité (Baidoo et al., 2020; Nimpa & Wamba, 2011). En dépit des résultats
satisfaisants enregistrés par ACEP à travers la gestion du microcrédit offert aux
microentrepreneurs, des efforts restent à faire pour qu’elle atteigne des résultats plus
efficients. En s’intéressant à l’accompagnement non financier du microentrepreneur, les
retombés seront bénéfiques autant pour le microentrepreneur que pour ACEP. En adaptant
son offre de crédit actuelle de la sorte, elle contribuera non seulement à accroître ses parts de
marché et sa rentabilité mais également à contribuer à la croissance durable des
microentreprises.

Conclusion partielle

Le microentrepreneur occupe une place très importante dans le tissu productif


camerounais à travers la prépondérance des TPE. Considérés comme des acteurs économiques
à fort potentiel de croissance, ces derniers font face à des écueils managériaux et
environnementaux qui nuisent à leur développement et à leur contribution à la croissance
économique du pays. Au fil du temps, de nombreuses solutions ont été élaborées pour
améliorer non seulement les conditions de vie des microentrepreneurs, mais également leur
participation au développement. Parmi ces solutions, le microcrédit qui est principalement
intervenu pour répondre aux besoins de financement apparaît comme la solution la plus
aboutie. Toutefois, malgré l’apparition de cette solution dans les économies en
développement principalement, l’on continue d’observer une disparité dans sa relation avec
les principaux bénéficiaires, qui dans notre cas sont les microentrepreneurs. De ce constat,
nous pensons aux moyens susceptibles d’être mis en œuvre pour booster l’influence du
microcrédit sur la performance des microentrepreneurs.

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à la performance des microentrepreneurs : cas de ACEP Cameroun

CHAPITRE 2 : FONDEMENTS THEORIQUES SUR LE


MICROENTREPRENEUR, LE MICROCREDIT ET SA
CONTRIBUTION A LA PERFORMANCE DU
MICROENTREPRENEUR

De nombreuses recherches ont étudié la relation entre microcrédit et performance des


TPE. Toutefois, compte tenu du lien étroit entre le microentrepreneur et la TPE, la
performance de celle-ci est généralement confondue à celle du microentrepreneur. D’où la
prédominance dans la littérature de l’utilisation des indicateurs de performance personnelle (le
revenu, la consommation, le bien-être, l’estime de soi, le remboursement du crédit, etc.) pour
mesurer l’influence du microcrédit sur la TPE. (Ndala, 2018; St-Pierre & Cadieux, 2011).
C’est sur cette base que nous avons décidé de mener notre étude afin de ressortir la
contribution du microcrédit à la performance du microentrepreneur.

Dans cette logique, ce deuxième chapitre s’articule autour de deux grandes parties à
savoir : la revue de la littérature axée sur le microentrepreneur et le microcrédit (section1), et
la présentation détaillée de nos hypothèses de recherche (section2).

SECTION 1 : REVUE DE LITTERATURE SUR LE


MICROENTREPRENEUR, LE MICROCREDIT ET LEUR RELATION

Cette section est dédiée à la présentation des modèles et fondements théoriques axés
sur la contribution d’une offre de microcrédit adaptée à la performance des TPE. Jusqu’à
présent, les études antérieures à ce sujet ont été très peu nombreuses, surtout en contexte
Camerounais. A cet effet, la réalisation de notre recherche a nécessité la mobilisation des
fondements théoriques et des travaux empiriques qui nous serviront de base pour mener à bien
notre étude. Il s’agit notamment des théories push and pull, la théorie du financement des
entreprises, la théorie du Welfare et des effets de seuil. C’est à partir de ces théories et des
travaux empiriques recensés que nous avons pu concevoir notre modèle de recherche.

1.1.Théorie PULL versus théorie PUSH

Considérant la création d’entreprise comme le résultat d’une culture entrepreneuriale


(Hughes, 2003), la théorie « pull » met en exergue le fait que l’entrepreneur est motivé par la

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recherche de son indépendance et d’une certaine autonomie, mais aussi par le fait de saisir des
opportunités à développer (Gabarret & Vedel, 2015). De ce fait, deux dimensions constituent
cette théorie à savoir le désir d’indépendance et celui de saisir des opportunités d’affaires.
Ainsi, la création d’entreprise émane du choix personnel et volontaire de l’entrepreneur
(Kirkwood & Campbell-Hunt, 2007) lorsqu’il est dans un état transitoire pour saisir une
opportunité(S. Shane & Venkataraman, 2000). Dans ce cas, l’opportunité s’apparente à une
relation dans laquelle de nouveaux articles ou services sont susceptibles d’être vendus à un
prix supérieur à leur coût de production (S. Shane & Venkataraman, 2000). Elle est très
présente dans la plupart des définitions sur l’entrepreneuriat et se présente par certains auteurs
comme une possibilité d’améliorer les revenus (S. Shane, Locke, & Collins, 2003). De ce fait,
l’entrepreneur opportuniste dans son activité est conduit par le désir et la poursuite d’un gain
économique (Carsrud & Brännback, 2011). Cependant, cette recherche du profit n’est pas
généralement la principale préoccupation des entrepreneurs indépendants car ils sont plutôt
motivés par le fait de mener une vie confortable(Gabarret & Vedel, 2015). En ce qui concerne
la théorie PUSH, elle est constituée de deux dimensions à savoir : la nécessité caractérisée par
l’absence d’emploi, le chômage prolongé, et l’insatisfaction considérée comme le fait d’avoir
un travail insatisfaisant (Gabarret & Vedel, 2015). Les entrepreneurs motivés par la théorie
push sont considérés comme des individus rejetés par la société et désireux de prouver leur
valeur à travers la création d’entreprises (Gilad & Levine, 1986). On perçoit là une
représentation claire de la dimension de l’entrepreneuriat de nécessité. La dimension relative à
l’insatisfaction quant à elle naît principalement des situations conflictuelles au travail qui
poussent les individus à opter pour les projets de création (Bradley & Roberts, 2005; Stoner &
Fry, 1982). A travers ces deux théories, nous pouvons distinguer le microentrepreneur
d’opportunité du microentrepreneur de nécessité. Les comportements de chacun de ces types
d’entrepreneurs peut donc varier dans le temps (Williams & Williams, 2012) ou selon qu’on
se trouve dans un groupe précis (Shapero & Sokol, 1982). On retrouve ces deux types
d’entrepreneurs dans la micro entreprise camerounaise, mais avec une prédominance pour
l’entrepreneuriat de nécessité (Imas et al., 2012; Nkakleu, 2016; Nkakleu Raphaël & Djika,
2017).

1.2.Théories sur le financement des entreprises : TOT et POT

Les écrits sur le financement des entreprises mobilisent généralement la théorie du


compromis ou « trade-off theory »(TOT) et la théorie de l’ordre hiérarchique ou « pecking
order theory » (POT). La théorie du compromis ou TOT suggère que la structure optimale est

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atteinte selon un arbitrage entre les avantages et les inconvénients des principales sources de
financement (Adair & Adaskou, 2011). Ainsi, le propriétaire de la PME choisit entre fonds
propres et dettes, et a rarement recours au marché financier pour financer son activité (Harris
& Raviv, 1991; Stewart C Myers, 2001). D’après Mac an Bhaird (2010), elle ne favorise pas
l’endettement pour ce qui est des PME. En effet, cette théorie est fondée sur la thèse de
Modigliani et Miller (1963) qui précise que l’endettement a tendance à augmenter la
rentabilité de la firme du fait de l’économie d’impôt qu’il génère, mais accentue en même
temps le risque de faillite (Mac an Bhaird, 2010; Modigliani & Miller, 1963). Cependant cette
situation est rarement rencontrée dans le contexte des TPE car la plupart d’entre elles évoluent
dans l’informel. Pour ce qui les concerne le risque de faillite toucherait plus
l’autofinancement que l’endettement (Ndala, 2018).

La théorie de l’ordre hiérarchique quant à elle suggère que les besoins financiers des
organisations sont satisfaits à partir d’une hiérarchisation des préférences financières des
gestionnaires (Stewart C Myers & Majluf, 1984). Ainsi, le financement interne est privilégié
au financement externe qui priorise l’endettement à l’ouverture du capital. Cela s’observe
bien chez les microentrepreneurs qui souhaitent rarement procéder à une ouverture du capital
afin de conserver le contrôle de leur entreprise (Ndala, 2018). Malgré les quelques similitudes
du TOT et du POT dans le financement des TPE, il reste partiellement adapté à leur
financement par les EMF. En effet, il n’intègre pas les caractéristiques particulières des TPE,
le problème d’asymétrie d’informations et du risque élevé perçu par les EMF qui leur rendent
l’accès au microcrédit difficile (Riding, Orser, Spence, & Belanger, 2012).

1.3.Théorie du Welfare

Le bien-être est une notion multidimensionnelle très ancienne qui a influencé de


nombreuses disciplines au fil du temps, parmi lesquelles l’économie. C’est ainsi que
l’économie du bien-être voit le jour dans les écrits des auteurs tels que Jeremy Bentham,
Vilfredo Pareto et Arthur Pigou (1908). Elle désigne donc une branche de la théorie
néoclassique qui analyse les différents états de l’économie sous le prisme du bien-être social
considéré comme un niveau de satisfaction atteint par les individus10. En dépit de l’absence de
consensus sur la définition du bien-être, nous retenons tout de même que le bien-être regroupe
la satisfaction des individus en termes de conditions de vie matérielles (revenu,
consommation et richesse), de santé, d’éducation, des activités personnelles, de rapports
10
Le portail de la microfinance (microfinance gateway)

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à la performance des microentrepreneurs : cas de ACEP Cameroun

sociaux et de sécurité autant économique que physique (Martin, Buzaud, Perron, & Diter,
2019). Cette définition intègre bien les éléments contenus dans la pyramide de Maslow
traduisant la hiérarchisation des besoins que les individus cherchent à satisfaire tout au long
de leur vie.

Figure 6: Echelle de la hiérarchie des besoins selon Maslow

Source : (Maslow & Lewis, 1987)

Dans sa pyramide, Maslow met en exergue que les besoins des individus sont
continuellement présents, mais certains le sont plus que d’autres à un moment donné 11. A titre
illustratif, une personne ayant du mal à se nourrir sera difficilement préoccupée par sa sécurité
ou son appartenance à un groupe. Autrement dit, au fur et à mesure qu’un groupe de besoins
sera comblé, un nouveau groupe prendra place selon l’ordre défini par Maslow. De ce qui
précède, de nombreuses études empiriques ont tenté d’examiner l’influence du microcrédit sur
le bien-être des emprunteurs notamment dans la relation entre un accès au microcrédit et
l’amélioration du bien-être des bénéficiaires. Parmi ces études, nous allons en présenter
quelques-unes de façon succincte.
Au début des années 2000, Zaman dans son étude met en exergue l’existence d’un
seuil de prêt (Zaman, 1999). De son point de vue, les emprunteurs modérément pauvres
participant au programme de microcrédit offert par la BRAC12 ayant obtenu des prêts

11
https://fr.wikipedia.org/wiki/Pyramide_des_besoins consulté le 05/11/2020 à 16:00
12
Bangladesh Rural Advancement Committee, est une ONG bangladaise de développement. Elle est présente
dans tous les 64 districts du pays et dans 13 pays à travers le monde

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à la performance des microentrepreneurs : cas de ACEP Cameroun

supérieurs à 10 000 taka (environ 200 dollars), ont un impact plus important sur la pauvreté
que les très pauvres n’étant pas en mesure d’atteindre ce seuil. Pour ce qui est de Weiss et al.
(2005) les résultats de leur étude ont conclu que l’accroissement du revenu est parfois corrélé
positivement au revenu initial pour les participants au microcrédit (Weiss, Montgomery, &
Kurmanalieva, 2003). Néanmoins, cet impact reste incertain en cas d’éventuels chocs subis
par l’emprunteur. De même, l’étude de Menon (2006) au Bangladesh suggère que les effets
du prêt atteignent un maximum après deux années d'adhésion avant de décliner ensuite
(Menon, 2006). Ce qui traduit le fait que la participation au microcrédit n’a plus comme au
début, la même influence sur l’emprunteur. De cette littérature fournie, nous constatons qu’il
n’existe pas de relation linéaire entre l’accès au microcrédit et l’amélioration du bien-être.
D’où la considération de l’existence d’un effet de seuil.

1.3.1. L’effet de seuil entre l’accès au microcrédit et l’amélioration du bien être

En s’inscrivant dans la logique des travaux de Lewis sur le dualisme économique,


Kuznets a établi une relation en forme de U inversé traduisant que les premières phases de
développement économique (accroissement du PIB/tête) s’accompagnent d’une montée des
inégalités, jusqu’à un seuil à partir duquel toute hausse supplémentaire du revenu par habitant
contribue à diminuer les inégalités (Kuznets, 1955). Cette dimension d’effet de seuil est mise
en évidence dans de nombreux travaux en macroéconomie du développement, notamment
dans la relation entre croissance économique et développement financier (Jeanneney &
Kpodar, 2006). De même, cet effet de seuil peut être utilisé pour faire ressortir la relation
existante entre l’accès au microcrédit et l’amélioration du bien-être en s’appuyant sur des
approches théoriques et des résultats empiriques contrastés. C’est ce qu’a fait Yaya Kaloma
dans son étude portant sur les femmes bénéficiaires des services du réseau d’épargne et de
crédit au Mali.

Dans son étude, un processus est dit à effet de seuil quand « il existe un certain
niveau de perturbation, qualifié de seuil, en dessous duquel la conséquence est proportionnelle
à la perturbation, et au-delà duquel les choses se mettent à évoluer de manière totalement
différente13». Cette dimension de seuil a été appréhendée dans son étude dans le cadre de la
relation entre l’accès au microcrédit et le bien-être des bénéficiaires. Pour ce faire, il a
mobilisé 3 variables : le revenu courant des femmes bénéficiaires (r), les services financiers

13
Définition du processus à effet de seuil sur le plan de l’économie de l’environnement
https://jancovici.com/changement-climatique/risques/savons-nous-ou-est-le-seuil-de-danger/ consulté le
04/11/2020 à 12 :00

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perçus (c) (microcrédit et/ou micro épargne) et le temps (la période P). Ce qui lui a permis de
contextualiser la courbe de Kuznets en mettant en relation ces trois variables. Partant de
l’hypothèse que lorsque les femmes accèdent dans un premier temps au crédit (et à l’épargne),
leur revenu courant individuel, ou celui du ménage, augmente. Dans cette phase (P1, c1, r1),
si la femme utilise le crédit à son avantage dans une activité économique, on assistera à une
hausse du revenu si le contexte du marché est propice. Cependant, lorsque le crédit n’est pas
utilisé à bon escient, les bénéficiaires peuvent croire à une augmentation durable de leur
pouvoir d’achat, et donc à une amélioration de leur bien-être, alors que cette augmentation
brutale est à caractère transitoire. A cet effet, une deuxième phase (P2, c2, r2) qualifiée de
stagnation, pourrait entrer en jeu. Elle se traduit par un plafonnement des bénéfices de
l’activité et, par la suite, les revenus ne varient plus. Lorsque cette situation perdure, après un
temps de stagnation, un déclin du revenu des femmes et de celui de leurs ménages respectifs
(P3, c3, r3) est constaté. Cette baisse du revenu est également la résultante d’une baisse des
bénéfices et d’une saturation du marché local. C’est la troisième phase, celle d’une
dégradation du bien-être économique des bénéficiaires, voire de leur ménage. Ceci, à terme,
pourrait jouer sur la dynamique de l’activité, le niveau de remboursement des crédits et, par-
delà, sur la survie de l’EMF elle-même. Le schéma suivant nous présente clairement les trois
phases de la relation entre l’accès au microcrédit et l’amélioration du bien-être.
Figure 7 : Relation possible entre l’accès progressif au microcrédit et le bien-être

Source : (Koloma, 2010)

Ainsi, cette analyse théorique traduit qu’il peut exister un effet de seuil au-delà
duquel si rien n’est fait, l’accès progressif aux services micro financiers entrainera la baisse
des revenus des bénéficiaires et la dégradation de leur bien-être économique (Koloma, 2010).

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1.3.2. Les facteurs explicatifs des effets de seuil

L’existence des effets de seuil dans la relation entre l’accès au crédit et


l’amélioration du bien-être s’explique par des facteurs qui prennent en compte la structure et
le mécanisme du crédit d’une part et le profil socioéconomique des bénéficiaires.

 La structure et le mécanisme de crédit comme variable seuil

Il s’agit de la politique de crédit appliquée par l’IMF. Sa prise en compte est due au
but et au niveau du crédit offert, au taux d’intérêt et modalités de remboursement, au
problème de suivi et de contrôle des bénéficiaires. L’absence de linéarité entre l’accès au
microcrédit et l’amélioration du bien-être peuvent donc s’expliquer par les conditions de
crédit appliquées par les EMF et les services associés à ce crédit.

 Le profil socio-économique des bénéficiaires comme facteur de seuil

Il met en exergue le fait que l’existence de l’effet de seuil peut également avoir pour
origine un fait générateur du bénéficiaire du crédit ou des contraintes de son environnement.
Ainsi, nous pouvons considérer des aspects tels que l’utilisation et le contrôle du crédit par les
bénéficiaires, les contraintes socio-économiques, la taille du marché local et les
caractéristiques des activités entreprises qui peuvent constituer des éléments majeurs à
l’origine de l’effet de seuil.

1.4. Modèle sur la relation entre la Microfinance et la performance perçue des PME

Ce modèle s’appuie sur la théorie de l’esprit d’entreprise de Shane (2003) qui repose
sur la découverte de l’opportunité, l’évaluation de l’opportunité et la décision d’exploiter
l’opportunité à travers le travail indépendant, l’exploitation commerciale et les performances
(S. A. Shane, 2003). Afin d’être en mesure d’examiner la relation entre le crédit, l'épargne, la
formation et le capital social, Ekpe et al ont développés quatre mesures de la performance
parmi lesquels la survie, la croissance, la rentabilité ou le revenu et l’expérience de l’offre
publique. L’objectif de leur étude était d’étudier l’effet de la Microfinance sur la performance
des femmes entrepreneurs au Nigéria. Pour ce faire, ils ont abouti au modèle conceptuel
suivant :

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Figure 8 Modèle de recherche sur la l’effet des facteurs de la Microfinance sur la


performance des femmes entrepreneures

Source : (Ekpe, Mat, & Razak, 2010)

Malgré la rareté des études qui testent empiriquement les liens évoqués dans cette
figure, une autre étude empirique s’est inspirée de ce modèle théorique afin de d’examiner la
relation entre les services de Microfinance susceptibles d’expliquer la performance des PME
(Mushigo et al., 2019). La figure suivante nous donne des informations plus précises.

Figure 9: Modèle de recherche sur la relation entre Microfinance et performance perçue des
PME

Source : (Mushigo et al., 2019)

De même, notre étude portant sur la contribution de l’offre de crédit des EMF à la
performance des TPE s’inspire principalement du modèle de (Ekpe et al., 2010).

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SECTION 2 : MODELE CONCEPTUEL DE RECHERCHE

Notre première section a contribué à fonder les bases de notre modèle de recherche
en évoquant plusieurs modèles et théories qui ont été testés et validés. En dépit du nombre
d’écrits peu important sur la relation entre le microcrédit et la performance des TPE dans
notre contexte camerounais, ces modèles et théories ont largement été utilisés sous d’autres
cieux. Ceci étant, la formulation de notre modèle conceptuel de recherche a nécessité la prise
en compte des théories push and pull, la théorie du financement des entreprises, la théorie du
Welfare et des effets de seuil.

2.1. Variables constitutives du modèle de recherche

Les théories et travaux empiriques précédemment évoqués nous ont permis d’obtenir
les construits suivant dans notre modèle de recherche : les conditions de crédit (CC), la
personnalisation de l’offre (PO1), le suivi de la clientèle (SC), l’éducation financière (EF),
conseils en gestions d’entreprise l’offre de crédit adaptée (CGE), le Welfare (W), la capacité
de remboursement du crédit (CR) et la fidélisation (FIDE).

A ces construits nous avons associés des variables modératrices parmi lesquelles : le
sexe, l’âge, le niveau d’éducation, la situation de famille, le nombre d’enfants, le secteur
d’activité, l’ancienneté, le nombre de crédits obtenu, le chiffre d’affaire mensuel, le nombre
d’employés, la localisation géographique.

2.1.1. Variables issues des théories et modèles

Les conditions de crédit (CC)

Les conditions de crédit désignent les modalités à travers lesquelles les IMF offrent
des crédits à ses clients (Moti, Masinde, Mugenda, & Sindani, 2012). Autrement dit, elles
précisent les coûts et avantages que les consommateurs sont susceptibles de supporter et de
bénéficier respectivement dans le cadre de l’octroi de crédit (Mbawuni et al., 2015). Les
conditions de crédit précisent généralement les éléments tels que le volume qui fait allusion à
la valeur monétaire du crédit, le taux d’intérêt qui représente le taux facturé ou payé pour
l'utilisation de l'argent (Cowling & Westhead, 1996), la maturité qui se réfère au temps
pendant lequel l'emprunteur devrait rembourser le prêt (Atieno, 2001; Yehuala, 2008), et les
garanties qui représentent les sûretés données par l’emprunteur au prêteur en vue d’assurer le
remboursement du prêt (Atieno, 2001). Des études traitant du lien entre les conditions de
crédit et la performance des prêts ont mis en exergue l’influence négative des taux d’intérêt

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sur la performance des prêts et sur la demande de crédit(Moti et al., 2012; Razzaq, Maqbool,
Hameed, & Review, 2019). De même, pour certains auteurs, le volume de crédit peut avoir un
effet sur l’augmentation des bénéfices de l’emprunteur (A. H. Ibrahim & Bauer, 2013). A cet
effet, la très faible taille des prêts accordés et la courte durée des délais de remboursement
s’avèrent des entraves au développement des TPE à travers le micro crédit à ne pas négliger
crédit (Nimpa & Wamba, 2011). Il paraît donc judicieux pour l’EMF de proposer des
conditions de crédit plus flexibles, reflétant les besoins et exigences de sa clientèle afin
d’accroître sa perception sur le rôle déterminant que peuvent jouer ces conditions dans l’offre
de microcrédit. Par conséquent, on s’attend à ce que la souplesse des conditions de crédit
affecte la perception qu’aura le client d’une offre de crédit adaptée à ses besoins et susceptible
de contribuer à sa performance. D’où la formulation de l’hypothèse :
(H1) : Les conditions de crédit ont un effet significativement positif sur l’offre de
crédit adaptée ;

La personnalisation de l’offre

Considérée comme une variable du marketing relationnel, la personnalisation de


l’offre est une stratégie commerciale qui vise à fournir au consommateur de façon rentable un
produit ou un service conforme à ses besoins en tout temps, en tous lieux et de toutes les
façons (Coelho & Henseler, 2012). L'intérêt stratégique de mettre en place cette technique par
les prestataires de services est confirmé par la plupart des chercheurs dans le domaine du
marketing des services. A cet effet, la stratégie de personnalisation place le client au centre de
la proposition d’une offre de produits ou de services. Cette attention particulière qui lui est
accordé fait ressortir l’extrême nécessité d’identifier le besoin. Ainsi, les besoins du client
peuvent être attachés « aux services accompagnant le produit, à certaines fonctions ou à
certaines qualités du produit, aux modalités de mise à disposition du produit et notamment en
ce qui concerne les délais » (Ambada, 2014).
Dans un contexte où les EMF doivent prendre en compte les caractéristiques
particulières des TPE, subir la pression de l’évolution des comportements de la clientèle et
l’accroissement de la concurrence dans le secteur, la personnalisation de leur offre de crédit se
présente comme un véritable instrument stratégique et incontournable pouvant contribuer à
assurer la satisfaction de la clientèle (Tchingnabe Daniel & Albert, 2019). C’est la raison
pour laquelle ces établissements pensent de plus en plus à revoir leurs prestations en vue de
proposer des produits et services personnalisés conformes aux besoin de la clientèle (Moyole
Mireille, Fouda Maurice, & Fangue Laure, 2019). Dans le cadre de l’offre de crédit, nous

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considérons principalement comme critères de personnalisation l’objet du crédit, le secteur


d’activité de l’entreprise et l’ancienneté dans l’EMF, qui font partie des caractéristiques
particulières de la TPE. D’où la formulation de notre hypothèse suivante :
(H2): La personnalisation de l’offre a un effet significativement positif sur l’offre
de crédit adaptée ;

Business Development Services


Le terme anglo-saxon BDS qui signifie en français "services de développement des
entreprises", a été inventé dans les années 90 par le Comité des Agences Donatrices pour le
Développement des Petites Entreprises (CADDPE) afin de remplacer le terme "services non
financiers". Il se définit comme étant un ensemble de services qui améliorent la performance
de l’entreprise, son accès au marché et sa capacité à faire face à la concurrence 14. Relevons
que cette définition exclue l’environnement au sens large de l’entreprise et les services
financiers(Rijneveld, 2006). Conçus spécialement pour les entreprises individuelles, les BDS
comprennent un large éventail de services offerts aux entreprises, autant stratégiques
qu’opérationnels. Le schéma suivant donne quelques exemples de BDS.

Figure 10: Exemple de BDS

Source : (McVay, Miehlbradt, & Canedo, 2001)


En prenant appui sur ce schéma, les principales catégories de BDS sont notamment
la formation au management, la formation professionnelle, l’aide à la commercialisation,

14
Le guide BDS de 2001

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l'accès aux technologies, l'assistance technique, la productivité et la conception de produits,


les services comptables et juridiques, et l'accès à diverses informations (sur les normes, les
réglementations, les idées dans le domaine de l'entreprise) (Sievers & Vandenberg, 2007).
Dans le cadre de notre recherche, nous nous intéressons précisément au suivi de la clientèle, à
l’éducation financière et aux conseils en gestion d’entreprise.

 Le suivi de la clientèle (SC)

La gestion de la relation client intègre le suivi de la clientèle qui s’inscrit dans la


logique du marketing relationnel. Berry définit le marketing relationnel comme l’ensemble
des activités marketing visant à établir, développer et maintenir des relations d’échange
(Berry, 1983). Le suivi de la clientèle désigne donc toutes les techniques et méthodes utilisées
par l’entreprise pour accompagner son client du premier contact avec lui jusqu’à l’utilisation
effective du produit ou service15.

 L’éducation financière (EF)

Encore appelée Financial Literacy par les anglo-saxons, l’éducation financière


désigne généralement le niveau de connaissances financières et la capacité à appliquer les
connaissances pour améliorer sa situation financière (Lusardi & Mitchell, 2014); (Huhmann,
2014). De plus, elle est souvent utilisée dans la littérature pour faire allusion à la fois aux
concepts de culture financière et de capacité financière qui se réfèrent respectivement d’une
part à la capacité d'appliquer certains niveaux de connaissances financières et d'obtenir les
résultats souhaités et d’adopter les comportements financiers pour atteindre le bien-être
financier d’autre part (Xiao, Ahn, Serido, & Shim, 2014). De nombreuses études antérieures
font ressortir les avantages de l’éducation financière pour les bénéficiaires dans la gestion de
leurs finances ;(Robb, Woodyard, & Planning, 2011) (Xiao & Porto, 2017). L’éducation
financière dans le cadre des TPE concerne généralement la tenue de la comptabilité, la
budgétisation, la planification et le suivi des ventes.

 Conseils en gestion d’entreprise(CGE)

Les CGE font référence aux conseils de base pour la mise en place et la gestion des
affaires dans un secteur spécifique (Sievers & Vandenberg, 2007). Ils viennent renforcer les
capacités managériales des promoteurs-dirigeants dans le but d’accroître leur efficacité.

15
https://www.marketing-management.io/blog/ameliorer-suivi-commercial. Consulté le 10/11/2020 à 16 :46

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à la performance des microentrepreneurs : cas de ACEP Cameroun

Dans un contexte où le microcrédit devient insuffisant pour assurer le développement


des TPE (Molnár, 2017), de nombreux auteurs s’accordent à dire que l’accès au microcrédit
combiné aux services non financiers peuvent contribuer à assurer le développement et la
croissance des TPE (Hussain, Salia, & Karim, 2018; Nimpa & Wamba, 2011; Sievers &
Vandenberg, 2007). D’où la formulation de nos hypothèses :
(H3) : Le suivi de la clientèle a un effet significativement positif sur l’offre de
crédit adaptée ;
(H4) : L’accès à l’éducation financière effet significativement positif sur l’offre de
crédit adaptée ;
(H5) : Les conseils en gestion d’entreprise ont effet significativement positif sur
l’offre de crédit adaptée ;

Offre de crédit adaptée


Parler de l’adaptation d’une offre c’est aborder le marketing sur mesure où
l'entreprise adapte ses offres de produits et services aux besoins des clients (Gilmore & Pine,
1997; Kahn & Mentzer, 1998) : on parle de personnalisation non exclusive. A travers une
relation d'apprentissage progressive et une connaissance accumulée du client, l’adaptation
devient nécessaire pour satisfaire de plus en plus ses besoins(Meziane). En ce qui concerne la
notion d’offre de crédit adaptée, elle s’assimile à une offre de crédit qui correspond aux
attentes et besoins du client individuel.

Performance des microentrepreneurs

Bien que le concept de performance soit vulgarisé, sa connaissance et sa mesure sont


loin de faire l’unanimité, notamment en ce qui concerne les entreprises de très petites tailles.
En effet, l’absence de données fiables dans ces entreprises rend difficile sa définition et son
évaluation objective(Sogbossi Bocco, 2010). De plus, les TPE étant pour la plupart des
entreprises individuelles, elles ont la particularité de se confondre à leur promoteur. Par
conséquent, leur performance peut être expliquée à travers certaines caractéristiques
sociodémographiques, psychologiques et comportementales des entrepreneurs (Tsambou,
2016). C’est ainsi que de nombreuses études empiriques désireuses d’analyser la performance
des micro entreprises se sont appuyées sur les indicateurs de performance tels que : le revenu
des ménages, la consommation, le bien-être, le niveau du chiffre d’affaire, le niveau de la
production/achats, le pouvoir d’achats, l’amélioration des conditions de vie, les bénéfices, le
remboursement du prêt (Baidoo et al., 2020; Li et al., 2011; Manzambi Kuwekita et al., 2013;

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Nimpa & Wamba, 2011; C. T. Phan et al., 2019; Prim-Allaz & Ambroise, 2014). Dans le
cadre de notre recherche, nous allons considérer comme mesure de performance du
microentrepreneur le Welfare, la capacité de remboursement et la fidélisation.

 Welfare

Historiquement lié au bonheur et à la prospérité, le bien-être est un concept qui doit


être pris dans le contexte historique et culturel dans lequel il s’inscrit (Greve, 2008). La
présentation du concept faite ici comprend d’une part la compréhension du bien-être en
termes d'aspects économiques basés sur le montant d'argent disponible pour les dépenses,
indépendamment de la manière dont il est utilisé et d’autre part la perspective plus large du
bonheur et du bien-être de l'individu qui utilise un groupe très diversifié d'indicateurs sociaux
afin d'essayer de saisir les aspects importants du bien-être. Pour ce qui est du bien-être des
ménages, il se mesure généralement grâce à des indicateurs tels que l’amélioration des
revenus du ménage, l’amélioration de la consommation et l’amélioration sociale (Al-Shami,
Majid, Mohamad, & Rashid, 2017; Li et al., 2011).

 La capacité de remboursement

Elle fait référence à la capacité de l’emprunteur à rembourser le prêt. En effet, un


crédit qui génère un profit suffisant permettra à l'emprunteur de rembourser le prêt (Kibrom,
2010). De plus, une relation positive entre les revenus, l'augmentation des bénéfices et le
remboursement des prêts a été démontrée par un certain nombre d’auteurs (Abu, Domanban,
& Issahaku, 2017; Acquah & Addo, 2011; Awunyo-Vitor, 2012) (Enimu, Eyo, & Ajah,
2017); (Wongnaa & Awunyo-Vitor, 2013). Ils ont mis en exergue dans leurs études que le
revenu est associé à la réussite du remboursement du prêt car les personnes qui gagnent
relativement des revenus plus élevés permettent de faire face à toutes les obligations de
remboursement (Kibrom, 2010). Ainsi, lorsque la capacité de remboursement d’un
emprunteur est bonne, cela implique que le microcrédit a généré suffisamment de revenus
pour qu’il soit en mesure de poursuivre son activité et rembourser son crédit.

 Fidélisation

Le caractère multidimensionnel de la performance contribue à faire de la fidélisation


un indicateur de performance des microentrepreneurs , en le considérant comme un
antécédent de profit (Prim-Allaz & Ambroise, 2014). Cette dernière peut provenir d’une
meilleure compréhension des attentes des clients (par l’amélioration de la qualité de l’offre, le

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traitement des plaintes et la meilleure connaissance du niveau de satisfaction de la clientèle).


« Cette efficacité peut aussi provenir de l’identification et du ciblage des clients réceptifs aux
actions marketing ainsi menées et rentables couplés au fait de passer au second plan les
efforts marketing réalisés jusque-là sur certains clients peu ou non rentables » (Kumar &
Reinartz, 2006). De plus, la fidélisation renvoie encore à l’utilisation future du crédit par un
client (Mbawuni et al., 2015). Ainsi, c’est un indicateur qui fait partie de l’amélioration de la
qualité de vie du microentrepreneur à travers de l’estime de soi. Il s’agit donc également d’un
indicateur de performance personnelle.

De ce qui précède, nous pouvons formuler les hypothèses suivantes en ce qui


concerne la relation entre l’adaptation de l’offre et la performance du microentrepreneur :

(H6) : Une offre de crédit adaptée a un effet significativement positif sur le


Welfare;

(H7) : Une offre de crédit adaptée a un effet significativement positif sur la


capacité de remboursement du microentrepreneur;

(H8) : Une offre de crédit adaptée a un effet significativement positif sur la


fidélisation du microentrepreneur;

2.1.2. Variables modératrices du modèle de recherche

Les caractéristiques des TPE

Les caractéristiques particulières des TPE sont souvent évoquées pour expliquer leur
niveau de croissance. En effet, de nombreuses théories reconnaissent que les comportements
et aptitudes des propriétaires-dirigeants ont une influence sur le développement des
entreprises de petites tailles et reflètent leurs choix stratégiques et modes de gestion (Papadaki
& Chami, 2002). Montalieu (2002) soutient cette affirmation lorsqu’il souligne que les micro-
crédits n’ont pas d’effets sur le développement et la croissance des TPE et que celles-ci sont
susceptibles d’être influencées par les caractéristiques réelles liées au management du
dirigeant, à sa personne et à son entreprise(Nimpa & Wamba, 2011) . C’est ainsi que nous
avons retenu comme caractéristiques de la TPE pouvant influencer la performance : le genre,
l’âge, le niveau d’éducation, le secteur d’activité, l’ancienneté, nombre de crédits, la
localisation. D’où la formulation des hypothèses suivantes :

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(H9) : Le genre a des effets directs et modérateurs dans la relation entre l'offre de
crédit et la performance des microentrepreneurs;

(H10): L’âge a des effets directs et modérateurs dans la relation entre l'offre de
crédit et la performance des microentrepreneurs ;

(H11): Le niveau d’éducation a des effets directs et modérateurs dans la relation


entre l'offre de crédit et la performance du microentrepreneur ;

(H12): Le secteur d’activité a des effets directs et modérateurs dans la relation


entre l'offre de crédit et la performance du microentrepreneur ;

(H13): L’ancienneté a des effets directs et modérateurs dans la relation entre


l'offre de crédit et la performance du microentrepreneur ;

(H14): Le nombre de crédits a des effets directs et modérateurs dans la relation


entre l'offre de crédit et la performance du microentrepreneur ;

(H15): La localisation a des effets directs et modérateurs dans la relation entre


l'offre de crédit et la performance du microentrepreneur

En assemblant ces hypothèses dans un graphique, nous obtenons notre modèle de recherche.

2.2. Le modèle de recherche

L’ensemble des hypothèses évoquées ci-contre permettent de construire le modèle


de recherche suivant :

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Contribution de l’adaptation de l’offre de crédit des Etablissements de Microfinance
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Figure 11: Modèle de recherche

Source : Auteur

Le Tableau suivant fait ressortir les construits et items de notre modèle de recherche.

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Tableau 5: Tableau des construits et des items

Construits Définitions Items Sources

 Le traitement de la demande de crédit à ACEP se fait dans un délai


raisonnable me permettant de poursuivre mon activité
Les conditions et les modalités du  Le montant du crédit que j'ai reçu correspond à mes besoins (Daniel,
crédit précisent le coût et les  ACEP me donne suffisamment de temps pour pouvoir rembourser mon crédit Mamoudou, &
avantages dont les consommateurs  Les garanties demandées par ACEP ne sont pas des obstacles à mon accès au Pitti, 2017)
Les conditions de
sont susceptibles de supporter et de crédit (Mbawuni,
crédit(CC) bénéficier respectivement de  Le taux d'intérêt proposé par ACEP est attractif Nimako, &
l'acquisition d'une facilité de prêt  De manière générale, je trouve le taux de crédit à ACEP raisonnable par Finance,
spécifique rapport à d’autres sources de financement 2015)
 Je prends le crédit à ACEP parce que c’était la seule opportunité convenable
qui m’était offerte

 Le crédit que j'obtiens à ACEP me permet de répondre aux exigences de mon


secteur d'activité
La personnalisation de l'offre vise à
 L'expérience que j'ai dans mon activité me permet d'avoir un crédit adapté à (Ball, Coelho,
La personnalisation offrir à chaque consommateur des
mes besoins & Vilares,
de l'offre (PO) services spécialement adaptés aux
 Le temps que j’ai déjà mis à ACEP est pris en compte pour que j’obtienne un 2006))
besoins individuels des clients
crédit adapté à mes besoins
 ACEP évalue l'objet du crédit pour me proposer une offre adaptée à ce besoin

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 ACEP m'accompagne de façon régulière de la demande du crédit à


Il correspond à la volonté d’établir l'utilisation du prêt consenti
une relation fiable, bénéfique et  Un suivi périodique est effectué pour s'assurer que le crédit octroyé a servi
(Prim-Allaz &
Le suivi de la durable, entre l’entreprise et ses au financement de l'activité
Ambroise,
clientèle(SC) clients, tout en prenant en compte  Tout au long de la période de remboursement du crédit, ACEP veille sur ma
2014)
de façon capacité de remboursement
accrue leurs besoins et attentes  ACEP m'encourage à persévérer dans mon activité grâce à son suivi
 ACEP réalise des descentes sur le terrain pour surveiller mon activité

 ACEP m'apprend à gérer mes recettes et mes dépenses


L'éducation financière est définie  ACEP m'aide à prendre des décisions financières importantes (Nkundabanya
comme toute forme d'éducation sur  Si je ne comprends pas l'offre de crédit, le personnel est toujours disponible nga, Kasozi,
L’éducation les connaissances financières de pour me l'expliquer davantage Nalukenge, &
financière (EF) base dispensée dans divers  ACEP m'apprend à gérer ma comptabilité Tauringana,
milieux tels que l'école secondaire,  Je gère mes finances moi-même sans l'aide de ACEP 2014; Xiao &
l'université et le lieu de travail  Si ACEP m'accompagne dans la gestion de mon crédit et de mon activité, je Porto, 2017)
serai en mesure de me développer

 Le personnel me renseigne sur l'offre de crédit qui me correspond le mieux (Ball, Coelho,
 En cas de difficulté dans mon activité, je peux facilement joindre le personnel & Vilares,
Conseils de base pour la mise en
Les conseils en gestion place et la gestion des affaires dans
pour lui demander un conseil 2006; Sievers
d'entreprise (CGE) un secteur spécifique  Le personnel me recommande de planifier mes activités dans le temps afin &
d'éviter les imprévus Vandenberg,
 ACEP me donne de bons conseils pour mieux gérer mon activité 2007)

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(T. J. G. J. o.
L’adaptation est le résultat d'une M. Daniel &
stratégie délibérée avec une bonne Research,
planification des activités  Je suis satisfait du crédit que j'obtiens parce qu’il me permet de réussir dans 2019)
officielles ou concevables. Ces mes activités économiques (Nkundabanya
Offre de crédit  Le crédit que j'obtiens correspond à toutes mes attentes
activités sont appliquées à des nga, Kasozi,
adaptée (OCA) produits, des services, des marchés  Je me finance uniquement auprès de ACEP Nalukenge, &
et des méthodes de  Je choisis de ne pas financer mon activité que de le faire ailleurs qu'à ACEP Tauringana,
gestion (Schindehutte et Morris,  Je finance mon activité chez ACEP parce que je n'ai pas d'autres choix 2014)
2001) (Amroune,
2014)
La présentation du concept faite
ici comprend la compréhension du  Le crédit que j'ai obtenu a contribué à améliorer ma consommation
bien-être en termes d'aspects quotidienne
économiques basés sur le montant  Le crédit me permet d'améliorer ma condition de vie
d'argent disponible pour les  Grâce au crédit obtenu, mes revenus ont augmenté (Daniel,
dépenses, indépendamment de la  Le crédit que j'obtiens me permet d'être à l'abri des pannes d'argent Mamoudou,
manière dont il est utilisé. Une  Grâce au crédit obtenu, je me sens maintenant épanoui sur le plan social Pitti, &
Welfare (W) autre compréhension comprend la  Grâce au crédit obtenu, je suis devenu une personne importante Research,
perspective plus large du bonheur  Le crédit que j'ai obtenu a contribué à améliorer l'état de mon entreprise 2017) (Greve,
et du bien-être de l'individu qui  Le crédit que j'ai obtenu a favorisé la scolarisation de mes enfants 2008)
utilise un groupe très diversifié
d'indicateurs sociaux afin d'essayer
de saisir les aspects importants du
bien-être

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Contribution de l’adaptation de l’offre de crédit des Etablissements de Microfinance
à la performance des microentrepreneurs : cas de ACEP Cameroun

 Je réussis facilement à rembourser mon crédit et à poursuivre mes


activités 2-Je rembourse mon crédit à
Van (2002) explique qu'elle fait l'échéance prévue dans le contrat
Capacité de référence à la capacité de  Je n'ai pratiquement pas eu de retards de paiement durant la période (Kibrom,
Remboursement(CR) l'emprunteur à rembourser le prêt remboursement de mon crédit 2010)
 Les charges liées à mon crédit m'empêchent de poursuivre normalement
mes activités
 Je réussis à m'en sortir pour pouvoir rembourser mon crédit

Certains chercheurs se sont


concentrés sur les comportements
comme aspects de la fidélité des
clients en définissant la fidélité
comme un achat répété sur une  Je compte demander à nouveau d'autres crédits dans les années à venir à
période de temps (Griffin, 1996) ACEP pour poursuivre mes activités; (Mbawuni,
tout en incluant d'autres indicateurs Nimako, &
 Je préférerai solliciter un crédit à ACEP plutôt que dans une autre
tels Finance,
Fidélisation (FIDE) institution financière;
que la séquence d'achat (Kahn, 2015)
 J'utilise d'autres services financiers d'ACEP en dehors du crédit;
Kalwani & Morrison, 1986), la (Agrawal et
 Je parle des services financiers qu'offre ACEP à mes proches; al., 2012)
probabilité d'achat
et la probabilité de répandre un  J'encourage mes proches à bénéficier des services financiers de ACEP
bouche à oreille positif (Bowen &
Shoemaker 2003) dans leurs
définitions

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Contribution de l’adaptation de l’offre de crédit des Etablissements de Microfinance
à la performance des microentrepreneurs : cas de ACEP Cameroun

Evoluant pour la plupart dans


l’informel, les très petites
entreprises se caractérisent par les
micros activités de biens et de  Le genre
Caractéristiques des services ; elles offrent  L’âge
TPE particulièrement l’avantage d’être  Le niveau d’éducation
le dénominateur commun entre les  Le secteur d’activité
pays en  L’ancienneté
développement (Bekolo, 2003); La  Le nombre de crédits
TPE (I. N. P.
 La localisation
présente un caractère personnel, Daniel, 2018)
incarné souvent par le travailleur
non salarié (Ferrier, 2002).
La taille d'une TPE est souvent
réduite à son effectif. Ce dernier
est contingent dont les
critères sont le secteur d’activité, la
localisation géographique, etc

60

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à la performance des microentrepreneurs : cas de ACEP Cameroun

Les principales catégories de BDS


regroupent la formation au
management, la formation
professionnelle, aide à la
commercialisation, l'accès aux  Education financière
Business Development technologies, l'assistance  Suivi de la clientèle (Sievers &
technique, la productivité et la  Conseil en gestion d'entreprise Vandenberg,
Services conception de produits, les services 2007)
comptables et juridiques, et l'accès
à diverses informations (sur les
normes, les réglementations, les
idées dans le domaine de
l'entreprise)

Source : Auteur

61

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Contribution de l’adaptation de l’offre de crédit des Etablissements de
Microfinance à la performance des microentrepreneurs : cas de ACEP Cameroun

Conclusion partielle

La revue de la littérature sur la relation entre microcrédit et performance de la


TPE nous a permis de faire ressortir les différentes implications de cette relation. Ce
faisant, à travers les théories push et pull, les théories sur le financement des entreprises,
la théorie du Welfare et des effets de seuil nous avons pu mieux appréhender l’offre de
crédit offert par les EMF aux microentrepreneurs et les influences que peuvent avoir ce
microcrédit en terme de performance dans une activité. Dans le contexte camerounais qui
est le nôtre, nous nous sommes donnés pour objectif de mesurer la contribution d’une
offre de crédit adaptée à la performance du microentrepreneur. En se basant sur la
littérature existante, nous avons opté pour la mesure de la performance du
microentrepreneur. A cet effet, dans la suite de notre travail parler de la performance du
microentrepreneur reviendra à mesurer son bien-être, sa capacité de remboursement et sa
fidélisation. Pour ce faire, nous réaliserons une étude de cas sur l’EMF, ACEP
Cameroun.

62

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Contribution de l’adaptation de l’offre de crédit des Etablissements de Microfinance
à la performance des microentrepreneurs : cas de ACEP Cameroun

DEUXIEME PARTIE : ANALYSE DES RESULTATS ET


RECOMMANDATIONS

Dans le cadre de notre recherche portant sur la contribution de l’adaptation de l’offre


de crédit des EMF à la performance des microentrepreneurs, nous ne pouvons émettre des
conclusions à ce propos sans tester de façon empirique nos hypothèses de travail. Pour ce
faire, nous avons opté pour une démarche quantitative afin d’avoir des résultats susceptibles
de nous aider à faire des conclusions objectives.

Ainsi, la deuxième partie de notre travail se décompose en deux chapitres :

 Le premier chapitre est consacré à la présentation de notre cadre méthodologique de


collecte, l’analyse de nos données et l’interprétation des résultats obtenus ;

 Le deuxième chapitre a pour objectif de laisser cours aux discussions, interprétations,


implications et recommandations issues des résultats de notre recherche ;

63

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Contribution de l’adaptation de l’offre de crédit des Etablissements de Microfinance
à la performance des microentrepreneurs : cas de ACEP Cameroun

CHAPITRE 3 : METHODOLOGIE ET RESULTATS

Pour mieux appréhender la contribution de l’adaptation de l’offre de crédit des EMF


à la performance des TPE Camerounaises, nous avons opté pour une étude de cas réalisée
auprès de l’EMF de 2ème catégorie : l’Agence de Crédit pour l’Entreprise Privée au Cameroun
(ACEP Cameroun). Les informations collectées auprès de cette IMF vont constituer la
matière première de notre étude empirique. Pour vérifier nos différentes hypothèses, nous
avons opté pour une démarche hypothético-déductive. En effet, cette démarche consiste à
formuler des suppositions à valider ou à invalider grâce aux résultats obtenus au terme d’une
analyse de données. L’outil principal qui nous permettra de réussir la démarche sera la
méthode PLS (Partial Least Square) qui est de plus en plus appréciée au sein des
communautés scientifiques (Esposito Vinzi, Trinchera, Squillacciotti, Tenenhaus, & Industry,
2008). Toutefois, avant d’arriver à nos résultats, revisitons notre méthodologique.

SECTION 1 : METHODOLOGIE DE VERIFICATION DES HYPOTHESES


DE TRAVAIL

La vérification de nos hypothèses de travail s’est faite à travers une approche


méthodologique qui s’articule autour des neuf étapes principales.

Figure 12: Processus méthodologique de vérification des hypothèses

Source : Auteur

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1.1 Choix de la cible de notre étude

Dans le cadre de notre étude portant sur la contribution de l’adaptation de l’offre de


crédit des EMF à la performance des TPE, nous nous sommes appesantis sur la perception de
la clientèle TPE de l’EMF ACEP. Pour ce faire, nous nous sommes essentiellement intéressés
à la clientèle TPE ayant bénéficié d’au moins un crédit à ACEP. En effet, c’est cette cible
précise qui à travers son expérience du crédit à ACEP, était suffisamment outillée pour nous
renseigner sur les éventuels bénéfices de ce crédit sur son activité.

1.2 Elaboration du questionnaire

En s’appuyant sur des études empiriques traitant du lien entre microcrédit et


développement des PME, nous avons opté pour un questionnaire afin de vérifier la validité de
nos hypothèses. Grâce à l’échelle à sept (7) niveaux de réponses de Likert, allant de
complètement en désaccord à complètement d’accord, nous avons pu sélectionner quarante-
huit questions qui nous ont permis de mesurer nos neuf construits. A ces construits, nous
avons ajouté onze (11) questions renseignant sur les informations personnelles de l’enquêté
dans notre questionnaire. Parmi ces questions, sept (7) d’entre elles ont été choisies pour
mesurer les effets modérateurs de sept (7) variables modératrices.

1.3 Le pré-test

Considéré comme la première phase du lancement d’un questionnaire, le pré-test vise


à tester la perception dudit questionnaire auprès d’un échantillon réduit de répondants. On
entend par perception des aspects tels que : la compréhension des questions, la longueur du
temps d’administration, l’adéquation du système d’échelles retenu, les biais possibles, etc.
Ainsi, le but du pré-test est de garantir la fiabilité des résultats pour notre modèle de
recherche. Plus précisément, notre pré-test nous a permis de nous assurer que :

 Les catégories de réponses spécifiques à l’enquête sont bien adaptées ;


 Les répondants ne font pas de mauvaises interprétations des items c’est-à-dire, les items
ne sont pas ambiguës ou difficiles à comprendre ;
 Les changements dans la formulation des items ou l'amélioration de la traduction ont été
intégrées quand nécessaire ;
 Les indicateurs absents utiles à notre étude ont été intégrés ;
 Il y a suffisamment d'espace sur le questionnaire ;

65

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Contribution de l’adaptation de l’offre de crédit des Etablissements de Microfinance
à la performance des microentrepreneurs : cas de ACEP Cameroun

 Les nouveaux codes pour des réponses qui n’étaient pas incluses dans les questionnaires
pré-testés ont été rajoutés ;

Ainsi, nous avons réalisé notre pré-test auprès d’un échantillon de 14 individus parmi
lesquels :

 Chef d’agence d’un EMF ;


 Statisticien ;
 Responsable adjoint des produits monétiques d’une banque ;
 Doctorant en Sciences Economiques ;
 (3) Diplômés de Master respectivement en Gestion des Ressources Humaines, Mines et
pétrole, Comptabilité, Contrôle et Audit ;
 (5) Etudiants en Master Banque et Finance ;
 (2) Etudiants en Master Supply Chain et Management des projets Digitaux ;

La conduite de notre pré-test auprès de cet échantillon d’individus a été l’occasion


pour nous de recueillir leurs remarques et d’apporter les modifications suivantes :

 Suppression ou modification des items à connotation contradictoire avec notre objectif de


recherche tels que : « ACEP ne réalise pas des descentes sur le terrain pour surveiller
mon activité », « Je n’ai pas besoin des conseils de ACEP pour mieux gérer mon
activité », « Je préfère financer mon activité ailleurs qu’à ACEP », « Je gère mes
finances moi-même sans l’aide de ACEP »;
 Reformulation de deux items liés au bien-être : l’item « Grâce au crédit obtenu j’ai pu
améliorer l’état de ma maison » est devenu « : Le crédit que j'ai obtenu a contribué à
améliorer l'état de mon entreprise ». De même, l’item « Grâce au crédit obtenu mes
enfants vont à l’école » est devenu « Le crédit que j'ai obtenu a favorisé la scolarisation
de mes enfants » ;
 L’ajout des informations personnelles du client tels que son secteur d’activité, son chiffre
d’affaire, le nombre de crédits obtenus à ACEP ;

1.4 Choix de la taille de l’échantillon


Il a pour objectif de déterminer le nombre minimum de réponses à collecter lors de
notre enquête, afin d’assurer la validité et la fiabilité des résultats obtenus auprès de la
communauté scientifique. A cet effet, nous utilisons le logiciel « GPower 3.1.9.2 » qui est un

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Contribution de l’adaptation de l’offre de crédit des Etablissements de Microfinance
à la performance des microentrepreneurs : cas de ACEP Cameroun

logiciel statistique demandant en entrée, les informations sur la taille de l’effet, la probabilité
d’erreur, la puissance de l’effet, le nombre de prédicteurs ou de variables latentes explicatives.
Ce qui se traduit par le schéma suivant :

Figure 13: Détermination de la taille de notre échantillon

Source : Gpower 3.1.9.2

Dans notre modèle de recherche, nous avons proposé seize (16) prédicteurs pour
mieux appréhender l’adaptation de l’offre de crédit des EMF. Grâce au logiciel Gpower
3.1.9.2, nous avons pu calculer la taille minimale que devrait avoir notre échantillon dans le
cadre de la collecte des données. Ce calcul s’est effectué à partir de l’introduction des
données suivantes dans le logiciel : 𝒇 𝟐 = 𝟎. 𝟏𝟓 pour spécifier l’éloignement de l’hypothèse
nulle et la puissance de l’effet (𝟏 −β) = 𝟎. 95 pour une probabilité 𝜶 = 𝟎. 𝟎𝟓 (Cohen, 2013).
Ainsi, avec un modèle de recherche composé de neuf (9) construits et de sept (7) variables
modératrices, le logiciel renvoie après calcul que la taille minimale de notre échantillon pour
la vérification de nos hypothèses doit être de cent soixante-sept (167) individus.
67

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Contribution de l’adaptation de l’offre de crédit des Etablissements de Microfinance
à la performance des microentrepreneurs : cas de ACEP Cameroun

1.5 Le test pilote

Cette partie est nécessaire pour vérifier la faisabilité de l'enquête, la pertinence et


l'acceptabilité du bordereau de recueils ou questionnaire. Précisément, il s’agit de s’assurer
qu’à partir d’une portion de notre échantillon (53 répondants), notre modèle est suffisamment
robuste et que chacun de nos items mesure effectivement nos différents construits. Cette
phase de l’enquête a également pour objectif de s’assurer qu’il n’existe pas d’ambiguïtés pour
les répondants dans la compréhension du questionnaire. Lorsque des problèmes sont identifiés
à ce niveau, des ajustements peuvent être possibles.
A cet effet, la conduite de notre test pilote a permis de procéder aux reformulations
des items liés aux construits des conditions de crédit uniquement. Comme le présente le
tableau ci-contre :

Tableau 6 : Tableau des construits reformulés

Construits Items de départ Items reformulés

Conditions de Crédit (CC) CC1, CC2, CC3, CC4, CC1, CC5, CC6
CC5, CC6

Source : Auteur

1.6 Administration du questionnaire

L’administration de notre questionnaire s’est faite à travers trois principales phases à


savoir le pré-test, le test pilot et l’administration du questionnaire proprement dite. Afin de
conduire le pré-test, nous avons mis en forme notre questionnaire sur Google Forms afin de
pouvoir le soumettre à notre échantillon test composé de 14 individus via le réseau social
WhatsApp et par mail. Par la suite, nous avons administré notre questionnaire à travers des
formulaires physiques à notre échantillon de clients TPE.

1.7 La collecte des données

Nous avons collecté les données à partir des réponses obtenues lors du test pilote et
de la collecte proprement dite des données auprès des TPE de ACEP.A cet effet, quatre cent
trois (403) questionnaires physiques ont été distribués en collaboration avec des agents de
crédit aux clients TPE de ACEP ayant bénéficié d’au moins un crédit. De cette phase de

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Contribution de l’adaptation de l’offre de crédit des Etablissements de Microfinance
à la performance des microentrepreneurs : cas de ACEP Cameroun

collecte, nous avons reçu au total quatre cent trois (403) études parmi lesquelles trois cent
quatre-vingts (380) réponses physiques correctement remplies, soit un taux de retour de
94,26%.

1.8 Le traitement des données

Dans cette partie, il s’agissait pour nous de procéder au dépouillement des réponses
collectées auprès de la clientèle d’ACEP à partir d’un fichier Excel. Le dépouillement nous a
permis de distinguer les formulaires bien remplis, des formulaires mal remplis et qui ont été
rejetés lors du traitement des données. Une fois convaincus de la fiabilité de nos données,
nous avons converti notre fichier Excel au format CVS afin de rendre nos données adaptées à
l’analyse.

1.9 L’analyse des données

Dans le cadre de l’analyse de nos données, la méthode utilisée est la méthode Partial
Least Square (PLS) basée sur les équations structurelles. Grâce au logiciel SMART PLS
3.2.8, nous évaluons le modèle de mesure et le modèle structurel. Pour ce faire, nous devons
nous assurer de la fiabilité et de la validité convergente et discriminante du modèle d’une part
et de celle du modèle structurel d’autre part. En ce qui concerne l’évaluation de la fiabilité du
modèle de mesure, deux indicateurs de mesures sont utilisés à savoir : les alpha de Cronbach
et le rho de Dillon-Goldstein qui doivent être supérieurs ou égaux à 0.7 pour un bon niveau de
fiabilité (Nunnally, 1994). De même, l’évaluation de la validité convergente du modèle se
fait à travers un examen des corrélations (loading factors) des items avec leur variable
respective. Elles doivent être comprises entre (0.4 et 0.7) ou supérieur à 0.7 (Hair Jr, Hult,
Ringle, & Sarstedt, 2016) . Toutefois, un loading inférieur à 0.7 doit appeler à la vigilance.
Ainsi avec un loading inférieur à 0,4 l’item doit être tout simplement supprimé, par contre,
lorsqu’il est compris entre 0,4 et 0.7, nous devons analyser l’impact de la suppression sur la
base de la fiabilité composite ou AVE.
Pour ce qui est de la validité discriminante du modèle, chaque variable du modèle
doit être liée plus fortement à ses indicateurs qu’aux autres variables du même modèle. Cette
validité s’évalue à travers l’Average Variance Extracted (AVE) ou la variance moyenne
extraite en français. Pour une validité fiable, la valeur de l’AVE doit être supérieure ou égale
à 0.5 (Hair Jr et al., 2016).
La validité du modèle structurel quant à lui est évaluée à partir de l’analyse des R2
des variables dépendantes qui permettent de déterminer la contribution de chaque variable

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Contribution de l’adaptation de l’offre de crédit des Etablissements de Microfinance
à la performance des microentrepreneurs : cas de ACEP Cameroun

indépendante à la prévision de la variable dépendante. Ainsi, le modèle est considéré comme


significatif lorsque la valeur du R2 est supérieure à 0.1 (Hair Jr et al., 2016). Dans la même
logique, la méthode du booststrapping est utilisée pour analyser la significativité des
hypothèses afin de les infirmer ou de les confirmer (Hair, Ringle, Sardtedt,2011)

Tableau 7: Seuils pour le test de significativité des hypothèses

Probabilité Niveau de Hypothèse


d’erreur (α) significativité
t > 1.65 10% 90% * Confirmée
t>1.96 5% 95% ** Confirmée
t>2.57 1% 99% *** Confirmée
t>3.29 0.1% 99.90% **** Confirmée

Source : Auteur

SECTION 2 : RESULTATS ET COMMENTAIRES

Dans cette section, nous présentons l’analyse des données collectées ainsi que toutes
les informations statistiques qui en découlent. Pour ce faire, nous exposerons d’une part une
analyse descriptive des données et nous vérifierons nos construits et hypothèses à partir du
logiciel SMART PLS 3.2.8. D’autre part, à l’aide des résultats obtenus, nous serons en
mesure de faire des commentaires sur les réponses de notre cible au questionnaire.

2.1. Analyse descriptive des données

A la fin de l’administration de notre questionnaire, nous avons obtenu quatre-cent-


trois (403) réponses de notre échantillon de clients. Constitué d’items mesurant nos construits
et de variables démographiques caractérisant chaque enquêté, notre questionnaire a permis de
connaître la perception des clients TPE de l’offre de crédit à ACEP. La première analyse de
nos données consiste à décrire notre échantillon à travers les caractéristiques personnelles de
chacun des répondants. Cette description se présente dans le tableau suivant à travers le profil
global de la population de l’étude :

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Tableau 8: Profil global de la population de l’étude

Fréquence
Profil Description Nombre Fréquence cumulée
Homme 213 56% 56%
Genre
Femme 167 44% 100%
Total 380 100%

18-25 ans 15 4% 4%
26-35 ans 97 26% 29%
Age 36-45 ans 162 43% 72%
46-60 ans 101 27% 99%
Plus de 60 ans 5 1% 100%
Total 380 100%

Aucune qualification 37 10% 10%


Niveau Etudes primaires 86 23% 32%
d'éducation Etudes secondaires 177 47% 79%
Etudes supérieures 80 21% 100%
Total 380 100%

Célibataire 124 33% 33%


Situation de Marié 206 54% 87%
famille Divorcé 22 6% 93%
Veuf/veuve 28 7% 100%
Total 380 100%

Aucun 28 7% 7%
Nombre
1-3 enfants 203 53% 61%
d'enfants
4-6 enfants 122 32% 93%
7 enfants ou plus 27 7% 100%
Total 380 100%

Elevage 22 6% 6%
Petite industrie 35 9% 15%
Secteur Artisanat 11 3% 18%
d'activité Commerce 267 70% 88%
Services 21 6% 94%
Autres 24 6% 100%
Total 380 100%

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Fréquence
Profil Description Nombre Fréquence
Cumulée
Moins d'un an 25 7% 7%
Ancienneté 1-3 ans 159 42% 48%
4-6 ans 117 31% 79%
7-9 ans 47 12% 92%
10-13 ans 23 6% 98%
14 ans et plus 9 2% 100%
Total 380 100%

Nombre de 1-3 crédits 201 53% 53%


crédits 4-6 crédits 110 29% 82%
7-9 crédits 45 12% 94%
10 crédits ou plus 24 6% 100%
Total 380 100%

0-250 000f 26 7% 7%
Chiffre
250 001- 500 000f 71 19% 26%
d'affaires
mensuel 500 001- 1 000 000f 100 26% 52%
Plus de 1 000 000f 183 48% 100%
Total 380 100%

Aucun 129 34% 34%


Nombre 1-3 employés 206 54% 88%
d'employés 4-5 employés 18 5% 93%
plus de 5 employés 27 7% 100%
Total 380 100%

Très proche 28 7% 7%
Proche 188 49% 57%
Localisation Neutre 35 9% 66%
Eloigné 96 25% 91%
Très éloigné 33 9% 100%
Total 380 100%

Source : Auteur

Les figures suivantes nous donnent une représentation plus claire des caractéristiques
de notre échantillon.

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 Le genre, l’âge et le niveau d’éducation

Figure 14 : Répartition de la population selon le genre, l’âge et le niveau d’éducation

Source : Auteur

Au vue de notre analyse descriptive, la population de notre étude est composée


majoritairement d’hommes (56%) que de femmes (44%). Ces hommes et ces femmes sont
principalement âgés de 36 à 45 ans (43%) pour un niveau d’éducation entre les études
primaires (23%) et les études secondaires (47%).

 La situation de famille, le nombre d’enfants et l’ancienneté

Figure 15 : Répartition de la population selon la situation de famille, le nombre d’enfants et


l’ancienneté

Source : Auteur

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Contribution de l’adaptation de l’offre de crédit des Etablissements de Microfinance
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Les individus de notre population sont pour la plupart soient mariés (54%) soit
célibataires (33%) avec à leur charge au moins trois enfants (53). Ils sont à ACEP
Cameroun depuis trois (3) à quatre (4) ans en moyenne.

 Le secteur d’activité, le nombre de crédits et le chiffre d’affaires mensuel

Figure 16: Répartition de la population selon le secteur d’activité, le nombre de crédits et le


chiffre d’affaires

Source : Auteur
Les microentrepreneurs de notre échantillon exercent principalement leurs activités
dans le commerce (70%) et ont déjà bénéficié d’au moins un (1) à trois (3) crédits (53%)
.Leur chiffre d’affaires mensuel est de plus d’un million (1 000 000) FCFA.

 Le nombre d’employés et la localisation

Figure 17 : Répartition de la population selon le nombre d’employés et la localisation

Source : Auteur

74

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Les microentrepreneurs de notre échantillon ont majoritairement un (1) à trois (3)


employés et exercent leur activité proche (49%) de l’agence de ACEP Nylon.
Ayant présenté les caractéristiques particulières de notre échantillon de micro
entrepreneurs, il est important pour nous de présenter les statistiques de nos différents
construits à travers le tableau suivant :

Tableau 9: Caractéristiques descriptives des construits

Nombre Moyenne-
N° Construits Moyenne
d'indicateurs Ecart-type

1 Conditions de Crédit (CC) 6 5,392 1,762

2 Personnalisation de l'Offre (PO) 4 5,591 1,661

3 Suivi de la Clientèle (SC) 5 5,455 1,781

4 Education Financière (EF) 5 5,138 1,866

5 Conseils en Gestion d'Entreprise (CGE) 4 5,420 1,737

6 Offre de Crédit Adaptée (OCA) 6 4,886 1,959

7 Welfare (W) 8 5,369 1,766


8 Capacité de Remboursement (CR) 5 5,540 1,695

9 Fidélisation (FIDE) 5 5,255 1,858


Source : Auteur

2.2. Analyse du modèle de recherche

Cette analyse consiste à décomposer le modèle sur le plan externe et sur le plan
interne. Pendant que l’analyse externe du modèle traite de la fiabilité des construits de notre
modèle de recherche, l’analyse structurelle quant à elle renseigne sur la qualité des hypothèses
de recherche.

2.2.1. Analyse externe du modèle de recherche

L’analyse de nos données à travers le logiciel SMART PLS nous a permis de


regrouper des indicateurs utiles pour mesurer la fiabilité de nos construits. Ces indicateurs se
présentent comme suit :

75

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Tableau 10: Indicateurs de fiabilité et de validité des construits-contribution des indicateurs à


leurs construits

CHARGES ALPHA DE
CONSTRUITS INDICATEURS RHO_A AVE
EXTERNES(LOADING) CRONBACH
CC3 0,794
Conditions de
CC4 0,776 0,638 0,641 0,581
Crédit
CC5 0,714
CGE1 0,683
Conseils en CGE2 0,722
Gestion 0,712 0,719 0,534
d'Entreprise CGE3 0,769
CGE4 0,745
CR1 0,749
CR2 0,776
Capacité de
CR3 0,685 0,782 0,789 0,534
Remboursement
CR4 0,683
CR5 0,756
EF1 0,736
Education EF2 0,717
0,712 0,728 0,524
Financière EF3 0,735
EF4 0,708
FIDE1 0,768
FIDE2 0,696
Fidélisation 0,688 0,695 0,512
FIDE4 0,665
FIDE5 0,729
OCA1 0,845
Offre de Crédit
OCA2 0,765 0,640 0,666 0,583
Adaptée
OCA6 0,671
PO1 0,723
Personnalisation
PO2 0,768 0,601 0,600 0,553
de l'Offre
PO3 0,740
SC1 0,680
SC2 0,806
Suivi de la
SC3 0,784 0,798 0,800 0,555
Clientèle
SC4 0,723
SC5 0,723
W1 0,686
W2 0,718
W4 0,667
Welfare 0,819 0,821 0,527
W5 0,790
W6 0,751
W7 0,736
Source : Auteur
En s’appuyant sur les résultats contenus dans le tableau ci-dessus, nous pouvons
faire les observations et conclusions suivantes :

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Contribution de l’adaptation de l’offre de crédit des Etablissements de Microfinance
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 Nos indicateurs contribuent à la formation de nos différentes variables car la majorité


de nos indicateurs ont un « outer loading » > 0.7 ou compris entre [0.4-0.7[ (Hair Jr et
al., 2016), la valeur la plus faible étant de 0.665. Toutefois, la bonne mesure de nos
variables a nécessité la suppression de 9 items parmi lesquels CC1, CC2 dans les
Conditions de Crédit, EF5 dans l’Education Financière, FIDE3 dans la Fidélisation,
OCA3, OCA4 et OCA5 dans l’Offre de Crédit Adaptée, PO4 dans la Personnalisation
de l’Offre et W8 dans le Welfare. Indicateurs dont la charge externe était inférieure à
0.4.Ainsi, la suppression de ces items a contribué a augmenté l’Average Variance
Extracted (AVE) des variables respectives supprimées.
 La fiabilité de nos construits s’est avérée suite aux valeurs des alphas de Cronbach qui
sont supérieurs à 0.7 pour les construits CGE, CR, EF, SC et W. Les autres construits
quant à eux ont eu des Cronbach allant de 0.601 à 0.688. cependant, le bon niveau de
leurs AVE respectifs (AVE>0.5), nous a permis de valider leur fiabilité.

Après avoir confirmé la fiabilité de nos indicateurs de mesure et de nos construits,


il est important pour nous de s’interroger sur la validité de notre modèle de recherche dans
son ensemble. Pour ce faire, le critère Fornell-Larcker ou validité discriminante qui vérifie
la corrélation entre les variables du modèle est analysé à travers le tableau suivant :

Tableau 11 : Critère de Fornell-Larcker; Corrélations entre les variables du modèle.

CR CC CGE EF FIDE OCA PO SC W


CR 0,731
CC 0,503 0,762
CGE 0,527 0,440 0,730
EF 0,477 0,490 0,591 0,724
FIDE 0,566 0,451 0,496 0,479 0,716
OCA 0,521 0,488 0,485 0,470 0,502 0,764
PO 0,477 0,544 0,407 0,451 0,504 0,515 0,744
SC 0,546 0,560 0,613 0,609 0,562 0,591 0,493 0,745
W 0,599 0,552 0,554 0,515 0,548 0,662 0,576 0,646 0,726

Source : Auteur

La variabilité discriminante selon le critère Fornell-Larcker indique que la racine


carrée de l’AVE doit être supérieure à toutes les valeurs situées en dessous d’elle à gauche
(Fornell & Larcker, 1981). D’après le tableau ci-dessous, chacune des valeurs situées sur la

77

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Contribution de l’adaptation de l’offre de crédit des Etablissements de Microfinance
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diagonale, est supérieure à toutes les valeurs situées en dessous d’elle et à sa gauche. Ce qui
traduit donc la validité discriminante de nos construits.
De ce qui précède, nous pouvons dire que notre modèle est fiable sur le plan
externe.

2.2.2. Analyse structurelle du modèle


Il est question pour nous d’analyser notre modèle en termes de pertinence
prédictive des variables dépendantes, de vérification des hypothèses et d’équations
structurelles.

a. Pertinence prédictive des variables dépendantes


La pertinence prédictive des variables dépendantes ou endogènes fait ressortir le
poids des variables indépendantes sur elles. Autrement dit, cela traduit les proportions dans
lesquelles les variables explicatives expliquent chacune des variables expliquées. Son
indicateur de mesure est le R carré comme nous pouvons le voir dans le tableau ci-contre :

Tableau 12 : R² et R² ajusté des variables dépendantes du modèle

COEFFICIENT DE
VARIABLE DEPENDANTE DETERMINATION R² AJUSTE
(R²)
Capacité de remboursement 0,271 0,269

Fidélisation 0,252 0,250

Offre de crédit adaptée 0,439 0,431

Welfare 0,438 0,437


Source : Auteur
Le R² ou Coefficient de détermination est l’indicateur qui nous donne le pouvoir
prédictif de notre modèle de recherche. Il est généralement associé au R² ajusté qui
représente le degré d’explication de la variable endogène par la ou les variables exogènes.
Il est significatif lorsqu’il vaut au moins 0,25. D’après le tableau précédent, nous pouvons
conclure que notre modèle de recherche est significatif car le R2 de chacune de nos
variables dépendantes est supérieur 0.25.

78

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b. Vérification des hypothèses du modèle

Grâce à la méthode du Bootstrapping, nous avons pu tester les hypothèses de notre


modèle de recherche.

Tableau 13: Test des hypothèses du modèle structurel utilisant le Bootstrapping

Erreur t-statistics
Echantillon
Hypothèses standard (O/STDEV p-values
originel (O)
(STDEV) )

H1 Conditions de crédit -> Offre 0,110 0,065 1,696 0,090


de crédit adaptée

H2 Personnalisation de l'offre -> 0,230 0,057 4,021 0,000


Offre de crédit adaptée

H3 Suivi de la clientèle -> Offre de 0,309 0,068 4,526 0,000


crédit adaptée

H4 Education Financière -> Offre 0,051 0,055 0,913 0,361


de crédit adaptée

H5 Conseils en gestion 0,124 0,059 2,114 0,035


d'entreprise -> Offre de crédit
adaptée

H6 Offre de crédit adaptée -> 0,662 0,038 17,590 0,000


Welfare

H7 Offre de crédit adaptée -> 0,521 0,043 12,147 0,000


Capacité de remboursement

H8 Offre de crédit adaptée -> 0,502 0,046 11,033 0,000


Fidélisation

Source : Auteur
Le tableau ci-dessus fait ressortir les p-values et t-statistic afin de tester la
significativité de nos hypothèses. Les hypothèses pour lesquelles les p-values sont de
couleur verte traduisent des influences significatives tandis que celles en rouge représentent
des influences non significatives. Le tableau suivant nous permet d’analyser les différents
seuils de significativité de nos hypothèses.

79

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Tableau 14: Paramètres de validation des principales hypothèses de recherche.

Niveau de
Hypothèses t-value p-value Conclusions
significativité

Conditions de crédit ->


H1 1,696 0,090 90% * Acceptée
Offre de crédit adaptée

Personnalisation de
H2 l'offre -> Offre de 4,021 0,000 99,9% **** Acceptée
crédit adaptée

Suivi de la clientèle ->


H3 4,526 0,000 99,9% **** Acceptée
Offre de crédit adaptée

Education Financière -
H4 > Offre de crédit 0,913 0,361 0,913 NON Rejetée
adaptée

Conseils en gestion
H5 d'entreprise -> Offre de 2,114 0,035 2,114 ** Acceptée
crédit adaptée

Offre de crédit adaptée


H6 17,590 0,000 99,9% **** Acceptée
-> Welfare

Offre de crédit adaptée


H7 -> Capacité de 12,147 0,000 99,9% **** Acceptée
remboursement

Offre de crédit adaptée


H8 11,033 0,000 99,9% **** Acceptée
-> Fidélisation
Légende : ****P < 0,001; ***P < 0,01; **P < 0,05; *P < 0,1 t > 1,65 : 90% ; t > 1,96 :
95% ; t > 2,57 :99% ; t > 3,29 : 99,9%
Source : Auteur

D’après le tableau suivant, sept (7) de nos hypothèses ont été confirmées, dont
cinq (5) au niveau de significativité de 99.90%, une (1) à 95% et une (1) à 90%. Sur nos
huit (8) hypothèses, une seule a été infirmée.
Ayant procédé à la validation de nos hypothèses principales, il est important pour
nous de valider nos hypothèses portant sur les effets modérateurs.

80

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c. Vérification des hypothèses sur les effets modérateurs

Dans le cadre de notre analyse, nous avons pris en compte l’influence de sept (7)
variables modératrices parmi lesquels le genre, l’âge, le niveau d’éducation, le secteur
d’activité, l’ancienneté, le nombre de crédits et la localisation. Le tableau suivant fait
ressortir les résultats obtenus :

Tableau 15 : Résultats des effets modérateurs

Niveau de
Conclusio
Hypothèses t-value p-value significativit
ns
é

Le sexe modère la relation entre


H9a 0,118 0,906 NON Rejetée
l'offre de crédit et le Welfare

Le sexe modère la relation entre


H9b l'offre de crédit et la capacité de 1,962 0,050 95% * Acceptée
remboursement

Le sexe modère la relation entre


H9c 2,094 0,037 95% ** Acceptée
l'offre de crédit et la fidélisation

L'âge modère la relation entre


H10a 0,078 0,938 NON Rejetée
l'offre de crédit et le Welfare

L'âge modère la relation entre


H10b l'offre de crédit et la capacité de 1,081 0,280 NON Rejetée
remboursement

L'âge modère la relation entre


H10c 1,043 0,297 NON Rejetée
l'offre de crédit et la fidélisation

Le niveau d'éducation modère la


H11a relation entre l'offre de crédit et 1,278 0,202 NON Rejetée
le Welfare

Le niveau d'éducation modère la


H11b relation entre l'offre de crédit et 0,823 0,411 NON Rejetée
la capacité de remboursement

81

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Niveau de
Conclusio
Hypothèses t-value p-value significativit
ns
é

Le niveau d'éducation modère la


H11c relation entre l'offre de crédit et 3,159 0,002 99% *** Acceptée
la fidélisation

Le secteur d'activité modère la


H12a relation entre l'offre de crédit et 0,459 0,647 NON Rejetée
le Welfare

Le secteur d'activité modère la


H12b relation entre l'offre de crédit et 0,570 0,569 NON Rejetée
la capacité de remboursement

Le secteur d'activité modère la


H12c relation entre l'offre de crédit et 1,255 0,210 NON Rejetée
la fidélisation

L'ancienneté modère la relation


H13a entre l'offre de crédit et le 0,692 0,490 NON Rejetée
Welfare

L'ancienneté modère la relation


H13b entre l'offre de crédit et la 1,172 0,242 NON Rejetée
capacité de remboursement

L'ancienneté modère la relation


H13c entre l'offre de crédit et la 1,336 0,182 NON Rejetée
fidélisation

Le nombre de crédits modère la


H14a relation entre l'offre de crédit et 0,247 0,805 NON Rejetée
le Welfare

Le nombre de crédits modère la


H14b relation entre l'offre de crédit et 1,562 0,119 NON Rejetée
la capacité de remboursement

82

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Niveau de
Conclusio
Hypothèses t-value p-value significativit
ns
é

Le nombre de crédits modère la


H14c relation entre l'offre de crédit et 1,669 0,096 90% * Acceptée
la fidélisation

La localisation modère la
H15a relation entre l'offre de crédit et 0,854 0,393 NON Rejetée
le Welfare

La localisation modère la
H15b relation entre l'offre de crédit et 0,140 0,889 NON Rejetée
la capacité de remboursement

La localisation modère la
H15c relation entre l'offre de crédit et 1,458 0,145 NON Rejetée
la fidélisation

Source : Auteur

Notre analyse révèle que le sexe modère la relation entre l'offre de crédit et la
capacité de remboursement, et la fidélisation ; le niveau d'éducation modère la relation
entre l'offre de crédit et la fidélisation ; le nombre de crédits modère la relation entre l'offre
de crédit et la fidélisation. Ainsi, seules quatre (4) hypothèses (H9b, H9c, H11c et H14c)
sur les vingt et une (21) hypothèses portant sur les effets modérateurs ont été acceptées.

d. Equations structurelles du modèle

La validation de nos hypothèses permet d’établir le modèle structurel suivant :

83

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Figure 18: Résultats et estimations du modèle d’équations structurelles

Légende : ****P < 0.001; ***P < 0.01; **P < 0.05; *P < 0.1 t > 1,65 : 90% ; t > 1,96 :
95% ; t > 2,57 :99% ; t > 3,29 : 99,9%
Source : Auteur

Notre analyse montre que l’offre de crédit adaptée est expliquée à 43.9%(R2=
0.439) par les conditions de crédit (β=0.110, p<0.1), la personnalisation de l’offre
(β=0.230, p<0.001), le suivi de la clientèle (β=0.309, p<0.001) et les conseils en gestion
d’entreprise (β=0.124,p<0.05). De même, l’offre de crédit adaptée explique respectivement
le Welfare à 43.8% (R2= 0.438), la capacité de remboursement à 27.1%(R2= 0.271) et la
fidélisation à 25.2%( R2= 0.252).
De manière plus globale, de notre modèle découle le système d’équation
structurelle suivant :

 Offre de crédit adaptée=

= 0.110 × Conditions de crédit + 0,230 × Personnalisation de l’offre


+ 0,309 × Suivi de la clientèle + 0,124 × Conseils en gestion d’entreprise

84

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Conclusion partielle

Compte tenu de la nature de nos données, nous avons utilisé la méthode


hypothético-déductive pour procéder à la vérification de nos hypothèses. Cette méthode
nous a permis de mesurer la perception des clients d’un EMF relative à la contribution
d’une offre de crédit adaptée à l’amélioration de leurs conditions de vie. Dans le cas
d’espèce nous avons ciblé la clientèle des micros entrepreneurs de l’EMF ACEP
Cameroun. Au moyen d’un questionnaire administré à cette clientèle, nos données ont pu
être collectées et analysées à partir des logiciels SMART PLS et Microsoft Office Excel.
Des résultats ont été présentés au terme de cette analyse et ils feront l’objet de discussions
avant la présentation des recommandations et limites de notre étude.

85

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CHAPITRE 4 : DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS

Afin de mieux cerner l’effet du microcrédit sur la performance des très petits
entrepreneurs, nous avons collecté des données sur le terrain, qui ont par la suite été analysées
afin de nous servir de base en vue de la validation de nos hypothèses de recherche. Ayant
présenté les principaux résultats obtenus dans le chapitre précédent, le présent chapitre est
consacré d’une part à l’appréciation de nos résultats et aux limites de notre travail. D’autre
part, nous allons faire un bref rappel de la notion d’accompagnement entrepreneurial avant de
formuler les recommandations issues de notre recherche.

SECTION 1 : DISCUSSIONS ET IMPLICATIONS

Cette section est principalement dédiée à la présentation des discussions relatives aux
résultats obtenus lors de l’analyse de nos données et leurs implications dans notre travail.

1.1.Discussions sur les résultats obtenus

Les différentes discussions que nous nous apprêtons à faire n’ont de sens qu’en
considérant les résultats obtenus lors de notre analyse de données. D’où la nécessité pour
nous de rappeler ces résultats.

Tableau 16 : Hypothèses de recherche

Hypothèses Conclusions Interprétations


Les conditions de crédit ont un effet
H1 Conditions de crédit -> Acceptée positif et significatif sur l'offre de
Offre de crédit adaptée crédit adaptée
Personnalisation de La personnalisation de l'offre a un effet
H2 l'offre -> Offre de crédit Acceptée positif et significatif sur l'offre de
adaptée crédit adaptée
Le suivi de la clientèle a un effet
H3 Suivi de la clientèle -> Acceptée positif et significatif sur l'offre de
Offre de crédit adaptée crédit adaptée
L'éducation financière n'a pas un effet
H4 Education Financière -> Rejetée positif et significatif sur l'offre de
Offre de crédit adaptée crédit adaptée

86

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Hypothèses Conclusions Interprétations

Conseils en gestion Les conseils en gestion d'entreprise ont


H5 d'entreprise -> Offre de Acceptée un effet positif et significatif sur l'offre
crédit adaptée de crédit adaptée
Offre de crédit adaptée - L'offre de crédit adaptée a un effet
H6 Acceptée
> Welfare positif et significatif sur le welfare
Offre de crédit adaptée - L'offre de crédit adaptée a un effet
H7 > Capacité de Acceptée positif et significatif sur la capacité de
remboursement remboursement
Offre de crédit adaptée - L'offre de crédit adaptée a un effet
H8 Acceptée
> Fidélisation positif et significatif sur la fidélisation
Le sexe modère la
H9a relation entre l'offre de Rejetée Le sexe ne modère pas la relation entre
crédit et le Welfare l'offre de crédit et le Welfare

Le sexe modère la Le sexe modère significativement la


H9b relation entre l'offre de Acceptée relation entre l'offre de crédit et la
crédit et la capacité de capacité de remboursement
remboursement
Le sexe modère la Le sexe modère la relation entre l'offre
H9c relation entre l'offre de Acceptée
de crédit et la fidélisation
crédit et la fidélisation
L'âge modère la relation L'âge ne modère pas la relation entre
H10a entre l'offre de crédit et Rejetée
l'offre de crédit et le Welfare
le Welfare
L'âge modère la relation L'âge ne modère pas la relation entre
H10b entre l'offre de crédit et Rejetée l'offre de crédit et la capacité de
la capacité de remboursement
remboursement
L'âge modère la relation L'âge ne modère pas la relation entre
H10c entre l'offre de crédit et Rejetée
l'offre de crédit et la fidélisation
la fidélisation
Le niveau d'éducation Le niveau d'éducation ne modère pas la
H11a modère la relation entre Rejetée relation entre l'offre de crédit et le
l'offre de crédit et le Welfare
Welfare
Le niveau d'éducation
modère la relation entre Le niveau d'éducation ne modère pas la
H11b l'offre de crédit et la Rejetée relation entre l'offre de crédit et la
capacité de capacité de remboursement
remboursement

87

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Hypothèses Conclusions Interprétations

Le niveau d'éducation Le niveau d'éducation modère


H11c modère la relation entre Acceptée significativement la relation entre
l'offre de crédit et la l'offre de crédit et la fidélisation
fidélisation
Le secteur d'activité Le secteur d'activité ne modère pas la
H12a modère la relation entre Rejetée relation entre l'offre de crédit et le
l'offre de crédit et le Welfare
Welfare

Le secteur d'activité
modère la relation entre Le secteur d'activité ne modère pas la
H12b l'offre de crédit et la Rejetée relation entre l'offre de crédit et la
capacité de capacité de remboursement
remboursement
Le secteur d'activité Le secteur d'activité ne modère pas la
H12c modère la relation entre Rejetée relation entre l'offre de crédit et la
l'offre de crédit et la fidélisation
fidélisation
L'ancienneté modère la L'ancienneté ne modère pas la relation
H13a relation entre l'offre de Rejetée
entre l'offre de crédit et le Welfare
crédit et le Welfare
L'ancienneté modère la L'ancienneté ne modère pas la relation
H13b relation entre l'offre de Rejetée entre l'offre de crédit et la capacité de
crédit et la capacité de remboursement
remboursement
L'ancienneté modère la L'ancienneté ne modère pas la relation
H13c relation entre l'offre de Rejetée
entre l'offre de crédit et la fidélisation
crédit et la fidélisation
Le nombre de crédits Le nombre de crédits ne modère pas la
H14a modère la relation entre Rejetée relation entre l'offre de crédit et le
l'offre de crédit et le Welfare
Welfare

Le nombre de crédits
modère la relation entre Le nombre de crédits ne modère pas la
H14b l'offre de crédit et la Rejetée relation entre l'offre de crédit et la
capacité de capacité de remboursement
remboursement
Le nombre de crédits Le nombre de crédits modère
H14c modère la relation entre Acceptée significativement la relation entre
l'offre de crédit et la l'offre de crédit et la fidélisation
fidélisation

88

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à la performance des microentrepreneurs : cas de ACEP Cameroun

Hypothèses Conclusions Interprétations

La localisation modère La localisation ne modère pas la


H15a la relation entre l'offre Rejetée relation entre l'offre de crédit et le
de crédit et le Welfare Welfare

La localisation modère La localisation ne modère pas la


H15b la relation entre l'offre Rejetée relation entre l'offre de crédit et la
de crédit et la capacité capacité de remboursement
de remboursement
La localisation modère
La localisation ne modère pas la
la relation entre l'offre
H15c Rejetée relation entre l'offre de crédit et la
de crédit et la
fidélisation
fidélisation
Source : Auteur

1.1.1 Discussions sur les hypothèses acceptées

D’après les résultats obtenus dans notre analyse, onze (11) de nos hypothèses sont
confirmées comme le suggère la littérature. A cet effet, nous pouvons dire que le microcrédit
seul n’est pas suffisant pour contribuer au développement socio-économique du micro
entrepreneur. D’où l’intérêt pour ce dernier de bénéficier d’un encadrement. Cette affirmation
est conforme avec l’avis de nombreux auteurs sur la question (Hussain et al., 2018; Molnár,
2017).
Plus précisément, la vérification de nos hypothèses a fait ressortir que :
 Les conditions de crédit, la personnalisation de l’offre, le suivi de la clientèle et les
conseils en gestion d’entreprise contribuent à adapter l’offre de crédit des EMF. En effet,
notre étude sur la clientèle de ACEP décèle que les micros entrepreneurs de cette IMF
perçoivent qu’à partir des conditions de crédit, de la personnalisation de l’offre, du suivi
de la clientèle et des conseils en gestion d’entreprise, l’EMF peut leur proposer une offre
de crédit adaptée à leurs besoins. Ainsi, pour les très petits entrepreneurs, le microcrédit,
seul n’est pas suffisant pour être adapté à leurs besoins. Pour qu’il le soit, il doit intégrer
la flexibilité des conditions de crédit, la personnalisation de l’offre et être combiné à des
services non financiers tels que le suivi de la clientèle et les conseils en gestion
d’entreprise. De nombreux auteurs soutiennent cette affirmation (Daniel et al., 2017;
Hussain et al., 2018; Molnár, 2017; Nunoo & Andoh, 2011; Sievers & Vandenberg,
2007).

89

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Contribution de l’adaptation de l’offre de crédit des Etablissements de Microfinance
à la performance des microentrepreneurs : cas de ACEP Cameroun

 Une offre de crédit adaptée contribue à assurer le bien-être du micro entrepreneur, sa


capacité de remboursement et sa fidélisation. En effet, notre étude révèle que lorsque
l’offre de crédit des EMF est adaptée aux besoins des micros entrepreneurs, celle-ci peut
influencer positivement leur bien-être, accroître leur capacité de remboursement et les
fidéliser au sein de l’IMF. Ainsi, d’après notre étude et nos indicateurs de mesure, plus
une offre de crédit sera adaptée aux besoins de la clientèle plus elle contribuera à
améliorer son bien-être, à accroître sa capacité de remboursement et à la fidéliser
davantage. Dans leurs différents travaux, des auteurs confirment cela (Al-Shami et al.,
2017; Daniel et al., 2017; Koloma, 2010; Li et al., 2011; C. T. Phan et al., 2019; Waheed,
2009).

 Le genre modère la relation entre l’offre de crédit et la capacité de remboursement d’une


part, et la relation entre l’offre de crédit et la fidélisation d’autre part. En effet, notre
étude a révélé que le genre influence significativement la relation entre l’offre de crédit
adaptée, la capacité de remboursement et la fidélisation. Ainsi, d’après notre étude, une
offre de crédit adaptée contribue à mieux fidéliser et à accroître la capacité de
remboursement des hommes que des femmes. Cependant, les études sur le sujet ne font
pas l’unanimité pour ce qui est relatif aux effets du genre sur la capacité de
remboursement (Brana, 2008; Goetz & Gupta, 1996; Voukeng, 2016).

 Le niveau d’éducation modère la relation entre l’offre de crédit adaptée et la fidélisation.


Ainsi, d’après notre étude, plus le niveau d’éducation du client est élevé, plus ce dernier
ressentira la contribution d’une offre de crédit adaptée à sa fidélisation.

 Le nombre de crédits modère la relation entre l’offre de crédit et la fidélisation. A travers


cette modération, notre analyse met en exergue que le nombre de crédits qu’un client a
reçu influence la relation entre l’offre de crédit qu’il reçoit et sa fidélisation. Ainsi, dans
notre échantillon, les clients ayant reçu un nombre de crédits plus élevé sont susceptibles
d’être plus fidèles à l’IMF. Cela s’explique clairement par le fait qu’entre un client qui
bénéficie régulièrement du crédit et son EMF, une relation de confiance s’installe avec
l’établissement, et cela peut ainsi contribuer à fidéliser ce dernier.

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Contribution de l’adaptation de l’offre de crédit des Etablissements de Microfinance
à la performance des microentrepreneurs : cas de ACEP Cameroun

1.1.2 Discussions sur les hypothèses rejetées

Comme dans toute recherche scientifique, le processus de validation des hypothèses


peut conduire à l’acceptation ou au rejet de celles-ci. C’est ainsi que une (1) de nos
principales hypothèses a été rejetée, de même que la plupart de nos hypothèses relatives aux
variables modératrices.

 Notre étude a révélé contrairement à nos pronostics que l’éducation financière n’a pas
une influence positive et significative sur une offre de crédit adaptée aux besoins des
microentrepreneurs. Ainsi, les microentrepreneurs de ACEP Cameroun d’après notre
étude sont totalement indifférents à l’éducation financière. Le rejet de cette hypothèse est
probablement dû au fait que la majeure partie des individus de notre échantillon ont un
niveau d’éducation élevé, compris en les études secondaires (177) et les études
supérieures (80). Leur niveau d’éducation élevé peut donc expliquer leur indifférence à la
contribution de l’éducation financière à l’adaptation de l’offre de crédit. Cette
interprétation est appuyée par certains auteurs qui soutiennent que le niveau d’éducation
des études secondaires est fortement corrélé à la croissance d’entreprise (Papadaki &
Chami, 2002). De par son niveau d’éducation, le client détient donc déjà un avantage qui
lui permettra de réussir dans son activité. D’où l’indifférence de la clientèle d’ACEP en
terme d’éducation financière.

 L’analyse de nos variables modératrices a révélé le rejet de l’influence du secteur


d’activité, de l’âge, de l’ancienneté et de la localisation dans la relation entre l’offre de
crédit adaptée et le développement socio-économique des petits entrepreneurs. Ainsi,
notre étude révèle que, l’offre de crédit adaptée contribue au développement
socioéconomique du micro entrepreneur peu importe son secteur d’activité, son
ancienneté et sa proximité à l’EMF. Notre analyse a également montré que : le genre, le
niveau d’éducation et le nombre de crédits n’ont pas d’effets sur la relation entre l’offre
de crédit adaptée et le bien-être ; De même que, le niveau d’éducation et le nombre de
crédits sur la relation entre l’offre de crédit adaptée et la capacité de remboursement.

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Contribution de l’adaptation de l’offre de crédit des Etablissements de Microfinance
à la performance des microentrepreneurs : cas de ACEP Cameroun

1.2 Implications de nos travaux

Notre objectif dans cette sous-section est de présenter les implications d’ordre
théorique et managérial qui sous-tendent notre analyse.

1.2.1 Implications théoriques

Au niveau de la littérature sur le microcrédit, notre étude apporte des contributions


importantes :
 Malgré le nombre important de travaux empiriques réalisés autour du microcrédit et de
l’amélioration des conditions de vie des promoteurs de TPE, ces derniers pour la plupart
se limitaient majoritairement aux effets de l’accès au microcrédit sur la croissance des
petites entreprises. Compte tenu de l’absence de consensus dans ces études sur l’influence
positive du microcrédit dans le développement des très petits entrepreneurs, notre étude
apparaît au moment opportun pour mettre en exergue l’utilité de prendre en compte dans
l’offre de microcrédit des caractéristiques particulières des très petits entrepreneurs.
Ainsi, notre travail soutient les études qui mettent en exergue l’importance de
l’accompagnement dans l’octroi de crédit aux micros entrepreneurs afin d’assurer un
meilleur rendement dans la réalisation de leurs activités et par là contribuer à la
croissance de leurs entreprises (Alain, 2016; Nimpa & Wamba, 2011; Papadaki & Chami,
2002).

 Notre travail est une illustration de toutes les études empiriques ayant confirmé
l’existence d’un lien entre les services de business development et la satisfaction de la
clientèle en terme d’offre de crédit adaptée à ses besoins (Daniel et al., 2017; Hussain et
al., 2018).

 Malgré l’importance de la prise en compte des caractéristiques particulières dans la


détermination d’une offre de crédit adaptée aux besoins des clients, notre étude a fait
ressortir que ces caractéristiques n’ont pas une influence significativement forte sur
l’amélioration des conditions de vie des Très petits entrepreneurs. Toutefois, d’autres
études à plus grandes échelles pourront mieux cerner leur impact.

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Contribution de l’adaptation de l’offre de crédit des Etablissements de Microfinance
à la performance des microentrepreneurs : cas de ACEP Cameroun

1.2.2 Implications managériales

En plus de contribuer à l’évolution de la recherche scientifique, notre étude portant


sur la contribution de l’adaptation de l’offre de crédit des EMF au développement socio-
économique des microentrepreneurs a également des contributions d’ordre managérial. En
effet, cette étude pourrait constituer un appui certain dans la politique de crédit des EMF. En
rendant leur offre de crédit plus conforme aux caractéristiques particulières de la clientèle, ils
participeront ainsi au développement des microentrepreneurs qui représentent à travers leur
entreprise la majeure partie du système productif camerounais. Ainsi, les EMF, participeraient
à la dynamisation de ce secteur qui a malgré ses potentialités de croissance du mal à se
développer.
De façon plus précise, cette étude fait ressortir les implications suivantes :
 En ce qui concerne l’adaptation de l’offre de crédit des EMF, notre étude innove en
s’intéressant précisément à son influence sur l’amélioration des conditions de vie des
promoteurs de TPE. Ainsi, elle fait partie des études pionnières dans le secteur de la
Microfinance en Afrique et plus précisément au Cameroun. En effet, dans un pays qui
compte plus de quatre cent (400) EMF, la concurrence dans le secteur est de plus en plus
forte. Ce qui pousse les EMF à considérer avec plus de sérieux le rôle du marketing dans
l’amélioration de leur processus d’affaires.

 Notre étude renseigne les décideurs des EMF sur les leviers qu’ils peuvent enclenchés
pour rendre plus attractive leur offre de crédit et de contribuer ainsi à la performance de
leurs clients. A cet effet, la combinaison de la flexibilité des conditions de crédit, la
personnalisation de l’offre et les services de BDS favorise l’adaptation de l’offre de
crédit au sein d’un EMF. Notre étude a donc révélé la sensibilité des très petits
entrepreneurs sur une offre de crédit adaptée à leurs besoins.

 Notre travail a également mis en lumière qu’une offre de crédit adaptée à la clientèle peut
favoriser son bien-être, sa capacité de remboursement et sa fidélisation au sein de
l’institution. Ainsi, une offre de crédit adaptée constitue un fort potentiel de croissance
pour les microentrepreneurs locaux. La prise en compte de cette réalité profiterait non
seulement au client en termes de développement, mais également à l’EMF qui est
susceptible de voir ses rendements croître.

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Contribution de l’adaptation de l’offre de crédit des Etablissements de Microfinance
à la performance des microentrepreneurs : cas de ACEP Cameroun

Notre travail a révélé que les principales caractéristiques d’un très petit entrepreneur
dans la littérature sont parfois différentes des réalités sur le terrain. Les variables modératrices
comme le niveau d’éducation nous l’ont démontré.

SECTION 2 : DIFFICULTES RENCONTREES, LIMITES ET


RECOMMANDATIONS DE NOS TRAVAUX

La deuxième section de ce chapitre est dédiée à la présentation des difficultés


rencontrées dans l’élaboration de notre travail, les limites de notre étude, une brève
présentation de l’accompagnement entrepreneurial, et les principales recommandations
formulées dans le cadre de notre objet d’étude.

2.1. Difficultés rencontrées et limites de notre étude

2.1.1. Difficultés rencontrées

La réalisation de notre étude ne s’est pas faite sans heurt. Ainsi, nous avons été
confrontés à des difficultés que nous trouvons utiles d’énumérer.

 La reformulation des indicateurs de mesure de notre questionnaire lors du pré-test et du


test pilot afin de le rendre facilement compréhensible par les clients.
 Le dépouillement des réponses de notre questionnaire a révélé que de nombreux
répondants ont fait preuve d’impatience en remplissant le questionnaire et ne l’ont rempli
que partiellement. Ce qui a réduit le nombre de questionnaires exploitables pour l’analyse
de nos données ;
 L’absence des données statistiques à jour portant sur les caractéristiques
sociodémographiques des TPE Camerounaises et à ACEP ;
 L’inaccessibilité de certains articles et ouvrages utiles à notre recherche à cause des
conditions payantes à leur accès ;

2.1.2. Limites de notre étude

En conduisant notre travail de recherche, nous avons pu relever des insuffisances qui
peuvent influencées la généralisation de nos résultats.

 Notre étude s’est exclusivement basée sur la clientèle de ACEP afin d’analyser
l’influence de l’adaptation de l’offre de crédit sur le développement des

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Contribution de l’adaptation de l’offre de crédit des Etablissements de Microfinance
à la performance des microentrepreneurs : cas de ACEP Cameroun

microentrepreneurs. De plus, notre étude s’est déroulée précisément dans l’agence de


Nylon à Douala, qui représente toutefois la plus grande agence ACEP de la ville.
 Dans notre étude, nous nous sommes essentiellement basés sur la perception des clients
des effets d’une offre de crédit adaptée à leurs besoins sans analyser de façon rigoureuse
l’évolution des revenus perçus par ces derniers après l’obtention du crédit.
 Notre analyse sur l’offre de crédit adaptée de la clientèle de ACEP s’est faite sans prendre
en considération l’influence de l’environnement des affaires au Cameroun sur
l’amélioration des conditions de vie des microentrepreneurs.

La prise en compte de ces limites sus-évoquées pourrait constituer une étude


ultérieure qui donnera un sens plus favorable à notre travail. A ce titre, pour une analyse plus
rigoureuse de notre sujet d’étude, il sera question de collecter les données auprès d’un
échantillon plus grand et diversifié, intégrer le critère temporel et l’influence du milieu des
affaires au Cameroun dans notre analyse.

2.2. Présentation de l’accompagnement entrepreneurial et formulation des


recommandations

Cette partie est dédiée à la présentation de l’accompagnement entrepreneurial et la


formulation de nos recommandations.

2.2.1. Zoom sur l’accompagnement entrepreneurial

La question du financement des PME, dont les TPE font partie a fait l’objet de
nombreuses études au fil du temps. Face à cela, les EMF apparaissent dans les pays en
développement comme une partie de la solution au problème du manque de financement que
subissent ces entreprises. Cependant, l’offre de crédit des EMF est parfois jugée inefficace
pour véritablement contribuer à la croissance de ces entreprises. Avant de formuler les
recommandations relatives à notre sujet d’étude, nous allons tout d’abord mettre en exergue
les besoins du micro entrepreneur et faire une brève présentation de l’accompagnement
entrepreneurial.

a. Les besoins du micro entrepreneur

Les besoins du micro entrepreneur se classent généralement en trois catégories


d’après la structure des facteurs de production proposée par les néoclassiques. Il s’agit

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Contribution de l’adaptation de l’offre de crédit des Etablissements de Microfinance
à la performance des microentrepreneurs : cas de ACEP Cameroun

notamment du capital, du capital humain et du travail physique. Ces facteurs sont représentés
dans la figure suivante :
Figure 19 : Besoins en facteurs de production des microentrepreneurs

Source : (Bumacov, Toutain, & Ashta, 2012)

 Le capital
Le « capital » englobe en son sein trois (3) principales sous-catégories parmi
lesquelles: le capital fixe, le capital circulant et le capital financier (Bumacov et al., 2012). Le
capital fixe comporte l’immobilier, le matériel de production, les éléments immatériels
(brevets, etc.) et d’autres biens durables qui ne peuvent subir des modifications lors du
processus de production. Ce capital a la particularité de s’améliorer grâce à de nouveaux
investissements et diminuer avec l’usure. Il est généralement constitué par l’entrepreneur qui
peut à titre additionnel solliciter des financements à moyen ou à long terme qui sont plus
l’apanage des établissements bancaires que celui des EMF en contexte camerounais.
Concernant le capital circulant, les éléments tels que les matières premières, les
produits semi-finis et les produits marchands sont pris en compte pour sa composition. Le
financement à court terme est généralement sollicité pour financer cette partie du capital. En
dehors des institutions financières, les fournisseurs accordent également ce type de crédit à
travers le prolongement des délais de paiement : on parle du crédit commercial.
Quant au capital financier, il fait référence aux moyens financiers utiles pour lancer
l’activité économique et assurer son fonctionnement. Il constitue la ressource la plus
importante car c’est à partir des moyens financiers que l’entrepreneur peut acquérir les
éléments de ses facteurs de production. C’est cette ressource qui fait le plus défaut aux micro

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Contribution de l’adaptation de l’offre de crédit des Etablissements de Microfinance
à la performance des microentrepreneurs : cas de ACEP Cameroun

entrepreneurs du fait de leur faible surface financière et de l’exclusion bancaire (Bumacov et


al., 2012).

 Le travail physique et le capital physique


En ce qui concerne la conduite de ses activités, le microentrepreneur s’occupe
généralement de tout. Ce dernier peut faire appel aux membres de sa famille ou amis
lorsqu’un besoin ponctuel se fait ressentir au sein de l’entreprise. Dans le cas où l’activité
prospère et nécessite des compétences techniques précises, l’entrepreneur peut se trouver dans
l’obligation de recruter des employés.
Quant au capital humain, il désigne les connaissances, le savoir-faire, l’expérience et
d’autres compétences susceptibles d’être utiles au bon fonctionnement de l’entreprise. Le
capital humain regroupe les connaissances, le savoir-faire, l’expérience, la réputation et autres
compétences similaires nécessaires pour le fonctionnement d’une entreprise.

b. L’accompagnement entrepreneurial

Le terme accompagnement est généralement abordé dans les programmes d’aide à la


création d’entreprise et par les dirigeants d’entreprises. Dans ce contexte, il est rarement
défini et correspond à un ensemble de pratiques telles que le coaching, le mentorat, le conseil
et le counseling qui sont des formes d’accompagnement (Sammut, 2008).

 Le coaching
D’après Audet et Couteret (2004), « le coaching entrepreneurial est un
accompagnement individuel ponctuel qui s’adresse aux entrepreneurs dont l’entreprise est en
phase de démarrage ou de jeune croissance ; il répond à un besoin particulier d’acquisition,
de développement et d’amélioration des compétences requises pour gérer l’entreprise »
(Sammut, 2008).
 Le mentorat
Il fait référence à la volonté de « ressembler » à son modèle : le mentor. Une telle
relation lie généralement des individus qui se reconnaissent et s’apprécient avant de nouer
une relation. Selon Audet et Saint Jean, « Le mentor est généralement une personne possédant
certaines qualités de veille de façon bienveillante sur un individu jeune, lequel bénéficie de
conseils et du support de son mentor » (Audet & St-Jean, 2007) .

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Contribution de l’adaptation de l’offre de crédit des Etablissements de Microfinance
à la performance des microentrepreneurs : cas de ACEP Cameroun

 Le counseling
Il s’appuie sur des aspects liés à la compréhension, la personnalité, les
représentations, le style de vie et les rôles sociaux des individus (Sammut, 2008). C’est donc
une démarche qui consiste à s’appuyer sur la clarification des solutions qu’une personne peut
déceler en elle-même afin de résoudre les difficultés qu’elle rencontre. La dimension
psychologique y est très présente.
 Le conseil
C’est une prestation ponctuelle délivrée par un conseiller dont l’objectif est de
résoudre les problèmes préalablement identifiés. Simonet et Bouchez (2003) définissent le
conseiller comme étant « une personne qui donne un avis » (Simonet, Bouchez, Pelade, &
Gilbert, 2003).
De ce qui précède, nous pouvons résumer l’accompagnement en trois (3) parties qui
font référence à l’action :
« D’escorter, qui entre dans le registre de l’aide, de l’assistance, du secours et de la
protection ;
De guider, qui fait référence au conseil, à la guidance et à l’orientation
De conduire, qui fait référence à l’éducation, à la formation et à l’initiation » (Paul,
2003).

La figure ci-contre nous le présente clairement :

Figure 20 : Tableau synoptique des différentes formes d’appui

Types Caractéristiques

Mentorat Mimétisme - Empathie


Appréciation réciproque
Personnalisation de la relation
Rémunération rare

Conseil Datation
Rémunération
Ciblage du problème

Coaching Dimension psychologique

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Rémunération

Travail sur les dimensions personnelles et


professionnelles

Counseling Dimension psychologique


Travail sur les émotions
Fondement comportementaliste
Travail sur l’individu Rémunération

Accompagnement Processus

Interactivité permanente entre les acteurs


Particulièrement adapté à la jeunesse de l’entreprise

Rémunération non obligatoire

Action sur la réflexivité de l’acteur

Objectif d’autonomisation de l’accompagné

Source : (Sammut, 2008)

Les années 2000 ont marqué l’émergence d’un nouvel axe de recherche sur
l’entrepreneuriat, à savoir l’accompagnement entrepreneurial (Chabaud, Messeghem, &
Sammut, 2000). Il repose sur une approche collective qui encourage le créateur ou dirigeant
d’entreprise à adapter progressivement sa démarche intellectuelle aux impératifs
organisationnels et à son contexte socio-économique (DOKOU-KOKOU, 2001; W. B. J. E. t.
Gartner & practice, 1989). L’accompagnement entrepreneurial s’apparente ainsi à un outil
d’aide au conseil et au management stratégique. Le processus d'accompagnent fait apparaître
les interactions entre les disciplines de manière concrète. En effet, dans la réalisation de ses
activités, le microentrepreneur est obligé d’être à la fois commercial, financier, technicien ou
négociateur. Toutefois, la pratique de ces différents métiers est difficilement à la portée de
tous, d’ où la nécessité de combler les manquements des microentrepreneurs par des
techniques d’apprentissage. Cet apprentissage relève de deux piliers parmi lesquels
l’accompagnement et la formation. Notons que le succès des petites entreprises dans les Pays
développés révèle que l’accompagnement des entreprises améliore leur taux de réussite. Il

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Contribution de l’adaptation de l’offre de crédit des Etablissements de Microfinance
à la performance des microentrepreneurs : cas de ACEP Cameroun

paraît donc judicieux pour les PED de s’y conformer en associant aux aides quantitatives des
soutiens qualitatifs.
Cependant, malgré les besoins des microentrepreneurs, les EMF dans les pays
émergents, adoptent une approche de non-ingérence en supposant que le principal besoin du
micro entrepreneur est celui du capital. Pour ceux-ci, la disponibilité de ce capital permet au
microentrepreneur de poursuivre ses activités dans des conditions normales. Ainsi, dans le
cadre d’une petite activité, l’entrepreneur gère lui-même son activité et utilise le financement
qu’il reçoit de l’EMF pour acheter les ressources et le capital physique nécessaire pour la
conduite de son activité. A cet effet, les EMF supposent que les promoteurs de TPE disposent
de toutes les capacités et compétences nécessaires pour gérer leur projet d’investissement en
évitant la prise de risques inutiles. Dans le cas contraire, si des faiblesses sont observées dans
les capacités de gestion de l’emprunteur, le crédit lui est généralement refusé. De plus, la
demande de crédit sans cesse croissante auprès des EMF des PED réduit significativement le
coût d’opportunité du crédit refusé.
De ce qui précède, la démarche purement capitaliste des EMF dans les PED
défavorise par conséquent la croissance des petites structures dont le taux de mortalité reste
élevé malgré l’appui financier dont elles peuvent bénéficier. En effet, les insuffisances de
gestion autant que le déficit de financement sont de véritables freins à la pérennisation des
TPE. Dans de telles conditions, les microentrepreneurs peuvent avoir besoin en plus du crédit
de certaines compétences pour mener à bien leurs activités. C’est dans ce contexte que nous
formulons les recommandations suivantes à ACEP Cameroun et éventuellement aux autres
EMF pour lesquels le microentrepreneur occupe une place importante.

2.2.2. Formulation des recommandations

A partir de notre étude, nous formulons les recommandations d’une part à l’endroit
de ACEP, et d’autre part en vue de l’amélioration de la recherche scientifique sur notre sujet.

a. Formulation des recommandations à ACEP

Au vue de notre travail portant sur l’adaptation de l’offre de crédit des EMF aux
besoins des microentrepreneurs, nous formulons les recommandations suivantes à ACEP afin
qu’elle puisse renforcer son offre de crédit.

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à la performance des microentrepreneurs : cas de ACEP Cameroun

 Le déploiement d’une large gamme de concours et de produits financiers tels que les prêts,
les subventions, les garanties, le crédit-bail, mais aussi l’intégration de l’assistance à la
gestion.

 La combinaison aux services financiers des services d’appui aux entreprises pour
contribuer à accroître l’efficacité de l’offre de crédit et améliorer ainsi les résultats des
programmes de prêt (Philippe, 2008). En effet, lorsque des entrepreneurs en Afrique
envisagent de lancer ou d’agrandir leur entreprise, ces derniers bénéficient d’un concours
leur permettant de transformer leurs idées en projets techniquement et financièrement
acceptables. De même, pour faciliter l’appropriation du prêt, ACEP pourrait aider sa
clientèle à entreprendre des études de marché et à améliorer sa comptabilité, afin de rendre
ainsi le crédit obtenu plus performant.

 ACEP Cameroun peut rendre disponible pour sa clientèle des services d’appui identifiés
comme facteurs clés de l’adaptation de l’offre de crédit. Il peut s’agir notamment des
services liés à la formation en gestion, aux formations techniques et à la facilité de l’accès
à l’information. De plus, afin d’éviter les coûts importants que peuvent générer la mise en
œuvre de telles pratiques, les EMF peuvent solliciter l’aide des volontaires afin de réduire
leurs coûts.

 L’élaboration d’un partenariat avec les entreprises d’appui au développement des PME
camerounaises telle que Agro-PME qui offre aux entrepreneurs un service d'informations
technique-économique utile pour faciliter l'accès aux technologies, aux marchés locaux et
étrangers, promouvoir les échanges économiques en favorisant des contacts entre
opérateurs, établir et développer des relations avec les réseaux d'information aux niveaux
local et international.

 Renforcer l’offre de crédit existante en l’adaptant aux besoins de la clientèle TPE en


termes de flexibilité des conditions de crédit et de personnalisation de l’offre ;

De ce qui précède, ACEP peut offrir en plus du crédit une aide personnalisée au
micro entrepreneur afin que ce dernier ne mette pas en danger son patrimoine, augmente ses
chances de réussite, et conserve sa capacité de remboursement. Ainsi, l’augmentation de la

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à la performance des microentrepreneurs : cas de ACEP Cameroun

productivité de la TPE impliquera une rentabilité supérieure et une forte probabilité à


pérenniser son activité. A titre illustratif, dans les économies développées comme en France,
la pratique du microcrédit dans les EMF est associée à l’accompagnement et contribue à
assurer aux bénéficiaires un taux de pérennité à 59% sur trois ans (Bumacov et al., 2012).
Toutefois, relevons que l’IMF qui ne dispose pas de suffisamment de moyens pour
accompagner sa clientèle dans le cadre d’un crédit pourrait également procéder uniquement
au suivi financier du client.

b. Recommandations formulées pour la recherche scientifique

Pour que notre travail puisse contribuer efficacement à la recherche scientifique en


matière de microcrédit au Cameroun, nous formulons les recommandations suivantes :

 Augmentation de notre échantillon de microentrepreneurs afin de mieux mesurer la


perception globale des microentrepreneurs camerounais de l’offre de crédit reçu par les
EMF ;

 Réalisation des entretiens avec les principaux dirigeants d’un nombre important d’EMF
pour mieux cerner leur compréhension d’une offre de crédit adaptée aux besoins de la
clientèle TPE ; dans l’optique de déceler d’ éventuels écarts entre leur perception et celle
des microentrepreneurs et procéder par ricochet à des ajustements si nécessaires.

 Analyser de façon plus précise l’effet des variables modératrices sur le développement
socio-économique des microentrepreneurs ;

Ainsi, une étude prenant en considération ces différents aspects serait bénéfique en
contexte camerounais en vue de l’augmentation de la rentabilité des TPE pour une meilleure
contribution à la performance des EMF et à la croissance économique du pays.

Conclusion partielle

Ce chapitre a été le théâtre, de nombreuses discussions et d’implications portant sur


les résultats obtenus lors de notre étude. Ce fut également l’occasion pour nous d’énoncer
quelques difficultés et limites rencontrées, avant de proposer des recommandations découlant
de notre analyse. Ainsi, il ressort de cela que la proposition d’une offre de crédit adaptée aux
besoins des microentrepreneurs devrait passer par la combinaison de facteurs tels que les
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Contribution de l’adaptation de l’offre de crédit des Etablissements de Microfinance
à la performance des microentrepreneurs : cas de ACEP Cameroun

conditions de crédit, la personnalisation de l’offre et les services non financiers en vue


d’assurer l’amélioration des conditions de vie des promoteurs de TPE.

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à la performance des microentrepreneurs : cas de ACEP Cameroun

CONCLUSION GENERALE

En définitive, notre travail portant sur la contribution de l’adaptation de l’offre de


crédit des EMF à la performance des microentrepreneurs en contexte camerounais nous a
permis successivement de :
 Apporter des éclaircissements aux notions de microentrepreneurs et de microcrédit. A ce
propos, nous avons retenu que le microentrepreneur est une personne à faibles revenus
exerçant une activité économique en vue de réaliser un profit. Caractérisé par une surface
financière faible et fragile, ce dernier est très souvent confronté au manque de
financement qui est un véritable frein à son développement et à sa croissance. Dans un tel
contexte, le microcrédit est apparu comme « un sauveur » pour participer à la résorption
des entraves liées au financement des microentrepreneurs. Ainsi, le microcrédit se
présente donc comme un crédit à faible montant adressé aux petits entrepreneurs en vue
de réduire leur exclusion aux sources de financement formel. Ce faisant, le
microentrepreneur se trouve donc au cœur du microcrédit.
 Interroger la littérature sur l’impact de l’accès au crédit dans l’amélioration des
conditions de vie des microentrepreneurs. Nous avons relevé l’absence de consensus sur
la contribution du microcrédit à la performance des microentrepreneurs. De ce fait, nous
nous sommes interrogés sur les raisons de cette disparité en explorant l’hypothèse selon
laquelle la faiblesse des compétences managériales et financières du microentrepreneur
pourrait produire un effet négatif sur la performance de ce dernier lorsqu’il bénéficie du
microcrédit. Dans ce cas, l’offre de crédit correspondant au microentrepreneur pourrait
être une offre plus personnalisée et globalisante intégrant à la fois accompagnement
financier et accompagnement personnel en vue d’assurer de lui assurer une meilleure
performance. L’aboutissement d’une hypothèse s’avère être autant bénéfique pour le
microentrepreneur que pour l’EMF en contexte camerounais.
 Consulter la littérature pour la construction de notre modèle de recherche. En plus des
théories que nous avons répertorié dans la littérature, nous sommes appuyés
principalement sur le modèle de recherche d’un groupe d’auteurs conçu pour analyser
l’effet de la Microfinance sur la performance des femmes entrepreneures (Ekpe et al.,
2010). C’est ainsi que notre modèle théorique de recherche a été élaboré à travers les
construits suivant : les conditions de crédits, la personnalisation de l’offre, le suivi de

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à la performance des microentrepreneurs : cas de ACEP Cameroun

la clientèle, l’éducation financière, les conseils en gestion d’entreprise, l’offre de


crédit adaptée, le Welfare, la capacité de remboursement et la fidélisation.
 Construire un cadre méthodologique adapté en vue de la vérification de nos hypothèses
de recherche. A cet effet, nous avons opté pour une étude de cas en choisissant les
microentrepreneurs de l’EMF ACEP Cameroun. Nous avons élaboré notre questionnaire
qui fut par la suite administré en trois principales phases à savoir : le pré-test, le test pilot,
et la phase de collecte proprement dite.
 Traiter et présenter les résultats obtenus de notre collecte. Après la phase d’administration
de notre questionnaire, nous avons obtenu, trois cent quatre-vingt (380) réponses
utilisables sur notre échantillon composé de quatre cent trois (403) microentrepreneurs.
L’analyse de nos données s’est faite en deux étapes à travers une analyse descriptive de
notre échantillon et une analyse de notre modèle de recherche. En effet, nous nous
sommes servis du logiciel Excel pour notre analyse descriptive et du logiciel Smart PLS
basé sur l’approche quantitative PLS-SEM pour l’analyse de notre modèle de recherche.
 Discuter de nos résultats et formuler des recommandations. L’analyse de nos données
nous a permis d’obtenir des résultats utiles pour infirmer ou confirmer nos hypothèses de
recherche. Ainsi, sur nos huit (8) hypothèses, sept (7) d’entre elles ont été confirmées et
une (1) seule a été rejetée. Pour ce qui est de l’effet positif de nos variables modératrices
sur la relation entre l’offre de crédit adaptée et la performance des microentrepreneurs, il
a été confirmé pour quatre (4) de nos sous-hypothèses et rejeté pour dix-sept (17) d’entre
elles. En bref, ces résultats nous ont démontré qu’une offre de crédit adaptée qui associe
au microcrédit, une offre personnalisée et un accompagnement personnel du
microentrepreneur à travers son suivi et la promulgation des conseils en gestion
d’entreprise contribuerait bel et à assurer sa performance. Toutefois, les variables
modératrices telles que le genre, l’âge, le niveau d’éducation, le secteur d’activité,
l’ancienneté, le nombre de crédits et la localisation n’ont aucun effet positivement
significatif sur la relation entre l’offre de crédit adaptée et respectivement le bien-être et
la capacité de remboursement à l’exception faite du genre pour la relation avec la
capacité de remboursement. De même, l’âge, le secteur d’activité, l’ancienneté et la
localisation ne modère pas le lien entre l’offre de crédit adaptée et la fidélisation. Les
hypothèses de nos variables modératrices ont néanmoins révélé que le genre, le niveau
d’éducation et le nombre de crédits modèrent la relation entre l’offre de crédit adaptée et
la fidélisation. Nos données ont également révélé que le genre peut influencer la relation
entre une offre de crédit adaptée et la capacité de remboursement.

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En dépit des limites rencontrées dans la réalisation de notre recherche, nous avons
formulé des recommandations tant sur le plan managérial que sur le plan scientifique. De
ce fait, les résultats de notre recherche peuvent servir de base aux dirigeants des EMF,
plus précisément à ceux d’ACEP afin que ces derniers adaptent au mieux leur offre de
crédit à la spécificité des microentrepreneurs. Cela leur permettra ainsi, d’avoir de
meilleurs rendements et d’assainir par la même occasion leur portefeuille. De même, pour
l’avancée de la recherche scientifique, il serait judicieux d’étendre notre étude au-delà
des microentrepreneurs de l’agence de ACEP Nylon, afin d’en tirer des conclusions plus
significatives.

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Rédigé et présenté par : MBOY BIKELE Nancy Laure


Contribution de l’adaptation de l’offre de crédit des Etablissements de Microfinance
à la performance des microentrepreneurs : cas de ACEP Cameroun

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Contribution de l’adaptation de l’offre de crédit des Etablissements de Microfinance
à la performance des microentrepreneurs : cas de ACEP Cameroun

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xviii

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Contribution de l’adaptation de l’offre de crédit des Etablissements de Microfinance
à la performance des microentrepreneurs : cas de ACEP Cameroun

ANNEXES
Annexe 1

UNIVERSITE CATHOLIQUE D’AFRIQUE


CENTRALE
Institut Catholique de Yaoundé
Faculté de Sciences Sociales et de Gestion (FSSG)
Campus d’Ekounou
----------------- Année académique 2019-2020
Master Banque et Finance

QUESTIONNAIRE SUR LA CONTRIBUTION DE L’ADAPTATION DE L’OFFRE DE CREDIT


DES ETABLISSEMENTS DE MICROFINANCE A LA PERFORMANCE DES
MICROENTREPRENEURS

Thème: « Contribution de l’adaptation de l’offre de crédit des EMF à la performance


des microentrepreneurs : cas de ACEP Cameroun »

Bonjour Madame/Monsieur,
Nous tenons avant tout à vous remercier pour le temps précieux que vous allez mettre à
apporter des éléments de réponse à ce questionnaire. Il vous est proposé dans le cadre de la
rédaction d'un mémoire de fin d'études dont le principal objectif est d’évaluer la perception
qu’ont les clients d’une offre de crédit adaptée et de sa contribution à leur performance. La
qualité des informations recueillies à ce sujet nous permettra d'effectuer des analyses
pertinentes. S'agissant d'une étude académique, les réponses de cette enquête demeureront
confidentielles et seront traitées dans l’anonymat.
Pour chacune des propositions suivantes, les catégories de réponses vont de
complètement en désaccord à complètement d'accord. Compte tenu de l'expérience
personnelle que vous avez eu en bénéficiant d'un crédit à ACEP, choisissez le niveau
d’appréciation approprié.

xix

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Contribution de l’adaptation de l’offre de crédit des Etablissements de Microfinance
à la performance des microentrepreneurs : cas de ACEP Cameroun

1. Conditions de Crédit (CC)


Il s'agit ici de donner la perception que vous avez des conditions de crédit à ACEP, si elle est
conforme à vos besoins

Faiblement en
Complètement

Complètement
Moyennement

Moyennement
en désaccord

en désaccord

Faiblement
désaccord

d’accord

d’accord

d’accord
Neutre
CC1: Le traitement de la demande de
crédit à ACEP est rapide pour me
permettre de financer mon activité
CC2: Le montant du crédit que j'ai reçu
correspond à mes besoins -
CC3: ACEP me donne suffisamment de
temps pour pouvoir rembourser mon
crédit
CC4: Les garanties demandées par
ACEP ne sont pas des obstacles à mon
accès au crédit

CC5: Le taux d’intérêt proposé par


ACEP est attractif

CC6: Quel que soit le taux d’intérêt du


crédit, le plus important c’est d’avoir
investi avec ce dernier

2. Personnalisation de l’offre (PO)


Il s'agit de votre perception de la personnalisation de l'offre de crédit à ACEP
Faiblement en
Complètement

Complètement
Moyennement

Moyennement
en désaccord

en désaccord

Faiblement
désaccord

d’accord

d’accord

d’accord
Neutre

PO1: Le crédit que j'obtiens à ACEP


me permet de répondre aux exigences
de mon secteur d'activité
PO2: L'expérience que j'ai dans mon
activité me permet d'avoir un crédit
adapté à mes besoins

xx

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Contribution de l’adaptation de l’offre de crédit des Etablissements de Microfinance
à la performance des microentrepreneurs : cas de ACEP Cameroun

PO3: Le temps que j'ai déjà mis à


ACEP est pris en compte pour que
j'obtienne un crédit adapté à mes
besoins
P04: ACEP évalue l'objet du crédit
pour me proposer une offre adaptée à
ce besoin

3. Suivi de la Clientèle (SC)

Il s'agit de la perception que vous avez de votre suivi à ACEP dans le cadre du crédit

Faiblement en
Complètement

Complètement
Moyennement

Moyennement
en désaccord

en désaccord

Faiblement
désaccord

d’accord

d’accord

d’accord
Neutre
SC1: ACEP m'accompagne de façon
régulière de la demande du crédit à
l'utilisation du prêt consenti
SC2 : Un suivi périodique est effectué
pour s'assurer que le crédit octroyé a
servi au financement de l'activité
SC3: Tout au long de la période de
remboursement du crédit, ACEP veille
sur ma capacité de remboursement
SC4 : ACEP m'encourage à persévérer
dans mon activité grâce à son suivi

SC5 : ACEP réalise des descentes sur le


terrain pour surveiller mon activité

4. Education Financière (EF)


Il s'agit de la perception que vous avez de l'éducation financière que vous recevez de ACEP
Faiblement en
Complètement

Complètement
Moyennement

Moyennement
en désaccord

en désaccord

Faiblement
désaccord

d’accord

d’accord

d’accord
Neutre

EF1: ACEP m'apprend à gérer mes


recettes et mes dépenses
EF2: ACEP m'aide à prendre des

xxi

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Contribution de l’adaptation de l’offre de crédit des Etablissements de Microfinance
à la performance des microentrepreneurs : cas de ACEP Cameroun

décisions financières importantes


EF3: Si je ne comprends pas l'offre de
crédit, le personnel est toujours
disponible pour me l'expliquer
davantage
EF4: ACEP m'apprend à gérer ma
comptabilité
EF5: Si ACEP m'accompagne dans la
gestion de mon crédit et de mon
activité, je serai en mesure de me
développer

5. Conseils en Gestion d’Entreprise (CGE)


Il s'agit de la perception que vous avez des conseils que vous recevez de ACEP en matière de
crédit

Faiblement en
Complètement

Complètement
Moyennement

Moyennement
en désaccord

en désaccord

Faiblement
désaccord

d’accord

d’accord

d’accord
Neutre
CGE1: Le personnel me renseigne sur
l'offre de crédit qui me correspond le
mieux
CGE2: En cas de difficulté dans mon
activité, je peux facilement joindre le
personnel pour lui demander un conseil
CGE3: Le personnel me recommande
de planifier mes activités dans le temps
afin d'éviter les imprévus
CGE4: ACEP me donne de bons
conseils pour mieux gérer mon activité

xxii

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Contribution de l’adaptation de l’offre de crédit des Etablissements de Microfinance
à la performance des microentrepreneurs : cas de ACEP Cameroun

6. Offre de Crédit Adaptée (OCA)


Il s'agit de la perception que vous avez de l'offre de crédit à ACEP, si elle correspond à vos
besoins

Faiblement en
Complètement

Complètement
Moyennement

Moyennement
en désaccord

en désaccord

Faiblement
désaccord

d’accord

d’accord

d’accord
Neutre
OCA1: Je suis satisfait du crédit que
j'obtiens parce qu’il me permet de
réussir dans mes activités économiques

OCA2: Le crédit que j'obtiens


correspond à toutes mes attentes
OCA3: Je me finance uniquement
auprès d’ACEP

OCA4: Je choisis de ne pas financer


mon activité ailleurs qu'à ACEP
OCA5: Je finance mon activité chez
ACEP parce que je n'ai pas d'autres
choix
OCA6: Je suis satisfait du crédit obtenu
malgré les sacrifices consentis

7. Welfare (W)
C'est la perception que vous avez de l'offre de crédit à ACEP en terme d'amélioration de
votre bien-être. Plus précisément, il s'agit de déterminer si le crédit reçu de ACEP vous a
permis d'améliorer votre condition de vie au quotidien.
Faiblement en
Complètement

Complètement
Moyennement

Moyennement
en désaccord

en désaccord

Faiblement
désaccord

d’accord

d’accord

d’accord
Neutre

W1: Le crédit que j'ai obtenu a


contribué à améliorer ma
consommation quotidienne
W2: Le crédit me permet d'améliorer
ma condition de vie

xxiii

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Contribution de l’adaptation de l’offre de crédit des Etablissements de Microfinance
à la performance des microentrepreneurs : cas de ACEP Cameroun

Faiblement en
Complètement

Complètement
Moyennement

Moyennement
en désaccord

en désaccord

Faiblement
désaccord

d’accord

d’accord

d’accord
Neutre
W3: Grâce au crédit obtenu, mes
revenus ont augmenté.
W4: Le crédit que j'obtiens me permet
d'être à l'abri des pannes d'argent
W5: Grâce au crédit obtenu, je me sens
maintenant épanoui sur le plan social
W6: Grâce au crédit obtenu, je suis
devenu une personne importante
W7: Le crédit que j'ai obtenu a
contribué à améliorer l'état de mon
entreprise
W8: Le crédit que j'ai obtenu a favorisé
la scolarisation de mes enfants

8. Capacité de Remboursement (CR)


Il s'agit ici de savoir si après avoir reçu votre crédit, votre entreprise a été capable de le
rembourser.
Faiblement en
Complètement

Complètement
Moyennement

Moyennement
en désaccord

en désaccord

Faiblement
désaccord

d’accord

d’accord

d’accord
Neutre

CR1: Je réussis facilement à


rembourser mon crédit et à poursuivre
mes activités
CR2: Je rembourse mon crédit à
l'échéance prévue dans le contrat
CR3: Je n'ai pratiquement pas eu de
retards de paiement durant la période
remboursement de mon crédit
CR4: Les charges liées à mon crédit ne
m'empêchent pas de poursuivre
normalement mes activités
CR5: Je réussis à m'en sortir pour
pouvoir rembourser mon crédit

xxiv

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Contribution de l’adaptation de l’offre de crédit des Etablissements de Microfinance
à la performance des microentrepreneurs : cas de ACEP Cameroun

9. Fidélisation (FIDE)

Il s'agit ici de savoir si le crédit que vous avez obtenu à ACEP a contribué à établir entre vous
une relation à long terme

Faiblement en
Complètement

Complètement
Moyennement

Moyennement
en désaccord

en désaccord

Faiblement
désaccord

d’accord

d’accord

d’accord
Neutre
FIDE1: A l’ avenir, je compte
demander d'autres crédits pour
poursuivre mes activités
FIDE2: Je préférerai solliciter un crédit
à ACEP plutôt que dans une autre
institution financière
FIDE3: J'utilise d'autres services
financiers d'ACEP en dehors du crédit

FIDE4: Je parle des services financiers


qu'offre ACEP à mes proches
FIDE5: J'encourage mes proches à
bénéficier des services financiers
d’ACEP

10. Informations personnelles

Je suis un( e) :
Femme Homme

Ma tranche d’âge est :

Plus de 60
18 - 25 ans 26 – 35 ans 36 – 45 ans 46 – 60 ans
ans

xxv

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Contribution de l’adaptation de l’offre de crédit des Etablissements de Microfinance
à la performance des microentrepreneurs : cas de ACEP Cameroun

Mon niveau d’éducation est :

Etudes
Aucune Etudes primaires Etudes supérieures
qualification Secondaires

Je suis :

Célibataire Marié(e) Divorcé(e) Veuf/veuve

J’ai :

0 1-3 enfants 4-6 enfants 7 enfants ou plus

Mon secteur d’activité est :

Petite
Elevage Artisanat Commerce Services Autres
industrie

Je suis client à ACEP depuis :

Moins d’un
1-3 ans 4-6 ans 7-9 ans 10-13 ans 14 ans et plus
an

Le nombre de crédits que j’ai obtenu à ACEP est de :

1-3 crédits 4-6 crédits 7-9 crédits Plus de 10 crédits

xxvi

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Contribution de l’adaptation de l’offre de crédit des Etablissements de Microfinance
à la performance des microentrepreneurs : cas de ACEP Cameroun

Le chiffre d’affaires mensuel de mon entreprise est de :

500 001-
0-250 000f 250 001-500 000f Plus de 1 000 000
1 000 000 f

Le nombre d’employés de mon entreprise est de :

4-5
0 1-3 employés Plus de 5 employés
employés

La localisation de mon entreprise par rapport à ACEP est :

Très proche Proche Neutre Eloigné Très éloigné

xxvii

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Contribution de l’adaptation de l’offre de crédit des Etablissements de Microfinance
à la performance des microentrepreneurs : cas de ACEP Cameroun

Annexe 2 Prospectus de ACEP Cameroun

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Contribution de l’adaptation de l’offre de crédit des Etablissements de Microfinance
à la performance des microentrepreneurs : cas de ACEP Cameroun

TABLE DES MATIERES

DEDICACE ............................................................................................................................................. ii
REMERCIEMENTS .............................................................................................................................. iii
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS .......................................................................................... iv
LISTE DES TABLEAUX ...................................................................................................................... vi
LISTE DES FIGURES .......................................................................................................................... vii
RESUME .............................................................................................................................................. viii
ABSTRACT ........................................................................................................................................... ix
INTRODUCTION GENERALE ............................................................................................................. 1
PREMIERE PARTIE : GENERALITES ET FONDEMENTS THEORIQUES .................................... 8
CHAPITRE 1 : GENERALITES SUR LES MICROENTREPRENEURS, LE MICROCREDIT ET
LES SPECIFICITES CAMEROUNAISES ............................................................................................ 9
SECTION 1 : CADRE CONCEPTUEL DU MICRO ENTREPRENEUR ET DU MICROCREDIT 9
1.1. Généralités sur l’entrepreneuriat et la TPE.................................................................. 10
1.1.1 L’entrepreneuriat : qu’est-ce que c’est ? .............................................................. 10
a. Typologie d’entrepreneuriats et d’entrepreneurs .................................................... 11
b. Microentrepreneur de nécessité versus micro entrepreneur d’opportunité .......... 12
1.1.2 Cadre conceptuel de la TPE ................................................................................... 13
a. L’Approche quantitative et l’approche qualitative de la TPE ................................ 13
b. Courants théoriques et caractère personnel de la TPE........................................... 17
c. Importance socio-économique de la TPE .................................................................. 18
1.2 Cadre conceptuel du microcrédit ................................................................................... 19
1.2.1 Microcrédit et microentrepreneur ......................................................................... 20
a. Origines du microcrédit .............................................................................................. 20
b. Les caractéristiques du microcrédit........................................................................... 21
c. Impact du microcrédit ................................................................................................ 23
1.2.2 Microcrédit et Microfinance ................................................................................... 24
1.3 De la définition classique de la performance vers une conception de la performance
des microentrepreneurs .............................................................................................................. 25
1.3.1 Généralités sur la performance .............................................................................. 26
1.3.2 Performance des microentrepreneurs ................................................................... 27
SECTION 2 : MICROENTREPRISES ET MICROCREDIT AU PRISME DES REALITES
CAMEROUNAISES ......................................................................................................................... 28
2.1. La micro entreprise au sein de l’économie camerounaise ............................................. 28
2.1.1. Etat des lieux de la TPE Camerounaise ................................................................... 28

xxix

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Contribution de l’adaptation de l’offre de crédit des Etablissements de Microfinance
à la performance des microentrepreneurs : cas de ACEP Cameroun

2.1.2. Productivité des TPE au Cameroun ......................................................................... 32


2.1.3 Les entraves au développement de la micro entreprise ............................................ 33
2.2 Le financement des microentrepreneurs par les EMF : cas de ACEP Cameroun .... 36
2.2.1 Pertinence du financement des microentrepreneurs pour ACEP ....................... 37
CHAPITRE 2 : FONDEMENTS THEORIQUES SUR LE MICROENTREPRENEUR, LE
MICROCREDIT ET SA CONTRIBUTION A LA PERFORMANCE DU MICROENTREPRENEUR
............................................................................................................................................................... 39
............................................................................................................................................................... 39
SECTION 1 : REVUE DE LITTERATURE SUR LE MICROENTREPRENEUR, LE
MICROCREDIT ET LEUR RELATION ......................................................................................... 39
1.1. Théorie PULL versus théorie PUSH.............................................................................. 39
1.2. Théories sur le financement des entreprises : TOT et POT ........................................ 40
1.3. Théorie du Welfare ......................................................................................................... 41
1.3.1. L’effet de seuil entre l’accès au microcrédit et l’amélioration du bien être ....... 43
1.3.2. Les facteurs explicatifs des effets de seuil.............................................................. 45
1.4. Modèle sur la relation entre la Microfinance et la performance perçue des PME .... 45
SECTION 2 : MODELE CONCEPTUEL DE RECHERCHE ......................................................... 47
2.1. Variables constitutives du modèle de recherche ............................................................... 47
2.1.1. Variables issues des théories et modèles ..................................................................... 47
2.1.2. Variables modératrices du modèle de recherche ..................................................... 53
2.2. Le modèle de recherche..................................................................................................... 54
DEUXIEME PARTIE : ANALYSE DES RESULTATS ET RECOMMANDATIONS ..................... 63
CHAPITRE 3 : METHODOLOGIE ET RESULTATS ........................................................................ 64
SECTION 1 : METHODOLOGIE DE VERIFICATION DES HYPOTHESES DE TRAVAIL ..... 64
1.1 Choix de la cible de notre étude ..................................................................................... 65
1.2 Elaboration du questionnaire ......................................................................................... 65
1.3 Le pré-test ........................................................................................................................ 65
1.4 Choix de la taille de l’échantillon ................................................................................... 66
1.5 Le test pilote ..................................................................................................................... 68
1.6 Administration du questionnaire ................................................................................... 68
1.7 La collecte des données ................................................................................................... 68
1.8 Le traitement des données .............................................................................................. 69
1.9 L’analyse des données ..................................................................................................... 69
SECTION 2 : RESULTATS ET COMMENTAIRES....................................................................... 70
2.1. Analyse descriptive des données......................................................................................... 70

xxx

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Contribution de l’adaptation de l’offre de crédit des Etablissements de Microfinance
à la performance des microentrepreneurs : cas de ACEP Cameroun

2.2. Analyse du modèle de recherche ........................................................................................ 75


2.2.1. Analyse externe du modèle de recherche .................................................................. 75
2.2.2. Analyse structurelle du modèle .................................................................................. 78
a. Pertinence prédictive des variables dépendantes ..................................................... 78
b. Vérification des hypothèses du modèle ...................................................................... 79
c. Vérification des hypothèses sur les effets modérateurs ............................................ 81
d. Equations structurelles du modèle ............................................................................. 83
CHAPITRE 4 : DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS ............................................................ 86
............................................................................................................................................................... 86
SECTION 1 : DISCUSSIONS ET IMPLICATIONS ....................................................................... 86
1.1. Discussions sur les résultats obtenus.............................................................................. 86
1.1.1 Discussions sur les hypothèses acceptées ............................................................... 89
1.1.2 Discussions sur les hypothèses rejetées .................................................................. 91
1.2 Implications de nos travaux............................................................................................ 92
1.2.1 Implications théoriques ........................................................................................... 92
1.2.2 Implications managériales ...................................................................................... 93
SECTION 2 : DIFFICULTES RENCONTREES, LIMITES ET RECOMMANDATIONS DE NOS
TRAVAUX ....................................................................................................................................... 94
2.1. Difficultés rencontrées et limites de notre étude .............................................................. 94
2.1.1. Difficultés rencontrées ................................................................................................ 94
2.1.2. Limites de notre étude .................................................................................................. 94
2.2. Présentation de l’accompagnement entrepreneurial et formulation des
recommandations ........................................................................................................................ 95
2.2.1. Zoom sur l’accompagnement entrepreneurial........................................................... 95
a. Les besoins du micro entrepreneur............................................................................ 95
b. L’accompagnement entrepreneurial.......................................................................... 97
2.2.2. Formulation des recommandations ........................................................................ 100
a. Formulation des recommandations à ACEP.......................................................... 100
b. Recommandations formulées pour la recherche scientifique ................................ 102
CONCLUSION GENERALE ............................................................................................................. 104
BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................................................. xi
ANNEXES ........................................................................................................................................... xix
TABLE DES MATIERES.................................................................................................................. xxix

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Rédigé et présenté par : MBOY BIKELE Nancy Laure

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