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INTRODUCTION GENERALE

L'environnement bancaire est devenu très instable et très vulnérable face aux
différentes fluctuations de la sphère monétaire. , fFace à ces différentes
perturbations, les banques sont de plus en plus menacées par une diversité de
risques nuisant à son activité et à sa position sur le marché financier.

Le risque est une exposition à un danger potentiel, inhérent à une situation ou


une activité. Mais réduire le danger et réduire le risque sont deux choses
distinctes car la . La réduction des risques est une démarche archaïque par
rapport à celle de la réduction des dangers.

L'évaluation des risques est aujourd’hui le un facteur déterminant de dans


toutes les prises de décision stratégique de nos banques. Elle est bien trop
souvent intuitive dans nos actions de tous les jours, mais gagne à être
formalisée dans le cadre d'un projet industriel qui comporte unede projets à
dimension financière.

Donc leIl apparaît donc que la maitrise du risque apparaît comme l'est un des
défis actuels des dirigeants pour le définir, le mesurer et le gérer pour assurer
leur survie et améliorer leura performance commerciale..
PREMIERE PARTIE

CADRE THEORIQUE ET
METHODOLOGIQUE DE L’ETUDE
INTRODUCTION PARTIELLE

Dans ce chapitre, nous avons fait usage de certains concepts de base et défini
l’approche théorique du risque de crédit; qu'ils échoient de donner au
préalable leurs significations conceptuelles afin de faciliter la compréhension
du présent travail.
CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE
I. DEFINITIONS DES CONCEPTS CLES
A- CREDIT
1- DEFINITION

Le crédit est l’Oopération par laquelle un établissement de crédit met ou


promet de mettre à la disposition d'un client une somme d'argent, moyennant
intérêts et frais, pour une durée déterminée ou indéterminée. (Lorsque le
crédit est dit gratuit, les frais et les intérêts sont nuls).

Le cédant devient alors un créancier et le cessionnaire un débiteur. Crédit et


dette sont donc des termes qui décrivent une même opération considérée de
deux points de vue opposés.

Il est possible de distinguer les crédits en fonction de leur durée, de leur objet,
de la garantie exigée en fonction du prêt accordé, de l'identité du créancier ou
du débiteur : il existe des crédits au jour le jour, à court terme (de trois mois à
deux ans), à moyen terme (de deux ans à sept ans) et à long terme ; les crédits
à la consommation sont accordés aux particuliers pour leur consommation
personnelle, les crédits d'investissement, représentés par des obligations
émises par les entreprises, sont utilisés par les entreprises pour financer
l'acquisition d'installations et d'équipements ; un crédit hypothécaire (voir
Hypothèque) est composé de prêts garantis par des terrains ou des bâtiments ;
les crédits bancaires sont accordés par les banques et prennent la forme de
prêts, d'opérations d'escompte ou de découvert de compte ; le crédit
international est accordé à certains États par d'autres États, par les
ressortissants de pays étrangers ou les institutions financières internationales
telles que la Banque internationale pour la reconstruction et le
développement. (BIRD). ; lLa dette publique, quant à elle, est composée de
crédits accordés à l'État, représentés par les obligations émises par les
autorités publiques.

L'existence du crédit permet également la réalisation d'opérations de


commerce complexes sans maniement d'argent. On utilise à sa place des
instruments de crédit qui peuvent

2- TYPES DE CREDIT

Il existe plusieurs variétés de crédits :

On les classe généralement selon deux critères : la durée et la nature de


l'opération.

En fait, la durée du crédit est toujours est liée à la nature de l'opération qu'il
finance, conformément à une règle stricte de gestion financière.

Le délai d'exigibilité d'une dette doit correspondre au degré de liquidité de


l'actif qu'elle a servi à acquérir.

Ainsi, il ne peut pas être question d'utiliser un crédit remboursable sur un an,
pour installer une usine qui commence à fonctionner qu'au bout de trois ans

Nous serons amenés à distinguer trois types de crédits :

Le crédit à court terme ou crédit de fonctionnement, le crédit à moyen terme,


et le crédit à long terme ou crédit d'investissement.

a- Le crédit à court terme


Une entreprise ou un particulier quelques soit sa santé financière est parfois
confronté à des besoins de trésorerie. Ce sont des besoins à court terme qui
permettent aux clients de la banque de faire face à ces engagements auprès
des fabricants,  ; des fournisseurs,  ; de son personnel pour les entreprises ou
encore une liquidité monétaire pour ces besoins personnels pour le particulier.

C'est un crédit dont la durée ne dépasse pas deux (2) ans et il porte
essentiellement sur des besoins liés à :

 L'approvisionnement en petit matériel, ou  ; en petits équipements ;

 La fabrication des produits ;

 La commercialisation des produits ;

 La consommation,  ; etc.

On peut distinguer plusieurs types de concours :

 Ceux accordées en anticipation de rentrée certaine et qui, selon le


montant la durée, feront l'objet d'un contrat de prêt ;

 Ceux accordésent en anticipation d'épargne qui feront l'objet, dans tous


les cas d'une offre préalable et d'un contrat de prêt ;.

 Ceux enfin, qui permettent d'éviter un décaissement immédiat.

Le crédit à court terme comprend plusieurs catégories dont entre autres on


peut citer :

 Le découvert en compte :

C'est un financement à court terme sous forme de trésorerie donner au


titulaire du compte par le banquier. Le découvert porte sur un montant
maximum à ne pas dépasser, il est remboursé sur une période fixée à l'avance
en accord avec le banquier. Cette période ne peut pas dépasser deux (2) ans
parce qu'il s'agit d'un crédit à court terme. Il est assujetti à un taux d'intérêt
débiteur fixé par la banque. Ce découvert qui peut être renouvelé par tacite
reconduction fait l'objet d'une convention passée entre la banque et le client.

 Le prêt personnel

Un prêt personnel est une forme de crédit destiné au particulier, non affectée
à un usage déterminé, pour lui permettre de financer ses besoins personnels.
Le prêt personnel permet de disposer de la somme d'argent empruntée,
librement. Le prêt personnel est un crédit non affecté à un achat déterminé.
Pour demander un prêt personnel, il n'est pas nécessaire d'en préciser la
raison. Le prêt personnel est un crédit amortissable, remboursable par
mensualités fixes. La somme prêtée est versée intégralement, en une seule
fois, pour un montant, une durée de remboursement et un taux d'intérêt
déterminé au départ. Le prêt personnel est adapté, ; pour financer : des
projets (voyage, vacances, mariage...), une grosse dépense (réparation de
toiture, remplacement de climatisation, aménagement de jardin...) ou toute
autre utilisation personnelle.

 Le crédit scolaire

Ce crédit est octroyé chaque année du début du mois de juillet à la fin du mois
d'octobre. Il est remboursable sur neuf mois au maximum et le taux
d'endettement ne doit pas excéder les 45% du salaire net du client.

Ce crédit porte des intérêts au taux de 21,25% l'an auquel sera ajoutée une
taxe de 13% soit 24,01% TTC.

b- Le crédit à moyen terme 

D'une durée de 2 à 7 ans, le crédit à moyen termes accordé soit par une seule
banque, soit par une banque en concours avec un établissement spécialisé
(crédit national, crédit d'équipement des PME, etc.)

Il faut éviter dans tous les cas, que la durée du financement soit longue que la
durée d'utilisation du bien que lee crédit à moyen terme finance.
Celui-ci s'applique donc à des investissements de durée moyenne telle que les
véhicules et les machines et de façon plus générale, à la plupart des biens
d'équipements et moyens de production de l'entreprise.

La durée du prêt doit cependant tenir compte de possibilité financière de


l'entreprise. Celle-ci en effet, en pendant cette période, doit pouvoir non
seulement assurer le remboursement du crédit, mais encore dégagé un
autofinancement suffisant pour reconstituer le bien qui s'use (c'est
l'amortissement) par le crédit à moyen terme, le banquier distingue ceux qui
sont réescomptables de ceux qui ne le sont pas. Si dans les deux cas, la banque
prend le risque de l'opération, elle a la possibilité dans le premier cas de
mobiliser sa créance.

Comme le crédit à court terme, le crédit à moyen terme comprend aussi


plusieurs catégories entre autres on peut citer : Le crédit de consommation
(crédit ou prêt affecté : exemple : le crédit auto, ; le crédit d'équipements ; ...)

c- Le crédit à long terme 

D'une durée de 7 à 10 ans, il est accordé par les institutions financières


spécialisées. Pour ce type de financement, la banque ne joue, la plupart du
temps qu'un rôle d'intermédiaire avec toutefois, dans certains cas, une
participation en risque avec l'établissement préteur. Ces institutions
financières spécialisées assurent le financement de ces crédits sur les sources
provenant principalement d'emprunt obligataire.

En guise d'exemple de crédit à long terme on a :

 Le crédit d'investissement :

C’est un crédit qui peut être à moyen ou à long. Mais le plus souvent il est
utilisé pour le long terme. Et ses caractéristiques sont :

a) Définition : Un crédit d'investissement est un crédit ou un prêt à moyen ou


à long terme dont le taux d'intérêt, les modalités d'utilisation et le plan de
remboursement sont fixés par contrat.
b) But : il peut servir à financer des investissements en actifs fixes comme des
bâtiments, des machines, de l'équipement, etc.

Un crédit d'investissement peut aussi financer la reprise ou la création d'un


commerce.

Enfin, ce type de crédit sert aussi souvent à reconstituer le fonds de


roulement afin de conférer à l'entreprise une structure financière saine.

c) Fonctionnement : Supposons qu'une entreprise souhaite effectuer un


investissement mais ne dispose pas des fonds

Nnécessaires ou ne souhaite pas y affecter les fonds dont elle dispose. Elle
s'adressera alors à une banque avec laquelle elle négociera les différentes
modalités du crédit.

Le résultat de ces négociations est alors établi dans un contrat.

Suivant l'objet de l'investissement, le crédit peut être utilisé en une fois (par


exemple pour le financement d'une machine, du fonds de roulement) ou par
tranches (par exemple pour la construction d'un hangar).

A chaque utilisation, la banque exigera toutefois des documents prouvant


l'authenticité des investissements, comme des factures, des états
d'avancement, etc.

Une fois le crédit entièrement utilisé, l'entreprise procédera au


remboursement suivant un plan d'amortissement convenu, par le biais de
versements périodiques. On peut opter pour un amortissement fixe ou un
amortissement dégressif.

Dans tous les cas, l'amortissement se fait en deux parties, d'une part


l'amortissement du capital et d'autre part l'amortissement de l'intérêt.

d) Durée : elle est fonction de l'objet financé et correspondra en principe


toujours à sa durée de vie économique.
La durée d'un crédit d'investissement ne peut cependant jamais être
inférieure à trois ans ni supérieure à vingt ans.

e) Coût : Comme on l'a dit plus haut, des intérêts sont imputés sur l'encours
du crédit. Pour calculer ces intérêts, l'on part du taux de base pour les crédits
d'investissement, majoré d'une marge donnée. Cette marge est fonction de la
"qualité" de l'entreprise (plus précisément sa capacité de remboursement, les
perspectives de revenus, etc.), de la durée du crédit et du risque inhérent à
l'objet financé.

Le taux d'intérêt peut être fixe ou variable. En cas de taux variable, une clause
de révision périodique est prévue. En fonction de l'évolution du taux du
marché, le taux d'intérêt est adapté à la hausse ou à la baisse.

Les intérêts peuvent être payables mensuellement, trimestriellement ou,


exceptionnellement, semestriellement ou annuellement. Le mode de calcul et
de paiement des intérêts a une grande influence sur le coût global du crédit.

f) Risque : Le risque est qu'à l'échéance l'entreprise ne soit pas en mesure de


rembourser.

Ce risque est d'autant plus grand que l'investissement financé s'avère peu
rentable et ne génère dès lors pas suffisamment de revenus au regard des
obligations financières supplémentaires.

C'est pourquoi la banque effectuera une analyse approfondie de l'impact du


nouvel investissement sur la gestion globale de l'entreprise.

Dans le cadre de son analyse, elle se concentrera principalement sur


la capacité de remboursement

g) Extension :

Nous pouvons pointer deux extensions au crédit d'investissement

a. Exemple :
Une entreprise achète une machine d'une valeur de 204.000 euros, hors TVA
et fait appel à un crédit d'investissement pour financer cette machine :

Crédit de 204.000 euros,

A 5 ans (= 60 mois),

A un taux fixe de 7%,

Avec un amortissement fixe de capital.

Amortissement fixe de capital :

Capital = 3.400 euros / mois [= 204.000 / 60]

Intérêt 1e mois = 1.190 EUR [= (204.000 * 7) / (100 * 12)] 


dernier mois = 19,83 EUR [= (3.400 * 7) / (100 * 12)]

Charge d'intérêt totale = 36.295 euros (somme d'une série arithmétique)

Mensualités :

Charge d'intérêt totale = 38.364,24 euros [= 204.000 * 0,313433 * 60 / 100]

Mensualité = 4.039,40 euros [= (38.364,24 / 60) + 3.400]

Traitement comptable scission amortissement capital - intérêt :

La partie amortissement de capital suppose la diminution de la dette. Cette


dette est comptabilisée au passif du bilan. L'intérêt par contre est une
rémunération en faveur de la banque et fait partie des coûts financiers
au compte de résultats.

De plus, la dette en cours est divisée en deux chaque année au bilan final :

§ Dette qui devra être apurée au cours de l'exercice suivant et

§ Dette qui devra être apurée plus tard.


 Le crédit-bail :

Il s'agira de tout le matériel dont l'entreprise a besoin pour son activité


courante. Ces sommes de financement utilisées par le système bancaires ne
sont pas nombreuses et se limitent à une intermédiation financière de la
banque qui joue le rôle de relais financier entre le client et l'institution de
crédit-bail.

Ces matériels peuvent être des meubles ou des immeubles. Ce qui nous
permet de définir le crédit-bail comme une technique de financement d'une
immobilisation ou d'un mobilier par laquelle une banque ou une société
financière acquiert un bien meuble ou immeuble pour louer pour une valeur
résiduelle, généralement faible en fin de contrat. Il permet aussi de surmonter
les écueils que sont les traditionnelles garanties bancaires.

En ce concerne les techniques du crédit-bail le principe simple porte souvent


sur des biens (meubles ou immeubles) à usage professionnel. C'est une
opération qui fait intervenir trois protagonistes :

_ L'entreprise qui veut disposer du bien mobilier ou immobilier ;

_ Le fournisseur vendeur de ce bien généralement une autre entreprise


industrielle et commerciale ;

_ L'établissement de crédit-bail

Concrètement, il revient au locataire de choisir le fournisseur et de déterminer


les spécifications du matériel à financer. Ensuite, la société de crédit-bail
acquiert le bien à financer qui a été choisi pour mettre à la disposition du
locataire

Seulement, le fournisseur (propriétaire) concernant le titre propriété alors que


le locataire assume les risques et les charges pour une durée fixée en rapport
avec la durée de vie économique du bien ou celle de son amortissement fiscal.

Pendant cette durée, le locataire paie en retour le loyer comprenant


l'amortissement du bien, les frais financiers ainsi qu'une marge bénéficiaire
sous réserve d'une valeur réelle fixée à la signature du contrat. A l'issue du de
la période de location, trois options s'offrent à l'entreprise locatrice :

 Lever la promesse de vente en acquérant définitivement le bien à un prix


égal à la valeur résiduelle du matériel ;

 Conclure un nouveau contrat de crédit-bail sur le même matériel ;

 Rendre le bien au propriétaire.

Ce crédit-bail mobilier qui est à l'origine des financements des entreprises a


été étendu aux particuliers à partir des années 1970 pour le financement des
voitures de tourisme et étendu à d'autres biens.

B- LES RISQUES DES CREDITS BANCAIRESAUXQUELS SONT


EXPOSES LES ETABLISSEMENTS DE CREDIT

1- DEFINITION

Les banques, comme beaucoup d'entreprises, sont soumises aux risques.


Toutefois, elles sont soumises à plus de formes de risques que la plupart des
autres institutions et la maîtres des risques bancaires est un enjeu important :
il s'agit du thème central des nouveaux accords de Bâle qui sont entré en
vigueur depuis 2006.

La liste des risques pouvant affecter une banque est longue : risque de marché,
d'option, de crédit, de liquidité, de paiement anticipé, de gestion et
d'exploitation, risque sur l'étranger,.....................

La notion de risque, couramment utilisée dans la vie quotidienne, se révèle


complexe et a évolué au fil du temps., Elle est envisagé décrite différemment
selon les domaines et les spécialités.

Ainsi, le mot risque revêt une signification différente pour le spécialiste de


l'environnement, l'assureur, le banquier, le soignant ou le cadre de direction.
Le gestionnaire de risque l'associe au terme de vulnérabilité.
Le petit Robert définit le risque comme un << Danger éventuel prévisible>>,
<< Eventualité d'un événement ne dépendant pas exclusivement de la volonté
des parties et pouvant causer la perte d'un objet ou tout autre dommage >>

Le risque est inévitable et il est présent dans presque toutes les situations de la
vie. Il marque nos activités quotidiennes et celles des organisations des
secteurs public et résultats. Certains précisent que le risque a des
conséquences toujours défavorables, tandis que d'autres sont plus neutres.

A ce jour, aucune définition n'a fait l'unanimité mais, de nombreuses


recherches et discussions, ont donné la description suivante du risque :

<< Le risque se rapporte à l'incertitude qui entoure des événements et des


résultats futurs. Il est l'expérience de la probabilité et de l'incidence d'un
événement susceptible d'influencer l'atteinte des objectifs de l'organisation >>.

Les termes << l'expérience de la probabilité et de l'incidence d'un événement


>>laissent entendre qu'il faut faire une analyse quantitative ou qualitative
avant de prendre des décisions concernant d'importants risques ou menaces
l'atteinte des objectifs de l'organisation. Pour chaque risque considéré, il faut
évaluer deux choses : sa probabilité et l'ampleur de son incidence ou de ses
conséquences. Alors le risque est :

Ø L'événement dommageable (péril)

Ø La ressource qui peut être atteinte (objet de risque)

Ø La perte financière pouvant survenir (perte)

2- LES RISQUES MAJEURS DE L'ACTIVITE BANCAIRES


a-  Le risque de crédit :

Le crédit est une opération qui consiste pour un prêteur ou un créancier à


mettre à disposition d'un emprunteur ou débiteur, une certaine somme
d'argent moyennant un engagement de remboursement à une date
déterminée à l'avance.
Le risque de crédit est le risque que ce débiteur ou emprunteur fasse défaut ou
que sa situation économique se dégrade au point de dévaluer la créance que
l'établissement bancaire détient sur lui. Très prosaïquement, il existe donc un
risque pour la banque dès lors qu'elle se met en situation d'attendre une
entrée de fonds de la part d'un client ou d'une contrepartie de marché.

La banque doit faire face à tout type de risque de faillite pour les sociétés ou
d'insolvabilité pour les particuliers et professionnels. Elle se doit par
conséquent de les connaître, les identifier le moment venu de la manière la
plus rapide possible, et les anticiper au maximum. Le cas échéant, il convient
également de sortir du crédit avec un minimum de pertes.

Le risque de crédit pour une banque est de très loin le plus important puisqu'il
représente 75 à 85% du risque chez les établissements bancaires. Le
provisionnement, plus communément appelé « coût du risque », coûte cher
aux banques en termes de bénéfices.

Paradoxalement, la gestion du risque de crédit, dont les procédures de gestion


sont classiques et bien connues, est sans doute celle qui est appelée à évoluer
le plus aujourd'hui.

De multiples facteurs concourent à cette évolution.

En premier lieu, les mesures du risque de crédit sur des portefeuilles de prêts
ont considérablement progressé. Les modèles d'analyse de crédit sont
nombreux et commencent à être mis en application par les banques
notamment grâce à une gestion informatique et automatisée plus performante
(calcul de scores, notations etc..…....).

Cependant, nous verrons que le facteur humain de l'analyse de ce risque reste


toujours un élément clé.

Ensuite, l'environnement bancaire en très forte évolution ces deux dernières


décennies influence beaucoup ce risque qui a tendance à évoluer en
s'intensifiant. C'est pourquoi l'appréhension de ce risque par les banques est
un enjeu important.
b-  Le risque de marché :

Les risques de marché sont les pertes potentielles résultantes de la variation


du prix des instruments financiers détenus dans le portefeuille de négociation
ou dans le cadre d'une activité de marché dite aussi de trading ou de négoce.

L'activité de marché concentre et amplifie tous les risques bancaireles risques


bancaires traditionnels : risque de change, de taux d'intérêt, de crédit (ou de
contrepartie), sur les actions, de liquidité, opérationnel. Le développement
exponentiel des volumes traités sur les marchés traditionnels, et surtout sur
nouveaux marchés de produits dérivés, a considérablement amplifié les
risques. Ils ont été largement illustrés par des affaires qui mettent en exergue
une étonnante faiblesse dans le contrôle que certaines banques, et grandes
entreprises, exercent sur ces activités.

Les pertes peuvent se produire sur les compartiments des marchés financiers :
change, titre de créance, titre de propriétés, matières première, que ce soit par
la détention directe de ces instruments ou par des produits dérivés. Ils sont la
conséquence des variations des cours de change, des taux d'intérêt, des
actions ou des matières premières. S'ajoutent les risques liés à la qualité de la
contrepartie avec laquelle l'opération est traitée qui peut s'avérer défaillante.

Ces risques font l'objet d'une exigence de fonds propres : amendement à


l'accord de Bâle en 1996 transposé en Europe par la surveillance prudentielle
des risques de marché.

c-  Le risque opérationnel :

Le risque opérationnel peut être défini comme le risque de perte liée à des
processus opérationnels, des personnes ou des systèmes inadéquats ou
défaillants ou à des événements externes.

Par exemple, l'utilisation de l'informatique fait courir des risques


supplémentaires aux établissements de crédit :

Ø Perte de données et de programmes en cas de dispositifs de sécurité


inadéquats,
Ø Défaillances de l'équipement ou des systèmes et des procédures de
sauvegarde et de récupération des données ;

Ø Informations de gestion erronées résultant de procédures imparfaites de


développement de systèmes ;

Ø ·Absence d'installations de remplacement compatibles dans le cas


d'interruptions prolongées de fonctionnement des équipements.

De telles pertes et interruptions peuvent entraîner de graves difficultés pour


un établissement. Le danger que ses décisions soient fondées sur des
informations non fiables ou trompeuses produites par des systèmes
d'information mal conçus ou insuffisamment contrôlés est vraisemblablement
plus grave.

Ce risque n'était, pendant longtemps, pas ou peu pris en compte par les
banques dans la gestion de leurs risques. Des études ont cependant montré
que le risque opérationnel était une source non négligeable de pertes pour les
banques. C'est pourquoi ce risque est désormais pris en compte dans le
nouveau ratio de solvabilité Mac Donough pour une meilleure appréhension
de tous les risques bancaires.

Cependant, bien qu'il soit désormais entendu que ce risque opérationnel est
bien réel et coûte cher aux institutions financières, il n'est pourtant pas aisé de
l'identifier clairement d'où des problèmes concernant sa couverture.

Dans l'approche standard, l'activité des banques est répartie entre plusieurs
domaines ou " lignes métiers " (business line). On définit souvent trois grands
métiers de la banque : La banque de détail, la banque d'investissement et de
financement et la gestion d'actifs. A chaque métier les autorités de régulation
attribueront donc un facteur de pondération "moyen" censé refléter le risque
opérationnel objectif encouru par chaque activité.

d- Le risque pays :

Compte tenu de la forte croissance du commerce mondial (+ 6 % par an


environ) et des investissements internationaux notamment dans les pays
émergents plus risqués et instables, les enjeux liés au risque pays sont
désormais à prendre en compte dans certains cas.

Le « risque pays » peut être défini comme le risque de matérialisation d'un


sinistre, résultant du contexte économique et politique d'un Etat étranger,
dans lequel une entreprise ou une banque effectue une partie de ses activités.

De ce fait, le risque pays peut englober deux composantes :

Ø Une composante « risque politique », résultant soit d'actes ou de mesures


prises par les autorités publiques locales ou du pays d'origine (gouvernements,
législation), soit d'événements internes (émeutes) ou externes (guerre).

Ø Une composante « risque économique et financier », qui recouvre aussi bien


une dépréciation monétaire qu'une absence de devises se traduisant, par
exemple, par un défaut de paiement. De plus en plus, ces deux sources de
risque sont interdépendantes, ainsi que l'a montré la crise asiatique.
(L’Indonésie a connu des bouleversements politiques qui ont entraîné des
soubresauts économiques (effondrement de la roupie, arrêt des
investissements étrangers), mais la crise politique avait elle-même, entre
autres, des origines économiques.

e- Les autres risques :


 Le risque de liquidité :

Le risque de liquidité, ou plus précisément d'absence de liquidité, est le fait


pour une banque de ne pouvoir faire face à ses engagements par l'impossibilité
de se procurer les fonds dont elle a besoin.

La défaillance due à l'illiquidité, plus qu'une cause, est un effet. Elle est souvent
la conséquence de l'appréciation que portent le marché et les déposants sur la
capacité de l'établissement à rembourser les dépôts qui lui ont été confiés.
Cette appréciation peut être objective mais aussi parfois subjective

Un autre aspect du risque de liquidité est celui de ne pas pouvoir trouver, à un


instant donné, des instruments financiers destinés à couvrir une position, ou
de devoir les acheter ou les vendre à un prix anormal, du fait de l'insuffisance
ou de l'absence de liquidité sur le marché.

 Le risque de transformation :

La transformation, qui est un risque traditionnel, consiste à transformer des


ressources structurellement à court terme en des emplois à long terme. Ce qui
implique un double risque : un risque de taux d'intérêt et un risque
d’illiquidité.

 Le risque global de taux d'intérêt :

Les activités bancaires de dépôt et de crédit impliquent un risque significatif en


cas de variation importante des taux d'intérêt. Ses effets peuvent se révéler
être une bombe à retardement.

 Le risque stratégique :

La stratégie adoptée par un établissement de crédit dans différents domaines


engage des ressources toujours signification. A titre d'exemple ces stratégies
peuvent être : la pénétration d'un marché, le lancement de nouvelles activités,
la refonte du système d'information, une croissance externe par fusion ou
acquisition. Un échec peut s'avérer lourd de conséquence car les ressources
engagées deviennent sans valeur et la perte de substance signification.

 Le risque systémique :

Les établissements de crédit sont interdépendants les uns par rapport aux
autres. Les pertes consécutives à la défaillance d'un établissement sont
supportées, par un effet de contagion, essentiellement par le système
bancaire, sous trois formes :

Ø Les opérations interbancaires, conclues avec l'établissement défaillant, se


traduiront par une perte pour l'établissement prêteur ;

Ø La solidarité de la place oblige fréquemment tous les établissements


défaillants, à participer à l'apurement du passif de l'établissement sinistré ;
Ø Les actionnaires d'un établissement de crédit sont fréquemment d'autre
établissement qui devront, conformément à leur rôle, participer au sauvetage
de l'établissement défaillant.

La défaillance d'un établissement de crédit, comme un jeu de dominos, peut


donc déclencher des défaillances dans d'autre établissement et risque de
mettre en péril tout le système bancaire.

3- LES FACTEURS DETERMINANTS DU RISQUE DE CREDIT

Le risque de défaut d'une entreprise est très difficile à cerner en totalité,


compte tenu du nombre élevé de paramètres desquels il dépend. Ces facteurs
peuvent être internes à l'entreprise comme ils peuvent faire partie de son
environnement externe.

Les facteurs liés à l'entreprise elle-même : Ce sont les paramètres propres à


chaque entreprise, qui donnent des indications sur la probabilité de défaillance
pendant la durée de crédit, plusieurs facteurs entrent en jeu pour déterminer
le degré de risque, ces facteurs sont liés à la gestion, au profil des dirigeants,
aux procédés de fabrication, à la qualité des produits, à l'équilibre financier,
etc.

Les facteurs liés à l'environnement de l'entreprise : Ces paramètres sont les


plus difficiles à cerner et à prévoir, ils sont liés à des facteurs externes à
l'entreprise et qui peuvent influencer négativement la bonne marche de ces
activités. En effet, un secteur dont les barrières à l'entrée (barrières
administratives, investissements lourds, technologie avancée etc.) ne sont pas
suffisantes pour empêcher d'éventuels nouveaux entrants d'apparaître sur le
marché est un secteur risqué.

Les relations en amont de l'entreprise donne des indications sur une


éventuelle hausse des prix, la dégradation de la qualité des produits fournis, ou
même une rupture de stock causée par un pouvoir de négociation des
fournisseurs trop important, vu leur nombre réduit, ou leur taille importante.

Les relations en aval de l'affaire sont aussi à prendre en considération,


notamment le pouvoir de négociation des clients qui sera un facteur
déterminant des prix pratiqués, des délais de paiement, et des conditions de
vente de façon générale qui peuvent influencer négativement la rentabilité de
l'entreprise. Il est aussi pertinent d'étudier la taille de la clientèle de
l'entreprise afin d'évaluer sa solvabilité et la qualité du portefeuille de ces
créances. Ainsi une entreprise qui contracte une assurance sur ses clients
s'avère beaucoup moins risquée qu'une entreprise qui n'a aucune sûreté sur
ses créances.

Il est nécessaire d'étudier tous les facteurs externes qui pourront avoir une
influence directe ou indirecte sur la rentabilité afin de déterminer le degré de
risque lié à ces facteurs, et de tenter de se prémunir contre ces risques par des
mesures plus sévères au niveau des garanties demandées, et par la réduction
des lignes de crédit.

4- PRINCIPALES CATEGORIES DU RISQUE DE CREDIT 

Les opérations de crédit comportent plusieurs formes de risque : les risques


liés aux relations des banques avec les entreprises clientes et les particuliers, et
les risques inhérents à la politique commerciale des banques.

a-  Les risques liés aux relations bancaires


entreprises :

La relation entre la banque et ses clients peut dégénérer négativement dans


les cas où le débiteur ne peut faire face à ces obligations dans les délais prévus
(risque d'immobilisation des fonds prêtés) ou lorsqu'ils refusent ou ne peut
effectuer le remboursement (risque de non-paiement).

Les conséquences entraînées par ses risques peuvent être graves, « le simple
retard dans un remboursement peut être préjudiciable pour un établissement
qui travaille avec des fonds empruntés, car comme tout commerçant ou
industriel, il doit faire face de son côté, à ses propres échéances et, compter
sur les rentrées nécessaires à l'équilibre de sa trésorerie ».

La réalisation de ces différents risques peut-être une conséquence de la


conjoncture (risque général), de l'activité du client (risque professionnel), ou
de la situation est la personnalité de celui-ci (risque particulier).
 Le risque général :

Causé par la conjoncture politique, économique, sociale ou par des


événements naturels graves, il est difficile à prévoir. Les crises politiques
peuvent entraîner des crises économiques comme les suspensions de
paiement, les suspensions de fourniture de matières de produits etc., les crises
économiques peuvent provoquer l'asphyxie des entreprises financièrement
fragiles par le ralentissement des échanges ; les troubles sociaux peuvent
causer la paralysie de l'activité économique globale ou particulière à certains
secteurs où entreprises, des événements naturels graves peuvent aussi frapper
durement l'économie d'une ou plusieurs régions (tremblements de terre,
inondations, sécheresse etc.)

 Le risque professionnel :

Lié à l'activité de la clientèle, il peut apparaître lors des modifications brusques


affectant les caractéristiques d'un secteur donné, par exemple les découvertes
et les révolutions des techniques ou des procédés de production, la fermeture
de marchés extérieurs, ou les variations importantes dans les prix mondiaux,
dans les cours des devises, dans la fourniture des matières premières, des
produits finis etc.

 Le risque particulier :

Lié à l'activité de chaque entreprise à part, ce risque est fonction de la


personnalité des dirigeants (leur expérience, leur moralité, leur surface, etc.),
de la structure financière de l'affaire (structure d'endettement, suffisance du
fonds de roulement, la rentabilité de l'affaire etc.), de l'activité commerciale
(dynamisme des ventes, rotation des sortes, les délais accordés à la clientèle,
etc.), de l'adaptation de l'entreprise aux contraintes économiques : l'évolution
des techniques, investissements, amélioration des procédures etc.

b-  Les risques résultants de la politique commerciale


des banques :

Ce sont tous les risques liés à la concurrence bancaire et à l'importance de la


distribution des crédits par une banque.
 Les risques liés à la concurrence bancaire :

Ce sont des risques courus par la banque en ayant pour objectif de faire face à
une concurrence qui offre de meilleures conditions de crédit, cette
concurrence peut devenir préjudiciable non seulement à la banque qui octroie
le crédit mais aussi au client lui-même en lui causant de graves difficultés de
remboursement.

 Les risques liés à la distribution du crédit :

En recherchant l'accroissement du volume de ses concours avec ses possibilités


de trésorerie, et l'obtention du maximum de profit, la banque peut, avec une
mauvaise prévision dans l'évolution de la distribution des crédits, engendrer un
déficit commercial (risque commercial) ou provoquer la pénalisation de la
banque par les autorités monétaires (risque de pénalisation).
II. REVUE DE LITTERATURE

Nous procédons ici aux points des connaissances liées aux problèmes en
résolution (Revue de littérature) pouvant nous permettre de résoudre ces
problèmes.

1- NOTION DE RISQUE DE CREDIT BANCAIRE


a-  NOTION DU CREDIT

Le mot «crédit» a son étymologie dans le verbe latin «credere» qui signifie <<
croire ; avoir confiance ». Les origines du crédit ne sont pas connues avec
précision, cependant on pourrait penser qu'il a vu le jour avec la pratique du
troc, avant même l'avènement de la monnaie.

Ainsi le crédit peut être défini comme un prêt consenti par un banquier
moyennant une rémunération prenant en compte la durée du prêt et le risque
lié à la situation de l'emprunteur. Il peut aussi correspondre à un délai de
paiement pour le débiteur.

Selon G. Petit DUTAILLIS << faire crédit, c'est faire confiance, c'est donner
librement la disposition effective et immédiate d'un bien réel, d'un pouvoir
d'achat, contre la promesse que le même bien sera restitué dans un certain
délai, le plus souvent avec rémunération du service rendu et du danger couru,
danger de perte partielle ou totale que comporte la nature même de ce service
». 9

Cette définition révèle que le crédit ne concerne pas seulement le <<


commerce de l'argent » et fait ressortir aussi la complexité de l'opération du
crédit.
9
 Georges P. DUTAILLIS, le risque du crédit bancaire, Editions Clet Banque,
1981. Page 19

De ces définitions, il se dégage certains éléments dont les plus importants


sont :
· Le temps qui est le délai pendant lequel le bénéficiaire disposera du bien ou
du fonds prêté.

· La confiance faite par le créancier au bénéficiaire. Cette confiance nécessite à


son tour une promesse de restitution.

· Le risque dû au danger de perte partielle ou totale de la chose mise à la


disposition du bénéficiaire. Il est également dû à l'engagement de la
responsabilité du créditeur dans cette opération.

· La rémunération qui est le prix du service rendu et du danger couru par le


créditeur.

Ces éléments communs à toutes les opérations de crédit confèrent au crédit


une originalité et une attention particulière.

A l'origine, le crédit était consenti par des particuliers et des commerçants à


l'aide de leurs disponibilités propres. Mais son octroi est devenu
progressivement une activité autonome mettant en rapport les disponibilités
en attente d'emploi et les emprunteurs. Cette activité fait appel à des
techniques et des instruments diversifiés. Elle sera alors attribuée à des
entreprises spécialisées que sont les établissements bancaires et institutions
financières.

Cependant, cette délicate opération réservée aux banques et institutions de


microfinance comporte originairement un élément qui le domine et qui suscite
notre attention à ce sujet : le risque.

Il importe donc d'aborder à présent la notion du risque du crédit.

b- NOTION DU RISQUE

Selon CAMARA (L), par risque, il faut entendre, tout fait ou

événement dont la réalisation est susceptible de grever le patrimoine d'une


Institution de Microfinance. Lorsqu'il se produit, le risque a des conséquences
qui se traduisent sur trois variables clés de la gestion de l'Institution : ce sont la
solvabilité, la liquidité et la rentabilité. La solvabilité est la capacité d'une IMF à
faire face à toutes ses dettes (dettes à court, moyen et long terme) avec la
totalité de son actif. La liquidité est sa faculté à honorer ses engagements à
court terme avec son actif réalisable ou disponible. Quant à la rentabilité, elle
se traduit comme le résultat obtenu par l'IMF au vu des moyens mis à sa
disposition.

Selon DID (2005), le risque de crédit est le risque de pertes financières


résultant de l'incapacité de l'emprunteur pour quelque raison que ce soit de
s'acquitter entièrement de ses obligations financières à l'endroit de
l'institution.

Pour CARE INTERNATIONAL (2001), le risque est l'exposition à une forte


probabilité de perte. Le risque de crédit est la détérioration de la qualité du
portefeuille de crédit qui cause les pertes et des charges énormes en gestion
de la défaillance. Ce risque connu comme le risque de défaillance, est lié à
l'incapacité du client à respecter les termes du contrat de prêt.

Selon Lucien CAMARA (2006), le risque de crédit se définit comme la


probabilité de non-paiement du crédit octroyé à un client ou membre de l'IMF
pour une raison quelconque. C'est donc le risque de non remboursement des
crédits de l'IMF.

Pour Clément WONOU (2006), le risque de crédit peut être défini comme la
probabilité (grande ou petite) que des concours accordés à un ou plusieurs
clients ne soient pas remboursés.

Quant à François DESMICHT (2004), il définit le risque de crédit comme le


risque de perte en cas de défaillance de l'emprunteur. Il s'agit du risque
d'impayé ou risque de défaut.

En octroyant le crédit, le banquier court essentiellement deux catégories de


risques :

? Le risque de perte définitive du capital prêté : ce type de risque est fonction


de la nature des crédits accordés et spécifique à la qualité du client. Le risque
d'insolvabilité constitue un danger pour le banquier car ce dernier n'est pas un
assureur pour lequel le sinistre constitue un évènement normal et
statistiquement prévisible. Une institution de microfinance qui enregistre des
pertes importantes provoquerait la méfiance de ses bailleurs de fonds.

? Le risque d'illiquidité : c'est le risque pour le banquier que le débiteur honore


ses engagements au-delà de l'échéance prévue. Ce risque peut être dû d'une
part à la défaillance du débiteur de rembourser le banquier à l'échéance, et
d'autre part à la non observation par la banque de la règle des échéances.
Le risque n'est pas une mauvaise chose en soi. Parfois, c'est important de
prendre des risques pour atteindre des objectifs louables qui valent vraiment la
peine. Ceci est particulièrement vrai dans les IMF où les Chargés de prêts
prennent chaque jour des risques en prêtant aux personnes sans historique en
matière de crédit, ou qui ne tiennent aucune comptabilité de leurs activités
commerciales ou qui n'ont pas de garantie à offrir. Mais il est très important de
prendre des risques calculés car le risque est l'élément d'incertitude qui peut
affecter l'activité d'un agent économique. Il est la caractéristique des
opérations de crédit.

Son appréciation est le problème majeur que pose la distribution et la gestion


des crédits dans une institution de microfinance. Il tient aux aléas qui peuvent
survenir avant l'échéance à laquelle le bénéficiaire d'un délai de payement ou
d'un prêt d'argent s'engage à rembourser.

Le risque est indispensable pour toutes activités de micro crédits, mais il est
très important de prendre des risques mesurés et contrôlables.

2- IMPORTANCE ET CORRELATION DU RISQUE AVEC LES OPERATIONS


DE CREDITS
a- Importance du risque dans les opérations de crédit

Par essence, toute activité humaine comporte un risque dès lors qu'il y a un
laps de temps qui sépare l'intention ou le démarrage de l'action de la
réalisation effective de l'objectif fixé. Des aléas peuvent toujours survenir et
mettre en cause l'intention exprimée ou l'activité démarrée.

Il en est de même pour l'activité commerciale en général et celle du banquier


distributeur de crédit en particulier qui demeure une activité à grand risque.

A cet effet, notons que le risque que court le banquier provient de la nature de
cette opération. Comme nous l'avions vu dans la notion du risque de crédit
bancaire, le risque est un élément fondamental de l'opération de crédit. De
plus, il trouve sa provenance dans le facteur «temps» qui à son tour implique
la confiance du créditeur dans le crédité.

Le risque commun à tous les crédits, c'est que l'engagement pris par le
débiteur ne soit pas respecté c'est-à-dire que le remboursement n'ait pas lieu.

En plus du caractère quelque peu universel de cette importance, il y a aussi


l'aspect transactionnel de l'opération. A cet effet, le banquier en tant que
commerçant cherchera à rentabiliser les fonds qui lui sont déposés. Il fera ainsi
des prêts aux clients en manque de liquidités immédiates pour la bonne fin de
leurs activités.

Etant donné que le profit croît à l'inverse de la sécurité, le banquier est tenu de
prendre des risques grâce auxquels il pourra augmenter son profit.

Trop de sécurité implique qu'on ne prend pas de risques ; par conséquent, le


profit diminue. Le risque apparaît ainsi comme un élément sine qua non de la
vie des affaires. C'une nécessité pour la réussite des affaires et des activités
commerciales.

Malgré cette nécessité reconnue, le banquier doit-il prendre n'importe quel


risque ? Quels sont ceux qu'il peut éviter et ceux qu'il ne peut pas écarter ?

b- Corrélation entre risque et crédit bancaire

Quelles que soient les modalités adoptées ou les précautions prises, le


banquier ne peut pas exclure les risques d'un crédit qu'il octroie. Tout ce qu'il
peut faire, c'est de prendre des risques inévitables et de s'efforcer d'écarter ou
du moins, de bien peser ceux qu'il pouvait éviter.

  Les risques inévitables

Quatre types de risques sont qualifiés pour le banquier de risques inévitables ;


ce sont ceux dont la survenance dépend des phénomènes aléatoires
difficilement prévisibles au moment du contrat de crédit. Le banquier peut
donc être excusé de les subir parce qu'il ne pouvait à l'avance s'assurer de leur
survenance. L'opération du crédit, elle-même étant une activité à risques, ces
risques sont qualifiés de normaux pour le banquier. Il s'agit de :

. La défaillance des débiteurs du crédité

Au moment de l'ouverture d'un crédit, ni le crédité, ni le banquier (créditeur)


ne pouvait prévoir la faillite des débiteurs du crédité. Le banquier qui le sait
n'accordera jamais de crédit car, si les débiteurs du crédité sont effectivement
défaillants, il est clair que ce dernier ne pourra plus rentrer en possession de
ses fonds qui lui permettront de rembourser en retour le banquier.

. Une autre destination donnée au crédit obtenu

L'argent pouvant servir à tout règlement, un crédité malhonnête peut


facilement détourner un crédit de sa destination initiale. Si tel était vraiment le
cas, le remboursement ne sera plus assuré à l'échéance. Pour lutter contre ce
risque, les banquiers pensent adopter une politique de suivi de crédit en vue
d'assurer la conformité entre l'objet du crédit et l'utilisation qui en est faite.

. La fluctuation des prix des marchandises

L'instabilité des taux de change, l'inflation et la conjoncture économique


peuvent faire varier le prix des marchandises formant la base d'un contrat de
crédit. Cette variation vient fausser les calculs sur la base desquels le banquier
avait donné son accord. Par conséquent, la promesse du crédité se trouve
aussi faussée. Le banquier ne pourra plus rentrer dans ses fonds à l'échéance
convenue.

. La mésentente entre le crédité et le banquier lors d'une demande de


remboursement

Une demande de remboursement peut causer une situation tendue entre le


banquier et son client. Il peut en résulter non seulement le risque de non
remboursement, mais aussi la perte totale du client.

Rappelons alors au banquier qui veut se faire rembourser tout en gardant sa


clientèle de pratiquer une politique qui ne serait pas trop rigoureuse.

 Les risques à éviter

Les risques à éviter sont ceux qui découlent des activités ou situations
présentant une grande incertitude. Etant donné que le risque aussi provient
des incertitudes qui peuvent survenir, trop d'incertitudes ne peuvent avoir
comme effet que des risques énormes. Face à des cas de crédit pareils, le
banquier doit savoir éviter de s'engager. Sinon il court de grands risques. Nous
distinguons trois cas :

· Le client dispose déjà d'importants concours chez d'autres banquiers

Avant de donner son accord pour une demande de crédit, un bon banquier
doit chercher à savoir si son client n'a pas déjà obtenu de concours bancaires
ailleurs. Cela lui permettrait d'éviter que son argent ne soit utilisé à
rembourser d'autres dettes. Si malgré un cas d'endettement excessif ailleurs, le
banquier accorde le crédit, il prend un risque anormal.

· Le client n'est pas en règle vis-à-vis du fisc


Lorsque le client n'est pas en règle vis-à-vis du fisc, le banquier peut le savoir
grâce aux documents comptables qui lui seront présentés. Accorder un crédit
malgré cette irrégularité, c'est prendre des risques anormaux, car les chances
de remboursement sont trop faibles.

· La marchandise, objet du contrat est spéculative

Une marchandise est spéculative lorsque son écoulement peut être contrôlé
par une ou plusieurs personnes dans le but d'aggraver ou de provoquer sa
pénurie. Un crédit bancaire ne saurait être accordé pour le financement d'une
telle activité.

En somme, il faut rappeler qu'aucun crédit bancaire n'est exempt de risque. De


plus, l'octroi de crédits est l'une des principales activités bancaires. Par
conséquent, le banquier chargé de les distribuer doit pouvoir les identifier
clairement afin de mieux apprécier l'ampleur des risques à courir.

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