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Cours d’Economie Monétaire et Financière II sections 5, 6, 7, 8 Pr Bouchra Benyacoub

Chapitre II Le système bancaire marocain

Le secteur bancaire est un secteur stratégique dans toute économie. Il constitue un pôle de
financement primordial pour les secteurs économiques.

Ce secteur a fonctionné pendant de longues années dans le cadre d’un système de « crédit
administré » encadrement du crédit 1 et des taux d’intérêt débiteurs et créditeurs fixés par les
autorités monétaires en fonction des objectifs de la politique monétaire.

Mais à l’heure de la mondialisation et de la globalisation financière, la plupart des pays


industrialisés ou en voie de développement ont été amené à modifier substantiellement leur
organisation bancaire.

Le Maroc, pays largement ouvert sur l’extérieur n’a pas échappé à la règle. Il a entamé
depuis les années 90 d’importantes réformes, dans le but de doter notre pays d’un système
bancaire dynamique, compétitif et performant capable de contribuer d’une manière plus active
à la mobilisation de l’épargne et une meilleure allocation des ressources. Les réformes
introduites sont dues aux changements de l’environnement monétaire et financier
international.

I- La réglementation bancaire :
Les enseignements tirés de la crise financière internationale mettent en exergue la
nécessité d'instaurer des dispositifs de prévention et de gestion des crises et de renforcer la
supervision des activités des établissements de crédit. En vue d'atteindre ces objectifs et de
favoriser la convergence du dispositif législatif régissant l'activité bancaire vers les meilleures
pratiques internationales, il s'est avéré opportun de procéder à une refonte de la loi bancaire.
La loi 103-12 (relative aux établissements de crédit et organismes assimilés adoptée en
novembre 2014 a été publiée au Bulletin Officiel le 5 mars 2015) constitue le nouveau cadre
législatif et réglementaire pour les établissements de crédit et organismes assimilés dont les
principaux apports portent sur les éléments suivants :
- L’instauration d’un cadre de surveillance macro-prudentielle et de gestion des crises
systémiques.
- L’instauration d’un cadre législatif introduisant les banques participatives.
- L’introduction de nouvelles dispositions relatives aux associations de microcrédit et
des banques offshore qui seront soumises aux dispositions de la loi bancaire.
- L’élargissement du champ d’application de la loi aux établissements de paiement et
aux conglomérats financiers.
- Le renforcement de la réglementation prudentielle.

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Ensemble de mesures prises par les autorités monétaires d’un pays pour limiter la somme des crédits pouvant
être accordés aux entreprises et aux particuliers par les établissements de crédit.

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A- Le champ d’application et cadre institutionnel :

La nouvelle loi bancaire s’applique sur les établissements de crédit et organismes


assimilés à savoir : « les banques et les sociétés de financement » ainsi que « les associations
de microcrédit, les banques offshore, les établissements de paiement, les compagnies
financières, la caisse de dépôts et de gestion et la caisse centrale de garantie ».

Sont exclus de son champs d’application : « Bank Al-Maghrib, la Trésorerie Générale, les
services de mandats postaux, les entreprises d’assurances et de réassurance, les organismes à
but non lucratif, le fond Hassan II pour le développement économique et social, les
organismes de prévoyances et de retraite, les organismes financières internationales et
organismes publics de coopération étrangers ».

1) Définition d’établissement de crédit :


Selon l’article 1 de la loi bancaire « sont considérés comme établissements de crédit toute
personne morale qui exercent leur activité au Maroc, quels que soient le lieu de leur siège
social, la nationalité des apporteurs de leur capital social ou de leur dotation ou celle de
leurs dirigeants et qui exercent, à titre de profession habituelle, une ou plusieurs des
activités suivantes :

-la réception de fonds du public,

-la distribution de crédit,

-la mise à la disposition de la clientèle de tous les moyens de paiements ou de leur


gestion.

2) Les activités d’établissement de crédit :

Trois catégories d’activité sont définie par la loi elles concernent :


a- La réception de fonds :
Les établissements de crédits sont habilités à recevoir du public des fonds notamment sous
forme de dépôts ou par émission de titres de créances.
Il s’agit : des dépôts à vue, des comptes sur carnet et des comptes à terme.

On distingue les dépôts à vue et les placements à terme.


Les dépôts à vue sont des dépôts que la clientèle peut retirer à tout moment.

Les placements à terme sont des dépôts rémunérés avec une échéance et un taux déterminé.
Dans le cadre de l’appel public à l’épargne, les établissements de crédits peuvent émettre les
titres de créances négociables à savoir les certificats de dépôts pour les banques et les bons
des sociétés de financement pour les sociétés de financement.

b- La distribution de crédit :

Un crédit est la somme d’argent mise à la disposition d’un emprunteur par un prêteur contre
une promesse de remboursement et moyennant le paiement d’intérêt.

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Les opérations de crédit auxquelles fait allusion cet article concernent : les crédits par
décaissement, l’avance de fonds, le découvert, l’escompte, le crédit par signature. Ainsi que
les opérations de crédit-bail et de location avec option d’achat, la vente à réméré d’effet et de
valeurs mobilières, les opérations de pension et les opérations d’affacturage.

c-La mise à la disposition de la clientèle de tous les moyens de paiements ou de leur


gestion

Sont considérés comme moyens de paiement tous les instruments qui, quelque soient le
support ou le procédé technique utilisé, permettent à toute personne de transférer des fonds.

Il s’agit des moyens de paiements traditionnels (comme le chèque, les effets de commerce,
les cartes de crédit ou de paiement, le virement et l’avis de prélèvement) ainsi que les moyens
de paiement récents (comme la monnaie électronique).

En plus de ces opérations détaillées plus haut, la loi bancaire a autorisé les banques
d’effectuer des activités connexes à leur activité.

d-Les activités connexes aux opérations de banques :

Les établissements de crédit peuvent aussi effectuer :


-Les opérations d’investissement
-Les opérations de change : il s’agit essentiellement des opérations de conversion de dirham
en monnaie étrangère ou de monnaie étrangère en dirham.
-Les opérations sur or, métaux précieux et pièce de monnaie.
-la gestion de portefeuille d’actifs financiers (Le placement, la souscription, l’achat, la
gestion, la garde et la vente de valeurs mobilière, de titres de créances négociables ou de tout
produit financier).
-Les opérations d’assurance de personnes, d’assistance et d’assurance-crédit.

-Le conseil et l’assistance en matière de gestion de patrimoine.


-le conseil et l’assistance en matière de gestion financière, d’ingénierie financière.

-Les opérations de participations dans des entreprises existantes ou en création.

B- Le contrôle et la supervision de l’activité des établissements :

En accordant des crédits, les banques participent dans le financement de l’économie.


L’activité bancaire est donc primordiale pour la nation, il n’est donc pas surprenant qu’elle
soit l’objet d’un strict contrôle par les autorités.

Les établissements de crédit sont tenus au respect d’un ensemble de normes d’ordre
prudentiel, comptable, d’intégrité financière et de protection de la clientèle. Les normes

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prudentielles, visant à préserver la liquidité et la solvabilité des établissements de crédit, se


présentent sous forme de ratios mettant en rapport des éléments de leur actif, passif et hors
bilan.

En plus de ces règles d’ordre quantitatif, les établissements de crédit sont tenus d’observer
des normes qualitatives pour un mode de gouvernance sain et une gestion efficiente de leurs
risques. A cet effet, ils sont tenus de se doter de dispositifs de mesure, de maîtrise et de
surveillance de leurs risques (crédit, liquidité, taux d’intérêt, marché, pays, concentration et
opérationnel) et d’un système de contrôle interne, dont les conditions minimales sont fixées
par Bank Al-Maghrib.

L’ensemble de ces normes trouvent leur fondement dans les standards édictés par le
Comité de Bâle, instance internationale chargée de promouvoir l’harmonisation en termes de
contrôle bancaire prudentiel.

Le contrôle est attribué aux autorités de tutelle et de supervision appelées communément


autorités monétaires avec à leur tête Bank Al-Maghrib qui coordonne avec les instances
collégiales et les associations professionnelles.

1- Bank Al-Maghrib :

Bank Al-Maghrib occupe une place particulière dans le paysage bancaire marocain. Elle
a été créé en 1959, elle dispose du monopole de l’émission de la monnaie fiduciaire, elle
refinance les banques et en contrôle l’activité, elle octroie et retire les agréments et met en
place la politique monétaire.
Bank Al- Maghrib suit également d’une manière rigoureuse l’activité des établissements de
crédit et publie, depuis 2005, un rapport annuel sur la supervision bancaire, qui traite
notamment de la réglementation bancaire et des relations banques-clients ; ce rapport retrace
aussi l'évolution de l'activité et des résultats du secteur et informe sur la concentration
bancaire.

2-Les instances collégiales :


Des organes spécialisés ont été créés pour être consultés et faciliter la prise des décisions des
autorités monétaires. Il s’agit :
-Le conseil national de la monnaie et de l’épargne (CNME) qui a une fonction consultative
sur les orientations de la politique monétaire, du crédit et les moyens de sa mise en œuvre. Il
donne avis sur les conditions générales de fonctionnement des établissements de crédits.
-Le comité des établissements de crédit (CEC) Cet organisme est chargé de se prononcer
sur toutes les questions relatives à la réglementation bancaire, notamment : l’octroi et le retrait
de l’agrément, fixe les conditions de prise de participations, l’exercice d’une activité autres
que celles visées par la loi.
-La commission de discipline des établissements de crédits (CDEC), elle a une fonction de
contrôle et de sanction, veille au respect de l’ensemble de la réglementation bancaire
(prononcer les sanctions disciplinaires).

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-La commission de coordination et de surveillance des risques systémiques 2: Cette


commission est chargée d’assurer la surveillance macro-prudentielle du secteur financier. Elle
détermine les établissements financiers ayant une importance systémique, prévient les risques
systémiques, et évalue et coordonne les actions de résolutions de crises.

3-Les associations professionnelles :

Tous établissement de crédit est tenu d’adhérer à une association professionnelle. Ces
associations professionnelles ont quatre missions essentielles :

-Défense des intérêts de la profession ;

-Représentation de la profession auprès des pouvoirs publics ;

- veiller au respect de la réglementation ;

-Amélioration de l’exercice de la profession.

Les associations professionnelles peuvent aussi être consultées par les autorités
monétaires sur toute question intéressant la profession, comme elles peuvent leur soumettre
des propositions dans ce domaine.

C- Le contrôle prudentiel des banques :

Exercé par Bank Al Maghrib, ce contrôle a pour objet d’assurer la solvabilité et la liquidité
du système bancaire. Il vise également la protection de la clientèle et le respect de
l’orthodoxie financière.

1) Les règles prudentielles :

La loi bancaire a prévue plusieurs règles d’ordre quantitatif qui établissent un rapport entre
certains éléments de l’actif et certains éléments du passif du bilan, ces normes prudentielles
trouvent leur fondement dans les recommandations du comité de Bâle sur le contrôle
bancaire.

Les banques dans le cadre de leurs activités s’exposent à plusieurs types de risques (risque
de crédit, défaillance de débiteur, risque de change….). La réglementation bancaire est là pour
limiter les risques moyennant les ratios prudentiels.

-Ratios de solvabilité (ratio Mc Donough) : à l’instar des normes internationales édictées par
le comité de Bâle, ce coefficient impose aux établissements de crédit de couvrir leur risque
pondéré à hauteur de 8% au moins par leur fonds propres nets :

Fonds propres ≥ 8%

Risque crédit + risque de marché + risque opérationnel

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Risque systémique : risque de perturbation des services financiers causés par une déficience de l’ensemble
ou d’une partie du système financier qui peut avoir des conséquences graves sur l’économie.

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-Le coefficient maximum de division des risques : c’est le total des risques pondérés
encourus sur un seul bénéficiaire sur les fonds propre. Ce rapport doit être inférieur à 20%.

- Le coefficient minimum de liquidité : c’est le rapport entre l’ensemble ou certains des


éléments de l’actif et des engagements par signature reçus et l’ensemble ou certains des
éléments du passif et des engagements par signature donnés.

- le rapport entre les fonds propres et l’ensemble ou certaines catégories de créances, de


dettes et d’engagements par signature en devises.

 le système de contrôle interne :


Les établissements de crédit sont tenus de se doter d’un système de contrôle interne
approprié à travers :

-L’institution d’un comité d’audit chargé d’assurer la surveillance et l’évaluation de la


mise en œuvre des dispositifs de contrôle interne.

-Un comité chargé du suivi du processus d’identification et de gestion des risques.

 Le wali de Bank Al Maghrib peut exiger d’un établissement de crédit présentant un


profil de risque particulier ou revêtant une importance systémique :
-de respecter des règles prudentielles plus contraignantes.
-de présenter un plan dit « plan de redressement de crise interne ».

2) Les règles comptables :

La profession bancaire se caractérise par une comptabilité qui lui est propre : le plan
comptable bancaire. La nouvelle loi bancaire accentue le contrôle de documents comptables
présentés ou demandés par la BAM.

Ainsi, tous les établissements de crédits sont tenus de publier annuellement un rapport
d’activité et des états financiers individuels et consolidés. Ils doivent également publier
semestriellement des états financiers individuels et consolidés. Les états financiers annuels et
semestriels des banques doivent être certifiés conformes aux écritures par deux commissaires
aux comptes nommés par Bank Al-Maghrib et publiables.

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III)- Techniques de financement bancaire


Le financement à crédit est devenu une opération courante pour les différents agents
économiques. L'offre de crédit des banques est très complète et va du plus court terme au plus
long terme. Les crédits sont l'une des sources de la rentabilité des banques, mais aussi, l'une
de ses activités les plus risquées et potentiellement génératrices de pertes plus ou moins
importantes.

Au Maroc, comme dans tous les pays en voie de développement, les entreprises souffrent
de l’insuffisance des capitaux internes, donc elles recourent généralement aux capitaux
externes pour s’équiper, c'est-à-dire pour se doter des terrains, et des bâtiments nécessaires à
leur exploitation et constituer leur outillage. Le crédit est l'instrument de financement externe
préféré des entreprises car il permet au chef d'entreprise de conserver son autonomie de
gestion et de décision. Au-delà de sa spécificité en tant que moyen de financement de
l'activité productive, le crédit possède une autre caractéristique qui provient de sa relation
avec l'incertitude. Confrontées à des besoins d'investissement, les entreprises sont en fait en
situation de projection sur un futur qu'elles ne maîtrisent pas, les défis qu'elles s'imposent
étant simplement motivés par des perspectives de débouchés et donc de profit anticipé.

Les capitaux étrangers sont constitués des fonds mis à la disposition de la société par des
tiers à surplus de financement moyennant un engagement qui est souvent accompagné de
certaines garanties.

Il existe trois types de financements à savoir :

 Le financement de l’exploitation
 Le financement des investissements
 Le financement du commerce extérieur

1. Le financement de l’exploitation
Ce type de financement d’exploitation est un financement à court terme, qui est destiné
pour pallier aux besoins de trésorerie liés au financement courant d’une entreprise. On parle
dans ce cas de crédits de fonctionnement, ou encore de crédits finançant le bas du bilan. On
distingue généralement deux grandes catégories de crédits d'exploitations à savoir :

 Les crédits par caisse.


 Les crédits par signature.

a. Les crédits par caisse:

Ils se caractérisent par des décaissements de fonds

• Facilité de caisse

La facilité de caisse est un concours bancaire destiné à combler des décalages très courts
de trésorerie, c’est à dire l’intervalle qui sépare les dépenses et les recettes de l’entreprise
(exemple : règlement de TVA, paiement de personnel).

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• Le découvert

Le découvert appelé également « crédit blanc», est un crédit destiné à financer des besoins
continus et de plus longue durée que la facilité de caisse. Il a pour objet de compléter le fonds
de roulement insuffisant dans une période donnée allant de 15 jours à quelques mois.

• Le crédit de compagne

C’est un crédit accordé aux entreprises ayant une activité saisonnière. Il s'agit d'un crédit
sans garanties apparentes avec des risques accrus, qui fait partager au banquier le risque
commercial de son client.

• L'escompte

L'escompte est une opération qui consiste pour une banque à racheter à une entreprise les
effets de commerce (billets à ordre et traites) dont elle est porteuse (bénéficiaire final) avant
l’échéance, et ce moyennant le paiement d’agios. Le cédant (le bénéficiaire du crédit) reste
garant du paiement.

b. Les crédits par signature :

Un crédit par signature plus connus sous le vocable d’engagements par signature, se
définit comme un engagement donné par la banque de payer pour compte d'un débiteur si
celui-ci s'avérerait défaillant.

• L'acceptation

Une acceptation est un ordre de paiement d’une entreprise accepté par sa banque
(l’équivalent d’un chèque de banque), acceptation par laquelle la banque garanti le paiement
si l’entreprise ne paye pas à l’échéance. Cette garanti facilite l’accès des marches étrangers ou
la signature d’une grande banque à plus de chances d’être reconnue que celle d’une entreprise.

• L'aval

L’aval est l’engagement pris par le banquier pour garantir un effet de commerce. La
banque s’engage, par sa signature sur un effet de commerce, à payer le bénéficiaire de l’effet
de commerce à la date d’échéance en cas de défaillance du tiré (entreprise cliente de la
banque).

2. Le financement des investissements


Les crédits d’investissement constituent la partie la plus importante des financements
bancaires. Les crédits d’investissement sont destinés à financer les besoins de l’entreprise en
matière d’immobilisations peuvent être lies a des acquisitions, des innovations, ou des
expansions, toute demande de crédit d’investissement nécessite au préalable une étude
approfondie compte tenu notamment des risques spécifiques qui se rapproche a ce type de
financement surtout en prenant compte de leurs durées. Ces crédits donc sont destinés pour le

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financement du haut du bilan, Le remboursement de ces crédits est assuré essentiellement par
les résultats dégagés par l’entreprise. Ils peuvent être présentés en trois sections :

 Les crédits à moyens terme ;


 Les crédits à long terme ;
 Le crédit-bail ;

a. Les crédits à moyen terme

Les crédits à moyen terme, sont des crédits dont la durée se situe environ entre deux et sept
ans. Ces crédits sont généralement destinés à financer l’acquisition d’équipements légers,
c'est-à-dire, ceux dont la durée d’amortissement est égale à la durée de remboursement de ces
crédits. Autrement dit, ils peuvent être destinés à financer des investissements de durée
moyenne tels que véhicules et machines, et de façon plus générale, à la plupart des biens
d’équipement et moyens de production de l’entreprise.

b. Les crédits à long terme

Le financement à long terme porte sur une période de plus de sept ans. Ce crédit est destiné
généralement à l’achat et/ou à la réalisation des biens de valeur importante, dont les Coûts
sont très élevés et dont la durée de vie est supérieure à 7 ans (ex : bâtiments industriels,
équipements lourds, etc.).

c. Le crédit-bail

Le crédit-bail, appelé aussi souvent leasing, est une technique de financement d’une
immobilisation par laquelle une banque ou une société financière acquiert un bien meuble ou
immeuble pour le louer à une entreprise, cette dernière ayant la possibilité de racheter le bien
loué pour une valeur résiduelle généralement faible en fin de contrat.

A la fin de la période de location, le locataire peut :

· Mettre fin au contrat, et la banque récupère le matériel ;

· Acheter le bien à sa valeur résiduelle ;

· Renouveler le contrat avec des redevances plus simples.

3. Le financement du commerce extérieur


Les besoins de financement des entreprises qui opèrent à l’internationale sont plus
importants que ceux effectués au niveau national, le secteur bancaire propose sur une panoplie
de crédits adaptés aux spécificités des besoins de chaque étape de la transaction.

a. Le financement des exportations :

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Les entreprises exportatrices disposent d’instruments de financement spécifiques de leurs


exportations. Qui sont soit utilisé pour le financement des besoins de trésorerie liés à
l’activité exportatrice, soit pour permettre à l’entreprise de couvrir ses besoins liés à la phase
finale de commercialisation à l’étranger.
b. Le financement des importations :

Les entreprises qui achètent des marchandises à l'étranger font la plupart du temps appel
aux techniques bancaires de paiements internationaux, parmi ces techniques, les crédits
documentaires.

Le crédit documentaire est une opération par laquelle une banque (émettrice) s’engage, à la
demande et pour le compte de son client importateur, à régler à un tiers exportateur, dans un
délai déterminé, un certain montant, contre remise des documents strictement conformes aux
termes du crédit documentaire. Ces documents justifient de la valeur et de l’expédition des
marchandises ou des prestations de services.

Grâce à la diversification du réseau bancaire, l’accès de la population aux services


bancaires a nettement progressé. Le degré d’accès aux services bancaires ou le taux de
pénétration (est mesuré par le taux de bancarisation), renseigne sur le développement de
l’offre des services financiers à la population. Le secteur bancaire marocain est considéré
comme l'un des moteurs du développement de l'économie du pays et de sa prospérité, ce
dernier est devenu dans une courte période un secteur moderne et efficace.

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