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INSTITUT DE FINANCEMENT DU

DEVELOPPEMENT DU MAGHREB ARABE

TECHNIQUES BANCAIRES

ELABORE PAR M.ABDESSLEM

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LES COMPTES BANCAIRES

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I – INTRODUCTION :
Qui dit dépôt dit compte en banque, les deux notions sont
étroitement liées. Ainsi, les fonds déposés par la clientèle sont gérés
par la banque par le biais du compte qui sert de cadre général pour les
règlements entre les déposants et la banque. Ceci nous amène à définir
ce qui est un dépôt de fonds.

II-DEFINITION DE LA NOTION DE DEPOT DE FONDS :


« Sont considérés comme fonds reçus sous forme de dépôts, quel
qu’ait été le procédé de versement, tous fonds que la banque reçoit
avec ou sans stipulation d’intérêt de tout tiers sur sa sollicitation ou à
la demande du déposant, avec le droit d’en disposer pour les besoins de
son activité professionnelle, sous la charge d’assurer au dit déposant un
service de caisse …etc. » ART 670 du CC.

III-CARACTERISTIQUE DES DEPOTS DE FONDS :


Nous pouvons retenir trois caractéristiques essentielles de cette
définition des dépôts de fonds.
1) la banque peut recevoir des fonds sans aucune limitation
dans leur montant :
Toute personne physique ou morale peut déposer autant de fonds
qu’elle le désire auprès d’une banque moyennant une rémunération et
des services que la banque peut lui rendre.
Du coté de la banque, l’absence de limitation par le législateur de
maximum de fonds déposés s’explique par le fait qu’ils constituent la
principale ressource avec la quelle elle travaille.
De même, économiquement, les dépôts importants réduisent l’usage
de la monnaie fiduciaire au bénéfice de la monnaie scripturale.
2) la banque a le droit de disposer des fonds déposés pour
les besoins de son activité :
C’est la contrepartie des services de caisse et de crédit qu’elle rend
au déposant avec toutefois, l’obligation de restituer les fonds à la
première demande du déposant.
3) Le déposant peut à tout moment retirer les fonds déposés
auprès de la banque :
Les fonds cédés à la banque à titre de dépôt doivent être restitué au
déposant à tout moment à sa demande.

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IV-MOTIVATIONS :
1) pour le déposant : le déposant cherche à retirer les avantages
suivants :
- assurer la sécurité des fonds qu’il remet au dépôt
- disposer de multiples services bancaires
- d’être conseillé sur les placements qu’il désire effectuer
- bénéficier d’une rémunération sur les dépôts s’il y a lieu
- lui apporter éventuellement un concours sous forme de crédits
aussi bien pour ses besoins particuliers que professionnels.
2) pour la banque : la banque, pour sa part, désire :
- développer sa clientèle qui constitue un élément essentiel de son
fonds de commerce
- trouver auprès de ses clients les ressources dont elle a besoin.

V- LES FORMULES DE DEPOTS OFERTES PAR LA


BANQUE :
L'aspect le plus important des dépôt sur le plan économique est le
degré de stabilité des fonds déposés. Cette stabilité a comme support
le taux d'intérêt dont le taux dépend du taux du marché monétaire. I1
est fixé en fonction de la catégorie du dépôt à laquelle appartient le
compte. On classe donc les dépôts en trois catégories : les Dépôts à
Vue, les Dépôts d'épargne et les Dépôts à terme.
1) LES DEPOTS A VUE :
I1 s'agit de dépôts dont le remboursement peut être demandé par les
déposants à tout moment et sans aucun préavis. Cette forme de dépôts
se réalise par les comptes suivants :
* Les Comptes en dinars intérieurs, à savoir :
- Le Compte de Dépôts ou Compte de Cheques (C.CH),
- Le Compte Courant (C.C),
* Les Comptes spéciaux en dinars, à savoir :
• Le Compte d'Attente,
• Le Compte de Capital,
• Le Compte Spécial en Dinar
• Le Compte intérieur de Non Résidents (I.N.R),
* Les Comptes à réglementation spéciales en dinar et en
devises, convertibles à savoir :
• Le Compte Etranger en Dinar Convertible (C.E.D.C),

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• Le Compte Etranger en Devises (C.E.D),
• Le Compte Spécial en Dinars Convertibles (C.S.D.C),
• Le Compte Spécial en Devises (C.S.D),
• Le Compte Professionnel en Dinar convertible (C.P.D.C),
• Le Compte Professionnel en Devises (C.P.D),
* Les autres comptes à vue.
2) LES DEPOTS D'EPARGNE :
I1 s'agit de dépôts effectués dans le but de constituer un fonds
d'épargne qui servira à des utilisations dans le futur. Cette forme de
dépôts se réalise par 1es comptes suivants :
• Le Compte sur Livret ou Compte Spécial d'Epargne (C.S.E),
• Le Compte Epargne Logement (C.E.L),
• Le Compte Epargne Etude (C.E.E),
• Le Compte Epargne Ménage (C.E.M),
• Le Compte Epargne Emprunt Obligataire (C.E.E.O,)
• Le Compte Epargne Action (CEA),
3) LES DEPOTS A TERME :
I1 s'agit des dépôts dont le remboursement ne peut être demandé par
le déposants qu’a 1'échéance du terme préalablement fixé, sauf
stipulation contraire (remboursement anticipé, avance sur compte à
terme,...etc). Cette forme de dépôts se réalise par les comptes suivants :
• Le Compte à Terme (C.A.T),
• Le Bon de Caisse (B.C),
• Le Certificat de Dépôt (C.D),
• Le Bon de Trésor (BT).

VI-LE COMPTE EN BANQUE :


Les dépôts de fonds constituent pour la Banque les ressources qui
alimentent ses opérations de crédit.
Pour le client, c’est généralement soit des sommes destinées à
assurer des règlements, soit une épargne, soit un capital à faire placer,
soit enfin le produit de vente d’une marchandise. La notion de dépôt
est étroitement liée à celle de compte en Banque (Compte chèque,
compte à terme, etc …).Dans la pratique, la relation entre la Banque et
son client commence par un versement d’espèces qui provoque
l’ouverture du compte.

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L’ouverture du compte est un acte important, c’est en règle général,
l’entrée en relation de la Banque avec son client. La banque doit
prendre les précautions, notamment d’ordre juridique, et qui sont
indispensables pour le déroulement normal des opérations sur le
compte.
Le compte sert donc de cadre général aux relations qui peuvent
exister entre la banque et le client. Celles-ci sont de natures différentes
selon qu’il s’agit de compte de dépôt ou de compte courant.

A) OUVERTURE DU COMPTE EN BANQUE :

1) LE COMPTE DE DEPOT OU COMPTE DE CHEQUES :


Ce type de compte est réglementé par les articles 670 à 677 du
code de commerce. Ils sont ouverts aux particuliers ou aux
commerçants pour leurs affaires personnelles.
a) le contrat de dépôt de fonds :
Le dépôt de fonds est un véritable contrat qui « donne lieu à la tenue
d’un compte dans lequel la Banque inscrit par crédit et par débit, toutes
les opérations traitées avec le déposant ou pour lui avec les tiers »
(article 671 du code de commerce).Ce contrat fait naître à la charge de
chacune des parties des obligations qu’elle doit respecter.
b) les obligations de la Banque :
• Restituer les fonds déposés à la première demande du déposant,
• Payer éventuellement les intérêts convenus ou fixés par la
réglementation en vigueur,
• Envoyer au client au moins une fois par an, et plus fréquemment
mensuellement, une copie du compte depuis le dernier arrêté et
dégageant le solde à reporter à nouveau,
• Assurer la sécurité des fonds contre tout risque de perte, de vol,
• Veiller à ce que le compte de dépôt ne comporte pas de
découvert.
c) Les obligations du Déposant :
• Retirer les fonds uniquement à concurrence des dépôts effectués
par lui, car : « le contrat de dépôt ne comporte pas la faculté de
découvert » (article 672 du CC).
• Faire bon usage du chéquier qui lui est délivré gratuitement par la
banque pour effectuer ses retraits et paiements.

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Sauf stipulation contraire, le compte de dépôt de fonds est à vue, le
titulaire a le droit de disposer à tout moment d’une partie ou de la
totalité du solde. Ce droit peut également être subordonné à
l’observation d’un délai de préavis ou à l’échéance d’un terme fixe.
Remarque : La banque peut elle refuser la délivrance d’un
carnet de chèques à son client ? Ainsi l’article 410 (nouveau) du
Code de Commerce stipule « L'établissement bancaire peut refuser
de délivrer au titulaire des formules de chèques autres que celles
utilisables pour un retrait direct ou pour un retrait à provision
certifiée ».
d) Procuration :
Le titulaire de compte de dépôt peut donner procuration à un tiers
pour faire fonctionner son compte. La procuration (mandat), est
l’autorisation donnée par le titulaire du compte (mandant) à une
personne (mandataire) de faire fonctionner le compte.
C – Les comptes collectifs :
Un compte peut être ouvert à deux ou plusieurs personnes ensemble.
Il existe deux formes de comptes collectifs : les comptes collectifs avec
solidarité active ou comptes joints et les comptes collectifs sans
solidarité active ou comptes indivis.
C.1 - Le compte joint (signatures séparées) :
Le compte joint est régi par les articles 677 du CC et 164 du COC.
Pour le compte joint, la banque s'engage à restituer la totalité du
dépôt à l’un quelconque des titulaires du compte. Ainsi, les divers
titulaires deviennent créanciers solidaires du banquier (conséquence de
la solidarité active).
De même, le banquier peut poursuivre solidairement chacun des
titulaires pour le montant du solde débiteur (conséquence de la
solidarité passive).
Chacun des titulaires peut faire fonctionner librement le
compte, sous sa seule signature et peut effectuer tous retraits.
Le décès de l’un des titulaires n’entraine pas la clôture du
compte joint, qui continuera à fonctionner sous les signatures des
survivants. Ainsi, ses héritiers n’ont aucun droit à prendre la place
du titulaire défunt et à faire fonctionner le compte. Seuls les
titulaires survivants conservent tous leurs droits.
L’exemple le plus connu des comptes joints est celui des époux.

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C2 - Le compte indivis (signatures conjointes) :
Le compte indivis est régi par les articles 677 du CC et 193 du
COC. Il s'agit d'un compte collectif sans solidarité active.
Il est ouvert au nom de deux ou plusieurs personnes.
Les titulaires de ce compte ne peuvent en aucun cas faire
fonctionner seul ce compte sans le recours des autres.
L’exemple le plus connu des comptes indivis est celui des
associations.
Si les titulaires n'avaient pas prévus de mandat, le compte
indivis fonctionnerait sous les signatures de tous les titulaires au
même temps. Si par contre, mandat a été donné à l'un des
titulaires, le compte fonctionnerait sous la seule signature du
mandataire.
Au cas où le compte deviendrait débiteur, la banque ne peut
poursuivre, chacun des titulaires, que pour sa part dans le compte
(à parts égales si ça n'a pas été spécifié).
Au cas où l'un des titulaires du compte meurt, le mandat cesse
et le compte est arrêté. Le banquier ne remettra le solde du compte
que sous la signature conjointe des survivants et des héritiers du
défunt.
2) LE COMPTE COURANT :
Ce type de compte est réglementé par les articles 728 à 739 du
code de commerce.
Au contraire du compte de dépôt, le compte courant est une
véritable convention entre le banquier et son client commerçant. Cette
convention ne résulte pas obligatoirement d’un écrit, le plus souvent
elle s’inscrit simplement dans les faits.
En pratique, les banques classent parmi les comptes courants tous
les comptes professionnels ouverts, non seulement aux personnes
physiques commerçants, agriculteurs et artisans ainsi que les
professions libérales pour les besoins de l'exercice de leurs activités,
mais aussi aux personnes morales (Stes industrielles, commerciales,…)
Toutefois, Pour ces personnes morales, le banquier doit :
• s'assurer de la personnalité juridique de la société (son
immatriculation au registre de commerce)
• déterminer le ou les représentants qui ont pouvoir de faire
fonctionner les comptes, ainsi que les limites de leurs pouvoirs,
ceci par le statut, PV de l’assemblé général constitutif,...

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D’une façon générale, la loi a soumis la constitution des
sociétés à un ensemble de formalités qui comportent, notamment,
la rédaction puis l'enregistrement d'un acte constitutif (statuts), le
dépôt de cet acte au greffe du Tribunal et sa publication dans le
Journal Officiel afin que les tiers en soient informés.
Le statut indique, entre autres, les personnes appelées à
représenter la société et précise les limites et l’étendu de leur
pouvoir. II est donc indispensable au banquier d'en prendre
connaissance du statut de la société avant de lui ouvrir un compte
courant.
D’autre part, il faut noter que le comportement du compte courant
n’est plus, comme le compte de dépôt, uniquement destiné à recevoir
les fonds déposés par le client, il peut aussi enregistrer des avances
consenties par le banquier.
Il y a contrat de compte courant, déclare l’article 728 du code
commerce, « quand deux personnes, dites correspondants, conviennent
de faire entrer dans un compte, par voie de remises réciproques et
enchevêtrées, les créances résultant des opérations qu’elles feront entre
elles et de substituer ainsi à des règlements particuliers et successifs de
ces opérations un règlement unique, devant porter sur le seul solde du
compte lors de sa clôture ».
Ce contrat comporte donc :
• Un élément intentionnel, l’accord des parties d’établir un compte
courant entre elles,
• Et des éléments matériels, les remises réciproques et
enchevêtrées des créances.
a)CARACTERES JURIDIQUES DU COMPTE COURANT :
On attribue au compte courant quatre caractères juridiques
indispensables à son existence :
– commune volonté des parties : Les parties sont désignées sous le
titre de :
• « Tenant du compte » (banquier)
• « Titulaire du compte » (client déposant).
– les sommes passées en compte ont le titre de « remises » :
Qu’elles que soit leur nature, les écritures représentent une dette
pour l’une des parties et une créance pour l’autre. Les remises
deviennent des « articles du compte ».

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– les remises doivent être réciproques :
Le tenant du compte et le titulaire sont appelés, l’un et l’autre, à
initier des opérations. Chacune des parties pouvant, à certains
moments, être créancière ou débitrice de l’autre.
– les remises doivent être enchevêtrées :
Les remises doivent présenter une certaine alternance, sans qu’il y
ait toutefois initiative successive de l’une, puis de l’autre partie.
Tout compte qui ne respecterait pas ces quatre règles, ne
pourrait être considéré comme un compte courant, nonobstant sa
dénomination.
b) EFFETS JURIDIQUES DU COMPTE COURANT :
– la Novation :
Lorsqu’une créance entre en compte courant, elle perd son existence
autonome, elle est fondue dans le compte ; elle ne constitue plus qu’un
article du compte. Ainsi, la créance s’éteint et ne laisse place qu’à un
article du compte.
C’est ce que paraît déclarer l’article 737 du code commerce : « les
créances entrant en compte courant cessent d’être soumises aux règles
qui leur sont propres en matière de prescription et d’intérêts ».
Pour schématiser, nous disons que cet « effet novatoire » intéresse
les créances entrant en compte : une fusion s’opère et la créance en tant
que telle, ainsi que les garanties qui lui sont éventuellement rattachées,
disparaissent pour faire place, simplement, à un « article » du compte.
Exemple : un banquier qui, ayant cautionné son client auprès de la
Douane, a dû, à l’échéance, payer cette administration et se trouve,
ainsi muni d’un titre comportant le privilège de créancier prioritaire.
Mais s’il effectue le paiement de ce titre en débitant le compte courant
de son client, ce privilège disparaît.
– l’indivisibilité :
Le compte courant forme un bloc, jusqu’à sa clôture. Aucune des
parties en présence ne peut, juridiquement, être considérée comme
débitrice ou créancière de l’autre.
Cette règle complète la précédente. Elle insiste sur le fait que le
compte est un tout et que, en principe, on ne pourrait définir son solde
qu’au moment de la cessation de la convention c’est à dire à la clôture
définitive : « tant que le compte reste ouvert, il n’y a ni créance ni
dette, mais seulement des articles de crédit ou de débit ».

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– les remises courent des intérêts de plein droit :
Toute remise en compte produit automatiquement des intérêts dans
un sens ou dans l’autre suivant les taux fixés par la réglementation
bancaire.
B) CONDITIONS D’OUVERTURE DU COMPTE EN
BANQUE :
Le compte résulte d’un accord de volonté entre le déposant qui
accepte de confier ses fonds à la Banque, laquelle consent à les
recevoir moyennant des services qu’elle rend au dit déposant. La
formation de ce contrat nécessite deux conditions : le consentement
des parties et la capacité juridique de contracter.
1) LE CONSENTEMENT DES PARTIES :
L’ouverture du compte est une manifestation de la confiance qui
existe entre le client et la Banque. Cette confiance se traduit, du coté
du client du désir de nouer des relations de compte en remettant à la
Banque une certaine somme qu’elle peut utiliser comme elle veut, et du
coté de la banque d’accepter le premier versement effectué par le
client. Ainsi, selon cette condition la banque peut elle refuser
l’ouverture d’un compte à un client ?
Conformément à l’article 410 (nouveau) du Code de Commerce
qui stipule « Tout établissement bancaire doit ouvrir un compte de
chèques pour tout client qui le lui demande », la banque ne peut
pas refuser l’ouverture d’un compte de dépôt ou compte de
chèques à son client, mais la liberté de refuser l'ouverture d'un
compte subsiste pour les comptes courants. Ceci découle
du principe de la liberté contractuelle. De même et du fait que le
banquier a le droit de rompre la "convention du compte", par
conséquent, celui qui peut rompre à sa volonté un contrat conclu,
peut être admis à ne pas le conclure.
2) LA CAPACITE JURIDIQUE :
La capacité juridique conditionne la validité du contrat conclu.
a) Définition de la capacité juridique :
La capacité juridique est l’aptitude à passer des actes juridiques.
Elle est acquise en Tunisie à l’âge de vingt ans, pour les deux sexes,
c‘est à dire à l’âge de la majorité (article 7 du C.O.C).
Celui qui ne peut pas passer des actes est qualifié juridiquement
d’incapable. L’incapable est donc celui qui a des droits mais qui ne
peut les exercer librement.

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La loi est muette en ce qui concerne les personnes capables, mais
elle établie les divers degrés de l’incapacité (articles 5 et 6 du C.O.C).

b) L’incapacité absolue (article 5 du C.O.C) :


Sont déclarées absolument incapables de contracter, si ce n’est par
les personnes qui les représentent :
• Les mineurs jusqu'à l’âge de 13 ans,
• Les majeurs atteints d’une aliénation mentale qui les prive
complètement de leurs facultés.
Les personnes déclarées absolument incapables ne peuvent agir
seules, elles doivent, dans tous les cas, se faire assister par un tiers (le
tuteur).
Le père est en droit tunisien le tuteur légal de son enfant mineur. La
mère, au vu de la loi n° 93-74 du 12 juillet 1993, peut faire fonctionner
les comptes de son enfant mineur.
En cas de divorce, elle pourra faire fonctionner les comptes de ses
enfants mineurs lorsqu’elle en aurait la garde. En cas de décès du père,
elle devient tutrice de son enfant mineur.
En cas de décès des deux parents, l’enfant mineur relève du régime
de tutelle, le juge désigne un tuteur pour gérer les biens du mineur.

c) L’incapacité limitée (article 6 du C.O.C) :


Sont déclarés relativement incapables :
• Les mineurs âgés de plus de 13 ans et jusqu’à l’âge de 20 ans,
non assistés par leur père ou tuteur,
• Les interdits pour faiblesse d’esprit ou prodigalité,
• Les interdits pour insolvabilité déclarée,
• Tous ceux auxquels la loi défend certains contrats tels que les
condamnés à des peines de travaux forcés à perpétuité.
Toutefois, il est permis au mineur de procéder à l'ouverture de
compte et de le faire fonctionner seul, s'il est :
• émancipé : il bénéficie ainsi d'une capacité égale à celle d'un
majeur. L'émancipation s'acquiert de deux manières : elle peut
d'abord être prononcée, sur demande, par le juge des tutelles ;
auquel cas, l'émancipé produira un acte juridique attestant son
émancipation (article 158 du Statut Personnel). Elle peut aussi
s'acquérir par le simple fait du mariage ;

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• commerçant : le banquier s'assurera que l'intéressé a été
régulièrement autorisé à exercer une activité commerciale par la
production d'un acte justifiant son affiliation au Registre du
Commerce (article 11 du C.O.C).
Remarque : Il y a lieu de noter aussi que seul le Compte Spécial
d’Epargne qui peut être ouvert à un mineur.

C) CLOTURE DU COMPTE DE DEPOT OU DU COMPTE


COURANT :
1) Causes de clôture :
Le fonctionnement du compte prend fin pour les causes suivantes :
a) clôture due à l’arrivée du terme du compte ou à la volonté
de l’une de deux parties :
-Compte à durée déterminée : les deux parties (la banque et le
client) peuvent convenir dés le départ de la durée du compte. Dans ce
cas, le compte est clôturé par l’arrivée du terme décidé d’un commun
accord « le compte ouvert pour une durée fixe est clos par échéance du
terme d’un commun accord entre les parties » article 732du CC.
-Compte à durée indéterminée : le compte est ouvert le plus
souvent pour une durée indéterminée. C’est le cas du compte de chèque
qui est ouvert à vue. Chaque partie peut y mettre fin unilatéralement à
tout moment en respectant toutefois un préavis d’usage.
b) Clôture due à un événement indépendant de la volonté
des deux parties :
L’article 732 du CC précise que « dans tous les cas, le compte est
clos par le décès, l’interdiction, la déconfiture, la faillite de l’un des
correspondants ».
- Décès du titulaire du compte : lorsque le titulaire du compte
décède, la banque doit arrêter le compte au jour du décès et transférer
le solde dans un compte de succession.
- Survenance d’une incapacité : si un client devient incapable par
suite d’une interdiction judiciaire pour prodigalité ou faiblesse d’esprit,
la banque se trouve dans l’obligation de clôturer son compte quitte à
lui ouvrir un nouveau compte dans les conditions prévues en fonction
de son incapacité.
Remarque : il faut noter que la saisie arrêt ne peut en aucun cas
être une cause de clôture du compte, mais elle peut interrompre,
momentanément son fonctionnement.

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D) FONCTIONNEMENT DU COMPTE EN BANQUE :
Les diverses opérations se traduisent par des inscriptions au débit ou
au crédit du compte : c'est la tenue matérielle du compte. Ces
opérations donnent, généralement, lieu à la perception d'intérêts et
commissions.
1) TENUE DU COMPTE :
a - Opérations de crédit :
S'inscrivent au crédit toutes les opérations qui ont pour effet
d'augmenter 1'avoir du titulaire du compte et qui sont soit effectuées
par lui soit par un tiers
Exemple :
- les versements dont il est bénéficiaire,
- le produit de 1'encaissement de cheques, effets, coupons,…
- les virements crédit,
- les intérêts créditeurs
b - Opérations de débit :
S'inscrivent au débit toutes les opérations qui diminuent 1'avoir du
client
Exemple :
- Les retraits de fonds,
- les paiements de cheques et d'effets domiciliés,...
- les virements débit,
- les agios débiteurs
Le crédit correspond donc aux recettes et le débit aux dépenses. La
différence entre le crédit et le débit s'appelle le solde. On dit que le
solde est créditeur lorsque le banquier doit de l'argent à son client, et
que le solde est débiteur lorsque le client doit de 1'argent à son
banquier.
Le banquier enregistre immédiatement les opérations qu'il traite
avec un même client sur un fichier électronique, de manière à pouvoir
déterminer, instantanément, le solde du compte de son client.
L'ensemble des comptes de la clientèle est géré par un ordinateur
unique au siège de la Banque.
Les clients reçoivent de leur coté des relevés périodiques
(généralement mensuels). Ce relevé n'est qu'un document relatant les
opérations que les parties ont convenues de leur passation en compte.

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2) INTERETS, DATE DE VALEUR, COMMISSIONS ET
REGIME FISCAL :
a- Intérêts :
Le solde provisoire du compte peut être productif d’intérêts. Si le
solde est créditeur les intérêts sont dits intérêts créditeurs, ils sont
calculés en appliquant à ce solde le taux des intérêts créditeurs. Lequel
taux est fixé selon la nature du compte en banque par le Tableau des
conditions bancaires arrêté par chaque Banque et préalablement
communiqué à la B.C.T avant son entrée en vigueur. (Circulaire de la
BCT 91-22 du 17/12/1991).
Si le solde est débiteur les intérêts sont dits intérêts débiteurs, ils
sont calculés en appliquant à ce solde le taux des intérêts débiteurs.
Lequel taux est égal au taux du découvert qui est lui même égal au taux
moyen mensuel du marché monétaire (TMM) augmenté de la marge de
la banque (Mb). Les intérêts produisent eux mêmes des intérêts à partir
de leur capitalisation.
Taux débiteur = TMM + Mb
2) Date de valeur :
Le point de départ des intérêts n'est pas la date de l'opération mais
1a date de valeur. Elle est postérieure pour les écritures de crédit et
antérieure pour les écritures de débit.
Les dates de valeur sont réglementées par la B.C.T conformément à
la Circulaire de la BCT N° 91-22 du 17/12/91).
Ainsi, les versements en espèces au guichet de la Banque ne sont
pris en considération pour le calcul des intérêts que le "lendemain
ouvrable", les retraits en « valeur veille ouvrable ».
La date de valeur des versements et des retraits sur les Comptes
Spéciaux d'épargne est calculée au j+7 et j-7.

3) Commissions :
Aux intérêts débiteurs s'ajoutent parfois des commissions destinées
à rémunérer la gestion du compte, telle que la commission de tenue de
compte la commission de découvert, etc..
A noter que la Banque perçoit également des commissions
rémunérant les services rendus au client et les opérations passées en
compte telles que la commission de versement chèques, la commission
de rejet de chèques, la commission d'escompte, etc..

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- Commission de tenue de compte :
La commission de tenue de compte est prélevée périodiquement
(généralement le trimestre) en contrepartie de la gestion matérielle du
compte. Son montant est fixe et diffère d’une banque à une autre.
- Commission de découvert :
La commission de découvert, qui ne frappe que les comptes
courants débiteurs, est prélevée sur le plus fort découvert du trimestre.
Son montant est un pourcentage du plus fort découvert (généralement
inférieur à 1 %).
4) Régime fiscal du Compte :
- Fiscalité des intérêts :
Les intérêts produits par le solde créditeur d’un compte rémunéré
sont soumis à la retenue à la source au taux de 20 %.
- Fiscalité des commissions :
Les commissions perçues par la banque sont soumises à la taxe sur
La valeur ajoutée (T.V.A) au taux de 18 %.

3) CALCUL DES INTERETS DU COMPTE COURANT :


a - GENERALITES :
* Taux d'intérêt :
Un compte courant et aussi appelé compte courant et d'intérêts car il
est un compte dans lequel les sommes enregistrées sont productives
d'intérêts. Si le taux est le même pour les sommes inscrites au débit et
au crédit quelque soit le sens du solde, le compte est dit à "taux
réciproque". Si les taux sont différents, il est dit à "taux
différentiels".
* Dates de valeur :
On appelle date de valeur la date à partir de laquelle une somme
inscrite en compte commence à porter intérêt.
4) METHODE DE CALCUL (LA METHODE HAMBOURGEOISE):
a)principes de la méthode :
1. On détermine le solde du compte après chaque opération et on
calcule les nombres de jours entre les échéances successives.
2. Les intérêts ou les Nombres sont calculés sur les soldes successifs
et inscrits dans la colonne d'intérêts de même sens que le solde.
3. A 1'arrété, on fait la balance des deux colonnes d'intérêts ou des
nombres et on capitalise ces intérêts.

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Fiche Technique N 1
LE COMPTE DE DEPOT OU COMPTE DE CHEQUE
I - DEFINITION :
Comme son nom l'indique, le compte de chèque est celui qui
comporte pour son titulaire la faculté d'émettre des chèques : c'est donc
un compte de dépôt à vue tenu en dinar intérieur.
II - PERSONNES CONCERNEES :
-Toute personne physique résidente jouissant de la capacité civile,
-Certaines personnes morales (Club, Comité, Association).
III - FONCTIONNEMENT DU COMPTE :
a - Opérations de crédit :
-Versement espèces,
-Versement cheques,
-Virement crédit (salaires, retraites, ...etc.)
-Intérêts créditeurs.
2 - Opérations de débit :
-Retrait espèces,
-Paiement cheques,
-Domiciliation d'effets, de factures, Virement débit,
-Agios débiteurs.
IV - REMUNERATION :
Les sommes déposées dans le Compte de Cheque sont productives
d'intérêts au taux plafonné à 2% 1'an.
V - REGIME FISCAL :
Les intérêts servis sont soumis à la retenue à la source au taux de 20 %
VI - FORMALITES D'OUVERTURE :
-Carte d'identité Nationale pour les tunisiens.
-Carte de Séjour pour les étrangers résidents.
VII - CARACTERISTIQUES :
- Le Compte de Cheque ne comporte pas la faculté de découvert.
- Le titulaire du compte de cheque dispose d'un carnet de chèques
délivré gratuitement par la Banque.
- I1 peut être un compte joint, ouvert au nom de deux personnes :
par exemple le titulaire et son conjoint. Le compte joint peut
fonctionner soit sous les signatures conjointes des co-titulaires soit
sous les signatures séparées des co-titulaires.

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Fiche Technique N° 2
LE COMPTE COURANT (C/C)

I – DEFINITION :
Le Compte Courant est un compte de dépôt à vue tenu en dinars.
II- PERSONNES CONCERNEES :
Les personnes physiques commerçantes et les personnes morales
inscrites au Registre du Commerce, telles que les sociétés
commerciales, civiles et les coopératives …
III - FONCTIONNEMENT :
a - Opérations de crédit :
-Versement espèces,
-Versement cheques, d’effets et autres,…
-Virements crédit,
-Intérêts créditeurs, . . . etc.
b - Opérations de débit :
-Retrait espèces,
- Paiement cheques,
-Règlement des dépenses (électricité, téléphone, ... etc.),
- Virements débit
-Agios débiteurs, . . . etc.
IV – REMUNERATION :
Les sommes déposées dans le Compte Courant sont productives
d'intérêts au taux plafonné à 2% 1'an.
V - REGIME FISCAL :
Les intérêts servis sont soumis à la retenue à la source au taux de 20 %.
VI - FORMALITES D'OUVERTURE :
Les pièces nécessaires à l'ouverture du Compte Courant diffèrent
selon la nature juridique du titulaire. On trouve entre autres :
- les statuts
- le PV de 1'Assemblee Générale
- le pouvoir du PDG ou du Gérant
- l'immatriculation au Registre de Commerce
- La publication au JORT

18
CLASSIFICATION DE LA
CLIENTELE DE LA BANQUE

19
I – INTRODUCTION :
La Banque est une entreprise dont le rôle essentiel consiste à
recevoir les fonds que lui confient ceux qui n'en ressentent pas
l'utilisation immédiate, et à prêter une partie de ces fonds à ceux qui en
ont besoin.
La Banque doit donc se constituer une clientèle puisque ce sont les
clients qui lui procurent aussi bien les ressources qui lui sont
nécessaires pour exercer son activité que les opportunités d'employer
ces ressources.

II - LA CLIENTELE DE LA BANQUE
Parmi les clients de la Banque on peut distinguer les particuliers et
les entreprises.
II. 1 - LES PARTICULIERS
Ce sont les individus, hommes ou femmes, considérés hors de leur
activité professionnelle. Ils ont tous un point commun : ils disposent de
revenus qu'ils emploient en consommation et en épargne.
Exemple : les fonctionnaires ; les salariés ; ... etc.
II.2 - LES ENTREPRISES
Ce sont des individus (personnes physiques) ou des
groupements d'individus (personnes morales) considérés dans
1'exercice de leur activité, celle-ci consistant soit à acheter des produits
pour les revendre dans le même état ou après transformation, soit à
vendre certains services.
Exemple : Carrefour ; Meublatex ; Tunis Air ; ... etc.
III-CLASSIFICATION DE LA CLIENTELE DE LA
BANQUE :
La clientèle de la Banque peut être classée selon plusieurs critères.
III. 1 - CLASSIFICATION SELON LE CRITERE
COMMERCIAL :
Selon ce critère, on peut classer la clientèle de la banque en
• clients Particuliers
• clients Entreprises
III.2 - CLASSIFICATION SELON LE CRITERE
JURIDIQUE :
Selon ce critère on distingue : les personnes physiques et les
personnes morales.

20
III.2.1 - Les personnes physiques :
Les personnes physiques sont les êtres humains, à partir de leur
naissance jusqu'à leur mort. Ils possèdent un état civil et un patrimoine.
1 - Etat civil :
État civil d’une personne physique comporte sa date de naissance,
son nom patronymique; ses prénoms et son domicile, ainsi que son
sexe, sa filiation et sa nationalité
a - Pièces d'identité :
Pour justifier de leur état civil, les personnes physiques doivent
fournir une pièce d’identité, délivrée par les autorités. Selon la
circulaire de la BCT N°2002/10, La pièce d’identité peut être :
• la Carte d’identité Nationale, pour les Tunisiens, résidents ou
non-résidents,
• la Carte de Séjour, pour les étrangers résidents en Tunisie,
• le Passeport, pour les Etrangers non résidents en Tunisie.
b - Documents de l'état civil :
Un certain nombre de documents qui ne peuvent servir de pièces
d’identité, seront, par contre, susceptibles de préciser à un moment
donné la situation juridique d’une personne physique. Nous noterons :
1'extrait de naissance, 1'acte de mariage, l'acte de décès, le livret
familial.
A noter toutefois que, le livret de famille ne sera jamais suffisant
pour l'ouverture d'un compte en Banque.
2 – Patrimoine :
Le patrimoine dune personne physique est constitué de l'ensemble
de ses biens diminué de 1'ensemble de ses dettes.
III.2.2 - Les personnes morales :
Les personnes morales sont des êtres fictifs, de groupement de
personnes ou de capitaux. Bien que ne possédant pas d'individualité,
elles sont pourtant soumises à certaines obligations et détiennent
certains droits.
Comme les personnes physiques, les personnes morales possèdent
un état civil et un patrimoine.
Ils existent deux catégories de personnes morales : les associations
et les sociétés.
Remarque : Lorsque le banquier est sollicité pour l'ouverture d'un
compte au nom d’une enseigne commerciale, qui n’a pas la

21
personnalité morale, il doit s’assurer d'ouvrir le compte au nom d’une
personne (physique ou morale) qui sera suivi par le nom de l'enseigne
commerciale. Autrement, il risquerait, en cas de litige, de se voir
opposer par le tribunal la non-conformité du nom du débiteur avec
celui indiqué sur le contrat d'ouverture de compte.
III.2.2.1 - Les Associations :
Les Associations sont définies par la loi comme : "La Convention
par laquelle deux ou plusieurs personnes mettent en commun d’une
manière permanente leurs connaissances ou leur activité, dans un but
autre que de partager des bénéfices.
III.2.2.2 - Les Sociétés :
La Société, au contraire, est définie comme :" Un contrat par lequel
deux ou plusieurs personnes conviennent de mettre quelque chose en
commun, dans le but de partager le bénéfice qui pourra en résulter.
Toutefois le nouveau code des sociétés permet de créer des SARL
unipersonnelles constituées par un seul associé.
Les diverses formes de sociétés sont les suivantes :
• Les sociétés de personnes (sociétés en nom collectif, sociétés en
commandite simple et sociétés en participation).
• Les sociétés à responsabilité limitée (sociétés à responsabilité
limitée et sociétés unipersonnelles à responsabilité limitée).
• Les sociétés par actions (sociétés anonymes, sociétés en
commandite simple…).
D’autre part, l'apport des associés dans une société est constitué :
• D’apport en espèces : une somme d'argent,
• D’apport en nature : c’est tout bien meuble ou immeuble,
corporel ou incorporel (nom commercial, brevet d'invention, licence
d'exploitation ...etc.)
• D’apport en « know how » : apport d'un travail, d'une activité
intellectuelle ou d'un savoir-faire.
De même les personnes morales possèdent un état civil et un
patrimoine.
L'état civil d’une personne morale comporte :
• le nom : raison sociale pour les sociétés,
• le domicile : siège social,
• la nationalité : celle de l'Etat sur le territoire duquel est implanté
le siège social.

22
Les personnes morales sont identifiées par leurs statuts ainsi que par
leur immatriculation au Registre du Commerce, cette dernière lui
acquiert définitivement sa personnalité morale.
Il y a lieu de signaler que, les personnes morales ont un patrimoine
autonome distinct de celui de chacun des individus que les composent.
III.3 - CLASSIFICATION SELON LE CRITERE DE LA
RESIDENCE :
Conformément à 1'Avis de Change N° 3 du 5 octobre 1983 et aux
modifications apportées par l'article 15 bis du Décret N° 93-1696 du
16/08/93 portant refonte et modification de la législation des changes
et du commerce extérieur régissant les relations entre la Tunisie et les
pays étrangers, la notion de résidence est définie comme suit :
III.3. 1 - Les Résidents : sont automatiquement considérés
comme résidents :
- les personnes physiques de nationalité tunisienne domiciliées en
Tunisie,
- les personnes physiques de nationalité tunisienne domiciliées hors
de la Tunisie depuis moins de 2 ans et pour lesquelles la qualité de non
résident n'a pas été formellement reconnue par la BCT,
- les personnes physiques de nationalité tunisienne, fonctionnaires
tunisiens en poste a 1'étranger ou y exerçant leurs fonctions pour le
compte d'organismes internationaux, quelle que soit la durée de leur
séjour à 1'étranger,
- les personnes physiques de nationalité étrangère, domiciliées en
Tunisie depuis deux ans au moins et pour lesquelles la qualité de non-
résident n'a pas été formellement reconnue par la BCT,
- le conjoint d'un résident ainsi que les enfants mineurs d'un résident
qui sont à sa charge, sauf décision contraire de la BCT,
- les personnes morales ayant leur siège en Tunisie et les personnes
morales quelque soit le lieu de leur siège social pour leurs
établissements en Tunisie,
- les personnes morales ayant une activité commerciale soumise à
1'ouverture d'une patente, pour leurs établissements en Tunisie.
- Les personnes morales dont le capital social est détenu par des
résidents dans une proportion supérieure à 34%.
Tout autre cas nécessite obligatoirement 1'autorisation de la BCT.

23
III.3.2 - Les Non-résidents : sont automatiquement considérés
comme Non-résidents :
-les personnes physiques de nationalité étrangère domiciliées hors
de la Tunisie,
-les personnes physiques de nationalité étrangère domiciliées en
Tunisie depuis moins de 2 ans et pour lesquelles la qualité de résident
n'a pas été formellement reconnue par la BCT,
- les personnes physiques de nationalité étrangère, quelle que soit la
durée de leur séjour en Tunisie, fonctionnaires d'Etats étrangers en
poste en Tunisie, personnel figurant sur les listes diplomatiques ou
fonctionnaires d'organismes internationaux en Tunisie.
- les personnes physiques de nationalité étrangère, exerçant un
emploi en Tunisie dans le cadre dune convention de coopération.
- les personnes physiques de nationalité tunisienne, domiciliées hors
de la Tunisie depuis 2 ans au moins et qui y possèdent le centre normal
et non provisoire de leur activité,
- les établissements relevant des personnes morales dont le siège
social n’est pas situé en Tunisie, ayant une activité provisoire ayant
trait à des prestations de services au profit de résidents ou à la
réalisation de travaux de toutes natures, sauf décision contraire de la
BCT.
- Les personnes morales dont le capital social est détenu par des
non- résidents (Etrangers ou Tunisiens) sous forme d’une importation
de devises qui est au moins égale à 66%.
Tout autre cas nécessite obligatoirement 1'autorisation de la BCT.
Remarques :
- Il y a lieu de signaler que l’étudiant tunisien à l’étranger est
considéré comme résident et ce quelque soit la durée de son
séjour à l’étranger.
- Le travailleur tunisien dont la durée de son séjour à l’étranger
n’a pas encore dépassé les deux ans ne peut ouvrir sur les livres
de la banque tunisienne qu’un compte en dinar convertible,
mais une fois il dépasse cette période, il acquiert ainsi le statut
de non résident conformément à l’avis de change N°3 du 5
octobre 1983 et aura par conséquent la possibilité d’ouvrir un
compte étranger en dinar ou en devises convertible.
- La banque est tenue de vérifier ces délais fréquemment avec
son client.

24
Il y a lieu de signaler la nouveauté introduite par l'article 15 bis du
Décret N° 93-1696 du 16 Août 1993 concernant le cumul par les
personnes physiques de nationalité tunisienne, à la fois du statut de
résident et de celui de non résident. En effet, les personnes physiques
non-résidents, de nationalité tunisienne, peuvent bénéficier du statut de
résident pour effectuer les opérations suivantes :
- 1'acquisition ou la cession de biens immeubles, de droits
immobiliers ou de fonds de commerce situés en Tunisie et ce
conformément aux obligations qui se rattachent au statut de résident,
- l'acquisition ou la cession de valeurs mobilières ou de parts
sociales tunisiennes,
- la conclusion de contrats de crédits en dinars et l'ouverture de
comptes intérieurs en dinars.
- la gestion de leurs biens et de leurs affaires en Tunisie et
l'accomplissement de toutes les activités y afférentes, y compris la
conclusion de contrats et l'octroi d'hypothèques immobiliers et de tous
gages et nantissements.
Ainsi, selon la notion de résidence, la clientèle de la Banque
comprend :
- les personnes physiques résidentes,
- les personnes physiques non résidentes,
- les personnes morales résidentes,
- les personnes morales non résidentes,

III.4 - CLASSIFICATION SELON LE CRITERE DE LA


NATIONALITE :
Selon le critère de la nationalité, on distingue : les Tunisiens et les
Etrangers.
III.5 - CLASSIFICATION SELON LE CRITERE DE LA
RELATION BANCAIRE :
Selon le critère de la relation bancaire, on distingue : les Clients
Déposants et les Clients à Engagements.

III.6 - CLASSIFICATION SELON LE CRITERE DE LA


RELATION DE COMPTE :
Selon le critère de la relation de compte, on distingue : les Clients à
Relation et les Clients de Passage.

25
LES COMPTES A REGLEMENTATION
SPECIALE

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I- LES COMPTES POUR RESIDENTS :
• Le Compte Spécial en Dinars Convertibles (C.S.D.C),
• Le Compte Spécial en Devises (C.S.D),
• Le Compte Professionnel en Dinar convertible (C.P.D.C),
• Le Compte Professionnel en Devises (C.P.D),

I- LES COMPTES POUR NON RESIDENTS :


• Le Compte Etranger en Dinar Convertible (C.E.D.C),
• Le Compte Etranger en Devises (C.E.D),
• Le Compte Spécial en Dinar

27
Fiche Technique N° 1
LE COMPTE SPECIAL EN DEVISES
CONVERTIBLES (CSDC)

I –Référence réglementaire :
Circulaire n°87-37 du 24/09/1987 abrogée par
la Circulaire n°2007- 19 du 09/07/2007
II – DEFINITION :
Le Compte Spécial en Devises Convertibles (CSDC) est un compte
de dépôt à vue tenu en devises.
III - PERSONNES CONCERNEES :
- Les personnes physiques de nationalité tunisienne transférant leur
résidence habituelle de l'étranger en Tunisie,
- Les personnes physiques de nationalité étrangère résidant en
Tunisie,
- Les tunisiens diplomates et agents de la fonction publique détachés
à l'étranger,
- Les personnes physiques et morales résidentes pour leurs avoirs
non cessibles régulièrement acquis à l'étranger.
- Les personnes physiques résidentes de nationalité tunisienne ainsi
que les personnes morales tunisiennes et les personnes morales
étrangères pour leurs établissements en Tunisie, bénéficiant de
l'amnistie accordée par la loi n°2007-41 du 25 juin 2007 portant
amnistie d'infractions de change et fiscales.
IV - FONCTIONNEMENT DU COMPTE :
a - Opérations de crédit (sans autorisation préalable de la BCT)
-Versement de devises (billets de banque et chèques de voyage)
dument déclarées à la Douane, provenant des avoirs à 1'étranger.
-Produit d'encaissement de chèques, de chèques de voyage ou
d'effets libellés en devises.
-Virement crédit en provenance de 1'étranger ou de comptes
étrangers en devises ou en dinars convertibles.
-Intérêts produits par les sommes déposées dans le compte.
b - Opérations do débit (sans autorisation préalable de la BCT)
-Retrait d'espèces en dinars en faveur du titulaire du compte et de
tout résident et retrait en devises en faveur du titulaire du compte, son
conjoint, ses ascendants, ses descendants au 1er degré effectuant un

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voyage à 1'étranger ou en faveur de tout non-résident.
-Paiement de chèques libellés en dinars ou en devises convertibles.
-Domiciliation d’effets, de factures, ... etc.
-Virement débit, en faveur de comptes tenus en dinars, en dinars
convertibles ou en devises convertibles.
V – REMUNEATION :
Les sommes déposées dans le Compte CSDC sont productives
Intérêts à un taux indexé sur les marchés internationaux.
VI - REGIME FISCAL :
Les Opérations sur le CSDC sont exonérées de tout impôt et taxe.
VII - FORMLALITES D'OUVERTURE :
-Pièce d'identité pour les personnes physiques et Dossier
juridique pour les personnes morales,
-Déclaration à la BCT justifiant l'origine des fonds rapatriés pour
les personnes physiques de nationalité étrangère
VIII - CARACTERISTIQUES :
- Le Compte CSDC ne doit en aucun cas avoir un solde débiteur.
- Le titulaire du Compte CSDC peut disposer d'un carnet de
chèques.

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Fiche Technique N° 2
Le Compte Professionnel en Devises (CPD)

I –Référence réglementaire :
Circulaire n°93-14 du 15/09/1993 et modifiée par la circulaire
n°2005-01 du 03/01/2005.
II – DEFINITION :
Le Compte (CPD) est un compte de dépôt à vue tenu en devises.
III - PERSONNES CONCERNEES :
-Personnes physiques de nationalité tunisienne résidentes ayant des
ressources en devises.
-Personnes morales tunisiennes ayant des ressources en devises.
-Personnes morales étrangères pour leurs établissements résidents
en Tunisie ayant des ressources en devises.
IV - FONCTIONNEMENT DU COMPTE :
a - Opérations de crédit (sans autorisation préalable de la BCT)
-jusqu’à 100 % des devises provenant des exportations du titulaire
du compte et de ses emprunts en devises contractés conformément à la
réglementation en vigueur,
- Virement crédit en provenance d’un autre compte professionnel de
leur titulaire, tenu soit en la même devise soit en une autre devise,
-Intérêts produits par les sommes déposées dans le compte si elles
font 1'objet d'un placement.
b - Opérations de débit (sans autorisation préalable de la BCT)
-Règlement de toute opération courante ayant trait avec 1'activité au
titre de laquelle le compte CPDV a été ouvert,
-Toute opération de placement sur le marché monétaire en devises,
-Virement au crédit d’un autre compte professionnel de leur titulaire
tenu en la même devise soit en une autre devise,
-Cession des devises à la BCT
V – REMUNEATION :
Les sommes déposées dans le Compte CPD sont productives d'intérêts.
VI - REGIME FISCAL :
Les opérations sur le CPD sont exonérées de tout impôt et taxe.

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VII - FORMLALITES D'OUVERTURE :
Ouverture libre pour toute personne physique résidente et toute
personne morale tunisienne ou étrangère pour ses établissements en
Tunisie qui a des recettes en devises.
VIII - CARACTERISTIQUES :
-Le Compte CPD ne doit en aucun cas avoir un solde débiteur.
-Le titulaire du Compte CPD peut disposer d'un carnet de chèques.

31
Fiche Technique N° 3
LE COMPTE ETRANGER EN DEVISES
CONVERTIBLES (CEDC)

I –Référence réglementaire :
Avis de change N°5 du 05/10/1982
II - DEFINITION :
Le Compte Etranger en Devises Convertibles (CEDC) est un compte
de dépôt à vue tenu en devises convertibles.
III - PERSONNES CONCERNEES :
- Personnes physiques tunisiennes non résidentes,
- Personnes physiques ou morales étrangères non résidentes.
IV - FONCTIONNEMENT DU COMPTE :
a- Opérations de crédit (sans autorisation préalable de la BCT)
- Versement de devises (billets de banque et Chèques de voyage)
dument déclarées à la Douane,
- Produit d'encaissement de chèques, de chèques de voyage ou
d'effets libellés en devises,
- Virement crédit en provenance de l'étranger ou de comptes
étrangers en devise ou en dinar convertible,
- Intérêts produits par les sommes déposées dans le compte.
b - Opérations de débit (sans autorisation préalable de la BCT)
-Retrait d'espèces en dinars en faveur du titulaire du compte et/ou de
tout résident et en devises en faveur du titulaire du compte et/ou de
tout non-résident,
-Paiement de chèques libellés en dinar ou en devises,
-Domiciliation d'effets, de factures, ... etc.
-Virements débit, en faveur de comptes tenus en dinars, en dinars
convertible et/ou en devises.
V – REMUNERATION :
Les sommes déposées dans le CEDC sont productives d’intérêts :
-au moins au taux TMM diminué de 2 points de pourcentage, pour
les comptes en dinar convertible des personnes physiques tunisiennes
non résidentes et,
-au taux applicables aux dépôts en devises, pour les comptes de
personnes physiques ou morales étrangères non résidentes

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VI - REGIME FISCAL :
Les opérations sur le CEDC sont exonérées de tout impôt et taxe.
VII- FORMALITES D'OUVERTURE :
-Carte d'Identité Nationale, Passeport et Carte de Séjour à l'étranger
pour personnes physiques tunisiennes,
-Passeport pour les personnes physiques étrangères non résidentes,
-Dossier juridique pour les personnes morales étrangères non-
résidentes.
VIII – CARACTERISTIQUES :
-Le Compte CEDC ne doit en aucun cas avoir un solde débiteur.
-Le titulaire du Compte CEDC peut disposer d'un carnet de chèques.

33
Fiche Technique N° 4
LE COMPTE SPECAL EN DINAR

I –Référence réglementaire :
Avis de change N°5 du 05/10/1982
II - DEFINITION :
Le Compte spécial en dinar est un compte tenu en dinar interne,
III - PERSONNES CONCERNEES :
Les entreprises étrangères non-résidentes titulaires de marchés en
Tunisie et destiné à loger la partie non transférable du prix de ce
marché servant à couvrir les dépenses locales y afférentes.
IV - FONCTIONNEMENT DU COMPTE :
a- Opérations de crédit (sans autorisation préalable de la BCT)
- la partie du prix du marché payable en dinars,
- virement d’un compte en devises ou en dinar convertible,
- Les intérêts produits par les sommes déposées dans le compte.
b - Opérations de débit (sans autorisation préalable de la BCT)
- Toutes les dépenses à effectuer par l'entreprise en Tunisie dans le
cadre de l’exécution du marché en question.
V- FORMALITES D'OUVERTURE :
Les entreprises étrangères non-résidentes titulaires de marchés en
Tunisie ayant reçu l'accord de la Banque Centrale de Tunisie, peuvent
ouvrir librement un compte spécial en dinar interne auprès d'un
Intermédiaire Agréé.
VI – CARACTERISTIQUES :
- Il ne peut être ouvert qu'un seul compte spécial en dinar par
marché,
- Le compte spécial en dinars ne peut donner lieu à aucune
opération de transfert sans l'autorisation préalable de la Banque
Centrale de Tunisie.

34
LES PRODUITS DE PLACEMENT

35
Fiche Technique
LE COMPTE A TERME (CAT)

I –Référence réglementaire :
Circulaire n°1991-22 du 17/12/1991
II - DEFINITION
Le Compte à Terme (CAT) est un compte de dépôt productif
d'intérêts, dans leque1 les fonds restent bloqués pour une période fixée
d'avance.
III - PERSONNES CONCERNEES :
Toute personne physique ou morale résidente peut ouvrir un Compte
à Terme.
IV - SUPPORT
Le Compte à Terme est un véritable compte de la clientèle ouvert au
nom de celui qui désire placer ses fonds.
V – REMUNEATION :
Le Compte CAT est productif d'intérêts. Le taux d'intérêt est indexé
au Taux Moyen Mensuel du Marche Monétaire.
La formule de calcul des intérêts est :
C x T x N ou C - Montant bloqué
I = ---------------- T = Taux d'intérêt en vigueur
36500 N = Nombre de jours de placement allant du
lendemain ouvrable ou non du jour d'ouverture
jusqu'a l'échéance.
VI - REGIME FISCAL :
Les intérêts produits par les sommes déposées dans le compte CAT
sont soumis à la retenue à la source au taux de 20 % l'an.
VII - FORMLALITES D'OUVERTURE :
-Carte d'identité Nationale pour les personnes physiques,
-Dossier juridique pour les personnes morales.
VIII - CARACTERISTIQUES :
1 – Emission :
-L’émission d'un Compte à Terme ne peut être rétroactive,
-Le montant, 1'échéance et le taux d'intérêt doivent être fixés des
l'ouverture du Compte à Terme,
-Le Compte à Terme peut être émis en dinar ou en dinar convertible,

36
-Le Compte à Terme ne peut être émis pour une durée inférieure à 3
mois ou supérieure à 5 ans.
2 - Avance sur Compte à Terme :
La Banque peut consentir au titulaire d'un Compte à Terme une avance.
Elle perçoit dans ce cas, au moins 15 jours d'intérêts calculés au taux
appliqué au Compte, lors de la souscription, majoré d’un point de
pourcentage.
3 - Remboursement anticipé :
La Banque peut également procéder, à la demande du client, au
remboursement anticipé de son Compte à Terme. Ce remboursement ne
peut avoir lieu qu'au terme dune période de placement de 3 mois au
minimum. Dans ce cas, le taux d’intérêt servi doit être égal à celui en
vigueur, lors de 1'émission du Compte, pour la période réelle de
placement, diminué d’un point de pourcentage.
4 – Renouvellement :
-Le renouvellement par tacite reconduction est interdit.
-A 1'expiration de l'échéance et si le client ne dépose pas une demande,
de renouvellement, la Banque doit transférer, d'office le montant du
Compte à Terme au compte à vue du client ou à défaut dans un compte
intitulé "Comptes à Terme échus".
-Si le client désire renouveler son Compte à Terme et si l'ordre de
renouvellement parvient à la Banque avant la date d'échéance ou le
jour même de 1'échéance, la durée et les intérêts du nouveau placement
commence à courir à compter du lendemain ouvrable ou non de la date
d'échéance.
-Si l'ordre parvient après la date d'échéance, 1'intérêt et la durée ne
commencent à courir qu'a partir de la date de réception de l'ordre de
renouvellement.

37
Fiche Technique N° 2
LE BON DE CAISSE (BC)

I –Référence réglementaire :
Circulaire n°1991-22 du 17/12/1991
II - DEFINITION
Le bon de caisse est un titre de créance négociable émis par la
banque contre le versement d’une somme remboursable à une échéance
fixée d'avance et bénéficiant d’une rémunération.
III - PERSONNES CONCERNEES :
Toute personne physique ou morale résidente peut souscrire à un
bon de caisse.
IV - SUPPORT
Le bon de caisse est délivré à partir d’un carnet à souche.
V – REMUNEATION :
Le bon de caisse est productif d'intérêts payable soit à terme échu et
par période d’une année de placement (on dit intérêts post-comptés)soit
à la souscription(on dit intérêts précomptés). Le taux d'intérêt est
indexé au Taux Moyen Mensuel du Marche Monétaire.
La formule de calcul des intérêts est :
*Si les intérêts sont payés à terme échu, on utilise la formule
suivante :
C x T x N ou C - Montant bloque
I = ---------------- T = Taux d'intérêt en vigueur
36500 N = Nombre de jours de placement allant du
lendemain ouvrable ou non du jour d'ouverture
jusqu'a l'échéance.
*Si les intérêts sont payés à la souscription, on utilise la formule
suivante :
C x T x N ou C = Montant bloque
I = ---------------- T = Taux d'intérêt en vigueur
36500+ (T x N) N = Nombre de jours de placement allant du
lendemain ouvrable ou non du jour d'ouverture
jusqu'a l'échéance.
VI - REGIME FISCAL :
Les intérêts produits par les sommes déposées dans le bon de caisse
sont soumis à la retenue à la source au taux de 20 % l'an.

38
VII - FORMLALITES D'OUVERTURE :
-Carte d'identité Nationale pour les personnes physiques,
-Dossier juridique pour les personnes morales.
VIII - CARACTERISTIQUES :
1 – Emission :
-L’émission d'un bon de caisse ne peut être rétroactive,
-Le montant, 1'échéance et le taux d'intérêt doivent être fixés dés
l'émission du bon de caisse,
-Le bon de caisse peut être émis en dinar ou en dinar convertible,
-Le bon de caisse ne peut être émis pour une durée inférieure à 3 mois
ou supérieure à 5 ans.
-Le bon de caisse peut être émis soit nominatif soit au porteur.
2 - Avance sur Compte à Terme :
La Banque peut consentir au titulaire d'un bon de caisse une avance.
Elle perçoit dans ce cas, au moins 15 jours d'intérêts calculés au taux
appliqué au bon de caisse, lors de la souscription, majoré d’un point de
pourcentage.
3 - Remboursement anticipé :
La Banque peut également procéder, à la demande du client, au
remboursement anticipé de son bon de caisse. Ce remboursement ne
peut avoir lieu qu'au terme dune période de placement de 3 mois au
minimum. Dans ce cas, le taux d’intérêt servi doit être égal à celui en
vigueur, lors de 1'émission du bon, pour la période réelle de placement,
diminué d’un point de pourcentage.
4 – Renouvellement :
-Le renouvellement par tacite reconduction est interdit.
-A 1'expiration de l'échéance et si le client ne dépose pas une demande,
de renouvellement, la Banque doit transférer, d'office le montant du
bon de caisse au compte à vue du client ou à défaut dans un compte
intitulé " bon de caisse échus".
-Si le client désire renouveler son (BC) et si l'ordre de renouvellement
parvient à la Banque avant la date d'échéance ou le jour même de
1'échéance, la durée et les intérêts du nouveau placement commencent
à courir à compter du lendemain ouvrable ou non de la date d'échéance.
-Si l'ordre parvient après la date d'échéance, l'intérêt et la durée ne
commencent à courir qu'a partir de la date de réception de l'ordre de
renouvellement.

39
LES PRODUITS D’EPARGNE

40
I- Les Produits d’Epargne :
• Le Compte sur Livret ou Compte Spécial d'Epargne (C.S.E),

II- Les Produits de Crédit Adossés à l’Epargne :


• Le Plan Epargne Logement (P.E.L),
• Le Plan Epargne Ménage (P.E.M),

41
Fiche Technique N° 1
LE COMPTE SPECIAL D’EPARGNE (CSE)

I –Référence réglementaire :
Circulaire n°2003-10 du 15/09/2003
II – DEFINITION :
Le Compte Spécial d’Epargne (CSE) est un compte d'épargne
nominatif sur lequel sont servis des intérêts.
III - PERSONNES CONCERNEES :
Toute personne physique résidente (tunisienne ou étrangère) ainsi que
les mineurs.
IV – FONCTIONNEMENT :
a) Opérations de crédit :
- des versements en espèces ;
- des chèques et coupons remis par le titulaire pour encaissement à la
banque sur les livres de laquelle est ouvert le compte ;
- des ordres de paiement émis par la Trésorerie Générale ; et
- des virements provenant d'un autre compte du titulaire ou d'un
compte d'une tierce personne.
b) Opérations de débit :
- des retraits en espèces effectués par le titulaire ; et
- des virements à un autre compte du titulaire ouvert sur les livres de la
même banque.
NB : Le montant minimum de chaque opération de crédit ou de débit
est fixé à dix dinars.
V - REMUNERATION :
Le CSE est productif d'intérêt au taux de rémunération de l’épargne
TRE= 3,5% en vertu des dispositions de la circulaire de la BCT aux
banques n°2014-05 du 27 juin 2014.
-Les montants portés au crédit du compte spécial d'épargne portent
intérêts à compter du septième jour ouvrable suivant.
-Les montants portés au débit du compte spécial d'épargne sont passés
valeur septième jour ouvrable précédant celui des retraits.
Une prime dite de fidélité est servie sur les fonds restés
stables au taux de :
- 0,5%, pour les fonds restés stables pendant une durée égale ou
supérieure à une année et inférieure à 2 ans ; et

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- 1%, pour les fonds restés stables pendant une durée égale ou
supérieure à 2 ans.
Les intérêts et les primes de fidélité sont décomptés et capitalisés à
chaque arrêté trimestriel.
VI - REGIME FISCAL :
Les intérêts servis sont soumis à la retenue à la source au taux de 20%
VII - FORMALITES D'OUVERTURE :
- Carte d'Identité Nationale pour les tunisiens.
- Carte de Séjour pour les étrangers résidents.
VIII – CARACTERISTIQUES :
*Le compte spécial d'épargne donne lieu à la délivrance d'un livret ou
d'une carte électronique de retrait. Il n’est pas délivré de carnet de
chèques.
*Les opérations de débit et de crédit effectuées par le client sont
inscrites sur le livret.
*Un relevé de compte est adressé trimestriellement pour le titulaire de
la carte électronique.
*Le paiement par le débit du compte spécial d'épargne doit s'effectuer
à concurrence des sommes qui y sont inscrites.

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Fiche Technique N° 2
LE PLAN EPARGNE LOGEMENT

I – DEFINITION :
Le Plan Epargne Logement est un contrat d'épargne permettant au
souscripteur de constituer progressivement, une épargne en vue
d'obtenir à terme un crédit pour :
• L'acquisition d'un logement,
• L'achat d'un terrain à usage de construction pour habitation,
• La construction ou l'extension d'un logement.
II - PERSONNES CONCERNEES :
Toutes personnes physiques résidentes ou tunisiennes non résidentes.
III – FONCTIONNEMENT :
Il faut distinguer deux phases pour ce plan d’épargne :
a) 1ere phase : d’épargne :
Au cours de cette phase, le client alimente son compte sous forme de
versement mensuel régulier afin de constituer à la fin de cette période
d’épargne (2, 3,4 ou 5 ans) un certain montant qui constituera son
apport personnel dans le schéma de financement pour l’acquisition du
logement.
a) 2eme phase : de crédit :
Au cours de cette phase, le souscripteur du plan épargne logement peut
bénéficier d'un crédit logement sur une durée qui peut atteindre les 25
ans et d'un montant correspondant à un multiple du capital épargné
majoré des intérêts, en tenant compte de sa capacité de remboursement.
IV - FORMALITES D'OUVERTURE :
La souscription à ce plan d’épargne est matérialisée par :
• l'ouverture d'un Compte Epargne Logement ;
• la délivrance d'un Livret Epargne Logement.
• la signature d'une "Convention Epargne Logement" entre la Banque et
le bénéficiaire ;
V - REMUNERATION :
Le Compte Epargne Logement est rémunéré au moins dans les mêmes
conditions que le compte spécial d'épargne.
VI - REGIME FISCAL :
Les intérêts servis sont soumis à la retenue à la source au taux de 20%.

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VIII – CARACTERISTIQUES :
* Les versements effectués dans le Compte Epargne Logement ainsi
que les intérêts servis sont indisponibles jusqu'à l'octroi du crédit.
* Tout retrait effectué avant l'octroi du crédit entrainera la résiliation
du contrat ainsi le compte Epargne sera automatiquement clôturé.

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Fiche Technique N° 3
LE PLAN EPARGNE MENAGE

I – DEFINITION :
Le Plan Epargne Ménage est un contrat d'épargne permettant au
souscripteur de constituer une épargne en vue d'obtenir un crédit de
consommation (acquisition d'équipement ménager et autre ou à réaliser
un voyage à l’étranger, des vacances ...).
II - PERSONNES CONCERNEES :
Toutes personnes physiques résidentes ou tunisiennes non résidentes.
III – FONCTIONNEMENT :
Il faut distinguer deux phases pour ce plan d’épargne :
a) 1ere phase : d’épargne :
Au cours de cette phase, le client alimente son compte sous forme de
versement mensuel régulier afin de constituer à la fin de cette phase
d’épargne qui s’étale en général sur une période de deux ans son apport
personnel dans le financement de l’acquisition du bien ou du service
concerné.
a) 2eme phase : de crédit :
Au cours de cette phase, le souscripteur du plan épargne Ménage peut
bénéficier d'un crédit sur une durée de 3 à 5ans selon sa capacité de
remboursement pour l’acquisition du bien ou du service concerné.
IV - FORMALITES D'OUVERTURE :
La souscription à ce plan d’épargne est matérialisée par :
• la signature d'une "Convention Epargne Ménage" conclue entre la
Banque et le bénéficiaire ;
• l'ouverture d'un Compte Epargne Ménage ;
• la délivrance d'un Livret Epargne Ménage.
V - REMUNERATION :
Le Compte Epargne Ménage est rémunéré au moins dans les mêmes
conditions que le compte spécial d'épargne.
VI - REGIME FISCAL :
Les intérêts servis sont soumis à la retenue à la source au taux de 20%.
VIII – CARACTERISTIQUES :
Il faut signaler que le taux d’intérêt débiteur perçu par la banque au
cours de la phase crédit est légèrement inférieur au taux débiteur du
même crédit octroyé sans souscription à un plan d’épargne Ménage.

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